L'Ecole primaire, 15 décembre 1942

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SION, 15 Décembre 1942 No 5 PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORCANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D EDUCATION AB 0 N NE MEN TAN NUE L: Fr. 7.50 62ème ADDée. les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion ou 0' d . f t t b ce e au con re rem oursement fo ... ce qui concerne la publication doit 6tre aMllé directeMent ' M a BÉRARD' . L a.. Instituteur, Sierre -- es annoncei sont reçue, Melullvement por __ PUBlICITAS, Soc ... é Anonyme Su .... de Pubhcité, SlON Avet'tue de 10 Gare T éléohone 2 12 36

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 décembre 1942

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SION, 15 Décembre 1942 No 5

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORCANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D ~ EDUCATION

AB 0 N NE MEN TAN NUE L: Fr. 7.50

62ème ADDée.

les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion ou 0' d . f t t b • ce e au con re rem oursement fo ... ce qui concerne la publication doit 6tre aMllé directeMent ' M a BÉRARD' .

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Page 2: L'Ecole primaire, 15 décembre 1942

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SION, 15 Décembre 1942. No 5 .. 62ème Année. ,

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOClÉl"Ë VALAISANNE D'eDUCATION .

SOMll\11,Aoliil.E: COM{MUlNICATIONtS DIV,EIHSES: CommunLqués du Département. - Une heureuse décision. ~ Abonne'ments à r «,Eco,le PrÜnaire» . . - Renvois. - Leçon:,~ de ski gratuites ipour ,la j eunesse. ~ P A1RTIE IPE/DtAIQOGlIQUE: Des méthodes traditipn­ll1elles .aux méthodes nouvelle.'s. - La ,crèche et las beil'ceaux. -«Le sa.ng des mort~». - PARTIE PHATIQUE): Langue frança,ise, centre d'intérêt, 1ère et 2'ème semaine. ~ Didée de contrôJe. .LES belle,s histoires. - \Notes d'hygiène infantile' et s'colaire. Histoire. - BIHLIOG1H~ffiHE.

~~~~!~~;~2~~.K.~~:V~~!E! ~ ~~

. Le Départ~ment de l'Instruction Publique du Canten du Valais

Considérat la nécessité d'assurer la bopne marche des cours complémentaires,

Vu le petit nombre d'instituteurs disponibles pour la direc­tion de ces cours,

décide: Chaque maître, qui n'enseigne pas dans une école primaire,

est autorisé à diriger ,quatre cours complémentaires,. Ce nombre ne peut être dépassé sans une autorisation spéciale du Départe-ment de l'Instruction publique. .

La présente décision remplace celle du 8 juin 1937 pour la durée du cours s,colaire 1942/43.

Sion, le 14 décembre 1942. Le Chef du Département de ['Instruction Publique:

Cyr. PITTELOUD.

Cours complémentaires L'entrée en vigueur de la décision qui précède nous fournit

l'occasion de rappeler aux maîtres des 'cours compl~mentaires qu'en vertu des dispositions légales les leçons ne doivent pas du­rer plus de trois heures. Cette mesure jugée nécessaire par le lé~ gislateur de 1907, qui a élaboré la loi sur l'enseignement, se justi­fie encore pleinement aujourd'hui. .

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--" 1'30 -

Chacun doit 'convenir en effet qu'à la Ifin: d'une journée com-' prenant six heures de classe bien employées, les 'leçons ne sont guère profitables.

Or, la durée des cours est si restreinte et les connaissances des élèves si incomplètes que les 120 heures' prescrites doivent être utilisées avec le plus grand soin.

Les maîtres n'oublieront pas non p'lus que leur rôle ne consis­te pas à faire répéter à leurs élèves le programme de l'école pri­maire, mais bien à le compléter d'une manière intelligente et uti­le. A cette condition seulement, les cours complémentaires se jus­tifient.

Le Chef du Départe,ment de l'Instruction publique: Cyr. PITTELOUD.

Extrait du protocole des séances du Conseil d'Etat Considérant que la situation du personnel célibataire pen­

dant la durée du service actif ne correspond plus aux circonstan­ces actuelles;

Voulant rendre possible à ce personnel l'avancement dans l'armée;

Sur la proposition du Département de l'Instruction publique, décide:

les dispositions de l'arrêté du 3 octobre 1939 fixant le traite­ment servi au personnel de l'administration cantonale et au per­sonnel enseignant pendant le service actif sont modifiées dans ce sens que la 'part du traitement versé au personnel céli!bataire pen­dant le service actif est portée du 25 au 50 %.

La présente décision prend effet au 1er décembre 1942. Pour copie conforme, Le Chancelier d'Etat :

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-131 -

Une heureuse décision Le personnel enseignant aura 'pris connaissance avec plaisir

de la décision que nous publions d'autre part et qui est due avant tout à l'esprit d'initiative et d'équité du Chef du Département de l'Instruction publique.

Ainsi, dorénavant, les célibataires faisant du service actif rpercevront le 50 % de leur traitement au lieu du 25 % .comme jusqu'ici. Cette mesure s'hnposait. En effet, on nous a cité des cas où de jeunes instituteurs appelés sous les drapeaux, après avoir payé les diverses cotisations officielles ou officieuses ne percevaient pas un sou de traitement. Et ce fait paradoxal n'était pas propre au Valais, puisque nous avons lu l'an dernier les mêmes doléances dans la presse pédagogique fribourgeoise.

Dans la plupart des 'cantons l'employé célibataire appelé sous les drapeaux ne reçoit que le 25 ou le 30 % de son traite­ment, alors que le personnel marié, chez nous par eXoemple, se voit anouer le 70 % de son gain, plus une allocation de 5 % par enfant mineur.

Or, par suite de la décision du Conseil -d'Etat, les institu-1 teurs valaisans célibataires paraîtront favorisés en regard des

col,lègues confédérés . .ce qui n'est pourtant pas tout à fait exact, car nos traitements ne sont pas comparables aux leurs. D'autre part, les instituteurs mariés, qui ont évidemment d'autres char­ges que les célibataires, n'ont pas lieu de jaloùser leurs coUègues bénéficiaires des faveurs du Conseil d'Etat. En eff.et, il ne faut pas oublier que le traitement des célibataires est ,moins élevé que celui des mariés: l'instituteur reçoit la première année d'en­seignement 225 fr.; après 5 ans il touche 285 fI'. et éventuelle­ment les allocations familiales. D'autre part, le pourcenta.ge de la réduction est fonction de la solde et non du traitement.

Les exemples que nous citons -ci-après, tirés en partie du rapport soumis au Cons,eil d'Etat par le Département de l'Ins­truction publique, illustrent assez bien la question :

Après 12 ans d'enseignement, un capitaine père de 4 en­fants, touche le 90 % de son traitement; or, celui-ci s'élève au maximum, avec les allocations de renchérissement, à : traitement mensuel 370 fr.; aUocation de renchérissement 70 fr.; total: 445 fI'. Il perçoit le 90 % de ce montant ce qui fait fI'. 400'.50. '

En plus de cela, il touche, au service, le 80 % de sa solde s'élevant à 11 fI'. par jour.

Un lieutenant célibataire, après 2 ans d'enseignement per­çoit mensuellement 260 fr., plus 25 fI'. d'aJ.locations de ' renché- ' rissement, soit 285 fr .. On lui versait jusqu'ici le 25 % de ce mon­tant, soit 71 fr. 25 (plus le 85 % de sa solde).

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- 132...:.....

Après avoir prélevé les diverses retenues: solde, retraite, etc., l'Etat du Valais verse net au premier Fr. 314.50

au deuxième Fr. 13.35 au simple soldat ayant 2 ans de service Fr. 49.50

mais il faut noter que la solde de ce dernier lui permet à peine de faire face à ses dépenses journalières, tandis ,qu'il en va au-, trement pour ses deux collègues officiers.

Il e'st évident qu'au moment où le coût de la vie augmente dans des proportions inquiétantes, on ne saurait sans créer 'un' sourd mécontentement, tolérer une telle inégalité vis-à-vis d'em­ployés placés dans les ·mêmes conditions de travail, ayant. fait les mêmes études, étant au service du même employeur. Or ce malais'e existait et nous avons entendu formuler des plaintes à ce sujet.

Le Département de l'Instruction publique a donc été bien inspiré de ne pas attendre des demandes formelles avant de pro­poser au Conseil d'Etat les mesures qui viennent d'être prises. Et 1'011- ne saurait assez remercier Mr le Conseiller d'Etat Pitteloud pour son heùreuse initiative. Les jeunes méritent qu'on s'occupe de leur sort; la situation qui leur est faite après la sortie de l'E­cole Normale est ·parfois pénible; les années d'attente sont dé­primantes et il faut avoir un caractère bien trempé pour ne pas s'abandonner· au découragement.

Nous venons de lire l'éloquent plaidoyer que notre Chef vient de présenter en leur faveur au Conseil d'Etat; nous sommes ,con­vaincu 'que les difficultés dont leur r{)ute ·est semée ne sont pas ignorées et que 'ceux qui viennent d'entrer dans la carrière pour­ront' toujours comme leurs aînés présenter leurs doléances au Département de l'Instruction publique. Elles seront examinées avec la plus grande bienveillance. Cl. Bérard.

ABONNEMENTS A L'ECOLE PRIMAIRE

Nous avisons' ceux de nos abonnés qui n'ont pas encore payé les Fr. 7.50, qui 'constitue~t le prix d'abonnement pour l' « Ecole Primaire 'l>, . ql,l'ils ont la faculté de verser ce montant avant la fin .de éette année au compte de .chèques postaux Ile 56.

Passé' cette date i~ sera pris en remboursement, augmenté des ,frais. L'Administration.

AU PROCHAIN No

L'abondance des matières nous oblige à renvoyer au pro:.. chain No ·plusieurs communications intéressantes. Leurs auteurs voudront bien nous exCuser.- . . (Réd.)

- .133 -

Leçons de ski gratuites pour la jeunesse Des vacances d',hiver prolongées nous ,sont im,posées: sachoIlB

en tirer -le meilleur :parti" et \que toute notre jeunesse en 'pro.fite pour ap.prendre à aller à gki ! Rien ne ,saurait mieux contribuer à lui 'c.on­servel', en C€tS temps dict'lficiles, ,la santé, et à la rendre pIus forte et résis,tante.

Grâce à Il'a.ction « Leçons de ,ski g-ratuites pour la jeune,ss·e» entre­~rise .par l'ÜiflÎice Central Suisge du Touris-me, r.e beau ,but :pourra être .atteint plus facilement. Du 4 a u9 ou du 11 au 16 ja.nvier 1943" les écoles ,suisses de ski donnEtront des leçons gratuites aux ,garçons e-t ,dillettes nég en 1927, 11H28, 1'929 et 193<0 et munis du bon délivré par .l'Offi,ce ,Central Suisse du Tourisme. Cet enseignement corrElispond donc à 112 leçons d'une demi-journée et n'Elist pas réservé aux 'seuls ,enfants en séjour dans leg hôte,IS'. Il ,s'étend à tous .les E'nJants en v? ­,canees dans une 'station d'hiver; des classes scolaires ou ,group P6 dB )euness-e réunig en camps .de ski Ipeuvent égllilement en b~néfi,c, iûr

dans les endroits où se trouve une école officielle :suisse de ski. Senls sont ex,clus de ,cette faveur -les enJants domiciliég dans le·8 stations d'hiver.

Afin d 'éviter des malentendus, il y a lieu de ,prédser que ni le yoyaJge, ni le séjour né s,mt ~l' .'ltuitB, mais uniquem -:mt .l'en,~l\igne ·

m€·nt du ski. Le,s frai" de voyage ge trouvent toutefois 'con:;iJü::thle­,ment diminués grâCE} à l'abonnement de vacances ,si avanta.gellx p(lltr

les familles et qui sc'!'}, r.e nouveau émi.s dès ,le 19 décembr ~ , .. t, d'au­tre part, Ipour les claBs08 ::('0111. res et voyages en group e", par les tarifs réduits pour billets col1e.ctifs. . Pro.fesseurs ' pt instituteu~s qui allez à la ,montagne ave ~ vos AF~­

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Le délai d'inscript'ün PXpi)'l; le 20 décembre 1942. Deman lez lAS

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Renseignements gratuits.

Page 5: L'Ecole primaire, 15 décembre 1942

Des méthodes traditionnelles aux méthodes nouvelles « Le développement de la vie mentale est proportionnel à

l'écart existant entre les besoins et les moyens de les satisfaire». ~- « Une activité est toujours suscitée par un besoin ». C'est sur ces deux lois que l'éducation fonctionnelle se fonde principale­ment. Et toutes les écoles nouveHes ,après avoir saisi avec plus ou moins de justesse la signifi'cation essentielle de ces lois, s'en sont inspirées pour créer leur méthode.

Il semble bien que la différence entre l'éducation dite tra­ditionnelle et l'éducation nouvelle bien comprise réside dans :la nature de ces « besoins», moteurs de l'activité. En poussant la chose au pire, dans les méthodes traditionnelles, « les besoins» de l'écolier, de beaucoup d'entre eux au moins, pourraient se ré­sumer dans la nécessité d'éviter les punitions, les gronderies des parents, dans l'amour-propre ou :le désir de récompenses. Dans sa forme idéale, l'éducation fonctionnelle se propose, en se con­'ormant au <}éveloppement de l'enfant, de faire naître le besoin en susdtant l'intérêt. La « Case dei Bambini» de Monterossi, la « Maison des Petits» de Mlles Audemars et Lafendel ont réalisé après des années de tâtonnements ce programme alléchant. Mais il demande de ,la part des éducateurs qu'ils remplissent leur tâche, non par routine mais ave'c une intelligence de tous les instants.

Bien entendu, l'idéal des méthodes nouvelles avec classes de .15 ou 20 enfants, munies d'un matériel abondant est irréalisable chez nous. Souvent le maître se trouve placé ,à la tête d'une qua­rantaine d'élèves de tous les degrés avec des instruments de tra­vail très restreints. Mais beaucoup ont déjà compris que ce n'est pas parce que les circonstances s'y prêtent mal, qu'il faut renon­cer à toute évolution et prendre une attitude fataliste «on n'y peut rien» et sous le couvert de cette excuse, continuer la rou­tine.

Il n'y a pas assez longtemps que les méthodes nouvelles sont appliquées pour que l'on puisse avec certitude en constater les effets durables. En revanche une introspection sincère permet­tra de voir les effets des méthodes traditionnelles sur le carac­tère des enfants. Il y a trois points surtout sur lesquels nous ai­merions attirer l'attention des éducateurs portant la responsa­bilité du dévelop,pement des éeoliers. '

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) Le premi~r caractère frappant des classes traditionnelles est l~ tra~sformabon des, enfants en machines à enregistrer: « l'école recep~Ive» selon l~ mot ?e Mgr 1?évaud. Le maître pa~le, expli­que, Impose des taches; Il faut bIen n'est-,ce pas remplir le pro­gramme? Pour cela une discipline stricte est nécessaire et une soumission complète de la part des enfants. Que l'écolier récite ses leçons, exécute exactement les devoirs imlposés, on ne lui en demande pas plus. , Mais pour son épanouissement pourtant l'enfant demande davantage. Dans « l'éco:le réceptive» on ne laisse pas de place au développement de sa petite personnalité, au contraire tout est mis en œuvre pour en empêcher les manifestations. Que l'on s'é­tonne ensuite que si souvent la note personnelle fasse défaut chez nos enfants ou que dans certains cas un enfant ouvert et intel­ligent ne produise en classe que des devoirs insignifiants. C'est que ,partout le travail lui est préparé d'avance: les ,petites compo­sitions ne sont que des exerCÎ'ces de mémoire, -car le devoir a été lu, souvent même pilusieurs fois, en préparation par le maître, de même les leçons de dessin ne permettent pas à l'écolier d'y aller de sa note originale. Parlerons-nous des leçons d'histoire, de géographie, de catéchisme. Ici, comme dans toutes les autres branches on demande à l'enfant d'être une plaque molle enrégis­treuse.

Par là on rejoint le problème du verba'lisme, dont les effets sont si désastreux. Qui ne trouve dans ses souvenirs personnels d'école des leçons apprises et récitées sans la moindre 'compré­hension -du texte. -

Exem,ple pris dans une leçon de géographie: « Alpes ber­noises: Parmi les sommités il faut citer: le Finsterhorn, l'A­letschhorn, l'Eiger, etc ... »

Leçon d'histoire: « La tradition rapporte qu'Arnold de MelchtaL. »

Telle jeune fille se revoit, petite bonne femme de 6 ans en train de réciter: « Plusieurs montagnes rattachées les unes aux autres forment une chaîne de montagnes.» La maîtresse félicite pour la leçon bien apprise; bien mémorisée en effet mais avec manque 'complet d'intelligence des 'mots retenus. Tel autre jeunè hoonme qui fut pendant toutes ses années scolaires un élève mo­dèle occupant.la première place, constate dans les années d'étu­des secondaires d'énormes lacunes dans les bases de son enseigne­Plent et réalise alors combien peu il a profité de tout son temps d'école ,primaire.

Les choses ne doivent pas être présentées pour la première fois sous le voile des mots: le voile reste opaque si, faute d'ex­périences antérieures spontanées ou provoquées ces mots ne peu­,vent évoquer aucune image. La 'chose, l'image, le mot, telles sont les trois étapes nécessaires.» (M. Fargues.)

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Avec iles moyens de. fortune' dont nous disposons, comment remédier dans nos ·classes à cet état de choses? Appliquer 'inté­gralement les méthodes nouvelles dans une école de 40 e'nfants ! Cela donnerait lieu bientôt à une véritable anarchie. Mais il y a ' mille autres manières d'éveiller l'intérêt et le besoin d'appi'endre :

MUe Audemars de la « maison des Petits» réservait tous ,les matins un quart d'heure au début de la classe à un petit en­tretien familier sur un sujet de hasard, une observation de l'un des enfants, un événelnent de famille ou d'école une scène de rue. Chacun y contribuait par sa petite renlarqu~, réflexion ac­. cueillie avec sérieux et elles étaient frappantes souvent ces idées ,Issues de cerveaux d'enfants de 7 à 8 ans. En Amérique les InaÎ:­.ires comlnencent aussi leur cours par une ·conversation libre avec les écoliers, sujets choisis parmi les articles documentaires des, journaux du jour.

Certainelnent des entretiens de ce genre ne nuiront en rien à la discipline de l'école et avec les cnmpositions libres, sujets il portée de l'enfant, choisis dans la vie de tous les jours, ce seront des moyens précieux pour permettre aux personnalités en­fantines de s'affirmer et de se développer. Plus elles ·auront de ,moyens d'expressions, mieux elles s'épanouiront. Le dessin est également un instrument précieux pour parvenir à 'ce but ·: . cul­tivé dès les -classes enfantines, il devient à l'enfant, jusqu'à 10 ans environ, aussi familier que l'écriture.

De même les leçons d'histoire et de géographie seront telle­ment plus passionnantes pour les enfants et plus profitables si el­les sont rendues vivantes par la constitution d'un petit musée scolaire, par exemple, auquel tous contribueront; ils se mettront joyeusement en chasse pour récolter documentaires, images, gra­vures de toutes sortes.

Avant de terminer il serait intéressant de voir un peu le rôle de l'effort et de la formation de volonté dans l'école tradi­tionnelle. Tout le monde est d'accord pour reconnaître qu'un ef­fort librement voulu, ou accepté par l'enfant est seul profitable pour la formation de sa volonté. Il essaiera seulement de fuir ou de se débarrasser au plus tôt des tâches imposées de l'extérieur 'et non acceptées intérieurement. C'est pourtant ce qui arrive si l'école n'est pas vivante, active.

« L'éducation est bien une préparation de l'enfant à la vie selon le vrai, seulement l'enfant lui, ne s'y prépare qu'en la vi­vant.» (Mgr Dévaud.)

Et voici en conclusion un entretien d'écoliers, récolté dans une de ces écoles actives: .

Marlyse est arrivée en retard en classe, elle n'a aucune ex­~us·e à apporter. La 'maîtresse en regardant sa montre: « Madyse a 10 minutes de retard, 10 petits moments qu'on appelle des mi·'

-.; 1J37 , -

,nu!e~, c'est . dommage .par~e . que c'est du temps perdu et c'est iPr;~cleUJ( le temps, qUI ' salt ce que devient le temps? Les en-

,lal)ts :, « Il devient du travail ;/). « De la sciell!ce ».

~ Des années».

Et tout à coup, Claude 'de l'air émerveillé de quelqu'un qui vient de faire une découverte:

« Et de la pensée, Mademoiselle ».

Oui, de la pensée' et non des mots. R. Bertrand) Service médico-pédagogique .

Sur le chernin de Damas

La crèche et les berceaux ,Monsieur R. U aJll èv es , notre peintre Clhrétien du tei·ro.ir, a lais­

sé une 1« Nativité» qu'il aimait Ibeaucoup. Les cpnnais-seurs de son œùvre se représentent la scène: un ,coin d 'Hérémence aux ,chalets !patinés, le 1M0nt-;Noible au fond, l€'s ~ersolD!TIJaJges et les ,costumes ren­dus ave-c le réalisme ,scrupuleux et vÎ\'ant de l'artiste; Ulne .femme te­nant dans ,ses ·bras, sur ses genoux un enfant qui do.rt, emmaiLloté dans la « Idrape.lle» rude aux Ifd.,letB rouges, à Icôté d"elle trois pay­sannes rer.ueHlies; tous les ye-ux cOll/centrés sur ol'e-nfant aux ipau­iPièr€'s clo,s,es.

Le sens de 'cette « Nativité» hérémerçarde est !Clair, et si quelque ?oute ilouvait subsister, R. Dallèves .Faurait dissipé. Nous lui deman­~ârneg un jour l'idée directrice de cette œuvre. Voici 'Sion etplk,ation: Ja naissance du Sauveur est un .fait historique rattaJehé là un lieu ~récis, là un tem'ps détermi.né,; ,mais €'lle ,s'e.st acco,mpoHe pour tous ~es ,lieux et ,pour tous les temps et 'se r~pète 'Slang ·ceS's,e dans ,les ~mes. J'ai voulu exprimer cette vérité univerSelle et éternelle daDs des types de chez Daus où la ,foi et la vi€' se Ifondent encore en un:e unité vivante.

iMieux ,que les r.rèches pseudo-orientales ·d'artioSlte's qui ont lliCCU­

mulé autour d'un .nouv'eau-né tout le faste d·e la .renaissanc,e, le ta­bleau si sincère de R. Dallèves sU,g1gère l'étroite p,arenté entre l'En­fant de la Crèehe et les nouveaux baptisés dans les berceaux, entre l'adoles'cent de Nazareth et nos jeunes ,d'ki et d'aujourd'hui, un mys­tère de Lfraternité dans la pureté et Ja ,sim'pUcité,. C'est dans les àme,s inno,cen.tes des eilllfants et dans les jeunes restés intart<; 'que gît le grand trésor d'un foye,r, d'une ,paroi'slse, d'un pay,s.

Ce tréSor pèse-t-il lourd dans les ,affaires publiques? 'Le ,politi­que, l'économique, le militaire, ,q'uellqueŒois aussi ',l'artistique et d'au­tres affaires importantes préo'cupelJl't les ,gravElis eSiprits. I.l le faut

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bien. Au temps d'Auguste, .Je Ipreetigeo de la :puissance, de la richesse, 'des ,ehLffre·s en im·posait. Les hommes s'a.gitaient 'pour ,quelque h.égé­manie. La Vier.ge ·Mar.ie IlH\,ssait inape'rçue, Elle q'ui portait le Désiré des nations, ,cause providentielle des branle-bas d'un ,rece-IlBement quasi ,mOJlJdial.

Le ,monde s'agite plus que jamai,s. Et .l'enjeu? LeI;!, diplomates de car.rière et .plus encore les amateurs étpiloguent '1Ià-dessllB à perte de vue. B€'auc-oup :parlent die -catacly,sme. N'est-ce pas ,plutôt la charrue qui l'Ietourne, révolutionne une ter~e couverte -des ronces et des épines qui ensanglantent les pieds des jeunes? Aux yeux de notre foi, Di9JU veut un Ipe·uple ,plus chrétien, une j9Junesse pllus 'sûrede son innocence, de son ilIltég,rité. Par qU9Jlles voies my,stérieu­ses? Le ',Maître de la vie nous demande de ,scruter lec;: signes des temps.

Nous avon-s vu des régimes au d'ynamisme .puissant s'empresseor autour deI;!, jeunes générations et .les forger sous le lourd marteau d'unedisciJpline de parti. Les enfant·s de ,la lumière I;!,ont souvent moins a·visés.

P.laie d'ar.gent n'9Jst pas mortelle. On !peut reconstruire une mai­son inc€'ndiée. Après une entr~prige ratée, il reste de-s forces d'ini­tiative et d'exécution qui mettent .à 'profit l'expérience de l'é(';hec. Mais si le champ des jeunes générations est infesté ou épuisé, si ,les conditioillS de ,la ·croic;:'s-anc-e sont mauvai.ses, il y a lrà' de,s ,pertes irré­parables.

Le plus urgent, c'est de défoncer le terrain pour déraciner la végétation parasite et de conserver la semence à l'abri. de tomte dé­térioration. Au, plus fort des ,rafale·s de l'hiver, 'le !pay,san songe à ,ses semailles et il est tranquille si'l les "ait bien protégées par une bonne couche de neige.

La situation actuelle nous inculq'ue sans ménlllg8lment lIa néces~ sité de ·subordonner l'appétit individue1 aux exi,gences du ravitaille­ment de tous, les dividentes au maintien de la ·paix so.cÏ8Jle et 'même ,les désirs honnêtes de la vie dome·sti,que et chile à l'im,pératif catégo­rilque de la "écurité nationale. Encore un :pas dans ·cette- dir9Jction, er. nous 'com,prendrons le devo,ir d'assurer la primauté de.g' intérêts spi­rituels des jeunes :partout où c'es,t nécec;:saire·.

Aujourd'hui, pas demain. Dans une maison e.n feu, On sauve d'a-bord les enfants qui, inconscients du 'danger, ·continu€iIlt de dor­mir ou de jouer.

Des hôpitaux de Sion, -de Berne et d'aiLleurs .portent l'iIl8crip­tion: «Christo in pauperibus ». Dans tous nos ,cœurs, il faut la de-vis€': «Christo in pueris». .

Un enfant HSt né. La tendresse et la joie tournent les regards 'vers .le be.r,ceau. Les hommes aussi -sentent leur cœur attiré ver,s ,la vie qui vient de surgir. iMais le 'premier émoi pas'sé, heaucoup ou­blient qUE' la jeune vie Si impmssiante dem·ande à côté de ramour

~ 139-

maternel vingt ans de protection inspi,rée par un amour viril .. ILe foyer dome1süque n'est .pas toujours un jardin sûr; il est !panfois u.n jardin .f1étri. · Mê.me dans maintes fami.lles ap!paremment ibien ordon­nées, les intérêts de l'enfant sont ·subordonnés à des intér,êts d'ar­gent, de vanité, de pr9JSti.ge ou au simple ,caprice' d'une tendresse aveugle qui gâte ou à un ex·cès d'autorité ,qui ferm·e le 'cœur.

Il y a dans toute commune des dizaines ou des centaines dl'en­fants soumis aux influences du milieu. Un consei-l, une commis'sion, un magistrat, gardi9JllS du bien commun, ne d·échoieint pas en s'ins­pirant dans leurs avis ou 19Jurs -décisions des intérêts d'une ,atmos­phère saine, honnête, éducative: s,pect8Jcles, amuse.ffi'ents, !poUce des rues et des auberges, autorisations de bal!1. et d'amusememts, surveil-

, lanr.e d'indhidus louches, tout ce·la peut avoir une portée morale qui atteint ,les jeun,es. iLe droit Ip,rohlématique d'un ,com:mer'üe quel­conque et surtout les revemdkations .d'une Hberté .qui frise la li­cence doivent s'écarter devant le .droit incontestalble et supérieur d~ la jeunesse à une ambiance .saine.

Le .païeill Juvenal demalIldait qu'un -souverain respe-coi entourât l'enfance. C'est là une respolfisa;bi.lité qui €'ngage bien pIus im·pé­rieusement tout citoyen chrétien et davantruge encore .le,s ayants­ohargedu bien commu.n, protecteurs Mus ou .dé,signés et payés de la jeunesse. Le ·sr.andale que leur inc-urie ou leur ipusHlanimité to­lére·rait retomberait sur eux ·comme sur 'ceux -don.t le Sauveu.r a dit: «Mai,s ·celui qui .scandallise un de ces ,petits qui ·croient en moi, il vaudrait mieux 'pour -lui que l'on su.spendit une meule de ,moulin à son cou et qu'on .le Iprédpitât au .profond de ,la m·er. }) Miatth. 1J8.6.

La com·mune ne ;forme ,pas un ilot inaccessible. iLe ·souci d'une 'ambiance honnête doit inSIPirer .C€'qx dont l'es bras s'étendent sur des domaines plus va's'tes. J.l est -difficile dY~nterdire dang la ,com,mune A, c·e qu'on tolère dans le voisin8Jge, e,t il ·est impos:siible de vivre en vase dos. L'Etat a ici un rôle important.

Dans l'énumération des riochegses régionales ou nationales, on aligna oies ·chiffres astronomiques des valeurs palpa;bles et compta­bles. Nous en avons bes'oin. ,Mais nous nous ra,ppellerons ,souvent aussi des idées telles que ,celles exprimées par Jeremias GottheI.f:

« Les enfants sont le plus grand trésor de l' Etat, ~?mme ~ls sont le plus riche présent du foyer. Dans les enfants s.epanouls­sent des énergies qui doivent préparer des temps melll~urs. Ils sont l'objet le plus élevé de l'c:ction com,mun,e. ~e m~glstrat le plu~ avisé ignore dans quelle ame est deposee 1 energle la plus grande et la plus purificatrice. Si, pou~' 1'.Etat, les enfan,ts. valent tant ils sont au moins autant les deposltazres des dons dlVlns. »

~a nation e·st arrivée aujourd'hui à une ·congdence ,plus oClaire, ,plus dynamique de ses devoirs E1l1Verg. ùes jeune~. Ce,st .llà une dispo­sition qu'il faut cultiver, iiIl'tensiJfier, alpprofondu et p.rendrecomme règle de conduite en tout ,ce qui touche .l'atmos,père Ipuib.lique.

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,Ce qu'est l'ecrllfant 'Pour ,l'Eglise? Il y ·a llà un mystère de grâcu et d'amour ··sur lequel l'étoi,le de Be·thléem jette une discrète darté. ;La dignité surnaturelle des jeunes vies surpa&s'e incomparrublffillent leur valeur biologique, éco!l1JomLque, nationale et humaine. Aucun .chrétien ne se déclarera satisfait de ce qu'il aura IPU ,faire pour la .préservation de ,ce's âmes.

Un foyer centré ,sur les erufants, dons de Dieu, subit une trans­;fi,guration !à la blancheur de -laquelle s'évanouissent les feux fo,l­:lets d'amusements frelatés. :Da, les enfants qui ,commandent .l'a'mour et le re&pect n'ont guère de peine à obéir. C'est ,l''imitation de la ;saiiIlte Famille.

Une commune ou une ,paroisse où lIa sollicitud'e ,d'une jeunesse ,~ai.ne, forte, 'pure dicte les mesures d'hygiène morale et ·sociale., n'au­ra guère ·de did'icultés aven la je·une génération.

L'Etat cher·che à se rajeunir. Il le fera sûrement en sau"\"egar­dant les droits d'une vie publique où les jeUoI1les puiSisent entrer ,sans /péril; il dispose,ra pour ,cela de la législation, des organes adminis­'tratifs, de la .fore€' armée et odes tribunaux. Sans ·être la -SOUI'ce ou le régulateur de lIa :morale, il doit en être .le gardien vigilant. Dans son vaste domaine il doit être éducatif.

Autour de ,la Crèche se groupent les beI'lceaux, .les familles c:hré­'tiennes asso·ciées en paroisses et en ,com·munes, et aus'&i l'Et.at en tant qu'ayant droit d~ l'éduC'ation. C. G.

"Le Sang des mortsll

Notre patrimoine artistique vient de s'enrichir d'une œuvre t'xcE.ptionnelle :

Le Evre que nous attendions depuis deux ans avec la secrète certitude que nos espoirs ne seraient pas déçus. Mais l'idée COl1-

çueexigea son temps de ger,mination pour acquérir toute la sa­veur d'un fruit parfaitement mûr. Et l'on peut dire que tout est ,mûr, dans ce livre, que tout êst prêt à la .cueillette. Il n'y, a pas une défaillance tout le long de ce récit, pas une fausse note. Tout est à la mesure de l'âme va'laisanne qui apparaît avec une netteté parfaite.

On ne sait pas ce qui frappe le plus dans « Le SaD~ des Morts» queHe force vous fait vivre avec ces personnages, vous fait hal~ter tend vos mus·cles, vous donne l'envie de la lutte. Dans « La Colèr,~ de Dieu » Zermatten nous a prouvé sa maîtrise. On lui a cependant reproch~ ses trop grandes fres~ues d,esc~iptives qui ralentissaient le récIt. Dans son nouveau livre, l acho~ est ·conduite par un grand maître. Quelques mots lourds de sens suf­fisent à l'auteur pour ,es-quisser la douceur -et l'âpreté des saisons dans ce paysage biblique. En aucun moment, l'intérêt n',est dé­tourné du drame. Et le drame se développe à un rythme enfiévr~. Certaines phases en sont décrites avec une précision extraOl'dl-

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naire. Leur souvenir demeure, vous poursuit, vous obsède, -mal­gré la lecture terminée ..

Ce qu'est « Le Sang des Morts» ? C'est notre vie quotidienne empoisonnée par toutes les rivalités politiques qui vont sourdre au fond des temps. C'est le sang des morts qui est en nous, plus fort que la vie, le sang avec fa haine enracinée dans le cœur, in­déracinalble. C"est l'existence de toute S'a simplicité et sa violen­ce, l'espoir et le désespoir; l'amitié qui ,engendre l'amour; le bon­heur impossible; la haine qui engendre le crime. Cette nuit d'é­lections, point culminant de tout ce jeu entassé dans les cœurs, c'est comme l'expiosion de cette rancune vieille comme la race. Le crime final, aboutissement fatal de toutes ces luttes désespé­rées. Puis le cachot, la douleur, la honte. Cette scène est décrite avec un dynamisme et une justesse de vue qui font dignement honneur à l'auteur.

Le livre n'eût pas été humain, cependant, en se terminant sur cette notre sombre. Non, le sang d-es morts a guidé les gestes des vivants à la déroule jusqu'au :moment où l'un d'entre eux est mort. Ce sang jeune ne sera pas inutn~ . . La pai~ vieridra, 'et l'ou­bli, et fe pardon, et peut-être, plus tard, le bonheur.

C'est le vœu de l'auteur, que les querelles cessent. Zerrn,atten n'est pas un pessimiste. Il voit ·les -choses sous leur vrai jour. -C'est un grand réaliste, plein de foi ,en son pays, cependant. Et nous l'approuvons pleinement quand il souhaite que le sarig des morts soit pour nous un message de fidélité et de grandeur et non de haine. Qu'il aide à construire au 'lieu d'être un sujet de discorde.

'Voilà' Thème simple, si l'on veut. Mais traité avec une maîtrise qui

s'impose. On peut se réjouir et l'affirmer, Zermatten est un écri­vain de grande classe. Je ne connais pas beaucoup d'ouvrages dans notre littérature romande qui possède pareille !puissance, pareille sûreté.

Zermatten a affermi sa précision psychologique - ses per­sonnages vivent de toute lIa force de leur sang - et perfectionné son métier. Dans « La Colère de Dieu }) la phrase s'allongeait; on suivait parfois pénibleInent la pensée de l'auteur. Dans « Le Sang des Morts », en revanche, Zermatten est sûr -de son art. On le sent. On le voit à ces phrases 'courtes, .m'usc1ées, qui parlent juste. Point de surcharge, un mot, à peine une phrase parfois,

. pour décrire tout un état d'âme. C'est .là le secret de l'·art. Il consiste avant tout en cette pureté d'expression qui conduit à la grandeur. '

C'est certainem'ent le livre 'le plus parfait de notre écrivain. Celui que n'hésiteraient pas à signer les grands maîtres de la lit­térature contemporaine et qui est l'image la plus précise de notre pays.

Nous avons, avec « Le Sang des Morts », un grand motif de nous réjouir. Jean Follonier.

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i PARTJ[E PRATIQUE - ~ ~~.a~~~~~~~~~~~~

LANGV-E fRANÇAISE

Première semaine

Centre d'intérêt: NOEL

L RECITATION

Noël nouveau

Courez, Ô 'p8!steurs de Judée 'Suivez

La voie Ipar l'étoi'le tracée; Laissez vos brebis Pour le Dieu d,u ParBldi,s

Tout nu Parmi nous de~cEmdu.

Vos troupeaux vous suhTont. Ils accourront

Vers l'étable où dort .l'enfant De froid tremblant,

Entre le bœuf et l''ânon.

Bientôt .les mages v,iendront, Inclinant .leur front

'Les trois roi,s des Ipays :loin t ai!IlB. Déjoà ils ,s'Ont en chemin,

Ap'portant A l'enfant

Dan" .le-urs mains, 'L'enceJlJs, la myrrhe ett l'or.

"Mais d'abord C'est ft vous, -berges,

De l'adorer. Courez.

Le Petit Jésus

Le Petit Jésus, sauveur adorable La Nuit de Noël, naquit dans l'étable.

Des bergers vinrent bientôt L'adorer en son ber.ceau Et l'on vit trois Mages Offrir -pour hommage

, L'or, la myrrhe et l'encens. Ah ! quels beaux présents !

Car Jésus à leurs yeux Est vraiment le roi des cieux.

Le p.etit Jésus était toujours sag-e. Il avait toujours un riant visage. Mais il pleure ,mes enfants, Quand vous faites les méchants.

Soyez donc sans ,cesse

~ 143-

Remplis de sagesse. Demandez toujours pardon

A ce Dieu si bon, Promettant à Jésus Que yous ne pécherez plus.

Le Petit Jésus, à douze ans à peine. Mit tous 'les docteurs un jour fort en peine

En leur parlant en saint lieu Et fit voir qu'il était Dieu.

-Mais bientôt Marie, sa Mère chérie, Emmena ce divin Fils Qui lui fut soumis, Pour montrer aux enfants A se rendre obéissants.

D. VOCABULAIRE

NOM. - Le carillon, la sonnerie de cloches, la messe de mi­nuit, l'église, la cathédrale, la chapelle, la crèche, les chantres. Un chant, un hymne, un cantique. Une croyance, une légende, une tradition, un ,conte. Une réjouissance, une cérémonie. Le ré­veillon, ses préparatifs. La gaieté, l'allégresse, les exclamations, les applaudissements, l'émotion, la surprise, le mystère, l'afibre de Noël, l'illumination, Jésus, le Sauveur, le Rédem~teur. La messe de Minuit, les chants, les cantiques, les communIOns nom­breuses. Les bergers, les Mages, le bœuf, l'âne, l'étoile, Hérode, Bethléem.

ADJECTIFS. Des enfants animés, intrigués, crédules. L'arbre iHuminé, resplendissant, scintillaJ;lt. Des friandis,es dé­licieuses, un repas succulent, plantureux. Une légende I?-a~ve, émouvante, ancienne, respectable. La foi profonde, les fldeles recueillis, pieux, émus.

VERBES. - Réveillonner, sonner, tinter, carillonner, réson­ner. Garnir l'arbre, le dresser, l'orner, Ile décorer, le dépouiller. Narrer, 'conter. Croire, se réjouir, éprouver de la joie.

m. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au No 1.

Un magasin à Noël

Nous void en plein rêve, au mil~eu d'un vrai royaume de bonbons, de jouets et de lumières. Les acheteurs se pressent; tous ont un air de joie et de bonne humeur bien naturel chez des gens

,'qui font d'aussi agréables emplettes. G. Franay.

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Le sapin de Noël

On suspendit aux branches de petits cornets de papier de . couleur remplis de bonbons. Des pommes dorées et des noix pendaient comme si elles e~ssent poussé là. On piqua ensuite, d~ns les br~nch~s, des bougIes roses et, bleues; des poupées rfar­d~es. Tout ~, f~It au sommet fut placee une grande étoile en ·chnquant. C etaIt sUiperbe 1 La porte s'ouvrit à deux battants et une ,bande d'enfants se ,précipita comme' pour renverser le sapin' ils s'arrêtèrent muets d'admiration. Andersen. '

La Nativité

Celui qui «se tient touj~urs à la porte de notre cœur:ll a pris une chair semblable à la nôtre. II est né humblement dans une étable. II a été bercé sur les genoux d'une .mère tend~e' et encore dans les langes, il a souri au mond·e, à sa mère et à n~us. II est apparu « plein de mansuétude et de bonté ». Ses premières larm,es à Bethlé,em, le ~én?ment de son berceau ne l'ont 'pas ef­fraye, parce qu II savaIt bIen que devant cette petite crèche, au­tour de laquelle s'agenouilleraient les générations successives tous les ~œ;9rs se dil.ater~ient, toutes les peines seraient apaisées,' tous les enfants seraIent Joyeux et toutes les mères seraient heureuses. Ah 1 quel but se proposait le Sauveur dans sa naissance et dans sa vie? II n'avait en vue qu'une seule ·chose: « Se tenir à la porte de notre cœur et frapper. ~ Mgr de La Bouillerie.

Le matin de Noël

Je courais, pieds nllS, m'emparer de unon trésor. Ce n'était jamais un don magnifique, car nous n'étions pas riches. C'était un petit gâteau, une orange, ou, tout simplement, une belle pom­.me rouge. Mais cela me semblait si précieux que j'osais à peine le manger. George· Sand.

Une crèche de Noël

A l'église, Mlle Crigette dirigeait le ·chœur tumultueux des jeunes fiUes. Cousine Herminie mena Lise et Noël près de la ,crèche. Une étoile tournait au bout d'un fil; sur les rochers de ,papier brun, il y avait du lierre et de la mousse poudrés de talc. Les anges ouvraient des ailes roses et bleues dans les branches de sapin boriquées. Entre une sainte Vierge et un saint Joseph, plus petits 'que lui, un ' très gros Jésus,couché sur des pailles en .é v.ent ail , levait sa main pour bénir. Tout autour, une quantité de Ihlnuscules personnages et de moutons ,laineux se pressait, et l'âne et le bœuf avaient dû grimper sur de hautes bottes de foin pour réchauffer de leur souffle les membres de l'enfant.

! Le Noël de Je.an

Le sà'pin solennel ' rayonne de lum,ière et de ~riandises. Il y a une odeur exquise de résine et d~ cire chaude. Et à la portée de Jean il y a tant et tant de paquets mystérieusement enveloppés let noués de faveurs rouges et bleues qu'il ne peut pas croire que tout cela soit ,pour lui. Que Jean est heureux! Ses 'pommettes lSont roses. Avec l'aide de mam,an, ses petits doigts impatients dé­font les nœuds, arrachent les papiers. A chaque découverte, il y a un nouveau cri de joie et de surprise. Jamais il n'a été si comblé. A. Lichtenberger.

Exercices d'application: S'en référer au No 1.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

Faire des phrases avec les mots du vocabulaire. Faire conjuguer les verbes du vocabulaire. La messé de ·minuit. L'arbre de Noël. Dites ce que vous rappelle ,la fête de Noël.

C'est Noël; vous êtes en famille, dans une chambre bien chauffée, vous avez reçu de nombreux cadeaux; vous songez aux malheureux enfants des pays ravagés par la guerre.

Deuxième semaine

Centre d'intérêt: NOUVEL-AN

L RECITATION

Compliments pour ':le jour de ~'An

Je vous souhaite, chers parents, Une bonne, une heureuse année; Je veux que vous soyez contents Toujours, comme en cette journée.

Et je promets, (papa, maman, De travailler avec courage A partir de ce jour de l'an, Et d'être de plus en plus sage.

Vins du Valais 0 RSA T dissipent la tristesse.

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Bonjour papa 1 bonjour maman l C'est aujourd'hui le jour de l'an, Le beau jour des étrennes; Je vous demande, pour les miennes De me donner Un doux baiser.

* * * C'est demain le premier de .J'an, Ce jour si chéri de l'enfance. Il faut complimenter le papa, la maman Voici bien longtemps que j'y pense' ' Les eunbrasser, ·c'est un bonheur ' Leur promettre d'être bien sage' Toute l'année au .moins et davantage Et leur dire en simple langage ' Qu'on les aime de tout son cœ~r. Tout cela n'est pas difficile; Je le fais presque tous les jours, Et je vous gage un 'contre miHe, Que je le ferai toujours. 'C'est un seul point qui m'embarrasse Comblé de soins et de bienfaits Par ces chers parents, je voudrais Dignement leur en rendre grâce; Mais je s·ens que, quoi que je fasse, Ah ! je ne le pourrai jamais l

II. VOCABULAIRE

. NOMS. -. l!n souhait~ des cadeaux, une promesse, une ré­ceptIon, une VISIte. La Saillt-Sylvestre, le début de l'année sa fi~, ~e tr~mestre, le semestre, le siècle, l'ère chrétienne, les te~ps prehlst~TIques, !es temps ·c~n:emp?rains, la fuite du temps, la succeSSIOn des Jours. Les 'ceremonIes, les fêtes les réunions les visites, une offrande, un don, une gratificatio~, un souveni~ la largess·e, la générosité. Un calendrier, un agenda, un alman~ch.

;\DJECTIF~.. - .Une promesse solennelle, une réception Icordlale, une VIsIte alIIllcale. Des souhaits affectueux sincères ardents. Des visites intimes, offidelles, obligatoires. Ùn cadea~ superflu, utile ,ruineux, snmptueux, un menu souvenir. Un jour férié. L'année passée, nouvelle, bissextile, l'année scolaire l'an-née -civile. '

VERBES. - Donner, offrir un cadeau, contempler un étala­ge, convoiter un jouet, tenir ses promesses. Souhaiter, formuler des vœux, les présenter, exaucer. Rendre visite, faire honneur.

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Consulter, étudier, feuiHeter un catalogue. Se décider, fixer son .choix, l'arrêter, éprouver de l'embarras. Accueillir un visiteur, le reconduire, prendre congé. Le temps passe, fuit, s'envole, s'é­coule.

Quelques expressions. ' - L'année arrive à son terme. Le poids des années. Un objet de prix. Délier les cordons de sa bour­se.

m. ORTHOGRAPHE

Pré.paration : S'en référer au No 1.

Les étrennes

J.eanne et Jean ont eu des boîtes de bonbons 'pour les étren­nes. Boîte ronde, boîte carrée, boîte rouge, dorée, bleue, blanche, il y en a une beHe pile.

Vous mangerez les bonbons plus tard, dit maman, et elle enferme les boîtes dans la grande ar.moire.

Le matin du 'Jour de l'An

ILes baisers de Charlot et les souhaits du jour de l'An, bre­douillés à travers les rires, m'éveillaient avant le jour. Le petit se roulait dans mes draps, épiant, attendant quelque ,chose.... un paquet aperçu sur la table.

Le paquet apporté, il fallait voir son impatience à tirer les ;ficelles; il 'y allait de la griffe, des dents, et le nœud s'embrouil­lait. « Ouvre, petit père, ouvre!)} Et quand se développait le mouton enrubanné, quelle explosion de joie! Pouvillon.

Souhaits de Nouvel An

La porte s'ouvre, et mon garçon, les bras en l'air, l'œil bril­lant, se précipite vers le lit. Son bonnet de nuit qui emprisonne sa tête blonde laisse é,chapper de longues boucles qui lui tombent sur le front. Sa grande chemise flottante, qui embarrasse ses petits pieds, augmente son impatience et le fait trébucher à chaque pas. Enfin, il a traversé la chambre et, tendant ses deux mains vers les miennes: « Bébé te souhaite une bonne année )} , me dit-il d'une voix émue. Et, de ses lèvres fraîches, il embrasse .à l'aventure. Je sens sa menotte potelée qui se promène dans mon cou; ses petits doigts s'empêtrent dans ma barbe. Ma moustache lui pi­que le bout du nez , et il éclate de rire en jetant sa tête en ar-rière. G. Droz.

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UDe bergerie

A peine habillé, Pierre a regardé dans la belle boîte de car­ton. Il a vu le mouton frisé, la vache noire, la poule blanche, le fermier, la fennière. Le fernnier porte une faux aiguë, la fer­mière un râteau pointu. Elle a une -coquette robe bleue, un fichu rouge. La maison est petite, plus basse que la fermière. Pierre se demande ,corn-ment la fennïère entrera dans sa maison.

Anatole France.

Jour de l'An

Ainsi, tout lè jour. Les gens du village, qui avaient quelque aisance, commençaient leur année en faisant la part d-es petits et des vieux. Ce n'était ni une aumône, ni un cadeau. C'était une sorte de dette. Celui qui la réclamait n'en ressentait aucune hu­miliation. Celui qui l'aurait refusée aurait attiré sur lui la répro­,bation générale. Chacun donnait selon ses moyens. Ainsi tout le jour, par les chemins, 'les petits sabots des enfants célébraient la fête de l'espérance nouvelle, et les gros sabots des vieillards cé­lébraient la .fête de l'assitance humaine.

Et le soir venu, près du feu, nous mangions les dernières gaufres et buvions du vin chaud parfumé de cannelle. On lais­sait rentrer le chien, car pour lui aussi c'était fête. Assis près de l'âtre, il tendait son museau vers les fla'mmes et des reflets dorés dansaient dans ses bons yeux. Il se chauffait ,comme une person­ne, et il avait le droit de croquer une gaufre de bonne année.

M. Capy.

Souhait de Nouvel An

La bonne humeur: voilà ce qu'il faudrait offrir et recevoir. Voilà ~a vraie politesse qui enrÎ'chit tout le monde et d'abord ce­lui qui donne. Voilà le trésor 'qui se multiplie par l'échange. On peut le semer le long des rues, dans les tramways, dans les kios­ques à journaux; il ne s'en prendra pas un atome. Saisissez bien ce mé~anisme et cette contagion; vous voilà magicien et donneur de joie; dieu bienfaisant partout. Dites une bonne parole, un bon merci. Ainsi la vague de bonne humeur s'élargira autour de vous, alllégera toute ,chose et vous-même. Cela est sans fin. Mais veillez bien au départ. Commencez bien la journée et com-mencez bien l'année. Alain.

Exercices d'application: S'en référer au No 1.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le pal1ag.raphe - La rédaction

Faire des phrases avec les -mots du vocabulaire.

Faire conjuguer les verbes du vocabulaire. C'est le 31 décembre: vous songez à l'année qui vient de

finir; vos r,egrets de ne l'avoir pas assez bien employée. Vos résolutions pour l'année 1943. Racontez les principaux événements survenus dans votre vilJ.­

lage en 1942. Pour le Nouvel An, vous avez reçu de votre grand'mère un

bien joli _ cadeau. Vous lui écrivez pour la remercier. Faites la lettre.

Préparation. - a. Donner t~ut d'abovd des conseils sur la disposition de la lettre: lieu et date, entête et formule de poli­tesse.

b. La lettr,e proprement dite. - Premier paragraphe: Quel­le joie surprise! - L'arrivée du colis ... Qlui peut l'adresser? ... C'est grand'mère ... On appelle la maman.

Deuxième pàragraphe : Vite, ouvrons le paquet! - Les re­com:mandations de -maman. Le contenu peut être fragile.

Troisième paragraphe: Description du cadeau reçu. - Vos cris d'adn1Ïration, une description précise montreront à votre grand'mère le vif plaisir causé par son envoi.

Quatrième paragraphe. - Le cadeau adressé est sans doute utile; indiquez donc les services qu'il vous rendra et les précau­tions que vous prendrez pour ne pas l'ab~mer. N'est-ce pas un joli souvenir ?

Cinquième paragraphe. - Remerciements et -promesses.

La Légende du Palmier Mes chers petits amis, vous dont l'âme naïve S'émerveille aux récits des temps qui ne sont plus: Prêtez à mon histoire une oreille attentive: Je m'en vais vous parler du bon petit Jésus.

Ecoutez ce qu'il arriva A Jésus, quand Dieu le sauva, Quand vers l'Egypte il prit la fuite, D'Hérode évitant la poursuite

C'était le soir: à l'horizon, Après une chaude journée,

Le soleil descendait dans la nue empourprée Embrasant le désert d'un suprême rayon !

Par les chaleurs et la soif accablée, La Vierge-'Mère suffoquée,

Au pied d'un grand palmier avait voulu, le soir, En tenant \sur son sein le doux Jésus, s'asseoir.

Page 13: L'Ecole primaire, 15 décembre 1942

- 1150-

Puis à Joseph assis près d'elle sous l'ombr-age Montrant parmi l'épais feuillage, Les fruits d'aspect délicieux

Que balançait dans l'air le palmier à leurs yeux;

« Ah ! si je pouvais» lui dit-elle, « Courber un de ces hauts rameaux, « Nous cueillerions ces fruits nouveaux - '« Moi! » répondit l'époux fidèle « Je songe à ces limpides eaux « Des sources de notre Judée, « Elles occupent ma pensée.

« Hélas! ici que n'avons-noùs « Ces eaux dont le goût est si doux ! >

A ces plaintes prêtant l'oreille Jésus~ qui sommeillait, s'éveille, Il pose sa petite main

Sur l'arbre qui tressaille au contact surhumain Puis il lui dit : « Courbe la tête « Donne à !IDa mère, je le veux « Vnde ces fruits délicieux « Que mon divin Père te prête

« Pour chaque voyageur qui s'arrête en ces lieux. >

L'arbre, entendant la voix divine Du Sauveur descendu des cieux, Vers la Vierge, sa mère, incline Son feuillage respectueux.

Puis attendant que de son maître La volonté se fit connaître, Il tient silencieusement

Ses rameaux inclinés devant le jeune Enfant.

Quand il eut offert ses fruits pour nourriture L'arbre se redressa. « Je veux qu'une onde pure Reprit alors Jésus, « se hâte de jaillir « A tes pieds. »

Aussitôt, trop heureux d'obéir L'arbre laisse couler la source bienfaisante Qui baigne sa racine, et la Vierge contente

Donne à son époux altéré Le breuvage tant désiré.

« Palmier obéissant, reprend Jésus, mes anges « Pour te récompenser emporteront au ciel « Un de tes verts rameaux en chantant tes louanges « Et le déposeront au pied de l'Eternel. »

Alors on vit paraître un ange Qui descendit du haut des cieux,

- 1151 -

Et remonta silencieux, Chantant du palmier la louange.

Il tenait un rameau de cet arbre à la main. Fidèle, il accomplit aussi l'ordre divin.

Abel Salé.

Compliment d'un petit garçon J'aurais voulu, pour vote Ifête, Vous fair€' de beaux compliments; Mais je me creuse en vain la tête ... Que 'peut-on trouver là ,sept ans ? ?rupa ,me répète sruns ces-se, Qu'on ,trouve, lors:qu'onai:me bien: Moi rai le cœur plein de tendre s,se, Et !pourtant je ne trouve ;rien. Ah! s'il suffisait, pour le faire, De Ifo,rmer 'pour vous un souhait,

Ou bien de désirer vous ,plaire, Mon 'compliment Iserait tôt .fait. IMais vous aurez de l'indulgence, Si jE." 'm'exprime -siTIllPlement; Je ,dis du moins ce que je ipens,e, Jamais, a 'mon âJge., on ne ment. Je dirai donc 'que je vous aime, Que ,mon bonheur sera parfait ,si vous êtes heureux vous-même, Et voHà mon ,co'mpli'ment f.ait.

Abel SalIé.

Dictée de cen~rêle Le V1erbe

L'honnête hom-me craint 'les reproches de sa conscience. Ré­sous tes problèmes avant d'aller jouer. Auguste enfreint bien sou­vent le règlement. Ne remets pas à demain ce que tu peux faire aujourd'hui. On accroît son bonheur en le partageant. Cette per­,sonne croit tout ce qu'on /lui dit. Il paraît que tu t'es mal conduit. La rivière a crû dep is deux jours. Pourquoi avez-vous cru ce que disaient ces menteurs? Ne bats jamais personne. Ne ré­pands rien sur la nappe. Ne mouds pas ce café aujourd'hui. Ma sœur coud vite et bien. Le sucre se dissout dans l'eau. L'homme persévérant vainc tous les obstacles quels qu'ils soient. Romps ton pain au lieu de le couper. Abstiens-toi toujours de liqueurs alcooliques. Je plains ceux qui croient trouver le bonheur dans les plaisirs mondains. Ne dis pas: Je me ,corrigerai de mes dé­:fauts; mais corrige-t'en aujourd'hui. Assieds-toi convenablement. Offre ta chaise à ce vieillard et prie-le de s'asseoir.

Les belles histoires L'econom,ie

Les pièces d'or de Firminie. - Fiminie Mauroy appartenai! à une riche famille; son père, pour encourager ses efforts, lUI

Page 14: L'Ecole primaire, 15 décembre 1942

. payait chaque semaine les bons points qu'elle avait obtenus et lui laissait la libre disposition de l'argent qu'elle gagnait ainsi par son travail.

Etonnée de ne lui voir acheter aucun des objets qui ten­tent ordinairement les enfants, sa,. mère lui demanda un jour ce qu'elle faisait de son argent.

- Oh ! mère, répondit-elle, je le mets en réserve. - Qu'as-tu envie d'acheter? Un livre, une grosse .poupée,

quoi donc?

- Non, je ne désire rien. J'ai assez de jouets et de livres. La figure de la mère s'illumin~. Sans doute Firminie vou­

lait faire une bonne œuvre; peut-être avait-elle en vue quelque pauvre enfant dans la misère.

- Et combien as-tu maintenant? demanda-t-eIŒe à sa fille. - Presque deux cents francs... et tout en si jolies pièces r

Quel beau petit trésor, si vous saviez r Je le regarde tous les jours, et en le voyant je suis bien contente.

- Mais, enfin, qu'en feras-tu r

gros. - Je l'augmenterai chaque semaine, afin qu'il devienne bien

La pauvre mère avait compris; l'avarice était née dans ce cœur d'enfant. Firnninie aimait l'argent, non à cause du bien qu'il aide à faire ou des plaisirs qu'il peut donner, mais l'argent pour l'argent.

Oh r quelle triste découverte r

EIŒe laissa sa fille et réfléchit. Le lendemain matin, elle la conduisit dans une étroite mansarde où 'la misère avait établi sa demeure. Une pauvre malade, ses cinq -enfants qui pleuraient en demandant du pain: tel fut le spectacle qui s'offrit à ses re­gards. Elle avait encore bon cœur, et son émotion réjouit sa mè­re, qui l'emmena en promettant de revenir le lendemain.

- Vous ne leur avez rien donné, dit tristement Firminie. ~ C'est que je te réserve cette pauvre famille, mon enfant;

je t'y ai conduite afin que tu aies le bonheur de Qa secourir toi­même.

--Mais, ma mère, avec ·quoi ? -N'est-tu pas riche?

- Je n'ai que des pièces d'or. - Eh ·bien ! cet or, à quoi sert-il, enfermé dans ta cassette!

Ne sera-t-il pas plus utile transformé en chauds vêtements, en nourriture et en médicaments pour ces infortunés que tu vien'i de voir?

Il y eut chez Fiminie un moment d'hésitation : elle aimait tant son petit trésor! l\1ais .la voix de sa conscience l'emporta.

- t,53-

- Oh! Oui, vous avez raison; s'écria-t-elle ' en se jetant au cou de sa mère. Je leur donnerai tout, tout. Je ne veux rie:t:l gar­der de ces vilaines pièces qui, je le sens 'lllaintenant, ne peuvent me rendre heureuse. Al/ou.

La bonne humeur

Il était une fois un fi~s du grand Haroun-al-Raschid qui n'était pas heureux.

Il . alla consulter un vieux derviche. . Le sage vieillard lui répondit que le bonheur était chose dif­

ficile à trouver en ce monde. - Cependant, ajouta-t-il, je connais un moyen infaillible ~e

vous procurer le bonheur. - Quel est-il? demanda le prince. - C'est, répondit de derviche, de mettre ~a chemise d'un

homme heureux ! Là-dessus, le prince embrassa le vieillard et s'en fut à la re­

cherche de son talisman. Le voilà parti. . Il visite toutes les capitales de la terre. Il essaye des chemIses

de rois, des chemises d'empereurs, des chemises de princes, des chemises de seigneurs. Peine inutile. Il n'en est pas 1!lus heureux! Il endosse alors des chemises d'artistes, des chemIses d~ g~er: riers, des chemises de marchands. Pas davantage. Il fIt aInSI bien du chemin sans trouver ~e bonheur.

Enfin, désespéré d'avoir essayé tant de chemises, il. rev~­nait fort triste, un beau jour, au palais de son père, quand Il aVI­sa dans la campagne un brave laboureur, tout joyeux et tout chantant, qui poussait sa charrue.

- Voilà pourtant un homme qui possède le bonheur, ~e dit-il. Es-tu heureux?

- Oui! fait l'autre. - Tu ne désires rien ? - Non. . - Tu ne changerais pas ton sort pour celui d'un 1'01 ? - Jamais! . - Eh bien ! vends-moi ta chemise. - Ma . chemise? Je n'en ai point r J. Verne.

notes dlh~gièi1e infantile et scolaire Faut-il arI1acher la cigarette aUlI: jeunes fumeurs?

NoUs lisons dans « La Lilberté» de Fribourg en date du zr juin 1941 : 1

Page 15: L'Ecole primaire, 15 décembre 1942

15·i -

« Les temps sont durs et le deviendront plus encore. Dan.f/ chaque ménage, soit 'par suite des cartes de rationnement de tous genres, ou plus encore de la cherté de la vie on rogne petit à petit l'indispensable et même ce que l'on a lo~gtemps considéré comme utile à la famille. Il faut économiser.

' . Beaucoup d'enfants ne le comprennent pas. En effet, com­blen abusent de leurs sous en les gaspillant en fumée? Il est un lait certa~n: en ville, comme en campagne, trop d'écoliers et ,des tout Jeunes, au mépris de la loi, au mépris des règlements ,scolaires, à l'insu des parents, dépensent des sommes considéra­bles pour se payer la cigarette 1

Dernièrement, dans une paroisse, à la sortie de l'office une douzaine de galopins) à peine arrivés à une centaine de ';"ètre~ . a..e l'église, s'en ?llaient, crâneurs, le verbe haut, la cigarette aux Jevres 1 Quel trzste f'xemple pour les petits qui suivaient. Les .enfants ne doivent pas fumer car:

Ils causent un tort considérable à leur santé' c'est l'avis de tous les médecins. '

Ils foulent aux pieds lois et règlements; c'est de l'indisci­pline.

Ils trompent leurs parents; c'est toujours très mal. Ils gaspillent au détriment de leur santé de leur fa~ille

b d, " eaucoup argent dont ils auront tant besoin plus tard. L'enfant qui fume, en cachette de ses parents, est un pré­

coce indiscipliné, dOILC un sujet qui causera de cruelles décep­tions aux siens.

Aussi, parents: autorités, personnes bien sensées, ne ren­contrez jamais un gamin qui fume sans lui arracher la cigarette et lui infliger la leçon qu'il mérite 1

Pas de nicotine aux enfants; ce sera pour leur plus grand )bien 1 » . X. X.

A ces traits bien sombres de X.X., nous pourrions ajouter des l'ignes d'un noir dE' suie, par exemJ)le celle.s de B . . Lindsey, juge au .tribunal ;pour jeune .. : .

« Une des pires habitudes des jeunes, c'est de fumer des ci­garettes. Tous les juges qui ont eu affaire à de . jeunes criminels l'ont reconnu depuis longtemps; ils savent que presque chaque ivrogne et lJagabond a commcé à fumer quand il était un garçon. 1-

Le Dr Krebs, spécialiste des maladies nerveuses précise: .c 96 % des jeunes criminels sont de,s fumeurs ».

. Inutile de 'compléter la tableau ,sinistre. Nous voudrions ,poser à 'X.X. quelques questions:

« Les , petits qui suivaient «les .gll/lopi,ns If u·meu rs », ne ,sont-ils pa~ plus . ,imipressionlllés par d'autres exemples que Ipar celui des gamins ,à peine p,lus âgés qu'eux-mêmes ?

- 155-

Quelles réflexions Ifant nos garçons €In fll/ce des wf.fiches où le plaieir du tabac est .peint sou~ le·s couleurs les plus sédui,sante.s

A-t-on peut-être ·commenté à cette «-douza.ine de galopins» la fameuse inscription du stand du tabac à l 'ex'position nat.ionale . de 1939? on dit qu 'il y va de 1 intérêt d'une grosse iI1ldustrie nationa,le : annuellement 500,000,000 de ' ci lgare~ let 12,000,0001,000 -de dgaiI'ettEs,

quelque 1t40,000,OOO de francs d 'artides là Ifumer.

A ipartir .de qu el âJge est-il .permis de ,gaspiller son argent et sur­'tout sa santé?

Où ~ommence ,l'indi-scilpline? ·chez les jeunes qui imitent?

)PouIIquoi ,les jeunes fumE'nt-ils ? Nous sUppOSOIIl·S qu'aucun lecteur de r «Ecole Primaire » Ille l'igillore. Alors ,le r emède à la dép'lorable ha·bitude des jeunes s tigmatisée plus haut se Ipréslente de lui-même .

Supposez que, dans un village et -dans le·s environs, les gens ne fument pas. Il est certain qu'on ne verra .pas {( une douzaine de ga­.lopins ... crâneur.s, le verbe haut, .la dgarette aux lèvres. »

,si nous étions logiques!

H i ST()IR E

COURS ÉLÉMENTAIRE

Les Germains

Les Germains étaient demeurés des bêtes de proie. Tapis dans leurs forêts et leurs marécages, ils y vivaient en groupes :familiaux barricadés dans leurs villages, leurs hameaux, leurs fermes d~ns leurs huttes ou cabanes, encloses de fossés, de haies et de palissades, gardées par des chiens féroces, .dissimulées dans l'épaisseur des bois, derrière des rideaux -cl' arbres, juchées sur :des tertres ou dans des îles. Ils avaient en horreur les villes et ne .possédaient qu'une centaine de lieux de refuge fortifiés, pour s'y .!pettre à l'abri dans les cas les plus graves.

Ils portaient .des braies et des. tuniques de laine ou d.e toile, ,des saies de peaux de bêtes, allaient pieds I?us, se pa~aIent. de ,grossiers ornements, et certains, co-mme Iles Heru~es, se tatouaIent .le visage. Leur nourriture, formée de lait, de fromaf?e, d~ l~rd et de grosses viandes arrosées à l'occasion de cerVOIse, etaIt su­bordonnée aux incertitudes de la chasse, de l'élevage et .des

récoltes. Les famines décimaient ces populations ou les je­taient au dehors sur les chemins de la guerre.

Orgueilleux et fiers, capabies à l'occasion de discipline et de dévouement, braves et pleins de 'mépris pour le danger

Page 16: L'Ecole primaire, 15 décembre 1942

-- 156-

.les Germains menaient une existence misérable, incertaine et

.périlleuse, qui avait développé en eux les instinct,s de convoitise,

.de grossièreté, de brutalité, le mépris des faibles et des vain­cus, Ja '. grise~ie d? sang, Ja ~o~u~té de la souffrance inrfligée. :Des haInes InexpIables les dIVISaIent entre eux. Superstitieux .et ignorants, paresseux et ivrognes, querelleurs et violents ces ,grands fauves, talonnés par la misère et par la faim, sent~ient s'exaspérer, sous l'aiguiHon de lIa nécessité, leurs convoitises sé­,cula~res al1u~ées. au spectacle de la civilisation d'un empire où la v~e ~pparaIssa~t -rlelne de cha~me, facile et douce 'en regard de 1 eXIstence precaIre que menaIt leur race depuis des miliers d'années. C'est au moment même où les appétits des Barbares devenaient irresistibles que Ile monde romain s'assoupissait dans une sorte de torpeur indifférente et de moUe ·quiétude, d'où allait le sortir brusquement la formidable secousse des inva­sions.

Lës invasions Les Barbares éprouvent à détruire le même plaisir qu'à

tuer. Tout est enlevé sur le passage de ces bandes qui ne lais­,se:.:t après elles que la lueur des incendies et Ile spectacle des rUInes. De 406 à 416, au témoignage de saint Jérôme tout ce qui s'étend des Alpes aux Pyrénés, de ,l'Océan au Rhin a été

... détruit par les Barbares. «Toute la Gaule, écrit un évêque d' .A,uch,. a .brûl~ sur. un même bücher.» Dans son poème, Prosj)'er ~ AquItaIne s exprIme en ces termes: « Les temples de Dieu ont été livrés aux flammes, les 'monastères saccagés. Si l'Océan eût répandu toutes ses eaux sur Iles champs de la Gaule, il eût fait moins de ruines.» Il montre les Visigoths eux-mêmes occupés .à piller' les villas romaines, à enlever l'argenterie, les meubles., les troupeaux, à partager les bijoux ,et à Iboire le vin. Hs enlè­vent les vases sacrés des églises, et, pour 'couronner leurs ex.­;ploits, ils mettent le feu aux maisons. Les Vandales saccagent tout avec une telle perfection que leur nom a symbolisé la fu­reur même de détruire.

En maintes régions de la Gaule, c'est le désert. On ne re­connaît 'plus, en Narbonnaise, la place ,des vignes et des oliviers à coté des bâtiInents ruraux en ruines.

BI BLIOG R APH l'E

_' A.-J. Cronin est un écrivain d'une exquise sensibilité. Il peint les sent~ments _ avec up,e indiscut~l~ ·précision. Son dernier ou-

-<0 1157 -

vrage qui connut en Amérique un succès fornnidable (le mot n'est 'pas trop .fort, 600,000 exemplaires 1) «Les Clefs du Royau­me» est certainement le plus beau Evre qu'un laic ait écrit sur les missions catholiques. Bien que romancée, la vie de ce petit vicaire, humble et soumis à la volonté de ses supérieurs, mais surtout à la volonté de son Maître, exilé aux confins du monde pour y faire le bien, ne s'efface plus de votre souvenir. Récit puis­sant qui vous entraîne derrière ce missionnaire audacieux, qui vous donne ses joies et ses dé,ceptions. Que de scènes édifiantes, magistralement décrites, inoubliables. «Et je lui donnerai les clefs du royaume des cieux ... » Toute cette vie tend versee but sans lequel tout Je reste est vain.

Hommage d'un catholique à l'apostolat missionnaire. Et l'incontestable talent de Cronin trouve là matière à s'affirmer pleinement.

Un grand livre, parmi les plus représentaHfs de la littérature contemporaine et qu'il faut avoir lu.

*** Une certaine parenté d'idées unit « Le Troupeau sans IBer­

gel')} de Léon Savary et «Les Clefs du Royaume ». Bien que traité d'une façon toute différente, le dernier livre de notre écri­vain genevois est, lui aussi, un hommage à sa façon au clergé conscient de tout son devoir .

Savary manie avec sûreté une ar:me reqoutable, l'ironie. Son trait d'eSiprit extrêmement vif s'allie à une finesse de langage qui fait honneur au subtil journaliste ·qu',est Savary.

L'action de ce livre se déroule dans la petite ville sur la Sarine. L'auteur, dès sa jeunesse, a toujours subi l'envoûtement de Fribourg. Cette ville est . comm~ toutes les autres, « la vie de chaque jour y est fort pareiHe à celle qu'on mène dans n'mporte quelle cité. Mais elle revêt dans quelques destinées une incons­ciente grandeur.)} ·C'est le cas pour 'certains personnages du t: Troupeau sans Berger )}.

Des luttes d'ambition, des figures hypocrites, des vieillards, et parmi cette société, une vocation qui se précise, le Christ qui parle dans une âme d'enfant.

Et par delà la dernière 'ligne, nous percevons cette âme jeurie, qui va se donner entièrement.

Savary a fait ses preuves d'écrivain depuis de nombreuses années. Sa dernière publication, fort remarquable à plusieurs points de vue, ne le cède en rien ' aux précédentes. J. F.

*** 'Les Editions de Milieu du Monde, de Genève, depuis leur

Page 17: L'Ecole primaire, 15 décembre 1942

- 158-

fondation, ont publié une ,collection d'euvrages de grande valeur. Il faut louer l'effort entrepris Ipar cette maison essentiellement suisse.

Parmi les dernières publications, on relève: « Sens et Mis­sion de la Suisse» de Ml' Philippe EUer, traduit par Georges Méautis. La personnalité de notre grand magistrat se retrouve en entier dans ces lignes fortes et claires. Hommage à Monsieur Mot­ta, - l'un des grands hommes de notre histoire nationale _ hom­mage à son pays de Zoug, hOlnmage à la famine et à son insti­tution sacrée, voilà les grandes lignes de ce Hvre. Mais queUe foi vibre dans ces pages et quel am'our de la patrie! C'est un livre qu'on aimerait à trouver dans tous les foyers. Il est accessible à toutes les intelligences. Monsieur EUer ne s'est jamais- embar­rassé d'une réthorique savante. Il a toujours dit les choses en homme loyal, simplement, en magistrat et en chrétien.

La lecture de ce message d'un grand contemporain entre les mains duquel repose la destinée temporelle du pays, nous apporte beaucoup de motifs de ne pas perdre confiance, malgré les tris-tesses de l'heure. .

L'INSTRUCTION PUBLIQUE EN SUISSE Annuaire 19'2 1)

L'édition de 1942 vient de sortir de ,presse. Comme ,celles qui l'ont Iprécédée, eLle reseigne ~ur les initiatives et réalisations qui marquent dans -la vie intéllectuelle 8It spiritue.lle de notre .pays. Dans la partie de l'ouvrage qui ,présente des études de ,portée généra'le, M. Julier, professeur fi FEcoIe normale de Sion, 3Jp,pelle l'attention sur l'influence que .la re,l,igion peut et doit exer.(',er dans la Iformation morale E't spirituelle de le'nfant et dans l'étahligsement d'un meil­leur ordre économique. ·Sous .le titre <~Sé~8Iction ou ,culture?» M.. Meylan, Directeur à Lausanne, cher·che queLle est .la ,conce,ption qui -doit l'emporter d'un e,nsei-~nement s'econdaire de culture ou de ce.lui qui séledionne le,s candidats en vue de leur ,préparation 'profession­'nelle. M .le Dr Wlintsch, médeein des éco.les de Lausanne, signaIe ;10,8 effete de·s 'c-irconstances actuelles sur «:La santé de nos écoliers». <La. Bibliothèque pour tous, œuvre 'suiMe d'éducatioill», .les «Examens pédagogiques l'es recrues», le «l31me 'camp dM éducat8lurs à Vau­marcus», le <~Co,ngrès péra;gogi.q:ue roma;nd» sont 'matière là des étu­des et comptes-rendus d'un réel intérêt documootaire. Les sutb!'ltan­tielleschroni'ques scolaires, donnent une ima;ge vivante de l'3Jctivité ipédagogique et iniéledu8Jlleo de nos divers Ifoyers de culture.

L'appendice bibliographtque par M. le Directeur Chevallaz de ]J'Eocole normale ·à Laus:anne.,· analyse lem I:fiin de volume Iles ou­.'vrages pédagogiqueg .parus récemment..,

1) L'INSTRUCTION PUBLIQUE EN SUIlS1SE. Annuaire 19'42 .par L. Jaoc·ard. Un volume in-8 broché fr.5.-. Lilbrair.ie HAY:OT, Lau­sanne.

- ,159-

LA MAISON VERTE 1)

On v.ient de publier un délide-ux livre pOUr les enfante, « La -Maison verte» de 'Marie Freitag. Une Igrande maiso.n -locative réulIlit sous son toit un .groupe d'enfants dont l'auteur décrit les élbats et ias jeux. Deux garçons Ibien -c-ampés voient arriver un jour une fa­millE.l de nouv8laux lo.cataires, et voilà trois .petite~ .fiLles aux cheveux rouges qui vont être mêlées désormais à leurs jeux. Après une 'pre­mière prise de ,contact e~ que1ques .frottements vite adoucis, la pe­tite troupe est .lancée dans ,l'aventure: à vria dire, aventure de tout repos, dan~ laquf'lle le ··chien Pe,po jouero un ,rôle important et qui se terminera Ipar ·la fondation d'un chili aux intentions le.s plus gé­néreuses. Tout ce.la est ,conté d'une plu.me vive et ,colorée, .qui ne s'em,barra'sse ni d'intrLgues ni de descriptiOins i,nutile.s: on ,croit voir

'pa~ser devant .soi un !film de .gaîté et de comique d'où .ce.pf'ndant la note sentimentale n'est 'pas entièrement bannie, « La maison ve-rte» 'est le vrai livre à o'f,frir aux enfants d'aujourd'hui, à ceux qui ne demandent encore à la .lec.ture ,qu'u.n bref délassement entre 'leurs Jeux et .n'y recherchent qu'un ·peu d'action hardiment et drôlement menée. - Sous 'couverture -coloriée, sa large ty;po.graphie et ses amu­sants de~sins, le volume €Ist des plus avenante et ne manquera pas de frapper agréablement Ies jeunes regards -sous les ·feux du sapin de Noël.

1) Marie Freitag - « La IMaison verte». Un volume in-8 sous couverture i,llustrée. ,Carto,nné Fr. 4.-. Librairie fayot, Lausanne.

~i l'on frappe à votre porte .. ~ •

En ce mois de Noël, si ,l'on !frappe là votre porte et qu'un éc-olier \rous oUre les cart'es et les timbres Pro Juventute, ne refu.sfoz Ipas d'y jeter un 'COUIp d'oeil. 'Les timbres sont hien joUs:costumes d'Appen­zell et de G.laris, e.:5figie de Nkolas Riggenbaoh et .de ,Conrad E.scher :de la LÏiIl-th, iils ,chantE-nt nos meilleur,s traditions, il<; rendent ,hom­mage à nos ,grands citoyens. L·es cartes aux vives ·couleurs vous :pal'leront d'espoir, de lumière, de 'foi.

En ce mois de Noël, ,sj l'on frappe à votre porte, ne découragez 'ipas ceq enthousiasmes juvéni.les ,qui 'vont de de maison en maison. ';Songez à l'œu\Te ac-complie depuis trente ans par Pro Juventute; !songez aux innombraf>les enfants qui ont été sauvés de la misère et de J'abandon, de lama.ladie et de la nuit. Songez aux adoleSlcen.ts ,qui ont ,c·onnu les ibjenfaits d'un apprentissage, la joie d'utilis'er sai­"nement ,ses ,loisirs, et la jouvE'nce d'un sé10ur réparateur.

En ce ,mois de Noël, si l'on frrup.pe ,à votre Iporte, souriez fi qui sourit, répondez à -l'a.ppel qui vous est si gentiment adressé, .faites œuvr de solidarité nationale.

En ce mois d'e Noël, si l'on frappe là votre ,porte, pensez -à demain, pensez ,à nos j €'U·n es.

Page 18: L'Ecole primaire, 15 décembre 1942

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Mir GiUioz Alfred - Lens: MT Lamon Pierre - Vissoie : Mir So.lioz Deni·s - Ayent : Ml' Chabbey Casimir - Evolèn.e: Mil' Anz,évui M·arius - Hérémence: Mr Bourdin EmrI,e - St­Martin: MT Beytrison Jo'seph - Vex: Mr Pitte'loud David - Grimisuat: Mr Ba1et AIlJ>honse - Savièse: MX Varone Cypri,en - Ardon: Ml' LMllJp'ert Mariu's - Chamoson: Mr BioLlaz Albert - Conthey: .Ml' tf>a-piailoud A'lbeTt - Nendaz : Ml' Gla.s-sey MarceLlin - Fully: Mr DOl"saz He<nri - Ley­tron: Ml' Gaudard JÛ's'eph '- Riddes: Mil' Deü,aJloY'e Gustave - Saxon: Mr Ve-rnay A,lbel-.t - Bagnes: Mir Vaudan-Carron AHred - Orsières: Ml' POUJgIet René - Vernayaz: Mx Co­quoz Jean - Bouveret: Mr Cler~ Germain - Troistorrents : Ml' Rossier Eugène - Val d'IlUez: Ml' Défago Adollphe -Vouvry: Mr Curdy Gratien - Vétroz: Ml' Coudray Elie. ".