L'Ecole primaire, 15 janvier 1929

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Abonnement annuel: Fr. 4.50

Les ~bonnements se règlent par chèque postal Ile 56 .Sion, ou à ce défaut contre remboursement.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé direciement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé­

partement de l'Instruction . publique à Sion.

Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion

nue (I l! Lausanne 4 - Téléphone 2.3G

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1-1

' ~~~~~~~~ ---, 1 La lassitude a disparu 1

Un instituteur nous écrit:

« Une maman m"a dit : :VIon enfant qui était maigre, pàle et n'avait pas d'appétit, a tout à fait changé depuis qu'elle prend du Jemalt: elle a toujours faim, elle a pris de l'embonpoint et surtout It grande lasHitucie qu"elle éprou­vait a totalement disparu.

Et surtout les enfant~ prennent le Jemalt par gour­mandise :jamais besoin de leur rappeler d'en })rendre.

Après ces résultats réjouissants, j'ai conseillé d'en don­ner à plusieurs enfants qui ne supportaient pas l'huile de foie de morue. Tous ceux qui l'ont expérimenté sont heureux d'avoir trouvé dam:· le .TemaIt un fortifiant si agréable et si efficace.)}

Le JemaIt est fabriqué avec de l'extrait de malt "Tander et 30% d'huile de foie de morue désodorisée et solidifiée. C'est un poudre granulée sans aucun goût d'huiJe de foie de morue et que tout le monde supporte très bien. Le Jemalt est naturellement plus cher que l'huile d'e foie de morue habituelle. Mais chez les enfants qui ont besoin d'huile de foie de morue et qui refuse celle-ci pure, le .T emaIt permettra toujours de mener à bien une cure suffisamment longue,

Le Jemalt a la sayeur et l'aspect du biscuit. Per­sonne ne croirait qu'il est fabriqué avec de l'huile de foie de morue, car rien ne rappelle la forme ni le goût de celle-ci.

Nous permettez- vous de vous enn>yer un échantil ­Ion? Nous vous l'adresserons par retour du courrier.

Le Jemalt est en vente dans toutes les pharmaCies, au prix de fr. 3.50 la boite.

Dr. A. WANDER S. A., BERNE SANS LE GOUT DÉSAGRÉABLE

NI LA FORME HUILEUSE

DE L'HUILE DE FOIE DE MORUE

48rue année No 1 15 Janviflr 1929

Organe de la Société l/alaisanne d'éducation

SOMMAIRE - Conférences régionales en 1929. - Examens d'émanC"i­pation 1928. - Cirrulaire au P. E. et aux autorités scolaires. -Les leçons collectives. - Une école bien tenue. - Séances scolaires à Sion . - Conférence d'Entremont et de Sion. - Chronique de l'Union: Toujours ces traitements; communic~tions du Sec.réta­riat. - Ana.lyse littéraire. - En glanant. - EnseIgnement agrIcole. - Leçon de choses. - NOS PAGES. - L'Ecole valaisanne à l'Exposition de Sierre.

Conférences régionales en 1929 Sujet à traiter.

La Com.mision cantonale de l'Enseignement primaire a ~é ­cidé de faire traiter le sujet suivant lors des Conférences cleo DIS­tricts qui se tiendront dans le courant d~ présent cours, scolaIre.

« Quelles sont 'les causes de la fazblesse c~nstatee d~ns l~ Composition française et quels sont les moyens ~ Cl empl~yel, pOlll

parer à cet état de choses? » . CommunIque .

Examens d'émancipation 1928

Le Bulletin officiel du 11 janvier courant a pul~lié les, r~s.ul­tats des examens d'émancipation de 1928: En vertu d ~lne. deCISlOn de la Commission cantonale de l'EnseIgnement pnmaI~'e, ~ont publiés: les noms des élèves qui ont obtenu les notes 1 (tres bI.en). ou 2 (bien), la moyenne du ~istrict et celle des communes, aInSI que le nOlnbre d'élèves examInés.

Nous puhlions c.i-après un tableau comparatif des trois der­nières années.

Nombre non moyenne 19'27 1926 Districts d'élèves émancipés 1928

Sierre 135 19 ti.39 5.87 7.05 Hérens 75 9 6.47 6.24 6.45 Sion 63 24 7.80 6.86 7.59 Conthey 102 7 6.21 6.92 6.25 Martigny 117 11 6.60 6.02 6.92 Entremont 70 9 6.42 6.19 6.65 St-Maurice 41 3 6.57 6.90 6.80 Monthey 93 1ü 6.36 6.07 6.70

716 92 6.60 6.38 6.80

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En 192ü, SUI' ü48 élèves exanlinés, 109 ont été déclarés non émancipés, soit le 17 %. En 1928, 92 élèves ont dü suivre à nou­veau le cours primaire, ce qui, sur les 716 élèves examinés" donne une proportion de 12.85 % de non-émancipés .

En ce qui concerne la note moyenne, elle était de 7,02 en 1920, et de 6.60 en 1928.

Département de l'Instruction Publique

Sion

CIRCULAIRE

Sio?? , déccIIIlJ?'e 1iJ2&

Aux Administrations C011111ULnales) AliX Comm.issions sco'laires.

A MM. les Inspecteurs et lnédecins scolaires )

Au Personnel enseignant des écoles primaires ) cours complémen­taires et tl'aVallX man uels.

Tit. ,

Les différents rapports de nos organes compétents, ainsi que nos ohservations pel' onnelles , nous obligent à attirer votre atten­tion et à vous donner quelques directives sur les points suivants.

Nous vous prions instamment d'en tenir compte, pour autant qu'elles concernent vos écoles, et de prendre toutes les dispositions utiles pour qu'elles soient strictement observées , et ceb clans J'intérêt de l'éd'ucatlol1 de notre jeunesse.

I. Persollnel enseignant.

1. Con[orm.éluenl à la loi , le P. E. porteur de 1 Autorisation d 'enseigner ou du Certificat temporaire, est nommé pour un an ; les maîtres et Inaîtresses, porteurs du Brevet de capacité, sont nommés pour 4 ans sauf convenlion écrite, signée pal' les deux parties.

2. Pendant cette période, ni les Communes, ni le P. E. ne peu­vent r mpre Je contrat, à moins de raisons graves , acceptées par le Département de l'Instruction publique.

Dans le cas où les communes ou les Autorités scolaires au-

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nùent des plaintes à fornluler contre leur P . E., elles sont tenues :1 les communiquer ilnméc1iatement au Département, non à lu fin des classes, mais pendant l'année scolaire en cours, afin qu 'une 'érieuse enquête puisse se faire en temps utile . .

:3 . Chaque nomination (qu'il s'agisse d'une nomination à }'é->cole primaire, au cours complénlentaire, au cours d'ouvrages manuels voire Inême d 'un simple remplacement) doit être 's()umise au Département pour approbation. Cette disposition s'ap­plique également aux nominations qui ont lieu pendant le cours ' scolaire.

La date et ln durée d 'un remplacement doivenl être indiquées très exactemen t.

Il. Rapports scolaires.

A la l'in du cours, le P. E. d'oit remplir et signer le rapport 'Sc.ulaire et. Je transmettre immédiatement Ù. la Commission sco­laire . Cette dernière, de son côté, renlplit les rubriques qui ln c()ncernent et remet les rapports datés et signés, dans les hlz;t jours ù Monsieur l'inspecteur responsable de leur prompte trans­'mission au Département.

MM. les inspecteurs sont priés de désigner les notes méritées par le P. E. avec les chifl'res et non ayec la mention «bien , très hien , etc. ».

La dernière mensualité n 'étant versée au P. E. qu 'après récep­Lion des rapports, nous nous permettons, dans l'inlérêt de celui -ci d'insister encore sur leur prompte expédition.

III. Enseignement.

1. Plan cl' études . Aucun changenlent ne peut être apporté au plùn cl études , sans l'approbation des Inspecteurs scolaires . Les branches secondaires (dessin, chant, gymnastique ,etc .) ont leur pleine raison d'être; les branches principales ne doivent pas :occnper une place au détriment de celles-ci. MM. les Inspecteurs et les Commissions scolaires sont instamment priés d'e s'assurer . ,'il leur est consacré le temps prévu et d'éLendre l'exnmen sur ces 1 )ranches secondaires.

2. Enseignement pratique . Nos conditions d'ensei1gnement et la courte durée de la scolarité ne permettent pas de parcourir un cercle étendu de connaissances. Il n 'y a là qu'un demi-mal. Il faut faire la part des choses et adapter le programme à ce qui peut convenir à nos populations: en histoire, par exemple, il faut insister sur nos particularités nationales , nos coutumes et nos ·,traditions.

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Nous attirons spécialement votre attention sur ce qui suit:

a) dans les cours con1p'lélnentaires, les maîtres ne doivent pas se borner à faire I:épéter aux élèves le progrmume primaire. mais l'étendre en tenant compte des nécessités d'e la vie pratique: en caIeul, composition, comptabilité simple, connaissances appro · fondies de notre Canton, instruction civique intuitive et pratique, connaissances professionnelles, etc. (rester dans le cadre de ce qui leur sera demandé plus tard, en prendre en considération le · situations spéciales locales et économiques).

b) Les cours d'ouvrages Inanuels ne sont pas donnés pour servir d'aide aux mères de famille surchargées d'e travail, mais bien en vue de la formation des futures m.énagères. Par consé­quent, cet enseignement doit être méthodique; ce ne sont pas les. mères des élèves qui peuvent juger de l'utilité de tel ou de te) travail lnanuel à leur enseigner; l'institutrice est mieux placée pour ce faire,

Cet enseignement doit êlre collectif; pour cela, remploi d'un matériel uniforme est indispensable, Les maîtresses de travaux manuèls sont tenues à se procurer le matériel nécessaire aux frais des parents et à en a, iser la Commune qui demeure responsahl e d'n paiement des notes relatives à ces fournitures.

Dans l'enseignement du travail manuel , on doit s 'en tenir ~nl principe suivant: d abord le nécessaire, ensuite l'utile et en dernier lieu seu]ement, 'l' agréable.

3. Cinémas. Les séances de cinémas et autres représentations. de ce genre sont absolument interdites aux élèves des cours pri­maires, à moins d'une autorisation formelle de la COBllnission scolaire. Cette autorisation devra être donnée pour chaque séance.

Pendant les heures àe classe, ces représentations ne peuvent être permises que si elles se rapportent au progranlme ; elles sont alors obligatoires et gratuites pour tous les élèves. II est inadnlis­sible qu'une classe entière soit consacrée à une séance et qu'une partie des élèves dont les parents se refusent à payer l'entrée. restent inoccupés ·dans la rue.

4. Examen de fin d'année . Se basant sur les résultats de l'essai fait l'année dernière, un examen aura lieu vers la fin de l'année scolaire dans un certain nombre d'écoles, par des délégués. (inspe<;teurs, etc.) désignés à cet effet par le Département.

Les Autorités et le P. E. seront avisés en temps utile · de la date d'e cet examen.

Lors des examens d'émancipation ou de sortie des cours com­plémentaires, ni les autorités scolaires, ni le P. E . ne sont autori­sès à être présents, à moins d'une invitation expl'esse du Départe­ment.

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5. Cahiers cZ' école. a) Dans l'intérêt de 1 enseignement, la Commission cantonale de l'Enseignement primaire a décidé d'a ­dopter, pour le prochain cours scolaire, des cahiers uniformes au point de vue fonnat, qualité, réglure, etc . Cette année déjà, les élèves doivent en être prévenus. En 1929-1930, le matériel qui ne remplira pas les conditions requises ne pourra pas être accepté.

h) les tâches .iournalières c1()nné c~-) aux élèves devront être datées;

c) dans les classes supérieures, il y aura un cahier spécial pour la composition.

IV. Discipline.

a) SpoJ't. Une pratique raisonnable des sports a sa raison d'être et ne peut être interdite ,à condition qu'elle ne soit pas llll

but, mais un Inoyen d'améliorer la santé, et qu'eUe ne serve pas -à développer la vanité et la folie des grandeurs. Les plaintes qui se font jour à ce sujet ne sont malheureusement pas d'énuées de tout fondement; souvent notre jeunesse s'intéresse davantage aux sports qu'à l'étude. Ces abus doivent être combattus avec la plus grande énergie par le P. E. et nous prions les autorités scolaires:

a) d"interdire, dans les écoles primaires l'organisation de concours et la participation à ceux-ci;

h) d 'établir nettement, pOUl' les jouJ's de classe et cZe congé. l'heure où les enfants doivent être à la maison et quand ils ont l'autorisation d'e rester dehors (heures de police et règlement du Lemps libre pour les jours de congé) .

2. Défense de fumer et de fJ'équenter les cafés. Cette mesure "S'applique autant aux élèves des cours de répétition qu'à cell~ c1e l'école primaire. Les délinquants seront sévèrement punis. D 'autre part, les cafetiers qui servent des consommations ù des .ïeunes gens astreints à fréquenter l'école doivent être amendés par la police locale et si'gnalés au Département de Justice et Police.

3. DUJ'ée de l'école. La durée de l'école, si restreinte déjà, ne peut encore être raccourcie.

a) Pour cela, les écoles doivent s 'ouyrir et se fermer eXClcte-11lent à la date fixée .

b) En ce qui concerne les jours de congé, il faut s'en tenir .'trictement aux dïspositions légales; un congé, non prévu par la loi, ne doit être accordé qu 'exceptionnellemént, et pour des cas hien motivés.

c) Dans la rè'gle, pour les éco!es dont la. durée est de six 1nuis, une fête chômée qui survient dans la semaine compte pour une demi-journée de congé. (art. 79 du Rgt).

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4:. Dispense de l'école. Puur éviter tous al us et apnréciat]oll ' arbitraires, les autorités compétentes sont tenues à "Ile pas ac ­corder de àispense, sauf pour des motifs très sériel,lx et prh'us par la loi.

En cas de maladie, si le motif est sujet ù caution, on ùoit exiger un certificat du médecin scolaire, indiquant la nahlre d e­la maladie et la durée de la dispense proposée.

Les dispenses définitives de l'école primaire et des cours cornplémentaires sont exclusivelnent du ressort du Départemenl. (Même remarque pour les élèves qui ont échoué à l'examen (l'É' ­lnancipation) .

5. Amendes scolaires. Les am.endes ~culaires doivent ê tre encaissées, non pas ù la fin de 1 année scolaire m.ais chaque mois . Lorsque les communes ne le font pas, les rentrées seront ordonnée: aux frais de ces dernières par MM. les lnspecteu l'S.

6. Comlnissions scolaires . Les Commissions scolaires sont le ­nues à visiter les écoles chaque mois, comme au reste le prévoit la loi. Ces visites servent moins d'examen qu'à établir le contact nécessaire entre les autorités et les maîtres , et en cas de hesoin, ;\ affermir l'autorité du P .E .

7. Il est expressément interdit aux élèves des écoles pr.im3ire~ de faire partie des sociétés de chant , de musique de gym 11[\st1 -que, etc., et de suivre des répétiton"i d'e celles-ci.

8. Livrets scolaires. Les livrets scolaires doi, ent être remis chaque mois aux enfants pour les soumettre à leurs parents 011 Ù

leurs remplaçants. Ceux-ci ont l'obliga tion de les signer et de les retourner Îlumédiatement aux maîtres. Les parents qui ne 'iC

conforment pas à cette prescription doivent ètre punis selon la loi . par la Commission scobire.

V. Constructions, réparations, matériel scolaire.

1. Constructions et répal'ations.

Nous ne pouvons que rappeler clUX administrations commu ­nales les remarques et observations faites précédemment, ~on ­cer?~u1t les con:tructions et les réparations scolaires. Si les réprt ­rab ons ordonnees ne sont pas exécutées sans retard, nous nOli s verrions obligé, dans l'intérêt de l'instruction et de la santé des. enfants, de prier le Conseil d'Etat de les faire exécuter aux fra is d'es. Communes. Même remarque est faite pour les petites répa ­ratIons, changenlents et achats de matériel scolaire. Ci-joint. (pour les Adnîinistrations COnll1l11l1ales que . cela concerne) un nOl1vel extrait des derniers rapports.

2. Assul'ance des nwisons d'école contre l'incendie.

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Le Conseil d'Elat, en confirmation d 'une précédente recom­mandation a pris , en sa séance du 23 novembre écoulé, la décision suivante:

a) Les Administrations communales sont tenues, sous leur responsabilité, à assurer les bâtinlents scolaires à leur valeur réelle et non seulement pour un montant quelconque;

b) Aucun suhside ne sera versé puur les constructions sco­laires destinées à remplacer d'es maisons d 'école détruites ou dé­tériorées par un incendie et qui n'étaient pas assurées à leur valeur réelle.

3. Carte de l'Europe. Après la guerre mondiale, 1 ancienne carte de 1 Europe est

devenue inutilisable. La nouvelle carte de l'Europe «FaJlex » est déclarée obligatoire et doit être introduite da~s. les cla~ses. On peut se la procurer au Dépôt cantonal du .Matenel scolaIre , pOUl' le prix de vingt francs.

4·. Carte murale du Valais. La carte murale du Valais ne sera achevée que pour le cours

scolaire 1930-1931 .

VI. Education et Hygiène.

Il est pénible de constater que, par ci par là , 1 ordre et la propreté laissent encore à désirer dans nos classes et que l'ins ­truction l'emporte parfois trop sur l'éducation.

Nous prions instamment le P. E. de travailler sérieuseluent à une amélioration dans ce sens et d'apprendre aux enfants, non seulement la politesse , mais encore l'ordre et la propreté. Pour cela, les maîtres et les Autorités scolaires devront, avant tout , donner le bon exemple.

MM . les Inspecteurs sont priés cie veiller attenti, ement sur ce point et d 'en tenir compte dans une large mesure dans l'octroi des notes à attribuer au P. E.

1; Les sal1es de classe et leurs dépendances (accès , escaliers , VV. C. et places) doivent être maintenues dans un parfait état de propreté.

2. Les soins de propreté (balayages, etc.) ne sont pas du ressort des enfants. Dans aucun cas, les élèves des classes infé­rieures ne peuvent en être chargés; les élèves des classes supé­rieures ne peuvent l'être qu'exceptionnellement et seulement sous la surveillance et la direction du P. E.

3. Un sérieux devoir de l'école, c'est de lutter contre la tu­herculose et de vulgariser les règles de l'hygiène pour le rnaintien

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de la santé. A cet effet, nous rappelons nos précédentes circulaires et encour~geo?s vivement le P . E . à hre attentivelnent les bro­chures ~UI lu~ ont été envoyées et tout particuli.èrelnent «Lutte con tre 1 alcoolIsme » et «Sur le Chemin de la santé ». Ces opuscules sont destinés à trouver leur mise en pratique directe par les Autorités et le P. E.

Les instructions qui précèdent vous sont dictées par le souci que no~s portons. à l'instruction, à l'éducation , au bien-être et ù la ~ante de notre Jeunesse et au bien général de notre peuple tout entIer. Nous ne croyons pas trop demander de votre bonne vo­lonté, l'avenir de notre pays vaut bien un p etit sacrifice de travail et d 'argent.

Nous ne doutons pas que chacun r econnaîtra le bien-fondé de ces quelques instructions et employera toutes ses forces et les moyens dont il dispose pour le progrès de nos écoles primaires.

Le Chef du Département de l'Instruction pUblique: O. Walpen.

Les lecons collectives , Qua~d un Inaître. dirige seul toute une école qui cOInprend

~ar consequen.t . ~~ u mOIns quatre, parfois mêlne cinq divisions, il eprouve une dIffIculté très grande à occuper çonvenablement tous les élèv~s. Cette situation, qui est le cas de la lnajorité de nos éco­les .valaisannes , rend éminemment pénible la tâche de l'instituteur oJ?~~gé de pourvoir . . ~ ,l'enseignement d 'une réunion d'enfants qui uff! ent .tOt~tes les dItferences de culture, et eUe exige que le maître se ll1ldtIp~Ie en quelque .'Surte, afin d'arri, el' à donner chaque jour quelques ll1stants de leçon à toutes les divisions.

Aussi les maîtres pa rviennent-ils très .difficilelllent, donc ra­rerr~ent ,. à occuper tous les élèves d'une n1anière satisfaisante. Ils y reUSSlssent encore p~ur les enfants les plus avancés, ceux à qui Ils do.nnent plus plus de temps , mais ils échouent souvent avec les plus .1.e:U1es . Ceux-ci, ne sachant encore ni lire ni écrire, restent ~r~p freql~emme~1! oi~ifs pendant .que le maître instruit les plus ages. Et cet te OISIvete peut devenIr pour la classe une cause de t~'ouble et de. dés.nrdl~e si l'instituteur n 'a pas une forte discipline; ~ l , . a~l cont~'alre, Il SaI~ se faire craindl:e, il souI~et alors ces jeunes e~I es ~atUl elle~11el1t petulants, au terrIble supphce de l'immobiJ'ité siiencleuse qlll leur inspire l'horreur de l'école. Mais comment changer c~t état de choses? Par deux moyens principaux: un bon ~mplOl du telnps et l'usage de leçons collectives . C'est de ce ~ermer moyen que nous voulons entretenir alijourd"hui nos col­Jegues.

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Disons tout d'ahord que les leçons dites collectives n e doiyenl pas être confondues ave" l'enseignem.ent simultané , c'est-à-dire avec le Inode d'enseignement dans lequel le ll1.aître instruit lui ­m.ême les élèves en donnant ses leçons à tous ceux d'une m ême division , par opposition au n10de indhiduel pratiqu é autrefois, où l'instituteur consacrait journellen1ent quelques minutes à cha­que enfant et où, par conséquent, les r apports du m aître avec l'élève étaient trop rares .

Dans les leçons collectives, ce n'est plus aux élèves d"une eule division que le maître s'adresse, c est à toute la classe ou à plu -sieurs divisions 'ù la fois. .

Si Iles lecons collectives dont 1 utilité ne se conlesle pas, sont d'un usalge f~rt rare, il faut plus le regretter qLle s'en étonner .

En effet s'adresser à une réunion d enfants d'âges très dif­férents et ù développement intellectuel très inégal , offre réellelnent de grandes d'ifficuHés et exige une certaine pratique de l'enseigne­ment pour se m.ettre à la portée des intelligences les plus faibles, tout en donnant des leçons profitahles aux élèves les plus .instruits.

Aussi les leçons collecti, es n'ont-eUes d 'utilité que si tous les enfants en profitent. De plus, il y a, des branches qui en excluent d 'ordinaire l'emploi. On conçoit, en effet, sans peine, qu'on ne peut faire lire ensemble des élèves dont Jes uns lisent déjà cou ­ran1ment tandis que les autres commencent à connaître les lettres. On ne pourrait davantage faire calculer tous les enfants à la fois ni les occuper aux mêmes exercices de grammaire ou d'orthogra­phe.

Voyons, par conséquent, quels ohjets peuvent embrasser les leçons collectives . On peul di,;iser l'enseignement d'es diverses matières du programlne en deux groupes , dont l un comprend toutes les disciplines où il y a un enchaînen1ent de principes une succession de l'ai ls dont les premiers doh ent être connus pour qu'on puisse exposer les suh ants . De ce nombre, sont le cathé­chisme, la lecture , la grammaire, 1 arithmétique et la géographie.

Dans le deux ième groupe, on peut ranger toutes celles qu~ ont moins pour ohjet de donner des connaissances proprernent dites que de développer l'inlelligence, l'esprit d'observation ·et de former le sens m.oraL Ces leçons sont Inalheureuselnent les plus l'ares et cependant les plus util es dans les écoles priuwires où il s agit avant tout d'exercer les facultés et de donner de bons pr in cipes.

Que faut-il , en effet, pour un enseignement de ce genre ? Parler et faire parler les enfants; leur parler de choses à leur portée et, pour cela, ne pas traiter de choses qui exigent un mi­nimum ùe connaissances que les élèyes ne possèdent pas tous ou qu'on n e p eut pas leur donner immédiatem ent· puis, tout en se

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faisant un plan pour la série de ces leçons , les rend're indépendan­tes les unes des autres, de sorte que les élèves n'ont pas besoin d'avoir assisté aux premières pour entendre avec profit les sui­vantes.

Montrons maintenant comment on peut appliquer les l'eçons collectives aux branches qui s'y prêtent le plus facilement, telles que le dessin , la calligraphie, le chant, la gymnastique, les l'eçons ci e choses, les récits hihliques el ceux de l 'histoire suisse.

Disons tout d 'ahord que dans l 'usage de ces leçons , nous fai­sons abstraction des commençants el même des enfants de la deu­xième année scolaire, surtout dans les écoles de six mois où , pen­dant l'es longues vacances , les élèves qui avaient appris pénible­ment quelques notions de lecture, de calcul et d 'écriture, durant la première année, les ont oubliées et doivent les étudier à n~u­veau. De plus , ils ne sont pas astreints au m ême nombre d 'heures

-d'école que ceux des autres degrés e t certaines mati ères n e figurent pas il Jeur programme.

Ce sera déjà bien beau si on peut grouper fréquemment les degrés moyen et supérieur.

Mais passons ù quelques précisions ou applications pratiques. Soit le dessin. Supposons que nous ayons il en donner une demi­heure à trois divisions à la fois.

Ces divisions exécuteront-elles toutes Je même modèle ou les motifs différeront-ils selon les forces respectives des volées? Il nous semble que dans nos modestes écoles de village, on peut donner à tous les élèves le même motif ou sujet à dessiner, quitte ù en varier les difficultés et le nomhre des exercices avec la force des él('>ves.

Admettons qu e nous fassions dessi ner une échelle.

Qu'aHons-nous dem::ll1der à chacune des trois divisions?

Les élèves du premier groupe, c'est à dire les plus faibles , se contenteront de représen ter cet objet en simples lignes, sans tenir compte des épaisseurs. En leur faisant dessiner l'échelle dans les différentes positions indiquées aux figures 1, 2, 3, 4 et 5 ci-après , en les obligeant à répéter un certain nombre de fois ehacun de ces exercices avec des dimensions variables , on les occuper-a utiJement pendant une cïemi-heure.

(Figures du 1 el' gl'oupe)

La deuxième division , celle d 'élèves de force moyenne, repré­senlera l'échelle dans les positions ci-dessus, mais avec les épais­seurs. De plus, elle sera invitée à trouver des combinaisons orne­mentales ou décoratives, telles que celles qui sont indiquées aux Nos 5 et 6 du 1er groupe ci-après.

11 -

!! 1 [[[

(Figul'es dll 2m_e gl'oupe).

Enfin, la section la plus forte dessinera des échelles de for ­mes variées (fig. 1, 2, 3, 4, 5, (j ci-après) et s'en seryira comme d 'éléments décoratifs (fig. 7, 8) .

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du 3me groupe).

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L 'emploi tle pastels ou de couleurs à l'eau pourra varier et agrémenter encore d'avantages ces exercices, au moins au degré 'upérieur

Ce que nous ve~1ons de dire du dessin d'une échelle peut s'appliquer ù tout autre objet de forme simple et hien connu des élèves.

Dans les leçOlis de èalligl'aphie, on suivra le m ême procédé que pour le dessin. On peut parfaitement donner à reproduire des modèles de lettres différentes ou la n1.ême lettre en dimensions variables, de n1anière encore à graduer les difficultés et le nomhre d'exercices , selon la force de chaque division. Dans le degré supé­rieur on pourra appliquer utilement les principau x genres d'écri­Lure ft la même lettre ou mo·dèle .

Supposons qu'au début de l 'année on fasse faire la plus facile de toutes les lettres, l'i . Les élèves Iles moins forts donneront;. ù ce caractère la hauteur de l'écriture moyenne; les plus forts Je traceront en moyen!le et en grosse anglaise; les n1eilleurs calli­graphes l'exécuteront: en bâtarde et en ronde, et ainsi de suite.

On voit donc qu 'une leçon d'écriture de, ien t très facilement collective.

Passons au chan L. Dans ce domaine l'école 11rimaire vise surtout à 1 élude sérieuse de quelques chants populaires propres à cultiver le sentiment religieux et patriotique, l'amour des beau­tés de ]Ia nature, les douceurs familiales. Ces chants doivent être d'une ex~cution facil e, dans un ton ni trop haut ni trop bas. Alors Lous les enfan ts peuvent y prendre part. Il va de soi que l'expli­cation du texte sera également colIectiYe. Le maître tâchera de se mettre à la portée des plus faibles intelligences et se rappellera que Ja poési e (puisque' le tex te est généralement en vers) est plus difficil e ù saisir que la prose. Quant :1 la théorie, nous estimons qu 'elle doit , il l' t'col e primaire, a, oir un chanlp très limité et se haser sur les cha nts qu 'on enseigne. \l1ssi suffira-t-il à'y consa­crer, ù chaque lççon de chant, quelques minutes, une dizaine au plus , ca r le temps le plus long revient il J'étude du chant qui est le moyen le plus propre il forn1er Ja voix et l'Ol'ei11e des enfants.

Ce que nous disolls du chant, nous Je disons aussi de l'a gymnastique. Celle-ci se propose, ~l l'école primaire, d 'enseigner un certain nombr d'exercices simples donc faciles, destinés à corriger certaines attitudes, à prévenir cerLaines déformations et. ù assouplir le curps. Tous les élèves, des degrés moyens et supé­rienr, exécuteront les mêmes Inouvements , feront les mêmes exer­cices . On exilgoera simplement de ceux de la division supérieure plus de précision, d'exactitude, d 'éléganee et d'effort. On propor-

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tionnera a ussi la dnrée d 'un exercice à la force de chaque section tlU degrt'.

Èncore un mut des récits historiques. Dans les écoles primai­res, l'histoire, soit hiblique, soit nationale, s'enseigne en~ore trop à la façon savante et méthodique en usage dans Jes étabhssen1ents 5econdaires.

Nous nous sommes déjà demancié maintes fois ce que les enfants de nos villages peuvent hien comprendre aux causes, aux conséquences, à l'enchaînement logique de la plupart des événe-11lents qu e racontent nos manuel s d'hist(]ire.

L'histoire n 'est-elle pas , avant toue , une mine extrêlnement Tiche de faits propres cl fournir des sujets de leçons morales , des exemples pour illustrer nos explica tions trop. sou, ent abstraites.

Enseignée ainsi, elle se prête admirahlement aux leçons c()llectives et devienl un e branche extrêmement intéressante si le maître a le don de narrateur. Les faits ainsi appris se gravent dans la mémoire d'une façon indélébile. Quand les élèves auront quitté l'école ,-. ils oublient vite la trame de 1 histoire, ragencemen~ des évén ements avecs leurs causes et leurs résultats; ce dont Ils se souviendront longtemps, peut-être toute leur vie, ce seront ces faits héroïques, collectifs ou individuels , qu'on leur aura raconté :aw'c lll1e t'moLion et des cl~tail's tout drmnatiques. .

Nous n e voulons pas dire par là, qu'il faudra négliger totale­ment de donner aux plus grands élèves des aperçus d'ensemble S LLr l 'origine, les db eloppements succes~ifs, le~ péri~d.es de d~ca­c1ence et de relèvelnent de notre patne. Mms ceCI demanaera quelques leçons à part, données généralement dans lie dernier tri mestre de l'année scolaire.

Nous pensons nous ê tre fait suffisalnn1.ent comprendre en ce qui concerne l'emploi des leçons col1eçtives. Que donc les m~î ­! l'es qlli n'y ont pas encore eu recours, en commencent l'essal ; CI Ll ' ils procèdent gradue]]enient, en con1.mençant par les exercices t'acil es el courts; ils pourront ensuite les multiplier peu à peu mais nous leur disons une fois encore que ces exercices exigent un e certaine habileté professionnelle et une préparation très soi­'gnée de chaque leç,on .

Une école bien tenue

Il y a une douzaine d 'années, je fus choisi par M. l'Inspecteur pOllr l 'accompagner dans une école dont le jeune maître devait "inhir l'épreuve pratique du C. H. P. C'était dans un village p erdu

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sur les montagnes. Nous arrivons un peu après huit heures.

A peine entrés dans la cour, nous sommes impressionnés par le bon ordre, la propreté, l 'a rrangement de toutes choses: pas un papier par terre, nivellement parfait du sol, petits jardinets dis­posés tout autour, murs exempts de toute souillure et d'e toute dégradation, cabinets parfaitement propres , pas d 'inscriptions. pas de gribouillages, nulle part. " Et pourtant l 'écol'e es t loin d 'être neLne !

«Allons! me dit l 'Inspecteur, voilà qui fait bien augurer de notre jeune candidat-instituteur.» Et nous entrons dans la salle de classe. Le dedans est à l'avenant du dehors. Tout autour des porte-manteaux numérotés avec soin, supportant d'es coiffures, des pèlerines parfaitement rangées; aux murs, quelques gravures et quelques cartes disposées a, ec goùt, forment une ornementa­tion sobre mais gaie. Au tableau noir, quelques indications sont inscrites, d'une écriture soigneusement calligraphiée. Sur le bureau du maître, net de toute poussière, orné d'un petit bouquet, des paquets de livres , couverts de papier bleu , avec une étiquette, e t des cartons contenant des cahiers sont à portée de la main, sans le Inoindre désordre ni le Inoindre encombrement. A notre entrée. les élèvent se lèvent, sans bruit, avec aisance, le sourire aux lèvres: Sur l'invitation de M. l 'Inspecteur , ils se rassiéent de m ême et. les bras au' repos sur le pupitre, se m ettent avec une bonn e grâce charmante , ù écouter.

Ces enfants sont propres, polis , disciplinés, ennemis du bruit. Tous les objets à leur usage sont en parfait état. Livres e t cahiers sont protégés par des couver tures en papier ou en carton, munis d'étiquettes portant les noms, prénoms et clate de naisance. Les encriers en porcelaine, parfaitement blancs, sont entourés d'un morceau de drap pour essuyer la plume et portent chacun un bouchon attaché avec une ficelle. Aucun porte-plume mangé par le bout, aucune règl'e peinturlurée d'encre. Sur les tables , pour­tant usées, aucune rayure , aucune entaille suspecte; sur les murs aucune dégradq.tion ; sur le plancher, aUCUll papier, aucun débri s ...

Et. il était facile de voir que ce bon ordre était déjà passé e ~l habItude. M. l 'Inspecteur ne s'était pas trompé en augurant hien des. apparences extérieures, et il nous fut facile de rédiger un rapport concluant à l'admission de ce bon maître, de ce han éducateur qui ne se bornait pas à hi en donner ses leçons, mais qui donnait aussi le hon exemple.

Me rappelant cet agréable et salutaire som enir, je tire ce lle autre conclusion: Ayons à cœur que, dans notre école, dans ses dépendances et ses abords, tout soit bien rangé et en bon état. dussions-nous parfois dépenser un peu d 'effort , un peu de temps·

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e l pent-ê tre même un peu d 'argent. 11 peut être parfois urgent el, en tous eus , il n'est .lainais déshonorant, pour un instituteur, de savoir, à l'occasion, manier la pioche, la pelle, la scie, le marteau, le pinceau, le balai ... pour l'entretien , la réparation ou l'embel­lisem en t de son école. Loin de se rabaisser aux yeux de ses élèves. il leur donne un bel exemple d 'activité , de hon ordre et de bon goût dont il peuvent tirer le meilleur profit.

J eon Sauzet. In~.tituteur à Monta.dy (Hénl.ult)

(Tjl'é de ln «Hevue de l'Eeole» du 25 nov embre 1928.)

NOliS livrons les lignes ci-dessus à la méditation de tous ceux qui ont la direction d 'une école ou d'une classe. Nous nOllS abste­non s de tout commentaire qui , d'u reste, serait superflu.

Si jamais nous étions chargé de l'inspection d 'une école, nous n aurions pas hesoin d 'y passer de . longs moments pour juger de la valeur éducative du maître; un .simple coup d 'œil sur l'ordre et la propreté extérieurs du local et des élèves nous suffirait.

Séances scolaires à Sion Une réalisation de l'enseignemept par l'image lumineuse:

Projection fixe et film.

Des images! Des images! Ces mots charmaient déjà l'âme de nos parents contemplant pour la centième fois les illustrations sÏlnples et parfois naïves de la Bible scolaire. L'écolier d'aujour­d 'hui , presque gâté par la profusion d'ouvrages illustrés , montre la même prédilection pour les icl'ées revêtues de formes e t <le co uleurs .

L 'appareil moderne de projection , aussi bien que l'archaïque lan terne magique, met aisément en éveil le sens visuel, et lorsque la s uccession rapide des images filmées donne l'illusion du mou · vernent, de ]a vie, ]a puissance suggestive clevieilt · presq:ue irré­sistihle.

L'industrie cinématographique, comme l'imprimerie, a été fréquemment prostituée au service du mal. Au lieu de tenter l 'entreprise irréalisable de supprimer le film, il faut l'enrôler au service du bien , de réducation, ainsi que cela a été dit dans le pré­cédent No de 1' « Ecole Primaire ».

Origine des sérl11ces scolaires: Cette idée féconde est à 1'0I'i-

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gine des expenences de 1 enseignement par 1 image ]mnineuse réalisées dans les écoles de Sion.

Ce .qu'on a appelé le «Cinéma scolaire sédunois », date de 1923 . Le nom est une de ces expressions simplistes qui ' ne désignent que l'aspect superficiel des choses et induisent souvent en erreur. Il s 'agissait en réalité, d'une ex tension de l'enseignen1~I1t intuitif , souci constant de la pédagogie depuis le d'ébut du XIXme siècle: mettre au service de l'éducation et exploiter au profit de l'école les ressources n10dernes de l'art lumineux, voilà l'objeclif de l'innovation. Il n 'était pas question de substituer à l 'observation

. directe la présentation pro.iective àes objets , mais de com.plé ter et d 'étendre Je champ de l'observation en présentant des 111atières inaccessibles autrelnent. La description 'la plus minutieuse, la narration la plus vivante seront impuissantes à .iouer , chez les enfants, le rôle d'e la vue.

Pl'o.tection fixe ou pro.tection Clnimée ? A laquelle donner la préférence?

Chaque nl0de de pro.iection a son caractère propre, son eftï ­cacité spécifique. L'image fixe se prête aisément à l'étude des formes , elle a saisi un aspecl p&lrticulièrenlent intéressant cl 'un paysage, le lnoment pathétique d 'une scène. La durée de la projection permet d 'attirer l'attention assez longtemps sur de points de valeur: détails géog~'aphiques , scènes hi s toriques, do­euments scientifiques , tahleaux d 'art et incite ù l'ohseryation précise.

L image animée rend à merveille le 1110UVement, la vie. les différentes pha ses à"une opération , J'évorution des êtres viva nts . les épisodes d'un événement; par cela , eUe constitue «un alimenl exhaordinaire pour l imagination » et joui t d ' une puissance éyo­catrice très t'orte.

L efficace propre de chaaue mode de projection _D1ontre CJll e .. loin de s 'exclure , l 'image fixe et le t'jlm se complèten t h eu re ll se­ment et se combinent donc [n antageu sement.

Ces considérations ont prévalu cl la commission scolair de Sion qui s 'est montrée favorahfe à Finitiati"e. .

L'idéal eùt consisté à doter chaque cIas,Se du ma tédel et des installations nécessaires à la réalisation de l'enseignement pa r l'image Imllineuse, de sorte que chaque n1aître pilt \ntercaler la projection fixe ou le film au mOInent psychologique. L 'image lu­mineuse efIt accompagné l'e cycle des études d'll11e façon régulière . méthodique.

Fal1ait-iJ attendre que , non seulement les difficultés lïnan-·

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'cières el techniques , mais aussi tes obstacles d 'ordre personnel eussent disparu, avant de faire un pas en avant?

. En ré(llité~ l'organisation de séol1ces scolaires semhlait être la s()lnlion pratiquement la meilJleure.

Organisation,' Les quelque 850 il 900 enfants convoqués à ces séances ont été répartis en deux goupes 'd'âge :

A: Groupe des petits , comprenant les enfants de la 2me à la 5me année scolaire et les classes de la hanlieue à tous les à'egrés son t réunis.

B Groupe des grands , comprenant la 6rr~e et la 7me année scolaire, ainsi que lies écoles moyenne, commerciale et industrielle.

Comme salle de réunion, c 'est le théâtre de Sion qui semblait t()ut désigné . Sauf de rares cas il est aisé ·d 'y loger toutes les classes con\ ()quées.

Les séances ont lien ù peu près toutes les six semaines, l11ai5 . Oll!. plus longuement espacées lorsqu'une autre réunion analogue est \'enue interrompre Ile cours des classes.

La première année, l'assistance aux séances scolaires entraî­nai l une petite finance d'entrée p o ur les enfants ne hénéfièiant pas de la gratuité des fournitures scolaires. Dans la suite, la mu­nicipalité s'est chargée de tous les frais en inscrivanl une somme fixe <lU hudget annuel.

Pl'ogrmnme " Les sujets traités relèvent de toutes les branches de l 'enseignement dont l'étude appelle natureUement l'image lu­mineuse. Au lieu d'énumérer la liste d'es questions présentées, il semble préférable de reproduire, ù titre de document, le program­me de rune des 25 séances organisées depuis 5 ans:

Mercredi , 13 octobre 1926.

SEANCE SCOLAIRE

A. Groupe des petits, à 10 h. 15.:

1. Caw3.erie avec illustration diapositive: Quelques beaux coins c1u centre de la Suisse.

2. FHm commentés: Revue de costumes dans différents cantons. Les ébats d 'une truite.

:3. Fllm comique: La malle volante .

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B. Groupe des grands, à 15 h. 30 :

1. Conférenee géographique' avec il1ustration diapositive :

Formation de nos vallées et de nos montagnes·.

2. Films:

Eruption cle l'Etna . Vie animale dans l'étang. Revue des costumes clans différents cantons.

Ainsi , il ne s 'agit pas de séances récréatives , Inais de véritables leçons coNectives adaptées à chaque degré.

Aux plus jeunes est faite une causerie de 20 il 25 minutes sur un sujet traité familièrement et accompagné de projections souvent coloriées qui attirent et retiennent l'attention volage. A la causerie succèdent d'eux filnîs comnîentés, c'est-à-dire deux bandes de 200 à 250 mètres environ, précédées de courtes explieations et accom­pagnés de brèves indications. Une scène comique filmée termine souvent cette séance d 'environ une heure et quart.

Aux grands est offert un aliment plus subs tantiel sous tonne d 'une conférence d'environ 45 m.Ïnutes , illustrée aussi de diapo­sitifs. L 'expérience montre que nos élèves de 12 Ù 17 ans suivent aisénîent un eXI)osé progressif de cette durée lorsque t'intérêt es t soutenu par la projection fixe. La 2me partie comprend en général deux bandes documentaires d'ont le passage sur l 'écran est pré­cédé d'un exposé très court destiné à attirer l 'attention sur les points de valeur. Il y a souvent le mot de la fin , c'es t- à-dire la scène humoristique.

Au gré du temps. Nos séances scolaires ne restent pas enser­rées dans Je cadre rigide d'un programme immuable, mais se plient aisément aux opportunités changeantes.

Un jour, ce sera une revue d 'histoire nationale illustrée par le film en quatre parties: Fondation de la Confédération.

Le 16 février 1927, · la séance périoùique s 'est élargie en une fête scolaire en l'honneur de Pestalozzi, dont le centenaire se célébrait le lendenîain: Une allocution de M. Kuntschen, prési­dent de la Commission scolaire, des chants, une causerie où l'on fit connaître aux petits quelques «Amis de l 'Enfance », une confé­rence illustrée où l'on parla aux grands du «Dévouement au service de la Jeunesse » marquèrent nettement le sens de la fête.

Réflexions finales: Les séances scolaires sédunoises semblent constituer un essai assez original d'enseigneluent collectif par l'image lumineuse. Le film aussi bien que la projection fixe , au

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lien d e former la luaîtresse pièce de notre organisation restent clans leur rôle subsidiaire, tout en occupant une large place.

Il va sans d'ire qu"avant chaque séance, les films sont exa­minés au point de vue Inoral et pédagogique; cette projection préalable est d'ailleurs nécessaire à la préparation d'un commen­taire approprié.

A tous ceux qui s 'occupent de cinémathographie scolaire, 011

n e aurait trop déconseiller de produire des films sur la foi d'une recolllmandation incontrôlée ; cet excès de confiance pourrait réserver des surprises désagréables.

La Cinémathèque scolaire, c 'esl-ù-dire la collection de films a(taptés aux exigences de l'éducation contient déjà un nombre suffisant d e bandes qu 'on peut projeter avec grand profit. Dans notre pays , c. est, entre aulres, le Cinéma populaire et scolaire suisse qui s'est efforcé de 11lettre à la disposition des écoles des films et aussi des projec.tiol1s fixes recommandables, où l'éducateur peul faire un choix. Il exisLe aussi d es agences cinématographi­qu es catholiques où nOLIS trouvons des œuvres très intéressantes d e l'art lumüleux. G.

. DISTRICT D'ENTREMONT

Conférence des instituteurs La conférence des ü1stituteurs de cet arr()lldissemen l: aura

li eu ù Sembran ch er, le 22 Jan vier courant, à 9 h eures 45 . L e sujet il traiter a paru dans l'Ecole prlmaire.

L 'Inspecteur.

CONl'ERENCE REGIONALE DE SION

Les instituteurs du district de Sion sont convoqués à la con­férence régionale qui aura lieu à Sion , jeudi , 31 janvier courant , H , 'ec. l'ordre du jour suivant:

8 h. 30 Réception de participants à l'Ecole normale des élèves-instituteurs;

9 h. Ste Messe à la Chapelle du Collège, avec allocution de .M. le rév. Recteur Dr Evéquoz et chants exécutés par le chœur des normaliens , sous la direction de M. le prof. G. Haenni ;

9 h. 45 Séance de travail dans la grande SalIe de l'Hôtel

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12 h.

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de la Paix:

a) Renouvellenlent d'u bureau; h) Lecture des travaux des instituteurs sur le su.iet

fixé par la Conlmission cantOl~ale de l'Enseigne­nlen t primaire: « Quelles sont les causes de la faiblesse constatée dans la composition française , et quels sont les moyens à employer pour parel~ à cet état de choses ? » ;

c) Débats et conclusions; d) Divers et propositions individuelles;

Dîner en comnlun et partie récréative.

1. Sauf cas de force majeure, la participation à la Conférence et la préparation écrite du sujet sont strictement obligatoire ' pour chaque instituteur , sous peine des sanctions réglementai ­res. (Voir Règlelnent de la Conférence, dans le présent No de l'Ecole) .

2. La Inême obligation incombe aux instituteurs ayant la direction exclusive des cours comlJlémentaires. (art. 134 du Règlelnent pour les écoles primaires).

3, Il est recommand'é aux instituteurs de traiter le su.iet d'uue manière pratique, en s'inspirant, dans la luesure du possible. des expériences qu'ils ont faites au cours de leur carrière, spé­cialement dans l'enseignement de la Composition française ..

4. Les membres de la Chorale apporteront leur livre de chant. D'une luanière générale, on compte sur de nOlnhreuses pro ­ductions pour la partie récréative.

Si.on, le 7 jain ier 1929. Dl' MANGISCH) Inspecteur..

Règlement de la Conférence des instituteurs de l'arrondissement de Sion

En exécution de l'art. 137 du Règlement pour les écoles pri­maires du Canton du Valais, du 5 novembre 1910, la Conférence des Instituteurs de l'arrondissement de Sion, adopte:

Article prenlier. - La Conférence élit chaque année son Vice­président et son secrétaire.

Art. 2. - Outre les attributions qui lui sont accordées par le Règlement pour les écoles primaires, le Président est chargé:

- Zl -

1. de contrôler et d"approuver les procès-verbaux des séances; 2. de contrôler et d'approuver l'emploi des fonds de la Con­

férence; 3. d'enlpêcher toute discussion étrangère à l'enseignem.ent

ou aux intérêt du personnel enseignant.

Art. 3. - Le Vice-Président a les attributions suivantes: 1. il préside en l'absence du. Président; 2. il tient ]a caisse de la Conférence.

Art. 4. - Le Secrétaire est chargé du protocole des asselnblées ou conférences, du rapport à adresser au Département d'e l'Ins­truction publique et au Président de la Société vaJaisanne d'édu­cation.

Art. 5. - Pour .convrir les frais de bureau et alimenter la caisse de la Conférence, chaque instituteur verse, lors de la réu ­nion, une cotisation de cinquante centiInes.

Art. 6. - Tout instituteur est tenu de traiter par écrit le sujet prescrit par le Départelnent de l'Instruction publique, sous peine d 'une amende de trois francs.

Art. 7. - L'instituteur empêché de se rendre il la Conférence annuelle doit s'en excuser auprès d'u Président avec indication précise des Inotifs.

Art. 8. - A défaut d'une tellie justification , dans les huit jours au plus tard après la Conférence, 1 instituteur encourt une alnende de cinq francs. .

S'il n 'a pas en,'oyé le travail écrit, i.l paie en plus l'ainende fixée à l'art. 6.

Art. 9. - Dans la règle, on procède à la discussion des ques­tions proposées, d'après l'orÇlre· suivant:

1. Lecture du protocole de la conférence précédente; 2. Lecture d'es travaux et des compositions des membres de

la con l'érence ; :3. Débat sur le sujet à l'ordre du jour' 4. Divers et propositions individuelles . Les décisions de la conférence sont prises ù la nlajorité ab­

solue des membres présents. A défaut d'une telle nlajorité au premier tour, la majorité relative suffit.

Art. 10. - Les compositions écrites sont déposées sur le bu­reau de la Conférence., pour servir au rapport prévu à l'art. 4. Il peut être donné lecture des compositions comlnuniquées par les membres absents. Après un délai convenable, tous les travaux sont rendus à leurs auteurs.

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Art. 11. - Les art. 131 et suivants du Règlem,ent pour les écoles primaires font règle pour tout ce qui n'est pas prévu dans le présent règlement.

Art. 12 . - Le présent règlement entrera en vigueur d'ès son approbation par le Département de l'Instruction publique.

Il abroge celui du, 18 jan, ier 1877. Ainsi adopté à Grimisuat, le 27 avril 1927.

Le Président de la Conférenc~ : (S.) Dr Mangisch~ inspecteur.

Le Secrétaire:

(S.) G. Bérard.

Vu et approuvé par le Département de l'Instruction publique . Sion, ]e 30 a "l'il 1927.

Chronique da l'Union

Le Chef du Département: (8.) O. Walpen.

Toujours ces traitements Réponse.

., M~n ,article du 1er décembre a subi les feux de la critique; .1 en SUIS fort ~onoré, car seul ce qui ne ,aut rien passe inaperçu. Je n'engageraI pas une longue polémique avec nlon contradicteur, pourtant je me ,"ois forcé d'e remettre les choses au point.

En tout premier lieu, je ne Blets pas en doute un seul instant sa bo~ne foi .et je" -lui tends la main; ,si SOn article était signé, je les hll tendrms meme toutes les deux.

, L 'auteur de l 'article en question rend tout d 'abord un hom­mage justifié à M. le Chef du Département de l'Instruction publi­que. Cela je l'ai fait à diverses reprises, dans cette tribune lnême et je me plais à répéter que ce qui honore °Tandement Monsieur le Con~>eiller ~'Etat ,1\, alpen, c'est cet esprit démocratique avec lequel Il accueIlle les suggestions de ses subordonnés et les réalise lorsqu'elles sont justifiées. Cela est d 'un homme au cœur généreux et aux vues larges.

Maitenant, passons aux chiffres.

Dans le tableau comparatif publié en cl'écembre, .i 'ai tenu ' compte du seul tl'aitelnent légal) adoptant la lnême mesüre pour tous les cantons , la d~rnière lloi sur les traitements m'ayant servi de hase . .Te ne POllVaJS, ni ne devais agir différemment. Le 111in1-

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1l1Um indiqué par moi pour chaque canton, est donc le traitement le plus bas mentionné dans la 10'i. Or, je conviens qu'en Valais, à l'heure actuelle, le traitement annuel lninimum n'est plus de 1200 fr., lnais de 1350 fr . A ce luontant peut prétendre l'instituteur débutant dans sa COmlTIUne, mais à rien d'autre.

Mais on aurait tort de croire qu'en Valais seulement on se joue cre la loi en versant aux instituteurs un traitement supérieur à celui qui a été détenuiné par la volonté du peuple. Je pourrais le prouver par divers exemples, je me bornerais à en signaler un seul.

.J'ai mon tré , dans l 'article critiqué, que le traitement le plus bas était servi dans les Grisons où il s'élève à 2400 fI'. pour les 6 mois . Ce chiffre n'est pas exact, car , outre certaines contributions volontaires payées par les communes, le gouvernement prélève sur les subventions fédérales ) une somme appréciahle répartie chaque année aux instituteurs.

On m 'accuse quelque fois d 'oublier que nous sommes en Valais , pays à ressources financières li1llitées. Eh! non, je ne l'ignore pas du tout, j'ai nlême fait certains calculs lllontrant quel est, dans notre pauvre canton, le traitelnent des employés de l'industrie, du comnlerce, de l'administration cantonale, etc. Et, entre nous , savez-vous que je me contenterais fort hien de leur situation , moi dont les appétits sont si vastes paraît-il.

Même nos braves gardiens de la paix, ces honnêtes Pandores sur qui l'on s 'apitoie si souvent, eh bien, sans avoir fait 3 ans d'apprentissage, ils débutent avec 280 frs par 1nois, ce qui fait si je compte juste, 3360 frs par an, pl1us les avantages que nous confère la loi et d'autres que nous accepterions de grand C( Clll' . C:omme nous somme loin de nos 1350 fr. ! !

Mon cher contradicteur, ici encore, pour un début .ie me con­tenterais de ce traitement, et fort volontiers je vous l'assure.

Les gendarmes ne m en voudront pas, je suppose pour cette comparaison ; je ne les jalouse pas , ce traitement ils le méritent .

J'ai pris cet exemple pour illustrer notre situation et pour nlontrer que même chez nous en Valais, nous sommes traités un peu comme des parias, parce que nous le voulons où parce qne nous n 'avons pas la force de réagir.

Mais, il est vrai, je suis trop positif , presque matérialis t<~ ct . . . c'est dangereux , j 'en viens à oublier' que notre mission est si nohle, beaucoup plus noble que celle de tous les autres employés; et alors ... nos traitements sont suffisants, car si nous étions mieux rétribués, notre tâche perdrait de sa beauté, de sa dignité ; nous ne

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serions plus , eh ! oui, qu~ de pauvres diables trimallt pour gagnl~r leur vie.

Il est temps, je crois, d 'aborder la conclusion.

Après avoir compulsé les différentes loi sur les traitements ct balancé les chiffres, je déclare, comme dans le précédent :.n:tide, que malgré toutes les améliorations extra légales apportées à notre situation, nos traitements équivalent ù la moitié de Ct'llX de nos collègues confédérés les plus n'la} lotis .

Dans ces conditions ,(lire COlllme mon collègue de l'Union que nous restons parmi les édllcateurs les plus Inal l'étl'ibués de la Suisse c'est faire un euphémisme par trop charmant auquel je ne puis me résoudre.

Et puis après , il est hièn entendu que chacun est libre de croire ce qu'il pense ... mal1gré la valeur des chiffres. "Ils sont si froids et 1'0'11 a tant besoin de chaleur , en cette saison surtout. Et si mon contradicteur réussit à entretenir le feu de son foyer en se leurrant ,il est heureux , je l'envie, et il aurait tort de sou­haiter autre chose.

Quarit à moi , je lui souhaite pourtant, ainsi qu 'à tous le .. membres de 1 Union, une bonne et sainte année, des jours plus prospères et une meilleui-e rétribution de son laheur.

Communications du Secrétariat

Nous avons 1 avantage de cOlnmuniquer ci-après l'état finan­cier de l'Union d'u Personnel enseignant valaisan pour les années 1927 - 1928.

Année 1927:

Caisse-Grand-Livre de 1 U. du P. E. V.

Extrait de comptes.

1V1 obUier 2 fI'. Caisse. Recettes: 862 fr. 60

Dépenses: 538 fI'. 05 Solde act.: 324 fI'. 55

Cotisations: 167· à 3 fr. 501 fr. Finances d 'entr.: 172 à 2 fI': = 344 fr.

Total

Frais généraux

845 fr.

536 fr. 05

us

1

Année

- 25 -

Comptes de Profits et Pertes: Pertes 536 fI' .

Profits :intéTêts cap. 17 fI'. cotis. fin. ent.: 845 fr.

Béiléfke net: 326 fI'.

1928.

Nlobiliel' : 5 fr.

Caisse: Dépenses 2213 fI'. Recettes 2117 fI'.

Solde passif 95 fI'.

Compte : cotisations et finan ces d 'entrée. co tisation: 189 à 3 fr. = 567 fr. finances d 'entrée: 51 à 2 fr = 102 fI'.

Total: 669 fI'.

05

ôO

55

3;") 45

90

Membres' inscrits à l'Union du Personnel enseignant pour 1928 217 Membres.

Compte en Banque à notre crédit au 31 décembre 1928 = 1496 fr. 10

Bureau de placement : frais payés: Recettes:

Solde passif Fraix généraux:

Frais payés: Recettes:

Profits et P ertes:

94 h. 45 3 fr.

91 fr. 45

550 fr. 90 1 fI'.

Profits: cotisations et finances d 'entr.: 669 fr. versements volontaires à lU. 42 fI'. 50 versements Irnp. Nouv. 968 fI'. 80 Intérêts des capitaux 39 fI'. 70

Total 1720 fI'.

Pertes: 641 fr. 35 Bénéfice net · 1078 fr. 65 Capital au 31 décembre 1928. 1405 fr. 20

Le secrétaire: Monnier.

N.B. Nous faisons remarquer à l'un on l'autre de nos collè­gues , peu initiés encore aux opérations de comptabilité, que les

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prélèvements versés au com.pte de Banque sont inscrits aux dé­penses de Caisse. Ce qui explique l'importance du chiffre figurant dans cette dernière rubrique.

D'autre part les produits de certaines cotisations pour 1928, ne nous étant parvenus qu'après le 31 décembre. 1928, figure ­ront dans les comptes de 1929 seulement.

Sur les 217 membres inscrits à l'Union, une douzaine envi­ron ne se sont pas, jusqu'à ce jour, acquittés de leur contribution. Nous ne doutons point qu'ils ne songent à racheter cette négli­gence au plus tôt.

Chèque postal IIc 906. Union du Personnel enseignant Sierre. M.

An~lyse littéraire

Les Mineurs de Brizeux.

Quelques IJ1QtS sur l'auteur. - On n'est pas d"accord sur Ile lieu ni sur la date de sa naissance. A-t-il vu le jour en 1803" en 1805 ou en 1806? Nous ne sommes pas fixés à cet égard . La plupart des érudits pensent néanmoins qu'il est né en 1806. soit à Lorient soit à Sdir, dans la vallée de Scorff. Le fail est qu'il n 'atteignit pas un âge avancé puisqu'il Inourut en 1858,

Figure originale et sympathique, il personnifie -essentielle­ment la Bretagne, sa patrie dont il garde au fond du cœur l'inef­façable image. « Son œuvre, d'it F. Loise , est tout imprégnée des senteurs saln a1ges des landes et des bruyères de son pays nata] dont il nous peint les Inœurs rustiques , la foi naïve , la nature calme, m.éJancolique et sereine. » On sent qu'il a connu la vraie ,;ie des champs. n est un des prenliers à exprimer poétiquement les détails vulgaires de l'existence paysanesque. Son poèlne inti­tulé Marie (son œuvre pricipale), parut en 1832, 4 ans avant le J ocelun de Lamartine, ce poème ç!'une attirance si morbide. On peut dire que nulle sensibilité, nulle compassion n 'est plus déliéate, plus enveloppante, plus compréhensive que celle de Brizeux; elle s'étend jusqu'aux plus infimes créatures: le bou­vreuil impitoyablelnent tué par le plomb du chasseur, le hrin d' herbe menacé par une gelée imprévue, tout cela touche, attendrit le poète et parfois fait pleurer le llecteur avec lui. L 'extrait · que nOlIS allons donner !l'est pas un de ses 1110ins significatifs.

<S~~ bes Mineurs ~ Nous sommes les Inineurs de la. riche Anfilete1'1'e; Nous vivons comme taupe à six cents pieds sous terre;

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Et là, le fel' en Inain, tristement nous fouillons. Nous al'rachons la houille cl la tene fangeuse,' La nuit COUVl'e nos reins de sa IJlcmte brumeuse, Et la IJlO l' t , vieux hibou, vole autolll' d e. nos fronts.

]Id alheul' à Fappl'enti qizi clans un JOUl' cFivresse Pose un pied chancelant Sllr la pierre tl'altl'esse ! Au plus creux de :l'abîme il l'oule pour toujours! Malheur ClU pauvre vieux dont la jambe est inel'te ! Lorsque l'onde, en courroux de se voir déco1..wel'te, Envahit tout le gouffre, il périt sans secours!

Ill/alheur cl Fimprudent, malheur mz témùlIire Qui descend sans avoir la lampe salutaire Qu'zzn ClIni des humains lit pour le noir mineur! Car le IJ1(llwClis esprit qui dans l'ombre le guette, La bleuâtre vapeur sur 'lui soudain se jette Et l'étend szzr le sol, sans pon'1.s et sans chaleur!

Mulheur, malheur à tous! cal' 11lême, sans reproche, Lorsque chacun de nous fait sa tâche, une l'ach e Se détache souvent cm bruit seul du mal'temz; Et plus d' un qui rêvait clans le fond de son àme Aux cheveux blonds d'un fils , à l'œil bleu de sa femm e, Trollve, ml ventre du gOllffre , un étel'nel tombeau.

Et cependunt, c'est nous, paUVl'es umbres muettes Qui faisons circz.z'.lel' cm-dessus de nos têtes L e mouvement humain avec tant de fracas; C'est avec le tréso]' \qu'ClLl risque de la vie No us tirons de la terre, ô puissante industrie. Que nous mettons en feu tes gigantesques bras.

" C'es t la houille qui foit bouillonner les chcmdières) Rugir les lwuts-foul'n eau x tout chargés de matières , Et l'ouler sm' le fel' l' impétueux w(lgon; C' esl la houille qui fait pal' tous les coins du monde Sur le sein éC LlIncmt de la vague profonde Bondir en souvel'ains les !J((issemlx d'Albion.

HetrouYons-nous dans ce morceau l'es qualités distincLives du po(--' te ?

Certes . Car 1 impress ion généra le qui se dégage de cet extrait est celle d'une profonde pitié pour le malheureux mineur obligé cIe passer sa "i e sous terre. Le poète à l'âme sensible trouve que le sort de cet humbl e ouvrier es t d 'autant plus à plaindre que les services r endus par lui son t plus considérables; il est, peut-on dire , un des agents les plus indispensables, encore que bien des fois hon teusement lTléconnus, de notre hien-être matériel.

Cette compa ssion que Brizeux éprouve ù un degré si intense ,

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rt>ussit-il il nous la cOllununiquer ? Assurélnent, et par différents rnoyens. Il nous montre d'abord (1re strophe), .les n1ineurs enseyeli

dans un tombeau de ténèhres et guettés à toute heure par d'effra­yantes catastrophes.

Et qu'on n'aille pas se figurer (dl'. strophe 2), que les clébu­tants seuls, les jeunes gens privés d'expérience ou d'adresse soient exposés à ces affreux pérHs. Que le mineur soit au con11nencement de sa carrière ou déjà parvenu aux extrêmes limites de la vieH­Jesse, toujours l'horrifiante épée de Damoclès est suspendue sur sa tête.

Quant à 1,'honllne n1ùr lui-même qui n'est ni trop jeune ni trop vieux, Fhomme plein de ,igueur encore et assagi par de nom ­breuses années de dur labeur, s'il oubliait un jour la lalnpe sa­lutaire, hélas! c'en serait fait de lui (stroph 3).

Il y a plus. Pas n 'est besoin d'une inadvertance quelconque de la part du mineur pour que le sombre abîme l'engloutisse com­me une proie: un morceau de roc peut, à certains nloments , se détacher et Je faire tomber dans le gouffre, alors mên1e qu'il aura pris toutes les précau tions (strophe 4) .

Mais le poète ne se contente pas d'e nous faire voir les périls toujours renaissants de cette existence sombre et privée de lu­mière; il nous en fait toucher du doigt l'ünportance et la grandeur sociales. Que deviendrait l'industrie sans la houille? N'est-ce pas le charbon qui met en nlouvements les hauts-fourneaux , les usi­nes métallurgiques et les trains de nos voies ferrées? .. L'obscur travail souterrain du mineur produit de toutes parts , un splendide épanouissement de vie cOl11nlerciale et industrielle. (Strophes 5 et 6).

Il y a lieu de se d'elnander maintenant quels sont les élément· ct intérêt de notre morceau.

Une autre circonstance, <.l 'ailleurs, peut donner du relier à notre Inorceau. Si, enfants, nous avons eu parfois l'occasion de rencontrer un mineur, nous l'avons vu tout noir ,tout crasseux, la figure couverte d"une épaisse couche de suie et de poussière, les vêtements sordides ou déchirés, ce spectacle n'aura pas manqué de nous faire détourner la tête . . . peut-être avec un sentiment de dé­goùt ou de répulsion Inal dissimulé. Mais à Inesure que les au­nées se sont InuItipliées autour de 'nous, à mesure qu'à la naïve épouvante du pren1Îer âge a succédé la réflexion et le .jugenlent, nous nous sommes peu à peu reproché ce premier mouvement cl antipathie instinctive; nous nous disons aujourd'hui que cet hon­nête ouvrier a droit à une revanche. Et notre effroi initial fait place à la sympathie et peut-être à l'admiration pour c~t obscur et vaillant pionnier de notre industrie.

Ce n'est pas tout. Le poète dont l'objectif est de nÜ'us présenter

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surlout la "le aclive, pénible et périlleuse du mineu~' COll1me tee ne néglige pO~ll'tant pas un p~écieux ~lé~l1ent de vané.té. Il ouvl~e devant nos yeux, au sein m.êm.e des tell~bres. d~ ]a m?ne,. ~:ll1e aI­mable et souriante perspective sur lia .vle prn ee et f~mlhal~ du laborieux ouvrier: il nous découvre un Instant les pensees secrete~, les préoccupations intimes du pèr~, de f~I~ille, et de ~'!époux. ?tll ; ce mineur au visage rude el plus CI une fOlS rebarbat~f ,a pOUl ta,nt une âme comme nous; au-dedans de cette large pOltnne palpIte un cœur sensible comme le nôtre. Tout en se livrant à, S011 l?grate besogne, le patn re homme son~,e, (cfr. ~trOl?he 4), ~l sa femnl~ qui l'a ttend' sans doute a~Tec anx~cte, o.u bIen a ses el~t.a~ts, ]:]~nds chérubins qlli, eux aUSS1, sont llnpaLIenls de Je V~)ll lentreI au foyer de s'asseoir sur ses genoux paternel-s de hll entendre, ra­conte~' les p éripéties des dernières journées. Hélas! ce raclleux espoir ne se réalise pas toujours, tant s en faut!

Le Stl/le. - Il n y a dans le vocabulaire, rien que de siml?le, de facile ~~ saisir, nlême pour de jeunes élèves: aucune expreSSIOn vraiment technique, rien qui puisse embarrasser. La p~rase a, peut-on-dire la limpidité .d.une rivière qui serpente, $raCleUse :~ fraîche , à travers les prall'les. Avec cette allure plaCIde ?u veI;; contraste le choix des épithèses destinées à donner le fnsson, a faire naître l'angoisse ou la terreur. Ainsi l'expression: la nuit cou­vre no; reins de '~w n1cmte bI'Ll111eUSe constitue une image saisissant.e dont l'effet est renforcé par le ,ers qui suit: Et ICl mort, vieux lu­bou vole Clutour de nos fronts.

) Rien d'évocateur et d'e sinistre comme ce vers si puissant , si énergique dans sa calme sonorité.

La répétition si impressionnante du mol: malheur dans le: seconde troisième et quatrième strophes (Malheur cl l'appl'entz , malheu;' au pCluvre vieux, malheur à l'imprudent, malheur, mal­heur à tOllS ) nous frappe à la simple lecture. Le contraste entre l'apprenti et le pauvre, vieux n'est pas moins éne.rgique.

Dans la dernière partie du lTIOrCeau , la répétition <;les mots: c'est la houille fait sentir toute l'intensité de la sympatlue et de l' admiration au poète pour le mineur. Ici ce n'est pl/us l'anxiété qui inspire l'auteur, c'est l'enthousiasme.

Les personnifications ne lllanquent pas non plus; sane;; .rap ­peler à ce point de vue le vers déjà .signalé: la mort, vieux ,hzbou: vole autour de nos fronts, nous adilluons ces deux alexandnns qUI

rappellent un peu Racine: Lorsque ['onrle ,en courroux de se voir découverte) Envahit tout le gouffre, il périt sans secours.

Comme Brizeux a su habilement rajeunir cette image un peu vieille de l'onde furieuse! C'est le lllOtif de sa colère qui est ingé-nieusenlent trouvé.

Et plus loin , le poète nous présente le mClllvais esprit (il parle

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du fat,aI coup :te, grisou) qui, après avoir guetté quelque temps d.ans 1 ~l?bre l.'lnfort~né mineur, se jette ~ur lui comme un assa­SlU et 1 etend Imnl0bIle sur le sol. Il y a aussi une tragique élo­quence dan.s cette appellation: pCLLLVres olnbres lnueUes qui peint tout ce 5lu'Il y a dans la vie à'u' mineur, de souffrances secrètes et de peInes héroïquement supportées.

q~' ~~N~~~~~ v ~=====E====C=L=A=N=A=N=T~:~b ~ La véilIée en famille

(inédit)

Enfanis , voici la nuit, la nuit 111ystérieuse : Au dehors tout revêt des formes curieuses: Les monts semblent r:lus haLlts, plLlS grands, plus iJnposants, Les vallons plus profonds parce que bien plus sombres. Sl.lr les ll1urs cles maisons, la ll.lmière et les ombres Trucent en se .tOilant, des dessins' amusants.

Au fond des cieux mueis, les étoiles scintillent; Dans l'âtre le sapin et le sarment pétillent Tandis que lc .tOUl' meurt et le bruit avec ' lL~i :

. Plus de chants, plus de voix, plus de battements d ' ailes, BlÎcherons, laboill'elll'S , rossignols, hirondelles, Tout a réintégré son gîte /JOW' la nuit.

Un calme s~)lennel plane SUl' les cmnpagnes; Se~zl, le bJ'Lut d.es torrents dévalant des montagnes J omt aux soupzrs du vcnt qui gémit clans les bois, Troublc encore l(( naturc à cette heure endormie ' C' est la trêve du bruit, c' est la doucc (:ccctlmie ' Qui succède ml tJ'(/l)0 il,- (Ill tourment, cl [' émoi .

Ce~te hel.lre, paysans, est pour nOLlS [-'heure exquise; LazSSOllS les gens huppés , financiers et marquises C?w'Îl' les ?e.allx salons, les théâtres, les bals; , Fz ! des plmsll's vantés pal' le vieil Epicure ! AMons pllltôt .cl cel.l X ql.le le t],(llJ(til procure: Ils sont plus innocents et non llwins .iouials.

Olli, allons prendre place (Ill cerclc dc fomille ; Assey~n~-lwLls autOl.lr de la lampe .qui brille. La vezllee en famiNe! ql.le sClllrait-il offrir C,e monde, de plus beau ql.le lCl sœur ct lc frèrc S amusant sous les yellx du pèrc ct dc la mèrc ? Ce spectacle ) vNliment, est fait pOlll' attendrir.

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Ah! qU 'OH sc sent heurCllx en ce milieu paisible Qui l'appelle si bien lcs scènes de la bible ': Le patriarche cst là, grave mais bienveillant, Instruisant ses enfants réunis dans ICl tente , Et leur disant: «Crovez, ayez foi dons l'attente Du Rédemptellr promis ClU monqe déf({illant» ..

Fcmfrlfl se hel.lrte-t-il, pendant qu'il est à lire , Ade barbares mots qu' il ne sait comment dire, Son frère) sans attendre un suppliant appel , S'en vient vite à son aide, et le mot difficile Devient subitement graciellx et docile. o prodige, ô bemz frllit de 'l' amour fraternel!

La 111ère est attentivc cl tout ce qui se passe ; Son œU est vigilant et jamais ne se l.asse ; Elle sait cl propos placer de jolis mots Et trouvcr de bons tours qlli provoqllent le l'ire. Il n ' est personne alors qui n'esquisse un sourü'c Depuis le père-grand .1usqu'cwx petits marmots.

Qlland Morphée est venll verser sllr les paupières Le baume alungHisscm.t aux vertlls somnifères, La mère dit.' «C'est l'heure, cl genoux, mes enfants , Rcmercions Celui que l'univers procl(I1lJc: Qui sait scruter les cœurs et lire dans les âmes , Puis , cm repos. cillons nOllS livrer , confiants. »

Victorien Darhellay inst.

Enseignement agricole Les engrais inutilisés.

(Sujet l>our cours complémentaire)

Dans notre pays, où la culture de la vigne, des céréales et des plantes sarclées exige de fréquentes fumures, l'agriculteur soucieux d'un bon rendement de ses terres doit chercher à utiliser tous les engrais produits par l'étable et la cuisine. Or, cette pré­cieuse qualité qui consiste à ne rien laisser perdre de ce qui peut contribuer à fertiliser le sol, n'est guère pratiquée chez nous. En pleine crise agricole, à notre époque où les campagnards sont en général très obérés, nous voyons chaque année de beaux lui Ilions prendre le chemin de pays voisins, pour l'achat d'engrais chi­miques. Pendant ce temps, nos paysans l'aissent aller au nlÎsseau . âes quantités considérables de matières fertilisantes. Il est navrant de voir, en parcourant nos villages, les ordures ménagères, le purin, etc, se répandre. en toute liherté dans la rue et aux abords

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des habitations. Personne ne s'aviserait d'enlever la boue qui remplit les chemins et avec laquelle on pourrait préparer un hon compost.

, .J~un,es gens , mes amis , comprenons bien , que l 'engrais perdu , c e~t de l argent perdu. Sachons profiter de tous les engrais, pro ­duIts par l 'explOItation agricole et qui ne coûtent rien.

Nous contribuerons ainsi à rendre nos viDages plus attrayants tout en fournissant a nos campagnes lé moyen de produire, à moins de frais d"abondantes récoltes.

Lecon de choses • LE GOTON

La culture: Il y a un siècle, le 78 % du poids lotal des vête­ments était en laine) le 18 % en lin ) et le 4 % en coton . Al1jourd' hui , le 74 % des vêtements est en coton) l'e 20 % en laine et le 6 % en lin. Le coton a détrôné la laine et est devenu le textile essentiel. Celia ne veut pas dire que l'on tisse moins de laine, 011

en tisse au contraire da, antage, mais on tisse vingt-deux fois plus d e coton. La laine est devenue avec le Jin et la soie le. textile du luxe; le coton, a, ec le chanvre pour les grosses toiles, s'est affirmé le textile populaire, celui qu 'on produit, qu 'on tisse, qu'on vend en luasse aux 800 nlÎlIions d 'Asiatiques , aux peuples de l'Afrique, aux travailleurs de l'Europe occidentale.

Le cotonnier est un arlHisseau de deux à trois mètres d e h auteur, dont le fruit, gros comme une noix, contient d'es graines entourées d 'un duvet hlanc ou jaunâtre, la bourre. C'est cette bourre, fo·rmée de fibres plus ou moins longues, plus ou nloins résistantes qui donne le coton. On le sème en lignes espacées de 30 à 40 cm . dès le début de la saison chaude. En une semaine, les grains lèv~nt. on les butte, on les écime. Au deuxième mois, les fleurs· apparaissent. Vers trois mois , le cotonnier a 1 m. 20. Du quatrième au cinquième mois , on commencc ]a récolte à la main; un noir cueille ainsi de 40 à 50 kg. de bourre dans sa journée.

Le. coton égrené mécaniquement est soum.Ïs à un nettoyage, puis comprimé en balles dont ]e poids varie de 180 à ~iOO kg. Les graines fournissent une huile comestible (huile blanche) utilisée plutôt dans l'industrie. Les tourteaux sen ent à l'alimentation d'u bétail. Le rendement varie beaucoup, de 100 kg. (Indes) à 43ï kg . (Egypte) de coton. égrené par hectare.

Le cotonnier, arbrisseau ù racines pi, otantes , à végétation rapide, demande des sols profonds, alluviaux ou limoneux . Les véritables terres à coton sont les sols noirs, au sud des Appalaches , le basalte décomposé de l'Inde, le limon du Nil. Il exige aussi des étés longs et chauds. Entre les dernières gelées du printemps et les premières gelées d 'automne, il faut cinq à sept mois de chaleur

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à peu près constante (20 degrés en moyenne) pour que les feuilles a ient att~int leur plein développement. Au début de la végétation, des pluies chaudes ) abondcmtes) régulières lui sont nécessaires; ensuite, dès que la r éco lte est commencée, une c1wlel.l1' sèche qui murit les graines sans abiper les fibres. Cela explique qu 'on n e­puisse pas cultiver le cotonnier dans la zone équatm'iale où il pleut toujours et dans la zone tempérée où il' n e fait pas as 'ez chaud.

La culture du cotonnier exige enfin beaucoup de m ain-d 'œ n­vre) des menus soins, des machines, des engrais : il faut des hommes. et de ,l'argent. Aussi, le coton est-il une culture faite par les capi­talistes qui recrutent dans les col oni es une abondante main -d ' œuyre .

L es PWJS producteurs: On esti.m.e aduellement à cinq nlillions de tonnes, la production mondial'e du cqton égrené. Parmi les pays du nlcmde qui réunissent les conditions de sol, de climat, de main­d'œuvre, se placent en tête les Etats-Unis dont l'apport est de plus de la nl0itié de la production totale. Le sud jouit d 'un climat tro­pical , à pluies de printemps, à étés secs ensuite, assez chauds et assez longs; les terres noires sont admirables de fertilité; la trai.te des nègres a groupé dans les Etats du s ud 10 millions de noirs qui y ont prospéré; les Etats-Unis, colonisés par les Européens, de­puis plus d 'un siècle, réunissaient les capitaux, res connaissances nécessaires pour une culture scientifique et en grand (\'u cotonnier a \ ant. tous les autres pays du n1.onde.

L 'Inde au climat tropical de m ousson s, humide au prinlemps puis sec, aux sol's basaltiques décomposés, profond et riche dans la région de Bomhay, disl?OSant de capitaux anlgais et d'une main­d'œuvre hindoue ahondante, fournit ]e cinquième de la production.

L'Egvpte) au climat désertique maïs assez chaud ne cultive le coton que depuis 1838. La culture n'est possible que sur les terres limoneuses du Nil que par le moyen de l'irrigation; aussi les anglais ont-ils construit des barrages gigantesques, grâce aux­quels l'Egypte est devenue ~ln ch amp de cotonni ers. Sa produ c­tion annuelle est estimée à 250 .000 tonnes.

Bien après ces trois pays, ,iennent La Chine,. Le Turkestan ,. le Mexique, le Brésil, le Pérou et la Perse ..

Le tissClge : Pendant tout le XIXme siècle, le coton n était pas ti.ssé aux lieux de production. La bouiTe était envoyée en E urope où sont concentrées de nOlnbreuses filatures. Aujourd'hui, le plus . ancien pays producteur , les Etats-Unis, s'es t outillé pour tra iter son coton; l'es balles sont de plus en plus filées, tissées dans les Etats du Nord au climat humide (les fihres desséchées se brisent). L'Inde a suh i le mouvement.

E n E urope, l 'Angleterre , l'Allemagne, la France, l' Italie , la

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Russie, la Pologne ont une industrie cotonnière importante; mais, de plus en plus, ces puissances , limitées dans l'importation de la niatière première, s'efforcent d'introduire la culture dans leurs propres colonies.

En Suisse, l'industrie du coton , localisée surtout dans les can­tons de Zurich , St-Gall , Glaris e t Argovie, lutte difficilement contre la concurrence danoereuse des pays neufs. Même la broderie, qui

Cl ••

a vait pris un d éveloppement remarquable dans le seconde mOItIé du XIXme siècle , subit depuis la guerre une crise très grave causée par la perte d'anciens débouchés et par les changements de mode.

Le coton brut (25000 tonnes environ) est importé chez nous moiti é c1 'Egypte, moiti é des E tats-Unis.

~r1@) ~J[:>~ ~ Nos · Pages ~ ~ COURRIER DES INSTITUTRICES ~

~----------~~==============~==== S t YMMAIRF.. - A Ines fil s ... - La joi e. - Lf\, rose et l'olivier. - Une

charmantp r ·arenthèse. - Pensée.

El mes fils ... D'un pas délibéré , mon fils, va ton chemin' Sache peser un acte et regarder en face Le devoir qui grandit, près du plaisir qui lass e; Quand tu donnes , .~ou ris et tends aussi la main.

Si tu possèdes peu , ne désire plus rien .. Trop souvent la richesse a fait sombrer la l'ace; Aime plutôt l'e ffort , garde ton bras vivace, Et qu'autour de ton no'm flott e un parfum chrétien.

Veux-tu, sous le fardeau, n'être .tamais vulgaire? Ne marche pas, courbé, les yeux fixés cl terre Comme un morne valet de 1(/ réalité;

Mais SUI' ton front levé, quand le labeur s'achève, En abreuvant ton âm e aux sources d e beauté, Laisse passel' lln peu d'idéal et de rêve!

P. Lestien ne.

La joie La joie est un e. dilatation de l'âme, el' e lui donne des ailes et L1

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11'ansporte au-dessus d 'elle-même. E ll e est pour l'homme le solei l de rame, son foyer de clarte et d 'én ergie. Elle est aussi pour l'homme un besoin incontestable et une cause essentielle de son activ ité. Lfl .i oie n 'est donc pas un élément méprisable dans la vie. L 'immense machine de nos u sine::; a besoin de la goutte d'huile. De même le courage et l 'énergie ont besoin de cette modeste vertu de la joie, qui, tombant goutte à gou tte dans l e commerce de la vi e, fait mouvoir l es hommes. La joie est u n peu notre sang, notre a ir, notre pain .

Comment, d'ailleurs, l 'homme aurait-il la force de supporter avec patience les tristesses, les luttes et les tribulations de la vie, si un rayon de lumière, de consolation et d 'espérance, ne venait jamais le l'éjouir et le ranimer? Sans la joie, l'homme ne pourrait entreprendre Le bien . C'est une arme de défense et de conquête, l'équilibre de la vie. Elle est nécessaire pour l'action; sans elle nous ne parvenons que lentement et péniblement à persévérer. E lle nous a ide à nous sup­porter et à supporter les autres, à accepter l es ennuis bien sentis de la vie. '

C'est la compagne de la vie que devra it po&séder Lou t chrétien. Un chrétien ' inquiet, un chrétien triste, queUe anomalie! quelle faillite à la consigne du baptême! «0 Dieu , qu 'il te serve joyeux dans ton Eglise! ». En résumé, c'est pour nous et pour les au tres que nous dey ons estimer, acquérir et conserver la · joie dans. la mesure où elle dépend de nous-mêmes; car si elle est affa ire de tempérament, elle e!':'t surtout le résultat de l effort, ell e est un clan de Dieu.

Nul ne peut renoncer à la joie ; elle s 'impose à nous comme un be­soin et comme un devoir. Portom:·-nous-y très résolument. Elle est un hommage à Dieu, un puissant moyen de satisfaction, et un e forme (Tès puissante d 'apostolat. L'âme sans joie est comme un arbre sans sève, comme une terre sans chaleur ; rien de très bon n'y pousse. La gaieté lui attach e des, ail es et lui communique vigueur et entrain. Le rayonnement de cette joie se traduit par un extérieur toujours gai, gracieux et accueillant .

C'est par principe de reconnaissance, en signe de foi, de confiance et d'amour que nous sommes amenées à «sourire à toqt», suivant le consei l de saint Ignace. Ainsi le veut l'honneur de Dieu, «qui a ime' qu 'on le serve avec joie»; ain si le veut le bien des hommes «les hommes vont à ceux qui es,pèr ent, à ceux qui annoncent l e bonheur; les hommes aiment les gens de bonne humeur et de bon caractère». D'où nécessité de la joie pour gagner les cœurs et faire du bien. Et fRire le hien .ioyeusement, c'est le faire doublement.

La joi e amène quelquefols aveC' elle la souffrance. Notre-Seigneur J ésus-Christ n'a pas craint le rapprochement de ces deux choses, Car les âmes qui comprennent le mystère de la s.Quffrance savent a ussi en recu eillir les enseignements et les joies. La joie qui chante et se dévoue au milieu m êm e de la souffrance est une preuve entre cen t autres de la divinité du catholicisme. «Le temps vient, dit Mgr Tissier,

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'où il n'y am'a d'hem'eux que ceux qui voudront souffrir.»

La souffrance ne doit pas' être pour nous une cause de trLlesse. On n 'est pas triste que lorsque l'on veut jouir de soi. L'âme se replie sur elle-même et se r egarde àu lieu de regarder Jésus, s'occupe de ses intérêts au lieu de s'occuper de ceux de Dieu , s 'appuie sur les, créatures et non sur la grâee; et comme elle ne rencontre dans les créatures et dans elle-même que mis--ere et pauvreté, elle devient mécontente, morose et troublée. \vant tout, laisson s tomber ce voile noir et effor­çons-nous d e conserver la sérénit.é; tout. dev iendra pour nous plus agréable. '

En ceci comme en toute chose, c'est une question d e volonté. Il faut donc vouloir être toujours joyeux, conserver le même sourire, la m ême bonne humeur lorsque tout va ma.l comme lorsqu e tout va hien. Et cela avec tous. L'Evangile n e le veut-il pas ainsi?

utant que possible sourÏ1'e mème à l'épreuve, sinon au moment, du moins après. Cela, c' est l'lfiéroÏcité de la .ioie. Eh! pourquoi pas? Pourquoi n'y aurait-il pas l 'h éroÏcité de la joie comme il J l'hérol'­cité de la patience, du dévouement, de l'humilité? ...

Nous aequerrolls ainsi la joie d e volonté, qui con&iste à n e cédel' en rien à la tristesse ni au dedans ni au dehors, à fa ire comme si tout allait) ien , comme si on l'tait joyeux et cela ù force de foi, de confiance et d 'amour, à force de patience et cl 'energie,

Désormab a ux h em'es les plus tristes, les plus sombres, les, l'lu' mauvaises, nous saurons nous tenir debout sous le poids de la souf­france, de l'abandon et de.: soucis. Nous apprendrons à transporter toules choses clan s le lumineux royaume de la joie.

Quand nous avons acquis ce don du ciel, nous devons nous fair e un devoir de le communiquer aux autres. Et ce sera l'apostolat de la joie. ",ous pouvons et nous devon s, le faire d 'autant J'lus et d'autant mieux que )a .ioie est communicative, comme la mauvaise humeur l'est aussi de son côté. Non moins que la tristesse - et plus encore -la joie est contagieuse. Une seule personne joyeuse et ga.ie suffit pOlll' tra.nsformer tout un milieu.

Cueillons de la ,ioie et donnons de la joi e, et C[lle, desormais, notr "' ,devise soit: «Toujours sourire à tout.» C'est ainsi que nous l evien­drons apôtres par notre sQurire habituel. Ce simple sourire suffira peut-ètre pour ranimer un courage abattu, pour redonner un e nouv ell e ardeur vers le bien.

Efforçons-nous le devenir de plus en p:us (les joyeuses , des se­"meuses de .ioi es,

La rose et l'olivier

Fierté de mon jardin et parfum de mes heures , préservés

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par mes soins de tout mal e t de toute laideur, i11s sont tous les deux heaux , riches de grâces différentes . Ce sont de chers ombrages snr ma ,ie . . .

Il est grand, souple etlnince comme un jeune plant d 'olivier' elle est ronde fraîche et colorée comme une petite rose. Ils sont nés ' aux plus cruel's détours de rpon chemin, rançon hénie de trop de souffrances, mystérieux payement de quelque dette inconnue que Dieu voulut régler dès ici-bas.

Ils sonl nés! ... Sait-on quels soins il faut pour que grandis­sent et prospèrent un arbrisseau et une fleur? ... Naître n'est rien ; c'est l'épanouissement qui exige mille peines. Mais comme il esl plein de joies! ...

Voir chaque jour le jeune arbre se fortifi er et pousser de nOllveaux ralneaux, compter ses feuilles argentées qui se bercent aux vents du soir; puis se pencher vers ~a fleur encore en houton et deviner , entre les pétales fennés, le parfum qu'elle aura et la grâce cachée cl un cœur tremhlant, qui attend J'aurore ... mes en­fants, mes enfants, tout cela' ous n1e l'avez donné! ...

Mon olivier, ma rose! ... l 'arbre de toute science et de toute sagesse; ]a fleur du Cantique des cantiques, de l'Ave Moria et des Litanies de la Madone! .. . Mon olivier, Iua rose, ,avais-je donc déjà pensé à ces deux symbolismes en vous nommant ainsi ? ...

o feuillage clair ,aimé du soleil, cher aux sages, tu portes l'oli" e mürissante dont l'huile a la couleur d'e l'or! ... Dès les premiers âges civilisés on t 'aima parce que tu donnais la lumière 0 UX lampes la force aux memhres la guérison aux plaies. Comme tu fus le bouquet des déesses , tu de, ins le rameau des vierges. Le ~1aîlre aux célestes enseignements te mit dans ses paraholes , et tu franehis ainsi la porte de l'immortalité .. . ..

Des souvenirs grecs tremblent dans tes "ramures; l 'air de ga­louhet d'un pâtre provençal rôde dans ton omhre légère; et n 'ai-je pas ren contré autour de toi , cher arhre la ronde calme ordonnée , des muses vêtues de blanc , qu 'exalte un idéa l divin ? ...

Grandis dans mon jardin, jeune olivier chargé de promesses. EJèye-toi: monter n'est-ce pas aller vers les cieux? ...

. La rose s'épanouira clans cette. ombre qui la protège. Déjù eUe , aime ce rameau qui s'incline au souffle de l'air. Jadis ses ..sœurs ont donné leur essence éthérée aux satrapes d'Asie et aux Pharaons de Thèhes. Répandues en tapis sur les pas des triom ­phateurs, elles ont été tour à tour la récompense des guerriers , des rois aimés de leurs peuples et des poètes éloquents. Mais ne s'enor­gueillissent-elles pas d'avoir été Inêlrées, toutes chaudes encore des alamhics du parfumeur syrien, à la mystérieuse essence qu'une pécheresse repentie vint répandre aux pieds du Seigneur?

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Roses de Paestum, sombres et veioutées; roses blanches où s appuyait, pensif , le front résigné des vestales; cendres mortes de toutes les l'oses qui avez embaumé l'univers, ne jalousez-,;ous pas la rose qu'une petite fille effeuille devant une pâle hostie. aux heures éclatantes du C()rpus DOlnini ? ...

Celle qui fait mes délices n 'es t pas épanouie encore; son cœur fermé , son cœur délicieux contient tout le mystère de 1 a­venir. S'en ira-t-elle loin de moi répandre sa grâce innocente? . ' .. Les fleurs sont créées pour ê tre cueillies. Mourra-t-el'le un SOlI'

de délice devant un autel rayonnant, ou bien, bornant son rêve aux joies humaines , sera-t-elle la réconipense du IneiHeur , ÙU plus ~age, qui l'emportera comme un cloux trophée sur son cœur ?

. . . Ainsi le soir, à l'heure où les sèves rafraîchies gonflenl les fleurs et les arl)I'isseaux, .le r êve au destin de ceux-lù, paix de m?ll âme et souci de ma vie. Et les amis qui m 'aiment savent bien qU'Ils ne nie trouveront jamais ailleurs qu en mon jardin silencieux , près de lTlOn olivier et de ma rose ...

M. Barrère-Affre.

({ Une charmante parenthèse.»

Le Duce a expriIné r écemment ce qu 'il pensait de la femm e de son temps. Voici quelques-unes des ses opinions:

Nées féminines, les femmes doivent s'efforc.er de demeurel' telles ... Quand la femme est privée d'être mère, privée d'accomplir la véri­table mission de sa vie et dépouillée 'le ce qui est pour elle un droit . de naissance, el~e est nécessairement contrainte, alors , à un travail c..tuelconque pour ne pas végéter en parasite sur cette terre de labeur et de conflits ét.ernels.

... Quand les circonstanstances l os contraignent de o'agner l eur vie, les femmes, se révèlent admir8bl es tant qu'elles n e sortent pas de le:ur véritable rôle . . .

... Les femmes sont la tendre, l 'exquise influence qui e'st comm '" \llle charmante parenthèse dans la vie des hommes, l influence qui. souvent, aide l'homme à oublier les tribulations et les fatigues, mais qui ne la isse aucune trace durable . ..

En dépit des fleurs dont le Duce "eut bien émailler son ap ­préciation , celle-ci manque de justice.

M. Mussolini senible ignorer la sublîme ,ocation de la "ie reli­gieuse; en antre, il rapetisse le rôle de la femme.

Elle est plus qu'une «( charmante parenthèse ».

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~ Pensée ~B>

Rester jeunes!

Il faut garder en son cœur un coin de verdure et de jeunesse, un peUt coin où l 'on n 'ait rien récolté encore, où l'on puisse toujours semer quelque plante nouvelle. Rester jeune longtemps, rester enfant mème par la spontanéité et l 'affectuosité du cœur, garder toujours non dans ses dehors, mais au fond même de soi, quelque chose de léger, de gai et d'ailé, c'est le meilleur moyen de domin er ln vie; raI' quelle force plus grande y a-t-il que la .ieuness.e ?

J. M. Guyau.

:\.-B. - Les manuscrits concernant «Nos Pages» doiv ent ètre envoyés à Mlle Arbellay, à Granges .

L'Ecole valaisanne à l'Exposition cantonale de Sierre

Comme beallcoup de nos collègues ne peuvent se procurer l'Annuaire de l'Instruction publique en Suisse, nous croyons les intéresser en reproduisant le suggestif l'apport qu'y publie M. le Dl' Mangisch, Inspecteur scolaire à Sion, sw' 1'Ecole valaisanne à l'Expasitiall d e Sierre.

Quiconque a suivi, a vec un peu d'attention, les comptes rendus (les journaux sur la grande r evue du travail valaisan, qui s'est dé­p loyée à Sie1T8', du 14 aoùt au 23 sept.embre 1928, 1Ù\ pu se défpl1cll'e de quelque étonnement en voyant la place, plutôt restreinte, que le tand de l'Instruction publique occupait clans la chronique généra le

cle l 'Exposition. Ce fai t a d 'ameurs été relevé p8r un orateur à la Journée pédagogique du 20 septembre. Sans doute, les produits indus­tri els et agricoles, utilisés dans la vie quotidiennp, attiraient p lu s vi­vement l'attention, et sollicitaient dav antage la récl ame que les le­çons silencieuses, éman ées de la symphonie de livres, üe cahie l's , c] e tableaux et de graphiques de tout genre, où vibrait l'âme de rEcolé valaisanne! Cer'endant les hrillantes m anifestations de la vie écono­mique d'à côté ne prenaient-elles point. leur source au s.tal)d de l'in­struction publique, clans l 'humble travnil du maître cl'école qui, pl'O­

d Llisa nt de l ' uti~ité ::!Ul' les hommes, les r end il. m êm e d'en prodllin: à leu t' tour les ch03es? Aussi sommeS-llOUS h eureux de l'occasion lui nous est offerte dans cette revue de coordonner les notes, forcé­n ient incompl è1es, qu e nous avons r ec ueillies lors nos vis·ites à l'Ex­position. Pal' là, nous comhlons une lacune , sans prétendre' toutefois épuiser le su.iet, et livrer une monographie complète de chaque section. Telle n 'a pas dé notre intention: on voudra bien dès lors nous pal'don­n l' les omi8sions dont cet Hperçu porte la lourde responsabilité.

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Données générales.

' \u corridor livrant accès aux stands scolaires, l e Départem ent (le l'Instruction pùblique expose une séri e d e tableaux du J'lus hauL i ntérèt, qui nous montrent les progrès r em arquables r éalisés depui s une vingtaine d 'années, malgré l ep, obstacles d 'ordre topographique et fjnanci el' que nous r encontr0113 trop souvent d ans notre pays. Ces gra,phiques apparaissent comme un ' monument à la: !?10ire d e no tr va illa.nte popul a tion , et à la louange des autorités qui hl, diri gent av ec une si rare compétence.

En 1908, l e DéparLem ent (le l'Instruction l)Llb~ique accu .. a it une clép en se de :::lG8,222 f1'. _ 29 sur 25":4.811 fI'. 87 d e d ép en ses total es pOUl' le::; différen ts dica st èr es; en 1913 : 501516 fI'. 77 sur 3.427.37(j fr. ; en 1920 : 1.270.634 fI'. 21 SUl' 8.108.693 fI'. 7D et en 1927: 1.346'.181 fI'. 22 SUl' 7.293.0:58 fI'. 08. Sur la somme d e 1.346.181 fI'. 22 l es écoles pl'ima ü'es touch en t la, plus grande part, soit 802,460 fI' . 65; 101,034 fI'. 65 vont aux COUl'S pro­f essionnels; 102.124 fI'. 55 au Collège et à l'Ecole industr ielle supé­ri eure d e Sion; 86.987 il'. Sf> nu Collège d e Brigu e;, 37.000 fI' . <lU Collèg d e St-Maurice ; 71.863 fI'. 15 Cl UX EC'oles nOl'males; 17.810 fl', aux Ecoles üldustrielles inféri eu res commurülles ou r égiona :es, et ti928 fI' . O~ R U X

E col s moyenn es,

Un uutre t ablee u nous a pprend cfLùlv a nt 1900 rEta L n e p ètl'ti cipa.ii pa s aux clél en ses s colaires rI es communes : il s'est hien d édommClgé d epuis, puisfIu e, a u lieu d e 25 c ntimes pal' h abitant et l e LlO ü an cs pal' école, cl ép e'l18·é' en 1900 il ver se en 1928 li fr a n cs p a r h abi tan t D50 francs p al' école et plus d e 800,000 fl'. pOUl' toutes l es cla sse' du canton. Le nombre des écoles primaires sui t u ne courbe fort m;neni 8s C' endante : 2, [) en 1828; ~51 en 1900 ; 641 en 191 4; (j74 en 19~() et 712 en 1928. La }Jopulation scolaire par ' J'apport à la popula tion t otale, acc·use une progTe~·sion parall èle : il y a en 1828, 7000 écolier s sur 74,.OO() hahHans ; en 1900, 19.000 SUl' 11 ;).000 habita nt~, et en 1928, 22.0(JO éco­li ers SUl' 129,000 h ahitants .

Concurremm ellt , d es ca,l't es monü'ent 18 cr éation de 110mlweu ses écol es m én agèr es t professionnelles. De petits cercles en couleu1' s ignifi ent. que les loca lités suivantes possèd en t un établi ssem ent m éna gel': Month ey, St-Maurice', Eviol1l18z , Vernayaz, Salvan, 7\13]'­tigny, le Châble, Lourtier , Chamoson, RiLldes, Conthey, Sion , \yent , Sierre, V enthône, Chippis, Lo èch e, Vi ège, St- icolas et Brig u e. D'autres points marquent les éco~ es pl 'ofessionnelles d e fill e ' ·t cle g8rçons à :\tlontb ey , S t- i\lIaurice, Mart igny, Sion, Viège et Bdgue ; celles d e gar­çons à Ardon , Sierre et Na ters ; et l' école féminin e du Châble. Il en va de m èm e pOUl' les c'Oll èges cantonaux, l es écoles nor'm81 es et seCOl1-chlÎrcs,

Le prog rès intell ectuel d es élèves est égal ement figuré pa [' 18 courbe comr'a rativ e des moyennes obtenues da.ns chaque district alJX examens d'émancipation d e 1909 à 1927. Ces épreuves, sont ob'igatoires pOUl' tous .l es ga rçons, âgés d e 15 ans r évolus et n e fr équen ti:mt p a" ,

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un éta,JJlissem ent d'enseignement secondaire. Pour être émanCIpe, il fa ut pas dépasser une moyenne de huit points a,u maximum, pour l' en~·emble des quatre branches: lecture, rédaction, calcul oral et écrit ; l'eligion, his toire et géographie, l 'échelle des notes allant de 1, très bi en , à 5 nul. Les résultats des examens d'émanripation donnent, lans Ulle certaine mesure, le niveau général de l'enseignement pri­

maire, qui est plutôt réjouissant, puisque, dans la période envisagée, la moyenne du canton a passé d e 7,4 à 6,5.

Ecoles primaires.

:vI. Louü, Coquoz, des Marécottes sur Salvan «le r égent du h a ­m eau», comme il s'intitule, a consacré ses loisÎl~s à la composition d 'une histoire de l'enseignement primaire en Valais, comr,tant environ 400 pages manuscrites" réparties en oG chapitres, qu'il expose dans le comptoir des œuvres littéraires. Cette vaste étude, fortement docu­m entée, pleine de d étails, attrayante à tous les points de vue, pousse ses investigations dans les domaines le& plus divers de l'instruction primaire, Régents et régentes, formation pédagogique, écoles nol'­m,al es, v étérans, soci étés d 'instituteurs, inspectorat, manuels et pro­gr a mmes, journaux pédagogiques, traitements du p ersonnel, insti­t.uteurs-députés, examens des recrues et d'émancipation, soupes sco­laires, assurance infantile, etc. , rien , absolument rien n 'échappe à la curiosité, parfois malicieuse, du sympathique auteur. Il nous ap­l)] 'end que les, tout Pl'emiers r égents étaient les desservants des pa­roisses ; Clue, plus près de nous, mais avant 1873, les régents laïques étaient désignés pal' le suffrage populaire et approuvés pa.r le curé. La dotation d'une écol e était alors considérée à l'égal d 'un e œuvre pi e. \ Salvan, détail curieux, les veufs et les veuv es convol8nt en 8·8con­

des noces doivent payer une amende en fav eur de l 'écol e. Dans lA mèm e localité, un règlement du 13 mai 1840 dispose CJue l e régent s enl l 'abord rétribué par les intérêts du fonds des écol es et, pour l e

surplus, par des écolages. La première école de Sion clate de 124:0 et il y a , en 1828, 13 régents en fonction dans. le pays; toutes 10::; écoles d e cette époque' sont mixtes.

\.ioutOl1S que l'ouvrage d e M. Coquoz est actuellement en sous­cl'iptiol1, Puisse l'impression n 'en pas trop tarder, pour le plus granfl plaisir des pédagogues valaisans, qui déjà se ' réjouissent d'admettre, clans leur mocleste bibliothèque, ce nouveau et vivant t r ésor des âges r é, o]us.

Nous n e quittons pas ' ]e domaine d e l histoire en visitant l' ex­position des écol es féminin es sédunoise8., car un magniJique tableau l'etient ici notre attention. Il représente le développement de la po­pLLlation scolaire de la capitale, comparativement au nombre d'ha­bitants-. En 1828, il y avait 70 élèves pour 2093 habitants; en 1920, 521 élèves sur 6970 habitants, et en 1928, 672 écoliers sur plus de 7000 âmes. Donc, si la por-ulation totale a plus que triplé, celle des écoliers, s'~st

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lécuplée dans l"espace cl"un siècle. Le m èm e tableau fixe les g1'8ncle ' étapes de notre évolution scolaire, En 1819, le chanoine Berchtold enga­ge un m aître et une maîtresse pour 1 enseignement des deux langues, et longtemps les écoles de' Sion sont les meilleures du pays, La date le 1828 rappelle la fondation lu dépàt s·colaire pour les manuels, et c-elle de 1845 la proclamation de l 'instruction publique obligatoil' . Le Dépm'tement est établi en 1849 et l'on fixe, en 18oü, l'émancipat.ion scola ire à quinze ans; le principe de la gratuité d e l 'instruction publique r emonte à 1873, et la fondation des premières écoles mo)'en'­n es à 1874·. De son càté l'Ecole r ,rimaire des garçons de Sion expose le mouv e'm ent de S8 l)opulation comprenant la" popul8tion tota.le, ce ll e des classes françaises, celle des classes allemandes et inclust.riel­les. Une brochure des plus int él' ess8 n tes nous inite à l 'histoire de cette même instituUon,

L'Ecole des filles produit également un cours de méthodolo~ü e fort complet et une démonstration de l'emploi clu dess·in comme moyen lL 'intuition pour l'enseignement de la grammaire. A ti tr e d'exemple , les homonymes: 1° saut, 2° sot, 31) seau et 4° sceau , sont représentés: 10 pal' une fillette saut8nt à la c'orde; 2° par un écolier ne sachant pas faire son calcul ; 3° t 40 p81' lïmage des objets en question. Il va de soi que tous l et!, dessins sont exécutés pa r l 'élève. De gl'ands t8bleaux exposant l eçons-t~rpes de langue maternelle, de géograrhie (v811ée cl 'Hérens) et d'histoire (Pass8ge cle Bonaparte au Grand-St-B ernard). L'enseign ement de la géographi e compl'end aussi cl s albums rte cal'tes postales, judicieusement classées, ains·i qu'un magnifique relief C'olorié de la vallée d'Hérens dont le but est. cle donner aux élèves une id ée généra le cie la vallée et au maître L occasion cl'expliquer les clif­fél'l' I1tS Ler'mes géogr8})'iliques: g:aciel ', col, dent, aiguille , etc.

Les ôcol es primaires (le Sierl'e ont organisé une exposition for t attl'a yant.e, où nous aVOlW remarqué cles clevoil's illustrés pal' l es é lèves et bien geadués, des travaux (l'histoi re naturelle très avancés pOUl' ci e si jeunes enfants eL de bons l'ésumés de lecture. Les autre ~

écoles (lu Valais romand et du Haut- '\ alais formaient cleux expo­si toions coll ectivos aveC' de nombreux travaux d 'élèv e&, des albums de d ess ins el des collections de travaux m a nuels. Les ouvrages féminins il. l'aiguill e étaient p artout largement r eprésentés; mais ils manquaient d 'espace et. donnaient parfois l'imp1'essio11 d'un entassement rle maJ'­chanclises. Des dames, plus comrétentes que nous, y ont d écouvert de petits chefs-d'œvre, qui sont tout :'1 l'honneur des jeun es artistes qui les ont exécutés et deE'. maîtresses rlont le dévouement et. l e s8voir-fnire sont l.lnn nimernent reconnus.

Ecoles normales.

Un m erveilleux ensemble de travaux d 'élèves, au centre duquel trôn e un g rand in-follo à la reliul'e rutilante, tel est le stand l'e­man[1l8bl e rle l'Ecole normale des filles de Sion. Nous ouvrons le

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b au \ olume l'ouge, et lisons ce t itre plein de prome,'ses: « Hisl oire' (le l'Ecole normale des -institutrices françaises », manuscrit rehaussé de photographies d'anciennes directrices, maîtresses et é:èves. Les clébuts de l'institution furent modestes: qu 'on en juge plut.ôt. Le 29 juillet 1848, le Conseil d 'Etat nomme Mlle :Marie Cornut, de Vouvry,. mé1Îtresse à l'Ecole normale des institutrices qbi doit s'ouvrir à Sion, le 17 aoùt f;,uivant, C'est le seul renseignem ent officiel que l 'on possèd e SUl' l'origine de l 'Ecole, dont la première période historique s 'étend de 18·18 à 1878. Au début, il y a deux cours annuels de deux mois chacun, clone quatre mois de formation totale. A cause de la pénuri e de locaux, ces cours ont lieu en aoùt et en septembre, pendant les va­cances de récole primaire. L 'arsenal sert de bâtiment scolaire et l ' hôpi tal bourgeoisial, d 'internat! Le programme des études est dam:, la ligne de cette organisation primitive: religion, langll'e maternelle, arithmétique, un peu de géographie et d'histoire nationale, ouvrages manl~e ls et éc riture. On y a joute, ]:'·endant quelques années, le tressage de la paille, en vue d'implanter cette in.dustrie en Valais. Ce qui nous prouve qu 'alors déjà nos bons magistrats s·e préoccupaient des intérêts écollomiques de leul's administrés. Les examens de fin d 'é­tud es ont lieu en octobre levant un jury composé de «dames» de la ville sous le contrô ~ e d 'un membre du gouvernement. Vu la clisette de l;ersonn el, on admet. l e8' nouv elles élèves à l 'enseignement après deux mois d 'études! .

A ràté cles programmes actuels si touffus, l 'instruction de nos vieil­les r égentes paraît fort rudimentaire. «Mais, nous fait observer l'au­teur anonyme de l'intel'essante histoire, elles c;,.uppléa ient 'aux lacunes de cette formation par une généreuse ardeur au travail et un amour cIe la vocation, que j'ai retrouvé tout viv ant encore dans le cœur de mes vénérab ~es collègues. Elles, n'étaient point savantes, elles ne sub-· t ili saient point el1 psychologie, mais elles se dépensaient sans compter penda nt les cinq mois de classe que la loi du 5 septembre 1849 avait imposés aux enfants du pays. S i nous avons pu c-onstater souvent chez de simple paysannes, mèro,' ou aïeules de nos élèves, des senti­ments élevés et une culture supérieure à leur condition, c'est à ces vaillantes qu 'elles le doivent.» Après un tel éloge, ce n 'est pas nous qui ouvrirons une enquête sur le point de savoir si les institutrices. a ctuelles· sont supériepres ou non à leurs aînées ...

Un beau .iour, ô idyllique investiture! M. Mabi ll ard, secrétail'e du Département de l 'Instruction publique, épouse Mlle Cornut, et prend le titre de directeur de l'Ecole. Vient la loi du 4 juin 1875, qui établit deux cours annuels de huit mois et un cours de deux mois pour l'ob­tention du brevet définitif. En 1878, la direction de l 'Ecole passe à Mme Ven etz-Ca lpini , ér-ouse du célèbre ingénieur, et pédagogue d 'une parfR ite distinction. M. le con sei ~ l er d'Etat. Bioley, dont le nom est 'enCGl'E' en vénération aUf·rès des gens d 'école, fait disposer, pOul' l es. classes et les dortoirs, l'hôtel de la Banque cantonale, ancienn e: rési -lence cles chanoines du St-Bernard avant 1847.

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« Des professeurs éminents, poursuit l'auteur, ont illustré cette période, et ont formé d'excellentes élève~.: M. le chanoine Nantel'mod, pl us tard préfet des études en Va lais, M. Edouard "Vo :ff, si aprécié au ' Collège ca.ntonal, NIme de Courten, expert fédéral, Mme Alexandre de Torrenté, veuve de l'ancien conseiller d'Etat, ses deux. fill es, Mmes PiUeloucl et Barberini. En Valais, l 'enseign ements est très considér é et plus d'ulle clame d'illustre famill e en fait ~·on occupation, y r e­ch erche son agrément, si elle n'y r ed ore pas son blason.»

Da.ns ce 1)81'SOnnel laïque, M. Nantermod excepté, NI. le c'onseiller d'Etat ChaPIJaz fai t enü'er un e r eli gieuse Ursuline de Fribourg. La congrégation des Ursulines, fondée en 100b, est la première qui se soiL occupée de 1 enseignement gratuit d ef:, enfants du peuple et de la formation des maîtresses de campagne. Après la démission de Mme Venetz: le personnel laïque conserve la maj eure partie de l'en­seignement, mais la surveillance pst confiée 8UX r eligieuses , qui finissent pas aSNUnel' la direction complète de l'établissement, la­quelle passe, clans la suite, ' aux Ursulines de la communauté de Sion. Dès 1903, le Grand Conseil avait décidé l 'ouverture d 'une troisième année, ce qui permit d 'ajouter au programme (le nouvelles dis­ciplines: comptabilité, sciences naturelles, instruction C'Ïvique, littéra­ture, coupe. La loi du 1er juin 1907 sanctionna cette innovation. Depuis le .printemps 1914, l 'Ecol e est installée dans son nouveau bâtiment, au nord de la ville, et on y a ouv ert, dans la suite, un e Ecole d 'apfli cation et un cours préparatoh'e.

Comme à Sion l'Ecol e normal e des instituteul's avoisine à l'Ex­position de ' Sierre 'celle des institutrices, mais elle occupe une place p'us restl'eÏl1te que cette dernière. Les travaux l'élèv es r eli és en vo­lumes distincts, suivant ]e8' classes et les branches, témoignent d 'un e activité consciencieuse et méthodique. L 'enseignement de la com­position fran ça is.e est pratique, varié, judicieusement progr essif. Il comprend en premièr e année la description technique (local , édifice, loca lité, paysage , scènes de la n ature, gravure, tableau), ]e portrait et le parallèle , la biographie l 'explication de proverbes et de ma­ximes, des di ~·sertations très courtes et ' très simples. sur quelques sujets de la vie pratique. En deuxi èm e année, nous trouvons les di­rectives concernant la correspondance, les lettres de nouvelles, de COl1-venanc-e, d'affaires; l'étude plus approfondie de la dissertation et du plan , avec ses divisions; des exemples de développements par l'utilisation des principaux lieux communs et des diverses formes du syllogisme. L e plan de travail de la troisième a nn ée embrasse la lettl'e professionnell e, les rapports et protocolef\ les sujet pédagogiques et littéraires, 1 e discours et l'imr-rovisation . Il y a là, concentré en trois cours, un menu intellectuel vraiment riche et substantiel.

L 'Ecole normale des institutrices allemandes se rattache à l'expo­sition collective de l'Institut Ste-Ursule, de Brigue, possédant, à côté de la section r édagogique, une section r éR le, commerciale, ménagèr e et . des cours prépR ratoires.

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Ecoles enfantines.

~Jn rencontre, dans cette section, les écoles frœbeliennes de Sion, . de Sier1'e et de Monthey, qui rivalisent d 'ingéniosite, de zèle et de dévouement dans l 'application de la pédagogie de Frœbel, toute d 'action et de liberté. Une brochUl'e fort complète expose la méthode, la loi sur laquelle repo~,e (unité de la n ature) , son but, sa division, son m a tériel d 'intuition (dons et occupations), l'application des principes dans l'enseignement à l' école enfantine.

A l 'appui de cet exposé théorique, le visiteur a sous les yeux l 'i ­mage, suggestive et complète, de l'activité manuelle de nos gentils lutins. Elle s'étend aux jetons qui sont ' la représentation du point et qui, s.uI-'.erposés, reconstituent le cylindre; aux surfaces qui laissent libre carrière à l'initiative de l'enfant, comme nous le prouve «le m a rchand rie vola ille»; a ux bâtonnets intimem ent liés a ux surfaces et qui habituent à voir les lignes d~ ces dernières; a ux anneaux, représentés pal' «la chaîne qui entoure le champ de foire »; aux formes collantes, nouveau genre d'occupation, montrant l 'ilarmonie du dessin par l 'accord des couleurs et préparan t au déc·oupage. Le pliage (l'autre part, constitue, pal' excell ence , un exercice d 'initiative personnelle, cal' l e papier se prête admirablement à toutes le:::· fantaisises de l'activité enfantine: témoin la boîte de délici euses pochettes, aux teintes variées, sur laquelle pourraient se lire ces mots: attention, précision, pa tience ! Au moyen de la broderie, représentée par un buvard, orné de motifs , l 'enfant s'a.chemine vers les travaux servant de base à la couture; cependant que le des~.in, exercice éducatif des plus efficaces, donn e libre cours à son imagination et lui permet de re­produire les images qu'il a ime à regarder, .et l es scènes qui l'ont tout particulièrement impressionné. Voici encore le t issage, basé sur le nombre, la couleur' et la forme ; oc-cupant à la fois la main et les facultés intellectuell8's,; puis le modelage ou maniement de la terre molle qui, plus que toute autre occupation, pass'ionne petits et grands. La synthèse de tant de travaux apparaît dans la reconstitution de la foire de Sierre avec son bétail, ses marchands, ses vendeurs de fruits, etc. Cette jolie scène a sa genèse qu'une maîtress·e nous conte en ces termes:

«En traversant nos villes un jour de foire, chacun peut 1'en-,contrer ma.ints petits bambins parcourant d'un œil curieux les

champs du marché, stationnant d evant les bancs, examinant, jusqu' au l=',lus petit détail, les choses qui s'y vendent. Am·.si, pour staisfaire leul' intérêt de curiosité, nous fîmes avec eux une petite sortie en ville ,. un jour de foire. De retour en classe, les enfants furent invités à raconter ce qui les avait spécialement frappés. Le sujet de notre entretien a été ensuite prés'enté à nos enfants. sous forme de eau­serie morale. La causerie morale à l'école enfantine a surtout en vue le déceloppement du cœur ou autrement dit l'éducation de la cons­cience. A ces simples récits, on donne tour à tour comme sujet les

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'div erses tendances à développer et à combattl·e. Cette causel'ie mo­nde a encore un autre but à l'école enfantine: toutes les occupations de la semaine doivent être comprif!.es dans ee récit, qui donne ainsi une harmonie à des leçons qui souvent ]lourra,ient ètre clispar:ües «.

Institut cantonal de Géronde et écoles spéciales.

Qui ne connaît la colline de Géronde, si~~ée au cœur même du \ ieux Pays? Au sud, ses falaises descendent à pic sur le Rhône, tandis qu'une molle inclination l 'abaisse au nord vers la phüne Rier­J'oise. Vibrante de poésie et de s01eil ,elle est surmontée d'un anCi8t1 monastère qui donne actuellement asile aux enfants sourds-muetl3. ei anormaux. Créé en 1894 l'·aI' MgT Blatter, le généreux fond~üeur de l'Orphelinat des filles de Sion l'institut de Géronde connut des débuts pleins d'épreuves et de contl:adici..ions. l'vIa is en 1900 la. c'Onstitution d'un fonds spécial lui vint en aide ansi que l'initiative privée à la­quellp. on doit l 'œuvre du «sou de Géronde», fondée par le venéré M. PigrH-lt, et celle des «carte!'!. de' Nouvel An» instituée par M. le chanoine Eggs. Au mois d 'aoùt. 1910 s est ouvert.e récole spéciale, allemande et eu octobre 1924 récole spéciale fi'anç"ise. Jus([ll'à ce jour A76 enfants ont éil' éduqué::; dans l'établissement.

Celui-ci déploie une double a cti vi Lé (lont l'Exposition nous offre 1'image fidèle: d'une part, l 'éducat.ion des sourds-muet:::" qui a dé.ià accompli de vrais prodiges; d'autre part, reUe des enfants anormaux, i'Jous trouvons done à Sie1'1'e, l 'exhibition complèt.e des travaux manu­.els et scola il'es de ces pauvres déshérités a.insi que l'exposé, clair, lumineux et précif!' d es méthodes et des l:,·rogramm es permettant c.1'obtenir ces résultats tangibles qui iwrachent au visiteul' des excla.­ma ti ons enthousiastes.

La formation intell ectuell e complète de l'enfant soul'd-muet s'étend SUl' un cycle de huH :ws, et la méthodologie appliquée à cet. effet ex ige l'héroïsme de la patience. A titre d 'exemple , voici le programme de 1,] premièr e année qui embrasse: les exercices préparat.oire à l'ar­ticulation et la lecture F!'Ul' les lèvres, la l ecture et l'écriture, la no­menclature, la dicU'e, la go'> mnastique d'esprit. et le calcul.

L 'enseignement clans la classe cles anOl'maux repose complète ­ment sur la méchode intuitive. Les heures de classe sont entrecou­pées par des jeux visant. au développement physique' et intellectuel pal' des r .romenadel3·, des récréations libres, par le travail manuel se­lon la méthode 'frœbelienne: ouvrage manuel pour lel3, filles et dé­coupages pour les garçons. Il s'agit avant tout et par-dessus tout d 'é­]Jargner aux enfants le sUf'plice de l 'école or(1inaire et d'orienter toute l 'instruction vers un but pratique.

fi.·ien de plus captivant qu e l 'exposé de la. métohc.le suivie pOUl' 1'0n ~.eignement du français. Elle vise, dès le principe, à déve~opper l e jugement., la mémoire, l'att.ention cles élèves en classe, à la l'écré-

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;1tio]), à la pl'omenade, en leur fournissant partout l'occasion de voir de réfléchir, de raisonner, de s'expl'imer sur tout ce qui les entoure. Puis on T'asse à l'étude de la grammaire, qui s'aide d 'une collection d 'images mobiles pour l 'explication du genre, du nombre, de la propo­sition et de ses élémen ts, Pour lui inculquer la notion du verbe, on, a,mène l'élève à observer et à nommer les actions de ses camarades: lv~aurice baîlle, Bl'andine se mouc'~1.e, Berthe renifle, Roger joue Jules boude, Roland cligne de l'œ il , etc. Avec du matériel préparé, If' S élèves sont appelés à faire une action tout en conjuguant le verbe qui J'.exprime. \jnsi , pour le verbe .iouer, la maîtresse distribue des ba~­le. ' PUÜ!' un enfant commence et dit: Je joue à la balle, un deuxième réplique: Tu .ioues à la balle, et ainsi de suite. L'étude' du verbe aux trois fOl'mes: affi1'Inative, négative et interrogative est basée sur la moralité de l'action: telle ou telle action d 'un camarade est-elle bonn.e ou mauvaise? Si l'act.ion est bonne, l élève est amené à l 'adopter et à affirmer: si ell e est mauvaise, à la. rejeter et à la nier; la forme inter­roga.tive sert à provoquer les réponse8" Enfin pour l 'explication de l 'ad.iectif la maîtres .. ,e commence par faire appel au sens gustatif, "i~uel eL auditif des élèves, leur inculqua.nt a.insi les éléments (lui constituent la notion de qualité. .

A )]nstal' de Gél'onde, l'Ecol e spéciale de la vHle de Sion accueille l e ' enfant~ arriérés des classes municipales et leur assure une inst.l'ue­tion en rapport avec leur état intellectu el. Cette éco~e expose une .. él' ie ci e boîtes de .ietons pour l'euseignement du nombre: unité, diza.ine, cen tai ne, etc.; une méthode spéciale de calcul eL cle lecture, cette del'­ni èl'e accompagnée d'une collection cle lettres mobiles et cle cl eux t.alllpn IlX murnux. composés p8r ]a sœur enseign8nte.

Quels sont nos ustensiles de cuisine qui sont fabriqués en Suisse '1

Ce sujet du concours de composition de l Association Se­maine Suisse a trouvé partout un bon [lceueiJ. Le secrétaire gé­néral a déjà reçu de nombreux travaux à primer. Il est parti­culièrement réjouissant de constater que, à côté de maîtres par­ticipant aux concours depuis des années, il y a un grand nombre d 'institnteurs qui s 'intéressent pour la première fois à ce côté de notre activité.

Nous nous permettons de rappel'er au corps enseignanl que les compositions à primer doivent parvenir au secrétariat général à Soleure, .7usql..l)au 31 ,;anviel' 1929. Les instituteurs et institutrices ont le c1roi t de faire primer les 2 compositions par dasse ayant participé au concours qu'ils jtlgen t les meilleures. Nous les prions de s'en tenir strictement à ce délai pour nous permettre de délivrer les primes aux élèves avant la fin de l'année scolaire.

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VARIÉTÉS.

Mo~ de Michel-Ange: Comme on invitait un jour ce célèbre ar­tiste à participer à la fête d'un baptême: «Non, dit-il, car les e~fants ont tout leur malheur, toutes leurs malchances devant eux. Je m e ]'éjou1s à la 1l1.ort d 'un jt~3.te qui a fait un grand chef-d'œuvre de sa

vie !»

• Pensées • La paix est une victoÜ'e yirtuelle, muette, continue des forces pos-

31hles contre les convoitises probables (Paul Valéry)

Ce n 'est. pas tout d 'être fort, il faut être juste. (J.-B. Say)

«Il n 'en est pas de notre carrière dans l'éducation comme de toutes les autres carrière3' du monde. Si vous étiez laboureur, artisan , soldat, et que vous n'eussiez pas les qualités nécessaires à votre pro­fession, ce serait un malheur sans doute, mais VOU3, en souffririez seul; au lieu que, dans le ministère de l'éducation, c'est tout le con­traire: vous ne pouvez être ou mauvais ou médiocre · sans compro­mettre le double avenir de vos élèves. Le mal causé par votre négli­gence sera immense. Et les, enfants auront éternellement à regretter ~les années précieuses, ou, ce qui est pire encore, ils auront reçu eles impressions si fâcheuses qu'il sera à jamais impossible de le3. effacer.»

«Faut-il s'étonner des défauts de l'enfance? Mais si les enfants étaient parfaits, à quoi bon l'éducation ? S'ils étai ent déjà à la hauteur du ciel, à quoi bon le& élever? Leurs parents, en nous priant de les adopter, nous ont précisément demandé de défricher cette nature inculte, de la labourer, de la retourner, de n'ér·argner auçune peine pour en arracher les mauvaises herbes et y répandre enfin la bonne

semence», «Tant qu'il y aura sur la. terre une créature de cette race dont

Dieu a dit: «Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance , l 'éducation de l'homme sera la plus grande des œuvres, une œuvré providentielle et sacrée, une tâche toute divine, un sacerdoce.))

(R. P . de Damas, S. J.)

Des protège-cahiers pour les élèves sont mis gratis et franco à la disposition des me b d .' m l'es u corps enseIgnant. par la maIson DANIEL VOELCKER S. A. à BALE Dép. Z (ChlCoré D. V.). Il suffit d'indiquer par carte le nombre d'élève~

r 8 anqu~ Canton·al~ ~U Ualais

ACE N CES: Brigue, Vlège, Sierre, Martigny, St-Maurice, Monthey

COMPTOIRS: Champéry et Salvan

Cahier de Documents commerciaux avec ou sans claS5eur

et instructions .pour rem lir les formulaires chez Otto Egle,maîtresecondaire, Go~sau SHi