L'Ecole primaire, 31 octobre 1944

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Ce !Cours n',e,st., 'pa.rait-ib, ,que ,lie début d'uneséri€'. Il ,se réspétera chaque année ·à Iparei.tHe él}Jo.que. Honneur au Valais et à s'es ,Clhefs qui savent le ,conduioo dans 11a voie du progrès! Puisse son exemple être suivi ailleurs 1 G. S.

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Un jubilé dans J'enseignement

C'est ~~e Catherine yœffray-Claivaz, institutrice, à Tretien, qui va le celebrer en ce debut de novembre.

., En, effet, MIne V œffray a inauguré sa long'ue t f' 'd l'lere ed , ,' 1 2 " e econ e car-p agogIque e novenlbre 1894 à Tretien S 1 Puis, avec quelques interruptions il est ~rai elle a sur., a, van, suite à M i" C' B ' G enselgI're en-. , al Igny- roIX, au orgeaud, à Evolène à A e' d'A . vler~ et a La Crettaz. Partout elle a laissé le sou~enirYd~un ~~nl­catnce ferm·e et dévouée, autant que désintéressée. e e u-

Si nous insistons sur ce dernier nlot c'e t 'ff . l\!fme Vœffray a consenti à reprendre l'en' "s qu e ectIvement, ,.. d selgnement Inal aré son age, ' ans ce hanleau peI~du de La Crettaz. b ·

Nous présent.ons à cette vénérable « vétéran » de l'enseia _ ·ment nos conlphulents respectueux et.. 5 ne ha't ' f' 1 F , 1 econnalssan ts -et sou

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L'Administration.

A J'écoute du silence.

Contre l'irruption sauvage dans le jardin de l'enfance , L 'hy~ièlle doit ses plus grands suc.cès à ses lnéthodes de

;r~S~~Vah?n. D-e to.ut teInps l'éducation chrétienne véritable a llIVl

l e Idneine ,chenl1n. Elle s 'est atta'chée à sauvegarder l'intégl'l'te'

Inora e ' es jeunes âln . Il . p " , . [,. es, e ' e a eu en ,partIculier l'anl.bition de l:e;~:1:~~ s~~,~~~~~~:ceà dI~s e~1f~ntts, et de ~onduire :l'adolescellt d~

, c as e e conqUIse. Lorsque le chrétien

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s'est fortifié dans le 'conl.bat spirituel de 1'.enfance et que son es­prit est devenu plus a.11Ûr, il peut affronter plus courageuseinent les luttes inévitables de la puberté.

Nous ne saurions placer trop haut ,le prix de ,l'innocence, chasteté de 1'enfant et condition de son dévelo:ppelnent normal. On a pu exagérer quelquefois les suites de faib[esses et de fautes comn1Îses au jeune âge contre :cette pureté. Aujourd'hui trop de g-ens voient le sallut dans une initiation précoce et générale; ils tendent à restreindre et 'nlêllle à a1bolir la responsabilité nlorale de l'enfant dans ce d0111aine et sont :prOlnpts à dénicher des p sy­cll0pathie,~.

En 1929 a eu lieu à Lausanne un cours de pédagogie sexue/l­Ie, De doctes conférenciers ont servi à l'auditoir-e les conclusions de leurs recherches et préconisé la sublilnation de l'instinct. Conlluent sublinliseI~ ? Ils ne l'ont pas dit et auraient été fort elTI­barrassés d'indiquer C01mnent un enfant pourrait 111éta·morphoser les Îlnpulsions obs'clues de son être charnel. Il a fall-q rappe[er ;\ ces lnes-sieurs et à ces daJlnes que le christîctnisme a purifié la so­ciété humaine du D1auvais levain de la volupté anal'chique ].la I' l' esprit cle sacrifice.

C'est justenlent la loi ,du Tenoncenlent que les pédagogues en vedette veulent abolir. Dans le creuset des théories hédonistes, cette condition fondaillentaŒe de toute vie dignement humaine et à plus forte raison chrétienne s'est y olatiJ.isée. Plutôt que de déraciner les nlauvaises herbes , on laisse la végétation vénéneuse envahir le jaTdin de l'enfance.

Les nlodernes ne savent plus d 'où viennent les graines e111-poisOlmées. Iils font des tours de force. pOUl' éluder le doglne chré­tien de la faute virginelle, dogme dont ,les anciens païens eux­mêInes avaient une certaine intuition. Eux qui savent que toute nlaladie a sa ,cause sont disposés à adnlettre la génération spon­tanée de la déchéance Inorale,

Bien plus, mi accuse lia croyance à l}aUaiblisseallent de la vo­lonté hunlaine d'être la ,cause de souffrances qu'i,gnorerait 'l'hOlll'l11e quitte de cette vérité. LI' Dr Gonzenlbacl de Zurich, parIant des ll1i­sères de la vie conjugale ,et surtout des ravages des Inaladies vénériennes, dit: « Tout cela à caLlse de l'interdit que le dogme de la chute du péché ol'iginel fait peser SUl' l' humanité. » Est-ce

1 vraiUlent dans les Inilieux croyants que ce médecin a trouvé ,les plus lan1entabJ.es victimes des draInes passionnels? La science sociale dit le contraire.

Le chrétien qui a conscience de la faiblesse origine1'le n 'y cherche pas l'excuse de ses chutes', mais se croit tenu à plus de vigilance. L'enfant formé à pareille école fait 'l'apprentissage des luttes morales et s'hœbitue à une attitude athlétique, excellente disposition pour vaincre. Aussi le lnaître 'chréti.en, en cherchant

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à écarter le danger, loin de préparer la défaite, achemine la jeu­nesse vers aa victoire spirituelle.

La négation de 1a déchéance profondéI11ent gravée dans la chai'r ·et l'esprit ne reste pas rune simple théorie. On passe à l'in­dulgence coupable et défaitiste: « Expériences, bagatelles jouis­sance~ anodines q~e, tout ~'a,' To~t le n~onde passe par 'là, dit­o~. C est une fatahte. » Ces }.d~e~ demorahsantes ne sont pas iso­lees; eNes se chuchotent, se repetent avec un sourire entendu et finissent par créer une o,piniO'l1 veuile qui accelpte sans broncher les affh~n1ations les plus sau.grenues.

Dans son opus/cule « L'Offensive de la vie», M. AUJert Studer­Anet dénonce ave~ vigueur la frénisée sensuelle qui entraîne l'être moderne et 'constItue une des ·causes 'centralles de Ua décadence actuelle.

Son1mes-nous au fond de l'abin1e? Hélas non! Il nlan­quait encore le c01nplet renveTseluent des va/leurs. Il s'est trouvé e~ Suisse rOl11ande des gens pour répandre l'aberration la plus r~vo1tante que M. R. Leyvraz a dû clouer au pilori dans le « Cour­l'1er de Genève». Il s'agit d'un opuscule paru à Lausanne dans u!le 111aison d'édition qui est censée se respecter. Nous citons 1\1. Leyvraz:

« Pour l'enfant, pour 'l'adolescent, le pren1ier combat de la pureté où sa reSiponsabHité soit engagée, c'est le vice solitaire. C'~st l~-contre, p~ut-on '<ii~'e, qu'i~ fait ses premières armes. Qu'il SOIt vaInc~ ou vaInqueur, 1'1 y a bIen des chances pour que ce soit pour la VIe.

D'eI11blée, M~11e Dubal p1laide pour ,la défaite, en des ten11es proprement ahurIssants :

En elles-mêlnes ces habitudes ne sont pas lnauvaises elles sont une manifestation normale et nécessaire de la sexualÙé en­fantine, un jeu préparatoü'e aux fonctions de l'adulte, voire lnêlne une preuve de santé et de vitalité. »

L'üpuS'cule qui co'ntient cette énopn1ité et d'autres seI11bla­hl~s a tro~v~ un hon~me, agent ~éné.ral d'une œuvre d'utilité pu­bhque qUI s occupe Justement d 'actIOn Inorale, pour écrire une préface où nous lisons ceci: «La solution proposée au problème de la masturbation paraît à première vzze hW'die et cependant apl'ès z'éflexion, nous croyons bien que c'est là 'ce qu'il fallait osel' dire une fois. »

Triste courage, comJIne -celui des profanateurs <l'églises 1 C'est une sauvage irr~ption dans le jardin de l'enf/ance. .

Nous s~:>I~mes peut-êt'fe ici en face d'un acte de désespoir. En yo~ant l~s .g~·a\res difficultés d'enfants, yictimes d'une éducation a repo~r~, et ~a co:rup~ion '(ra~~~escen~s qui !irept les conséqu~n­ces IO~Iques d ~n lIbertInage CTOIssant et de 1 envahissement (le la

\ , t" fi . J ~ , ,

vie ,publique et privée par toute une végétation pesti'lentieille, c~r­taines gens, 'pris de vertige, se luettent à brûler toutes les haIes protectrices pour 1aisser l'entrée 1ibre aux plus féroces destruc­teurs.

M. LeyvI'az a deu1andé l'interdiction Îlnn1édiate de l'écrit qui s'est Inis à disséminer la ,graine vénéneuse et qui s 'est aussi fau­filé dans les librairies de chez nous.

Il fanait citer ce cas 'l110nstrueux pour nous ll1ettre en garde contre l'esprit qui souffle. Educateurs chrétiens, nous réprouvons avec indignation de pareilles théoTies corruptrices. IvIais les vents de toute provenance ont déposé dans notre population beaucoup de gennes délétères ,qui n'ont pas tO;IS péri et" qui ?,randi,sse,l~t dans les âmes. Nous SOn1'111eS nOUS-I11eln-es peut-etre hedes a 1 e­gard des devoirs que nous iimpose la sauvegarde de l'innocence _ enfantine et de la chasteté juvénile.

Il est grand telnps de restaurer l'austère, mais bienfaisante et sahztaire discipline de la chasteté) condition fondan1entaJe d'une éducation féconde et de la vitalité de notre œuvre. Que les enfants bénéficient des avantages d'une culture physique raison­nable des Tichesses d'une instruction développée et des solides nouv~autés de la -civiilisation, à la bonne heure! IvIais à quoi ho? sert tout cela sans la pureté de l'ân1e, sinon parfois aux raffI­nements de la corruption? La valeur de notre action éducative est étroitement liée à la préservation de l'innocence et à la f01'111.a­tion d'une. jeunesse chaste.

Dans ce dOInaine, nos anciens peuvent nous servir de ll1el~­tors; car la bonne garde du jardin de l'enfance est un~ .des tra~­tions les plus constantes de l,a sagesse éducative chretIenne. FI­dèle à cette étoile sûre, le Inaître chrétien veiJlle parce qu'il aill1e cres jeunes â'lnes. l'l ne soupçonne pas téInérairement le n1al parce qu'il sait qu'il n'en a pas le droit et que le respect de,s enfants ~e lui interdit; mais il sait aussi que la vigilance est la mere de la"su­l'eté et que le démon iz11.pw' à ses suppôts la plus souvent revetlIs cl e peaux cl' agneau.

La vigilance pl'ésel'vatl'ice entre dans le détail de la v.ie sco­laü'e. Le 'lnaître prévoyant dispose les choses et les exerCIces de façon à écarter la tentation. Doucement, sans se lasser et sans se fâcher il obtient de ses élèves une tenue sans n1011esse; car des ex­citatio;ls ,charneHes se glissent dans le laisser-aIle;}' du corps. Il entretient en récréations des jeux honnêtes dont il connaît la va­leur C01nn1e dérivatif et comme stÎI11ulant. Il prévient les dangers qui guettent les insouciants dans certains je~lx imprudents, ?ans des coins cachés et même dans certains exerCIces de gylnnastIque. Il ne tire pas prétexte d'une culture physique pl~ -poussée 'p0~~ t{)lérer un déshabillé indiscret, voir inconvenant; ICI la 111aJonte ~e fait pas loi.

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S'ag:it-il de spectacles, de fiilms, d'exlübitions, de Jivres etc. il ne se décharge pas à la légère sw' autrui, ni surtout su~' un~ agence anonynle; ~l se rend au besoin cOll1pte lui-lnênle du carac­tère de telle ou telle ll1anifestation, se garde le droit d'avoir son jugement Inotivé, sans céder à l'entraÎnenlent aveug1e. En face de scènes provocantes et s'canclaleuses, il ne craint pas de faire valoir ses droits de protecteLF' de ses élèves; i'l fait au besoin des délnal'ches auprès des intéressés pour faire reléguer hors de la vue du public certaines s,cènes de la vie an'ÏInale. C'est très élé­mentaire.

C'est évideInnlent p[us 'COlnnlode d'ignorer tous ces soucis' mais nous ne SŒnlnes ni des ll1ercenair,es ni des éleveurs. Et si quelqu'un nous objecte: Telle et telle chose est très 1110derne nous répondrons: foin de toute votre lTIoclernité, si ce n'est pa; hon­nête et chrétien!

Il n'est pas question de faire conllne si nous pouvions aIn­puter la vie du fait sexuel et de ce qui se l'attache à ce dOll1aine de ~ ' existence. La pédagogie chrétienne tend à se tenir loin du puri­tanISlne COlnnle du laxis'lne. Elle cOlnpte justelnent panni les exi­gences de la vie réelle rra l'ésel~ve, la délicatesse et l'a discrétion que les païens éclairés n'i.gnoraient pas: « J.llaxÏ1na debetur puera l'everentia. » Il faut arranger la vie en conséquence.

Le n1aître chrétien ne se contente pas d'une pédagogie toute négative dans la fonTIation de la chasteté. lil sait que 'la fleur de la ,pureté n'est pas isolée dans le jardin de l'enfance, 1l1aiS qu'elle s'épanouit dans le 'll1êlne Iparterre que la vie siInple, la fruO'alité, la sobriété, l'esprit de sacrifice, la piété et [a nlodestie. 0 C'est d 'ai.lleurs un préjugé du prag'lnatislne nloderne que de parler de vertus négatives. Les efforts cachés, intérieurs que réclanlent ces vertus sont plu~ d1ffidles que tout le relnue-'ménage de l'affairis­nle réfornlateur. • «Bienheureux les cœurs purs parce qu'ils verront Dieu. »

. Puissions-nous écouter en silence ,les enseigne1l1ents pédago­glques cachés dans cette parole du divin Maître, le seul maître intérieur des âmes 1 C. G.

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fI 'propos d'analNse logique L'analyse logique force l'enfant il réfléchir, (n'est-ce pas l'es­

sentiel en instruction et éducation) à une condition toutefois, c'est qu'on. ne la l'estreigne pas à l'énull1ération des sujets, attri­buts, compléments, etc., ·et qu'on ne se borne pas à des généralités iInprécises en englobant, par exeInple sous un seul nom, la ca­tégorie si variée des propositions subordonnées» . 1)

Si nos élèves, en effet, s'intéressent Iparfois si ll1édiocrem.ent à l'analyse logique, ne serait-ce pas parce que nous ne nous attachons pas assez à faire découvrir les nuances des di, erses propositions, travail sans lequel la pensée de l'auteur denlem·.e obscure et l'esprit distrait, L'élève tant soit peu exercé a tôt faIt de distinguer une proposition principale d'une subordonnée et au nloyen de questions quasi Inachinales, parmi les subordon­nées, une proposition sujet, attdbut ou conliplément, ce qui se faH souvent au nloyen de chiffres, exerc.ice nlonotone et -d'une utilité douteuse. Il nous est arTivé par ·exemple de deinander à un nou,­vel élève la fonction des 'différents 1110tS cOlnposant une phrase.

Nous « on» Iuettait un sur ce Inot, répondit-il. - Et pour­quoi? .. bouche-bée!

Un sur le sujet, 2 sur le verbe, 3 sur l'attribut, etc., voilà qui est 'colnnlode et vite fait! ... luais .J'élève s'efforce-t-il toujours (on l'a vu dans l'exemple ci-dessus) de se reporter au texte gra.nl­Inatical correspondant? Cher'che-t-il à ·coluprendre le sens de la phrase?

Au lieu donc de s'attarder ft des exerCÏ'ces nlo11otones et l'épétés sur la nature et la fonction des propositions classées sOlllnlairement indépendantes, principales et subordonnées, ne vaudrait-il pas nlieux exercer les élèves, au fur et à Inesure qu'ils le peuvent, à distinguer, parmi les indépendantes, par exemple, les énonciatives (affinnatives, négatives ou interrogatives) et les yolitives- (exprin1ant la volonté, un ordre ou un vtBU) . . Si nous avons par exenlple à analyser la phrase: « Ailnons notre patrie parce que nous lui devons beaucoup », pourquoi se con: tenter d'exiger que l'élève classe la seconde proposition parmI les circonstancielles sans exiger qu'il ajoute: « proposition cau­sale » ? Il y aura ici une conditionnelle, là, une concessive ou une ten1porelle, ailleurs, une comparative ou une autre ll1arqllant l'opposition. Pendant que tu te réjouis d'avoir trouvé, un autre pleure -d'avoir perdu, etc.

Cette recherche des nuanc~s existant entre des propositions de mên~e nature tient les élèves en haleine et les intéresse vive-ment.

Inutile d'ajouter que les exercices d'analyse (gran1l11aticale ou logique) se font, la plupart du teInps verbalelnent, .au cours d'un

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exercice de lecture et de telnps à autre, pour contrôle, sur des textes choisis et par écrit en adoptant une disposition aussi siInple et aussi claire que possible. \

Aanalyser, c'est décOlTIpOser. En même temps qu'il prend goüt à l'analyse de ce qu'il a écrit, l'élève peut être an1ené pro­gressivelnent à analyser et à cOlnprendre plus clairement ce qui se passe en lui et autour de Jui, ses impressions, ses sentiments, les faits du nlonde extérieur, etc., pour, de fil en aiguille, s 'éle­ver ,par le raisonneinent jusqu'à l'auteur de tout ce qui peut s'analyser. N.) inst.

1) E. Ragon, ·ana1lYse logique.

Unë expérience d'éducation nationale Tels qu'ils S011t organisés, actuellelnent à l'intention des jeu­

nes gens libérés de l'école prin1aire, les cours c01nplén1entaires ne donnent guère satisfaction. Du Inoins, dans lIa plupart des cas . Et quoi que l'on fasse, il en sera longtelnps ainsi, car cela tient avant tout aux élén1ellts qui fréquentent ces cours postscolaires plus encore qu'au prograiTIlne qui y est enseigné. Les plaintes, à ce sujet, sont 1101nbreuses, non seùleinent en Valais, Iuais aussi ailleurs.

C'est ainsi que dans une assen1hlée générale de la Société Pé­dagogique Vaudoise à laquelle nous assistions, un instituteur avait déposé une n10tion demandant la suppression de cet enseigne­n1ent. Cependant, pour des raisons que nous n'exposerons pas ici, il la retira au I1101nent où il devait la développer. Cela ne fit pas l'affaire du colonel Chantrens, expert du 'prelnier arrondissen1ellt aux exan1ens pédagogiques des recrues et instituteur à lVI10ntreux qui ,reprit la 1110tion à son cOl11.pte et denul.nda la refonte C0111plète des cours postscolaires.

Les idées émises à ce Inoment, et depuis lors aussi, par notre collègue de Montreux ont été 'consignées dans une brnchure pu­bliée par l'Association Patriotique Vaudoise; nous allons briève­n1ent les résumer à l'intention des instituteurs valaisans.

Dans ses considérations générales. Monsieur Chantrens Ipa­raît regretter que la Confédération, qui a ordonné l'obligation de l'enseignement de la gymnastique à l'école, n'ait pas cru devoir intervenir dans le domaine de l'éducation nationale, et qu'dIe ait simplelnent abandonné cette tâche aux cantons. :\tIr Chan­t1'ens définit l'éducation nationale: « La formation de citoyens dévoués au pays, à ses institutions politiques et sociales, ainsi qu'à ses traditions économiques», et il en explique la nécessité.

Vins du Valais 0 R S AT dissi pent hl tristesse.

Nécessité d'œbord d'·entretenir dans le cœur de nos jeunes gens le ,culte du passé; de persuader ces futuTs citoyens de l.a valeur de nos institutions déInocratiques qui soutiennent hardI­ment la c01TIparaison avec les idéologies étrangêres tant prônées, Inême chez nous, ces dernières années. Nécessité de n10ntrer à ces jeunes gens la sollicitude des pouvoirs publics vis-à-vis de. toutes les classes de la population et en particulier des travaIlleurs; les œuvres sociales qui fleurissent dans le pays en fournissent l'occasion.

Il est non n10ins urgent de développer la cons·cience profes­sionnelle si nous voulons pouvoir conserver, après la guerre, les marchés n10ndiaux où nos produits se sont ÎlThposés grâce à leur valeur.

C'est là, rapidement esquissée, toute la charpente du pro­gramn1e d'éducation nationale pro.posé par Ml' Chantrens.

L'école 'prin1aire doit poser les bases de cet enseignen1ent. L'élève apprendra les faits sans verbalisIne, nourrissant son es­prit de ,connaissances utiles. Ces fondeillents posés, il s'agi: ;1,'é­lever l'édifice' travail difficile ,car i.l ne conVIent pas de repeter les connaissa~ces scolaires, Inais de le's faire simpleinent servir à l'éclosion de ce sens ,patriotique, civique, sodal et économique. C'est affaire des COUTS postscolaires et non prin1aires. Les u1aîtres puiseront dans .J'histoire les éléInents nécessah'es pour évéller le sentiment patriotique chez les ~lèves; ils s'efforceront de les émouvoir, et de leur faire tirer, en dehors de tout ordre chrono­logique, les leçons du passé.

Notre organisation politique permettra aux instituteurs de développel' le sens civique ,chez les jeunes gens de 16 à 20 al~s, de créer en eux un état d'esprit en leur ins.pirant confiance afIn d'emporter leur adhésion intérieure.

Notre 'législation fournit elle aussi une intéressante documen­tation Ipour développeJ' le sens social chez nos jeunes gens. C'est là pourtant une tâche plus difficile, il faut 'le re~onnaître, parc~ que cet âge est ingrat; d'autant plus que les J~~~es gens ql~l fréquentent ces cours 'Constituent souvent des arneres ou des aI­gris; beaucoup d'entre eux sont déjà prévenus contre l'autorité. Rien ne sert de ITIoraliser avec ces éléments; ce qu'il importe avant tout c'est d'établir la vérité en montrant ce que l'Etat et les par­ticuÙers font pour le bien-être des classes laborieuses.

Il n'est pas nécessaire d'insister pour n10ntrer que la géogra­phie du pays constitue une mine précieuse pouvant servir au développement du sens économique. L'essentiel n'est pas de pas­ser en revue les divers aspects de notre activité naitonale, Inais. ,plutôt de monter en épingle les succès de nos produits et d'exal­tel' la fierté et :l'orgueil du travailleur suisse, qu'il relève du bu­l'eau, de fatelier ou de la terre.

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Telles sont brièvement réslllnées les idées de Ml' Chantrens au sujet de l 'enseignelnent de l'éducation nationale. Mais une idée ne vaut que- par l'application qu'on peut en faire; heureuse-111ent le pédagogue n10ntreusien n'est pas seulement un habile théoricien; quiconque a eu l'occasion de le suivre .aux exan1ens pédagog1ques des recrues a facilelnent pu s'en convaincre. On ne sera donc pas étonné d 'apprendre que les idées qu'il nous ex­pose ont été expérÎlnentées par lu~-n1êlne .

Monsieur Chantrens attache avec raison une grande imiwr­tance au n1ilieu; opposé à l 'enseignelnent donné au can1p parce qu'on aura tendance à exagérer l'iInportance des ' sports et de la gymnastique, il a pourtant tenu à sortir ses jeunes gens d 'une 'salle de class·e Ol'dinaire; les ,cours se sont déroulés dans la salle du Conseil conH11unal des Planches sur :Montreux, ,le !11aître occu­

~pant le fauteuil présidentiel .et s 'adressant à ses élèves ,COlnlne le président, à ses ,cons·eiHers, ou à des citoyens jouissant de leurs droits civiques.

Tout l 'enseigneillent fut donné de façon socratique et basé SUl' les centres d 'intérêt. Pro.céder de la sorte, c'est-à-dire en dis­cutant avec les élèves .c'est ensei'gner sans en avoir l'air, à 'la condition bien entendu de savoir ~li.riger .Je débat.

Void quelles ont été les sujets de dis'cussion pendant les 10 cours, 5 ayant été consacrés à des conférenc,es. 1. Le devoir de fidélité à la parole donnée. 2. Le devoir de neutralité . 3 . Le devoir de solidarité. 4. Le devoir du service Ini'litaire. 5. La dén10cratie seule fonne possible de notre idéal politique. 6. Inc01111patibilité entre la dictature et notre caraictère natibnal traditionnel. ' 7. Incon1p atibilité entre le ·col1llnUniSllle et nos traditions éconOlni­ques. 8. Les partis politiques , Inoyen d'én~ulation civique. 9 . Le fédéralislne, sauvegal'de de la diversité 'cantonale et condition de l 'unité nationa:le. 10. L,a tolérance, condition de l'an1itié et d e 'l'unité confédérale.

On 'peut facilelnent se rendre con1pte qu'un enseignelnent national donné sur de telles bases aura surtout de valeur en fonc­tion de l'autorité et de la cOlnpétence de celui qui 1'applique. Car tout en laissant aux jeunes .gens l'inl'pression qu'on leur a'ccorde la plus lange confiance, il faut pouvoir exercer ,sur eux l'autorité qui pern1ettra de Inainteni,r 'l'ordre dans la salle et de faire ainsi du bon travail. Dès le début, il s'agit donc de créer un cliluat favorable; pour cela Tien de tel que l'actualité tirée d'un journal, la discussion inteLligente diTigée, l'exposition par ,la parole chaude .et prenante du Inaître, la démonstration ·concrète, quand3aire se peut de ce ·que l'on avance.

L'expérience de M.r Chantrens fut cnmplétée par des visites d 'ateliers et .par des conférences; c'est ainsi qu'on fit appel au brigadier Schwarz, au 111ajor Krebs et à d'autres orateurs ,eu-

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'core. M,ais l'auteur de la b rochure que nous analysons fait d 'ex­,p r esses r éserves sur la valeur des conférences et des visites· d 'ate­tier s.

Et voici l'horaire. Les séances de discussions d 'une heure et demie étaient suivies d 'exercices de rédaction de lettres d 'affai­Te, de ,calcul pratique, de gymnastique, de chant, etc. Nous croyons fort que durant la seconde partie du cours rede enu scolaire, ,l 'in­térêt aura faibli; et av,ec Ml' Chantrens, nous plaignons le n1aître obligé -de revigorer cet intérêt.

On nous dit que les résultats atteints ont été bons. Nous le -croyons volontiers '- Et l'expérience pourrait être tentée ailleurs. Mais les résultats seraient-ils partout les mêl11es ? Nous en clou­tons fort. Il reste toujours vrai que ce sont les bons maîtres qui f ont les bonnes 111éthodes.

Quoi qu'il en soit, il faut savoir gré à Ml' Chantrens d 'avoir p ublié ses idées sur la nlatière et de les avoir appliquées dans son fief 'de Montreux. Nous nous son1n1es borné pour aujourd'hui à faire l'exposé de son progil'anune et de sa réalisation. Nous es­pérons avoir le loisir de revenir un jour sur ce substantiel travail !pour ·mieux l'analyser et voir ·ce que la méthode contient d 'ex­cellent et ce qui peut-être, à notre avis, .l'est un peu n10ins .

Cl . Bérard.

Rapport sur les examens pédagogiques des récrues en 1943

Les E'xalmens .p écl,ago:gique's -des r e,cru.es o,n t \p our but de dépister }.es Jacunes de 'l'ensei:gnem'ent 'a!iiTI -de :per·mettl'e aux aUlto;rités üomipé­tente·s ICl'-aIPlPorte.r au ·n'liall le·s re'l11èdes aè,lé:quats.

C'est 'p'Üu.l~quoi dans son lJ."Iaiplport (pour l'année 1943, ll '8!xlpert en chef, M. Burki, ,s'ecrfor,oe avalpt toutcl·e relever .les dèfi>ciences ,cons,ta-1ées au ICOU1~S lcùe ses .itl1lS1P8Ictions.

Les exalnenséorits, Ilettre et C'o'lTIlpa.sit ion, mon1;ren. que elles jeu­nes gens, aU8'Soi ·bien ·ceux qui ont pou;rsuivi illellirS ·é<tudes que ce·ux qui n 'o,nt fréqu8!I:té que ]'·école [wÎ111:aire, se ,permettent les plus gl'ancles ell1-tOTses vi,s-ià-vis de l'ÜJrthograip'he. D'autrE' part, la ,leettr,e es·t souvent écrUe aV'81c incohérence ou iprol.ixité.

Les exrumens oraux IpQ.l"ÙEmt sur l'économie natiŒlIal1e, \la géogra­phie, Je ciovi'Sùne et l'histoire:. o.n Lfai t a'p'pel ,à ,}:a réiH,exioill et au juge­ment plutôt ,qu';à la mémoire. « Dans l'ens8lmlbll'e, re:l11:arque M. Burki, on peut alf:fü~mer que récon{)lm~,e et l1a géogiraphiE' sont Iles deux dom'ai­n es où les recrues donnent le IPlJuS de &ati sf,alCti 0 n, ,1e >civilsme et l'his­toire SUiSS'8 ceux qui révèlent les pillus gra.vesdtéûiIC.Hs. » Et ,paus loin le il'lalppOI1teUl' s"ex.pri,m'e ainsi: «A IPro:pos c'e ,l'échr.cation ICivique, les J' e'cl'UI&S ont ,c{)!l1servé le sOlUlVenir d 1une Ipoignée die >eùé[}l{}111inati{)!l1s eil

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da nations ill1icQll1Isistantes... Souvent on constate U1l1<e ign'orMwe t.o­tal,a ,doe nos institutiüns, et a'·ess~mce ·de not,re clémocraüe est étrangère à la plu!part.» La ·calùs,e de .cette déifidence, J\lI. Burki la troulve dans une éducation tTO:p ,( en marge !Cl8 la vie, des faits p,arti.cuUiers dont on 'pal~le ».

Quant à l 'J1isboire, « .les cO'l1Inaiss,anc-es sont rares ... on est inca­pable él'e vues d'ensemlble... L'école devrait se d'écider à enseigner moi.'l1s d·a nl'atières et à , in.siste,r 'ave'c d'autalnt ,plus de foo."C'e sur l'ess·entiel. Nu1l.e part 18 IProrgranl1me n'est aussi encomibré qu 'cn hi,stoi're. »

Nous ne .sav'Û1l1S si .}'es rel11!arques formUi1ées a l'endroit de Il' érco,le primaire et des 'cours co Ù11P 1 émen:Lair es sont co,mpilèteme'l1,t justi,fiées, et si le ·défi.cit constaté n'est IP,alS Ïill11,)·utabl'e avant tOlU t, à notne èpo­que, à l'esprit d,e nos jeunes g,ens, inc.apaJJtLes aujourd'hui dE' se ';:on­centTel' et de ré,î,léchir.

Toutelfois, le mal signalé est r.éel'; nombre de maîtres ont déjà i eté le cri d'al'alr,me 'a,valnt ,l'intl'o,é:Ulc.tion des exaTt}en.s p'édagogiqu es de's recrues; ,c'est ,pourquoi le moment d"aJg':iœ est venu. LEls ill1eSUl' es prolpres tà renouve;lel' l'ens,e,ig·nem.el1lt ,des connaiSS'M1JC!e·s ci~ri.ques et de .l 'his,toil'e à ù. "cole ,pri'maire o8t aux ,courtS cÛ'n1iP,LéJnEmiaire.s ont déjà été prise·s ljJar bien des l111aître's avisés qui ·s'ins.pi:r,ent ele la fJl'ÛuYEllle fOl~n'1u)le des eXalll1elDS péd,agürgiCfues des re'crues. D'autre ,part, l e Dé<partelment de J'instructi'Ûln \p'uibHque du canton du Valais voue à Da question touie l 'attention qu'elle mérite.

De son côté, le Général, qui a as,s,isrté à -ces ,exa,m ens SUl' la IjJllacEt é..'e Genève, a témoigné haute111lent üe la satisct'alcüoll qu'iilJ en a élprouvée, ,conv.ainc.u que, gœâce à il'esl».Tit qui }le·s -anime, « ces épreuves contribueroni à dév'E'Jl,olptpeJ.' dal1'1S notre jeuŒHlss,e Jes for-ce,s morales dont île Pays et ·l'Armée ont IUll1i ill11fPériNlx besoin. 1/ .

Un ,tel témoignage ne Is'aur,ait [laisser inJcli<fiférrents ceux qui ont à ,cœU1' la fOl\mation de notre j,eunesse. Cl. B.

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i PART][E PRATIQUE 1 ~~~~~~~~~~~~~~~~k$~~~~~~~~

LANGUE FRANÇAISE

Centre d'intérêt: L'AUTOMNE

Void ·conUllent on peut traiter oralement un centre d'intérêt. Cette {OPIne convient surtout aux classes inférieures.

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1. Les arbres en autolnne. - Le bois était-il joli au prin­tenlps ? - Quelle couleur, avaient Jes jeunes feuilles et les jeunes pousses? - EsLil aussi beau en automne? - Quelles sont alors les ,couleurs des feuilles? - Quel ton prennent les feuilles de chêne? - Et celles du peuplier? - Et ·celles du hêtre?

Le bois est joli au printm11ps, avec ses prenlières fleurs et ses jeunes pousses d'un vert tendre. Il est plus beau en.core quand les brouillards d'aut01nne ont touché son feuiHage. La feuille du chêne se rouille, celle du peuplier se dore, celle du hê­tre prend tous les tons : rose, brun, rouillé, écarlate.

2. L'automne clans les vergers. - Quand cueille-t-on les cerises? - La plupart des fruits nlÎlrissent-ils aussi tôt? -Ne t0111'bait-il pas de fruits sous les mbres ? -- Pourqupi monte­t-on dans 'l'arbre poue 'cueillier les plus beaux fruits? - C0111-ment aJbat-on les fruits les lnoins beaux? - Com·nlent gaule-t­on les noix? - Le verger changera-t-il bientôt d 'aspect?

- En autO'l11ne, le verger donne ses fruits. Poires juteuses et pOUl,111es ' succulentes sont nlÎlres. Tous les lnatins, on en ram3S­sait des paniers sous les arbres. Pour les enlpêcher de se froisser en t0111bant, on est lnonté dans l'arbre; on a cueiUi avec soiil les plus belles. Après quoi, on a secoué violenlnlellt les arbres: c'était COll1nl'€ une grêle sur le tapis jaune du pré. Les noix res­taient seules. Un h0111me m-onta dans le noyer et les abattit avec une longue gaule. Le verger dépouillé de ses fruits va perdre ses feuines. L'hiver s'·annonce.

3. L'autolnne clans les cJWfl1pS. - Nonll11ez les quatre sai­sons. - Quelle saison 'avons-nous l11aintenant? -- En été, les Cna'l11pS étaient 'couverts de ulo.issons. Et nlaintenant? - Il fai­sait très chal~d. Et l11aintenant? - Reste-t-il des "hamps de ponl1nes de terre? - Qu'a-t-on fait des fanes? -- Qu'est-ce qui delneure encore dans les chmnps? - Les laboureurs n 'y travail~'ent-ils pas? - Quels travaux y font-ils? - Que sème-t­on ? - Toutes ces semaines pousseront-elles maintenant? - Y a.-t-il des champs qui restoot à l'abandon?

- Les grandes chaleurs sont passées. Depuis bien (les jours, plus une gerbe ne reste dans les chan1'ps. Les paysans ont ar­ra'ché Iles pomlnes de terre 'et, avec les fanes les enfants ont al­lumé de grands feux. Bientôt les fermiers ar~'aoheront leurs b~t­teraves; plus rien ·des fruits de ['·année ne restera au sol. Déjà les grands labours d'automne ont com'lnencé: ,la terre a été ,charruée 'et hersée; on sème le froment, l'épeautre l'orge le seigle. Tout cela va germer: à ,côté des prés dess~hés ~t' des chanlps d'éteule, apparaîtra le vert tendre des cha:mps emblavés.

. 4. Les oiseaux en autofl1ne. - N'y a-t-i[ pas des oiseaux qui qUIttent le pays en automne? - Pourquoi? - Où vont-ils? -Quel est [e plus .connu des oiseaux 'migrateurs? - Pour lequel

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d'entre eux fait-on les tenderies? - COlnll1ent reconnaît-on les grues au passage? - Quels sont -ceux qui se groupent t.'n au­tomne? - Y en a-t-il qui ne 'changent rien à leurs habitudes?

- Plusieurs oiseaux, 'C01nnle l'hirondelle, quittent notre 'Pays en autOlnne : ils 'crai'gnent le froid et volent vers les cliulats plus ohauds. A certains jours, des grues passent en troupe, dessinant au ciel un' grand V. Pal~fois, CO'lnnle pour -les grives, ,les tendeurs les 'guettent au passage. Parmi ceux qui restent, certains S'aIllaS­sent en bandes -COllllue les pinsons et les étourneaux. Q;uelques ­uns, COl111ne le. moineau, ne -changent rien à leurs habitudes.

6. La bise. - Con1:ment s'appelle le vent du printelnps et de l'été? - Et 'Je vent d'aut01nne et d'hiver? - D'où vient la bise? - Qu'apporte-t-elle? - Quels ravages cause-t-elle à -la (verdure et aux feuiUes ? - Quel Inal caus-e-t-elle aux oiseaux? - Pourquoi les pauvres la redoutent-Hs ?

- Le vent d'été rafraîchit: -c'est la: brise. Le vent d'autonlne et d 'hiver refroidit ét tue: ,c'est la bise. La bise vient du Nord et charrie le froid. Elle roussit lIa verdure, nlord les feui:11es et les arrache. Elle fOl~ce les oi-seaux à énligrer ou à chercher un abri p our l'hiver. Elle siffle :sous iles portes., hurle dans les chelninées. Les pauvres, dans ,leur Inansarde sans feu, :ra redoutent.

7. Le bl'ouillal'd, - A quelle heure de la journée y a-t-Il sur­tout du brouillard? - Où s'étend-il ,particulière111eIlt ? - Dure­t -il toute la journée? - Qu'est--ce qui Je fond? - Pourquoi la terre est-elle hum,ide ? - Quand se dissipe-t-il ? - Le brouilarcl n'est-Ï>l pas dangereux?

- C'est le lllatin. Dans les vallées, au-dessus des rivières et d es étangs, une vapeur blanche, épaisse et froide enveloppe tout. Le soleil est levé depuis des heures déjà et l-e nuag-e blanc persiste. Le soleil finit par le vaÏll1cre tout à fait; mais l'herbe est hll'lllide, toute couverte de gouttelettes. Cette vapeur blanche, c'est le b roui.J.lard,

8. Le c1wsseul'. - Particulièrelnent pour cette leçon, et en général chaque fois qu'ille pourra, le Inaître s'aidera d'un tableau, d'une gl'avure. Il y exploitera tous les détails susceptibles d'éclai­Ter ou d'-animer sa leçon. Cette collection gagnera à être person­nelle. Et -pourquoi ,le Inaître ne s'ingénierait-il pas à dessiner lui­même quelques-unes des esquisses très -sÏIllples dont il aurait besoin? .

Vous avez déjà vu un chasseur partir pour la chasse. Conl­ln-ent sont ses habits? - Pourquoi lnet-il des vêteulents chauds? - Que :porte-t-il autour des jambes? - Des guêtres. - A quoi servent les guêtres? - Quelles chaussures Illet-il? - Q:uelle coiffure porte-t-il? - Que cherche-t-il dans la plaine? - Le gibier.

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Pour tuer le gibier, que prend·il? -- Un fusil. _. Avec quoi l-e charge-t-il? - Avec des cartouches (en Illontrer, si 'pos­sible). - Qu'y a-t-il dans une cartouche? - De la poudre et du pIO'lll'b. - Quand le chasseur voit du gibier, que fait-il? -Il Inet son fusil à l'épaul-e. - On dit qu'il épaule; puis il vise; enfin il tire.

Que VOit-OlI, Inarchant à côté du chasseur, ou devant lui? -Son chien. - Tous les chiens sont-ils bons à 111ener à -la chasse? -- Non; on n'y mène que les chiens de chasse. - 'A quoi sert le chien ? - Avec son nez, il sent le gibier de loin; il le flaire; il le poursuit quelquefois -et le ranlène du côté du chasseur.

Quand le chasseur a tué du gibier, où le nlet-il? - Vous avec déjà vu les chasseurs du pays revenir de ,la chasse. Quelles bêtes rapportent-ils ? - Des lièvres, des lapins, des perdrix, des cailles (Faire voir des gravures) . - Il y a, parmi ces anÎlnaux, du gibier qui ' court et du gibier qui vole, du gibier à poils et du gi'bier à plumes. - N'-entendez-vous pas parler quelquefois de grosses bêtes tuées dans les bois. Comlnent s'appellent-elles? -Ce sont des renards ou des sangliers.

- ChaudenleIll haJ)illé, chaussé de gros souliers, guêtré, le chasseuT part en chasse. Pour arnle il possède un fusil. S011

chien l'acconlpagne. Tous deux vont battre la campagne en tous sens. Ce soir, le chasseuT rapportera d,u gibieT dans son carnier.

9. Le chien du chasseul'. - Le chasseur est précédé de son chien. Que fait celui-d ? - Il flaire .le sol, il évente la perdrix et la suit à lIa trace. - Lorsqu'il est tout près de la perdrix, que fait le -chien? - Il reste Îlnmohile et regarde fixelnent: on dit qu'H est en arrêt. - Que fait la perdrix? - Elle surveille le chien et, au bout d'un instant, elle s'envole. Le chien lève la perdrix. - Que fait alors ,le chasseur? _. Il épaule, vise et tire. -- Si la perdrix tombe, que fait le chien? - Il s'élance, la poursuit et la rattrape (si eHe n'est que blessée), la raInasse et la rapporte à son 'l1laîtr-e. - Le chasseur abat 'la perdrix.

- Le chasseur .entre dans un champ où gîtent les perdrix. Le chien flaire le sol, évente lIa perdrix et la suit à la trace. Arrivé près d'ell-e, il rest-e en arrêt. CeJ:le-ci le surveille et au bout d'un instant, s'envole. Le chasseur épaule et tire. Le chien s'élance, poursuit la bête blessée, la rattra:pe, la ramasse et la rapporte à son Inaître. Le -chasseur la serre dans son carnier.

10. Le gibieJ'. - Qu'el gibier le chasseur rapporte-t-il le plus souvent? - Der perdrix ou des 'cailles, quelquefois un faisan. '

Ce sont là des oiseaux. Quel no-m clonne-t-il à cette sorte de gibier? - C'est .le gibier à plume.

Connaissez-vous d'autres oiseaux estimés comme gibier?

Vins du Valais ORSAT bonnes bouteilles.

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_ La bécasse, Je râle. Au bord des cours d'eau ou des étangs, on rencontre le vanneau, la poule d'eau, la sarcelle, l'oie ou le ca­nard sauvage. C'est le gibiel' d'eau.

_ Votre père ne rapporte-t-il que des oiseaux? - Non, il tue aussi des lièvres et des lapins.

Com.ment désigne-t-on ce gibier, par opposition au gibier à plume? - C'est le gibier èt poil.

_ Ne chasse-t-on pas de plus gros anil11aux, dans nos forêts? - Le cerf, le chrevreuil, le chalnois, le sang,lier; c'est ~e gros gibier.

- Dans la plaine, le chasseur tue des perdrix, des cailles, des faisans: c'est le gibier à plulnes. Le long des rivières, il abat des ,poules d'eau, des canards sauvages: c'est le gibier d'eau. Il s'amuse parfois à tirer des nl0ineaux ou des étourneaux: c'est le Inenu gibier. Le lièvre et le lapin sont dénonunés gibier à poil. Quant -au ,cerf, au chevreuil, au sanglier, au chanlois, c'est là du gros gibier.

11. Une battue. - Le chasseur chasse-t-il toujours seul? Où fait-on des battues? - Que font les traqueurs? -' Com­ment sont-ils arnlés? - Où se portent Iles chasseurs? - Sur quel gibier tirent-ils? - N'y a-t-il jamais d'accident ? ~ Qu'ap­pel:le-t-on le tableau?

. - Parfois les -chasseurs se rasselnblent pour 11'ne battue. Ils se portent tous à la lisière d'un bois. Du côté opposé, des hOlnmes traquent le gibier droit devant ,eux en battant les buissons. Les chasseurs, qui attendent, tirent le gibier en fuite. Après une bat7-tue, on range toutes îles pièces abattues: c'est le taibleau.

12. La vie d'une feuille.- Quand appar.aissent les feuilles aux arbres? - Quelle couleur ont-elles alors ? ~ Changent-elles de teinte en été? - A quoi servent-eUes : pour les arbres? .. pour les 'promeneurs ? ... pour Iles insectes? (hanneton, chenille ... ), pour les oiseaux? -- Les broui'llards et les premières gelées leur cau­sent-ils du mal? - Quelles couleurs prennent alors ~es feuilles? - Cene du ,chêne? - Celle du peuplier? - Celle du hêtre? - . Restent-elles sur l'arbre? - Et les feuHles du s,apin et du cyprès?

- Au printemps, Jes jeunes feuilles sont d'un vert tendre qui se fonce après quelques semaines. Elles sont très utiles à l'arbre qu'elles nourrissent; elles, donnent de l'olIllhre aux prOlne­neurs; elles servent de nourriture aux insectes; elles cachent les nids des oiseaux. Les brouiiHards d'autOlnne et les ·prelnÎ.ers -gels les teignent de ,mille 'couleurs. Bientôt la bise les emporte ct elles forment sur la terre un bruissant tapis. Le houx; le sapin, le cyprès gardent leurs feuiHes -et restent toujouI,'s verts.

13. Chute des feuilles. - Quels arbres se penchent sur le bassin? - A quoi les reconnaissez-vous? - Comment leurs feuHlages se sont-ils colorés depuis septem1bre ? - Que reste-t-il

- 49

aux branches? - Que font ces feuilles au Inoindre vent? -Comment tom'bent-elles? - Descendent-elles toutes aussi vite? - Pourquoi? - Que font-elles sur la berge ? - Que font-elles sur l'eau du bassin? - Où les entraîne la pluie? - Quel sen­timent vous inspire ce spectac1e ?

- Les saules-pleureurs, aux branches retOlnbantes, se pen­chent sur le bassin. Leurs feuHles jaunies tombent une à une. Au moindre coup de vent, c'est comnle une pluie d'or sur l'eau. Mais la pluie les souille et les entraîne au fond du bassin. Vienne nov~mbre, et les .pauv~·-esarbres ne seront plus que des squelettes attnstants.

14. Le semeul'. - Avez-vous vu un semeur dans les ·'Clla-m.ps ? COlnlnent était-il? (grand? maigre? petit? trapu? vieux? etc.)

Conlment était-il vêtu? - Que prenait-il dans ~e senloir? -Comnlent lançait-il le grain? - Ce semeur s'arrêtait-il souvent? - Le soir, n'était-il pas très fatigué? - Pourquoi? - Que peut sentir ,en soi un bon enfant qui profite de tout 'ce travail ?

- J'ai vu un semeur dans les chanlps. La terre avait été char­ruée et hersée. Il allait droit devant lui. Tous ses pas étaient égaux. Il portait le grain dans une sorte de grand tablier dont l'extrémité s'enroulait à son bras gauche. A chaque pas', de la main droite, il jetait sa senlence à la volée. Arrivé au bout du sillon, il revenait sur ses pas en senlant de la main gauche. Il ne s'arrêtait jamais. Il pensait sans doute à Ja moisson prochaine. Respectons cet ho mIne : son travail nous donne le pain.

. 15. - Les oiseaux Inigl'ateul's. - Qu'appel'le-t-on oi'seaux nli~ grateurs ? - L'hironde1tle reste-elle toute l'année chez nous? -A quelle époque part-elle? - Où va-t-elle ? - Connaissez-vous

, d'autres oiseaux Inigrateurs ? - Voit-on passer ces oiseaux?

- Il y a des oiseaux qui désertent notre pays en hiver: ce sont les oiseaux uligrateurs. Le plus connu est tl'hkondeI.le. Elle part en automne pour le Midi. Nous en connaissons d'autres: la grave qu'attendent les tendeurs, la bécasse que guettent les -chas­seurs.

16. - Provisions d'écul'euils. - Connaissez-vous l'écureuil ? - Quelle est sa couleur? - Avez-vous reularqué la beauté de sa queue? - Est-il difficile à prendre? - Pourquoi? - Se dé­fend-i:l ? - Quand s'annonce ,l'hiver, il fait des provisions. Les­quelles? Faînes, glands, noisettes, noix. - Où 'les amasse-t-il? -: Où s'abrite-t-il en hiver?

- Le joli ,petit écureuiJ à la robe rousse, à la longue queue, est très occupé en automne. Il fait des provisions d'hiver. Dans

,un creux d'aJ1bre, il amasse les noix, les noisettes, les faînes. Quand viendront .les frimas, il ne périra pas de fainl.

17. p~l'nières flew·s. - Nommez quelques fleu~·s. - Ml8.inte-

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- 50 ~

nant, voyez-vous encore des violettes, des prin1evères, des lilas, des lys, des roses? - QueUes sont les fl~urs que vous trou­vez encore? Les asters, les dahlias; peut-être quelques capucines. - Quel sera l'effet de la pre111ière gelée sur ces fleurs? EI,les seront cuites. - Il restera une seulè fleur: laquelle? - Quelle f.l~ur dépose-t-on sur les tom~es au 1er novel11bre? Le chrysan­theme. - Quelle couleur a-t-Il? - Quelle forn1e? Souvent les fleuristes le cultivent en serre: il est plus frais et plus grand.

. - Avec l'été, l~ .plupa~·t des fleurs ont disparu. A peine reste­t-Il quelques capUC1l1es grll11pantes, quelques asters en buissons et quelques dahlias. Encore la prel11ière gelée les détruira-t-elle. Seul persistera le chrysanthè,me. Cette fleur, variée de forn1e et de 'couleur, ornera les tOI11'bes au jour des n10rts.

18. Feux chCl1npêtl'es. - Avez-vous déjà fait du feu aux c~amps ? -:- ~n quelle occ~sion ? - COI11ment les petits pâtres s amusent-Ils a cela? - Ou trouvent-ils du bois? - COnll11ent détruit-on les fanes des pOn1'l11eS de terre arrachées? - COI11-111ent se débarrasse-t-on des épines de haies? - Pourquoi fait­on des feux après l'essartage dans les friches? ~ SÛI~elnent, vous vous êtes déjà an1usés à allumer du feu

aux ohamps. Petit pâtre, vous avez fait flaI11ber le bois mort arraché aux haies ou récolté à la lisière du bois. Jeune ·:~aI11g.'3seur de 'pOI11ines de terre, vous avez entassé les fanes n10rtes et vous y avez mis le feu. Surtout vous avez admiré, le soir, les feux des essarteurs dans les landes que l'on défriche. Que de bons mOll1ents tous ces feux rappellent ! L. D.

Centre d'intérêt: LES MORTS

1. RECITATION

Souvenir d'une petite morte

Je -l'mltenclla<is sous m.a fenêtre Jouer le 'matin doucement. EllIe 'Cour,aH é..1ans ,la rosée

Sains bruit, de ,peur de m'éveHler, MoJ, je :n'();llJv!l~ais tplas I.lIa ,crotsée De ,p·eul' ode la fai:re ea1v 011 elJ.'.

Queltl,e crût bien ou ma,L ,co~f.f'ée

Que mon ,C'œur ,fut -tTiste ou jOYE'UX, Je il 'aiClmirais. C'-érait ana ,fée Et 11e d-oux aJstre die ilnes Yleux.

Novembre

V. Hugo.

Mois dies 'morts! La nUE! en 'Pleurs Caoha sous une 'v'oiilette . Ses beaJUx y'eux d'e violette,

Heureux Iles morts que ·lies leu.rs Vcmt voir en tris,te toilette Et 'pOUl' qui l'on fait l'em!pÎette, .te 'cœur gl'OS, d'un ,pot 'd'e JflreEUls! Son front aux IffiOrnes ipâleuT.s.

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Maia ŒYlus heUol~eux ,certes enr.ore

Ce-ux-1à dont rien ne décore

Et qui gr c1ce à nos 'prières,

Les sü€'noC-Ïeux séjours.

Ont clans Iles cieux 'pour toujours,· La 'paix .pleine et entière.

J. Richepin.

II. VOCABULAIRE

NOMS. - Un l11ort, 1'enterren1ent, le cercueil, le corbillard,. les couronnes, le cÏI11eHère, la tOI11be, les parents en deuil, la rnesse, le ' prêtre, les prières, l'anniversaire, un caveau, une sé­pulture, une conGession, .J'épitaphe, le 'culte des 111orts, la tristesse, le chagrin, la désolation, Il'affliction, le souvenir, les re·grets, l'ou­bli, les restes, les cendres d'un disparu, le réconfort, l'allégement, la consolation, l'apai·se'lnent, les condoléances, un tOI11beau, un monument, les couronnes, la ,croix, .les allées, un entourage, des gerbes, des vases, des bouquets, des cyprès, les 111orts, les défunts, les disparus.

ADJECTIFS. - Une triste cérén10nie, la fal11ille désolée, un grand chagrin, un vOlile noir, épais; les couronnes funéraires; la pierre tOl11bale, un 1110nument funéraire, une sépulture provisoire, une _ concession ,peTpétuelle ou ten1poraire; une tristesse infinie; un 'chagrin inconsolable; un pieux souvenir; les restes funèbres; un trépas inattendu, prénlaturé; feu Ina tante; ma feue tante ; un cÎl11etière vaste, silencieux, h'anquille; une pierre ton1bale, un Inonul11el1t in1posant, des couronnes n10rtu&ires; des allées sa­blées, prolpres, nettoyées; une tOI11be 111odeste, hU'lnhle, abandon­née, entretenue, fleurie, ornée; un entourage Tésistant, délabré.

VERBES. - Assister à un enterrel11ent, suivre le corbillard, déposer une couronne, fleurir une tombe, avoir beaucoup de peine, pleurer, porter le deuil, faire 'célébrer des messes pour le repos du défunt; enterrer, inhull1er, exhun1er; acheter, louer une concession; graver, ·con1iposer, déchiffrer une épitaphe; recueil­lir, abriter les cendres, vénérer, garder la mél110ire de ... ; s'aban­donner à sa douleur, la dominer, la SUrI11onter; pénétrer dans le cimétière, gagner une t0111'be, s'en approcher, s'arrêter, se dé­couvrir, s'agenouiller, s'incliner, se souvenir d'un 1110 l't, le revoir, l'imaginer; assister à une cérémonie; prendre, porter le deuH ; les tonlbes s'alignent, se groupent, se dispersent; trépasser; ci-gît..

III. ORTHOGRAPHE

S'en référer au nUlnéro du 15 octobre. Au cimetière

Elle prend la fillette par la n1ain et la conduit entre les· tombes. D'une croix en fer, elle retire la couronne de l'année pré­cédente, que le vent et la pluie ont décolorée et rongée; eUe ac-­croche à sa ,place une couronne neuve, de fleurs artificielles blan-­ches et noires, puis elle s'agenouille et prie.

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La terre

Ils ont si bien aiIné la terre. Ils l'ont tournée et retournée, creusée brisée hersée. Ils en ont ram.assé des nlottes qu'ils ont reo-ardies au l:ayon bleu du jour, et qu'ils se sont n10ntrées. Ils l'o~t sen1ée. Ils se sont penchés sur son sein. D'année en année, ils se sont penchés davantage jusqu'à la toucher de leur front. Elle s'est ouverte à leur labeur. Elle les a recueillis. Elle les serre dans ses bras refennés. Nous les avons accOlnpagnés.

Obsèques

1. Quand la bière, au bras des croque-n10rts, passa sous le portail, les l'ayons délicieux d'un soleiJ d'hiver descendirent sur les roses du cer·cueil. Dressés contre le porohe, sur leurs pieds endo­loris, deux vagabonds tournaient lenten1ent des Tegards mornes.

2. Sur les. boulevards, laTges et gris, les gens du cortège sen­tirent que, derrière ce cercueil, ils avaient franchi les confins de la vie et qu'ils étaient ,chez les morts. A leur droite s'étendaient les marbriers et les fleuristes funéraires, des étalages de pots de fleurs et le 'l110bHier écononlique des tombes, jardinières en zinc, couronnes d'imnlortelles en ciInent, anges gardiens en plâtre. A leur gauche, ils voyaient derrière le lllur bas du cÎlnetière se dresser les croix blanches entre les têtes nues des tilleuls, et partout ils res·piraient, dans .Ja poussière pâle, la nlort.

3. Entre les deux lourds piliers de pierre sunnontés de sabliers ailés, ils passèrent. Le char s'avança lentelne.nt sur le sable, qui criait dans le silence et il s'arrêta au Inilieu d'une aJilée latérale.

4. Le cercueil alla à bras d'honlme par un petit chelnin étroit bordé de cyprès nains: les prelniers arrivés virent la fosse dans laquelle descendait la cercueil.

5. Les nlouchoirs essuyèrent des larmes.

Le cimetière de notre village

Il est tout pet~t le cimetière de notre vi:llage. Un nlur r~stique garni de lierre l'entoure de toutes parts. N1Ù riche Inonument ne le décore. On y voit des tertres de gazon, des croix en bois, avec une date et un nOlll, des plantes champêtres, quelques arbustes, rien de plus.

Tous les ans, à la Toussaint, les toinbes se fleurissent, se gar­nissent ,de couronnes, et le cimetière se remplit d'un grand lllur-Inure où percent quelques sanglots. Xavier Mal'mier.

Premier deuil Un jour, il vint beaucoup de monde chez nous. Les honln1es

entraient comme dans une église, et les felnrnes faisaient le signe de croix en sortant. Je Ille .glissai dans la chambre de mes parents et je fus bien étonnée de vok que ma mère avait une grande bou-

.gie allumée près de son lit. Mon père se penchait sur le pied du

li;t, 'pour regarder Ina Inère, qui dornlait les Inains croisées sur sa poitrine. 111al'guel'ite Audoux.

Le 2 novembre

C'est aujolJrd'hui le 2 nov elll'b re, le jour qu'on appelle à la canlpagne de jour des :Morts. Quand je suis libre, je .~asse ce jOl~r dans le recuillelllent à Saint-Point, le plus près possible du petIt cimetière de village, sur lequel s'ouvre une petite porte dérobée de Illon jardin. Là repose, dans la terre qu'eUe aimait, le cer­cueil de nla nlère, tout auprès du cercueil plus petit que le sien, qu'elle senlbJ.e avoir entraîné avec elle, C0111me le lit qui s'écroule fait écrouler le ber,ceau à côté du lit... Je vais, je vi·ens, je traîne Illes pas sur l'herbe 11101üllée ' sans autre but que de repasser su.r les traces des êtn~s chéris qui ll1archaient naguère devant nlO1, derrière nl0i, ou à ·côté de 1110i, dans ces Iuênles allées. :Mes pieds s'arrêtent d'euX-nlêllles ... devant les gros arbres isolés de la lisière du bois au pied desquels le hasard ou l'habitude groupait ordi­nairelnent Iles vieilla,rds, les nlères, les enfants, les oncles, 'les tantes les nièces les anus de la rm11illé. Je crois entendre encore

, , '11 leurs voix confuses, graves ou emantines dans le gazoUl el11ent tour à tour soul~d et argentin de la source voisine. Lal11C/l'tine.

Exerc1ices d'application

S'en référer au nUlnéro du 15 octobre.

IV. COMiPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1. Faire des phrases avec les 1110ts du vocabulai,re. 2. Conjuguer les verbes du vocabulaire.

I. Le jour de .la Toussait vous êtes allé au ·cÎl11etière de votre petite ville ou de votre village. Décri'Vez-I,e en ,ce jour de de~lÏl.

Pl'é pm'ation. - a. Entr,ée en ·matière. « C'est le jour des :MQrts, dit n1aman. Cet après-n1rdi, nous irons au cimetière. »

b. Prel11ier paragraphe: NotTe ·cin1etière. COlnme i,l est chan­gé! (Les aBées, les tOl11bes, les fleurs ... ) Il ,connaît une activité inaücoutul11ée et cependant silencieuse. (Noter les bruits: !pas

(Caisse d'Epargne du valaiSl

1 Société Mutuelle SION .

20 agenees dans le canton.

Il T(l11 Contrôle officiel permanent. __ ' t ~tes opérations de banque aux conditions les plus favorabl~

Page 13: L'Ecole primaire, 31 octobre 1944

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sur le gravier, courtes conversations à voix basse, sanglots étouf­fés.)

,co Deuxièn1e paragraphe: Ces faIllilles Tendent visite à leurs morts. (Noter .l'attitude de quelques-unes devant ,leurs ton1bes.) Silence, prières, recueilleI11'ent.

d. Conclusion. Je n 'oublierai pas nles morts et chérirai lues bons parents. .

II. Un soir d'hiver, en cOlnpagnie de votre UlaUlan, vous feuil­letez un vieil alhu111 de photographies. Votre manlun vous donne des détails sur la vie de chacun des disparus. Faites-nous revivre cet entretien, un peu triste, en vous l'imitant aux figures qui vous ont le plus intéTessé. .

III. On enterrait un enfant. Vous avez croisé le douloureux cortège ... Décrivez-le avec ,émotion.

IV. Un entel'l'ell1ent. Georges un des nos meilleurs can1ara­des, vient de mourir des suites d'une rougeole. Notre instituteur et tous ,les écoliers ont déci'dé de lui offrir une belle gerbe de f leurs; une délégation d'élèves est désignée 'Pour assister à l'in­humation.

Voici la 111aison 1110rtuaire aux volets clos; le cercueil, ·cou­vert de draperies funèbres, entouré ·de cierges aux ,lueurs vacil­lantes, disparaît sous les fleurs et les ·couronnes. Le clergé appa­r aît en surplis blancs. La foule; groupée sur les trottoirs, écoute les courtes oraisons; la bière prend place sur le corbillard tout couvert par les gerbes de fleurs. La falunle en deuil suit, éplorée: les femmes étouffant leurs sanglots sous le long voile de ·crêpe, les hommes, tête nue, cha.peau à la ll1ain, silencieux et 1110rnes.

A l'église, tendue de noir, au n1ilieu des !chants funèbres et des sonneries lugubres, on perçoit par instants quelques gén1is­sements et quelques pleurs. Mais c'est au cimetière, près de la fosse ouverte, quand le 'cer,cueil résonne sous le froide terre, que l'émotion est à son cnmble. Les pauvres parents ne peuvent plus contenir leur douleur: des laru1es roulent sur le visage pâle et défait, et leul's sanglots atendrissent les cœurs des plus vail­ilants. Chacun se sent pénétré de ,conlpassion. Mes caluarades et Inoi, nous sommes profondément élnus. Tout lanuoyants, nous serrons les mains des parents affligés, groupés à la porte du ci­metière pour Temercier ceux ,qui leur ont a'pporté leurs condo­léances, et nous adressons à Dieu une prière ardente pour le re­pos de notre ami.

FICHES DE LEÇONS DE CHOSES Remarque importante

Avant de faire une expérience devant ses élèves) ou avant de 1c~ leUI' proposer le. maître doit la faire lui-même jusqu'à complète réussite.

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LEÇON DE CHOSE

Poire et pom·me

No t

Prends une poire; observe sa couleur, sa fonne; dessine-la. Coupe-la par le nlilieu ,depuis le pédoncule (-la queue) jus­

qu'à l'oei:l, .sens vertical; dessine ce que tu vois. Prends une autre poire; 'coupe-la dans le sens horizontal ;

observe les 5 loges à pépins )' dessine ce que tu vois. Goûte la poire; eUe est sucrée, ou acide) ou âpre. Presse quelques poires; recueilles-en le jus; goûte-le; il est

sucré. Par conséquent que pourrait-on extraire de 'ce jus? Expose ce jus pendant quelques jours à une te·mpérature

douce .. Goûte-Je; a-t-il 'la Inêm,e saveur? Des fel'lnents, levures, sont intervenus; i'ls ont transfonué le

sucre en gaz cal'bonique et en alcool. Comlnent s'appelle 'le jus ainsi obtenu? Que faut-il ·elnpêcher pOUl' le conserver doux? Observe la queue, et, à l'opposé, ,ce qui reste de la Heur :

sépales) étwnines desséchées, la peau) la chair ou pulpe, les pé­pins placés dans 5 loges; ouvre un pépin, cherche le germe qui donnera naissance à l'albre. Pèle la poire; Inange-la. Reconnais quelques VCll'iétés -de poires; évalue le TendeI11'ent d'un poirier.

Observe de n1ême une ponulle; jette-la si elle est véreuse. Cherche ,le sens de tous les n10ts soulignés.

LEÇON DE CHOSE No 2

Le haricot ou le pois

Prends une gousse de harkot ou de pois; ouvre-la délicate­ment ; regarde la disposition des haricots dans la gousse ; relnar­que la d'Oatrice sur le haIicot; ,c'est son point d'attache pa·r où il reçoit la sève.

Ouvre un haricot; tu relnarques: a) l'enveloppe souvent 'co­lorée; b) les 2 cotylédons; c) le gel'n1e qui 'est une védtable plante avec deux feuilles déjà visibles. Dessine ce que tu vois.

Le haricot Inis en terre germe; la plantule se développe; une petite ra.cine ou l'adicule s'enfonce en ter1'e; 'les ,cotylédons nour­r issent la jeune plante et se dessèchent.

A,pprends à connaÎtl'e 1a gousse, la plantule, les cotylédons) le germe) ol'enveloppe ou pellicule, la l'adne ou radicule.

n y a des haTicots nains; d'autres à rames; Iceux-ci .s'accro­chent par des Vl'illes. Les haricots demandent peu de flunier ,car ils fixent l'azote de l'ail'.

Observe les haricots que ·maman a plantés au jardin; suis leur développement; exalnine 'la fleur. Les haricots ,constituent une exce'llente nourriture.

Dessine une gousse de haricots, un haricot. Cherche -dans ton dictionnaire tous lés '1110tS soulignés.

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LECTURE SILENCIEUSE No 1 Premier août

Ce soir-là, la nuit taJ.~dait à descendre. La journée avait été bel,le. Une odeur de moisson flottait dans l'air chaud, un peu lourd.

J'avais dit à 111es enfants: « Nous alhunerons [e feu quand le bon Dieu alllunlera tout 1à-haut ses prenlières étoiles ... »

Tous ces marmots piétinaient d'impatience depuis [e cou­cher du soleil. Ils scrutaient le ciel comme des nlarins cher­chant :J'étoHe du salut.

« J'en vois une, la prenlière ! cria l'aîné. - Et moi aussi! répondit une voix de filllette. - Alors on allume! dit un petit bonhomme de deux ans. » Bientôt on entendit un .grésH~elnent, puis de hautes flanlnles

pointèrent vers le ciel, laissant pleuvoir autour de nous des milliers d'étincelles.

« Eh bien! Ines enfants, qu'attendez-vous ll1aintenant pour chanter? »

Le Cantique suisse, puis, « Mon beau Valais» fusèrent dans la nuit des'cendue et montèrent vers la voûte constertée avec la fumée et la chaleur du grand foyer champêtre.

Alfl'ed Delavy « Vitae», Pages de note vie. QUEISTIONS

1. De quel ouvrage ce texe est-il tiré? 2. Qui en est l'auteur? 3. Lis ,plusieurs fois ce texte, puis fais-en [e C01l1[>te rendu . 4. Pourquoi, ce soir-là, .la nuit taldait-elle à descendre ?

Donne deux raisons. 5. Remplace le verbe flottait par un autre expri'lnant la luê-

me idée. 6. Pourquoi tous Œes nlarmots piétinaient-ils d'impatience ? 7. Dans quel but les enfants scrutaient-iils le ciel? 8. Quelle est l'étoile du salut que cherchent les lnarins ? 9. Comment sais-tu par ce texte que l'auteur est Valaisan ? 10. Qu'entend-on par la voûte consteJ1lée ? 11. Quel est le sens du mot constellé. 12. Cherche le sens de tous [es mots que tu ne comprends

pas. 13. Que nous rappelle le prelnier août? 14. Pourquoi ce jour-là a1!lunle-t-on des feux sur les nlon­

fagnes? 15. A qui surtout devons-nous penser le jour du premier

août? 16. Comment peux-tu lnanifester ton amour envers ta pa-

hie ? 17. Dessine le drapeau suisse: Croix d'argent sur fond de

gueule. 18. Apprends par cœur le texte du Cantique suisse.

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LECTURE SILENCIEUSE No 2

Ull beau noyel'

... Le noyer des DOl'saz était Ile plus bel arhre de la C0111-mune. Dans le plein épanouissenlent de sa verdure, iil abritait de son Olnbre le chalet, la grange, le « l'acaI'Cl » et les dépendan­ces.

Des peuples d 'oiseaux l'avaient choisi. Il était plus anilné qu'une ruche au soleil, et dans les llülle détours de ce palais vé­gétall, régnaient l'anlour, la joie, la vie. En autolnne, les sacs de noix s'entassaient au grenier. L 'huile coulait.

Dépouillé, l'arbre nlontrait un squelette d'une puissance ex­traordinaire; un tronc inllnense, des bras de la taille d'un m é­leze.

- Çà, pour des lneubles, disaient les hOilllnes. - Quel beau noyer, dit ile curé, un jour, en passant. Quand ils apprirent que le curé convoitait l'arbre, les Dor­

saz se fâchèrent. Puis, malgré tout, Hs se sentirent" flattés. Puis, ils en parlèrent, le soir, en pelant les ponlnles de terre. Ils pen­saient à· la chapelle, au magnifique autel de noyer qu'el~e pour­rait avoir, à la table de ,conu11union, aux bancs. Ils s'attendris­saient. La çharité entl"ait en eux. Un jou~' le père frappa à la porte de ,la cure.

- Pour le noyer, vous savez, si vous en avez besoin ... , 1\1011-sieur le curé ...

D'après ]1tfaul'Ïce Zel'l11atten « Chapelles Valaisannes ).

QUESTIONS

1. De quel ouvrage ce texte est-il tiré? 2. Qui en est l'auteur 3. Cherche le sens de tous les lnots que tu ne cOlnprends pas. 4. Cherche les idées prin~1pales. 5. Lis plusieurs fois ce texte, puis f.ais-en .Je con1:pte rendu. 6. Par quels tennes l'·auteur expI.ique-t-il la grandeur du

noyer? 7. Montre la vie qui régnait dans le noyer. 8. Que faisait-on des noix. 9. Que sais-tu de l'hui,le de noix? 10. Examine-un noyer; apprends à connaître le bois, le fruit,

les fleurs, les feuilles. 11. Goûte le brou de la noix; la feuille du noyer. 12. Pourquoi utilise-t-on le bois du noyer? 13. Pourquoi doit-on 'conserver les noyers? 14. Pourquoi compare-t-on .J'arbre à un sque1lette ? 15. Pourquoi Monsieur le curé convoitait-il .l'arbre? 16. Pourquoi les Dorsaz se fâchèrent-ils d'abord? 17. Que penses-tu de la dédsion des Dorsaz ? 18. Exa'lnine des lneubles en noyer. Quelles qualités ont-ils?

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GEOGRAPHIE

Cours d'eau

1) Suis dans ton esprit, puis sur la Icarte Ile cours d'cau qui coule le plus près de ta localité.

2) Efforce-toi d'en détenniner la direction: nord, sud, est v

ouest 3) Dans quelle rivière ou dans 'quel fleuve se jette-t-il ? 4) Quelle est la IÜ'calité la plus proche de ~on confluent? 5) Indique un autre affluent, Ile plus rapproché qui se jette

dans -ce lnême fleuve ou cette mêlne -rivière. 6) Dessine ll1aintenant tout ce que tu viens de désigner. 7) Sur ton petit carton, désigne par une flèche, la direction;

de l'eau. 8) Place cette flèohe sur la l'lve droite de la Tivière. 9) Par une -croix indique la lÜ'calité en aval de celle que tu

habites; et par une s~nl.jple barre la part'Ïe de .la rivière en Cll21ont. 10) Suis le Rhône jusqu'à 'la mer; Inentionne les Iprincipales.

localités qu'il traverse le long -de son cours; non1ll1e ses princi­paux affluents, ·détennine son embouchure. .

11) Et 111aintenant vogue sur la grande bleue. 12) Ch~rche dans ton dictionnaire [e sens des InQts que tu ne·

comprends Ipas.

GEOGRAPHIE

Cours d'eau

Dessü1e une rivière que tu ,connais. Inscris une lTIOntagne grès de la source. Note une ŒocaiJité près de l'embouchure de la rivière dans

le fleuve. Dessine un affluent sur la rivière droite si possible. Indique 'le nOln d'un viJJage ou d'un hmneau près du con­

fluent. Dessine un pont; )Si tu le peux à ipeu près à l'endroit où il

s'en trouve un. Inscris les mots amont et aval par rapport à ce pont, sur la

carte. S'i[ y en a, note les bal'l'ages qui c3lptent .l'eau de cette rivière. Indique les bisses qui s'y allÎlnentent. Place à ['endroit exact les usines électriques 3'ctionnées ,par

cette rivière. Qu'est-ce q~le passer une rivière èt gué? A quelle saison peux-tu pIus facilelnent la rpasser à gué? Quelle est la période des hautes eaux? Qu'est-ce qu'un bac?

- 59 -

FICHE DE DEVELOPPEMENT No 1

En cherchant dans ton dictionnaire, dans une encyclopédie, ou dans un livre de science, dis-moi qui a inventé, ou qui a dè­couvert:

1. Le télégraphe sans fil (T. S. F.) - 2. Le téléphone. - 3. Le par-atonnerre. - 4. La lna'ohine à v-apeur. - 5. Le métier à tisser. - 6. La loco1110tive à v·apeur. - 7. Le bateau à vapeur. - 8. La 1-a111pe électrique. - 9. Le phol1ogl"aphe. - 10. Le ra­dium. - . 11. Les rayons X. - 12. Le n1icrobe de la rage. -- 13. Le Inicrobe de la tuberculose.

FICHE DE DEVELOPPEMENT No 2

Voici quelques noms d'auteurs connus. Peux-tu lUC citel' l'un ou l'autre de leurs pl'Ïncipaux ouvrages? Ton dictionnaire poul'ra peut-être te l'enseigner à ce sujet.

Racine, La Fontaine. Corneille, Boileau.

Ralnuz, Zern1atten.

Schakespeare, Schiller, Gôthe, Daniel de Foe, ~T'alther Scott. Victor Hugo, Molière, l\1usset, Alfred de Vigny, Lan'1artille, Jean Ai'card, Rousseau, Babelais, Edn10nd Rostand, Alexandre Dumas, l\10nt-aigne, Jules Verne, Hector Ivlalot.

As-tu Ju quelques-unes de leurs œuvres? Sais-tu qui a écrit?

Guillallllne Tel1, Gargantua, Le Cid, Esther, Athalie, Les Pla1dell'rs, L'Avare, Le Loup et l'Agneau, Don Quichotte, Robin­son Crusoé, Sans Falnille, La Colère de Dieu, Derborence, Farinet.

Page 16: L'Ecole primaire, 31 octobre 1944

- (JO --'

BIBLIOGRAPHIE

OISEAUX 1)

Ona toujour,s pOTté ,chez nous un intérêt 'particuEel' aux oiseaux. D'i'l1l'lomO)l'rubles Ipersomnes ,COIl1ipaüss·aJntes se f,ont un devoir ;(,'e l es n{)urrir :pendant .l,a s'aison .froid,e et ,les ohs·ervent aV8!C Ipilai,sir; il est en outre lpeu -de ,p;rOlneneura .cflÜ demeurNlit inc1i.flf.érEIruts là leurs éyo ­lutions ,et aux n1Ja·nifestations ,c'Le leur vie'. Que de ,fois 0111 ·entJend dil"e: 'j'ai vu un r,avis'sa'l1t ·ois·e'au mais je n ',en ,connais Ipa,s I·e nÛ'm! Et Ja ,ohose en .reste l,à :faute 'de ,lno.yen de d,éteDminel' f.adle'mJe'l1't l-e c·han­·teu!' .fugitif. C'est pÛ'ur ,co·mMeT -cE,Ue lacunre qu'on vient d'e ~J uhlier ,c.'ans ,la 'co,:He'cti'on des {( Petits ·atlias du natm.,aHste ,suisse» l'e !premier volume cons'acré ·aux oi,s'e'a:ux de ,wez nous. L1 r,enlfer:m,~ 216 ,pLa,l1!ches en ,couleurs, dO'l1Jna'l1't J'i,mage de 1110 oiseaux, dues lau ,pil1loeau ·c1:éUcat du lpeLl1'tre ·ani.mrulie'l' R. Hainard qui s'es,t elfifor.oé -de .saisir chaque oiseau sous' ses I&sp·ects les 'plus c-ara,C'téristiques, soit ·à: teT-rEl ou 'per­ohé, s-oit au vol, .oe qui est imlporta'l1t ,car 'bien ·o·uvent le ,prolmeneur' n',a 'l''Û'ccasion de de Il',alp,eJ.''io0voir crue fp,enda.nt queJtcrues secondes; itl lui sel~a donc utile 'Cl,e C'Û'l11l1taître J.e,s ·signes qui !pel~tlnettro,nt ,C,,'e le déterminer quand mê.me. Un texte succil1Jot &CJcOlTIlPagn0 103 .planches et donne ,l'essentiel de 'C'e qu 'il faut savoir 'pOUl' Sie f,aire une idée exac.te Ide tellteou te,J~1e espèoe'; ,p.lumrug17, ·n1! Œ':U l' s, habitJat et nOU<l'TÎttur,e. Ce ,petit .livre sera le bienvenu 'et un .guid:e très sûr ·et c{)mplet dan ' sa SÜ11ip,licité pour les aln1iateurs de ,lia ge,nt aLlié 81; Ice sera .aussi un aLde-'mérrll'oil'e ()Jrédeux pOUl' les slpé.cilal.ist8ls, Ipour tous ceux qui sont charg:és de J'enseign-e.m8lnt ,des sdences na-tul'8I11es si ,c"'évelolpp·é de U10 . jours, ,et qui en JeTont le ,con1!plément iil1cUspensatbJ.e de l'atllas des· Mam.rmifèl'es, reptiles et Ibatl~alciel1s ,paru da.ns 1a ulême coUedion.

1) Oiseaux 1. Petits a.tl,as du na-tur-aliste suisse. Un vo,l Ulffi El in-lB Te;}.i,é ·demi-toi,le, ave,c ,26 !pllal1tches en ·C'ouleurs Fr. 3.80. Librairie Playot, Lausanne.

THEO LE PETIT ' REFUGIE 1)

Le livre ,d'Elsa IVI'lis,ehg qui Vie\l'lt de l}.a.raître ·en .fr&nçais retra,c.e· l'histoire d 'un !petit r ,éfugié que sa more n',eut que l-e temps d'e .déposer' .en Suis·se .av,an.t de mouri.r. Re,cuei,Hi !pal' un vi-eux professeur qu~ ,devient som J)arl'ain ,puis 'l1leurt, iDalUaté deci de!llà, ,1 "e'l1lf,ant a,ux tOIie-­veux rOiUJges est 'en butte à ,lia mMiance 'des gens, .ma.is son bon' t3s-1>ri t -et son amO'ur des hellltes / cha.s-es 'Ün~ rai,s'On d,e tout. Théo 'finit ~).ar ga,guer 'bien de's ,cœurs et devietnt ai'de-jal~diniel' ;0hez un ~)1'av er

hon1Jme qu-ecette nature !d'arti,ste s,éduit. IMais void Je d.énouement: Théo entend un jour un IcoIllcert, il est fasciné ,pal' le jE'U d'uJl1 c'el'tJaiuJ

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61

violoni,ste à la j'aJmbe de ,bo.i,s et s'e -se.nt m:ystérieusem.ent attir,é par ' ,cet inconnu dont la gut8llTe a ,c,'isp,el's,é la fla,mine et qui d'ai.11e-ur,s est à la érecherc·he de son ,fils, :un garçon aux cheveux rD'uges ... III ne tarde :pas à !l-e retrouver, 'COll11me on ,le devitlle. Le oharmEf de ce liv'l'e réside 'm,oins dans îles événem81l1'ts, variés ·autJa,nt qu 'in,attendus, qui survien­I1J0nt d·ans l'existence 'du !petit r-éifugié que dans l "&tJmos·phère dont 11 'e,st ba.igné. A mesure qu 'on y pénètre on se ·s8tnt .pris :pa.!' Je rayon­nement dis'cret qui éInlane de ,cet ,oofa.nt ,é.1élicat, 'cÛ'ur.age'llx de 's'Ou iso­,1e'ffi&n:t anaie r-e,conI1:ais's'a-nt -d1€IS iIDoi'l1ld!res ·att8lntio.ns .qu·on lui Im,a;ni­Ifeste, ,pou-rvu qu'elrlres viellll1J8Illt du ,cœur. Aussi ,ce,s v-ages s'ad,Tessent­elles tout pm'titculièrement ,aux fiHtettes et aux garçons dont -lle's hé­ros vré.f.érés ne sont paIS l,es 'coureurs -d'aventures mais des êtr,es sim­!pl,es, aimants et épris d 'idéa,l. Il y trouv'eront qu.all11Cl m ê1l1'e tous les éléments de vie et ,cle nat Ul'811 qui .font Jes bE'Ues hi.stoires, ,ceJ!1e,s qu 'on lâ'che dif.fidlelment une foi-s -c-om'm·encées. Un ,io.li ;portrait .de l'enf'ant aux Ichevleux rouges .orne la ,coiuverture de ce Hvre icoq'uet.

1) gl,sa 'Muschg Théo Joe petit r.é.fl1Jgié. Un \'0lluill1oe in-8 carré, couv'erture HJustrée en coul,eurs, r e.lié pLein-·pa,pie'!'. Fr. 4.-. Liibrairie Payot, Lausanne.

t ELIE LEVET, ancien instituteur On a ,enseveli dernièrell1ent à Vouvry M. Elie Levet, ancien

instituteur, M. Levet quitta assez tôt l'enseignem.ent pour se livrer à

l'agriculture, mais il fut toujours un grand all1i des jeunes et un passionné des questions pédagogLques. COlnme ancien élève, nous lui parlions un jour du tenlps où il était à la tête de la « petite. école)} . «Ce furent, répondit-il ave1c une sorte de nostalgie dans ses yeux profonds, ce furent assurénlent les plus belles années de ma vie »,

A .J'âge de 69 ans, « le régent Elie » , COlnme on l'appelait familièrement, s'en est allé vers le Seigneur qu'il a fidèlelnent servi et qu'il a fait aimer par une foule de jeunes. Il aura trouvé sa l'éCOlnpense.

,Malheur au mensoo,g'-e! Il ne soul,ruge pas le cœur com'me u.ne rp.arolie di te avec vlé'r~té; i\1 ne COIlJsoTc pas; i1 tOUl,m'elnrte ,celui Iq)ui l'e 'f.onge en ·se'c-ret et se retourne coo tre llui. Gœthe.

*** Le désir qu'ont lE's nations d'être libres est ral'eme'l1t n'liisiliJ~ à lIa liberté, oar il .na.ît de l'OIPPl'ession ou de -la cra'Ï'I1t,e d'être opprun-é.­

l.'IachiaveI.

Page 17: L'Ecole primaire, 31 octobre 1944

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