L'Ecole primaire, 15 janvier 1938

18
SION, 16 Janvier 1938 No 1 OC: lA S·oejété d · L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 pendant le cours scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-- Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à Il. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'Instruction pUblique à Sion. Les annonces sont reçues ex'Clusivemenrt J)a'r Anonyme SuJsse de Publicité, Sion A veonue de la GaTe - Téléphone 2.36 ,

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 janvier 1938

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SION, 16 Janvier 1938 No 1

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S·oejété valai~at)Qe d · edu~ation

L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 ~ois pendant le cours scolaire

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Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à Il. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

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Page 2: L'Ecole primaire, 15 janvier 1938

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SION) 15 JanvieJ' 1938. No 1. 57,me A.nnée.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIËTË VALAISANNE D'ËDUC~ TION

SONfN.flAIRE: P .AJRTIE OFIFI'CIEll.LE: Circulai·re -du DéparteI"l1ent. -Cours de !ski,s. - La Irlaclio 'a récole. - IClu'oni'que de l'Union. PARTIE THEORIQUE: Leis (1IPetHe,s da,s,ses,.» - A propo.s de l'article: « De certaines nouve-auté-s péda,gogiques» . - A -propos d'[Ilistruc.tion civique. - Rôle et conduite du maître ,en dehors de l'école. - Défendons le .paJtrimoine national. - Comprendl~e l'en­fant. - P.AJRTIE PHATIQUE: Cent.r·e d'intérêt. - Du Isavoir-vivre. - Hygiène IScola:ire. - « NOS P A<GES ». - En glanal1t. - Biblio­gipaphie.

PARTIE OFFICIELLE

Sion, le 5 ,janvier 1938.

Circulaire • Aux Administrations communa~es) Aux COOTl/1llissions scolaires) Aux Inspecteurs et Médedns scol'C1!Î1~es) Au Pe,rsonnel enseignant,

Tit.,

Désior·eux ,de prolllouvoiT toujours Ip1us. l'instruction et l'é­iducation d:e ifiorr,e jeunesse valaisanne, nous croyons uti.Je de vous cDIIlJmunilquer les dire-ctives suivantes' :

Enseignement

GymnCAstique. - En ,dépit des nOl11ibreux avis qui ont été donnés, il 'se firouv-e enCDre Ides maîh~e'Y ,et d,es nl'aîtresses qui négli .. genrt: presque totalenlent 1"enseÏgnemlent de ~~ gynlntastique. A ,l'a­venir, un par-eH état die ch.oses ne ,Siera pluS' toléré.

INo'!1 organes COlllpétents- s.ont invités ,à nous signaler c-eux et ceLles qui ne se conforment pas au pl'ogr,amlme établi et aux ins­tl'uctions données pal' l'Inspecteur chal'gé de surveiller cette dis . cipline. IDes slanctions pouvant .aŒ.1er jus'q'u',a'll l~e1T1ait du pernlis d'enseigner seront infligées aux instituteurs ·et insrtitutricec; ·en dé­faut. Des instructions -détaillées V.ous seront adressées prochaine­ment .sur la façon dont il y a lieu d'enseigner rationnellement et effioacemenrt ,la gY'mnas.fÏque à i'école.

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. " Instruction cLVlque. -,- L'enseignement de l'instruction CIVI­

que doit conliffiencer avec l,e degré supérieur de 1'école primaire. L~ 'm'aître ,rendra son ·enseignem,ent le plus vivant ipossible; il ne s·e 'Gontentera pas Idie Silllpiles définitions et ·de sèches nO'm-enclatu­res. Il co~,entera les faits importants de la vi'e publique; au fm; ,et à lueSUfie qu'ils ' ;s'e produisent. Toutefois les questions nlises à l'étude seront :traiTées avec ,prudenoeet ,en toute objectivité. Comme pour rens'eignement de :la: · gymna'''YtÎ'que, IMM. les Ins­pecteurs voudront bien s'assur,er que nos directives à ce sujet sont fidèlement obs·ervées.

. Chant. - lLe~ heureux prog'l'ès qui olli été enregistrés dans l',étude de cette discipline nous réjouis·sent Comnle oes années dC'f­nières, nous vous remettons ci-après ]es numéros qui 'doivent être 3PPlis pendant ce cours.

Cours moyen, 1re année,' 3, 4, '5, 6, 10, 11, 12, 13*, 1'5* ·et 23*.

2ème année,' 18, 2'Ü, 21, 22, 2WJ~, 28* et 30*.

Cours supédeul', 1ère année,' 14* 19* 44 51 57 59 60 ci 61*

2ème a~née; , , " . 68 64 69 71* 72::~ 73 76 78 ,et 79:::

L'étud~ de~ n~'mér~'S' sui"ds 'd'u~ :]: est obligatoire. Tenue des cahi,el's. - Quelques 'maîtres n 'ont 'Pas tenu conlp­

te ,d'une précédeute eircwaire r,elativ·e à la tenue des cahiers d~s élèves et continuent à donner .des rtâehes sur des feuiUeS' volantes .

En vue de la fornlaHon Idlu goût et de Il'acquisition d'habitudes d 'ordre et d 'éconolJnie, nous ne voulons pluS' tolérer que les .de­voiT's à dou1:i'cile 'et les ex'ercices' effectués en c1la'sse soient écrits sur des feuilleS' volantes.

11 ·est ·égallement rappelé que tous les travaux. écrits doivent êtr·e datés.

Prononciation. ~ Nos organes compétents nous font 'Obser­ver. que, d'une l11.aniè'l·e générale, les écolier,s articulenrt 'maI, ils escam'Ütent vol'Ünti'eIJ's la lfinacr'e des mots- et des phr,a'ses~ ILes. nlaî .:. tres voudTonrt hien 11'éJagir contre cette négligence et donneront eux-m1êllles 1',exem.ple Icl!'une ~Jonne dktion.

Cours complémentaires

,Pendant -l'année s'colaire 1'9,37 /318, :M1~. les in:s'tïtuteurs char­g'és de la dÏl~ection des COUir.s palreour;:ront la 3èm-e tranche du progl~a-ffillne. Tout 'en observant ce progTanlillTe, ih ont .la ,latitude d '·adapter ,1eUT enseigne'luent au degré d'avancement des élèves, COIIlJme aus,si au nlilieu dans 1equel ~ls se trouvent.

, Les num·éros suiViants ,dle « Valaisans Chantons ), font pa,rtie du JpTog'raffilllle de cett,e année: 61 , 70, 7-8, 82 et .95.

• . ·Il · lest .l"appelé 'l'int,erdidion de donner phtS' de '6' heür~s :de

leçons par ' jour. . . Si, pour une raison majeur·e, 'cette durée devait être 'aug'lnéi­

tée d'une demi-1;leure, les m,aîtres devront ,p.rés~enter une Idie.ma·ride . écrite et 'lnotivée à leur ' inspecteuT, lequel la Wansmeth.'1a' Au Dé~ partelllent, lnunie de s'On préa~is.

Bibliothèques scolaires

Nous l~appelons ,au personnel enseignant le comen'1l de notre çÎrculaire du 4 déc-elllhr·e derni,er par laqueHe il a été invité à T·émettre à la 'Goffi'mission scolail'e, à la :fin de chaque co u:r:"Y, , l'in­ventaire Ide lat bibliothèque de l'·école. . .

Personnel enseignant

A,ccM ents. - Les accild:ents qui sur·viennent soit ·en 'c1asse, soit pendant Ile tr.ajet de lIa m .aison ·à récole sont indernnisés oomllle prévu à l"article 22 ·de Ila loi du\ 15 novembre 1930.

T'Cl n'eslt pa,s 'l,e CRS! pour les ·accidents non ipTofessi'onnels com:m·e oeux qui pleuvent se produire pendant des ·exereices spor­tifs ,extl'lascolaires.

Si un tiers 'Occasionne un a'cddent à un instituteur pendant la \d'urée de :l'm:mée scolaire, eelui-ci est indelnnisé c'Ünformément à Œ"artide 2,2 précité.

Si l'accident est ,couv·ert par l'iassllranûe iR. C., ·I.e lésé Ter,,ojt son tr.aift·muent ipendant trois IllOis , Inais il a l'obligation de céder S'es droits vis-à-vis de l'as·surance au Département, jusqu"à eon­CUTrence du traitement versé à l'instituteur par ·l'Œ:tat durant ces troi9 mois.

Dans les l11êlnes conditions il devra eéder au Dép-a'rtemen1: ses droits vis-là-vis Id'un tiers non .assuré contre la Tespons,a!bi:Iité civile.

Rapports d'inspection

Les l11·emlbr·es du IPersonnel ens·eignant 'sont pn·es de r·enl­plir avec soin ['es ;rapports de clôtuJ'le ,et de 'les rem'ettre im'lnédÏJa'­tenlent à -la :COlTIImission scolaire.

\Nous 1J.··éipérons. ·encor·e une fois qU'là ~navenÏ'r nos organes compétents ne devront accorder la pTelJnièT·e note (tTès bien) que pOUT leS! résultats pariliculièrenlent ularquants obtenus' talfilt dans le domaine de ·la tenue ·et de l'orldir·e que dans c.elui de la force moyenne de 'l'école.

Conférence annuelle

IMlessieurs Jes inspecteurs slcolaiTes' nous ont signalé que la langue nllaternelle, la composition fr.ançai'sie en partieulieT, oon­tinu-e à . accuser, dans un grand nomhre d~·éooles, deS' 'r·ésultats plu-

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tôt médiocr,es. Cette déficience serait due notamment aux diffi­culMs que l,es maîtres rencontr,ent d;ans l'enseignement de cette di>scipline. .

Nous pen,sons parer dans une . certaine n~esure là ces. diffi­cultés en faisant donner, à l'occasion des coufér,ences régionales de cette année des leçons pr,atiques sur Les centres {J'intérêts appliqués à la composition française.

Ainsi, IMessieu~s les instituteuTs n'Iauront 'pa'S! de travaux écrits à présenter lors de la ,Confér,enoe. Par contre, afin die leur per­mettr'e de prendt'e une part active là lIa discu&sion qui suivra ,la leçon, nous les engageonCY vhement à lire 'les deux ouvrag,es sui­v,ants qu'ils pourront se procurer à la Libf1airie ,Payot et Cie, à Lausanne:

« Lire, pW'ler et rédiger», de 1"1'. le Dr Devaud, « La Méthode des centres d'intéJ'êts )}, de lM. 'M,argot. H y laura lieu d'étudier dans 'que1le lnesur·e et pour queUes

branches les centres Id/'intérêts. pourront être lappliqués. 'Conscient de la beauté, mais aussi des dilf.fi<cultés de la tâche

qui vous a été oonfiée, nous faisons ,appel là votr'e ,es:prit de ,dé­vouem,ent et sommecy heur,eux de pouvoir 'coulpter sur votr,e sincè­re ,et loyale coUaboration ip'ou:r l3.1boutÏlr là un résultat qui fera honneur là notre chère patrie vailaisanne.

,C'est ,dans oet 'espO'i'l' que nous vous prions de croire à nos meilleurs sentinlents.

Le Chef du Dépal'ten1ent de l'Instl'uction publique: ICyr. PIT'TBUOUiD. -----

flssociation des maîtres de g~mnastique du \7alais romand COURS DE SKIS

Les COUTS de skis pTé\llls pour [e ,mois de janvier 'Sont ren­voyés à cauSe du 'dJ3.uger de propagation de la fièvr,e aphteuse.

Le Comité.

LA RADIO A L'ÉCOLE

Feuillets de documentation publiés par la Commission régionale des émissions scolaires de la

Suisse rom'ande

2me série: Janvier-Février 1938

1. (L) Mercredi 12 janvier, à 10 h. 10:

La vie chez les Lapons (i; m; s) *) IReportage 1'Irudiophonique par' M·. Jean ,Gabus·, journaliste: 2 feuiHets.

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2. (L) MerCredi Ut 'janvier, à 10 h. 10:

Des anticipations de Jules Verne aux réalisations ' d'aujourd' hui (m; s) *) iE'Vooa1:ion iradiophoniqru~ de IMt Michel Epuy, hOlnm~ de lettres : 2 f.euHlets.

3 . . (L) Mercredi 26 janvier, à 10 h. 10:

Alfred-BBl'nard Nobel ('183'3-1896) (m; s) *) Sketch radiopho­nique en trois épisodes, par lM. ,Jean Servien : 2 'feuililets.

4. (G) Merc'redj. 9 février, à 10 h. 10 :

Le piano et son histoire (s) *) Causerie ,et IdiéInons.tration par 'M . .Roger Vuataz, compositeur: 2 feuillets.

5. (G) Mercredi. 16 février, à 10 h. 10 :

Explol'ations sous-marines en grande pl'ofondeur (m; s) *) Oauserie 'Pa~r lM. J.-J. ·Pittard, Dr ès sciences: 2 feuiHets

6. (G) Mercredi. 23 février, à 10 h. 10 :

Quelques scènes de l' « Avare» ,de Molièl'e (s) *) p'l~ésentées par lM. ,Artz'enwiller, directeur de J'.ens·eignement ipri.maire de Genève, ,et il1'terprétée~ pa'l' des artistes de la « 'Comédie » de Genève: 2 feuillets.

lUise au point. Nous avons dans Qe No 8 Ides « Feuillets de do­cUlnentation » :publié, dans' les 'Pag,es conslwcré~ là « Ceux du 10 août 1792 », divers pO'rh'airts s'ans arttributions ,et un texte signé F. Bernier. ILes uns comlm,e une 'partie de l'autre constituai'ent des emprunts à l'ouvrage de ~1. le 'major IP. de Vla'llière « Le régirIll'ent d·es 'Galrdes 'suisses » .

Nous signalons à l~tf'.M. les instituteurs que les « FeuHlets de documentation » sont pour la s·e'cünde fois en vente idans tous l,es dépôts .de journaux de Suis'se 'ro'lnande au plJ.'ix de 0,2.0 :f.r. 'la série trhnestrielle. ILes ,enf.ants peuvent aussi les obtenir dkectem,en:t à l'adres's'e « ILa IRadio :à J.'IEcole » , 'à Genève, 7, Rue du Jeu de 'l'Arc ou à Lausanne, 1:\t{1aison Ide -la !Radio, 'L,a ISallaz. Us ipeuvent égla!le­ment s'y prOClwer des numéros de l,a ipTemière 'sè'ie ,au prix ré­duit de 0,10 fI'. en conuuandant üeux de lia s'Bconde.

Enfin nous T,appelons ,les r.em'aTques, le s> suggestion s 'et les v.·œux de MlM. les instituteurs ainsi .que leurs ü11IpressÎ>ons d'écoute doj." ,ent <être envoyés directem,ent au DépalJ.'tem,ent de l'Instruction Publique Ides 'cantons res'pecüfs (lSenTiüe de l'enseigneluent pri­mair,e.)

Deux l'Bmal'ques. 1. Nous signa!lons aux institut.eurs, que cer­taines de ces 'causeries seront prolhable111ent rC'pTise~ dans 'les an­nées qui vont sllliwe: Hs pourront, alO1r s, 'utiliser avec pTofit la dncunl-entation qu'ils ,aUl~ont classée.

2 . .La prochaine série .de « FeuiUets » ne sera envoyée qu'aux ins,tituteurs qui en feTout la del11ande lau DépaTtenl,ent -dont ~18' dé­pendel1't.

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- . 6-

*)" (i) érnri,ssion -pllls spéciaIeinent destinée aux ' degrés inféu··'ieurs· · dé - . l ensei.gnement pril11,aire. (m) émi,SS'ion -plus ,s-pécia,l,ement de,stinée aux degr,é,g moyens de

l'ense,ignement primaire. (s) émis·sion plus si)écialement de,S'tinée aux degrés supérieurs' de

l'ens'eignemeJ1lt primaire.

CHRONIQUE DE L'UNION

Le problème de la prolongation de la scolarité

IDepuis sla fondation, l'Union n 'a point, nous senlble.-t-il, ab01idé de problèmes \p~US har-dis et plus dé1icats' là la fois que c-eJlui . de la prolongati,on de ~a süo'la:ri.té. 'Et ,en songeant aujourd'hui à 'la Ir-éacHon populaire ipTobabl,e en Iprésence de la solution prop-osée, on ne peut se déf.endre d'un plie'll1ier senrHll1-ent IdJ'aücalbJ'enlent et ,d'hésitation. ·Cependant, ·en raison de Tur,g.ence de la tâche à ,en .. trepr,endr,e et de toutes les IlwOluess'es qu'elle 'nmt.erane pour 'le bi'en du pays·, n'Üus avüns 'le devoir de SUT111ont.eT t'Üutes les I]:ésistances et 1d"aUer bien r-ésoh.lilnent de l':avant.

D'abord, 'De n'est pas l,a ,chute -d'un ,rég'Înle que nous denlan­donS,. Astr,eindr,e des ·go'sses déslœuvrés jusqu'à 'l'âge de .dix ou onze ans rà une fl~équent'atj.on süQllaire prolongée: ,ce n'es'Î ni un bouleveTs'eluent, :ni rune pév,O'lution. Et nous ne saurions' trop le r é­péter , ,cette r,éfornle 'répond aurjourd'hu~ là une hnpérieuse néces­sité . .L 'ignonanoe -et l'iflllpéritie sont vraÏ'Inent trop nag'il'antes -dans nos ,:pO!p'ulations c-anlpagnalidles. 1'1 nous faut là tout prix apporter plus de soin à la fonnartio'll ·de nlOs a,gTiculteurs et de nos alrti­sans. lL:es sa'cdfkes ll'ÜUVelaJUX exigés .dru canton là cet eff.et seTaient cm':t,es d'un p:}acement hi,en iplus fructueux que tous oeux qui nO'us ont valu jusqu'id le ,chiffr.e l111poS'ant de notTe dette f,lottJante.

IEn raison de toutes 'ces 'col1s,idéra1ions, l iEtM serait donc fon­dé à 'déŒ-"éter ldiès del1l'ain 'le nouveau stla:tut süolaÎ're. Il 'en ,auraH Je <droit de pal' '1es bu!ts qu'il poursuit, et de pal' les dispositions lég'a}.es en vigueur. Et 'HOUS nous Îlnaginons volontieTs qu'un :ré­ghne autIOTita)ill:e n 'y Jai:lilirait pas. N,ous exp ri'lTlOn s 'cependant ce.ttle réflexion SlatIlS la 111oindr'e nuanüe de TejpTüche ù l'~g-a'l'cl de n'Ütr-e g-ouvernelThel1t a,ctuel. ,Ca'r là 'l)f,enlièr,e vue, ·nous sentons bi,en que le pouvoirr exécutif de notr'e 'canton ne pourTait ,agiT si :pé­r ,en1Jptoi'l',eluent. On ne peut aiulsi abO'rldier de ffl.'·onrt chez nous 'l',o­pini'Ün puUJ1ique. Il est sag·e de 'la ipr,épaT-er ,au préa:LahI.e. Il faut que la .dis'cussi-on s'Oit lanlorcée ,et ,cette Té'fornl-e de ['enseignelll'ent iprésentée cœnim'e possi:hle 'et. indispens'able. 'Les larguml,ents qui autr,efois ont déteT.lniné nahr:e situation 's'colaiTe la1ctuelle s'Ont donc

~7-

à nouveau d'adualité. Il convient de les faire \aloir par lIa 'l)reSSe, 'les conférences, les discours, les discussiDns,. . Et puisque grâce à eux Ile peuple 'a comprÏ!5 'en 1,880 que six anois de dasse étaient nécessah'es pour ;les enfants de 7 à 15 ans, CO'l11:ment n'en 'aldl1nei­tr,ait-il pas ,dix aujourd'hui que tout ,est spécialisé, rationalisé ,eJt que il' on ne flalÎ't plus I]:ien s'ans le concours de 'la sdence et de s'es découvertes.

Et nous pensons 'aussi que dans le donlai'l1e des r'éfonnes uti· les en l11atièlJ.'e d'éducatiDn, lorsqu'on a 'l'-évidence et la supério­rité Idle l'argumentati'Ün pour soi, on ne ,cherche Ipoint :la ratifica­tion pop U:llaJiT e. On réalis,e! ILe r·eferenduni. serait un danger d'é­chec. Le systèu1e du suffrage universel donne trop de puis.s'ance àla 11lasse des citDyens n"ayant 'aucune aUa'che avee !l'école papu.: laire. ,D'ai:llell'rs les Técrinülliaüons -du début n',auraient point le caractèr'e de la pers'Ï'stance. L'Dn se ,fmnilim:iseraii bien vite avec les dix mloÎ,s. IBientôt les nouveHe5 générations rmnplaeerlaient l,es anôennes ,et après peu d'années on hésiterait en généra'l à vouloir ,esquisser idlans ce donliaine l,e nloindre geS'te -de .recul. 'L 'ex,emple des 'cantons vüisins est là pour nous cüThfÏi~meJl' dans cette opini'Ün. n n'a jlafl11'ais été question à iBerne, Fribourg, Viaud, Genève, etc., de supprimer la .s'colarité .annueUe qui a ,fait ses preuv'es. EUe ,est sains doute -en effet une des caus-es principales de [a ' prospérité de ces 'beaux clamtons.

A nOTre tOUT -donc de les rap'Pfl'Ü'cher dans les sacri'fi.ces c'Ûn­s€ntis là l'éldlucation pour 111,etll'e r,éel'Ie'l11,ent en valeur notre ,magni" fique 'équipement ag6cole actuel 111 ...

PARTIE THÉORIQUE

Les "Petites classes" Dan~ que1ques localités valais-annes , l'écol,e primair,~ C0111-

prend plusicltrs dlasses , -donc exige plusieuf-s maitres : dr-ùx, trojs , quatre, parfois davantage encore, conl:me c est le cas à Sion, à M'Ûnthey. Or, nous nous dem\a:ndons' si les 111aîtres chargés des cours ü;'férieurs, des « tpetites das-s'es ~ en partÎ'culier, n·.éprouvent pas quelquefois une certaine honte, une petite hunüliation de n'avoir pas une situation plus ·en nupport avec llellTS connais;sances et leur fOr'llllation pédagogique. Ne désirent-ils p'a'5 111.0nter dans des classes supérieures, généralement plus 'en vue, dans ces clias­ses à ,exam,ens ?

iPui~, ies tHulaÏres des degrés ,supérieur's ne soi1't-i,ls pas 'portés à ~'egalrder supél'ieul:e'ment cerux qui se tl'ou\Tent -au-dessous d'ev.x ?

Page 6: L'Ecole primaire, 15 janvier 1938

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Nous sa,yons du r-este que vol.ontiers oOn d'Ûnne le COUTS' prépara­toiTe ou inférieur ,aux débutants: aux plus jeunes', donc aux moins expédmentés-. Et ~l n'est pas inlpossib:le que plusieur,s ipapnli eux gOÎltent Inédioc-relnellt, 'à 'l'entrée de leuT carrièr,e; oe qu'on leur ,a 'accordé conllil-e une 'soli-e !dle don de joyeux avèn€'lnent. Mais ennn, contr,e nlauvaise fortune, ils feront bon cJœur, au .filoins ex­tédeupenlent; -et apTès tout, üe qui les contelllt,era nélamnloins, c'est d'avoiT une plac-e que d'autres cheTlchent en vain.

iPuis il y 'a aussi la consolation. si c'en est une, d'avoir iJ.110ins de leçons tà 'Pr-éJpal~eT, Inoins de dev.oirs là ,corriger.

A notre hunlble lawis, on devliait conner de préférence la c1ass,e ,éM'mentaiTe aux instituteurs les plus -ex'péTinl,en1és', les plus haibiles ,et IliOUS ajouter.ons Inlênle 'lies plus instruits. Sans doute, toutes 1,es das,ses d'une école s'Ont inlpoTt'antes 'et d'un m'amie­Inent Idélicat. 1l0ui!e l'éducation ·est lalffiruire d'-esp'rÏt de suite, d-e continuité méthodique, de collaboration étroite .ui doit uniT tous Iles Inaîtr,es d''llll-e éCoOle bien organisée. \Si Œes uns selnb1ent récol­ter, tC~,es't que d'autpes Dnt ,seIné et ,cuHivé avant eux. Les fruit;; d'un arbre ne s.ont p.as 'l',œuvre Idi''UIJ:lle s'aÎs-em; Œ"arbr-e y travaille de~ puis qu'i,l ,est planrté. IMais nous afrfinn.ons que la pr-enl'ièr'e année d'école -est, à certains points de vue, peut-être la plus iInp.ortante et l'e 'maître de 1a petite üLa's,s:e pTépare déjà 'aux exaluens qui ter­mineront la sicolarité; il en posle les fondelnell'ts . 'Dans la constructi'Ûn Id:'un édifice, les ouvriel~squi 'Ûnt creusé les. fonda­tions, qui y ont assis les 'Premières pierres ont Ipeut-êh~e con­trilbué .œa'Ymltag-e, du moins autant, ,à la solidité du :bâtiment que ceux qui ,l'ont achevé ou c6uronné.

:C'est que la preInière année d'écoLe 'est un début. 1C',es-t l'âge de la fOr111ation des idées, de l'initiation aux diverses con1liais­sanüe.s hUHwines, -de la naissance idies habitudes, de l'orientation d'une destinée.

Tout'e notr'e vi,e, nous gardons l'-eulpreinte de nos jeunes lan­nées . L'a,venir des enfants ,est .J',œuvre des Inèr,es, nIais H 'est aUSlsi l"œuvre d-es premiers Inaîtres. L'eHopt aücompli :au début sim­pHfiera tout le 'reste. Si vü'u~ recherchez parfoi,s ,la clause des heu­r,eus'es dispositions -dont est ld:oué tel gr,and élève, vous la trou­verez assez s'Ûuvent dans un bon maître qu'il a -eu dès son en­trée là l'écüle. L'e départ Inanqué peut, au contfla'Ï'1.',e, cOlnprom,eth"C tûu'Î'e ,l,a -suite -des ,études.

Les déf.auts, les mauvais'es habitudes n'Ûn oonlbattues dès le jeune âge s'enradnerrt tOUjOUTs plus Iprofondténl-ent et Idieviendront indéracinahles . .ce qui 131 été au com'mencem-ent négligence devient vite infirmité ,et i'mpuissance. A l'école, un bon Icülli1nenc·emen t es-t .Jamoitié de l'œuvr,e i a.cc{}lnplir. QueUe délicatesse, quelle pa­tience inaltérab'l-e, quelle finesse d'esprit ne faut-il pas pour gou­verner 'sans -brusquerie tout un petit Inonde de il'êtes légères!

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QU'ehle Imtbi.J.eté püurr établir une transirtion insensible entre ~la fa­~i}.le .'et l'école, entre la vie libre, le vagabondag'e du corps et de l ,espnt -et cette atmosphère queque ;peu compa's-sée Id"une saUe de classe, où :l'e silence, l 'iattenti on , la tranquiHité s'Ûnt de ,rigueur!

JPuis,. queUe .:surveHI'ance continueHe sur s'Ûi-'lnêm-e pour ne paiS Inal Il1lJpreSSIOnner ces â1nes encore -délicates- tendres i'J.1Ica­ïp3'b'les de faire la part des choses, d'excuser un' trav,ers, ~ou un défaut chez Je l11aîh'e, qu'elles croient un homme palrfairt !

. .I~ans l'é~uc~ation inteIJ,ectuelle, il faut des merv,eilles d'ing'é­nlOsIte pour Interesser des esprits 'encor-e fTustes éva:po.rés pour 1 f · ' , eur aIre c01nprendre des choses qui leur 's'Ûnt 'encore to1:!ale1l1en1

Înconnues.

Ün dirt -quel.u-efois qu'il n'est pas nécessair,e d 'Iêtr,e bien sa­van~ pmu: tenir ,la classe des petits. En'eul' t'l'ès grande! -P,lns on est InstruIt, pIus ün a de la facilité à ,Sie fia'ir·e 'conllprendre à se in eUre là lia portée des élèves; 'les hisloir,es :les anec.dotes' les' ,conl­palfaisons, les ,exenlples viennent pour ~insi dir-e 1cl:"e~lX-'lIilênles s-e m'e;t1:'l'e ,à notT,e service. Pour inrtéTes-s'er 'lll'êIne des ,enfants il est nécess:air-e de connaître une foule de chaSles dans tous les 'do­mlwines.

Il nous seInble que c'est prédsènent dans les petites dasses que le rôle du TI1.aHre se révèle 1e plus nécessai'l.'e, vu que 'J.es jeu­nes enfants n'oOnt pas ,encore assez de réflexion personnelle de jugement et d'esprit logique pour C01l1rp'eus,er par -leurs pr,~pres lll'Ûyens aux lacunes Id.e l'enseignement du maUr,e.

,No~s -f<a.isions 'Un jour à que:lqu'un La! re:Inarql1'e que tel Il1aέtre 'e~seJ.gnaIt .a ve·c peu de In:éthode. « IC '-est regiJ.',eHa'ble, nous l"é­'Pon~ht-on" nIa~s les élèv,es 'StOnt a 'ssez grands, assez avancés pour se tuer d affaIre un peu pa-r eux-In'ênles<. » Ce ne seriait assuré­-Iuent pas -le cas dans une petite ,classe. Oui, c'est dans les petites dasses, trop dédaignées , qu'on est rée11em'enrt un éveiUeu'l' d'jdées eL ide ,sentinlents .

. ' ILe cüur~ I~réparatoire esrt. une '~xcellent ,école de pédagogie; e1 a ceux 'q'UI n y ont pia'senseIgné, Il manque certainenl-ent quel­que chose dans leur fonnation pratique.

Voi]à pourquoi nous disons aux InaÎt!r'es de c-es de0"l'·és infé­rieurs: Soyez fé:li·cités de la place ÏInpOl'tante que vousbüccupez , l' ' c -est · Ià que vous avez besoin de faire pr'euve d'ardeur et de sa-

glalCité; c"est là que vous p,renez le iplus sÎlTelnent 'leS'ens ldie votre lué1ier » .

'Du Testte, nous avons connu des nlaÎrtres fai's'ant nlervei11e dans les 'c1assles [inférieures qui ne désiraient 'Pas en 's'Ûrtir et qui n 'auraient peut-être pas -réussi aiilleurs.

Et nllalintenant disol1'~ un nlot de la pédagogie <à applique!' dans les pertHes dasses.

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ILia vieiUe pédagogie a cO'lumis et COlumet enc-àre trois 'gran­des fautes là 'l'égaTd des -enfants I die~ petites dass-es : cèlles de Iles a~treindr,e sla!ns réser.y'e là la discipline de récole, de les appliquer

_ tro'P exdusi velnen t 'à J.a lecture -et là l'écriture ,et de :les c'Ünfi,er de préf.érence aux m_aîtres -et aux :lll!aître'Yses qui débutent dans l'en­seignenlent.

,C0111'me cette idlernièf'e -erreur vient déjà d 'ètlJ-"e r'elevée, nous nous occu'P'eTons seulem-ent de la question -de discipline et du Ipro­_gra;Jll'lll,e de travail.

IL'-enflalI1't, sous peine d'étiol-elnent, ne saurait être réduit à l'j:mllnobilité: le lllom-ent ,est sa vie, lia 'condi,tion sine qua non de s'On dévelOlppelnent phys'ique. A 'l11eSUre qu'H avance en âg-e, son activité peut être m.odérée Idians une ceTtaine Inesur-e; mais on ne saurait la conllpri!lller abs.olU'lnent slan.s viol,enter sa na­ture. C ',est pourta'l1t oe que f.ait l'école p()lUjr les 'enfants de sept à huit aI1l~, :dès qu'elle leur a .ouvert 's,es :port'es. EUe les aligne en Irangs serr-és SUT les bancs et se fait un InérÎlte de les y nlla!intenir, pendant -de <longues heures, t-out au plus 'av,ec des ,alternances de l'octur,e ,et d'-écrHuT-e. On voit d'avanoe le fiésu'ltat: la lllonoronie de ües exercices, surtout de oelui Idle l"écriture, -engendr,e vit,e de l'agirtlaltion; ,le~ ja:J.nbes se ha:lancent, les pieds frappent le sol; les br,as s'e détendent; les m 'ains s'ég'arrent ,et 'l11alh-eur ,aux 1110uches au ilivre, au pupitr,e et aux voisins 1 Le~ langues se délient jusqu,à 'l'intempérance, SUTtOut q -Ulan:d le maître est la!hsOThé pa'l' une le­çon donnée dans un autre -degré. Nous ne di'roll''Y rien du nllaître ldont la -patienc-e est lnis'e là unie :rude épreuve et qu'i,l ne paTvient pas toujours à consefiver. EIf: lalors on en vient aux v.ociférations 3.'UX -m:enaües, iaux châtrm'oots afflicHfs, trÎls·tes m-oyens de gou­",efine.Inent; nous -SrOlnID-eS presque tenté d'y applauldl'l': c'est la juste punition d'un d-ésordlJ.'-e -de la compression ,de ~' ,enf.ance mise à -lIa place -de 's.on libre éparnouilssffil1,ent, ,en d'-autresl tennes, de l'in­capacité pédagogique.

rL' aôppMoaHon idies ,enfants- d-es petites classes à une ou deux bfia'l1Iches sleulem'ern est ,aussi funeste à l'intê~Hgence .ne l'Ï'lnulo­.hitlité forcée -l'est au COTpS et à r ·âlne. IComnl'e les yeux, il'intelli­g'en~e v,eut un horizon. EUe ne peut, ,sans fatigue et -s-ane; ,ennui, se fixer longtemps sUI'un sew et 1.11'êlne objet. Cela ,est vriai surtout pour l'enfant qu'un invincibJe instinct pousse là pre'l1'dr'e une con­naissance au Hlo1ns 'sÜ'lunllalÎr-e de tout'es chO's-es, ,en attendant que vÎlenne pour 'lui l'heure d',eu 'étudier quelques-unes plus là fond et -de chois,ir une spéda'liM.

Son goût pour la v a:riété, son esprit volage, si l'on veut, entre dans le plan providentiel; il doit s initier -à tout 'et développer si­mu:ltaném-ent l'ens'elnhle de os-es facultés. A qui en Idiout,erait, nous dirions : IRega;rdez ,et voyez; voyez ·si ~a nafuue crée ou développe une à une les forces dont 'Le faisceau SeI"a un jour 'l'homme phy-

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.s~qUJe et lnoral: -~on, n 'est-ce pas? s'a création est CO'll1lplète, con­tInue et p:rog'resslVe sur toute <la ligne, chaque jour fait faire un pas en la!vant ,à l'êtr'e 'hulll'airi dans '':jan 'entier. . " '

.' Eh b!-el1! dans l'ens'eigne'lnent, -on ne s'écar,~-e pas imôpun-é­m_ent -de .1.exel11'ple que d'Ün~1<e la na'ture,. de Ila voie qu'el1e trace, Lorsque les enf.ants ont pns l'habitude de 1r,avai'll:ei' nlachirnlalle­fi,ent, üe qui ·arrive IfacHeJllent ;dans des des exeTCÎces lllon'otones -de syHa'bation, de ·lectuT'e plus ou ,moin'Y COU1'ante dans -des, co­pies -de leUl"es ou de textes sans sigrnilfiCialtion pour 'eux, leur.s res­S01'ts intel/l1eduels se rouillent 'et ne se déten-dent plus. Il n.e 'leur ~'-eSrte qll'~ la luénloire; cette f'acuUé qui, dans -le jeune âg,e, survit a toutes les autres. Aus-si -est-,c'e -à -eHe seule que s'adress'enrt Ibi'en­tôt J-es lTItaîtr'es, -impuissants à r 'éagir contre les 's-uites fatales d 'un début malaldlroit, et teUe est, croyons-nous, ~a principale cause -de ,}ta prédO'lninance ,de l,a 11lélnoire dans nos écoles prilllaÎ'res.

Abandonnons. ces errelnents.. _ _:_ ISan.s doute, l'école vit de cahne, de disdpline, -d'attention sou­tenue ~ux leçons de 11laître 'et -ensuite -de tnarvail persoÜ<nel. 1)1.ais les -enfants -dont nous nous occupons ki ne sont 'Pas encore entr-!;s

.dan~ 1~ 's anct~'aiT-e; heureux proffanes , ils ne s,ont -encore que sous l,e v.esh~)'ule -du te'll1ip'l.e. 'I1s vi~'l1nent de la fa-llli1~el_ -où ib s'épa­I1~UISs ~uent 'en toute lIberté, ou ']?ien .de l'é c-01e ,enfantine, où ,leur

. petu'lance, leur turhulence natureHe était plutôt l"égl,ée qu'eli­trav,ée, -où l'Ül11110'bi.Jité n'était qu un r,epos ,et une rrel1âche, 011' ills donnaient satisfaction à leur hesoin de se tlll0UiVoir et -d 'a aiT. Tâ-h "1 1 - b C -ons qu 1 eur reste de cet âge d '-oT autr~ chose qu'un 'souv-enir

et un [regret, qu'à l -école ils en ,r'etrouv,ent ,au -moins comlnle un écho, une image 'Yi Uiffaihlie qu'eUe .soit. . . _ En un 111O't, créons pour les petites ~1a_sS'es 'llll ré a inle spé-

. '1 ' Il . 1:) Cla' : -qu e -es ne sment plus, c 'est -entendu, -La fa.mille avec · son laisser-aUer sans bor-ne~ et ses paresses toujour.s excusées, l'école InaterneUe ,avec ses ,larges toléranües , ses b-ruyantes évolurtions et son éternel sourir'e, mais qu'elles ne soi'ent plu~ non plus l'écoie avec S'es inflexibles rigueurs , ,S'es longues s-éances laux tables ,GU devant 'un tableau noir, ses Inaîtr-e'Y toujours graves -et quelque '~eu solennels, soucieux d'~xiger ,l'a'scétisl11'e példlagogique. Qu'-eJ.les hemnent entpe ües deux extrêlnes un jU'Slt-e Ini1i<eu; qu'eUes soient des das,ses de brans-ition, 'Où les 1110uvem,ents soi'ent encore ,fré­quents , les exercices courts et variés, et l' enseignement -l11ulti!ple en nlrêlne te'l11pS que plein de vie 'et d 'attrla'Ït. .

Nous venons de dir'e que l'enseigneulnt doit êtr-e vivant et attrayant. Pour cela, i,l faut que la lectuTe S01rt autr-e ohose que ces tri's,tes et intenninables épel'laUons faites le plus souvent dans un livr-e ininbel1igi!ble; il fiaut ·que l'exerciüe -d',écritur.e ne consiMe pas ex-clusiVeIllent -dans la 'l'répétition ennuyeuS'e et interminable aussi idie que1ques üara,ctèr-es , syNa'bes ou nlots dans la pl,ate copie

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d'un texte pa'rf'Ûis au-des'Sius de ta portée des enfants. )Pourquoi ne pas intercaler dans ces exereÏces une petite histoÎ'De fiacontée vÎv:ement et brièv'ement, une très courte :leçon de choses, un chant d'une strophe paT exemple, quelques mouvements ·de gymnasti­que Ifaciles à faire en classe même, un petit des-sin là ,copier et que le maître en deux ou trois coups de cna.ie a mis au tableau, etc., etc. ' .

Du l'este, H n'y a qu'à suivre le ;progr.alnme inscrit dans le . plan Id'études" mais il y a 'la manière de lappliquer. lC'est ici que se révèle le tact pédagogique du maitre; voiillà 'pourquoi nous ré­pétons qu'H est plus difficile' de bi'en faiDe une petite classe qu'une grande.

Quelques réflexions à propos de l'article: "De certaines nouveautés pédagogiqu~s Il

Nul doute que l'auteur de l'article' intitulé: «De certaines nouveautés pédagogiqueS ~ , paru Idans ,l'Ecale Pri!rriaire du 31 dlé­cembre 1'937, eSit Un vieux routier de Œ'enseignmuentl: primaire, con­naissant là fond ses méthodes :et mcltant là :les appliqueT et là fes défendre une aroeuT encore toute juvéni'le. n nous !pèrmettra ce­p ,end'ant d'émettre simplement, .et sans prétenti'On aucune, quel­ques réflexi'Ons qui seront venues, s.àns doute, là l'esprit Ide plus d'un 100teUIr de l'Ecole Priinai:re.

IL'auteur .["'1Ilet une série de considél'lations fort justes sur le perpétuel recommencement que nous '.offre l'hist'Oire - sur la va­leur ' de n.os m iéthodes pédagogiques rtradiijonnelle'Y, « que l'on traite trop facilement de surannées», et qui ont '!produit pourtànt « des~égionsde s,avants, de techniciens, ,d'artistes, Id'industriels: d'aTtisans, etc ... » - sur 1'.extell's-ion presque .exagérée .de l'instruc­tion dans les dj,v-€rs pays d:Europe, <am,enant l'abandon du travail de la lteJ:'Toe - S'llir !la surcharge !dies progrulimes scol'aÏ1-es - sur 'l'ambiti'On insensée de ceux qui veul'ent dOnn.er aux :s'Ï!IIl:ple~ ré­g,ents de vinag.es une Ifornlation sooondaire et universHaire - sur « les élucubTations » rabelaisiennes et rouss'eauistes ,de certains pédagogue" à ·La mode, qui m·oconnaiss,ent ,la waie natm.·'e de l'h'Ommle - sur l'iailliarehie .méthodo\logique de certains procédés Idiits nouveaux - sur ~'envoi '{lrématuTlé des enfants là l'école pri­mlaÏ!re - sur le f'1échissernent des études, etc.

'Les dOlnaines les ph.1S div'el~s ont été ainlYi 'ef1fleurés'. 'Mais com­TIl,e 1"artide pOlie pour titre: «ne certaines nouv.eautés pédago­giques », 'On p011rfiait en conclure que toutes les nouveautés péda­g'Ogiques auxquelles il.est fait ,allusion ont pour conséquence d'aug-

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nlenrer ,enCOïB fa surcharge de~ p'rog ramtm es , de détacher encore plus renfant de son milieu, de mùHiplier les « inlt'ellectualistes i)

et Ide pétrir .de commulüsme t'Out l'enseignem,ent. 'Cette conclusion sel'laH· injuste et l'IMIteuT de r.a.'rtide serait ~e premier à l'écarter.

POUT être équitable dans ce domaine, il faut distinguer nette­ment entre dootrine pédagogique et procédés pédagogiques . .

Il n',e,st p3:'i douteux qu'un grand nombre ,de réformateurs ac­tuels de ~'€c'Ole s'irnsjJÏ'roent !dies doctrines natuT1a'listes de Rousseau, c'OnsidéTant J'homm·e comtme un animal perfectiosnné dont on doit res:pecter les tendances et les 'ins-tincts: Pour le ,Genevois 'Ferrière et ses n'Ombreux dd,sdpdes, «le développement spontané 'et 'libre de l'hérédité geTmina1e » chez ;J'enfant, tel est Œe hut que d'Oit pour­sui'Vre l'édruûateur. Nous savons ce que cela veut dire et n'Ous en­trev'Oyons 'le'i conséquenc.es Id'une teUe éduoation. ' N.ous lavons -Ie dr'Oit et 'le devoir de juger et de condamner de tels principes et de nous en ,tenir ;à notre d'Octrine tradritionne~le s'Ur la vraie nature de l'homme déchu, sur ses r,essourees et sur SJes faiblesses'.

lM,ai~ ces doctTilJles ont pu ,attirer l'attention Ides pédagogues sur certJa:ins aspec1:s de l'éduooti'On, peut-être trop négligés dans le passé, :et mettre en relief .remPloi de certains procédés d'enseigne­men~ obli!geant l'enfant làlplus' d'acH~ité. Et ces procédés n'ont rien d'héf\étÏJque. Et rien Ille nous défenldl de ' les mettre en pratique. , Contrairement là ce que p~uIT~ient ~aiS'~er ,supposer certains pasSla­ges de l"article d.e l' Ecol,e Pr~m'aire, oes procédés se ,prop'Osent, en générul, de mettre l'enfant davantage en contact avec le m,hli~ti dans lequel i'l vit, die développer son esprÏlt d'dbs'ervatlon et Idle baser 'l'.enseignement su'!" ~es résultats de ,sefj observ'aÜons, de lui peTmetrtre une formation plus «individualisée », plus 'pmitique aussi, moins «int,ellec.tualiste », plus près de lia vie réeHe qu'il mène et qu'H devra mener au sortir de ~"éc61e tp'rimaitie;

Et comaue. H '4i'agit ldie procédés, d'enseignement, et non de doc;. trine, il tf,aut ,La:isser aux maÎ,ÎTes une certaine l'iberté d'action. ,En faÏJfie l'essai, oe n"est pas lfévolution!l1er « '1esexcellentes métho- . des ,employées juS'qu'ici », lesqueHes 'gla:rdent leur valeur, bien -qu'eUes aient ;formé, peut-'être, plus de ,Slavant'Y sU!perficiels que de vf\ais p1a,ysall's. T,el p;rooédé peut par:faHement réussi:r av,ec tel éducateur, qui ne donnera qru'un résu'lIta't méd~oclfe avec tel ·arutr'e. L'expérience 'pruderrllInent ,dirigée peromettlia seule Idie fair.e un triag,e parmi « les nouveautés péd,agogiques ».

N.ous 'aur'Ons l'occasion, -dan'Y un 'Prochain numér'O, de faill'e l'analyse d'un Pll'écieux petit livr,e que (Mgr rDévaud, p'!"ofesseur de pé>œa!gogie à l'Unï.versilté de Frlbourg, a i1ntitulé: ,« Lire, 'Pader, Rédiger. IPToeéldiés d',ens,eignement a'ctif .applioabl,es à ·des ,classes à plusieurts degl~é~. » N.ous y verrons indiqués quelques-uns de ces procédés pIus .ou moins nouveaux qui peuvent êh'e appliqués ju-

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·dicieusement, .. prudem.ment, · et av-ec succès, pail' des lll'aîtres dési.: r;€,ux de se tenir au COUTIant des nouveautés példiagogiq:l1'es et d'eli faire hénéficier dan~ la 111esurre du possi'bil,e lem:s jeunes élèves.

!])is'Üns 'dès 1nai:ntenant -qu,e si .J'exceÎlent lPédag.ogue frroour­g-e{}is -est reg:ar-dé dans è-ertainsnlÎlieux C0111ime un 'r'évûlutionlllaÎl'le, il est tr.aité dans ' les eerdes Toussearnstes CO:plme un déç;erteuT de lundble 'Cause Ide « .1~ 'Pédagogi'e 'fl:ouveHe » . On !le lui fit :bien voir lors'qu'il publia' ,s'O~l , Hvre si s'ugg~s,tif : ' « 1:P{}ur une école la'ctiv-e s-e­Ion l''Ürdre chrétien ) .' .

ILe 'rédracteur d :u ,BU'lletin pédagogique de Fribourg, peésen­tant s-es vJœux d 'e nouv,eilleannée là ses .:lecteuTs, écrivait dans 'le n'U.!IIi.éTo du leI' janvi-err 19'3'8: «. Notre -enseigneni.ent pTend une fOI?m·e de Iplus -en plus pratique: H ·s'adapt'e la~x besoins' de ,nos P9Pu)ations. Le cham'p d'activité Is'e précise. ' ILes ouvr,ages de 'Mgr Dévaud 'en h'acenrt :les -:sillons. »

; Da'l1is quelle 'n~e~ure notre Clanto'l1 . pourra-it sui'H'e les s'indns tracés par 1~1g~' Dévaùd '? . IL'avenir n'ous le diTla. L. B.

J~ p .. ro.pps _ d'instructÎ.on Gh7iqu~ '

,\, ' ,lA . plus rd~ ~ne -r'~_t)ri~e! ' notre- exc~l!len1 q'llQ.tidi:e!l· va~laisa'l~ .. a p-arlé de la nérçessité. de donner aux futurs' citoyens une fOrI11ra1lOn gt des cop~~i.~IS'a.n~es .civiques pl:us étenldiues ,et de 111ieux -en nlieux a-~lapt.ées. !Ç{)nl'll1.e . ~ett'e ques.ti'Ûn paraît il1,téres'serautaI?-t ln 1?éda~ g:.a:g-le. que -bal pO'litlq~.ü~, .on voudra hielf nous peTllneth~e . de deman­,der., 1)our ,:ehle, ,àussi :_ une- peHte p1u,ce dans_l' « Ecole Pr~maÜ'e »7 S:oÙhaitant. que 1a .. ch'Ûse y soit di-scutée C0111rllle ~ne Ile .filérite, ·en attendant qu'elle ,sloit tl':aitée, 'peut-être, dans ùne conférence Tégio-'riale ou. g-énéTa1e d'instituteur.s. ".

Il 'eslt jus-te Idie' rr-eoon-nJàHrè rq-ue le l11ariùeT de J\1. le ' Dr CMan;­oisdl a :réa:lisé un. progrès sensil)le sur son dev,ander et qu'il ren~d d'e très gTands ser·vièes 'à notr,e jeunesse ,et ·au Ipay;S'. Aus,si, ce ü'.es,t pas sori rellliplacen1Jent q~e nous ' so'U'~aiterions, n~ais :s'On dévelop­penlerut soùs iIa f.onne -d'une n'ouvell1e édition élargie, alb0 nkt-nt àllS'si le:s Iquestiàns soci'a,les -les .plus discutées, ·et- cO'lnplété'e par un ouvrage plus gDand, sorte die vade-IneCUl11. idiu jeune citoyen , dans le gerrre, pail' -exenlple, de ce qu'a fait l'iafnden conseiller ,fé­déral NUima 'Droz pour ,les 'cantons rO'ill'ands.

-Ce second vo1ll[ne ne s,e1'ait pas néces-saÎl'le111'ent. ou exdusive­nlent un! liVire d 'école propre'lnent -dit, bien qu'iil devrait. être :œC0111-H1Jandé aux élèves idies 'cours cÜ'l11.pléul'entaire-s-, ,Ce SeI'ait plutôt une sorte de Ipetite et aHrayante -encyclopédie des connaissances utÎ'l·es au citoyen. \\1lais son but p-rincipa1 ser,ait de fair'e aiIner de plus

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en plus à chaque Vlalai'Soan les inSTitutions· de ISl()n pays, s-es l11'U­gistrats, ses concitoyens, -son histoire, le sol slacré du vieux pays av'e'c celui de la .grande Patrie su.isse.

Quand on lit 'le seoond volume surtout Idie « l'Instrudi'Ûn ci­vique» de Numa Drroz, on s-ent comllne pallpiter -dans -ses 'lignes d,aires -et -él'Ûquentes :l'âm'e de la IPatrie, paTice que l'auteur, compé­rent s'il en Ifut, ai,mait passionnène:nt s'On 'pays auquel il a rendù d'aiUeur's, à une ,époque difficile co'mllne la nôtre, 'les plus grands s·ervÏc-es.

n ,est inoontesta!b'le, tout le nlonde le l~ec-(jnnaît, que noh':e jeu­nesse -est plus Ique janl.ais sollicitée pa,r des théories tSubversivles de toutes sortes, que /La cri's-e économique et 'Fign.roTance -a~dant, -~a forûe de -résistance n'est pas toUjOUT:S Isuf:fisanrte. La pllanche de sla­lut, nous 1a vOyÛTIsdans une am!élioration de lIa situation écono­n1Ïque là 'l,aquehl'e trla:vaiUent -actiVenlent 'nos luagish'ats, mais aus'si dans une s'Ülide, int,elligente ,et plus oompl'èt,e formati'Ün :cirvique du jeune homnl,e, là [aquelle insti.1:ruteurs ,et autorités sco1aires vouent tous les soins en attendant le p,erf.eC'tionnernent de :J.eur ou­til1ag'e pédagogique et une plae-e p:lus gflalUde dans 'lieS pTogriamm-es pour cette Ibranche. N.) iUSot.

Rôle et conduite du maître en dehol·s de l'école

rL"expéf'i.ence journal:ièr·e nous prouv,e laT g enl,ent j'influence exercée plalr le nlaître d'éeole en dehoTs du docrnaine seo lai re. L'as­·cendance naturelle qu'il ,a sur les ·enlfants s-e manifeste indiroct-e­m;oort ·dans 'la flami11e et pa'r conséquent dan,s l,a s'odété. C ',est ici que son rô:le devient particuIiè<rement déliCiat ,et requi,ert Icertaines -qualités sociales indispensabl.es là la dignité Idle sa prof.es<sion· et à la sauveg;arde de sa rréputaHon. Dans cette lructivité p.Q.st-sc-olair,e, ·quels doivent ' 'êh'e sûn rôl!e 'et -s'a conduite'? On' pqurrrait les :ré­'surmeren oe~ mots: rôle bienfaisant, condruite exemplairè.

Je m'e permettrai die développer ce thème -et de. montrier briè­\7ement 13.1 conduite que tout éducateur, idiigne de :ce nom, dewait adopter dans les rapports avec les coNègues, les -autorités scol1aires ,et civiles.

Il faut, comme condition Ipréa'1a'ble, que ~e J11.'aître ait le souci de la vérité. ICette dernière eSlt trop souvent voUée, ·déf.ormée .'lU

profit d'exigences personnelles ·et d'int.ffi·lêh particuliers. Qu'il soit imprégné de cet esprit de vérité, apanag'e ides â1nes fortes et g,éné­rieuses. Qu'il la recherche part{}ut et toujours, car, eUe vaut plus que la richesse, que :la vie l11!ême. Animé de cette noble 'pass-ion, ses jug'ement~ seront llIaiture['1enlent justes et impa:rHaux. Il évi-

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tera l'exagération -qui démolit tout, l'uine les lueilleur-es disposi­üons ,?-e l'âIue et por.te au l1l-ensonge avec son üortègedc maux. Il ne Jugera qu'av,oc prudence -et ,après l1lùroes l'éflexions les actes d'mrh'ui sur :lesquels il -s-era ,a!p'pe,lé là se prononcer. Il le fera avec couT,toisie et réserL"Ve ,sans rien -exagérer ni retrall'che:f. Il fera 'preu­ve de bon s'ens et de justesse d 'esprit Idans le di's'cernel11'cnt ùu vrai 'et du f.aux. De nos jours plus- que jamais, la société -a- besoin d'holll'lneS édaü'és, habiles à juger et à raisonner . Dans ce do­nlaine, Je luaître devrait joueT un l'Me de tout 'Premi~l' plan. De pa-r la situation Iqu'il 'Occupé et va p-roifessiOll1 qu'il exerce, i:l se doit d'être un pilier de la vérité et de bons sentinlents . Malheureuse­Ineni, il en !::'st sonv-ent autreIllent. Trop -d,e ,rnaitrf~~-) "lurtoll t les jC>iunes, Inanquent totalem-ent de tact, de doig,té dans leurs rap­ports avec les autorités 'el les collègues plus àgés et plus exp.éri­ll~entés. La 'c'ritique :3'cerbe, haineuse, injuste est leur anne quoti­cbenne. U", ·en ,arrivfnt vile au dénigrement, voire :.lU mensonge. Il y aur-ait d es faits à cit'er qui ne sont, certe , pas à l'honneur du lwrsonnel enseIgnant. BieIi. entendu que ces ::ndividus sont le peti~ nOillbl'e et qu'à -cMé du faux or il ya l'or pu!'. Ces 'conflüs ont souvent pour caus,e ,d,es .ia;lousies de nl-étier, de ~aines· pré­tenHOl11s , d-es a111bifi.ons inassouvies. Hs n '-engendrent pas. nl.'oins Il,a désunion si l1'éfa,ste à la bonne nlal~che d:e toutc institution. .

Que le Inaître 's'oit par,t?ut et toujours un instrul~l-ellit -de paix et. d e concorde; que les jalous-j'es et l"entêtelnent soient à jalJ.1l1ais hanl1isde -la conlDlunauté. Qu'il fasse régner autour dü lui une at­mosphère ,de saine et bienf'aÏ's-ante anlitié, et qu'il se ra'ppe~le qu'il vaut nlieux faire a.nlende hOllÜ'ra'ble que de persévéTer -dans un sot entêtenlent, toujours ridicule et indigne de sa prof es-sion. Qu'lI soit, à J'.exoC-nlpl'e du .Maîtr.e , un éducateur irrépro-chable, intègre dans s·es TI1iœurs , -exenlplai're daus sa conduite.

Dans les r'elatiÜ'llJs avec :les cohlègues. et Iles autorités, il Sla'llTa respecter l'Cs chsoes établies, leur Il1anÎère de voir 'sans ip'OU.f au­tant sacrifier son inldlivid1l'alité. Il se r-appe}lleraqu i,l est plus fla~ cile de déln-olior que de üOll'sof:ruire, que Ja 'C-ritique est 'ai,S'ée et l'art diffici,le. IC'es1 faire pr,euve d'inrtelligencede r·econllaître le tra­va~l 'accO'll1pli, }'.ef{{)'rt fourni, de T'endr-e honu1lIa'ge aux collègues quelquef.ois plus qualifiés . 'C'-est, au 'Contr-ail"e, se nlontf'{~T borné et quelque peu p 'rétenti'eux de tout critiquer, de vouloir tout ré .. nov-el' et de n 'aJdanerttT-e que ses ,propres. ùU!mièr-es qui ne sont -pas toujours 'le ref1:et -d'une inteHigence sÛl'e et édairée. Le illl'aître ,soucieux -de son honneur, évitera s'es égare'lnents ,et s'ef­forcer:a d'è;f:,r'e ,le -collaborateur loYlwl et dévoué de ses -S'll'pél'ieurs : heureux s'il peut .J.euT venh' en aide et contribuer par ses s-ervices à :la grandeur et là 'la pl'ospérité du pays. M. G.

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Défendons le patrimoine national Il -est d 'usage au seuil d'une année nouvelle, de jeteT un coup

d 'œil sur l'année écoulée pour y puiser une directive pour l'an qui vient.

Au COUTS Id:e l'iannée révolue, des. voix autorisées nous ont Tendus attentifs au péril que court notre pays ,en abandonnant « ce qui constitue son précieux patrinloi'l1e national »

IN e -s'eflalit-ce pas ,le mO'lnent -de s'e demander pourquoi ces ri­chesses dispa'l'l3.iss.ent, quelle -est l'attitude du -monde pays·an qui nous ·entoure et ce que nous, personnel ·enseignant valaisan, pou­vons faire pour leur c-onservation.

A un cert'ain Hloment de rhistoiTe~ une fOT'l1üda'ble 'Tla:gue d'in­ternaiionalisnle a h 'aver.s'é notre pays-, cherchant là tout niveler, à tout façonner suivant -un I11'oldë le standard. Puissam'rnent laidée par les inventions 'Iuodernes: le ciném'a, la Tadio, :le disque, le joul"ll'al , etc. , ,elle a l'épandu ses IUOts d'oTdre jusqu'au vilLages les {J'lus 'reculés-.

'La population citadine ,s 'est sounüs'e de suite et la « mode ' y 'l'ègne en luaîtresse. La popubtion viUag-eois·e a été plus réfealc­taire au -début. Puis .petit à petit, le dépoU'iUeluent a cOlnlnencé :

S011 costunle, ridku'lisé, prés,enté CO'ln'lne suranné, rétrograd'e -est -rel,égué au !fond des vieille'~ aTil110ires. lS on pm'ler siavour,eux et ·expressif 'est condanlné · au nom du progrès. 'Sous son influence, le paysan -échange s-es vieux Il1euhles contr-e des lll,eubles de pa­coti'1le, ses vieilles channe~ pour de la ferblanterie. n reni'e ,les vieiUes coutumes, pourtlant si Vlariées, si originales. Au x chants du teTI'oi'r, H préfère la -dernière chanson de IParis. Les vieilles da'l1s'es iJ.nlêmes s-ont Id:élaissées Ipour les danses nègres. Adieu, les belles laines, les 'beaux bois, les ardois-es nla,s-sives! Tout est sa­cr1fié sur 1'aute'l du dieu moderne. ILe nom même de paysan de­vient une injure. Et le'Sl -viUageois s"appelleront « ag'riculteurs' » devenant en 'réaHté de si111ples prolétaires s'essayant au :Monsieu'l'.

DouceJ.llent le pays s 'a,cheluine VeJ.'S la décadence culturehle. Fait ,pénible là constater, -certains instl'tuteurs, se 'p'pêtent à cette Il1anJœuvre, ils ,en sont 'pa'fifoÎ''SI les partisans fervents . 'C'est dans leu'l's famiUes qu'on a connnencé là chass,er 'le patois; et au­jourlct' hui -encore, .dans nos vinages valaisans, si vous voyez un jeune hO'nlme -en conlplet luoderne au nülieu d'un g'l'oupe en clr,ap du pays, il y a ,beaucoup de choanc·es que ce soit le régenrt:, croyant par ~à se disrtinguer.

\Dans les 'Pays qui nous -entourent, un 'peu plaTtout, a·e Œ11;onde paysan s'est 'énlU devant tant de trésor'S i'l"rémédi'ablement perdus. C',est av·ec doul'euT qu'il a pris conscience Id:e l'étendue du, désas­tre. ,Combien il regr-ette en ,son oœur, toutes celY tradHions de sim-

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plicité et de beauté qu'il a -dé:laissées ! ,Ces choses intel~nationa}es n'ont pas d'â:l11e, ce clinquant .qui l'entoure le fatigue pavce que -c·ela n'a !pas été eréé pour lui.

Et ainsi qu'on n"ai.m·e jalnais autant sa nlèr-e que 'lorsqu'on ra pel,due, ill se 'p're)1td à déplor·er alllèr,ement le trésor qù'il a di'lapidé '''1 légèrenl-ent. Tl se rend üOl11pte que ce qui vient Idu vil­lage, vaut ce qui vi·ent .de la vine, c'est tout sÏ111plmnent autre -chose, et il üherche à 'revenir à la terre, aux traditions, là tout ce qui lui est propre. C ',est a,v,ec amour que 'les costum'es sont de nouveau sortis -des bahuts et adaptés aux tenlps m.odernes, Dé­'S'Drmais, ill ne üraint p1u.s -de montrer par s'es vtHem-ents, qu'il ha:bite la ca'll1.pagne, car i:l sent que c'est ,en retournant à sa vie de paysan qu'il 'retrouv·era ·sa dignité, sa gr a nlct:eul' ,

Les-' 'a'l'tistes ne cachent 'Pas leur admiration pour l,es po!pu­~,attjons de certaines vaUées -de .uotr,e ,cher pays qui .ont ,su être n~heliles à ce~ 111.odes étrangèr.es. 'Qu'ils -1es adlmir'ent pendant qu'il en -est telll.-ps, car si pm'oonne ne vient à leuT secours, tous ces heaux oostunles ne seront bi'entât .p1us ·qu'un souvenir, car ,chez nous, i.Js continuent de dispaT'aîtr.e à un 'rythme accéléTé, -alof'1i que -dans l,e T·este .de la :Suis·se, on cherche là ,les faire ·:reviv'f·e,

. .N'y aUI'ait-il pas· là 'Un 'beau cha'mp Id'-activité, pour nous , personnel ·enseignant va:laisan ? nO'Us qui avons été 'les pvemiers à importer la l11.od·e citadine parmi no'Y popu'lations t'faditionnallis­tes?

Sachons n~c.onnaître franchement n.otre eTreur, et" dès au­jourd'hui lutions .de tout notve cœur cont'fe ce modemi,sm,e env·a­hissant ·et ·des,trueteur. ,Dans nos villag-es, portons avec fierté nos ])eaux cost1l'm·es, défendons nos particularités-, que nOVr-e peuple ga'vde son origina,li1!é C'lllturene. -

Accourons au secours -de « notr,e vieux .génie, qui Id:élfend l'or '~,? patoi:s, , les joyaux du costum'e, l'e -dianlant propre et CJ1aÎT de 1 a'me valaIsanne » .

Qu.e nos ,,,ieiHes chansons 'et nos dans.es populaires revien­nent à J'honneur . . FoUTnÏs'sons à nos artisans locaux :la possibilité ,de nous p'fouver qu"aujourd'hui encor,e, ils s'Ont capables de créeT ·de 'Ia beauté.

IN'ayon~ pas peu:r .de montr·er que nous f'esrtons ,de « chez nouS ». Soyons Idle ravant-garde dans la Iutte pOUl' 'la conservation -et 'l!a rénova:tion -du « vi'sage aimé de Ia patTie » .

Bt l,es ,enfants Ide nos cHl11pagnes :s'attacheront .de nouveau ·oorps et âme au sol de leurs anc:êtres. Et ainsi renaîtra cette di­gnité, eeUe fierté du 'Paysan avec son ancienne gpandeuT et s.a haute valeur m.ora,le. J. G.

N. de la R. - Ces nobles paroles font ~cho au beau discoul's que Monsieur le Conse,illel' d'Etat CyI'iNe Pitteloud 0 prononcées

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à. la jouI'née des costwmes valaisans, il Sieàe. ·Si chaque-ilnemb'l'e­du Corps enseignant se fait le défenseur -i'ntell{gent et dévoué' de ce qui consUtue le chol"1ne de notre cher pays du Vnlëâs, -c'est pendal11t longte:lnps ein'"core qLlil nous sera · cPonn'é de ' pouvoÎ"l' rester nOUS-l11lê'lllceS et de c-onselmer cette « clig'nifé et cette fi,el'té >~ dont notre correspondant déplore cl Juste -titre l'effrite,m1ent. ·

Com'prendre l'ènfant

Peut-on dire que. si les -parcnts ne c.olllprepn,ent pas toujours kUTS ·enfanrts pour certaines r'a~~ons, du 1110ins· cette 'colTIipl'éhen: sion se rencontr·eT,a-t-èHe habituellenient ches les lll,aîtr·es char : g'és de Iles instrulfJ'e et de les élever purce qu~il5 ont une Iplus gran­d( ·expérienüe 14es ' divers cm~act~l',es ·enfantin<.Y ? IMais 'llà ·enco,re il ~e)11ble què le nOl~lb~'e des 'luaîtres qui pén~trent vT'ain~ent · l'âm,e ~,e 'l'enfant s'oit nloins considérablè qu'on -ne s'y lattendrait. _ En ts~ayaritde l~enl:Onter par le :s'Ü'uy·enir à ses pro.pTes'. années d,'é­tudes, ·combien reh'o'llve-t-on de rprofess·eurs qui se montrèrent yr;a,jllll !inrl: doués de se_ns psydl0l()gique et de CO}11préh ension ? IPaT · foÎs, peut~être un seul. ' ,

'Dans 'Son intéressante thèse sur «,L 'Individualisation die l''En­~·eignelnel1't », ·I~t[. -H. iBouchet n'hésite 'Pas à insisterr 'ave,c raison sur cette ignoTanc-e, chez les lllaîrtr~s de la -psychoŒ.ogie de l'-en­fani:. Et il l'e déplor.e ~aT ,' dit-il, - « cette ignorance non seU'lement c'Ûlllprom'et l'effioatCÏté .des ' trouvai:lles les plus ingéni·elUsec:;, 111 ais dIe rend "Îlllposs-ilhle la cOlnpTéhension et l'application des Y'l~aies . l11éthodes. En .Jwef, on ne s'improvise pas ·éducate:ul'; c.ar le p'l'Îu'­dpal dans ré.ducation ·est m .. oins ce qu'il faut .enseigner que l'ar't .de l'appre'nldll'e à un ,àut:re, lequel ·arlt dépend dé la connaissance exacte .de la nature et ' des 'p'o'Ssi'hiliMs de cet ·autre. Les li1riîtres­n'ont ·en sümlme ap'l)Tis à connaître ·de r -enseignem'ent que sa par-1ie -objective: les connaiss'ances, et on 1eur lais's'e beaucoup igno-rer de sa Téalité isubJective : 'l,e sujet à qui elles sont .desrtil1ées . Dé llà une :série ·d 'erreurs de tactique, ou si l'on préfère, d'optique, qui C0I11.pr0111ettent lIeurs effort9 ».

L 'auteur de ces li.g'l1les al)C'rçoH la caus~ de ces erreurs pé­idiagogiques dans ce qu'il appeUe « l'attitude égo·ceatrique ;: du lnaîh'c, lequel traite les enfants comn1.e .des « adultes en Jnini:a'­turc ». Au lieu -« de se placer à leur .optique et d e se demand(~r <ce qui peut les rntéress'er., il leur 5-Up,pos·e ses propre,; fa ·cuItés » . De 1à sün inoapacité 'à se Inettre 'à la port'ée ,de son j'cune auditoire.

. L '·ex'Pél'ience ·s'enlhle bien prouver chez les maître) une trop grande ignorla'nce de la psychologie de l '·enfant. 'Certains institu­teurs, si on les jugeait d 'après la SOl1nne die devoir~ et de lè\"ons

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qu~ils exigent d'enfants de dix à quatorze ans, ne pourraient, avec la plus grande indulgence, échapper au reproche de m:anquer, non st,.'ulement d'inteHigenc-e, ·mais parfois de simple hon liens. 'les élèveso;e défendent par lIa rrégligenceou l'Înertie ('ontre les avà­lanche de d:evoirs et de leçons. ·Mais que de fois ils languissent sur ces véritables pensum·s durant leurs jours de congé, au !ieu :d'al-1er se promener et Idle se Hvrer ,aux j~ux de leur àge Sli nécessaires à leurdév.eloppement nonnaJ. Le jeu, est-'Oe que cela 'enmlpte pour certains maîtres qui n'ont jamais été jeunes? Et pourta nt on ne saurait trop ÎnsisteT sur :le rôle très important des jeux. dans ré­duoa'tion. II nous souvient d'avoir as-s-isté d-ans un centre. médico­péd~.gogique là une leçon de gymnastique rééducative f·ythmique. Les enfants défilaient en chantant, puis, au son d'lIn piano, s'e­xerçaient au maniement des bâtons et au LaIncer de la balle ,lans 'un panier. Quel spectade navrant que celui de leur débiLité 'psy­chomotrice, de leur invr'aisemblahle ·gaucherie 1 enfants qui vi­siblement ne4)!aVJa'Îent plus jouer 1 Notre ci'\"l1Îsat1on qui sc tar­gue d'être si 'avancée ~uràit-ene tué le jeu .mêlne chez l'enfant '1 N'y aill'rait~il donc plus de place dans la fièvre et l'::tgitation mo­dernes pour pef'lnettre laux enfants d'·exercer par le jeu leurs fa­cultés physiques cl psychiques ? ~Maisalors COIillnent éviter les incoordinations des nlouvemenh chez trop d'enfants sédentatr·es ?

IParents et .m'aUres connaissent donc moins, en générall, les enfants qu'on ne le croirait de prime ahord. Or, cette ignorance et cette incompréhension 'risquent d'enb,a~îner des cou.,équcnces fâcheuses dans l'éduoation. Pour élever l'enfant, H faut, en (:-fret, ie oonnaître, ~ peine de difficultés, d'échecs et d '~nnuis de tout genre susceptihles dans certains cas de compromettre même 'l"œuvre éducatrice.

'« IPour diriger dés , enfants, dit :l'éducateur ay.erti qu'~st Je R. P. ,Cha'rmot, il fiant choisir non seulement un homme de Dieu, ,mais un ,éducateur qui connaisse renfant et l'ho.mme. »

Et le Gardina!l IMercier: « J'ai 'passé nIa vie dans l'en'Yeigne­ment; j'ai appris que pour fla:iTe l'éducation d'un jeune homme,­H faut le connaître avant Idie Œui imposer des f'O'r.IIlules }) .

*** :Suffirait-il pour compT,endre l'e nif'a nt , de se replonger dans

son propre p 'ass'é, et d'essayer ne se ressai''Yir tel qu'on fut d~ns ses jeunes 'années ? Sans doute, nous réussirions ains-i à arracher à 1'01lhli du t'emp's une gerhe plus ou ·moins lourde de souvenirs. Mais quelle aSSUT'anoe ,aurions--no'Us d'une reprodudion fidèle? Quels risques Idie projeter notre moi d'aujourd'hui sur nos ~ou­venirs d"enfance et <de ne Œes voir qu'à travers notre nlentalité d',ad'Ü'ltes! iJ)'aiHeu-rs, oes s-ouveniIJ.':S, à 'suppos'erque nous les re­tr-ouvions ·dans leur intégrale .\" érité, ne nous ap'Pf'endrlaient que

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peu de chose sur ce que nous JÛiues enfants, pai~ qu'ils ser.aient : trop -isolés ,et trop 5'chématiques. Enfin, c'est insensiblement que s'est opérée l'ascension de l'enfance vers 'l'adolescern.ce et la ,ma­turité, par de \Lentes ' mansitions. ,QueHes difficUlltés pour refai.re ce .Jong chemin· en sens inverse, pour redesc,enld:re de J'.âge adulte à la phase infantile !

Il est cependant indéniahle 'que les souvenirs d'enfance re-·'latés par de gr,ands écrivains ' constituent ~ne mine p'f'éci~use de l',ens~ignemell'ts. M\ais, même en de tel~ CllllS, H convient de faire soigneurement ~e départ entre' ce qui 'est est ' ~ai souvenir d'en,­fance ·et ce qui n \est que la projection du moi aJdlul~te dans Ile passe. Au reste, les souvenirs d'enfance de ces bommes illustres ne !font que s'Üuligner les difficulté~ du_ rproblè·me de 1a compTé,­hension -qui nous occupe. Hs nous révèlent, en .effet, ces auteurs, qu'ils ont yécu renfant dans un :mond;e tout lautre que celui ·d.es aduiJtes et dont Hs semblent ·avoir .galf'dé toujOurs ~'inef[açable nostalgie. lEt peUlt-1êlTe le secret Ide l'ènchantemen! ~agiqiU'e ~xerc~ sur les âmes ·et l~s oœurs par les poètes du genle leur: , vrent-il de J'écho ' qui vibre ,et se prolonge dns leur expérience d'~omme, du mond~ féérique et .du paradis 'm ,erveiHeux où vécut ,et s'éplal-nouit leur âme d"enifant '? . A. B.

PARTIE PRATIQUE

LA NATURE ' E,N 'HIV'ER' Centre d'int~rêts

La jouTnoe.e comm·ençait s6us les plus heureuses apparences.. L'idée lne vint d 'en pr.ofiter ,pour aller observer un peu, en cette dernièr,e ,senuline de décemhre, la physionomie de lia nature. Je sortis et. comm,e je 'ffi'C Il' étais j'mag'mé, je fis une promenade ra­vissant.e.

iToutes Œe~ périodes de l"année multiplient, en effet, leurs ffi,erv·eilles S,01lS n'Os pas. Nous n',en soupçonnons ~ênle , la plu­part du temps, qu'une bien ,f,ai1>le partie, Clar ,eUes 's'Ont nomhreu­ses et variées à 1'.infini ...

ICelui qui s jlnagüne, par :exemple, que 'le.s :boi~ sont, cà présent, sans ath'aits, se trompe éh~angement. Sans doute, Iles arhres\ res­t ,ent ·encore .dépouillés de leurs 'P'arnlfes .de [euÏ1lles et de fleurs, 111lais n 'est-ce p'a:~ l'e mom'ent, pour qui s'intéreslse à la vi'e rustique, d',en discerner la ,cu'f'i,euse ,musculature ,et les s·ecrets de ,lieur futur ~p'aIIlJouissem,ent.

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Avant de sentir éclater 'lIes cOTselets lbruns de leurs bourgeons, ,les 'aTb:r:es 1ivr,ent à nos yeux corn,me Il'essence, même de l,eur beau­té sans vOiles; leurs troncs Tobus,tes "et mU'sdés, leul;s, rudes et vi­gOU'fleu,x bra'l1chagles ne cachent 'aucun de 'l,eurs mouvements, ne cèlent .pas:le moindTe de ,leurs gestes. ...

>Cette 'Période ,de fion déc-elnlbre ,est vTlaiment car13.ctérisrtique. L'iTI1mi'l1ente r,enai'ssancede la vie végétale :s'y fait pressentir plu­tôt qu'elLe ne se constalte, s'y laiss'e deviner plJutôt qu',eHe ne se n1ontre. , '

, Mais c'est 'La' faune qUI oHre, là cèt egard, UlI?-l intérêt tout pal'~ ticuHer. ' ' .

ILaf ~u:dité des. troncs ·et ' .des branches, qui n.ous présel!te la forêt corn.'me une ',esquisse tout en 'lignes et non comlJ.TI'e un tahleau tout ,en 'Oouleurs, nous , permet 'd'assister, plus qu'en d'autres mo­mlents, 'aux manèges des :oiseaux que nous dis s Î!lnul,ero nt , . plu~ tard, les lian1ur,eS élpaiss·es ·cl les frondaisons f'leudes; eille nous déoouvre la vi'e intin1e des écureuils dont les j,e1,lx lagiles et follâ­Ù'es fleti;ennent n,os . 'r,ega,rds ,! amusés) eUe nous faci!lirte .f'obs,erva'­ti.on ... ' ·de tout oe que les futaies profondes' et h~s. taitlis lajourés,'les tallus ·cl les cQmbes~ Iles clairièT,es, 'l,~s :fourrés ,et "les cépées recèl~n;t d'existenoes l"ecluses et '.my.s1:érieus·es. ",.,

P.our qui ,est à mêln,e ,.de, pouvoir ahlei' les conte'j1lipler, -'ces petirt·es scènes Tustiques sont d'une saveur peu COlUlnune. La brume mauve et dorée d~I}S , laqp.eUe ,eHes se ,9,éroulent leur ajoute une atmosphëre de r-êve' :et' de féerie qui les p'oétis-e. Ce n'est pa.s la. groâce odor,ante '~u pl' int,emps, , ce n'est pas l'ébl'Ouisse111-ent plan­tureux de l'été, ce l~e 'Sont point 'les somptu.osités Inultico~ores de l"3u1Œnne, c ~est l'exquisit( rare -,et précieu~,e d'une page peu con­nue du livre de la nature; ce chef-d'œuvre des chefs-d'œuvre que ne dépare, en ·aucun chapitr·e, aucune, imperfL"Ction. Heureux sont ceux qui n'en négligent 'lliUl} pass'ag,e : c',esïune Vl~aie Inoisson Idl'ob­servations piquantes et . de l1Iéditations s-alu1Ja'Îr,es qÙïils ne' ces'sent d'en DecueiHir. -

Du savoir-vivre La conversation

Puisque cinq ou 'six personnes' s'Ont r ,éunies, pourquoi n'en écouter qu'une? L,es concilhrbules particuliers tiennent à 'l 'écart deux ou trois hôtes . .s'ils ri,ent, .on se dem'ande de qui?

'Les rh-ès jeunes gens se n11êlent le 1110ins ~)oslsibl:e là ,la 'con­veTs'ation -des 'ald/ultes. -S'ils sont plusi,eurs , qu':j:ls -de111andent lia peTmis'3ion de flalh-e, 'bande à part. Sinon, qu'ils écoutent et s'ins­truis'ent.

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.En .g.~néI~a,l, le sage paTle peu, c'est-tà-dirè qu'il le fait quand il v~U't exprim.m" une)dée intér·essa.nte. Ainsi chacun la la possibi­U,M de donner son s'entilJnent.

IEcout,ez avec attention, ,et -défér·enlc·e, pour savoiT ce qui 'se dit ,et ne pas fiaiÏre r·éipéter. Si l'on n"a pas compris, on dit quelque chos'e COilTIlme: « J.e vous demanlde pardon, Je n'ai pas bien cOlJn­priS. »

Il faut s',effor,cer de pa'fler rCOITBctem,ent, d'appeier les choses par lleuT nom, larv,ec précision. IPrononüez 'l1'eUement pour qu'on vous oOlnpT,enne.

En franç'ais, aux m.ots tels que « oui », « JUon ») « bonjeur ». « 'Iau l~evoir », etc., .on ·ajout.e toujours: «' IMonsiool1 », « IMadalne » ou « IM-adem.ois,eHe » lorsqu'on s 'Iadr·esse à qui n 'est pas un cama­rade ou un lami. Inuti'le d'ajout,er le nom d;e famiBe, pal,fois c',est ·m IÊID1·e impoli.

N,e ·désignez pas ,les personnes présentes Idlont v'Ous 'PalJ.~l,ez par -des pronoms: « il », « eUe ». Dites: « !MonsieuT un tel » .ou « IMlaodemois,eUe X. »

, ISi ron hésit.e éntte « IMadanI,e » 'et « a\l1ad:emoi,seHe », c',es.t le pl~emi-er qu'on choisit, parce que plus 'l~espectueux.

A une personne que ,vous connaissrez peu, ·à un supeneuT, dHes: « Monsieur votre pèTe », « 'Madame votre S'Œur ... ')

iEn poada'nt de sa temm!e, un hom1ned'it: « Ma femm,e » , com:me une fenune dit: « MoOn Inari ». Par contr,e, en pallant de sa jf'Ciffi.1.ue à /Monsieur X, vous dir-ez: «1 \Maldlam,e X », ,et nOIlf: « Votre dame ». Si VoOus êtes familier ,avec lui, -d~tes' : «ITa f.em­lne ». 'Le mot foemm,e n'est pas' une injure.

IMlêm·e :avec s,es pToches, ill faut évHer ,la familiarité: c'Iest une inhigant.e q1:li ,alJ.nène r3Jpidem·ent quer-eHes et ruptuTes. On ctilti~e d'autant mieux 'l'amitié qu''On tomlbe m.oins -dans }la fam:nhirité - surtout si fa'lnil.iaTité signifie s:ans-·gêne.

Ne vous penn1ettez 'PlaIS' .d'interroOmpre c·e'lui qui ,parle: voU'~ pal"laîtriez non s·eulement familier, mais gênant ·et g'roossier.

N'infligez pas de démenti: vous auri'ez 'rail' de traiter Iles g,ens die m ,enteuT'S ou -d:e sots~ Au J.i.eUlldle ctier : « IC'BSt If.aux », dites plutôt quelque chose comn1e: « .Je m·e -demande si V()1U''Y me f.aites :pas 'err,eur. En ,ef1f.et, j'lai entendu diT'e que ... »

.on se réun:it pour avoir de la distraction) du plaisir 111ême, et non pour veX'er o.u pour subir -des contflarités. Une conv,eTsation dans un salon, même si rCe s3!lon n'est que « Ira cham1hr,e » , doit être un îlot frais ·et vert !au mriJlieu de l'océan, parfois hnnultueux, -de la vie.

ParLez de voU's.-,mêm·e si on vous en pTie. Hien de si ennuyeux que les g·ens qui par:I,ent tout le t.en1ps d'·eux-mêmes ,et de leurs ,affaires.

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On dit: « MlOn frère et Jlloi », ,et non: « I.M:oi et '1110n frère ». Faut-ill if'appeler qu''On ne doit :proférer 'lll jur.ons, ni 1110ts

grossiers, ni failJ.'e aUusion à de.s chos'es inconvenanTes.

Un c0111pliInent ,f,ait toujours plai'sir, s'il est 111'érité et expri­ill'é lavec IneSUTe et dis'crétion.

Il y a des ,gens qui ne 'comprennent 'pas bien la plais'anterie. C ',~st pourquoi i'l faut pl'a'Ïsmlter avec avec ôrconspection. A ce .s'u'jet, citons encor,e La B~ .. uyère: «[/on 'lIlalJ.'che sur les l11'auVlais pLai'Sants, ,et il Ip~,eut par t'Ou'~ pays de cette sürte d 'il1's'ect'es; un bon p'laisant ,est une pièce raTe; là un hon1'lne qui est né tel, i,l est en~ore fODt Id:élicat d 'en soutenir :longteillps le personnage; il n'est 'Pas ordil1i~ir:e que celui qui f'ait rire se fa,sse esti111eT. »

Faut-il dire que, dans la üonversation, il n'y 'a jamais. place pour' }a nloqueTie. ILa '1110'querie est, av'ec l'a ClallOlllnie, la fOlï11e la pilus lâche et 'la plus vile de ,la luécbanceté.

* :i: ~i

Une gl'aue question:

les mains clans les poches.

!Beaucoup de nUlll11ans 'pépètent :\ leur fils, smlS se lasser ; « Tiens-toi dro'Ït. » Et aussi: « Reti'r,e les 111:lins de tes poches. l>

'Chacun sait que les poches ne sont point faite s. pour y lnettTe ses nulÎns. !~fais la tentation est grande. En hiver, la '111larrn s'y tient au chaud. En tout telnps , elle est « casée ». Elle n'eluibalTasse pas, H n',est plus. 'besoi'n de chercher ce qu'on Via en flaire ,C'est s'ans doute la raison pour laquelle tant :d:e jeunes gens ,dans la sodété se trouvent si g'ênés de leurs deux rnai'l1s ) dès qu'ils les retirent de ce prédeux abri, qu'ils se hâtent de l,es· y ernonüer à nouveau..

I:l f.aut :reconnaître qu'lalVec les deux 111lains dans }es !poches de s'On pantalon, on n'est guère gracieux. Ne diTait-on .pas quel­que .gr,os baHot) bien fioelé, 'et qui aUTlai1 deux pattes? 'Les pin­gouins ont .aus1si 'cet laspect incomplet. D"autre part, le tai11eur '':i.e plaint qu:e ces deux Inasse.s IdléfoT,lnent le vête'l11e'l1t.

ILorsqu'on salue quiconque, lorsqu'on 'parle à un supérieur, loin de s'c Hl'eth e là s'On aise, on prend une attitude respedueuse devant lui. On 'renoncera par oOll's·équent là l'ais'ance négligente des poches et si 'on ne 'slMt que f,aire de ses ll1:ains, c 'est si sÏ1nple et si naturel de 'les laisser t'Ülnber ;le long du 'ÜOlipS.

En dehors de ces. 'Occasions, si vous y tenez heaucoup, logez une Inain dans une poche, lnais ~)a.s tout le tenlp'S, et srurtout pas, les Ideux là Ja fois.

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Hvgiène scolaire L'Ecriture.

L'écriture 'Ù l"écüle a fait p'Rrtie ,de 110'l11ibTeUs,es discussi'Üns scientifiques.

ILe prroblèm.le Sie llwésell't-e ainsi : Nos écoJi.er,s' doivent-ils adop­ter l' écritua',e dl~oite ou l'écTiture penchée, car ,au porte-plun1-e ne sont pas S'eulelnent Îlnp.uhalbles les ta'ches d',encT,e sur les. n1ain:s et 'les vêtenlents Idie nos pota,ches, rmais ,éga}elnent des ,agg'rava­tions de 'lnyopie et des oC)llH~buT,es 'pathologiques de la co:lonne ver­tébrale.

L'éClriture penchée 'et 'l'écrÎ'tur,e dToHe nécessite11't cha'culle des ·attitudes' spédales.

POUl' l'écriture penchée. - Les deux ,a'Vant-bras reposent sur la table, la tête ·est :1:égèI',e:ment inclinée v-ers laJ gauche en raison de l'ob'liquité du cahier, d'où résulte une inégalité d'aüCOlTI:J.TIodation ides deux yeux qui 'ne sont pas à 11llêln1.e distance dru papieT. ICette différ,ence 1d"nlJCtcOJuodation déJtenlline des troubles visuels dont les plus fréquents sont :la fatigue r:apide de la vue et l'aggravation d'une lTIyopie.

D'·auh',e paTt, cetbe indinaison de kl' trête vers la gauche de­.ln.ande pour le maintien de l'équilihre statique rune rtorsion de la üolonne v'ertébrale dans ~'e sens vertical ou 'sicoliose droite.

POUl' l'écriture .droite. - ILa tête res,te droÎ'te, les Idieux yeux s'Ont à égale distance du Clwlüer; Ile d,ép:laümnent ,continuel du poi­gnet et de J'av-ant-bras droit nocesls'Îlté 'Par ce mode d'éeritur·e 'en­lèv,e au ,corps le point d'appui Id:e 'ce ,côté. ,Le poids, du C01~ps est reporté à .gm,l!che ·et }'lélève €S't assi~ sur /}ra ,f.esse g,auche; de ,ce fiait fépaul,e g,auche est ·plus 'haute que ,la dlJ.'o'Îte et 'la colonne verté­bral'e s'incur:ve v,ers la g,auche - ,slcOIHose glaruche.

Les deux luéthodes 'a111ènent donc t01ües deux des défonna­tions spéciales· typiques . De .deux .luaux, il faut choi's·ir iLe 1110i11-dre; c',est 'Pourquoi l'é-crilur·e Idiroite ne lésant ,en 'l'ien Œe s'ens de la vue appanalÎt CO'l111Ille 1:'1 IneilleuTe. (Moins' ,rapide q1ue l'écriture penchée, entraînant elle aus,si des 'défoNll<a.tions de 'La üoilonne ver­tébrale, ,eUe ne peut cependant pas êtr·e i111pOsée durant t'Oute La vie.

,Cependant 'ces ff.oubles physi010giques ,et O'rganique.s déter­lninés 'PaT l'éc.dhlre ne vouent pas irrènédiablenl,ent nos écoliers ,au r·ang de mal bâtis, ClaT i,l est un .anrtildiot,e puissant: 'la gyJnnas­tique.

Un lieutenant de vais'se:au, ;Hélbert, 'a préconisé, il y a quel­ques années, une g~lnna'sltique natllirel1e qui In:ÏJeux que toute lau­tre permet à nos écoliers d'échapper 'aux disg'râces !physiques ,en­gendrées par récole. ISauter, couril}', ra'lnper, nager, valent 'lnieux que la décomposition :méthodique des 1110uven1ents prônée plRr 'l'école suédoise.

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Com1lne tout novatetlJf, Hébert fut décrié; lte temps a fait jus'­tice et J'es ma,gnifiques résu~tats obtenus da:ns les écol'es' de fu­siliers nlarÏns ,et dans diiVers collèges et écoles de France ont f'ait reconna:ître J'excellence de Isa méthode.

A côté des ,défonnations de ,la colonne verrlébr,ale résultant de l'aUitude !prise pour l'écriture, il ,en 'eStt Ici"autres qui ~s'Ûnt dues là la nonchalance, à lia ipaT,es,s,e, là ~a: IJll.auvaise position du cahier: ce­lui-ci doit être placé au milieu du corps ,et non là droite du COT'P'S, car dans Ce cas la coLonne ,g"incuTve daViantag'e.

tAutres ,méfaits de ,la position vicieuse contractée par l'élève qui émit: ;les troubles res:piratoires. ,Ces troubles furent J,nis en évidence pail' le pTüf'e,;seur Baladoni ide ,Ro'Iue. Leur exisltenoe don­ne peut-'être l",expIication de ,ces' écLairs d'inrtelligenüe survenant dans l'esprit elll'bué d',élèves nonchalants et paresseux, qu'un pro­fess'eur stinlule et oblige ,à prendre une attitude énergique: 'ces broubl'es respir.atoiTe~ et cN'CJU~a:toires peu,; ent, en effet, influencer l'idéation.

ILe prof.es,s'eur IBa'ladoni a cons1Iat'é, chez !beaucoup d'élèv,es éCifivant, une diminution notable de l'mnplirtude respiratoire de l'un ou de ;l'.autre poU'mon eng'endr,ée par une 'attitude videus·e; le tho­l'iax cOnlpTilJllé, 'l'anlpIitude reslpiratoir'e ,dÏlni'llue, l'apport d'oxy­gène ,flaiblit, les 'échang,es gazeux au niveaU! des ceLlull,es s'Ont amoin­dris, l'-activité cérébrale 's,e ,ralentit.

En ,conc.Iusion : l'écriture dro'ite doit être préconisée dans les écoles pdmail'es; la posiUon Iclru cclhiel' est i'n1pOl'tante; une gy,m­nas'tique natLl'reUe perme.t de contrecal'1'er les troLlbles l'ésLlltcmt des diverses attitudes nécessitées pal' l'écriuzre; toute attitLlde indo-lente doit être répl'iJmée et corrigée. Dl' Stéphan.

mieux doués A un concours de Be,lgique pour la ,sélection des mieux doués', on

a: demandé à dels jeune,s gens de 13 rà 17 -ans de ,caJl"actéri6'er quelques gTancLs noms. Les réponses de ces «mieux doués» révèlent quelque­fois une singulièr.e érudition. EpingloThsquelquee-unes de ces répon­s es :

Plantin; . ,peintre - écrivain - poète - géographiE' - a fait le t.our du monde - écrivain anglais - üe'lui qui a inventé l'arithméti­que - bourgmestre d 'Anvers ...

Pasteul': écrivitin catholique célèbre - homme d '!Etat françai,s -écrivain flamand - inventeur des «injonctio"ns » - inventeur du ra­dium - inventeur de la ,poudre - écrivain, 8ttc, ..

Roosevelt: Président actuel de l'Italie - Ministre de la Défense nationale - poète - village d,e la Flandr,e occidenta}.e.

Mozart: E'xplorateur - homme d'E,tat - .poète - a inventé les fusi},s .Mozartt...

Nansen: littérateUl' - poète - mU\s>icien - inventeur du co~mpas.

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NO,S ]PAGES , COURRIER DES INSTITUTRIC'ES

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SOMMAI.I{E : :L'Adieu de ,l'An. ~ Nouvelle année. - VeŒ le bonh.eur. ~ ,Faire ce 'que l'on peut .. ~ Les dix ' command'ements de la bonne ,santé.

L'ADIEU DE L'AN

.à ,Îa~' D&u{1e.!t~. 1a.née Dans le gouffre insondable et triste , dLl passé Le vieil an Cl jeté ses pauvres anes mortes. Sw' sa tombe, très .[as, il l,egarde, penché, Ce que de l'infini l'inconnLl nOLlS apporte. Il doit partir, allier retl'OLlVel' les .cohol'tes . , Des siècles en'dor'lnis, des beaLlx JOw's effemlles . Mais il ne peLlt qLliUer la terl'e de l'a sorte: Il veLli' voi,l' l'An nouveau dans les cieLlx étoilés Le voici! ... La rdoLllew' aispe sa pauvre bou'che, Une larme a l'oLllé de ses yeux et, tal'ouche, Sa vï.eille mai'n esquisse Lln geste d1ésolé. « Salwt à toi, dU-il, An qLli lm / a re'Jnplacé! Je fLls becm co\m!me toi; j'eus des ailles de fée! Sois hew'euse cl ton tow' : Adieu N oLlvell e année».

,II. Dohler.

~ La nouvelle flnnée ~~8J

Ecoutons ! ... le timbre sonO'l"e

LentEtffi\8'l1t frémÎlt douze foi,s;

Il se tait ... je l'oécoute encore,

E·t l'année expire .a sa voix.

C',en est f.ait! en vain je l 'appelle.

Adieu! ,Salut, sa: ,sœUT nouvelle!

Salut! quel,' clons chargent ta [main,

QUE.I.s biens noUrs apporte ton [aile?

Quels beaux jour,s ·dorment dans [ton sein?

Que clie-j,e? ,à mon âme 'trem­. [blante

Ne révèle pa.s tes secrets. D'espoir, de jeuneese, d'attraits.

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Aujourd'hui, tu p-arrai,s brillante, Et ta; cours€' insensible et lente Peut-être ,amène lB$ regrets. Mais l'espérance fantastique, Répandant sa clarté magi'que Dans la nuit du .sombre avenir, Nous guid·e d'année ·en année Jusqu',à l'aurore fortunée Du jour qui ned0it pas finir.

\7ers le bonheur ... Amies lectrices, je ne sais plus quel poète a dit: « Une rose d'automne est plus qu'une autre exquis,e. » Aussi,

je suis persuadée que vous vous insprJ'eJ'ez de l'indulgence du poète pour CtccueNUr avec bienveiNance rrlles vœux tardifs de

IBonne, heureuse et ,sainte ,année! Et d'c~boJ'd, que vous souhaiteJ'ais-je ? « Du Bonheur, » direz··

vous en chœur. ~ Entendu j mais... ce mot Bonheur évoque quelque chose de si vague, de si aérien, de si insaisissable! puis, il revêt des formes si diverses que je Ilne sens i'm'puissante à le concrétiser.

« Ai'nsi qu'un oiseau flâneur Le Bonheur vient, gazouille et passe .... »

Cl dit Fustel". Aussi, aInies lectl'icets, nous ne volerons pCl!S à Scl poursuite

mais, nous essayerons, chacune dams notre fClJ1nzWe, d'ans notre école, dans notre milieu social et nous créer une « atnl'osphèrc de bonheur» qui nous ferCl trouver la vie belle et bonne. Il nous suffira' d'un peu cl'iaŒnour et de volon1:é.

Au lieu de leuner notre esprÎ't de rêves chillnéâques, aÎmons tout silmplenlent le nlilieu - si humble soit-il - où Dieu nous Cl placées, câmons notre tâche- si ·dure souvent -, aimons nos occupalions, prosaïques peut-être, aimons In&ne ces terribles sou­eis dont chacun dit tant ,de m,cd ...

Aimons notre fOlnille , notre entourage, nos élèves - les plus difficiles sUlrtoizt, car ce sont souvent celles qui ont le plus be­soin d'affection.

Nous nous sentirons alors le cœul' léger, et nous lllcu'cherons clans la vie pleines de conficmce vers le mys.férieux Avenir. ~ « Tout cela est beau, en théorie direz-vous, mais inl:possi­

ble dans la praJtique! » - Erreur, c~nl!ies lect.l'ices, il n ;y a qu'à y mettre de la

volonté. Et) ce que femme veut ... Dieu le veut. Janvier 193,8. Chrys·ale.

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Faire ce que 1'9ll peut iBa-steur, soit qu'il conseIUe aux pail'ent9 d'aider leurs en ':"

fants à sU'rmonter le~ difficultés, soit qu'il nous apprenne ('·e que nous IdJevons pouvoir dire à Œa fin de notre carrière, Sie l~é;\èle aussi penseur que s'avant. Il 'lui ,était pennis, vraiment, tant était grande 'sa rectitude, de P'l'0noncer en Jtoute vérité et sincérité des p,aoroles d.e ce genT€! : 1«' Il f!3.ut, quand on approche du 'but, pou­voi'r dire: j'ai fait ce que j'ai pu. »

Faire ce que l'on peut! ,Cela ne signilfi.e pas dbtenir l'e Stuccè·s de hut et 'blanc. IQue de fois IP'asteur ne r'ooom,m,ençait-H !pas une eXJpérience qu'il croyait conclu!3.nte pa:rce qu'elle ne :lui donnait pas .}'e résultat attendu! IMais cela yeut ldJiil',e de ne pas essayer seulement une fois, puis de 'S'en ,tenÏT ']à. Il .faut s'attacher à don­nein à 'SOnl tIialVail, là ses ef1forts, toute son .énergie, toute son in:­teHigence, tout son üœm, s"agit-il de l'acquisition de yertus, de la con'ection des ·défauts ou de l'accolll'plis's·e:m,ent des. devoirs d'état.

Faire c-e que fon peut, c'est peJl's-évér,er jusqu'à ce que l'on obtienne un réslUiltat satiSifais'ant. Imitant -en ce~aJ le jarld:ini'er qui greffe, taille, aTrose, ,afin d'obtenir, non des- [rüits queloonques, mais des ;fruits. de choix, des fleurs de toute beauté, des légum·es d.e bonne ·qualité.

Que dirait-on si on le voyta!Ït r-enoncer là telle ou teHe ,culture, sous prétexte que, déçu par un premier ressai, il tTouve inuti!le d'en tenter un s'e.cond ?

,A-t-H fairt à ce ::moment tout ce qu'il a :pu ? Non, car üe sont sies effürts l~ép'étés ·et persévérants qui pa,Tvienldrront à vaincr·e ses difficultés. Cela C01ll111-e en toutes chosles, qu'elles .soient d'ordre physique ou 1J.110r.a1. ,

,Coillilnent, pla:r ex el11p le , vaincTe l"antipathie ·éprouvée Q)our une con11)a.gne de travail? En lui témoignant une 'f,ois, par ha­s3il'd, un peu de bienveiHanüe? Non, certes, ill f,audra des lef­forts l~épétés, agir laussi -en diveTS'es cÏTconsrtances 'CO'l11ll1e si l'on avait vrai'll1ent de la syJ.npathie pour ,cette personne. ,A'loTs, petit à 'Petit, 'le m,auvais sentin1ent disparaîtra; .on laura vrai'lnent fait tout ce que l'on pouvait pour réussk.

Et 'la n1è-re Idie ifan1Î1l.e qui doirf: .fürm,er l'â'lll-e et le cœur de ses enlfants, fait-elle tout ce qu'eUe peut si elle se contente de Iles r·epr-endr.e au !petit :bonheur, de teI11IpS ,en te'l11lp'S ? Au lieu d'être en ,all-erte, elle se ,décourage fadJ.ement -et cède trop vite .aux oa­prices de ses enf'ants , sous des. prrét'exrtes qui n',en s'ont pas. Deve­nus @rands, ceux-ci secouent le joug ,et n'écoutent plus 'les aver­tiss·em·ents maternels. ·Cette m.èr.e avait, enrtre les llliai'llS', des. -êtres intelligents ,auxquels elle devait appT-enldirie le devoir. ~1Ialis, con1m-e rien ne s'obtient .sans ,efifom, ,eLle abandonna 1Ja lillltte après l'es pr'eIniers essai~, dis'ant rà flaux: « J'ai fait ce que j'ai pu. »

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II

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Ce n'es! ,pas- ,~i~lSi que ' le c01npr.ena'Ï1 .iPasteur,et que le'''-cOlll­prend tout etr·e ·dr·OTt. PülU' 'ce 'Inaîtr·e, pour 'oet être, faii'e ce ' que r ·on a pu, c'·est aller . jusqu',au ·'bout de l'effort, c'·est 'ineUre toute UI:l; bonne volonté dont on ·est Icatpahle â c-e dont on ·est . Cïl~IJ.'~·é s~~s $'e Ipréoücul~'er du suœè's ou de l'insuücès. -Bref, ,c'est f,aiTe al~ mi.eux -et au InaX111l'Ul11.

. Le ,chef d"arntée .qui,· Idlispüs'ant d'une qu:antité ·de · so1dats ~.Ol'ndre que ·~'on adversaire,_ pl~end toutes ses disposiüons CQlll1n·e s l! S.e tTouva'llt ·en 'pipés,enoe de .f-oT<~es églaJles ou .supérieuT·es a fallt c-e qu'il a pu. )M(ê1ne s'il n 'est pas -vidolJ.'i'eux, il n'a Tien à' se reprocher, sa conscience ·est tranquille. . .

Les parolies du g'Dand IPasteur sont un nlüt ' d'ordTe. -Elles sont de ceHes qui aildlent à trio-mpher des di,f.fkulté~ Il'encontrées c~aque j'OUT. IDe ceLles quri perm·ettent Un jour, ·en fin -de car­rI'ere, de Tegarder derrière soi .avec sér·énité, ,en 'sOl1creant: « l'ai fait ce que rai pu eri dû. » Car ici, ;pouHJir ,et devoir s~ confondent.

Les dix commandements de la bonne santé D'après Faœdeau et Robin,

les dix commancleme·nts suivants s'ont affichés dans les écoles su é-dots'es.

1 ° iL'air ,fIJ.'ais jüur ,et nuit, ,cündition nécessai1r·e là la slalnité , ·est le 'l11eilleur préservatif ,c-ontre les 'lnaladies des poumons·'

2° Fair·e touS' les jour:s ide 'l'·ex-ercic-e ·au grand air ·en trl~!vail­Jant et en s-e prO'lnena-nt: c'·est I.e ,contre-tp-oid~ -du tlJ.'avai.J séden­taiife;

3° .:Boire ·et 'll1tange-r nlodér-é1nent et sÏ1npleluent. ICelui qui préfèTe à l'alcool -l"etau, -le -lai:t et les fruits, r·affel'IJnirt s·a santé ·et augnl,ent-e 'ses -capa,cités de travaill et de bonheur'

4 0 S· . ' : ,endOrIllÏT contJr·e le frü-id pail' des ,lav.acres d'eau froide quotildiens, et p 'pendr,e, une fois !par SeIJ.TIlaJÏne unbhain ,chaud en toute saison: on peut ,ainsi ·entr·etenir 'Sa santé ,et s·e prés,eTv,eT' des r-ef·r-oidissenlents;

5° Les vêteln.ents ne doivent >être /'l1i 1TÜP ·chauds ni tlrop justes; '6° L'habitation -doit têtre ,expo.sée ,au ·soleil: sè'che, spacieuse,

Pl'Op r·e, d ,air·e, ,ag,péable etaus-si -conf OT ta1b le que possible; 7° Un:e pTop-reté rigour-eus'e ·en toutes chos'es : l"aiT, tJa nour­

lritul~e, l'eau, le lpain, le tJill1ge, ;les v.êtelnents, la :lnaison, tout doit êtlf·e pl'opr·e, le nlol};allaus,si. ,C'est le illl!eüleur prés'ervatif -contr·e 'le choléra, ·La typhoïde ·et toutes les 'maladies 'cüntagieuses-; . BO Le trav,aH ~'-éguilier ·et ifiltens~f ,est l,e -lueiLleuT ipT-éserva-

hf conh'e les nl,alad'les du corps ,et -de Œ'esprit : c'est la 'consolation ldlans le Inalheuret le bonheur dans 'LaJ vie;

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9° IL'honllne ne rtrouvle pas Ile repO'''Y ,et la -dis'Îif,a-ction dans les t'fêtes hruyantes : ,les nuits sont faites pOUl" .dormir; 'l·es b~ures -de JoÎ's'Îr -doivent -êtr-e données à la fa1JllirUe et laux satisfadions in-: t-ellectuelles ; .

10° La prelll'ièr,e condition -d'une .bonne santé ·est 'une vie fécondée 'Par le travail -et ennoblie :par de bonnelit actions let -des joies saines. ILe IdlésÏT d'êtr;e un bo~ tr aVla·iH eUT, dans sa s;phère, donne à la -vie un prix inestim'able.

"Je suis fils d'instituteur" A l'occasion du 600e anniveJrls'aire de l'école ,tchèque de Saint-Etien­

ne, à Pl~ague, leCar-dinal Archevêque K8Jspar prononça une allocution dans laque·lle Son Eminence fit cette belle déclaration:

(' Je suis Ile filS' d'un ins,tituteur. Je 'suis né ·dans une- école. C'est dans une ·école que- j'ai pa's,sé l'heureux temp,s dE' m'on enfance et de ma jeune61se, Et ,si je: 'pouvai,s ·être fier, je le ,ge-rais d'être, moi, le fils d'un instittuteul' de village, devenu I.e .premier a11'Ichevêque de prague, d'origine bourgeoise, et non .pas noble, et appe'lé à fair.e 'partie du Sé­nat du Saint-Père, re-vêtu de la pourpre ,sacrée. CEIStt ,pourquoi j'aime tant: l'état ·d'instituteur elt j'en comprend's l'imipoir'tanc-e et la no­blesse. Je sui·s heureux de re·mercier aujourd'hui ces inSttituteurs qui Be ,sacrifient joyeusem.ent, .apôtres s'Ï.lencieux et patriote,s; :tous ceux qui ont trav,aiHé dans cette école, et qui travaillent palrltout -dans no­ire ·pay,s ... C'eslt avec tr'aÏ>son que le grand philosophe Platon ·a consi­déré la profes·sion -d'i·ll!stituteuT comme le plu.S' haut Btmploi dans J'Et.at. Et S. Jean Chrysostome dit encore quelque chose de ,plus beau. «Cet emploi, dit-il, ,s'élève au-dessus des autI~es elillrplois civU,s, ·comme 18 ciel e>st au-dessusi de la terre. Le bUtti des fonc.tions civiles est de punir lEI mal, le but ·de la fonction d'instituteur est d 'e'mpêcher le mal en 16 prévenant.»

Le Crucifix SUl' la haute 'planche ,de chêne Il nous vient d'un lointain ancêtre Où meurt une branche de houx, Qui lE< reçu,t on ne sait où; Voici le crucifix d'Ardenne, Le Ibon Dieu l'a,PPol'ta ,p.eut-êbI~e

Un crucifix de cuivr.e roux. Au temps des brigands et . de,s 10l~ps. Un rayon' le cal'eSlse à :peine Il a peu de valem' en ,S'omm,e, Tant il est pBttit, humble et doux; On en donneratt quelques ,sou,s; ::N1\ai-s10ut ce qui vit, ,pl,eure et peine, Mais pour le défendre, -nos homme,s, Devant lui, 'se melt à genoux? Fusil en main, ,3er.a.ient debout!

Page 18: L'Ecole primaire, 15 janvier 1938

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Quand la mère à l'âme pieuse HuwJ:)le crucifix de nos pères, ,sur Jui lève un :regard profond, Puissant ami de la mai,son Un eS'pace im'mense se creuse Où l'âme des aï·eux na.guère Avec le deI bl€'u Itou1. au fond. A trouvé sages>se et raison; Le logis, peuplé d·e merveilles, Ecarte tout.e plaint.e vaine, Rayonne comme un paradi.s; D.onne ,le bonheur là rfOiS'Üll, Et ,pOl1Jli un -instant s'ensoleille SUl' la haute planche de chêne, De 1'01' fin tde,s champs :infinils. Chante l'éterneUe chanson!

Et lorsque viendra l,a ·camarde, o crucifix de cuivre !l"oux, Tu Sel'as llà, montant la garde Avec l,es femme's à .genoux. Tu défiaiS .1a mort en somme Et tu triomphas d'elle, un jour; Aux pauvres .humains que noutS ·s·omme·s, Donne Es'poir ,e,t Force, toujoUl~S!

Paulin Renault.

BIBLIOGRAPHIE

Vne belle vie, un beau livre

J.e 'Ill·e suis déledé de Ira fedur,e id;e presque tous les auteurs qui ont parlé du « Vieux pay.s » et, 'lorsque j'ai parcouru ,1a '« Vie du Prieur IBourban » j'lai éprüuvé J·e .senrtilJ.nent que notre :lirttératru.'e valaisanne s'était ,encore' en1"ichi,e d'un très beau fleuron.

n f,allait bien Ire style Î111,pecc aible , ,chaud, colo.l~é, lÏInpideconl­Ine le ,crisif:'al de ·MiM. 'les chanoines IM!i,chelet et 'Dayer pour « r·es­s'llsciif:er » 'en quelque s'Orte le saint prêtre.

Biog,r ap hi es , peintures locales , vie du collège, tout, jusqu'au 8'aoerdoce, à l'élévation ·et au .sacrifke S1JlprêlUe dans l'rantique Ab­baye, est rapp:orlté en termes ·si pl'enants qu'on a Il'iHu'S-ion de sui­vre rl'e héros là travers Jelj blés de 'Nendaz, Idians Iles >cou:I.oÎ'l's de l'A!bbaye, parmi 1es f.ouilles tà St.:.Amez, pa'rtout.

IMai,s, ~ri le mérite littléTake du livre eSlt grand, ibi'en p'Irus gran­de, noble ·et beHe est !la leçon qui s',en dégage, donnant tà l'ouvrage une valeur spéciale et le !r'ocoffillliandant ·en plarticUlier là ceux qui {)nt ,cha'rge d'ârmes. X,) inst.

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