L'Ecole primaire, 15 janvier 1928

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47rl1e Année , No 1 15 Jall\waer 1928 DE. t.A . Soeïété d L'ECOLE paraît 14 fois pendant le cours scolaire Abonnement annuel: Fr. 4.50 Les se règlent par chèque postal I1c 56 SIOn, ou a ce défaut contre :remboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé- partement de l'Instruction publique à Sion. Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36

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La Banque Cantonale du Valais Illet à la disposition du Personnel enseignant des cartes de petites épargnes au moyen de timbres-postes suisses, pour introdtùre et favoriser l'écono­mie dans les écoles primaires du canton. Ces cartes de différentes valeurs seront adl'essées à toutes les personnes qui voudront bien. en faire la deillande au Siège central de la Banque à Sion.

LA DIRECTION.

47rl1e Année ,

No 1 15 Jall\waer 1928

OJR«~J1\~jl DE. t.A .

Soeïété valaj~a1)t]e d ~edttQ:8.tion

L'ECOLE PR~MAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

Abonnement annuel: Fr. 4.50

Les a.~onneme?ts se règlent par chèque postal I1c 56 SIOn, ou a ce défaut contre :remboursement.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé­

partement de l'Instruction publique à Sion.

Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion

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VIENT DE PARAITRE:

ALMANACH PEST AL()ZZI

1928 Recommandé par la Société pédagogique de la Suisse romande.

Edition pour garçons. 1 vol. relié toile souple . . . . Fr. 2.50 Edition pour jeunes filles. 1 vol. relié toile souple . . » 2.50

Cette année, l'Almanach Pestalozzi a subi de notables modifica­tions.

Le calendrier éphémérides a été transfOl;mé: on a consac'ré une page à chaque semaine, rappelant jour après jour des grands événe­ments du passé ou des noms d'hommes ou de femmes dont l'humanité s'honore; à chaque date, on trouvera aussi une brève pensée simple­ment exprimée. En plus, on a placé des bandeaux décoratifs en haut de page. Ces motifs ornementaux forment une collection de docu­ments intéressants et précieux que l'Almanach Pestalozzi met à la portée de ses jeunes lecteurs dans l'espoir d'enrichir leurs connais­sances et de développer leur sens de l'art. Des pages mensuelles four­nissent d'utiles renseignements sur les aspects changeants de la na­ture. On a ajouté au calendrier quelques explications sur le deI, qui inviteront la jeunesse à considérer avec plus d'intérêt les merveilles du firmament.

La galerie des grands hommes a été développée et mise à part. Enfin, on a restreint le nombre des statistiques et des pages de for­mules au profit des instructions et des récits qu'on a cherché à varier le plus possible. ,

On a institué, cette année, un concours nouveau: Les ombres dé­coupées. qui fait appel tant à l'imagination qu'à l'habileté manuelle. Il r~mplacera pour le moment le concours Comment se tirer d'affaire?

Enfin, voici les .titres de quelques-uns des articles les plus capti­vants de l'Almanach Pestalozzi 1928 qui est - comme toujours -abondamment illustré: Pompéi, saisissante évocation de l'antiquité. - Le renard argenté en Suisse. - Les cristaux de neige. - Album du peintre Fantasio. - Dessins nègres. - Gymnastique sur skis. -La patrie de quelques fruits. Conseils aux piétons. - Le bain à tra­vers les âges. - Du bateau à vapeur au steamer géant des mers. -Utilité des expéditions polaires. - L'industrie des machines en Suisse, etc., etc.

47me Anllée No 1 1:) JHlIYÎpr 1928

~}ECOlE PRIIAIRE Organe de la Société "alaisanne d'éducation

SOMMAIRE: Notre appel. - De la composition française. - En marge des événements. - Ecoles trop chargées. - A propos de dictées. - Méditons nos leçons. - Langue française. - En gla­nant. - « NOS PAGES ». - Leçon de calcul. - L'hygiène à l'école.

Miettes pédagogiques. - Sou de Géronde. - Bibliographie. -_ La question sociale: La Famille.

Notre appel

L'appel lancé pal' la Rédaction de l'Ecole, Primaire; en fave,~~ d'un instituteur gl'CLVelnent malade et charge de fwnzlle, a de1Cl rencontré un sympathique écho.

Nous SOlnmes persuadés que, dans la lilnite de ses moyens, chacun de nos abonnés songera à la détresse que nous avons signalée.

Jusqu'ici, nous avons reçu: Paul Darbellay, ints., Orsières Jules Bertrand, Chexbres Jean Pralong, inst. Martigny Louis Delaloye, secrét., Saxon. A. Pistoletti, inst. CollOlnbey Besse Maurice, inst. Bagnes. Rebord Arthur, in st. Bovernier. Fauchère Marie, inst., E, olène . Mottier Jules, Saxon . Remy Pochon, inst., . Collonges.

Fr. 10.-10.-10.-15.-5.--

10.-5.-5.-

10.-5.-

Total Fr. 85.-

De la CODlposition française Depuis longtemps on se plaint de la faiblesse des élèves pri­

maires ou secondaires dans la cOlnposition française. Il leur manque, dit-on, les idées, les expressi0r,ts conven~bles, variées. et élégantes, la liaison dans les idées expnmées, enfln la correctIon des tournures et des phrases.

Rien de plus facile, mais aussi rien de plus inefficace .que de se contenter de geindre. Pour triompher d'un mal, il faut l'at-taquer dans sa cause. - , - . . .

Demandons-nous pourquoi, dans 1 art de la composItIon, nos résultats même les meilleurs ne dépassent guère le médiocre.

D'abord, nous constatons le manque d'idées dans les travaux

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de rédaction. Mais nous ' ..., les enf~nts, dès leur en:l~;~l~er,nors ~!forc~s de développer dans leur communiquer les pre " eco e, .esprIt d 'observation et de sens, c'est-à-dire I)ar les lmleresdconnalssances par le moyen des mi ' d . eçons e choses? L s a es ex.erCIces méth d' . es avons-nous sou-vention? L,eur avons-no~s l;;:es et, gradués de recherches et d'in­attentive et intelligente 1 on~re .comment se fait une lecture cation employés l)ar 1 en teur In~Iqu~nt les moyens d'amplifi-E f' es au eurs a l'aide d l' n ln, nous somiues-nous .,' es Ieux communs? lecture, qui contribue' ~oucles de leur donner le goût de la

SI pUIssamment ' l' 't d .. Ensuite manque d 'e . a al e la composItIon?

, d 'f' xpressIOn dans 1 . d' P a ce e aut, rendons les élève " , es 1 ees. our remédier ment les bons auteurs ' e _ " s attentIfs a la manière dont S'exI)ri-'l' , ' xpluuons-nous nou A e egalnment quand nou l " . s-memes correctement ses revêtent toujours u~e e;;: .. padons; ~xlgeons que leurs répon: leur de nOlnbr~ux exe" me complete et correcte; donnons-l' l' " 1 Cices de phraséolo " . emp 01 modéré des embellisse ?Ie . en y Introduisant veloppons en eux le goAt d bments appeles fIgures de style ' dé-

d' 1 . u u eau en ne leu' f' ' mo e es Irréprochables' f' 1 ournlssant que des sérieuse et raisonnée. ,en III corrIgeons leurs travaux d'une façon

Pour obtenir de l 'e t· A d 'attirer l'attention des n'll,aInement dans les idées, il importe auteurs; de leur faire fa' ,e eves

d ,sur l'ordre suivi par les bons

[' ne au ebut de ch . pOSI IOn un plan logique' . .. aque exerCIce de COlU-tifs, lors de la correctio' sdi su~clnct SOIt-Il, et de les rendre atten­Enes epreuves aux fautes de li .

. n ce qui concerne la correction cl 1 aIson. veIller à l'étude systémati ue ' " es p Hases, le maître doit l~ment de la syntax.e. Il !i e~.t s:~~euse de la grammaire, spécia­regles grammaticales dans t~ a l Ilg~ure~sement l'application des sont étrangers à la langue. us es eVOlrs, même dans ceux qui

, V oilà un programm,e de' l " . efforts persévérants A . , s. p us al dus et qUI demande des d t 1 USSI est-Il reconnu que ! ..

e. ous es exercices scolaires le l ' .,.. a ~omposItIOn est ~tIle, en forçant l'enfant à l . 'fY ~s dIffIcIle, malS aussi le plus bon des idées, à la com )ar ~ 1 e ,exIOn, a la recherche ou inven­affirmer que ce travail ~on ~~~on Ide le~r valeur relative. On peut morale, qui implique l'ex s 1 ue da meIll~ure préparation à la vie actes conscients. C'est l' a,m~n . es motIfs déterminants de nos

Pl" . 1 assu lettIsselnen t à u ' . t bl Ine Inte lectuelle par l'obI" 0" rd' ne ven a e disci-

de leur assigner un ordl'e l I~.a IOn enlbrasser des séries d'idées ogique.

Que peut-on attendre d 'homm " dans leur jeunesse à ce t' '1 d' es qUI n ont pas été habitués . lavaI analyse et de th' manquera toujours quelque 1 1 syn ese? Il leur s~nnement si' nécessaires c 10se c e ~ette atte.ntion et de ce rai-VIe. Pour développer ces uda?-~ les dIverses clrconsta~ces de la esprit de la suite et d q ~hdtes. chez les enfants et donner à leur

] u pOl s Il n 'est p d '11

que a composition Ap , d' , ., as e mel eur exercice . plen re a dIrIger sa pensée, c'est ap-

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prendre à se diriger soi-même. Mais si l'on veut conduire l 'esprit des ,autres, il faut au préalable, se rendre maître du sien.

Donc si on donne un sujet à traiter, il est nécessaire qu'on l'ait tl'aité d'abord soi-même, au moins mentalement, par la pré-

paration. Quand on prend sans ordre, sans gradation , le premier sujet qui se présente à l'esprit ou qu'offrent si complaisamment cer­taines l'evues pédagogiques qui fournissent à l'instituteur sa pro­vision hebdomadaire et le dispensent de toute recherche, et si en­suite on hnpose ce sujet sans explications préalables, ou quand, d 'une voix monotone, on lit un corrigé tout fait, on peut se de­mander avec raison si le travail des élèves ne consistera pas en quelques hanalités exprimées en phrases lourdes et boiteuses énlaillées de termes impropres et de fautes d 'orthographe.

Mais si l'instituteur a bien choisi son sujet, généralement dans la vie scolaire ou la vie pratique, s'il a réfléchi suffismnment à l'adaptation du travail à la force intellectuelle; au caractère des élèves; si un échange d 'idées entre le maître et les enfants pro­voque l'attention , la réflexion, les idées nouvelles jailliront et l'exercice se fera avec ordre et méthode.

Si , pour terminer la préparation, le maître développe le sujet de vive voix; s'il pade avec abondance et conviction, alors il ,erra les oreilles se tendre, les yeux briller; son âme entrera en comlnu­nication avec celle des auditeqrs. Il sera maître dans toute la force du terme, celui qui sait parler , non pas pérorer ou déclalner, nlais exprimer simplement ses pensées à lui et les sentiments de son

propre cœur. On enten~ p arfois des luaîtres affirmer avec une certaine suffisance qu'il faut abandohner les élèves à leurs propres forces, qu'il ne faut pas leur mâcher le travail. Sans doute, il ne s'agit pas de ' dispenser l'enfant de tout effort, mais nous disions plus haut que la préparation telle que nouS l'entendons exige la colla-

boration du maître et des élèves, Ce n'est d.onc pas un mets que l'instituteur a cuisiné tout seul

et qu'il sert tout chaud encore. Nous estimons, nouS, et l'expérience nous a jusqu'ici donné

l'aison, nous estimons que les modèles et les préparations soignées, au luoins dans les débuts, sont absolument nécessaires à la réus-

site dans l'art d'écrire. Oh~H~I'vons la mère qui apprend à son enfant à marcher. Que fait-elle? Elle marche elle-lnême à tout petits pas et' en soutenant

l'enfant, L'hirondelle n'enseigne-t-elle pas à voler à ses petits en vo-lant devant eux? Et puis, nos grands écrivains, les Corneille, les Racine, les lVime de Sévigné et tous les autres. n'ont-ils pas cons­tamment imité les nombreux auteurs anôens ou m,édiévaux qu'ils

lisaient?

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A ce sujet, nous transcrirons textuellement ce que nous ren­con trions dans une revue pédagogique :

« Les exercices d'imitation nous ont toujours paru les meil­leurs dans l'enseignement si difficile, mais si important de la composition littéraire ou rédaction dans nos écoles populaires. Ces exercic~s constituent, du reste, le procédé le plus simple et le plus pratique pour former le style. Les idées ne viennent pas toujours d'.elles-mêmes à l'enfant. Encore moins trouvent-elles toutes l'ordre et la forme qu'elles doivent revêtir. Et quoique le po.èté ait dit:

Ce que Fon conçoit bien s'énonce clail'ement Et les Inots, pOUl' le dil'e, viennent aisélnent,

nous persistons à croire que cette assertion n'est pas absohunent vraie, surtout si nous l'appliquons aux élèves de nos classes pri­maires et secondaires »

Et effectivement, comment voulez-vous que le jeune écolier produise un travail convenable sur un sujet quelco~que, s'il n'a pas, au préalable, vu, examiné et analysé le morceau dans lequel Il retrouvera les mot~, les expressions et les phrases dont il aura besoin pour exprimer ses idées? Il faut donc apprendre à l'en­fant à mettre en ordre les éléments de sa pensée, à chercher par des exercices d'imitation le mot propre, la forme correcte qui constitue la base la plus solide et la plus rationnelle des exercices de rédaction.

Si nous consultons nos souvenirs personnels, rappelons-nous comment nous nous y prenions pour traiter les compositions lit­téraires que nous donnaient nos professeurs. S'agissait-il d'une description, vite on se mettait en quête de quelque livre, brochure ou même de vieux cahiers, qui pouvaient nous fournir quelques modèles à imiter, et, cas échéant, à copier un peu ... Rien de plus naturel pour réussir. Et ces moyens, ces expédients dont nous nous servions autrefois, pourquoi ne les utiliserions-nous pas avec les élèves de nos écoles? Il n'y a qu'à vouloir pour pouvoir.

On l'a bien dit des fois: C'est en forgeant qu'on devient for­~e~'on, Oui, c'est à force d'imiter un tour gracieux, une phrase elegante, un texte correct que nous formons de véritables prati­ciens, C'est à force de saisir et de reproduire les différentes nuan­ces d'une idée que l'on pourra se l'identifier complètement. C'est à force de rendre les mêmes pensées sous des formes variées qlle nous prog~'essons dans l'art si difficile d'écrire. Et pour cela, pas n'est beSOIn de savantes dissertations ni de phraséologie sonore, p~s pl.us q.ue .d'une in~erminable série de figures de style qui n ont .lamaIS l'len appl'ls que des mots, souvent bizarres et rien de plus,

Imiter une phrase, puis un morceau littéraire: voilà tout le secret de la méthode. C'est simple' et pratique. » .

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« L'imitation des maîtres qui excellent ou ont excellé en cha­. que temps, dit un auteur célèbre, forme mieux que tous les pré-ceptes, »

M. Baron, dans sa rhétorique, propose égaleme?t les exer-cices d'imitation, comme singulièrement propres à developpcr le talent littéraire. « Quand, dit le savant rhéteur, l'élève a. be~ucoup lu et beaucoup analysé, qu'il essaye de composer lUI-mem~, Il commence par ce que j'appelle exercice d'imitation,. P,ar là, Il se familiarise avec la forme et apprend à couler ses Idees dans le moule donné. »

Qu'on nous permette maintenant d'ill~strer, n.otre sujet d'un exemple. Nous le donnerons pour le ?egr~ suyeneur et nous le choisirons dans le livre de lecture qUI, SOIt dIt en passant, con­tient, à part les lettres, les matériaux de ~ous les ~en~'es de com­position généralement en usage dans les ecoles pnmaues,

Prenons une description: La cascade de Salan/e. Le texte en ayant été déjà lu, relu et ex~liqué au. point de

vue du vocabulaire, il s'agit maintenant d'en tirer profIt pour la composition. Voici conuner;t, nous ,pro?é~eri?ns,' . .

Avec le concours des eleves, c est-adue a 1 aIde de que~tlOns et même de sous-questions, nous composerions le p.lan SUIvant, que nous inscririons au fUI~ et à m~s.ur,e ~u ~ableau nou : a) Entrée (annonce du sUJet: VOICI 1 hIstOIre de la Salanfe).

b) Corps

f 1. Origine du cours d'eau.

~ 2.

1

Péripéties de son voyage.

(Glaciers de la Dent du Midi). a) Début de son voyage (lac,

traversée joyeuse de l'alpe de Salanfe, montagnes d'a­lentour) .

b) Changelnent de scène (pas­sage étroit, pente brutale, inquiétude, vaine résistance, chutes successives).

l

c) Nouveau changement de scène (pâturage de . Van Haut, course plus calme sui­vie d'une chute profonde et définitive) .

d) Dernier trajet (mutilée, à demi-mourante, la Salanfe se traîne à travers les ver­gers de Vernayaz).

Le Rhône l'engloutit. l3. Sa fin. (Ici peut s'ajouter une réflexion morale: notre vie ressemble

à ce cours d'eau.)

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, . Ce p.lan est ensuite développé, d 'abord ' oralement, puis par e~nt, malS sans le seco.urs du livre. Les élèves devront, dans ce developpement, .se serVIr autant que possible des termes et sur­tout des expressIOns qu 'a employés l'auteur.

. Enfi?, , ~ans ~n ~utre travail de composition , nous donne-nons aux eleves a fane sur le n10dèle ci-dessus 1 d " t' d 0 d' . " a escnp IOn

li' v yage une nVIere, d'un ruisseau, d'un bisse qu 'ils connais-sent assez exactement.

De ce~te façon , ils auraient encore l 'occasion d 'utiliser les tou~'nure~ ~légantes~ po~tiques Inêm.e ~ontenues dans le texte qui l,e~l a seI~TI ,de r~IOdele; Ils se les aSSImIleraient à la longue et fini­laI.ent paI n aVOIr plus ce style plat et vulgaire qui leur est si ordi­n aIre.

En lllarge des événenlents Etl'ange attitude des l'égents genevois.

Quelle leçon devons-nous en til'el' ?

. Les l.e~teurs . de l'Ecole pl'imail'e auront sans doute appris p~~ la ;OIX des J?~lrna~lX qu~ nos collègues du bout du lac ont plesente au. ~ongres pedagogIque romand une thèse ayant pour b~t de glOrIfIer le défaitisme et de saper nos institutions Inili­taIres.

Heureusel,?ent, nos populations a,u robuste bon sens n e sont p.as encor e I?ures pour de telles doctrines. La r éplique des offi­cI~rs genevOIS ;t le désaveu du Département de l 'Instruction pu­blIque d~ Ge~eve prouvent assez que les _ adeptes de l'évanaile cdommunIste ~ ont pas trouvé le terrain préparé pour la diffusion

e leurs utopIes.

Il con~Tient cependant de veiller au grain et de reconnaître q~e le bacI~I~ de ,l'antimilitarisme, après avoir fait tant de mal c ez nos VOISIns d outre-Jura cherche à s'implanter chez nous.

. P~ut-~tre en avait-ii déjà subi la pernicieuse influence ce blave, mst~tuteur de n1a connaissance qui déclarait sans sourciller q~e ~ enseIgnement de l'histoire nationale devrait disparaître du ploglamme des cours complémentaires. ' .

, I! est donc de .la plus élémentaire prudence de lutter avec energle contre des Idées émises dans certains milieux stipendiés par les agents bolchévistes.

Instituteurs valaisans mes amis, je ne In 'attarderai as à v~us prouver que pour barrer la route à ceux qui prêch~nt la n~gahon de la patne, de la propriété et de l'autorité, il' faut culti-

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ver le patriotisme chez la génération qui monte. C'est l'évidence même.

La conclusion toute naturelle qui s'en dégage, est que l'en­seignement de l'histoire nationale loin d'être négligé, surtout aux cours d 'adultes, doit être préparé et donné avec soin. Pas de no­Inenclâtures sèches et abstraites, pas de banales récitations, mais des exposés et questions pratiques qui, sans être prolixes, feront toucher du doigt toute la grandeur, la somme des sacrifices que nos ancêtres se sont imposé pour faire de notre pays une nation forte et respectée. Plus les élèves comprendront à quel prix, à quelle somme d'hér oïsme, ils sont redevables du grand bonheur d.'être Suisses, plus ils seront à même d'apprécier le patrimoine sacré de nos droits et de nos libertés que les aïeux leur ont légués .

Et j'en viens à parler du civisme ou de la préparation du futur citoyen à l'u sage de ses droits et à l'accomplissement de ses devoirs. Car je n e vois pas très bien comment on peut s'y prendre pour mettre en r elief l'importance de l'enseignem.ent civique en laissant ignorer les plus belles pages de notre histoire. Comlnent apprécier comme elles le méritent et user dignement des grandes prérogatives que, seu l de tous les peuples cilivisés, le peuple suisse possède, soit le droit de referendum et d'initiative popu­laires, si 1'-on ignore au prix de combien de luttes séculaires et de ténacité ces privilèges nous ont été acquis.

Il importe aussi de faire remarquer que, par un juste retour, ces droits nous obligent à plus de devoirs.

Si le maître sait communiquer à ses élèves la flamme du patriotisme, s'il parvient à faire comprendre toute la grandeur du devoir accom pli comme soldat et citoyen, le cours cOInplémentaire fera œuvre salutaire et n e sera plus considéré comme une corvée 'ennuyeuse imposée par la loi.

Dieu merci, notre jeunesse est hostile aux idées subversives. Il faut cependant regarder vers l'avenir et se préparer à défendre crânement nos positions. Si nous voulons que notre enseignement porte ses fruits, faisons parler notre cœur pour atteindre celui des jeunes. Efforçons-nous d 'y faire vibrer la corde sensible de l'amour du pays et de la soumission aux lois et institutions dé- · mocratiques. Magistel'.

Ecoles trop chargées

Le principal inconvénient des écoles trop nombreuses nous paraît être, à part le surmenage du maître, l'impossibilité pour ce dernier de pouvoir s'occuper suffisamment de chaque indi-vidualité.

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Il n'y a pas, dit-on, sur le globe deux visages d 'homme abso­lum;nt semblables. Ne pourrait-on pas en dire autant des ca­r~cteres ? . Pas n'est besoin d'enseigner bien longtemps pour s apercevon: q,ue chaque élève donne son maximum d'application et de tr~v~Il a la .seule condition d'être pris, comme on dit, par le bon, cote. Ce qUI est avantageux pOur l'un est peut-être mauvais. pour 1 autre.

Comment tenir un compte suffisant de l'individualité de ch~que élève dans ~n,e école h:op chargée? Forcément, on pas­sela sur chaque unIte pour faIre marche!' l'ensemble.

~e JOUI: où l!~s moyens nous permettraient d'introduire dans. la 101 des dIsposItIOns favorisant davqntage le dédoublement des clas~es, devrait être salué avec joie, non seul~ment par nos chers c?llegue~ ~om~ntanément inoccupés, mais encore par les prin­CIpaux Interesses, c'est-à-dire les autodtés et les parents.

P., ii1.st.

A propos de dictées

Divers procé.dés plus ou moins compliqués ont été préconisés. pour une correctIon brève et efficace des dictées.

L'un des plus simples, en dehors de l'épellation totale à aban­donner, croyons-nous, est le suivant:

. La dictée, préparée oralement ou préalablement luise en ~nh~r sous les yeux des élèves est donnée; les fautes en sont sou­lIgnees par le I;naître: A .la prochaine leçon, chaque élève reçoit son propre cahIer. L'InstItuteur relit alors très lentement le texte' à haute voix, tandis que les enfants suivent et lèvent la Iuain à ~~aque ~a~te ~oul.ignée. Le mot mal écrit est alors épelé par un eleve q~I 1 ~vaIt b~en orthographié. Il va sans dire que ce procédé ne seraIt pas pratIque pour la correction de dictées contenant un trop .grand nombre de fautes. D'ailleurs, une dictée contenant plus de dIX o~ douz.e fautes nous paraît trop longue ou trop difficile ou trop InsuffIsamment préparée. Inutile d'ajouter que si, au cours de cette correction, il y a lieu d'insister particulièrement sur tel ou tel précepte grammatical ou orthographique on a une bonne occasion de le faire. '

N. , inst.

Méditons nos lecons , Vu le peu de temps dont l'instituteur dispose en dehors des

heures de classe, il est preque indispensable que ce dernier - s'il ne veut pas se condamner à une vie trop sédentaire - utilise,

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pour la préparation des leçons, les heures intermédiaires où il s'exerce plutât à des travaux physiques ou à des promenades, Loutes choses qui exigent peu d'attention.

Ayant devant les yeux comme dans un écran sa classe avec les détails de la leçon prochaine, il peut très bien, sans plume ni crayon, enregistrer dans sa mémoire les choses à enseigner, les incidents qui rendront la leçon intéressante; il peut combiner son plan et choisir les meilleurs procédés, à condition - comme il sied - qu'il possède à fond les matières du prgramme.

Cette gymnastique intellectuelle, à laquelle ·on prend goût, est des plus utiles moralement. En outre, elle a le sérieux avan­tage de fatiguer moins l'esprit et plus le corps lequel, malheureu­sement pour lui, . n'éprouve plus en hiver cette « fatigue des' champs saine et fortifiante ».

Il va de soi que cette préparation mentale détaillée sera « ja­lonnée » dans le registre spécial , de quelques notes brèves et clai­res, auxquelles, du reste, on aura recours le moins possible.

Si l'instituteur « sait bien sa leçon », s'il se tient debout et sans livre devant les enfants, ceux-ci, qui ont des yeux de lynx et une logique parfois étonnante, seront plus facilement porté à bien préparer la leur, à mieux écouter et à suivre plus attentivement les explications. L'exemple entraîne. N., insi.

Langue française

Le tenlpS COURS SUPERIEUR

Lectures. - 2. Les saisons de la vie. Comme l'année, la vie humaine a ses saisons. Le printemps est . l'image de l'enfance, charmante comme une fleur. L'été et ses orages figurent l'ado­lescence et ses ardeurs. L'automne et ses fruits représentent l'homme mûr; l'hiver enfin, où tout meurt, symbolise la vieillesse qui descend vers la tombe.

a) Conjuguer oralement à toutes les personnes du présent, du passé et du futur: être charmant comme une fleur, descendre vers la tombe.

b) Donner un verbe dérivé de : vie (vivre, revivre, survivre) - image (imaginer) - fleur (. fleurir, refleul'ir, déflorer) - fruit (fructifier) - mûr (mûrir) ,- symbole (symboliser).

c) Faire le féminin des adjectifs slùvants et y ajouter un nom: printanier (saison printanière) - vieux (viei11e dame)

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enfantin (prière enfantine) - charmant (fleur charmante) -orageux (senlaine orageuse) - ardent (parole ardente) - hiver­naI (bise hivernale) - tombal (pierre tombale).

2. Le calendl'iel' de l'aveugle. Je me dis: « Voilà le 'coucou qui chante: c'est le mois de mars, et nous allons avoir chaud; voilà le merle qui siffle: c'est le mois d'avril; voilà le rossignol: c'est le mois de mai; voilà le hanneton: c'est la St-Jean; voilà la cigale: c'est le mois d'août; voilà la grive: c'est la vendange, le raisin est mûr; voilà la b~rgeronnette, voilà les corneilles: c'est l'hiver. »

Lamartine.

a) Conjuguer au présent, au passé et au futur: chanter com­me le coucou, siffler comme un merle, distinguer les saisons.

b) Dire un nom dérivé de: chanter (chanson, enchante­ment) - chauffer (chaufferie, chaufferette) - siffler (sifflet, sif­flement) - mûr (maturité) - hiverner (hivernage).

ci Transcrire le morceau· en mettant les noms d'oiseaux au pluriel. - (Jerne dis : voilà les coucous qui chantent: c'est le mois de mars et nous ... ).

3. Le lever de l'aurore. Des gouttes de rosée argentent les flancs des collines et les bords des ruisseaux. Les longs rayons du soleil dorent la cime des arbres et traversent les forêts; des nuées de papillons aux vives couleurs volent sans bruit sur toutes les fleurs; l'abeille murmure; chaque oiseau fait son nid; les airs retentissent de mille chansons. Bernardin de St-Pierre.

a) Conjuguer au présent, au passé et au futur: traverser 1:1 forêt, voler sans bruit, murmurer çomnle l'abeille.

b) Dire un mot et un adjectif dérivés de: goutte (goutte­lette, dégouttant) - argent (argentier, argenté) - bord (bordure, abordable) - ruisseau (ruisselet, ruisselant) - rayon (rayonne­ment, rayonnant, radieux) - or (dorure, doré) - arbre (arbuste, ar.borescent) - couleur (coloris, Golorié) - bruit (bruissement, bruissant) .

. c) Conlment appelle-t-on : une petite goutte (gouttelette) -­un petit ruisseau (ruisselet) - un petit arbre (arbrisseau, arbuste) - un petit bl~Uit (bruissement) - une petite fleur (fleurette) un petit oiseau (oiselet) - un petit air (ariette) - une petite chanson (chansonnette).

4. L'aube.

L'aube pointant, la terre était humide et blanche; La sève en fermentation sortait de chaque branche; L'araignée tendait ses fils dans les sentiers Et ses toiles d'argent au-dessus des landiers. Première heure du jour, lorsque, sur la colline, La fleur lève vers toi sa tige verte et fine,

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Que mille bruits confus se répandent dans l'air, Et que · vers l'orient le ciel devient plus clair; Heure mélodieuse, odorante et vermeille, Première heure du jour, tu n'::1s pas ta pareille.

A. Brizeux.

a) Conjuguer oralement au présent, au passé et au futur : être humide de pluie, étendre des toiles le long du sentier, lever les yeux vers la colline. '

b) Ecrire le lnasculin des adjectifs suivants et y ajouter un nom: première (premier prix) - verte (volet vert) - fine (drap fin) - confuse (ramage confus) - mélodieuse (chant mélodieux) odorante (fruit odorant) - vermeille (fruit vermeil) - pareille (livre pareil).

5. Le crépuscule. L'un après l'autre, les oiseaux se taisent. En haut du grand sapin, la tourterelle encore une fois roucoule. Le brave sifflet d'un merle, le gai guilleri d'un pinson, brusque­ment s'éteignent. Sous un buisson, le babillage d'une fauvette s'est endormi. L'air fraîchit. Dans le ciel, les étoiles jettent des feux de dialnant.

a) Conjuguer oralelnent au présent, au passé et au futur: éteindre la lampe, dormir sous un buisson, jeter du nois dans le feu.

b) Achever la phrase: Au moment du crépuscule, J'oiseau se (tait); la tourterelle (roucoule) encore une fois, le lnerle ne (sif­fle) plus, Je pinson cesse son (guiIleri), "Ia fauvette s'endort dans le (buisson).

c) Donner un dérivé de : autre (autrui, autrement) - oiseau (oiseleur, oiselet) - haut (hauteur) - grand (grandeur l gran­diose) - brave (bravoure, braver) - gai (gaieté, gaiement, égayer) - éteindre (extinction) - buisson (buissonnier, huisson­ner) - air (aérien, aérostat, aéroplane, aérer) - frais (fra'ic~lCllr, fraîchir, rafraîchir) - étolie (étoiler, stellaire) - feu (foyer)'-

6. Les quarts d'heure. Il y a des quarts d'heure qui n'en finissent pas, et d'autres qui se sauvent si vite qu'on ae sait pas où ils ont passé. Quand on joue et qu'on vient vous dire: « Dàns un quart d'heure, c'est fini », ce quart d'heure-là est en ­volé en moins de rien. Mais quand il faut faire la lecture pendant un quart d'heure, ou bien que, quand on rentre, on entend dire: « Il y a encore un quart d'heure jusqu'au déjeuner », v-oilà ees polissons de quarts d'heure qui s'allongent si démesurément quion croit qu'ils ne finiront jamais. A. LichtenbCl'gcl'.

a) Conjuguer .oralement au présent, au passé et au futur: savoir comment passer les quarts d'heure, faire la lecture pen­dant un quart d'heure.

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b) Dire un verbe dérivé de: f~n (finir) - jeu (jouer, dé­jouer) - . quart (écarteler) - vol (voler, envoler) - moins (amoindrir) - un (unifier) - long (allonger, 10I?ger) - lues ure (mesurer) '.

7. Les aiguilles de l' hOl·loge. Toutes les cinq minutes, TroU va leur rendre visite. C'est désola)).t. Il y en a une qui marche un tout petit peu. C'est la plus grande. Tout à l'heure, elle était doite en l'air. Maintenant, elle conlmence à s'incliner un peu de côté. Mais elle descend avec une précaution! Ah! pour sûr, elle ne risque pas de se jeter par terre à force de courir. Quant à la petite, c'est tout à fait décourageant, elle ne bouge pas plus qu'une borne. A . Lichtenbel'gel'.

a) Conjuguer oralement au présent, au passé et au futur: marcher un tout petit peu, commencer à descendre, risquer de se jeter par terre.

b) Trott parle à un camarade. « Dans cinq minutes, nous irons lui rendre visite. Ce sera désolant. II y en a une qui marche un tout petit peu. Ce sera la plus grande. Tout à l'heure elle ~era droite en l'air. Puis elle commencera ... , etc.

c) Trouver un nom masculin synonyme de : horloge (régu­lateur) - minute (instant) - précaution (soin) - terre (sol, terrain) - désolation (supplice).

8. La pendule. La pendule est la cousine du baromètre. Elle est l'ordre et la gloire de la maison. Elle commande; on obéit; elle marche, on marche; elle dit: « Rentrez », et l'on rentre. Elle est la vie et le mouvement que .rien n'arrête. Etes-vous triste? l'heure est triste: êtes-vous ennuyé? elle est lente et maussade. Etes-vous gai? l'heure est un carillon de joie et de contentement; elle danse et se balance au gré du balancier, au son clair et net de la sonnerie. Obéissant au mouvement, l'aiguille au pas léger franchit l'espace régulier dont se compose l'heure au cadran réjoui. Jules Janin.

a) Conjuguer oralement au présent, au passé et au futn ... · : commander dans la maison, obéir à la pendule.

b) Dire le féminin des adjectifs: cousin, glorieux, vif, en­nuyé, maussade, gai, content, clair, net, obéissant, léger, régu­lier, ,-éjoui.

c) Quand la pendule est-elle triste? - Quand est-elle joyeuse?

9. Le prix du · temps. Un des plus grands magistrats de l'an­cienne France, le chancelier d'Aguesseau, avait épousé une fem­me qui avait toutes les vertus, mais, comme il n'y a pas de lumière sans ombre, au nlilieu de toutes ces vertus, la chancelière avait un tout petit défaut: elle était toujours en retard. Le chancelier avait fait des observations; elles n'avaient pas eu de succès. En désespoir

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de cause, il fit mettre dans la salle à manger un pupitre, de l'en­cre, du papier blanc, et pendant le quart d'heure .que, to:ut .autre eût perdu avant le déjeuner et le dîner, le chancelIer ecnvaIt des Méditations qu'on lit encore aujourd'hui. Laboulaye.

a) Conjuguer oralement au présent,. au passé. et. au futllr : être en retard, faire une observation, écrue des histon·es.

b) Donner un verbe déI~ivé de : grand (grandir) - lumière (illuminer, allumer) - ombre (ombrer, ombrager) - défaut · (dé­faillir) - retard (retarder) - cause (causer) .- plume (plumer, déplumer) - encre (encrer) - blanc (blanchIr).

c) Former le féminin des adjectifs: .ancien, ombreux, ver­tueux, défectueux, désespéré, encré, blanchI.

Rédactions. _ 1. Notl'e horloge. C'est une vieille horloge dans un vieux coffre sculpté qui monte jusqu'au plafond. On le consul~e sans cesse. Elle sonne 6 heures, on se lève. Dans quelques mI­nutes, elle marquera 7 heures: les enfants doivent partir pour la classe ... , etc.

2. L' horloge d~ la gare. Très grande; très vi~ible, lumineuse la nuit, elle attire tous les regards. En la voyant Il y a des voya­geurs qui courent, d'autres qui continuent sans se 'pres~er, d'au­tres qui se lamentent. Elle est comme le cœur qUI anIme toute la gare.

Développement. - De toutes les horloges, celle de l~ gare semble la plus vivante. Elle est visible toujours, car la nuIt elle devient lumineuse. En la voyant, il en est qui courent et se pres­sent: ils sont en retard. D'autres, rassurés, ralentissent le pas, et s'épongent le visage. Quelques-uns se lamel!tent : ils ~nt mal cal­culé leur temps et ils arrivent quand le traIn est partI. Car l'hor­loge est reine à la gare: c'est d'elle que dépend l'énorme va-et­vient des trains, des elnployés, des voyageurs. Toutes les horloges ses sœurs, enseignent la ponctualité; mais. elle, elle la commande.

3. Il est midi. Midi sonne. Tout aussitôt comlne un écho, les sirènes des ateliers marchent et... que devient l'usine? Que de­vient la rue?

4. Les leçons de l'horloge. Son exemple est une leçon: . elle travaille elle est constante, elle est ponctuelle. Sa parole aUSSI est une leço~ : elle rappelle la fuite du temps! elle en dit le prix.

5. Vieille montl'e. En furetant dans un tiroir, un jour de congé, j'ai retrouvé une vieille montre sans v~rre., aux ai?uill~s cassées, un débris. Avec la pointe de mon canIf, Je me SlUS mIS à la démonter. Ce que j'ai trouvé?

6. Le calendrier de la classe. Comment est-il? Où est-il placé? Sur quoi renseigne-t-il? Qu'a-t-il d'attrayant, d'intéres-sant?

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q ~=====E=N==C==L=A=N=A=N=T==

<>l~ La cheminée ~

Un sail' de gnmd hiver. La neige eillplit la nuit Et sa soul'de blancheul' reneZ l'ombre plus étrange. Il neige dans la cour, il neige dans la gl'ange, Et sm' l'étable, et dans la mal'e, et sm' le puits.

Tout ce que la nlaison peut découvril' du monde, Les champs des siens et ceux des cu .. lil' es, les hameaux Et les boul'gs éloignés qu'on voit 10l'Squ'il fait beau, Tout appal'tient ce sail' à la neige pl'ofonde.

On dirait qu'elle t01llbe ainsi depuis des ans Et qu'elle tOIllbel'a dm'ant tOlIte la vie; Il selllbie qu'à jamais la teTTe est endo1'1llie Et qu'on ne l'eVeI'1'a jamais plus le printemps.

Mais, pendant que la neige innonlbrable accumule Du froid et du sileuce autour de la maison, Et que ses flocons I1l0US lllem'ent dans les tisons, Le feu, paisible et fort, cm cœur de l'âtre brûle;

Le feù divin, source de joie et de clal'té, Fils du soleil qui dOl't dans les arbl'es antiques, Rayonne, et sa lueur joyeuse et prophétique Annonce la splendeul' prochaine de l'été,

Et soudain, du réduit obscur dont il est l' hôte, Sentant un luminellx bien-être l'envahir, Un grillon se l'éveille et chante ml Souvenir Du chaud pal'fum des prés quand les hel'bes sont hautes.

Louis MERCIER,

qJ~ Jésus ne s'endormait pas ~

Dans ses langes blancs fl'aîcJûnllent cousus La ViCl'ge berçait son enfant Jésus. Lui, gazouillait camIlle un nid de mésanges! Elle le bel'çait et chantait tout bas. . Ce que nous chantons cl nos petits anges ... Mais l'enfant Jésus ne s'endol'mait pas.

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« Doux Jésus, lui dit ra mèl'e en tl'eIllblant, DOl'mez mon agneau, mon bel agneau blanc, Dormez, il est tal'd, la lampe est éteinte. Votre fl'ont est l'ouge, et vos membl'es las . DOl'mez, mon amoLZr, et dOl'mez sans crainte. » 111ais renfant Jésus ne s'endol'mait pas.

« Si quelques instants vous vous endormiez, Les songes viendl'Client en vol de' l'amiel's, Et feraient leurs nids SUI' vos deux paupières: Ils viendront: dormez, doux Jésus. » Hélas! Inutiles chants et vaines prièl'es: Le petit Jésus ne s' endormait pas.

Et Marie alors, le j'egal'd voilé, Pencha SUI' son fils son {l'ont désolé: « Vous n e d01'1llez pas, votre mère pleure, Votre mère pleure, ô mon doux ami! ... Des larmes coulaient de ses yeux : SUI' l' h eul'e, Le petit Jésus s'était endol'mi,

A, DAUDET.

Petits enfants, y pensez-vous ?

.Enfants, quand votre bonne mère, Le soir, vous mène au lit bien doux, L'orphelin couche sur la t erre ... Petits enfants, y pensez-vous?

Vous avez tout en abondance, Caresses, bonbons et joujoux; Lui ne connaît que la souffrance .. , Petits enfants, y p ensez-vous ?

Quand personne ne vous surveille, Parfois vous gaspillez vos sous; Il est sans pain depuis la veille; Petits enfants, y pensez-vous?

Tendez la main à la misère, Vous qui le pouvez ... C'est si doux De faire du bien sur la terre! Petits enfants, y pensez-vous?

BLANCHARD.

Pensées·

« La SC'Ïence et la Foi, ce sont deux sœurs jumelles Ecloses toutes deux du cœur du Tout-Puissant.

,Nourri par les deux sœurs et dirigé pa,r elles, L 'esprit humain s 'élève et va toujours croissant. »

E. CHENON.

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~ Nos Pages ~"-G) ' lG)~ COURRIER DES INSTITUTRICES ~

============================ SOMMAIRE: Vers l'Inconnu. - Aujourd'hui et Demain.

Lorsque .ie suis là. - Ouvrages manuels.

~~, Vers l'Inconnu t~

Quand le soleil baissait vers l'océan sublime, Séparant son azur d'avec l'azur des cieux,

Mon l'egard se perdait à suivre SUI' l'abÎlne La barque du pêcheur cm vol audacieux.

La vague, en bondissant, l'élevait sm' sa cime Et la voile oscillait en oiseau gracieux ... o barque J 11 a sallS peul' J Le grand flot qui s'anin1e De l'honune qui te guide accolnplil'a les vœux J .••

J.e suis COlnlne la barque à la voile flottante Qui s'enfle et s'arrondit sous · la bise sifflante: 11 ers un but inconnu je vogue JOUI' et nuit;

. Quelles vagues prendront ma coquille légère '? ... Un ciel bleu luira-t-il sm' mon front? .. 0 mystère! ... Mais je crois au bonheur, puisque Dieu Ine conduit J

0, d. M.

Aujourd'hui et Demain

Une année finit... une année commence. Le temps se hâte et s'en­fuit ... Les jours passent et disparaissent plus rapides que les vols d'oiseaux aux soirs d'hiver .. . Les heures arrivent, sonnent et s'étei­gnent comme un écho fugitif. - Nos années, notre vie s'avancent, se précipitent.

Aujourd'hui, votre printemps est en fleurs, sur votre tête, insou­ciante encore, se jouent les lumières de l'illusion. Dans votre cœur chantent les espérances et fusent les rires du renou~eau.

:Mais, demain, vous verrez que toute fleur pâlit et se dessèche bien vite, et qu'il n'est pas de rayon si lumineux qui ne s'éteigne rapidement dans les ombres du soir.

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Et, si l'année qui vient de finir a laissé sur le front de quelques­unes le deuil de la souffrance et de l'épreuve, si elle a déjà meurtri leur cœur, sous l"amertume des espoirs brisés et des peines intimes, demain aussi le temps posera son apaisement, son oubli, sur toutes ces choses.

L 'inexorable! il n 'épargne même pas les souffrances que nous disons inconsolables et que l 'on voudrait parfois prolonger comme des joies!

Et pourtant · dans cette course rapide des choses, dans ce vol pré­cipité des heures rien ne meurt, rien ne s 'anéantit ... Chaque instant d'au.iourd 'hui aura son écho dans les heures de demain. Chaque jour qui s 'achève est la préparation du jour qui se lève. Le présent est la semence de l 'avenir; il est le germe de l'éternité!

Levez les yeux et regardez le terme, le but sacré de votre vie. Dès cette heure, prenez le chemin qui conduit pas à pas vers les som­mets. Le sentier est pénible. La marche vers l'idéal chrétien est rude et semée d 'obstacles. 'Mais qu'importe? Votre âme n 'est-elle pas, comme l'aigle royal, assoiffée de soleil et de liberté? Il lui faut les hauteurs sacrées et, pour y atteindre, elle saura énergiquement lutter contre les entraves.

Les victorieux de la vie ne sont que les cœurs généreux qui, cha­que jour, se dégagent de la terre et sans cesse recommencent leurs efforts.

Et cependant, chères lectrices, n 'allez pas ici encore vous perdre dans des rêves flottants, dans des rêves irréalisables. « Laissez au va­gue avenir ses lointaines promesses, ~u stérile passé ses souvenirs d'adieu. » L'heure qui sonne est la seule qui vous appartienne.

Songez au présent et préparez, dans les efforts énergiques d'au-jourd'hui, la victoire de demain. D. M. H.

Lorsque je suis là

Sous le grand onneau, qu'habitent deux piverts et que l'or vivant du soleil peuple de mille autres féeriques oiseaux, tu joues paisiblement parmi la brise et l'herbe, Tu joues, un rire frais, sur ta bouche innocente, un regard aninlé sous ta paupière aux grands cils. Tu bâtis des maisons que renverserait l'élan d'une sauterelle, et tu cueilles des poignées de luinces graminées pour remplir les greniers du royaume des Lilliputiens.

Tu joues , Qu'y a-t-il au monde de plus sage et de plus déli­cieux qu'un enfant qui s'amuse à l'ombre d'un bel arbre, et qui, tranquille, ne sachant pas qu'il existe une chose appelée l'avenir, jouit du présent comme l'arbre jouit de la lumière? .. . Mais au

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nlÏlieu de ta joie, il y a un grand souci qui fréquemment t'ar­rête, immobilise tes doigts légers et donne un pli sérieux à ta lèvre puérile. Ton regard se détourne, inquiet...

-0 chère faiblesse ! ... Je le sais bien, je le sais bien: c'est moi que tu cherches. C'est Illon pas, ma voix, ma robe que tu guettes, que tu attends. Lorsque je suis là, les maisons ne s'écrou­lent point et les buissons n'ont pas d'épines; l'ombre que verse l'arbre est plus fraîche à ton front. Il y a parmi les herbes mille bestioles amusantes, et sur les pierres au soleil, les petits lézards gonflent leur gorge aux reflets bleus. Toutes les choses prennent un sens; toutes les créatures ont une vie plus frémissante, et dans les branches il te semble que l,es oiseaux de lumière vont chan­ter... lorsque je suis là.

... Sous le rideau clair qui met dans la nuit un reflet d'aile blanche, tu dors parmi le lin et la laine; ton souffle égal est pai­sible comme ton cœur. Vous êtes purs, beaux yeux fermés; vous êtes calmes, lèvres de chair rose ... Ah! je ne dirai pas tout ce que vous êtes encore: nous, les mères, nops inventons pour _ cela des mots que nous ne révélons à personne... Dans tes rêves, tu vois peut-être les palais où tournoie en chantant le chœur ailé des anges; tu ramasses le long des chemins étoilés, tous les épis tombés des lumineuses gerbes? ...

Tu dors. y a-t-il une chose ici-bas plus douce, plus harmo­nieuse qu'un petit enfant qui repose sous le pli léger d'un ri­deau, et, ne sachant pas que l'aube amènera le réveil, s'éblouit de la plendeur des rêves? ... Et pourtant parmi ton somnleil un peu d'inquiétude se glisse. Une plainte passe dan.s ton souff~e; ' une main moite s'élève au-dessus des étoffes frOIssés. Tes cIls bruns tremblent sur ta joue rose, comme un peu d'herbe au bo.rd de l'eau, frémit quand l'air touche les plantes... - 0 petIte ensommeilTée, je le sais: .le le sais, c'est moi que tu cherches en­core!... C'est mon haleine, Illa présence, le geste de nlon bras, dans l'ombre; c'est le contact de mes doigts, sur ton front, et le frémissement à peine saisissable du rideau que j'ai touché. Lorsque je suis là, tes rêves sont plus doux. Rien n'en trou~le l~ I?~r­faite harmonie, et ce sont des déroulements de cheIllins etolles, des mélodies sans cesse renaissantes, des êtres aériens comme des oiseaux, et des lumières embaumées comme des fleurs. Le ciel avec sa paix, son infini et ses délices, le ciel tout entier glisse dans tes songes, ma fille ... , lorsque je suis là ...

Le long de la vie, sur le grand chemin, je vois une petite fille qui passe. Elle est modeste, sage et vaillante. Elle a .d:s regards purs c,omme son âille. Lorsqu'elle se penche pour cueIllIr des fleurs, ' elle ne laisse pas ses doigts frais se prendr~ aux vrilles d'une vigne sauvage. Lorsqu'elle goûte l'eau des rUl~seaux elle écarte sa robe des bords pleins de fange.

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Elle passe. Il n 'y a rien de plus beau sur les routes ter­restres qu 'une jeune voyageuse qui s'en va les yeux levés vers l'horizon et qui, ne connaissant pas encore la fatig,ue} sent le vent des hautes Illontagnes comme une main amie sur ses che­veux. 0 grâce des chenüns où s'attarde le jour; de quels reflets se parent les prunelles qui te comprennent, lorsqu'elles cherchent, au delà de tes lumières visibles, l'éternel et divin rayon 1 ...

Je sais que la route s'effacera parmi les grisailles du soir et qu'un jour je perdrai de vue la jeune voyageuse. Mais .le sais qu 'elle se retournera souvent, mêrne au milieu de ses joies, et qu'elle s'arrêtera de temps à autre cornIlle pour attendre quel­qu'un qui lui aurait promis de ,enir ... - 0 chère passante, dis, que chèrches-tu ? ... Ne réponds pas: je le sais, va, et d 'avance, mon âme s'émeut à ton appel mélancolique. Puisse-t-elle être là, l'onlbre aimée, la présence protectrice que tu cherdles le long de ta vie 1 ... Puisse-t-elle être là, exemple, souvenir, conseil mur­muré à voix basse et qui sera demeuré tout vivant encore au fond ,de ton cœur! ... Alors, la route sera plus claire, l'horizon nloins diffus. Tes pieds fouleront la terre avec plus de courage; l'existence, cornIlle un miroir, te rendra tes moindres sourires. Ce sera la paix de ton enfance, ce sera le ciel de tes songes. Et puis, quand ,iendra la plaine, et la fin de la route, 1 heure cent fois désirée où nous ne nous quitterons plus ...

Marie BARRERE-AFFRE.

NOTA. - Les articles non accompagnés du nom de l 'exp. ne sont pas insérés.

Ouvrages manuels Manche de la camisole.

Tracer un rectangle ayant comlue longueur, la longueur de la manche, moins la hauteur du poignet, s'il y en a un, et, comme largeur la demi-emmanchure. A l'angle droit supérieur, descen­dre du 1/3 de la largeur. Tracer la courbe du dessus de la manche.

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Pour la courbe du dessous de manche, tracer une oblique et la diviser en tiers. Au premier tiers, la courbe remonte l'oblique 'de 2 cm. et au deuxième tiers, elle la croise pour revenir en des­sous de l'oblique et la rejoint à l'extrémité de la manche.

A l'angle droit inférieur, rentrer de 3 à 4 cm., élever ce point de 2 cm. et arrondir le bas de la manche.

Réunir le bas de la manche à l'emmanchure par une oblique que l'on cambre de 1 cm. à sa moitié.

Brisure.

a A l'angle de droite inférieur remon-:} C:;:;~~.L- ter de la moitié de la hauteur et à l'an-" :::J gle de droite supérieur, rentrer d'un 31 demi centimère. Réunir les deux points + par une oblique et donner à celle-ci une

longueur de 2 cm. à 2 cm. 1/2. Faire deux courbes. La brisure ayant un col rabattu sera arrondie en s'écartant à l'angle d~ droite supérieur de % de cm.

Col rabattu.

Un rectangle ayant comlne hauteur 8 cm. et COlnme longueur la demi-enco­lure. Prolonger l'horizontale inférieure

~ --\ de 3 cm. et rentrer à l'angle supérieur ~ ___ de droite de 1/2 cm. Réunir ces' deux ~ 1 points par une oblique. Faire une courbe ' '"'') 1-, _________ ~ arrivant à la demi-hauteur du rec-

tangle.

Leçon de calcul COURS SUPERIEUR

Le procédé de calcul rapide ci-dessus (1) peut naturellement être réservé ou continué au degré supérieur, car cet exercice servira de base à la théorie de la racine carrée.

Il est probant que dans certaines écoles de bonne force on pourrait aborder ici l'extraétion de la racine carrée par le procédé ordinaire. Mais contentons-nous d'exercices pratiques, basés sur des constatations. Exemples:

A. L'enfant a appris à décomposer un nombre en ses facteurs premier. Ii sait que 6 = 2 X 3; que 36 = 2 X 2 X 3 X 3, etc.

Or, 2 X 2 = 6 1 2 X 5 = 10 22 X 32 = 36 ou 62 22 X 52 = 100 ou 102

(1) Voir ({ Ecole Primaire}) du 31 décembre.

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Conclusion. Quand on élève au carré les facteurs d 'un nombre, leur produit donne le carré du nombre. .

En employant le procédé inverse, on obtient donc la raCIne· carrée du nombre donné.

Exemple: 900 = 22 X 32 X 52. La racine de 900 = 2 X 3 X 5 = 30. Ces deux exemples montrent: a) que pour faire le carré

d'un produit, on peut effectuer le produit des carrés de ses fac­teurs; b) que pour trouver la racine carrée d'un produit, on peut le décomposer en ses facteurs et faire le produit des racines car­rées de ses facteurs (ce' qui revient à diviser les exposants des. facteurs par 2).

B. L'élève a appris que 2/3 X 2/3 = 4/9, ce qui revient à dire· que pour élever une fraction au carré, il suffit d'élever ses deux termes au carré.

Donc (~y = ~ = ;5 Inversement aussi, l'extraction de la racine carrée d'une·

fraction se fera en cherchant la racine carrée de chacun des. facteurs.

D'où V 25

36 5 6

C. On pourra faire remarquer encore ' que les carrés des. 9 premiers nombres ont pour chiffres des unités 1, 4, 5, 6 ou 9.

Partant, un nombre terminé par 2, 3, 7 ou 8 ne peut jamais être un carré parfait.

De même, le carré d'un nombre terminé par 1, 2 ou 3 zéros a: toujours 2, 4, 6 zéros à sa droite; 'd'où un nombre terminé par un nombre impair de zéros n'est pas non plus un carré pafait.

On conviendra que ces notions pratiques ne dépassent pas le niveau intellectuel d'un bon élève de 6e année, auquel elles. pourront être enseignées avec fruit. Evidemment, on n'opérera que sur des nombres carrés parfaits 'pour éviter toute compli-cation.

Avec les meilleurs éléInents, on peut passer à l'extraction de la racine carrée d'un nombre donné et procéder à des appli­cations d'un genre utilitaire.

Exil·action. - Soit à extraire la racine carrée de 4096. On se basera sur la formule du carré d'un nombre cOlnposé de di­zaines (D) et d'unités (U), soit D

2 + 2DU + U2•

On fera constater que le carré des dizaines ne peut se trou­ver que dans les 40 centaines que l'on sépare par un point.

Le plus grand carré contenu dans 40 est 36 dont la racine· est 6. Il y aura donc 6 d~zaines à la racine. On retire le carré ou. 36 centaines du nombre et · il reste 496.

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Ce reste 496 renferme encore 2 parties -: Cl) le double produit des dizaines par les unités; b) le carré des unités. La 1re partie est un riOlllbre de dizaines; on ne pourra donc

trouver le chiffre des unités qu'en divisant les 49 dizaines par 2 fois 6 dizaines ou 12 douzaines et l'on obtient 4 unités.

On peut vérifier le chiffre des unités de 2 manières.

a) (6 dizaines (60 X 2) X 4 = 480 l 4 X 4 = 16

49b

b) 1 On écrit les 4 unités à droite des 12 dizaines et l'on multiplie par 4; 124 X 4 = 496.

Le chiffre des unités est donc bien 4 et la racine de 4096 es t 64.

V 40.96 36

496 -496

o

1_6_4_ 6 X 2 = 12 124 X 4 = 496

Applications. - 1. Rechercher le côté d 'un carré de 729 m 2;

4225 m 2; 5184 cm2 de surface.

2. Surface d 'un rectangle = 7935 m 2; largeur = al" de la

longueur. Trouver le périm_ètre. 3. Trouver rayon d'un cercle de 32 m 2

, 1536-de surface. 4. Trouver la surface d 'un carré circonscrit à un cercle de

4 n12, 5216 de surface. 5. Trouver la surface d 'un carré inscrit dans un cercle de

18 m 2, 0864 de surface.

6. Trouver l'hypothénuse d'un triangle rectangle dont les côtés de l'angle droit mesurent 27 m. et 36 m.

7. Trouver la surface d 'un triangle équilatéral de 12 ln. de hauteur

8. Trouver la surface d 'un triangle équilatéral de 12 m. de côté.

9. Trouver la surface d'un hexagone de 90 nl. de périmètre. 10. Trouver la surface d'un cercle inscrit dans un hexagone de

72 m. de périmètre.

, L'Hygiène à récole D'une remarquable étude intitulée Hygiène scolaire, due à

la plume exercée de M. L. Henchoz, Inspecteur scolaire du Can­ton de Vaud et publiée par l'Annuaire de l'Instruction publique en Suisse de l'année 1927 (Librairie Payot, Lausànne) , nous

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extrayons un programme-type d'hygiène scolaire fixé par arrêté ministériel du 28 décembre 1922.

Le personnel enseignant de notre canton pourra y trouver _ des indications très utiles pour les petits entretiens que nous leur­conseillons d 'avoir au moins une fois chaque semaine pendant quelques minutes sur un sujet de la plus haute importance, à savoir la conservation de notre santé.

Voici le dit programme in extenso: Premiel' degl'é (1re et 2e années d'études)

Causeries très simples et très élémentaires dans le but de faire contracter aux enfants des habitudes d'ordre, de propreté et de les mettre en garde contre les impru­dences les plus communes à leur âge,

Ces exemples prendront place dans le cycle des exemples d 'élocution prévus au progralnme _ de langue maternelle.

N.-B. - L'instituteur saisira toutes les occasions pour hà­bituer les enfant~ à la pratique des conseils qui leur auront été donnés.

Deuxième degl'é (3e et 4e années d'études) : Causeries très simples sur les objets suivants: 1. Propreté du corps: peau; bouche, chevelure, oreilles, soin

des vêtements et des objets classiques. Douches et bains ~ 2. Précautions à prendre pour la conservation de l'ouïe, de

la vue, 3. Quelques conseils relatifs à l'usage des aliments et des

boissons. 4. Dangers des boissons alcooliques et du tabac. 5. Hygiène de l'habitation: air, lumière et chaleur. N.-B. - L'instituteur saisira toutes les occasions pour ha­

bituer les enfants à la pratique des conseils qui leur auront été donnés. Troisième degré (5e et 6e années d'études) :

1. Règles essentielles d'une bonne alimentation. L'alcoo­lisme.

2. L'air: air ahnosphérique, air vicié, ventilation. 3. L'eau: eau potable, eau contaminée, ébullition et filtra­

tion. 4. La chaleur: combustibles et appareils de chauffage. Le

vêtement. La chaussure. 5. La lumière: les moyens d 'éclairage. 6. L'exercice corporel: la fatigue, le repos, le sommeil. N.-B. - Dans les écoles rurales, on enseignera au préalable

les notions relatives à l'homme (notions élémentaires sur les prin­cipales fonctions de la vie) . . Quatl'ième degré (7e et 8e années d'études) :

Garçons: 1. Revision et extension du cours précédent.

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2. Les accidents. Précautions à prendre en cas de blessure, piqûre, brûlure, foulure, hémorragie, empoisonnement, asphyxie, indigestion.

3. Quelques explications très simples sur ' les microbes et sur les maladies contagieuses, notmnment la tuberculose. Moyens préservatifs, désinfectants.

4. Faire connaître les œuvres sociales d'hygiène dans la lo­calité ou dans la région.

Filles: Ajouter les notions de puériculture au programme qui pré­

cède. Remarque. - Le programme d'hygiène ci-dessus peut aussi

fournir des entretiens ou des causeries aux Cours cOlnplémen­taires où l'hygiène figure au programme depuis 1924.

Miettes pédagogiques « Il faut considérer que les enfants ont la tête faible, que

leur âge ne les rend encore sensibles qu'au plaisir ... Il faut donc que la joie et la confiance soient dans leurs dispositions ordi­naires. Rendons-leur l'étude agréable, cachons-la sous les appa-rences de la liberté et du plaisir. » (Fénelon.)

« Prendre d'abord de l'autorité sur les enfants est une ma­tière de la dernière importance pour tout le temps de l'éducation et pour toutes les personnes qui en sont chargées ... Or, c'est dès le premier abord, dès le commencement que les parents et les maîtres doivent prendre cet ascendant.

« Le succès dépend beaucoup des premières impressions, et la grande attention des maîtres doit être de faire en sorte qu'un enfant qui n'est pas encore capable d'aimer l'étude, ne la prenne point en dégoût.

« Le grand art et la grande habileté est de sa, air inspirer aux n~édiocres mêlnes la constance dans l'effort.

« Le seul vice qui mérite un traitement sévère, c'est l'opi- . niâtreté dans le mal... La première règle pour bien châtier est de ne pas punir un enfant dans l'instant même de sa faute, de peur de l'aigrir. » (Rollin.)

Sou de Céronde Souscriptions parvenues jusqu'au 4- jcmvieJ' 1928

Saillon filles, 3.-; Salvan MarécoHes mixte, 6.-; IlIiez garçons II, 5.60; Revereulaz garçons, 7.10; St-Gingolph garçons, 9.-; Champex, 4.-; Finhaut garçons, 10.-; Salvan Granges mixte, filles, 5.-; Id. garçons, 7.10; St-Gingolph filles, 8.30; Evolène Haudères, F., 5.-;

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Mayoux mixte, 12.-; Chippis filles, 15.-; Agettes 'filles, 6.10; Illiez garçons II, 10.35; Collombey-le-Grand filles, 5.-; Trient mixte, 21.-; Bovernier filles, 3.50; Vissoye filles, 8.-; Vionnaz filles, 14.-; Chippis garçons, 15.-; Orsières Son-la-Proz, 8.70; Vouvry filles, 26.35; Vouvry l et II mixte, 11.90; Collombey-Muraz Ecoles, 12.50; Martigny-Bourg filles, _20.35; St-Martin-la-Luette, 11.60; Icogne mixte, 7.60; Vionnaz garçons, 7.50; Martigny-Ville II garçons, II filles, 6.-; Chamoson filles, 18.50; V érossaz filles 5.-; Pinsec Anni viers mixte, 4 . ....:.--; Orsières Issert, 5.50; Conthey Sensine filles, 7.-; Fang Chandolin mixte, 5.-; Lourtier Bagnes garçons, 7.30; Plan Contiley filles, 2.85; Grône Loye mixte, 5.-; Chalais filles, 7.-; St-Luc garçons, 4.10.

Il est superflu de dire que nous recomlnandons vivement l'Œuvre du Sou de Géronde. Chacun en connaît assez la portée sociale pour lui donner son plus large appui.

Bibliographie Nos jeunes filles et choix d'une profession

Selon le vœu de nombreux éducateurs et éducatrices, la Commis­sion centrale des a.pprentissages de l Union suisse des Arts et :Métiers a publié, avec la collaboration d 'hommes d'expérience, des directives pour les parents et les autorités scolaires et tutélaires. Cet opuscule, intitulé « Nos jeunes filles et le choix d 'une profession », par Gertrude Krebs, maîtresse d 'école ménagère, l'auteur bien connu des « Conseils pour jeunes filles suisses », doit être envisagé comme partieulière­ment utile à notre époquè où le choix d'une profession a la plus grande importance pour la vie économique de notre peuple. Il donne un court ::tperçu de toutes les professions qui conviennent pour le sexe féminin avec leurs ' exigences et leur possibilités d'activité lucra­tive et tient compte notamment des conditions de notre pays. Cette brochure devrait donc être répandue partout et est surtout recom­mandée aux parents, aux membres du corps enseignant et aux com­missions d'école.

Elle forme le 15me eahier de la Bibliothèque suisse des Arts et Métiers, qui paraît chez Büchler et Cie, à Berne. Elle coùte 30 cen~

times et, par quantités de 10 exemplaires, 15 centimes.

La question sociale

LA FAMILLE V.

Importance sociale de la Famille. - Est-il une chose que vous croyez mieux connaître que la Famille? C'est votre domaine et il vous semble bien que l'on n'a rien à vous apprendre à ce sujet. Peut-être en effet avez-vous compris, mes amis, que la fa-

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'mille est seule capable de produire cette atmosphère d'affection et de dévouement mutuels, de paix et d'ordre, sans laquelle il n'est point de bonheur vrai et durable. Mais il est probable que vous n'avez point réfléchi au rôle considérable que la famille joue dans la société. C'est à ce point de vue plus général que nous allons l'envisager à présent. Vous allez comprendre qu'elle n'est pas faite seulement pour satisfaire les besoins de notre cœur et contenter nos désirs personnels de bien-être: elle est appelée à une mission beaucoup plus haute, à une mission soçiale.

Nous allons d'abord la définir: La fcmlille, ou société fCllni­.liale, est le groupement de 1'11Omlne et de la femme, unis pw' le lnal'iage, ,et des enfants qui naissent d'eux. C'est Dieu lui-même qui l'a instituée à l'origine du monde. C'est Die,u lui-même qui a mis dans notre nature humaine, ce penchant qui porte l'homme et la femme à s'associer ainsi pour s'aider mutuellement et élever ·ensen1ble leurs enfants. Et cette société familiale, avec son chef, le père, est en petit une image de la Société civile ou Etat. C'est elle qui a existé la première, avant l'Etat, puisque celui-ci est constitué pal' l'union des familles. En outre, elle a certains droits ·et devoirs propres, indépendants de l'Etat, par exemple à l'égard des enfants à élever; c'est sur elle que repose et d'elle que dépend la valeur d'ensemble de la Société humaine. Tant vaut la Famille, tant vaut la Société.

Vous allez comprendre par une comparaison: les grands fleuves 'sont formés d'une foule de rivières, lesquelles sont formées par des ruisseaux, formés à leur tour par des sources: ainsi donc l'origine du grand fleuve, c'est la petite source. De même, la société humaine est formée de nations ou Etats et ceux-C'Ï de familles. Et si la source ,est empoisonnée ou tarie, le fleuve sera forcément empoisonné ou tari. De même, si la famille est corrmpue ou diminuée, la société 'sera corrompue ou diminuée.

De plus, l'homme se forme dans la famille. S'il ne trouve pas dans la fan1i1le les conditions d'une bonne formation physique et morale, sa valeur physique et m.orale sera amoindrie et, par suite, une société composée d'hommes de cette sorte sera une mauvaise société. Il est donc extrêmement important de fonder la Famille sur les prinCipes qui lui permettent de remplir sa mission 'sociale dans toute son étendue.

LE FONDEMENT DE LA FAMILLE

Le Mariage indissoluble. _ Le lnariage, qui unit l'homme et la femme, est l'institution fondamentale sans laquelle la famille ne serait pas. Aussi le sern1ent par lequel l'homme et la femme s'engagent, pour toute la vie, à une fidélité inviolable l'un envers l'autre, est un acte si grand que Dieu veut en être le témoin au sacrement du mariage et donner à l'union des époux un caractère 'saint et sacré.

L'indissolubilité du Inal'iage est une condition essentielle à la dignité de la famille et à la grandeur de la société.

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.. Pour vous en convaincre, voyez plutôt l'histoire des sociétés' palennes dans ~otre Europe, ~vant le christianisme. Le culte que c~~ peuples aV,aIent ,p~mr les dIeux du foyer, ainsi que leur respect rIg~ureux de l autonte paternelle, furent longtemps, pour la famille antI.qu~~ ur:e SOUl~c~ ,de grandeur, et de force morales. Mais il y man­q~aIt. l m~lsso1ubIhte pour la preserver des pires déchéances. On en v.mt a estII~er que, po~r des motif~ parfois bien peu sérieux _ par sl.mple. capnce -, les epoux pouvaIent rompre leur union _ c'est-à­dIr.e dlvo~cer - , pour en contracter une autre, s 'il leur plaisait, et ~UlS, apres ~ette autre, d'autres. ~ncore . Souvent même, beaucoup de 5e~s ~r?UVaient qu~ les forma~Ites du mariage étaient bien compli-, quee~, I~S remplaG~Lle~1t le manage par l'union libre; sans se préoc­cypeI .d aucune 1~1, l hom!lle et la femme vivaient ensemble et se' separ:;t1ent. quand Ils cessaIent de s'entendre. Ainsi les mœurs d'alors tendaIent a se rapprocher de celles de l'animal.

De plus, la. loi interdisait aux esclaves - qui étaient fort nom­breux . - le ~rOlt d~ f.onder une famille: l'Etat ne reconnaissait pas les U11l0~S qUl se faIsaIent entre eux; le maître pouvait séparer le père de la mere, l~ur enleve~' l~urs enfants, les échanger, les vendre eux tous, comme Il leur plaIsaIt.

. E.t i~i, . .le, del~ande" t~ut spécialement aux esprits capricieux et ~ndlsclphnes, s Il en etaIt: pensez-vous que cet état social réai unIquement par la fantaisie et le caprice du plus fort ait pu fai~e le bonheur de l'humanité? Evidemn'lent non! Cette société païenn~ aurait voulu se détruire elle-même, qu 'elle ne s'y serait

, pas pnse autrement. Qu'arriva-t-il en effet? Les enfants et les femmes aus~i, f~uent les premières victimes de cet égoïsn~e des­tructe~n'; pUIS, vI~e . et cruellement, ce fut l'Etat tout entier qui en s?uffnt. C~r les foyers se dépeuplèrent peu à peu, le nombre des cItoyens diminua, l'esprit de 'dévouem.ent à ' la nation s'affaiblit... Et quand les Barbares, sortant , de leurs forêts de J'Est et du Nord, vinrent assailli.r l ' Empir~ romain, celui-ci, qui avait été si fort ~ant que la famIlle y avaIt été fortement constituée, tomba peu a peu sous leurs coups .

, Heureusement. qu:alors le Christianisme répandait déjà, à h~vers ce monde VIeilh et bouleversé, les enseignements de Notre­?eIgneur Jésus-Christ. Par lui, on entendait proclamer la véritable Idée du n;ariage : union indissoluble d 'un homme avec une seule fem~e, ou la femme cess,ait d'être le jouet, l'esclave ou la servante de 1 ~onllne p~n~r devenu sa compagne respectée, où le père et la mere a~s.oCIaIent leur amour et leurs efforts pour élever au foyer fam~l~al les enfants qui naissent d'eux. Dès lors, les fa­mIlles ~hrehenn~s ,s~ ,mul~iplièrent; et quelques siècles plus tard, toute 1 ~urope CIVIlIsee d alors se trquva chrétienne à son tour. E~ dépIt d~s f~mi~es, des guerres, de la dureté de la vie, les fa­lnilles re~taient sohdes et fécondes et rayonnaient du bonheur et <;le, la paIX; gr,âce à elle~ l'Etat pouvait résister aux plus dures­epI euves ou reparer rapIdement ses pertes et ses ruines.

~1a~gré l'expérience que nqus donne l'Histoire, la loi civile, en certams pays, admet des cas où, contrairement à ce qu'enseigne

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l'Eglise catholique, le mariage cesse d 'être indissoluble, c' est-~­dire où le divorce est permis, où mari et femme p~uve~t .se se­parer et contracter, s'il leur plaît, une nouvelle unIOn CIVIle . .

Une pareille loi a été votée en France, il y a une quarantall1e d'années, et déjà elle porte des fruits dont s'épouval~tert.t t?::s ceu~ qui, même n 'ét'ant pas croyants, songent seuleI?-ent a 1ll1t~let et ~ l'avenir de la nation. Rien qu'en une seule ~nnee, en 1920, Il y a e en France 29156 divorces prononc'és par les Juges et e~ 19'11, ce l~om­bre est m~nté à 32,557. Donc, plus de 60,000 forers detr':l s ~n e~: ans. Alors comptez combien de famille~ di.sp,ers~es, co.mblen d a~enlIs d'enfants compromis et de souffrances ll1fhgees a ~es ll1n?cen~~ . ~ays doute ce grand nombre de divorces est en partie attnbua e a a O'uerre mais le mal reste mena<;ant. l t CI En' Suisse la proportion des divorc~s s'9.ccroît ,de plus. en p us e maints sociol~gues ont jeté, déjà, un cn d'alarme a ce sUJet.

Ce deviendrait encore pire, si la loi venait à accorder ce qu'on réclame de divers côtés, chez les comm~niste~ surtout: que J'homme et la femme puissent rompre le manage hbremen~, sans 'aucune formalité devant le juge, tout simplemel!t quand . Ils. ont cessé de se plaire ensemble. Alors on revlendraI~ au p~gan~s~e d'autrefois: le foyer familial, asile de l ' en~ant" ou .la mere I:eg~e par son amour et son dévouement, seraIt detruIt ou. ~OUJOUI,S menacé de l'être' toutes les traditions et les vertu~ famlhales p~­riraient avec lui,' et finalement la société tout entière, l'Etat IUI­.même serait mortellement atteint.

LE BUT PREMIER DE LA F AIVJ;ILLE

L f t Dans quel but l'homme et la femme doivent-es en an s. - . l'h

ils s'unir? Est-ce pour se rendre l 'existence plus facIle : olI~me, en trouvant d 'abord et principalement dans sa femme une mena~ gère et une garde-malade; la femme,. en troln~ant ~ons son man 'un soutien et un protecteur? Le Iuanage seraIt alOI s, avant tou~, une affaire et non cet acte d'une valeur et d'une noble~se .s~pe­rieures . que Jésus-Christ n'a pas dédaigné d'élever à la dignIte de sacrement. .

Serait-ce encore simplement pour répondre à l'ardent déSIr de deux cœurs, qui placent leur bonheur à ~artager ensem?le, dans une mutuelle affection, les joies et les pelne~ de .cette Vie ? Voilà un motif d'un ordre beaucoup plus élevé, maiS qUI ne d~nne pas encore au mariage sa haute et totale valeu~' morale et .soc~ale. Donner à Dieu des serviteurs et de futurs habItants. du CIel, ~ la société des travailleurs et des défenseurs, à la fam~ll.e elle-meme des descendants qui en perpétuent le no~, l~s tradItIons de. pro­bité et de travail, tel est le premier et pnnczpal b~t du InaIla~e. Et ce but sera d'autant plus complètement et faCIlement atteInt que les fils et les filles seront plus nOlubreux. ..

Revenons à notre comparaison: quand les sourC'~s qUI .ahmen!ent le fleuve sont abondantes, le fleuve est large et pUIssant, d~ é~em~ quand les familles comptent de nombreux enf::nts, la SOCl e es forte et prospère. Car ces familles fécondes prOdUIsent non seulement

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le nombre, mais encore la valeur. C'est chez elles en général, qu'on rencontre les cœurs généreux, les volontés énergiques1 les caractères bien trempés, habitués à compter sur eux-mêmes et non pas sur un héritage pour conquérir une bonne place au ·soleil.

Si, par exemple, la population de la France n'était pas restée stationnaire depuis trente ans, aux environs de 38 millions d'ha­bitants ' tandis que celle de l'Allelnagne doublait, ou à peu près, dans le même temps, l'Allemagne n'eût pas osé lui déclarer la guerre et elle n'aurait pas à pleurer ses 1,400,000 morts. Aussi, honneur aux familles nombreuses! Admirons la mère et le père de nombreux enfants, travaillant et souffrant sans compter pour les élever: c'est leur gloire.

Au contraire, plaignons les foyers qui, par malheur, restent vides. Ils sont privés de la flamme de vie et des chauds rayons de l'espé­rance; ils sont voués à la tristesse. Plaignons encore les familles à enfant unique; que ia mort vienne et emporte cet enfant, les parents ont leur CŒur et leur vie brisés. Et s'il vit, sur lui seul se concentrent les attentions, les soucis, les gâteries. des parents, et alors il devient bien facilement un égoïste, au cœur dur même pour ses parents. Ce triste résultat est presque inévitable, puisque l'enfant unique a été habitué à toujours recevoir et à ne jamais partager ni donner.

Aussi ne soyons famais de ceux qui se moquent des familles nombreuses ou qui se lam.entent Sl.lr leur sort en les blâmant. Elles connaissent souvent peut-être des jours pénibles quand il y a beaucoup de petites bouches à nourrir; mais un jour vient où les enfants, ayant grandi, trouvé une situation et fondé à leur tour une famille, entourent de leurs soins et d 'une couronne de petits enfants , la vieillesse de leurs parents. Dieu d'ailleurs ' n 'aban­donne .lainais ces familles; sa providence veille sur elles comme elle veille sur ceux qui cherchent à Lui obéir et qui ont confiance en Lui. Aidons-les en leur donnant la préférence à d'autres. Ap­])rouvons les lois qui din1inuent leurs impôts, leur font payer moins cher les billets de chemins de fer , donnent des médailles aux mères de familles nombreuses, facilitent par des bourses l'éducation de leurs enfants, etc. Joignons-y notre hommage, car ·ces familles sont les meilleures bienfaitrices de la nation.

LE DEVOIR DES PARENTS

L'Education. - Les parents doivent élever leurs enfants. Ele­ver, non pas seulement nourrir, assurer la vie physique de l'en­fant, mais former sa conscience en lui donnant le bon exemple et de bons principes.

Parmi vous, il en est sans doute beaucoup qui n'aiment pas les ·observations et qui trouveraient préférable que le devoir des parents consistât seulement à nourrir, vêtir, loger et soigner leurs enfants. C'est encore un raisonnement d'étourdi. Avez-vous vu des chattes faire la· morale à leurs petits minets· ou des poules mettre· en péni­tence leurs poussins parce qu'ils ont été désobéissants, ou querelleurs, ·ou gourmands. Non, sans aucun doute. De sorte que si vos parents ont le devoir - souvent pénible pour eux et pour vous - de déve-

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lopper en vous la vie morale, c'est que vous n'êtes pas des animaux et par conséquent devez être traités comme des créatures raison-nables.

Je 'dois insister sur i'importance de ce devoir cie l'éducation, var vous ne resterez pas toujours jeunes. A présent vous la re­cevez, cette éducation, plus ou moins docilement, un jour viendra où ce sera à \ ous de la donner, quand vous serez devenus pères ou mères de famille. Et alors quelle responsabilité que la vôtre! C'est à Dieu lui-même que les parents doivent compte de la for­mation du corps, de l'esprit, du cœur de leurs enfants. Il les leur a confiés pour 'qu'ils en fassent de futurs habitants du Ciel et, ici-bas, des travailleurs consciencieux, des membres utiles de la Société ...

C'est dans la famille, par l'exemple et par les leçons des pa­rents, que s'acquièrent insensiblement et le plus solidement le~ qualités du hon citoyen: le support mutuel, le sacrifice et le dévouement à autrui, le goùt du travail, la probité. Pour que cette éducation se complète et se fortifie hors de la famille, les parents ont le devoir ,de choisir avec soin l'école, l'atelier où ils envoient leurs enfants, de les faire entrer dans des associations, patronages et syndicats où la formation de leur esprit et de leur cœur, 1 ap­prentissage de' leur métier seront assurés.

Il arrive parfois que quelques-uns d 'entre vous se plaignent des exigences de leur père, Inême des sé\ érités de leur mère; que serait-ce donc si au lieu de vivre dans votre famille, qui, en dépit des petits orage;, plus bruyants que graves, est encore le Iueilleur et le plus sùr des asiles, on YOUS en eùt arrachés t~ut petit~ pour vous imposer le système d 'éducation rêvé par certaIns esprIts , les communistes en particulier. La grande erreur de ce système, c'est de prétendre que l'enfant appartient à l'Etat et. pas aux ~m'ent~; aussi voudraient-ils enlever l'enfant à la surveIllance et a la dI­rection des parents , dès son jeune âge, pour charger l'Etat, tout seul, de l'élever , de l'instruire, de lui donner un métier. Sans doute, l'Etat doit aider les fmuilles, par exemple, en ouvrant des écoles, en fournissant des secours, en facilitant l'apprentissage, mais il est incapable de les remplacer et il n'en a pas le droit, dans cette pénible et difficile charge de l'éducation.

LECTURE

LE BUTOIR DE L 'H IIPASSE

Parabole

Le père de famille est pareil à un chef , de gare ... Je m 'explique. . Tout le monde connaît ça. Il y a, dans les gares, les VOles de

0'rand trafic aux aio'uillao'es nombreux et il y a des tronçons morts, des garages, avec, à l'extrêmité, une lanterne blanche où se lit l'inscrip-tion : butoir de l'impasse.

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Cette voie morte s'arrête là, au butoir! Cependant les voies vitales conduisent, au gré des aiguillages

savants, les voyageurs et les marchandises vers les quatre points cardinaux. C'est la vie avec ses risques, mais avec ses frémissements aussi et toutes les fêtes de l'action et du mouvement utiles avec les profits et les gains. '

L'herbe pousse entre les rails de l 'impasse et les coquelicots rou­gissent sur le talus du butoir.

La vie circule sur les voies dont les rails brillent au soleil comme des glaives d'acier.

Le père de famille est semblable à un chef de gare! A~ mome~1t ,de fonder sa famille, il, regarde; il regarde les voie&

et le reseau ou Il pourra engager la VIe des héritiers qui lui vien­dro~lt. S'il ,est audacieu~. et s'il se sent fort, il n'hésite pas. Les voies drOItes qUI affrontent 1 Inconnu vers tous les cüins de l'horizon ne l'.effraient pas; les aiguillages variés qui assurent la liberté d'expan­SIOn le rassurent plus qu'ils ne l'inquiètent. Ses enfants ont un large avenir devant eux.

Cet homme-là osera avoir beaucoup d 'enfants. Il en fera des hommes, et ces hommes réussiront à leur tour dans la vie, parce que sur leur berceau aura. rayonné la confiance.

Mais un autre, - et l'espèce en est nombreuse chez nous - sera un chef de gare pusillanime. Les signaux multicolores lui donnent le cauchemar; les mystères des aiguillages l'épouvantent· il inter­prète le langage muet ,du disque c~mme un ordre à la vie de stopper, de ne pas aller plus lOIn. Elle est bIen modeste, bien courte on en voit le bout, et butoir est là pour caler la rame de wagons q~'on veut y embusquer.

, Cet ~o~m~-là aura un fils. Il le dirigera vers l'impasse, sur des raIls rOUIlles; Il le poussera dans une petite administration où ce pauvre fils usera sans grand risque ses manches de lustrine en écra­sant quelque rond de cuir.

PETIT « DE TROP»

Histoire vraie Pauvre petit « de Trop». Sa naissance fu~ considérée comme un

incident fâcheux. La place, t~ute la place était déjà prise par une grande sœur

dans ~e cœur mmuscule de sa maman. Tout bien pesé, la ' main sur la consclenc~, oh! ~on, sur la clé du coffre-fort, le papa avait décidé ne pOUVOIr revemr sur la dot de son aînée.

Sur quoi, l~ petit « de Trop}) a été baptisé, puis mis en nourrice. . Il a grandI. Comme sa mère adoptive le disait gentil et intel-

lIgent, on a voulu le voir quelques jours à Paris le voir comme une cu,riosité. OI?- l'a gavé de friandises pour l'empêCher de poser c'er­talnes questIOns embarrassantes. Les enfants sont si indiscrets!

A treize ans, il avait fréquenté l'école primaire du villao'e. La grande s~UJ; s?rtait ~es ex~ernats ~ la mode. Plus que jamais n. était de trop; Il etaIt sortI peu a peu de la famille éconduit par la porte de l'indifférence. '

Le l?apa trouv~ une formule, qu'il crut heureuse, pour sanction­ner .le faIt accomplI. ,La mère nourrice riposta par une adoption pure -et SImple. Elle ne reclama plus d 'argent· les parents renoncèrent à l'affection du petit « de Trop». ' , De loin e!l 1~)Ï?, il est invit.é à Paris. Il passe quelques jours en etranger, en InVIte dans la maIson de sa grande sœur qui le tolère.

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Un jour, c'était la guerre, des soldats cantonnMent dans le vil­lage. Quand ils partirent, le petit ({ de Trop» les suivit. Je le rencontrai

souvent avec eux. On m'assure que la mère adoptive pleura. L'enfant de la paysanne, l'enfant des soldats, a trouvé une nou-

velle famille, des frères. Il sait qu'il n'y a pas de dot pour lui dans le coffre-fort du monsieur de Paris. Il travaille. Il sera un homme. Il fera honneur à la paysanne, aux soldats, à ses bienfaiteurs, ses

vrais parents. Les autres, ceux de Paris, ont concentré toutes leurs espérances sur la grande sœur. Elle sera riche, elle sera belle, elle sera mariée en musique à un monsieur très riche, que sais-je encore?

Mais est-ce bien sûr? Elle mourra; elle est morte peut-être, et le monsieur au coffre-fort, et la dame au cœur minuscule qui, naguère, ont renié le petit ({ de Trop », les malheureux n'ont plus d'enfants. Extrait du volume ({ Les propos de Vitalis )).)

(Action populaire.)

RÉSUMÉ

1. La Fwnille) ou société familiale, est le groupement de l'homn1e et de la femn1e, unis en n1ariage, et de leurs enfants; beaucoup de familles associées constituent la Société civile ou Etat. Tant valent les familles , tant vaut l'Etat.

2. La famille n'est forte et prospère qu'à certaines condi-

tions : a) Que le Inariage soit indissoluble. - L'union de l'homn1e et de la femme est un engagement saint, sacré, inviolable. Le divorce et plus encore l'union libl'e, c'est-à-dire une union sans madage et qu'on peut rompre à tout instant, à son bon plaisir, sont les ennelnis mortels de la famille. Dans la famille païenne, où se pratiquait si facilen1ent le divorce, la femme et les enfants étaient réduits à un état lnisérable. C'est Jésus-Christ, en rétablis­sant de la n1anière la plus fonnelle, l 'indissolubilité du mariage, qui a donné à la famille une dignité incomparable et assuré le bonheur de la femme et de l'enfant.

b) Que les familles soient nombreuses. - La famille est faite, avant tout, pour les enfants. Les familles nombreuses font les nations grandes et fortes. Honneur et respect aux familles nombreuses! Elles sont les bienfaitrices du pays.

c) Que les parents élèvent eux-lnêmes et COllune il faut leurs enfants . _ Dieu confie les enfants aux parents pour qu'ils lui préparent de futurs élus pour le Ciel, et pour la Société des meUl­bres utiles et dignes. Ainsi les parents sont responsables non seu­lement de la vie physique, lnais encore de la vie morale de leurs enfants. Ils doivent donc chercher à leur assurer les meilleures conditions n10rales dans le choix.· de l'école, de l'atelier, des ca-

marades. 3. Le communisme, en supprin1ant l'indissolubilité du n1a-riage et l'éducation familiale, provoquerait un retour vers les mœurs barbares du paganisme.

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Ils n'ont aucun appétit! ne )len (es mamans constatent avec inquié-voilà ce q 1 . 1

tude chez leurs enfants. Malheureusement, elles aggra­V,el~t souv.ent le nlal en leur gâtant complètelnent 1 est~mac avec toutes sortes de choses qui ne leur conVIennent pas.

Essayez le

.rI1MA.LT du Dr \YANDER

. .' .~e Je~alt. p<!ssède les propriétés excellentes et fOI.hfIante~ de 1 Inule de foie de morue de deille .' ~ tabon, malS sans son g At d" lepu 1 JI' . ou esagreahle. Au contraire ~ e~a t est une yéi'ltahle friandise pour les enfant~

e meme les estomacs faibles le supportent très hiel;.

Voici une attestation parmi tant d'autres :

« 1'\ous avons donné votr J l « mois, à notre enfant de cine ema t, .pe~daI.tt plusieurs « d'appétit pour son àge et cleCl anfs, .{Ul n a~aIt pas. assez « Au bout de peu de te' ce al, ne piogressalt pas. « montrait un appétit bie~Psi nous avons constaté qu'il « mes; en même t . P, u~ prononcé pour les légu­« ment des mUSdE:'~m~~s (s ~penllt un meilleur développe­« cure de Jemalt.· IUl nous engagea à continuer la

« q~~I~~emfai(~~a~~~l~~Wl~~ituteur, j.~ l?-e voucll'a~s 'pas rnall-« parents de mes élèves. ) cette pl eCleuse experlence aux

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