L'Ecole primaire, 15 mars 1933

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52me Année No 6 15 Mars 1933 Soeiéfé d W éd u<z ·a· fio. n, L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- Les abonnement ' l . s se reg ent par chèque postal II c 56 SIOn ou à déf ' ce r aut contre remboursement. 1'01lt ce qui concerne la bl". . directement à M L pu lcahon dOit être adressé D'partement Secrétaire au e nstruction pUblique à Sion. Les annonces s t •. A.81 aoclM' on reçues eXJclUlSÎJvement PM' fWjmsè de La Anonyme Suisse de Publicité Sion us8lIlne 4 - Tél,éPhone 2.36 '

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 mars 1933

------,---------------------------------Répertoire des Bonnes Adresses

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52me Année No 6 15 Mars 1933

ORI~l)lJl~

Soeiéfé valai'~v"e d W éd u<z·a·fio. n,

L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

Les abonnement ' l . s se reg ent par chèque postal II c 56 SIOn ou à déf ' ce r aut contre remboursement.

1'01lt ce qui concerne la bl". . directement à M L pu lcahon dOit être adressé

D'partement ~ ?~IS D~LALOYE, Secrétaire au e nstruction pUblique à Sion.

Les annonces s t ~rm •. A.81 aoclM' on reçues eXJclUlSÎJvement PM'

fWjmsè de La Anonyme Suisse de Publicité Sion us8lIlne 4 - Tél,éPhone 2.36 '

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Prévenir yaut mieux que luérir ICe proverbe peut être appliqué tout spécialelnellt aux

lnaladies infectieuses qui pénètrent dans l'organisme par les voies respiratoires, telles l'angine, la grippe, la rougeole, la diphtérie, etc. Or, l'école, connne toutes les agglOlnérations d'individus, devient, en teillps d'épidé­nlie, un puissant agent d'infection et constitue de ce fait un danger, non seuleillent pour le maître et les élèves, Blais aussi pour leurs fanlilles.

Prévenez 'ce danger en prenant des pastilles de

Elles sont inoffensives lnême pour les enfants.

Un de vos collègues nous écrit :

« Vos tablettes de Formitrol lue sont devenues indis­({ pensables dans l'exercice de nla profession d'institu­« teur. A mon avis, il n'est Tien de nleilleur contre les « inflanlmations légères de la gorge. »

Pour Je luaître d'école surtout, un bon remède pré­ventif Icontre les maladies des voies respiratoires est d'une grande utilité. 'Or, il le trouvera dans les pastilles de Formitrol. 'Chaque pastille contient, comme subs­tance active, 0.01 gr. de ,Formaldéhyde, le désinfectant interne par excellence.

Echantillons et littératw'e sur demande par

Dr. A. WiNDER S.A. BERNE

31me Année. No 5. 15 . Mars 1933.

L'éCOLE P ORGANE . DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE u'ÉDUCATION

SO~rL'vJAIRE : Avi.· divers. - L'enseignement moral à l'école. - De La po é!=\ ie à r école. - L' enseign ement p aT la m éthod e des centres d'intérêt. - Langu e matern elle. - A propos de rédaction. -Sciences. - NOS F!i~ .. GES. - ISt.atuts de l'Union du ,P. E. - Né­crologie.

Ab'-'lnnement à l'EcC)le Primaire Le~ ~honnés qui n 'ont pas payé l'abonnenlent pour 1932-33

\;)ùnl ~vls es que les relnboursenlents seront nlis à la po~te à partir du 2,? .111ar~. Il~r l~euvent ~tr~ réglés d 'ici l>à (cOl11pte de chèques II c 06), afin d evIter des fraIs de recouvreI11eIlt.

Rép~nses du n~uveau Manuel d'Arithu1étique

Les ~lell1bres du Personnel enseignant qui ont utilisé le nou­veau livr e sont encore instamnlent priés d 'envoyer les réponses c1 e.s problèmes au Secrétariat du Département de l'Instruation pu­blIque. Dans la 1l1eSUre du possible, il sera tenu 'compte du nombre de réponses reçues pour l 'octroi d 'une petite rénlunération.

Inlp",rtant J eudi 3",' mal''::;, on o l'ga ni ser él à ~Vronth e y, à l'E co le frœ1Jéli'enne,

Avenue de l a Gare, un e clémonst ra tion sur l' emploi du m a tériel frœ­béli en et de l' école active, de 9 h. :à 11 h. et d 14 h . à 1G h.

Les institntrice,s qui désirent y assister s ont priées de s ïnscrü'e avant le ~J mal'S ch e·z ~\tIll e Carraux, institutrice, :Vlon th ey.

Le prix du hiUet de chemin de ter sera remboursé aux pa r tici­~)a II tes.

Conférence de mesdames .les Institutrices et maîtresses de Travaux manuels du District d'Hérens

Elle aura lieu cà Vex , le 30 mars, avec l'ordre du jour suivant: 9.00 ~/Iesse.

9.30 Séance à la l11aison d 'Ecole:

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a) Questions adu1Înistratives. b) Lecture des travaux sur le sujet ulis à l'étude « Revi­

sion du programme des travaux manuels. »

c) Discussion et propositions diverses. 12.30 Dîner en comnlun.

L'Inspecteur.

Sou de Gére>nde Janvier '€Il Février 1933.

Dons parvenus directenlent à l'Institut du Bouveret: Classe élénlentaire II, filles, Isérahles, fI'. 1.50 - Ecole des

filles, Saillon, .fI'. 4'.15 - Ecole de Pinse,c, fI'. 3.50 - Ecole des garçons, Sion, par leur ' directeur, fr. 39.35 - Ecoles d'kogne,­fI'. 7.50 - gcole des filles, Plan de Vollèges, fI'. 5.- - gcole des Granges sur Salvan, fr . 9.-. '

Cours préparatoire à l'Ecole Normale des Institutrices

Comme on peut le 'Voir dans les annonces, l' e'x,amen d'admission au « Cours préparatoire» à l'Ecole normale' des institutric'es fran­çaises au ra. li -u le 31 mars, dès 8 h. ~, au bâtiment de l'Ecole norm'ale des filles à Sion.

Les aspirantes doivent s 'inscrire au ' plus tôt auprès de la Direc-tion de l'Ecole et produire les pièce,s suivantes :

a) L'acte de naissanoe, b) un certificat ,de bonne- conduite, c) le livret sc01a ire, d) un certificat de s'anté d,élivré Ijar le médecin scol.a ire du district. Ce Cours e,st à recommander ,aux ,aspirante,"i ÎJ:l'stitutri-ces. Il les

place clans les meilleures conditions possihles 'pour affronter avec succès les él reuves cl ',admi sion à l'Ecole normale. Il peut èg,alement convenir aux jeunes fille's ,de 14 ·ans dés i1'eu ses uniquement d'une., formation complémentaire.

L'ensei~nement moral à l'éc4!lle Tout ,enseignelllent a pour lui-Iuêllle une vertu nloralisatrÏ'Ce,

d 'abord parce qu'en exerçant ou fortifiant l'esprit, il 'le rend plus apte à se diriger lui-nlênle; ensuite parce qu'en l'éclairant, ou en le fécondant, il fournit ,à la volonté de puissants auxiliaires dans sa lntte contre les passions.

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~ais indépendam,ment 'de cette vertu générale inhérente à l' enseignement, on ' peut dire qu'il n'est pas une science, pas un art, pas un nlétier nlême qui n 'ait quelque rapport plus ou nloins sensible avec la nl0rale, et dont l 'enseignement bien donné , bien compris ne puisse tourner au profit de l'éducation.

No~s n~ vou~ons. pas dÎl~e que dans un enseignenlent quel­conque, Il faIlle faIre Intervemr la morale ù tout prix, ou la rame­ner réguli.èrement. à la fin de ,chaque leçon. Il faut la dégager des leçons qUI la contIennent et non la Jaire entrer dans ,celles qui ne la conlportent pas. Elle perdrait de son efficacité à être ainsi introduite de vive fopce et, comme on dit, tirée par 'les cheveux. En la voyant revenir inévitablenlent COlllme une conclusion obli­gée, au bout de -chaque ex erô-ce, les enfants n'y verraient bien­tôt plus que le signal du départ; ils ne lui prêteraient plus qu'une oreille distra1te, comme on "fait à ,ces orateurs qui s'obstinent à parler après la clôture de la discussion et retardent le nloment im~atiemmer:t at~endu du vote final. Le mieux est donc qu'elle se fasse sentIr sans trop se faire relllarquer , invisible et présente, ou qu'elle entre sans se faire annoncer, Ù son heure et sans bruit; qu 'elle ne se croie pas ,toujours obligée aux longs discours; par­fois une réflexion , une allusion, un mot suffisent, jetés conlnle par hasard dans le courant de la leçon.

'De la poésie à l'école Une m erveilleuse éducatrice, c'est la poésie. Elle dépose dans

les âmes des germes de vertu qu'amollissent et fécondent les lar­nles de l' él;notion et de l'~q.miration; les Ibeaux vers, ceux qni sont reluphs de grandes pensées , de sentiments sublimes , en­trent dans l 'âme jusqu'au fond, ils n 'en sontent plus; et ne croyez pas qu'ils y restent inertes et stériles; ils assainissent l'ân1.e," ils l' ennoblissent , et leur présence active s'y rév'èle à l'occasion par des élans inattendus.

La poésie apparaH trop rarement dans l'enseignement pri­maire, et c 'est une des causes de sa sécheresse e~' du tei're-à-terre auquel il semble condamné. Quelques fables apprises par cœur, quelques m enus nlorceaux, souvent mal choisis, et c'est tout. N'est­ce pas un tort fait au peuple, un véritable don11nage nloral, que cette parcim.onie avec laquelle on ,lui mesure un ,cordial puis ­sant et généreux?

Le peuple ,est sensihle là la poésie; les b eautés de la nature le Itouchent , les grandes infortunes l'émeuvent, les grandes vé­rités le saisissent, le dévouement, l 'héroïsme le transportent.

La poésie, la vraie poésie est une élévation de l'âme; eUe n 'es l pas seulelllen t agl"éable au peuple, elle lui est particulière­nlent bonne et salutaire; il en a d'autant plus besoin , que ses tra-

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vaux étant presque tout lnatériels tendent ù la nlatérialiser lui­m ême; que la lutte pour l'existence 'engendre une :lassitude 'ù la foi ~ nlOl'ale et physique, que le rude frottement de la r éalité dur-cit peu à peu le cœur; qu'à force de peiner et de souffrir, on finit par ne plus voir dans la vie qu'un enselnble de n écessités doulou­reuses et de r éalités triviales. Il faut donc lui préparer une échap ­pée vers les h auteurs, lui donner le goùt et le besoin de ces fuites vers l'idéal, lui lll'énager enfin au milieu des labeurs ces haltes rô­paratrkes et r afr aîohissantes d 'où -l'on r edescend m eilleur et r e­trenlpé. Il faut surtout prendre les devants , occuper l'ânle de l'en­fant , la nllmir de sentiments nobles, qui soient pour l'avenir un préservatif et une garantie de santé morale; jl faut, par ces temps d'abject matérialisnle, de d épravation des nlœurs et de basse littérature, tenir l'esprit des enfants ;.\ une certaine hauteur. là où l'air est pur et vivifiant.

L'el1sei~nement par la Inéthode des Centres d'intérêts

Le 25 février dernier, M. l 'abbé Dévaud, Professeur à l'Uni­ver sité de Fribourg, ancien Directeur de l'Ecole Normale d'Hau­terive, donnait aux institutrices du district de \Malltigny, réunies à Fully, une conférence sur la n1.éthode Decrely qui, en SOlnn1.e, n'est pas autre chose que l'enseigneme nt par les 'centres d 'intérêts.

Cest avec une attention soutenue que Mesdames les institu­trices ont suivÎ cette causerie illustrée de données pratiques et par J'exhibition de travaux d'élèves.

IComment cette nléthode p eut-elle être appliquée dans nos classes? A ce sujet, nous ne pouvons que r éférer nos lecteurs cl ce qui a é té dit sur cette question dans l'Ecole Ptimaire.

La m éthode des 'centres d 'intérêts suppose des connaissances , elle form e un 'complénlent, une r éca-pituhttion d 'un sujet déter­miné, elle . donne une idée générale d 'un sujet.

Nous r ecommandons instaIi1.lnent au Personnel enseignant de tenter un ·essai sur un sujet simple, par exenlple sur « L e lait », en suivant le p'lan donné dans notre organe.

Nous connai.ssons 'quelques lnaîtres qui n 'ont pas craint d 'attaquer le lllor'ceau, (il n 'est pas si dur) , ils se sont déclarés enchantés; leurs élèves senlblent avoir pris goüt à ce genre de travail. Des ,cahiers d"élèves que j'ai eu en mains et qui ont traité « Le lait », fonnaient une vraie petite encyclop écl:e qL 'il 'consulte­ront avec plaisir plus tard.

Nous r épondons ici 'ù une d emande qui nous a ôté adress '2e sur les centres d 'intérêts , par laquelle on nous prie de publier un plan de travail sur le Pain.

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Voici ,ce qui pourrait. être traité dans ce domaine: . 1. Dictée: Histoire du 'Pain.

2. L ecture commentée sur le Pain. 3. COll1position: ILes semailles, la nloisson, le battage du blé.

Une vi si te chez le boulanger. 4. :v10rale : Respectons le pain; il es t difficile à gagner. 5. His,toir e naturelle : Les céréales. 6. Agriculture: les assolem ents, les engrais convenant au blé,

les engrais ver'ts. 7. Géographie éCOnOll1ique : Les pays fournisseurs de blé. In­

dustrie des pâtes alimentaires. 8. Dessin: les différentes fonnes du pain, de pâtisseries , les

outils du boulanger, ebc. 9. Instruction ,civique: Le monopole du blé, priIne de nlouture. 10. Lettres de conllnerce : Offres de fromen t sélectionné. De­

l}landez le prix d une ,charrue. 11. Actes usuels : -Contrat d 'apprentissage (apprenti boulan­

ger). Contrat de location d 'unchaInp (bail à 'loyer). 12. Ecriture : ' ~r[Ol';ceau choisi sur les champs. Affiches r écla-

mes. 13. 'Calcul: a) ICalculer la dépense annuelle de votre fanlille

pour le pain, en admettant une consonlnlation journalière de 200 gr. par personne.

b) La surface d 'un chaInp n écessaire à la fourniture du blé pOlU' votre fan1Îlle , en adlnettant que l'are donne en moyenne 36 kg. de frOluent, sa'chant que 100 kg. de grains donnent 125 kg. de pain ?

14. Enseignement agricole: Ecoles d'agriculture, école poly­technique fédérale, école 111énagère. (Recettes utiles) ..

15. Organisations agriocoles : Société sinlple, société anonynle, Associati·on de sélectionneurs de selnences, Société d 'agriculture, Association agricole du Valais.

16. DocUlnentation : Machines servant là la nloisson, au batta­ge, pétrin 111écanique (dessins à découper et là 'coller).

17. Comptabilité: Prix de revient et prix de vente d 'un kg. de pain. Rendenlent d 'un chanlp.

18. Pub'licité : Réclanle. Coller des textes d 'annonces. En faire composer.

Cette énu111ération peut souffrir des changements. 'Le point imporLant sur lequel nous insistons, c'es t d 'adapter la nléthode à

rüge et au n1Îlieu des élèves: L. D.

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Langu'e maternelle

Cours élémentaire Nos animaux familiers: le chien et le chat.

EXERCICD DE LANGAGE ou leçon de choses.

1re Leçon: Le chien. Avez-vous un chien à la Inaison? Con1ment s'appelle-t-il?

Quelle est sa couleur? Quel est son âge? 'Est-il gros? 'COInn1ent sont ses yeux ? (ses yeux sont brillants, i'ls ont l'air de tout con1-prendre et suivent les l110UVenlents du n1aître). Que fait-il quand celui-ô parle? (il remue la queue, pousse de petits aboielnents COInn1e pour l~i répondre, s'approche de lui, saute contre lui pour le -caresser, cherche à lui lécher les l11ains, la figure). lLe chien est-jJ. obéissant? (il obéit à la voix, au geste, au regard). Com­n1ent est le chien quand son n1aître s'absente? (il est triste, il voudrait l'accompagner). Et quand le 111aÎtre rentre? (il court au­devant de lui, il pousse des ahoien1ents joyeux, il fait de grands

. sauts autour de son maître et lui mordille ses vêLements). Les chiens se ressemhlent-ils tous? (ils diffèrent par la taille, 'la lon­gueur des pattes , du poil). Voyez ces gravures représentant les principales races de chiens. Exan1inons d'abord le chien de garde. Vous êtes allé sans doute dans une villa, dans une fern1e isolée, qu'a fait le chien de garde en vous voyant ? Que voulait-il dire par ses aboiements? Si le n1aÎtreétait absent que ferait-il là l'étran­ger qui voudrait pénétrer dans la n1aison ? Voyez maintenant ce chien de 'berger. Faites son portrait. Con1Inent ce chien ran1ène-t-il les n10utons qui s'écartent du troupeau? (il. court après eux en aboyant, il leur n10rdille les jambes s'ils n 'obéissent pas). Voici un chien de -chasse. Pourquoi baisse-t-il .Ja t'êlte en courant? (il est ù la piste du gibier, il flaire la trace). Que fait-il quand le lièvre es t tué? (il -court le raInasser et le rapporte là son InaHre). Et ce gros chien blanc-roux, CJu 'est-ce que c'est? (C 'est un chien du ,Mont Saint-Bernard, il découvre le voyageur égaré dans .Ja neige). Y a-t-il encore d 'autres races de chiens? (les roquets, les dogues, les chiens-loups, les danois , les épagneuls, les lévriers , les basse.ts et les caniches qui conduisent les aveugles). Avez-vous déjà vu des chiens savants? Il y a des chiens qui font des com.lnissions, qui en connaît? Avez-vous déjà entendu parler de chiens enragés? Qui a trouvé le ren1ède 'contre la rage? .

2me Leçon: Le chat. Avez-vous un chat à la n1aison? Conllnent l'appelez-vous?

Quelle est sa couleur? 'ComInent est sa fourrure? (douce au tou­cher, soyeu'se). Fait-il du bruit en m.archant? Que faH le chat quand on lui passe la main sur le dos? (il remue la queue, il ron-

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ramIe). Vous êtes-vous déjà amusé avec votre petit chat? 'COIn­nlent? (avec un bout de ficelle, un peloto~1 de f!l). Que ~a_it le chat quand il se trouve en présence du chIen? (Il se replIe sur lui-Inême, fait .Je gros dos, ou bien grÏInpe sur un n1UT, ,sur un arbre) . Le --chat s·e laisse-1t-il faire quand on le taquine? (non, il sort ses griffes, il griff.e). Quant il n'est pas en colère, il rentre ses griffes, il fait patte de velours. Qui a vu un ·chat attraper une sou­ris? Que fait-il avant de la croquer? (il s'anluse avec). Le chat nlan o'e-t-il seulement des souris? Quand vous ètes là table, que fait-il? (il saute sur vos genoux, parfois sur la table, il miaule) il réclam·e à nlanger). COm111ent boit-il? (il lape, il boit en tirant avec la langue, comn1e le chien).

VOCABULAIRE A. Le chien

1) Les nOIns. -:- Le chien est un cmÏ1nal. Il a quatre pattes. Il a, dans la gueule) des dents bla,nches -et longues qu'on ~PP,elle des crocs. Son corps est couvert de poils ; son cou est garnI d un col-lier. -

2) Les qualités. - Un chien peut être grand) Inoyen ou petit; ses poils sont courts ou 111ênle l'as ou bien longs.

Le chien est docile et doux. Quelquefois , un chien devient en­ragé.

3) Les actions. - Il chasse; ou bien il garde la I11aison ; il aboie) il jappe) il gronde) il Inord. Avec ses dents solides, il ronge les os.

B) Le chat. a) NOlns et adjectifs. - 'Le pelage) la fourrure ) la l'?be. - Le

poil lustré) brillant) sC!yeux. - La langue rugueuse) rapeuse. -Les crocs pointus. - Les griffes aiguës.

b) Les attitudes: Se blottir ) se mettre en boule) se coucher) guetter) être à l'affût.

c) Les n101.ZUen1ents : arquer le dos, faire le gros d?s ; ouvrir et l' entrer les griffes; s) étirer) bondir) sCluter sur la prOIe; IClpel' ; se lécher) gl'Ïn1per) Ronronner) Iniauler.

ORTHOGRAPHE Dictée - Le chien du charcutiel'

Il est paisiblenlent assis sur le seuil de la boutique. de .. son maître. Il est noir, il a l"œil ,fixe et sanglant; des dents aIgu:s ~t blanches lui sortent des babouines. Il est effrayant. Et pUIS, Il repose au n1Îlieu de chair là pMé et de hachis de toutes so~·tes. Il en semble plus terrible. C'est une bête farouche que le chIen du charcutier.

Dictée - Un beau chat :Vliti était un chat de gouttière -à poils ras, à longue queue, avec

des oreilles très grandes, des taches jaunes et blanches sur tout le

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corps. Sa foulTure étaht épaisse et douce comn'le un velours. Ses yeux d 'or vert avaient une pupille tantôt mince con'lme un fil , tantôt ronde. André T heuriet (1833-1907).

Questions. - 1. Expliquez: un chat de gouttière (qui erre sur les toits, qui rentre raren'lent 'à la Inaison). - 2. Dans la .der­nière phrase, mettez une 'croix sous les vel'bes, un trait sous les su­jets. Pourquoi le verbe prend-il la terminaison nt? - 3. Quelle différence faites-vous entre une tache) et une tâche?

REDACTION DE LA SEMAINE A . Cours éléll1entaire) 1re année. (Initiation là la rédaction).

Hépondre aux cinq pren'lières questions du vocabulaire. B. Cours élénlentaire) 21ne année.

Votre chaL 1. Son portrait. 2. Nous jouons ·enseluble. 3. Ce qu'il n1ange. 4. Son utilité.

Dévelopr.emen t 1. Voici un chat, le gros :\1inet ; il a une belle fourrure blan­

che et noire, une grosse tête ronde avec de petites oreilles, des yeux brillants et des n'lous!taches raides. Ses dents sont pointues.

2. Je prends souvent :=vIinet sur Ines genoux : nous jouons en­semble; je le carasse en lui passant la main sur le dos; j'entends son ronron. Parfois il se met en Icolère, il fait le gros dos et vou­drai t Ine grÏ'ffer.

3. ~10n chat est goumand ; quand je mange, il vient à côté de n'loi et n'lonte sur la table: il ain'le le lait, la viande.

4. Ce qu'il préfère, ce sont les souris dont il débarrasse notre lnaison. Le chat est un animal utile. Ne le taquinons pas.

Cc>urs mc>yen et supérieur ORTHOGRAPHE

Dictée _. Le chien Le chien est de tous les animaux don'lestiques le plus intelli­

gent, le plus docile, le plus dévoué et celui qui mérite le n'lieux su place au foyer don'lestique.

11 ·connaît son l1'laître et les an'lis de la lnaison ; il annonce par ses aboiements l'appr·oche de chaque ·étranger ; il défend la famille dont il a la garde; il surveille le !troupeau, dépiste le gi­bier, vole au secours de l'étranger égaré et ne laisse passer aucune occasion de rendre service. Mais surtout, il y a dans son regard une telle bonté et un tel désir de plaire qu'on s'attache à lui con'ln'le à une personne. Le chien est vraiment l'an1.Î de l'homn'le.

Questions. - 1. Souligner les adjectifs possessifs du texte. -2. Ecrire la dictée au pluriel. - 3. 'Conjuguer le verbe connaître aux telnps simples du n10de indicatif 1re personne du singulier et du pluriel.

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Dictée - Loulou

C: ét~it un chien ni g.rand ni petit, ni gras ni Inaigre, dont le nom etaIt Loulou. Il avaIt le n'lus eau pointu, l'œil gris et vif, les ~ll']:l:-) . c~urtes et !Jla'nches, la ~oix do~'ce et un peu plaintive quand Il eta~t a la c~.aJl1e, de",:x pehtes oreIlles droites, aiguës) toujours clrc::;sees, et qu '!l tournaIt comlne les ailes d 'un n10ulin à vent, pour prendre le brUIt. Sa queue, fourrée COnl11le celle d'un renal'd était drode et relevée à l'extrémité, mais le poids de sa soie longue ~t épa lsse la courbait vers le n'lilieu. Lamartine (1'790-1869).

Q.uestions. - 1. Expliquer : deux oreilles aiguës) pour prendre le bnul:. - 2. Donner les homonymes de voix et de chaîne et les faire entrer dans de petites phrases. - 3. Ecrire un 110111. et un ver,be de la falnille d.e ll1LZseClLl (muselière, n1useler), un adjectif et un verbe de la famIlle de bruit (bruyant, bruire).

Dictée - Minette :VIinette hait le bruit, n'lais les allées et venues qui anÎlnent

~l~ucell1en,t la lnaison sont fort de son goût. ILe n'laltin quand je taIS le Il1enage, elle prend un ail' effaré. Comme les bonnes lné­nagères , elle aÎlne les petites cachettes. L '0111lbre des armoires et. des tiroirs ouverts la · tente. A la voir y entrer, en sortir à son ca­priee, on dirait que ces meubles lui appartiennent. Si c'est un jou~: de blanchissage, bien assise sur ses reins, la tête rejetée ell ~rner~ , elle ~elnble prendre elle aussi la note de serviettes que J empIle. « ~1mette, pennettez, aujourd'hui, j'ai beaucoup à faire . .J ouez seule ». Je suis bientôt comprise. ~1inette va s'asseoir à dis­tance. Elle me boude.

Questions. - 1. Expliquer les allées et venues) un air eftaré. 2. Comment sont fonnés les non1S allées et venues. (Ils .déri­

vent ·des parücipes passés des verbes aller et venir. A retenir que les noms dérivés de participes passés se terminent par un e s'ils sont du fén1inin. Ex. : la vue). - 3. Déc01nposer la 1re phrase en propositions. - 4. Souligner d 'un trait les adjectifs possessifs et de deux traits les adjectifs démonstratifs.

EXERCICE DE FRANÇAIS 1. Remplacez les points pal' un adfectif possessif: L 'obéissance à (vos) père et n1ère est (votre) premier devoir,

mes enfants . - Oh! que (votre) logis, en hiver, n'le selnble hos­pitalier et ,cher ... Le bec des oiseaux-Inouches est une aiguille fine et (leur) langue un fil délié; (leurs) petits yeux noirs ne paraissent que deux points brillants.

2. Dites quelle est l'espèce du 1110t leur clans les phrases sui­vantes:

Les élèves sont attentifs, car leur maître leur raconte une his­toire intéressante. - .Mes voisins sont malheureux; j'irai à leur se­cours; je leur enlèverai un peu de peine. - ' ~1a maison est plus s'Glide que la leur.

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3. Mettez au phiriel les phrases suivantes et soulignez les\ ad­jectifs démonstratifs.

Ce tonneau est vide. - Prenez cette carafe et ce verre. -Voyez cette vaste plaine; voyez ce coteau verdoyant, et }là-bas la . noire fOl',êt qui lhnite l'horizon. - Cet élève est m.ou, peu appliqué à l'étude. - Cette graine est trop vieille; n 'en mettez pas dans cette plate-bancle : elle ne lèverait pas. - Rangez sous ce hangar cette charrue, cette herse, ce rouleau.

4. Copiez en remplaçant les points pal' un des mots ce) c' ces, ses) se s' dont vous indiquerez l'espèce entl'e parenthèses. Ex. : se " (pl'. pers.)

Nul ne 'peut (se) vanter de (se) passer des hom.mes. - (Ce) qu'il vous faut haïr avant tout, n'les enfants, (c) 'est le n1.ensonge. -. Les homn1.es se n1.ontrent trop disposés à juger de (ce) que sont les autres par (ce) qu'ils sont eux-n1.ên1.es. -..,.- Du haut de (-ces) Pyran1.ides, quarante siècles vous conten1.plent, disait Bonaparte à (ses) troupes en Egypte. - Tout Cce) qui t'entoure, tout (ce) qui t 'a élev·é et nourri, tout (ce) que tu as ain1.é, (c') est la patrie. - Si on Rchète (ce) dont on peut (se) passer, on (se) verra vite obligé de vendre ('ce) qui es\t nécessaire.

COMPOSITION FRANÇAISE! A. Sujets proposés

1. Le chat et la souris. Votre chat : âge, taille, couleur, yeux. Ses habitudes , ses qua­

lités, ses défauts. A quoi reconnaissez-vous qu'il guette une sou­ris? Le lieu. Le trou. L 'attente. La souris sort. La fuite. La pour­suite. Le chat tient sa pr·oie. Qu'en fait-il? Le jeu. Les efforts de la souris pour fuir. Sa n1.ort. Que fait le chat après la Inort de la souris?

POUl' le cours supériur 2. Le chat, d 'après les fables de La Fontaine. Etudier: Le chat, la Belette et le Petit 'Lapin; - Le ICochet ,

le Chat et le Souriceau; - Le Chat et le Renard; - Le 'Chat et le Rat; - Le Chat et le vieux Rat; - L'Aigle, la Laie et la Chatte; - Le Singe et le 'Chat; et d'après cette ·étude, faire le 'portrait physique et n1.oral du chat.

3. Le chien) d 'après les fables de La Fontaine. Etudier: L'Ane et le Chien; - Le IChien à qui -on a ,coupé

les oreilles; - Les deux Chiens et l'Ane Inort ; - ILe Chien qui lâche sa proie pour l'on1.bre ; - Le Loup et le 'Chien; - le Fer­mier, le ,Chien et le Renar.d, et d 'après 'cette étude, faire le portrait moral du chien ..

B. Sujet traité - Le chien COlnposition fl'ClI1çaise. - Un jeune chien berger las. de la vie

qu 'il n1.ène et poussé par l'ambition, va ;à la ville pour tenter fortune . Raconter ses m ésavenhues.

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Développemen t

, ~/Iédor est un jeune chien de berger, Presque toute la jour-:lee, Il .garde les n1.ou~on~. Il est content de son sort, car il Iuange .a sa faIil1. et son travaIl n est pas trop pénible,

~1ais bientôt ,tout changea. Une belle danle d e la ville vint se prOluener à la cam'pagne. Elle Itenait en laisse un beau chien bien pe~gné, bi.en , l~vé , . avec autour du cou, un beau ruban rose. Ce ~hlen avaIt.1 ,aIr ~:nen heureux, Dès lors , .NIédor devint all1bitieux, Il voulut !tu aUSSI aller à la ville.

.. ,un jou~' , profitànt de ce qu il était seul à la garde du troupeau, Il pnt la cIe des chan1.ps, et se dirigea vers la ville.

Lorsqu'il arriva , il faisait déjà nuit. La faÎlu lui tiraillait l'es-10luac, car jl n 'avait pas Iuangédep'dis le Inatin. Il 'cher,cha de 'quoi se rassassier. EnsuÏJte, il se il1.Ît en quête d 'un .}oo'is , mais il dut se contenter de l'encoignure d 'une porte-cochère. Ii reO'rettait déjà la . bonne soupe chaude et la niche garnie de paille. b .

Le lendelnain, il erra à travers la ville, espérant trouver une personne charitable qui le recueillerait. Mais ses espoirs furent vains. Pour déjeuner, il dut fouiller d'ans le tas d'ordures et il (eut Iuaintes querelles avec les autres chiens.

Pour cOlnble de n1.alheur, la pluie vint ,à tOluber. 'Médor était sale, tout crotté, tout n1.ouillé, il grelottait.

Comlne il errait lan1.entab'len1.elü, un chiffonnier le trouva .crassez bonne ,taille pour tirer sa 'charI'ette et ,Médor fut oblicré de se livrer là ,ce travail pénible. 0

Un beau jour, 'Connue il traînait sa charrette, il poussa tout à 'Coup des ·cris joyeux qui attirèrent l'attention d 'un paysan. C'était son ancien Inaître qui était venu faire des en1.pleHes à la ville.

Après quelques explications avec. le clüffonnier, le paysan put l'entrer en possession de son ancien cOlnpagnon.

~IIédor fut bien content -de revenir au village, de retrouver sa chaude nkhe, son troupeau et surtout de 'recouvrer 'la liberté.

A prepes de Rédaction L'Ecole PrilTIail'e a publié quelques articles sur l 'ens·eignenlellt

de la rédU'cltion là l'école prÎlnaire. ICes articles n'avaient pas la pré­tention de constituer un « ,cours de rédaction ». ILelu' but était l)eaucoup plus restreint: r-endre servi'ce aux instituteurs de nos écoles rurales. Pour cela, attirer leur attention sur l'aboutissement fatal des illéthodes que la plupart d 'entre eux utilisent pour l'ini­tiation de leurs élèves là l'art de rédiger correcten1.el1.t. La marche 'suiv,ie - rechen~he des idées, ,élaboràtion du plan, .ébauche de dé­yelOppelnent ----:- e~t ainsi trouvée en défaut; on nlontre encore que les sujets là traiter ont été 'mal 'Choisis ; ils donnent aux exer·cices

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de rédaction un caractère fa,ctice et manquent le but. Car il faut tendre 'f< une expression claire, ,correcte, précise de ses images, de ses idées ou de ses sentiments: rien de plus. 0/

Tout ceci, qui a été dit clairenlent, ne regarde que nos écoles rurales. Que d 'autres écoles, dont le but est de préparer l'enfant aux études nloyennes , en fassent leur profit, c'est leur affaire. Il ne s'agit id que des petits 'écoliers qui n 'iront pas au-delà. A ceux­ci surtout il est vrainlent domnlage de faire perdre du temps.

Résul.tat négatif, dit-on. Que va penser l'instituteur invité à (~ Wcher » la méthode sacro-sainte si laborieusement apprise. Par quoi va-t-il la relnplacer? Les exercices de rédaction propo­sés par les lnanuels , les nlettrez-vous à l'index? ...

Un peu de patience. l'l est bien inutile de s'énlouvoir. Et bien ridicule aussi . Car, avant de remettre sur la bonne voie un voya­geur égaré, ne faut-il pas d 'abord lui faire conlprendre qu'il s'est trOlnpé de route? c'est 'élémentaire. Ainsi notre nléthodologie pri­nlaire cherche sa voie à tâtons parn1Ï le fouillis des systèmes, il est clair qu 'elle est fort exposée à s'égarer, il est certain qu'elle fait fausse route en plus d 'un endroit. Ce n 'est pas faire œuvre révo-lutionnaire que de le lui dire. '

Il est encore évident que les quelques réflexions élnises dans ces antides envisagent la méthode de rédadion dans ses consé­quences pour l'enfanLPoint de vue plus social que s'colaire.

Avant de nous mettre à la recherche d 'une méthode, rappe­lons-nous brièvement ,ce qui justifie une si sévère appréciation. Le problème à résoudre sera ainsi plus clairelnent posé. Ceux qui re­gardent du dehors nos petites classes ont souvent fait remarquer certaines lacunes dont les professionnels de l'enseignelnent élé­nlenltaire ne semblaient aucunenlent se rendre compte.

C'est le papa qui suit avec intérêt les progrès de son petiot ou le nlaÎtre de sixiènle qui reçoit les produits tout préparés et qui s'en plaint, ,c'est encore un honllne cultivé alnené par hasard là lire la correspondanced'un petit paysan ou ,à feuilleter un de ses beaux cahiers de ,« style ». Ils s'alHendaient 'à trouver, simplenlent traité en phrases 'courtes, un sujet tiré des préoccupations de l'enfant; ils n'ont parfois sous les yeux que des développements dans lesquels ~ l'effort est visible - on a cherché à coup dé clichés une élé­gance qui ne vient pas. Le chêne est toujour « séculaire », l 'hiver toujours « triste », le printemps toujours « gai», et l~ nei~e « i?l­lnaculèe » étale son blanc tapis. Quant 'à la ponctuatIon, Il arnve qu'elle fasse complètelnent défaut. Et la phrase ténia s'allonge, en­filant ses 'cOlp.pléments ou ses propositions sans perdre haleine.

D'un écolier de 15 ans, cette rédaction sans virgu'le : « Pour réparer une ,chambre là air de vélo 'on tire le pneu puis

ont met la ,chambre 'f< air dans l'eau afin de pouvoir trouver le trou dans l'eau il se form'e des bulles d 'air et c'est à l'aide de ces buUes d'a'r qu'on trouve le trou à l'aidè de dissolution on coupe

..,1

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une pièce ronde on Illet de la dissolution sur la pièce et sur le trou puis on laisser sécher 'un instant puis on colle la pièce sur le trou puis on gonfle la chambre à air pour voir s'il n'y a plus de trou s' il n 'y a plus de trou on relnet la cham,bre ù air dans le pneu puis on la gonfle puis on l;epart. »

'Cette copie est ,parfaitelnent confornle. Void donc un enfant qui possède son sujet; il sailt dans quel ordre se succèdent les opé­rations . ~1ais il n'a pas appris à rédiger une phrase ,courte.

D'autres ont appris à 4écrire la forêt, le jardin, la place pu­blique. Ils ont retenu des verbes, des épithètes, des tournures. Et lorsque, chargés de rédiger un compte rendu, une lettre, un rap­port, une dissertation, ils voudront « faire beau », ces écoliers UIÜ­liseront les clichés, les phrases toutes faites, ce qu 'ils croient être le beau style descriptif. Ils le feront pénétrer là où il n'a rien à voir. Nous connaissons tous ces 'chefs-d'œuvres de lnauvais goût.

Il est inutile d'y insister puisque tout cela a ét é dit précédem­ment. Mais renlarquons tout de mêlne qu'il y a là un prohlème à résoudre. Le procédé qui 'Conduit à 'Ces erreurs ne se recommande pas. Un pédagogue belge, ,~i[. Poriniot, parlant de la construction du plan et de son développement oral, s'exprhne ainsi :

« Non, pas de plan. Pas de plan hnposé, le lnênle pour tous , qui: suppose des façons de voir, de penser , de sentir, absolument identiques. Pas de plan personnel, pas de plan d'aucune sorte parl:l'. que tous substituent des mots Ifr la « vision » lumineuse. Pas de phraséologie non plus. L'exercice d'élocution qui, d'après les vieilles m éthodes, précède 1'exel"dce écrit sous prétexte de le pré­parer tranforme le travail intensif de la composition en un travail monotone de la mélnoire auditive .. . Tout s,on effort ,( de l'écolier) tend uniquement 'à se souvenir des formules qu'il a entendues e\t que le nlaître a déclarées bonnes. ICet exercice d'élocution supprime toute personnalité et originalité COlnme il supprime tout effort créateur d'aptitude.

>1 Llo! construction du plan, sa discussion, les exercices préalaib'les de phraséologie avec les amplifications, les alnéliorations, les r~­p étitions individuelles et shnultanées, tendent là ,couler un deVOIr dans un moule donné, 'celui que le lnaître a conçu ou qu'un au­teur,lui a fourni. Et ce n'est pas le devoir qui importe. Encore une fois, le but, 'c'est l'effort personnel, en vue de l'édification d 'une œuvre personnelle, effoDt 'créateur d'aptitude. Cet effort complet, on ne l'obtient pas quand il y a plan préparé et exerdces d'élo­cution. »

'Evidemment, :\/1. Poriniot suppose que l'enfant possède to~tes les données du prablènle parce que le sujet aura été bien . choisi et que tout l'effort de l'enfant est un effort d'expression co,rrede et daire.

Void donc les matériaux à pied d'œuvre. Nous savons de quoi il faut nous défier.

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Avant tout, n e pas se pa) el' de nlots. iI / enfant n e devra jamais -éxpriœ.el' que ce qu'iJ saura parfaitelnent. On évitera d-e lui pr'Dcurer des phrases toutes faites de clkhés. On ne lui denlandera pas non. plus des images neuves que seuls les poètes sont à m ême de faire ja.illir. On ne lui inlposera ni plan ni type de développen1e:ot. nlen qui ne réponde à un désir personnel ou à une nécessité so­ciale dont il puisse se rend're conlpte. Puis des sujets se prêtant au d éveloppemenl poétique parce qu'il n 'est 'Pas en nlesure de lnener ce travail à bien. .

Ylais une expression sÏInple, claire, sans rech er'che aucune, de ce qu'il sait.

Nous pouvons tenter un essai de nléthode en examinant suc--cessivelnent les points suivants:

1. Les principes de base. 2. Les sujets qu'il faut traiter. 3. Ce qu'il ne faut pas faire. 4. Rédaction et fOrlnation liUéraire.

(A suivre).

Sciences

Une leçon de chinlie sans cornues ni formules Il s'agit par exemple de donner aux grands une leçon sw' la

COll1bustion. Chaque élève possède quelques notions vagues, incOlll­pIètes et partiellement fausses de ce phénonlène chin1Ïque. Le bLlt de la leçon) c)est d e pl'éciser ) de . conlpléter et de corriger ces connaissances vLllgaires.

Le 111atériél nécessaire ù -cette 'leçon est à la portée de chacun: une bougie, des allumettes , une soucoupe ou un fraglnent de faïence, une carafe à large goulot ou n1Ïeux encore un bocal là 'con­serves d 'un à deux litres , un tube d e verre et un petit fragnlent de chaux vive ou éteinte. Si vous n 'avez pas de chaux, jetez au foyer pétillant une petite pierre cakaire ou un lnorceau de craie; après le dîner , vous retirerez des cendres la chaux indispensable.

Conlnlent procéder dans cette leçon? De nonlbreux chenlins conduisent à ROlne. Voici un itinéraire proposé: . En une causerie p'rélinlinaire que nos théoriciens nonlnlent introduction apperceptive, vous conduisez vos élèves au lnilieu du sujet: Qu'est-ce qui peut brûler? Que se passe-t-il? Où avons-110US besoin ' de feu ? Sources de chaleur. Chauffage et -éclairage actuels. Histoire du feu: frottelnent , percussion, alhunette, élec­tricité.

Vous résl.unez ·ces connaissances éparses et annoncez les no­tions nouvelles dont [! expérience et 1) observation forment la base .concrète :

... 1

1

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~. Montre~' ~t faire décrire. exactenlent la bougie ou le ·cierge. ExplIquer l'onglne de la lnahère combustible, s.téarine ou cire, et la te~ture de la lnèche, ainsi que ses propriétés capillaires (.buvard) .

2. Allunler la bougie et faire dir~ ce qui se passe: flanllne qui grandit, fusion-de stéarine, combustion et incurvation de la -mèche formation de la cuve tte (figure au tableau au fur et à lnesure qu~ l'explication avance).

3. Décrire exactelnent la flamme: fornle, zones, mouvenlents. Compléter progressivenlent la figure.

4. Déceler la présence de charbon ou de suie dans la flanllne a vec un fraglnent de faïence.

5. Distinguer les qualités des 3 principales régions ou zones de la flanlme (voir cours de chin1Ïe).

6. Const3iter la 'formation de la vapeur d'eau avec la carafe sèche qui, tenue quelques instants au-dessus de la flaI11'l11e , se cou­vre de buée.

7. Vérifier la disposition de l'oxygène et l'a,ccUlnulation d 'un . gaz non conlburant en couvrant la bougie allunlée d'une carafe ou d 'un bocal à 'conserves. Pour éviter plus sûrelnent la brisure du bocal, vous pouvez placer au fond un papier épais hUlnecté, assez large pour se maintenir dans le récipient renvers'é.

8. Souffler avec le tube de verre dans la flanllne. d'abord dou­cement, puis plus font , enfin très fort, et expliquer l~ résultat dans chaque cas.

9. Si possible, recueillir les gaz -cOln'bustibles avec le tube de ,erre tenu dans la zone intérieure sOlnbre et les allUlner à l'autre extrénlité du tube.

10. Si possible encore, préparer de l'eau de chaux (chaux dé­layée dans l' eau qui redevient linlpide après le dépôt) et lnontrer COn1:nlent une gouttelette de -cette eau tenue au bout du tube de verre au-dessus de la flanlm e se trouble: production de gaz car­bonique.

11. Décanter soigneuselnent l' eau de chaux en envoyer l'air expiré dans le liquide limpide au moyen d 'un tube de verre ou d'une paille. Expliquer le trouble produit et la sin1Ïlitude entre la respiration e t la cOlnbustion. Nécessité de l'air frais.

11 points! Mais c 'est de l 'abondance! Hien ne vous enlpêche de choisir. Plus d'un instituteur, après avoir rafrakhi 'ses connais­sances chimiques à l'aide du ll1anuel, pourra continuer la série et intercaler quelques autres expériènces faciles .

L ) essentiel dans ·cette leçon, c) est la fonl1ation de qLlelques idées claires et précises qu'il s'agira d 'appliquer à l'explication de nombreux phénOlnènes de la vie quotidienne: JCOlnbustion dans le foyer, tirage, chen1Ïnée, verre de lampe, etc. Une figure -explica­tive rédui,te à l 'essentiel fixera l'attention et prolongera l'intérêt.

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Ne soyons pas trop s'2vères là l ' égard des élèves que tourmenterait l'envie de reproduire ces dessins.

La leçon doit se terminer en tout cas pal' une vue synthétique qui rassemble en une gerbe les connaissances ·éparses cueillies en ·cours de roule. L 'élève nloyen elnportera de notre leçon les quel­ques notions nouvelles suivantes:

1. Un 'corps brûle quand l'oxygène de l'air s 'unit, se COlllbine' a vec le charbon (ou carbone). La ,c01nbustion est. ..

2. La combustion fournit de l'acide carbonique et de la "apeur ,d'eau,

:3. Elle produit de la chaleur. 4. -On appelle combustion ... 5. Le tirage a pour but de renlplacer l'oxygène combin é, d'ac-

tiver la combustion , etc. . . Le but sera atteint si la leçon a engendré dans le jeune es­

prit plus de clarté et de précision et intensifié le désir de com-prendre la vie de la nature. G,

Insectes utiles et insectes nuisibles.

Matériel: Une collection bien tenue, avec é~iquettes portant les noms et les dégâts cOHunis , d 'insectes utiles et d 'insectes nui si­bles Ù l'agrkulture et 'à la vigne serait une parure pré cieuse de ré­cole rurale. - Gravures, - Suivre en classe les métanlorphoses -de quelques chenilles.

1. Comment les insctes se nOl.ll'l'issent. - Il y a un très grand 110n1b1'e d 'espèces dïnsectes ; et leur genre de nourrilture est très varié. Il faut penser ki non seulelnent aux insectes parfaits, mais aussi à leurs larves. On les nonll11e chenilles, lorsqu'elles mar­chent en rampant sur les feuilles des plantes; on les nomme -nlais à lort - des « vers», quand on les rencontre dans la viande, dans le fromage ou les fruits .

Connaissez-vous des insectes ou des larves qui se nourrissent de racines des ,plantes , - du bois des arbres en crois'sance, - de feuilles , .- du suc et du pollen des <fleurs, - de tous nos aliments : lait, sucre, viande, - du sang des anünaux el des homllles ?

Nous avons vu que le genr·e de nourriture se reconnaît sou­vent en examinant la bouche de l'animal. Exemples. Il en est de lnênles clles les insectes: la form e de leur bouche laisse deviner leur nourriture. On .distingue:

1, Les broyeurs, dont les Inâchoires solides broient les ali­n1en ts végétaux: Hannetons et tous les coléoptères, libellules, sau­terelles (elles mordent!) ;

2. Les SLlCeUl'S. - Leur bouche forme une trompe qui, chez quelques-uns, s'enroule et se déroule pour plonger -dans les fleurs: Papillons, mouches, pucerons;

-

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:3 . Les lécheurs . L eur lèvre inférieure très allongée forme une langue, avec laquelle ils lèchent le nectar des fleurs: les abeil­les ,

II. Insectes Lltiles. - Conllnent peuvent-il 'se rendre utiles ? 1. En nous fournissant des produits utiles; ce sont les insectes

domestiques; 2. En détruisant des insectes nuisibles. 1. Insectes clOll1eSUques. L'abeille. - Elle vi,l en société dans la ruche et aIllasse des

J)J~ovisions de ll1iel .dans .des alvéoles de cire. Le llliei et la cire se fOr111ent, dans son corps, du nedar tiré des fleurs; le n1iel en sort pat la bouche, par une sorte de vomissement; la cire transpire en­tre les segnlents de l'abdomen. L 'api'culteur e~llève le n1Îel aux abeilles et ne leur laisse que ce qui est indispensable à la nour­riture de la ruche .

Le ver à soie a été importé de ,Chine au XIXnle siècle. Ce n 'est par un ver, lllais la chenille d 'un papillon, du Bombyx du ll1LÎl'ier. - Lorsque la chenille a achevé sa ·croissance, elle file un .cocon d 'un seul fil ·de 1500 lllètres de long, pour s'y enfermer et y faire son s01nn1en1. On/tue la nyn1phe en plongeant les cocons dans l'eau chaude; on dévide le cocon en tordant ensen1ble plu­sieurs fils; on obtient ainsi 'la soie, qui sert ù faire des tissus.

2. Destructeurs d'insectes nuisibles. Le carabe doré se nourrit d 'insectes ·et de leurs larves. - La

coccinelle fait la chace aux pucerons. - La sCluterelle verte Illange .des 1110uches, des chenilles de toutes sortes . - La libellule alttrape .au vol des n10.uches et des 1110ustiques, - Tous 'ces insectes utiles .appartiennent au groupe des broyeurs.

III. Insectes nuisibles. - 1. Aux plantes. - Nous connaissons déjù le uer blanc du hanneton. - Le Phylloxéra de la vigne, à peine visible, lllais qui se reproduit très vite, suce par n1illiers les racines de la vigne; il a détruit des vignobles entiers. - Les che­nilles des papillons dévorent les feuilles des légun1es et des arbres (nids de chenilles sur lès arbres et clans les haies). - Plusieurs petits papillons déposent leurs œufs dal:s les fleurs des arbr~s fruitiers , ou aussi sur les pommes, les pOIres, les prunes, les pOIS, les raisins. Les larves entrent dans les fruits et les rendent « vé-

.l'eux » . Conllllent fait-on la guerre à ces insectes nuisibles? - Les pucerons vivent en colonies nombreuses sur ~es ran1eaux et l~s feuilles des plantes; ù l'aide de leur tr01llpe hne comme une al­ouille ils en sucent le suc et les font déssécher. - Les guêpes et b ,

les fourmis rongent les fruits mûrs. 2. Aux cmimclLlx et à l' h0111me. - La 1110uche est un in­

secte suceur. Sa tr01npe est 'curieuse: le tube s ',~largit ~u bout en un coussinet spongieux. Elle l'applique sur l~ paIn! la. vlande, etc .. ; .puis elle y fait descendre une goutte de sahve qUI dIssout les ah-

1

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162 -

ments solides ; elle aspire enfin le liquide. - La nloU'che dOlnes ­tique pond ses œufs dans le fmuier ; les larves éclosen~ déjà après 12 heures. D'autres nlouchent pondent sur le frolnage, la viande, etc., ou aussi sur la fleur des cerises. - ILes mouches, si aga­çantes, transportent sur nos alilnents des gennes de lualadies con­tagieuses.

Le moustique se nourrit ,de sang animal et humain, ,sa bouche est arnlée non seulelnent d 'une trOlnpe, nlais encore de quatre poignards plus fins que des aiguilles, qui ouvrent une plaie où s'applique · la ,trompe. Dans les pays chauds, mouches et nlOUS­tiques propagent de graves nlaladies qui font des n1Ïlliers de vic-tÎlnes. Antl'ig.

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~~ NOS PAGES ~+ ~~ COURRIER DES INSTITUTRICES ~

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SüM'MAIRE: Ce que .l'enfant doit lire. - L 'apostolat et l'Institutrice. _ Conférences régionales. - ,Pensée.

Ce que l'enfant doit lire Il y a dans la lecture une telle source de plaisirs , particu­

lièrem·ent pour le jeune âge, qu'une fois 'que l'écolier en aura goüté la douceur, les stilnulants et les encouragelnents seront su­perflus. On voit des enfants de deux ans feuilleter avec délices leurs livres d 'inlages et se répéter à eux-m.êlnes les histoires qu'on -leur a contées. Il ne s'agit donc que Cie procurer des livres aux jeunes esprits. Il ne faut pas seulenlent songer aux enfants pau­vres, Inais encore ,à ceux dont les parenlts aisés, ne sentant pas le bienfait de l'instruction, négligent de leur en procurer. Lectures faites en COlnlnun, biblio!héques scolaires ou paroissiales, livres donnés en prix, tous ·ces moy-ens s'Ont bons, pourvu que ces livres soient -choisis avec soin, tant pour le fond que pour la fonne. Il faut sUDtout que tous élèvent l'esprit, l 'enri'Chissent et fonnent le 'cœur. Pas de ces banalités frivoles et fades qui ne répondent qu'à une vaine curiosité, et qui n'entraînent janlais le lecteur hors des l"éalités plates et matérielles. Pas non plus de ces invraisenlblance~ absurdes qui excitent l'inlagination sans autre résultat que de l'ar­racher au joug de la raison e~ nlêm.e au contrôle du silnple bon s-ens. Il faut que toute lecture conduise :p une leçon, et autant .que püssible à une leçon morale. Méditons la pensée de iMontalgl:e disant que les progrès d 'une éducation se nlesurellt non pas au d~­veloppeluent des connaissances, luais à l'usage que l'enfant faIt de ces connaissances dans sa ,conduite.

- 163

A l 'approche de l'anniversaire de notre assemblée générale Jl0US,0.Vons le plaisir de publier dans NOS PA'GES , la Inagnifiqu~ :conference de ,~1. l'Abbé Bonvin sur l'Apostolat elt l 'Institutrice.

,Conférence donnée aux Institutrices du \lalais Romand à l'assemblée annuelle, le 31 mars 1932

L'Ap",st",lat et l'Institutrice

Mesd'3:mes, Mesdemoiselles,

La magistrale encyclique du Pape Pie XI sur l'Action catholique, la. belle Le.ttre pastorale que Son ExceUence 1'Evêque du diocèse pu­JJliait cette ,année, à l'occasion du carême, s ur ce m ême sujet, pO<8ent devant tous les catholiques ,ce grave problème de l 'apostolat des la ïcs ·dans l'Eglise, Il est bon que les institutrices chargées ,de l 'échwation de notre jeunes.se se placent ,en face de ces nouvelles directives et ·qu·elles tirent les conclusions qui s 'im'po..s'ent.

I.e n'ai point à vous définir ce, que c'est 'que l 'a:postol,at. Faire de l'Apostolat, c'est fa ire l'oeuvre des ,apôtre...s, .la continuer, l,a poursuivre .à t.ra-ve'rs les siècles dans les masses humaines, pour amener au Christ, les âmes qu'il a rachetée...spar sa mort sur la Croix.

Le Christ est venu sur l,a terre apporter la parole de la vérité. Les ,apôtres se sont fait d,ans le monde :l'écho de cette parole divine; elle .doit en passant dans le cœur de chaque chrétien, 'se charger ,d'une force nouvelle de r.ayonnement. Vous connaissez ce phénomène qui se jJroduit dans nos mont-agnes. Un bruit d'aval,anche comme un ,coup de canon éclate, et le bruit ,se tr.ansmet de somm'ets en sommets s'mn­plifi.ant par l'écho de chaque valloi1, Ainsi la vérité divine t ombée en nos cœurs par la foi .doit en jaillir de nouveau pour .être portée dans ,cl ',autres cœurs, pour les ,émouvoir et les cünvertir.

Le Christ a allumé pour régénérer :le monde le feu -cle' la charité. Les apôtres à qui il l'avait confié, ont porté ce feu au milieu des _peuples. Tous ceux qui l 'on reçu, ont reçu ,en même te.mps l'übligation ·de le transmettre à leurs frères, Uans le cortège. immense des généra­tions qui se suc·cèdent, il doit passer de mains en mains, tou}ours ,al­lumé, toujours 'ardent jusqu'au jour où toutes loes générations seront J'éunie,s au pie-cl du trône du Seigneur, pour ,chanter 'son éternel ,amour. -Quelques-unes d'entre vous ont ,eu déjà le privilège de f,aire .le 'pèle­rinage de Lourdes. Rien de plus impress ionnant que' la procession aux flambeaux. Lorsque le soir la longue théorie de·s pèl,erins se dé­roule sur l'esplanade, les flambeaux qu 'ils portent dans les mains s'al­lument. .les uns 'aux autres; c'est comme un incendie que le vent 'pro­page. La longue procession lumineus'e et ,ar,dente a'V,ance, se groupe, devant. la ba,silique pour chanter le Credo d'c notre foi.

Belle image ,de l'apostolat qui travaille à répandr,e l,a lumi'ère de 'l'évangile d.al1S le monde et rà unir toutes les âmes d·ans le même :n.moUl' du Christ.

Page 12: L'Ecole primaire, 15 mars 1933

- 164 -

A cette œuvre magnifique cr,apos tolat 'sont conVJes tou s les chré­tiens. « Dieu a confié à chacun de nous le salut de Son prochain.» (Tne place s'péciale est rése-rvée ,aux femme.s chrétienn e.s et parmi elles aux instituLri·ces, à celles dont la profe'ssion même est d 'instruire et (r{~·duquel' la jeunesse. En effet, si Jésus-'Christ n 'a point appelé le·s femm e.s à e'ntl'er dans le coliège d e.s douze, il leur a ouvert-toutes larges los portes de l 'apostol,at.

Dès le·s Tlremière,s pages, l'histoüe évangélique dominée par la 1'a­clie.use figure de l.a Viei'ge Marie, nous .montre la fouJ.e des saintes fcmrnr,s qui se .iet.tent sur les pas du Maître et n ~ vivent plus que pour lui. Ame.s vi erges , âmes pénitentes, âmes dévou ées, elles lui apportent leurs ::; ervices et le réconfort de leur amour sur tous les chemins ,de Pü1cs t.:ine, jusque S Ul' la montagne du Golgotha.

Après l 'asc8nsion du Sauveur, Marie et plusieurs saintes femmes ]Jel' ~- ( :.v0rent dans la prière au cénacle et reçoivent, en même t,emps que les apôtres, le Saint-Esprit et ses dons merveilleux .qui les préparen t pOUl' l'apostolat. Dès lors elles sont les .actives ouvrières de· la religion nOLlvel1e, les collabor·atrices des a·pôtre.s. Plusieurs ont leurs noms inscrits clans r Ecriture comme sur un monument é{·ernel de gloire. C'est Priscille et Praxède qui accueillent généreusement sailit Pierre; C-(~st Evodia et Syntiché que saint Paul nomme ses coadjutrices; c'est Pl'isca qui expose sa vie pour sauver le grand apôtre. Puis viennent les pha.langes ,des vierges et des martyrs, sainte Cécile qui convertit son fiancé et son bourreau, sainte Catherine qui discute avec les phi­losophes cl'Alexandrie et les confond par sa scienc·e et sa s,agesse. C'est la multitude de celles qu 'anime le génie de 1.a charité, le 'fruit le plus savoureux du christianisme. L'amour plus' que la parole a converti le monde. C'est pourquoi on ne saurait trop exalter l'œuvre apostolique de la femme ehrétienne.

Le Christ et l'Eglise ont libéré la fEmme; ils ont brisé les chaînes qui l 'asservissaient dans le monde païen. En retour, le mes·sage. d,ivin a trouvé dans' 60n CŒur un -merveilleux écho; eUe a donné là son expan­sion dans le monde le plus précieux a·ppui. Elle accompagne partout l'apôtre et le missionnaire, souven't même elle est à l'avant-garde, en éelaireur.

S-on ,action souvent prépondér,ante dans l'extension de .l'évangile, fut aussi constamment la sauvegarde, Ile rempart de la foi dans les pays chrétiens. ,La fid-élité des fémmes -catholiques- a été .le barr.age contre le.que.l sont venus se buter et se briser le pagani,sme et l'hérésie.

Il m'a été conté dernièrement que dans .l,es vinages vaudois de­meurés, lors de .la Réforme fidèles à la foi catholique, les femmes avaient droit ·aux premières places à l'église paroi,ssi,ale. Ce furent elles qui résistèrent là l'hérés-ie et &auvèrent la religion des pères. Je crois aussi que les femmes jouissent de privilège.s analogue·s dans ·cer­taines paroisses v.alaisannes, sans doute pour des motifs sem·blables. Il en se-r,ait ,ainsi ailleurs encore, si la place était toujours égale ·au mérite.

- 165 -

1\11ai s ·ce 'qui importe à r àpôtre, ce n 'est point une place plus où moins élevée, ni }·e _ rang dans lequel il sert, ce .qui lui importe .c'est de servir et ·de le 'faire avec tout le zèle et toute l 'efficacité possibles,

·Conférence des Institutrices du district de martign~ Samedi 25 février, une cinquanta.ine d 'institutrices, pour répondre

à l'appel de M. n ,ns·pecteur ThomaJs, se retrouvent à Fully.

P.armi les invités on remarque M. Louis Delaloye, délégué du Dé­partement cle l 'Instructioll publique, n'de Mère Ignace, directrice ,de l Ecole Normale, :vIlles Carra ux et Fross,ard, inspectrice,s, et les auto­rit,és communales et scolaires de Fully.

A 9 h. 1'5, :vr. lIns pecteur ouvre la séance dans une s!aIle de la nou­velle école ménagère, où nous pas·sons la journée. Ses p.aroleos ·de bien­venue nous mettent tout de suite à l'aise, et c'es t dans une ,atmosphère familiale que commence le ü·,avail.

M. Es'che'r, chef du Départe·ment de l'Instruction ,publique, em­pêché d'assister à notre réunion, s'excuse par lettre·.

Ensuite ,a lieu l,a nomination du Comité des .Conférences. M. l'Ins­pecteur Thomas est président, Mlle Alice Be'nder, institutrice à Fully,

, vice-présidente, et la soussignée est nommée secrétaire.

8 institutrices de différentes communes donnent 'lecture de leurS . travaux sur la revision du progr.amme de l'ouvrage manuel. Plu­sieurs demandent que lors el·es eX.aIl}ens on ne comp.are· 'pas les épreu­ves des classes de filles avec celles de classes de garçons corr8lspon­clantes. D'autre,s propose·nt quel.ques modifications au programme· pro-· jeté. M. l'Inspedeur ·propose qu 'à l'avenir il 'Soit fait au moins un tra­vail par commune. On laisse là l 'assemblée générale le soin de d·éci­der quand d-oivent a voir lieu les conférences régional8Js. Le district de ' Martigny propo·se chaque 3 m1S. ~\lll:e Rte RouilleT demande quand au­ront lieu. des cours de chant.

M. ,Delaloye lui répond que tout dépend dubudge,t de· l 'Etat, il" les entrevoit dans un ·avenir très proch,ain.

Ensuite iMlle FrQlssard, inspectrice, lit le programme à adopter ' pOUl' tout le Valais . Elle déclare ,qu 'il se,ra tenu compte autant .que possible, ·de·s remarques judicieuses J,aites par quel,ques institutrices.

1\11. l'Inspecteur se déclar-e très satisfa.it du travail accompli et lève la sé.an·ce en remerciant l8'S institutrices prése.ntes et tous üeux qui s'intéressent à l 'éeole.

Sous 1.a conduite de M. Carron, ·pré.sident de Fully, nous visitons le bâtiment et admirons le.s salles spacieuses ,e-t bien écl,airées -où le ' soleil entre à profusion. 'Cette .construction fait honneur à Fully.

Un excellent dîner, servi dans une salle gentiment décorée, nous . pe-rmet de fraterniser davantage. Au début du re-pas, une aimable surprise nou,s est réservé,e par les fillettes du village qui exécutent quelques j ohs chant,s.

Page 13: L'Ecole primaire, 15 mars 1933

- 166 -

A 2 h. 30, ~\tI. l'abbé Dév,aud, crI-Iauterive, nous parle avec eù­~ thousiasme ct d'une manière très concrète de l 'Ecole IDecroly, de Bru­xelles, où il a eu l'avantage de passer quelques jours. Les applau­. c1issements de rassemblée prouvent mieux que des paroles combien s·a causerie nous a ü1téressées.

M. l"Inspecteul' Thomas peut être content ,d'avoir vu ,se réaliser ·un rêve qu 'i l caressait depuis longtemps: la création de ,conférences régionale '. S .

Conférence régionale .. District de Sierre 7 mars. Chippis, l,a petite cité industrie11e accueille pour l,a pre­

mière fois les in'stitutrices du district.

Sous les voùtes de sa magnifi,que église - vrai chef-d 'œuvre d 'art 'e t d ar,chit-edure - nous ,ao8s istons à l,a ,sainte 'l\t!'esse que célèbre à notre intention M. le Rd ,Curé de iChippis et que rehaussent des chants habilement exécutés par la jeunesse des écoles.

Nous voici ensuite à la Hlalle de Gy,mnastique - superbe salle . pourvue du ,dernier confort - où vont se tenir les « ,ao8sises» ,du jour.

'"M. l'Abbé FollOlüer, notre dévoué Inspecteur, nous souhaite la bienvenue; il nomme le Comité et procède è l'appel. Nous sommes plus .de 50. Quel chiffre imposant ,pour un seul district! Le personnel en­:seignant de St-Léonard seul manque à l',appel. Nous le regrettons vi­·vement.

La séance est pré,sidé·e 'p.ar M. l'Inspe'cteur. Douze institutrices sont . successivement appelées là lire leur travail. Elles s 'en acquittent 'avec honneur: le sujet imposé est méthodiquement traité; aussi .chaque lecture s u cite des a.ppl,aucli ssements enthousiastes.

Nous passons à la Révision du Progr,amme des ouvrages manue}s. Mme de Quay, notre dévouée Inspectrice, la préside. Elle prend note

ides objections, promet d'en tenir compte dans la mesure du ,possible Jors de ,l'élaboration du programme définitif.

~1me de Quay préconiserait 2 programmes: l'un pour les grands centres avec scolarité de 8'-10 mois; l',autre pour les écoles de village

·.avec 6 mois de clas,se. Le premier diviser,ait .le travail par degrés, c'est-à-dire pal' âge.s et le deuxième, par divisions. Une école de vil­

'lage à 3 divisions comprend des enfants .de 8-15 ans. Il y sel'ait clif­ficile d'appliquer le premier progr,amme.

Est-il nécessaire d'a jouter que La suggestion ,de :Mme de Quay re­:cueille 1'approba tion unanime?

11. l'Inspedeur nous donne lecture d'une lettre reçue tardiv ement: 'Bde Mère Ignace retenue par une malencontreuse grippe s'ex'cuse de ne p6uvoir a.ssiste-r là notre 'Conférence. Nous le regrettons et formons mos meilleurs vœu..,,\: pour son prompt rétabliss,ement.

Dans une vibrante allocution, M. nns'pecteur nous rappelle les

- H:i7-

devoir de notre tâche et souligne ,que celle-ci doit être un apostolat de' tous les instants: là récole, dans la famille, en société. Puissions-nous . ne jama.is l ' oubliel'~

Nous dégustons encore un délicieux Malaga gTaciem,ement 'offeort pal' la Commune ,de ühippis.

Il est mid·i ~. Jous nous re,ndons ,au « IFoyeT )} , où nous ,sommes. reçus par M. le Président. de Chi'ppis. IDans la spa,cieuse salle là manger, un excellent dîn er nous est servi et nous y faisons honneur. Une joyeuse animation y règne ; 'habils et chants se succèdent. Une atmos­phère d'heureuse intimité plane et nous déplorons l'Nivol si rapide

des heul'es. M . le Président de 'Chippis nous dit tout son plaisir ·de nous ,ac-

cueillir et de se trouver en si ... agréable compagnie . NI. l'Inspecteur remercie la Commune de :Ohippis et son président pour l'accueil gé­néreux et sympathique qui nous a été réservé.

C'est l'heure du départ. Nous visitons encore l'établiss,ement « La Providence)} e,t leg groupes se ,dis'persent, emportant de cette journée le meilleur souvenir .

<».~ Pensée à méditer ~'" « Puisque .i 'ai été ,amené à parler de tout ce qui est appris pal'

cœur, une remarque générale et pra tique sur ce sujet se place ici. Les excès de la. vieille école de mémori'sation, lïmmense ,avantage des leçons de choses dans les pr,e.mières étapes de l'éducation ont p~ut­être poussé les théoriciens de la -pédagogie à W1e réaction exceSSIVe . Oi1 méprise trop de notre temps les leçons apprises, par cœur.

.. . Les conceptions ,abstrait,e.s sont de beaucoup les instruments 18's plus économÎ<Clues de la pen~ée. Or, ces conceptions, nous les fixons, nous les incarnons dans les mots ...

Il faut donc l'affirmer: W1 ex'crcice constant de mémorisation verbale est un ' rouage indispensabl e de toute saine éduc.ation )} .

William James.

QDomOOCJ(]XJlJOOoocoommoooOlJODOOOO 000000 000000 1 ~ L' xamen d' · dmissi n B § au Cours préparatoire 8 08

à l'Ecole Normale des filles 0

Cl aura lieu le B 8 ~ § B ~ § ~ ~OUR DÉTAILS ,TOIB~, DANS LE '1'EX'I'E --.m ~ BOODDDDODDDODDDDOODODDDOOCODODCODODDOCDDDODOOOO[ ,

Page 14: L'Ecole primaire, 15 mars 1933

- 168 -

STATUTS 'de l'Union du Personnel enseignant

But.

§ premier L'Union du personnel enseignant valaisan est une s'edion de la

S. V. E. Elle est une association catholique, professionnelle. Elle a pour but de développer l'instruction publique en améliorant la situation matérielle du personnel enseignant.

Elle s'effor,ce d 'a tteindre ce but en exigeant de ses nlenlbres qu 'ils observent une attitude unifonne et solidaire dans toutes les ques tions qui touchent aux intérêts communs de la corporation et, .en particulier:

a) par l"amélioration de la siltuation financière des adhérents et le développement de la caisse de retraite;

b) par la représentation de leurs intérê ts dans toutes les ques­tions professionnelles , sociales et éconou'liques;

c) par la protection des sociétaires en cas de conflits avec des tiers;

cl) par la création d 'insititutions de nature ~à alnéliorer la si­tuation matérielle du personnel enseignant, telles que: O'f­fÎ>ce de placement, caisse de chômage, caisse de secours mutuels, etc ., etc.;

e) par l 'assistance judiciaire (aux teI'll1eS du Règlement).

§ 2 Tous les nlelnbres sont liés par les décisions de l'assemblée

'généra'le et du Gomité cantonal, si elles sont prises conformément .aux statuts .

Membres. § 3

Tous les membres du corps enseignant valaisan (instituteurs et institutrkes) peuvent faire partie de l'Union.

L'admission se fait ù l 'assen'lblée du district 'à la suite d 'une . demande écrite.

Le droit de recours ù l'assemblée générale est résen~é à ceux . dont l'admission aurait été refusée.

Le sociétaire qui abandonne l'ense:gnement peut rester mem­bre passif.

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En7ployez et faites en7/J/oyer la

"LAI N .E OBWA"

- 169 -

L instituteur qui prend sa retraite continue à faire partie de ' l'Union. Le Règlell1ent fixe les rapports de ces lnem.bres avec la société.

Tout membre démissionnaire qui demande sa réadmission dans l'Union devra payer une nouvelle finance d 'entrée, fixée par rassemblée générale. .

Est considéré comme démissionnaire l 'ins1tituteur qui ne paie plus ses cotisations.

~ 4 Les membres sortants perdent tous droits ù la fortune de '

l'Union. § 5

Est exclu de l 'Union, t01Ü lnembre qui ne se soumettrait pas aux s tatuts et aux décisions de l'Assemblée générale, qui agirai\t contra:relnent aux intérêts du corps enseignant en général et qui , par sa conduite, dis'créditerait la profession d 'instituteur ou abu­serait des institllitions sociales .

L 'ecxlusion et la réadmission sont prononcées par le comité cantonal. Le recours à l'assemblée générale est réservé.

Organisation.

§ 6 Le siège de la société est ù Sion."

§ 7 Les m embres des Gomités et des conunissions sont nom111és

pour une durée de quatre ans.

§ 8 L 'exerdce annuel commence le 1er septembre.

§9 Les organes de l'Union du personnel enseignant sont: l'Asselnblée générale; le COlnité cantonal; la Con'ln1Ïssion de r évision; le Secrétariat central; les Assemblées des districts; les Gomité des districts.

L'Assemblée générale. - Attributions .

§ 10 S~nt sOUlllises à la votation générale: 1. la révision des statuts; 2. toutes décisions extraordinaires à prendre dans des circons­

tances difficiles;

Page 15: L'Ecole primaire, 15 mars 1933

- 17D -

3. la nomination du con1.Ïté <cantonal, 'celle du président, du . vice-président et de la 'comn1.Ïssion de r évision;

4. toutes les questions importantes présentées par le 'Com.ité.

L'Assenlblée générale prend connaissance des C01nptes qui 'seront publiés <chaque année dans l'organe de l 'Union.

§ 11 L 'Assel11blée générale se réunit sur convocation du C01nité

cantonal là la demande du ,tiers des 1nen1'bres de l 'Union, ou de cinq assen1blées de dis trict.

Le Comité cantonal.

§ 12 Le Comité cantonal est c01nposé de neuf n1enlbres qui devront

.être 'choisis dans les différents districts. ILe président et le vice­. président sont nommés par l'Assem'blée généra'le. Le secl"étaire .central peut faire partie du 'ConlÏ:té cantonal.

§ 13 Attributions :

a) entrer en pourparlers avec les autorités scolaires cantonales et con1nlunales; _

b) se Inettre en rappoi·t avec les Assemblées des distrÎ'cts; c) n0111111er le secrétaire central; cl) entrer en relations avec d'autres associations; e) veiller ~l l 'accomplissen1ent du progran1n1e annuel dans les

asselublées de districts; f) exécuter les décisions de l'Assenlblée généra le; g) intervenir dans les conflits d'ordre professionnel survenant

entre les membres et des tiers; 11) statuer sur les demandes de secours et d'assistance judi-

ciaire; i) élaborer le rapport annuel, étahlir le budget; j) surveiller l'activité du secr·étaTiat central; 1) étudier les différentes lois soumises à la votation populaire,

prendre position et tranSlll.ettre préavis aux instituteurs; 1) convoquer l'Assemblée générale.

La Commission de révision.

§ 14 ne C0111mission de l"évision de trois n1e111bres, non1mée par

J 'AsseIublée générale, pr'océdera une fois par an ù 'la vérification de la comptabilité générale et de celle des différentes caisses; elle .présentera son rapport à l'Assel11blée générale.

- 171 - • Le Secrétariat central.

§ 15 Après une n1.Ïs e au concours, le secrétaire central es t nonllné

pour une durée de quatre ans. Son entrée en fonctions comnlence ' le 1 cr septenlbre. Il est rééligible.

§ 16 Le secrétaire central est responsable de son activité.

§ 17 Pour la sécurité financière de l'Union, il fournit une caution

dont ]e nlontant est à fixer par le Conlité cantonal.

§ 18 Pour retirer les son1111es placées, les signatures du président

et du secrétaire sont n écessaires .

Attribution du Secrétaire central.

§ 19 a) tenir les procès-verbaux du 'Comité cantonal et des As-·

selnblées générales; b) rédiger les requêtes aux autorités, soigner '~oute la cor- ·

respondance et tenir un état des documents; c) adnlÏnistrer les finances de la société; la c01nptabilité de­

vra être établie de telle façon qu'il soit en tout tenlps pos-· sible de vérifier la situation de tous les départe111ents ;

d) en collabora,tion avec le président, préparer les affaires ù. traiter dans les séances du comité cantonal;

e) tenir à jour l'état nonlinatif cantonal ; l) r ecu eillir tous les doclllllents pouvant être utiles à la cor­

poratjon; g) en collaboration avec les n1e111bres du ,Con1Îté cantonal,

entrer en pourparlers avec les autorités scolaires; il) participer aux différentes conférences pédagogiques et

corporatives du canton et aux assel11blées similaires des . autres ·cantons ;

i) adn1Ïnistrer toutes les institutions créées par l 'Union.

§ 20 Pour les déplacelnents qu 'il effectu e dans les intérêts de '

l'Union., le secrétaire a droit au ren1boursenlent de ses débours . (chemin de fer, dîner, découchelnent).

Les Assemblées de district.

§ 21 L 'Union du personnel enseignant c0111prend les assenlblées

de districts qui seront convoquées,' et aussi souvent que cela est. nécessaire.

Page 16: L'Ecole primaire, 15 mars 1933

• - 172 ~

§ 22 Les instituteurs et institutrices font partie de l 'assemblée où

ils se trouvent en a'ctivité de' service.

§ 23 Attributions:

Cl) étudier les questions soumises par le Comité cantonal; b) faire des propositions concernant le programm.e d'activité; c) travailler à la réalisation des buts de la société au nloyen

de conférences et de discussions.

§ 24 Chaque Assemblée du câstriül doit élaborer son propre Rè­

glenlent et le somnettre à l'approbation du Comité cantonal.

§ 25 Dans certains cas, les Assemblées de districts, convoquées si­

lnultanément, peuvent être appelées à voter üertaines questions rentrant dans les attributions de l'Assemblée générale. Les secré­taires des Asselnblées de dlslricts adresseront alors, par la poste, au COlnité cantonal, tous les bulletins de vote avec le procès-verbal de la votation signé par les nlenlbres du Conlité.

§ 26 Le secrétaire central doit être infornlé de la -date des Assenl­

blées de diS/trict. L'ordre du jour lui sera soumis.

Comité de l'Assemblée des districts.

§ 27 Le Hèglement de chaque Assenlblée de district ne doit rien

contenir de contraire aux statuts; il fixe en particulier le nombre des nlembres du Comité et détennine leurs attributions.

§ 28 Ses attributions sont les suivantes: a) veiller à l'application des statuts et là l'exécution des dé­

cisions prises par les -différnts organes de la société; b) envoyer chaque année au secrétaire central, avant le 1er

aoüt, le rapport de l'Assell1blée de district; c) tenir ù jour la liste des menlbres ; cl) inviter tout le personnel enseignant nouvellelnent ,en fonc­

tions dans le district à faire partie de l'assemblée; c) faire part au secrétaire central, pour le 15 novembre, des

nllltatiolls survenues dans l'Asselllblée ; /) s'entourer de tous les renseignelllents concernant la no­

mination des instituteurs; [J) donner son préavis à l'occasion -de non réélection, de pro-

- 17'3 -

cès e t de tous conflits survenaIlit dans le rayon entre instituteurs et des tiers;

Il) aviser les luembres du décès d 'un sociétaire et les inviter Ù l'ensevelissemenit·

i) seconder le secrétariat central dans toutes les questions que celui-ci a il traiter (office de placement caisse de ma-ladie, etc.). '

Presse.

§ 29 L~ CO~ll it 6 Ce~1tra.1 dispose de quelques pages corporatives

clans 1 « ~cole Prll11alre » ; ou, à défaut, 1 Assell1bleé o'énérale clé-ci~c la création d'un jour'nal rédigé par le secrétair; et des~ tiné il défendre les int-arêts de l'Union.

Finances. ,

§ 30 Chaque 111embre paye la cotisation annuelle. Les cotisations

des différentes caisses seront 'prévues par le Règlell1ent de celles-ci.

§ 31 L~ ca~sse de l' Ln~on 'est aliment'ée par la finance d'entrée, par

les ~otIsatlOns des m embres actifs et passifs, ainsi que par les subSIdes, dons, etc.

~ 32 Les en1caissements sont perçus jusqu 'au 30 avril au plus

tard et reu1is au secrétariat Icentral.

§ 33 La caisse centrale paye des indemnités pour les déplacements: Cl) au cOlllité 'cantona'l ; b) à l'Ass'Clnblée des délégués ; c) il la Commission de revision.

§ 34

Les fonds disponibles sont versés ,à la Banque cantonale ou clans un établissenlent financier ft créer par l'Union.

§ 35 En 'cas de dissolution de 1 Union, 1 Assemblée générale décide

:\ la majorité des suffrages de l'emploi de sa t'ontune.

§ ;3U La fortune de l'Union garantit seule les prétentions ,à son

avoir.

§ 37 L'Union peut se faire inscrire au registre du comnlerce.

Page 17: L'Ecole primaire, 15 mars 1933

- 174 -

§ 38 Elle est engag'ée par la signature du président et du secrétaire',.

Dispositions finales.

§ 39 Les présents Statuts en trent en vigueur ünlnédiatement après;

leur acceptation, Un exemplaire sera r ell1is rà chaque sociétaire,

§ 40 La dissolution de l'Union n e pourra être décidée qu"à la ma-­

jOlité des 3/-1 des m embres , § 42

Tout projet de modification des statuts ou de dissolution de' r Union doi,t être sOU1nis au ,comité qui le fera figurer ù l'ordre du jour, 15 jours au moins avant l'Assen1blée générale,

Ainsi nlodifi é et approuvé par l'Assemblée générale du 18 dé­cembre 19:32, à Sion,

Le Président .' Cl. BEnARD.

L e SCl'étail'e .' Léon ~t[ONiNIER,

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NÉCROLOGIE .

Mademoiselle Séraphine Gailland, institutrice

A Bagnes, le 23 f-évrier, on conduisait au cham.p du repos , la dépouille n10rtelle de NIl le S. Gailland, une des doyennes du per­sonnel enseignant valaisan , décédée presque subitement aux Eyonetles où elle faisait un r emplacement.

Religieuse enseignant en France, elle subit le sort de ses conl­pagnes et dut rentrer en Valais où elle reçllJt le brevet de 'capacité en 1897 et où elle oc·cupa différents postes ù la satis.fa-ction géné­rale.

Dernièrement, elle était r evenue d 'Espagne où elle pratiquait en qualüé de préceptrice. .

A son vénérable père plus que nonagénaire et à toute sa fa­rnjlle , l'hon1111age de nos condoléances et l'assurance d 'un souvenir dcUls nos prières.

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Page 18: L'Ecole primaire, 15 mars 1933

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