L'Ecole primaire, 15 janvier 1944

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SION, 15 Janvier 1944. . No 7.

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SION. 15 Janvier 1944 .. No 7. 63ème Année.

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SQfl\lIMAIRE: COM);\t1lUNICATI.oNS D.IV'ERSEIS: · Tr,aite.ment. - ,Ma-.~ il1i.festations mus ica les scol'a ires et droits d·auteurs. - ICollede

du ,sou heJJdoma-daire. - Gy'm,nasHque. - Eohos de Vercorin. _ PARTI,E IP:EtDA'GOGIQUlE : La vitalité de l'école pOIPul.airE'. _ Un I,êve. - Autour d'un mot: lPaySa11 !- L 'ense,ignement .des tra­v.aux ,manuels là l'éc-ole. - INouvelles méthode,s. - La !formation Ide ila jeunesse.. - IPARTIJE PIRATIQiUE: !Langue françaÏl.se, ce.n­tre -cl'intécrêt. - Enseigneme-nt ·ménager. - Fi'clles scolaires. 1

Histoire. - ,LE's l'o,ches du Va],ais. - BI.BLIOIGRAlPIRr.El..

Traitement

Le personnel enseignant a touché le traitement du m.ois de novembre avec un certain retard qui ne peut être imputé au Dé- . partement des Finances, nlais aux circonstances actuelles.

Les employés cha-rgés de ce service ont été 1110bilisés du 26 ·août au 4 novembre. Malgré les -démarches enh'eprises en haut lieu Hs n'ont pu obtenir que quelques jours -de congé. Dès 'leur retour ils se sont mis avec ardeur au travail, y consacrant 111ême 'leurs soirées et leurs jours de congé.

Ce reta-rd a provoqué des perturbations fort regrettables et des réactions plus ou nloins vives. Des réclamations nous sont parvenues. Des propositions nous ont mênle été faites à ce sujet; elles sont nlalheureusement irréalisables.

Il nous revient égale'l11ent que certains maîtres n'ont pas reçu le traitement des mois écoulés . Nous les renvoyons au tonl­muniqué paru dans 1'Ecole primaire du 30 novelnbre 1943 où il est dit ·que le traitelnent sera suspendu aux lnaîtres qui ne four­nissent pas, ·en temps utile, l.es renseignenlents nécessaires con­cernant la date et la durée -du service militaire accompli durant la scolarité.

En ce qui concerne les bordereaux de traitelnent, ils ne sont 'envoyés que sur denlande, le ta'bleau publié dans ~'. Ecole prilnai­Te du 31 -déoembre 1942 permettant à chacun de calculer "très ·aisélnent son traitement légal. Quant ·aux allocations de renché-

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rissement eHes s'élèvent aujourd'hui à Fr. 60.- par ménage et ,par mois pour 'les instituteurs -mariés, plus Fr. 20.- par enfant en dessous de 20 ans et Fr. 50.- par mois pour les célibataires.

Dépal'tement de l'Instruction publique.

manifestations musicales scolaires et droits d'auteurs

En vertu des dispositions des lois fédérales des 7 décembre 1922 et 25 septembre 1940, les auteurs lnusicaux ont droit à une rétribution lorsque leurs œuvres 'Sont exécutées en publi,c.

La Société suisse des auteurs -et des éditeurs est conces-sion­née par le Consei'l fédéral pour per,cevoir les droits des aute~rs et compositeurs mondiaux.

Elle a pds des dispositions spéciales pour les manifesta­tions musicales organisées par les écoles et pense intéresser le personnel enseignant en les publiant à son intention:

« Vu les circonstances modestes qui entour-ent le plus sou­'Vent ces .manifestations et le but qu'elles .pou~suivent, « la Suisa », société suisse des auteurs et dès éditeurs, Alpenquai 38, à Zurich, a décidé d'appliquer les prescriptions officielles de la manière suivante:

Pour les concerts de musique symphonique

L'autorisation est obligatoire dès qu'une entrée est perçue et quel 'que soit le prix d'.entrée. L'autorisation est accordée sur ~a base du tarif officiel « Da» qui prévoit un pourcentage des re­cettes brutes dépendant du pTogramme. Les organisateurs sont priés de se mettre en ra'Pport avec la « Suisa» en envoyant d'a­vallJCe le programme.

Matinées et soirées récréatives

L'autorisation de la « Sui'sa »est à demander seu1ement si la manifestation compOlie des productions autres que c-elles des .élèves (et professeurs) ou si 1'entrée perçue est au moins de Fr. 1.-. Cette autorisation ,est accordée sur la base du tarif of­ficiel « ·Rb » pour soirées récréatives prévoyant une indemnité de 'base dépendant du nombTe des exécutants, plus trois fois le prix d'entrée le plus élevé. Prière aux organisateurs de s'adresser à la « Suisa» par avance (sinon les taux sont doublés) et d'indiqueT le nombre des exécutants et les prix d'entrée.

Par 'conséquent, la « Suisa» renonce à la perception des droits d'auteurs pour les manifestations scolaires ne comprenant que des pl'oductions d'élèves (et professeurs) ou une entrée infé­rieure à Fr. 1,-».

« Suisa », Société suisse des auteurs.

- 1195-

Collecte du Sou hebdomadaire Résultat du mois de décembr-e : 'Martigny Fr. 940.-; Vernayaz 7.-; Collombey 4.65; .Chip­

pis 16.85; St-Maurice 138.50; Sierre 1346.85; St-Luc 13.80; Total Fr. 2467.65.

Ces chiffres sont réjouissants. Que toutes les comn'lunes du Valais se mettent sur les rangs ! Maîtres et maîtresses, demandez le m'atériel de la ·collecte et tous renseignements au Secrétariat de la Section: f"fr Elie Zwissig, Sierre. Les ,enfants victimes de la guerre vous disent merci.

Croix Rouge JSuisse, Secours aux enfants.

G~rnnastique

Simples questions J'ai lu avec beaucoup d'intérêt la statistique concernant les

exam,ens d'aptitudes physiques de fin de scolarité en 1943. Mais, puisque l'éducation est « l'art de développer haz·mo­

nieusement toutes les facultés physiques, intellectuelles et morales de l'enfant») ne pourrait-on pas publier aussi, à titre de compa­raison, ' le pour-centage des élèves ayant obtenu l.a note 4 à l'exa­men d'émancipation <et, si l'évaluaf.Ïon en était possible, le pour­centage des élèves parvenus à l.eur parfait développem·ent moral?

Ne se trouverait-on pas devant des chiffres qui explique­T,aient, 'Sinon justifieraient, la « paresse et le manque de conscien­'ce professionnel'le» constatés dans l'enseignement d·e la gymnas­tique?

Et ne serait-il pas alors plus exact de parler d'un « excès :. de 'c?nscience professionnelle? 1\1,., instituteur.

Echos de Vercorin L'Association des .Maîtres de Gyn'lnastique du Valais Ro­

mand avait adressé, à tous les instituteurs, une ciTculaire annon­çant Iqu'un cours de ski de trois jours aurait lieu à Vercorin, à Orsières et à Salv3Jll. Ce dernier a, toutefois, été renvoyé, à cause du manque de neige. C'·est bien dommage pour nos collègues dUe Bas-Valais. Espérons que -ce n'est que partie remise. .

Les participants au .cours de VeTcorin se rencontraient di­manehe en gare de Sierre. Le temps de se repérer, de f,aire con­naiss·ance, et départ à pied pour Chippis, où un moyen de trans-

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port plus rapide nous attendait. Il faIllit bü~n s'arrêter à Chalais pour prendTe au passage l'un ou l"autre co'llegue et, surtout, pour faire le plein ... d'essence avant de monter.

A Vercorin, quelques camarades nous attendaient avec im­patience. Nous. no~s sonlnles finalement trou'.'és une. trenta~~le, institutrices et InstItuteurs, tout heureux de laIsser lOIn dernere nous, les 'S'Üucis de toute sorte, pour profiteT, enfin, de trois jours de vacances.

D'entrée, le cours ·est placé sous le signe de la joie et de la cOl~dialité. Quelle magnifique équipe! et quel entrain eUe nlani- . feste. Il faut dire, pour être juste, que le directeur du 'cours, Ml' Marius Pitteloud, fut un anÏ'lllateur de première force. Il ne fau­dTait pas oublier non plus de Inentionner notre collègue Char­lot Rudaz, qui, chargé des fonctions de fourrier, à fort bien fait ,les choses. D'ailleurs, au risque ,de froisser sa modestie, nous pouvons dire que c'est un peu grâce à lui que 'ces cours de ski ont été organisés pour une durée de trois jours.

Les débutants et les avancés fornlaient les deux clas'ses de ce ,cours. Eh bien, après 3 jours, les avancés étaient devenus de bons ·skieurs, - il y en avait mêm·e des ,très bons, - et les début'ants ne s'en tirai,ent pas nlal du tout, 11lême oeux qui n'avaient jamais mis des skis aux pieds. 'C'est dire ,que ,le travail a été fait sérieu­sement et que tous les partidpants étaient animés du même désir: apprendre pOUT pouvoir enseigner. Il est évident que, en tro.is jours, il est impossible de former des skieurs complets mais, si les participants pratiquent, par la suite, ce qu'ils ont appris, s'ils .appliquent les -leçons qu'ils ont reçues, ils peuv,ent se perfection­ner eux-mêmes et devenir de bons skièurs.

Nul ne doute les efforts qui ont été faits, ces dernières an­nées, pour populariser la pratique du ski. Les assÜ'ciations spor­tives, le con1Îté de 1'1. P., l'armée, nlettent tout en œuvre pour faire de ce sport un sport national par excellence. Il ne faut pas que l'école reste en arrière non plus. An \contraire, il faut qu'eNe se mette sérieuselnent à la tâche. On s'étonne, avec raison d'ail­leurs, de voir l,a jeunesse se désintéresser des joies. saines, se lais­ser glisser sur une pente qui devient rapidem·ent fatale, pTatiquer, - avec un zèle admirable, - la loi du Inoindre effort. Il nous faut réagir 'là-contre et trouver les moyens de redonner à cette jeunes'se qui se lève, le goût de l'effort, le désir des choses saines et bonnes. Il faut que nous apprenions à la jeunesse à aimer n'O­tre pays ,et toute la joie qu'on éprouve à le découvrir. Nous avons, dans la pratique du ski un excellent moyen à notre disposition. Ah ! -ces belles randonnées sur la neige, ces joies des nlagnifiques cdescentes, cette satisfaction et ·cette saine fatigue après un beau dimanche passé sur l'alpe, si beNe en ·ce Inoment de l'·annéel. C'est autre chose ça, qu'un diman-che passé dans l'atm'Osphère enfumée d'un ,café. C'est à nous de former nos élèves dans ce sens, et de

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leur :donner le désir de ce qui est beau et de ce qui est pur. Et nous ne SOInnles pas les 'seuls à recoilnaître le rôle ·que peut jouer l'école dans cette fonnation. En gare de Sierre, 'avant de prendre le ·chemin du retour, un participant qui avait été cO'llunandé pour i'e cours cl'!. P. s'excus'ait auprès du Cap. Bonvin .de n'·avoir pu y prendre part. « Vous avez mieux fait de suivre votre cours, car je suis sûr que vous avez fiait du très bon travail, et que vous in­tensifierez la pratique du ski dans les écales }) , lui fut-il répondu.

Mai il y a un problèm.e qui se pose. ComInent procurer, ,à tous 'les élèves une paire de skis? Evidemment c'est un peu clif­ficile. Mais vous sa vez que l'Association Valaisanne de Clubs de Ski, nlet, chaque année quelques paires de skis à la disposition des élèves les plus nécessiteux. D'autre part, chaque élève peut, par ses petites économies de l'année, arriver à se procurer une certaine somIne, que les parents seront heureux de cOInp'léter au Heu de leur acheter ta-nt de cadeaux parfois bien inutiles. Car il faut que, d'ici quelques années, toutes nos Classes puissent sortir sur les « lattes» ·sous la conduite de I11'aîtres conlpétents. C'est pourqüoi nous deInandons que ces cours soient organisés cha­que année, et qu'ils soient suivis par un plus grand nombre d'institutÎ'ices et d'instituteurs. Nous espérons que l'A. lM. G. V. R. f.era son possible pour nous donner satisfaction.

Il nous reste encore, avant de terminer, à signaler le cha­~eureux accueil de la commune de Chalais, très dignenlent repré­sentée par huit de nos collègues. Bravo Chalais!

.Il nous fa~t aussi dire que, 111algré le beau temps, nlalgré les vacances payées, il en manquait encore une vingtaine que nous connaissons, et qui ont beàucoup perdu de ne pas passer ces 3 Inagnifiques journées à Ver'cO'rin. Ah, oui, chers ·collègues, vous avez tout manqué: les vacances, les joies du ski sur une neige excellente, l'air pur des hauteurs, et p.ar-dessus le nlarc~é; une provision de gaîté, d'entrain, d'enthousiasnle pour au mOIns une année. :Mais ne pleurez pas 'et, si Dieu nous envoie la PClix dans -le 'courant de cette année, ou s'Il continue de préserver no­tre Pays des horreurs de la guerre, vous prendrez votre revan­che en venant plus nOInbreux l'hiver prochain. ·

Nous espérons vivement avoir quelques échos du cours d'Or­sières. Nous pensons que nos collègues auront quitté leur cours comme nous, avec le 'sentinlent d'avoir fait du bon, ,de rexcellent .travail.

Et nlaintenant, que tous ceux qui ont la possibilité de ~aire du ski dans leur classe se mettent ·courageusement au travaIl.

Terminons ·en disant avec la 'chanson, si souvent répétée ,là-haut: « Vive le ski, c'est le plus beau de nos sportS».

DI'Î-Bâ.

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PARTIE PEDAGOGIQUE

La vitalité de l'école populaire.

Pour atténuer les ombres et accentuer les lumières Le ,chef du service d'hygiène, M. Taugw-a'lder, a fait une

causerie à la radio sur les lumières et les ombres dans la vie sa­n~tair,e du peuple v.a1aisan. I?ans lacon:lusion de son exposé, il dIt entre autres 'ceCI: « Je SCllS que les taches qui doivent être ré­solues sont grandes, mais lelles ne sont pas insurmontables. Grâce à une propagande éducative bien organisée, grâce à l'enseigne­ment de l'enfant à récole, à la collaboration étroite avec les auto­l'ités communales, on arrivera, et notre belle teue valaisanne n'aura pas à rougir de son état sanitaire ».

Est-ce que 'l'intérêt vital de ,la santé publique nous reaarde ? Nous, ~e SOlTIn1eS 'pas des spécialistes des questions hygiéniques et medllcales. Ne rIsquons-nous pas de n1archer sur les brisées des -docteurs et ,d'être renvoyés au Ilnétier pédagogique?

. Si ~ou~ nou~ mêlions ide consultations et de prescriptions, on auraIt bIen raIson de nous rappeler les limites de nos compé­tences. Il nous siérait mal de faire concurrence aux mèges et aux mar'chands d'orviétan. Mais ·en -dehors du domaine réservé au spécialiste, il existe beaucoup de problèmes que tout homme de bon sens doit connaître et d'autres encore auxquels un esprit 'cul­tivé, en particulier un éducateur, a dû JOU ·doit s'initier. Ce sont les règles simples de la vie saine et forte et les précaz.ztions ordi­,rzaires contre les fléaux communs.

Chacun admettra qu'il ne suffit pas que les notions d'hy­giène populaire soi,ent fOTmulées dans les livres ou emmagasinées dans ies cerveaux des gens instruits. Il faut qu'elles pénètl'ent 'dans les familles et les sociétés sous une forme accessible, assi­,milable et pratique. Pour -codifier l-es règles de la santé publique, la froide raison suffil à aa rigueur, et il faut bien s'efforcer de VOiT -clairl avant d'agir, ,ce qui ne va pas sans des actes d'abnéga­tion et d'impartialité et -sans la volonté de conformer son geste à la vérité reconnue. . :Mais il faut surtout un cœur ,chaud et du caractère pour ai­der ceux qui souffrent ·et préserver ceux qui sont exposés. V oi1à 60 ans que l'œil général du Dr Robert Koch a décelé le baciUe de la tuberculose.. Cette découverte eùt été insignifiante si elle n'avait pas suscité les dévoz.zements de vulgarisateurs intelligents­~t tenaces ..

~ -W9 .-

L'instituteur et l'institutri'ce sont Ibien pla'cés pour être du nombre de ces vulgarisateurs de l'hygiène populaire. Ils peuvent agir sur la jeune génération qui n'est pas encore trop lourdement handicapée par des habitudes enracinées et des préjugés presque indesh·uctibles. Leur parole s'adresse à ,un auditoire nombreux, régulier et confiant. 11 1euT est facile de doser leur action, d'ac­centuer progressivement l'insistance, de prévoir et mème de mé­nager des circonstances ,favorables. Enfin ils ont les lTIoyens de frapper souvent sur ,le même clou et de rappeler l'idée-force par un tableau, une 1l1.axim·e et les multiples industries de l'art di­dactique. Personne COlllllle eux, sauf 'les parents, ne peut saisir l'occasion aux ·cheveux. A tout propos, quelque enfant ·commet une inrprudence, fait une entaille à sa santé, et la greffe d'une leçon insér-ée dans la fente encore toute fraîche a chance de réussir.

C'est surtout le tl'(wail de préservation qui est le plus fécond. Aux -changements de saisons, avant 'les fêtes, au moment d'une excursion, à propos d'une épidémie, on peut aiséulent attirer l'~t­tention des enfants sur aueJ,que précaution à ·prendre. Il n'est certes pas bon de cultiver chez les jeunes la hantise de l'hygiène et de l,eur épargner certaines expériences utiles. Mais il ne faut pas se fier outre mesure à leur logique.

Je n'ai pas .J'intention d'entrer dans le détail du travaÏ'l 'que nous impose l'éducation -corporelle. En cultivant le souci et la préoccupation hygiénique, nous verrons ce qu'exige l'intérêt de nos élèves. Tous n'ont pas également besoin ·de notre sollicitude. 1'1 y a des enfants vigoureux et confiants en eux-n1ên1es qui s'en tireront tout seuls. D'autres sont entourés de tant de soins ' que la famille suffit à la tâ·che. Ce sont par contre les élèves déshé­rités, négligés, rebut-és et désordonnés qu'il faut surtout aider de préférence. La justice et lIa charité pédagogiques nous disent,' « A chacun selon ses besoins». Là nous avons vraim·ent à suppléer les parents. Ce sont d'ailleurs ces enfants là qui éprouveront en géné­ral le plus de reconnaissan-ce pour ceux qui les ont aidés.

Et si quelque mauvais esprit de méfiance nous jette la pa­role de défi: « Quel fruit de ce labeur pouvez-'vous recueillir ? » nous répondrons: « A nous de semer et de ·cultiver en faisant confiance au bon fond des -enfants et à Celui qui nous 'les a confiés ». C. G.

Un rêve Il y avait grand concours ·de skis ce dimanche-là, dans la

vallée. Pour ce motif, la gent écolière du lieu était particulière­ment distraite et remuante pendant l'office divin qui lui parais­sait interminable. Quelques-uns, même, parmi les grands, com­mençaient déjà à consulter ieurs montres en signe ·d'impatience.

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Bref, une avant-messe quasi manquée. Tout à coup, n1iracle, les frais et rell1Uants lninois devien­

nent graves; tous les yeux sont tournés vers l'autel. A la mobi­lité des jours ordinaires suecède une attitude d'extase. Le prêtre et la blanche hostie ont disparu _ Dans le lointain, au nlilieu des clallleurs de la populace juive se déroulent les différentes scènes de la Passion, la Prelni ère NI esse) ·celle du Christ. Finies les dis­fractions! Adieu le concours! Il n'y a entre tous qu'un \cerveau, qu'un cœur et qu'une â'l11e pour admirer, souffrir, aimer et adorer. Une fin d'assistance à la ~I[esse idéale!

Ce n'était qu'nn rêve, hélas 1 (un rêve fait non pas p endant le sermon, ô scandale), n1ais un rêve fait en pleine nuit, le soir du Concours 'et dont il n1'est resté cependant quelque chose sous la forn1.e du souhait que voici: Puisque l'inlage, filmée ou non, f'rappe tant le ,cœur et l'esprit des enfants, ne serait-il pas désir-a­.able que soient lnis entre leurs luains des lllissels ou paroissiens contenal].t, à -côté des pTièl'es liturgiques, de bonnes gravures adé­quates, expliquées de tem.ps en ten1ps, et capables de fixer l'at­tention durant le Saint Sacrifice.

,~I[ais, chat! je vois déjà se lever, sévère, le doigt de Mon­sieur le ·curé, et son œil n1alicieux, nle couvrir d'un regard si­:gnificatif; le müt d'Apelle, le peintre gre-c, Ille revient en n1émoi-re: Cordonnier.... N.) in st.

P . S. L'auteur des quelques lignes ci-dessus remel'cie vive­ment le quatrième Rédacteur de l'Ecole Primaire sous lequel il a « travaillé») pour les choses si aÎlnables qu'il en a dites dans le nun1éro du 31 décelllbre dernier, lesquelles, InalheureUSe'l11ent, ont été vues à travers les verres grossiss.ants d'une indulgence e:x:cessiv-e.

Autour d'un mot· Pa~san! A maintes reprises, des articles ont été publiés dans l' « Eco­

le primaire» au sujet du patois. Je ne voudrais pas m'inlll1is'cer dans ces querelles de langue

- on -court toujours le risque de 'se faire traiber .de gloseur -. Qu'il Ille soit cependant permis de m'entretenir ici d'un ll10t très ancien relevant à la fois du plus pur fTançais et du plus pur patois : Paysan. .

Ce n10t a une origine 'lointaine, sans être désuet pour autant, puisque les pren1iers habitaIüs de notre pays ont cultivé le sol qui leur permettait de vivre pour une large part. Les valeureux ,vValdstatten qui ont assuré à notre Patrie des bases solides, sain­nes et, espérons-le, durables, étaient des paysans. Ce vocable de­vrait donc revêtir une signification profonde et noble.

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Et pourtant, dans ce dur siècle où nous sonllnes, selon l'ex­pression d'Auguste Brizeux, le n10t ·de paysan est devenu un ter- ' lne de mépris, d'injure sou'Vent, pour ne pas dire plus. Des ex­pressions sont couran1n1ent en1p'loyées, telles que: « maTcher -comme un paysan », « courir comlne un paysan », « lllanger COlll­me un paysan», pour désigner quelqu'un qui ne maTche, ne court, ni ne mange selon les règles établies. Voulez-vous consta­ter la véracité de ces allégations? Introduisez-vous dans un grempe d'étudiants - peu Ïlnporte la couleur de la casquette puisque l'esprit ·est le mên1e chez tous - échangeant leurs pro­pos de façon t:rès libre. Le ' camarade ou le condiseiple qui n'est pas du lllême avis que son inter'locuteur est un « sale paysan». Il prend allure de vil,ain, CO:lllme les serfs du -moyen âge tailla­bles et corvéables à lnerci.

, 1

Il va sans dire que presque toujours ces expressions sont lâ­chées sans réflexion. Elles jaillissent en cri du cœur, par-ce que le vocabulaire ·de -ces -gens est farci de termes d'argot ou de rueL

Autrefois, on parlait du b~s latin. De nos jourls, que ne pour­rait-on dire de notre pauvre langue française vilipendée, ba­fouée, écorchée, livrée en pâture ' à tous les sacrilèges! Aucun lecteur de ces lignes n'en saurait -disconvenir.

Mais, il est -de bonne pédagogie de corriger un vice en \1110n­trant la beauté de la vertu contraire . . Mon but, en écrivant ces lignes n'est pas de brandir le glaive de la guerTe sainte, ni d'en­fourcher un cheval de bataille; celui seu'len1ent, -de m'eiUeure poli­tique, d'inviter nos maîtres et maîtresses à une campagne en fa­veur de la réhabilitation du mot paysan, injustiment diminué.

*** ...DiInanche au village stIr la n10ntagne. La vieille chapelle

au plâtre effTité, aux bancs disjoints -et grinçants, la vieille cha­pelle des paysans nous invite au Sacrifioe pàr les appels Tépé-. tés de son unique cloche. Le n1arguil1ier est un sage qui atta­che plus d'Ïtnportance à sa fonction qu'à celle de régir un Etat.

Selon un usage translllÎs de ,génération en génération, il ap­pelle une preluière fois les fidèles par une invite longue et sup­pliante dans laquelle la petite doche met toute son âllle et sa voix la plus aérienne.

Pendant ce temps, 'le prêtre est arnve au bas de l'autel, escorté de ses deux enfants de chœur. Il se recueille un instant après s'être agenouillé péniblement, car ses genoux ne sont plus dociles; le prêtre Jean a les cheveux de soie blanche des vieux curés. ' Le nlarguillier reprend son oren1US tintant, puis une di­zaine de coups, espacés deux par deux, comme des syllabes psal­modiées d'Amen. Alors, le prêtre, face au confessionnal .de mé­lèze centenaire, s'est revêtu de l'amict, puis de l'aube; H s'est

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ceint du cordon, a passé le manipule sur le bras gauche; il ' a croisé -l'étole sur sa poitrine. Enfin, avec peine, il s'est enfer- ' rué dans cette petite maison qu'est la chasuble. La 'croix, symbole de joug, étinceIIe maintenant au soleil du matin, pénétrant par 1,es verrières, mêlant sa rutilenoe à celle des autres ornements brodés.

Lorsque le prêtre entonne la première prièr.e du Sacrifice, les fidèles si signent de leurs :doi,gts nerveux et tors. Doigts de p.ay­sans, déformés par .les. besognes pénibles de la vie rustique. Doigts de paysannes, amaIgrIS, dont les os saillent et racontent les dif­ficultés d'une existence faite de labeurs incessants. Les visages 'Sont graves, mais ils expriment une indicible ferveur. Mystères impénétrables des âmes simples. Bonheur ineffable que donnent seules les joies permises. Une ma'man, un bras passé sous le COTpS de son dernier-né, l'autre dessus, retient un missel. Des corps penchés, déhanchés par ],e ba1anoement de la faux sur les parcelles inclinées au bord des précipices. Des ·corp·s· d'hO'mInes et de femmes, mêlés, fondus en une seule harmonie: l'adora­tion, le recueiHement, la prière. Des corps de paysans et de paysannes tout si'mplement, le prêtre, les servants, les assistants. Ils sont beaux. I1s sont VTais. Ils sont 1e pur visag·e de ce pays arrêté ·en pleine 'course montante vers le ciel.

Tout le pays est là. Dans ces mains jointes. Dans -ces grains de chapelets de buis noir lentement égrenés. Dans cette suppli­cation, dans Icet appe1 à la Bonté et à la Miséricorde.

Tout le pays est 1à. Son âme frémit. Son âme nlOnte. Elle pénètre la voûte 'Où se jouent des ' anges ailés. EUe rejoint le cantique suave ·que font ,en ·ce jour les voix de toutes les doches du :monde, la musique, l'encens, les élans pieux, les offrandes.

*** Si l'on a vécu de telles heures, frissonné à de tels souffles pu­

rificateurs, nul d'Üute qu'il n'en Tésulte une amélioraNon de nos sentiments · pour la tâ·che ingrate souvent, dUTe toujours, mais bene, des paysans. Ils avaient c'Ümpris cela les grands poètes de

. . Fr.ance qui ont chanté leurs plus beaux hymnes, inspirés par ~es travaux de la vie rustique. Tous les artist,es : peintres, sculp­teurs, musiciens se sont inclinés devant ~e gest.e du semeur,' Ce geste a été appelé auguste, donc majestueux, vénérable, imposant, ~olennel. Semblable, dans ,une certaine Ill'eSUre, au geste de Di.eu étendant son bras SUT le monde et tir,ant toutes choses du néant. ·

Le paysan étendant son bras : geste éternel et magnifique. Geste ,qui ,a sauvé l'humanité à travers les étapes diffid'les de son histoire.

Quand les Romains corrompus réclamaient le pain ,avec les jeux du cir.que, leurs procurateurs se tenaient anxieux sur 1e ri-

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,Vage, s~rutant ;},horizo~ . af~n d~y ape~cevoir le navire ·qui rap­porteraIt des pays de SlcIle et d'Afrique le ·blé nourricier.

Au, moyen âge les Moines civilisateurs enseignent .aux Bar­'b.ares 1 agrrculture et perfectionnent une découverte hien pré­:Cleuse : la charrue. Courbés sur l'araire, ces moines deviennent les ~auveurs matériels et spirituels des peuples farouches venus de 1 Est et du Nord, et, les adoucissant et 1es dépouillant de ,leur grossièreté et de leur ignorance, en font une race f'Ürte et robus­te.

. Plus loin, nous voyons les serfs penchés sur la glèbe lui ~IT,achant 'le pain :du seigneur féodal et assurant ainsi la vi~ de tous.

.Les ~r~ndes 'Conquêtes,. les grandes Emigrations ont eu pour mobIle verItable 1a posseSSIOn des terres les plus fertiles. «Al­lons en Gaule ... »' L'or ne se trouvait pas seulement chez les In­cas. Sully, l'habile ministre d'Henri IV, avait 'coutume de dire: « Le labourage et le pastourage, voilà les deux mamelles dont la France est alimentée, les vrayes nlines et trésO'J:IS du Pérou».

Pendant la Rév'Ülution française, le ,spectre hideux de la fa­mine s'était levé avec le déchaînement des passions. Lisez l'his­toire détaiIIée de cette époque, par Thiers. Vous y verrez com­bien 1a farine était devenue .denrée pFéoieuse !

Dans la période :difficile que nous traversons, qu'aurions­nous fait, livrés à nous-mêmes, toutes frontières fermées, sans les ressources que l'appHcation du P,lan r'Wahlen nous a 'Obtenues?

Dans une conférence donnée à la Société des Arts à <Genève le 3 décembre 1941, l'auteur 'du Plan ,s'exlClamait: « Le cri de l'an prochain sera : Du pain à tout p~ix ! »

A'ctuellenlent, l'agdculture est aussi importante que l'armée et le premier bastion de notre économie de guerre est bien la production agricole. Respect donc devant notre pysannerie, sur­tout devant le travail et le sacrifice de nos admirables paysan­nes sur qui le gros du travail est retombé. Elles sont les lottas Ide la bat~'1le des chanlrps. Le paysan défend autant son pays :en en cultivant le sol qu'en le gardant .J'arme au pied. Pensons-y, et isurtOUt 'fai'sons-Ie ,comprendre autour de nous. Nous aurons ',coo­.péré d'utile façon à cette tache importante: a'Ssurer, au prix d'ef­forts inaocoutumés, notre subsistance nationale.

*** IHonneur donc au paysan! .Ses mains sont ·calleuses., ses

doigts gourds, sa démarche 10uDde, mai's s'On regard est · beau. Beau comme les clairs matins d'avril où il jette dans la terre tiède et fumante, à pleines m~ns,' le grain ·qui deviendra notre pain de demain. Beau comme les tiges vertes frissonnant à la houle de mai. Beau 'comme les épis lourds, b'londs et barbus, in-

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dinés sous la faucille des Inoissonneurs. Beau COlnme ces mi­rchescroustiUantes qui funlent dans la hotte vers la bouche bé­ante du four . Beau comme cette jeunesse qui monte saIne et forte, dans les chan1ps de l'avenir, jeunesse tpaysann~ fière de son droit ,et de sa tâche :

« Toi, qui sans ceslse -bûches, trimes, Loyal et vaiUant travailleur, As-tu songé que ton labeur A quelque chose de sublin1e, Que grâee à toi l'humanité Possède un peu plus de bien-être, Et que sans toi la société Ne saurait être? Sois fier, paysan, Ton œuvre est féconde. Sans toi, que deviendrait le Inonde ? Ne rougis pas de ton métier, Sois fier, paysan! » Honol'é Pl'along.

L'enseignement des Travaux manuels à l'étole D'après une enquête du B. J. E.

Après lia dôture du 52èIlle ,cours normal suisse de travail ma­nuel (€t d'école active qui a eu ljeu à Sion, il peut paraîh',e inté­ressa?-t de savoir ql~el est Je sort réservé aux n;ouvelles disciplines ScolaIres dans les dIvers pays du monde Or, le Bureau Interna ­tionl ,d'Edu:cation à .Genève, qui s'est livi'é à une vaste enquête, nous fournIt dans une brochure de quelque 200 pao'es une abon-dante documentation à ce -sujet. 5

37 pays ont répondu aux questions suivantes et à quelques autres: Quelle est la place faite à l 'enseigneinent des travaux ma­nu~ls dans le programme de l'enseignement primaire et secon­daIre? Quel est le prograinme suivi? D'après quelles lnéthodes l'enseignem-ent y est-il donné? Quelle est l'orgal1is'ation de ces cours? A qui l'enseignement est-il 'confié? r

Le fait _que 37 Etats, dont bon nO'n1bTe sont aujourd'hui en guerre, ont jugé bon de répondre à l',enquête, ll10ntre assez que, malgré l'anarchie dans laquelle 'Se débat aujourd'hui notre mal­heureuse planète, les questions pédagogiques continuent à r ete­nir 'l'attention des gouvernements. Ceux-ci estiment en effet qu'ils n'ont pas le droit de se désintéress~r du sort de la jeunesse que, par leur impéritie, ils ont d'ailleurs pla'cée dans la plus terrible des situations. Et ce fait seul Jette cependant une faible lueur à travers les ténèbres épaisses qui menacent d'envelopper le mon-

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de. Mais il est une autre cOl1'stat1ation qui nous réconforte: c'est la confiance dont jouit encore auprès des divers Etats l'institu­tion de Genève.

. Les réponses reçues constituent une gerbe abondante de ren­seIgnements intér-essants et variés. On aurait pu croire à preInière vue que l'enseInble des docun1ents apportés par les divers rappor­teurs constituerait un labyrinthe où le chercheur risquerait de se perdre. Tel n'est pas le ,cas pourtant, car le B. I. E. en a dégagé les divers éléInents et il nous présente ainsi une vue d'-ens-eInble c1air-e de tout le problèn1e.

Spéoifions bien que l'ouvrage en question ne constitue pas une didactique des travaux Inanuels : ce n'est qu'une dOClunenta­tion pure et -simple qui expose 'l'a façon dont les différents pays envisagent cet enseignement. Or, les nlanières de voir et de pro­céder varient selon les Etats. Dans la plupart Ides écoles, on ne considère pas 'l'enseigne'l11ent _lnénager: couture, économie do­mestique, etc., ,COll1U1e travaux n1anuels. Seule, la confection d'ob­jets en papieT, en carton, en bois, en fer figure dans ce program­me.

L'introduction des OUVI"lages Inanuels dans les classes enfan­tines ne date pas d'aujourd'hui mêIne en Valais. Les Inéthodes frœbelliennes en particulier ont été appliquées depuis tantôt 30 ans dans Illaintes classes élémentaires de nos villes de la plaine; et nous sommes peTsuadé que 'le 52e cours normal 'aura donné un nouveau coup de barre dans -cette direction.

Cet enseignement n e vise pas seulen1ent, COlnn1e certains le pensent peut-être, -à ,donner à l'enf3!Ilt -des techniques nouvelles, à rendre l'éco'le utilitaÎ1'e, ll1ais il -développe harmonieuseinent ses sens, son habileté manuelle, son esprit d'observation; il éveille son attention, le force à l'exactitude et à la Ininutie.

En introduisant l'enseignen1ent des travaux Inantiels à l'école secondaire, COInnle on vient de le faire dans, les Grisons~ on écarterait peut-être cette tendanc.e rà l'intellectualisIne, à rin­digestion cérébrale, à ce 'bourrage de crânes auquel on se livre encO're par-ci par là, surtout en vue des exan1ens. Pourtant, là encore, le mal ne nous paraît pas .si grand que certains nova4

teurs veulent bien le prétendre.

Félicitons le Bureau International d'Education pour SOD bel optimisine pleineinent récOlnpensé;sa publication ne saurait venir plus à point. Les partisans des réformes scolaires seront heureux de voir le travail qui, dans le monde ,entier, s'opère dans cette direction; les hésitants s'eront conva,incus de l'excellence de ces méthodes intelligemment appliquées, ,et les tièdes 'se sen­tiront réconfortés de 'se trouver en si bonne cOlnpa-gnie.

rc ;:-' Cl. Bél'al'd . .

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nouvelles méthodes Une ,certaine pédagolgi'e est en vague. ·Elle nous vient d'Italie, dE'

BelgÏ'q'ue. On est Decroly,eIlt, lMontessorien ou ipédago.gue trwditiona­·listè.

Les \premiers veul,ent ,faire wp,pel à ,la oonscience, à la li.berté de Il'élèv€l; trop Ilongtempsüe'lui-'c'i est !l'esté pass'Îlf. .E.vei11ons, ,disent­Hs, ses instincts, orientons ses Iwctivités, entraînons ,sa volonté E.t i.l travailler,a dans la joie. Je ne résume pas les !bases ipsyohologique6 d'es méthode's 6Jctives. Le dernier .Con.grès d'e 'l'U. T. O., tenu à lCambrai en selptemlbre 10017, souvrit et se ,clôtura sous ,le s·iJgnE' de !Decroly.

Que .faut-i.l penser de ces nouveaux SystèmE'S d'éducation? ·Cer­tains, tro.p pressés ou les ,coillliaiesaJnt in su fifis a,m m·en t, l'e,s rej e.ttent en Ibloc. C'est ·une fausse pédagogie, !pro.c1ament-ils. ElUe ,co.Monod in­térêt et amusement, raprÎtCe et volonté; 'eille abuse ,des :iJm;ages; elle est incapa,ble .de :créer .des h'Ü'm,mes, ·etc, ... Au sur.plus, ajoutent-ils, IE's vieilles méthodes {)fit Ifait Ile.urs ip·reuves. Elles nous ont !permis d'é­,lever des mUEe'rs d'e jeunes gens qui font 'honnête figure dans le m'Onde et dans Il\Eglise.

EIlJfin, l'œuvre de :formation doit s'imposer en !p,artie du dehors. L'efd'ort restera e's,sentiel E'n ,é.ducation. Il faudl'la hausser l'enf,ant, m,ê­me en Ile ha:r.cellant, VeJ:'S un i.déa~. ISi vous lui laisse.z trop de liberté, ·celle ... ci de.vi,end-ra vite .lice.IlJce.

Je ne ,crois pas ,qu'tl 's'Oit OP'pOl~tun de ,partir en guerre au nO'm des Anciens 'contre les (Modernes. ,si ,ceux-,cÏ se trompent, ralppelons­nous qu'iI y a dans toute errE'ur une parcelle de v,érité et reche'r­ohons.,1a.

Il est c'ertain touteifois que les Iméthode,s actives employées sans discerne.ment sont dlangereuses.

Elles reposent ,toutes su,r une ipsyohologie !positive et aboutis­s,ent à faire une éducati'Ün matérialiste. En ne voyant que l'enfant aV'e,c ses ,désirs, ses aspirations, « elles en viE'nnent à nég[iger Je but de toute vie humaine et se's exi,gences divines».

Faut-il alors les re.jeter? Certainement ,pas. Tâohons de Iles uti­liser ,ave.c prudence en les ,pén.étrant d'esprit chrétien.

Happelonso dans notre enseignemE'nt, l,a primauté du Sipirituel, faisons, 'com,me Je demandait lM)gr Devaux au ICong.rès de l~U. T. O., du De'croly surélevé, du ,Decroly chrétie.n.

Nous ne devons :pas rester indiflf,érents devant les initiatives di­verses, oflficieUes .ou privées; les'queŒlles s'ef'forcent ,de nous donner les moyens de mieux ,connaître l'Etnfant, son évolution, ses !be,soins.

Il ne s'agit pas de nous ins:pirer, sans esprit 'c,ritique, de res re­,emeils de vulgarisation, de ces manuels ibourrés de procédés qui 'pa-

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~aissent i.gnorer la diJtifi.culté Ide l'.éduoation et pour les'quels le pé­ché originel est une pi'oose l,égende.

Nous n'avons pas 'non ipllus à prendr,e parti ,contre une pédagogie qui, d'a.près des gens ignorants -ou trop iprœsés, est arriérée 'et ré­actionnaire.

Nous avons ,à utiliser Iles .mélhhodes nouvelles qui se présentent, dans la mesure où ·el,les :nous aideront à réaliser une ,éduoation de l'enfant, v,érit.ablement hum,aine et Ichrétienne.

,Sachons ,donc unir les d8lux péd1agotgies, .l'ancienne ,qui ·a if.ai,t s'es !preuves ,et la nouve,ue, audacieus~ peut-être, ·mais ,qui, baignée ·de spirituel 'peut nous être très ,précieuse.

Du reste, ,que nous demandent les :famille·s 1 Que v.ous ~ppre­

niez à leurs ,eIlJfants à ,lire, là ,écrire, à ,r.~lüuler.

Sans doute, mais surtout que vous en fassiez des hOlIDmes dans le vrai sens du mot. .

Or pour y iparv,en,ir, Il'instrument .Je mei11e'ur, C'E'st vous-même. Vous., avec vo,tre dévouement in1assahle et votre ,sens 'dlmétien qui vivifie tout votre ense,ignement. Soyez ({ à la p8Jge», com,me l'on dit. Cultivez-vous. Ne vous e.ng-ourdissez ipas, en vous servant invaria­blement des llT-ogralill,mes de leçons et des devoirs étahlis dans une rE'vue. ,Ef'for,cez-vous ,a un travail iper,sonnel et intelligent.

Et r,appelez-vous ,que ce n',est ·pas la ,méthode qui éduque; ·c'est le maître.

En vérité l'éducation 'ohrétienne, ,celae ,qui mar'que Jes âmes d'un sceau ineffaçable n'est donnée 'que ipar d"autres âmes enthousiastes de leur mission, pleines d'amour Ipour le Christ .... Les vôtres.

M. Hamayon.

Ila formation de la jeunesse Les transmissions héréditaires sont certaines: le nier seraît

se dresser contre l'expérience et 'contre la parole de Dieu.

Quoi, pourtant, de plus indéfinissable et de plus mysté­rieux que J'influence de l'hérédité!

L'éducation et l'effort personnel arrivent d'ail1eurs peu à peu à la transformer.

Heureux, toutefois, les homlmes qui ont reçu de leur père et de leur mère - de toute une 'lignée d'ancêt:r:es vertueux et chrétiens - un sang tout rempli de virtualités divines ,et hu­maines, un 'sang purifié de longue date dans les 'sacflifices dl\ devoir!

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IVLalheureuses les âmes qu'un triste héritage fanlilin! entraέne presque fatalement dans le désordr·e des passions et la boue :du vice!

Les victimes auraient pu, grâce à une lutte persévérante, tri01npher. · Les héros n'ont fécon~é .le gernle déposé en eux que par un tr,avail courageux et quotIdIen.

C'est !dire l'importance des années « de formation».

II faut apprendre à penser, à agir, à exprinler se~ convictions, à défendre son idéaL

Qui peut deviner, à dix-huit ans, les provisions de savoir dont bénéficiera l'avenir, les réserves d'énergie que réclanlera l'âge mûr?

Un Bonaparte, jeune .sous-lieutenant, dé vo r,ant , durant ses temps libres, la « République» de Platon et l' « Histoire de Frédéric II)), .les' « Institutes» de J ustinrien et le « Budget» de Necker, prenant force notes, rédigeant des fiches, concourant pour le prix de l'Acardénlie de Lyon, ne pouvait :Soupçonner que sa formaNon intellectuelle, aussi étendue que variée, le Inettrait d'enlblée à cent pieds au-dessus de ses Tivaux le jour où le che­min du pouvoir s'ouvrir,ait pour un 'S01dat.

Interrogez un jeune de votre siècle, parfois ses parents, je n'ose ,dire: ses maîtres.

« Dans quel but 'conVlient-il d'elnployer les tenlps libres, les vacances?

- On doit les utiliser uniquem'ent à se reposer et à s'a­muser. »

Le temps libre est pourtant, par excellence, ,le meilleur mo'­ment pour développer sa personnalité.

La ,culture professionnelle s'a1cquiert à l'éc.ole, à l'atelier, dans l'acc01nplisselnent .des devoirs d'état. Mais la culture géné­rale, indispensable de nos jours à qui veut avoir une influence Déelle dans n'importe quelle classe sociale, demande un effort supplélnenta:ire.

C'est dans le bon emploi du tenlps libre que se prépar.e l' « h01nlne cultivé ».

L'hérédité est certaine, et c'est une ,des nombreuses raisons sans doute pour lesquelles il ne ,faut pas juger à la légère, lllais l'influence de l'éducation n'est pas ,moins certaine. « La vie est une luite de tous les instants contre la nature » et si l'h01nlne cesse cette lutte, la nature reprend vite le ,dessus ... Aux maîtres chrétiens de 'conwaUre ou de f01tifier selon les cas, la nlauvaise nature ou la bonne nature de .leurs élèves; il y a toujours à faire. L. J11.

' ---~~~. i PARTlIlE PRATIQUE ~ ~~~~

LANGUE fRANÇAISE

Centre d'intérêt: LES MEUBLES

1. RECITATION

Vhorloge

Tout dort. Rompus de lassitude, Les homlues sont ,ensevelis Entre leurs draps de toile rude, Dans les ténèbres des g-rands lits. Le ,chien dort, et 1e coq sonore Se tient Inuet sur son perchoir, Car le jour n'est pas près d'éclore Et le côté de l'aube est noir, Seule, vivante en l'nnlbre immense, L 'horloge obscure ne dort pas; Seule, dans l'anxieux silence, Comnle un pas lent, mais janlais las, Ou conlm,e le pouls d'une artère Ou le battelneI1Ï d'un cœur sourd, Elle ' fait son bruit solitaire, 1 Toujours, toujours, toujours. L. JIll erciel'.

Sous la lampe

Sous l'abat-jour de papier rose, La lampe, m·es petits alnis, Est douce, et sa clarté se pose Sur tous les objets endormis. EUe met des ronds de IUlnière Au p'lafond blanc qu'elle fleurit; Travaillant bien tard, notre 1nère Pense à son enfant, et sourit.

'Pendant que les enfants sommeiUent, Les maluans travail~ent pour eux; Les manlans et les lampes veillent Pour que les petits soient heureu~. O. Au'bel'f . .

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II. VOCABULAIRE

Le mobilier, les meubles, 'l'ameublement. Le crucifix. Les tapis, les rideaux, les tentures, le divan, ~e f,aurteuil, la tainIe, les chaises, le dressoir, le guéridon, la bibliothèque, le canapé, le tabouret, l'armoire, ,la commode, un bahut, le lit, la glace, les tableaux, 'l'étagère, la lampe, l'abat-jour, le plafonnier, un vase, des bibelots, le piano, etc.

- Disposer les meubles, orner l'appartement, arrang,er les bibelots, garnir les étagères, mettre la table. .

- Un ·meuble ancien, moderne, massif, plaqué. Une table en noyer, un lit en hêtre, une commode en cerisier.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au numéro du 15 octobre.

Intérieur c,anlipagnal1d

Je revoyais avec plaisir toutes les choses qui fll'étaient con­nues dès l'enfanc-e. C'était la maie avec son couvercle, le vieux buffet et ison vaisselier au-dessus, où on voyait, bie'n rangée, l'ancienne vaisselle d'étain, puis des plats et des assiettes de faïence, rondes ou découpées à pans, avec des fleurs conlme on n'en a jamais vues et des coqs sup~rbes, comme ceux que je faisais sur mes cahiers. E. Le Roy.

L'armoire et l'horloge

1. Voici la chanlbre de lIa haute armoire aux moulures tour­mentées. Quand on s'en approche, la vaisselle fragile frissonne derrière les planneaux ajourés .et répèt~ à chacun des pa'S sur le plancher fatigué son délicat cliquetis.

2. L'horloge était une servante de cuisine. Elle en avait la tenue, étant engaînée dans une cai.sse brune, plate, sans aucun ornement, comme une femme de service dans son tablier de toile bleue. Jadis, quand eUe marchait, son tic tac était si lent qu'il ressemblait au pas lourd d'une campagnarde ·chaussée de sabots.

Intérieurs

1. « Chaque objet était à sa place: la table au milieu de la pièce, les chaises -contre les murailles, les assiettes aux étagères du vaisselier. ~

2. « Le logis était :pauvre et ne ·contenait que les meubles les plus indispensables: un vieux Ht à colonnes torses, une hu­che pour mettre 'le pain, un coffre de noyer luisant de propreté, un fauteuil de tapisserie aux ,couleurs passées et 'qu'avait usé la tête branlante de l'aïeul: c'-est tout. »

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,La Itable app,rêlée

Nanie achevait les préparatifs. Elle avait 'étendu sur sa table ronde la nappe lami,eux ouwée et y disposait cinq ,couverts. Au milieu, une botte de roses s'épanouissait dans un pot de grès. A droite et à gauche, en des plats décorés de cerfeuil, s'étalaient, d'un côté, une truite et de l'autre un buisson d'écrevisses. Des assiettes de Teines-Claude et de prunes de Monsieur exhalaient sur le dressoir leur savoureuse odeur de fruits mûrs, et les bou­teilles de vin de Bar trempaient dans un seau d'eau. Au moment où e1le mettait la dernière main à l'arrangement de la table, la sonnette tinta et des pas résonnèrent annonçant l'arrivée des convives. A. Theuriet.

Exercices d'aprpllicatioD

S'en référer au numéro du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

Composer des phrases avec les mots du vocabulaire. Conjuguer les verbes du vocabulaire. Rédaction,' 1) La vieille horloge; ce qu'elle vous raconte; ce

qu'elle vous ordonne. 2) La table de famine; ce qu'elle vous :r.appelle : repas, de­

voirs, leçons, la place ou les places vides. 3) Comm'ent disposeriez-vous les meubles dans la chambre

de famille? 4) En une phrase, rendez la disposition d.es meubles dans

chaque pièce de votre maison: cuisine, salle à manger, cham­hre à coucheT.

5) En une phrase, décrivez: une pièce confortable, ou mo-deste, ou rustique, ou coquette. .

6) Quel est le meuble de votre maison Iqui a votre préfé­r-ence? Décrivez-le. Quelles sont les raisons qui font que vous le préférez? Quels sont les souvenirs qu'il vous 'rappelle?

Conseils. - ,a. Introduction. - Rappelez que, parmi les meu­hIes de votre maison, il y en 'a un -- ce n'est probablement pas le plus beau - Que vous préférez. C'est votre petite. bibliothèque~ par exemple. (Dites sincèr,ement quel est votre ChOIX.) :

b. Décrivez-la. - Appliquez-vous à en montrer la simplici­té et le côté pratique. Sa place. Ses dimensions.

OR SA T, vins du Valais, vins de soleil et de santé.

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Enseignement ménager

L'embellissement de la maison

La salle à manger moderne

- Indépendante, m·ais à proximité de la cuisine, la salle à manger est, -pour beaucoup Ide 111énages, 'la pièce où l'on reçoit. Attachez-vous à en faire un lieu confortable, agréable, dans le­quel la famille trouve 'l'intimité et Iles visiteurs une aimable hos­pitalHé.

Le confort, vous l'assurez par un éclairage bien conlpris; le . jour, hautes fenêtres à peine voilées de tissus transparents; le soir, lumières centrales dévepsant du :plafond leur -chaude darté. Un chauffage convenable, la qualité des Ineubles, le -l11oelleux des sièges ,cOl11plètent ce confort.

Vous donnez l'aspect agréable par une décoration sobre (bi­colore de préférence) et vous 'créez l'intimité par la note person­nelle qu',ajoutent vos travaux: -coussins, napperons, rideaux, ,etc. Votre goût n"a pas seul guidé le choix des meubles: vous avez te­nu compte des dimensions, de la disposition, du genre de la pièce.

Il faut une harmonieuse proportion entre la !salle et le nlO­biHer, les meubles grêles rendent ridicule la grand'e pièce qui les reçoit; 'l'am-eublenlent de volunle Îl11posant écrase le petit appar­teI11ent qui le contient.

Donc votre salle est moyenne, de construction récente, et vous ,aimez le -moderne, c'est parfait. Désireuse de fair,e de vos meubles 'les compagnons de votre vie) vous av·ez pris un style de l'époque qui, ne 's'éloignant p'as trop du classique, risque nl0ins de se démoder. Vous avez accordé votre préférence au bois lnas­sif, aux lignes pleines, aux sculptures rares, délaissant le clin­quant, le 1110bilier camelote qui, trop souvent, présente un aspect eng.ageant pour nlieux vous trOlllper.

Comment obtenir pour le pa-rqll'et la surf-ace brillante qui f.era valoir l'ameublement? E'ssayez cette formule pour la fabri­cation de votre encaustique: faites fondre 100 grammes de savon dans un quart de litre d'eau, coupez 200 graI11meS de -cire jaune, ajout,ez 20 graml11es de potasse blanche, une pincée d'orcanette ou de quercitron (droguerie ou phannacie), reI11uez jusqu'à ce que vous obteniez une espèce de lait. Après refroidissement, éten­Idez, 'lai'Ssez sécher et ... bon ,courage pour f~otter.

Au Inilieu de ce 111iroir de chêne, !jetez un tapis de tonalité grise, semé de fleurs tango. Donnez à votre pièce, conlnle .le vous

nai déjà -conseillé, une décoration bicolore. Tapisserie de deux tons (fleurs vives sur teinte neutre, tango sur gris, rose sur beige) . Dans le premier cas, grises seront les plinthes, les portes et les fe­nêtres. Sur le marbre ou le bois du buffet, de la panetière, glissez un rectangle ou un ova.Je Ide toile grise brodé de motifs ajourés tango. Ces motifs se répètent sur la toile du jeté de table, sur le napperon de la cheminée, sur 'les (plateaux de la t'able à desserv-ir, sur le dessus du piano ·et le tabouret, s'il y a lieu.

Un vase en pâte de verr,e tango est placé au centre de la table SOUs le lustre électrique d~ 111ême ton.

Le store de voile souple, à bandes tissées, légèrement tein­tées de gris, glisse sur une tringle de métal chrOlné.

Deux tableaux (aquar·elles ou gouaches), sobrement enca­drés de platine, animent un ou deux panneaux de l-eurs teintes tendres ou vives.

Lorsque vous choisissez vos meubles, songez au supplice des hôtes condamnés à rester' plusieurs heures inlmobiles sur des chaises incOl11nlodes . Veillez à ,la hauteur du dossier, à l'équilibre des pieds, au confort des sièges.

Deux ou trois fauteuils de velours gris à ramages tango voi­sinent, l'hiv'er, avec le radi'ateur ou la chaufferette d'émail gris. L :été, ils se placent près de la fenêtre et encadTent le guérlidon moderne, porteur du livre intéressant, de la .dernière revue -et du vase à pied qui déborde ·de roses jaunes.

N'accul11ulez pas les JJibelots, soyez difficiles dans leur -choix. et craignez l'originalité si vous n'êtes pas vraiment éclectiques.

La pendule, fatiguée d'êh~e médiane, peut Ü'ccuper la partie gauche de la cheminée, à droite, une g'rosse lampe _sphérique se coiffe d'un abat-jour de parchemin et, au centre, la glace reflète les teintes chaudes des dahlias aux pétales échevelés qui .garnis­sent la potiche de grès.

Un grand placard, entièl"ement tapissé, donne un asile sûr à la vaisselle et sert ·en InêI11e temps de cave à liqueurs. Le buffet reçoit, sur ses étagères Tecouvertes de dessus de to~le ou de lino.n, les objets fragiles ou précieux: verrerie, porcelaIne, argenterIe, etc.

Munissez vos portes de plaques de propreté (verre ou nlétal), c'est une sauveo'arde pour -la .peintur,e. Une salle à 'lllanger nlO­tlerne se paISse 'difficileluenrt du caTillon qui tinte si joyeusement.

La salle à manger rustique

Vous possédez des 111eubles anciens, ne leur f,aites pas .gris.e mine; .ils vont vous servir à organiser une 'salle à manger. rusÏl- .

, qrue que les Ulnateurs d'antiquités ou les snobs vous enVIeront.

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~ 214 ~

Tapissez de papier uni coupé de lignes vives formant car­reaux, ou mélangez panneaux unis et fleuris.

Sur le par9uet,. mettez un tapits de nuances en l'apport avec celles de la tapIssene; sur les carreaux, tendez un linoléum moillis intimidant pour vos voisins de campagne, dont 'les chaussures sont r.estées marquées de la boue des chemins.

La :pièce principale est le vaste buffet de chêne aux ferrures d'acier poli; sur le dressoir, dit va.isselier, ,placez des 'assiettes fleu­rie~. ~a t~bl~ à :irette -est au cent,re, l,e tapis qui .la recouvre ou ' le Jete qUI l agremente sont 'brodes d une guirlande multicolore qui court gracieuse et 'légèl'le.

, D~s bibelots . rustiques.: vase de grès empli de fleurs, ibrocs en etaIn, chandelIers en CUIvre garnissent le guéI'lidon ancien. La glace, large et basse, est encadrée de chêne. Vieilles assiettes de .faïence, saladiers d'autrefois, bassinoire de cuivre rouge, anti­,que pendule, ornent les murs de .leur simp'licité rustique.

Le roue de votre aïeule fait un plafonnier tout à fait dans 'le ton, munissez-le de petits abat-jour en cretonne. Cette même cre­tonne recouvre les moeUeux coussins des vastes bergères et for­me la poche de .la travailleuse ,qui abrite votre ouvrage.

D'autres ,coussins de grosse toile, de drap briUant de velours mettent, à tel're, la variété de 1eurs formes ,et de leu'rs ,couleurs: Les chaises paillées ont un siège larg'e et un dossier confortable.

Au-dessus de 1a fenêtre à petites vitres, froncez un volant de Icretonne qui retombe sur deux vitrages de gros tulle tendu à ~eu~ partie s~périeure et ramenés à droite et à gauche à la partie ilnfeTleure, afIn de donner plus de lumièrte à la pièce.

Dans un angle muni d'étagères, sous 'la clarté d'un lampa­daire ou d'une lampe électrique à colonne de bois torse, le bureau offre l'hospitalité de sa 'tablette.

Rustique ou moderne, si vous n'avez pas de studio, la salle .il manger doit réserver un ,coin favorable au travail inteilectue~ o~ repos moral

L'ameublem,ent doit être conforme à l'appartement. Dans tous nos viUages on devrait imiter 'l'exemple de Chamoson; cons­truire des demeures ,qui s'harmonisent avec le pays et le style Igénéral de l'endroit; puis p1acer dans les pièces des meubles rus­tiques et de bon goût, comm·e savent encore en créer ,oertains ar­tisans de chez nous. Et que les ménagères 'crochètent lapis de ta­'ble et rideaux en bonne toile de chanvre.

SavaiT se take est une vertu ,plus grande que savoir 'Parler. Sain t Am,broise.

~2'15 -

SERIE ...

Même

Même s'accorde dans les cas suivants: Nous avons les mêmes souliers (semblables). Vous les avez écrits vous-mêmes. Ce sont ses cahiers mêmes (eux-mêmes).

Fiche No ...

Regarde bien ces exemples puis fait l'exercice proposé.

Ce sont toujours les même élèves qui font les même fautes. mêm,e si on leur donne toutes les ,explications possibles. Les voleurs,. même les plus habiles finissent par se faire prendre. Ces fraIses sont toutes fraîches, ce sont les jardiniers même qui nous les ont apportées. Les femmes, les enfants, les vieillards même n'ont pas été épargnés par cett~ terrible guerre. Ce sont eux-même qui sont. venus nous présenter leurs excuses. Même les églis,es ont été détruites pendant ces terribles bombardements., Vous me présenterez même vos cahiers de brouillon. Faites ces problèmes vous-même si vous voulez apprendre quelque chose.

Compose quelques phrases dans lesquelles tu fais entrer le mot même,. Consulte aussi ta grammaire.

SERIE ... Fiche No ...

Tout

Etudie dans ta grammaire la règle de tout. Regarde bien les exemples suivants, puis fais l'exercice qu'on te propose.

Exemples: Tous les enfants; tous les jours; Je les Dois tous. Ils sont tout blancs. Mais elles sont toutes blanches. Ils sont tout étonnés. Elles sont tout étonnées. Ils Isont tout yeux. El­les sont tout oreilles.

Regardez tau ... , comme tau... ces villages se ressemblent. H y a des ours tou ... blancs, d'autres qui sont tau ... bruns. Tou ... ces filles ont été tou ... étonnées ,et tau ... stupéfaites quand elles ont appris tau... ce qui se raconte sur .Jeur compte. Vous êtes tau ... tau ... penauds en apprenant les fautes que vous avez faites dans cette dictée. Cette personne est tau... scandalisée et tau ...

, troublée à cause des paroles que vous lui avez adressées. Mes pe­tites vous êtes tau ... jeunes et vous prétendez tau ... savoir. Nos amis sont tou ... disposés à nous rendre tau ... les services que nous leur demanderons. Les lys sont tau... blancs; ,les margue­rites, tau... blanches; les roses, tau.. rouges; les pensées, tou ... bleues; les coquelicots, tou... rouges; les résédas, tau ... jaunes.

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- 216 -

SERIE ... Fiche No ... Nu - Demi

Ren1arque bien les exemples suivants,' puis déduis la règle,' ensuite applique-la dans l'exercice qu'on te propose.

J'ai marché nu-pieds pendant une demi-heure. J'ai marché les pieds nus pendant deux heures et demie. Dans le prelnier exemple nu et demi sont placés avant le

nom, et dans le 'second après. Des devoirs faits à demi. L'expres­sion à den1i est toujours invariable.

Quand j'étais petit j'aÎlnais Inarcher pieds nu et nu tête dans la campagne. Ne marchez pas nu jambes dans ces prés, il y a des serpents. Toute nu; la vérité déplaît parfois. Cette horloge sonne les demi -et les heures. Quelle heure est-il? Calcule, il y a une demi heure que j'ai entendu sonner 3 heures et demi. Vos leçons ne sont sues qu'à demi. Si l'on reste longtemps tête nu, on risque d'avoir une insolation. Ne vous 'contentez pas des demi mesures.

COlnpose 3 phrases avec le mot demI Compose 3 plu'ases avec le mot nu. Compose 3 phrases avec l'expression à delni (pas de trait

d'union).

SERIE ... Fiche No ...

Vingt, cent, mille, m~l

Observe bien les exemples suivants; puis déduis une règle; fais ensuite l'exercice qu'on te propose. Conszzlte ta grammaire s'il le faut.

Je possède ,quatre-vingts francs, non pas quatre-vingt-cinq, ni quatre cents. Prends la page deux cent.

J'ai perdu deux mille francs en l'an mil neuf cent. Exercice: Mon ami a hérité 80,000 fr. en 1940. Prends la

page 180 et lis. Çe n10uton m'a coûté 120 francs. La ville de Zu­rich \comptait 320,000 habitants en 1940. Ces navig.ateurs ont par­couru 4620 n1illes (ici le I110t mille est non1, c'est une mesure Ina­rine qui vaut un peu plus de 1 km. 850 il1.) !Dans nos classes il y a 820 élèves. Voici quatre billets de 20 francs et 8 billets de cent francs; cela fait 880 francs.

Inscris maintenant ton année de naissance; puis celle de ton père et de ta mèl'e, de tes frères et de tes sœurs.

Compose des phrases avec vingt, cent, mille. Remarque encore ceci: vingt-quatre; trente-deux; soixante·

neuf; et cent deux; mil deux cent ·vingt-cinq; trois mille.

- 217-

SERIE ...

Adjectif qualificatif après le verbe.

Adjectif désignant une couleur.

Fiche No ...

Observe bien les exelnples suivants; puis déduis la. règle; applique-la ensuite dans l'exercice qu'on te propose.

Voilà des étoffes -chères; ces étoffes sont chères; ees étoffes coûtent cher. Ma sœur porte des robes bleues et des blouses bleu foncé.

Oh COlnme ces fleurs sentent bon! Ces gâteaux ne sont pas seuleInent bon, ils sont succulents. Les laboureurs sont générale­ment plus fort que les employés de bureau. Ces élèves chantent

1 juste, mais ils crient trop fort. -Ces tissus l'ose et ces étoffes bleu marin me plaisent; coupez n1'en 5 mètres. Ces tapisseries bleu clair conviennent pour Ina chaInbre à coucher. Les Haut-Valai­sans sont fort et robuste. Vos problèmes sont juste.

Compose des phl'ases semblables.

SERIE ... Fiche No ...

Pat1ticipe suivi d'un infinitif

Les oiseaux que j'ai entendus chanter. Les oiseaux font l'ac­tion de chantel'. Les oiseaux que j'ai vu tuer. Les oiseaux ne font pas l'action de tuer. Regarde comment les participes sont écrits: déduis la règle; applique-la dans les plu'ases suivantes.

Les , chansons que j'ai entendu chanter sont des romances. Les hommes que vous av-ez ' entendu chanter étaient ivres, Les chevaux ique j'ai vu cOl.l1'ir ont été arrêtés. Les chevaux que j'ai vu monter par ces officiers étaient des pur-sang. On a vendu les poires que j'ai vu cueillir. Les tableaux que vous avez vu peindre ont été vendus hier. Les artistes que vous avez vu peindre sont repaTtis. Les voleurs qui se sont laissé prendre ont été incarcérés. Les étoffes que vous avez si bien su choisir ne sont pas en pure laine. Les oiseaux que j'ai écouté gazouiller ont construit leur nid devant mes fenêtres. Les jeunes nUes que j'ai entendu ril'e se moquaient de vous. On a coupé les rosiers que j'avais laissé gl'an­dir. Paul a cassé les rosiers que j'avais laissé planter dans Inon jardin.

Con1pose quelques phrases semblables. Le pal'ticipel fait suivi d'un infinitif est toujours invariable.

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HISTC)IRE

Les Druides

Les Druides avaient une grande autorité et jouissaient de privilèges importants. Ils enseignaient le culte curieux de l'eau et des apbres, 'Culrte souillé par des sacrifices humains . .Ils savaient inspirer aux Gaulois le mépris de la mort.

Leur autorité. - Les Druides formaient une classe à part, chargée d'enseigner la religion et de célébrer les ,cérémonies . Ils avaient (un chef qu'Hs élisaient et qui les commandait en maître. Ils tenaient des assemblées régu'lières dans le pays qui est au­jourd'hui la Beauce et qui était alors une ilnmens.e forêt. ns ne cOll'st.ruisaient 'P,as des temples, pas plus qu'ils ne taillaient d'i­mages des dieux. Leurs cérémonies étaient célébpées sur les som­~nets des montagnes ou dans les clairières des forêts.

Leur autorité était très fOlite. Ils étaient non seulement prê­tres, mai's aussi juges. Leur tribunal, qui siégeait une fois par an au pays des Carnutes, attirait de grandes foules. Ils jugeaient les meurtres, les procès d'héritage, les dommages aux biens, mais seulement entre nobles, les non-nobles étant jugés par leurs pa­trons. Malgré tout, en ce temps de barbarie, ils ne réuS'sissaient pas à empêcher beaucorp de violences, car ils ne disposaient d'au­tre moyen d'e contrainte que l'ex-com'munication qui jetait pour­tant ~a .terreur autour d'eux.

Us ,étaient dispensés, comme l',a été longtenlps le .clergé fran­çais, du service militaire et de l'inlpô.t.

Le culte de l'eau et des arbres. - Les Druides étaient seuls :à posséder l'hum'ble science du temps. Ils établissaient le calen­~lrier, prédisaient l'avenir, pratriquaient la médecine comme des ~orciers. Ns enseignaient le culte des souroes, des eaux et des ar­bres. Les eaux 'surtout leur inspiraient une vénération profonde. Il y a des cours d'eau dont les noms très anciens exprilnent par eux-mêm·es le 'caractère divin: la Dive, la Divonne, la DivaUe sont aujourd'hui des noms français de rivières. Borvo, le dieu 'gaulois des eaux et de leur a,ction bienfaisante pour la santé, a :donné nai'ssance à La Bourboul,e, Bourbonne-les-Bains, BouT­fbon-Lancy, Bourbon-l'Archambault. La 'cueillette du gui sur, le thêne est un épisode du cu~te rendu ,aux arbres. Com'me le trefle fi. quatre feuilles, le gui poussant sur le chêne par'aît aux Druides un .miracle et doit avoir un pouvoir de guérir extraÜ"l'dinair~, ce qui explique l,a cérémonie pompeuse de la cueillette.

Cette cueillette était malheureusement accompagnée de sa­crifices humains. Cette pratique' barbare était pour les Drui.des

- 21,)9 -

. 'lé.gitime et courante. Ce fut un progrès quand les dieux se ('on­'tentèrent des crimine1ls ou à leur défaut ·des prisonniers de guerre. Le sacrifi,ce le plus usité mait le sa,crifiee par le f.eu aux environ du 21 juin (~olstice d'été).

Le mépris de la mort. - Les Druides enseignaient avec force que l'homlne survivait après 'la mort. Cette croyance inspira sans doute le bri'llant ,courage des Gaulois. Les guerriers tués au com­bat descendaient sous terre, assis sur leurs chars, avec leurs ar­'mes et leurs bijoux. Plus tard, on crut que les morts ressusci­taient après une traversée nooturne, dans une barque funèbre au delà des meps du couchant. G. Bloch.

Intérieur féodal

1. La salle d'annes. - Entrons dans le château féodal. Uue vaste sal1e voûtée s'ouvre devant nous. Elle est éclairée par des fenêtres garnies de vitraux de papier huilé ou de corne amincie. Ces fenêtres ,sont percées dans des nlurs parfois épais de 2 mè­tres. De gros barreaux les défendent.

Cette salle beaucoup plus longue que large est ornée d'ar­des de toute espèce, de boucliers, de casques, de -cuirasses, de lan­ces, d'épées, de couteaux de chasse, ,d'orifla,mlnes ... La plupart de ces armes ont été prises aux ennelnis.

Aux jours de fête, le serigneur y reçoit ses vass'aux. Il s'as­sied sous un vaste dais d'étoffe brodée. C'est aussi là qu'il rend la justice.

IL La salle à manger. - Une ÏIllmense table de chêne l11.aS­Si1 y est dressée. Des bancs de bois sont disposés tout autour pour les invités et les officiers de la maison. Mais à un bout de la table, au « haut bout », se trouve Ile grand fauteuil Icouvert d'un baldaquin de soie et d'or, où s'assied le seigneur. A sa droite et à sa gauche, la :châtelaine et les enfants prennent place.

Sur la table, une nappe de toile blanche parsemée de fleurs. La vaisselle d'argent, les coupes de corne, 'brill~nt à ~a lueur des torches de résine. De la paille et des fleurs jonchent le sol (on ne connaît pas encore l'usage des tapis disposés à terre), Un feu ·magnifique bruIe dans la haute cheminée. Il éclaire la pièce.

III. Le repas. - Des pages, des écuyers, des valets, vont et viennent, en foule, pour servir les convives. Des hommes d'armes veillent à la porte, appuyés sur leurs hallebardes.

Le repas dure souvent des heures. On y sert des viandes dé­licates (des paons, du gibier ... ). L'hydromel, la cervO!ise, le vin d'Espagne, .coulent en abondance. Vers la fin, un ménestrel

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vient jouer de la guitare; des jongleurs font des acrobaties; on écoute un étranger qui parle de son pays ou un aimable 'conteur qui anluse la société.

IV. La chambre à coucher. Par un esca1ier de pierre étroit, sÜ'lnbre et tournant, on .nlonte aux cha mbres hautes, si­tuées souvent au .sOHunet d'une tour, à peine éclairées par de petites lucarnes sans vitres, ou fen11'ées ,par du papier transpa­rent. Le mobilier de bois sculpté est solide, n'lais simple: un coffre ou .bahut de chêne où l'on serre les vêtelnents; un imlnense lit, large de 4 mètres, où trois ou quatre personnes peuvent dor­mir (,car l'invité on l'étranger de n1arque partage le lit de son hôte)'.

Beaucoup d'autres chmnbres sont ainsi aménagées .clans le reste du château, pour les dOl11.estiques, les pages, les s01dats. On y arrive par des 'corrÎlclors étroits, sombres, hUlnides en U1ar­chant sur les rats qui y pullulent.

Le seigneur ouvre volontiers sa porte à l'étranger, à toute heure ,du jour ou de la nuit. Il lui offre sa table et son logis. Il ne le laisse repartir qu'après l'avoiT muni des provisions né-c.essaires pour son voyage. Nlanesse.

Iles roches du Valais

II

Roches cristallines

Les roches cristallines ont été fornlées par des matières nli­nérales fondues qui ont cristallisé. En Va.lais la plus impo ct l.nte est le g":anite : il est fonné de cristaux définis, assez grands: de quarz, de 'mica et de Feldspaht. L'étude de ces cristaux montre que la cristallisation a dû se produire lentement et dans la profon­deU!. L'origine du granite reste Inystérieuse même pOUl' les hom­mes de ~cience qui l'ont le plus étudié. Le géologue français P. Termier nous dit combien le problèlne du granite et de son ori­giee ie prf;occupait lorsqu'il parcourait les régions du Velay et du Vivarais avec Urbin Le VeTI'ier.

Dans nos Alpes on trouve du granite au centre du massif du :Mt · B1anc.. Il 'comlnence déjà sur le versant gauche de la vallée cle Ferret; ,ce granite connu sous le nom de gnmile ùu Mt Blanc est à gros cristaux, de teinte assez claire, unique en son genre.

Une a ùlre masse de granite, plus fin et plus clair, forme le centre du massif de l'Aar. Les cabanes d'Obel' Aletsch et de

Baltschieder sont construites avec ·ce gran.ii.è . 011 ne l'exploite nulle part en Valais parce . qu'il est situé trop haut, loin des rlloyew, de con1n1unication; s'euls quelql1~::s blocs erratiques de la vailée de Conches sont utilisés.

. Le granite du Mt Blanc est très apprécié CH Valais comnle pIerre de taille: il se laisse fendre facilelnent dans les différentes direcUons, on peut le tailler sans difficulté. 11 e~ t bien n a turel .:Iue cette roche sOlnptue'llse cristallisée soit considérée COjnme la plus. belle 'pi~r.re de t~ille. Les exploitations de ce granite en place serment dIffl'CIles InaiS les blocs erratiques enlportés par les ~la­cÎC',rs qu.aternaires ont été dissénlinés dans la vallée clepuis Fer­ret jusqu'à Martigny et InêIne dans la vallée du H.hônc. Une lllOTa.Îne est exploitée à Ravoire sur Martigny, llllC autre au-des­sw; de .Monthey.

On s'est ému avec raison de la disparition de tous ces blocs et on en conserve quelqu-ul1's, les plus grands, comme télnoins des glaciations quaternaires : la pierre des MD 1'1 netle'i , la pierre :\ T)zo, la pierre à :Muguets et le bloc Studer ~ ;vI01Lthey, ainsi que trois grands blocs à Ravoire.

Pour le monu·ment rappelant l'entrée du Valais dans la Confédération, érigé sur la Planta à Sion ~ les Valaisans ont choi­si le granite rose de Baveno, de préférence aux plus beaux mar­bre~ . Les formes Inassives de cette statue tiellnent surtout Il. la n;)ture de la roche eJnployée; ceux qui l'ont si àprement l'l'iti­quée se rendent-ils cOlnpte qu'on ne sculpte pas du granite COlll­

nle du marbre? Le porphyre est une roche cristalline fOrInée de gros eris­

taux enrobés dans une pâte de cristaux microscopiques. On en trouve des filons dans le n1assif du Salentin sur Eviol1lLal. Sa couleur rosée n'est pas assez vive !et il n'existe pas en InaSSe'l suffisantes près de bonnes voies de comill'unication. (~'f'~t pour­quoi :les tentatives d'exploitation ont échoué.

Au Inoment de leur formation les Alpes -ont exercé une pression énorme sur des roches sédimentaires qui ont dé trans­formées en roches cristallines. Certaines roches ;~ristalIine;; ont aussi été Inodifiées par cette pression. A toutes ces roches on a donné le nom de roches ide métamorphisme. Elles constituent toute la chaîne pennine depuis le Val ' Ferret jusqu'à la Furka: par ci par là on trouve quelques roches sédimentaires intef(~alées conune à la Pierre à Voir, au Pleureur, aux Pontis d'AnnÏ.viers.

Le cadre de cet article ne nous permet pas de décri\.'l~ les nombreuses roches de m·étamorphisme. Nous citerons les Gnebs dont la composition est vo~sine de celle du granite. Le gneiss d'Arolla, d'une teinte verte, constitue tous les grands smnnlets depuis le Mt Colon jusqu'au (Weisshorn. Le gniess œillé a de gros cristaux -de feldspaht en fOriJlle d'amande d'où son nOln : il est

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recherché comme pierre à bâtir. Les schistes cristallins sont nr.·m­b:œux citons les schistes lustrés que les vignerons du Valais ren­traI utilisent dans leurs vignes. sans le nOIn de «brisé»

La série dite des « roches vertes » se rencontre assez sou­vent. Ce ' sont des schistes chloritaux, des serpentines et la pier­re ollaire. Les roches vertes sont très employées par les Valaisans . depuis toujours par,ce qu'elles sont tendres, faciles à travailler, supportant bien la chaleuI;, douces à toucher, à cause du talc qu'elles contiennent. Les hommes. '~e l'â~e de la. pierre en o~t fait des haches, plus tard on a -ChOISI la pIerre ollaIre pour fahn­quel' des lampes, des mortiers , des Inannites, des Inesu~'es pOUl' le blé des moulins pour le sel et les céréales, desencners, des encen~oirs, des bénitiers, des lnoules pour fabriquer des bOlltons, des balles, des bijoux et des obJets religieux et surtout (' es four­neaux. Cette dernière application de' la pierre ollaire est la plus importante. On trouve des exp~oitations dans les vallées de Ba­gnes, -d'Evolène, de Moiry, de Blnn et ?e Conches. C.e:; fourneaux donnent beaucoup de charme aux maIsons ,du ValaB.

Com,me on le 'voit nos roches sont variées et rendent ics plus grands services. Pourquoi les Valaisans se donn~nt-i1s tant de peine pour les cacher sous u~e couc~1e de morher dans le"urs constructions au . lieu de les laIsser bIen apparente.,? Peut-etre parce que les voyant parto~t dans l.a nature ils n~. s~vent pas, ap­précier leur beauté, pe~t~e~re aUSSI parce que 11l1~luence cl, une mode qui recherche l'artIfIcIel ·en tant de choses arrIve-t-elle a les influencer eux aussi? ' .

Ajoutons encore que les roches expo'Sées al,lX vi:'issitndes de température et d'humidité se modifient. Leur coule~ll' ;~hange par suite de phénomène d'oxydation, le gypse et aUSSI ]f;~ calCaIre; sont solubles -dans l'eau. Ainsi que le grès de Val d'Ilhez expose à la pluie perd sa brillante .couleu~' et dev~e~t brunâtre. le Inar­bre noir de St-Triphon deVIent grIS, les dlfferents ~marbres .~er­dent leur poli, à moins qù'on les imprègne souvent de ntatIeres grasses pour empêcher l'action d~ J'eau. Il est aInusant ~e relc:er id l'explication donnée par certaInes personnes de la (hSpariltlOn -du poli des marbres: on dit que c'est l'effet de la lt~ne. ,

Beaucoup de roches sont fissurées ou poreuses, .1' e~u les p~­nètre et quand le gel survient elles se désagrègent, aInSI ~n est~Il du tuf de la mollasse. Les phénomènes 'de désagrégatIon, d.e chang~ment de ·couleur sont à 'p!-,endre en considé:'ation d~(~~ le choix des pierres ·comme matenaux de constructIon et d .,lne-ITlentation. .

Le personnel enseignant ferait certainement œu~re utIle pour le Valais en disant à ses élèves la beauté de nos pIerres, en les engag·eant à les utiliser judicieusement et à abandonne.r la cou­tume de les cacher par du mortier, de la chaux ou de ~lment. Le premier pas à. faire dans -ce domaine est de nous pers~l~der que les pierres de nos Alpes sont belles. I. JJlar1etan.

---; 223 .-

BIBLIOGRAPHIE

L'INSTRUCTION PUBLIQUE 'EN SUISSE

Annu3lire 1943 1)

lL'édition de 1943' vient de ,sortir de pres,se,. (om'me 'cE!lles qui l'-ont précédée, elle renseilgne .sur les initiatives et :réalisations qui maI'quent dans la vie intel.lectueUe' 'et spirituelle de notr·e Ip·ay,s. Dans les deux Ipremières p.arties, les études Stuivantes sont d'un intérêt tout IIl'articulier par -leur 1llctualité, 'leur doüumentatio,n et les données p.ratiques lC}'u'elle1s apportent aux éducateurs: Les ·tribunaux pOur en­fants, .par M. ~Mauri,ce Vei Il a'rd, Iprésident 'de la Chambre 'pénale des mineuI's" à Lausanne; La pédagogie ode Pierre ode Coubedin, par lM. ~. IMeylan, dire,cteur du Gy'mnase des jeunes filles., là Lraus-anne; L'ér1ole et la nature, par 1Ml. L. Ische'r, direrteuT des écoles primaires., du Locle; L"enseignement -de ll'hsitoire, essai de méthodolo.gie ,par /Ml. H. H. Je anr enau d, maître aux classes d'application là 'l'Elcole nor­ma-le de lLaus,amne; L'organisation rationnelle du travail à l'Ecole

J par

M. R. Dottrens, directeur d'écoles là Genève. - DE'UX ibrMs ex'posés renseignent sur le but et l'activité du Groupement ·romand pour les études pédagogiques (G . .R.E.IP.) 'et sur les questions traitées au 14ème camp des éducateurs à Vaumarcus. - Les ,chroniques scolaires ro­mandes dom,nent une image ·saisissante des Ifaits qui ont 'marqué dans l',activité ·des étaJblissements d'·éducation of.fkielle, m.anifestations di­verses, initiatives, jubUés, etc. - .La c'hroniqu~e de la Suisse alleman­de cette année .. d est consacrée e20C'lusivemellt au problème de l'en­seignement secondaire. Hans ,le, dernièrE' Ipartie de l'Annuaire, fM'. G. Ohevallaz, directeur de l'Bcole normale de Laus 1llnne, analyse une quinz.aine d'ouvrages et étudels d'ordr·e pédaJgo.gique, psy'chologique et sociologique et dE' J'apports relatifs là diverses œuvres d'édu.cation.

1) L'Instruction .publique en ISuisse: Annuaire '1943!, par IL. Jac.­-r.ard. Un volume in-8 hroché Fr. 5.-. Librairie Payot, /Lausanne.

GIORGIO LE PETIT TESSINOIS 1)

Il est ·à peine croyable Iqu'on ait !pu jadis, 'au Tessin" se livrer au trafic des jeunes garçons ,qlle de louches ,marchands achetaient R­Ieurs parents et emmenaient en Italie pour en 'faire des petits -ra­·moneurs. Ces faits véridiques ont inspiré tà :Mad·a.me Tetzne-r un livre dont la traduction fll'anç.aise vient -de paraître. Giorgio, .('.'·est justement un de ·ces petits tessinois, '\"ic-time ' de. ·ce déte.stable ,mar,ché. E~quise 'figure Ifrakhe d'enfant au b.rave ,cœur, là l'-àme co ura.geuse, 'Giorgio est de Jam.ille pauvre; aussi doit il déjlà mettre la 'ID'ain à la pâte . .ce ·dur lalbeur quotidien est ·C'ou:pé il est vrai, de délicieuse'8 escapa.des à traver,s la montag.ne, là 'la J'eche .. rohe :de ,pe,tits fruits et des oiseaux. IMlais les malheull's s'abattent S·UJ' le :pays, gel, sécheres-

Page 18: L'Ecole primaire, 15 janvier 1944

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se, -m.alaJdie, et ,c'est ce qui for-ce le père ·de Giorgio là vendre son ,fils « là l'ho-mme de laricatri-ce» Iqui rôde delpuis longtemps dans la contrée. L'enfant ,se résig'ne et part -coura.geusement vers son nou­veau destin. VOyllige mouvementé jusqu'là ,Milan où ile-st vendu pour huitante lires ,à un ramoneur ivrogne. Oil verra que,ls mauvais trai­tements il devra subir de la -part de ses ,patrons et des enfants -du ' quartier, mai,s .comment ausst i1 tient le 'coup, grâce aux petites joies -qui yiendront éclairer .sa route. On apprendra enfin, 'le ,l'Ô le. my-stériE'ux joué parla bande des «.frères noirs» et .l"aide qu'elle apporte·ra au petit tessinois. Bien ,que l'·action se déroule H y la :en­viron un sièC'le, ce liv.re est .fait pour plaire la la jeunesse d'au­jourd'hui. Tout y ·est vivant, simple et direct, la note sensiible y sonne toujours juste; les péripéties inattendues en sont variées et le dé.cor qu'il évoque: 18$ pen tels 'enso'leillées ' de l'a montagne tessi­noise ou les rues grouillantes de ,la gr,ande cité :Lombarde, y est peint ave-c des touches vives et ,poétiques . A -lire les .aventures du ,sympa·· thique Giorgio, les jeune,s lecteurs passeront Nlx-,m ê.me,s pa r ses pe-i­:nes et 'par ses joies; ils admireI'ont son oran et son imperturba:ble loyauté et ve-rront, sans Iqu 'il soit ,be'soin de le leur dire, -que ces vertus triomphent comme par mira'c-le de toutes les dif1ficu'ltés.

1) Lisa Tetzner « Giol'gio \Le P etit Tessinois '. Un volum.e in-8 avec illustrations et cüuverture illustrée en couleurs. Cartonné Fr. 5.-. Librairie Payot, Lausanne.

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