L'Ecole primaire, 15 novembre 1928

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Transcript of L'Ecole primaire, 15 novembre 1928

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47me Année No Il 15 Novembre 1928

Organe de la Société "alaisanne d'éducation

SOMMAIRE. - Conférence annuelle des Inspecteurs scolaires - Chro­nique de l'Union. - A propos d 'examens - Langue française. -De la pratique de la langue. - Fin de saison. - Sujets de com­position aux cours complémentaires. - Dt{ boulier comrteur. NOS PAGES. - Pro juventute. - NécTologie. - Bibliographie. -Causerie sociale.

. Conférence Annuelle des Inspecteurs Scolaires

La COlnmission cantonale de l'Ens. Primaire et l'es Inspec­teurs scolaires ont tenu leur Conférence annuelle le 6 novembre, à l'Hôtel du Gouvernerl1ent, sous . la Présidence de M. 0 ,~ alpen, le dévoué Directeur de l' Instruction publique.

Manuels scolaires.' Le .Manuel d'Agriculture élaboré par les professeurs . de l'Ecole de Châteauneuf va être remis à l'impri­merie. Dans le courant de janvier ,il pourra être livré par le Dé­pôt scolaire, en même temps que le nouveau Recueil de Chants. Nous reviendrons dans un prochain numéro sur ces deux inté­ressantes lnanuels que la Conférence a adoptés.

Cartes mUl'ale du Vaiais .' La Conférence adopte le projet du Départem.ent concernant l'élaboration d'une carte nlurale du Valais au 1/75000. Plus de 250 exemplaires ont déjà été comman­dés au Départelnent par les COlnIl1Unes. Ils ne pourront être li­vrés que durant le Cours scolaire 1929-30.

Situation Inatérielle du 'P . E. La Rubrique du Budget 1929 «Traitement du Personnel enseignant» a été augmenté de fI'. 25.000. Si lie Grand Conseil entre dans les vues du Départelnent, le traitement pourra être mnélioré sous la fonne d'allocations fanliliales et les menlbres du C. E. qui tOlnbent lnalades recevront le traitelnent pendant tÎ'ois BlOis au lieu d 'un seul comme jusqu' ici . .

Enseignement pal' l' l1nage lwnineuse . Le Département re­çoit avec reconnaissance des vues sur le Vallais (cartes postales, photographies) ou sur des objets qui ont trait à l'enseignement. Le Dépt. rassemhle les Inatériaux en vue d'éditer quelques films scolaires sur le Valais . La séance qui a été donnée aux tongres­sistes par M. Jentelat de Genè, e, ,avec l'equel le Dpt. compte 'faire l'achat de quelques appareils, les a vivement intéressés.

Conférences dll P .E. - En 1928/29, les conférences seront régionales, le sujet à traiter sera publié dans un prochain No.

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R emarques cm P. E. - Une circulaire portera à ]a connais­sance du P. E. les différents vœux qui ont été émis relativement à ~a tenue des cahiers des élèves, des livrets scolaires, etc.

M éd ecins scolaires ,' - Les écoles qui n 'ont pas reçu de visite Inédicale pendant le cours 1927-1928 seront inspectées pendant,le présent cours . La visite portera surtout sur les maladies de la peau et du cuir chevelu. Le P. E. est invité à suivre consciendeu­sement les conseils du médecin.

Examens de fin d!année. - Au vu des heureux résultats ob­tenus par les examens. qui ont été introduits à titre d essai l 'a nnée dernière, la Conférence décide de les maintenir pour le présent cours scolaire.

Chronique de l'Union

A propos d'allocations familiales

L'indiyidu est doué d'une nature sociale qui le porte irrésis­tiblement à s'associer à ses semblables; pourrait-il d 'ai1leurs si précieuses CJue soient ses facultés, se suffire à lui-même? De cette tendance ' et de cette nécessité SOllt n Rs les Etats. Ceux-ci donc. comme tontes les créatures de l 'Univers , relèvent de Dieu et res­tent soumis à "es lois éternelles et immuables ; et seule la pour­suite des biens spirituels et temporels de l'inc1i, idu doit être leur raison d'être. La recherche d'une fin contraire au but précité en­traînerait fatalement le désordre et l anarchie sociale. Ces deux fléaux sont d'ailleurs les sanctions inévitables du mépris des lois éternelles. Depuis la ch II te originelle, sans cesse l'homme se sent tiraillé entre le hien et le m.al. Dès lors , l'Etat légifère snI' les rapports des individus entre eux, il sanctionne les délits et les crimes, crée des institutions sociales ayant une portée l ienfaisante sur l'ensemble de la collectivité; il tend une main secoural?le aux institutions qui poursuivent un hut conforme à l'ordre étah li par Dieu. Son action toujours orientée par la destinée de l'indi­vidu é, olue avec l'e temps et les circonstances, s adapte aux hesoins du moment, à l'histoire de son peuple à ses tendances , à ses as­pirations, ainsi qu 'à la configuration ',géographique du pays. Mais à la base de n'importe quelle société civile, se développe la famine . Elle en est sa cellule constituti, e . C'est par eHe, dit le code social de Malines, que naît l'indi, idu , qu 'il apprend à penser , à ,01110ir et à prier. La prospérité d un pays est subordonnée à la stabilité de la famille. Il faut donc louer et encourager tout ce qui favoris e son unité, sa stabilité et sa fécondité . Une famiBe désorganisée n e saurait pourvoir à l'éducation de l'enfant. Il n 'es t pas trop du concours du père et de la mère pour la formation d 'un tel chef­d'œuvre. Le soutien et la j)rotection de la famille apparalt donc comme un des pr~miers devoirs de ~ 'Etat.

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Or, depuis la guerre n~ondiale, il se~llble que ce,tte instituti?l1 soit de plus en plus menacée. L.es. In~maI~s courent a,l~: P?~n·.~~ut~ du bonheur Inatériel et à la satIsfactIOn ete ~e~ll's appehts egOlstes. Us se dérobent ainsi à leurs devoirs de famIlle. D'autre part, l 0:r: assiste à l'exode de la montagne à la plaine, de la campaSne a la ville . Les grandes agglOlnérations sont surpeuplées. Il en resulte une crise effrayante de logements et de chômage. Bon no~n~)re de pères et mères de famille, en face des dif.ficul~és ma,ténel~e~ insurmontables, n 'hésitent point à porter a ttemte a la ~econdIte du fover. La décroissnnce de la natalité dans certaIns pays est la preuve m.anifeste de l 'existence d'un tel fl éau, lourd de con­séquences pour l'avenir de la société.

En face d'un problème aussi angoissant, 1 Etat a songé au sursalaire familial: solution équitable et .confon;:ne au~ exigen.ces économ.iqu·es et sociales de l'heure actuelle, et ü e~t a souh.aI~er que non seulement les ent~'~prises publi.ques, mms les. ~rn:ees également orientent leur pohtIque du salaue dans cette dllect~on-

Il nous plait ici d 'informer nos collègues q~le notre c}let de Dpt. , vu les ,circonstances difficiIes dans lesquelles s~ debat. le personnel enseiiO'nant primaire, a àécidé pour le prOCha1l1 exerCIce

. d 'octroyer un ~ecours à l'instituteur chargé de fan;ille. Il reste encore à affronter les décisions de la Haute Assemblee. Nous pro­poson.s d'emblée en méditation à Messieurs les Députés, cette pen ­sée de Saint Thomas d'Aquin:

« Pour que l'hOlnme puisse jouir d'une, ie bonne (adéquate à sa fin) deux conditions sont indispensables: l 'une et c'est la principale, consiste dans Fexercice de , la vertu; l,autre. dans l~ suffisance àes biens temporels dont l 'u sage est n ecessmre dans 1~ pratique de la vertu ». 1\1 .. .

Communications du Secrétariat.

Le secrétariat central se ferait un plaisir de reproduire ici les opinions professionnelles et économiques des instituteurs et institutrices du canton.

La rédaction d 'un long article ne serait pas n écessaire , q~lel­ques propositions courtes mais claires seulement. Elles seraIent notre trait d 'Union corporatif . NI...

f:4 propos d'examens

Toutes les 1 écoles de notre c·anton ont maintenant ouvert leurs portes. Sac au dos , tristes Ol~. joy~u~, nos élèves so~~t re~ :nus : joyeux ceux que la nature a favonses des dons d~ ~ 111telhgen~e, plus ou moins tristes ceux envers lesquels ell: a ete plus aV~I:, et que, précisément pour cette rmson, le maItre aura peut-eh e

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plus de peine à prendre en affection , le peu d 'intelligence _ étant . ordinairement accOlupalgné de peu de bonne volonté.

Chaque année, à l'occasion de l'ouverture des classes, nos autorités scolaires et paroissiales font au personnel enseignant un pressant appel en faveur des déshérités dont nous venons de parler. Certaineinents, elles prêchent à des convertis , Inais si , ici

. ou là, il se trouvait un maître qui serait tenté d'écouter plutôt la voix de l'amour-propre que celle du devoir et de ses supérieurs et de partir avec les bons élèves, en négligeant les faibles afin de faire bonne figure devant IVL l'Inspecteur lors de l'examen d~ clôture, nous nous pennettrions de soumettre à l 'examen de qUI de droit l'idée (à réaliser dès que faire se pourra) de deux exanlens annuel's au lieu à'un. Le preinier (examen d 'ouverture) se ferait durant le premier mois de classe, et le ' second comme jusqu 'ici.

Pour apprécier le travail d'ensemble d\ule classe, cet examen d'entrée nous paraît une base meilleure et plus sûre que l'examen de clôture de l'année préèédente, car les élèves peuvent changer d'une année à l'autre. En outre, stimulés par lia certitude que les résultats de leurs efforts et de leurs travaux seront plus rigou­reusement contrôlés, tous les élèves, notamment les faibles, s 'en­courageront davantage. Le nlaître lui-Inême, spécialement celui qui a le malheur, si l'on se place à un point de vue quelconque, ou le bonheur, si l'on se place à un point de vue plus élevé, de

' diriger une classe particulièrement difficile ou ingrate n 'y perdra rien non plus. N., inst.

Langue française,

Jeux 'et Sports Sur la causerie. - La causerie manquerait son but si elle

n 'était qu'un monologLle du maitre, même suivi d'une catéchisa­tion d'aillel.lrs intelligente. PartCl1~t de notions connues, pl'ises dans le moncIe où évolue l'enfant, elle lui fournit comme inci­delTI1Uent cIes connaissances nouvelles, le force cl l'observaUon pour lui en donner l'lwbitude et surtout s'empare de la notion nouvelle comme' tJl(lme de phraséologie orale. Pal' ces deux points, le développement de l'esprit d'obsCl'vation et le soin de formuler sa pensée en phrases correctes et élégantes, la causerie est !a base cIe la composition française. L'enfant ne prendra goût à cet exercice que si, chez lui, l'attention spontanée est comme forcée,' c' est la raison des objets d'intuition, des histoires appropriées, de la lTIise en scène qui l'accompagnent. A ce COlTIpte, la leçon. de causerie est essentiellement vivante. L ' cnfant y donne carrière cl ce caractère primesautier qui fait son charme; s'il se trompe, l'on rectifiera CHl mieux, les condisciples rectifieront. QLle d'az'l-

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leul's le l'ire et la lTIoquel'ie n 'éteignent .imnais la petite flamm e ,qui ne demande qu'à grClIlc~ir. I:a tentcLti~n ,n/en Vie!ldr~l J~lmais (.lU 111aître s'il est bien prepare. Au meLltre donc a vLUztzer le schéma qui lui est tourni. Sans c~ollte, .un in~tituteur 9u,i c?n,n~it sa classe et la tient en 111ain clecollvl'lra mzlle procedes meclzts pour conulluniquer la notion nnzLUel,le; encore doit-il, y . C~VOil: pensé et ne pas trop compter sur le tcu. c~e la leçon,' c est, a lw cl «allume]'» ses élèves. Dans ces cnndztzons, ce quart d heure d' entretien sera plein cl' enseignements précieux pour le maître, cal' c"est alors que, même chez les plus petits, la personnalité s'accuse la vocatinn se dessine, la vie intime transparaît... La causel'ie' est un exercice fnrmcdeur pal' lui-même; il n 'appelle pas nécessairement une application. POUl'tClT!t, dans les :lass~s ·à plusieurs divisions , on peut y trouver un theme cle phraseologze écrite, un suiet de dictée, un motif cl' écriture ... C'est un t.ilon qzze .1 e maître intelligent exploitera.

COURS SUPERIEUR

1. Causerie :récapitulative:

Jeux d 'enfants - de m.ouvement : barres , cache-cache, cheval.. . d'adresse: billes, balle, dames , échecs ... de hasard: cartes, dominos, loto ... motifs: récréation , développement, hygiène,

santé ...

d 'hommes - de mouvement: balle, mnrche, course, nata-

d 'adresse

tion... nécessité: repos , di­version , lnouvement. .. tir à l'arc, tir au pigeon, ar­balète, chasse , billard, quil-les, paJet, dames ,échecs ...

de hasard cartes, dominos , loto ...

:Sports - de professionnels - courses: auto , moto , "élo, ballon , avion.

.. cheval :

organisateur, étape, routier , professionnel. amateur, champion, entraîneur, vélo -drome, piste, virage, sprint, record ... hippodrome, tribune, pelou­ses , jockey, pur sang, arabe , poteau, longueur, hoolona­kers ...

escrime: fleuret , ~louche , plastron, m.asque, gant, escarpin, sa­bre, assaut, attaque, feinte , riposte ...

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communs: trainea ll , patin , ski, raquette, nage, canot3ge 'halle, ' marcl~e, boxe ...

. 2. Que p enser des sports? Les sports sont en faveur, chez les Jeunes surtout. Ils y voient une école de formation et ils ont raison. Qui s'y livre habituellement y conquiert, outre le dé, eloppement physique, b n1.altrise de soi, l'énergie, le coup d'œil la décision. Entre tous les soprts, le splus éducatifs sont les sports d'associa­tion. Là en effet il ne s agit pas d'envier tel ou tel poste, mais bien de remplir pa~'faitement le sein. Du coup, c 'est l'idée de discipline qui s'implante, et ceHe de solidarité, et celle d 'honneur , et cen e de justice, et celle de loyauté. Enfin, ni l 'enfant, ni Inême le jeune homme n 'excellent encore en rien, surtout en aucune science. Grâce au sport, ils peuvent exceller en quelque chose et ce sera. leur premier apprentissage de ce qui sera leur idéàl , plus tard: devenir une compétence. Pourtant il' ne faut point accorder aux sports une importance exagérée; chaque chose à sa place : la formation intellectuelle, l'éducation morale surtout priment évi-· demment dans l'homnlc la culture des muscles .

3. Les récréations camp((gnardes de ch ez 'nous. Grâce aux communications faciles , grâce à la bicyclette surtout, nOlnhre de nos vilJlages tendent à se dépeupler le dimanche. Poudant le r é­gionalisme !garde encore des récréations pittoresques qu 'il faut tenir en honneur. C'est par exenlple le tir au fusil au flob ert et à l'arc. C'est encore le jeu de quilles connu et pratiqué partout. C est surtout le jeu de football qui se joue par équipes sur la place' pubNque du village et même au long des · routes, dans les hameaux. Les compétitions entre équipes - locales ou étrangères - attirent toujours de nombreux spect::\.teurs .

Récitation expressive. - Le danseur de corde et le balanci er .

Sur la corde tenàue,· un jeune voltigeur a

Apprenait à danser; et déjà son adresse, Ses tours de force et de soüplesse, Faisaient venir maint spectateur.

Sur son étroit chemin, on le , oit qui s'm ance, Le balancier en main , l 'air libre, le corps droit.

Hardi, léger autant qu adroit, Il s'élève, descend , va, vient, plus haut s'élance,

Retombe, relnonte en cadence, Et, semblable à certains oiseaux Son pied touche, sans qu'on le voie,

A la corde qui plie et dans l'air le renvoie! Notre jeune danseur, tout fier de son tallent, Dit un jour: « A quoi bon ce balancier pesant Si .le çlansais 'sans lui, j'aurais bien plus de grâce

De force et de légèreté. » Aussitôt fait que dit. Le balancier jeté, Notre étourdi chancelle, étend les bras et tombe.

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Il se cassa le nez, et tout le nl(mde en ri l. Jeunes gens, jeunes gens , ne ,ous-a-t-on pas dit La vertu, l'a rai son , les lois, 1 autorité, ·Dans vos désirs fougueux, vous causent quelque peine;

C est le balancier qui YOUS gêne, Mais qui fait yoti·c sûreté . '

Flol'i({n.

1. AuteLlr. - Florian (1755-1794) a ('crit des P:1storales, des T()mal}~' poétiques, de jolies poésies . Ma i:;; il es t surtout poplllaire ·pur s<"s Fables , publiées en 1792 et qnl ont seules m érité, purmi L:uü de recueils de ce genre, c1e garder ,"me ]Jl:::tCè. <..l~U\" nutre lillé ­rature. Spü'jtueUes, d 'un t('lir Jla ~ urel et aisé, dune I}1ul'ale cla ire, IHlll~ · l(~s aünerions h e:1ucoup plus si llOUS li ' rl "iou') celles (le La r . () Il ( rd Jl e .

:-~ . E :l'plication littérule ct uocabul(/lr <! . . -- A. Donner le sens des mots: voltigeur (bateleur qui fait la voltige ou exercices sur une corde), tour de force , tour d'adre~se (adioll qui exige de la rorc (~, de l'adresse) , maint (puIsieurs, lln grand nombre) , spect:l ­teur (celui qui regarde), étroit chemin (une corde), balancier (Jt)n~: } filon qui leur sert à maintenir l équi li bre), en cadence lré­jJtj li.t1o.1] de mouvements qui se succèdent de faço n l'I.'~ ~Lllièl'el , raser (h'()l(~l). tèJÎent (aptitude) , embarrasser (g<~nerl , flLlssitM fait qU è

dit (il fait d e suite ce qu'il vien.t de dire), étourdi , qui agit sans ré ­flexion) , chanceler (, aciHer sur ses pieds : prend JI deyant l:n e syllahe nluette) , sans régIe (sans direction) , sans frein (san") ::"'ien qui retienne dans le devoir), succomber (périr , défaillir) , fougueux (impétueux , emporté) , c'est le h alancier (elles ressemblent au ha­lancier) .

B. Que signifient les ' expressions: faire venir les spectat.eurs (attirer les spectateurs), léger autant qu'adroit (aussi léger qu 'a ­droit) , raser la surface des eaux (la frôler de l'aUe en volant) , notre ·étourdi (l'étourdi dont nous parlons) , se casser le nez (au figuré: trouver fermée la porte de la personne qu on allait voir).

C. Donner des verbes composés de: tendre (étendre , détendre pré tendre) , prendre (apprendre, déprendre, comprendre, surpren­dre) , venir (revenir, convenir , prévenir devenir, contrevenir), dres­.ser (adresser , redresser), voler (envoler , survoler, convoler) , voir (prévoir, revoir) , dire (redire, contredire, médire , dédire, interdire, maudire, prédire) , jeter (déjeter, interjeter, rejeter), rire (sourire) .

:3 . PIC/n. - Cette fable conlprend natureÎlement introduction. ::nœud, dénouement et moralité. Tracer le plan.

Introduction: Occupation du voltigeur et son succès .

Nœud: Détail de ses prouesses. Orgueil qu'if conçoit de son ' babileté. Projet .qti'il fait de se défaire du halancier.

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Raison qu 'il allègue en faveur de cet ahan ­don.

Abandon du balancier . C:onclusion: chute de l"imprudent.

Moralité : La règle embarrasse mais elle soutient.

4. Fonel et forme - A. L'introduction énumère les circonstan­ces. Quelles sont-elles? Que fait ce portrait du voltigeur au déhut du nœud? (Il donne une grande idée de son habileté et marque· l'il!lprobabilité d'une chute.) Pourquoi Je langage direct? (Pour le . relief, la rapidité, l'intérêt.) Quel est le dénouement? Pour­quoi se casser le nez et non pas le bras, par ex~mple ? quelle est la moralité? (El1e est tout entière dans le 2me des 6 dermers vers; le reste n'est qu'une explication ou mieux une application à la falle.)

B. Comment l'auteur exprime-t-il les idées suivantes: il at­tirait les spectateurs par ses tours, il avait une démarche élégante, il faisait de multiples tours, il semblait un oiseau, je serais plus léger sans balancier, il ne sut garder l'équilibre, . il se fit mal, il faut un frein, les choses qui ' ,ous contreignent vous pèsent.

Vocabulaire. - 1. Familles ele lTIOtS. - Jeu (.locus: plaisan­terie, jeu) enjeu, jou-el', able, eur, - injouable .. déjouer, r~jouer -enjou-é, ement - jongl-er, eur , erie - (ludere, lusum : :louer.' se jouer, tromper) allusion, coIlus-ion, oire - éluder - lllus-lOn , ionner, oire - désillus-ion , ionner - préluder, prélude.

Cycle (kuklos : cercle) cycle, cyclan~en, ~ycloïde, cyclo:1e, cyclope, cyclopéen - hicycle, tricycle - encychque, encycloped­ie, ique - épicycl-e, olde - hémicycle.

Courir (currere , cursum) cour-il' , eur - courre, courri~r , avant,courrière - cours, cours -e, ier - curs-eur, if - accounr , concourir, concours , concurr-ent, ence - discour-rir, eur - dis­cours, discursif - recourir, recours - précurseur - secourir , se­cours, secourable - succursale.

Balle. Ballon, baHonn-ier , er, ement - ballott-er, age, ement - emball-er, age, ement - déhall-er, age - remball-er, age .

Poupée. (pupus : petit garçon - pupa : petite fjl~e) pup~ll-e, aire - poup-on, onne, ard, in - poupiner, poupebner (vJeux français: caresser, mignarder).

2. Sens eles expi·ession.s : se faire un jeu de (y montrer son plaisir) n'être pas du jeu (ne pas faire partie de la socié.té), jouer le jeu de quelqu'un (favoriser ses intérêts sans. le VOU~OIr) entrer en jeu (~ntrer dans une affaire), donner beau .1eu (presenter une occasion favorable de réussir), perdre à beau .leu (échouer dans une tentative dont le succès paraissait cel:tain), jouer à jeu sûr (être certain du succès), jouer bien son jeu (conduire adroiten1ent) cacher son jeù (dissimuler son habileté), jouer gros jeu (s'engager dans une affaire où l'on court de grands risques) .

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3 . Sens des proverbes: Jeux de n1ain, jeu de ,ilain. (Les jeux de main ne con, iennent qu'à des gen~ mal élevé~) . Le,s fautes sont faites pour le jeu. (En toutes choses Ü y a des regles a obser­ver). Le jeu ne ,aut pas la chandelle. (Cela ne vaut pas la peine). Qui a joué jouera (On ne quitte pas ses vieilles habitudes).

Phraséologie - 1. COlnpléter l'exercice suivant. - A quoi .sert ['avion. - L 'avion est un sport qui, avant la guerre, pou, ait paraître bien inutile. La lutte mondial'e a démontré son importance comme arme de guerre: l'avion surveille (l'ennemi, révèle ses concentrations, photographie ses travaux d'approche, ·découvre ses préparatifs, repousse ses investigations, ravitaille les unités perdues dans la bataille, venge ses tentati, es sur les f~rmation.s d arrière). Après la paix, r avion a accusé d 'autres aptItudes: Il est le postier (international par excellence) , le rapide (le plus expé­ditif, sinon le plus sÎlr, des marchandises précieuses). Grâce à lui le désert (a été franchi) , les mers et les océans (ont été survolés) , Finaccessible pôle (a été conquis et de précieuses données fournies à la science). Grâce à lui, les colonies (se sont vues soudain rap­prochées de la Mère-Patrie) , les richesses exotiques (ont été a.me­nées aux ateliers qui doivent les utiliser). Aussi est-ce a, ec rmson qu'on célèbre les Amundsen (forçant les secrets du pôle) , les Pel­letier d'Oisy (réalisant Paris-Tokio) .

Mais l'avion n 'est pas (un joujou de luxe) et l'aviation \ (une occupation de désœll' rés). L 'avion est un outil merveilleux

et 1 aviation le plus utile de tous les sports. 2. Traduire en une phrase chacune des idées suivantes:

A. POUl' les sports. Le sport forme le corps: à la souplesse et à l 'adresse, à l'effort,

à l'endurance. l'intelligence : au coup d 'œil, à 1 esprit de solidarité.

la volonté : à l'esprit de décision , à l 'esprit d ini-tiative. .

B. Contre les sports . Le sport exténue le corps :

déforme l'inteUilgence :

déforme la volonté:

nar le surmenage, par les maladies qu 'il amène. par le parti-pris . auquel il habitue, par l'habitude de tout en, isager au point de vue sportif. par la brutalité qu'il apprend, par In seule tension donnée ù l 'effort p11y-sique.

(à suivre).

De la pratiqu'e de sa langue

M. Gonzague de Reyno]c1 vient de puhlier une hrochure Înt1-

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tulée: « Sur le bilinguisme » qui COl)tient des réflexions et des; suggestions très utiles et que nous recommandons, à tout le per­sonnel enseignant. (Editeur: Fragnière Frères, Fribourg)

Voici quelques passages que nous en extrayons: « Toute corruption du langage est un risque de décacLence .. C'est

à la fois l'effet et la cause cl'une cLécadence. Effet d 'abord, parce qu'eU présuppose une r'aresse, une confus,ion dans les E-sprits. Cause ensuite" parce qu'elle augmente encore dans les esprits eux-mêmes, et cette paresse et cette C'onfusion,

Un disciple demandait un .iour à Confucius quel serait son pre­mier geste s'il était élu empereur de Chine. Le sage réfléchit un instant et répondit: « Je rétablirais le sens exact des mots ». Comprenez toute la profondeur de cette paro~'e: si vous ne parlez qu'un langao'e indis-· tin ct, incorrect, il est évident que le sens et la portée des mots '\ ous éChapperont. 'Mais si 1 sens et la portée des mots vous échapr'ent" vous ne savez plus ce que représentent, ce que valent les, cnoses mèmes que les mots expriment, car on ne peut séparer ceux-ci de celles-là. Par le mot nous cl éfinissons, nous conc-rétisons .la chose , l'icLée; nous lui donnons s,es contours et ses limites ; nous nous sortons nous-mêmes du vague, de l'imprécis ete l'indéterminé. Le vo­ca]JU~'aire est une évocation du monde, il est un classement des valeurs. La syntaxe 6st une psychologie. Il n 'y a .iamais cL'ailleurs, dans aucune langue, cLe s,ynonymes au sens absolu, c'est-à-dire de mots qu'on r e­couvr par ' d'autres mots sans en modifier ]e sens, ni la valeur: sur­t.out pas en français.

Cette corruption du langage est aussi cause et conséquence à la fois d 'une autre corruption: celle des mœurs. Et nous n 'entendons pas seulement ici l'immoralité, nous· entendons surtout la mauvaise éducation , les mauvaises manières, lesque!les n e sont pas toujours contraires aux b0l1nes mœurs . ... Un des hommes qui, en pays romand a le mieux pratiqué la « J'·olitesse» du langage, Georges Montenach~

avait écrit un article, vrai chef-d'œuvre sur la cris,e le la « politesse» tout court: il y mettait en évidence ces rapports entre une manière imprécise et gl'ossière de s'exprimer d 'une part, et de l'autre 1 s· maùvaises manières, l'impolitesse.

La corruption, la confusion du langage ne peut (aussi) ma.nquer· d'avoir sur 'la techniquE. même, des résultats funestes, surtout lors­qu'il s 'agit d'une industrie aussi fine que celle de la montre. Elle exige de la précision. :Mais la précision de la mai'n dépend de la pré­C'Îsion de la; tête, et vous n 'aurez jamais' une tête claire, .. i vous· vous habituez à un langage qui ne l'est pas ...

Elle a donc besoin d'ouv.riers qualifiés. Or un ouvrier qualifié suppose un ouvrier éduqué, non pas seulement dans sa spécialité, mais E.ncore d 'une manière générale, et l'éducation se fait en grande r 'artie par le moyen de la langue ».

Parmi les moyens propres à enrayer le mal, M. de Reynold propose l 'intensification Qe l'enseignement de la langue:

- 327

« Comment y parvenir? D'abord, il s'agirait cL'augmenter les heu­l'e80 réservées à 1 enseio'nement du français, quitte' à retrancher Ol!

raccourcir telle ou telle branche speciale - ce qui sen·l. tàut bénéfice car nos programmes sont surchargés; mais ensuite .il s'agitait de veiller à CE, que toutes les heures consacrées à l'enseiG'nment en frall­çais des autres dü:,ciplü~es continuent sérieusement l'enseignement du français même. Il faut pour c'ela que le maître d'histoire, de de, 's,in, de géographie, de mathématiques, etc., se montre plus sévère pour le langage et le style de SE,S élèves; par conséquent, il faut qu'il soit plus sévère pour son langage et s.on style, donc, pour sa préparati,on littéraire à lui. La préparation de nos maitre de fra.nçais est en gé­néral suffisante, mais comme il serait utile de pousser encore plu" loin celle de tous les maître qui auront à enseigner en français!

n mot sur la méthode ar-pliquée à l'E-nseignement du françai.', Ici, que de critique:?, à formuler, à commencer par les manuels en usage! Je voudrais me borner à un seul point, à une seule règle: l'enseignement du français doit se faire dès le début sur des textes, .et c'est par les textes qu'il faut enseigner, et la gTé'.mmaire, et la .'yntaxe, Il est indiqué par conséquent cLe commepcer beaucoup plus tôt l'histoire de la littérature: les· textes seront autant cL'occasion!'.; de s'y livrer, on mettra donc le plus tôt possible clans les mains des élèves un bon manuel d'histoire littéraire, et sans cl'aindre CJu'j] clépasse un peu leur niveau».

rin de sO'ison

L 'ellr se durcit, le gel vo resClisir 10 nuit . Les J'oses du pignon trem bl ent (lU vent qui passe, Une dernière abeille entre dons · les fleuTs losses, Et tout à cou p s'angoisse ct brusquement s'enfuit.

Les mille bruits dZl sail' montent cIes vieux villaÇfes, Plus nets et plus vrillcmts qu'aux .tours secs de l'été; Une tenoce, vieille et morne hostilité Semble habiter l'ornière où grince un attelage.

Plaintes des puits, douleurs des seuils, cris des verrous Vous perforez le cœur transi de l'étendue; Tout devient erointe, 'attente ~t misère tordue Entre les dents du j'roid qui l110rd comme les loups.

L'eau se crispe et se serre et bleuit dans les mares; Le dollcllgJe se sèche outour du vieil évier; Les chats, pOUl' le foyer, désertent le grenier; Le lnit ne eoille plllS clans le giron des forres.

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Et la cloche qui sonne et sonne l'angélus) Change cZe voix pOUl' annon'cel' que les journées Pleines cZ)abeilles cfol' sont à leur tour fanées Et que les clairs boutons des l'oses safranées SUI' leurs tiges d)ol'gueil ne s)entre-ouvriront plus . ,

Emile Verhaeren.

Sujets de composition au cours complémentaire Voici lm certain nOlubre de sujets de composition qu'on peut

donner à traiter dans les cours cOlnplémentaires : 1. Demander son acte d 'origine, son extrait de naissance, un cer-

tificat de conduite èt de capacité. 2. Rédiger ce certificat. 3. Demander un emplQi. 4. Demander des renseignements sur quelqu'un qui désire entrer

en aprirentissage ou avoir un emploi . 5. Donner ces renseignements. (j. Commander une marchandise. 7. Proposer à quelqu'un l'achat en commun d 'une machine agri ­

cole, ou l'exécution d'un travail. 8. Delnander un délai pour le remboursement d 'une dette. 9. ,Demander à emprunter une certaine sonlme d'argent.

10. Prier quelqu 'un de vous servir de caution . 11. Prier un maître d 'é tat d 'exécuter un travail urgent. 12. S'excuser de n 'avoir pas pu livrer un travail à tenlps . 13. Se recommander pour la fourniture d'une marchandise ou

l'exécution d 'un travail. 14. Inviter un ami à une partie de pl'aisir. 15. Réponse affirmative ou négative à cette invitation. 16. Donner votre démission de menlbre d 'une société. 17. Demander votre admission dans une société. 18. Prier le propriétaire d 'un imlueuble que vous avez en location

d 'y faire exécuter des réparations urgoentes. 19. Deluander à un propriétaire d 'abaisser le prix de son loyer. 20. Delnander à un ami fixé dans une localité étrangère si on a

quelque avantage à s'v établir soi-lnêlue. 21. Un patron donne des renseignements sur la conduite et le

travail d 'un de ses apprentis. 22. Prier quelqu'un de vous acheter un objet à la prochaine foire. 23. Réclanler un objet oublié dans une gare, dans un restaurant. 24. Prier un Inédecin de venir visiter une personne malade. 25. Réclamation concernant une erreur de compte, l'envoi d'une

marchandise. 26. Explication au sujet de la réception ou de l'envoi tardif d 'une

nlarchandise. 27. Comnlent vous employez d 'ordinaire vos après-nlidi de di­

manche.

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28. Inconvénients de l'alcoolislue, de l 'abus du tabac. 29. Nécessité de la propreté corporelle. 30. Récit d 'un accident, d 'une cal'amité. 31. Aviser votre patron de l'impossibilité où vous êtes pendant

qu~lques jours de travailler chez lui. ' 32. RéclaIner à un elnployeur un arriéré de salaire. 33. Réclamer au sujet de l'imposition d 'une taxe. 34. RéclaIner au sujet d 'un passage abusif sur votre propriété oil

d'un donlmage qui y a été commis. 35. Dmander au conlmandant d 'arrondissement de vous autoriser

à faire votre école de recrues à une autre date que celle qui vous a été fixée.

36. Donner à un ami à l 'étranger des nouvelles des récoltes de l'année.

37. Donner au mêlue des nou-\relles de la Inaison. - Lui annoncer la mort d 'un l11.enlbre de votre famille.

38. Demander à un ami de vous remplacer provisoirelnent dans votre travait ~ de vous servil de ténloin dans une affaire.

39. Demander à un ami de vous prêter quelques livres pour la durée de votre convalescnce.

40. Procès-verbal d 'une réunion. 41. Petit rapport ,concernant la construction d 'un abreuvoir ou

d 'un chemin .. 42. Conseils à un ami sur la plantation d 'arbres fruitiers dan~ une

de ses propriétés . 43 . Récit circonstancié à l'autorité conlpétente d 'un vol qui a été

commis chez vous. 44. S'excuser auprès de quelqu'un d 'un dommalge qu 'on lui a

causé involiontairement. 45. Prier quelqu'un de venir retirer un objet oublié chez vous. 46. Demander à vos parents l'autorisation de changer de patron

ou de métier. 47. Demander des nouvelles de la saùté de quelqu'un. 48 . Prier un inspecteur de ruches de venir visiter votre rucher. 49. Proposer à quelqu'un de lui acheter sa propriété, qui est à

vendre. 50. Compte-rendu d 'une conférnce.

Pour le moment nous jugeons cette liste suffisamment com­plète. Du reste, on trouvera encore des exercices très utiles dans Ile ' Tl'aité de comptabilité de 1\1. Louis Delaloye) au chapitre Actes usu els. Un mot sur la préparation et la correction de ces petites conlpositions. Pour les élèves un peu cultivés, la préparation d 'un sujet de rédaction se réduira au minimum: quelques indications précises sur le cérémonial des leUres, les divisions ou idées prin­cipales et ce sera tout.

Pour ceux, et ils sont nombreux dans les cours complémen­taires, qui éprouvent beaucoup de peine à fournir un travail de

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quelques lignes seulement passable ou corrigible , on procédera différemnient. ~

Nous conseil'lons au maître de rédiger d'abord lui-même le tra vail au tableau noir, ensuite de le l'aire lire et de l'ex.pliquer quant aux idées et quant à la forme (construction des phrases et orthographe des mots) ; puis de laisser aux élèv~s le ~en:ps ~éce~­saire pour étudier et apprendre par cœur le sUJet aInSI prepare. Ceci fait il effacera le travail mis au tableau en n'y ltaissant qu 'un sommah:e plus ou moins étendu suivant la force des élè~ es, et il demandera à ce que ces derniers reproduisent la rédactIon dans leurs cahiers.

La correction peut se faire pendant le cours, au fur et 'ù mesure que les élèves avancent dans leur sujet; à cet effe~ , le maître passe de Jt'un à l 'autre et lui signale les f?-utes cO,mmIses. Il y a des régents qui, au contraire, préfèrent cornger l~s epreuves en dehors des cours, cela dépend du temps dont on dIspose.

Quand un sujet a été traité convenablenient, on peut la SUl­vante fois, en donner un sembl'able, mais sans préparation 1m­Iuédiate.

Dans le cas contraire, on en ' fait recopier le corrigé ~'eniis au tableau, à moins que celui-ci n 'ait pu se retourner , ce qlU permet d 'y laisser le l)reniier travail.

Lecon de calcul ,

Du boulier-compteur

L 'utilité de l 'emploi des luoyens sensibles pour d~nner au?, enfants Iles premières notions du calcul a été compns.e depUls longtemps. Dès la fin du moyen-âge, en effet, on. exerç~It les en­fants à « somnier avec les jets » (jetons) et MontaIgne cht quelque part: « Je ne sais compter ni à jets ni à plume ».

En conséquence, ' on a iniaginé plusieurs procédés pour rel~~re . sensibles aux ·enfants les nombres dont un leur parle, la mamere dont ils sont forniés et le résultat des opérations qu 'on peut exé­cuter sur ces nombres . .

Pestalozzi avait üuaginé. plusieurs tabFeaux à l 'aide descfuels il exercait les élèves à tous ies calculs sur les unités et les fractIOns. Ces tableaux qui ont joué un grand rôle dans son enseignement et dont on a exagéré l"importance, sont aujourd 'hui complètement abandonnés.

On a proposé .dans plusieurs ouvrages élémentaire~ d.'arith " mélique d'autres tableaux où ~'on :l cherché à rendre senszbles a [l'œiz'les quantités dont se composent les nombres à l'aide de barres

-- =~~~- -----.-

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soit de points ou encore de dessins de divers objets tel~ que quilles, fruits, etc., cOlnbinés de Inanières assez variées.

Ces procédés ont des avantages incontestables; ils constituent un progrès . véritable comparativelnent à l'ancienne routif!.e. Ce­pendant, employés seuls, ils sont encore insuffisants. Ces quantités représentées sont visibles à l'œil, il est vrai, mais elles sont fixes et on ne peut pas les grouper de nianière à exécuter à ,olonté sur les nombres, les opérations qu'on désire; on ne peut pas, par conséquent, faire cOluprendre le mécanis1ne de ces opérations. Ces tableàux représentent à l'œil la fonnation des nombres, \mais ils ne donnent pas la possibilité de ~es tOllcher des doigts, de les augmenter ou de les cliniinuer, de les multiplier ou de les diviser.

Pour a voir cette possibilité, on a inventé l'instrument connu généralement sous le nom de boulier-compteur) .ou simplement 'boulier.

Cet appareil qui nous est venu de Russie au commencement du XIXe siècle, est faci~e à manier, se prête à toutes les conibi­nais ons possibles et perniet au niaÎtre de déniontrer les diverses. opérations de l'arithniélique. De plus, il offre 1 avantage de Inieux concentrer l'attention des enfants. Dans une classe nOlnbreuse, c'est Inêlne le Ineiileur Inoyen . de démonstration. Aussi, rares sont aujourd'hui les écoles enfantines, les di, isions inférieures des écoles prünaires qui n en sont point pourvues. Le boulier se com­pose essentiellelnent d 'un ' cadre de bois qui porte un certain nombre de t~ges Inétalliques sur lesquelles peuvent glisser un cer­tain nonibre de boules de bois. Là donc où l'incurie ou la lésinerie d 'une administration comm.unale ne perniet pas l 'achat de cet instrument, l'instituteur peut' très facilelnent et à peu de frais s 'en confectionner un lui-Iuême. Quatre planchettes pour le cadre, quelques luètres de fil de fer ou de ficelle un peu solide, un certain nombre de petits cubes ou de sphères de bois percés d'un trou au niilieu, et voilà les Inatériaux tout trouvés . Parmi les bouliers­compteurs qu 'on achète, il en est de divers niodèles. Celui que nous préférons est le suivant :

-- 0001 .. ........ . ... .

- 000 ·

--, 00 ...... ···

-- 00 "

---0

Il est COlume l'indique le dessin cj .. contre, nionté sur pied et fa­cilement transportable d'une pla­ce à l'autre. La nloitié de la sur­face du cadre est recouverte d 'une planchette pour nias quel' les hou­les dont on ne se sert pas dans un exercice de calcul, car il faut ab­solument éviter aux débutants la confusion des quantités .

On se sert de cet appareil pour apprendre aux enfants la série des nombres de 1 à 100, en associant à chacun des nombres

---

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énoncés l'idée· de hl. quantité qu'il exprime. Pour cela, lorsqu'on veut s'en seryir, le boulier étant placé devant les élèves et toutes les boules rangées derrière la planchette couvrant la moitié droite du cadre, on les fait passer à gauche une à une, deux à deux, etc., suivant les opérations ou les démonstrations à effecttier.

Supposons que nous ayons à faire compter le nombre 4 et à passer plus tard aux différentes opérations que pernîet cette quantité. .

Nous glissons d'abord à gauche d'une des tiges du cadre trois boules qui représentent le nombre trois, quantité que nous sup­posons connue des élèves et avec laquene nous procédons à un rapiàe exercie de répétition pour nous assurer que les notions déjà expliquées ne se sont point effacées. Puis, nous poussons contre ce groupe de boules une quatrième boule qui donnera l'idée du nombre quatre . Au nîoyen d autres objets situés dans la classe, d'élèves luême, nous composerons des groupes formés du même nombre d 'unités, c 'est-à-dire de quatre. Nous présenterons aux enfants suçcessivement des groupes de trois, de deux et même d'une unité, pour leur faire voir la différence entre les nombres 4, 3, 2, 1.

La notion du nOlubre 4 une fois lien comprise, nous passons aux. opérations auxquelles il donne lieu. Et ici , nous faisons re­marquer que l'on peut et que l'on doit même mener de front les quatre opérations arithmétiques: addition, soustraction, luulti­pli cation et di, ision.

Le tableau suivant nous fera luieux comprendre. Utilisons à cet effet les boules du boulier. Les chiffres indiqués en dessous désigneront les opérations à combiner. Il est inutile presque d 'a­jouter que pour ces opérations on n'emploiera que quatres houl ~s au plus nîobiles sur une 'Unique et luême tige.

Additions Soustractions o boule 1

+ ? = 4 4 0 + ... = 4 4 1

2 + ... = 4 4 2 3 + .... = 4 4 3

1+1+ 4 44 2 ' + 1 + 4 3 + 1 + 4 4 + 1 + 4

1 + 2 + 3 + 3 + 2 + 1 + o +

1 + 1 1 + 1 1 + 1 4 2 = 4 3 4 4 = 4

+ +

4

4 4

4 4 4 4 4

4 4 4 4

1 2 3 3 4

1 2 3 4

2 1 1 o

o o o o

NlutiplicCltions 0000 = 4 X 1. 00 00 = 2 X 2. o 0 0 0 = 1 X 4.

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Divisions 00 00 = 4 : 2 = fois. o 0 0 0 = <1 : 1 = fois. 0000 = 4 : 4 = 1 fois 000 0 = 4 : 3 = 1 reste 1.

Quand les élèves se sont familiarisés avec ces exercices exé­cutés sur le boulier, on peut alors remplacel~ dans le calculluental · les bOlûes par n 'importe quels autres objets 'visibles ou non. Enfin, on passe aux exercices avec quantités purement abstraites. On reCOlumence cette série d'opérations lorsqu'on aborde l'étude des du nombre cinq et · ainsi de suite .

Dans 1 étude àes dizaines et des centaines, on remplacera a, antageusement lie boulier par l'eluploi de bûchettes qu'on peut facilement lier en petits paquets de dix unités chacun pour la représentation des dizaines, eu paquets plus gros formés de dix petits paquets pour la cOlupréhension des centaines. Pour les quan­tités internîédiaires entre deux dizaines consécutives, on se servinl de bûchettes. détachées. •

Les conlbinaisons d opérations seront les luêmes que celles qui ont été faites au lTlOyen du boulier.

En tenuinant nous osons exprimer le désir qu 'on s'occupe bientôt de remplacer le cours élémentaire de calcul actuel1'ement en usage par un autre à exercices plus gradués et surtout beau­coup plus nombreux. dans l'étude surtout des 10 premiers nombres. Nous espérons aussi que les exercices, du moiÎîs au début, roule­ront d 'abord sur des objets sensibles, palpables, ensuite sur des représentations graphiques, (lignes, figures) puis sur des quantités concrètes mais non visibles et enfin sur des nOlubres purement abstraits.

Des répétitions régulières devront également y figurer . Puisque nous en SOlUlues à la ques.tion de calcul, nous ,ou­

chions recOlumander au personne] enseignant le tableau dit Rein­hard) que beaucoup connaissent peut-être déjà.

Ce tableau nous semble extrêmement utile; il penuet d'oc­cuper les élèves à de nombreuses opérations écrites ou orales, car les chiffres qu'il portent se prêtent à toutes sortes de combinaisons. On peut s 'en servir pour les quatre opérations, les exercices sur les fractions, les règles de trois et d'intérêts, etc.

Une brochure qui accompagne ce tableau en explique du reste l'usage et contient les réponses des différents exercices à effectuer.

Nous ne connaissons pas le prix actuel du tableau en question, mais on peut aisément le savoir en s'adressant à l'éditeur Franke, à Berne.

ComIue ce tableau est en papyroline noire, on peut y luettre très commodément des indications à la craie blanche ou de cou­leur.

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~ Nos Pages (s~@ COURRIER DES INSTITUTRICES

SOMl\IAIRE. - Le Souvenir. - La Vérité. - L 'Apostol at du sourire. - La n 'onde. PelÎsées.

Le souvenir

L 'oubli est le second linceul des morts. (Lamartine)

La fête de la Toussaint nous fait reprench:e des chemins délaissés. E~le nous fa't ressouvenir d âmes oubliées, ou d âmes que rappelle trop rarelnent notre pensée, d'âmes trop peu secou­rues. E ll e reconstitue un instant les familles brisées; elle renoue les amitiés du passé. EJile fait circuler plus de pitié dans les cœurs, un peu de pensées graves fi. travers le monde qui , ce jour­là , secoue . le joug des banalités coutumières .

Mais pour combien de personnes cette vie plus haute de l'âlne est à· peine d 'un jour, sans aucun lendemain! Pour combien ce devoir du souvenir et de la prière ne s efface-t-il pas, sitôt es­

. quissé ?

En visitant des cÎlnetières, que de fois n 'ai-j e pas vu ces nlots: « Regrets éternels » . . . « Fidélité inaltérable » . " Autour de ces serments pon1peux, sen1ble Hotter un sourire d 'ironie; ils disent les sentiments d 'un cœur à la flamme d 'abor d h aute e t éblouissante, luais qui, vite ou peu à peu, s'es t éteinte comme ces !tunières qui brillent aujourd'hui sur les tomhes et dont se jou e le vent d 'automne.

Sans faiblesse , scrutons notre conscience, et voyons si 1 on ne pourrait nous appliquer aussi le reproche du poète: t: Le vrai tombeau des morts , c'est le cœur des vivan.ts. »

Que ces jours de novembre nous rappeJtlent à toutes, le grand devoir du souvenir , Inais d 'un souvenir utile, fécond et bienfai­sant, celui qui se confond a, ec la prière. Que cette prière ne . soit pa$ dite seulement sous le coup d 'une émotion passagère, mais, instante et inlassable, qu'elle ne s'éteigne qu'avec notre vie!

2 novembre 1928.

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~~, La vérité ~

J 'aime la vérité, viellge, sereine et sage, Au soutire limpid e, CLU r egard clair et fran c. N ulle rougeur n'ém eut son tranquille visage Et la lumière éclate à. son front liss e et blanc.

Elle garde en ses doigts le flamb eau de l'étude, Autour d'e lle l'épand sa divine clarté,' Elle habite un palais, loin d e la multitude, Cal' la foul e eff({rou ch e et ternit sa beauté .

Son geste est mesuré, sa d éll1arch e pensive, Cal' savoir est toujours un auguste fal' 'clecUl , Et sa .voix est sonore ainsi que , SUl' la l'iv e, Le flot qui vient chanter le cantique de l'eC/u.

Elle est très silnple, elle est très bonne, elle est très pure, Elle n e hait rien tant que la duplicité, Et, dans son bel orgueil, dédaigne la pC/l'LIre Qui cacherait aux yeux sa ch({ste lwclité. '

Elle exprim e touiours ce qu'ell e sent en elle .. E ll e n e trahit pas son esprit 01..I son cœur. Son v erb e, que créa la pC/l'ole étern elle, Traduit fid èlelnent son rêv e intérieur.

Et , pour n e pas m entir ni se tl'o111p el' soi-même Elle ne dit iamais que ce qu'elle sait bien , E lle se tait souv ent, rêv euse, cal' elle aime La paix plus que les mots qui n e dévoilent rien.

Charl es Lemercier.

L'apostolat du sourire

Ne sentez-Yous pas à la vue de ce petit mot: sourire, simple­n1ent é~rit , vos lèvres s'épanouir doucement et, tou t autour de

. votre imagination , all'er et venir - comme vont et viennent des feuilles de roses au souffle d 'un léger zéphir - des pensées de paix) d 'inno cence, de .foie, de bonhe1..lr, de dévoLl em ent P

Il dit tout cela, ce mot so urire, n donn e tout cela , ce mot! Et quand le sourire lui-même se Inontre, il n 'es t pas seule­

ment le résultat de l'a forme gracieuse et attrayante que prennnt nos lèvres - il est le rayonnement d une âme pure, heureuse, qui sent le besoin de se r épandre au dehors , pOllr donner de son

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abondance. - Il est le n1.oyen gracieux par lequel le bon Dieu qui habite dans une âme, veut se con1.muniquer cl une autre âme, comme il se communique cl rz,os sens par le parfwll de la fleur et par r harmonie des sons. .

Et il devient ainsi une nouvelle forme de l'apostolat. Doux apostolat que celui du sourire! Il se fait en silence, Il pénètre sans bruit, Il agit sans secousse, Il insinue le désir d'être heureux et il l 'alin1.ente. Il amène la pensée de Dieu le recours à Dieu' et plus d 'une

fois, à des âmes oublieuses, leu~' rappelant les jOl~rs 'où elles sa­vaient sourire, il a fait goüter les joies du retour et les .ioies du pardon.

Doux apostolat que celui du sourire! Il a une étonnante puissance de cOlnn1.unication, - ou on le

fuit, se détournant pour ne pas le voir; on est sub.iugé par sa force divine et on essaie de sourire soi-lnême; et si on ne le peut, on se dit tout bas, en rougissarit: Je ne suis pas assez pur!

Le sourire, ce rayonnement visible d 'une âme unie à Dieu , a par lui-même encore, ô cœurs innocents et dévoués, la puissance qu'avait le sourire de Jésus et de Marie: il charme, il attire, il repose, il porte à '~a confiance, à la piété, à l 'amour du devoir. -Il dit tou.iours, à tous: VOy,ez, .te suis heureux, et comme moi vous pouvex l'être,

Enfants au foyer, - .ieunesse dans vos réunions de travail et de .ieux, nous tous à qui Dieu a donné un peu d'influence, mettons en œuvre l'apostolat du SOUTire pour amener à nous, et, par nous, à Dieu!

Mais avant de l 'avoir sur nos lèvres, ayons-le dans notre ân1.e, ce sourire qui dit à Dieu: Je suis heureux près de vous, - heu­reux a,;ec vous, - heureux d 'être à vous , - heureux de travailler pour vous.

La ronde Trois petites filles brunes ont noué leurs mains ensemble; eaes

tournent s.ous les arbres, tantôt au S016il et tantôt à l'ombre, suivant le jeu aérien des ramunrés emmêlées. Trois petites filles chantent de vieux airs joyeux, et parfois d 'un saut léger elles ponctuent la ronde ...

Dans le cercle des ]Jras frais l'heure douce est enfermée: ne la :'aissèz pas s'enfuir, cette belle prisonnière! ... L'avenir vie'nt tOUjOlU'S assez vite interrompre les danses harmonieuses, des fillettes au jar-

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din ! . , . Vous pouvez croire, ee soir·, que le temps s 'arrête, captif clans le rond mobile, et que pour vous écouter il ne cherche ras à pour-· suivre son chemin.

Trois 'voix, trois sourires; mais l'une des petites danseuses m 'est plus chère que le8, autres, et tandis ' que la ronde tourne, c'est elle que .i e regarde: des yeux de velours, des ,ioues animées de fraiches roses · et cet air de . tendre malice qui plisse sa bouche rieuse . ..

Autour d'elles est répandu le chaud silence du jardin; i:' semble que tout se taise - pour mieux écouter, sans doute, - et que le jet d 'eau lui-même ne soit plus l'éternel bavard aux mille perles rejaillis ·­santes. Des mouches d'or, suspendues dans un rayon de soleil, tour­nent lentement pour imiter cette danse mystédeuse à laquelle les pe­tites HIles paraissent prendre tant de plaisir. Mais les mouches ne chantent pas" et une ronde qui n 'est pas dhantée a-t-elle jamais amusé personne?

Les trois bouches pOSSèdent un répertoire innombrable... Tour ' à tour, elles évoquent une bergère sous la pluie, une l'.Œarion naive dont le loup a mangé l 'âne, et la: mélancolique histoire du pauvre petit navire qui n'avait jamais navigué ...

o petites filles rieuses qui jouez dans le beau jardin pourquoi le cœur pensif qui vous écoute ne peut-il s'empêcher de vous comparer aux héros. de nos vieilles rondes? ...

Il pleuvra, il pleuvra un jour sur vos têtes insouci;:l.l1tes: l'orage déchaîné brisera les ramures autour de ' vous. Nulle créature ici-bas n 'échappe à l'épreuve des larmes et vous la subirez, h élas! 10l'sque votre tour sera venu! Puisse alors, comme dans, la ronde, s'approcher une main amie: « Viens t 'abriter à ma droite et ne crains plus la colè- ­re des éléments ... NIa demeure t'attend, sèche tes pleurs, n 'ai plus de crainte: Dieu te donnera e'ncore de beaux jours.»

Vous serez ensuite - qui sait!. .. - des :Marions insouciantes· qui ne se méfieront pas assez des bètes fauves; on en rencontre cependant à chaque tournant de la route, et leur instinct de rapine les rasseril.ble à la porte de tous les moulins. Le bien qu'elles dévorent ne leur laisse aucun remords. A la: Marion de. la ronde elles n'ont pu prendre que l'âne. Prenez garde, petites filles, de ne point vous laisser manger! ...

. . . Et je pense, hélas! au navire dont les passagers l)leins d '6s­poil' croyaient atteindre quelque île heureuse après. un voyage en­chanté! Ils s 'embarquèrent un matin, confiants en la nef toute neuve qui n'avait encore emmencé personne sur les éa-ux. La voile devait être blanche et souple, pareille à une aile; à la proue, ils avaient sculpté la figure de l'éspérance. La chanson ne nous a jamais dit le nom du petit navire, mais il devait ètre harmonieux et choisi pour plaire aux sirènes. Le mousse embarqua des, premiers, parce qu 'il lui tardait de partir; la brise venait de la terre, les vagues sur la plage d 'or avaient un joli rire engageant. Pourquoi les plus sombres histoires ont-elles un si charmant début? .. Et pourquoi l'heureux capitaine~

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d~ ,cette nef aventm'Emse ne s'était~il pas mieux ' occupé çl'en appro­;ls~onner les cales? , . . La voile blanche, la figure de proue, le nom ecnt sur le bordage, n 'ont pas suffi pour assurer la réussite d 'un .·i beau dessein: aucun des voyageurs n 'a pu aborder dans l'ile heu­reuse de ses rêves.

... Trois petites filles, brunes dansent des rondes dans le jardin: ce sont, encore ignorantes, de', passagères de la vie.

L 'heure douce qui' est enfermée dans le cercle frais de leurs bras s 'en échappe; le temps ne s 'est jamais arrêté, même l'·our écouter chanter d'aussi belles, petites filles. Bientôt, les rondes enfantines ne seront déjà plus de saison et les navires ignorants commenceront leul's randonnées.

Il faudra, ce jour-là, 'penseT 2,UX pl'ovisions de route, et ne pas se laisser distraire pal' l'enivrement du départ. Que la voile soit toute blanche et que l'es,poir soit à la proue; que l 'avenir soit engageant et les présages favorables; ils ne fel'ont pas oubller à vos mères l'essen­tiel de la cargaison: a-t-on jamais vu un petit navire se mettre en route sans avoir prié? ...

... En attendant, belles, dansez vos rondes; les branches s·ément de l'ombre sur vos têtes brunes, le soleü fait des taches d 'or sur \ os robes roses. L'instant de l'appareillage 6st lointa.in encore, ô chéries, ! .. Et poUl' y penser ü fa ut vraiment ne pas svoir autre chose à faire dans ]e chaud silence du jardin.,.

Mari e Barrère- \tfre,

PRO JUVE'NTUTE Messieurs les Instituteurs et Mesdames les Institutrices en voud­

·dront-ils au Secrétariat général de Pro Juventute s 'ü vient de nou­veau solliciter leur concours en faveur de la vente de timbres et de cartes de cette instHution, en décembre prochain? Nous savons si bien que leur aide est mise à contribution dans tant d'occasions et pour des buts si divers que nous éprouvons quelque difficulté et hé­sitation à la leur demander cette année où les bénéficiaires de cette vente sont des oeuvre ne s'occupant p?s de leur dientèle proprement dHe - des enfantf." en â,ge de scolarité - mais c1es cüntingents qui ne franchiront que dans quelques années le seuil de l'école. Nous pourrions avancer qu'ils ont intérêt à ce CJue les générations futures d'écoliers leur arrivent bien préparées, physiquem~nt et intellectuel­lement, le jour où elles passeront sous leui, autorité, et que c est pré­cis·ément à quoi visent les œuvres dont nous parlions. Nous préférons cep~ndant en appeler à l'intérêt porté par le corps enseignant à tout ce qui concerne la. jeunesse ,de sa naissance à sa majorité, et à sa large compréhension de l'importanee qu'a pour la société une sain e forma:tion de la jeunesse dès le premier â,g'e.

Le Corps enseignant pe'ut prêter à Pro Juventute son concours en ,entretenant les écolierf!' vers la fin du mois de novembre de l'acti-

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vité de cette institution et des œuvres, telles· que créches, poupon­nières, jardins d 'enfants, consultations maternelles et de nourrissons classes gardiennes, gouttes de lait, etc .. , créées, en faveur de la. mèr~ et de la petite enfance et à qui ira l'argent récolté par la vente de timbres et cartes. Il pO,urrait aussi les inviter à offrir leur aide aux secrétaires de district ou de commune de Pro Juventute, comme ven­deurs, pal' exemple.

Nous présentons d 'avance à 'Messieurs les Instituteurs et Mesda­mes les institutrices qui voudront bien répondre à notre deman le l'e.xpression de notre sincère gratitude.

Secrétatriat d e Pro Juventute.

NÉCROLOGIE

·f M. François Berthousoz

Le 3 novembre s 'est éteint à Prempl1oz, dans sa 54 Ille année, IVI. François Berthouzoz, instituteur.

La nouvelle bien qu'attendue depuis plusieurs mois déjà , n 'a pas laissé d affecter vivement l'entourage, les an1.1S et connais ~ sances du regretté défunt.

M. François Berthouzoz a rempli à la satisfacion générale de non1.breux postes de confiance. En dehors de son activité sco­laire, il s 'est occupé acti, ement de toutes les questions qui pou­vaient se rapporter au développement des intérêts généraux de sa comU1.une ou de son district.

Il s 'occupa notmlln1.ent des organisations agricoles qui recon-nurent hautenH~lÜ sa compétence.

Il était d 'puté ' suppl~éant au Crand Conseil, membre très 'écouté du Comité de la Société valaisanne d'éducation, secrétaire communal , professeur d arhoriculture, etc. Son endurance au travail lui penllettait de se ,ouer à 'toutes les besognes utiles . D 'un caractère jovial, d 'un esprit conciliant à'un cœur généreux, il s 'attira l 'estime générale.

Depuis plus d 'une année il était cloué sur un lit de douleur. Après avoir été soigné à l'Hôpital cantonal de Genève, il fut ra­mené en son village natal où il vient de rendre à Dieu une âme purifiée par de longues souffrances supportées en chrétien.

A sa veuve éplorée, à ses six enfants en bas âge qui pleurent ' Je llleilleur des pè~"es, va notre sympathie émue.

t Mme Bressoud-Mariaux

C'est avec une profonde tristesse que nou~ avons appris la mort de notre ancienne collègue, Mme Bressoud-Mariaux, de Re­vereulaz. Malade depuis , quelques IllOis, el~e s'est éteinte le 7 octobre, dans sa 61me année, entièremnt résignée à la volonté

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. -de Dieu. NIIne Bressoud-Mariaux a toujours mis tout son dévoue­ment à la cause de l'éducation. Dans sa carrière d 'institutrice elle a été appréciée des autorités autant que des élèves pour so~ impartialité et son Igrand cœur. Elle a quitté l enseignement après 10 ans d 'un dur labeur pour fonder un foyer; eNe a éle, é une nombreuse famille. Elle laisse le souvenir d 'une âme pieuse et charitable. .

A sa famille, et particulièrem.ent à ses deux filles, nos collè­gues, nous adressons l 'expression de notre vive sympathie.

'Bibl iographie

L'Almanach du Valais

L'Almanach du Valais, qui entre dans sa 29me année, vi en t de paraître. l',OUS avons s·ous les yeux un exempla ire de ce pArioclique dont la venue a nnonce le crépuscule d'une année et les premières lueurs d'une aurore qui s'approche.

. L'Almanach du Valais est toujours intéressant, et cette année, ]1 l'Est tout particulièrement, tant r·ar l e nombre que par la variétl, des arti'cles qu il renferme.

Cette petite encyclopédie régiona.le s'ouvre par un tableau des Travau x agricoles de l'année. Une chronique des événements les plus­saillants survenus dans le canton au cours de l'an qui s'achève, vient ensuite, suivie d'une revue mondiale et chronologique,

Une page est consacrée au nécTologe cles citoyens valaisans qui ont joué un rôle marquant clans les affaires· clu pays.

L'Exposition ('antonale de Sierre occupe, dans l '.q\.lma.nach, un e place toute spéciale; aussi bien a-t-elle été le grand événement de l'année pour tout le Valais.

Et voici qu 'arrivent les fid èles cont~urs de l'Almanach: Solanclieu, A. Delavy, J.-B. Bertrand, J. Monod, l\lI. Gabbud, Alpinus, A. Closuit, etc., qui ont tenu à bien donner à l'almanach sa saveur valaisanne s~n -:rai parfum du terroir, en nous parlant du Vieux Pays, de so~ hIstoIre, de ~~·es coutumes ancestrales.

. De savoureux contes en patois du pays, des recettes pratiques, enfJ'n une tabelle des nouvelles taxes postales et une table r·our le calcul des intérêts c1ôsent cette intéressante publication à. laquell e on peut .prédire le plus légitime succès.

En vente dans les p apeteries et chez l 'éditeur, M. F. Aymon, Sion, .à 80 centimes.

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"Des Rédactions" C'est le titre d 'une brocDure cl'une centaine de pag"'s contenant

dps réclactions cle tout genr e, aclaptées RU livre de lecture du Canton cle F.ribourg. C'est un excellent travail destiné à favoriser l'ensei­gn ement de la rédaction a u cours moyen, et même aux débutants, clu cours supérieur. Il est d'Cl à l'énergie persévérante et à l'esprit cl 'observa tion. de deux jeunes maîtres fribourgeois, MM. Pittet et Fontaine, Une gentille préface, obj ectivem ent présentée par M. l 'ins­pe-cteur Berset, révèle l'ouvrage, ses qualités et sa valeur, au public intéressé.

Les personnes, qui sont attelées à la tâche difficile de l'enseigne­ment ne voudront l:,-oint ' se p asser cle cet ouvrage appelé à rendre de précieux services tant en ' facilitant l 'étude d 'une m éthode ration­nelle d 'enseign ement de la composition, qu'en évitant au m a ître les tâtonnemènts et les longu es et patientes recherches qui s'imposent à tout p édagog'u e zélé et consciencieux. Nous n e pouvons que vive­ment recommander « Des, Rédactions» à ceux et à celles que cela concerne.

N. -B. - Le m a nuel est en vente chez les auteurs, MM, Pittet et FOT)­taine, inst., à Villa.rvolard (Gruyère) et Hauteville, au prix de cle ux francs.

Loto de lecture graduée

Nous avons reçu un exempJlaire d'un jeu pédagogique édité par la Maison Delachaux et Niestlé, à Neuchâtel. Il s'agit du « Loto de lectllre graduée », par Mlle Marie Reynl0nd , institutrice à l'Ecole nornlale de Lausanne, l'auteur du jeu « La illutiplicCltion en il11ages », publié l'an dernier p ar la m ême Maison .

Il est facile de reconnaître la valeur instructive de ce jeu qui sera sans doute accueilli par les familles, les instituteurs et les institutrices des classes enfantines et mi -enfantines avec le même enthousiasme que \( LCl nuzltiplicCltion en Zzl1Clges » , Aussi le recom ­mandons-nous vivement au P. E. intéressé.

Causerie sociale CAPITAL ET TRAVAIL.

Il !J Cl cClpitClI et cClpital. - Vous faites souvent des problèl'nes T

qualifés problèmes d'intérêt, dans lesquels il est question de ca­pital et de rentes , d 'intérêts ou de bénéfice. Tâchons de' compren­dre aujourd'hui, non les règles du calcul, mais ce que veulent dire ces ter n'les m êmes. Qu'est-ce donc qu'un capital? Dans le langage ordinaire, c'est une somlne d" argent, généralement im­portante, en'1ployée à rapporter un gain à celui qui la possède ':. celui-ci est appelé parfois, à cause de cela, un capitaliste.

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Voici la. manière habituelle d 'acquérir un capital: ou bien on le reçoit en héritage de se~, parents; ou bien, par son travail, on ga­·.gne de l'argent, on ne le dépense pas tout entier à mesure qu'on le gagne, mais on en met unE. partie de côté et avec ces économies ac­cumulées, on arrive ' peu à peu à former un e bonne somme ; cette somme est un capital. .

Le capital est donc une somme d 'argent Inais dans un sens plus ~te!1clu) il peut signifier . beaucoup d ' aut~'es ch'oses. .

Amsl, par exemple, 'avec- ses économies, son r·etit capital en ar­gent, un paysan aC11ète un champ et des machines agricoles , telles que charrue, faucheus,e, E, tc., et un cheval ou 'des bœufs, pour raider dans son travail; il est clair qu'il obtiendra des récoltes qui lui as­sureront un bénéfice à la fin ' de l 'année. Quoique champ, charrue, ,cheval ne soient r'as de l 'argent, on dit qu'ils sont un capital.

En. général, les instruments de travail peuvent êh:e appelés des c~pItaux, p~rce qu 'ils sont des biens prodLlctifs ) des 1110yens de" nl1eu~ travaIller et de produire davantage. Et c 'est pOl!r la mem~ rmson que le langage courant appelle encore l'or, l"argent, le,s bIllets de banque, des capitaux, non pas certes que d'eux­m~mes et directeinent, ils produisent d 'autre argent, ou du tra­'vml , ou des objets, mais pai'ce que l'on peut avec cette monnaie 'se procurer d 'autres objets qui, eux , sont utiles , sont productifs -et pour lesquels il a été convenu et il est admis par tous que la mOl~naie représente leur valeur: le champ,. le chevaJ, les bœufs .:::lu cultIvateur par exemple, qui valent telle ou telle somme d'argent. Donc vous VOy cz qu 'on peut j/..lstement distinguer deLlx fnl'1lles ·du capital.

La rétribution du c({pital. ---:-- Avançons ull peu plus. Voici un menuisier , par exemple; avec ses économies, il ache te un ate ­lier, dti bois, des outils, un tour, une machine pour scier, raboter, etc., et le moteur électrique qui les fera nlouvoir; et alors il s 'en­tend avec deux, trois, quatre ouvriers, il les fait travailler à son compte dans son atelier n10yennant un salaire de tant par se­maine ou par quinzaine; salaire ·qu'il devra leur verser avant d 'a\ oir touché le montant des comptes de ses clients . Grâce à tout cela, il' pourra faire beaucoup pJus ' de travail et sera ainsi à 'même de gagner plus d 'argent. Bois', outillage, a\ ances d 'argent ponr le salaire des ouvriers, tout cela doit être considéré comme un capital qui est mis dans les affaires ou , comme on le dit en­core, qui travaille. Et alors, vous Jle comprenez très facilement. ce capital servant à produire davantage de travail, pour~'a trè~ .fustenlent recevoir sa part de bénéfice sur la production dont il est la cause et qu'on n'aurait pas obtenue sans lui. Ce qui revient à dire: toute espèce de capital qui contribue cl la production (Fl.ln . obiet a droit cl être rétribuée) pour la même raison cru 'est rétri­bué le travail de l'ouvrier.

C'est ainsi par exemple que, dans les soci étés industrielles ou com­merciales par actions, lE.urs membres ou a ctionnaires font à leurs

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risques et périls les avances elu capital (en argent, en matériel) n é­cessaire pour que l 'entreprise fonctionn e ; le dividende qui leur est distribué chaque année sur les bénefices obtenus est la rémunération des service rendus par ce capital et la comp6nsation des risqu es, cou­l'US.

'Les intérêts payés cm capital. - NIais, aI1.ez-vous me dire, dans pos problèmes d 'intérêt, dont il était question tout à l'heure il l~ ' est point parIé de production; il est dit simpleluent que l~ capItal, l 'argent placé dans une banque ou prêté à un particulier rapporte des intérêts) 5, 6, 7 fI'. par exemple, par an et par 100 fr. l~rêtés. S'il nous paraît très juste que l'argent représenté par l"ou­hll.age' ,.Ies. n~ .. ~chines , ait :lne part du gain total de. l'entreprise , pmsqu Il faCIlIte le . travaIl et augmente la productIOn, nous ne voy?ns plus pourquoi de l'argent) qui a été simplement prêté, a drOl t à un bénéfice.

Un peu de réfJ.exion vous fera comprendre que ce deuxième cas r.entre dans le prenlier.

En effet, je sur·pose qu 'un ouvrier qui a fait quelques économies, grâce à son travail, les prête à un de ses amis. Ce'lui-ci achète une petite ferme et t.out le matériel nécessaire pour la faire valoir. Cet ami obtiendrait ainsi, grâce à l 'argent qui lui a été prêté, des bénéfices. dont il est juste que son preteur ait une part, puisque, sans lui, ces b énéfices n 'auraient pu être obtenus. Son prêteur lui .a rendu ce ser­vi?e, peut-être en se gênant, en se privant d'utiliser ~et argent lui­meme; en tous cas, en s 'exposant à des risques plus ou moins gra.nds ~

ca.r au lieu du gain espéré, pouvaient se produire des pertes sérieus,es ,. ['isques dont il faut bien tenir compte.

Il en est de .même pour les sommes d'argent qu 'on met en dér.ôt dans une bf-Lllque, qu'on souscrit aux emprunts de l 'Etat, ou qu 'on avance à une société industrielle, à un commerçant, .. par l'intermé­diaire d 'un banquier qui remet au prêteur des espèces de reçus ap­pe lé~. : titres, valeurs, bons, et plus spéciale~nent obligations.

Ces capitaux ainsi avantés ne sont pas autre chose qu 'un prêt; ils permettent à ceux qui les empruntent d 'acheter davantao'e de mar-

. • tl

ch~n(l1ses, ou davanta.ge de mac~lines, ou d 'employer davantage d 'ou-vners, etc. En outre, ils risquent parfois d'être perdus si l'entreprise ne fait pas d e bonnes affaires. En cons,équenee, il est juste de les r é­comrensel' de ce service, en leur payant un tant pour cent de l 'argent prêté (c'est ce qu 'on appelle payer ou servir les intérêts).

FACTEURS DE LA PRODUC~,ON.

D8.ns ce sens , le mot facteur vous est à peu près inconnu; il veut. dire ici: ce qui fait quelque chose, ce qui contribue à la pI~O-' duclIon d 'un objet utile . Eh bien! on constate que pour produire' quelque chose d 'utile aux hommes , il faut la collaboration de . trois facteurs:

10

Le Capital. Entendez par ce mot: la matière première,. le matérier de production et les a\ ances d 'argent. Les explications.

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précédentes ,ous ont fait comprendre pourquoi ce capital est fourni par le patron, qui d'ai.l~e~us très SOln ent n est pas une personne unique, Inais une socIete.. . .

2° Le Travail) fourni par l'ouvrier. Il. fau.t COml?rendr~ ICI le lllOt ouvrier dans un sens très large: celuI qUI tra, aille, SOIt de ses mains, soit de sa tête, n10yennant un salaire, au compte d'un patron. . ..

3° L)intelligence) nécessaire au patron pour ~Inger Ife .t~'a-,vail et régler .l'emploi d~l capital; nécessai~'e à you'TI.~r .l~our, faIre du bon travail. ToutefOIs, comme le succes d une aHane, c1epe!ld surtout de la direction, l'intelligence est encore plus, ne~essaire dans la fonction du patron, du chef, que dans Iles operatlOns de l'ouvrier.

Le Capital) le Tl'cLUail ) (ou, si vous le préfé~'ez , l~ Patron et 1 Ouvrier) et l'Intelligence servant à la productIon s appellent les Facteurs de la production.

D'ailleurs vous pouvez remarquer que ces trois facteur.s de la production ne sont réellement séparés que dans les entr~pnses. un peu importantes; chaque fois, par exemple, ql~'un petIt cultn a­teur, une couturière, un horloger, etc . . . travaIlle seul, sans sa-

' lariés, avec des outils qui lui appartiennent et aY~c ~es propres avances d'argent, il réunit en sa personne les trOIS facteurs de la production.

Pour que vous compreniez bien que la production ne peut se réaliser que pal' la collaboration de ces trois f~lcteul's ) nous al­lons prendre un exemple: la fabrication du papIer.

Le capital procure: 10 la matière première: le ch~ffon ou l,a l~âte à papier; 2° le matéri el : les bâtiments et les I?achm~s de 1 usm~; 3° 16s avances d'argent : par exemple tous les salaIres qUl seront paye~ avant même que l 'on ait pu commencer à vendre du papi er.

Le travail proprt ment dit est fourni par les ouvriers et l~s em­ployés pour mener à bien la fabrication 6t la v~n~e: Ce ,tra:all sera plus ou moins long, plus ou moins pénible et dIffIcIle; Il reclamera un apprentissag'e plus ou moins 8·érieux, une c~pacit,~ d ' eS~)rit plus o~ moins grande' et supportera donc plus ou moms d 'mtellIgence et cl habileté professionnelle. Selon le degré d 'intelligence que chacun y apportera, les ouvriers feront leur besogne mieux et ~lus vite; les contremaître'S, répartiront mieux le travail à chacun sUlvant ses ap­titudes spéciale8', trouveront le moyen de l'·erfectionner telle ou .tel~e opération, facilitant le travail ou augmentant le rendement; les mge­nieurs inventeront de meilleures machines; et enfin le patron saura acheter et vendre da.ns les meilleures conditions et donner une clirec- · tion plus habile à tout son personnel , de telle sorte que les frais di­minueront et les chances de profit augmenteront.

Si nous supprimons, l'un des trois facteurs , la production est com­promise, Si vous avez de.s ouvriêrs, mais pas des chiffons, n~ des ma­<:hines, ni d'argent, vous n 'aurez pas d e papier. Au contraIre, avez-

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-vous chiffons, machines, argent , mais pas d 'ouvriers, vous n'aurez pa8 davantage de papier. Et enfin, supr,osez 'que, faute d 'intelligence, 1a direction, en particulier, ne sache ni acheter ni vendre, ni organi­ser, alors l'industrie tombera en ruines ou végétera et l 'usine fermera ses portes ou' n 'emploiera que très peu d'ouvriers.

C'est dire qne, dans la producti()n~ il faut nécessairement une collabo1'ation intelligente du CRpital et du Travail, ::lutrement dit, du Patron et de l'Ouvrier: du patron, qui apporte outillRg'c, argent, qui crée l'entreprise, l'organise, la dirige à ses risques et l)érils; de l'ouvrier, qui fournit, contre un salaire fixe, son travn.il et son habileté. La production est donc leur œuvre à tous les deux; ils y ont un rôle différent, 111ais aussi nécessaire l'un que l'::mlre.

UNION ENTRE LE TRAVAIL ET LE CAPITAL.

Le capital est du travail transformé. - Aussi voudrais-je 'en ' insistant, vous faire comprendre n1ieux encore cette étroite union entre Je Travail et le Capital. Ils sont si peu ennemis l'Ull de l'alltre, si peu étranger l'un à l'autre que, remarquez-le bien . Je capital ce n 'est pas autre chose que du travail transformé et comme cristallisé.

Cristallisé, voilà un mot qui besoin d'être expliqué, èruand on 1 applique a u travail. Vous avez tous vu un liquide, ne fut-ce que de l 'eau, qui en se refroidissant change d 'aspect ; au lieu de se prés.enter sous la forme d 'un liquide mobile, fluide, formé d in­,nombrables gouttes qui cherchent toujours à s 'échapper, à se r épan­clre en filets ou en nappes, à droite et à gauche, c'est maintenant une masse solide, compacte; les gout.tes sont devenues cr~stallX,

, e~ le tout est bloc c-ristallisé, mais qui , sous' l 'ac.tion de la chaleUl' , d 'un rayon de soleil, l'·ar exemple, tend à reprendre sa forme première de lïquide, à se déverser de tous côtés.

Vous comprenez à présent ce que .le veux' dire par « travaiJ cristallisé » ; somme toute, c'est le travail de l'ouvrier qui a passé en quelque sorte dans lf'objet qu 'il a produit, qui s 'y est comme entassé, condensé, et j'ai ajouté: transformé; en effet, le travail est devenu matière première, machines, instruments de produc­tion, récoltes diverses, etc., ou encore or et argent monnayés toutes choses, ne l'oubliez pas , qu'on appelle capita1. Le capital , c'est donc, pour tout ce qui est produit et amélioré, ou rendu 'utilisable grâce au labeur de l'homme, du travail transformé et comme cristal1isé.

Il est extrêmement avantageux, il est même absolument 'nécessaire au progrès de la civilisation que l'homme mette ainsi en réserve du tavail transformé en capital.

Pour comprendre cet avantage, voyez un peu ce qui se passe l'été, en temps de grande sécheresse: les usines qui marchent S.Ut'

une cnute d 'eau cloivent s 'arrêter faute d'eau; elles ne travaillent ' 'plus. l\lIais à. côté, il y en a cl 'autres qui reçoivent, par un fil , de bien

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loin' dans la ' montag'ne, de la force élèctrique: celles-là ne chàment pas malgré lA. sécheresse, C'est que, (lan8 lA. montagne, il y H des glaciers, ; ces glaciers, pendant l'hiver, se sont grossils de la neige qui tombait alors '; ils l'ont économisée, faite glace, ils l 'ont mise en réserve; l'été venu, ils l 'ont r estituée peu à peu sous la forme d 'eau qui va faire marcher l'usinè électrique installée au pied de la mon­tagne, et cette usin e, peut non seulement marcher elle-même mais uncore envoyer au loi'n par un fil, à ses sœurs de la plaine qui chàment faute d'eau, la force dont elle n a pas besoin.

C'est un peu comme cela qu 'il en est pour le capital. Si tout ce que récoltent, fabriquent, produisent les hommes était immé­diatement consomn'lé ou détruit après usage, on vivrait nu jour le jour, dans la lnisère, comme chez les nègres qui font à peu près ainsi; et ce serait comme chez eux la barbarie perpétuelle. ,Mais beaucoup d 'hOlumes conson'lment n'loins qu"ils ne pro­duisent ; ce qu'il~ épargnent ' chaqu~ jour, ils le mettent de côté: j'or l'argent les billets ne sont eux-mêmes que le signe, l'image de ~es b'ie;ns' matériels de toute espèce (aliments, ma~hines , mai­sons, etc" etc.) que l'humanité a économisés et qui constituent par conséquent son capital, .. Mais vous le voyez, tout ce travail transformé, cristallisé est prêt, comme lia glace fondue du glacier . à se trmlsformer de nm1' eau en travail , en aidant les travailleurs. à produire mieux, plus facilemellt et davantage.

Dignité du Travail. - Toutefois le capital, quoiqu'il so.it,. nous ,enons de Je dire, du tra, ail économisé, transforn'lé CrIS­

tallisé; quoiqu'il soit en outre indispe~sable à la production , ce n'est, après tout, que du travail de 'deuxième classe, du travail mort) si l'on peut dire. Or , argent, machines, ateli ers, ne pem ent pourtant pas être '1nis sur le même rang que le trnyail vivan t : actuel, de l'ouvrier qui fournit sa peine sür l ouvrage, qui doit "ivre de ce travail et en 'faire vivre sa famille. Et c'est pourquoi te capitaliste, qui ne trayaille pas lui-même, comIne le fait le patron dans son entreprise, n]ais se contente de lui àvancer son capital, a droit à· être payé de ce sen ice ; et il est payé en effet,­comme nous l 'avons ,u plus haut, soit par un intérêt fixe , un tnnt pour cent chaque année, soit par une portion .des bénéfices annuels de l 'entreprise, appelée dividendes,. il peut avoir droit même à 'de la reconnaissance, Iuais il ne peut pas prétendre à être l'égal absolu du travail et du travailleur. Par conséquent, si le Travail doit respecter le Capital comme un auxiliaire pré­cieux et légitime, le Capital doit respecter la dignité du Travail et ne le iamais considérer ' comme une marchandise, une force productrice, comparable simplement à celle d 'un moteur oil d'un animal. De plus , Capital et Travail doivent rendre homn'lage à l'Intelligence - à l'intelligence développée par l'étude - qui est la vraie source du progrès,

La commwlClLlté des intérêts professionnels. - Les so'cia­listes prétendent qu il ne peut) avoir union entre patrons et

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ouvriers. C'est une grande erreur , car il y a précisément, snI' le fond principal, communauté d 'intérêts entre eux.

Le sort des uns et des autres est lié cm sort de l)industrie qlli les fait vivre. Si l'industrie est prospère, le patron fera des profits qui lui .pernl,ettr·ont de donner de beaux salaires ù ses ouvriers . Si eHe marche nJédiocrement, le patron gagnera peu et ne ser:J pas en msure de bien payer. Si elle Inarche mal et que le patron fasse faillite, voilà une usine fermée et des ouvriers sans tra, aiL

Et c'est pourquoi les ouvriers ont intérêt, comme le patron, à ce que l'entreprise marche bien, rar,poÎ'te et se développe; évidemment.,

. ils n'y sont pas aussi ' directement intéress'és que le patron qui 'sou­vent y a mis en jeu toute sa fortune et qui touche une bonne partie des bénéfices, quand il y en a; mais cependant on peut dire que lR prospérité de l'entrel)rise favorise immédiatement les ouvriers, com­me s,a décadence, sa m auvaise marche les atteint, eux aussi. Voyez, par exemple, en temps de crise industrielle, quand les affaires n e vont pas, il y a du chômage, on lic'encie les ouvriers, on baisse les salaires,

Toutefoi') , il est vrai que sur certains points secondaires, l'intérêt des ouvriers est différent de l 'intérêt du patron et même, en apparence, opposé. Par exemple, l'ouvrier a intérêt naturel ­lement à offrir ses services au plus haut prix , et le patron intérêt à les rémunérer le meilleur march é possible ; celui-ci, pressé qu 'il est par la c01rcurrence, ' yise naturellement ù diminuer, au­tant qu 'il le peut, ses frais généraux, Mais ces intérêts différents peuyent être parfaitement conciliés et harmonisés , et ils le serOl1t com'plètement le jour où, la profession étant organisée, la Com­mission mixte des syndicats ouvriers et patronaux étnhlira un juste contrat de travail,

CONCLUSION.

Vous ,oyez donc comment, en ):éfl'échissant un peu, on s aperçoit combien est faux ce principe socialiste à savoir: le bonheur futur de la classe ouvrière a comme condition dès ù l)fésent la haine et l'écrasement des pa'trons, « L 'erreur capitale dans la question présepte, a dit Léon XIII, c est de croire qlle les deux classes sont ennemies l'une de l'autre, comme si la nature avait armé les riches et les pauvres pour qu ils se com­battent dans un duel' obstiné » . Non ,certes , ils n~ sont pas en­nemis , ils sont collaborateurs et leur union ) leur entente seules peuvent donner de bons résultats. « Les deux classes , continue Léon XIII, sont destinées par la nature à s unir harmonieusement et à se tenir mutuellement dans un parfait équilihre. Elles on t un impérieux besoin l'une de l'antre: il ne lJeut y avoir de capital sans travail , ni de travail sans capital ».

RESUME,.

1. Le cf-lpital, c'est dans le langage conran t, une somme cl :11'­

-gent que son propriétaire place à intérêts ou dans une entreprise. "}\lIais cette définition est trop étroite; en réalité le capital) c)est

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toute somme crm'gent, ' toute ll1achine, tout outil, tout atelier, tOLlte terre, etc ., qui est utilisé pOUl' produire mieux et davantage d e choses utiles.

2. Pour produire un objet quel'conque, il faut a) du capital, c'es t-à-dire la m_atière première, du matériel et aussi, générale­ment, une avance d'argent; b) du travail; c) de l'intelligen,ce .

Dans toute entreprise importante qui occupe un certain nom­bre d 'ouvriers, une assez forte avance d 'argent et de matériel est nécessaire. Cet apport de capital par le patron , (qu'il soit une personne isolée ou une société) permet le travail commun de la direction et des ouvriers dans l'entreprise. L 'inteJlligence n éces­saire au patron et à l'ouvrier l'est encore plus au patron, car la réussite d 'une entreprise dépend surtout de la direction.

3. Le capital et le travail (ce qui revient à dire le patron et l 'ouvrier) ne peuvent rien l' un sans l'autre. Il y a donc un lien très étroit entre eux deux. ]j 'autant plus que Ile capital , que ce soit de l'argent ou bien des objets, des 'machines, des alim_en ts 1"nis en réserve, etc. , a été produit par un travail antérieur et n 'e"t donc que du travail économisé: le capital est le fils du trayai1.

4. Etant donné le rôle qu'il joue dans la production , il est ,;uste que le capital lui aussi soit rétribué pour les sen ices qu 'il rend, luais sans oublier que la part principale dans la production re:,ient au travail et à l'intell~gence tant du patron que de l 'ou­vner,

5. Les socialistes prétendent qu 'il n 'y a pas d 'union possible entre le Capital et le Travaill, c es t-à-dire entre patrons et ou­vders ; que tous les intérêts des ouvriers sont opposés à ceux des patrons; c'est complètement faux . Il V ((, au contraire, lien né­cessaire entre eux: le sort de l'entreprise dépend de leur travail comn1un et le sort des ouvriers comme des patrons dépend en fin de compte du sort de l entreprise. Donc, il faut qu'ils trayaiUent unis: si l'entreprise es"t prospère, tous y gagneront; ~i l 'entre-prise fait faillite , tous y perâront. ' -

Toutefois , sur des T>oints secondaires , certains intérêts des ouvriers sont différents de ceux du patron: l'ouvrier a avantage à toucher un salaire le plus élevé -possible et le patron , au con­traire, à payer le moins qu'il pourra , pour produire à meilleur marché. Mais du jour où la profession sera organisée, où' la con­currence sera réglée, où des commissions mixtes établiront des contrats collectifs, ce jour-là cette opposition d 'intérêts sur un point particulier , sera très fortement atténuée et il apparaîtra clairement, au contraire, que les intérêts de tous sont communs

(). Ainsi, le bonheur de la classe ouvrière n 'est point comn1e le prétendent Iles socialistes, dans la haine et l 'écrasement des patrons, mais il est clans l'union, l'e.ntente fraternelle des forces" produCtrices. C'est ce programme de collaboration patronale et ouvrière que préconisent les chrétiens-sociaux et tous ceux qui -ont foi en la reconstruction sociale par les moyens pacifiques.

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