L’École d’architecture de l’Université Laval

Les défis d’une Alliance de recherche universités-communautés (ARUC)

le cas de l’ARUC Tetauan

Par André Casault, professeur, École d’architecture, Université Laval,Co-directeur de l’ARUC Tetauan

Colloque MOBILISÉS pour le NORD DURABLEUniversité Laval, 18 et 19 juin 2012

Le CRSH croit que les établissements postsecondaires et les organismes communautaires, en collaborant à la recherche en tant que partenaires égaux, peuvent susciter ensemble la

production de nouvelles connaissances et le développement des capacités dans des domaines clés, mieux

préciser les priorités de recherche, fournir de nouvelles possibilités de formation aux chercheurs ainsi qu’accroître la

mesure dans laquelle la recherche en sciences humaines peut contribuer à répondre aux besoins des communautés

canadiennes. (Source : CRSH)

Le but d’une ARUC?

- favoriser l'échange de connaissances, de ressources et de compétences entre les communautés et les universités;- enrichir la recherche, les méthodes d'enseignement et les programmes des universités;- renforcer la capacité des collectivités de prendre des décisions et de résoudre des problèmes;- rehausser la formation et l'employabilité des étudiants en leur donnant diverses possibilités d'acquérir des connaissances, des compétences et des qualités professionnelles grâce à des travaux de recherche pratiques et à une expérience connexe.(Source: CRSH)

Les objectifs d’une ARUC?

Une ARUC :- repose sur un partenariat égal entre des organismes communautaires et un ou plusieurs établissements postsecondaires;- fournit une coordination et un soutien de base pour la planification et la réalisation d'activités de recherche diversifiées traduisant les objectifs du programme des ARUC. Ces activités doivent être axées sur des thèmes ou des domaines d'importance mutuelle pour les partenaires et étroitement liées à leurs forces existantes.

Parmi les activités d'une ARUC figurent :- un volet de recherche (projets à court et à long termes, recherche-action, etc.);- un volet d'éducation et de formation (formation dans le contexte des projets de recherche, stages, activités créditées dans le cadre des cours, etc.);- un volet de mobilisation des connaissances (ateliers, séminaires, colloques, publications, conférences publiques, etc.) qui répond à la fois aux besoins des partenaires universitaires et communautaires. (Source CRSH)

Une ARUC?

L’objectif fondamental et global de l’ARUC Tetauan est de développer une approche participative et collaborative à la conception de milieux de vie durables et culturellement adaptés. À partir d’une meilleure compréhension des représentations et des paysages culturels des communautés innues du Québec, il s’agira de favoriser l’autonomie et la prise en charge de l’habitat par le biais d’une réflexion sur les modes de gouvernance et le développement d’outils d’aide à la décision.

L’objectif fondamental de l’ARUC Tetauan

Les partenaires et la structure de gestion

Partenaires de l’ARUC TetauanCommunautés innues Service-Conseil Diffuseurs Chercheurs universitaires

Conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean

Conseil Tribal Mamuitun Cégep de Sept-Îles André Casault (Architecture)

Conseil des Innus de Pessamit Institut Tshakapesh Paul Charest (Anthropologie)

Conseil de la nation innue de Nutuashkuan

Musée Amérindien de Mashteuiatsh

Pierre Côté (Architecture)

Innu Takuaikan Ushat mak Mani-Utenam

Musée de la Civilisation de Québec

Caroline Desbiens (Géographie)

Conseil des innus d’Unamen Shipu

Musée Shaputuan Frédéric Laugrand (Anthropologie)

Conseil des Innus de Pakua Shipi

Musée Régional de la Côte-Nord

Tania Martin (Architecture)

Conseil des innus de Essipit Radio Kushapetsheken CKAU Geneviève Vachon (Design urbain)

Les 7 communautés partenaires

Disciplines universitaires

Architecture

Anthropologie

Design urbain

Géographie

PROJETS DE RECHERCHEEn cours (12)

AKUANUTIN Nutshimiu-aimun (langue) Centre innu aitun (conception participative) Conception d’un shaputuan contemporain pour la communauté de Pessamit (réflexion sur le bâti) Création du « Fonds Paul Charest » (gestion des données) Des tentes aux maisons: nomadisme et sédentarité des Innus et des Inuit Étude de l’habitat innu et de ses transformations par la fabrication de maquettes (relation au bâti) Espaces spirituels et communautaires de la communauté de Mashteuiatsh: lecture d’un paysage culturel ilnu Langue et savoirs en territoire ilnu : étude de la toponymie des pekuakamiulnuatsh comme expression d’une

territorialité ancestrale et moderne Morphogenèse et paysages culturels des milieux bâtis des communautés innues (enjeux relatifs aux innu assi) Portail Tetauan (information, communication et gouvernance) Projet Tshishtueikanitshuap (Conception d’un lieu de transmission de la culture innue pour les jeunes) Tshishipiminu: Barrages hydroélectriques et occupation ilnue de la rivière Péribonka Conception de projets de maisons à faible coût à Mashteuiatsh

Réalisés (9) Atelier Habitats et Cultures

o Premiers regards et explorations à Pessamit (penser le milieu bâti) o Exposition des résultats de l’atelier Habitats et Cultures à Pessamit (diffusion dans les communautés)o Projet de développement ethnotouristique pour la communauté de Ekuanitshit o Projet de conception de camps de trappe pour la communauté de Ekuanitshit o Efficacité des matériaux à Ekuanitshit

• Évaluation des perceptions de trois projets de recherche• Vers une éthique de la recherche collaborative en contexte interculturel et transdisciplinaire: contribution au

Protocole de l’ARUC • Visites des communautés

Acceptés, mais non actifs (3) Aménagement d’un parc linéaire à Mashteuiatsh Conception de mobilier urbain à Mashteuiatsh Conception d’un quartier favorisant la mixité sociale à Mashteuiatsh

Quelles sont les bénéfices pour les communautés?

• Permet d’avoir une réflexion collective sur la conception et la transformation de milieux adaptés à l’identité et aux besoins/aspirations des innus.

• Permet une collaboration, qui mise sur l’importance que les milieux de vie soient réalisés et pris en charge par et pour les innus.

• Les retombées directes pour les communautés: • Formation de ses membres: développement des capacités

d’intervention, de conception et de gestion des milieux bâtis• Connaissances élaborées par apprentissage mutuel• Réseau de partage d’informations entre communautés• Pistes de transformation et d’adaptation concrètes: plans de

maisons, plans d’aménagement, scénarios d’appropriation des lieux, etc.

• Expertise universitaire et professionnelle mise au service des communautés.

la recherche participative et collaborativeTravailler ensemble vs travailler pour

- Un immense territoire d’intervention à couvrir (temps et $ de transport)

- Des conceptions et des intérêts de recherche/ du développement des connaissances différents

- Des méthodes de recherche et la diffusion des résultats(les priorités parfois divergentes des partenaires)

Quelques défis de Tetauan

- Disponibilité des partenaires chercheurs universitaires et des membres des communautés (les priorités de chacun)

- Gestion commune des projets de recherches (lenteur des processus décisionnelles ? Inefficacité?)

- Partage des informations (développement d’un vocabulaire commun, il faut y mettre du temps)

- Participation des jeunes innus (peu des jeunes innus à l’université, un défi à long terme)

- Sédentarité, nomadisme et milieux bâtis (la domestication de l’espace)

Quelques défis de Tetauan (suite)

Le comité paritaire

Échanger sur les projets « Faire ensemble »

Partager des savoirs autres Explorer des moyens de diffusion appropriés

Pas seulement des défis pour Tetauan

Travailler ensemble vs travailler pour

La participation citoyenne est un principe de base incontournable du développement durable

elle représente en soi le plus grand défi

car elle nécessite des changements de comportements, la sensibilisation de chacun, la participation de tous au

processus de décision…

Le portail Tetauan

Pour en savoir plus consultez le site

www.tetauan.org