L'Ecole primaire, 15 mars 1942

18
SION, 15 Mars 1942. No 11 PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50 8tme ADDa Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à 'ce défaut contre remboursement Tout c. qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Siene -- Les annonces sont reçues el«:lusivement par -- PUBUCIT AS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de la T éléohone ·2 12 36

description

 

Transcript of L'Ecole primaire, 15 mars 1942

Page 1: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

N

Lldcl es

Répertoire des Bonnes Adresses

Instituteurs et Institutrices! 'Vous êtes fréquemment appelés li conseiller les parents de vos élè­ves dans le choix d'un pension­nat. Pensez aux bonnes adresses ci-dessous qui vous donneront toutes garanties.

teule de CUilleree de Jeules 681S SIERRE

confiée aux Chanoines de St-MauricE". - Internat. -Confort. - Cours prépara.toi- · re (1 an). - Cour" commer­ciaux (3 ans) . OUVERTURE DES COURS

à Pâques.

ALLEMAND ou italien garanti en deux mois. DIPLOMES commer­cial, do correspondant, sté­no-dactylo, secrétaire et lan­gUf'B en six, quatre et trois

1

mois. Emplois fédéraux 3 mois. Références. 1 Ecoles TAMÉ, Neuchâtel 50 et Lucerne 58. •

*

Collège Ste Marie MARTICNY

Classes primaires et industrielles Entrée en septembre et à Pâquu

Cours prép. à l'Ecole Normale Pour renseignements s'adresser

à la direction.

ALLEMAND1

Institut Dr Rohner Murbacherstl'. 29, LU(iERNE.

Continupllement cours de 1, 2 et 3 mois; diplôme final.

Conditions plU8 avantageuses! Enseignement plus individuel!

MMS

8an~ue Cantonale ~u Ualais .. Sion Capital et Réserves: Fr. 9,,372,,000.-

Toutes opérations de banque aux meilleures conditions AGENCES à Brigue, Viège, Sierre, Martigny, St-Maurice,

Monthey.

Il

COMPTOIRS à Montana, Srulvan, Champéry. REPRESENTANTS: Chalais: Mr Martin Ca,mil.le - Grône:

. Mr Gilli-oz Alf.red - Lens: Mr Lamon Pierre - Vissoie : Mll' Solioz Deni·s - Ayent: Mr Cha.bbey Casimir - Evolène : Mr Anz.évui Ma,rius - Bérémence: Ml' Bourdin E'mile - St­Martin: Ml' Beyüison JOlseph - Vex: Ml' Pitteloud David _ Grimisuat: Mr Bal,et Alphonse - Savièse: Mr Varone Cyprien - Ardon: Ml' LaJmp'ert Mariu's - Chamoson: Ml' Biollaz Albert - Conthey : .Mr ~a'PiJlloud Albert - Nendaz: Ml' Glass,ey MaJrcelilin - Fully: MIr Dorsaz Hf'nri - Ley­tron: Ml' Gaudard Jo,g·eph - Riddes: Ml' De,laJloye Gustave _ Saxon: MIr Vernay A,liberot - Bagnes: Mr Vaudan-Carron Alfred - Orsières: MT Pouget René - Vernayaz: MT Co­quoz Jean - Troistorrents: MIr E-cœuT FridÛllin - Val d'Il­liez: Ml' Défago Adolphe - Vouvry: Ml' Curdy Gratien -Bouveret: Mr ,Clerc Germain.

Gérance de titres - Location de cassettes dans la Chambre forte.

w

SION, 15 Mars 1942. No 11

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA SOC1~TÉ VALAISANNE D'EDUCATION

AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50

8tme ADDa

Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à 'ce défaut contre remboursement Tout c. qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Siene

-- Les annonces sont reçues el«:lusivement par --PUBUCIT AS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de la T éléohone ·2 12 36

Page 2: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

Si vous avez . pris froid, pensez à vos semblab les et n'approchez personne sans

sucer une pastille FOl'n1Ïtl'ol.

Le FOl'l11itrol arrête le développem.ent des micro­

bes et vous empêche de contwl1iner votre entourage .

Si vous êtes bien portant, c'est une raison de plus pour sucer de temps en temps

une pastille Fornlitrol, qui vous l11et à l'abri de ICl

contagion.

Les pastilles

barrent la route aux microbes.

Le tube de 30 pastilles: 1 fr. 50 + impôt.

Dr A. WANDER S. A., BERNE

SION, 15 ~lCll'S 1942. No 11. 61 èll1e .Année.

L'ÉCO E PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCltTË \1 ALAISANNE 6'ËDUCA TlON

SOMMAIRE. - .Assenlblée générale des Institutrices. - Cours de gYlnnastique. - La cueillette des fleurs et chatons printa­niers. - PARTIE PEDAGOGIQUE: L'enseignement indivi­dualisé. - L'art d'obéir. - Le rôle de l'expression à l'école. - Par respect pour les vies qui s'épanouissent. - PARTIE PRATIQUE: Langue française, 'centres d'intérêt, 1ère et 2èn1e semaines. - Géographie. - Sciences nature11es. -Sou de Gérond.e.

~~.~~~~

i ~ÉC;?~~~~J~~;~~!~.I.~~~~~~~~ 1 .Qi' ',1 ~~

flssemblée générale des Institutrices à l'Ecole normale, le Jeudi, 9 avril 1942

ORDRE DU JOUR:

9.30 Messe:lu COl1\'Cnt à l'int"'ntion des m.embres défunts de la Société. Nous aurons ~une pensée toute spéciale pour les deux grands anüs du PersOlulel enseignant: Monsieur Hœh et j\!{gr Devaud.

10.00 0) Lecture du procès-verbal. b) L cture des cOlnptes. c) Rapport de Mlle la Présidente. cl) RenOllvele1l1ent du COlnité. e) Divers. f) Conférence de Ml' l'abbé Mariétan : la protection de la

nature. g) Nos classes enfantines: ce qll elles sont trop souvent,

ce qu'elles devraient être Ml1e Rey. 13.00 Dîner.

S'inscrire à l'Ecole normale avant le 4 avril. Vu les (difficul­tés d approvisionnement, on est ,prié de s'en tenir strictelnent 3. cette date. Il ne sera pas envové de convocation personnelle.

Prix du repas: 4 1'1'. 3 coupons . Le Con1Îté.

REVOI \Les !léce 'sîtés c1e la mise en pa.ge nous ont forcé de ,renvoyer a.u

prochain numéro divers artides, ent1"autres un intéressant eXipos,é de not1'O dévoué ·collaborateur Jean Follonie-r sur Il''Ec,ole :paysanne. \Leur,' auteurs voudront bien nous E'xcuse.r. (La Rédaction.)

Page 3: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

- 338-

flssociation des maîtres de g~mnastique du \lolais Romand

Cours de gynlnastique à Lens le ')4 n .... ·"l·s ·'1 13 11 3· 0 . l' ' 1 . , ~ ,Ul L • l11aISOn ( cro c, pour le personnel rIe la région Lens, Chennio'n~n 'Mon-tana, Icogne. ~ , . . ~ous rappelons que le D&p:ll'telnent de l'Instruction publique ~ccOI.de con~e pour ces cours et que les instituteurs et les jns­ütutnces dOlvenl y 'assister.

Arrêté du 11 mars 1942,

!interdisant la cl1!eillette des fleurs et de chatons printaniers. LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS

V~ les dliffi<cultés rencontr,ées pour assurer, a,u rprinte~ s la noU!rnturE' des abeilles; p ,

Vu l'intérêt que présente .l'apiculture pour J"Economie de guer­re du rpays;

Vu le d.éc-ret du 14 nov,embre 1913'9, concernant ,l'app.robation des mesures 'pI'll'S'es pa,r le ConseIl d'Eltat et !lui ar,cordant des .. , . , ,pOUVOll S spe,claux pOUl' l .avenir; ,

Sur la ln"O'position du Département 'Cle l'Intérieur, arrête:

Artic.le premier .. -. La cueillf-tte des ,chatons ,de noisetier,s, saules, ~o"uleaux, ,au'll8>s, all1Sl .que ·de n'importe quelle f.leu.r p-rintanière {CIÛ'C'US, p~quere:tte.' tussIlage, anémone hépati'que, etc.) est interdite SUl' tout le terntolre du canton.

Al~t . 2. - Les organes de -la police cantonale pt ,locale sont cha,r.g~s. de s~rv~iü:er l'obs~rvation .~e, 1 interdliCJtion qui fait l'ohj.et de laI tl.cle pl emleI du pres.ent a-rrete, d'intervenir pour empê·cher des. cueIllettes, de rensel,gner .la population et Coas échéant de VE'r­balIser.

Art. 3. - Les r.ontrevenants sont passibles d'une amende à pro­Boncer par lé Dépal'tement de J'Intérieur 'Comme instance unique et pouvant aller de .fI'. 5.- à fI'. 50.-.

A~·t. 4. - Le p-résE·nt arrêté entre Îl11'mécliatem.e.nt en vio·ueü'l·. Le, Departemen~ de .l'Il1~éri.eur e~-t chargé de son ,exécution. LOe Dé­pa: tement .:l~ lInstructlOn publIque est ·chargé de. la clilfJusion du present arrete dans le·s écoles. . Ainsi . ~r.rêté en séance du Co·ns·eU d 'Etat, du '11 'mars 1942, Ipour etre publIe d·ans le Bulletin of,ficiel et clans toutes les . . . COll1l11Unes. du canton le dJmanclle 16 mars 194::>.

Le Pl ésident dü' COl1beil cl'Etat : Cyr. Pitteloud.

Le Chancellie,r cl'Etat: N. Roten.

. 1

.p~ ~~ i P ART][E PEDAGOG][QUE . ~ ~I~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

li' enseignement individualisé Travaux des candidats au Brevet de capacité

2ème article

L'Enseignement collectif 1

Dans toutes nos écoles, nous avons recours à l}enseignement simultané,' dans les centres populeux, les élèves sont rèpartis en un certain nombre de classes autonOlnes que fréquentent des -élè­ves de lnême force et à [peu près de nlênle âge; si nous avons à la fois 1 avantage et le désavantage de «régenter» dans un petit vil­lage de la nlontagne, nous nous voyons à la tête d'une classe cOlnprenant des élèves de tout âge, répartis en trois divisions: les petits, les llloyens et les grands .

Que nous soyons chargés d'une classe restreinte ou (l'nne école entière, nous avons recours à f enseignenlent collectif; nous nous adressons siulllltanénleilt à tous les élèves, du nloins :l tous les élèves d 'une nlême division; nous expliquons il tous les mênles leçons et exigeons de tou~ les 111êm.es devoir(·. Nous aurions hi Il

de la peine à nous figurer une autre Inanière de procéder.

Le Inoc1e sinlultané a été introduit pour r méclier aux incon­vénients très réels soit de renseignement individuel, seul pratiqul' chez nous jusqu'au COllllnencelnent du 19ènle siècle, soit de l'en­seignement mutuel .. en vogue dans la première Inoitié de ce même siècle. Son ültroduction fut saluée presque partout avec enthou­siasme, car il répondait à une véritable nécessité et constituait un

, inconlestaJ)1e progrès dans l'.enseignenlent. Aussi, ne Jaut-il pas s'étonner si les pédagogues et les 111anuels de pédagogie du sièclr dernier ont surtout nlÏs en relief les avantages de l'enseignement collectif-simultané. Ces avantages sont d'a-illeurs indiscutable.

Tant que l'enseignement sÎlnultané avait à lutter contre d'au­tres modes moins heureux., il bénéficia de la faveur que lui mé­ritaient ses avantages . Mais à m.esure que son règne semblait as­suré, ses défenseurs devenaient plus rliscrets; dès lors, par un retour des choses bien cOlnpréhensihle, certains pédagogues, tou­jours désireux de progrès, en VÜll'ent il porter leur attention sur les inconvénients de l'enseignement collectif; et voilà que, depuis vingt ans surtout, des attaques plus ou moÎlls vives sont dirigée ,contre cet enseignelnent qui donné Ct l'élève moyen h!JPothétiqLle

Page 4: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

- 340-

(LU détriment de:) élèves réels,lèse particulièrement les bons et les l'câbles, llwlgré les el/ol'ts que les ll1rLÎtres peuvent j'aire pOUl' don­ner à chacun .'la !Jw·t (1). On es·tilne que les classes ou divisions dites hom.ogènes sont loin de l'être et qu'il y a entre les enfants de ll1ême âge des différences telles au point de vue physique, intel­lectuel, nlOral', social, etc. qu'un enseignement collectif ne saurait satisfaire personne et risque luême d'mnener un nivelleluent des intelligences et des caractères dans la médiocrité.

Les constatations d'une institutrice

Voici comluent une candidate décrit la situation: La grande difficulté rencontrée pal' Lzn 111.aUre d'école villa­

yeoise est d'obtenir des divisions ll.011lOgènes . Dans 11Ia classe, pal' exeInple, rai dix-huit élèves échelonnées de six à ql.latol' z~ Clns, qu'il 111'est absolument ilnpossible de classer d'une manière ra­tionnelle. Il faudrait faire quatre et InêIne cinq divisions, ce qui est 11wtériellement impossible. Les enfants sont donc classés ap­proxi11lativement en trois divisions dont 'l' h011lOgénéité est bien pZ'oblé11Iatique. PaZ' exeInple, les enfants de 12 ans qui reçoivent les mêl1Ies leçons d'orthographe que ceux de quatorze ans, ne sont absolument pas à même de les suivre quand il s'agit d'arit111néti-que, etc . .... .

Jusqu'à présent, l'instituteuZ' se contentait d'un enseigne111ent collectif, duquel chacun retenait' ce qu'il pouvait en retenir, d'a­près son degré de c0l1Ipréhensi011. Les écoliers étaient un peu cornIlle des numéros : 1, 2, 3, etc., sagement classés devant leur maître, plus ou moins attentifs, plus ou moins compréhensifs . ... On ne tenait aucun compte (ou à peu près) chi la qualité de chaque intelligence, du te11lpérament de l'enfant, de ses réactions deVrll1t la difficulté, de son endurcll1ce au travail, etc.

L'instituteur donne sa leçon (vingt .minutes, indique le pro­grame); et durant vingt minutes, exactement, le 11laUre, de tout son cœur et par tous les Inoyens à Isa dispqsition, expose son sufet, l'explique, le démontre à l'aide d'exemples, de gravures, eInploie le tableau noir, y envoie les en/m1.ts, enfin fait l'in1.possible pOUl' inculquer la nouvelle connaissance. Ses petits, tous pareillelnent asssis devant lui et, admettons-le, tous pareillelnent attentifs, réa­gissent différemmcnt suivant.le type de leur intelligence. Tandis que tel individu mn'a saisi le sufet dès la prelnière explication, tel autre, d'intelligence peut-être égale, mais de conlpréhension plus lente, ne cOlnprendJ'a qu'après plusieurs démonstrations; il y ClLlra encore les élèves faibles ou arriérés qui n'auront rien C011I­pris Chl tout et qui exigeront encore (((près la classe) des explica­tions supplémentaires.

De Inême pOUl' l'ex ercice d'application qui suit chaque leçon orale. Le maître donne le même numéro cl toute la division. .A l'intention des plus fnibles) il l'expfique une fois . Les élèves qui

- 341-

ont compris et qui sont dans de bonnes dispositions pOUl' trClvail-1er présenteront, au bout d'un quart d' heure, un travail parfait. Les autres en Cluront pour un grand 1110ment encore, et l'épreuve qu'ils apporteront sera sCInée d'erreurs. Pendant ,que les 1110ins lestes achèvent leur tâche, les prelniers répètent une leçon (qu'ils savent déjà peut-être très bien) ou terminent leur page d'écriture; mais ils font ce trçwail supplémentaire sans beaucoup d'applica­tion, sans beaucoup de goût. Ils gaspillent leur temps et s'en­nuient. ..

L'enseigneznent collectif employé seul ne peut donc satisfaire ni les bons élèves ni les plus faiblese . .... L'enIploi des fiches Inet fint de cet état de chose. (111- T. M.)

Une autre candidate fait reillarquer judicieuselnent :

Pourquoi tant d'êtres · paraissent-ils diminués, amoindris dans la vie? Tout siInple11lent parce qu'il Itl-ur a Inanqué cette énergie, ce cran, cette initiative personnelle que ne sauraient donneZ' le travail en série et l' habitude de faire comlne le voisin, de se fiez' à lui. Il résulte de cette habitude: faire comme les autres,qne sorte de tinIidité devant la vie, la peul' des z'esponsabilités, un senti­D1.ent d'infériorité qui (à znoins de circonstances exceptionnelles capables parfois d'élever un individu au-dessus de lui-même) pa­ralysera toujours l'activité de certains teInpéraments .... Il Ine semble que l'enseignelnent individualisé, .7udicieusement appliqué, peut UCCOll1pliJ' à cet égard une l'éfoI'1ne ÏJnpoI'tante et contribuer ainsi cl dilninuer ICl S01111lne des souffrances et des désillusions ...

(A. 17.)

Le travail sur mesure

S'il en est vraÎlllent ainsi, les pédagogues ont raison de vou­loir porter remède aux inconvénients de l 'enseignement collec­tif.

Il s agirait donc de mettre sur pied un enseignement nlieux adapté à chaque individu, un enseignelnent qui tienne cOInpte des différences d'intelligence entre enfants d'une mên1e classe, des {lifféJ'ences d'aptitudes chez un l11.êJne individu, de son rythme de travail ct des variations de celui-ci, de ses réac,tions affectives, de Sel fatigabilité , de tous les facteurs personnels qui interviennent clans son activité et dans son compOl'telllent scolaire (2).

Ce qu'il faudrait, c'est un enseignement fortelnent individua­lisé (3), qui permettrait à l'école prinlaire, COnl1ll1e à l'école enfan­tine et à l'Université, ,de faire du travail sm' lllesurc et non plus de la simple et banale confection . .

Que penser de tout cela?

Ne plus faire de la confection, Inais seuleluellt du travail sur m esure en tout et pour tous, ce serait l'idéal . .. mais est-ce un

Page 5: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

-342-

idéal réalisable dans les conditions qui sont celles de notre ensei­gnelnent .primaire valaisan?

Il est bien certain que l'enseignel11_ent collect if présente de graves inconvénients: il ne faut pas les diminuer. :Mais d'autre part, il ne faudrait pas non plus les grossir outre m esure po~r les besoins de la cause.

y a-t-il réellem_ent des différ ences aussi Inarquées qu'on le dit entre élèves d'une mên~e classe, d 'une lnêlne division? -Le manque d 'homogénéité est-il aussi flagrant qu'on Je proclame? Bien des candidats se posent la question et répondent par la né­gative.

D'autre part, on invoque ce qui se passe il l'école enfantine et à l'Univers ité où 1 enseigneluent individualisé est de mise. Mais l'argument n 'est pas convaincant. Un instituteur écrit:

Pourquoi l'enseignen1ent individualisé est-il appliqué à l'é­cole enfantine et à l'Université et si peu à l'école primaire ? A nlOn avis, il s'V est adapté grâce à la nature l11ême de ces écoles. A l'école enfantine le .feu et le bricolage constituent l'occupation pl'incipale, 01' ce sont là des activités surtout individuelles. A l' Université, les étudiants ont l'âge (et la fOl'lnation) pOUl' s'atta­cher à un travail personnel. A l'école prÎ1nail'e, pal' contl'e, le jeu n'est plus guère une activité scolaire et le travail personnel n'est pas fait pour l'enfant de cet âge. (E. B.)

Allons plus loin . Supposons que les différences individuel­les sont ce qu'on en dit; supposons que l'en seignement individu­alisé es t aussi nonna1 à l'école primaire qu'à l'Université: il reste encore à prouver que cet enseignell1ent n est pas du dOlnaine d l'utopie pour nos écoles valaisannes .

Nous devons bien r econnaître, en toute franchis e, et sans esprit de 111au vaise critique, que nos écoles se trouvent , de fait, et pou r de 1l0lnbreuses raisons, dans une situation bien différente de celles de Genève.

Songeons en particulier qu'un très grand nOll1bre de nluîtn s dirigent une classe de montagn e, CO<ll1prenant tous les degré quelquefois même dans les degrés Ini xt es . Dans de telles condi­tions, peut-on leur proposer d 'individualiser l 'enseignem_ent ù tel point qu'ils devront préparer des «fiches » d 'instruction et d'éduca­tion pour toutes les branches du programnle e t adaptées à chaque élève en particulier? N'auraient-ils pas le droit de lever les hra ' au ciel et de s'écrier:

C'est i1npossible ! ... Pour appliquer l'enseignement indivi­clualisé dans sa totalité, il faudrait taire des ll1iracles pOUl' l11lzl­

tipliel' le telnps et d'innon1brables exercices d'acrobatie pour s'oc­cuper de tous les élèves en mêll1e telnps. (Y. R.)

Ne delnandons donc pas à nos in stituteurs un en seignement individualisé intégral, sinon ils invoqn raient avec complaisanc . cette affinllation de M. DoUrens :

- 343-

Tant que les éducateurs de bonne volonté poul'l'ont dire avec raison: Si .t'étais clans les conditions de tel ou tel, j'essayeJ'ais d'appliquer la lnéUlOcle qu'il en1ploie, ils uuront un argument valable pOUl' se refuser à changeZ' leurs technique. (4) e t ils, ajouteraient u~alicieusement :

Chez nous, cet al'gz.zn1ent, qui revient si souvent, COllsez've toute Scl précieuse valeur. C'est une. consolation pOUl' nous! C'est Clussi lCl l'aison principale pour laquelle nos bons régents (recon­naissons leurs l11érites) se 1110ntl'ent si réservés à l'égard des in­novations dans l' enseignelnent. (P . B.)

Aussi hien, le distingué Directeur de l'Eco le du Mail - qui a d 'ailleurs rédigé son ouvrage en songeant plus spécialement à ses collègues de Genève - ne nous denlal1de pas l 'inlpossible ; n e nous dit-il pas : Nous estin10ns qu'une n1al'cl1e prudente et sûre - peut-être iTOp prudente et trop sûre aux veu~r. de ceJ'tains - vaut l11ieux que de courir les aventures . (5)

Mais hâtons-nous d'ajouter que si l'enseignelnent individua­lisé intégral est illllpossible, une application partielle en est réali­sable et a déjà été réalisée chez nous, pour le plus grand 1?ien des élèves. D 'une façon ou d'une autre, les bons maîtres ont toujours cherché à s'adapteT à la force de leurs élèves . .ce que le livre de M. DoUrens leur apportera, ce n e sera pas préciséulent le désir de se dévouer, n~ais bien un lllOyen très pratique de réaliser au nlieux ce désir, un instnllnent de travail de prell~ière valeur: les fiches ..

A suivre L. B.

(1) Dottl'en s. L' n. 'eigll emcllt incliv iclualiosé, ' p. 33. (2) Dottrens. Op. cit. 'p. 33. (3) Nous désignaI' iIHU' l e tcrm rcnseigncment individualisé un

CH 'eig.nemcnt t e] qUoe le 'Préconise M. Dottl'ens et qui .garde comma. base l'en, ei.gneme.nt 'col.lectif. Nou' l'ésel'von' de prMére·nce l terme (r en­se ign ement indivi(luel pOUl' dési.gllcr le m acl e autrefois en vigueur -celui du précepteur cne·oJ'e Ù rh urc ructuell (' - t .qui se pass" ,de t.out en seignement ·si.m~l.ltané .

(4) Dottren6. Op. cit. Ip. 20 . (5) Dottl'·en" Op. ·cit. p. 2·2.

L'art d'obéir Il y a plusieurs manières d obéir: on peut le faire de bonne

grftce, élégalnm ent, le sourire ù la bouche; on peut le faire par contrainte, le poing fenné dans la poche ' on lPel~t le faire pas­sivem ent.

C'est tout un art que de savoir obéir sincèrement de bonne grf'cc soi t, « cn h eauté et en générosité », conuue l'on dit. Et ~et art, i 1 est regrettable qu'aucun ouvra ge spécial, à notre connms-

Page 6: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

- 344-

sance du 1noin8, ne nous l'enseigne. Nous avons des traités sur -l'art de cOll1.nlander à la troupe, aux enfants, etc .... Qui en dé­nichera un sur l'art d'obéir?

Et pourtant: « Celui qui n'a pas appris à obéir ne saura janlais cOHIHlander, dit le proverbe».

Il est vrai que nous avons pour guides dans l'art cl obéir, tous les saints, la plupart des vrais grands hOlnmes, beaucoup de per­sonnes de notre entourage, presque tous nos supérieurs mêlne. '

Donc, en attendant, profitons lal'geInent de ces exenlples; et, tout en commandant, continuons à faire des progrès dans l'art d'obéir qu'il sera difficile de faire acquérir sans cela aux enfants confiés à nos soins.

Nous devons obéissance à Dieu et à la voix de la conscience, à nos supérieurs, aux autorités religieuses et civi1es.

Si nous exalninons attentivel11.ent la 111anière dont nous nous acquittons de ce triple devoir d'obéissance, n'est-il pas vrai que nous y découvrons des lacunes?

Certes, nous nous sentirions offensés si quelqu'un venait nous dire que nous cOll1prenons nlal notre SOUll1ission à la vo­lonté de Dieu, autrement dit notre devoir. Et pourtant, que de froideur, que de nlauvaise hUUleur peut-être dans la nlanière dont nous accueillons les épreuves, les simples contrariétés que Dieu noùs ordonne d'accepter de bonne gr[lce, avec gratitude, l11ême puis'que tout ce qui nous arrive par Lui est pour notre bien. Avouons-le francheulent, n 'avons-nous pas quelquefois l'oreille un peu dure lorsqu'il faut obéir en secret à la voix de la cons­cience ? Et ceci se rapporte plus aux peUts détails de la vie quo­dienne qu'aux grandes circonstances. « Prenez soin des petites somnles, disait Franklin, les grandes prendront soin d'elles-mè·o mes. » Soyons fidèles au devoir dans les petites choses, pour­rions-nous ajouter, et nous ]e serons certainement dans les gran­des.

Quand ù nos l1lagistrats et ù nos supérieurs, ils nous comp­tent certainement pal'111i leurs pIns respectueux fidèles et dévoués .serviteurs, et ils ont raison. Mais, comm.e la perfection absolue n'est pas de ce monde, n'y aurait-il pas lieu, afin de pratiquer à leur égard l'art d'obéir poussé aux linlites du possible, de md­tre au rancart pour l'y laisser rouiller jusqu'à usure COll1plète le crible mis à notre disposition par la dénl0cratie, crible pal' le­quel nous pourrions être tentés de faire passer les décisions, les ordres, les paroles ou les actes de ceux ù qui nous c1evon~ obéir.

Conclusion: L'art d'ohéir doit précéder l 'art de C0ll11nan-der. N., il1st.

OR SA T, vins du Valais, vins de soleil et de santé.

- 345-

SERVICE MËDICQ-PÉDAGOGIQUE DU VALAIS

he rôle de l'expression à l'école « La création est une nlaTehe en avant, la réflexion un retour

en arrière. Or la création est le propre de l'enfant. » i( L'habitude de respecter scrurpuleusem.ent la vérité, est un

achenlinenlent vers la sincérité du sentiment et de la pensée. Mais cette extériorisation doit .être spontanée et ·rien, pas 1nême l'amour du vrai, n 'autorise le maître à violenter le moi intim.e de l'enfant.>

Ces deux citations tirées d 'A. Ferrière, nous permettent de mettre en hunière deux points essentiels de la pédagogie moderne. Tout d'abord pour ce qui appartient en propre à l'enfant: l'ac­tion; ,puis l'attitude du maître en face de cette action: recon­naître l'enfant dans sa personnalité et dans les diverses formes de son activité, différentes de celles de l'adulte. (Certains trou­vent à ce rôle du maître trop de passivité. Cette connaissance de l'enfant n'est qu'une base, il ne s'agit pas simple1nent de laisser faire l'enfant, mais bien d'intervenir dans son activité pour la di­riger, l'étendre ou la limiter. l'organiser, la structurer, la complé­ter, l'intégrer à un tout.) J aInais nlaître n'aura été plus actif que s'il prend conscience de cet aspect de sa tiche. Nous ne dou­tons pas que peu à peu les principes de l 'école active ne ne péné­treront à l'école primaire. On a fait effort, luais pas assez en­core, pour adapter ]e progralnnle, les manuels scolaires, au ni­veau de développell1ent et aux intérêts propres à l'enfant. Cer­taines tentatives ont été faites .pour ranlener l'enseignement à quelque chose de plus concret, de plus vivant -- nous pensons à l'importance qu'a prise l'observation directe dans les leçons de choses :par exemple, aux leçons de géographie et d'histoire loca­le sur le terrain - mais ces efforts restent Ji.mités, isolés et frag­mentaires .

C'est ce qui nous a engagé à aborder un des aspects de la pédagogie de l'école active qui a été fort souvent né.gligé; nous entrons dans le domaine de l'expression sous ses dIverses for­mes. On fait écrire à l'enfant, il rédige, il dessine, chante, nlais apprend-il à s'exprinler ? Il y a des fonnes navrantes de mutité : le verbalisme et le psyttacisme sont parmi les .plus gênantes. Les individus atteints de ce rl1al n'ont plus guère l'occasion au cours de la vie de se débarrasser de leur infirmité.

Avant d'envisager le problème de l'expression, au point de vue scolaire seuJement, nous allons essayer d'esquisser briève­filent, les fonctions du langage et de l'expression en général. Chez l'enfant en bas âge, le langage est inti.mément lié à l'action; tantôt c'est l'action qui suscite le commentaire, tantôt c'est le langage qui sert d'e:x:dtant à l'action, parfois même il va jusqu'à

Page 7: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

- 346-

s~pplal~~er l'~cti~n. Le .langa~e preI~d alors une valeur 11lagiqLle, plolongeal~t 1 actIOn dans la fabulatIOn . A ce llionlent-là l'enfant parle, ges~lcule cO~lstalllment, seul ou en présènce d'interlocu­teurs. Mals ceUX-Cl ne senlblent pas avoir place dans ses dis­cours .. Ils sont là ~u nlên"le titre que choses et bêtes. Il serait donc faux, quand il s'agit ·du .petit enfant, de dire que le lanO'ao'e est u~ nloyen de cOnlnlUl1ication par l'expression de la pe~lsée av~c 1. entourage. Peut-être y a-t-il déjà un certain appel d'ordre affectIf aux personnes présentes dans cette manière de faire cons­t~te~' aux autres et à soi-nlême ces actes, luais dans l'ensemble, 1 e.l:f,ant, p~r 1 exp]'essio~~ , ne ~)olll'suit encore, au cours des prc­mI~les ,annees.' aucun fln socIale. Cet aperçu par trop sOlnmaire et forceInent Incolllplet nous amène à J'âge scolaire qui intéresse davantage les pédagogues .

Ver~ 7 ar~s les fonctions sociales du langage prennent une place preponderante. L'enfant parle alors dans le hut ·d 'un échan­ge . ,avec ses interlocuteurs. Il exprÎlne des ordres, des désirs des !~nel~es, d;s lnenaces .. Il po.se d;s ql~estions et répond aüx ques­tIons posees. Son 1UOl socIal s expnmera d'abord surtout dans d,es .. or~r~s, dans de, ?ourts di~logues au n"loment du jeu; il ne . s agIt gllere encore d echanges nItellectuels ou , si la conversation p~'e~l.~1 ce ~hemil1-là , n.ous assistons alors Sil11'plement à des chocs cl ~fbrnlatIO~ls contl'all'es. Le langage paraît donc êtTe sou-111IS encore a ce lllonlent-là à l'action. Le jeu, le dessin, le chant s~nt,. plus que Je langage, des moyens d'expression pour l'enfant. AmSl lorsque nous voulons rechercher la rpersonnalité de l en­f,~nt, c est, bien plutôt sur les places de jeu ou sur le chen1În de 1 e~ole, qu en classe, que nous aurons la possibilité de la décou­vnr.

Dans ce domaine de l'expression, de la personnalité l'école réduit ~enfant à la passivité; eUe va donc contre natu;e et se trouve etre un obstacle au développement d'un facteur vital Îtlll­l~?rtant .. Le but de . l'école est ailleurs, nous répond-on: c'est ~ l~ls;ruchon. Une fOlS de plus nous nous pennettons de lnettre ICI 1 ac.c:nt SUl' le respect. que l'école .doit ù l enfant et à sa per­sonnalIte; ce respect IB"lphque le devon' de la reconnaître et de la . d~veloppel'. L 'éc.ole doit donner en plus de l'instruction élén"len­taIre, la possibilité ,\ l'enfant de s'affirmer, de prendre conscience de ses ressources I?~rsonnelles. Il es~ triste de penser qu'un élève moyen l'estera palslblenlent assoupI sur les bancs de l'école 8 ans {.lur~~1t sans .être obligé de d~re une fois une opinion person­nelle . . L ecole hu r~nd le l~la,:n:aIS service de fournir, à part des connaIss~nces forcel~lent hnlItees, des slogans, des schéInas, le voca~ul~lre. convent~o?nel et ~a~s.e-partout derrière leque.l il se me.t a 1 abn sans desH et 'pOSSIbIlIte aucune de sortir de sa re­traIte . Il ne peut luêllle pas être rendu responsable de cet état de choses, vu qu'il n'a nullement conscience {l'une vie intÉrieure hien ù lui.

- 347-

L'enfant qui apprend à s'exprimer, apprend à se connaître à sa lumière et à celle des autres, il apprend à s'affirmer à dé: f~ndre l~s opinions ~t les sentiments qui lui sont propres,' à pré­c~ser et a serrer toujours de plus ,près sa petite vérité . L'expres­SIOn s~us to~te~ s;s fomnes a donc un rôle important à jouer: elle dOlt serVIr a l enfant de moyen de se décharger de ses élUO­tions, d'extérioriser ses sentiments et ses idées, de les vivre, et par le fait de cette extériorisation lui permettre de prendre cons­cience de leur valeur et de reconnaître ses richesses personnelles. Cette prise ·de conscience de la vie intérieure, se développant, s'en­richissant et s'harmonisant sans cesse au contact du monde ex­térieur, est une base à la confiance en soi et à la vitalité de l'a­dulte à venir. L'école porte une responsabilité dans le développe­ment intellectuel mais aussi personnel de l'enfant, vu que durant tant d'années elle s'empare de lui. Si le n"laître veut maintenant envisager sa mission d'éducateur dans la pleine acception du ter­me, il aura vite fait de voir qu'il n'y a pas forcément opposition entre instruction et éducation. C'est ce que, dans le domaine de l'expression nous aimerions 11l0lürer ici. '

Tout d'abord nous tenons à souligner que des procédés, des essais isolés, en marge du programme, qui sont tentés pour alme­ner les enfants d'une classe à s'exprÎlller spontanèlllellt, sous for­me de récits, de rédactions, de dessins, de pièces 11lÎlllées, d 'expé­riences sur un sujet donné ·donnent rarement les résultats es­comptés. Le maître risque a101's de se décourager, trouvant ces enfants renfernlés, leurs idées pauvres, peu originales et confuses. C'est qu'avant toute autre tentative de ce genre il s'agit de créer dans une classe une atmostphère de base. Avant de s'essayer à J'expression personnelle, l'enfant doit s'entraîner, travailler avec son nlaître et ses calnarades, vivre dans une activité spéciale d 'ob­servation, de coordination et d'expression de faits, d'idées, de sen­timents. Le maître doit manifester l'intérêt qu'il porte à l'effort personnel quel qu'il soit; l'élève doit pouvoir s'essayer sous la conduite de son InaUre, sachant qu'il l'aidera à mener à bonne fin son travail. Heureux:. de l'effort et fier du résultat , il prendra confiance en lui-lmêIue et ses essais seront d'autant plus produc­tifs. Après avoir posé les ] ases de cette coopération, le 111altre doit se fixer à lui-Blême un but précis à atteindre; il y subordon­nera des exercices constants, gradués, nlettant à la disposition de l'enfant les techniques d'expression correspondant à son niveau; sinon, les idées venant, le vocabulaire reste pauvre, l 'orthographe mauvaise, le dessin amorphe et le luaître conlnle l'élève se dé-courageront.

Pour ce qui est de l'esprit d'observation, à chaque 1110ment, pour ainsi dire dans chaque leçon, le maître peut y faire appeL De même les conversations, les entretiens sur les faits observés et vécus peuvent s'intégrer sans autre difficulté dans le pro­gramme journalier.

Page 8: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

- 348-

Il a été constaté aussi que par un choix judicieux de cen­tres d'intérêt correspondant au luilieu et au niveau des é.lèves, OH

peut susciter et encourager leur _activité, et que l'acquisition du vocabulaire se fait par ce n'loyen de luanière plus 111éthodique et homogène. Un autre luoyen peut être utilisé pour meubler l'es­prit de l'enfant, réveiller sa sensibilité, son éluotion artistique: c'est la lecture faite à haute voix. de textes choisis. Ces textes peuvent être ensuite reproduits soit sous fornl.e de dessins, soit en musique, donnant ainsi l'atl11osphère du morceau, soit n'limée; ils peuvent aussi être imités quand il s'agit d'élèves plus âgés , mais cela seulenlent après contrôle : le texte doit être cOluprjs dans son fond , sa form e, ses qualités, ses proeédés artistiq l1 e'i _

Pour des élèves plus jeunes, cette analyse n'est pas indiquée, ils pourront plus facil en'lent saisir et rendre une impression cl'Cll­

sen'lble. L 'enfant nous l 'avons dit doit p ari-il' de faits sentis, vécus pour ses prenl.iers essais d'expression. On a fait de bonn es exp é­riences en proposant aux élèves de saisir sur le vif ces Ltits et de les noter jour après jour sous forme de journal qn ' il s pré­sentent en fin cl semaine au maître. Quand il s'agit d 'enfants qui n e savent pas encore suffism11ment écrire, le luaître se char­ge de noter sous dictée, dans le cahier personnel, un e impression que l' élève veut retenir. D'eUX-Inê111eS les élèves s'amusent -en ­suite à compléter leur text e par des dessins.

A côté de ces éléluents de base qui p eu vent trouver 1eur place dans n 'importe quel progralume - puisqu'avant tout il s'agit de créer une atmosphère - - il reste ù envisager tont un travail nlé­thodique de construction. Celui-ci rlem.ande au Inaître des con­naissances psychologiques plus approfondies quant au dévelop­pement intellec tuel e t effectif de l' enf ant. Il nous est illnpossible a n cours d 'un si bref article de nous étendre là -dessus . Nous nous réservons de revenir dans un prochain exposé sur les dif­fér ents modes d 'expression dont dis.pose l'enfant en âge scolaire.

Certains jalons peuvent cependant être posés dès 11l.ain1-nant· il s'agit pour le ,maître de donner ù l'enfant:

1) l'habitude d'observer avec n'léthode, 2) l'habitude d'ordonner, de cla sser l s ré's nltats de', obser­

vations), 3) l'habitude de n1ettre sur toute chose l'étiquelle-mot, 4:) l'habitude de fonn uler correcteluent et avec ':j illCl'rité des

observations -faites, objecti, es ou subjectives_ Si par ce nl.oyen, on arrive à obtenir de l'enfant qlk ("O e qu'j}

exprin1e -corresponde à ce qu'il sait et ù ce qu'il sent , il nous pa­raît juste de conclure cet exposé d 'aujourd'hui en disant (pte l'ins­truetion, le savoir -acquis grâce à ces habitudes d 'effort j CJye ux et productif seront plus solides et plus fertiles , et d 'après .les exp' ­rienc.:e5. faites, non l110ins étendus si ce n'est en surface, du moins en profondeur que ceux acquis par des luéthodes enlevant à l'enfant toute possibilité d 'agir et de créer selo n sa n:1tl.lre,

M. Roth.

- 349-

Par respect pour les vies qui s'épanouissent L 'enfant joue au soleil, ali'tour du ]Jassin, La s'urface 'miroitante

lui r envo ie .le reflet {ln cie-l et du voisinage_ La ball-o 'capricieusE' sFmt l~

clans l 'eau. Vi.te .r enfant veut la rattraper. Elle se penche sur le ha s­sin, aHonge son bras droit. e·t v.oitson i1mage. Elle n 'atteint vas SOil

Jouet que les l'-emous éloig·nent du borcl. E lle s'avan.ce -plus loin pt SL'

pE·nc.he davantage, inconsciente, insou-ciante clu danger_.. Personne n ',est là pOUl' la retenil' _

Si Ull p;ls ,-ant , ,- i ,- on insti tu.tri'c-e, sa- proIl' e mè1'e \ o,Vait cette 'i­t uat ioll critiqü.'e sans ::;-en inquiéter! S 'ils (lisaient: ~ous avons uue police quoi doit veiller S Ul' la. sécurité des gens et surtout cl e's jeunes!

Scène symbolique. Sur la vaste sur.fa'ee fascinatrice de la. vi e mou­vante, les j'eunes che'rchent partout cruE'l'crue jouet, un objet qui lu :s amuse, unp,laisil' qui les attire,. L eü.'l' s re.garcls a.vi,de-s dirigent d es bra.s dociles -du côté où tant d 'autres enfants et surtout des adultes saisissent l'obj et de leur convoitise. IL 'exemple entraîne. Est-ce ail gendal'lne d'a,bol'-cl clE' le ' rlétourner -eles voie-s Iclang,e'l'euses ?

En 19.21 a eu h eu ;\ Monthey l'assemblée générale de la Sociéiê valaisanne d -éducation qui clv8it inscrit il .1'01'(11'(' du - jou r une ronf é-

Page 9: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

- 350-

rence SUl' la lutte contre l'alcoolisme à l'école. Ni le rapport prélimi­naiTe, ni les 'conl.opléments oraux du .confér,enr.iel' 'Clés·igné n 'a.va.ient manqué de ,foUl'IlÏr am'ple matière rpour une dis'cus6ion .pédagogique. L'occasion ,d'èclaj,rcir des questions pratiquE's a été saisie par un ins­tituteur, d'ailleurs 'fort bien intenüonné, pour demander que la police. fasse observer la loi sur les auberges.

Nous l".e,C'onnaissons certes la néce,ssité d'une bonne législatioll 'ur la matière et l'ul1genie obligation de veüler là s on observation. NIai . nous étio;ns en 'rélmion d'Iédur.ateurs qui avaient été ,convoqués à un congrès péda.gog1q.ue E·t non à un ra'ssemhle'ment de genda.r.mes qUi écoutent des ordres. « Quid leges ,sine moribus?» Nous avons unr.: part hien plus belle 'que ,les gardiens de la tranquillité pnblique.

Su.ppos·ons que, ,dejpuis quelque vingt ans, tout le ,personne1 ensei­gnant valaisan se soit dévoué de tOlite son fume à cette belle tâche de préservation et de mise en garde, non seulement en dénonçant le.:; gros mMaHs des gros abus, ,mais surtout en mettant en relief les ibienfaits de la vie qui s 'panouit dams la sobriété et en habituant les erufants, dans la mesure du possi,ble, à .gTal1'dir 'dans l'abstinence. Pa.rmi l es quelques '65,000 j·eunes qui ont -fréquenté pendant ce tem·p s les classes primaires, un bon nomIbre de ·ceux qui SE' sont fourvoyés dans ·le fourré des ha'bitudes aJ.cooliques et ·se sont enlisés dans le terrain mouvant ·des abus auraient persévéré sur le chemin d e sa sobriété.

J oignons à ces enfants de moins :cl e quinze ans la ·nomlbreu.' e clientèle des écoles se,condaires, irudustriellE's, professionnelles, COlll­'pl,émEù1taÏ.res, rugri'coles, ménrugères, con'1meroC'Ïales et norlmales et des collèges où l'édueation antia.Jcoofique n'est ni moins nécessail',e ni moins obligatoire.

SuppoSition bien utopique, direz-vous. Pour,quoi utopique? P arc·e que irréaHsable? ,La Finlande, par exemple, l'a réalisée, et bi€·n de s commli'neos en Suisse sont aussi dans c-et heureux cas.

Ou bien, est-c'e que cette acUon est superflue? A l'assemblée d e Monthey, l e re.présentant du Gouvernement dit rondE'ment: « l 'le>

La seuZe 111 achine 1 vraiment portable

Fr. 170.-Autres modèles

depuis Fr. 285.-

Agence p. le Valais:

OFFICE MODERNE E. ()livier SION

Tél. 21733

- 351-

s ieurs, on boit trap cheZ' nous ». Tout homme sinc' 1'-e ,constate le mal. VOllS le constatez peut-être ·mieux ,que nous. Tenez quelques faits:

Un enfant de quatorze ans ,qui emporte son litre de vin l'ou,go en excursion s'c01aire; quelques gamins dE' l'noins ,de quinze ans qui .font un pari à qui boirait le pl,us de ,petits verres ,d'e·au-'de-vi·e·; uno clemi­douzaine d 'éC'oliers de 11 et de 12 ans qui ~ 'eulent fêter leur réussite' à un examen par des rasades; l es rangée,s ,de bicyclettes de jeunf'~'

gens le dimanche alprès-'l11idi devant les' auberges; c1e·s enfants hébé­tés tes soi.rs de journées ,de travail sous l'effet de la Ifatigue et de la ('haleur et de la piquette, vél·itable tord-boyau pOli'r ]('·s organismes grandissants; etc. ·etc. La mOI])ili. aüon actue']]e montre quo l'attitude des .ieune ~, ·clans l'u sa'ge des bois ons enivnmtc, la i .. sr aneore ben ll ­

coup il. désirer.

Il ,,'t ·elai l' que l'enfant qui grandit dans ces c'onditions est fat.alen ment poussée sur la voie périlleuse, il moin. qu'une prophylaxie vigi­lante et énergique no le cuira sse coutre les .. éc1uctions fréquentes. Ali' tl'a\ ail, en fêt e, en santé commc clans la .mala·clie, Oll lïnviLc, 011

le pres 'e, on le for·ce parfois de boire.

H . .J. Si[j/'ist) conseille/' mz:t Etats (Lucerne)) tU!J!Jotte ceci .' Je me souviens de l'impression pJ'olonde produite d(ms une con­férence d)instituteurs quand un inspecteur scoluire très considé­ré ci' connrtissrwt bien notre !)euple) déclore que les deLl:t tiets des écoliers de sa circonscription étaient insuttismnment dOLlés, ('[ cause de Frtlcoolisme de leurs parents. (Annua ire de rTnstnlction publique en S'uisse; Xl'ITe (l11llée, 1927) p. 181).

Une enquête dans un tIe nos; villages cl'·à peine 300 habitanls CI r c­levé IE'S faits suivants: 1/5 rle,_' éle·cteur .. nettcment alcooliques, ain ­si qne trois femmes; 3/10 d'aut.ns électeur·s l)lus 011 moins alcooli­ques; l c~ cnfants sont habitué. au vin dè .. le has ù,ge. Pour ces jeu­nes, la sobriété devient presque de l'héroïsme.

Nous nou. gal'don,' ·de g<nél'alisel" nou s voulons fairc réfléchi l' pOUl' sti.mli') el' la \olonté d 'a,gir.

Et ne craignons pas la résistance des parents. Tou,' les gens rai­sonnables .. ent 'rlt qu'un C'llSE·j gnement antialcooUquo donné avec tact et bonté e' j un bienfait dont ils ont. été ·malhcureu 'eme11j souvent sevrés. 'Des buveurs ·e'ux-ll'l·ême .. nous savent gl\é 'de m'ettl'e l eurs en­fant s en garde contre le mal clont Hs souffrent.. Il y ad'aille·urs un ~ loi supérieul'e qui nous .demande 10 ca.s èC'fLéant d 'obéir phi.·tôt. à DiE'lI qu'aux hommes.

Et si quelque maître des cours complémentaires faisait l'obj c­tion: Tel ou tel sera dans Ile cas ·d'aner se soùler eX'pr'ès, nous lui dirions: ·cela est fort possible. INous connaissons de·s C'as ànalogues. Les intéressés en ont été 'pOUl' la casse. Une leçon a,ntialcoolique, com­me une vac-cination. prut amE'ner urie c·rise, une cris sn lutair e. LL~

Page 10: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

- S'52 -

cas de ces réfractaires du moment nous semb.le · moins grave que ce,lui des apathiques à la 'Peau ·cornée.

Nous revenons au 'point de 'départ: L'éducation abstinente est une grâce pour tous nos élèves. Pour beaucoup, c'est une sauvegarde né­cessaire.

Notre devoir le plus élémE'l1tajre, comme ,celui des ,pères et Hlères, ç.'·est de protéger les enfants contre les .gros risques habituels au nom­bre desquels il faut ranger inconstesta;blement l 'alcoolisme.

Abandonner la jeunesse au courant des' habitudes, c'est abdiquer Dotre fonction déléguée de protecteurs d·es jeunes qui sont d·es faibles . C'est assister, les bras croisés, à la situation tra,gique de l'enfant qui , penché sur le bor'd du bassin, r isqu e de s'y précipiter. L es 22,000 ' en­fants des écoles primaires, les milliers d'adolescents des cours com­p1émentaires et les cfUelque 2000 des autres écoIE'S, toute la généra­tion qui s'é}:)anouit a le ,droit d'être préservée, et .cl e l'être par le ,~

ayants-C'harge de ,l'éducation à tou s les degrés.

Une j'Bunesse saine et forte dans la chasteté et l'.abstinence est la premièl'El étape d'up peuple sobre et vigoureux.

Par respect pOUl' les vies qui s 'épanoui ssent, l ous de\ ons nou vouer à t'eUe mission de justice et de charité qllÎ rée·lame des ·concouI', cHTers :

la main t.endre et délicate des éducatrices,

le bras Ifort et 'énE'l'gique des instituteurs et des profes­·58'U'r,s.

la parole autor isée et entraînante des 'pl'ètres,

la colla;boration et l'aid'O sUl'·natu'relle des ordres ensei­gnants.

:Là où cette action prés·ervatrice et salvatrice a ,porté des fruit3 au centuple, ,beauC'oUJp de membres du COl~pS éducatiJ .ont renforcé le g.e,ste tutélaÜE' qu'a dicté le respect des jeunes vies pal' le .dynamisme de l'abstinenc·e inspirée par l'amour de 'l'f'nfance.

C. G.

r. S. - Nous avons entendu récemment l e. R. P. Paul-Marie­exposer le .prDjet de statuts de l 'association pour asile et préventoriu~ll anti-alc'oolique valaiSans. C,est avec une émotion joyeü'Se à peine con­tenue ,qu'il a entrevu le jour où il ,lui sera ,possible ,de sécher bie'n '<les larmes de mères et de l'amener le bonheur dans des tfoyers désol.és. Oeuvre bien ,digne du Sa.uveur qui est venu ,rele\"er les cœurs brÎlSés.

Notre mission de préservation est-elle moins belle? Non seulement recornstruire des fOYel's, 'mais 'pré/parer de longue main les ,pierres vi­vMlies >de la !petite ,cité dQllnestÎ'que qü'i seront imper,méa;hles à l'iIllül­tràtion du ,lai,sse.r aIler alcoolique, le dis'801va;nt le plus, act1f et le plus i,H!silClieux des rfami,Ues dans n.os .régions ·ûhrétioennes.

Il'

I!

- 353-

L' éta t actuel des quelque 30000 Jami,lles valaLsannes a été n ette­ment influencé rpar l'atti,tude des éduC'ateurs et des ,éducatrices de tout degl'é vis-à-vis de la :préservation anti-alcoolique.

Première semaine

Centre d'intérêt: LE FORGERON l ndicatiol1 \' On invitera les enfants à aller à la forge pour

obser ver et se documenter. I. RECITATION

La chanson du forgeron

Pour le roc et pOUl' la. g.laive, Bat sans trêve

Mon marteau retentissant; n S"abais'se, il se relève: Mon bl'a·s qui monie et dE's.cencl

Cad(:mce mon rêve Sur le fer éblouissant...

" . .com'me une aurore, le ,f.e.u Monte en fais,ceau jaune et bl eu . Gare ! ·Ce ·n'·est pas un jeu;

Il faut que l'œil guette Si, dans ses fauves élans,

La flamme est bien nette;

Page 11: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

La braise EL des éclair' blancs 'Tirons pal' souflflE's plus lents;

Que aa. main s'wpprête,

354 -

LaL'csol1s r eposer le d'eu, Et frappons sur l'acier hreu

Philéas Lebesque.

Les forgerons

Hardi! Tra, aiHons de la forge, Frappez I.e If.er a tour de bra·s ; Chantez, chantez à pleine gorge, Vos marteaux n e YOUS pèsent pa '. Près de la fournfl ise 811umée, Ga.is forgerons , noirs le fumé e, Fàrgcz du fer pour nos soldat!:; .

.Puis ur l'enclume pacifique, Forgerons, vous nous forgerez La. fF\.ux , la bonne faux rust iqu e Qui c·ouche les épis doré .. . Vons forgerez le . oc qui bl'ill e, La ]1 erSe a iguë et -la fa u cUle ... Et: puis, ,ous ,ou ' repos l' ez !

O. Aubert.

II. VOCABULAIRE

.sujet développé. - Le torycron. - NOMS: la forge , le foyer, Je soufflet -le fer , l enclume le marteau, les t enailles, les étincelles, l'étau, ]a liIne, l'artisan, l'apprenti, le maréchal , le charbon, la trempe, le ferrage du cheval, le cerclage d 'nne rOlH:" les travails, le InoteUl' , la poulie, la IneuJe élneri, un J'el' :'\ cheval. la fraiseuse, la poinçonneuse, la tronçonneuse ; la tuyèr(' .

Qualités: la forge sombre un énorme sOllfflct, l' encl ume sonore, Je marteau lourd , pesant· les étincelles éblouissanks.

A.ctions : le forgeron frappe, Jnartèl e le fer ; Je sou ffl et !'CHi­

fle ; l' enclume résonne: les l~tjnce]les jaillis ent; le fcr rougit, s a­p1atit.

III. ORTHOGRAPHE

Prépara Lion : S en référer au 11111néro du 15 oclohre .

Chris tin le forgeron

Le soleil dit i1 peine son premier bonjour aux fl urs du ro­sier blanc que Christin le forgeron frappe cléjù sur son enclume.

Christin est un grand diable qui, les bras nus e t le con [lU

vent, un tablier de cuir luisant l'enveloppant de la tête allx . pieds, toujours tape et toujours chante. Fanny CIal'.

La c'hanson du marteau

Les deux Inarteaux s'abattent l'un près de l'autre sans ja­il11ais se heurter, tantôt vite, tantôt lentelnent, tantôt fort, tan tôt doucCinlent. De tenlps ep. temps, le ofrgeron laisse retOluber son outil à côté du fer rouge, sur J'enclume, C0111lne pour lUal'ql1er la ll1eSlue. Et cela fait l~ne suite de bruits de plus en plus fai-hIes , car Je Inarteau r ehonclit plusieurs fois... Sequin.

~ 355-

Le forgeron

Entre Chalifour e t le dur Inétal, il senlblait qu'un pacte eût été conclu, donnant à l'homme toute domination sur la lnatière. On pouvait croire que des sénnenls avaient été échangés. Je le revois activant d'un air pensif le soufflet secoué de sanglots, et surveillant le métal dont l'incandescence était comme transpa­rente. Je le revois à l'enclume: le marteau, 11laIlÎé avec force et délicatesse, obéissant COlllnle un dénlon soumis. Je le revois de­vant la 111achine à percer, lançant le grand volant selon les exi­pences mesurées d'un rite. Je le revois surtout, devant la ver-o f' ri ère fumeuse et inondée de clarté blêlne, considérant avec un Hl:

sourire barbu de blanc la pièce de lnétal d01nptée, chargée d'un destin, . et qui par,aissait sa créature. G. Duhamel.

Le forgeron au travail

1. La forge flambait avec des fusées d'étiIicelles... Goujet debout, surveillant une barre de fer qui chauffait, attendait, les pinces à la l11.ain. La grande clarté l'éclairait violelument sans une Olubre. Sa chelnise roulée aux luanches, ouvertes au col , découvrait ses bras nus, sa poitrine nue, et la tête un peu basse entre ses grosses épaules bossuées de lnuscles, la face attentive, avec ses yeux pâles fixés sur la fla:mme, sans un clignotenlent, il selnblait un colosse au repos, tranquille dans sa force.

2. Quand la barre fut blanche, il la saisit avec les pinces et la coupa au marteau sur une enclume, par bouts réguliers conl­me s'il avait abattu des bouts de verre, à légers coups. Puis il remit les morceaux au feu, où il les reprit un à un pour les façon­ner. Il fo r geait des rivets à six pans. Il posait les bouts dans une clouière, écrasait le fer qui formait la tête,· aplatissait les six pans, jetait les rivets tern1Înés, rOll ges encore, dont la tache vive s'éteignait sur le sol noir. Emile Zola .

Petit forgeron

Jeune apprenti, allume le feu; prépare le marteau et l 'en­clume et plonge la barre de fer dans le brasier; mets en mou­vement Je lourd soufflet. Vois, la barre rougit peu à peu, la voilà lumineuse et presque transparente ... pose-la .sur l'enclun1.e et forge le soc de la charrue. il1me Colomb.

Le maréchal ferrant

Deux chevaux étaient attachés aux anneaux de fer de b maréchalerie. L'un attendait son tour. Le maréchal et l'apprenti s'occupaient de l'autre; l'apprenti, plié en deux, tenait l'un des pieds de derrière entre ses deux mains, fortement jointes. Le ma­réchal, avec son boutoir, enlevait de gros morceaux de corne.

J.' Girardin.

Page 12: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

- 356-

L'apprenti forgeron

La Rise s'acco utuma peu à peu à m.anier de lourds outils, d'abord avec Inaladresse et gaucherie, puis avec une vigueur et une précision croissantes. Ses nlains d'écolier, jadis tachées d'encre, furent sOlunises à de rudes épreuves, avant de devenir, à la longue, coriaces et rêches COlnme des râpes. Il se frappait sur les doigts, les pinçait, les brûlait et, de rage, lançait l'outil au Inlll'.

- C'est le métier qui entre, disait le patron sans S'émOllyoir, entre deux boufftes.

Mais l'apprenti ne se décourageait pas. Il étai l inlpatient et tenace. Il revenait à la charge.

Il s'habiüw aussi à la pluie d'étincelles, qui le faisait r eculer au début, aux brusques retours de flamnle du foyer incandes­cent, au contact du fer chaud, qu'il se reprenait vingt fois ù sai­sir, avec l'hé 'itation craintive de Raton tirant les marrons du feu, ù l'ocleur de 1<1 corne brûlée qui lui donnait des nauséps, ;\ la fllnlée ùcre qui le faisait éternuer. 1\. M (lrJnin.

Exercices d'application: S'en référer an nmnéro du 15 octobre.

IV. COMPOSITION' FRANÇAISE

La phrase - ' Le paragraphe - La rédaction

1) Une ,'isite ù la forge. 2) Portrait physique du forgeron. 3) Le Illaréchal ferre un ,mulet. 4) Le cerclage d 'une roue de char. 5) Imitation d'une dictée. 6) COlnposition libre. 7) C'est en forgeant qu'on devient forgeron.

S Am H i\1 NIU s PA Violons Mandolines Guitares

RADIOS ET DISCOPHONES

Magasin de musique H. Hallenbarter, Sion W4. 4$ WUli$i;;@l4; ;z 4i

- 357-

Deuxième semaine

Centre d'intérêt: MÉTIERS ET ARTISANS DU VILLAGE

Ces leçons, C0I11nle les précédentes d'ailleurs, doivent être basées ' sur l'observation directe.

1. RECITATION

L'atelier du menuisier

Sur l'étobli, hranches mi-jointes , La pince! A côté, goguenard, Le D1.Clrtem.z, - tête de c.anard, -Ricanant sur un sac de pointes.

Au long du Jl1Clillet lisse et net, Le vilebrequin sans sa Inèche Ajoute un cinq baroque et rêche An valet qui fait un grand sept.

Ici sont groupés , sans façon Tous les ciseuux jusqu'an bec d'âne }' Une serpe luit, toute crâne, Entre l'alène et le poinçon.

1

A nloitié droites, les tenailles Braquen t leur bâillelllent sournois. Sur des ferrures de vieux bois En pente contre les nl1uail1es.

Plus loin, ce Inartelet nabot} Le diamant} coupeur de vitre' Un fouillis de clans près d ' un litre, Un bout de chandelle au gOlllot !

La tarière} ce grand T En forme d 'ancre de navire, Qui mange le bois, tourne et vire Dans les nœuds de sa dureté!

Trouvant la In-inute choisie, Un chat furtif et papelard Vient manger la couenne de lard Sous les dents nlême de la scie. NIclLZ l'ice Rollilwt.

Page 13: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

Les métiers

Sans le boulanger, qui ferait la ll11Îche ? Sans le bûcheron, roi de la forêt, Sans poutres, comment est-ce qu'on ferait La maison du pauvre et celle du riche? ... Même notre chien n'aurait pas sa niche!

Où dornlirais-tu, dis, sans le Dlaçon ? C'est si bon d'avoir sa chaude maison Où l'on est à table ensemble en famille! Qui cuirait la soupe au feu qui pétille, Sans le charbonnier qui fit le charbon?

Sans le tisserand, qui ferait la toile? Et, sans le tailleur, qui coudrait l'habit? Il ne fait pas chaud à la belle étoile! Irions-nous tout nus le jour et la nuit,

, Et l'hiver surtout, quand le nez bleuit ?

\ AiInez ,les 111étiers, le Illien, - et les vôtres! On voit bien des sots, pas un sot métier; Et toute la terre est comme un chantier Où chaque nlétier sert à tous les autres, Et tout travailleur sert le monde entier! J. AicClrd.

~\

IL VOCABULAIRE

Chacun a son métier, son travail, sa ,profession, son état, compliqué ou facile, mais toujours utile, qu'il doit exercer, ac­complir de son nlieux, cOl1sciencieuselnent. Cherchons autour de nous des artisans: menuisier, maçon, serrurier, etc., avec leurs ouvriers, leurs apprentis; des commerçants: boucher, nlercier, épicier, etc., avec leurs conlmis, leurs einployés; des fonctionnai­l'es: receveur, percepteur, gendarmes, etc.; des professions libé­ra,les : notaire, 111édecin, architecte, etc.

Chaque travailleur, m,anuel ou intellectuel, a ses outils,., Cherchons le matériel de quelques professions. Pour le maçon: la truelle, le mètre, l'équerre, le fil à plonlb, l'échelle, etc.; pour la couturière: la machine à coudre, le dé, les ciseaux, l'aiguille, etc. Il faut à chacun des l11.atériaux, de la 111atière prenlière : pierre, plâtre, chau. ', etc., pour le luaçon; étoffes diverses, fil, rubans, etc., pour la couturière. Ils fournissent leur travail à une clien­tèle. Pourvu qu'il n'y ait pas de chôlnage ou de nlorte-saison.

NOMS. - Un état, lin métier, une profession, une carrière, une occupation, un gagne-pain, une besogne, une tâche. La cor-

- 359-

poration, le Sj ndicat, l'apprenti, le coinpagnon, 1 ouvrier, le pa­tron, le contrem,aître. Le chôlnage, la grève, un conflit ouvrier, un arbitrage. L 'habileté, la vocation, l'orientation. UQl manœuvre, un ouvrier spécialisé, la n'lain-d'œuvre, le personnel. La clientèle, un débouché, le 111arché du travail. Le salaire, la paye, les gages, les appointen'lents, les émohunents, le traitement, les honoraires, la solde, une indeu1nité. Un salarié.

ADJECTIFS. - Une tàche rude, fatigante, l11achinale, inté­ressante, Un lnétier lucratif. Une profession 111anuelle, intellec­tuelle, libérale cOlnmerciale industrielle. Un emnloi actif, séden­taire.

'\ EHBES. Avoir des dispositions, s'Ol·j enler, · apprendre, s'exercer, s'initier, se perfectionner" connaître son nlétier solli­citer, se présenter, s'eIl1baucher, se louer, enlbrasser une carrière occuper une place, chôlner, être remercié licencié, perdre son eUlploi. Etre appointé, rétribué.

Exercices. - Citez quelques actions faites par un maçon, lin architecte, un électricien, un peintre, etc.

Appliquez à différentes catégories de travailleLtrs les' nlOts qui désignent le salaire, salaire d 'un ouvrier, honoraires d'lm mé­decin , traitement d'un fonctionnaire, gages d ' un domestiqu e, etc.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation S en référer au numéro du 15 octohn:,

Chez le cordonnier

Le cordonnier l"l:lCCOllllllode une chaussure. A petits coups de nlarteau, il enfonce des clous dans le cuir. Puis il se Inet à gratter la senlelle neuve avec un nl0rceau de verre.

Son humble échoppe est basse et somhre. Pourtant il chante en travaillant.

Le chantier des charpentiers

Les Illaillets cognaient sur les valets: les scies brillante ' étaient gaies et chantaient en Illordant le sapÏl~· à grands coups de nlarteau, les longues pointes s'enfonçaient dans les chevrons, vibrantes, avec une note de plus en plus aiguë, cornIlle celle d'une corde que l'on tend. Des varlopes, qui sifflaient en filant sur les planches, jaillissaient de larges copeaux frisés. Cela sentait hon la sciure chaude, la résine, le bois. .Jules Lerollx.

L'installation du rétameur

Pessines choisit un coin, creusa le sol, in.'talla son soufflet

Page 14: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

- 360-

de forge dont il l'ecouvrit de terre le long bec. Il eut tôt fait, à l'aide d'une poignée de copeaux et de charbonnille, d'allumer son feu, de placer sa grande poêle pleine d'étain solide sur la flamlne sifflante et jaune.

Déjà le cercle des Inarmots et des vieux se fonnait. On ap­portait des arrosoirs qui, levés contre le jour, Inontraient des tI'ous de IUInière comme le toit d'une grange, des fourchettes qu'il s'agissait de faire reluire, des casseroles au fond 'de quoi il fal­lait mettre un peu de soleil.

Pessines tirait de sa trousse l'huile de pallne et les acides, farfouillait le feu à l'aide d'une tige de fer, ou remuait l'étain qui se dégelait sous la crasse. Léon Lafage.

Un cordonnier au travail

Sur rétabli était le petit pot de poix, avec le fil et les alènes. Nanche tirait sur le fil. I.l parlait difficilement, ayant la bouche pleine des chevilles de bois, qu 'il prenait l'une après l'autre et enfonçait d'un coup sùr de son marteau à bout arrondi; car il était bon ouvrier. On entendait le petit bruit du marteau SUI· .le cuir. C.-P. Raml..l:.

Chez les artisans

Que de fois, clans 1110n enfance, je suis entré, avec 111,on père, dans l'atelier de bons artisans! Je me revois près de l'établi d'un lnenuisier, sur le sol battu d'un atelier de forgeron ou du maréchal ferrant, à côté de la table d'uh bourrelier perçant de son alène le cuir afin d'y entrecroiser le fil poisseux. Dans 1 an­tre du forgeron, je vois le fer qui rougit au milieu des flanunes attisées par le soufflet en action, j'entends grésiller dans l'eau le métal qu'on refroidit après lui avoir donné sa forme. Chez le bourrelier et le cordonnier, l'odeur du cuir et du ligneus n'est restée familière. G. Lecomte.

L'apprenti menuisier

Golo s'appliquait de bon cœur, et les journées qu'il passait à l'atelier lui semblaient courtes. Elle était très gaie, d'ailleurs, la boutique, avec ses larges baies vitrées par 'où l'on découvrait tout le village ... Lorsque Golo était las de ' regarder le paysage, la vue de l'atelier l'aIllusait à son tour. Des copeaux jaunes frisaient au pied des établis . L'acier des scies pendues au il.11Ur, les rainures des madriers, les nlailles et les fleurs des bois, tout était riant à l'œil, d'une jolie couleur de choses rustiques. Recluse dans une cage d'osier qui figurait une cathédrale, une corneille s'ennuyait au plafond.

Quand le père Hénocque était absent, Golo recevait de petits vi,siteurs : des enfants, qui connaissaient sa douceur et sa patien--

- 361-

ce, venaient, l'école finie, lui deInander la permission de jouer près de lui. Ils voulaient Inanier la varlope, risquaient d'ébrécher les ciseaux, touchaiel1t aux pots à colle forte. Pour les faire tenir tranquilles, l'apprenti consentait à leur 1110ntrer... son diaruant de vitrier. Avec une gravité professionnelle, il le tirait d'un étui de bois, découpait devant eux quelques lalnelles de verre. Et, pour les congédier, il devait leur prOlnettre des jouets ingénieux, des boîtes et des chariots. Pol Neveux.

Exercices d'application: S'en référer au nUllléro du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1) Décrivez l'atelier du nlenuisier de votre village. 2) Le Dlenuisier au travail. 3) Un nlaçon au travail. 4) lInitation d'une dictée . 5) I.l n'y a pas de sot Inétier. 1. Dites-nous quelle profession vous espérez embrasser plus

tard. Justifiez les raisons de votre choix.

Consei ls . - Le choix qu'on vous deDlancle doit être person­nel et fait en toute sincérité. Vous n'avez pas été sans faire des projets d'avenir; exposez-les en toute simplicité. N'oubliez pas que votre choix doit se justifier. Il vous faut ~lonc tenir C01l11pte des réalités, et tout d'abord de votre situation de faIlli lIe et de vos aptitudes . Ne pas exagérer les avantages que vous conlptez tirer de la carrière que vous espérez enlbrasser; nl0ntrer plutôt qucl intérêt présente à vos yeux cette fornle d activité . Il faut que ,'ous sachiez que l'amour ,de son Dlétier est l'un des gages les pIns sürs d'une vie sinon hellreus·e, du nl0ins bien ren11)]ie et utile à soi­mênle et ù la société: c'est cela avant tout qui importe.

II. M. Jean et 'M. Pierre sont ouvriers nutçons. Jean ne volt que les joies de son Dlétier et l'autre est toujours de lnanv,,:tise hUDleur. Que disent-ils?

Conseils. - Indiquer sobrcnlent d'abord, l'endroit 011 a licn la conversat,ion. Très probablement sur Je chantier, les deux nla­çons juchés sur l'échafaudage.

C'est Jean qui certainenlent amorce la conversation en se 1110ntrant surpris de l'air renfrogné de son cmnarade. Sur la ré­ponse pleine d'mnertunle de celui-ci, il riposte en affinnant son anlour pour SaD nlétier, et en donnant 'les raisons de sa préféren­ce : travail en p lein air' différence avec le travai l sans horizon du bureau, ou de l'usine. Pierre, avec véhél11ence, montre tous IE'S

Page 15: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

- 36,2 -

désagréments de sa profession: séjollr .sous la pluie , sous le so­Jeil' travail exténuant dan O'ereux parfOls, TlLonotone. Jean recon-, ' M., . naît qu'il existe, il est vrai, quelques InCO~Ve~Ients , que1ques-uns même assez sérieux, llLais malgré tout Il al!llle contenLpler les murs qui s'élèvent, la nlaison qui prend !?rnle et qui ser~ pOl~r beaucoup son œuvre. Et puis, tous les luehers ont leurs desagre­ments; il faut en prendre son parti , et il engage son canlarade à laisser de côté sa lnauvaise hunleur.

li/atelier et l'usine Observons. - (Etude directe d 'un atelier; à défaut, gravures).

Il y a, dans le pays, un charron (un fOl·.geron, ,un m.enuisi;r, etc) Nous les connaissons tous. Nous connaIssons egaleluent l endroIt où il travaille. On y voit une forge , des outils de toutes dhlle~L­sions, du bois, des 1uorceaux de fer , des roues, etc. Cet endroIt . c'est un atelier. Que fait le charron dans son atelier? Il construit ou r épare des chars, des voitures, des charrues, etc.

L'atelier n 'est pas grand; parfois le charron y travaille seul; le plus souvent il y a un ou deux aides.

Connaissez-vous d'autres ateliers dans le village ou le bourg? On peut y voir l'ate1ier du llLenuisier, celui du scieur, du 1uécani­cien, etc. (Faire trouver les caractères COlnmuns : locaux réduits , petit nombre de travailleurs, production faible, l essentiel de ]a tâche consistant surtou t en r éparations.)

Mais il y a dans certains pays de très grands ateliers, aussi étendus qu'un village parfois, où travaillent des centaines ou lllê­n'le des Inilliers de personnes où il y a beaucoup de machines. On les appelle des usines. Relnarquons la grandeur des bùtiulents, le ·nOlllbre et la hauteur des cheminées, les fun'lées qui s'élè, ent dans l'air, les wagons chargés de matériaux ou de charbon.

Le travail èL ['ate li er et à ['"usine. - Dans les ateliers ou les usines, on fabrique toute.:.i sortes de choses: des outils, des n'leu­bles, <les étoUes, des vêtements, dLl papier, du verre, du fer, etc. tout ce qui sert c'l nous hal iller, Ù nous loger, à nous transporter à travailler.

Les honlmes et les fem.lllleS qui travaillent dans les usines sont les ouvrier s et les ouvrières. Leur tâche est pénible, dure, souvent dangereuse (accidents du travail). Mais dans une luêlue usine tous les ' ouvriers ne font pas la lnêlne tâch e. Dans une usine qui fabrique des tables de classe, par ~:en1'ple; les uns d~­coupen t le hais, les autres assemblent les pleces, d autres enflll polissent, passen t la cire ou le vernis. On travaille ainsi beau­coup plus rapidement.

I JOUS VO} ons donc que, COnll1le le cultivateur, l'ouvrier es t très utile, indispensahle. Si le prenlier nous fournit n tr nourri-

- 363-

ture, l'autre nous habille, nous abrite, crée tous les objets dont nous nous servons. ,

Résumons. - Dans les usines et les ateliers qui sont très grands, les ouvriers fabriquent où réparent tous les objets qui nous sont nécessaires, nos vêtenLents, nos luenbles, nos outils, -etc. D'autres construisent nos 1naisons, les voitures ·ou les trains.

Questions . - Y a -t-il des ateliers dans le pays? Citez ceux que vous connaissez. Y a-t-il une usine dans le voisinage? Que fabrique-t-elle? A-t-elle beaucoup d 'ou vriers? L'avez-, ous visi­tée ? Qu'avez-vous vu ?

SCIENCES NATURELLES

Chez le forgeron Faisons une visite chez le forgeron du village.

L'atelier . - Près de l'entrée, nous voyons d'abord un bâti qui sert à inullobiliser les aninlaux qu'on doit rferrel'. L'atelier est une saDe basse, très peu éclairée, afin que l'ouvrier puisse mieux juger par contraste de l'éclat de son foyer et de la couleur du fer qu'il chauffe.

Le j'Ol'geron et son aicle. - Le ~forgeron est un h0l111Ue ro­buste car le 11létier den'lande de la vigueur. Il est peu vêtu, sans veste ni gilet, parce que son Irude travail et le voisinage du foyer 'l'échauffent. Ses nlanches de che1uise relevées découvrent des 'bras bien lllusclés que l'exercice quotidien a granden1elü déve­loppés. Un tablier de Icuir le 'Protège contre les ~tincelles du fe.r Inartelé. Il est secondé le ,plus souvent par nn aIde ou apprenb, "dans la mênle tenue.

Le foyer et la soufflerie. - Dans le fond de l'a.telier, loin de la hnnière, est ,le foyer. C'est un bàti en briques, réSIstant au fen, laissant 8 la partie supérieure un large creux conique où ?rûle 1.<::' charbon e t au fond duquel arrive le tuyau d 'une souffl ene de'sh­tinée à acti\'er violeu'ln'lel1't 1a flan1.lme dn foyer.

Elle est souvent formée d'un énonne souffl et fi.c'é au pla­fond, que l 'aide 11.'1 an œuvre au llloyen cl Hne corde. On n tilise aussi parfois une sorte de turbine m.oins encOlubrante. Une ma­nivelle Dlontée sur engrenages fait tourner très vite des palettes qui envoient dans le fond du foyer un fort courant d'air.

Le fer, en effet, ne se laisse aplatir au lllarteau qu'à une t~m­pérature très élevée, qu'un foyer ~l faible tirage n e 'peut produll'e.

L 'enclume. L es outils. - Non loin du foyer est 1 enclume. C'est une o'rosse n'lasse de fer fixée sur un billot de bois, effilée aux deux ;xtrélnités, d un côté en forme de cône arrondi de l'au-

Page 16: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

~ 354 -

tre en forme de pyrmnide, sur laquelle on façonnera le fer porté au rouge.

Les principaux outils sont: 1. les 'lllarteaUx"; les uns de tail­le moyenne se 111anœuvrent d'une seule main; d'autres, gros et lourds, appelés masses, se n1.anœuvrant à deux 1nains; 2. les pin­ces, de fOrInes variées, à longues branches, pour saisir le fer in­eandescent.

Regardons le forgeron travailler. - L'apprenti active le feu grâce à la soufflerie. Le forgeron enfouit dans le charbon, à l'endroit le plus chaud, le fer à façonner". Celui-ci est bientôt rou­ge sOInbre, puis rouge vif, enfin blanc incandescent. Alors le for­geron le saisit de sa 1nain gauche avec la pince, le 1naintient sur l'enclu1ne et, de sa main droite année d'un 1narteau, le frappe de coups réguliers et a'ssez lents pour que l'apprenti, avec la Inasse, puisse alterner ses coups avec ceux de son patron. Celui-ci, à coups de 111.arteau bien orientés, donne peu à peu au fer la forme qu'il désire. Tout cela doit se faire vite car le fer refroidi n'est plus Inou et doit être l'échauffé.

Conclusion. - Le travail du fer est facilité par sa malléabi­lité à chaud, 111ais exige de l'ouvrier force, adresse et prompti­tude.

Le fer Matériel . - Objets en fer, fil de fer, tôle, clous, fer-blanc,

fer galvanisé, fer émaillé, fer chrOIné, liIne...

Quelques propriétés du fer. - Expérience 1. - Enlevons à la liule la nlince couche qui recollvre souvent un objet en fer. Nous voyons alors qu'il est de couleur blanchâtre. Si nous polis­sons l'endroit décapé, il devient brillant, d'un éclat particulie·. On reconnait ainsi que le fer est un Inétal.

Expérience II. - Nous savons tous que le fer est lourd, Com­bien de fois est-il plus lourd que J'eau? Pesons un morceau de fer. Nous trouvons x g. Plongeons ce morceau de fer dans un vase exacten1.ent renlpli d'eau, en recueillant l'eau qui déborde et qui a le Inên1.e vohulle que le fer, Pesons cette eau. Nous trou­vons Ull nOInbre de granll11eS qui est environ 7 fois l/2 plus pe­tit que x.

Le fel' pèse 7 fois l/3 plus que l'eau.

E;rpériences III et IV. - Chauffons le bont d'une tige de fer tenue à la main. " Très vite l'autre extrémité sera brùlante tandis Iu'une tige de bois de mêlne dÎlnension se consumera presque en­tière1nent sans que nous sentions la chaleur.

Intercalons un fil de fer dans le circuit d 'une lampe élec-

- 365-

trique. L'éclat de ]a lampe n 'est pas changé. Le fil a très bien t1'ans1nis le courant.

Le fer est bon conducteur de la chaleur et de l'électricité.

Expérience V. - Un clou est dur et s'écrase difficilement sous le marteau. Il raye le b ,ois, le ploulb, le zinc, l'étain, mê1ne le cuivre. Toutefois, il est 'rayé par le verre et l'acier.

Le fer est un Inétal d)une grande dureté.

E:tpérience VI. - Accrochons des poids de plus en plus grands ù un fil de fer. Il sUP'Porte sans se rOInpre des tractions considérables . D'où l'elllploi du fer pour les chaînes, les câbles, les bielles et tiges de piston des n1.oteurs, etc.

Le fel' est un 11létal teriace.

Expérience VII. - Tordons ou plions ù la iluain des fils de fer, des laInes de tôle. Ces objets se déforment facile1uent sails se briser, 1nais ils gardent la fornle qu'on leur a donnée. (Diffé­rence avec l'acier).

Le fer est flexible, non casscmt) non élastique.

Travail du fel'. - 1. ft froid) le fer se travaille avec des ou­tils plus durs que lui. Le ferblantier, le tôlier font des objets de formes variées avec le fer-blanc et la tôle qu 'ils découpent à la cisaille. Le fil de fer fin se tresse et se tisse presque aussi faci­le1nent que la ücelle. Le fer en 'Inasse épaisse se coupe au bu­rin, se scie à la scie à Illétaux, se perce au foret.

2. ft chaud, le travail du fer est encore plus facile. Chauffé, le fer rougit sans fondre, devient mou et le forgeron le travail­le aisé1nent. Si on l'oblige à passer entre deux cylindres d'acier tournant en sens inverse et de plus en plus rapprochés (laminoir), le fer s'écrase et se transforule en Imnes Ininces (.plaques de fer, tôles) .. Le fel' est malléable.

De lllême, on peut l 'é tiTer en fils lllinces en ]e faisant passer par les trous de plus en plus étroits d une filière . Le fil est ductile.

Enfin le fel' se soude ù lui-n1ê171e quand il est près de son point de fusion, ce qu'on obtient avec la flamme très chaude du chaluuleau à hydrogène ou à acétylène alimenté par l'oxygène. (Soudure autogène.)

Oxydation du ter. - A chaud, à froid: ' Voir manuel.

Protection du fer contre la rouille, - Peintures pour le fer, fers étalnés, galvanisés, énlaillés, chromés, fers inoxydables.

Conclusion. - Le fer est de tous les métaux le plus utile et le plus eUlployé à cause de ses re111arquables pi·opriétés et de son prix de revient peu élevé. Gallcmd.

Lü cœUl' mt rarement ce que la bouche exprime. Campistrron.

Page 17: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

- 366-

Sou de Géronde gcole cl("s garçon', ,Noës '5.315 - Ecule mixte, Loye-Grâne 3.50 -

Ecole Jnixte, Enseigne 6.- - Ecole de la Lue.tte, Eusei.gne 9.60 -E·cole enfantine ct :petite's filles, Vétroz 7.- - Ef.ole des filles, 2èm~ degré, Vétroz 15 .50 - Les deux classes de garçons- Vétroz 18.10 - Ecole inf. des .garçons, CoHo:mbey 13.- - Ecole inf. des Ifilles, ICollornbey 2.65 - ClassE's ,des .filles, ,Collombey 4.10 - Ecole ·des ga.rçons, ,Cham.­,péry 11.- - Ecole de,s üne-s, ,Cllampéry 12.- - Ecolc des .garçon ." , Finhaut 4.55 - E-cole·s enfantines, Sion (/7.- - Ecole d es garçolls II, Lens 11.- - Ecole sUlpérieure ·des garçons, Lens 7.36 - E'cole des 1'i 11 es, ["ens 10.- - Er.oles primai'res, Veyra.s 1,0.05 - Ecole des gar­çons, SaUlon 5.50 - IEcole des ,filles, Saillon 5.20 - geole enfantine, Saillon 6,65 - Ecole dE' Trient Z1.- - !Ecole des Igarçons, 'Chcrmi­gnon 6.- - Ecole des filles, üllel'll1ignon 4.- - Ec-ole élémentaire, Salvan 5.70 - Ecole :primaire mixte, .8alvan '5.'50 - Ecoles lLidcle _'­Ville 40.- - Ecole de Vens-Vollè.ges 5.60 - Ecol-e ,mixte, ,Mtex -.- -E·cole deo garçons, Collonges 8.- - Ecole 'des ,filles, ·Collonges 8.85 -Ecole mixte de IMayoux 118.- - Ecole des Igarçons., !Se:mibrancher 12.­- Ecole ·dE'.:; filles, .8em:brancher 18.- - .Ecole .mixte, ühâtelarc1 5.70 - Ecole des garçons, .Les Valettes 15.- - geole mixte·, Les Valette s 6.70 - Ecole de Vercorin 3.- - E,cole interm. Charrat 8.50 - Ec·ole l ixte, Salins 6.50 - Ecole l ,garçons, Ardon 7 .. 25 - Ecole des ,filles ,

ven 4.90 - Ecole l garçons, Isérable's ô.- - Ecoles , Isérabl.es 21.­- Ecole des filles, Vérossaz 5.- - ',Ecole mixte, 11IaI'saz 11.80 -l,Il, III, filles, ,Martigny-Ville 1 '-.- ,Cla se des garçons, Praz-dE,-Fort 5.- - Ecole od e Re" ereulaz 5.25 - E,colo ,primaire, Vers rEoglise, Ful­ly 92.- - Ecole Hlles et. mixte, Bov?Tnier ·8.'50 - Ecolr8 grands gar­çons, Réchy 6:20 - Ecole II g ::trçol1 s , Saxon 7.7'5 - E'col e l garçons, "\ 01'­

nayaz 10.- - E-c'ole mixte, I ssert 10:80 - Ecole .fjlles, Tcogn \ 2.20 -Ecole garçons, Grilmisuat 5.80 - Ecole Ifilles, Grimisuat :- .- - Ecol mixte, Les ·Ma.récotte:s 6.33 - Ecole des garçons, VOllVn' '2.0.- -Ecole de Lourti r, Bagnes 12.- - Bcole 'der Ve'lbier, Bagnes 11.10 -Ecoles ,(le Vionna2.' 10.50 - Ecole II garçon, ', fiVLartigny-Boul'g 10.- -E-cole cl e.· fille s, ,Ylal'ti o'ny-Bourg 15.3.3 - 70me et 2me ,garçons Si err e 5.- - Ecolo · les .fil1es, .8ierre 48.30 - Ecolo cles garçons, Ch amplan 3.-0 - Ecole' tles fille.', ,st-5ifau1'i'co '34.:3'5 - Schulen Ulrichen 6.50 -Kna.hE·n-Obersc·h1..l1e, Gli.· 5.- - Pdmar, chu].e, Gluringen 8.- Kna!lell­schule, Eyholz 4·:80 - E:,naben "chule, Untel'bach 3:50 - C\/jiackhcllsclllll Unterbi.i.ch ;).:2; - P .l'imarschllole Lax 5.- l{,na]}ellschu] c Lalcl en 5.- - ;'iVli:i.clchenschule 'Lalden 7 . .s0 - Gemischte S.chule Bl'igerhR rl 4. - - KllabeJl !' cllldc, Vjsp ·27.5;=) - L\I~ii(lchenschule, Visp 26 .60 -Knahe.nschule, Varen 9.30 - l-;vr~l!(khenschulll , Zel'mat't 17.2::) - 1(na'bell­sr.hule, Biel 8.- - lVrac1c·henschule, Ilv]uncl 12.90 - Gc-mischtc, 'clnl1 en , Oberwalc1 9.50 .

he'olo de conrnercE' cles jeunes fille.', Sicrre 10.- - EGale inrluoS ­'1.rielle. Bagne ' 1-.- - Ré\'. Sœul's institutrices, ChiI pis :20.- - Ecolü

- 367-

des ga1'(;on::; Cllippis 14.- - Institut cle ,la Sainte Famille, Loèche­VilJû 8.- - Institut de ·Ste-Jeanne Anticle, ,NLariigny- Ville 25.- -Collè.go stE,..,~\lIarie, 'Mal'tigny-Ville ZO.- .

Profondément touché' soit du dévouement admirable du corps tmSE,j,gnant soit do ,la générosité ,magnani.me de leurs grands et ,p.etits é;lèves, nous leu!' exprimons notre vive gratitude. POti'!' tous les verse­ment.s au Sou de IGéTonde e'f,f.e·ctués jusqu1à ce jOLll'. l OUS y \oyons leul' re,connaissance env\~rs Dieu des avantages physiqUEIS et intellec­tuels dont. ils jouissent et dont nos oCllers Iproté.gés sont ,plus ou moins privés. Nous demandons au bon Dieu de ,les bénir tou.' de les con­server en bonne santé, d'inonder le1.i'l'.' rumes de bonheur intime et de· gn1,ces de (·hoix.

l IOUS adressons mi merci 110n moins chalE'Ul'eux à tous les 01'­ga.nisateul's et. ol'ganisa.trj·oes de la vente des rubans ainsi .qu'à tous les grands et petits élèves qui ont oHert les insignes à la vente. L I) bon Dieu aura vu toutes leurs peines qui attireront sur eux la clé­mence du Tout-Puissant et 'seront auta·nt de joyaux pour ,leur cou-' 1'0nne éte-rne,ue.

Encore une fois oà tous et Ipour tout un lllerci de cœur.

JOS fa

a

La Dir.ection de l'Institut des Sourds-Muets.

Bibliothèque pour la jeunesse

La "uiilchère, ~, LAUSANNE

Prêts de livres dans toute la Suiase.

Rensei.gnements ~ratuits.

Fabrication des derniers systèmes de tableaux noirs. MeilJeures conditions d'écriture, Exécution soignée de lignage. Réparation de vieux tableaux noirs endom­magés en tous genres. Demandez offres et catalogue.

E z G lm Té 8

Page 18: L'Ecole primaire, 15 mars 1942

Soc. Suisse d'Assurances contre les Accidents et la Responsabilité Civile

Agence Générale p~ur le " alais :

D.ZERMATTEN, SION AVENUE DE LA GARE

Assureur de la Responsabilité Civile

de toutes les Ecoles Primaires du Canton

Renseignements .gratuits p"ur t~utes assurances.

Réper~oire des Bonnes Adresses

fClurllitures

d'école et de bureau Matériel d'ensei~nement Tableaux noirs

KAISER & Cie, S.l, Berne Rue du marché 1~-oll

Faites VOi& achats aux magasins

Louis Tonossi-Zufferey NégociaRt, SIE R RE

Grand choix'Bn conCedions pOUl'

nes8iieurs, enfants, etc. Tissus - Chaussures en tous genres

Epicerie - Mercerie, etc. etc. 1 Timbre d'escompte. - Tél. 5.11.10.

Instituteurs, Institutrices! ~:trer ;{~t;:!e: SC" 1 air e v.us entbClusiasme vc>us-

ftro _mêmes et VO.li élèves! Matériel pour;

&li l'Ecole d'activité - Le calcul - Les tmvaux manuels' - Les COU1'S de cartonnage.

Demandez netre catal.~ue ;ratuit !

WILH. & CO. WINTERTHUR

L'instituteur, ,après le dur labeur de ,la journée sera heureux de

jouir des plaisirs de la famiBe et de se délasser dans des meu­

bles de la

Maison A. GERTSCHEN, Fils. Brigue Représentant: M. OTTO GERTSCBEN - SIERRE.

Essayer les bonnes pâtes SAVERMA ['est les adopter.

L'habillement le plus chic Au prix le plus bas

chez

H. A. RAUCH SIERRE

Bâtiment des PC)stes

1

Exi.. d. vos fournil!ileurs lei Gaféa torréfiés

PELUSSIER & Cie S. A. dont les diverses qualités toujours soigneusement pré­parées peuvent satisfaire tous les goüts.

MAISON de CONFECTION pour Dames et Messieurs

DUCREY FRÈRES MARTIGNY

Banque Suisse d'Epargne et de Crédit Marli*ny - Si erre - Bri~ue

Toutes opérations de banque aux meilleures conditions