L'Ecole primaire, 15 mai 1937

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SION, .5 Mai 1937 No 9 66 me Année t'lmalre nE LA 50eiété valai:pQt)"€ d'édu<tafion L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- 1 Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursem·ent. Tout ce qui conceme la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'Instruction pUblique à Sion. Les aIll]OOlCes sont reçues eXJclusiv· em· e'IlJt pa'r PUBLICITAS. Société Anonyme Suisse de Publicité. Sion Aveonue de la GaTe - Téléphone 2.36

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SION, .5 Mai 1937 No 9 66me Année

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nE LA

50eiété valai:pQt)"€ d'édu<tafion

L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-1

Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursem·ent.

Tout ce qui conceme la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

Département de l'Instruction pUblique à Sion.

Les aIll]OOlCes sont reçues eXJclusiv·em·e'IlJt pa'r PUBLICITAS. Société Anonyme Suisse de Publicité. Sion

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•••••••••••••••••••••••••••••••••••• • • • • • • = Au printemps = 5 UNE CURE DEPURATIVE DU SANG 5 • • • • • agil. sur les organes lntel"nes comme un bain de Joo- • • • • vence. Elle régénère tou't l'organ'islme et le débarr{]JSse • = de ses 'dléchets nuz'sibles. Le melWeur dépul"atif est = = l'huile de foie de morue norvégi~nne. Le = • • • • • • • • • • • • • • • •

••• • • est une_ préparation à base d'extrait de malt Wander, ! • aux pNJ.priétés bien connues, et de 30 % d'huile de foie •

= de mor~e solidifiée et dépourvue (fie son goût désagréa- = • ble, gil'âée à un procédé spécial. • • • = Les enfants sont très friands du J emalt à cauSe de = • son bon -goût et l'esto.mac le plus dé.[~cat le supporte • • • • très bien. •

• • • Le Jemalt pur.l1ie le sang, stimule l'appéti1t, développe •

: l'ossat/ure et exerce ù'ne action favorable sur la den- = • tilion. Il CfJllstitue dO/fliC le m'ezWeuT tonique pour les • • • • • enfants faib'les et anémlques. •

• • • Sans le goût désagréable, ni la tortille h'UNeuse de • = [' hu'ile de foie de morue. = • • = Envoi d'élchœntillons et lliitté~ature par = • • 5 Dr ;A. WAIDER S. A., BERNE 5 • • • • · ~ ••••••••••••••••••••••••••••••••••••

SION, 15 M.ai 1937. 'No 9. 56me Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION

SdMMjAIIRrE : .pARTIE OFFItCIEiULE: Brevet de capacité. - « Terres Romandes». - iF ARTIE 'NIEORIQUE: La vie chrétienne. - De l'attention. - -Conférence de M. le Chanoine Dévaud. - A propos de grammaire. - Les promenades de fin d'année. - Rappel. -Réunion pédagogique de Finhaut. - ,Chronicrue dE' l'Union. -HAIRTIE PHATIQUE: ·Langue française. - ,En .glanant. - Bi­bliographie.

PARTIE OFFICIELLE

Brevet de capacité à l'Enseignement primaire

Il est porté :à la connaissance des intéressés que l es examens pOUl' lobtention du Brevet de capacité à l'enseignement prim airE' a.uront lieu:

à SION, le 7 juin, ·à 8 h., à l'Ecole Normale des instituteurs pour Me~ .. sieurs lE'S instituteurs;

à SION, le 8 juin, à 8 h., à l'Ecole Normale des filles pour Mmes les institutrices;

à BRIGUE, le 9 juin, à 8 h. ~, au Pensionnat Ste-Ursule, pour les instituteurs et institutrices de la pa.rtie allemande.

Les inscriptions devront parvenir au Département de l'Instruc­tion publique pOUl' le 25 mai courant.

RIIez applaudir "Terres Romandes"! Nous engageons vivem·ent 'le ICorlPs ·ens,eignant qui se rendra

au Tir cantonal de ISt~:\1auric·e d'assister à une des représentations du g-rand ·Festival « Terres Rom.andes » du chanoine lPoncet, et d '·enc-ourager leurs ,élè.ves à y assister.

« Terres tRomandes » est une œuvre historique et lyrique sur un épisode du :Royaume de Bourgogne. Finenlent écrite, avec de la belle musique, ppésentée par des lacteurs de talent, elle est Id/un intérêt incontestahle po'ur les lettres et l'·art nlusical en Valais.

L 'o-ccasion ne se pr·ésentera :pas souvent de savourer une œuvre de cette ·enver·gure; raison de plus d 'en profiter et d'en d'aire profiter l.a jeunesse de notre pays.

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PARTIE THÉORIQUE

La vie chrétienne

ùa présentation des modèles humains

La vie chrétienne nous unit à la Tl'inité Sainte pw' le :Média­teur Jésus: « Tous ceux, diS'ait Pascal, qui chel',chent Dieu hors de Jésus-Christ, et qui s'arrêtent dams la nature, ou Us ne tl'O'U­vent aucune IluJ.m'iBre qui les satisfasse, ou as url'Ïvent à se for­n1er l1lIlI ·m 'oyen de connaîtl'e Dieu sans le Médiate/ur, et pal' là ils ItOlmlbent, ou dans l'athéisme, ou dans le déisme, qui sont deux choses que la religion chrétienne abhorre presque égale'lnent. .. Ce qui paraît (dans le monde) ne marque ni une exclusion totale ni une présence manifeste de la Divinité, ,mais 'la présence d'un Dieu qui se cache ... »

Ce Dieu qui se cache et se fait cheI'chel', Jésus le révèle "mel'­veiNeusetment. La Tl'ÎInJ.ité Sainte prend pour ainsi dire fOl'me et figure autour du Verbe dans lequel elle s" est révélée. Que l'on écoute les doxologies de saint Pml'! et des aUltres. Dieu le Père est le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Chl'Ïst. Jésus est le Fils, le Bien Aimé, en q1,li le Père prend ses COlmplclÎsw1ces. Le Saint-Espri,t est l'Esprit de Jésus. C'est en Jésus que se découvre ce qu' fi y a de plus intime en Dieu'et ce que Dieu a de plus intzlJne avec nous.

Jésus, on le trouve paηti'culière,nunt dans l'Evangile. Aux malins du chrétien, l'EvangNe est cO'mn1e et plus qu'un code de la l'oule. IncessClrmment, . il ,doit en feuilleter les pages.

Pourtant, ce n' est pc~s assez: le protestaJ11rtis'me possède l'Cl Bible Bt l'el'J'eur ne lui est pas inconue.

En Jésus, si haut est le modèle, si profonde est la doctrine qu' il faut craül'dre pour ceux qui l'étudient les dangBrs d'illu­sions, les exagératiops d.u sens personnel, les chvmères des volon-tés les Ineilleures: \' ' '\.

A côté de 1"Evangile, pour lw: assurer pleine vertu, Jésus a plcncé son Eglise.

PCU' sa doctrine, ses secours surnaturels, celle-ci c~dapte r.nz~ âmes de bonne volonté le salut du Sauveur.

De sfoTI sein jaillissent des vies hum,ai"J1le ls ~I[tnctifiées des copies heureuses de celle. du lJlaUre, et qui peuvent servir de modèles. Elles sont comilne l'Evangile en cl/ction. 'Ce 'sont les phy­sionœnies des saints.

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Ces figures ,de saints, CCUlonlses ou non, il convient de lés pl'ésenter à la jeunesse. Elles leur rendront la vie surnaturelle comlI11e palpable. .

01', kl sainteté, on le ' sait, cOlnpol·te pOUl' ainsi dire deux étchges: au degré inférieur, très beau déjà, c'est la vie en conti­nuel état de grâce; au degré sl.lpél'iel.Z1·, c' est la même vie plus haute, prus divine, rayonnante d'un pouvoir d'é:cHfication plus pé nétrant.

Tout chrétien doit. être un saint au Pl'emier se!l1S du lnot,­fidèle cl son baptênle, il a à cœur de vél'ifier intégrcnle'rl11ent la parole du Sœl.lveur. « Chel'chez d'abord le l'oyawme de Dieu, lequel est au-dedans,' la vie dlivine ŒU fond de l'âme -,- le l'este, ce n'est que du l'este, c'est du SW\CI'oît ... »

Admirable déjà est cette rectitude du chrétien du pl'elniel' âegl'é. Aux regards des jeunes low'nés vers l'Infini, il convient cr offrir mie1ux: le spectacle de saints authentiques, de leur âge, de leur miJlieu, de leul' nature qu'ils puissent conte1npler, az'lIner, ÎlTI'itel' .

A ce propos, 10l Providence comble notre époque de modèles admirables.

Des noms se présentent en fozzle et de pl'ilJIl:e abord,' no'ms de personnages authentiquement canonisés ou béatifiés, n0.111S de personnages que leur vie chrétienne parfaUe ,a mis en particuUer l'eliei, qui ne seront peut-êtl'e jamais sur les aute,ls, mais qui ont laissé, durant leur passage SUI' teI're, le. l'ag01l1iflement de vertus si belles que le peuple chrétien ne s'y méprend pas, et que ,leur mém'oire, pour l'honneur Ide ' Dieu, demande à êtI'e gardée.

Toutes les classes de la société, tous les devoirs d"état, tous les âges trouvent leur place en ce pc~ltmw·ès. Partout il est d'admi­rables n10dèles.

Voici les' tous petits et les toutes petites, les Neurs les plus fI ccîches : les Anne de Guigne, les Jeanne Gal'l'.iel, les Guy de Font­g,aNand ...

La valeLlr chrétienne n'attencl pas les années. Il y cmnc des saints parmi les enfants, a dit Pie X, très ClIU COUl'ant des Iner­veUles que peut faire naîtl'e la corrrmuJl1Jion fréquente. Il y a de toui-petits grands saints.

,. . Voici des moyens et des grands, dans les annales des établis­

semënts cP'instruction, des coNèges, des groupements d'action ca­tholique.

Au ciel de la France chrétienne, bl'illent les « Chefs de file »: Maurice de Tascher, Pierre Poyet, Ernest Psichari, Am'édée Guial'd, le Comjl1lclJ11dant Charlet, Georges Guynemer, Jean de Ples­sis de Gl'énedan, etc.

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Au-delà des Alpes, c'est Pier Giorgio Frassarti, Giosue Borsi S"encourageant à ne rien refuser à Dieu. « Tant que je nu tiens aux paroles, c"est du teJmps perdu, personne ne me croit. Quand j'agirai, il n'y aura pas d"éloquence au .Inonde capable [die résis­ter à l'éloquence muette de mon geste. Les hommes ont beso,in d'exemples et non de paroles parce qu"ils sentent bien que salIls fexenIple, ,[ct religiolJ1j est vaine » .

Et puis, si la gerbe des belles vies des jeunes ne l'emplit pas encore la Inain, g'lanons un peu chez les anciens et dans le passé.

Les beaux exelmples l'assemblés, il s',agiI~a d'en tirer profit. Le vrai labeur des éducateurs COm'lnellCera là.

. Or, pOUl' que devienne noul"rÏ'ture spiz'Ï,fuBUe une vie êdï-ficmte, un double effort, selnble-t-ÎIl, est nécessaire,' il faut que soigneusement soil dégagée la physiono.mie chrétienne du ,modèle, il faut qu'en ressortent des incitations pratiques.

Que soieillit bien cO:1nposées, bien écrites, draJlnatiques, pitto­resques à souhait, les histoires de nos héros chrétiens, tant mieux,' la vertu, la grandeur gagnent à se faire avencll1ltes.

Pourtant cela n'est que second,aire,' le but prenlier die ces histoires ne tend pas à la délectation liNél\aire ou rom'(JjJ1esqne, CLUX débats de ['im'agination ou de la sensibi'lité.

Qu'une étude littéraire dégage les beautés de la pensée et son hem'eux , langage, qu'une recherche économique mette à part les faits de SOlnl domaine, c'est leur but; _ -la ,conte,mplation d'es belles spiritualités 'doit faire surgir patiemment, armourensem'ent, trait pOUl' trait, les lignes des modèles. EUe doit amener à une pleine lz11nière une vivante et parlante vmage qui représente et annonce le Christ.

De plus, -les contemplations des beaux sommets de la vertu sera une invite à en tenter l'esoalade. Selon ["opportunité, les maîtres et les élèves dégageront .les leçons qui les concernent, recue,illeront la force stz1nIulante qu'apportent toujours les grands cXeJ1l'pl es.

Aux àînés, le gl~and Ampère dira,' « Travaille en esprit d'orai­son. EtŒd1ie les choses ,de ce monde, c'est le devo-ir de ton état, TIlCl-ÎS ne les regarde que d'un œil, que ton OJutre œil soit cons­tamment fixé sm' la lumière éternelle. Ecoute les savants, nIais ne les écoute que d'une oreil'le, que fautre soit toujours prête cl recevoir les doux accents de ton c~mi céleste. 'N'écris que d'une main. De l'autre, tiens toi aux vêtements de Dieu cOlmme un enfcnnt se tient attaché aux vête,ments de son père. Que je ,me souvienne toUjOl1J'S de ce qne dit saint Panl " « Usez de ce monde COllnlme n'en usant point. »

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« Je suis mathématicien, glissera Léon Lefèvre aux aJmis du calcnl; or, tout rn'athématicien sait, par ses études jourllalières, que toute quantité finie est, zéro en présence de l'infini ... J'ài été convaincu, d'une évidence mathématique, que tout devait passer après le Slalut, dans l'OI'dre lRoral; que toute véJ~ité il1J.aturelle était de peu ,d'i'mpol'tance ,auprès ,des vérités de la foi, et qu'enfin une vie qui n'aurait pas, alutant que possible, ponr :modèle Jésus-Christ, ne serait pas bonne. »

Les petits cO/mprendront le langage d'un des leurs,' « Je ne comprends pas qu'on fasse tant de manière avec -le Bon Dieu; quand les satinfs le voyai~I1Jt, SUI' terre en apparition, ils se pros­terlliaient à ses pieds pour les ,baiser; mais c'est plus fort que 1r,'oi; je tafJme tant que, lorsque je le verrai, je lui sauterai au cou pOUl' .l'embrasser. »

Sur les jeunes, l'exemple de leurs semblables exercera une action étonnante. Que les éducateurs fassent de l~adlmir.ation de [' hérols,nIe chrétien LZll tonique spirituel bienfafsant. J. H.

De r attention L'IEcriture dit de la sagesse: « Tous les biens nIe sont ve­

nus avec elle »; on pourrait en dire autant de l'attention. Obser­ver, réfléchir, juger, choisir, ,autant d'actes qui ne peuvent être bien ,exécutés que par un esprit attentif. L'éducation intellectuelle de la prelnière enfance se réSUlue presque entièrement dans la culture de l'attention: tout l'avenir de l'enfant ,en d'épend.

,or, les nIéthodes ,actuelles sont loin de favoriser cette culture.

Les journaux, les romans, les nouvelles -dispers,ent et dissi­pent ; ,aux enfants, il convient -d'apporter des ifiIœnents de détente, ,mais pa,~ de dissipation. Les randonnées en automobile, les sports, les distractions mondaines emplissent souvent l'esprit des élèves de tant de chos'es frivoles ou 'étrangères ,à leurs études que l'atten­tion en das'i,e devient 'précaire. Nous avons constaté personnelle­'ment, dans un milieu s,colaire pourtant sérieux, tenu a,vec une certaine sévérité, que les jeunes gens, depuis une dizaine d',années .l:Yurtout travaillent, en g,énéral, moins, .sont portés plus fadlelnent à la Légèreté, à la dissipation, Et ,cette constatation a été faite, paraît-il, \!Jar d':autres éléments dans -d'autres milieux. 'C'est que, depuis la guerre, le désir des jouissances s'est avivé d'une f,a,çon 'i-ill'gulièr-e et les ,moyens de le satisfaire se sont nIultipliés.

Les Hléthodes scolaires modernes ne sont pas non plus sans reproches. « J'aime mieux forger 'mon âme que la meubler »,

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écrivait M-ontaigne. ApPTendre à penser: tel est l'e vr,ai but de la preonière éducation; un esprit bien Ifonné ne saurait être ·em.har­ras-sé pour appr~ndre ensuite ce qu'il aura besoin de savoir. '

Or, les' :progr,aulmes .scolaires éparpillent l'esprit sur une poussière ,die notions encydopédiques étudi.ées superficiellenlent; celles-ci enconlhrent la mémoire plutât qu'elles ne développent l'intelligence. On dirait que le~ programrmes regardent les exa­Inens 'COlnUle des fins en s-oi! et non plus comlne 'ayant pour objet la iformation de tout 1''hon1'lne. IAussi, p-our beaucoup d 'élè­ves, la Iplupart des branches ne sont plus guère que des di'ché~ qu'on s'apprête à servir aux interrogateurs.

Quelle lllisère enc-ore si les lllaltres '5e sont bornés à ·eml11a­gasiner dans les cerveaux des forulules abstraites, ,alors qu'il aurait fallu s'occuper de la culture non pa'5- seulell1ent de la Dlé­nloire, nl,ais de toutes les autres facultés, de la culture des senti­'111ents hunTains, donner des leçons 'conc·ernant. la vie pratique. Com111ent s"élonnner en'5uite que de « bons élèves » qui ont fait haJbituelleunent zéro faute, donnent plus tard de si nlaigres résul­tats ? Tl f.aut que les jeunes gens s'efforcent d'échapper à l'effa­rante dissipation des lectures inutiles, à la trépidation de l,a, vie contemporaine et aux suggestions nlol~bides que notre te111'pS ap­porte ouverte1uent -ou sournoiselnent à leur üuagination. La COl1-

centr,a.tion de l'attention, si nécessaire à la formation de l'·esprit et du ,cœur, souffre beaucoup des conditions de la vie moderne.

Développer la puissance de l'attention : chose capitale pour toute la · vie. ·Penser et faire penser: vüilà la lüi de toute éduoa­tian, Id'e toute adaptation, de toute vie hunlaine.

Or, 'pouvoir rasselllibler plus d'attention sur la question pré­sente devient souvent l:a. condition de la Téussite.

« Le devoir de 1 hOlll'me ·se cüncentre sur un point, répétait le cardinal Mercier: l'action du Inoment présent. ». C'est pour­.quoi habituer :}'lel1lfant à donner toute son attention d'albord aux . choses sÏlnples- et fadles reste le secret d'une bonne Iméthode . .Age quod agis! IDe nllêlne, l'art de vaincre là la guerre consiste à concentrer un feu plus violent sur point hien choisi.

.on a 111'êlne écrit que l'attention est la s'ource profonde du g.énie . .or, si elle dépend de l'attrait, elle dépend aussi de la volonté ' .elle revient donc à augmenter, par l'éducation, J.a, puissance du vouloir sur les l1lusdes,' sur les sens- et l'ünagination, sur l'inteHi­genceet les affections.

Les génies et les saints- furent des attentifs.

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IlEnseignement de la langue française dans' le nouveau programme pour les éèoles

cathoJiques dè Belgique

Nous avons le grand plaz'sil' de publier ci-après une paz~tie de la tl'ès intéress·alnte conférence que M. ,le Dl' Devaud, Re'cfeur à l'UJflJivelrsité de Fribourg et ancien Directeul' de l'Ecole 'N.Ol'JllCf'le Cl donnée à fO'ccasion de la dernière assemblée générale de la Sté des instituü'ices du Valais l'OIDland'. Chacun pourI'la ainsi bénéfi­ciel' des directives émises peu' cet ~li1Ïnent pécfagogue.

Il y a dN1X programllles pour les écoles primaires belges, tous deux de date récente, le programme officiel, promulgué par décret du Ministère de l'Instrnuction publique du 13 mai 1936, mis en vi­gueur ·dès la rentrée d'octobre de cette même annnée, et le program­me pour les écoles catholiques, édité par « le Conseil central de l'En­seignement primairE' catholique », dont la première partie seulement a paru en décembre dernier. Cette première partie contient le pro­g'l'amme de 'quatre branches: 1. l'étude du milieu, 2. l'enseignement de la religion, 3. de la langue maternelle, 4. de l'arithmétique, aux trois degrés clE:- l'école primaire. On sait que le système scolaire belge comporte un quatrième degré, ou enseignement primaire .supérieur, qui n 'a encore reçu son plan d'études ni -dans les institutions officiel­les ni dans les institutions catholiques.

Bornons-nous au programme catholique, dont J'organisation et le-s exigences ne diffèrent pas considérablement du programme offi­ciel, si. l'esprit en E'St tout autre, .qui a même le mérite d'être plus clair, plus précis, mieux adapté ,à la 'réalité, - et, dans ce programme, à l'enseignement clu frança is, spécialement à l'apprentissage de l 'art de lire, de parler, de · rédig8r; car ce qui se rapporte à l 'enseignement du vocabulaire, cle la grammaire et clE' l'01'thograph8 n e me paraît ni original ni défini nettement .

On nou,? avertit cl'abord que l'enseignement de la langue mater­nelle constitue un tout, un ensemble, qu'on ne saurait morceler; on enseigne la langue et non pas la l€'cture, la grammaire ou l'ortho­graphe. Encore que l'on ne doive pas tout mêler) que la lecture doit réstel' de la lecture et l'orthographe de l'orthographe, toutes ces le­çons, quoique distinctes, ne sauTaient être séparées, tous les exer­cices doivent se tenir entl'e eux et t endre au même but: que l'en­fant possède sa langue 'maternelle.

,L'enseignement de la langue maternelle doit viser ,n. deux objec­tifs : 1. rendre l'enfant capable de comprendre les idées d 'autrui, 2. ]e rendre capable d 'exprimer clairement et coàectement ses idées à Ü lui. Cela . est juste; mais, à mon avis, cette fin est trop matérielle

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et technique. ILa formation de l'intelligence que l'on peut et doit OIb­tenir au moyen de la langue maternelle consiste en une aptitude spi­rituelle plus haute et plu.s immatérielle que la: simple capacité de comprendre et de se faire comprendre; c'est une initiation là la cul­ture de son temps proportionnée là son état de futur travailleur ma­nuel - ou, si l'on veut exprimer cette aptitude sous son aspect tech­nique, c'est la capacité acquise à l'école de participer à la culture de son temps selon les exigences de son état, de sa situation et voca­tion. Nos jeunes ne vivent pas dans les bois de l'âge des cavernes. Ils sont des civilisés. Ils le sont, parce qu'ils participent aux biens de la civilisation, se les ont assimilés au moins dans leurs éléments, et continuent a se les assimiler chaque jour, précisément par la lan­gue maternelle. S'il ne s'agit que de se distribuer entre soi le tra­vtil quotidien, acheter ou vendre, se disputer ou s'accorder, point n'est besoin d'école et d'enseignement scolaire de la langue mater­nelle: l'apprentissage de la langue par l'usage suffit. Mais nos jeu­neoS veulent s'instruire sur leur travail; ils veulent lire les journaux d'agriculture; ils veulent comprendre les moteurs de leurs machines. Ils appartiennent à un canton, :à un Etat, ils veulent s'informer de la politique et des événements de la vie contemporaine, chez eux et au dehors. Ils ont une vie morale et religieuse consciente, réfléchie, et veulent la nourrir par des lectures, des conférences, par des discus­sions au sein d'a.ssociations diverses; ils jugent des hommes et de leurs actes, des choses et de leur utilisation, selon les principes di­recteurs de leur pensée et de leur conduite. Et c'est justement la ca­pacité de participer ainsi à la vie professionnelle, intellectuelle, ··so­ciale, morale et religieuse de leur temps, selon leur état et leur si­tuation, que j'appelle la culture intellectuelle; ü'est là la fois cette culture et l'aptitude à y participer que l'enseignement de la langue doit apporter, là l'école primaire; c'est pour l'y rendre apte que l'en­fant est envoyé à l'école, et qu'il y a des écoles populaires. On n'ap­prend pas simplement, à l'école, la langue pour comprendre et se faire comprendre, mais pour pouvoir participer à une vie plus haute, la vie proprement civilisée, pour pouvoir se cultiver soi-même, pour acquérir des idées, se nourrir l'intelligence et le cœur, non pas iso­lément, mais dans cet ensemble social ,qui est le milieu d'abord, la ci­vilisation ,d'une race exprimée par une langue ensuite, et, par elle, au-dellà, avec l'humanité entière, caT, dans le moindre de nos villages, c'est au monde entier, à l'humanité entièrE' que l'on s'intéresse et dont on vit réellement la vie. Nos jeunes veulent caus el', s'expliquer, sou­tenir leurs idées, les communiquer au besoin par écrit, et surtout s'in­former par les moyens dont nous disposons aujourd'hui: les jour­naùx, les livres, les conférences, la radio, les ceréles d'études, lE'S causeries des associations de toute espèce aux multiples discussions suivies ,de multiples résolutions. C'est à participer là, toute cette vie contemporaine en ses multiples a.spects que doit rendre apte l'écol€' dans l'enseignement de la langue maternelle; cet objectif dépasse

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singulièrement la simple capacité de comprendre autrui et de se faire comprendrE', auquel suffirait en somme l'apprentissage par l'usage des peuplades primitives.

De fait, les exigences ' et les exercices que propose le prgramme belge débordent de beaucoup la trop modeste fin qu'il énonçait en ses premières lignes. Passons-les en revu~ pour la lecture, l'évolution et la rédaction.

La lecture

Ici encore, les exigences sont trop exclusivement techniques et matérielles. Au moins sont-elles claires et J;urtout raisonnables.

A la: fin du degré inférieur, soit au bout de deux ans, l'.élève -<, doit êtrE' là même de lire là haute voix un texte facile à une vitesse habituelle et constante' d'au moins 50 à 60 mots par minute». C'est encore une allure lente, mais l'essentiel est moins de lire vite que de lire régulièrement, intelligiblement. -On réclamera donc ,« une ar­ticulation nette, une prononciation pure, unE' connaissance de tous les sons, un débit naturel et régulier» et la « compréhension» s~ra révélée par « l'observation des signes de ponctuation».

A la fin du second degré, la lecture doit être régulière et cou­l'ante à 100-120 mots par minute. L'école « fera une part importante déJlà à la lecture .silencieuSE'». Et voici les genres de lectures que l'on pratiquera:

a) lecture silencieuse ,de textes narratifs, contes, fables; lb) lecture ,à domicile de petits morceaux en vue des exercices

d'élocution et des exercices d~ lecture à haute voix; e) initiation à la lecture de petits volumes;

d) lecture .à haute voix de récits, contes, fables et poésies faciles.

Veuillez remarquer la: part prépondérante accordée là la lE'cture 1)(O'1' sonne11e, là l'initiative, qu'on favorise, du contact direct avec le texte, et le silence qu'on garde sur les explications du fond et de la 'forme qui nous préoccupent trop exclusivement.

ILes exigE·nces pour le troisième degré sont formulées en deux mots:

a) lecture silencieuse fréquente; usage courant de la bibliothèque :scolaire;

b) lecture ra haute voix de morceaux choisis.

Voilà pour le programme. ILe plan d'études y joint des directives ·et recommandations se rapportant aux méthodes et procédés.

,Le livret bE'lge ne contient aucune indication sur -l'enseignement , du syllabaire. Il est du ressort de l'école maternelle. On recommande d'envisager le but de l'enseignement de la lecture dèB la première an­née, et ce but est la lecture silencieuse: « la méthode d'apprentissage -est rationnelle si elle conduit d'une façon sûre et sans tarder au mé-

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anisme de la lecture de l'adulte. Celui-ci lit rarement à haute voix; ~l l't des yeux en lecture silencieuse, sans avoir là articuler des sons. 1 1 . . Il importE' donc d'initier tout de suite .~ la lectu.re silencleus~ aUSSI bien qu'à la lecture à haute voix.» Le lIvre serVIra aux exerCIces ,de lecture là haute voix. « Celle-ci ne sera exigée que lorsque le texte est compris.» On ne commencera donc point par faire lire, pou'r ex­pliquer ensuite.

ILe livr(l de lecture n'est pas le seul instrument de l'apprentissage de l'art de lire. On demande que le maître compose des fiches et des jeux de lecture, dès le premier cours, à ce coure. surtout, qu'il orga-

. nise et même fa:brique une « bi'bliothèque des petits» à l'aide de car­tons sur les-quels sont collés des textes, de « fardes », chemises où en sont cousus d'autres et de petits volumes là leur portée, qu'il en fa­cilite l'accès, en favorise l'emploi. Les enfan~s eux-mêmes sont invi­tés à collectionner des images pieuses ou profanes munies de textes convenables, des récits qui lE'ur ont plu.

Le deuxième et le troisième degrés seront pourvus d'une bi1blio­thèque à eux réservée; les élèves liront les livres et les ,« fardes» en s'aidant de questionnaires sur fiches qui leur permettront de contrô­ler leur lE'Cture. Eux aussi collectionneront les articles de journaux, les brochures et les imprimés, se constituant ainsi comme une petite bibliothèque personnelle; ils pourront y puiser la matière de leurs causeries, de leurs rapports oraux et · q~elque documentation :t:>0ur leurs rédactions.

Sans doute, on continu~ra jusqu'en dernière annéE' les exercices de lecture là haute voix, mais « la lecture silencieuse exercée il l'école est la: lecture formatrice par excellence ». On laissera les élèves cher­cher le sens pal' la réflexion E·t au moyen du dictionnaire; on n'expli­quera que s'ils ne savent pas se tirer d'édfaire d'eux-m(~mP.s; les ex· plica~ions précéderont toujours la lecture ,à haute voix.

Les directions sont excellentes. Elles sont trop identiques à ce qUE: j'ai moi-même demandé dans Lire, Parler, Rédiger pour qUE' jE' ne sois pas enchanté de le'3 trouver prescrites par un document d~ ,cette importance pour les écoles de- tout un pays.

L'élocution.

On ne ,se préoccupait guère de la .formation du parler autrefois, un autrefois encore très proche. On s'en préoccupe aujourd'hui; les programmes font une part au parler, à l'élocution E.ntendye dans le sens' d'::tptitude à exposer sa p'ensée par la parole~ plutôt 'que dans lB sens de 'prononciation et de diction expressive. Il faut apprendre à -l'enfant à parler spontanément, c'est-à-dire de lui-même; il faut lui a'pprendre à parler en discours suivi et non sous l'uniqUE' coup de fouet de l'interro:gation. Un 'enfant sage n'est plus, même en classe, celui qui, ne parle que .lorsqu'il est interrogé; c'oot celui qui prend la parole, après -avoir obtenu la permission, il est vrai, parce qu'il a

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quelque chose de personnE'l à dire à son maître et là tSes camarades. Le parler spontané, le parler continu, voiLà le but 'que le programme belge assigne là cette section de l'enseignement de la' langue mater­nelle. 11\IIais cette éducation est progressive.

Au premier degl'é, l'enfant exposera en phra.ses simples ( ce qu'i! connaît d'expérience personnelle : son milieu habituel, ses occupa­tions ordinaires, les événements de la vie enfantine. Il témoignE'ra par loà: qu'il dispose de moyens approriés là Bes pensées. On le questionnera aussi; on veillera à ce qu'il réponde bien, avec exactitude et naturel, SUl' ce qu'il a appris. Il r ,écitera ses leçons avec cette même E'xacti­tude et ce m.ême naturel, mais en un discours suivi. Il débitera, comme par le pa.ssé, des morceaux étudiés de mémoire, prose et poésie con­venables à son âge et là son développemE·nt».

ILe deuxième degré E'st plus exigeant. On peut demander des causelies, des rapports oraux, des ' comptes rendus de lectures per­sonnelle·s. On organise des entretiens entre les élèves sur des obser­vations du milieu, des événements locaux, sur des projections et des films vus, E,tC. On reproduit, on dramatise aussi en scènes plus ou moins improvisées, des récits .qu'on a lus, que l 'instituteur a narrés, des faits de l'histoire sainte, de l'histoire nationale ou locale. Et naturellement, on récite avec la prononciation et l 'expression raison· nables des morceaux de prose ou des vers.

Le troisième degré continuera ces exercices aVE'C des exigences accrues: reproduction libre de récits, d'allocutions; COIl1ptes rendus de lectures, de spectacles, d'auditions. La causerie, ,suivie de discus,­sion, est spécialement cultivée en ce cours. L'entretien se transforme E'n échange d'idées, en débats, un peu comme un cercle d'études.

'L'enfant est naturellement bavaTd. C'est une qualité et non pas un défaut, une qualité qu'il est nécessaire de discipliner. iL'école doit veiller .à ce qu 'il parle Belon l'ordre et quand il a quelque chose d'utile à dire. On provoque donc fréquemment, dès le cours élémen­taire, des causeries où les petits « exposent à 'leurs camarades ce qu'ils .connaissent des choses dans le petit horizon de leur expé­rience». On suscite des entretiens où le maître se gardE' de trop dire, où les élèves, « formulant leurs idées, ont la grande part ». iCette élocution introduit les écoliers, sans qu'ils s'en doutent, dans l'usage des personnes, des temps, des modes, dans la grammaire vivante « sans systématisation forcée» et prématuréE'.

On ne doit point parler pour ' ne rien dire, Dès le second degré, les élèves ont déjà ,beaucoup de choses à dire, car leur capital d'ob­servations et d'idées s'est enrichi, surtout si l'on a pratiqué, comme le plan d'études le demande, l'étude systématique et journalière du milieu. Quant à la forme, le mEilleur et le plus efficace moyen , de l'obtenir abondante en son vocabulaire, correcte, élégante, c'est nmi­tation. Que le maître s'applique donc ·à parler très bien lui-mème. Xl peut alors récl~mer quion pa'rle . sans nég'ligence ni laisser-aller. Qu'on ne harcèle néanmoins pa,s les enfants; interrompus, corrigés à

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contretemps, ils perdent le fil de leurs idées, balbutient et finissent par ne plus ouvrir la bouche; ils ne commettent plus de fautes, mais n'apprennent plus à parler. Qu'on les laisse s'exprimer complè­tement, qu'on ne les corrige que lotsqu'ils ont fini leur phra.'3e ou IE'ur exposé. Les comptes rendus oraux d'observations, de lectures, les causeries, les entretiens, les discussions, les improvisations et les dramatisations, les récitations, les chœurs parlés, etc., exercent sys­tématiquement l'élocution, et il faut savoir réserver, c'haque semaine, quelques 'quarts d'heure à ces exercices. ,Par ailleurs, toutes les leçons et toutes les récitations servent iL l'apprentissage du parler. L'enri­chissement des idées et leur utilisation personnelle seront eux-mêmes exercés, et révélés, pal' l'E·mploi de plus en plus sûr, spontané et continu des modes et des moyens d'expression.

La rédaction.

Il semble qu'on demande beaucoup du parler; on sera moins exigeant en rédaction. Nous sommes au siècle du téléphone et de la carte postale; on ne rédige plus guère après l'école; on écrit de moins en moins de lettrm, quelques rapports peut-être, quelques comptes rendus de séances de société,s ou de cercles d 'études.

On est satisfait d'un petit de première année, lors'qu'il sait com­pléter une phrase dont un mot est ,à chercher, lorsqu'il sait rédiger une phrase comme énoncé d'un fait d'observation, commE' légende d'une gravure ou d'un croquis personnel.

Il est jugé suffisamment entraîné, lorsqu 'il est capable, à la fin de la deuxiàme année, de rédiger quatre phrases ,au plus sur un suj et familier, en une vingtaine de mot,s. Mais ces phrases « seront écrites sans fautes et groupées dans un ordre accE'ptable». Quels en seront les sujets? Des faits observés dans le milieu, des descriptions d'objets familiers, la légende de gravures et de croquis, la reconstitution de textes mutilés, la substance de lectures ou de leçons de choses,.

Au cours moyens, l'élève doit pouvoir rédiger unE' douz'aine de' lignes, soit qu'il réponde à un questionnaire, soit qu'il les écrive spontanément. A ce degré on multipliera les exercices de phraséologie en vue d'obtenir une phrase claire et correcte.

Au cours du troisième degré, l 'élève doit être rendu capable de composer et d'ordonner convenablement quelques paragraphes en ré­daction dirigée et libre, récits et descriptions, lettres, billets, télé­grammes, comptes rendus, rapports écrits, etc. « Le développement d 'une pensée ou d'un proverbe, sous forme de dissertation, dépassE" les capacités de l'élève ordinaire du troisième degré.» Incontestable­ment.

Le programme est accompagné de fort judicieuses directives, dont nous pouvons faire profit. L'art d'écrire est difficile partout, mais, là. surtout où les enfants parlent à la n1.aison un patois ou un fran­çais corrompu, où le vocabulaire est l'E'streint, où les tournures cou­rantes sont grammaticalement incorrectes. ,Même en les lieux où les,

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conditions sont meilleures, on n'arrive à des résultats satisfaisants qu 'à force de patience et de ténacité. Voici quelques conseils qui évi teront les échecs et les pertes de tf'mps:

a) Les élèves ne parviendront à rédiger avec quelques succès que s'ils ont lu beaucoup et intelligemment; qui veut réussir doit absolument les amener 'à lire par les procédés que nous avons indi­qués plus haut.

lb) Ils doivent aussi rédiger beaucoup. C'est plusieurs fois pal' BE·maine qu'ils s'entraîneront à rédiger une phrase, un alinéa, un paragraphe. La meilleure rédaction est celle où celui qui rédige ne s'aperçoit pas qu'il rédige, comme la meilleure prière, de l'avis du P. Caussade, est celle où celui qui prie ne s'aperçoit pas qu'il prie.

c) Les sujets ne doivent pas être cherchés bien loin: observatioYh'~ sur lE:' milieu, événements et préoccupations du moment, suggestions de lectures, de spectacles, d'auditions, etc.

d) Dans le choix des sujets comme dans la cOl'Tection des tra­vaux, (' le maître respectera la personnalité naissante des élèves. Jamais il ne cherchera à leur faire écrire des phrases toutes faites ou à leur imposer de.s dévE'loppements dont ils ne saisissent pas la portée. »

e) « Le contrôle des travaux se fera sérieusement avec la colla­boration de leurs auteurs.»

,Ces remarques sont pleines de sagesse. Elles ne sont pas neuves. Vous les connaissez sûrement depuis :vos années d'école normaJE'. Mais leur application est difficile, parce qu'elle exige de nous beau­coup de lassante patience, d'exaspérante lenteur, d'énervante atten­tion à des minutie,s, de corrections de fautes cent fois cOlTigées déjà. La difficulté n'f'st pas d'ordre intellectuel; elle est d'ordre moral; elle exige pour être vaincue, moins de science que cl e vertu, moins de littérature que d'abnégation.

Les leçons de langue requerreront toujours quelque force d'âme aussi bien des maîtres que des élèves. Aucune méthode ne saurait l'fondre facile ce qui, de soi, est difficile . Nous avons le devoir, il est vrai, de nous évertuer à rendre mieux accessible à l'esprit enf:1.11-tin un savoir quelque peu abstrait en usant des mE'illeures méthodes et des plus ingénieux procédés. Nous agirions contre notre conscience en ajoutant de la difficulté à ce qui est déjà de nature difficile ou fastidieux par notrE' négligence ·à nous informer de ces meilleures méthodes, par notre paresse à nous astreindre à la préparation de ces utiles procédés. Il n'en restera pas moins qu 'on se met, sur le pupitre et dans les bancs, là des exercices de rédaction, de grammaire, d 'orthographe, avec plus de volonté dure que de goût et d'attrait. Mais au moins que ces efforts nE' soient pas accordés en vain par les enfants, qu'ils servent réellement à les rendre plus capables de par­tici.per à la culture de leur temps, selon leur état dans leur milieu, mieux armés pour le combat de la vie. E. Devaux.

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fI propos de grammaire Nous ,avon~ lu avec le :plus vif intérlêt dans ,«'l'E.cole IPri­

maire » du 3,0 ·avril, l'article _ intitulé: «ILes 'lnanuels de gram­n'laire » , ·dans ,lequel l'auteur préconÎse l'.enseigneJnent de la lan­gue aux enfants sans, l';empl<;>i de :La graITI'n'laire jusqu'aux derniè­res anIllées de la scolarIté.

Ce serait un peu, .semble-t-il , rev,enir, à 'quelques vari,antes près, aux «ILeçon'i de langue », peut-,être trop tôt aband'Onnées , .de MlM. Vignier et ISensine, ,conçues dans .le sens que pl~éconise « ':NI. :I.e vieux régent » et appuyées de t'Out le poids de son autorité en la n'latière, pal' 'M. le directeur H\œh.

Nous nous .souvenons ·encore de l'a,cüent de convictioIi pro­fonde que M. le iDirecteur de l'Eeole nonuale n'lettait à ·exposer la nouv,elle luéthode dans une tournée de conférences, ave,c dé­monstration~ pratiques, faites en vue de l'intr'Oduction du nou­veau lnanuel, et aussi des non'lbreuses objections que soulevaient beaucoup de memlbr·es du corps enseignant, dont votr.e serviteur.

Mais , laprès une année d'expérience, ce dernier, entr·e autres. était entièrement ,converti ,et ,g.agné là la nouvell.e fJ.néthode « d'ob­servation directe des faits du langage ». Et quand fut introduite la grammJaire aduelle, celui Iqui écrit ce,; .lignes c'Ontinua à .g'in'5-pirer de l',esprit des « Leçons de langue ,) aux courts résU!l11és gram'l1utticaux : l'ex·emple avant la règle. Que l'élève déduise lui­n1lêm.e la ,règle du t,exte ou de J'.exelnple, s'il le peut, ou à ,déf.aut, qu'il appr,enne « Ipar 'Ciœur » celle du n1a'nuel, c.ar, au sortiT de l'école priInaire, il ,est indispensable que le jeune Ib:Olnu1e pos­sède un cod·e ,gran1'1.natical Ininimuln clair et pr-écis.

Fair·e beaucoup et bien de honnes lectures, s',exercer à de non1br·euses convers·ation~, .saisir, pendant qu'on ,enseigne les autres IbTanéhes, les meilleur.e~ occasions de Inettre en relief un f;ait gr aUlffnatical, tout cela c'est très Ibien n1ais .. . supprim.er d'un coup la gramn1,a,ire dans les class1es inférieures sans qU'là l'Ecole normale le personnel soit fonné en vue d'une autre m 'éthode, cela nous paraît un 'peu ... osé, d'autant plus Ique les «ILeçons de lan­gue », dont les 'courts rèsmnés réduisaient déjà le « c-ode gra111--In-atical » là sa plus sin1ple ,expression, -ont ·été albandonnées il n'y a .'p.as l'Ongtemps.

Que voHà donc un beau ~uJet là traiter ou à discut.er dans queLque pr'Ochaine c-onférenüe pédlagÜ'gique, car, d'une part, les idées neuves émises pal' lM. « le vieux 'régent » Inéritent qu'on s'y an~te, et, d',autre part, il ne s'agit . rien :moins que de la « pièce de résistance » de nos p~~9g,r~ln~es scolaires. 'N., inst.

Les promenades de fin d'année scolaire

Pour la gent éeolière, les mois de mai et de juin se car,adé­risent surtout par la fin :des cla'4ses ,et ' l'entrée dans :ra période si impatiemment attendue des vacances.

IC'est aussi l'époque 'Où parmi les dirigeants, sera discuté le but de la promenade traditionnelle. iCeo; buts ne manquent pas ,et ils sont très nombreux chez nous, ·en Valais. !Aussi ne c-omprend­on que très 'diif.ficilem-ent que l'on cherche parfois ailleurs 'ce que l'on trouve bien en Inieux, et en plus -grand nomlbre, dans le pays, qu'il est un devoir de toujours ùnieux connaître tout ,en tlia,vail­lant à· sa plus gr.ande pr-ospérité.

En con~ultant la page des annonces, il sera facile là nos autorités 'scolaires de choisir un joli but de ;promenade comme d',acquérir la càtitude qu'un bon et dur,alb'le souvenir 'en sera emporté par tous les participants.

Qu'on se .Je dise!

Note de ,zee rédaction. ~ Un annoncier déclarait dernièrement renoncer à faire de la rédameen fa-veur de son étaiblis'Sement, .,aUendu que jamais il n'avait vu une école du pays. Cette obser­vation mérite d'être retenue. 'Le c;oiItien que les ' annonciers don­nent à notre ogane of1ficü~1 doit être payé de retour. lMesdarrnes les institutrices ·et M~ssieurs les instituteurs ont le devoir de favo­ris,er les . n1aisons et étaihlissen'l,ent~ qui font de la réclame dans l'B'caZe Pn1mail'e.

Rappel

Nous rappelons iau corps enseignant primaire et s·econdaire, ainsi qu'ià toutes les personnes qui s'intére~s'ent à l'enseignement du dessin" le cours d,e ML le professeur Rothe, de Vienne, qui viendra à Lausanne du 15 au 30 juillet 1937 donner son IXe cours international de dessin.

M,. lRothe, carolIne chacun le sait, ,e~t c'Onnu dans le monde entier; il a été appelé presque dans tous les pays à exposer aux. éducateurs sa nouvelle méthode, et nous sommes certain~ que nomlbreux seront les instituteurs et professeurs qui tiendront à profiter de cette bonne aubaine.

ILe prix du cours, ordinairement ·.cteJfr l .5'Û.- ,est fixé, par une faveur spéciale, ,à fr . 25.- pour les instituteurs suisses.

Les' inscriptions seront reÇUeS- jUsqu'auJ :'31 mai par :Mille :L. Rochat, 'institutrice, ILa -!Sallaz, sur \Lausanne.

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Réunion pédagogique de rinhaut Le ,28 avril 1908, Finhaut était en fête pour recevoÎ'l', dans sa c.o­

quette parure printanière, les pionniers de l'éducation des dis~ri~ts de St-;Maurice et Monthey. Vingt-neuf ans plus tard, le 28 aVrIl egale­ment, Finhaut accueillait à nouveau nos instituteurs pour leurs as­sises annuelles.

Le temps maussade et pluvieux des jours précédents, était peu encourageant. 'Grâce là la puissante prière de M. le Rd ,Chanoine Ab­bet, car il nous déclara avoir commandé! le beau tElmps, le soleil, après bien des efforts pour percer les sombres nuages, réussit là être maître de la 'situation. Son gai sourire nous mit le cœur en liesse. L'accueil simple, mais si cordial de la population nous émut tous. Sur tous les visages nous devinions la joie et le ,bonheur de la population de nous recevoir.

Vu l'heure ta:l'dive de· notre arrivée, une fervente dizaine de cha­pelet ouvre notre réunion au lieu du Saint sacrifice de la IMesse. Le protocole de la dernière réunion, maîtrement rédigé par M. Lugon, instituteur là Finhaut, est accepté à l'unanimité.

Après quelques discussions touchant le lieu de notre réunion pour 1938, lE- choix se porte sur Monthey.

lM. le Président de -Finhaut, en termes émus, nous dit toute sa joie et celle de sa commune de recevoir les instituteurs. En un bref ' aperçu, il nous résume la beauté de notre tâche d'éducateurs, tâche rude, mais noble, « Dieu et la Patrie, dit-il en terminant, comptE'nt sur vous, car vous en êtes l'appui le plus solide par la fo'rmation in­tellectuelle, morale et religieuse que vous donnez à notre jeunesse; vous êtes comme les lieutenants des pères de familles.»

-Chaudem€'nt applaudi par toute l'assemblée, M. le Président est remercié par M. l'Ins-pecteur de St-Maurice. '

Le sujet ,à traiter était le suivant: « Comment l'école peut cultiver le ·sens social et économique dans l'homme de demain.})

Pour la lecture du sujet, le sort désigne M. Pistoletti A., Ber­nard L. et Terrettaz L. Le temps par trop limité ne perme<t pas la lecture d'autres travaux. Il serait un peu long de faiTe ressortir tou­tes les excellentes idées suggérées dans les dive-rs travaux. Qu'il me soit permis cependant de faire remarquer -que, le vrai sens soci~l nE' va pas -sans une formation chrétienne solide, faite de renonce'ment et d'amom' du prochain, en deux mots: dans l'accomplissement par­fait de son devoir.

lM. l'abbé Dévaud, invité un peu trop tard par .M. Br{)uchoud, au nom de tous les instituteurs du district de St-:Maurjce, n'a pu ré­pondre là l'invitation. Il nous témoigna son estime dans une lettre où il nous exprimait son regret de nE' pouvoir assister à notre réunion.

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La discussion est alors ouverte sur les -divers travaux et ·sur la question lllise à l'étude. A titre de complément à ce qui avait été dit, M. le 'Chanoine Abbet nous donne connaissance du « Catéchisme so· cial}) de Mgr Guibert et forme le' vœu de le voir introduire aux cou'rs complémentaires. Chacun put apprécie'r la valeur de ce petit opuscule par les quelques passages qui furent lus.

Une grande discussion s'engage au sujet des travaux à présenter lors des conférences. M. Brouchoud forme le vœu de les remplacer pal' une conférence donnée par un professeur compétent en la matière. BE'aucoup d'instituteuTs se rallient à cette idée. M. l'inspecteur Rey prend acte du vœu formulé, mais il relève quel est vraiment le but de ces sujets pédagogiques: obtenir un travail personnel de l'insti­tuteur. M. le Chanoine Abbet appuie ce que souligne M. l'inspecteur Rèy, mais il déclare qu'aucune décision ne peut être pris€' sans l'as­sentiment de l'Etat.

iM. Revaz trouve avec justesse que les sujets à traiter sont trop vastes et désire ,que sa motion soit portée a la réunion des inspec­teurs.

'La date des conférences est un peu tardive pour E'n retirer un profit réel, puisque, pour bien des collègues, la fin du cours scolaire coïncide avec les derniers jours d'avril. Le moment le plus propice semble être le mois de décembre.

Ue verre d'amitié, offert par la commune de. Finhaut, clôtura la réunion veTS les 12 h. 45.

!La magnifique salle du Grand Hôtel de Finhaut, décorée avec goût, nous attendait. Chacun fit honneur au succulent banquet et aux vins exquis. -Les appétits s'apaisent, mais les langpes se délient. M. Revaz est nommé major de table.

Un télégramme du Département de l'Instruction publique nous apportE' les vœux de :M. le conseiller d'Etat Lorétan. En retour nous lui adressons nos 1>emerciements pour l'œuvre féconde réalisée au cours des quatre dernière années.

iM. l'Inspecteur Abbet nous encourage .à être des apôtres de­l'Action catholique. M. Pignat L. nous présente l'auteur de: « TeTres romandes}) et fait 'ressortir tout le mérite. et tout le talent de M. lé Chanoine ,Poncet, Rd curé de Finhaut.

En termes émus, M. le Chanoine Poncet, avec. une simplicité admirable, nous développe la trame de son œuvre grandiose. Son grand cœur veut embrasser le monde entier et faire du bien paT le dévE'loppement du théâtre chrétien dans le monde.

M. le député Vouilloz, ancien instituteur, avec une pointe de ma­lice, se voit obligé de mettre en pratique les quatre lettres de l'a]­phabet qu'autTefois il exigeait de ses élèves ,: (IO. B. 1. C.» Il fait re­vivre la vieille histoire de Finhaut, son rapide développement et nous

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dit un mot de la crise hôtelièrE'. Quand les moyens le permettront, les instituteurs valaisans suivront son conseil et viendront villégia­turer dans ce site merveilleux, fait de grandeur et de simplicité.

Le temps passE' rapidement, d'autant ,plus vite qu'on ,se sent si bien ensemble . .'M. Mettan porte son toast à l'Eglise, la véritable édu· catrice au point de vue social.

La; petite chorale de 1]\1[. Uerivaz exécute avec !brio le chant: « Belle jeunesse ».

IMalicieusement, finement, J\1. IL. -Gross -portE' le toast au gouver­nement.

M. le président de Finhaut nous salue là nouveau, nous redit toute sa joie de nous revoir dans sa commune,

Le toast porté à la IPatrie par M. Wœffray est ple,in d'actualité. Le mal est dans la cité. La question sociale se résout par dE'S actes. Sur son conseil, .portons notre Tegard vers le .grand serviteur de Dieu et de la Patrie, le Bienheureux Nicolas de .Flüe.

Le regret de ·se sépaTer est unanime, mais d'autres devoirs nous font rE'ntrer dans nos foyers. iLe riant soleil semble nous retenir et nous invite là prolonger notre séjour. ·Plus d'un écoute sa voix enchan­teresse et ne ·quitte ,Finhaut qu'au dernier moment.

.La charmante réception de lM. le Président et de lM. le Rd . .curé Poncet, l'accueil sy,mpathi,que' de toute la population de ,Finhaut, l'or­ganisation parfaite tant de la réunion elle-même ·que du banquE·t et du train spécial de Vernayaz-Finhaut, font battre nos cœurs de recon­naissance. A tous ceux qui ,se sont intéresBés ·à la réussite de notre conférence et qui nous ont témoigné leur sympathie, nous leur disons un merci bien senti et, non un ( 1 Adieu » lointain, mais un « Au revoir» pl·ochain.

Un participant.

CHRONIQUE DE L'UNION

Institutrices mariées La ,décision .prise par le n .ép-artement de l'Instruction ipubli­

que au préjudice des institutrices mariées a ,été saluée :avec une satisfaction sans Téserve pa,r quelques journalistes 'du canton. Ces M·essieurs nous paraissent se faire une .conception toute :pe'rson-,ne}:le du juste salaire. . . .

. .po~Ir nous, nous estimons que les dtspo~itions du règleme~t consacrent une ré~lle injustJc€. \Comment suppose~ que des ména­ges puissent subvenir à leur sujbsis-tance ~t 'à leur logement avec

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2000 Ifrancs de traitement - principal et accessoire. - Nous conl­prendlfions à la rigueur ce ,chiflfre s'il s'ajoutait à un revenu agri­cole lnoyen. ICOlnnl·e ce n'eç;t pas le cas, pourquoi ne ip·as décréter iITlln~diatelnent que les institutrices lnariées, pour fair·e de la place -aux Jeunes, sont ·exclues de l'enseignement? Il n 'y aurait ,alors pas d'équivoque possible.

Nous ç;Onl'l1leS éviden1lnent pour la répression du CUIJTILl'l réel {mais il convient a.lors d~ respecter certaines hases. Il y illi tant d~ différence de fortune, d'enfants,. de charges diverses dans les 'ménage'Y qu'on est en droit de se delnander si le DépoaTtenl·ent a été bien inspir.é de faire figurer un tel chiffre dans le règlelnent. La formule heureuse aurait ·été cene qui s,auvegard,ait l'·étude de chaque ,cas pa1'licuUer. Nous craignons en tout cas qu'on ait par trop précipité une décision qui pouvait attendre ·et gagner à une étude plus ,approfondie.

Sans lné.connaître le'Y efforts aücŒnplis durant la dernière lég~slat~lre.en vue d'améliorer les conditions de 'notre Ecole pri­nlalr·e, Il faut avouer cependant que nous ne somInes pas encore assez réadaptés ·aux exigences de -la vie nlodoerne. Notons entr'au­tre que la dur,ée de la scolarité n 'a presque plus progressé depui", près d'un delni siècle, que des dasses ont été supprinlées, que notre caisse de 'retraite s'est vue a\lnputée de 14,000 francs et qu'il exi5'te aujourd'hui dans le ·canton plus ,d'une cent,aine d'institu­trices et d 'instituteurs qui cherchent lin eInp.loi. Que de ·décisions à lprendre, quel vaste ,chanlp d'action au lnilieu duquel la disposi­tion relative aux institutrices mariées nous paraît rf,aire 'bien petite figure!

Quoi qu'il en soit, nous espérons qu'il s·era loisible de revoir avant .<;on application la décision dont il s 'agit ·et de la réfonner dans c-e ,qu'elle a de trop brutal, en tenant C0111pte des ch-,cons-tances et des situations particulières . lM ...

Séance du Comité de l'Union du 25 avril 1937

Extraits du protocole

1. Caisse de Retraite. - M. le Président rappelle aux 'll1e1l1-br es du cOlnité que l'ass·emblée générale de la ICaisse de retraite

, du ,Cor.ps ·ens-eignant prÎ1naire est fixée cette année-ci au ll'1ardi 27 avril ;19137. Les participants à cette assemblée seront, paraît-il, appelés là se prononcer sur le priIidpe d'une réassurance. de nohe institution de prévoy,ance auprès d'une compagnie !privée .

Le corilité de l'Union s'étonne qu'un 'ordre du jour d'une telle Ïmpo'rtarice n'ait pas' été ' ·publié. Il ·estime donc que de la sorte la grande InaS'Se du Corps enseignant n'est ' pas inform,ée .et que

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le y·envoi de la discussion s'impose .. ~e président de l'Union est mandaté pour présenter une proposItIOn dans ce sens.

2. Cadsse de secours. - iLe comité d~éci~e Id,e laisser :à cette institution le caractère véritable d'une caIsse de secours en pro­portionnant les verselnents ·au degré d'indigenc.e d~ la fanlille ;d? décoo·é. Toutefois , ·en témoignage Ide sy;nlpathle, Il sera verse a tous, sans distinction, un petit nlontant, fixe pour 19-37 'à ifr. 5'Û.-,

3 Institutl'Ï'ces lli1a1riées. - Il est (pris connaissance avec éton­neIne~t du règleIllent du Départeanent relatif aux instituh'ices 'mariées. Le comité ne peut se rallier au chiffre -de fI'. 2000.-. Il décide donc d'entr'eprend,r·e une -dé1llarche auprès du ,chef du Département Ipour ohtenir une application plus équitable et plus large des dispositions du règlenlent.

Caisse de retraite.

Nous ill'fornlon~ nos Dlembres qu'ià la suite d 'un rapport défavorable Iprésenté par le Dr Bays, .le projet de réassurance de notre ,Caisse de Retraite a été renvoyé là d'autres temps. M.

PARTIE PRATIQUE

LANGUE FRANÇAISE

Cours préparatoire

Quelques bêtes du jardin: l'escargot. - La tortue.

La coquiz,ze de l'es.cargot: ,Elle est enroulée en ~·pirale. ~10n~ trer au tableau le déroulement d'une spirale, en cornrmençant par un point au centre; faire voir les tours qui .devi:nnent de plus en plus larges vers le dehors; casser une coquIne VIde P?ur obs~rv~r les tours. IL'extéTieur de la coquille ;porte une large .spIrale qUI SUIt les tours. ILa coquille se révèle lisse au toucher. Elle est assez l11!ince, oar -elle s'écrase ·assez fadleanent par terre.

Le corps: Il ·est gris, allongé, filOU; ·",a sUl'lface est granu­lEuse' le dos porte une ligne plus claire. 'La ipartie qui sort de la cDquÙle s'aplatit et s'élargit pour fornler « le pied ». [).escargot tr·a,îne sur ce pied comme sur une :targe senlelle. Touchons le corps, il ·est toujour~ mouiHé, gluant; il laisse, ,en se -dé~laçant, des traces /blanchâtres humides. La tête port~ deux paITes de cornes dont J'une est plus gy,ande que l'autre; ·elles se terminent par une petite boule. Les cornes sont très. ",ensibles; au .toucher eHes se retirent. ,Au oluoyen d'-esüargots CUItS, on pourraIt 'lllOn-

- 271-

trer aux ·élèves qu 'une partie du corps se continue dan", la coquille et .s' enroule -en spirale.

L"esoargot peut l'entrer c~al1s sa lIlaisol1. Observons-le COlll­

me il rentre d'abord sa tête, ,puis son pied, le bout pointu rentre le dernieT; la peau qui entoure le corps rprès de l'ouverture se railJat sur c-elle-ci comllue un couverc:Je.

L'esoal'got l'CJ!lIVpe. Regardons-le ~',a.vancer; il s'étire et Con­tract-e son pied, ses ,cornes explorent le terrain; l'escargot ayance lentel1lent et prudemment. On n'arrive pas facilement à Je faire changer de direction; quand on lui présente un oJbsta-cle, il rentre .ses cornes et attend, parfois il ~e fâche -e,r{: bave une salive vis­queuse.

L'·es-cargot fait de grands trous dans les Ifeuilles ·de chou ou de sa·1ade. ,Sa bouche nlince e~t fornlée ·de deux lèvres bor­dées de petites dents. Par des .mouvements coupants des lèvres et des dents , res,car-got mang.e.

La tOl"tue: On pourra r observer pendant une prol1lenade au jardin zoologique.

Elle peut hiverner ·d,ans une -caisse g-arnie de paille. La maiSoln de cette -curieuse hête e~t form·ée :par une cara­

pace très dure. De couleur jaune ou noire, elle se divise en plaque dont les dÏInensions et les formes sont très variables. Elle Sè compose de deux parties qui sont distinctes en avant ·et en arrière et soudées Sur les côtés , La .partie dorsale est 1b00uibée, -celle de dessou~ est plate. A travers les vides la tortue peut avancer -etl: r etirer 1a 1!ête et les pieds. La -carapace les protège bien.

Le corps. Les pattes sont recouvertes d'éc·aiUes gro~.ges et dures vers les extrénlités, plus fines 1à où les pattes se rattachent au corps. üelles de devant parais~·ent être des bras, celles de der­rière odes ja!lnlbes de 'la tortue; elles sont toutes I1lunies de "gôf1f.es.

lLa rpetite tête porte deux petits yeux noirs sur lesquels se posent des paupière~· : une bouche dure, largement fendue, qui n 'a :pas de dents, Blais une langue rose, fendue au milieu.

C~mpc/Jraoison entre l'escargot et ,za tortLle. 'L':escaT,got est petit, la tortue est :grosse. L'esoarg·ot porte sa ,maison .enroulée en ~:piI'ale, la tortue est protégée par une -carapace, ·etc.

,Ces deux :b'êtes sont paresseuses, ·elles préfèrent aux courses et aux jeux les longues siestes .au soleil.

Les insectes, le banneton, l'abeille.

EXERCICE DE LANGAGE

A. Les insectes: insectes nuisibles.

1I1atérie·[ à prépal'el': -Pour une foi~, dire ,aux élèves d'~p­porter des hannetons en .class·e. Tableau des insectes nllisihles les rplus connus. Une feuille de choux dévorée par les ohenilles.

Page 13: L'Ecole primaire, 15 mai 1937

- 272-

V -oyez ce hanneton. Quelles sont les trois partie~ du corps d'un ihannet-on ? I(la tête, le thorax ,l'a:bdonlen). Que r·elna,rquez­vous là la tête? (les 'cornes, la houche, les yeux). Que porte le thorax? ·('Deux pair·es d':ailes ·et deux paires de pattes). ComIJ.ll.ent est l'abdonlen -ou le ventre du hanneton ?(Il est fonné d 'an­neaux) .

Observez de nlêl11.e une luouche, un papillon. Citez des in­sectes qui n'-ont !pa~ d'ailes? (le pou, la puce). Quels insectes sautent? (la puce, la sauterelle). Quels insectes vivent sur le corlps des personnes l11.a}propres? (les poux, les puces).

Les insecte~ sont-ils utiles? (non, 1a, plupart sont nuisibles). COl1l.!Ill.ent détruire les insectes nuisihles? (par le hannetonnage, l'échenillage; il faut surtout pr-otéger les oiseaux insectivores). GomInent soigne-t-on les piqûres des insectes? (en 'l11.-ettant de\;j·­sus du vinaigre ou plutôt de l'aIThIuoniaque).

B. Les insectes utiles.

VOCABULAIRE

a) Le.s nOlmS. Un insecte, le oorps, les ailes, les p.attes; la Inouche, le hanneton, le papillon, la chenille, une guêpe, un gu'êpier, l'aiguillon, une foumni, la founnilière, le hourdonne­In en t.

Une abeille, la reine, le bourd-on, une -ouvrière, la ruche, le rucher, un es~:aÎln, le Ini e:I , la cire, l'apiculture, un apiculteur. Le ver à soie.

b) Les adjectifs. - Un insecte utile, nuisible, .lnalfaisant, inoffeiJlsif, actif, légel', m:a.lpropre; un ~iguillon venin1Jeux. ILa founnÎ laborieuse, économe, prévoyante.

fL'abeille est m'QjNnale, active, infatiglQ:ble, dll11igente, affail'ée, agile, habile. :Le miel est sucré. .

c) Les verbes. - Voler, voleter, \;j,auter, mar·cher, courir, se poser, pÏJquer, sucer, lécher, broyer, hourdonner, filer, pondre.

L'abeille bourdonne, vole ,die fleur en fleur, butine sur les fleurs, suce, pOlmpe le suc des fleurs, constl'w;t un gâteau de cir·e, produit du 'Iniel.

ORTHOGRAPHE

Dictée. 1: La ctbasse aux papillons.

IPierre vOl,ldrait les sai~ir tous il :Ia fois. Il SB précipite, court, fait -de gI'iands .gestes ·et lbrandit un magnifique ifilet vert. Il le fait aller · de -çlroite et de g.auche, le goi1fle I(]Je {vent ou .le l'eplie, mais sans aucun tésultat. C-offi1IU,ent s'y prendre? ...

- 273 . ......,..

Questions. - 1. Pierre est-il content? (Non, ne ip'ouvant attraper ,aucun papillon, il est déçu). - 2. ,Souligner le\;jo vef1bes en il'. - Conjuguer saisir à l'Îl11.'parfait, ·en ajoutant un complément.

Dictée II: L'abeille et la fleur.

IC',est un dev-oir pour l'aheille de se lever de bonne heure et d',assister au moment où la fleur qui sommeillait sous la rosée "DUS la rosée pénétrante s'éveille, revient à elle..iJ.ll.ê1ne. La fleur laisse aller, attendrie~ tout ce qu'eUe a de meilleur; elle est co.mme une petite source d'où l-e Iniel vient- goutte ià goutte. Michelet.

Questions. - 1. Quelle est, d'après le texte l'une des quaUtés de l'abeille? - 2. Donner quatre mots de la famille de fleur.

3. Conjuguer s'e lever de bonne heure, ,au :passé cOlnposé.

REDACTION

1. Répondez par une phrase complète :

Où voyez-vous des papillons? ,( Je vois des .papillons blancs qui voltigent dans le jardin.)

CO'U"t..ment volent-ils? (Ils se suivent là petits coups d'ailes, m.ontent, descendent, s'.éloignent, se rapprochent).

Où se posent-ils? (Ils se posent un instant sur une fleur, une feuille de chou.) .

Que font-ils ensuite? Ils remuent à peine leurs ailes).

2. Enrichir les phrases précédentes:

Ex.: Nous s'Û'm'mes en juin, il :fait un tenlps nlagnifique, je vois ,d,es papillons blancs, tels des flocons de neige, qui voltigent da;ns le jardin.

a) V-ous avez regardé un hanneton, décrivez-le. ,Parlez de son genre de vie. ICom'lnent se reproduit-il? 'Dégâts qu'il cause.

b) Les sauterei/les du pré. - Il fait chaud, vous vous assou­pissez sous un arbre. Une sautereHe ' saute sur v-atre main, vous J'observez. Vous voulez l'attraper. Terminez comme il vous plaira.

Devant une ruche par une belle journée de juin.

DEVELOPPEMENT

1. Souvent le jeudi, je vais chez mon grand-père, et Je II11'a­muse à regarder travailler les ,abeilles.

2. IC'est surtout quand le soleil -est chaudet r.air cal'me que' leur activité est grande. On les voit sans cesse aller et venir, pren­dr,e leur vol ou se pDser. Grand-pè~e m'a appris là reconnaître les. gardiennes qui, placées d.e chaque côté de -la \porte de la ruche, en surveillent les abords. J'aim,e SUTtout voir revenir :les ouvriè--

Page 14: L'Ecole primaire, 15 mai 1937

- 274-

l'es, char,gées de butin; on les voit poindre dans le ciel et, d'un vol sûr et rapide, ·elles rejoignent leur demeure.

3. J.e sais com!ment les ,abeilles s·e partagent leur tâche: les butineuses récoltent le suc des fleurs, les cirières Tont les alvéo­les où s'entasse le nliel, la reine pond des œufs et les 'éleveuses soignent les jeunes larves. Toute la ruche ·est au tl'avait

4 .. IDevant ce labeur incessant je songe là la poésie .que rai .a'pprise et je répète :

« POUl' ton modèle et ton symbole, Si ,tu m'en crois, tu choisiras Non pas le papillon frivole, Trop amis des joyeux ébats, Mais 1'·abeiUe toujours pressée Qui butine dans la ,rosée Toutes les fleurs J'Ïches en miel. »

Cours moyen et supérieur

ORTHOGRAPHE

Dictée 1 : Les papillons.

Une flaln'hée d'·air chaud fit le" el' des vols tourbillonnants de papillons.

Les uns, minuscules et bleu~, frétillaient, pareils là des pétales de fleurs. D'autres étR.ient d'un jaune :de sOUifre; d'autres, lar.ges com!I1le la main, aux ,ailes brunes, avaient le large battement d'un éventail.

La chaileur les faisait sortir des fentes des rocailles, de". bois venp.oulus où leurs larves 'venaient d "éclore. En un clin d'œil, l'air se peupla ,de leur danse fantastique. EmNe Moselly.

Questions. - 1. Souligner les verbes là la fonne active. -2. Explîquer: une fla1mbée, papillons minuscules. - 3. A quel .temps fit lever. IConjuguer ·c.e verbe au présent.

Dictée II: L'insecte et l'oiseau.

IHeureusem,ent, à côté de l'insecte qui envahit tout, il y a l'ois·eau qui pénètre Ipartout. A l'universelle 'Prés,enee de l'insecte répond celle ,de l'oiseau. Le grand luoment, c'est celui où l'in­secte, se développant par la chaleur, trouve l'oiseau ,en face. l'oiseau lllultiple, l'oiseau ' qui doit nourrir en ce moment une nOlulbreuse famiLle de sa cha~se et de proie vIvante. Chaque année, le monde serait ·en péril... 'Mais voici la couvée bruyante, exigeante et criarde, qui .appelle la proie par dix, quinz'e ou .vingt 'becs; et l'e­xigence est telle, que l,a mésange qui a vingt enfants, peut à peine les faire taire avec trois cents ·chenilles par jour. Michelet.

>

- 275-

Questions. - 1. IPour.quoi I~Michelet dit-il que .l'oiseau s 'est 'luultiplié? - 2. 'Ex'pliquer: Gouvée bl'uy'Cmte, exigeante ~ 3 .. Souligner le~ veribes à la f{)rme ,activ,e.

COMPOSITION FRANÇAISE 1. Etude de ,l'orthogl'ccphe.' Une foumilière en activité. Au pied du grand sa;pin se trouve une fourmilière haute ·et

large; de nonlbreuses brindilles en couvrent le som1net; les four­mis vont et viennent: les unes tr,a:ns-portent ,des graines, des brins. d'herlbe; plusieur~ unissent leurs efforts pour traîner une guêpe' qui se débat rfailblelnnt; toutes travaillent avec ardeur.

Traiter demrênl·e : QJ) Un nid de guêpes dans un trou de mur ou d'arbre. b) Une abeille chargée de butin, rentrant à la ruche.

Sujets proposés:

a) Décrivez un insecte que vous avez observé de près. b) Une nlouche .se débat au beau nlilieu d'une tasse ,de lait.

Je lui tends une cuiller. Elle sort du liquide. Elle lisse ses ailes. Elle ,s'envole.

c) IDes papillons dansent, volent, se posent, repartent. Un enfant c0'l:lrt après, ·et, après bien des péripéties, finit 'par en at­traper un. Raeontez la scène.

Sujet traité:

Un hanneton .est entré dans votre ·chal11bre. ,Ses é1bats. Qu'ar­rive-t-il ? ,Ce que vous faites. Vous examinez l'insecte. Le han­neton s'envole.

DEVELOPPEMENT 1. Un beau soleil de ll1ai aninle toute la nature. 'Pour 'mieux

jouir du printenl;ps, j'ai ouvert toute gr.ande Ina fenêtre, et je regarde, sur le eerisier de ,mon jardin, bourdonner de nombreux insectes.

2. Tout à coup , ZOB ... zon ... zon ... ,oh! oh! je lève la tète et j'aperçois l'intrus qui a :p'énétré dans ma cham'bre: c 'est un hanneton. Perdu, effrayé peut-être, le lnalheureux va deci-delà , de son vol lourd et bruy,ant. Il s 'en1pêtre dans les rideaux, se ,co­gne au plafond. Ah! ce grand carré brillant c'est la lumière, c'est l'air 'libre! Non, e'est la glace contre laquelle il se heurte avec un bruit see.

3. Etourdi, il dégringole à la renverse sur le H).arbre de 1a chenlinée. Comlue il gigote! regardez ses pattes ·crochues qui s'al­longent et se replient; ne dirait-on pas qu'il veut saisir l'ennelni invisible qui l'a terrassé?

4. IPauvre bête! je lui tends mon porte-,plunlé. C0111'~ne il s'y agrippe et vite veut reprendre son vol! m 'ais je le retiens. Je

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rex:a,mine : c'est un Jeune hanneton, car ses élytres sont encore d'un jaune Iuarron et son corps est recouvert d'un léger -duvet brun, Ses deux ailes 'fragiles sont déployées, ses deux antennes lar,gementétalées s'agitent, n10ntrant son in1patience,

5. « N'aie pas peur, je ne iveux Ipas te tuer» . Je desserre I11es doigts, il se recueille un instant ,et soudain,

déployant se'Y ailes, il file droit dans l'azur où je Je per,dls de vue.

En un doux bruit d'eau bleue et de feuiN.es tremblantes ) L'heureux 'ft/afin de mai s'éveil1e dans les fleurs . Tout n'est, autour de lui, qu'adol1ables pâleurs, Souffles purs, chants légers, g01Ttmes étÏ'nce1cmtes.

Le voilà qui s'avOJJlce à ;travers :mWe plantes, Baignant ses beaux pieds nus en des écrins de pleurs, Jusqu'aux côteaux boî§és où les merles siNeUl's Donnent leur folle, 'aub,ade aux agnelles bêlantes,

Mais lui s'arrête et se den100de, êmerveiz,zé, Quel séraphin pleure ces lamnes irisées Qui se chal1gent dans l'herbe, en sourire lTIou.zîllé .. .

Adolphe HARDY. (Le Cortège des Mois.)

Ciel de mai

.A p eine a:-t-on reçu l'accolade du soleil leva.nt que la claire joie débute avec la fenêtre grande ouverte, le premier bol d'air pur et le regard à demi ébloui lancé circulairement comme un filet sur le monde. L 'esprit, les yeux, le cœur rE'prennent au saut du lit posses­sion du printemp,s qui, là chacun de nos réveils, a l'air de nous dévoi­ler sa premièl" e aurore. ILes hirondelles font leurs ronds dans l'eau du ciel, avec la même agilite paisible que la veille, et l'on ne :peut croire qu'elles se soient reposées, qu'E·lles aient, ainsi que le,s autres, oiseaux fainéants, dormi quelque part, ne fût-ce qu'une minute, la tête sous une aile morte. D'ailleurs, à Paris, ont-elles vraiment des nid.s? Rien n 'est moins certain. Nul ne les connaît. Les avez-vous vus? Quel es t l'asile de nuit de CE'S milliers de petits crucifix noirs qui toujours volent. .. volent. Personne n'en sait rien, pas même la police. ,Ce n'est 'que hors des ville/s, au calme des champs que. l 'hi-

rondelle, plus familière, consent à nous laisser voir clans le coin de la' croisée, sous l'auvent du toit, c.ontre · la poutre du vieux plafond, sa maisonnette arabE', Bon humble gourbi de boue. Mais le ciel des nouveaux beaux jours, où elle s'ébat et nage en y mettant une insis:­tance d 'allégresse qui n'a peu~-être pour unique but mystérieux que dE' ramener sans cesse, vers le.s hauteurs notre attention trop dis­traite, - ce ci.el d'un bleu candide et frais, ce CiE·I de tarlatane et de saphir, de source et de myosotis, ce ciel de turquoise au lait, -ah! qu'il est donc adora/ble à contempler vastement, et là boire, tout prhrilégié ainsi de surnaturelle lumière! On r enverS8 la tête, on lève les yeux qui se fE'l'ment longuement avec. béatitude, pour se rouvrir soudain, plus grands, plus avides de rayons et l'on voudrait aussi se hausrser ,sur la pointe des pieds comme si de se grandir de toute la distance de l'orteil aux talons allait nous faire heurter l'a.zur et cogner le ciel.. .

'Ce soleil de mai obsède et grise, invite aux ascensions, aux E'm­barquements, aux départB, là la course, au vol... et il faut Tester! Comme il étend et recule les horizons accoutumés, il éla.rgit déme­surément les immensités qui sont en nous, il élève nos pep.sées qui montent, montent à de telles altitudes parfois que nous lE'S perdons de vue, ·que nous ne pouvons plus les suivre et qu 'il faut descendre ... sans elles! Henri Lavedan.

S~mphonie de printemps Vous ouvrez le matin 'votre fenêtre sur le jardin en fête: par­

tout, e(e branche en branche, jusque dans les profondE'urs de l'air bleu, court une rumeur, dont le fond le plus sourd est fait de hour­donnement d'insectes et de pépiements de moineaux; là-dessus se détachent, de tous côtés, des voix charmantes; tantôt, de l'aubé­pine en fleur, .s'échappe la ritournE'lle du pinson (et je vous assure qu'ainsi entendue elle fait joliment plaisir!); tantôt du faîte du peuplier d 'Italie, tombe cette cascade de gouttes de rosée, qui est le chant du rouge-gorge; tantôt, . deux merles querelleurs roulent dans le gazon, pour filer E'nsuite là travers le feuillage en sifflant des choses gaie.s . Qui fait, dans la pluie sI'or, ce petit ramage sauvage, dont chaque reprise se termine pal' quatre ou cinq notes éclatantes et perlées? C'est la fauvette à tête noire. Et dans la boule-de-neige, ce gazouillis un peu moins pur, ,mais plus ardent, et qui parfois s'emporte d'une telle frénéBie, que l'on croirait entendre le choc l~épété de minuscules cymbales? C'est la fauvette babillarde, la plus séduisante 'peut-être de toutes ces petites voix du printemps.

Toutes, d'ailleurs, ont leur charme. RiE'n dans le chant du rOBsi­gnol n'égale e1'1 tendresse et en 111.élancolie la gamme descendante du pouillot. Rien ne traduit aussi bien la paix des oriibrages ' que le béga'iement du couc.ou et le roucoulement des ramiers. Nul ne

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sait E'xpl'imer l'ivresse de la sève aussi richement que le loriot, qui vole d'arbre en arbre en soufflant dans sa flûte d'or.

Quel dommage seulement que le public prête si peu l'oreille à cet admirable orchestre naturel! On aime mieux aujourd'hui les pianos mécaniques, et même, hélas! les rauques vociférations des phonographes. Victor Kinon.

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Guide politique Suisse 1)

Voici un manuel qui fournit les notions fondamentales du droit public et initie brièvement les citoyens au mécanisme complet des institutions de la Suis,se où la souveraineté de la ·Confédération s'E'n­chevêtre constamment à celle des cantons.

Un tel ouvl>age est particulièrement nécessaire .a cette heure où les esprits se laissent facilement séduire par les idéologies contraires aux plus constantes traditions du pays. L'auteur passe en rE'vue les divers régimes dictatoriaux issus de la confusion ·qui a suivi la), g'uerre mondiale: dictature du prolétariat, statocratie italienne, monocratie allemande; il indique les raisons pour lesquelles ces régimes sont irréalisables en .suisse.

L'auteur débute par un bref exposé des notions fondamentales du droit public, le lE'cteur étant toujours ramené aux institutions suisses. Il résume ensuite, à grands trait.s, l'évolution générale des régimes politiques au cours de l'histoire suisse, avant d'entrer dans 10 vif de son sujet: le droit constitutionnel de la Suisse. Dans un,~ série de petites monographies, claires et concises, l'auteur a réuni tout ce que doit connaître un citoyen désirE'ux d'exercer et de l'em­plir avec conscience ses droits et ses obligations politiques.

Des ,questions aussi actuelles que celles de la corporation, de la gestion financière de l'Etat, de la réorganisation de l'armée qui ne sera achevée qu'en 1938, font dE' ce petit livre un ouvrage vivant. Les tâches compliquées de l'administration fédérale y sont analysées sans omettre celles résultant des régimes nouveaux adoptés par la Suisse, pour le blé, l'alcool, les banques, etc.

La situation internationale de la Suisse a fait l'objet d'une étude attentive . . Succès et échecs de la Société des Nations sont ("xposés avec objectivité ainsi que la liquidation du litige des zones franches avec la France et le traité d'union avec le Lichtenstein.

Ce n'est pas un des moindre·s rl1érites de cet ouvrage que de mettre constamment le lEocteur en présence des pro'blèmes les plus actuels de la politique intérieure et extérieure de la Suisse.

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