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LE TOURISME EN TUNISIE (Cours en annexes) Par Philippe KEROURIO

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LE TOURISME EN

TUNISIE

(Cours en annexes)

Par Philippe KEROURIO

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LE TOURISME EN TUNISIE

COURS

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Présentation générale

L’exiguïté du territoire n’est que la rançon de sa nette différenciation. La Tunisie, comme l’Arica romaine et l’Ifriqiya des Arabes, occupe l’espace libéré entre une double façade maritime et le Sahara par le démantèlement des formations montagneuses qui jalonnent l’Afrique du Nord de l’Atlantique à la Méditerranée orientale. Autrement dit, ce «petit» pays est un plat pays, une suite de plaines ordonnées en front de mer. Les plaines

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tunisiennes ont ouvert le Maghreb aux différentes civilisations et formations impériales qui ont dominé le monde méditerranéen. Accessibles par voies maritime et terrestre, elles donnent elles-mêmes accès au «Maghreb profond».

La Tunisie occupe la façade du Maghreb située sur la Méditerranée orientale. Au nord du Djerid les reliefs sont la prolongation de la chaîne tertiaire de l’Atlas .Les altitudes sont modestes et ces zones de relief morcelées en hauts plateaux , collines et vallées. Ce faisceau de chaînes est globalement orienté nord-ouest / sud-est.La direction en est identique à celle du principal cours d’eau du pays, La Medjerda . Cette zone accidentée traduit la poussée de l’Atlas et l’inertie du socle saharien. Ces chaînes montagneuses se répartissent en trois ensembles distincts : - Le Tell septentrional, de la Kroumirie à Bizerte, - l’Atlas tunisien ou Dorsale occidentale dont l’altitude maximale est de 1544 m au Djebel Chambi, point culminant de la Tunisie, - la Dorsale orientale qui est une succession de reliefs fragmentés orientés nord-sud . A l’est la Tunisie septentrionale offre un paysage steppique, c’est le Sahel bordé au sud par le Djebel Cherbi qui sépare cette région de celle des chotts. Au delà se développement les étendues désertiques de la plate-forme saharienne. Une vaste structure tabulaire, le Dahar (le dos ) s’élève doucement vers l’est (Montagne des Ksour) et surplombe une vaste plaine steppique .A l’extrême sud le désert saharien se présente sous ses trois aspects : rocheux (hamada), pierreux (sérir) et sableux (erg). Le pays compte plus de 11000 kilomètres de littoral bordé de nombreuses îles : Kouriate (Monastir) , Kerkennah (Sfax) et Djerba. La côte nord de la frontière algérienne au cap Blanc est rocheuse et découpée, ensuite du cap Blanc au cap Bon, c’est une côte basse remblayée par des alluvions (Utique se trouve aujourd’hui à plus de 15 kilomètres de la mer!).Quant à la côte orientale elle est basse et bordée de lagunes.

Région de Matmata

Situés au sud-est du Chott el-Jérid, dans les contreforts du Djebel Dahar, les monts de Matmata dominent la vaste plaine de la Djeffara et constituent une cuesta (515 mètres) dégagée dans les roches calcaires et les marnes du Crétacé supérieur et moyen par divers oueds.

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L’évolution du Tourisme tunisien «La Tunisie est un magnifique exemple, l’un des plus achevés de subordination du développement touristique aux mécanismes de fonctionnement du « système commercial multinational » dans ses trois volets classiques : transport, organisation du voyage, accueil. Il en reste une exceptionnelle homogénéité du «produit» et de ses «consommateurs » proche souvent de la standardisation, par essence réductrice des différences et des aptitudes réelles (…) » (CAZES G. , p. 95). Le Tourisme tunisien a connu une croissance spectaculaire. En 1960 la Tunisie accueillait 0,25% des touristes fréquentant les rives de la Méditerranée. Ce pourcentage s’est élevé à 1,5% en 1990.Entre 1962 et 1986 le nombre d’hôtels touristiques a été multiplié par 6, celui de la capacité d’hébergement en lits par 24, celui du nombre de nuitées touristiques par 21, passant de 64000 à 13 millions (pour atteindre 28,7 millions en 1998 ! ).Le nombre de touristes étrangers a cru dans les mêmes proportions : 52 000 en 1962, 1,5 millions en 1986, 3,9 millions en 1996 et 4,8 millions en 1998.

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En 1962, la Tunisie n’enregistrait que 52.000 entrées touristiques. Vingt ans plus tard, les entrées de non résidents dépassaient le million de visiteurs pour atteindre 1,3 millions en 1982. Cette performance a été largement dépassée en 2002 avec 5 millions d'entrées touristiques. Les nuitées touristiques ont suivi aussi la même progression ascendante, passant de 11 millions de nuitées de non-résidents en 1982 à presque 21 millions de nuitées en 2002.

La capacité hôtelière a connu aussi une ascension fulgurante, puisque la capacité disponible est passée de 4000 lits en 1962 à 80.000 lits en 1982. Elle a réalisé un bond quantitatif et qualitatif en 2002 avec la disponibilité de 214.000 lits dont la moitié est constituée d'hôtels de catégories 4 et 5 étoiles. Enfin, les recettes touristiques en devises, ont aussi accompagné cette formidable évolution, puisque de 385 millions de dinars en 1986, ces recettes ont totalisé 2000 millions de dinars en 2002 soit 14% de l'ensemble des exportations de biens et de services. Cette performance a permis au tourisme de devenir la seconde source de revenus en devises pour l'économie tunisienne, derrière l'industrie textile mais loin devant le pétrole et l'agriculture. En 2001 la Tunisie a reçu 5,387 millions de touristes internationaux, 5,06 millions en 2002 et 5,11 millions en 2003 et 6,5 millions en 2006 ( 36,8 millions de nuitées ). En 2006 la Tunisie a accueille 6 650 000 visiteurs soit une augmentation de 2,7 % par rapport à 2005. Les recettes touristiques ont augmenté de 6 %. Le marché européen a représenté 3 960 000 clients (+ 2,3%). la France arrive en tête avec 1.234.736 touristes soit une progression de 5,5 % par rapport à 2005, suivie de l'Allemagne (547.403 ), (-4,3%), des Italiens (464.323) (-1,8%) et des Anglais (350.673) (+7,1%).Les touristes de la Turquie ont enregistré la plus forte croissance (+19,4%) suivi de la Hollande (+18,8%) et de la Yougoslavie (+15,5%).Le nombre des Maghrébins qui sont venus en Tunisie en 2006 était de 2 458 373 dont 1 472 411 de la Libye et 945 318 d’Algérie. Côté nuitées, une augmentation de 1,2% par rapport à 2005 a été enregistrée, la ville de Hammamet continue d'être le premier pôle d'attraction.

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En 2007 Tunisie a reçu plus de 6,7 millions de touristes, essentiellement originaires de France et de Libye. Les recettes générées par le tourisme se sont élevées à 3,05 milliards de dinars (1,7 milliard euros). Par rapport à 2006: -le nombre de visiteurs a augmenté de 3,2 %. -les recettes sont en hausse de 8 % en dinars (3 % en euros). -les nuitées ont atteint 37,4 millions, pour un taux moyen d’occupation de 51,6 % L’année 2007 avait été aussi marquée par une baisse des flux touristiques en provenance des marchés européens: - les allemands (-6 % en 2007), les britanniques (-10,8 %), les espagnols (-9,2 %) et les italiens (-4,3 %).

En 2008 la Tunisie a accueilli plus de 7048999 de touristes ( 3,2 milliards de dinars de recettes ). -les Français ne sont plus en tête des visiteurs, avec 1 395 255 (+4,5%) de touristes, ils occupent la seconde place. -les Libyens (1 776 881 ( +14,4% par rapport à 2007) de visiteurs) sont en tête, suivis par les français ( 1 395 255), les algériens (968 499 (-1,2%), les allemands (521750) et les italiens (444 891). La clientèle européenne reste globalement majoritaire ( plus de 4 millions en 2007), mais le marché maghrébin est loin d'être négligeable, les quatre pays concernés représentent près de 28% du volume global des entrées, soit 2,5 millions de touristes. Les marchés lointains (Asie, Amériques,...) demeurent marginaux. Les nuitées ont dépassé les 38 millions en 2008, soit une hausse de 1,4% par rapport à 2006.

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Les trois principales régions enregistrant le plus de nuitées Djerba : 9 443 481 (+ 4,7%), suivi par Sousse : 7 795 361 (-3,1%) et Nabeul - Hammamet : 6 470 126 (+0,6%) représentant 63% des nuitées totales.

En 2008 le secteur touristique contribuait à hauteur de 6% au PIB national et 12% des recettes courantes. Il représente 14% aux exportations de biens et de services et employait 482400 personnes ( emplois directs et indirects ).

En 2009, le nombre de touristes ayant visité la Tunisie a atteint 6,9 millions, soit une baisse de 2,1% par rapport à l'année précédente. Cette baisse des entrées s'est accompagnée d'une hausse, de l'ordre de 2,1%, des recettes, soit 3,406 milliards DT. Le nombre de nuitées était en baisse de 8,2% à 34,986 millions de nuitées, alors que le taux d'occupation avait reculé de 3,6%.Le nombre de touristes provenant de France a baissé de 3,6%, contre une régression de 7,2% pour l'Allemagne, 13,9% pour l'Espagne, et de 13,7% pour l'Italie. Concernant le marché maghrébin, il a été caractérisé par une régression de 0,7% pour les Algériens et d'une hausse de 12,9% pour les Libyens, ce qui correspond à l'entrée de 3 millions de touristes.

En 2009 Le secteur du tourisme employait emploie plus de 350000 personnes (sur dix millions d’habitants), couvrait 60% du déficit de la balance commerciale du pays et assurait 6,5% du produit intérieur brut.

L’industrie touristique tunisienne a bien résisté à la déprime de l’économie mondiale en 2009 avec 6,9 millions d’entrées, soit une baisse de 2,1% de visiteurs, selon un bilan officiel établi par l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT). En termes de nuitées, 2009 s’est soldée par ,986 millions de nuitées, soit une baisse de 8,2%. On enregistre également une régression du taux d’occupation des hôtels de l’ordre de 3,6% par rapport à 2008.Pour ce qui est des recettes, la Tunisie a clôturé l’année 2009 avec une croissance de 2,1% par rapport à l’année précédentes ( 3406 millions de dinars ). Ce bilan relativement positif est le résultat de l’arrivée massive des touristes libyens et Algériens sur la Tunisie. Avec 3 millions de touristes, soit une croissance de 12,9%, la Libye vient en tête des pays émetteurs de touristes vers la Tunisie. Le marché algérien n’a connu, quant à lui qu’une baisse de 0,7% l’an passé (presque un million de touristes). Les données de 2009 font également ressortir une régression de la clientèle européenne, et surtout celle de l’Europe centrale et orientale (– 30 % à – 40 %), dont les monnaies ont été fortement dévaluées. A l’échelle européenne on enregistre des régressions sur tous les marchés à l’exception des marchés britannique, turc et luxembourgeois, qui ont connu des croissances respectives de 8,1%, 4,1% et 4,2%.

Le plus important marché touristique européen pour la Tunisie, la France en l’occurrence, a connu une régression de 3,6%. L’Allemagne a enregistré une baisse de 7,2%, l’Espagne de 13,9% alors que l’Italie a chuté de 13,7%.

La crise économique mondiale a affecté le secteur du tourisme en Tunisie, selon les chiffres portant sur le premier trimestre de l’année 2010. Si le nombre d’arrivés est stable, les recettes en revanche reculent de 7,5 % par rapport à la même période l’an dernier. Les recettes du 1er trimestre 2010 sont de 288 M€, contre 311 M€, soit un écart négatif de 7,4% . En termes de nuitées, le tourisme tunisien a enregistré 4,463 millions de nuitées au 1er trimestre 2010, contre 4,265 millions de nuitées en 2009, soit une augmentation de 4,6%. Au niveau des nationalités, les touristes les plus nombreux en Tunisie ne viennent pas d’Europe mais du Maghreb. Les libyens avec 464.000 visiteurs, suivis des algériens arrivent en tête suivis par les européens français, allemands et britanniques. Le tourisme tunisien devrait réaliser en 2010, des recettes identiques ou dépassant celles réalisées en 2009, soit 3,4 milliards de dinars.

Selon les professionnels, la baisse du nombre des visiteurs originaires d’Europe, qui se poursuit depuis plusieurs années sur plusieurs marchés, n’est pas uniquement liée à la crise

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économique mondiale. Elle découle notamment d’une mauvaise qualité de services, d’un ciel encore hermétique face aux compagnies low-cost et d’une monoculture balnéaire et estivale qui semble plafonner. Autre faiblesse du secteur: le maigre budget alloué à la promotion du produit tunisien. Le pays consacre quelque 20 millions d’euros aux actions promotionnelles, contre plus de 100 millions d’euros pour le Maroc. Au début de l’année 2011 le tourisme a subi le contrecoup de la "révolution du jasmin" qui a secoué le pays pendant plusieurs semaines. Le tourisme a enregistré une chute de 40% en janvier (entrées et recettes) par rapport au même mois de 2010. L’année 2011 a été relativement difficile car le pays a subi de surcroît le contrecoup de l'insurrection en Libye qui a tourné à la guerre civile. Or la Tunisie recevait 2 millions de touristes libyens chaque année. Pendant la « révolution de jasmin », les recommandations du Quai d’Orsay avaient entraîné le retour anticipé d’environ 9000 vacanciers français et la suspension des départs. Depuis les troubles les voyagistes connaissent un effondrement des réservations pour cette destination. La Tunisie avait lancé le 14 février 2011 une campagne publicitaire pour faire revenir les touristes avec notamment un slogan de circonstance : « Enfin libre de bronzer »… « Une opération destinée « à nos amis français pour qu’ils viennent déclarer leur flamme à la Tunisie » (Mehdi Houas, ministre tunisien du tourisme). La situation a représenté une aubaine pour le Maroc, mais surtout pour l’Espagne, la Grèce et la Turquie qui a ont été pris d’assaut. L’office du tourisme marocain a multiplié les initiatives pour assurer la promotion de la destination. L’Espagne, avec les Canaries et les Baléares, fait aussi partie des destinations gagnantes des événements au Maghreb et au Moyen-Orient, ainsi que la Grèce et ses îles, la Turquie, etc…

Les bouleversements politiques survenus au début de l'année 2011 ont occasionné un ralentissement sensible de l'activité touristique. Les professionnels du tourisme tunisien avaient perdu 40% de leur activité en janvier. A la date d'avril 2011, le tourisme tunisien avait perdu 42,9% de ses entrées touristiques depuis le début de l'année. A la fin du mois de mars 2011 525704 non résidents étrangers avaient été comptabilisés aux frontières. En 2010, et pour la même période, la destination avait déjà totalisée 920000 entrées de touristes, soit 13% de ses arrivées annuelles. Au 10 juin 2011, les recette étaient par rapport à la période correspondante de 2010, en baisse de 51% en dinars et de 53% en euros, les nuitées de 55%, le nombre de touristes de 41%, le marché européen de 53%, les réservations pour l’été de 52%, le nombre de touristes maghrébins a reculé de 41% depuis le déclenchement de la Révolution du 14 janvier 2011 et le tourisme intérieur de 8%. Les activités de la Compagnie tunisienne de navigation ont diminué de 18 % au premier semestre 2011 par rapport à la même période en 2010. La situation a été semblable pour Tunisair, la compagnie aérienne

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nationale. A titre de comparaison, pendant la crise du Golfe en 1991 et l’affaire de la Ghriba, au cours desquelles le tourisme tunisien avait connu deux crises majeures, le nombre de touristes avait baissé respectivement de 26 et de 13%. Trois mille emplois dans le secteur touristique ont été supprimés en Tunisie au cours du premier semestre 2011. Les couvre-feux, les émeutes, l'immigration clandestine vers Lampedusa et, de manière plus générale, la persistance de l’instabilité politique expliquent l’intensité de la crise touristique.

En 2011 le tourisme en Tunisie a diminué de 30,7 %. La Tunisie a attiré 4,8 millions de touristes en 2011 . Le tourisme représentait en 2011 7% du PIB national et 400.000 emplois. Plus d'un Tunisien sur 10 tirait ses revenus du secteur. En 2010, 6,9 millions de touristes étaient venus en Tunisie dont 1,4 million de Français, 36 millions de nuitées ont été enregistrées ainsi que 1,78 milliard d'euros. La Tunisie espère accueillir 6 millions de touristes en 2012 . Sur les quatre premiers mois de l'année 2012, les entrées de touristes en Tunisie sont en hausse (+51,8 %, contre -41,8 % en 2011). Tout comme les recettes en devises (+34,1 % contre -30,5 % en 2011). Et les prévisions de réservations pour cet été (+35 % par rapport à 2011) devraient permettre au pays de rattraper la moitié des touristes perdus en 2011.Au premier trimestre 2012 les touristes allemands étaient plus nombreux ( +25% par rapport à 2011 ). Mais c’est la Russie qui fait une progression remarquée avec une augmentation des entrées de plus de 55% par rapport à 2011 et de 35% en vis-à-vis des chiffres de 2010.

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Le tourisme tunisien a du mal à se relever de la révolution et de ses suites. Les chiffres 2013 le montrent: le nombre de nuitées touristiques a baissé entre 2010 et 2013 de plus de 15% (de 35,5 millions de nuitées à 30 millions). Au total, le tourisme a reculé environ de 15% en trois ans. Le traditionnel marché émetteur de touristes est le marché européen. Or celui-ci est en régression. En effet en 2013, 2,9 millions de touristes européens ont visité la Tunisie contre 3 millions en 2012 et 3,8 en 2010. Selon les statistiques tunisiennes les nuitées passées par les Français en 2013, ont baissé de 53% entre 2010 et 2013, et de 31% entre 2013 et 2012. La Tunisie avait enregistré 8,7 millions de nuitées "françaises" en 2010, contre 4 millions en 2013 et 5,8 en 2012. En 2012, l’île de Djerba a accueilli 1 million de touristes représentant 7 millions de nuitées, dont 40 % de Français. En 2010, avant la révolution et la crise économique, Djerba avait totalisé 8 325 133 nuitées. Les visiteurs allemands sont devenus le premier client touristique de la Tunisie. Le nombre de touristes allemands n’a reculé que de 5,6% par rapport à 2010. Et il a même progressé entre 2012 et 2013, affichant plus de 5

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millions de nuitées. Le tourisme britannique a progressé de 12% en trois ans. Quant aux touristes russes (3,2 millions de nuitées), ils sont désormais les quatrièmes plus nombreux derrière les Anglais, les Français et les Allemands. La fréquentation des Russes a augmenté de 69,5% entre 2010 et 2013. En 2013 la Tunisie a reçu 6,268 millions de visiteurs, soit une augmentation de 5,3% par rapport à 2012.

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La crise consécutive à la « Révolution de jasmin » correspond aussi à une crise structurelle plus profonde du secteur touristique. Selon une récente étude de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE, 2011), la crise de l’activité touristique en Tunisie trouve son origine dans certaines caractéristiques du tourisme tunisien, à dominante balnéaire, mais aussi dans un schéma de développement basé sur l’extension des capacités d’accueil pour pallier l’incapacité de générer des gains de productivité.

Après un creux à 4,78 millions de visiteurs en 2011, les entrées de touristes étaient remontées

à 6,07 millions en 2014, après une année encore meilleure en 2013 (6,27 millions). En 2014,

les recettes touristiques avaient enregistré une légère croissance, tout en restant loin des

niveaux de 2010. En 2014 le tourisme avait rapporté 1,59 milliard d’euros à la Tunisie, soit

6,4 % de plus qu’en 2013, mais 14,5% de moins qu’en 2010, selon les statistiques du

ministère du Tourisme. Le nombre de touristes avait, lui, baissé de 3,2% à 6,07 millions,

contre 6,27 millions en 2013.Les touristes français constituaient de loin la première clientèle

en Tunisie, à des niveaux toutefois incomparables à 2010. Selon l’Ambassade de France en

Tunisie, en 2014, 1/9e des touristes venait de France, contre 1/6e avant le printemps arabe, où

ils étaient 1,4 million.

Les attentats ont compromis cette reprise. Ce fut d’abord l'attaque terroriste contre le musée

du Bardo, qui a tué 21 touristes et un policier tunisien le 18 mars 2015. L'attaque terroriste

contre un hôtel touristique dans la ville de Sousse, en juin 2015, a porté un nouveau coup

sévère au secteur du tourisme en Tunisie. L'attentat, qui intervenait à quelques jours des

grands départs en vacances et seulement 4 mois après l'attaque contre le musée du Bardo à

Tunis, a déstabilisé l'ensemble de l'économie tunisienne.

La contribution directe du tourisme à l'économie tunisienne s'élevait à 6,13 milliards de dinars

(2,82 milliards d'euros) en 2014, soit 7,4% du PIB. Un chiffre qui reflétait la performance des

secteurs hôteliers, des agences de voyages, compagnies aériennes et autres services de

transport de passagers. D'ici à 2025, les experts du WTTC s'attendaient à ce que le tourisme

génère 8,38 milliards de dinars (3,85 milliards d'euros) de recettes directes, en hausse de

2,7%. Il ne devrait plus, en revanche, peser que 6,3% du PIB. En incluant l'ensemble des

fournisseurs et des acteurs qui dépendent indirectement du secteur, le tourisme pesait 12,58

milliards de dinars (5,78 milliards) en 2014, soit 15,2% du PIB. Attirer les visiteurs étrangers

est vital pour le pays. La Tunisie attire majoritairement des touristes en vacances (81,9%),

bien plus que des hommes et femmes d'affaires en déplacement professionnel (18,1%). Les

vacanciers ont généré 7,19 milliards de dinars tunisiens (3,3 milliards d'euros) de recettes en

2014, contre 1,59 milliard 730 millions) pour les professionnels. Par ailleurs, les touristes

étrangers contribuent à hauteur de 58,6% à l'activité touristique du pays, contre 41,4% pour

les ménages tunisiens. Le tourisme emploie directement 239.500 personnes, soit 6,8% de la

population active, en 2014. Ces employés travaillent dans l'hôtellerie, les agences de voyage,

les compagnies aériennes et autres sociétés de transport touristique. D'autres secteurs sont

aussi très liés au tourisme, comme la restauration et l'industrie des loisirs. Au global, en

prenant en compte les investisseurs, fournisseurs et autres acteurs impactés par cette activité,

le tourisme comptabilisait quelque 473.000 emplois l'an dernier, soit 13,9% de la population

active. Une proportion qui ne devrait pas bouger d'ici à 2025, même si le nombre d'employés

directs ou indirects du tourisme devrait dépasser tout juste les 485.000 personnes (+2,7%).

La lente croissance des recettes touristiques tunisiennes s’expliquerait par la faiblesse des prix moyens par lit loué (1 à 5 entre la Tunisie et la Turquie et de 1 à 3 entre la Tunisie et le

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Maroc). Cette faiblesse découle de l’interaction de plusieurs facteurs structurels. Parmi ces facteurs, il y a la prédominance de l’activité balnéaire, qui s’appuie sur une forte saisonnalité et des pratiques de négociation des tarifs étalées sur toute la période de l’année et dominées par les grands tour-opérateurs disposant d’un pouvoir de marché et de négociation puissant . En outre, la saisonnalité de l’activité touristique oblige recourir à une main-d’œuvre temporaire, ce qui ne favorise ni la qualité ni, surtout, la productivité et, partant, la compétitivité.

L’étude de l’IAEC met en cause le schéma de développement de l’hôtellerie basé sur une croissance extensive, c’est-à-dire sur l’augmentation des capacités en lits afin de compenser l’incapacité de générer des gains de productivité » et économiser sur les coûts de production.

La croissance extensive des capacités d’accueil a eu pour effet un endettement accru. De 1983 à 2008 l’encours total de la dette a pratiquement explosé, passant de 178 millions de dinars à plus de 3,176 milliards, soit une multiplication par plus de 17. La majorité de cette dette bancaire, soit près de 70%, est constituée de crédits à moyen et long terme contractés pour financer le besoin d’investissement. La moitié de cet endettement est composé de crédits à court terme destinés à couvrir des dépenses immédiates. Les hôteliers tunisiens voient s’étendre les périodes nécessaires au remboursement de leurs dettes. De 17 mois de chiffre d’affaires en 1983-1990, cette période est passée en 1999-2004 à 33 mois. La restructuration de l’industrie hôtelière tunisienne apparaît comme une urgente nécessité.

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Des conditions et des facteurs de développement spécifiques expliquent cet essor : Conditions et facteurs endogènes Conditions et facteurs géographiques et humains Le climat est dans l’ensemble doux et ensoleillé. Les hivers sont tièdes (les pluies concentrées dans le temps et la nébulosité faible).A Sousse, en hiver, le pourcentage de jours de beau temps égale 57% et celui de jours nuageux 10%. L’insolation est forte .Le nombre moyen d’heures d’ensoleillement par jour est de 3 heures en janvier à Tabarka, de 6,7 heures à Remada dans l’extrême sud.Un maximum supérieur à 10 heures caractérise les mois de juillet et août (10h30 à Tabarka, 11h30 à Remada). De belles plages sablonneuses se déroulant sur plusieurs centaines de kilomètres. Des eaux maritimes qui sont parmi les plus chaudes des côtes de la Méditerranée occidentale. Dans le sahel de Sousse la moyenne des températures de l’eau est de 18,8°C (minimum de 14°C en février et de 25°C en août). Des paysages très diversifiés et pittoresques. Des vestiges archéologiques nombreux, et parfois spectaculaires. Une infrastructure de transport satisfaisante sur le littoral de Bizerte à Djerba .Les aéroports sont particulièrement nombreux (Tunis- Carthage, Skanès-Monastir , Sfax- El Maou, Djerba- Mellita, Tozeur- Nefta) . Les principales stations sont proches de villes bien équipées ( le grand Tunis, Nabeul-

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Hammamet, Sousse- Monastir, Djerba ) Une main d’œuvre abondante est disponible. Son niveau d’instruction est relativement élevé malgré un chômage chronique .

Les conditions et les facteurs politico-économiques L’essor touristique remonte à la période d’émergence du jeune état tunisien et à la volonté de son dirigeant Habib Bourguiba. Dès 1960 le Tourisme occupe une place de choix dans les plans de développement successifs. Dès 1959 l’Etat tunisien intervient directement dans ce secteur en créant la Société Hôtelière et Touristique de Tunisie (S.H.T.T) qui devient le premier constructeur d’hôtels de Tunisie (90% de la capacité d’hébergement en 1962 ). Depuis sa part a régressé (20 % en 1964, 8% en 1972, 4% en 1985, …) l’Etat ayant décidé de vendre la totalité de son parc. L’implication de l’Etat s’est aussi traduite par des encouragements apportés aux promoteurs touristiques.De nombreuses mesures législatives ont permis d’encourager la production hôtelière et touristique et d’accorder des avantages aux industries qui, tel le Tourisme, travaillaient pour l’exportation : décret du 2 septembre 1966, loi du 26 janvier 1969 (Code des investissements), loi du 27 avril 1972, …L’Etat a aussi multiplié les encouragement indirects aux promoteurs touristiques privés : création de l’Agence Foncière Touristique (A.F.T) chargé d’établir des procédures d’acquisition des terrains par achat à l’amiable (droit de préemption) ou confiscation pour clause d’utilité publique .De 1973 à 1980 l’A.F.T a réalisé 1500 acquisitions pour un coût global de 3,5 millions de dinars. La formation professionnelle se fait en Tunisie. Le personnel de base est formé dans quatre écoles hôtelières situées à Nabeul, Hammamet, Monastir et Djerba; les cadres moyens sont formés dans l’école hôtelière de Sousse-Nord et les cadres supérieurs dans le cadre de l’Institut supérieur d’Hôtellerie et de Tourisme de Sidi Dhrif dans la banlieue nord-est de Tunis. Le crédit bancaire a bénéficié du concours des banques paraétatiques. Participations et surtout crédits ont été octroyés par divers organismes: Société tunisienne de Banque (S.T.B) , Banque de Développement économique de Tunisie ( B.D.E.T), Banque nationale de Développement économique (B.N.D.E), …A partir de 1975 des sources de financement extérieures ont été de plus en plus fréquemment sollicitées car le coût des réalisations hôtelière se révélait excessivement élevé .Les sources de financement ont d’abord d’origine européenne (Club Méd avec Djerba la Douce en 1971

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et Calypso en 1972), puis arabes et en provenance du Moyen –Orient (Consortium koweitien de développement immobilier, Consortium tuniso- koweitien de développement, Compagnie touristique arabe, Banque tuniso-koweitienne de développement , etc… Les conditions et les facteurs exogènes L’essor de la demande touristique internationale, surtout européenne. L’expansion spectaculaire des voyages à forfait aérien (sur vols réguliers ou sur charters) selon la formule du « tout-compris». Près de 80% des touristes arrivent par avion (78,6 % dès 1986) . Les ¾ forment la clientèle des voyages organisés. La compétitivité des prix du tourisme tunisien pour les touristes prenant l’avion dans le cadre de voyages à forfait. Les 2/3 des touristes étrangers en Tunisie sont des européens.La première place est occupée par les Français.

Les incidences du Tourisme sur l’économie et la société tunisienne Elles sont considérables et multiples :

Les incidences favorables sur l’économie nationale se traduisent par quatre faits : La part non négligeable du Tourisme dans le P.N.B (4%)

Les recettes touristiques globales constituent plus de 1/6 du montant global des exportations de biens et de services de la Tunisie (plus de 18%).Le Tourisme occupe le 2è rang après le textile et devant le pétrole . Les recettes touristiques couvrent près de la moitié du déficit de la balance commerciale tunisienne.

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Le Tourisme crée de nombreux emplois directs et indirects .40 000 emplois directs ont été créés dans l’hôtellerie contre 1631 en 1961 et plus de 160000 emplois ont été induits par le Tourisme. Le Tourisme est une activité fortement urbanisante. Sur le plan démographique on assiste à une croissance rapide des villes littorales et à une intensification des flux migratoires depuis l’intérieur des terres vers les zones littorales. C’est ainsi que la population d’Hammamet a augmenté de plus de 5% par an entre 1966 et 1984, passant de 12500 à 30400 et celle de Houmt Souk (Djerba ) a crû de 7 % par an durant la même période. Le phénomène s’est reproduit à l’identique à Nabeul, Monastir, Nefta , … Sur le plan socioprofessionnel ; l’emploi touristique est important dans certaines villes ( 60% à Hammamet , 29% à Nefta, 27% à Houmt, etc…).Sur le plan spatial le Tourisme a contribué à l’extension des villes et à la genèse de véritables quartiers ou zones touristiques plus ou moins linéaires (Hammamet, Nabeul, Sousse, Monastir, Mahdia, Tozeur, Zarzis , … ).

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Evolution du littoral de la région d’Hammamet (1959-1998)

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Faiblesses et incidences négatives Les faiblesses inhérentes au Tourisme C’est d’abord la concentration quasi-exclusive des équipements sur le littoral oriental. Le reste du pays est sous-équipé et reste relativement peu fréquenté. Le littoral est retient 93% de la capacité d’hébergement et 96% des nuitées touristiques. Même sur le littoral la localisation touristique linéaire des unités balnéaires en front de mer est exagérée. C’est ainsi que la zone touristique de Nabeul –Hammamet se développe sur 30 kilomètres de long contre 3 kilomètres seulement de profondeur, soit une superficie globale estimée à 8000 hectares; celle de Sousse-nord se développe sur 23 kilomètres de long et 2 kilomètres de large ( 4500 hectares). Les équipements touristiques sont concentrés en une barrière continue entre la mer et l’intérieur. A ce phénomène de littoralisation caricatural, il faut ajouter une identification excessive de certains établissements aux organisateurs de voyages (ainsi les scandinaves sont concentrés à Sousse, les britanniques à Skanès, les français à Djerba). Le fonctionnement de tels aménagements se révèle excessivement coûteux car il nécessite la construction de plusieurs centaines de kilomètres de routes, de conduites d’eau , de lignes électriques. La densité d’occupation des plages est très faible : 0,70 mètre par baigneur et 25 mètres linéaires par hôtel. Ces aménagements ont entraîné une privatisation de vastes portions du littoral , une dégradation du milieu naturel, une absence d’intégration entre les hôtels et d’intégration au milieu support, les hôtels se sont attribués des surfaces largement surdimensionnées par rapport aux capacités réalisées (moins de 10% des capacités acquises sont construites d’où le gaspillage d’un espace rare et convoité et le risque évident d’aggraver les conflits d’utilisation de l’espace littoral) ) La pénétration de l’arrière pays immédiat est quasi-absente. Le coût des investissements nécessaires à l’aménagement des zones touristiques s’est révélé très élevé d’où la dépendance croissante vis à vis des capitaux étrangers et des T.O internationaux et l’obligation pour l’Etat de recourir à des crédits à long terme accordés par des organismes internationaux. Les T.O européens , très puissants contrôlent l’essentiel des flux touristiques en Tunisie. Quant aux représentations tunisiennes à l’étranger restent notoirement insuffisantes.

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La faible diversification des produits touristiques tunisiens et la très forte saisonnalité de la fréquentation. Les touristes sont souvent motivés par la plage, le soleil, la qualité de l’hébergement et le coût réduit du séjour. Les contacts avec la population sont réduits , presque ignorés. Les flux sont très fortement concentrés en haute saison estivale (juin/juillet/août/septembre enregistrent plus de 46% des entrées annuelles).

Le défi majeur du tourisme tunisien réside toujours dans la diversification de ses produits : -encouragement à la formule «appartement-hôtel », surtout prisé des arabes du Golfe et pratiquée dans la région de Sousse-Nord et de Monastir. -développement de la plaisance ( Port El Kantaoui, Monastir, Sidi Bou said, Tabarka ) -développement de la pratique du golf ( El Kantaoui, Dkhila de Monastir, Hammamet, … ) -encouragement à d’autres formes de tourisme : Tourisme de congrès, Tourisme culturel, tentatives pour attirer une clientèle de seniors en basse-saison ainsi qu’une clientèle jeune en développant la capacité d’accueil extra- hôtelière et les auberges de jeunesse). -Création d’équipements moyen standing pour les vacanciers tunisiens. -Développement du tourisme saharien.

Le tourisme de santé a fait l'objet d'investissements considérables et la Tunisie est devenue la deuxième destination thalassothérapique du Monde (derrière la France) avec 250000 curistes par an dont 50% d'européens. Le pays comptait 28 centres en 2007 et 40 en 2008. En 2009 12 centres sont en cours de construction et 10 en cours d'étude. Parallèlement une étude sur le développement du thermalisme à l'horizon 216 a été lancée par l'état. Le tourisme golfique a fait aussi l'objet d'un net développement et le pays compte aujourd'hui 11 terrains de golf. Il cherche ainsi à attirer une clientèle aisée jouissant d'un pouvoir d'achat élevé. En 2007 le pays a accueilli 255000 green fees contre 249000 en 2006. La Tunisie accueille en moyenne 60000 golfeurs par an . Dans le sud du ays le tourisme saharien se développe depuis plusieurs années et le nombre de touristes visitant ces régions a augmenté de 8% par rapport à 2006. Enfin la Tunisie joue la carte du tourisme de croisière et

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ambitionne d'accueillir 1 million de croisiéristes d'ici 2010 ( 626278 en 2006 et 680000 en 2007).

Les enjeux du développement touristique tunisien Ce sont les 3 «E»: l’eau, l’emploi et l’espace . Le Tourisme s’est développé dans un contexte global de ressources en eau modeste en regard d’une consommation en croissance rapide. Par ailleurs de fortes disparités géographiques existent entre les zones de disponibilité en eau ( le nord-ouest du pays, pour l’essentiel ) et les zones de forte consommation (le littoral oriental).Ce fait accentue les tensions locales et régionales. Le centre concentre plus du tiers des consommations pour moins de 15% des ressources. Si la part de consommation en eau par le Tourisme demeure relativement limitée au regard de son importance dans le P.I.B, la localisation du Tourisme, presque exclusivement balnéaire, renforce la demande des littoraux de l’est et nécessite d’importants transferts .De fait, dans le Sahel des arbitrages deviennent nécessaires. Le bilan dans le domaine de l’emploi est en demi-teinte. L’hôtellerie a créé un nombre d’emplois relativement réduit (70000 emplois directs) mais elle a multiplié les emplois indirects . Les résultats de la mise en Tourisme se révèlent très variable selon les régions. Le Sahel bénéficie pleinement du dynamisme touristique en raison de la proximité de la capitale et parce que les promoteurs peuvent dynamiser les autres branches de l’économie. La situation est plus difficile à Djerba où l’île ne peut ni accompagner la croissance de la construction, ni assurer l’approvisionnement des gros foyers de consommation, ni fournir produits artisanaux, services et animations. De fait l’économie insulaire se caractérise avant tout par son atonie. En 2009 le secteur du tourisme représentait 6,5% du PIB et génère plus de 380 000 emplois directs et indirects. La croissance touristique creuse les écarts entre les zones bien dotées et les espaces les moins bien pourvues. La diffusion spatiale du Tourisme est étroitement limitée . 83% des lits sont concentrés en bord de mer (les 2/3 ont des plages privées) et 80 % du territoire reste largement en dehors du phénomène touristique, d’autant que plus du 1 des touristes ne fait aucune excursion hors de l’établissement hôtelier pendant leur séjour. «Tourisme hyperconcentré spatialement, et même clos sur ses installations spécifiques () » (CAZES G., p. 105). Pour les zones touristiques les plus récentes (Tabarka, Mahdia, Nefzaoua, Jerid ) l’insuffisance de la formation professionnelle entraîne une rotation fréquente des personnels et pose le problème de la qualité du service. Des tentatives de réorientation du développement touristique national ont vu le jour ces dernières années et de nombreux programmes d’aménagement sont en cours de réalisation qui devrait porter la capacité du pays de 150000 lits à 360000 en 2016-2020. La réalisation de ces projets s’inspirent des exemples de El Kantaoui et Tabarka-Montazah. Ce sont des complexes intégrés inspirés du programme d’aménagement de Costa Smeralda en Sardaigne et des « urbanizaciones» de la Costa del Sol. Ce sont aussi des ensembles touristiques relativement massifs dont l’archétype demeure El-Kantaoui (région d’aménagement de Sousse-Nord ) dont l’objectif fut défini dès 1975: 13000 lits dont 6700 en hôtels, 4700 en studios, appartements et villas et 1350 logements personnels. La démarche suivie consistait à cibler une clientèle assez fortunée (port de plaisance de 340 anneaux et un golf international de 18 trous). L’aménagement s’est réalisé en profondeur (une bande côtière de 5 kilomètres de long mais une superficie de 310 hectares). Le montagne juridico-financier complexe a fait intervenir des partenaires multiples : Organismes internationaux, pouvoirs publics tunisiens et investisseurs étrangers).Ces

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projets sont pilotés par des S.E.M, mais les impératifs sont lourds car les superficies concernées s’étendent sur plusieurs centaines d’hectares, les capacités d’hébergement comprises entre 15000 et 30000 lits sont répartis entre plusieurs dizaines d’unités hôtelières et de résidences secondaires. De fait les investissements sont importants en infrastructures et en superstructures. «Dans un pays où le potentiel attractif est pourtant singulièrement séduisant et diversifié, s’appuyant tout à la fois sur les éléments montagneux, sahariens et sahéliens, thermaux, urbains , archéologiques et culturels, la tyrannie commerciale et la facilité publicitaire l’ont emporté pour ne plus présenter de la Tunisie qu’une image littoral tronquée, conventionnelle, platement standardisée : Soleil, mer, mer, plages, palmiers et cocotiers …L’opération de réduction d’un pays à sa frange littorale, seule zone considérée comme « utile » par ce type de tourisme, prend ici valeur de symbole » (CAZES G. , p.105).

La station intégrée la plus récente est celle de Yasmine Hammamet (anciennement Hammamet sud ) qui est entré dans sa phase opérationnelle en novembre 1991 et s’est achevé en 2004.Cependant la station est entrée en exploitation dès l’été 1996 et la marina a ouvert ses portes durant l’été 2001.Pour la première fois l’état a profité du projet pour l’ouvrir à des opérateurs privés nationaux et étrangers. La création de la station répondait à plusieurs objectifs : - diversifier l’offre touristique en proposant un produit plus complet et moins stéréotypé que celui proposé dans les anciennes stations, - reproduire le concept de station intégré inauguré avec succès à El Kantaoui ( Sousse nord ) en 1972 ( cf.- supra ), - donner un deuxième souffle à la zone d’Hammamet saturée et ne voie de vieillissement , - mettre à profit la saturation des ports de plaisance en Europe et la difficulté d’en créer de nouveaux. Développée par la Société d'études et de développement d'Hammamet-Sud (SEDHS), la station s'étale sur 277 hectares avec un front de mer de quatre kilomètres. Elle est conçue comme une station intégrée réunissant en un site unique un ensemble de services et d’équipements ( port de plaisance, golf, centre d’animation) que les hôtels ne pouvaient offrir séparément. Elle combine différentes formes d’hébergement :

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réceptifs hôteliers haut de gamme, appar’hôtels, immobilier en accession à la propriété ou en copropriété. À l'origine, elle devait offrir une capacité de plus de 24 000 lits, dont 14 000 en hôtels et 10 000 en appartements. Actuellement elle réunit 46 hôtels, soit 19 000 lits, dont 80 % en 5 et 4 étoiles et 2 000 unités résidentielles, d'une capacité de 11 000 lits, en appartements, villas et bungalows. Enfin elle est le résultat d’un aménagement de type urbanistique global qui accorde une grande importance à l’environnement et à la qualité paysagère. L’objectif des concepteurs du projet est de réaliser une cité lacustre inspirée de Port-Grimaud ( Var, France). Une reproduction d'une médina arabe baptisée Médina Mediterranea, avec ses remparts, ses souks, son habitat traditionnel, un parc à thèmes (Carthage Land) et un centre de conférences ont été aménagés. Par ailleurs, deux casinos, sept centres de thalassothérapie, une esplanade de 1,5 kilomètre de long avec ses galeries commerçantes, des espaces verts, des centres d'animation complètent l'aménagement de la station. Actuellement Yasmine Hammamet accueille le premier port de plaisance de Tunisie avec 747 anneaux , soit deux fois plus que El Kantaoui. La marina est aménagée sur un terre plein de 3 hectares et comprends une zone résidentielle( logements individuels et collectifs ) et une zone commerciale d’animation autour du port. Toutefois, la station souffre d'un manque d'animation, ne connaissant une réelle activité que deux mois sur douze, ce qui conduit parfois les professionnels ou les médias à la caractériser de « station sans âme », qui ne cherche pas à se distinguer et ne bénéficie donc pas d'une image propre. Le manque de verdure ou l'architecture manquant généralement de cachet local sont aussi pointés du doigt, tout comme l'absence de toute structure administrative après la dissolution de la SEDHS. La multiplication des résidences secondaires sans contrôle aurait contribué à dégrader son environnement. En 2008, le nombre de nuitées se montent à 3 132 744, soit un taux d'occupation hôtelier moyen ne dépassant pas 32 %. C'est dans ce contexte que 90 % des hôteliers ont fait le choix de la formule All Inclusive alors que 70 % des hôtels sont surendettés.

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La marina de Yasmine Hammamet

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LES REGIONS TOURISTIQUES DE LA TUNISIE -Tunis (1,7 millions d’habitants) se trouve à l’extrémité occidentale du Maghreb au fond du golfe qui porte son nom. Tynès ou Tunes, longtemps écrasé par la puissance de Carthage ne devint une capitale qu’au Moyen-âge, après la destruction de la capitale punique par les arabes au VIIe siècle. Elle devint une grande métropole sous le royaume hafside avec Abu Zakatiyya (1228-1249) qui rompit avec le souverain almoravide et prit le titre d’émir indépendant. La ville de Tunis fut alors dotée de nombreux aménagements : musalla, suk, kasba, madrasa. La médina de Tunis est un exemple classique de ville arabe traditionnelle. Elle a perdu au fil du temps une partie de son rôle consécutivement aux mutations

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survenues dans la population résidente. En 1968 fut créée une Association pour la sauvegarde de la médina. En 1973 l’ A.S.M et l’UNESCO se lancèrent dans une vaste campagne de sauvegarde et de réhabilitation pour arrêter la dégradation du bâti, intégrer les habitants les plus déshérités et conserver le patrimoine historique. En 1979 la médina de Tunis fut inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité. L’édifice le plus connu de la Médina est sans conteste la Jema ez Zitouna (la mosquée de l’olivier ) qui est une des constructions religieuses les plus anciennes du Maghreb.Construite en 732 par le gouverneur Umayyade Ibn El-Haddad, elle fut réhabilitée sous les Aghlabides par l’émir Abu Ibrahim Ahmed (856-863 ).Elle connut d’autres modifications aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les souks forment aussi une partie attractive de la médina.La plupart remontent à la dynastie hafside et ils sont spécialisés dans tel ou tel commerce. Ils sont localisés dans le ventre ville près de la grande mosquée : le souk El- Attarine (ou souk des parfumeurs ) date du règne d’Abu Zakariyya, le souk El-Koumach ( ou souk des étoffes ) remonte au milieu XVe siècle , le souk El-Trouk (ou souk des turcs) fut fondé en 1630 par Ali Tabet, favori du bey Youssef, …C’est à Tunis que se trouve le musée du Bardo dont la création fut décidé en 1882, mais qui n’ouvrit ses portes que le 7 mai 1888 sous l’appellation de musée Alaoui du nom du gouverneur régnant (Ali Bey, 1882-1902).C’est le musée le plus riche du Maghreb avec ses 30 salles dévolues aux œuvres non musulmanes, romaines et paléochrétiennes en particulier, et ses 12 salles consacrées à l’art musulman.

La mosquée Zitouna (arabe : الزيتونة جامع ), ou mosquée de l'olivier, est la principale mosquée de la médina de Tunis. Rattaché au malékisme, elle est le sanctuaire le plus ancien et le plus vaste de la capitale de la Tunisie. Érigée sur une superficie de quelque5 000 m², la mosquée est dotée de neuf entrées et possède 184 colonnes antiques provenant essentiellement du site de Carthage.

Non loin de Tunis se trouve les vestiges de Carthage. Selon Tiné Carthage aurait été fondée en 814 av. JC par Elissa ou Dydon, sœur du roi de Tyr Pygmalion .Pour d’autres auteurs, dont Flavius Josèphe qui cite Ménandre, la ville aurait plutôt été fondée vers 825-819. Qart Hadasht fut d’abord un comptoir phénicien qui connut un brillant développement au Vie siècle sous la dynastie des Magonides. Sa politique expansionniste en Méditerranée amena Qart Hadasht (Carthage) à se heurter aux grecs dans deux batailles demeurées célèbres : Alalia ( 540 ) et Himère (480).Carthage du se replier sur l’Afrique , mais en 410 la cité

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intervenait en Sicile prenant Sélinonte, Agrigente et gela . L’apogée de Carthage se situe entre – 310 et -263.Entre – 264 et -146, la cité se heurta à Rome .Les trois guerres puniques (-264/-241 // - 218/-201 et -149/ -146 ) se soldèrent par la prise et la destruction de la ville par les romains . Ces derniers tentèrent sans succès d’y développer une colonie (en 123 sous l’impulsion de Tibérius Gracchus et plus tard sous l’impulsion de César).Ce n’est qu’en 44 av.JC que les triumvirs implantèrent une colonie sur le site de la ville punique. Carthage devint alors la capitale de la province romaine d’Afrique .A la fin de l’empire romain elle devint une grande métropole chrétienne, c’est à Carthage que se développa le schisme donatiste (du nom de Donat, mort en 335) contre lequel lutta Saint Augustin. La ville entra ensuite dans une phase de déclin et disparut avec l’arrivée des arabes . Les vestiges de la Carthage punique sont peu nombreux. Le plus connu est le Tophet de Salammbô , ancien lieu de culte punique dédié à Tanit et Baal Hammon. Les vestiges de la cité romaine sont plus nombreux et plus spectaculaires : les thermes d’Antonin (145-162, le théâtre et de nombreuses habitations sur la colline de l’Odéon).

Le nord tunisois Les sites archéologiques Utique La ville fut fondée pat les phéniciens avant celle de Carthage vers 1101.Ce sont des tyriens qui s’implantèrent à l’embouchure du fleuve Bagradas (Mejerda).D’abord alliée de Carthage, Utique opta pour l’alliance avec Rome lors de la troisième guerre punique (149-146 av.JC) ce qui lui permet d’échapper à la destruction et de devenir capitale de la province romaine d’Afrique. Elle resta une ville prospère durant tout l’empire. Le site archéologique est surtout réputé pour sa nécropole punique caractérisée par des tombes à fosse creusées dans le roc et des tombeaux construits en brique crue ou en grès ainsi que par les vestiges relativement bien conservés de la ville romaine.

Utique (ُعتيقة) est un site archéologique localisé à l'emplacement d'une ancienne cité portuaire fondée par les Phéniciens dans l'Antiquité. Il est situé au nord de l'actuelle Tunisie, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Carthage.

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Bulla Regia

Bulla Regia est connue pour ses habitations, dont une vingtaine a fait l’objet d’un dégagement, datées à partir du règne de l’empereur romain Hadrien même si l’aménagement le plus spécifique semble daté des IIIe-IVe siècle. Elles offrent la particularité d’être pourvues d’un étage souterrain, reproduction de moindre ampleur de l’étage supérieur17 qui est de plain-pied avec la rue. Cette solution d’étage enterré est un choix lié, mais pas seulement, à un faible relief.

Bulla Regia La ville est située dans le Tell moyen au nord ouest de Jendouba au pied du Jebel Rebia. La ville fut municipe au premier siècle avant de devenir colonie sous l’empereur Hadrien (117-118). Au Vie siècle les byzantins s‘y implantèrent comme le prouvent la présence d’un fort et de deux basiliques. L’une des particularités du site est de présenter des maisons partiellement enterrées au niveau du rez-de-chaussée ( Maison de la Chasse, maison de la Pêche, maison du Trésor, etc…) Ce type de réalisation est rare dans l’urbanisme antique .La spécificité de ces maisons s’exprime aussi dans le voûtement des pièces : les voûtes sont construites à l’aide de tubes en terre cuite en forme de bouteilles sans fond, emboîtés les uns dans les autres .

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Dougga

Le théâtre, construit en 168 ou 169, est l’un des mieux conservés d’Afrique romaine et peut accueillir 3 500 spectateurs alors que Dougga ne compte que 5 000 habitants. Il appartient à une série de bâtisses impériales dont la construction s’étale sur deux siècles et qui ne présentent que peu de différences par rapport à un modèle théorique, si ce n’est l’adaptation au terrain, des aménagements mineurs ou l’ornementation pour lesquels les architectes locaux ont pu avoir quelque liberté

Le capitole de Dougga

Le Capitole est un temple romain du IIe siècle principalement dédié à la triade protectrice de Rome : Jupiter Optimus Maximus, Junon Regina et Minerve Augusta. Il est dédié de manière

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secondaire à la sauvegarde des empereurs Lucius Verus et Marc Aurèle ; il a sans doute été achevé en 166-167 de par leur titulature Dougga Ancienne cité numide, la ville de Thugga connut une période de prospérité sous le Haut-Empire comme toutes les autres agglomérations de la région. La dynastie des Sévères (193-235) correspondit à l’apogée de la ville. En 261 le municipium Thuggensis fut transformé en colonie. Le site, très étendu, comprend les vestiges de nombreux monuments : un théâtre édifié en 168-169, le temple de la Piété Auguste et celui de la Fortune (IIe siècle), Le Capitole dédié à Jupiter, Junon et Minerve qui est un des temples capitolins les plus remarquables du Maghreb, le forum, le temple de Caelestis, etc…

Tabarka est une ville touristique connue pour les activités de plongée (fonds marins poissonneux où la pêche au mérou et à la langouste est pratiquée) et le corail utilisé dans la bijouterie. On y vient aussi pour ses festivals dont le célèbre Tabarka Jazz Festival. La ville est surplombée d'un rocher sur lequel est construit un fort génois. Tabarka et le Tell intérieur Tabarka, petit port de pêche et grande station touristique fait figure de petite capitale du Nord-Ouest tunisien. L’intérêt de la ville ne réside pas tant dans son histoire, qui, au demeurant, n’a laissé que peu de vestiges, que dans s a situation dans une des régions les plus originales de la Tunisie avec une côte superbe tantôt rocheuse tantôt sableuse. La station est un centre réputé de plongée sous-marine.Dans l’arrière-pays (Monts de Kroumirie) un tourisme cynégétique s’est développé spécialisé dans les battues au sanglier Le sud tunisois Le site le plus connu de cette région est Hammamet devenu un des hauts lieux du tourisme tunisois .Elle fut mise à la mode dans les années 30 par le milliardaire roumain Georges Sébastian. Ce dernier y possédait une luxueuse demeure qui devint un rendez-vous de l’intelligentsia de l’époque : André Gide, Georges Bernanos, Man Ray, etc…La villa est devenue en 1959 une propriété de l’état et fut transformé en centre culturel international,

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lieu d’un festival international de théâtre qui s’y tient chaque été.A proximité Nabeul fait figure de premier centre artisanal réputé spécialisé dans la céramique. Le littoral oriental Il se compose du Sahel, un pays formé de collines (150/200 mètres d’altitude) séparées par des dépressions occupées par des Sebkhas. Ce paysage steppique possède un climat marqué par l’aridité.L’activité traditionnelle est la culture de l’olivier. C’est dans le sahel que se trouve la plus importante forêt (Ghaba) d’oliviers du pays (plus de 15 millions d’arbres sur 250000 hectares).Le Tourisme appuyé sur l’aéroport de Monastir-Skanès s’est développé au Nord de Sousse et à l’ouest de Monastir.On y dénombre plus de 200 hôtels, 600000 lits soit le 1/3 de la capacité nationale d’hébergement. C’est la région qui reçoit le plus de touristes étrangers.Le Sahel avec 1,2 million d’habitants répartis sur une superficie de 6000 km2 est la région la plus peuplée du pays, après Tunis.Mais les disparités y sont importantes entre le vieux Sahel littoral très urbanisé (plus de 500 habitants/km2) et les franges occidentales te méridionales qui comptent moins de 100 habitants/km2.Les 2/3 des habitants vivent en ville à Sousse (3ème ville de Tunisie avec plus de 270 000 habitants).

El Jem ( Amphithéâtre )

C’est dans le Sahel que se trouve l’antique cité de Thysdrus (El Jem), cité d’origine punique, bourgade obscure mais qui connût son apogée sous les Antonins (96-221) et les Sévères (193-235).La cité est surtout connue pour son amphithéâtre (149 mètres de long, 124 mètres de large et 36 mètres de haut) avec une arène de 65 mètres sur 39.C’est le plus grand édifice de ce type en Afrique du Nord. Il pouvait contenir jusqu’à 30 000 spectateurs. C’est le site archéologique le plus visité de Tunisie (plus de 600 000 visiteurs / an).

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Mosquée de Kairouan

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Kairouan – les bassins des Aghlabides

Non loin se trouve la ville sainte de Kairouan. A l’origine c’était un camp fortifié par Oqba en 670 et qui servit de point de départ à l’installation arabe dans l’ouest du Maghreb. Kairouan devint capitale sous la dynastie Aghlabide (IXe siècle) et l’un des principaux centres culturels de l’Islam : Ishak Ben Imran y enseigna la médecine, Yahya Ben Sallam al-Basri (741-815) y enseigna le Tafsir, premier grand monument de l’exégèse musulmane. La vile comporte trois constructions majeures : - les bassins des Aghlabides réalisés par Abdu Ibraham Ahmad (856-863) au nombre de 15 dont deux immenses réservoirs communicant. Le principal est un bassin polygonal à 48 côtés qui atteint 128 mètres de diamètre relié à un bassin plus petit (de décantation) qui a la forme d’un polygone à 17 côtés d’un diamètre de 37 mètres, - la grande mosquée.Elle fut fondée par Oqba Ibn Nafi en 670. La Jeema Sidi Oqba est le plus ancien et le plus célèbre édifice religieux de l’Occident musulman. Agrandie à plusieurs reprises, elle fut presque entièrement reconstruite sous les Aghlabides par Ziyadat Allah Ier et Abdu Ibraham Ahmad.C’est un vaste quadrilatère irrégulier de 135 mètres sur 80 divisé en deux espaces : la cour et la salle de prières.La salle de prières comporte 17 nefs perpendiculaires au mur du fond. La nef médiane est la plus large et une nef est parallèle à la qibla .Les deux sont surmontées d’une couverture nervée sur trompe qui date de 836, - la mosquée des Trois Portes construite en 866 sur l’ordre de Mohammad Ben Khayroun el-Maafiri, originaire d’Andalousie est célèbre pour le décor sculpté de sa façade .

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Maison troglodyte de Matmata

Ce sont des habitations creusées dans les flancs de la montagne autour d'un vaste puits habituellement circulaire. Autour de ce puits constituant la cour de l'habitation sont creusées longitudinalement et en étages les pièces qui serviront pour l'étage inférieur de chambres (camour), de cuisine (matbakh), de bergerie pour les chèvres et d'étables, l'étage supérieur étant réservé pour le stockage (makhzen) des céréales, dattes, olives et figues séchées. Dans cette région soumise à de très fortes canicules, plusieurs mois par an, cet aménagement particulier de l'habitat permet de faire pénétrer la lumière dans les pièces souterraines tout en y maintenant de la fraîcheur au plus chaud de l'été.

La Tunisie méridionale Elle représente plus de 50% de la superficie totale du pays. C’est le domaine de l’aridité et de la semi-aridité. Les précipitations annuelles y sont inférieures à 250 mm/an et seule l’agriculture irriguée y est possible. La population y est peu nombreuse (environ 1,5 millions de personnes) et les nomades y côtoient les citadins. Cette région ne comporte que deux villes importantes : Gabès (140 000 habitants et Gafsa (105 000 habitants) .Le Jerid (Bled el Jerid: le pays des palmes) comporte de nombreux oasis où la nappe artésienne alimente de nombreuses sources (oasis de Nefta, de Tozeur, d’El-Hamma ,d’El- Oudiane, …).Ces oasis sont essentiellement occupés par des palmeraies qui couvre dans cette région plus de 5000 hectares.Les deux plus importantes (plus de 1200 hectares chacune) se trouvent à Tozeur et Nefta et comptent plus de 1,6 millions de palmiers dattiers. L’oasis la plus fréquentée par les touristes est celle de Nefta (la «corbeille de Nefta »), un cirque bordé de parois rocheuses hautes parfois de plus de 30 mètres et d’ou jaillissent de nombreuses sources donnant naissance à une palmeraie de plus de 1000 hectares. Nefta est aussi le deuxième centre religieux de Tunisie, après Kairouan, et compte 24 mosquées datant des XVe-XVIe siècles. Philippe Kerourio, Aix-en-Provence, le 1er juillet 2015

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ANNEXES

Les oasis tunisiennes

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Tozeur, ravagée par le tourisme

Le Monde Diplomatique Juillet 2004 CLAUDE LLENA

Tozeur est une petite ville de Tunisie, à la frontière de l’Algérie et au nord-est du Sahara. C’est aussi, irriguée par 200 sources, l’une des oasis les plus célèbres du monde. Elle abrite une splendide palmeraie de plus de 1 000 hectares avec 400 000 arbres. Un véritable coin de verdure entouré de dunes (erg) et de désert de pierre (reg).

Depuis des générations, la palmeraie nourrit les êtres humains qui y vivent, ces Homo situs (1) intégrés au biotope du territoire (2). La production maraîchère (salades, blettes, carottes, bananes, dattes...) garantit l’équilibre alimentaire d’une population sédentarisée ; l’organisation agricole, centrée sur une utilisation raisonnable de l’eau, permet une production vivrière importante. Depuis le XIVe siècle, le plan d’irrigation d’origine arabe assure une répartition de l’eau mesurée par le « gadous », ou sablier hydraulique. Chacun a alors accès gratuitement à l’eau qui circule dans toutes les parcelles grâce à un ingénieux réseau d’irrigation. Les conflits inhérents à l’arrosage sont réglés par un tribunal populaire souverain qui assure l’équilibre social d’une population autosuffisante sur le plan alimentaire. Tout le monde trouve sa place dans cette organisation qui assure au groupe les moyens de sa reproduction.

Or ce fragile équilibre économique et social va être fortement remis en question au début des années 1990, période durant laquelle le gouvernement donne la priorité au tourisme international. Il finance la construction d’un aéroport international à Tozeur pour désengorger la côte surpeuplée de la Méditerranée. Une douzaine d’hôtels de grand standing apparaissent pour attirer des touristes du monde entier vers des séjours clés en main. Tout est garanti par le tour-opérateur, de la fête berbère le soir, avec musiciens « folklorisés », jusqu’à la méharée de quelques heures sur des dromadaires.

Coupés de toute communication avec la population locale, les visiteurs participent à cet apartheid touristique dans la juxtaposition d’un monde schizophrène où les quelques contacts existants sont d’origine commerciale. Ce qui ne permet à aucun moment aux deux mondes de se comprendre ou de partager les mêmes préoccupations. Cantonnés dans un rapport social de consommation, les visiteurs consomment l’eau sans retenue : forages pour l’irrigation, les jardins et les pelouses, et canalisations d’eau potable assurent l’approvisionnement des réserves à touristes. « Celui qui voyage sans rencontrer l’autre ne voyage pas, il se déplace (3). » Il emmène avec lui ses représentations du monde et repart avec les mêmes idées, renforcées par l’expérience puisqu’il n’a pas su s’enrichir au contact de la culture des peuples autochtones.

Couplée à une fragilisation du régime des pluies et à une montée générale de la moyenne des températures annuelles, la situation des agriculteurs de la palmeraie s’est ainsi fortement dégradée. Gérée historiquement de manière raisonnable, l’eau est devenue un bien comme les autres. « Celui qui peut payer obtient le produit. » Cette substance abondante est devenue rare en se marchandisant. Elle est désormais payante pour l’arrosage de la palmeraie (150 euros par hectare et par an pour un arrosage

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hebdomadaire). A ce prix, peu d’agriculteurs ont pu survivre. Progressivement, les travailleurs de l’oasis quittent le travail des champs pour se consacrer aux activités touristiques. Ils passent rapidement de la logique de l’Homo situs à celle de l’Homo economicus, tournant le dos à des siècles de survie sur leur territoire.

Le mythe du désert

Cela ne sera pas sans conséquences sur les personnes les plus fragiles de la communauté, c’est-à-dire les jeunes. Quelques-uns vont trouver des emplois fixes (CDI) dans les hôtels et chez les tour-opérateurs de la ville. La grande majorité, plus flexible encore (CDD ou intérimaires), sert de réserve pour s’ajuster à la demande touristique. Or, depuis les événements du 11 septembre 2001, ce secteur d’activité est en crise. Ainsi, avec plus de 40 % de chômage, toute la zone se trouve maintenant dépendante de l’offre extérieure. Tout d’abord sur le plan alimentaire. Les légumes arrivent tous les dimanches de l’extérieur : ils sont produits dans des lieux à forte productivité, où les équilibres écologiques et sociaux sont bousculés, mais avec des coûts de production inférieurs à ceux de la palmeraie. Le calcul et la philosophie en termes de coût se sont imposés à la place de la capacité d’auto-organisation des peuples de la palmeraie (4). L’économisme larvé a déstabilisé le fragile équilibre du territoire. Ensuite au niveau financier. Face au manque de liquidités, l’économie touristique demeure la seule source de revenus monétaires. Mais cette activité dépend du contexte international. Alimenté par les médias, le mythe du désert connaît, il est vrai, un certain succès. Toutefois, même les prix attractifs pratiqués ces derniers temps ne peuvent contrebalancer la crainte du terrorisme. Enfin dans le domaine culturel. La référence devient le modèle occidental. L’attraction du tourisme de masse génère des besoins que la production locale ne peut satisfaire. Les jeunes sont prêts à vendre leur âme pour obtenir une pièce, un objet ou même une adresse... Premiers éléments de l’illusion migratoire qu’ils entretiennent comme seule issue à leur frustration (5). Ces relations fugitives masquent la qualité de l’accueil traditionnel. Ahmed, vieil écrivain public de la ville, en est le témoin : « Il y a quelques années encore, les jeunes voulaient bien faire des efforts pour respecter la tradition... Mais maintenant, cette jeunesse nous désespère. Ils ne veulent plus travailler la terre de nos ancêtres, ils préfèrent se pervertir au contact des groupes de touristes. Ils cherchent l’argent et pas l’amitié : ce sont deux choses différentes. Le musulman doit accueillir l’étranger et partager avec lui ce qu’il possède de meilleur. – Vous n’essayez pas de leur montrer où sont les valeurs du peuple tunisien ? – Bien sûr, mais ils sont fascinés par le monde occidental... » La minorité possédante et le capital touristique du Nord ont rapidement mis la main sur cette rente touristique au détriment de la population locale. Pis, le tourisme est regardé comme la seule solution pour le prétendu développement de la zone. Le vecteur principal de cette colonisation des imaginaires demeure le mythe du développement et de l’Occident. « Autrefois, je travaillais avec mon père à la palmeraie, confie Béchir, 20 ans, assis sur un banc et attendant les touristes. Mais le travail était dur. Et souvent, malgré nos efforts, on ne parvenait pas à ramener l’argent nécessaire à la famille. Avec le tourisme, il n’y a plus de place pour l’agriculture, ici, à Tozeur. Le travail que faisaient nos anciens, nous, on n’est plus prêts à le faire. On préfère travailler avec les touristes. » Et si les touristes ne viennent pas ? « Eh bien, on attendra qu’ils arrivent... La situation finira bien par s’améliorer ! » Cette pollution physique et morale est symbolisée par le recul de la palmeraie au profit du désert. Seules 25 % des terres sont cultivées, et de nombreux palmiers meurent faute d’arrosage et d’entretien. La palmeraie sert de réceptacle à bouteilles en plastique d’eau minérale – résidu matériel et dérisoire de la pollution touristique.

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De plus, depuis l’année dernière, un chantier pharaonique de construction de golf en plein désert défigure les abords de la palmeraie. Comment faire pousser du gazon avec 50°C à l’ombre durant la moitié de l’année ? C’est le pari relevé par ce chantier de terrassement qui va puiser dans la nappe phréatique pour maintenir des gazons plantés en plein désert. On peut donc penser que le pire est encore à venir... Voilà comment une région jadis autosuffisante au niveau alimentaire, fière de sa culture et de son identité, a laissé à une minorité le soin d’organiser son présent et son avenir. Les projets développementistes tournent le dos à la tradition pour imposer une industrie hôtelière et touristique au service des Occidentaux et d’une minorité possédante, qui pourront faire du golf sous les palmiers (6)... Plaisir obscène et dérisoire, qui remet en question les fragiles équilibres écologiques et sociaux de la population locale. En attendant les touristes, et malgré les préceptes fondamentaux de l’islam, une partie de cette population déstructurée s’adonne à l’alcool pour oublier qu’elle a vendu son âme et sa palmeraie. C’est d’ailleurs dans la palmeraie même que se regroupent les buveurs, à l’abri des regards, à la fraîcheur de l’ombre des palmiers et, peut-être aussi, de manière symbolique pour honorer ce qui a fait la fierté, puis le désenchantement (7), des peuples de la région.

Tozeur : véritable défi à la nature, un golf ouvrira ses portes cet automne A deux heures trente de Paris la Tunisie saharienne est déjà dans les starting blocks, fin prête pour le lancement de sa prochaine saison qui, traditionnellement, débute dès la mi-septembre. Dans ses atouts elle possède une nouvelle carte maîtresse : le golf de l'oasis de Tozeur. La première compétition est d'ores et déjà programmée pour le 12 novembre prochain.

C'est dans ce décor de carte postale que les ''fêlés'' pourront voir leur promenade gâchée par une petite balle blanche...

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Bien desservie par Tunisair pour les vols internationaux, Tuninter pour les vols domestiques et Karthago pour les charters, l'aéroport international de Tozeur-Nefta s'est imposé comme la grande porte d'entrée du sud-ouest tunisien. Tozeur, capitale du pays des chotts et des oasis est en effet remarquablement située pour un séjour agrémenté d'excursions en étoile. Savoir : la programmation hiver 2005/2006 sera reconduite la saison prochaine avec, notamment, quatre vols hebdomadaires entre Paris et Tozeur et des liaisons quasi quotidiennes entre Tunis et Tozeur. Le golf de l'oasis : neuvième parcours golfique du pays Dessiné par l'équipe de l'architecte américain Ronald Fream, ce 18 trous est le neuvième parcours golfique du pays. Sur une vingtaine d'hectares situés à la lisière de l'oasis – extension prévue à 36 trous -, il serpente entre dunes de sable, canyons rocheux naturels, plans d'eau et quelque quatre mille palmiers récemment plantés. Voici trois semaines les greens étaient bien verts et les poins d'eau, encore un peu bas. Il faudra attendre la haute saison (automne - hiver) pour les voir à bon niveau. Situé en contrebas de la route touristique où s'alignent les hôtels de la nouvelle génération, le golf est alimenté par leurs eaux usées, épurées et recyclées. Au cœur de l'été, alors qu'ils tournent au ralenti, ils manquent un peu de productivité. Les obstacles d'eau seront donc à bonne hauteur avec la reprise du trafic. Technique et spectaculaire, le golf de Tozeur devrait rapidement occuper une place enviable dans le hit parade des parcours des pays bordant la Méditerranée. Le « come back » du Sahara Palace Le coup d'envoi du tourisme dans le sud tunisien fut donné dans les années 70 avec l'ouverture de l'aéroport de Tozeur et, à vingt kilomètres au sud, la construction du mythique Sahara Palace de Nefta. Longtemps considéré comme un véritable défi à la nature cet hôtel a connu des fortunes diverses.

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Fermé durant de longues années puis récemment repris par le groupe Accor il se prépare à un sérieux coup de lifting. Les locaux communs du futur Sofitel vont être réaménagés et les 70 chambres, entièrement modernisées. Un luxueux « spa » sera réalisé et l'espace piscine, entièrement repensé. Ouverture prévue fin 2007. Les hôteliers du désert Les pionniers d'hier ont gardé la culture du défi. Climatisés, modernes, dotés de vastes piscines extérieures et intérieures, les hôtels du sud marient avec bonheur confort et tradition. Le choix est large. La région compte en effet une trentaine d'établissements de catégorie supérieure (3, 4 et 5 *). A Tozeur et Nefta ils cultivent l'art de la brique en argile cuite qui donne aux façades une étonnante géométrie d'ombre et de lumière. Dans les villages sahariens de Douz et Kébili, leur architecture s'inspire des caravansérails protecteurs d'antan. D'une conception audacieuse, le Tamerza Palace est en harmonie totale avec son oasis de montagne Tout est mis en œuvre pour engager le voyageur à séjourner et à ne plus considérer Tozeur et sa région comme une simple étape programmée dans le cadre d'un circuit. Les hôteliers du désert se sont engagés dans le créneau des courts séjours et des voyages événementiels. Ils répondent avec beaucoup d'imagination aux cahiers des charges les plus exigeants des décideurs et organisateurs d'incentives. Du romantique dîner aux chandelles dans une oasis à une compétition de char à voile dans le chott, de la convention « high tech » en plein désert avec structure adaptée, écran géant, traduction simultanée et campement très haut de gamme à la méharée traditionnelle avec nuit à la belle étoile et observation des étoiles, transport du télescope compris, ils sont capables de tout. Il suffit de leur demander. Quant à la ville de Tozeur qui multiplie ses parcs, ses attractions et ses musées, elle confirme sa vocation de destination touristique à part entière. Dans cette région où les paysages se bousculent et se contredisent superbement, le visiteur prendra assurément rendez-vous avec la magie du désert, le miracle de l'eau, l'harmonie des images. Silence. Manuel de ventes consacré à la région du sud-ouest L'Office National du Tourisme Tunisien vient de sortir un manuel de ventes exclusivement consacré à la région du sud-ouest. Ce manuel et le CD qui l'accompagne sont, sur demande, à la disposition des agents de voyages. Contacter l'ONTT , 32 avenue de l'Opéra, Paris 75002. Tél. 01 47 42 72 67 ou [email protected]. Mardi 25 Juillet 2006 Michèle Sani - [email protected]

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L'Express du 10/01/2005

Tourisme La carte du désert par Chloé Hoorman

Deux heures trente d'avion de Paris à Djerba, cinq heures de 4 x 4: l'oasis de Douz se profile

enfin à l'horizon. Vaste îlot vert de 350 000 palmiers situé à l'orée du désert tunisien, elle

abrite une petite ville de 30 000 habitants. Dans les ruelles où s'alignent pêle-mêle petits

commerces, boutiques de souvenirs et agences de voyages, les touristes sont plutôt rares en

cette fin de novembre. «L'été, ils débarquent par cars entiers pour faire un petit tour de

chameau en plein soleil», raconte un commerçant. L'hiver, seuls quelques petits groupes de

randonneurs se mêlent à la population locale. Sac au dos et chaussures de trekking aux pieds,

ils flânent un peu en attendant l'heure du départ. Loin de la foule des plages, ils ont choisi de

passer leurs vacances au milieu des dunes, à randonner au rythme paisible des chameaux

avant de passer la soirée à la belle étoile. «Les gens recherchent de plus en plus la tranquillité

et la simplicité, explique Chaabane Chiouchiou, directeur d'une agence de voyages spécialisée

dans l'organisation de randonnées chamelières. Ils viennent passer ici une semaine ou deux,

hors du temps, hors d'atteinte du téléphone portable et d'Internet.» Chaque année, quelques

centaines de Français se laissent tenter par l'aventure, comme Bernadette, 54 ans, qui compte

déjà à son actif deux circuits dans le désert tunisien. «Je ne me lasse pas de venir ici, raconte-

t-elle en contemplant les belles courbes dessinées par le vent dans le sable. Toutes mes

économies y passent!»

Car ce tourisme d' «aventure», malgré le confort limité qu'il offre, est loin d'être bon marché:

environ 700 € pour huit jours et 1 000 € pour quinze jours, en passant par une agence de

voyage comme Terres d'aventure, Allibert ou Atalante. «La logistique pèse lourd dans la

balance, explique Christophe Leservoisier, cofondateur d'Atalante. Outre l'avion, qui

représente environ 30% du prix du voyage, nous devons payer les 4 x 4 et les chauffeurs -

pour les transferts - les chameaux et les chameliers - pour le portage - et, bien sûr, le guide.»

Un complément de revenu précieux pour les habitants de cette oasis dont les palmiers

dattiers sont la seule ressource. «Sans cela, beaucoup auraient dû prendre le chemin de

l'usine et certaines activités traditionnelles, comme l'élevage de chameaux, auraient peu à

peu disparu», commente Sassi. Guide de randonnée, il effectue une dizaine de circuits

d'octobre à avril pour un salaire mensuel de 175 €, tandis qu'un chamelier touche une

centaine d'euros pour escorter un groupe de randonneurs pendant quinze jours avec ses trois

chameaux.

Tous espèrent convaincre un nombre croissant de touristes de troquer la plage contre les

dunes…

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LA ZONE

YASMINE HAMMAMET est une Station Touristique Intégrée développée par la Société d'Etudes et de Développement de HAMMAMET SUD, sise au 3, Rue Zoubeir Ibn Aouam El Menzah 6 TUNIS - TUNISIE.

YASMINE HAMMAMET s'étale sur 278 hectares avec un front de mer de 4 km. Elle offre à l'hébergement 45 hôtels soit 19 000 lits dont 80 % en 5 et 4 étoiles et 2 000 unités résidentielles d'une capacité de 11 000 lits en appartements, villas, bungalows, et time share.

YASMINE HAMMAMET c'est aussi une marina avec un port de plaisance de 740 anneaux, une médina avec ses remparts, ses souks, son habitat traditionnel et son parc à thèmes, un casino, des centres de thalassothérapie, une esplanade avec ses galeries commercantes, des espaces verts, des centres d'animation et, à 5 km de là, les 2

parcours de golf, le Yasmine et le

Cytrus.

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YASMINE HAMMAMET c'est aujourd'hui 39 hôtels soit 16.503 lits, une Marina avec un port de plaisance, une Médina, une esplanade, un

Jardin public et un parc de jeux et de loisirs CARTHAGE LAND..

Jetez l'ancre,

vivez votre rêve...

Sur les sables dorés de YASMINE Hammamet, La Marina prend forme. Autour du port de plaisance,

la première tranche est lancée :

La Résidence Nord et la Résidence Môle

Appartements et Commerces vous y attendent ...

La Marina en bref 20 ha de plan d'eau 740 anneaux pour bateaux et voiliers de 8 à 70 m 55 villas 500 appartements 18 000 m² de locaux commerciaux 30 000 m² de jardins aménagés Forum d'entrée, esplanades et môle architecturé.

Promoteur : : Société d'Etudes et d'Aménagement de la Marina Hammamet Sud

3, Rue Jaafar El Barmaki 1082 Mutuelleville Tunis TUNISIE Tél +2161 840 655 Fax +2161 842 417 Email : [email protected]

LA MEDINA

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Conçue dans un cadre typiquement tunisien, la médina avec ses remparts traditionnels constitue un espace de loisirs et de culture de qualité et abrite :

Un complexe résidentiel composé de logements traditionnels ( Dars et Foundouks )

Des souks avec leurs artisans et leurs étals

Des unités de loisirs et de divertissements ...théâtre, discothèque, musée, restaurants...

Un parc à thème, Le CARTHAGO, retraçant le periple de HANON et les aventures des frères BARBEROUSSE.

Promoteur :

Société Poulina GP 1 Km 12 2034 EZZAHRA TUNISIE Tél +2161 482 422 Fax +2161 482 534 Email [email protected]

Le village traditionnel sera édifié sur 5,5 hectares.

Thermalisme, un vecteur de développement pour le tourisme en Tunisie Les eaux thermales sont un don de la nature. Dès le premier âge de l'humanité, elles ont été recherchées par l'homme pour se soigner. Au fil des siècles, la médecine thermale ne s'est pas cantonnée aux applications traditionnelles. Elle a optimisé les bienfaits des eaux thermales par des techniques qui se sont, sans cesse, renouvelées et améliorées. En Tunisie, on compte quatre stations thermales (Djerba, Korbous, Djebel Oust et Hammam Bourguiba) disposant d'équipements thermaux à la pointe du progrès et offrant des traitements spécialisés selon les propriétés thérapeutiques de leurs eaux. Les cures thermales pratiquées dans ces stations sont à la fois curatives (en complément des soins médicaux ou chirurgicaux) et préventives (des rechutes ou des aggravations). Deuxième destination internationale, la Tunisie est reconnue également pour la qualité de ses centres de thalassothérapie qui font le bonheur des curistes tout au long de l'année.

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Ainsi, on peut affirmer que le thermalisme, avec ses composantes, constitue, à l'instar de toute autre activité économique, un vecteur de développement très important pour le secteur du tourisme, du développement régional et de la médecine douce. Ainsi, la cellule professionnelle de l'Office du thermalisme a organisé, jeudi, dans le cadre des festivités du XIXe anniversaire du Changement, un séminaire sur la mise à niveau des stations thermales et des centres de thalassothérapie (formation et certification), compte tenu de la grande importance accordée à ce secteur. Il est à noter qu'une stratégie nationale pour le développement du secteur thermal à l'horizon 2016 a été élaborée depuis 2002. On est actuellement à la troisième phase de l'étude intitulée plan d'action. De ce fait, M. Abdelhakim Griri, directeur des études et des programmes à l'Office du thermalisme a précisé : «Cette stratégie comporte de trois phases. La première était l'étape de diagnostic du secteur. La deuxième a été l'identification des axes stratégiques qui consistait à réaliser 10 unités d'eau chaude, 3 autres unités d'eau conditionnée, 7 hammams, en plus de la rénovation des 3 hammams existants. L'Etat va investir dans ces réalisations 53 millions de dinars et le privé 225 millions de dinars». Par ailleurs, le plan comporte 7 actions principales. Il s'agit notamment de l'incitation au financement du thermalisme consistant essentiellement à prendre en charge certaines dépenses d'investissement, à mettre en place des incitations pour la mise à niveau des unités thermales existantes par l'installation d'un fond spécial. «On va axer également, pendant cette phase, sur le développement, la protection et la gestion des ressources, ainsi que le développement des ressources humaines et de la recherche scientifique. Pour ce dernier volet, on va créer une filière de formation supérieur et professionnelle dans les métiers du thermalisme puisqu'on souffre actuellement d'un manque de spécialistes dans ce domaine. Il s'agit notamment de la mise au point et du suivi des thèmes de recherche en matière du thermalisme, ainsi que l'intensification de la recherche», a souligné M. Griri. De même, dans cette dernière phase de la stratégie de mise à niveau du à secteur, on s'intéressera davantage à l'exploitation et à l'emballage des eaux conditionnées afin de développer les opportunités d'exportation, ainsi que la promotion des projets et du produit thermal pour exploiter les potentialités de commercialisation. Par ailleurs, on parle actuellement de la norme tunisienne NT 126.06 (2006) intitulée : «Services touristiques, bonnes pratiques dans les établissements thermaux», qui est un système de normalisation complétant les cahiers des charges . Différents produits du tourisme de santé sont abordés par la normalisation à l'Innorpi. Il s'agit notamment des soins et bien-être, de la thalassothérapie, du thermalisme et de la balnéothérapie. De même, cette norme tunisienne est élaborée suivant une démarche qualité entre l'infrastructure, les équipements, le facteur humain, les bonnes pratiques et les matières. Station de Mallègue : un projet d'avenir Hammam Mallègue se trouve à une quinzaine de km à l'ouest du Kef. On y accède par une piste longue d'une dizaine de km, en assez bon état et débouchant sur route Le Kef - Souk-Ahras à 4 km au sud-ouest du Kef. Les eaux thermales de Hammam Mallègue, étaient utilisées par les Romains comme en témoignent les vestiges des anciens thermes avec leurs bassins assez bien conservés et qui sont encore utilisés par les curistes. Les eaux thermales alimentent des bassins romains utilisés comme un hammam traditionnel. Ce hammam est très fréquenté. Il y a eu plusieurs idées de projets de construction d'un établissement thermal moderne. «Il s'agit de construire une station thermale moderne sur le site romain. Après la résolution du problème foncier, puisque le terrain fait partie du domaine de l'Etat , on a établi un plan d'aménagement et on a fait une étude hydrogéologique de la source avec le concours de l'Office du développement du Nord Ouest. Le projet est évalué à 6 millions de dinars. La première étape va démarrer en 2007 pour un coût de 1,5 million de dinars dont 40% proviennent de l'investissement privé», a confié M. Belgacem Attafi, le promoteur du projet. Source : fr.allafrica.com

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Tourisme vert : un nouvel axe de développement TUNISIE - 15 juin 1999 - par FRANÇOISE REY

Randonnée équestre à Tabarka.

La région de Tabarka vient d'inaugurer un circuit de randonnée équestre, le premier dans

ce pays connu surtout pour ses stations balnéaires : 550 km de pistes balisées à l'ombre des

chênes-lièges à parcourir à cheval pour découvrir une autre Tunisie.

Situé au Nord, en Kroumirie, ce circuit a nécessité deux ans de travail avant son ouverture

en mai. Deux maîtres randonneurs, Roger Mallet et Guy Segal, qui avaient à leur actif la

réalisation de la transcorrézienne, aidés d'un maréchal-ferrant, Romain Ferry, premier

ouvrier de France, ont repéré les parcours, refait la cartographie de la région, réhabilité

l'habitat naturel (de vieilles maisons forestières), sélectionné et équipé les chevaux - des

barbes, race locale d'origine berbère. « Un travail de pionnier », selon Christian Chardon,

le coordonnateur de ce projet qui a reçu l'appui du ministère tunisien du Tourisme. La

population a été associée à cette initiative, qui constitue pour la région un nouvel axe de

développement sur un créneau inexploité. De mai à octobre, les randonnées se font par

groupe d'environ douze personnes sur une dizaine de jours à raison de six heures

d'équitation par jour. Toute la logistique est assurée avec repas et nuits dans des gîtes ou

sous des tentes berbères pour un prix d'environ 5 000 FF (hors frais de transports). Des

variantes sont à l'étude pour des circuits pédestres ou en VTT.

Développement touristique et transformations de Djerba

( … )

Le développement du tourisme à Djerba est le résultat d’une décision politique. L’Etat

tunisien en a été l’acteur initial par ses investissements comme par les avantages fiscaux et

financiers consentis aux établissements touristiques. Au départ, la politique hôtelière ne

visait qu’une infrastructure simple et peu coûteuse, le maintien de l’activité touristique à

un rang raisonnable. Ce n’est qu’en 1968, que Djerba est désignée comme zone prioritaire,

secteur géographique à vocation touristique.

Développement d’un pôle touristique important pour la Tunisie

Après une période de relative stagnation dans les années soixante-dix, le tourisme a

véritablement pris son essor dans les années quatre-vingts et quatre-vingt dix. On constate

une véritable explosion des constructions nouvelles ainsi que une augmentation

impressionnante de la capacité d’hébergement tandis que le nombre de visiteurs ne cesse

de croître. Les investissements ont connu un nouvel accroissement à partir de la fin de la

guerre du Golfe et sont restés à un niveau soutenu jusqu’en 1997. Depuis ils sont moins

importants car de moins en moins de projets sont en cours et le secteur arrive à saturation.

L’investissement dans la zone Djerba-Zarzis est passé de 100 600 milliers de dinars1 en

1997 à 54 225 milliers en 1999.

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L’île de Djerba possède, en 2000, 98 hôtels avec une capacité de 34 342 lits et cinq unités

hôtelières sont en construction. Les hôtels de bon niveau (trois et quatre étoiles) possèdent

les plus importantes capacités. En 1999 le taux d’occupation moyen de la capacité hôtelière

à Djerba a été de 68 %, ce taux la situant en seconde position parmi les sites touristiques

tunisiens. Le taux d’occupation annuel moyen est décroissant des hôtels les mieux classés

aux hôtels non classés. La raison de ce phénomène s’explique par le contraste entre la

régularité de la clientèle riche et la fluctuation de la clientèle de masse, fluctuante selon la

période de l’année et les choix des voyagistes.

Un grand nombre de lits ne sont utilisés que l’été. De plus, le parc hôtelier vieillit vite,

apparaît désuet, inconfortable et démodé, ce qui entraîne un tassement de la clientèle une

réduction de la rentabilité. La concurrence impose des prix trop bas pour leur permettre

une bonne maintenance, ce qui pose des problèmes de reconversion, car la durée de vie

d’un produit hôtelier est limité, et au delà, il faut réadapter ou dévaluer. Or, la politique

actuelle est plutôt à la course aux constructions qu’à la réadaptation des produits.

L’inadéquation est donc assez forte entre les projets des investisseurs et la réalité de la

fréquentation. L’Etat a planifié le nombre de lits à obtenir mais a omis de planifier les

démarches nécessaires pour attirer la clientèle et la faire rester. Pour maintenir et

développer l’activité touristique, les principaux acteurs locaux sont favorables aujourd’hui

à un enrichissement de l’offre touristique, à l’émergence de pôles d’attraction et d’activités

nouvelles. Il y a donc contradiction entre le projet de l’Etat, un tourisme de masse, et les

politiques locales qui souhaitent s’orienter désormais vers un tourisme de qualité aux

retombées financières plus élevées. C’est à cette aspiration que répondent la création

récente d’un terrain de golf et d’un casino comme la multiplication dans les hôtels

d’installations de thalassothérapie en direction de la clientèle l’hiver.

Aujourd’hui la plupart des investissements touristiques dans l’île sont d’origine étrangère.

Néanmoins les Djerbiens, qui affichaient volontiers un discours très réservé sur le

tourisme, possèderaient en réalité, un tiers des hôtels de l’île (Miossec 1996).

Tourisme et transformations de l’économie et de l’espace djerbiens

La naissance et le développement d’un secteur touristique moderne sur le littoral oriental

de l’île de Djerba ont été à l’origine de bouleversements profonds de la société, de

l’économie, de l’espace.

L’urbanisation touristique a débouché sur le développement d’équipements lourds,

nécessaires pour accueillir de gros contingents de touristes. Rapidement les infrastructures

nécessaires furent mises en place. L’île qui était enclavée est désormais bien reliée au

monde extérieur. Tout d’abord par l’intermédiaire de l’aéroport international de Djerba-

Mellita dont la capacité ne cesse de croître : cette plate-forme a accueilli 1 500 000 de

passagers en l’an 2000, la grande majorité des touristes arrivant par la voie des airs. De

plus, la route d’el Kantara ainsi que des bacs modernes dont le nombre ne cesse

d’augmenter, relient Djerba au continent. Le réseau routier se densifie. Avant 1960, l’île ne

possédait qu’une soixantaine de kilomètres goudronnés. Aujourd’hui, non seulement les

axes principaux, mais aussi les voies secondaires sont goudronnées et l’ensemble de l’île est

bien desservi.

D’autre part, le réseau de télécommunications devient plus important, permettant à Djerba

d’être mieux reliée au continent et à l’étranger. Familles et migrants peuvent ainsi plus

facilement garder contact. De plus, avec l’apparition des hôtels les autorités se sont

trouvées dans l’obligation d’électrifier Djerba et de l’alimenter en eau.

Le secteur touristique a aussi bouleversé l’économie locale en créant des emplois. Le

nombre d’emplois directs, lié à l’hôtellerie, correspond à peu près au tiers du nombre de

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lits, ce qui correspond pour l’ensemble de la zone Djerba-Zarzis à quelques 15 000 postes

de travail. Ce nombre a quadruplé en treize ans.

Ce nouveau marché du travail est précaire, instable. Un certain nombre de ces emplois sont

saisonniers. En outre, dans les hôtels, les entrées et les sorties d’emploi en cours d’année

sont nombreuses, tout d’abord parce que le personnel peut très vite être limogé en fonction

directe du marché de l’emploi, mais aussi parce que le personnel fluctue aussi de son plein

gré, cherchant les meilleures places, les mieux payées.

Les emplois liés indirectement à la construction des complexes hôteliers (transports,

services) sont encore plus nombreux, quelques 55 000. L’emploi indirect se développe

encore plus rapidement que l’emploi direct. De nouvelles propositions de services

fleurissent chaque jour suite à la diversification de la demande touristique.

Les implications migratoires du développement touristique

Une immigration massive

Dans l’économie traditionnelle de Djerba, l’immigration existait, mais elle restait

temporaire et conjoncturelle sauf pour quelques rares groupes implantés. En effet, l’offre

d’emplois saisonniers dans l’agriculture, attirait une main-d’œuvre venue des régions

intérieures du Sud. Les effets de l’émigration des Djerbiens en France et ceux du tourisme

l’ont transformée. L’immigration qui était saisonnière et masculine devient familiale et

définitive. L’aire de recrutement des immigrants s’élargit, touche désormais l’ensemble de

la Tunisie avec néanmoins une prédominance pour les régions des steppes et du Sud.

Pour les Tunisiens du continent, aller travailler à Djerba représente un substitut à la

migration temporaire en France, exprimant comme le souligne R. Escallier (1995) « le

rétrécissement des champs migratoires et la forte prépondérance des mouvements

locaux ». L’offre d’emplois touristiques coïncide en effet, avec la fermeture des frontières

européennes et l’importance, dans toute la Tunisie, des départs des ruraux vers les villes et

le littoral. La migration interne est, certes, générée par l’attirance que procure le mode de

vie urbain mais aussi au fait que les ressources fournies par la terre sont désormais jugées

insuffisantes face aux besoins croissants d’une société souhaitant accéder au statut de

« société de consommation ». Cette immigration d’installation devient donc structurelle

pour l’île de Djerba ; elle représente environ 45 % de l’ensemble des habitants de l’île et

60 % des actifs ; les Djerbiens doivent composer avec cette nouvelle population.

L’immigration familiale est de deux types : la migration familiale élargie et la migration

« pionnière ». La première est présente dans l’île sous forme de tribus, majoritairement du

Sud, qui s’installent dans la campagne djerbienne pour mener des activités agricoles,

travailler dans les carrières ou dans le bâtiment. Mais la migration familiale la plus

pratiquée est la forme classique du mari qui, une fois qu’il a trouvé du travail, est rejoint

par sa femme et ses enfants.

Les nouveaux arrivants viennent de toute la Tunisie. À la première vague d’arrivants qui

étaient surtout ouvriers dans le bâtiment s’est substituée une population active beaucoup

plus hétérogène. Les premiers occupaient des niches d’emplois délaissées ou jamais

occupées par les Djerbiens, alors que les nouveaux arrivants concurrencent les Djerbiens

dans leurs activités ou dans leur accès à l’emploi. En effet, si dans les premières années du

développement du tourisme, cette activité a peu attiré les Djerbiens, aujourd’hui ceux-ci

cherchent à accéder aux emplois disponibles.

L’origine des travailleurs dans le tourisme est diverse comme nous le montre l’analyse

menée à partir des sources du complexe hôtelier Dar Djerba. Les Djerbiens représentent

48 % des effectifs. Parmi les non Djerbiens, 35 % sont originaires du gouvernorat de

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Médenine, 13 % de celui de Tunis, 9 % de celui de Gafsa, enfin ceux de Gabès et Tataouine

ont fourni chacun 6 % des nouveaux arrivants. Outre Tunis, ce sont donc surtout les

gouvernorats du Sud qui fournissent le gros des effectifs. En comparant les chiffres pour ce

même complexe de 1976 et de 2001 on remarque que les employés originaires du Sud sont

mieux représentés aujourd’hui. Les réticences face à l’emploi touristique ont disparu et la

main-d’œuvre qualifiée dans l’hôtellerie qui en 1976 était originaire du Nord, est désormais

formée dans les écoles hôtelières d’Houmt-Souk (principal centre urbain de l’île) et de

Tozeur.

La majorité des personnes travaillant dans l’hôtellerie appartiennent à la tranche d’âge des

26-45 ans, avec un niveau de formation secondaire, ce qui traduit une élévation sensible du

niveau de qualification par rapport au démarrage de ce complexe hôtelier. Depuis le

personnel touristique est de plus en plus qualifié. Les 15-25 ans représentent la grosse

masse des travailleurs saisonniers. Ces quelques données expriment bien les tendances

actuelles de l’hôtellerie. Les hôtels embauchent peu de salariés permanents pour minimiser

les coûts en raison de la concurrence féroce entre les établissements et des fortes

fluctuations de l’activité. Ce mode de gestion réduit ainsi les jeunes à une constante

instabilité et à un sous-emploi.

Une nouvelle émigration internationale djerbienne

Les formes d’emploi, qui ne leur permettent pas d’être rassurés sur leur avenir et de former

des projets, pousse les jeunes à choisir comme ultime solution l’émigration internationale.

L’île de Djerba sert donc de tremplin vers l’étranger car elle leur permet de nouer des

contacts avec les touristes dans l’espoir de partir à l’étranger grâce à une lettre d’accueil et,

dans certains cas, un mariage. Le tourisme est « directement responsable d’une nouvelle

forme d’émigration depuis que les mesures législatives mises en place par les pays

européens ont fortement réduit l’émigration légale : les mariages mixtes » (Kassah, 1997).

Les jeunes Tunisiens peuvent difficilement choisir et planifier leur vie professionnelle ; ils

savent aussi qu’il leur sera difficile d’atteindre le niveau de vie occidental auquel ils

aspirent. Ils en conçoivent de l’amertume et pour ne pas désespérer cherchent un ailleurs

qui se trouvent dans l’émigration. Beaucoup de ceux que nous avons rencontrés ont une

vision très pessimiste de l’avenir de leur pays. Ce désir est plus fort dans les classes

instruites, qui souvent ont déjà un emploi leur permettant de satisfaire plus ou moins

aisément les besoins essentiels. Le sentiment est qu’aujourd’hui les rêves des jeunes

maghrébins sont plus ou moins les mêmes que ceux des jeunes occidentaux, c’est-à-dire,

ceux d’une société de consommation riche. Ils ont également l’impression que tout se passe

ailleurs. L’étranger rime pour eux avec vie facile, gains faciles, libertés, avenir. Beaucoup

aspirent à une vie sociale moins contraignante et à une vie culturelle plus libre. Ils sont

d’autant plus sensibles aux modes de vie occidentaux qu’ils sont jeunes et déjà prédisposés

à tenter leur chance à l’extérieur par l’enseignement et par la formation qu’ils ont reçue.

De plus, les jeunes qui travaillent dans le tourisme se lassent assez vite de leur travail et

comme il est difficile de se reconvertir, car l’offre d’emplois manque, ils décident donc de

partir à l’étranger d’autant plus facilement qu’ils ont l’illusion de connaître ces étrangers

qui viennent chez eux. Le tourisme met l’Occident sous le regard permanent : le rêve de la

migration est toujours présent, voire même amplifié.

Dans ce contexte, l’émigration djerbienne est en train de perdre ses spécificités. Elle

fonctionne de moins en moins en réseaux, sauf dans le cas de la migration clandestine,

mais elle devient le fait de pratiques européennes. L’extrême polarisation vers Paris des

années soixante-dix et quatre-vingt s’affaiblit ;la migration se diffuse. En effet, les

Djerbiens suivent leurs compagnes et se dispersent en France, en Allemagne et dans une

moindre proportion en Suisse et en Italie. On assiste à une certaine perte de la spécialité

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commerçante qui nécessitait une grande solidarité et cohésion du groupe, les nouveaux

migrants n’ont plus d’activité cible. Le choix de ce type de migration induit le désir d’un

changement dans le mode d’existence. Les migrants qui prennent ces risques veulent pour

la plupart accéder au mode de vie européen. Le seul acte du mariage mixte entraîne

directement le migrant dans un processus de mélange des cultures voir d’acculturation.

Perdant son caractère temporaire, l’émigration tend à devenir définitive pour les jeunes

migrants, mais aussi pour bon nombre de familles désormais installées en France. On peut

se demander quel est le devenir de l’espace relationnel entre Djerba et l’Europe. Quel peut

être l’impact socio-économique pour l’île de Djerba d’une migration définitive, à part l’aide

plus ou moins régulière aux familles restées sur place et éventuellement la construction

d’une villa secondaire pour les vacances ? La migration internationale est en train de

perdre son rôle structurel dans l’économie insulaire où elle est supplantée par le tourisme.

Le tourisme a, certes, contribué au désenclavement de Djerba en la dotant d’un certain

nombre d’infrastructures modernes mais le développement exclusif de la fonction

touristique comporte des risques car il se fait aux dépens d’autres activités. Or, quelle que

soit l’évolution du tourisme, la question de l’emploi de la population reste posée. Cette

question est d’autant plus prégnante que le tourisme a entraîné une vague d’immigration

interne importante lié à l’attrait d’un niveau de vie plus élevé. Si le développement du pôle

touristique djerbien s’arrête, comment l’île fournira-t-elle fournir un emploi à tous les

actifs installés dans l’île ?

( … )

extr. De : « Djerba, tourisme international et nouvelles logiques migratoires » par Élise BERNARD

La Tunisie veut échapper aux prix bradés et au tourisme de masse Interview de Tijani Haddad, Ministre du Tourisme Tunisien La semaine dernière Tijani Haddad, ministre du tourisme tunisien réunissait à Tunis l'ensemble de ses représentants à l'étranger ainsi que les responsables du tourisme national. Au programme de ce séminaire : l'analyse des nouveaux marchés touristiques et la mise en place d'une nouvelle politique qui s'éloigne du tourisme de masse et du « bas de gamme » pour investir dans de nouveaux produits à valeur ajoutée. S'imposer comme une destination « 4 saisons » et drainer une clientèle à haute contribution séduite par l'hôtellerie de charme, le luxe sans ostentation et un service à la hauteur des standards internationaux s'inscrivent dans la nouvelle feuille de route du tourisme tunisien. Le message semble opérer : au cours des quatre premiers mois 2007 les recettes en devises ont augmenté de 11 % par rapport à l'année dernière alors que le total des résidents étrangers augmentait de 3 % pour la même période. TourMaG.com. Vous venez de faire le point sur vos différents marchés émetteurs ? Avez-vous des marchés prioritaires et quelle est la place de la France ?

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Tijani Haddad. Nous nous intéressons à tous les marchés et nous avons des bureaux dans 24 pays à travers le monde. Nous venons d'ouvrir Pékin. La France a une importance particulière. Elle est notre premier marché, un marché de tradition et de proximité propice aux escapades. La France est aussi un marché fidèle qui nous suit depuis les années « 1960 » et l'éclosion du tourisme dans notre pays. Elle est au cœur de notre stratégie. En 2006 les Français ont représenté un trafic de l'ordre de 1 234 000 touristes, en augmentation de 5,5 % par rapport à 2005 et cette tendance s'est confirmée au cours des quatre premiers mois de 2007 avec une augmentation 5,6 % par rapport à la même période de l'année dernière.

TM.com. Comment la Tunisie peut-elle répondre aux grands TO, notamment ceux du nord de l'Europe qui ont un quasi monopole sur leurs marchés et qui imposent leurs lois et leurs prix aux hôteliers ? T.H. Les métiers du tourisme comme les méthodes de commercialisation sont en pleine mutation. Internet affaiblit déjà le monopole des grands tour-opérateurs. La distribution en ligne, l'accès du grand public aux centrales de réservation, les packages dynamiques changent la donne. Je reconnais que le marché allemand, qui dispose d'un potentiel très important, nous inquiète. Nous assistons à un flottement économique et certains TO qui avaient une grande part du marché programment de nouvelles destinations de proximité comme la Croatie ou la Tchéquie. TM.com. Allez-vous, comme le Maroc, dynamiser votre trafic en « ouvrant le ciel tunisien » ? T.H. Nous n'avons pas de problème par rapport à l'ouverture du ciel et nous ne sommes pas hostiles à l'arrivée des compagnies « low cost ». Transavia, compagnie mi-charter, mi-low cost, répond aux demandes des TO et des individuels. Elle va desservir cet été plusieurs fois par semaine Monastir et Djerba au départ de Paris Orly. On ne peut comparer la Tunisie avec le Maroc. Nous n'avons pas les mêmes objectifs quantitatifs. Nous sommes un petit pays de 10 millions d'habitants qui reçoit en une année plus de 6,5 millions de touristes. Notre objectif est d'augmenter nos recettes avec des touristes à plus haute contribution et de favoriser l'étalement sur l'année l'arrivée des visiteurs étrangers.

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TM.com. Quelle est votre stratégie pour faire de la Tunisie une destination des quatre saisons ? T.H. Nous diversifions notre offre et développons déjà de longue date et avec succès des niches comme le golf, les cures de bien être avec la balnéothérapie et la thalassothérapie, le tourisme médical, les longs séjours pour les seniors, le tourisme saharien… Ce sont des messages forts. La Tunisie est, après la France, le deuxième pays mondial des cures marines. Nous avons un plan de développement sur dix ans des parcours de golf. Onze golfs d'ores et déjà identifiés s'ajouteront aux neuf existants. Le prochain ouvrira à Gammarth près de Tunis en octobre 2008. Il sera géré par The Residence qui appartient à la chaîne prestigieuse Leading Hôtels of The World. Deux parcours supplémentaires sont prévus à Djerba, trois à Hammamet… D'autres axes restent à développer. TM.com. Le tourisme culturel est un axe qui semble encore peu développé… T.H. Le tourisme culturel et la mise en valeur de notre exceptionnel patrimoine historique et archéologique sont une prise de conscience encouragée par le Président de la République. Il faut faire vivre nos grands sites, les animer, leur donner des moyens d'hébergement et de divertissement pour les intégrer dans de véritables circuits culturels. Un budget important, (de l'ordre de 5 M€), est prévu pour faire de Dougga, dont les ruines romaines sont les plus importantes et les mieux conservées de Tunisie, un site à la fois culturel et touristique. TM.com. Que peut-on dire de la qualité des services qui est un facteur incontournable pour attirer comme vous le souhaitez une clientèle haute contribution. T.H. La qualité des services passe par la formation professionnelle. Nous en sommes très conscients et c'est pourquoi nous développons une nouvelle conception de la formation hôtelière plus ouverte sur le monde extérieur. Nous prenons exemple sur les grandes écoles hôtelières du monde qui ont fait leurs preuves. Nous ouvrons de centres expérimentaux. Certaines grandes écoles comme Accor et son Académie s'implantent en Tunisie. TM.com. Le tourisme durable est-il une notion qui sensibilise la Tunisie ? T.H. La Tunisie est, depuis longtemps, très soucieuse de prendre en compte cette notion. Le tourisme doit être profitable à toutes les couches sociales et contribuer au développement de toutes les régions du pays. Ne pas bétonner le littoral, préserver la nature et l'environnement sont des priorités mises en application à travers le pays. TM.com. Pour quelle raison la région de Tabarka ne décolle-t-elle pas par rapport aux autres pôles touristiques du pays ? T.H. La région a en effet pris du retard. Selon les plans d'aménagement elle doit bénéficier d'un développement harmonieux. Avec son aéroport international, son parcours de golf, son arrière-pays montagneux, ses plages, elle possède tous les ingrédients d'une grande destination touristique. De nombreux investisseurs sont d'ailleurs intéressés par cette côte nord-ouest qui va de Cap Serra à Tabarka. Une belle unité de 520 lits qui appartient au groupe TTS présidé par Aziz Milad doit ouvrir début juillet prochain.

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Les 10 premiers marchés émetteurs européens en 2006 : France : 1 234 735 (+ 5,5 % par rapport à 2005) Allemagne : 547 403 (- 4,3 %) Italie : 464 323 (- 1,8) Royaume-Uni : 350 693 (+ 7,1) Belgique : 164 301 (+5,9 %) Tchéquie : 153 927 (+5,5 %) Espagne : 140 255 (- 4,2 %) Pologne : 135 402 (+ 10,4 %) Autriche : 92 034 (+ 6,5 %) Scandinavie : 82 811 (- 26,1 %). Les 5 premiers marchés long courriers en 2006 : Amérique : 16 284 (+ 3,5 %) Canada : 15 278 (-10,3 %) Japon : 10 847 (+15%) Australie : 2 457 (+2,2 %) Chine : 2 138 (+ 14,1 %). En 2006, toutes destinations confondues, marchés de proximité compris comme la Libye et l'Algérie, la Tunisie a accueilli 6 549 549 visiteurs étrangers (+ 2,7 % par rapport à 2005). Au cours des quatre premiers mois 2007, le trafic global a augmenté de 3,1 % en passant de 1 541 867 visiteurs en 2006 à 1 588 919 en 2007. Mercredi 09 Mai 2007 - 08:05 Michèle Sani à Tunis

La France reste le premier marché du tourisme tunisien 6 650 000 visiteurs français en 2006 Fétia Knani directrice de l'Office de Tourisme de Tunisie pour la France présentait mardi soir dernier, une gamme de documents adaptés à l'organisation d'incentives dans son pays. A cette occasion elle a présenté les derniers chiffres. La France demeure le premier marché émetteur pour le tourisme tunisien.

L'OT de Tunisie regroupait mardi soir, à Paris les professionnels de la destination spécialisés dans l'événement, les congrès et les voyages de motivation. A cette occasion quatre nouvelles publications ont été présentées aux professionnels français : « Tunisie », guide meeting et incentive réalisé par Voyages & Stratégie ; « Le sud tunisien », manuel de vente réalisé par MCM Tunisie ; « Tunisie, nouvelle tendance », brochure réalisée par Altermdia-Press. En 2006 la Tunisie a accueille 6 650 000 visiteurs soit une augmentation de 2,7 % par rapport à 2005. Les recettes touristiques ont augmenté de 6 %. Le marché européen a

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représenté 3 960 000 clients (+ 2,3 %). La France reste le premier marché devant l'Allemagne avec 1 235 000 visiteurs pour l'année 2006 soit une progression de 5,5 % par rapport à 2005. Après un été difficile qui serait dû en partie à l'effet Coupe du Monde, l'automne a retrouvé des chiffres à la hausse : + 12 % en octobre et + 18 % en décembre avec une pointe de + 48 % pour les fêtes de fin d'année.

Mercredi 24 Janvier 2007 - 08:55 Michèle Sani

L'Express du 29/08/2005

Des pays très hospitaliers par Estelle Saget

Chaque année, des dizaines de milliers d'étrangers se font opérer en Inde, en Tunisie ou à Cuba, pour profiter de tarifs avantageux

Depuis le tsunami de décembre 2004, plus personne n'ignore que des Occidentales se

rendent dans la station balnéaire de Phuket, en Thaïlande, pour y faire refaire leur poitrine.

On sait moins que des patients prennent aussi l'avion pour se faire opérer d'une hernie ou

des ligaments du genou. Ces «malades voyageurs» sont de plus en plus nombreux, et leurs

motivations, multiples. Certains cherchent ailleurs les équipements et les compétences

qu'ils ne trouvent pas chez eux. D'autres veulent simplement alléger l'addition de

l'intervention ou raccourcir le délai d'attente. Leur exil, en tout cas, est généralement

motivé par des pathologies lourdes dans les domaines de la cardiologie, de la cancérologie

ou de l'ophtalmologie. Un petit nombre de pays concentre l'essentiel de ces flux, selon

l'analyse que vient de réaliser la direction de la société Europ Assistance. Le tiercé gagnant

des pays les plus «hospitaliers»? L'Inde, Cuba et la Tunisie.

La réputation des chirurgiens indiens s'étend, en effet, bien au-delà des frontières de leur

pays. Ces praticiens très qualifiés, nombreux à avoir travaillé à l'étranger, attirent depuis

longtemps les patients des nations voisines et du Moyen-Orient. Depuis peu, des

Britanniques découragés par les listes d'attente de leurs établissements nationaux

débarquent à leur tour. Des Américains d'origine indienne font aussi le voyage. Outre-

Atlantique, la couverture maladie se révèle minimale et les interventions sont très

coûteuses. Une opération du cœur, par exemple, revient à environ 32 000 euros aux Etats-

Unis et 16 000 euros en Europe, contre moins de 3 000 euros en Inde. Au total, 100 000

étrangers sont venus se faire soigner dans ce pays en 2003. Selon le cabinet de conseil

McKinsey, le tourisme médical y génère 270 millions d'euros en entrées de devises. Ce

montant pourrait atteindre 1 milliard d'euros en 2012.

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Un outil politique

A Cuba, la médecine est davantage un outil politique qu'une arme économique. Le pays en

tire une aura certaine. Depuis la révolution emmenée par Fidel Castro, les autorités

financent en effet des équipes de recherche bien placées dans la compétition internationale.

Le niveau de son système de santé a permis à Cuba de devenir le pilier d'un dispositif

humanitaire international lancé en 1988 après le passage dans la région de l'ouragan

Mitch. Grâce à ce Programme de prestations de soins médicaux intégraux pour l'Amérique

latine, les Caraïbes et l'Afrique, 100 000 patients de pays en voie de développement se

rendent chaque année dans les établissements cubains. Rien que pour les pathologies

oculaires, comme la cataracte, 20 000 Vénézuéliens y ont été soignés entre juin 2004 et

mai 2005.

De son côté, la Tunisie recense 8 500 médecins dont les diplômes sont reconnus en

Europe. Ses cliniques, qui respectent les standards occidentaux, bénéficient de la proximité

avec les pays de l'Union. Elles voient défiler un nombre croissant de patients italiens et

britanniques, qui s'ajoutent à la clientèle traditionnelle des Libyens et des Algériens. Et les

Français? Ils s'aventurent rarement hors de leurs frontières. Sauf pour des actes pas - ou

mal - couverts par l'assurance-maladie, notamment la chirurgie esthétique et les soins

dentaires.

En sens inverse, la proportion de malades étrangers reste marginale dans les hôpitaux de

l'Hexagone. Les démunis du bout du monde ne sont qu'une poignée, chaque année, à

décrocher la faveur d'être soignés gratuitement en France. En 2004, on en comptait une

trentaine, en majorité des enfants. Des cas d'urgence vitale. Ces décisions, exceptionnelles,

sont prises par le ministre des Affaires sociales en personne. Mais la plupart des étrangers

qui fréquentent les établissements français financent eux-mêmes leurs soins, avec l'aide,

parfois, de leur pays d'origine. Dans le domaine des greffes d'organes, par exemple, 102

patients habitant hors du territoire ont été acceptés et inscrits en liste d'attente l'an dernier,

aux côtés de 4 833 résidents. Et si la France avait une place à prendre dans la

mondialisation des soins qui s'annonce?

L'Express du 17/04/2003

Pays arabes L'onde de choc de la guerre

par Baya Gacemi (à Alger), Scarlett Haddad (à Beyrouth), Tangi Salaün (au Caire) En Egypte, en Jordanie, jusqu'au Maghreb... les retombées économiques du conflit risquent d'affecter une zone en équilibre déjà précaire. L'analyse de nos correspondants

Avec une croissance poussive, un petit 1% de moyenne depuis dix ans, le monde arabe était

déjà mal parti. Sur les tensions politiques constantes et l'absence de dynamisme économique

de la région sont venus se greffer les deux chocs de la guerre du Golfe, en 1991, et des

conséquences du 11 septembre 2001: le PIB par habitant a même reculé au niveau des années

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1980, flambée du chômage oblige (26% en Algérie, 15% en Tunisie...). Autant dire que la

guerre actuelle est arrivée sur un terrain miné et ne pouvait qu'aggraver une situation déjà

largement dégradée. Or c'est à toute cette région que la pax americana devra apporter la

prospérité, si elle veut perdurer. Tour d'horizon d'une région à la dérive.

Egypte: la fin des rentes

Pour de nombreux experts, l'économie égyptienne est celle qui va subir le plus lourd

contrecoup de la guerre en Irak. Le gouvernement parle d'un manque à gagner de 6 à 8

milliards de dollars, la guerre affectant ses quatre principales sources de devises: le tourisme

- qui fait vivre directement ou indirectement 1 Egyptien sur 10 - le pétrole, les revenus du

canal de Suez et ceux des travailleurs égyptiens expatriés dans le Golfe. «L'Egypte est un pays

de rentes, or ces rentes sont fortement exposées aux chocs extérieurs», précise le chef de la

mission économique française au Caire, Hervé Piquet.

Le ministre du Tourisme a estimé, dans son secteur, les pertes dues à la guerre à 2 milliards

de dollars, sachant qu'en 2002 les 5 millions d'adeptes des croisières sur le Nil, des séjours

balnéaires à Hurgada ou des visites des pyramides avaient rapporté 4 milliards de dollars.

Depuis le début des hostilités, de nombreux vols charters ont été annulés, et la plupart des

hôtels font état de taux d'occupation de 20 à 30%, pour un taux normal de 80% en cette

période, habituellement très appréciée. Ainsi, la guerre d'Irak se révèle un nouveau coup dur

pour un secteur déjà pénalisé par la guerre du Golfe, l'attentat de Louxor (58 touristes tués en

1997) et les attentats du 11 septembre. Pour sortir au plus vite de la crise, certains hôtels ont

commencé à casser leurs prix, une initiative qui divise les responsables du ministère du

Tourisme. Cette politique avait en effet coûté cher à l'Egypte après le 11 septembre: si elle a

retrouvé en 2002 presque autant de visiteurs (5 millions) qu'en 2000 (5,2 millions), ceux-ci

lui ont rapporté 20% de moins.

Les experts estiment également que l'Egypte, à la fois exportatrice de pétrole et importatrice

de produits raffinés, va être doublement pénalisée par la baisse du prix du baril de brut qui

devrait résulter de la réouverture du marché pétrolier irakien et par l'augmentation du prix

des produits raffinés. Même pessimisme pour les revenus du canal de Suez (1,9 milliard de

dollars en 2002), malgré l'augmentation du trafic des navires de guerre américains, qui

compense pour l'instant la diminution du trafic commercial (un aller et retour du porte-

avions Nimitz est facturé 1 million de dollars). Enfin, il y a les incertitudes qui pèsent sur

l'avenir des quelques centaines de milliers d'Egyptiens travaillant dans les pays du Golfe et en

Irak. Selon la Banque centrale égyptienne, leurs revenus en devises rapatriés pendant l'année

fiscale 2001-2002 se sont montés à 2,85 milliards de dollars; or plusieurs milliers d'entre eux

sont rentrés chez eux depuis le début de la guerre. Si ce mouvement est beaucoup moins fort

qu'en 1990-1991, il pourrait accélérer la tendance à la «nationalisation» des emplois

constatée depuis quelque temps dans les pays du Golfe, eux-mêmes confrontés à la crise.

L'Egypte, qui a été l'une des principales bénéficiaires du programme «Pétrole contre

nourriture», va en outre être pénalisée au niveau de son commerce extérieur. Ses échanges

avec l'Irak en représentaient le tiers, soit environ 2 milliards de dollars en 2002: le marché

irakien a absorbé cette année-là 20% des exportations égyptiennes (produits agricoles et

médicaments, notamment), soit entre 1 et 1,5 milliard de dollars, mais aussi des produits

étrangers transitant par l'Egypte dans le cadre de «Pétrole contre nourriture».

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Pour faire face à la crise, l'Egypte se tourne vers l'aide internationale, sa «rente

géostratégique», dixit Hervé Piquet. Elle a obtenu, au début de mars, le déblocage d'un prêt à

taux préférentiel de 1 milliard de dollars de la Banque mondiale, dont les modalités sont

encore en discussion. Promis en février 2002 lors de la «conférence des donateurs» de

Charm el-Cheikh, destinée à soutenir une économie égyptienne chancelante, le prêt était

bloqué en raison du retard pris par l'Egypte en matière de réformes économiques

(libéralisation du taux de change et privatisations, notamment). Le Caire, qui est déjà le

deuxième bénéficiaire de l'aide américaine au monde, après Israël, avec 2,1 milliards de

dollars chaque année (dont 1,3 d'aide militaire), s'est également tourné vers les Etats-Unis

pour amortir le coût de la guerre, mais n'a jusqu'ici obtenu que 300 millions, bien moins que

la Jordanie (1,1 milliard) ou la Turquie. Un signe très clair, selon les spécialistes, que, face à la

perte d'influence de l'Egypte sur le plan politique et diplomatique au Proche-Orient, l'aide

internationale va probablement aller en diminuant...

Jordanie: suspendue à l'aide américaine

L'économie jordanienne est également durement touchée par la guerre d'Irak, avec des pertes

estimées par le ministère des Finances à 1,5 milliard de dollars, soit 25% du PNB. L'Irak était

en effet le premier partenaire commercial de la Jordanie et son unique fournisseur de pétrole

(5 millions de tonnes par an): «La guerre va affecter directement les secteurs de l'industrie,

du commerce et des transports, qui dépendent fortement des opportunités en Irak», a

prévenu le ministre de la Planification, Bassem Awadallah. Coup dur dans un pays où 40% de

la population vit déjà au-dessous du seuil de pauvreté. Comme la Syrie et la Turquie, la

Jordanie importait en effet du pétrole irakien à un tarif préférentiel dans le cadre du

programme «Pétrole contre nourriture» (elle fournissait en échange des produits

alimentaires, des médicaments et des vêtements): désormais, elle doit acheter du pétrole

saoudien et koweïtien au prix du marché, soit un surcoût estimé à 800 millions de dollars.

Quant aux pertes du secteur touristique, elles sont d'ores et déjà estimées à 400 millions de

dollars; l'activité du port d'Aqaba, seul débouché maritime du pays (320 millions de dollars),

est également très atteinte.

Conscient des problèmes de son allié jordanien, le Congrès américain a voté à la fin de mars

l'octroi d'une aide exceptionnelle de 1,1 milliard de dollars (700 millions d'aide économique

et 400 millions d'aide militaire), qui s'ajoutent aux 450 millions de dollars déjà budgétés

pour 2003. Washington a également allégé la dette jordanienne de 177 millions de dollars. La

Jordanie n'a en revanche pas été submergée par le flot de réfugiés irakiens auquel elle

craignait de devoir faire face et pour lequel elle avait demandé aux Etats-Unis une aide

supplémentaire de 1 milliard de dollars.

Liban-Syrie: la perte du «poumon» irakien

L'optimisme officiel affiché avant le déclenchement des opérations anglo-américaines s'est

vite dissipé. On avait ainsi annoncé un afflux de capitaux arabes, et plus précisément irakiens

et koweïtiens, vers les banques libanaises (où le secret bancaire est encore préservé, malgré

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les pressions américaines). Ce qui aurait sans doute apporté un peu de ces fonds dont

l'économie libanaise, essentiellement rentière, a désespérément besoin.

Mais, trois semaines après le début de la guerre, les capitaux attendus ne sont toujours pas au

rendez-vous, et encore moins les riches «déplacés» koweïtiens ou irakiens que les hôteliers

attendaient de pied ferme. Les seules personnes venues du Koweït ou d'Irak à Beyrouth, ces

dernières semaines, sont des Libanais ayant fui ces pays, et la plupart d'entre eux ont de la

famille sur place.

Le secteur industriel n'est pas non plus épargné. 30% des exportations libanaises vont en

Irak, sur la base d'un accord politique conclu avec le régime de Saddam Hussein. Les produits

envoyés sont de qualité plus que moyenne et ne sont pas suffisamment compétitifs pour être

exportés vers d'autres pays. La perte de ce marché captif risque d'affecter sérieusement le

secteur industriel, déjà très affaibli. L'Association des industriels libanais tire d'ailleurs la

sonnette d'alarme, afin de pousser le gouvernement à obtenir des contrats dans la future

gestion de l'Irak. Enfin, dernière grave perte pour le Liban, la remise en question de l'accord

conclu avec le régime irakien sur l'avantage accordé au port de Tripoli (dans le nord du pays),

devenu l'un des principaux ports de la Méditerranée autorisé à accueillir les produits destinés

à l'Irak, dans le cadre de «Pétrole contre nourriture».

Situation similaire en Syrie, où, depuis l'ouverture économique en direction de l'Irak, à partir

de 1997, les échanges avec Bagdad avaient atteint une valeur globale de 1,5 milliard de

dollars. On parle même de 500 millions de dollars pour la seule année 2002. Dans un pays

qui a du mal à exporter ses produits (effectivement, il ne dispose que du marché libanais),

l'Irak était une aubaine, et le point de passage de Tanaf, entre les deux pays, était le théâtre

constant d'un ballet de camions transportant des marchandises. Sans compter le racket

imposé aux camions irakiens au passage de la frontière syrienne. De plus, la Syrie importait

d'Irak du pétrole à bas prix qu'elle utilisait pour sa consommation interne, ce qui lui

permettait de revendre le sien, au Liban notamment. La perte du marché irakien risque d'être

un coup terrible pour une économie syrienne déjà en difficulté, surtout si les Etats-Unis

maintiennent leur refus d'accorder le moindre contrat à des sociétés syriennes. Dans ce cas, il

ne restera plus à la Syrie qu'à pousser les Libanais à prendre des contrats pour tenter d'en

tirer quelques profits.

Maghreb: l'expectative

Dans les pays du Maghreb, on attend de voir l'évolution de la situation politique en Irak pour

se faire une idée des effets économiques du conflit. En Algérie, si l'on se réjouit de ne pas

avoir une économie dépendante du tourisme, les effets de la guerre se font tout de même déjà

sentir. Ainsi Alger se trouve-t-il avec en stock 900 tracteurs non livrés - et donc non payés -

que l'Irak avait commandés dans le cadre de «Pétrole contre nourriture». Que vont-ils

devenir si les futurs dirigeants de Bagdad n'honorent pas la commande? Les opérateurs

économiques sont d'autant plus pessimistes qu'ils sont persuadés de n'avoir aucune place

dans la future reconstruction de l'Irak. D'autres contrats, concernant les médicaments et les

matériaux de construction, notamment, risquent également d'être annulés. En revanche, le

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secteur pétrolier se sent malgré tout protégé, les investissements, dans ce domaine, obéissant

à des règles particulières. A chaque chose malheur est bon: la place marginale du tourisme

dans l'économie algérienne la protège du choc, que le Maroc, lui, prend de plein fouet.

Pourtant, ce que craignent avant tout les autorités marocaines, selon Abelmajid Mezaache,

professeur d'économie à l'université d'Alger, «c'est l'instabilité politique que ne manquera

pas d'entraîner la guerre contre l'Irak». N'est-ce pas au Maroc que la plus grande

manifestation du monde arabe contre les Etats-Unis, menée surtout par des partis islamistes,

a eu lieu? «Cette instabilité pourrait faire fuir non seulement les touristes, mais aussi les

éventuels investisseurs occidentaux.» Heureusement pour lui, le Maroc dispose de ressources

minières et d'une industrie de transformation sur lesquelles il peut se replier.

Un pis-aller dont ne dispose même pas la Tunisie, petit pays sans autres ressources que le

tourisme et l'agriculture. La Tunisie, qui n'a déjà pas réussi à se relever de l'après-11

septembre et de l'attentat perpétré contre des touristes allemands à Djerba l'année dernière,

pourrait bien être, des trois pays du Maghreb, celui qui devrait souffrir le plus de la crise

irakienne. Une chute de 13% de ses recettes touristiques a été enregistrée en 2002, selon

l'agence de notation financière Standard and Poor's, citée par la revue Arabies dans son

numéro de mars 2003, et cette baisse devrait logiquement s'accentuer. En outre, les contrats

que les PME tunisiennes avaient réussi à décrocher avec l'Irak, dans le cadre du programme

«Pétrole contre nourriture», pour un montant de 1 milliard de dollars pourraient devenir

caducs si la nouvelle administration de Bagdad refusait d'honorer des accords passés par le

régime de Saddam Hussein.

Al-Qaeda: le Maghreb en ligne de mire Par Dominique Lagarde, mis à jour le 18/04/2007 Les stratèges du terrorisme djihadiste portent leurs attaques dans les trois pays de l'Afrique du Nord. En recrutant des jeunes en proie à la désespérance sociale Le Maghreb est, désormais, au cœur de la tourmente djihadiste et de la stratégie d'Al-Qaeda. Voilà plusieurs mois que les signes se multiplient. Le 11 avril, à Alger, un double attentat suicide provoquait un carnage - 33 morts et plus de 200 blessés. L'opération était presque aussitôt revendiquée par la centrale d'Oussama ben Laden. A Casablanca, le 10 et le 14 avril, des jeunes gens se faisaient sauter, près du port puis à proximité du centre culturel américain.

Soupçonné d'appartenir à la même cellule qu'un autre jeune homme qui avait déclenché sa ceinture d'explosifs le 11 mars dernier dans un cybercafé, le groupe, pourchassé par la police marocaine, projetait, semble-t-il, d'attaquer des sites touristiques à Marrakech, Agadir et Essaouira, ainsi que des bateaux de croisière dans la rade de Casablanca. Au début de l'année, les forces de l'ordre tunisiennes, quant à elles, neutralisaient, avant qu'ils ne passent à l'acte, une trentaine de combattants, non loin de la capitale. Ils planifiaient des attentats contre des ambassades occidentales et des hôtels...

Une longue tradition de militantisme islamiste, la proximité géographique de l'Europe, des liens étroits avec les communautés maghrébines des capitales européennes... autant d'atouts qui ont fait des pays nord-africains la cible privilégiée des partisans de Ben Laden. Principal catalyseur: l'alliance nouée entre ces derniers et le Groupe salafiste pour la prédication et le

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combat (GSPC). A la fin de l'an dernier, selon l'institut d'analyses américain Stratfor, le n° 2 d'Al-Qaeda, Ayman al-Zawahiri, aurait confié à cette organisation algérienne le soin de constituer un commandement commun, afin de coordonner les actions de plusieurs groupes maghrébins. En janvier, le GSPC troquait son intitulé contre celui d'Al-Qaeda pour le Maghreb islamique (AQMI), appelant au passage les Algériens à s'en prendre «aux agents de France et aux croisés qui occupent notre terre». C'est sous cette signature qu'il a revendiqué l'attentat du 11 avril à Alger.

Né en 1998 d'une scission au sein du Groupe islamique armé (GIA) dirigé par un ancien électronicien, Abdelmalek Droukdal, le GSPC est le seul des mouvements islamistes algériens à avoir refusé de rendre les armes dans le cadre de la politique de «réconciliation nationale». Partisan d'un djihad global, il revendique depuis 2003 son appartenance à Al-Qaeda, une affiliation confirmée en septembre 2006 par Ayman al-Zawahiri. Ses combattants - un peu moins d'un millier - sont toujours présents en Kabylie (où une importante opération de ratissage de l'armée était en cours depuis quelques semaines, ce qui pourrait expliquer en partie l'attentat du 11 avril) ainsi que dans le Sud algérien, aux frontières du Mali et du Niger, où ils se ravitaillent en armes grâce à la complicité de réseaux de contrebandiers.

Conséquence de son accord avec Al-Qaeda, sans doute, le GSPC semble vouloir se spécialiser, depuis la fin de l'an dernier, dans les actions terroristes en zone urbaine. Le 30 octobre 2006, il attaquait deux commissariats de police dans la banlieue d'Alger, puis, le 10 décembre, un autocar transportant des expatriés du secteur pétrolier. L'attentat du 11 avril est le premier à avoir été perpétré par des kamikazes, un pas de plus vers le mode opératoire propre aux opérations franchisées par Al-Qaeda.

S'il n'existe sans doute pas de commandement opérationnel commun à tous les groupes maghrébins, il semble que les maquis algériens soient particulièrement accueillants pour les combattants des pays voisins: le groupe découvert en Tunisie y avait été entraîné, et certains combattants marocains parmi ceux arrêtés par les autorités - une demi-douzaine de cellules ont été démantelées au cours de l'année 2006 et 2 000 islamistes sont actuellement sous les verrous - avaient également été formés par le GSPC.

Pour Al-Qaeda, le Maghreb est une proie facile. Désespérance sociale, frustrations et mal-vivre: des banlieues algériennes aux bidonvilles marocains, le terreau est idéal pour les recruteurs. Des jeunes sans travail et sans horizon y trompent leur ennui comme ils peuvent. Certains tentent leur chance de l'autre côté de la Méditerranée. Quitte à embarquer, sans le précieux visa, sur de fragiles esquifs que les Marocains nomment des pateras. Ils appellent cela «griller». D'autres, minoritaires heureusement, s'enflamment pour le djihad. Leur enthousiasme est nourri par les images des chaînes de télévision satellitaires arabes, qui diffusent en boucle le malheur des Arabes d'Irak et de Palestine, attisant leur haine de l'Amérique. Une vision du monde qui est leur seule culture.

Al Qaïda veut s'étendre au Maghreb et vise le tourisme le 12 Mars, 2008

Battage médiatique, rançons et volonté de nuire au tourisme régional inspirent très probablement, de l'avis des experts, les islamistes d'Al Qaïda au Maghreb responsables de l'enlèvement de deux randonneurs autrichiens au Sahara.

Pour ce groupe basé en Algérie, ces enlèvements - les premiers depuis le ralliement au réseau d'Oussama ben Laden l'an dernier - apportent de la publicité alors qu'il est en quête de recrues jeunes et influençables.

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L'ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, algérien) exigera probablement une somme élevée en échange de la libération de Wolfgang Ebner, conseiller fiscal de 51 ans, et de sa compagne Andrea Kloiber, 43 ans, qui selon les activistes ont été capturés le 22 février dans le Sud-Tunisien.

Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) s'intéresse toutefois surtout aux objectifs politiques, notamment visés en décembre lors d'un attentat contre des bureaux de l'Onu à Alger et début février dans l'attaque de l'ambassade d'Israël en Mauritanie.

"Deux otages, ça a un prix, mais je pense que ce qui est capital, c'est la démarche médiatique et politique", a estimé Louis Caprioli, ancien responsable français du contre-terrorisme, qui travaille désormais pour l'agence de conseil Geos, spécialisée dans les questions de sécurité.

"L'opinion publique internationale, bien sûr, est sensible lorsqu'il y a un attentat qui est commis à Alger contre l'Onu. Mais là, on est dans une autre approche. La gestion d'otages, c'est une démarche médiatique exceptionnelle pour les terroristes parce que pendant des jours et des jours, on va avoir des informations qui vont être diffusées par l'ensemble des médias", a-t-il déclaré à Reuters.

LE TOURISME VISÉ

Début 2003, l'AQMI avait enlevé 32 touristes européens dans le Sahara algérien, s'attirant ainsi une forte attention médiatique et peut-être une importante rançon.

Plusieurs des otages avaient été libérés par une opération des commandos algériens contre un refuge des activistes. Selon des médias allemands, Berlin avait payé environ cinq millions de dollars afin d'obtenir la libération des otages restants, presque tous allemands.

Le gouvernement allemand a refusé à plusieurs reprises de commenter ces affirmations.

Les enlèvements au Maghreb mettent à profit la difficulté pour les gouvernements locaux de contrôler les immenses étendues désertiques, parcourues par les Touaregs ainsi que par des trafiquants et des groupes rebelles séparatistes, a indiqué George Joffe, spécialiste du Maghreb à l'université de Cambridge.

"Leur but est de gagner de l'argent et de délivrer un message politique en affirmant qu'ils sont toujours sur le terrain et que les gouvernements perdent le contrôle de leurs territoires."

Dans un communiqué, Al Qaïda indique avoir déplacé les otages autrichiens en Algérie, mais selon un site internet algérien spécialisé dans les questions de sécurité, le couple se trouverait désormais au Mali.

Aucune de ces deux affirmations n'a pu être confirmée.

Le 24 décembre, quatre touristes français avaient été tués par des islamistes présumés dans le sud de la Mauritanie, entraînant pour la première fois l'annulation du rallye Lisbonne-Dakar.

Deux des principaux suspects dans cette attaque, tous deux Mauritaniens, ont été capturés par la suite en Guinée-Bissau.

Ces assassinats correspondaient à la stratégie revendiquée par Al Qaïda dans la région, où le groupe cherche à internationaliser un conflit né en Algérie dans les années 1990 et à nuire au tourisme, secteur économique vital en Tunisie, au Maroc et en Mauritanie.

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Le gouvernement tunisien a assuré que les touristes n'étaient pas en danger sur son territoire. Des agences de voyage de Tunis, contactées par Reuters, ont indiqué que les réservations n'avaient pas été affectées par l'annonce du double enlèvement. (Gregory Schwartz (Le Point))

Les touristes de douze pays ont franchi la barre de plus de 100000 arrivées en Tunisie en 2006.

Tourisme - La Tunisie de A à Z

Publié le 27/06/2003 N°1606 Le Point

A comme aïn draham

La « source d'argent » des montagnes de Kroumirie, entourée de magnifiques forêts de résineux et de chênes- lièges. On a du mal à se croire en Tunisie dans cette petite ville aux maisons couvertes de tuiles rouges caractéristiques du nord du pays. Capitale de la chasse au sanglier, cette station a connu son âge d'or à l'époque où les Français venaient y chercher un climat vivifiant pendant l'été. Les Tunisois ont pris la relève, tout comme à Tabarka, édifiée sur un site exceptionnel face à un golfe protégé par une île et encadrée par la forêt. Souvenez-vous du slogan : « Je ne veux pas bronzer idiot » qui dénonçait le tourisme de masse. C'est à Tabarka qu'il vit le jour, et son festival attira dans les années 70 la crème de l'intelligentsia française et tunisienne ainsi que tous les grands noms du music-hall et du jazz. Reste le festival de jazz, devenu un classique des grands festivals de l'été.

B comme berbères

Populations nomades qui peuplaient l'Afrique du Nord au IIe millénaire av. J.-C. Dans le Dahar, région montagneuse du sud du pays où ils se sont retranchés après l'arrivée des Arabes, ils ont construit leurs villages accrochés à des pitons rocheux pour mieux se défendre. Pour protéger leurs récoltes, ils ont édifié des greniers fortifiés, les ksours, composés de cellules, les ghorfas, qui servaient de silos. Constructions étonnantes dont il reste quelques beaux exemples dans la région de Tataouine. Le plus célèbre, Ksar Haddada, servit de décor à l'un des épisodes de « La guerre des étoiles », de George Lucas, tout comme les habitations

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troglodytiques des monts Matmata (du nom d'une tribu berbère) qui confèrent à cette région une apparence lunaire. Les nombreux cratères profonds d'une dizaine de mètres qui entaillent le vaste plateau aride sont les ouvertures de ces maisons souterraines creusées à même la terre, aujourd'hui en partie délaissées par leurs habitants.

G comme guellala

La capitale des potiers, petit hameau de l'île de Djerba autrefois truffé d'ateliers à demi enfouis dans le sol. Le village a compté jusqu'à 400 potiers, il n'en reste plus qu'une trentaine qui continue à fabriquer les grandes jarres dans lesquelles on stockait autrefois les denrées ou les gargoulettes utilisées pour la pêche au poulpe. L'art de la poterie tournée, introduite dans l'île par les Phéniciens, s'est ensuite exporté vers Tunis et Nabeul - le centre de la céramique -, où elle a évolué, contrairement à la poterie modelée, fabriquée par les femmes berbères de Sejenene pour leur usage domestique, qui demeure inchangée depuis toujours.

M comme mergoum

Les tapis de laine tissés depuis toujours par les femmes de Gabès ou de Gafsa. Artisanat vivant presque exclusivement réservé aux femmes, la fabrication des tapis se partage en deux écoles. Les tissages ras, comme le mergoum aux motifs géométriques répétés à l'infini, ou le kilim, constitué de bandes de différentes couleurs juxtaposées, ont une esthétique particulière largement inspirée de la vie rurale. Plus citadins, les tapis de haute laine à points noués ont pour ancêtre le mythique gtif destiné à recouvrir le sol des tentes. Le plus renommé est le tapis de Kairouan, où l'on retrouve l'influence turque.

O comme oasis de montagne

Véritables jardins suspendus aux confins du désert, à une soixantaine de kilomètres de Tozeur, Chebika, Tamerza et Midès apparaissent comme une explosion de verdure au milieu des montagnes ocre, un des plus beaux sites du Sud tunisien. Ces villages faisaient partie du limes, ligne de défense de l'Empire romain qui reliait Tébessa à Gabès. Les petites villes fortifiées sont devenues par la suite des lieux de sédentarisation pour les nomades de la région qui y développent l'exploitation agricole dans les palmeraies. Longtemps inaccessibles, ces oasis ont conservé jusqu'à la fin des années 70 leur mode de vie traditionnel décrit par le sociologue Jean Duvignaud.

T comme thalassothérapie

Une activité qui s'est développée au point que la Tunisie en est devenue la deuxième destination mondiale après la France. Des centres très modernes, intégrés aux complexes hôteliers de luxe, utilisent les bienfaits de l'eau de mer dans des décors qui rappellent ceux des bains antiques et des thermes romains ou des hammams traditionnels.

comme tell

La région Nord, dont la côte encore sauvage offre, de Bizerte à Tabarka, de vastes plages derrière lesquelles on découvre une Tunisie verte et montagneuse. C'est le poumon vert de la Tunisie et autrefois le grenier à blé de Rome. Elle abrite de splendides sites archéologiques, comme Dougga, Bulla Regia, Utique ou Thuburbo Majus.

Z comme zaafrane

Le point de départ des méharées dans le désert, face aux dunes du Grand Erg oriental. Depuis une dizaine d'années s'est développé le tourisme « saharien » qui a transformé l'existence de

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cette région de nomades. Ce pays de sable, ce sable si fin qu'il ressemble à de la poussière d'or, ne laisse pas de séduire

Soleil voilé en Tunisie TUNISIE - 5 août 2007 - par ABDELAZIZ BARROUHI

Naguère leader incontesté du secteur en Afrique du Nord, le pays a été détrôné

par la concurrence égyptienne et marocaine. Simple trou d’air ou symptôme

d’une crise plus profonde ?

En ce début du mois d’août, la haute saison touristique bat son plein en Tunisie. Dans les

stations balnéaires, tous les hôtels ou presque affichent complet. La destination, à moins de

trois heures de vol des grandes capitales européennes, fait toujours recette. Le pays reste une

valeur sûre pour les touristes du Nord avides de soleil, de mer et de sable fin…

Mais le phénomène, qui ne dure que quatre semaines dans l’année tout au plus, ne doit pas

faire illusion. Pas plus que les propos optimistes des autorités, qui prévoient de « nouveaux

records » pour cette année, tant en termes de chiffre d’affaires que de fréquentation.

Si les recettes du secteur exprimées en dinars tunisiens restent toujours flatteuses, elles ont

moins belle allure une fois converties en euros (au 10 juillet, leur hausse de 9,9 % enregistrée

en dinars depuis le début de l’année n’est en fait que de 5,5 % une fois ramenée en euros),

compte tenu de la dépréciation de la monnaie tunisienne par rapport à la devise européenne.

En outre, si la Tunisie était en tête des destinations africaines et sud-méditerranéennes

jusqu’en 2000, elle a été rattrapée depuis par l’Égypte et l’Afrique du Sud d’abord, puis par le

Maroc, qui l’a coiffée au poteau l’an dernier. Par rapport aux autres grandes destinations du

continent, en effet, les performances de la Tunisie sont en baisse : alors que la fréquentation

du Maroc, de l’Égypte et de l’Afrique du Sud a respectivement augmenté de 12,2 %, 4,8 % et

13,9 % en 2006, la sienne n’a progressé que de 2,7 %…

Selon les statistiques de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), c’est désormais

l’Égypte, avec 8,6 millions de touristes, qui est le pays le plus fréquenté d’Afrique, devant

l’Afrique du Sud (8,4 millions), et le Maroc (6,6 millions). La Tunisie n’arrive qu’en

quatrième position, avec 6,5 millions d’entrées en 2006. Au niveau mondial, elle se situe au

33e rang. Et si l’on en croit les experts, ce n’est pas encore cette année qu’elle risque de

retrouver la première marche du podium africain…

Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer la baisse de ses performances. Celui que

préfèrent retenir les responsables locaux du secteur fait la part belle au contexte mondial

délicat. Un peu facile, il s’appuie sur l’idée que la Tunisie souffrirait encore de la peur du

terrorisme. Comme bien d’autres pays arabo-musulmans, le tourisme tunisien a, certes, été

touché par la crise déclenchée par les attentats du 11 septembre 2001. Mais ce phénomène n’a

duré qu’un an ou deux, pas plus. Dès 2003-2004, la fréquentation des pays du sud de la

Méditerranée a repris, notamment au Maroc et en Égypte, où elle s’est respectivement accrue

de 6,3 % et 7,5 % par an, en moyenne, entre 2000 et 2006. Tous deux font pourtant partie

des pays régulièrement désignés comme cibles potentielles des terroristes - au même titre

que l’Espagne et la Turquie d’ailleurs. En Tunisie, au contraire, une destination qui continue

de jouir de l’image d’un pays paisible n’ayant connu qu’une seule attaque en six ans (c’était en

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2002 contre la synagogue de Djerba), la hausse de la fréquentation touristique n’a été que de

4 % par an environ sur la même période, et même de 2,7 % seulement en 2006…

L’explication suggérée par le Touristik Report, une étude annuelle publiée en mai dernier par

la revue allemande Touristik Aktuell, qui fait autorité chez les professionnels, est en revanche

plus crédible. Dans le classement des destinations touristiques établi d’après des notes

attribuées par les grands tour-opérateurs et agences de voyages, la Tunisie est pointée du

doigt pour ses prestations. Alors que les Baléares, l’Espagne, et la Turquie arrivent en tête, la

Tunisie recule d’un rang entre 2006 et 2007 et se classe en 10e position, avec une note de

3,19 sur une échelle où les mieux classés obtiennent 6. Ses notes en matière de qualité de

services hôteliers, de diversité d’activités et de liaisons aériennes sont notamment en baisse…

Le pays réalise sa meilleure performance en matière de rapport qualité/prix, où il se classe

troisième. Mais « cette position est à double tranchant, commente un professionnel. Entre les

lignes, elle renforce l’image d’une Tunisie spécialisée dans le tourisme de masse et apparaît

comme le résultat du bradage des prix, pratiqué ces dernières années dans le pays, au

détriment de la qualité des services. »

Le secteur touristique tunisien est, en effet, de moins en moins rentable. Une soixantaine

d’hôtels ont été vendus ces dernières années, pour cause d’endettement, ou simplement parce

que leurs propriétaires n’étaient pas des hôteliers professionnels, mais des hommes d’affaires

peu regardant sur la qualité de leurs prestations. À cause des prix orientés à la baisse et de la

hausse du nombre de visiteurs en provenance d’Europe de l’Est dont le pouvoir d’achat est

plus limité, les dépenses réalisées dans le pays sont, par ailleurs, les plus basses de la région,

même si, il est vrai, les tentations sont moins nombreuses en Tunisie que dans les pays

voisins. En 2005, chaque visiteur a laissé, en moyenne, 575 euros au Maroc, 740 euros en

Afrique du Sud et 785 euros en Égypte, mais seulement 265 euros en Tunisie…

La nécessité d’accroître les parts de marché du pays ainsi que sa rentabilité est donc bien

réelle. La situation est telle, en effet, que la Tunisie devrait mettre en oeuvre, sans plus

attendre, les recommandations de l’étude stratégique sur le tourisme à l’horizon 2020 menée

par la Banque mondiale en 2002-2003 et restée depuis lettre morte. D’autant que redresser

la barre peut prendre beaucoup de temps… « Descendre dans le classement est très facile.

Remonter, en revanche, est bien plus difficile. Cela peut parfois prendre plusieurs dizaines

d’années », confie un hôtelier, fin connaisseur du secteur, qui s’inquiète, à juste titre, de cette

évolution.

Depuis plus de quarante ans, le tourisme est effectivement devenu l’un des piliers de l’économie tunisienne. Sa contribution à la croissance tourne autour de 7 %. Le secteur emploie par ailleurs près de 100 000 personnes en direct et, chaque année, ses recettes en devises couvrent plus de 50 % du déficit commercial tunisien. Le Premier ministre Mohamed Ghannouchi le sait. Et c’est sans doute par crainte de perdre la poule aux oeufs d’or nationale qu’il a fait feu de tout bois devant ses troupes, lors de la dernière réunion annuelle du Conseil supérieur du tourisme, qui s’est déroulée mi-juillet. Le chef du gouvernement a rappelé aux ministres et aux représentants de la profession présents que le secteur devait « redoubler d’efforts » pour devenir plus rentable. Reste à savoir si cela sera suffisant…

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L'appel du désert

Publié le 26/01/2007 N°1295 Le Point

Immense, hostile, dangereux, le désert fascine. Parce qu'il est à l'origine des civilisations, parce qu'il est le berceau des religions monothéistes, parce qu'il est nu et aride. Et parce que, là, l'homme occidental peut satisfaire, loin du tourisme de masse, son désir de solitude. Enquête sur cette soif du désert...

Qu'y a-t-il sur terre de plus inhospitalier qu'un désert ? Tout n'y est que vide, sécheresse et désolation. Sur ce néant de pierre, au mieux mer de sable par endroits, règne en tyran le soleil, boussole ardente qui fait perdre le nord, troublant la vue et asséchant les bouches. Brûlante le jour mais glacée la nuit, l'étendue stérile ne semble conçue que pour en chasser l'homme. Le défi de la survie, pourtant, n'a jamais cessé de susciter l'aventure au prix du péril. Chasseurs d'absolu ou pilleurs de caravanes, légionnaires au képi blanc ou hommes bleus, beaucoup ont fini pétrifiés dans les schistes ou happés par une dune, pareils à ces squelettes d'animaux blanchis par la chaleur. Sahara, Ténéré, Hoggar, Tanezrouft, Rub' al-Khali, Kalahari, Hedjaz, Thar, Gobi... la liste de ces hauts lieux de solitude charrie un sirocco d'imaginaire et de sensations torrides (voir carte page 68). A la simple évocation du désert, les langues se collent au palais et les récits des expéditions jaillissent des mémoires, façonnées par l'héritage colonial et les grandes destinées. Voici, en version anglo-américaine, surgir l'aventure magnifique de Lawrence d'Arabie élevée au stade mystique par un Peter O'Toole inoubliable, bédouin nordique ivre de sable. Voici encore, en version tricolore, les descendants des régiments d'Afrique, gardiens et bâtisseurs d'un empire magnifique, les chasseurs, les spahis, les goumiers ou les moines-soldats à la Charles de Foucauld... Les compagnies méharistes de Fort Saganne se détachent à l'horizon, seules taches de couleur - burnous, chèche et couvre-nuque - venues maculer l'ocre parfait du grandiose théâtre de l'aridité. Le désert est autant un enfer qu'une épopée.

C'est dans ce décor de légende que l'homme moderne vient aujourd'hui chercher le mystère qu'y défend l'hostilité de la nature. Fuyant les jungles urbaines où voisinent l'ennui de l'abondance et le souci de la misère, de plus en plus de « chercheurs d'ailleurs » tentent leur propre traversée du désert comme une épreuve initiatique. Attirés par l'immensité du cadre autant que par la prouesse individuelle, ils marchent sur les traces des glorieux découvreurs du siècle dernier et s'offrent une tranche de vie hors du commun. Certes, ils ne sont encore que quelques milliers à oser réellement affronter la soif, la desquamation, les tendinites et les risques de mauvaises rencontres. Mais leur aspiration, venue s'ajouter à une abondante littérature, à une fascinante filmographie, nourrit désormais une grande mode (voir page 70). C'est au désert que l'Homo sapiens fatigué de l'hémisphère Nord veut se ressourcer. C'est dans la pérégrination originelle, aux côtés des frères nomades d'ancestrale résistance, qu'il entend accomplir son chemin intérieur. C'est confronté à la maigreur de la pitance, à la rareté de l'eau qu'il pense faire le vide dans sa tête.

Avant toute dimension spirituelle, voire mystique, il faut sans doute y voir une réaction au tourisme de masse qui ne laisse plus un seul lieu vierge de par le vaste globe. Les îles perdues du Pacifique se couvrent de pistes d'atterrissage et les chemins de trekking de l'Himalaya sont parsemés d'immondices. Quant aux cultures primitives qui fascinaient les anthropologues, elles ne sont plus épargnées. Les Indiens d'Amazonie envoient ainsi leurs chefs de tribu se produire en « prime time » sur TF1. Et que dire des civilisations mystérieuses de Pétra (Jordanie) ou de l'île de Pâques, qui n'ont plus aucun secret pour les tour-opérateurs ?

Contrairement à ce qui prévalait encore durant les années 80, l'éloignement n'est plus tant le critère discriminant du tourisme. L'époque est révolue où les petits budgets se cantonnaient

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aux villages de vacances de Grèce ou de Tunisie, tandis que le voyageur à gros moyens comptait sur le filtrage de l'argent pour « avoir la paix » à Bali ou aux Seychelles. La démocratisation des tarifs aériens réduit la part du transport dans le coût des villégiatures. De plus en plus de passagers vont donc de plus en plus loin. Désormais, ce sont surtout la qualité des prestations offertes, les conditions d'hébergement, le niveau de l'encadrement et des divertissements qui marquent l'écart de prix. Les professionnels du voyage ont trouvé jusqu'au bout du monde des solutions pour toutes les bourses et parcourent la planète, à l'affût de la bonne adresse qui remplira aussi bien le charter que l'hôtel de charme. Dès lors, peu de destinations résistent à la déferlante.

Cette vaste transhumance laisse toutefois sur le bas-côté toute une clientèle d'intellectuels nantis ou non, de puristes férus de tranquillité ou d'émotions et de gens simples soucieux d'authenticité ou de rencontres, qui ont en commun de rechercher une évasion d'exception. C'est à eux que le désert s'adresse. Dévoreurs de littérature de voyage ou, à l'inverse, sportifs uniquement attirés par la performance, familles entières, groupes d'amis, amoureux d'histoire et de géographie, tiers-mondistes impénitents, nostalgiques, mystiques : la soif d'espace et d'intégrité gagne des coeurs différents. Mais tous marchent sur les pas des grands témoins qui ont ouvert la voie.

Il y a un siècle déjà, Isabelle Eberhardt avait su résumer cet appel mieux que personne. « Etre seul, écrivait-elle, être pauvre de besoins, être ignoré, étranger et pourtant chez soi partout, marcher solitaire et grand à la conquête du monde... » Vision lumineuse, étonnante d'actualité, que celle de cette aventurière déguisée en homme et se faisant appeler Mahmoud pour vivre pleinement « à l'ombre chaude de l'islam ». Morte noyée dans le désert à la suite de la crue subite d'un oued - ironie d'un destin rare ! - elle a laissé d'admirables cahiers de nouvelles, notes et récits où sa « montée » au désert est exaltée en des termes qui ne peuvent que ravir le randonneur d'aujourd'hui. « Moi à qui le paisible bonheur dans une ville d'Europe ou du Tell ne suffira jamais, confesse-t-elle, j'ai conçu le projet hardi de m'établir au désert et d'y chercher à la fois la paix et les aventures. » Comment mieux résumer l'appel du Sahara ?...

La leçon de silence et de modestie

Etouffée par l'amnésie collective pendant des décennies, l'oeuvre d'Isabelle Eberhardt a subitement été exhumée il y a quelques années, et ne cesse depuis d'être rééditée sous toutes les formes. Son succès ne se dément pas et produit à son tour un fort attrait pour tout le genre littéraire « désertique ». En témoigne l'estime renouvelée du public pour Wilfred Thesiger, auteur d'un livre-culte, « Le désert des déserts », dans la mythique collection « Terre humaine » de Jean Malaurie (Pocket). Au fil de ces pages embrasées de soleil, la fièvre des immensités, magnifiquement décrite, s'empare de quiconque est sensible à l'ivresse de la solitude et au voyage intérieur.

L'impression est identique à la lecture d'Ella Maillart, autre auteur de best-sellers décennaux, voyageuse la plus étonnante de ce siècle, partie dès les années 30 découvrir les roches désolées de l'Afghanistan et l'infinité froide du Gobi. Dans « La voie cruelle » (Payot), elle explique ainsi « comment on peut vivre en accord avec son coeur » dans un certain décor seulement. A travers ses descriptions, la richesse géographique du désert saute aux yeux. Plaine, steppe, montagne, voire marécage aux abords immédiats des oasis, la diversité de ces contrées change l'image du désert.

Pour attiser encore cette soif, le désert s'est forgé un héros vivant, ou plutôt un antihéros, en la personne incontestée de Théodore Monod. Descendant d'une longue lignée de huguenots, le vieil homme sec aux airs d'Henry de Monfreid est devenu en quelques années une véritable conscience de l'époque (voir page 72). Tour à tour théologien, écologiste, géophysicien, professeur d'histoire naturelle, il arbore le cuir tanné et la barbe rase de l'austère sagesse. De

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ses récits (rassemblés dans un « Thesaurus » édité par Actes Sud) on aurait tort d'attendre quoi que ce soit de spectaculaire. C'est tout le contraire. L'appel du désert est une voix intérieure qui susurre à l'oreille des paroles simples mais amicales. Dans « Méharées », un de ses récits les plus fameux, Théodore Monod s'étend ainsi sur plusieurs pages pour décrire, sans aucune autre forme de fioriture, la composition des repas quotidiens : « Riz, pain, thé », etc. Rien d'extraordinaire, en somme. Mais tout est là. Le désert est une école de modestie, une leçon de silence et de persévérance, une épreuve de fond.

Le grand mérite de Théodore Monod est d'avoir donné à l'ascétisme un doux visage, et aux âpretés de la nature un goût d'éternité. A l'instar de ses ancêtres protestants, qui avaient baptisé « désert » les contreforts des Cévennes où ils se réfugiaient pendant les dragonnades, le vieil homme fuit au coeur du Sahel les agressions de la ville et celles d'un monde sans Dieu. « Le désert est beau parce qu'il est propre et ne ment pas » (« Terre et ciel », Actes Sud). Par ces mots, Monod a tout dit...

Cette quête de vérité fondée sur un dépouillement volontaire rejoint les racines mêmes de la civilisation. « Le désert est monothéiste », considérait Renan, frappé par la similitude du judaïsme, du christianisme et de l'islam. Les trois grandes religions monothéistes sont en effet nées au désert. « Oui, je fuirais au loin pour passer la nuit au désert » (Psaume 55, 8), chante déjà le psalmiste lorsqu'il est poursuivi par ses ennemis. Dans la Bible, le désert apparaît comme le refuge suprême où la rencontre avec le Très-Haut se fait naturellement : c'est le lieu de rendez-vous privilégié de l'âme. Bien que peuplé d'une faune de démons - Asmodée, le mauvais esprit, Lilith, la femelle du méchant, et une pléiade de satyres à pieds et barbiche de bouc - le désert est le royaume de la nudité totale où Yahvé forge son peuple. Il faut à la dramaturgie divine un théâtre à la dimension du Créateur : le Sinaï est ainsi sanctifié. Surgit alors la figure éternelle de Moïse, pasteur des Hébreux pendant quarante années de nomadisme, alternance de cycles d'errance et de privations. Dans ce creuset sinaïtique, l'homme est à la merci de ses propres pulsions et le moindre péché produit un terrible écho dans le cirque des montagnes déchiquetées. Le message est clair : dans le désert, il n'y a point d'artifice ni d'échappatoire, car le secours ne peut venir que d'En Haut, c'est-à-dire, aussi, de l'intérieur.

C'est encore au désert que Jean Baptiste choisit de prêcher pour annoncer l'approche du « Royaume des cieux ». Se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage, il est le précurseur antique de la mode du désert, dans la mesure où sa quête ne visait qu'à être vraie. Jésus lui-même se retire au désert pour y être à la fois « servi par les anges » et tenté par le diable. Quant à Mahomet, il ressent le vibrant appel à quitter la ville avant d'entendre en plein Nefoud la voix de Dieu qui soudain le pétrifie. C'est au coeur de la fournaise d'Arabie, sur un plateau aride devenu l'enclume d'Allah, que le marteau céleste frappe la terre de sa révélation.

En dépit de son vide apparent, le désert attire aussi de nouvelles vocations... au nom des hommes et des croyances qui l'habitent. L'islam, bien sûr, est indissociable des caravanes groupées ainsi que des Touareg isolés qui parcourent les interminables étendues de sable comme ils le feraient sur une plaine fertile. Et la fascination de cette religion joue son rôle pour les randonneurs venus d'Occident, comme l'atteste le succès d'une certaine mode vestimentaire. Mais, autant qu'il est dépeuplé, le désert est un monde habité dans tous les sens du terme. Parmi les marcheurs qui se risquent à travers le Sahara, parfois au péril de leur vie (six personnes disparues en 1994, quinze autres en 1993), nombreux sont ceux qui recherchent la confrontation avec les nomades hiératiques du monde des dunes. Le soir, au bivouac, des liens se créent sans la moindre parole, uniquement au nom de la fraternité humaine qu'encourage la cruauté de l'élément naturel.

Rien d'étonnant si même la psychanalyse y voit maintenant des vertus. Le « psy » canadien Guy Corneau, auteur de « N'y a-t-il pas d'amour heureux ? » (Robert Laffont), organise ainsi

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des séjours dans le désert afin de développer une nouvelle masculinité. Convaincu que l'homme moderne est victime de la cuirasse de virilité qu'il veut revêtir en toutes circonstances, Guy Corneau réunit des groupes de vingt à vingt-cinq volontaires qu'il emmène dans le Sud tunisien pendant une dizaine de jours. Là, dépourvus de leurs atours sociaux, les hommes apprennent à retrouver le chemin de la sincérité, du silence et du partage.

Une catastrophe écologique

Sans doute le désert n'a-t-il jamais été si peuplé. Théodore Monod, qui raconte avoir vu des traces de pneu dans les recoins les plus inaccessibles, craint même que le dernier espace vierge de la planète ne soit à son tour souillé. C'est que le chameau, bien que toujours usité, laisse de plus en plus la place aux 4 x 4 et autres Land Rover. Tandis que les quelques villes du désert, Chinguetti ou Tombouctou, agonisent inexorablement, l'homme blanc se prend à rêver, comme dans « L'Atlantide », d'une véritable civilisation du néant qui cacherait des richesses humaines dont il s'est lui-même privé dans son septentrion. Il reste qu'armé du GPS, système d'orientation qui le relie ni plus ni moins qu'à un satellite, équipé du meilleur matériel de randonnée, il bouscule les données d'un univers de pénurie jusqu'ici clos et préservé. Le moindre paradoxe du désert n'est pas que ses visiteurs se réjouissent de son étendue, tandis que les autochtones ne visent qu'à l'irriguer pour le faire reculer.

Le cher Sahel qui plaît tant aux Européens est en vérité une catastrophe écologique mondiale qui préoccupe tous les gouvernements africains. Cette divergence fondamentale marque les limites de la fascination et ne doit pas être perdue de vue. A l'ignorer, on aurait tôt fait de voir dans le désert l'ultime décor du « dernier sanglot de l'homme blanc ».

"Fragiles oasis" : les ravages du tourisme de masse dans le sud tunisien Par Targuinca, mercredi 7 juin 2006

Un article consternant publié dans Libération, le samedi 20 mai 2006 : "Sédentarisation, culture des dattiers et tourisme de masse... Les oasis sont menacées par le manque d'eau. En Tunisie, des chercheurs étudient cette évolution pour que le développement ne soit pas un mirage." ...

Aux alentours des oasis sahariennes, les dunes deviennent le terrain de jeu des quads et des 4x4

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Fragiles oasis L'oasis de Douz, dans le Sud tunisien, ouvre une grande porte touristique sur le Sahara. Ici, les hôtels s'alignent non pas en front de mer mais en front de désert, en forme de forteresse traditionnelle, couleur sable, avec vue imprenable sur la dune. Au pied des murs qui entourent ces établissements luxueux, dotés chacun de deux ou trois piscines, des chameliers et leurs bêtes souvent faméliques attendent le chaland. Tewfik, Bédouin de 36 ans, s'est installé dans une petite cahute en paille. Il a fait deux ans d'études de physique-chimie à l'université de Sousse. Aujourd'hui, il vend des roses des sables et regarde, perplexe, l'oasis se transformer. Au début du siècle, il y avait là quelques bâtiments et une population essentiellement nomade. A présent 27 000 habitants, tous sédentaires. «Ici, il y a vingt ans, personne n'avait la télé, le réfrigérateur. Aujourd'hui, matériellement, les habitants vivent mieux, mais ils pensent beaucoup à l'argent», relève Tewfik. L'une des raisons majeures de cette métamorphose : le gouvernement a choisi Douz pour développer le tourisme saharien. Au coucher du soleil, les derniers touristes déguisés en Bédouins descendent de leurs dromadaires, ravis. Le désert se vide. Restent les sacs en plastique et un quad (moto à quatre roues) tonitruant. «L'autre jour, des Français sont arrivés avec 200 quads pour une virée dans les dunes.» Mais il y a aussi les 4 x 4, les motos. L'immensité donne un sentiment d'impunité et le vent semble effacer les traces. Pas toutes. Un écosystème artificiel et très fragile «On a reproduit dans les oasis le système balnéaire. Mais celui ci ne peut se développer dans ces écosystèmes fragiles», constate Adeline Cézeur, qui a passé plusieurs mois à Douz pour un master en «tourisme et environnement» et qui prépare une thèse de doctorat sur le sujet. Vitrine du développement touristique tunisien, les oasis sont aussi devenues un terrain privilégié pour les chercheurs en économie, en agronomie ou en écologie . Depuis 2002, Adeline Cézeur a pu constater de visu l'affaissement de la fameuse dune d'Offra, joyau de l'oasis, qui ressemblera bientôt davantage à une autoroute qu'à un tas de sable. La barre d'hôtels stoppe le vent et le sable ne vient plus se bloquer contre la dune. Et sur ce qu'il en reste, trônent quelques troncs de palmiers complètement déplumés. Les Tunisiens interrogés restent vagues : «Ils étaient vieux.» Il est plus probable qu'ils meurent de soif suite à l'abaissement du niveau de la nappe souterraine. L'oasis est un milieu fragile. C'est un écosystème artificiel, une création de l'homme qui a su exploiter des sources artésiennes ou des nappes souterraines pour développer une agriculture frugale. Or, cet univers est aujourd'hui soumis aux pressions conjuguées de la démographie, de l'agriculture et du tourisme de masse. Ainsi, à Douz, les autorités ont donné des lots aux nomades pour les sédentariser, et l'oasis s'est étendue, les dattes rapportant bien, surtout les célèbres Deglet Nour. Mais les palmiers consomment beaucoup d'eau. Dans le Sud tunisien, à Gabès et à Nefta, les sources se sont taries. Certes, la Tunisie récupère de façon exemplaire les eaux de pluie : «Seules 5 % des eaux retournent à la mer, il y a très peu de déperdition», observe l'agronome Antoine Cornet, directeur de recherches et responsable en Tunisie de l'IRD (Institut de recherche pour le développement, basé à Paris). Mais le pays est obligé de pomper dans les nappes fossiles pour les besoins croissants des palmiers, des habitants et des vacanciers. Un peu partout, d'étranges bâtiments rectangulaires nimbés de vapeur d'eau ont poussé : les tours de refroidissement. L'eau qui vient de grandes profondeurs parfois 2 000 mètres peut atteindre 80 °C. Elle redescend du haut de la tour par les escaliers en branches de palmiers qui ralentissent sa course et lui permettent de rafraîchir. «Mais cette eau, c'est comme le pétrole, poursuit Antoine Cornet. Elle ne se renouvelle pas ou très peu, et un jour la nappe se tarit. D'autre part, comme elle est présente dans le sol depuis des milliers d'années, des sels sont descendus dans la nappe. Celui que l'on consomme mais aussi du fluor, de l'arsenic... On

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a vu des cas dans une zone aride du Mexique où le bétail mourait, les enfants naissaient idiots. C'était dû à l'arsenic. Il a fallu arrêter de pomper et la région redevient aujourd'hui un désert.» Surveiller le niveau et la qualité des nappes souterraines est donc la clé de l'avenir des oasis. Où en sont-elles en Tunisie ? Mystère. Les hôtels ont leur propre forage, on sait qu'il en existe beaucoup de clandestins. Un doctorant qui a voulu faire une thèse sur la présence de fluor dans l'oasis de Gabès n'a pas pu avoir accès aux données hydrologiques. L'eau est un secret d'Etat. Elle est, comme partout en milieu désertique, le problème numéro un. Aggravé par le tourisme, une industrie livrée jusqu'ici à la seule logique économique. Témoin, le nouveau golf de Tozeur, l'une des plus célèbres oasis du monde, au nord-ouest de Douz. Un «scandale» dénoncé jusque dans le Guide du routard. «D'un point de vue strictement économique, c'est tout à fait rationnel, explique Jean-Paul Minvielle, chercheur en économie à l'IRD à Sousse, spécialisé dans l'environnement et le tourisme. Les touristes ne passent en moyenne qu'1,2 nuit dans l'oasis. Le golf devrait les amener à y rester cinq ou six nuits, surtout en hiver, attirés par cette région où il ne pleut quasiment jamais. Les autorités ont construit une station d'épuration et affirment que les eaux consommées par les hôtels serviront à arroser le golf. Si ça marche, c'est positif.» Impossible, toutefois, de savoir si le système fonctionne ainsi. Toujours est-il qu'un an après son «inauguration», le golf n'est toujours pas ouvert et a piètre allure avec ses quelques carrés de verdure au milieu d'un désert. Un facteur de déséquilibre environnemental Et la Tunisie poursuit sa course au vacancier. Misant dès les années 60 sur le tourisme comme moteur de développement, elle est vite devenue la première destination du Maghreb. L'essor fut spectaculaire et dynamisant. Des marchands de tapis de Kairouan se lancèrent dans l'hôtellerie pour écouler leurs marchandises, «Tunisie porcelaine» fut créée par un hôtelier qui équipa ses établissements avec sa vaisselle, puis connut un succès international. Mais ce tourisme de masse, concentré sur le littoral, s'essouffle. Même s'il emploie 12 % de la population, le taux d'accroissement annuel du secteur, qui était de 10,5 % entre 1987 et 1995, est tombé à 5,5 % entre 1995 et 2005. Ils étaient un million d'Allemands à venir remplir les plages jusqu'en 2001, ils ne sont plus que 560 000, à cause des attentats mais aussi de la concurrence de la Croatie, par exemple, jugée plus sûre. Les voyagistes ont beau casser les prix, tenter d'attirer une clientèle moins exigeante et moins fortunée (celle des pays de l'Est ou des voisins libyens, algériens), ils remplissent difficilement les centaines d'hôtels dont beaucoup vieillissent mal. Aussi ont-ils décidé de diversifier leurs «produits» en proposant des destinations sahariennes. Les bouleversements dus au tourisme affectent aussi l'environnement social, constate Adeline Cézeur : «A Douz, la coupure est très nette entre les générations, entre les plus vieux attachés à la terre et une majorité de jeunes qui ne veulent plus travailler dans les palmeraies. En effet, le gain d'argent est plus aisé dans le tourisme, et l'activité agricole en souffre.» Chez les chameliers, le climat est également tendu. A Zaafrane, à quelques kilomètres de Douz, 400 chameliers attendent les cars de touristes dans une ambiance crispée : les guides touristiques tunisiens salariés des tour-opérateurs dictent leurs lois, arrêtant les bus là où les chameliers acceptent leurs conditions. Résultat : si le touriste paye 15 dinars un tour de dromadaire, le chamelier n'en touche que 3 ou 4 après les taxes, l'essentiel allant au guide. Certes, dans les oasis touristiques, le niveau de vie s'est amélioré, avec la création de stations d'épuration, de services d'assainissement, de routes en bon état... Le tourisme de masse dans l'impasse ? Les autorités n'hésiteront pas à manier le concept à la mode de «tourisme durable» tout en cherchant à augmenter les recettes. Pourtant, d'autres pays ne cachent pas les difficultés. Au Maroc, le directeur de l'aménagement du territoire a sonné l'alerte, en mars dernier, sur l'assèchement des oasis, dénonçant pêle-mêle la

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multiplication des pompages, des golfs et le développement du tourisme. Personne, en Tunisie, n'oserait en dire la moitié. Par Sylvie BRIET Super-moustiques Impact inattendu du tourisme: les moustiques tunisiens sont devenus les plus résistants du monde! Dans les zones hôtelières, les autorités n'ont pas lésiné sur les insecticides. A tel point qu'il y a deux ans, constatant que les produits n'étaient plus efficaces, elles ont fait appel à Mylène Weill, biologiste à l'Institut des sciences de l'évolution de Montpellier (ISEM), spécialiste des résistances chez les moustiques. Sur le terrain, elle a constaté la multiplication anarchique des opérations de démoustication et a découvert des taux de résistance «jamais vus chez ces insectes.» Les Tunisiens voulaient un nouvel insecticide. «Il n'y en a pas. Et de toute façon, les moustiques finiraient par y résister», explique la chercheuse qui a conseillé de privilégier l'assainissement des eaux. © Libération

Tourisme vert : un nouvel axe de développement TUNISIE - 15 juin 1999 –

par FRANÇOISE REY

Randonnée équestre à Tabarka.

La région de Tabarka vient d'inaugurer un circuit de randonnée équestre, le premier dans ce

pays connu surtout pour ses stations balnéaires : 550 km de pistes balisées à l'ombre des

chênes-lièges à parcourir à cheval pour découvrir une autre Tunisie.

Situé au Nord, en Kroumirie, ce circuit a nécessité deux ans de travail avant son ouverture en

mai. Deux maîtres randonneurs, Roger Mallet et Guy Segal, qui avaient à leur actif la

réalisation de la transcorrézienne, aidés d'un maréchal-ferrant, Romain Ferry, premier

ouvrier de France, ont repéré les parcours, refait la cartographie de la région, réhabilité

l'habitat naturel (de vieilles maisons forestières), sélectionné et équipé les chevaux - des

barbes, race locale d'origine berbère.

« Un travail de pionnier », selon Christian Chardon, le coordonnateur de ce projet qui a reçu l'appui du ministère tunisien du Tourisme. La population a été associée à cette initiative, qui constitue pour la région un nouvel axe de développement sur un créneau inexploité. De mai à octobre, les randonnées se font par groupe d'environ douze personnes sur une dizaine de jours à raison de six heures d'équitation par jour. Toute la logistique est assurée avec repas et nuits dans des gîtes ou sous des tentes berbères pour un prix d'environ 5 000 FF (hors frais de transports). Des variantes sont à l'étude pour des circuits pédestres ou en VTT.

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Thermalisme, un vecteur de développement pour le tourisme en Tunisie Les eaux thermales sont un don de la nature. Dès le premier âge de l'humanité, elles ont été recherchées par l'homme pour se soigner. Au fil des siècles, la médecine thermale ne s'est pas cantonnée aux applications traditionnelles. Elle a optimisé les bienfaits des eaux thermales par des techniques qui se sont, sans cesse, renouvelées et améliorées. En Tunisie, on compte quatre stations thermales (Djerba, Korbous, Djebel Oust et Hammam Bourguiba) disposant d'équipements thermaux à la pointe du progrès et offrant des traitements spécialisés selon les propriétés thérapeutiques de leurs eaux. Les cures thermales pratiquées dans ces stations sont à la fois curatives (en complément des soins médicaux ou chirurgicaux) et préventives (des rechutes ou des aggravations). Deuxième destination internationale, la Tunisie est reconnue également pour la qualité de ses centres de thalassothérapie qui font le bonheur des curistes tout au long de l'année. Ainsi, on peut affirmer que le thermalisme, avec ses composantes, constitue, à l'instar de toute autre activité économique, un vecteur de développement très important pour le secteur du tourisme, du développement régional et de la médecine douce. Ainsi, la cellule professionnelle de l'Office du thermalisme a organisé, jeudi, dans le cadre des festivités du XIXe anniversaire du Changement, un séminaire sur la mise à niveau des stations thermales et des centres de thalassothérapie (formation et certification), compte tenu de la grande importance accordée à ce secteur. Il est à noter qu'une stratégie nationale pour le développement du secteur thermal à l'horizon 2016 a été élaborée depuis 2002. On est actuellement à la troisième phase de l'étude intitulée plan d'action. De ce fait, M. Abdelhakim Griri, directeur des études et des programmes à l'Office du thermalisme a précisé : «Cette stratégie comporte de trois phases. La première était l'étape de diagnostic du secteur. La deuxième a été l'identification des axes stratégiques qui consistait à réaliser 10 unités d'eau chaude, 3 autres unités d'eau conditionnée, 7 hammams, en plus de la rénovation des 3 hammams existants. L'Etat va investir dans ces réalisations 53 millions de dinars et le privé 225 millions de dinars». Par ailleurs, le plan comporte 7 actions principales. Il s'agit notamment de l'incitation au financement du thermalisme consistant essentiellement à prendre en charge certaines dépenses d'investissement, à mettre en place des incitations pour la mise à niveau des unités thermales existantes par l'installation d'un fond spécial. «On va axer également, pendant cette phase, sur le développement, la protection et la gestion des ressources, ainsi que le développement des ressources humaines et de la recherche scientifique. Pour ce dernier volet, on va créer une filière de formation supérieur et professionnelle dans les métiers du thermalisme puisqu'on souffre actuellement d'un manque de spécialistes dans ce domaine. Il s'agit notamment de la mise au point et du suivi des thèmes de recherche en matière du thermalisme, ainsi que l'intensification de la recherche», a souligné M. Griri. De même, dans cette dernière phase de la stratégie de mise à niveau du à secteur, on s'intéressera davantage à l'exploitation et à l'emballage des eaux conditionnées afin de développer les opportunités d'exportation, ainsi que la promotion des projets et du produit thermal pour exploiter les potentialités de commercialisation. Par ailleurs, on parle actuellement de la norme tunisienne NT 126.06 (2006) intitulée : «Services touristiques, bonnes pratiques dans les établissements thermaux», qui est un système de normalisation complétant les cahiers des charges . Différents produits du tourisme de santé sont abordés par la normalisation à l'Innorpi. Il s'agit notamment des soins

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et bien-être, de la thalassothérapie, du thermalisme et de la balnéothérapie. De même, cette norme tunisienne est élaborée suivant une démarche qualité entre l'infrastructure, les équipements, le facteur humain, les bonnes pratiques et les matières. Station de Mallègue : un projet d'avenir Hammam Mallègue se trouve à une quinzaine de km à l'ouest du Kef. On y accède par une piste longue d'une dizaine de km, en assez bon état et débouchant sur route Le Kef - Souk-Ahras à 4 km au sud-ouest du Kef. Les eaux thermales de Hammam Mallègue, étaient utilisées par les Romains comme en témoignent les vestiges des anciens thermes avec leurs bassins assez bien conservés et qui sont encore utilisés par les curistes. Les eaux thermales alimentent des bassins romains utilisés comme un hammam traditionnel. Ce hammam est très fréquenté. Il y a eu plusieurs idées de projets de construction d'un établissement thermal moderne. «Il s'agit de construire une station thermale moderne sur le site romain. Après la résolution du problème foncier, puisque le terrain fait partie du domaine de l'Etat , on a établi un plan d'aménagement et on a fait une étude hydrogéologique de la source avec le concours de l'Office du développement du Nord Ouest. Le projet est évalué à 6 millions de dinars. La première étape va démarrer en 2007 pour un coût de 1,5 million de dinars dont 40% proviennent de l'investissement privé», a confié M. Belgacem Attafi, le promoteur du projet. Source : fr.allafrica.com

Tunisie, tourisme saharien: un terrain de golf en plein désert 2005-12-19 L'hebdomadaire français "L'Express" avait souligné dernièrement que la Tunisie est une destination qui rassure au moment où "voyager devient un véritable casse-tête" en raison notamment des aléas climatiques, terrorisme, grippe aviaire ou encore du risque aérien. Dans un article intitulé "Où aller sans crainte?", le magazine avait estimé que la Tunisie est l'un des pays qui "profitent le plus de la frilosité ambiante". Avec un nombre record de 6,5 millions de touristes en 2005, une nouvelle stratégie a été arrêtée par le gouvernement tunisien pour diversifier le produit touristique en axant les efforts sur le développement de la thalassothérapie, le tourisme culturel et le golf. Dix nouveaux centres de thalassothérapie sont en cours de construction en Tunisie qui dispose déjà d'une trentaine de centres ayant fait d'elle la deuxième destination mondiale dans le secteur après la France. Avec dix terrains de golf répartis sur les zones touristiques du pays, la Tunisie vient accompagner l'engouement mondial pour ce sport. Un parcours original vient d’être inauguré le 12 novembre dernier au milieu des dunes, à la porte du désert du Sahara dans le sud du pays. Ce terrain du golf s’étend sur une superficie de 150 hectares, dont 70 ha sont prêts, le reste est en cours d’aménagement. Ce projet a coûté 8 100 000 dinars. Le tourisme saharien connaît une expansion avec une augmentation de 10,1% d’arrivés comparé à l’an 2004. En effet durant les neufs premiers mois de l’an 2005, 683 725 touristes

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sont arrivés au sud ouest tunisien contre 623 723 en la même période de 2004. Des liaisons aériennes directes entre les aéroports européens et les régions sahariennes ont été crées, 7 vols directes vers la France, un vol vers la Belgique et Francfort (Selon la demande). Un autre vol a été programmé vers l’Espagne. La zones touristiques au sud ouest est composée d’une zone touristique à Tozeur 52 ha, la zone touristique de Nefta 23 ha, la zone touristique de Kebili 17 ha et 45 ha aménagés en zone touristique à Douz. Les établissements touristiques se composent de 77 unités dont Hôtels, résidences et camps touristiques. 12 restaurants, 14 centres d’animation touristique, 6 musées et 44 agences de voyages. Dans le cadre de diversifier le produit touristique de nouveaux parcs ont été crées, dont le parc national à Dagmous, le zoo saharien « Le Paradis », le parc national à Arbata (Gafsa), le parc national à Jedill (Kebilie), parc Neifer, Rass El Ein, Al Jawhra et Al Assil. A côté du musée de Dar Chraiet avec ses trois unités (Madinat Al Ahlam, Dar zamen, musée artisanal), d’autres musées présentent l’héritage de notre civilisation comme musée Dar Hweidi (Nefta), musée nouvelle Médine (Tozeur), musée chak Wak, musée des civilisation dar Ben Azzouz et le musée romain à Gafsa. Ces musées connaissent une affluence surtout pendant les festivals comme celui des oasis à Tozeur, festival de Douz, festival national des oasis de Tameghza, festival national de hazoua, festival des dattes de kebilie et les festivals d’été de Tozeur, Gafsa, Nefta et Dguech. Sonia S- Babnet Tunisie

Faiblesses et potentialités du tourisme tunisien : L’heure est au repositionnement stratégique Par Imededdine Boulaâba

Perçu comme un générateur potentiel d’externalités sur les autres secteurs de l’économie nationale -bâtiment, travaux publics, artisanat, transport, mobilier, agroalimentaire-, le tourisme en Tunisie contribue, depuis des décennies, au desserrement de la contrainte financière extérieure, à l’amélioration des niveaux d’emploi, au renforcement du matelas de devises du pays et au relèvement de la qualité de vie de la population, stimulant, de ce fait, indique un rapport de l’Agence française de développement, la croissance économique, la

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compétitivité de l’offre touristique et l’attractivité du site Tunisie parmi les filières sud-méditerranéennes.

Néanmoins, l’importance des externalités et le volume des recettes effectivement engrangées dépendent des rapports de force entre les acteurs locaux (le secteur de l’hébergement, du transport…) et les Tour-opérateurs étrangers (voyagistes en gros, distributeurs…) qui profitent des surcapacités hôtelières du pays pour arracher des concessions tarifaires et accaparer, à prix inchangé, de plus en plus des parts de marché dans le segment très disputé du tourisme de masse.

La prédominance du tourisme balnéaire en Tunisie

Avec 91% de nuitées à motivation exclusivement estivale, notre pays projette à l’extérieur une image de tourisme de masse accentuée. Cependant, depuis 2001, et face à la rude concurrence que se livrent les filières sud-méditerranéennes pour capter la clientèle occidentale, nos hôteliers peinent à accroître leurs parts du marché, voient leurs recettes fondre comme neige au soleil avec un taux d’occupation dépassant, selon les années, à peine 50%, ce qui met les professionnels du secteur en position de faiblesse face aux TO européens, heureux de voir leurs partenaires tunisiens négocier en ordre dispersé, toujours prêts à brader les prix plutôt que de perdre leur clientèle.

Parmi ses concurrents immédiats au niveau du bassin sud de la Méditerranée, la Tunisie est le pays qui engrange le moins de recettes par nuitée (7% en 2002) par rapport au Maroc (9%), l’Egypte (18%), la Turquie (24%). Il s’agit là, affirme une source au Département de la Recherche de l’AFD, «d’une situation qui tient autant à l’impuissance à promouvoir une offre alternative au balnéaire qu’à la difficulté à accroître la qualité d’un produit basé sur le triptyque «sable, mer, soleil».

A l’heure actuelle, en raison du pouvoir oligopolistique des TO étrangers dont l’expression la plus sévère est le bas niveau qualitatif du produit commercialisé, un grand nombre d’hôtels tunisiens connaissent une situation financière particulièrement alarmante, imputée, insistent certaines sources au ministère du tourisme, à de faibles marges de profit, au positionnement qualité du balnéaire( les hôtels 4 et 5 étoiles représentent 43,2% du parc hôtelier tunisien contre 35% pour les hôtels 3 étoiles et 21% pour les autres catégories), à un financement insuffisant et à un endettement très élevé.

Pour un recentrage du produit touristique tunisien

L’un des objectifs des pouvoirs publics et des professionnels du secteur est le développement d’un tourisme plus haut de gamme, sur le modèle du Maroc. Depuis deux décennies, on a mis l’accent sur les offres touristiques alternatives en mettant en exergue le potentiel sahraoui du pays, le patrimoine historique de certains sites (Kairouan…) et les prestations spécialisées en vogue comme la thalassothérapie ou la balnéothérapie.

Cela dit, d’après M. Hamadi Ben Sedrine, vice-président de l’UTICA, le premier chantier demeure la mise à niveau du parc hôtelier, avec rénovation des infrastructures et formation du personnel, l’assainissement financier du secteur, la définition d’une politique de tarification du produit national et le lancement d’un ambitieux programme de labellisation, faisant de l’écotourisme, le fer de lance d’une stratégie de reconquête d’une clientèle occidentale, de plus en plus sensible aux sirènes écologiques.

A côté d’une variété de produit balnéaire plus haut de gamme, la Tunisie, affirme Monsieur Abdelhakim Hammoudi, consultant à la Direction de la Stratégie de l’AFD, est en mesure de faire émerger des offres touristiques moins exposées à la sévérité de la concurrence

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internationale comme la randonnée, l’agro-tourisme, les zones montagneuses, l’arrière pays rural, ce qui est susceptible de revitaliser la valeur marchande de toute une destination.

Maroc, Algérie, Tunisie: l'impact de la crise sur le tourisme varie d'un pays à l'autre Les trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) réfléchissent à des mesures pour atténuer l'impact de la crise sur leur tourisme mais si tous sont touchés, certains sont plus vulnérables que d'autres, observent les spécialistes du secteur La Tunisie semble la plus touchée. Destination balnéaire réputée bon marché, le pays est exposé aux retombées sociales de la crise sur la classe moyenne européenne, celle-ci formant le gros des 7 millions de touristes reçus en 2008. Le tourisme est le deuxième employeur du pays et a rapporté 1,7 milliard d'euros en 2008 (6% du PIB). Il n'a pas souffert en 2008, mais un recul des réservations est attendu dès le premier trimestre 2009. Incertitude, plan de crise et cellule de veille au ministère du Tourisme et chez les hôteliers qui "gèrent au jour le jour en regardant de près ce qui se passe en Europe", résume un expert indépendant. Habib, ciseleur de père en fils, est au désespoir: "depuis septembre, aucun touriste ne s'est arrêté devant mon étal pour se faire graver un nom ou une inscription sur mes petits plateaux de cuivre", bradés à 10 dinars (5,5 euros) les trois. Pour quelque 239.000 lits, le secteur hôtelier représente 100.000 emplois directs (10% de la main d'oeuvre) et 350.000 emplois indirects. L'hiver, la plupart de 870 unités hôtelières réduisent ou recyclent le personnel et les saisonniers, au statut précaire, ne seront réembauchés qu'à partir de juin. Le chômage technique est estimé à 70% du personnel recevant entre 80 et 50% des salaires, selon Abbas Rhimi, responsable de la Fédération syndicale. L'Algérie, quant à elle, accueille peu de touristes et a donc peu souffert de la crise. Celle-ci n'a d'ailleurs eu "aucun impact", selon le ministère du Tourisme. On estime à 1,74 million le nombre de touristes l'ayant visité en 2007 (derniers chiffres connus): environ 510.000 étrangers -dont 170.000 Français- et 1,23 million d'Algériens résidant à l'extérieur du pays. L'Algérie vise le chiffre de 2,5 millions de touristes en 2011 en développant le tourisme saharien, déclaré prioritaire. Si, dans ce secteur, une baisse d'affluence d'environ 10% a été constatée en janvier 2009 par rapport à 2008 dans la région de Tamanrasset ou Djanet (extrême sud), deux hauts lieux du tourisme saharien en Algérie, les profesionnels ne la lient pas forcément à la crise. "Ce n'est pas significatif, car ce tourisme est à géométrie variable, affirme un tour opérateur spécialisé dans la région. Mes clients, ajoute-t-il, "viennent d'une catégorie sociale aisée (...), d'amoureux du désert qui sont prêts à des sacrifices". Principale destination touristique de la région grâce notamment à des infrastructures sophistiquées et à une offre diversifiée, le Maroc a mis en place une stratégie, CAP-2009, pour atténuer l'impact de la crise sur ce secteur, premier pourvoyeur de devises.

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Selon des chiffres officiels, le Maroc a accueilli 8 millions de touristes en 2008 -- une croissance de 7% par rapport à 2007 --, pour des recettes de 58 milliards de dirhams (5,2 milliards d'euros). Ces recettes ont baissé de 1% par rapport à 2007 en raison principalement des fluctuations des taux de change à l'étranger, selon le ministre du Tourisme Mohamed Boussaid. "CAP-2009 vise aussi à consolider nos parts de marché au niveau des marchés émetteurs, notamment l'Europe, et à promouvoir ceux en provenance du Golfe et de Russie", a ajouté le ministre. "Il ne faut pas être alarmiste, la santé du tourisme au Maroc est très bonne", a-t-il récemment déclaré, réaffirmant l'objectif des 10 millions de touristes en 2010. A Marrakech, destination phare, les responsables du tourisme se refusent encore à parler de crise mais, en privé, les hôteliers s'inquiètent et certains ont même commencé à baisser leurs prix, affirme un observateur indépendant. En 2009, le Maroc se dotera en tous cas d'une capacité supplémentaire de 20.000 lits, pour atteindre une offre totale de 160.000 lits. MAP , Vendredi 30 Janvier 2009

Le tourisme tunisien à l’horizon de 2020 : le petit poucet veut devancer les ténors sud méditerranéens

Le tourisme tunisien à l’horizon de 2020: à nouvelles ambitions, nouvelles actions « Faire de la Tunisie une destination de choix dans le bassin méditerranéen en 2020».

C’est en somme l’ambition affiché par les différents opérateurs du secteur touristique tunisien réunis le jeudi 2 avril à Tunis le temps d’un déjeuner-débat à l’initiative du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD), dont l’invité d’honneur était le Ministre du Tourisme, Khélil Laâjimi.

Ce rendez-vous ayant pour thème «le tourisme tunisien : Horizon 2020» s’est proposé d’engager la réflexion en vue débusquer les idées susceptibles de garantir un meilleur positionnement stratégique du tourisme tunisien dans la Mare Nostrum. Et des idées novatrices et audacieuses, il y en a eu à foison…D’emblée, les membres du « think-tank » du CJD regroupant notamment les jeunes entrepreneurs dynamiques ont annoncé la couleur. Sans vouloir jeter des fleurs aux autorités de tutelle, ni remettre en question leurs efforts titanesques dans la promotion de la destination malgré les maigres moyens financiers mis à leur disposition, la commission du CJD a «ausculté» les points forts et les faiblesses de l’offre touristique et son positionnement par rapport aux concurrents directs de la destination. « Nous n’avons pas l’intention de se poser en donneurs de leçons et encore moins en décideurs. Nous sommes des agitateurs d’idées », a indiqué de prime abord Khaled Fourati.

L’état des lieux dressé fait ressortir un succès contrasté de la destination. Les chiffres présentés témoignent en effet d’une évolution significative de la plupart des indicateurs du secteur au cours de la dernière décennie. Ainsi, la capacité en lits s’est accrue de 29%, passant de 184.616 lits en 1998 à 238.220 lits en 2008. Les arrivées ont presque doublé, passant de 4,7 millions en 1998 à 7 millions dix ans plus tard. Les nuitées ont enregistré une croissance de 26% sur la période sous revue, pour s’établir à 38 millions l’an passé. Pour les recettes en milliards de dinars, elles ont quasiment doublé, passant de 1,7 à 3,3 milliards de dinars.

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Situé dans son environnement régional, le tableau n’est pas pourtant entièrement rose. Alors que les arrivées en Tunisie se sont accrues de 18% entre 2006 et 2008, elles ont enregistré une croissance de 59% en Egypte et de 20% en Turquie. Mais là où la bât blesse c’est que la Tunisie présente les dépenses les plus faibles par touriste par rapport à ses concurrents directs. Ce pays d’Afrique du Nord aux portes de l’Europe qui pâtit encore d’une image d’une « destination d’hébergement » a enregistré en 2008 des dépenses par client de 471 dollars contre 859 dollars pour l’Egypte, 871 dollars pour le Maroc et 708 dollars pour la Turquie. Autre bémol aux bons scores de l’industrie touristique tunisienne: le pays dont la commercialisation des produits touristiques passent majoritairement par les T0 et les groupes de package en gros a enregistré la la durée du séjour la plus courte par rapport à ses concurrents en 2008. La durée moyenne de séjour en Tunisie est de 5,4 jours contre 10 jours en Egypte, 8 jours au Maroc et 5,8 jours en Turquie.

La Tunisie manque par ailleurs de visibilité sur Internet, où se décide désoramis plus de 80% des voyages dans le monde. Elle brille, en fait, par son absence dans le Top 10 des lieux inoubliables et peu visible en tant qu’annonceur sur les sites les plus visités comme google, facebook et sur les sites de voyages comme Lasminute.com, opodo.fr et expédia.fr. N’empêche que le petit poucet affiche aujourd’hui l’ambition de coiffer au poteau les ténors de la rive sud de la Méditerranée. Les objectifs fixés par le think-tank du CJD sont d’ailleurs sans équivoques : 20 millions de touristes et 20 millions de dollars de recettes en 2020. Pour réaliser ces objectifs jugés ambitieux par certains participants au déjeuner-débat, le CJD propose retravailler l’image de la Tunisie afin de rompre avec le cliché de destination balnéaire, de « contrôler » ( se libérer de l’emprise des TO) les marchés émetteurs, de réussir la diversification du produit touristique et de mettre à niveau l’artisanat tunisien afin d’en faire un produit très attractif, d’offrir des produits à contenu culturel et émotionnel fort, de renforcer les rapports entre les secteurs public et privé pour une meilleure qualité de service et de lever les obstacles qui freinent certains produits touristiques tels les festivals à thème, le MICE, le tourisme de cinéma, le tourisme sportif , l’agri-tourism, le clubbing… Si les autorités ont eu le courage de franchir le cap de libéralisation du ciel à partir de l’année en cours, une démarche qui devrait notamment déboucher sur l’octroi d’autorisations à des compagnies aériennes low-cost, l’obstacle majeur qui freine le développement de plusieurs créneaux demeure la question des autorisations et de la paperasse. Par exemple: les organisateurs du dernier Championnat mondial de power-boat à Yasmine Hammamet en eu toutes les peines du monde à librérer rapidement leurs motonautiques des services de la douane. Les organisateurs de festivals et de soirées de Djaying ou encore les investisseurs dans l’agro-tourisme en savent quelque chose. Ils se trouvent tous obligés de sillonner des différents départements pour obtenir des autorisations nécessaires. La création d’un guichet unique qui prendra en charge l’octroi des diverses autorisations liées aux projets et aux activités touristiques et l’organisation d’assises nationales réunissant les différents acteurs du secteur (ministère du tourisme, autres départements ministériels, professionnels privés) serait dans ce chapitre des mesures salvatrices. D’autre part, les jeunes dirigeants proposent de créer une cellule dédiée au tourisme d’affaires et de confier l’organisation des festivals à des professionnels. Dans ce même chapitre, il faudrait, selon eux, introduire dans certains festivals une dose de spiritualité très recherchée par les touristes à l’instar de ce que fait le Maroc, avec les festivals des musiques et développer les incitations offertes aux réalisateurs et producteurs cinématographiques pour la réalisation de leurs œuvres en Tunisie. Plus de 50 films étrangers sont produits

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chaque année au Maroc contre deux ou trois seulement en moyenne en Tunisie. Le développement du marketing, notamment sur le Web constitue, par ailleurs, la clef de voûte du décollage du tourisme tunisien. C’est que tourisme deviendra inéluctablement le premier secteur marchand sur le web d’ici quelques années. Et on sera alors à cent lieux du consommateur passif qui se contentent de la brochure du TO. D’où la nécessité d’introduire de nouvelles techniques de marketing. Il s’agit notamment du marketing viral dont la spécificité consiste à transformer les consommateurs en principaux vecteurs de la communication sur un produit (bouche à oreille), du buzz marketing qui consiste à créer beaucoup de bruit autour d’un produit pour attirer l’attention dessus (actions de lobbying, rumeurs positives…) et du marketing direct qui repose, par exemple, sur la distribution d’un magazine spécifique et gratuit dans les boîtes aux lettres à l’étranger. Les réflexions du think-tank du CJD ont trouvé un bon écho auprès du ministre du tourisme et des professionnels du secteur. D’autant plus que tous les opérateurs sont aujourd’hui convaincus qu’une vision 2020 une condition sine qua non pour un décollage du tourisme tunisien. Le développement de ce secteur clef de l’économie nationale ne s’improvise pas….Les idées sont déjà là. Reste le passage à l’action….

Publié le : 03/04/2009

Tunisie : Bilan touristique satisfaisant en attendant d’y voir plus clair

7-10-2009 : Mohamed Lahmar

L’activité touristique, où qu’elle s’exerce, n’est pas près de s’exempter du manque de visibilité sous le faix duquel elle croule chaque fois qu’il s’agit d’esquisser des prévisions, si approximatives soient elles. Sous cet angle, et à l’égal de l’ensemble des pays destinataires des flux touristiques, la Tunisie n’est nullement en mesure d’anticiper les tendances du marché, même pas pour ce qui reste de l’année 2009 dont, pourtant, les neuf premiers mois se sont conclus, pour notre pays, par des résultats « globalement satisfaisants ».

Les termes sont ceux du ministre du Tourisme, Khélil Lajimi, qui tenait, mercredi, conférence de presse pour expliquer les tenants et les aboutissants de la saison touristique 2009 et répondre aux questions des journalistes sur ce qu’il faudra attendre des prochains mois en termes de flux, d’évolution des marchés et de dispositifs pour atténuer les effets de la crise économique internationale sur l’industrie du tourisme en Tunisie.

Dans une interview exclusive accordée à Africanmanager, le ministre a fait le point sur la saison touristique et esquissé les perspectives à la lumière des mesures qui seront prises pour assurer une reprise pérenne au secteur touristique tunisien.

On y verra sans doute un peu plus clair dans un mois à l’occasion de la publication du baromètre OMT du tourisme mondial et surtout du Marché mondial du voyage (WTM) qui se tiendra le 10 novembre à Londres, deux échéances qui seront marquées par la présentation d’une feuille de route pour la reprise, ensemble de lignes directrices destinées à aider les acteurs du tourisme à surmonter la crise, une crise qui, d’ores et déjà, s’est déclinée, pour la Tunisie, dans une régression de 2% de l’activité touristique, nonobstant les 5 500 000 visiteurs qu’elle a reçus durant les trois premiers trimestres de l’année en cours. Le ministre a expliqué ce repli par celui des principaux marchés émetteurs et d’abord le marché français (-3,4%), allemand (-7%), italien (-15%) ainsi que ceux , à deux chiffres, des

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pays de l’Est : Pologne, Russie et Tchéquie, alors que la bonne surprise est venue de Grande-Bretagne dont le marché s’est redressé à hauteur de +5,4%, au cours des neuf premiers mois 2009 , avec un total de 214 000 visiteurs, soit une augmentation de 11 000 .

Cependant, l’effet de compensation a bien fonctionné grâce à la progression au taux de 10% des touristes magrébins, notamment libyens et algériens, si bien que, d’ici fin 2009, pas moins de 3 millions de touristes maghrébins (2 millions d’Algériens et un million de Libyens) auront visité la Tunisie, selon des projections concordantes.

Enfin, pour ce qui est du marché des pays du Golfe, on relève une certaine stabilité avec 30 000 visiteurs.

Evolutions divergentes

En disséquant les chiffres fournis par le ministre du Tourisme, on ne manque pas d’être frappé par les évolutions de deux indicateurs sinon antinomiques, du moins divergentes, ce sont celles du nombre des nuitées qui ont accusé une baisse de 8,6% avec 29 millions nuitées, et des recettes touristiques qui, dans le même temps, ont progressé de 3,6%, pour atteindre 2625 millions de dinars. Par nuitée, le revenu a augmenté de 13,8% en dinars et de 10% en Euros

Il reste que c’est du last minute que dépendront les évolutions des principaux marchés émetteurs, nommément ceux de l’Europe, comme ce fut le cas durant l’année en cours , et ceci s’est avéré tout bénéfice pour le touriste , mais source de crainte pour les pays de destination , notamment la Tunisie, en ce sens que des appréhensions se font jour de voir le phénomène du last minute migrer du statut conjoncturel à celui structurel , ce qui , à terme , ne manquera pas de poser problème en termes de maintien de la chaîne aérienne.

C’est que lors de la conclusion du contrat d’allottement, le tour opérateur doit fournir au transporteur aérien une garantie de 30 jours avant la date du vol. Cette échéance a pu être ramenée, au titre de cette saison, à j-3 à la faveur des efforts consentis par les compagnies Tunisair, Nouvelair et Karthago.

Enfin, et pour mettre en exergue le rôle crucial que le secteur touristique joue dans l’économie tunisienne, le ministre du Tourisme a souligné que le secteur couvre à hauteur de 60 % le déficit de la balance commerciale. "Si les recettes touristiques augmentent de 35 %, notre balance des paiements courants atteindra son point d’équilibre, et ce faisant, la dette publique se trouvera épongée", a affirmé le ministre.

Tunisie-Tourisme : La mise à niveau par l’investissement immatériel

Khadija Taboubi La promotion de l’investissement immatériel dans le programme de mise à niveau des établissements hôteliers a fait l’objet d’un colloque organisé hier, le 3 novembre 2009, à Tunis par le ministère du tourisme en collaboration avec la fédération tunisienne de l’hôtellerie et l’Agence Française de développement. En effet, la nouvelle stratégie, arrêtée par le gouvernement mise sur un tourisme de qualité, c’est la nouveauté de la mise à niveau du secteur hôtelier qui privilégiera davantage la composante immatérielle.

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Cette nouveauté est commandée par la concurrence féroce que subit le monde aujourd’hui, notamment dans le secteur du tourisme et plus précisément au niveau des prestations des services où la compétition internationale est rude. C’est dans ce cadre qu’on doit admettre l’idée de miser sur les ressources humaines afin de rehausser la rentabilité macro-économique du secteur.

Ouvrant le séminaire, M.khelil Laajimi, ministre du tourisme a fait savoir que l’expérience du secteur industriel montre que l’investissement immatériel du secteur touristique est une approche pertinente. « Ce choix est juste pour un pays ouvert et qui s’insère progressivement dans la mobilisation. La Tunisie est un pays qui reçoit chaque année un peu moins de 7 millions de touristes et dont le commerce extérieur totalise plus de 10% du PIB », ajoute-t-il. Par ailleurs, la Tunisie ambitionne d’atteindre 10 millions de touristes à l’horizon 2014.

Le programme de mise à niveau des établissements hôteliers (PMNH) a été lancé par la Tunisie suite à la crise conjoncturelle internationale durant les années 2002 et 2003, et qui a démontré une faible diversification du produit touristique, qualité moyenne des services offerts et plus particulièrement l’insuffisance de la rentabilité des établissements touristiques. Sa Mise en œuvre effective a débuté en septembre 2005 par un programme pilote qui a concerné 45 unités d’une capacité de 20.000 lits et ce afin d’améliorer la compétitivité et la rentabilité du secteur, renforcer sa capacité à résister aux aléas extérieurs, améliorer la qualité des services et diversifier les modes d’hébergement

En effet, l’investissement immatériel dans le PMNH c’est un cadre réglementaire, une nouvelle procédure et un nouveau instrument permettant à l’unité hôtelière d’innover et de bénéficier d’une attractivité certaine par rapport aux principaux concurrents et renforcer la capacité à résister aux aléas extérieurs et stimuler entre autres la croissance en termes de résultats financiers, de recettes en devises et de création d’emplois. C’est pour cette raison que les entreprises Hôtelières ont pris en compte l’importance de l’investissement immatériel en plus du marketing, certification, formation du personnel, etc.

Il ya lieu de rappeler à ces propos que le tourisme tunisien constitue un pilier de l’économie tunisienne, contribuant en 2008 pour 5,3% du PIB, pourvoyant 13,3% des exportations des biens et services et employant directement ou indirectement prés de 380.000 personnes. La Tunisie capte 0,76% des flux touristiques mondiaux (924 millions de touristes), mais réalise seulement 3.358 millions de dinars de recettes touristiques soit 0,3% des recettes drainées par l’industrie touristique mondiale (856 milliards de dollars).

La Tunisie, destination priviligiée du tourisme médical le 11/8/200 Le nombre des étrangers ayant combiné soins médicaux et séjours de convalescence dans les complexes touristiques tunisiens a triplé entre 2004 et 2007. Le secret : des tarifs de 40 à 70% moins chers que ceux pratiqués dans les pays occidentaux pour une même qualité.

En janvier dernier, le groupe hospitalier japonais Tokyshuka Medical Corporation a annoncé la création du premier hôpital privé en Tunisie avec un investissement de 55 millions de dollars.

Le groupe émirati Al Maâbar prévoit, pour sa part, la réalisation d'une véritable ville médicale à l'Ariana, au nord de Tunis, dans le cadre d'un méga-projet immobilier d'ici 2015.

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Des investissements étrangers de plus en plus importants pour un marché prometteur: le nombre des patients étrangers pour soins médicaux et séjours de convalescence dans des hôtels de luxe en Tunisie est passé d'environ 50 000 en 2004 à plus de 150 000 en 2007, selon la chambre nationale des cliniques privées relevant de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA, organisation patronale).

Et si près de 70% de ces patients sont originaires des autres pays du Maghreb, l'Europe vient en deuxième position représentant 12%.

La moyenne de dépenses de chaque patient est de 4000 euros par semaine contre 300 euros seulement pour un touriste ordinaire.

Pour le même résultat, une intervention à coeur ouvert revient à moitié prix qu'en Europe, soit 10 000 dinars (5500 euros). Un lifting cervico-facial coûte 3200 euros contre plus de 5000 en France. Les coûts des prothèses dentaires et de la chirurgie ophtalmologique sont également sans commune mesure avec l'Europe.

"Les tarifs sont de 40 à 70% moins chers que ceux pratiqués dans les pays occidentaux. La Tunisie a exonéré, depuis 2005, les soins dispensés aux étrangers de 6%, le taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) appliquée sur ce genre de prestations pour devenir une destination médicale mondialement reconnue à l'instar de la Thaïlande et de l'Inde", indique-t-on au Ministère de la santé publique.

Mais à la différence de ces deux pays, la Tunisie offre l'avantage d'être proche de l'Europe. Elle représente donc de plus en plus une opportunité pour les Occidentaux de se soigner à bas prix.

Le tourisme tunisien tente une montée en gamme Année après année, la Tunisie perd des touristes. Pour lutter contre cette érosion, le pays se lance dans une montée en gamme avec, comme principales innovations, la thalassothérapie et le golf. Des prestations qui engrangent davantage de recettes que le tourisme de masse et ont contribué à augmenter les revenus touristiques en 2009.

Slim Tatli, le nouveau ministre tunisien du Tourisme, a du pain sur la planche. Son prédécesseur, Khelil Lajimi, avait entrepris l'immense chantier de la montée en gamme du tourisme tunisien (Lire : Khelil Lajimi : \"Je veux améliorer la valeur ajoutée du tourisme tunisien\"), véritable clef du développement d'un secteur souffrant d'une forte concurrence, notamment de la part de nouveaux entrants comme les pays des Balkans. Longtemps assimilée à un pays bon marché, la Tunisie a développé son assise sur un tourisme de masse, pratiquant la surenchère de bétonnage pour multiplier ses capacités d'accueil. En oubliant de peaufiner son offre et son service. Elle en paie depuis quelques temps les conséquences avec une fréquentation qui baisse d'année en année. En 2009, la Tunisie a accueilli 6,9 millions de touristes, soit une diminution de 2,1% par rapport à 2008. Le chiffre symbolique des 7 millions de touristes n'est donc pas atteint, comme il l'a été péniblement en 2008 avec 7,04 millions de visiteurs.

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Les Européens boudent, les Libyens progressent Côté marchés, les Européens restent les principaux visiteurs du pays avec 3,74 millions de touristes. Mais leur fréquentation accuse une baisse de 8,8%, à l'image du plus émetteur d'entre eux, la France, avec 1,4 million de touristes en 2009 et une chute de 3,6%. Les Britanniques (-8,1%), les Allemands (-7,2%) et surtout les Italiens (-13,7%) et les Espagnols (-13,9%) ont été beaucoup moins fidèles à la destination. La principale progression se trouve du côté des Libyens (1,99 million de touristes et une croissance de 12,9%). Inquiétant pour l'avenir, le nombre de nuitées baisse de 8,2%. N'oubliant pas que le tourisme représente 7% de leur PIB, le sujet est pris à bras le corps par les autorités locales. En mars 2009, le ministre du tourisme octroyait une enveloppe supplémentaire de 10 M€ en budget communication et aide à l'ouverture de lignes aériennes pour booster un secteur en recul sur le premier trimestre (Lire : 10 M€ supplémentaires pour promouvoir la destination Tunisie) . Des recettes en hausse

Lors de son installation en janvier 2010, son successeur annonçait vouloir atteindre les 10 millions de touristes avant 2014, tout en augmentant les recettes touristiques annuelles à 5 mdsTND (2,64 mds€). Fin 2009, en dépit de la baisse du nombre de touristes, celles-ci étaient en croissance de 2,1% par rapport à l'exercice précédent, représentant 3,4 mdsTND (1,80 mds€), contre 3,3 mdsTND (1,74 mds€) en 2008, et 3 mdsTND (1,59 mds€) en 2007. Preuve tangible que la montée en gamme est bien en route. Entamée en 2008, elle s'appuie sur le tourisme culturel, saharien et sportif, et sur l'accueil des curistes. La Tunisie compte ainsi une cinquantaine de centres de thalassothérapie d'une capacité de 250 000 clients. 2009 aura été une année charnière. Un conseil ministériel en juin avait fixé la feuille de route du futur tourisme tunisien.

Une flopée de mesures pour redynamiser le secteur Lancement des travaux de modernisation des centres de formation touristique pour en accroître la capacité de 23%, organisation d'une campagne de sensibilisation des professionnels pour les encourager à adhérer au nouveau système de mise à niveau touristique, et développement des nouvelles technologies de la communication dans le domaine touristique sont quelques-uns des chantiers engagés. La feuille de route prévoit aussi d'autres mesures, comme des crédits pour préserver la propreté et embellir les zones touristiques, la poursuite du traitement de l'endettement des unités hôtelières, la promotion du tourisme culturel à travers la mise en place d'une stratégie de communication et de promotion des sites archéologiques et des musées et la réhabilitation des routes menant à ces sites, la mise en place d'un programme pour la création de nouveaux terrains de golf... Le président Ben Ali ne lésine pas sur les moyens à mettre en œuvre pour redynamiser ce secteur. En novembre 2009, la Tunisie lançait aussi son ecolabel touristique (Lire : Un ecolabel

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touristique en Tunisie) qui vise à développer les consommations d’énergie et d’eau, la gestion des déchets et l’utilisation de ressources renouvelables dans les lieux d'accueil. Cette année-là aura également vu l'inauguration d'un nouvel aéroport international Zine El Abidine Ben Ali. La plate-forme d'Enfidha, à 100 km de Tunis, dispose d'une capacité de 30 millions de passagers et prévoit un trafic de 5 millions de passagers. 2010 devrait d'ailleurs être l'année de l'ouverture du ciel tunisien. L'ancien ministre du Tourisme l'a confirmé. Reste à attendre les annonces... Et notamment l'arrivée de low cost.

Tunisie. L’année touristique 2010 sous de meilleurs auspices Jeudi, 18 Mars 2010

Après une année 2009 mi-figue mi-raisin, comment se présente 2010 ? «On est optimiste et prudent», a répondu M. Slim Tlatli, ministre du Tourisme, qui assistait à la présentation de la nouvelle campagne de publicité de la destination Tunisie pour le marché français, au salon international du tourisme ‘‘Le Monde à Paris’’ (18-21 mars, au Parc des expositions).

M. Slim Tlatli peut être d’autant plus optimiste que, jusqu’au 10 mars, les opérateurs du secteur ont enregistré une hausse de 2% par rapport à la même période de l’année dernière, et que le booking aérien est même en avance de 10%. Ce qui augure, selon lui, d’«une bonne reprise». Mieux : l’ensemble du marché européen progresse de 3,3% avec notamment des croissances à deux chiffres sur les marchés britanniques, belges et russes.

La France est en tête des marchés émetteurs européens. En dépit de la concurrence développée sur le pourtour méditerranéen, notre pays reste une destination de premier plan pour les Français. En 2009, la Tunisie a attiré 1,4 million de visiteurs en provenance de la France, sur un total de 7 millions de touristes, représentant 65 millions de nuitées. La France représente, par ailleurs, 36% du trafic touristique en provenance des pays européens. En 2009, la Tunisie a traversé la crise sans subir de baisse significative des entrées touristiques : -2 % au global. Le marché français a baissé lui aussi, mais moins que l’ensemble des destinations. Il a «mieux résisté que les autres pays en départ à forfait», a précisé le ministre. Ce n’est pas une raison pour dormir sur ses lauriers. D’où la campagne de promotion lancée aujourd’hui sur toute la France avec un message fort : «Toute l’amitié à partager». Réalisée par l’agence TBWA, à Paris, pour un budget d’environ 1 million d’euros, cette campagne cible les 25-64 ans, les catégories socioprofessionnelles et les urbains. Elle met en avant la diversité de la destination ainsi que son accessibilité et son hospitalité. Cinq thèmes seront déclinés en affichage et presse: le balnéaire bien sûr, mais aussi le golf, le désert, la thalasso et la culture. «Notre proximité de la France qui est à deux heures d’avion du Sahara et notre accessibilité avec de nombreux vols quotidiens sont des atouts majeurs. Nous sommes aussi une destination extrêmement compétitive qui a l’avantage d’offrir également la sécurité et la stabilité», a expliqué M. Tlatli. Ajoutant que la Tunisie se prête aussi aux voyages de courte durée qui sont dans l’air du temps.

Imed B.

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Tourisme: la Tunisie sauvée par ses voisins pétroliers en 2009 6,9 millions d’entrées, 34,986 millions de nuitées et 3, 40 milliards de dinars de recettes L’industrie touristique tunisienne a bien résisté à la déprime de l’économie mondiale en 2009 avec 6,9 millions d’entrées, soit une baisse de 2,1% de visiteurs, selon un bilan officiel établi par l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT). La Tunisie fait ainsi mieux que plusieurs autres destinations méditerranéennes, dont l’Espagne, la France et Malte. En termes de nuitées, l’année écoulée s’est soldée par ,986 millions de nuitées, soit une baisse de 8,2%. On enregistre également une régression du taux d’occupation des hôtels de l’ordre de 3,6% par rapport à 2008. Pour ce qui est des recettes, la Tunisie a clôturé l’année 2009 avec une croissance de 2,1% par rapport à l’année précédentes, et ce avec 3406 millions de dinars. Globalement, le tourisme tunisien a tiré son épingle du jeu. Cet heureux bilan est le résultat du rush des touristes Libyens et Algériens sur la Tunisie. Avec 3 millions de touristes, soit une croissance de 12,9%, la Libye vient en tête des pays émetteurs de touristes vers la Tunisie. Le marché algérien n’a connu, quant à lui qu’une baisse de 0,7% l’an passé (presque un million de touristes). Les données de 2009 font également ressortir une régression de la clientèle européenne, et surtout celle de l’Europe centrale et orientale (– 30 % à – 40 %), dont les monnaies ont été fortement dévaluées. A l’échelle européenne on enregistre des régressions sur tous les marchés à l’exception des marchés britannique, turc et luxembourgeois, qui ont connu des croissances respectives de 8,1%, 4,1% et 4,2%. Le plus important marché touristique européen pour la Tunisie, la France en l’occurrence, a connu une régression de 3,6%. L’Allemagne a enregistré une baisse de 7,2%, l’Espagne de 13,9% alors que l’Italie a chuté de 13,7%. C’est dire que la destination Tunisie a été, encore une fois, sauvée par le tourisme de voisinage. Mais s’il est vrai que ces règles de bon voisinage ont représenté un matelas providentiel pour la Tunisie, il n’en demeure pas moins que la destination est appelé a reconquérir les marchés européens qui constituaient jusqu’à un temps récent le principal réservoir de touristes pour la Tunisie, avec une proportion proche de 80%. Et pour cause : Nos voisins maghrébins ne font pratiquement pas, selon les professionnels, faire tourner les hôtels, les compagnies aériennes et les agences des voyages puisqu’ils privilégient en grande partie la location de maisons comme mode d’hébergement et les déplacements personnels par voie terrestre. Selon les professionnels, la baisse du nombre des visiteurs originaires du vieux continent, qui se poursuit depuis plusieurs années sur plusieurs marchés, n’est pas uniquement liée à la crise économique mondiale. Elle découle notamment d’une mauvaise qualité de services, d’un ciel encore hermétique face aux compagnies low-cost et d’une monoculture balnéaire et estivale qui semble plafonner. Autre faiblesse montrée du doigt par les professionnels du secteur: le maigre budget alloué à la promotion du produit tunisien. Le pays consacre, bon an, mal an, quelque 20 millions d’euros aux actions promotionnelles, contre plus de 100 millions d’euros pour le Maroc. Autant dire que M. Slim Tlatli, nouveau ministre du Tourisme, a fort à faire pour combler ces lacunes structurelles persistantes et relancer un secteur qui représente 6% du PIB et génère 380.000 emplois. Publié le 27/01/2010

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Résultats mitigés pour le tourisme en Tunisie depuis le début 2010 Malgré un nombre de touristes en (légère) hausse depuis le début de l’année (+0,6%), les recettes du tourisme en Tunisie ont baissé de 7,4% au premier trimestre pour s’établir à 545,3 MTND (289 M€) par rapport à la même période en 2009. Selon l’Office national du tourisme tunisien, les Français ont été les visiteurs européens les plus nombreux avec plus de 173 000 personnes durant les trois premiers mois (+1,3%), suivis par les Allemands et les Britanniques. Le nombre de touristes Algériens a progressé de 10,8% (176 000 personnes) alors que le nombre de Libyens est en baisse avec 464 000 personnes soit 6,2% en moins depuis le début de l'année. En 2009, les recettes du tourisme en Tunisie ont baissé de 2,5% « seulement », précise le ministre tunisien du Tourisme, Slim Tlatli, « alors que la crise économique a fait reculer la croissance de ce secteur dans le monde de 5,5% ».

Ramadan en été : la mauvaise affaire du tourisme maghrébin Par Olfa Khamira 10/08/2010 Cette année, le ramadan en plein été pousse de nombreuses familles musulmanes en vacances au «bled» à avancer leur retour en France. Les professionnels du tourisme maghrébins tentent de contrer ce manque à gagner. Pour éviter d'avoir à supporter en plein jeûne du ramadan la chaleur écrasante de certaines grandes villes d'Afrique du nord, de nombreuses familles musulmanes de France venues passer leurs vacances en Tunisie, au Maroc ou en Algérie préfèrent rentrer pour retrouver les températures plus clémentes de l'Hexagone. Une perte sèche de revenus pour ces pays où le tourisme tourne d'ordinaire à plein régime tout l'été.

Déjà l'année dernière, la tradition bien établie selon laquelle les émigrés reviennent au pays pour le ramadan, avait été remise en cause. En effet, le mois du jeûne avait commencé le 22 août et avait déjà provoqué un léger chamboulement sur les dates de retour. Cette année, les compagnies aériennes se sont retrouvées prises d'assaut début juin et pendant tout le mois de juillet. « Pour la saison estivale, nous avons constaté un raccourcissement de la période des vacances. Les premières vagues ont commencé début juin et le pic de retour se situe entre le 1er et le 10 août, soit quelques jours avant le ramadan », explique Abdelkrim Ben Ahmed, représentant général France nord de la compagnie Air Algérie. Raviver l'intérêt des musulmans pour un ramadan « au pays » Les responsables du tourisme maghrébins redoutent que les émigrés, grands amateurs de vacances d'été, ne boudent leurs pays d'origine pendant le mois de ramadan. Un seul mot d'ordre: les convaincre qu'une fois passé l'austère moment de jeûne entre le lever et le coucher du soleil, ils retrouveront les soirées à l'ambiance traditionnelle et familiale qu'ils ne pourront pas retrouver en France.

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Cette situation difficile pour le secteur touristique maghrébin va se répéter sur plusieurs années encore, le ramadan avançant d'une dizaine de jours par an en fonction du calendrier lunaire. «Le problème c'est que nous n'avons pas assez de recul afin de prédire le comportement des gens. Pour l'instant, nous remarquons juste un étalement de la date de retour», observe Abdelmadjid Jazi, directeur commercial chez Tunisair. Afin de raviver l'intérêt des musulmans pour un ramadan «au pays», Air Algérie a lancé un tarif spécial «Siam» (jeûne en arabe, ndlr) : une réduction des prix des billets pendant le mois de ramadan, d'une moyenne de 55 % pour ses dessertes vers la France. A titre d'exemple un vol Paris-Alger coûte en moyenne 240 euros. La compagnie française Aigle Azur offre également des tarifs promotionnels pour tous ses vols vers le Maghreb, effectués entre le 5 août et le 12 septembre 2010. Un vol aller/retour depuis Paris vers l'Algérie est proposé à 219 euros. Tunisair, elle, vise uniquement les jeunes d'origine tunisienne de moins 30 ans, en offrant un tarif préférentiel de 50% sur un voyage France-Tunisie. En effet, les compagnies aériennes ont constaté que les jeunes sont les plus réticents à vouloir passer le ramadan au «bled». Comme Slim, 21 ans, qui passe d'habitude «toutes ses vacances en Tunisie», mais a décidé cet été d'avancer sa date de retour : «il fait trop chaud pour jeûner là-bas, en plus, c'est d'un ennui !».

Pour sauver la saison, le tourisme tunisien s’adapte au Ramadhan

Écrit par Yassin Temlali, Samedi, 17 Juillet 2010

Pour sauver la saison et continuer à attirer une clientèle algérienne et libyenne devenue très importante au cours des dernières années, le secteur touristique tunisien s’adapte au mois de Ramadhan.

Le ministère tunisien du Tourisme a appelé les gouvernorats du pays à prendre des mesures à même de sauver les recettes touristiques de l’été, dont la dernière partie coïncide avec le mois de ramadan, rapportent les médias tunisiens. Un document de ce ministère énumère les dispositions destinées à maintenir l’attractivité de la Tunisie pour les touristes pendant la période de jeûne musulman, marquée habituellement par un ralentissement sensible de l’activité économique et un changement des heures de travail. Une partie de ces mesures sont destinées à encourager le tourisme maghrébin. Le document souligne que le transport public et privé sera assuré dans les zones touristiques jusqu'à l'aube, dans le but de faciliter les déplacements vers les monuments historiques et les festivals mais aussi vers les mosquées.

Dans le cadre de l’adaptation des services hôteliers aux besoins spécifiques du ramadan, des tentes seront installées au sein des unités hôtelières pour accueillir les iftars, repas rituels de rupture du jeûne. Pour les touristes maghrébins, les hôteliers ont prévu d’autres prestations adaptées, affirmait il y a quelques semaines à la presse algérienne Fawzi Basly, directeur de la représentation de l'Officie national tunisien du tourisme (ONTT) à Alger.

Outre des buffets spéciaux, ils ont prévu des spectacles nocturnes animés par des troupes traditionnelles et même des animations ramadhaniennes typiques, comme les « bouqalate », destinées aux touristes algériens.

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L’année 2009 sauvée par les Maghrébins

Cette attention porté aux besoins des touristes maghrébins tient au fait que ces derniers, notamment les Algériens et les Libyens, participent à tempérer les effets de la crise économique et financière internationale sur le secteur touristique. En 2009, le total des entrées touristiques en Tunisie a régressé de 2,1% (6.901.406 contre 7.048.999 en 2008), avec une chute des entrées des Européens de 8,8% (Espagnols : -13,9%, Italiens : -13,7%, Allemands : -7,2%), Français : -3,6%). En revanche, les entrées maghrébines ont crû de 7,9% (2.999.100 personnes), grâce principalement à la progression des entrées libyennes de 12,9% (1.995.236 personnes), explique le portail tunisien BabNet.

Les touristes maghrébins sont réputés plus dépensiers que ceux européens. « Une famille algérienne de quatre personnes dépense entre 2.000 et 3.000 euros en moyenne par semaine durant son séjour en Tunisie, soit deux fois plus qu’un touriste originaire de l’Europe de l’Est », a estimé Abdessalem Zermati, directeur des marchés arabe et intérieur à l’ONTT, dans une déclaration à l’hebdomadaire économique et financier panafricain « Les Afriques » (24 septembre 2008).

Prévisions optimistes pour 2010

Les prévisions pour le tourisme estival tunisien sont globalement optimistes en dépit des craintes d’une baisse des entrées touristiques pendant le mois de ramadan. Le baromètre du tourisme établi par « Go Voyages » indique que sur la période allant du 1er juillet au 31 août, la destination Tunisie a progressé de 10% par rapport aux départs de 2009.

Les prévisions pour l’année tout entière ne sont pas non plus pessimistes, malgré un début de saison quelque peu alarmant. 2010 devrait se clore par une augmentation de 2% du nombre d’entrées globales. En d’autres termes, la baisse enregistrée pendant les cinq premiers mois de l’année (-1,5 %, soit 2.205.000 contre 2.248.000 pendant les cinq premiers mois de 2008,

selon l’Institut tunisien de statistiques -INS) sera largement rattrapée.

Tunisie: 160 mesures pour redorer le blason de l’industrie touristique Quelque 160 mesures destinées à redorer le blason du tourisme tunisien ont été identifiées par l’étude stratégique sur le développement du secteur à l’horizon 2016 qui a fait l’objet lundi d’une consultation régionale consacrée aux régions du nord (Tunis, Zaghouan, Bizerte, Beja, Tabarka et le Kef). Les professionnels ont répondu présents à l’appel du gouvernement qui cherche à associer le plus grand nombre de compétences et d’opérateurs dans cette réflexion qui engage l’avenir d'un secteur-clé de l’économie nationale. Ouvrant cette consultation régionale, M. Mohamed Belaâjouza, président de la Fédération Tunisienne de l’hôtellerie (FTH) a précisé que le tourisme tunisien est plus que jamais appelé à se redéployer d’une manière efficace face à un contexte hautement concurrentiel et à une réalité mouvante. Fidèle à son franc-parler, le patron des hôteliers tunisiens a noté que « l’attractivité du produit touristique tunisien est depuis quelques années en baisse continue», rappelant que la destination Tunisie, qui était naguère leader incontesté sur la rive sud de la Méditerrannée est de plus en plus laminée par la concurrence. Ce diagnostic de la situation d’un secteur qui représente 6,5% du PIB et génère plus de 380 000 emplois directs et indirects, a été

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largement partagé par Habib Ammar, directeur général de l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT). « Bien que le secteur dispose d’actifs solides et d’un savoir-faire confirmé, l’offre d’hébergement demeure peu diversifiée, avec une prédominance du produit balnéaire, une forte dépendance des tour-opérateurs étrangers et une image de marque moins reluisante que celles de nos principaux concurrents », a notamment indiqué M. Ammar . Cinq axes stratégiques et 160 mesures Le directeur général de l’ONTT a également fait savoir que l’étude stratégique du développement du tourisme tunisien à l’horizon 2016 s’inscrit dans le cadre de la réalisation des objectifs du programme présidentiel 2009-2014; lequel table sur des entrées de 10 millions de touristes et des recettes de 5 milliards de dinars. Cette nouvelle «feuille de route» de relance de l’industrie touristique tunisienne se décline en cinq axes prioritaires: diversification de l’offre et encouragement de l’innovation, renforcement des actions promotionnelles, réorganisation du cadre institutionnel, restructuration des modes de financement et développement d’un tourisme « Web compatible ». Ces axes prioritaires se subdivisent en 20 actions prioritaires qui se déclinent, à leur tour, en 160 mesures. S’agissant de la diversification de l’offre touristique, l’accent sera mis sur le développement d’une charte de qualité baptisée « Jasmin», la création d’un label tunisien d’éco-jardin et le lancement d’un concours national d’appel à projets innovants. L’élargissement de la gamme des produits touristiques prévoit aussi la création de zones franches et détaxées et le développement de nouveaux modes d’hébergement tels le camping, les maisons d’hôtes en plus de l’encouragement des produits de niche comme la thalassothérapie, le tourisme des congrès, le golf et le tourisme de santé. Dans le chapitre promotion et marketing, l’étude stratégique recommande notamment l’adoption de l’approche relations publiques-lobbying ainsi que la création d’un évènement de portée internationale de type festival ou compétition sportive en lien avec les richesses touristiques de la Tunisie. Par ailleurs, l'intérêt sera porté à l’augmentation du budget alloué au marketing à travers la création d’une taxe séjours (taxe payée par le touriste à l’aéroport ou incluse dans le package vacances) ou encore un prélèvement sur les opérations de change auprès les banques. Réorganisation du dispositif institutionnel En ce qui concerne la réorganisation du cadre institutionnel de l’industrie touristique nationale, les principaux sentiers consistent à créer une cellule de prospective et d’évaluation des projets, à lancer un fonds d’amorçage et d’assistance technique aux promoteurs et à refonder le système de formation professionnelle touristique afin qu’il réponde aux mieux aux besoins réels du secteur. Le quatrième axe prioritaire défini par l’étude stratégique préconise une restructuration des finances du secteur touristique. Et de focaliser essentiellement sur le traitement du problème de l’endettement des unités hôtelières à travers la promotion de la dimension conseil de l’ONTT et des banques, la formation des gestionnaires et, en cas de besoin, le changement de la vocation de l’hôtel (conversion en maison de retraite, clinique ou foyer universitaire…). Pour ce qui est du développement d’un tourisme « Web compatible », les sentiers à battre sont la reconstruction du site de l’ONTT autour de trois axes (grand public, intranet, extranet), le lancement d’un programme « Archipel » pour améliorer le référencement des mots clefs du patrimoine touristique tunisien( Jasmin, dromadaire, couscous etc…) et l’appui au lancement de sites marchands. A noter que les travaux de la consultation régionale se poursuivront selon la répartition

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géographique suivante : Cap Bon (Nabeul, Yasmine Hammamet), Centre (Sousse, Mahdia, Kairouan, Monastir) et Sud (Djerba, Tozeur, Kébilli, Gafsa Sfax). La consultation régionale sera couronnée par une consultation nationale qui aura lieu en septembre prochain. Publié le : 10/08/2010

Malgré des tarifs en baisse, les touristes ne se ruent pas sur les destinations en crise Relaxnews - 9 mars 2011 "Les destinations en crise, à l'imagine de la Tunisie et de l'Egypte, n'arrivent plus à séduire les touristes avec leur seul attrait tarifaire, d'après les différents professionnels du tourisme contactés par Relaxnews. L'argument de la sécurité gagnerait du terrain et reléguerait le prix au second plan. Conséquence : les réservations pour ces destinations sont en chute, rendant les destinations "d'opportunité" peu attractives.

Sous le feu des projecteurs depuis le début de l'année, la Tunisie et l'Egypte, destinations très prisées des Français car peu onéreuses, peinent aujourd'hui à remonter dans l'estime du public, alors même que la situation sur place se stabilise.

Pour tenter de relancer ces pays, les professionnels allient leurs forces. "Les Engagements de Jasmin", en écho à la Révolution de Jasmin en Tunisie, ont pour but de fédérer les acteurs touristiques tunisiens et français pour permettre au pays de retrouver un niveau de réservations équivalent aux années précédentes.

"Les professionnels du tourisme se sont engagés à accueillir les touristes aussi bien - et sinon mieux encore - que les années passées", expliquent les 250 signataires de ces engagements.

A titre d'exemple, les internautes peuvent trouver des séjours en Tunisie d'une semaine au printemps, au départ de Nantes ou Lyon à partir de 187 euros, tout compris, chez Go Voyages.

Malgré cette bonne volonté, Didier Arino, du cabinet Protourisme, remarque que pour l'instant, "les réservations pour l'été, pour l'Egypte et la Tunisie, sont en baisse de 40% par rapport à l'été 2010". "Les tarifs attractifs mis en place par les voyagistes ne suffisent pas à restaurer la confiance", analyse le spécialiste, contacté par Relaxnews.

Les propos du directeur général du cabinet d'ingénierie touristique font d'ailleurs écho à une étude du cabinet Gfk, parue en mars dernier. Parmi les Français ayant prévu un séjour en Egypte avant les soulèvements populaires, 49% affirment qu'ils souhaitent désormais attendre plusieurs mois avant d'effectuer une nouvelle réservation. 41% des Français ayant prévu des vacances en Tunisie n'envisagent également pas de partir avant quelques mois.

Les réservations de dernière minute pour inverser la donne

Les Français attendraient la dernière minute pour se ruer sur ces destinations. Jérôme Laurent, le directeur marketing de Go Voyages, constate dès maintenant ce phémonème, qui devrait se reproduire d'ici l'été. "Depuis la réouverture de la Tunisie, le 14 février dernier, nous constatons une forte reprise des réservations. Pour les vacances d'hiver, les packages

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pour la Tunisie ont représenté 20% de nos ventes, contre 26% habituellement", se satisfait le spécialiste.

Didier Arino partage ce constat : "Les Français vont probablement attendre un mois voire deux avant le départ pour se décider pour ces deux destinations. S'ils constatent que la situation politique et sociale de la Tunisie et de l'Egypte est stable, ils réserveront à la dernière minute, et profiteront toujours ainsi de tarifs attractifs".

La sécurité préférée au prix

Alors que la France est encore dans une mécanique de sortie de crise, et que l'augmentation du chômage pèse sur le moral des Français, l'argument du prix ne semble plus primordial aux yeux des Français. Bien qu'il soit toujours à la recherche de bonnes affaires, le public n'est pas prêt à sacrifier sa sécurité pour des séjours à prix imbattables.

Bernard Maitre, directeur tourisme et loisirs d'Europ Assistance, interrogé par Relaxnews, avance que les événements sont encore trop récents pour que ces destinations aient regagné la confiance des Français. "Même si le retour au calme a été annoncé et que les autorités ont rouvert les séjours vers la Tunisie et l'Egypte, les révolutions populaires de l'hiver sont encore trop fraîches dans l'esprit du public".

Il faut savoir, toujours selon le spécialiste, que les Français anticipent leurs réservations de vacances deux mois en moyenne avant le départ. "Il est encore trop tôt pour savoir si les vacanciers auront digéré les événements, même si je crois me souvenir qu'ils ont la mémoire courte", ironise-t-il.

Annuellement, Europ Assistance fait paraître avant l'été une étude sur les vacances d'été des Français. Elle y classe les risques les plus redoutés par les touristes sur leur lieu de villégiature. "Même si nous n'avons pas encore les résultats, il ne serait pas étonnant que le critière sécuritaire remonte dans la hiérarchie des craintes des Français. L'argument prix ne serait alors plus primordial", conclut-il.

La Tunisie et l'Egypte font de leur révolution un atout touristique

JEUDI, 10 MARS 2011

La Tunisie et l'Egypte inaugurent la promotion du "tourisme révolutionnaire" au salon international du tourisme de Berlin, le plus important du monde, pour tenter de faire revenir les touristes qui boudent ces deux destinations depuis que les révoltes populaires y ont éclaté, faisant tomber les régimes Ben Ali et Moubarak à près d'un mois d'intervalle. Les Egyptiens ont ainsi décidé d'exposer des mini maquettes de la Place Tahrir aux côtés des habituels bustes pharaoniques sous un slogan commun: "Venez voir l'endroit où tout a commencé". Les Tunisiens eux ont choisi pour slogan: "l'endroit où il faut être, maintenant", alors que les tours opérateurs ne reprennent que timidement leurs dessertes, et que les touristes lui préfèrent l'Europe méridionale. Malgré l'offensive marketing, les deux pays ne se font guère d'illusions pour l'année 2011 : la

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Tunisie a accusé une baisse de fréquentation touristique de 45% en début d'année, tandis que l'Egyptien Hisham Zaazou ne prévoit de normalisation "qu'à partir de l'été".

Le tourisme en Egypte et Tunisie tarde à redémarrer APRES LA REVOLTE | Les vacanciers tardent à faire redécoller le tourisme en Egypte et en Tunisie, alors que ce secteur demeure pour ces pays une de leurs principales ressources. AFP | 17.03.2011 |

Des hôtels égyptiens occupés à 30% en avril contre plus de 90% un an plus tôt, un ministre tunisien qui parle d’année "désastreuse" : passées les révoltes populaires, les vacanciers tardent à faire redécoller le tourisme de ces pays, une de leurs principales ressources.

Un peu plus de deux mois après la fuite de l’ancien président Ben Ali, et un mois après le départ d’Hosni Moubarak, les tour-opérateurs européens font leurs comptes.

TUI Allemagne parle de repli de 28% pour l’hiver et le printemps vers la Tunisie et de -50% pour l’été. Vers l’Egypte, les reculs sont de 24% pour l’hiver et le printemps, de 22% pour l’été.

Même constat chez son homologue britannique, qui table sur un recul de 40% cette année de l’Egypte "même si les ventes se sont améliorées grâce aux nombreuses promotions" proposées un peu partout en Europe. Rien qu’en février, les tours-opérateurs français ont enregistré une chute de l’activité de 74,3% sur la Tunisie et de 81,3% pour l’Egypte.

Un des principaux freins au rebond de la Tunisie explique Antoine Cachin, PDG de Fram, est dû à l’arrivée de réfugiés en provenance de Libye."Les gens entendent à la télévision que les hôte Ils sont remplis de réfugiés mais c’est faux !", assurent au contraire le personnel de l’hôtel Isis de Djerba et celui des boutiques.

Un processus graduel

Quelques tour-opérateurs affirment ne pas avoir constaté de baisses comme l’Italien Eden Viaggi ou le suédois Fritidsresor, selon lequel la demande n’est pas "dramatiquement différente de l’an dernier". Pour les vacances de Carnaval qui viennent de s’achever, la filiale belge de Thomas Cook non plus "n’a pas vu de différence".

Pour la majorité néanmoins, "les affaires repartent mais c’est un processus graduel. Pâques devrait marquer le vrai tournant", avance l’Italien Alpitour, l’un des plus importants du pays.

Le patron de Transat France (Transat, Look et Amplitravel) Patrice Caradec parle d’une "reprise des ventes plus laborieuse que souhaité". "On voit une éclaircie sur Djerba avec un rythme de réservations à peu près 60% de l’an dernier, après être passé par 20%, 30%", etc.

Pour ne pas sombrer dans le pessimisme, des voyagistes affirment qu’il est encore "trop tôt" pour se prononcer sur l’année. "Il est bien possible qu’on rattrape les pertes" selon le belge Jetair. Marmara, qui a lancé mercredi encore de nouvelles promotions, compte finir à -20% sur la Tunisie.

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Beaucoup tablent sur les ventes de dernière minute : "Les Espagnols réservent toujours très tard et encore plus en temps de crise", souligne Ruperto Donat, le patron des agences de voyages espagnoles.

L’Espagne, avec les Canaries et les Baléares, fait partie des grandes gagnantes des événements au Moyen-Orient. Mais il y a aussi la Grèce et ses îles, la Turquie, etc. : autant de destinations qui ne compensent pas entièrement le manque à gagner.

Réservations perdues

"Si on va réussir à compenser pour les vacances scolaires de Pâques, ce ne sera pas le cas pour l’été car on n’a pas les stocks suffisants pour absorber la demande. C’est pour cela qu’il faut absolument que la Tunisie reparte", juge M. Caradec.

Le patron de Fram, content d’être un tour-opérateur "généraliste", constate pour sa part que l’avance sur les réservations annoncée en janvier était "perdue". Amplitravel, qui ne vend que de la Tunisie, va vivre "une très mauvaise année", résume M. Caradec.

Lui comme les autres espèrent aussi qu’une fois le plein fait dans les destinations de substitution, les touristes se laisseront convaincre de revenir en Tunisie, destination aux prix imbattables habituellement. A commencer par ceux dont les budgets sont serrés.

Le ministre tunisien du Tourisme Mehdi Houas estime lui que si la baisse de fréquentation atteint les 50% "ce sera déjà pas si mal".

Tunisie/Tourisme: 2011 catastrophique

AFP 14/03/2011

Le ministre tunisien du Commerce et du Tourisme Medhi Houas a estimé lundi que l'année

touristique 2011 sera "catastrophique" et que si la Tunisie fait la moitié de son résultat de

l'an dernier "ce sera déjà pas mal".

Dans un entretien avec l'AFP, Mehdi Houas, qui revient tout juste du plus grand salon

mondial du tourisme, à Berlin, prédit une saison 2011 "très mauvaise, désastreuse", et juge

que le défi le plus urgent est de préserver l'emploi dans le secteur. Secteur vital, le tourisme

assure près de 7% du PIB tunisien et emploie jusqu'à 400.000 personnes, directement et

indirectement, sur une population totale de 10 millions de personnes. "

"Si on fait 50% de ce que l'on a fait l'année dernière, ce sera déjà pas mal. On a sauvé les

meubles et le vrai défi aujourd'hui ce n'est pas d'augmenter les salaires, c'est de sauver les

emplois et les salaires". a-t-il expliqué en allusion à la forte pression sociale sur les nouvelles

autorités du pays.

"La révolution que vient de connaître la Tunisie est une révolution sociale et à un moment

donné il va falloir répondre (aux demandes) "secteur par secteur" mais, pour celui dont il a la

charge, il exclut des augmentations durant l'année en cours qui sera selon lui "la pire de toute

l'histoire de l'industrie touristique" tunisienne. Mehdi Houas estime toutefois que la Tunisie

commence à réapparaître sur les écrans radar: "on commence à revoir un petit point sur

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l'écran", dit-il.

Autre coup dur pour le pays: le contre-coup de l'insurrection en Libye qui tourne à la

guerre civile. "On recevait d'habitude 2 millions de Libyens chaque année", précise Mehdi

Houas selon lequel ce quota n'est toutefois pas "totalement perdu".

Quant au climat des affaires et à leur transparence, il estime que "par rapport au régime

mafieux (sous Ben Ali, ndlr) on a indubitablement progressé". "Tous ceux qui étaient passés

sous les fourches caudines par le passé ont aujourd'hui un autre actionnaire, c'est l'Etat, un

partenaire qui respecte le droit, ça a plus de gueule", dit le jeune ministre, autrefois chef

d'entreprise en France.

Mehdi Houas souligne enfin que la Tunisie est aujourd'hui "un pays libre" et qu'au bout du

compte, "la priorité c'est la démocratie", même au prix d'une année touristique "désastreuse".

Le tourisme en Tunisie devrait récupérer« très rapidement » selon l'OMT

17/01/11 | Les Echos

L'industrie touristique en Tunisie devrait rapidement retrouver son niveau d'avant les

violences qui ont fait fuir des milliers de visiteurs étrangers, a jugé lundi le secrétaire général

de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), Taleb Rifai. «Nous avons toutes les

indications et toutes les raisons de croire que la Tunisie sera capable de récupérer très

rapidement, de fait beaucoup plus rapidement qu'espéré», a-t-il déclaré lors d'une

conférence de presse à Madrid, siège de cette agence de l'ONU.

«L'histoire, les infrastructures et les acteurs du tourisme en Tunisie sont assez solides pour

être capables de récupérer rapidement», a-t-il souligné. «Bien sûr, la rapidité avec laquelle

cela arrivera dépend pour beaucoup des développements politiques» actuels, a-t--il ajouté,

en mentionnant la formation prochaine d'un gouvernement de transition et de futures

élections. «Bien sûr nous observons de près tout ce qui se passe en Tunisie. La Tunisie est

une très importante destination touristique», a ajouté le secrétaire général lors de cette

conférence de presse consacrée à la publication des résultats de l'organisation pour 2010.

Des milliers de touristes ont été évacués ces derniers jours de Tunisie où des scènes de

pillages et de violences ont accompagné la chute vendredi de l'ancien président Zine El

Abidine Ben Ali. Les touristes sont partis de façon «rapide et régulière», a déclaré M. Rifai

en estimant que beaucoup d'entre eux retourneraient dans ce pays quand la situation le

permettrait.

LES ECHOS (SOURCE AFP)

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Tunisie et Egypte se battent pour retrouver leurs touristes 4/02/2011 Sinistré depuis la crise politique, le secteur touristique des deux pays en révolution mise sur un prochain retour des vacanciers. D’autres pays sont à l’affût « Des séjours sur la zone côtière et dans l’île de Djerba ne sont désormais plus contre-indiqués. » Cette phrase publiée ce week-end sur le site Internet du Quai d’Orsay marque la levée française des restrictions de voyages mais seulement sur une partie du territoire tunisien. Le ministère des affaires étrangères continue de déconseiller aux voyageurs de se rendre dans l’intérieur du pays. Qu’importe ! Cette libéralisation partielle des voyages était très attendue, autant par les voyagistes français que par les autorités tunisiennes. Le tourisme tunisien est d’ordinaire le premier pourvoyeur de devises. Il accueille 6 millions de vacanciers par an, emploie plus de 350 000 personnes (sur dix millions d’habitants), couvre 60% du déficit de la balance commerciale du pays et assure 6,5% du produit intérieur brut. Or le secteur a vu ses recettes fondre de 40% en janvier et s’attend à une tendance équivalente en février. Pendant la « révolution de jasmin », les recommandations du Quai d’Orsay avaient entraîné le retour anticipé d’environ 9000 vacanciers français et la suspension des départs. Depuis, les voyagistes connaissent un effondrement des réservations pour cette destination.

Un soulagement pour les tour-opérateurs

De fait, la Tunisie a lancé lundi 14 février une campagne publicitaire pour faire revenir les touristes avec notamment un slogan de circonstance : « Enfin libre de bronzer »… Une opération destinée « à nos amis français pour qu’ils viennent déclarer leur flamme à la Tunisie », selon le ministre tunisien du tourisme, Mehdi Houas, qui table sur une vraie reprise vers mars-avril. En France, l’amélioration de la situation est aussi un soulagement pour les tour-opérateurs car la Tunisie attire chaque année près de 1,5 million de vacanciers français. Plusieurs voyagistes s’étaient d’ailleurs rendus à Tunis pour étudier les conditions d’une reprise. Pour ces derniers, le manque à gagner est plus ou moins important. Leur association, le Ceto, se refuse pour l’instant à communiquer des chiffres. Pour limiter la casse, les voyagistes ont toutefois essayé de gagner du temps en faisant des offres commerciales à leurs clients. « Nous leur avons proposé des avoirs, valables un an », explique Gérard Neveu, chez Allibert.

Égypte ou République dominicaine ?

Tous ses concurrents ont fait des propositions équivalentes, ou consenti des reports. « Il faut aller très vite pour avoir le maximum de touristes au printemps », plaide René Marc Chikli, président de l’Association de tour-opérateurs (Ceto). Annette, une touriste française, a cependant changé de destination sans tenir compte des conseils des voyagistes. Oubliée la Tunisie : cap sur l’Inde, où elle s’est envolée. Si les choses semblent bien s’arranger pour la Tunisie, la situation est bien plus compliquée pour l’Égypte. Lundi, quelque 150 employés du secteur ont manifesté au pied des pyramides pour réclamer une hausse de leur salaire. Ce n’est pas moins de 1 million de visiteurs qui a brutalement quitté le pays et 80% de réservations ont été annulées.

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« Je me déciderai bientôt », dit Florence qui voulait emmener mari, enfants, gendres et belles-filles – pas moins de 14 personnes ! – descendre le Nil cet hiver. Une escapade familiale payée 25 000€ au Club Méditerranée qui lui conseille, ces jours-ci, d’« attendre » avant de se dédire car, en Égypte, « les choses vont s’arranger ». Si tel n’est bientôt pas le cas, Florence optera pour la République dominicaine, tout en regrettant le pays des pharaons.

Beaucoup de voyagistes ont proposé des plans B à leurs clients

Si la désertion touristique se poursuit, les conséquences seront dramatiques. Le secteur représente 11% du PIB, contribue à la création de 17% des emplois et a rapporté en 2010 une dizaine de milliards d’euros, avec une fréquentation record de près de 15 millions de visiteurs. Actuellement, 150 milliards d’euros d’investissements touristiques sont en péril et plus de 2 millions de personnes risquent de perdre leur emploi, selon les statistiques officielles. « Pour l’Égypte, admet Gérard Neveu, c’est plus compliqué. Pour nous qui faisons du trekking, la saison est sûrement fichue. » Tunisie et Égypte auront donc fort à faire pour convaincre les vacanciers de revenir. Beaucoup de ces derniers ont déjà opté pour des destinations de remplacement. « Le Maroc, la Jordanie, l’Espagne, les Canaries, la Turquie, la Libye », énumère Gérard Neveu. Comme Allibert, beaucoup de voyagistes ont proposé des plans B à leurs clients. « Les Canaries ou le Maroc où les capacités aériennes et hôtelières ont augmenté », précise-t-on chez Nouvelles Frontières. Et aussi « la République dominicaine et le Sénégal ». D’autres ont dirigé leurs clients vers la Turquie, l’île Maurice, voire Chypre. Souvent en faisant des promotions, alors même que l’on observe une hausse des tarifs sur le marché international.

Une aubaine pour le Maroc

La situation représente aussi une aubaine pour le Maroc qui a été pris d’assaut. L’office du tourisme marocain a mis les bouchées doubles pour assurer sa promotion, affiches dans le métro parisien à l’appui. Le pays, qui réalise près de 8% de son PIB avec le tourisme, devrait connaître une année record. L’industrie du tourisme marocain a prévu des investissements massifs dans l’espoir de doubler bientôt le nombre de touristes (9,4 millions en 2010) et générer 470 000 emplois supplémentaires. Déjà, tous les hôtels sont pleins à craquer, notamment à Agadir et à Marrakech au point qu’en l’espace de quelques jours les prix ont déjà flambé de 15 à 25 %. « Sur le Maroc, nos prix n’ont pas augmenté », rectifie-t-on toutefois chez Nouvelles Frontières. La Turquie, qui joue à fond depuis des années la carte d’un tourisme relativement bon marché, compte aussi tirer son épingle du jeu. Le nombre de visiteurs a augmenté et les demandes de brochures explosent, dit-on à l’office du tourisme. Paula BOYER

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Le Tourisme Tunisien: Quels remèdes pour quels

maux ? 24/03/2011

Depuis l’indépendance la Tunisie s’est lancée dans le tourisme en venant en aide à tous les

promoteurs, et ce afin d’assurer une capacité hébergement suffisante. Ainsi et jusqu’aux

débuts des années 70, les terrains étaient cédés pour le millième symbolique. En effet dans

un monde ou le tourisme n’a commencé à se développer qu’après la fin de la seconde guerre

mondiale: Garantir une structure d’hébergement dans un pays disposant de belles plages et

un soleil presque à longueur d’année était une condition sine qua none pour faire drainer les

touristes en Tunisie.

Depuis ce temps le rôle de l’hôtelier s’est vu comprendre non seulement l’accueil et

l’hébergement des touristes dans son établissement, mais aussi, la commercialisation de son

unité et de son environnement.

Entretemps, le tourisme dans le monde a évolué alors que la Tunisie a conservé son image de

Sun, Sea and Sand ou Sex comme vous voulez. Cet état de fait a engendré non pas un

tourisme tunisien, mais juste de l’hôtellerie. Ainsi avec le développement de plusieurs genres

de tourismes dans le monde (Sante, Vert, De Congres, Culturel, etc..), la Tunisie a essayé de

coller à la roue en diversifiant son offre, ainsi on entend parler de tourisme culturel, de

tourisme de sante, de tourisme de congres, etc... Malheureusement cette diversification a été

mal entreprise.

En effet la grande partie de cette diversification a été menée par les hôteliers, et tourne

autour des hôtels. Ainsi lorsqu’ailleurs on observe des centres de thalasso, des parcs

d’attraction au cœur du projet, et en annexe on bâtit des structures d’hébergement de

différentes catégories en fonction de l’attraction principale. En Tunisie, ce sont les hôteliers

qui bâtissent des centres de thalasso, des centres de congres pour maximiser leurs

occupations.

Ainsi, nous trouvons des hotels offrant des produits de prestiges mais vendus au rabais, car

ils sont commercialisés toujours par les mêmes TO et agences qui leur ont collé une etiquette.

De meme cet hôtel connu comme étant balneaire pour une categorie de gens, devient très

difficile à rehausser son image pour arriver à le vendre à une autre catégorie de clientèles.

Sans oublier que à chacun son metier, et un hôtelier ne peut s’improviser du jour au

lendemain en gérant de centre d’affaires, comme ses commerciaux, auront pour priorite la

maximisation de l’occupation au détriment du produit de luxe.

Un autre fait marquant intervint vers le début des années ’90, la Tunisie voulant garder la

même part de marché à l’horizon 2000 que ce qu’elle detenait en ce temps dans le bassin

méditerranéen, s’est vu conseillée de disposer d’un parc hôtelier de 200 mille lits en l’an

2000 et ce par souci de garder cette fameuse part de marché.

Ainsi le gouvernement s’est mis à encourager les jeunes promoteurs à raison d’un apport de

30% contre un prêt de 70% afin de construire des unités de 140 lits. Cette politique

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désastreuse a eu pour conséquence de voir des gens hors du métier se lancer dans l’hôtellerie

et le tourisme, et on a vu par la suite toutes les tranches socioprofessionnelles possibles (du

médecin au vendeur de beignets) se lancer dans cette aventure.

Cette décision prise à la va-vite a engendré multitude de problèmes qui n’ont fait qu’engluer

encore plus le tourisme tunisien et d’enraciner l’hôtellerie comme produit unique sinon

majeur dans la politique touristique du pays. Quelles sont les conséquences néfastes de cette

décision ? :

- Des non-professionnels gérant des hôtels et faisant la promotion du produit touristique

tunisien (je vous fais passe de tous les gags survenus entre ces gens et les TO)

- Des employés sous-formés débauchés par les nouveaux hôteliers et promus à des postes

plus importants, imaginez un peu la qualité de service qui en a résulté.

- Des promoteurs poussés vers la faillite et à vendre leurs unités pour pouvoir rembourser

leurs dues.

- Des bradages de prix incroyables, prônaient par des pseudo-commerciaux promus tel en

l’absence de professionnels gérant l’avenir de leurs unités.

Aussi et au vu de cette petite rétrospective quelle image ou scène touristique dispose t-on en

Tunisie en cette fameuse année 2011 ?

- Un noyau central qui est l’hôtel, et en annexe gravitent autour des activités satellites, ces

mêmes produits qui devaient rehausser ou diversifier le tourisme tunisien ne sont en fait que

des extras offerts aux clients des hôtels.

- Nous avons aussi un métier d’hôtelier qui fait le beau et le mauvais temps du tourisme en

Tunisie. Un hôtelier qui cherche le plus souvent à maximiser son occupation (son objectif

numéro 1 et c'est logique) plutôt qu’à donner plus de valeur aux atouts qu’il a rajouté (les

centres de thalasso, de congres, etc..)

- Des centres de Thalasso, de Congres, des parcours de golf gérés par des hôteliers ou ayant

des participation dans la société qui gère.

- Des étudiants formés dans les écoles de tourisme, en majorité ou le tout tourné vers les

métiers de l’hôtellerie,

- Des Tour Operators offrant à leurs clientèles des séjours hôteliers pas plus

- Une marginalisation de notre patrimoine historique et culturel, qui est méconnu et mal

proposé

- Un office du tourisme véhiculant une image de soleil, mer et famille heureuse profitant du

charme de son séjour (A propos c’est une société en Belgique qui produit tout le matériel

promotionnel pour tous les marchés, et chacun doit décliner dans sa langue, et ceci

indépendamment des besoins des marchés)

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- Des agences de voyages qui se trouvent à jouer les seconds rôles, en étant de simple

représentant de certains TO, donc par conséquent au service du TO pour l’hôtellerie.

Est ce qu’on peut parler encore de tourisme ? Soyons honnête avec nous même, nous ne

disposons pas de tourisme, et nous n’avons non plus pas de politique touristique sur le

moyen et le long terme. Aussi et pour faire la révolution de notre tourisme, il faudrait tout

d’abord redéfinir les rôles de chacun, et par la suite élaborer une politique avec des objectifs à

atteindre sur le moyen et le long terme. La Tunisie peut ramener facilement les 10 a 12

millions de touristes, encore faut il procéder a une refonte totale.

Par Borhen Chair

Consultant International en Tourisme et Hôtellerie

Tunisie, Egypte : la fin du soleil à petits prix

-60%/-70% ! : Ce n’est pas le montant d’une réduction sur un voyage discounté par Voyage Privé, mais c’est actuellement le volume de perte de clients des Tours Opérateurs français en Tunisie, en Egypte, voire même au Maroc.

23/03/2011

Le monde semblant vaste et les réalités économiques ne s’embarrassant pas toujours de

dimension poétique, les opérateurs touristiques ont bien tenté un repli stratégique vers des

contrées moins hostiles… mais malheureusement ou heureusement, cela s’est avéré

impossible.

En effet, le réalisme arithmétique nous démontre que les 300 000 chambres perdues de la

Tunisie et du Maroc ne se retrouveront pas dans des destinations nouvelles, qui n’ont pas le

début d’une réalité en matière de capacité (le Cap Vert par exemple ne représente qu’un peu

plus de 1000 chambres…). Même constat pour les gros porteurs qui sont déjà surinvesti et

donc n’offrent pas les mêmes caractéristiques de prix, ou encore des destinations injustement

assimilées à un mouvement qui pourtant ne les concerne pas (ex : la Turquie).

Ainsi, un souffle nouveau doit animer l’action de nos grands voyagistes, en résonance au

formidable mouvement d’émancipation des peuples arabes.

Mettre des prix sur des maux fussent-ils sous le vocable de la promo, quand bien même le

tout serait emballé par des bons mots, ne pourra faire oublier les cahots et les sanglots, et dès

lors la seule voix de la raison sera d’accompagner les revendications sans compassion, mais

avec compréhension, négociation et détermination : « contre mauvaise fortune bon cœur »…

Un nouveau modèle plus serein et plus équanime

Les mouvements actuels sont une formidable opportunité pour engager une réflexion sur une

refonte des modèles économiques construisant les offres touristiques des grands acteurs

européens. Il est urgent de repenser et de proposer un nouveau cadre d’organisation plus

propice à transformer les énergies en actions concrètes et positives pour toutes les parties en

présence.

C’est probablement la fin du « soleil à petits prix », souvent réalisé au détriment des

conditions vécues localement pour proposer un nouveau modèle plus serein et plus

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équanime. Entre les bons sentiments des uns et l’opportunisme des autres, la situation ne

peut se contenter d’un « on verra bien », peu propice à créer un élan mobilisateur général.

La cause n’est pas entendue, rien n’est définitif puisque pas encore défini et si l’avenir de ces

pays leur appartient, il nous revient de les accompagner sur le chemin de la démocratie et de

la dignité individuelle : investir dans l’humain étant sans nul doute le meilleur des

rendements.

Dès lors, il conviendra d’accepter voire de dépasser les revendications actuelles des

travailleurs de ces pays (15 à 20% de salaire en plus), ce qui représentera une augmentation

des prix des packages n’excédant pas 5%. Le tourisme et les touristes peuvent accepter une

petite augmentation plus juste si on leur fournit une explication où la plus juste répartition

devient un élément de l’équation tarifaire.

Bien sûr, dans l’organisation de cet ordre nouveau, les droits légitimement trouvés (et non re-

trouvés) devraient être associés à des devoirs de productivité et de qualité. Plus d’argent, plus

d’emplois et plus de considération se transformera à coup sûr en plus de services, d’efficacité

et donc de confort pour les clients.

Cette révolution doit servir de point de départ à une évolution du rapport Nord/Sud, et

l’exploitation économique doit faire place à des responsabilités politiques et à un sens du

service touristique, non comme aliénation mais bien comme une source d’émancipation et de

réalisation individuelle prompt à apporter une réponse harmonieuse aux problématiques

actuelles, tant de condition, d’immigration, de formation, et plus généralement de

satisfaction des recevant comme des reçus, garant d’un nouvel équilibre porteur de valeurs

d’avenir où la satisfaction du travail accompli par les populations locales donnera bonne

conscience aux voyageurs de l’argent ainsi bien dépensé.

Jean-Pierre Nadir

Le tourisme tunisien a besoin d’argent et… d’idées novatrices 04/11/2010 « Le pèle mêle dans la promotion de la destination Tunisie, c’est fini » a affirmé Slim Tlatli, à l’occasion de la rencontre, organisée par la Chambre tuniso-française du Commerce et de l’Industrie (CTFCI), autour de la stratégie du tourisme à l’horizon 2016. La politique promotionnelle, de communication et de marketing, de l’administration de tutelle, serait totalement revisitée, rénovée voire chamboulée à la racine. Il faut absolument améliorer le positionnement et l’image de la destination et sortir de l’image « Tunisie bas prix à qualité moyenne basse », souligne Slim Tlatli. La finalité est de tirer l’image de la destination vers le haut. Ceci serait réalisé à travers une déclinaison régionale d’une part, et la promotion du produit de l’autre, avec en prime une nouvelle segmentation des marchés. Car, explique le ministre, la segmentation actuelle, par marchés, par pays, âge, tranche de revenus…n’est plus d’actualité. Si on assure la promotion du produit golfique, il faut le faire de la même manière aussi bien pour le marché français, allemand, ou encore anglais.

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Le ministre a également insisté sur l vague internet et son importance capitale dans la promotion. Une vague de laquelle, nous sommes quasi absents. Dans le même ordre d’idées, Slim Tlatli a annoncé le démarrage prochain de l’étude relative à la refonte de la politique de marketing, promotion et communication de la destination Tunisie. Une révision qui devrait consolider, à notre, sens, la remise en question effectuée par l’étude stratégique sur le développement du tourisme à l’horizon 2016, et la rejoindre en ce qui concerne la réorganisation du dispositif institutionnel. Une réorganisation dont la tutelle est profondément consciente. En effet, l’Office Nationale du Tourisme Tunisien (ONTT) créé, il y a 40 ans, opère aujourd’hui, avec les mêmes structures voire les mêmes méthodes. Ce qui est pour le moins qu’on puisse dire, dépassé, eu égard à l’évolution et aux mutations permanentes que connaît le tourisme dans le monde. Avec une destination Tunisie, quasiment absente, voire invisible sur les marchés émetteurs, notamment au niveau de la publicité, la transformation radicale de l’institution, de ses méthodes de gestion et de communication sur la destination, est impérative (8% uniquement des touristes, ayant visité la Tunisie, affirment que la publicité a été un facteur déterminant, selon une enquête « satisfaction clients », engagée par l’administration de tutelle, au cours de la haute saison). « Ce qui veut dire, affirme le ministre, qu’on est « invisible sur les marchés émetteurs ». Et, cela se justifie, à son égard par le manque de budget qui ne permet en aucun cas, de faire des publicités à la télévision, contrairement à nos concurrents, dont le budget de certains est 5 fois supérieur au nôtre ! Des concurrents qui, il ya quelques années, ajoute le ministre, étaient derrière nous et de loin. En effet, au début des années 80, la Tunisie drainait 1,3 million de touristes, contre environ un million pour l’Egypte et la Turquie. Aujourd’hui, nous en accueillons sept millions seulement, contre 12,5 millions pour l’Egypte et 27 millions pour la Turquie !!!! Des chiffres qui se passent de tout commentaire, quant à l’importance capitale d’augmenter le budget de la promotion du tourisme tunisien, avec une révision « urgente » de la distribution des rôles. A ce titre, le ministre a annoncé, la création prochaine, dans le cadre du plan d’action opérationnel, du tourisme à l’horizon 2016, de deux Agences, en remplacement du vieux « ONTT ». Une agence chargée de la communication et de la promotion, et une autre chargée de la formation. Néanmoins, il ne suffirait pas de créer de nouvelles agences si on va les gérer avec les mêmes méthodes actuelles ! Le renouveau devrait aussi, concerner les méthodes de gestion en vue d’une réactivité rapide, et d’une efficacité garantie…. Outre la création de deux nouvelles agences, le ministre a rappelé l’impératif d’instauration d’un partenariat fort, intense, actif et agissant avec la profession. Une profession qui a décidé de se rallier sous un même drapeau. En effet, la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie (FTH) et la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV) se sont fiancées et le mariage est annoncé pour très bientôt à travers la création de la Fédération Nationale du Tourisme, qui réunira l’ensemble des métiers du tourisme. Ceci étant, les hôteliers et les agences de voyages demeureraient les interlocuteurs privilégiés de l’administration, car, ils représentent la colonne vertébrale du tourisme, et les premiers bénéficiaires. Avec l’étude stratégique de développement du secteur à l’horizon 2016, le tourisme tunisien dispose d’une vision, d’un plan d’action et d’une feuille de route bien tracée. Aurait-il les moyens de la suivre à lettre ? Pourrait-il concrétiser les 160 mesures, et les 20 actions

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prioritaires, avec le budget actuel ? Car, jusque là, on parle des pistes éventuelles pour augmenter le budget promotionnel. Mais, concrètement, il n’y a rien de nouveau. Espérons que la prochaine Loi de Finances puisse prendre cet impératif en considération et que les députés ne refusent pas les éventuelles propositions, (taxes de séjour, élargissement des contributions au fonds de développement de la compétitivité touristique, à tous les bénéficiaires du secteur….). Il s’agit là, d’un secteur stratégique dont la volonté politique de le dynamiser est manifeste. Néanmoins sans une augmentation du budget, on voit mal, s’achever la concrétisation du plan d’action, tel qu’il a été conçu…. ! Et pourtant, les objectifs fixés sont à la portée du secteur….Mais sans argent, le secteur ne pourrait pas aller loin, et retrouver ses lettres de noblesses. Slim Tlatli avait déclaré, à la Chambre des conseillers, lors de sa première conférence, après sa nomination à la tête du ministère du Tourisme : « Certes il faut augmenter le budget, mais pour faire quoi ? Il faut savoir où placer cet argent ? Il nous faut des actions ciblées, claires et précises ». Les actions ciblées, claires et précises sont, aujourd’hui, là, et elles auront besoin de financement pour réussir. Au ministère, maintenant de défendre l’augmentation du budget, à travers de nouvelles mesures spécifiques, à prévoir, dans la prochaine Loi de Finances.

La crise du tourisme persiste en Tunisie Par RFI Article publié le : samedi 18 juin 2011

Le tourisme tunisien connait sa crise la plus grave jamais enregistrée. Depuis les troubles politiques du début de l'année 2010, l'activité a chuté de moitié et le manque à gagner s'élève à 280 millions d'euros. Et les réservations pour l'été ne sont guère réconfortantes pour le pays.

Les 400 000 Tunisiens qui travaillent dans le secteur touristique sont à la peine. La saison d'hiver a été gâchée et le deuxième semestre, qui habituellement représente 60 à 70% des recettes annuelles, ne s'annonce pas très bien. Les réservations pour juillet-aout et septembre sont en baisse de moitié par rapport à 2010.

Les Européens qui constituent la majorité des sept millions de touristes étrangers qui fréquentent habituellement ce pays font défection mais aussi les Libyens et les Algériens qui venaient nombreux chaque année en Tunisie. Ainsi par exemple les Britanniques modifient leur destination de vacances pour cet été. Ils seront, selon les réservations, 30% de moins en Egypte, 16% de moins en Tunisie.

Que ce soit les craintes liées au printemps arabes ou les conséquences de l'austérité budgétaire, ils seront en revanche 30% de plus à venir en France cette année. L'Italie et l'Espagne bénéficient aussi mais dans une moindre mesure de ce recentrage des Britanniques sur l'Europe.

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Tunisie - Baisse de moitié des revenus du tourisme en 2011, selon Mehdi Houas

Les revenus du tourisme en Tunisie vont baisser de moitié en 2011 pour cause de "révolution du jasmin", a indiqué, mercredi 15 juin 2011, Mehdi Houas, ministre du Tourisme et du Commerce, dans une interview accordée à l'agence Reuters. Mehdi Houas a estimé que le nombre de touristes attendus cette année devrait diminuer à 3,5 millions, contre 7 millions en 2010. Le chiffre d'affaires du secteur (qui représente 6,5% du produit intérieur brut) devrait ainsi baisser à 1,8 milliard de dinars contre 3,5 milliards en 2010. «C'est terrible pour l'économie dans son ensemble parce que c'est 50% de nos échanges extérieurs», a déploré le ministre du Tourisme. «Nous avons beaucoup perdu, surtout si l'on compare avec ce que nous aurions dû avoir. Je veux que nous revenions au premier plan l'an prochain», a-t-il ajouté. Selon M. Houas, le tourisme représente directement ou indirectement un emploi sur cinq en Tunisie. Mais la "révolution du jasmin" a éloigné une partie des touristes, notamment les personnes âgées et les familles, qui craignent pour leur sécurité. A cela s'ajoute la perte des quelques deux millions de Libyens qui passent chaque année leurs vacances en Tunisie. «L'Afrique du Sud est infiniment plus dangereuse que la Tunisie, mais on continue à y aller, on accepte de rester dans des hôtels cernés de vigiles», a précisé Mehdi Houas. «Il n'y a pas de crise. C'est une révolution. Mais de nombreux touristes n'ont pas compris. L'an prochain, ils reviendront». La Tunisie a signé, ces dernières semaines, des accords de coopération pour mieux «vendre» le pays en France (dont 1,4 million de ressortissants prennent chaque année la direction des côtes tunisiennes), en Espagne ou en Italie. «Nous allons faire pour la première fois une campagne spécifique pour chaque pays. Nous avons triplé le budget pour cela», a expliqué le ministre du Tourisme. Ce dernier souhaite diversifier l'offre, au-delà des forfaits-vacances classiques au bord des plages, en s'orientant vers l'éco-tourisme, le night-clubbing ou le tourisme haut de gamme. Mehdi Houas a, par ailleurs, annoncé que les groupes hôteliers Hilton Worldwide et Accor avaient convenu de reprendre leurs activités dans le pays, suspendues avec la révolution.

D’après Reuters

Tunisie/tourisme: crise sans précédent AFP 17/06/2011 Le tourisme tunisien traverse une "crise" sans précédent depuis le début de la révolution tunisienne, en décembre 2010 avec une baisse de moitié de l'activité, a annoncé aujourd'hui un responsable du secteur. "Le tourisme traverse sa plus grande crise depuis son instauration en Tunisie", a déclaré Habib Ammar, directeur l'office national du tourisme tunisien (ONTT).

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"Les chiffres sont éloquents, nous avons enregistré un recul de l'activité de 51%, jusqu'au 10 juin. Ce qui représente un manque à gagner de 554 millions de dinars (280 millions d'euros)", a-t-il ajouté. En cause, les couvre-feu, les émeutes, l'immigration clandestine vers Lampedusa, énumère le responsable tunisien. Le tourisme représente 7% du PIB tunisien et emploie quelque 400.000 personnes. Le marché européen s'est rétracté de plus de moitié (53%) contre 41% pour le marché maghrébin, essentiellement composé de Libyens et d'Algériens. Le secteur touristique a connu deux autres crises, selon lui. La première date du début des années 90, quand la guerre du Golfe a éclaté. La seconde durant l'été 2002, après les événements du 11 septembre et l'attentat contre la synagogue de la Ghriba, à Djerba. L'activité s'est réduite d'un quart (26%) après la guerre du Golfe et de 13%, en 2002, selon M. Ammar. Le directeur a tenu à tempérer ce constat négatif en précisant que le deuxième semestre représente "60 à 70% des revenus annuels". Les réservations pour l'apogée de la saison estivale, juillet, août et septembre sont en baisse de moitié (52%) contre 3/4 (70%), trois mois plus tôt. Chaque année, environ 7 millions de touristes dont 2 millions de Libyens et un million d'Algériens séjournent en Tunisie.

La nouvelle Tunisie rêve d'un autre tourisme 06/03/2012 Plus d'un an après la révolution, le secteur du tourisme tunisien se relève avec peine, mis à terre par la crise la plus grave de son histoire. Si l'objectif affiché est de retrouver les niveaux atteints en 2010, la Tunisie souhaite en profiter pour abandonner le modèle du tout-balnéaire, et mise désormais sur l'intérieur des terres. Deux millions de touristes en moins, 3.000 emplois supprimés, une baisse de recettes de 33%... Le bilan de la saison touristique 2011 est désastreux. En cause, le sentiment d'inquiétude diffus provoqué par les révolutions arabes, qui a poussé de nombreux touristes européens à annuler leurs vacances en Tunisie l'été dernier. La situation politique est pourtant stable et aucune agression contre des touristes n'a été rapportée. Malgré une campagne de communication audacieuse, la Tunisie n'est pas parvenue à sauver la saison touristique l'an dernier. Pas de quoi décourager le nouveau ministre du Tourisme, Elyes Fakhfakh, qui a récemment effectué une tournée en Europe pour relancer la destination et annoncé un budget promotionnel de plus de 65 millions de dinars (33 millions d'euros) en 2012, soit le double de l'an dernier. Son objectif est de remonter cette année aux niveaux atteints en 2010. L'enjeu est de taille, dans un pays où le secteur du tourisme est l'un des piliers de l'économie: il représente 7% du PIB et emploie environ 15% de la population active. Le bras de fer qu'engage aujourd'hui la Tunisie avec cette crise conjoncturelle s'accompagne également d'une réflexion en profondeur sur le modèle du secteur tunisien tel qu'il a été instauré dans les années 1960 sous Habib Bourguiba: un tourisme héliotropique, à 80% balnéaire. Selon une étude du ministère du Tourisme tunisien publiée en 2009, sur les 239.890 lits que compte le parc hôtelier tunisien, plus de 40% d'entre-eux sont concentrés rien que sur l'île de Djerba et dans les stations balnéaires de Zarzis, Nabeul et Hammamet. Reconquérir le patrimoine naturel et culturel

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La Tunisie veut donc désormais vanter les charmes des régions situées à l'intérieur du pays, telles que le Kef, au nord, le désert, au sud, et la quinzaine de parcs nationaux répartis sur l'ensemble de son territoire. Elle souhaite également mettre l'accent sur ses sept sites classés au Patrimoine mondial de l'Unesco, tels que le site archéologique de Carthage, la Grande Mosquée de Kairouan ou la cité punique de Kerkouane. «On ne va naturellement pas abandonner le tourisme balnéaire, mais on va diversifier l'offre. On se dirige de plus en plus vers la promotion du produit culturel, du patrimoine, du produit désertique. Il faut prendre en considération les attentes des nouveaux touristes. Les Japonais par exemple sont plus tentés par le désert, la nature, les randonnées pédestres et équestres», explique Abir Fares, journaliste à Tunisie.co, un site d'informations dédié au tourisme. Parier sur le tourisme vert L'éco-tourisme est aujourd'hui en vogue, et le gouvernement veut soutenir le développement de ce secteur de niche encore balbutiant. Quelques gîtes ruraux ont été créés ces dernières années à l'intérieur du pays, à l'instar de Dar Zaghouan, une ferme située au pied de la montagne, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tunis. Quand elle a ouvert cet établissement de neuf chambres il y a cinq ans, Sihem Mlika Zribi passait pour une originale: «Tout le monde me demandait si j'avais toute ma tête. Les gens voyaient que j'investissais, que je construisais, et ils ne savaient pas si j'allais vraiment avoir une clientèle, parce qu'on est habitué au tourisme balnéaire, et que ce type de tourisme n'était pas très connu en Tunisie à l'époque», se souvient cette ancienne employée de la Lufthansa, qui propose à ses hôtes de déguster des produits de la ferme, d'aller à la rencontre d'artisans de la région ou encore de découvrir la montagne voisine à travers des promenades spéléologiques. Jusqu'à présent, le gîte est surtout fréquenté par une clientèle tunisienne familiale, urbaine et aisée, attirée par la promesse de vacances au vert. En diversifiant l'offre touristique, la Tunisie espère ainsi allonger sa saisonnalité, à l'image du Maroc –qui attire chaque année plus de 9 millions de touristes, contre 7 millions en Tunisie avant la révolution, dont la saison touristique s'étale presque sur toute l'année, alors qu'elle se concentre sur les mois d'été en Tunisie. Monter en gamme Une des clefs du succès réside également dans un repositionnement de l'hôtellerie. «Les hôtels quatre et cinq étoiles représentent 40% du parc hôtelier. Beaucoup d'entre-eux sont aujourd'hui bradés, valent des trois étoiles au Maroc ou en Égypte au niveau prix. Il faut monter en gamme, développer des produits à haute valeur ajoutée, et surtout éliminer cette étiquette de tourisme bon marché», estime Abderraouf Tebourbi, directeur général de l'école supérieure de commerce et de gestion Vatel Tunis. A rebours du tourisme de masse, des initiatives originales voient le jour. Le Dar El Médina est le premier hôtel à avoir ouvert ses portes au cœur de la vieille ville de Tunis. Salah Belhaouane, employé de banque à la retraite, a transformé il y a quelques années la maison familiale en petit hôtel de luxe. Au début, il s'est lui aussi heurté à l'incompréhension: «Pour les banquiers, 12 chambres, c'était inconcevable, il fallait faire 500 lits ou pas », se souvient sa femme, Zeyneb Belhaouane. Estampillée du label «résidence de charme», cette belle demeure des années 1830 accueille une clientèle étrangère fortunée, mais a vu son chiffre d'affaires baisser de plus de 80% la saison dernière. Investir le web De plus en plus de touristes organisent aujourd'hui leur séjour via le web, sans passer par une agence de voyage. Par exemple, 38% des Français, qui continuent de faire partie des nationalités les plus représentées parmi les touristes qui se rendent en Tunisie, ont réservé leur voyage en ligne en 2010. La Tunisie continue pourtant aujourd'hui de fonctionner en grande partie avec les tour-opérateurs. «On fait encore du tourisme d'il y a 40 ans, parce que les hôteliers tunisiens ne connaissent pas d'autre forme de commercialisation. On a toujours besoin des tour-opérateurs, mais il ne faut pas que ça soit un monopole. 60% des hôteliers tunisiens n'ont pas de sites web

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dynamiques aujourd'hui, parce qu'ils n'en ont pas eu besoin. Il faut aujourd'hui les pousser à créer leur site web, afin qu'ils aient accès aux centrales de réservations sur Internet», considère Abderraouf Tebourbi. Ouvrir le ciel Le grand enjeu de 2012 réside enfin dans l'ouverture du ciel tunisien aux compagnies aériennes européennes. Les accords d'Open Sky auraient normalement dû être signés en novembre dernier, mais le ministère du Transport tunisien a préféré reporter les négociations au premier semestre 2012, au motif que «la conjoncture économique ne permettait pas aux compagnies tunisiennes de faire face à cette nouvelle concurrence». Si les compagnies low-cost sont autorisées à investir le ciel tunisien, comme c'est déjà le cas au Maroc ou en Égypte, la plupart des professionnels du secteur tablent sur une hausse significative et une diversification de la clientèle touristique. Reste à voir si ce ne sont pas que les destinations touristiques traditionnelles qui en profiteront.

Annabelle Georgen

Tourisme : la Tunisie espère un bond de 25% en 2012 Publié le samedi 02 juin 2012 Destination soleil située à environ deux heures de vol des principales capitales européennes, la Tunisie espère attirer 6 millions de touristes en 2012 contre 4,8 en 2011, année marquée par des troubles consécutifs à la révolution ayant balayé le régime de l’ex président Ben Ali. «Compte tenu des réservations, nous misons sur six millions de visiteurs pour l'ensemble de l'année 2012, ce qui représentera un bond de 25% par rapport à 2010», explique Elyes Fakhfakh, ministre tunisien du Tourisme. Et les ambitions sont très élevées: «nous attendons un retour à sept millions de touristes, le niveau de 2010, pour l'an prochain. Ensuite, nous visons un gain d'un million par an jusqu'en 2016 où nous devrions atteindre la barre des 10 millions». Pour y parvenir, il mise sur un plan global permettant de repenser ce secteur en Tunisie. «Nous avons les atouts pour sortir de l'image «prix» aujourd'hui liée à la Tunisie», explique le ministre. Avec plus de 1000 kilomètres de côtes, l'aspect balnéaire restera dominant, mais l'objectif est d'élargir l'offre avec le développement de «la thalassothérapie, la plaisance, le golf, la culture ou l'écotourisme». Une montée en gamme qui doit permettre d'accroître les revenus liés au tourisme dans des proportions bien plus importantes que l'augmentation des visiteurs. «Nous visons environ 40% de visiteurs en plus entre 2010 et 2016, mais un doublement du chiffre d'affaires qu'ils génèrent, à 4 milliards d'euros», détaille Elyes Fakhfakh. Un bol d'air nécessaire compte tenu de l'importance du secteur pour le pays. Le tourisme et l'artisanat pèsent entre 10 à 11% du produit intérieur brut (PIB) tunisien. Et pas moins de 14% des emplois. «Lors de la révolution de Jasmin, les Tunisiens ont demandé plus de liberté et de dignité, ce qui passe par du travail», souligne le ministre. (Avec AFP)

Tunisie : Une nette amélioration des entrées

touristiques au cours des 4 premiers mois 2012

Mardi 22 mai 2012

TUNIS (Xinhua) - Avec un nombre de visiteurs dépassant 1,4 million, soit une hausse de

51,8%, les entrées touristiques tunisiennes ont enregistré une "nette amélioration" lors des

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quatre premiers mois de cette année, d'après les chiffres publiés mardi à la presse par le

ministère tunisien du Tourisme.

Selon la presse locale, si les chiffres de l'année en cours se font comparés aux niveaux

enregistrés en 2010, le bilan des entrées touristiques ferait état d'une régression de 11,7%.

Pour les recettes touristiques, les revenus en devises ont atteint 696,3 millions de dinars vers

la fin avril 2012 comparés à 519 millions de dinars en 2011 et 747 millions de dinars en 2010.

Les chiffres du ministère du Tourisme ont, toutefois, révélé que les Libyens se maintiennent

"sans surprise" au premier rang des entrées touristiques en Tunisie (634 mille visiteurs)

devançant les Algériens (207 mille visiteurs).

Evoquant le marché européen, le ministère tunisien du Tourisme a précisé que la France

trône en tête de la liste avec plus de 228 mille visiteurs suivie "de loin" par l'Angleterre (66,7

mille visiteurs), l'Allemagne (64,8 mille visiteurs) et l'Italie (37,8 mille visiteurs).

Tunisie, ses touristes lui manquent

Le Point.fr - Publié le 08/02/2012

La révolution du Jasmin a eu un effet désastreux sur l'activité touristique. Pourtant, les

étrangers n'ont jamais été inquiétés.

En Tunisie, la révolution du Jasmin, qui a vu la chute de Ben Ali le 14 janvier 2011, a eu un

impact dévastateur sur le secteur le plus important de l'économie tunisienne : le tourisme.

Avec 1,8 milliard d'euros de recettes réalisées en 2010, le tourisme représente 7 % du produit

intérieur brut (PIB) du pays. Une part légèrement plus importante dans l'économie nationale

que celle de son homologue hexagonal - pourtant leader mondial des destinations

touristiques -, qui s'élève à 6,7 % du PIB en 2010. C'est dire si le tourisme revêt une

symbolique toute particulière de l'autre côté de la Méditerranée.

Alors quand, au 31 décembre 2011, la Tunisie affiche une perte de près d'un tiers de ses

touristes par rapport à l'année passée, le discours se veut mobilisateur. "En 2012, la priorité

est de relancer le tourisme. L'enjeu est vital et le gouvernement actuel en est totalement

conscient", lance Elyes Fakhfakh, ministre du Tourisme fraîchement nommé le 24 décembre

2011. Même son de cloche du côté de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) par

l'intermédiaire de son directeur exécutif, Frédéric Pierret : "La Tunisie est un grand pays

touristique et elle se doit de le rester malgré les turbulences de 2011."

Chute libre

Pourtant, malgré de fortes secousses, le crash a été évité. De peu. Car officiellement, le

tourisme au pays du Jasmin a fondu de 30,7 % en 2011. Une diminution vertigineuse à

prendre avec des pincettes. Pour Hosni Djemmali, fondateur du groupe hôtelier Sangho (*),

la réalité est encore pire : "Il y a au moins 50 à 60 % de touristes en moins en Tunisie. Quand

ce n'est pas pire. Sur toute la Tunisie, il y a une centaine d'hôtels qui ont fermé, faute de

touristes. Certains autres survivent comme ils peuvent, mais avec 70 à 80 % de clients en

moins."

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Les touristes se font rares, c'est un fait. Mais tout n'est pas si noir au pays du Jasmin. "Ça

commence à repartir ! Il y a une petite étincelle", lâche Hosni Djemmali. Les premiers mois

qui ont suivi la révolution - de février à juin - ont été les plus rudes avec des chiffres (clients,

recettes, taux d'occupation, etc.) au moins divisés par deux. Mais à présent, la tendance

semble s'inverser. Notamment grâce au retour des Français qui représentent plus d'un

touriste sur cinq en 2010 et dont 42 % ont fait défaut en 2011.

"La Tunisie n'a pas changé, il faut que les Français reviennent. Ils ont été très touchés par la

révolution et, du coup, ils ont déserté la Tunisie, car ils avaient peur. Ce sont les islamistes

qui cristallisent les craintes. Pourtant, jamais un hôtel n'a été menacé. Même pendant la

révolution. Jamais un touriste n'a été tué, attaqué ou même blessé, explique Djemmali. Les

islamistes se pavanent, font les intéressants et se déplacent avec des hordes de femmes

voilées. Mais dans les faits, même eux savent à quel point un touriste est précieux. Ce serait

se mettre une balle dans le pied que d'en attaquer un."

Persuader

Même si Elyes Fakhfakh est conscient que le rôle de la religion dans son pays inquiète, il se

veut rassurant : "Le gouvernement d'aujourd'hui n'est pas islamiste, c'est un gouvernement

de coalition. Il n'y aura pas de virage concernant le tourisme tunisien. Il n'est pas question de

revenir sur la typologie habituelle de nos touristes, ni sur leur façon de concevoir leurs

vacances."

En Tunisie, le tourisme est sacré. Au-delà des questions de politique ou de religion, l'objectif

de l'actuel gouvernement, des acteurs du secteur hôtelier et des 350 000 personnes qui y

travaillent est de faire remonter le tourisme au niveau qui était le sien en 2010. Pour cela, le

ministère compte bien miser sur d'autres leviers que les prix. "La généralisation des formules

tout compris a dégradé l'offre touristique. L'ancien régime a fait du tourisme tunisien un

mono-produit concentré sur la plage. Aujourd'hui, 80 % du tourisme est un tourisme

balnéaire. Or la Tunisie, c'est 3 000 ans d'histoire, des sites archéologiques, un désert

magnifique. Et malgré tout, ce tourisme-là est sous-exploité. La Tunisie a un potentiel de

développement énorme en termes de tourisme culturel", souligne Elyes Fakhfakh.

Mais avant cela, l'heure est à la communication. Pour chasser les préjugés et convaincre les

plus septiques. Alain Juppé, chef de la diplomatie française, en déplacement à Tunis début

janvier, a d'ailleurs martelé : "Les touristes français peuvent reprendre en toute tranquillité le

chemin des médinas, des plages et des palmeraies." De quoi se laisser séduire ?

Tunisie : le ministre du Tourisme relativise la menace

salafiste

Par Marie-Christine Corbier | 30/05

Les touristes reprennent le chemin de la Tunisie, avec une hausse de plus de 50 % des entrées

sur les quatre premiers mois de l'année. La menace que font peser les salafistes plane

néanmoins sur les objectifs du pays d'atteindre 6 millions de touristes en 2012.

Elyes Fakhfakh, ministre tunisien du tourisme, issu du parti de centre-gauche Ettakatol,

préfère défendre les derniers chiffres du tourisme plutôt que de s'attarder sur la menace

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salafiste. Sur les quatre premiers mois de l'année 2012, les entrées de touristes en Tunisie

sont en hausse (+51,8 %, contre -41,8 % en 2011). Tout comme les recettes en devises (+34,1

% contre -30,5 % en 2011). Et les prévisions de réservations pour cet été (+35 % par rapport à

2011) devraient permettre au pays de rattraper la moitié des touristes perdus en 2011. « C'est

clairement une reprise, se félicite Elyes Fakhfakh, de passage hier à Paris. Et elle s'explique

par la situation sécuritaire du pays, qui s'est normalisée depuis l'été dernier. » Certains

marchés (allemand, belge ou russe) ont même dépassé leurs niveaux de 2010. D'autres

accusent en revanche un retard par rapport à cette année de référence qui a précédé la

révolution. « C'est le cas de la France, probablement en raison du calendrier électoral chargé,

et de l'Espagne, à cause de la crise économique », précise-t-il. L'objectif du gouvernement

reste d'atteindre 6 millions de touristes en 2012 (contre 7 millions en 2010 et 4,8 millions en

2011). « Nous devrions tenir cet objectif voire le dépasser », affirme Elyes Fakhfakh.

« Les salafistes ont franchi un pas »

La multiplication des coups d'éclat des salafistes ne compromet-elle pas l'objectif ? Le week-

end dernier, des salafistes ont incendié un hôtel, dans le sud du pays. Ils s'étaient targué

jusqu'ici de ne pas s'attaquer à l'industrie touristique. « Ils ont franchi un pas, admet Elyes

Fakhfakh, mais c'est un acte isolé, qui relève davantage d'un problème entre le propriétaire

de l'hôtel visé et les salafistes locaux. » Mi-mai, une centaine d'entre eux avaient envahi

l'aéroport de Tunis-Carthage pour protester contre la décision des autorités tunisiennes de

refouler deux prédicateurs marocains radicaux. Des images d'hommes à la barbe longue et en

tenue militaire qui ne sont pas vraiment de nature à rassurer les voyageurs potentiels...

Faut-il craindre d'autres attaques de sites touristiques ? « Il faut rester vigilant, nous prenons

toutes les mesures de sécurité. Mais, comme partout, il y a toujours un risque d'acte isolé »,

rétorque Elyes Fakhfakh. Cela nuit énormément à l'image de la Tunisie, mais le risque serait

de réduire la Tunisie à ce mouvement. Nous ne sommes pas à Kaboul ! C'est comme si on

réduisait l'Angleterre aux hooligans ! » Sur 11 millions de personnes, le pays compte 7 000 à

8000 salafistes, dont près d'un millier de djihadistes, insiste le ministre, qui entend mener à

bien son plan stratégique.

« Changer l'esprit du tourisme tunisien »

La Tunisie veut conquérir de nouveaux marchés et séduire les touristes russes, chinois ou du

Moyen-Orient. La libéralisation du ciel entre Europe et Tunisie devrait, dès 2013, permettre

l'arrivée de compagnies low cost sur certaines liaisons aériennes. Elyes Fakhfakh entend

aussi « rééquilibrer l'offre tunisienne vers un produit individualisé ». Une réforme qui passe

par la révision du code d'incitation à l'investissement touristique, en cours depuis avril, et qui

va, promet-il, « changer l'esprit du tourisme tunisien ». En développant notamment les

régions intérieures du pays, « au patrimoine très important mais méconnu ».

Encore faut-il rassurer les investisseurs. « Les intentions d'investissement sont là, on sent

une accélération dans le passage de l'intention à la démarche, glisse Elyes Fakhfakh mais

l'investisseur attend d'être rassuré à 100 % avant de se lancer ». Le Qatar a été le premier à

s'engager sur deux très gros projets. La branche d'investissement immobilier et hôtelier du

fonds souverain, Qatari Diar, en a signé deux, à Tozeur, dans le désert tunisien, et à Mahdia,

sur la côte Est. D'autres investisseurs sont sur le point de le faire, à Gabès, Bizerte ou Djerba.

Écrit par Marie-Christine CORBIER

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La Tunisie compte sur les Français pour relancer son tourisme Par Pierre Magnan | Publié le 20/05/2014 Constitution établie, gouvernement en place... La Tunisie espère que la stabilisation de sa

situation politique va permettre à une de ses principales industries, le tourisme, de repartir.

Et pour cela, Tunis compte beaucoup sur le retour des Français.

Paris a bien compris le besoin de la Tunisie de voir son tourisme repartir. Il faut dire que

pour l'économie tunisienne, l'arrivée d'étrangers est quasiment vitale (7% de son PIB et

environ 400.000 emplois). Résultat, les plus hautes autorités françaises n'hésitent pas à

appeler les Français à traverser la Méditerranée vers les rivages tunisiens. Les Français

étaient en effet avant la révolution parmi les touristes les plus nombreux à se rendre en

Tunisie.

François Hollande s'est quasiment transformé en agent de voyages en affirmant en avril 2014

: «Si nous pouvons aussi envoyer un message à tous ceux qui veulent visiter la Tunisie, qu’ils

y viennent nombreux, car c’est un pays hospitalier, accueillant, beau et démocratique.»

Quelques jours plus tard, lors d’une conférence de presse, Laurent Fabius jouait lui les GO

(gentil organisateur) lançant : «J’ai décidé de passer mes congés d’été en Tunisie.»

Alors que la Tunisie était en pleines turbulences politiques après la chute du clan Ben Ali, le

magazine Tunisie Plus avait lancé un appel : «Cet été, je vais en Tunisie» pour tenter de

valoriser l'image de son pays. Aujourd'hui, le responsable du magazine, qui est aussi

opérateur de tourisme en Tunisie, relance son appel «afin que 2014 soit l'année de la relance

touristique, indispensable à la reprise économique qui consolidera l'instauration de la

démocratie en Tunisie, pays que nous aimons tant et qui nous est si proche».

Même tonalité au gouvernement tunisien. Se réjouissant aussi du «regain d'intérêt»

touristique pour son pays, le Premier ministre a appelé les Français à y revenir nombreux.

«Je connais l'affection et l'amitié des Français» pour la Tunisie. «On les attend en masse

dans une nouvelle Tunisie, une Tunisie qui bouge, une Tunisie qui débat, une Tunisie qui

s'exprime, mais aussi une Tunisie qui est drapée» dans sa nouvelle et «jolie Constitution»,

adoptée en janvier dernier, s'est enthousiasmé Mehdi Jomaa en avril, lors d'un déplacement

en France.

En tout état de cause, il a assuré que les Tunisiens seraient «heureux d'accueillir» le ministre

français des Affaires étrangères qui a promis d'y passer une partie de ses vacances. «Nous

comptons énormément sur nos amis tunisiens, nous sommes à leurs côtés et d'ailleurs, là

c'est plutôt anecdotique, mais pour encourager les choses j'ai dit, et je le ferai, que je passerai

une partie de mes vacances en Tunisie», avait alors indiqué Laurent Fabius. «Je pense qu'il

faut aussi montrer l'exemple et en plus c'est un exemple agréable», avait-il ajouté.

Les chiffres 2013 le montraient : le nombre de nuitées touristiques avait baissé entre 2010 et

2013 de plus de 15% (de 35,5 millions de nuitées à 30 millions).

Les Français à la traîne

Si en France, on estime que «la Tunisie confirme son retour parmi les destinations moyen

courrier les plus prisées» par les Français, selon le baromètre mensuel réalisé par le Syndicat

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national des agences de voyage (SNAV) en France, en Tunisie, on reste plus prudent. Par

rapport à 2010, la France affiche une baisse de 44,8%, en terme d'entrées touristiques sur le

territoire tunisien. Pourtant, par rapport aux mauvais résultats des années qui ont suivi la

révolution, les chiffres 2014 montrent un léger mieux. Le ministère du Tourisme estime que

les recettes ont progressé au premier trimestre de 2,7% par rapport à 2013 et de 1,8% par

rapport à 2010 (avant la révolution). En revanche, le niveau des entrées n’a toujours pas

retrouvé son score de 2010. La nouvelle ministre du Tourisme Amel Karboul a ainsi jugé fin

mars que la Tunisie était aujourd'hui «déjà plus sûre» et que «les marchés commençaient à

frémir».

Dans cette atmosphère d'entente franco-tunisienne, certains journaux tunisiens reprochent

cependant à Paris de continuer à faire peur sur la situation en Tunisie. «Dans sa rubrique

"conseils aux voyageurs" sur le site de la diplomatie française, les messages ne sont pas aussi

rassurants», notent-ils en citant le site du ministère français des Affaires Etrangères. Le site

du quai d'Orsay affirme effectivement que «dans un contexte général d'évolution positive de

la transition démocratique et de stabilisation de la situation politique et sécuritaire en

Tunisie, il est recommandé de consulter régulièrement, le site de l'ambassade et du consulat

général de France en Tunisie, notamment en raison de sécurité toujours en cours dans les

zones frontalières. Celles-ci sont à éviter».

Reste à savoir si les Français vont suivre leur ministre des Affaires étrangères dans la casbah

de Tunis ou sur les plages de Djerba et reste à savoir si Laurent Fabius reprendra le slogan :

«Aider la Tunisie, c'est y aller, aimer la Tunisie c'est y retourner»...

Tunis- Tourisme: Il est trop tard pour la saison 2014,

affirme le président de la FTH

AfricanManager

Le président de la Fédération Tunisienne de l'Hôtellerie (FTH), Radhouane Ben Salah

reconnaît l’existence d’éléments qui freinent le développement du secteur touristique

notamment avec la prolifération de l’insécurité et l’exacerbation des tiraillements politiques.

Il a exhorté le gouvernement à trouver les solutions adéquates pour relancer l’activité

touristique en se concentrant comme il se doit sur les programmes de promotion et

d’amélioration de la qualité pour 2015. Interview :

Comment jugez-vous le rendement du premier responsable de l’un des secteurs

clés de l’économie tunisienne ?

Quand Mme Amel Karboul a été nommée à la tête du ministère du Tourisme, nous étions en

plein optimisme notamment avec l’adoption de la nouvelle constitution et la formation d’un

nouveau gouvernement qui avaient suscité un élan de sympathie à travers le monde. Nous

aurions préféré exploité cet élan sachant qu’on a commencé, à partir de ce moment, à parler

de quelques défaillances qui entachent le bon déroulement de la saison.

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Comme point de départ, nous avons évoqué le volet environnemental. On a parlé avec le

ministère de l’Intérieur qui a pris les mesures nécessaires pour y faire face. Des séances de

formation ont été dispensées aux agents de sécurité travaillant dans les unités hôtelières.

Ajoutons à cela l’acquisition d’équipements pour assurer la surveillance de ces unités. Il est

vrai que certains hôteliers n’ont pas complété ce matériel, mais ils sont en train de

sensibiliser leurs employés.

En dehors de tout cela, la sécurité dans le pays connaît, ces derniers temps, un recul

inquiétant et qui était malheureusement rapporté par plusieurs médias étrangers. C’est un

élément qui ne peut que freiner le développement du secteur.

De toutes les façons, nous avons relevé, depuis fin avril, un fléchissement des arrivées et des

réservations. On a eu aussi pendant le mois de mai quelques annulations à l’instar de la

Pologne dont les autorités ont déconseillé à leurs ressortissants de ne pas visiter la Tunisie.

C’est un handicap majeur, et des charters ont même été annulés.

De même, on a aussi observé un fléchissement du marché allemand qui avait pourtant

commencé l’année avec une augmentation à deux chiffres, soit 13%

Vous parlez d’un fléchissement à un moment Amel Karboul a misé sur l’entrée

de 7 millions de touristes ?

C’était l’objectif du gouvernement au début de l’année. Il faut dire qu’à ce moment-là, toutes

les prémices sont favorables pour rendre cet objectif réalisable. Mais avec l’insécurité et les

tiraillements politiques, on doit se résigner à reconnaître qu’il y a des éléments qui entravent

la relance du tourisme.

A fin mai, on a affiché un recul de 2,2% du marché européen en termes d’entrées. Ce

régression est due essentiellement aux réalisations de ce mois, jugées très mauvaises. Il ya

aussi la baisse des marchés français et allemand ainsi que le marché scandinave. Le marché

italien a fait exception en continuant à s’améliorer.

En juin, on devrait avoir un remplissage très intéressant puisque le mois de mai était très

mauvais. La moyenne de réservation n’est qu’à 50% de la capacité alors qu’au mois du juillet,

le nombre va certainement évoluer.

Le seul espoir d’augmenter les chiffres réside dans les deux mois de septembre et d’octobre.

Pour le moment, on n’a pas encore d’indication précise, mais on attend une réaction positive

de la part des tour-opérateurs.

A priori, l’objectif de 7 millions de touristes en 2014 reste un objectif difficile à atteindre. La

seule possibilité est de réaliser les mêmes chiffres de l’année précédente. Nous allons nous

retrouver dans une situation similaire à celle de 2013 où les hôteliers affichaient une

rentabilité nulle. La situation de l’endettement va s’aggraver et la fermeture des hôtels vont se

faire rapidement.

La situation va s’aggraver puisque nous espérions une relance du tourisme au début de

l’année tout en considérant 2014 comme une année charnière importante qui était le levier

du développement pour le futur tourisme tunisien. Ces résultats peu satisfaisants vont

retarder son développement en 2015. Les chiffres qui nous espérions atteindre en 2020

demeurent difficile à réaliser.

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Cependant, on reste optimiste et il est temps de se concentrer sur les programmes de

promotion et d’amélioration de la qualité pour 2015 parce qu’on ne peut rien faire pour cette

saison. C’est trop tard et même si on essaye de lancer des actions, elles ne donneront pas les

résultats escomptés.

Amel Karboul a fait beaucoup des promesses afin de promouvoir la destination

Tunisie alors que les professionnels sont inquiets. Qu’en pensez-vous ?

C’est vrai, Amel Karboul, au début, a espéré avoir une très bonne année, mais elle n’a pas

réalisé qu’il avait des éléments qui risqueraient de gêner ce développement. On a continué à

parler d’une année intéressante ou exceptionnelle. Ce n’est pas vrai et les réalisations sont

négatives en mai et les perspectives sont beaucoup moins bonnes.

Qu’en est-il de la campagne de propreté menée récemment par Amel Karboul ?

Nous avons mis l’accent sur ce point. D’ailleurs, une réunion a eu lieu récemment au siège du

ministère au cours de laquelle plusieurs questions ont été soulevées. Malheureusement, on

est en retard et la campagne de nettoyage devait se terminer au mois de mai.

Peut-on justifier ce retard par le manque de coordination entre les

professionnels ?

La ministre était en contact permanent avec le ministère de l’Intérieur ou celui de

l’environnement. Un programme a été convenu pour ramener le pays vers une meilleure

situation satisfaisante en matière de propreté. Malheureusement, l’exécution n’a pas suivie

pour plusieurs raisons probablement faute d’une coordination à l’échelle régionale ou d’une

manque de moyens au niveau des municipalités.

Que demandent les hôteliers ?

Nous demandons de faciliter la trésorerie pour essayer de mettre à niveau les équipements et

les installations des établissements hôteliers, de mieux s’approvisionner et ce, pour mieux

accueillir les clients. Cette trésorerie tarde à venir, mais nous continuons à la demander.

Heureusement, la ministre nous a assuré que des réunions ont eu lieu avec les responsables

du métier pour trouver une solution.

A coté du problème conjoncturel, il y a le problème de l’endettement, qui reste un handicap

structurel pesant lourd sur l’hôtellerie. Un endettement qui s’accumule au fil des années, la

situation devient très difficile et, par conséquent, l’hôtelier n’a pas les moyens de renouveler

ses équipements ou bien restaurer son établissement.

Il est à rappeler que le taux de l’endettement s’est élevé à 3414 millions de dinars sachant

qu’une partie de ce montant est payé régulièrement par les hôtels, soit 40% du taux global. Il

y a des hôteliers qui payent partiellement leurs dettes. Mais, une partie de ce montant estimé

à 800 millions de dinars n’était pas payée. Il ya aussi la taxe sur la nuitée qui serait imposée à

partir d’octobre prochain. Nous sommes sérieusement contre cette taxe, car on impose à

l’hôtelier une récupération d’une taxe qui n’est pas la sienne. Un autre souci est lié à la

clientèle algérienne et libyenne qui ne payent pas et qui consomment beaucoup sur la caisse

de compensation, alors que les recettes de ces taxes sont destinées à la promotion et la

diminution de poids de la caisse de compensation.

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Pour ce faire, nous avons proposé un payement de dix euros à l’arrivé au point de frontière et

on a déjà donné les moyens pratiques pour recevoir cet argent. Cette formule générerait le

double de la recette sur les premiers hôtels.

Wiem Thebti

Tunisie: Etat des lieux du secteur touristique HuffPost Maghreb avec TAP | Publication: 07/02/2014

S'il y a un secteur économique qui a particulièrement souffert de la transition démocratique

tunisienne c'est sans conteste la filière touristique.

Des fermetures d'hôtels à la pelle en 2013

Rien qu'en 2013, 43 fermetures définitives et 28 fermetures saisonnières ont été dénombrées

dans les deux zones touristiques très prisées de Nabeul et Hammamet, selon les

commissariats du tourisme dans ces régions.

Pour la région de Sousse ce sont près de 23 hôtels, d'une capacité globale d'environ cinq mille

lits, qui ont été fermés.

Ces fermetures ont été décidées suite à une régression notable (33%) du nombre de touristes,

notamment français.

Dans une interview accordée à la TAP, Radhouane Ben Salah, président de la Fédération

Tunisienne de l'Hôtellerie (FTH) a évoqué les principales priorités auxquelles va devoir

s'attaquer le ministère de tutelle.

Les mesures pour éviter le désastre financier

Evoquant les difficultés financières qui pèsent lourdement sur l'activité hôtelière, M. Ben

Salah a expliqué que le coût de la nuitée a augmenté de 20% en une année, alors que les prix

de vente sont restés les mêmes, "ce qui a engendré des résultats d'exploitation très faibles et

provoqué une détérioration de la situation financière des hôtels".

Il a aussi cité le problème de l'endettement qui touche entre 140 et 160 hôtels en Tunisie et

dont le volume est estimé à environ 3900 millions de dinars (MD).

"Il s'agit pour la plupart (3400MD) de dettes structurelles qui remontent à la période d'avant

la révolution", a-t-il ajouté.

Le président de la FTH a critiqué, sur un autre plan, la surtaxation du secteur hôtelier,

indiquant que la TVA appliquée sur le chiffre d'affaires des hôtels a doublé, passant de 6% à

12% en moins de 10 ans, alors que cette taxation est de l'ordre de 7% dans les destinations

concurrentes (Maroc, Turquie…).

Il a fait savoir que le ministère de Finances envisage de réviser cette taxation à la baisse pour

la situer entre 7 et 9%.

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Concernant le projet de création d'une structure de gestion des actifs hôteliers qui est en

cours de discussion entre les acteurs de la profession, la Banque Centrale et le ministère de

Finances, M. Ben Salah a jugé qu'il permettra de résoudre le problème d'endettement du

secteur.

"Cette structure se chargera du rachat des crédits des hôtels auprès des banques pour les re-

proposer ensuite aux hôteliers avec la possibilité d'un paiement sur une longue durée, soit de

20 à 25 ans et avec des conditions avantageuses", a-t-il développé.

S'agissant de la nouvelle taxation de nuitées (loi de Finances 2014), variant selon les

catégories des hôtels et dont l'entrée en application est prévue pour octobre 2014, il a affirmé

que la fédération va suggérer, dans la loi de Finances complémentaire, une taxation

alternative à appliquer sur les entrées au niveau des frontières et des aéroports.

Il a estimé les recettes de cette taxation (des entrées) à plus 120 MD/an, soit le double de

recettes prévues par la taxation sur les nuitées (60 MD/an), si elle est fixée à 10 euros par

personne uniquement (environs 22 dinars).

De même, l'abandon de la taxation sur les nuitées permettra "d'éviter la taxation des clients

tunisiens et d'épargner à l'hôtelier la gestion de ce dossier un peu délicat", a-t-il dit.

Pour ce qui est des retombées de la dépréciation du dinar (faiblesse des recettes), M. Ben

Salah a appelé l'Etat à intervenir pour exiger "des contrats en devises et non en dinar" entre

les hôteliers et les tours opérateurs étrangers.

Cette démarche a déjà montré ses avantages pour des destinations concurrentes, telles que la

Turquie, l'Egypte, le Maroc, a-t-il dit, relevant qu'elle permettra aux hôteliers de maintenir

un niveau raisonnable de recettes, quelles que soient les fluctuations de change.

Une montée en gamme nécessaire

Le président de la FTH a mis l'accent, aussi, sur la nécessité de diversifier les opérations de

marketing et de commercialisation aussi bien via les tours opérateurs que via Internet.

"La réservation via Internet peut aller jusqu'à plus de 25% du total des réservations dans

certains marchés touristiques, alors qu'en Tunisie elle demeure dérisoire", a commenté le

responsable.

D'après lui, les hôteliers tunisiens doivent aussi penser à enrichir et diversifier leurs produits

et à investir dans de nouveaux créneaux et de nouveaux modes d'hébergement (hôtels de

charme, camping…).

Evoquant les dépenses des touristes, le responsable a fait savoir que les dépenses extra-

hôtelières ne représentent que 10% du total des dépenses des touristes, alors que celles-ci

dépassent le seuil de 50% dans d'autres pays.

Il a ainsi appelé à développer des espaces d'animation, des boutiques artisanales et des

restaurants dans diverses régions touristiques du pays, pour inciter les touristes à sortir des

hôtels et dépenser plus.

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Une année 2014 qui s'annonce bonne

Toutefois, le président de la FTH n'a pas perdu son optimisme, estimant que pour 2014, les

indicateurs vont renouer avec leur niveau de 2010 et qu'ils s'amélioreront davantage dans les

années à venir.

Pour lui, l'adoption de la Constitution et la mise en place d'un nouveau gouvernement sont

des messages positifs qui contribueront à un regain de confiance en la Tunisie de la part des

tours opérateurs, lesquels "vont réagir favorablement".

Le nombre des entrées touristiques a en effet atteint durant le mois de janvier 2014 les

340.377 personnes soit une augmentation de 22% par rapport à la même période en 2013 et

de 2,2% par rapport à 2010.

Selon les statistiques du département du Tourisme (Direction des études), les maghrébins

représentent 80% du total de ces entrées, dont 3/4 sont des Libyens. Par rapport à 2010, leur

nombre a évolué de 20%.

Le nombre des touristes européens qui visitent la Tunisie (18% des entrées totales) a baissé,

en janvier 2014, de 37,7% par rapport à janvier 2010. Il s'agit notamment des français, dont

le nombre a régressé de 45%, les italiens de 39,5% et les anglais de 26%.

Les premières statistiques pour l'année 2014 semblent ainsi donner, en partie, raison au

président la FTH.

Le tourisme en Tunisie est compromis pour longtemps Depuis l’attentat de Sousse, le 26 juin, les Européens fuient le pays malgré le renforcement annoncé des mesures de sécurité sur les sites touristiques. Selon la ministre du tourisme, « si le tourisme s’écroule, l’économie s’écroule », dans un pays où le secteur emploie plus de 400 000 personnes et assure 7 % du PIB. 30/6/15 Au lendemain de l’attentat de Port-El-Kantaoui près de Sousse (38 morts), des milliers de touristes étrangers ont quitté la Tunisie plus tôt que prévu, portant un nouveau coup au tourisme à la peine dans ce pays depuis la « révolution de jasmin », l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd, et plus encore depuis l’attentat (21 morts) contre le Musée du Bardo, à Tunis, en mars 2015. « Entre un client sur deux, samedi, et un client sur quatre, depuis lundi, demande un report du séjour réservé pour juillet (50 000 dossiers) » : pour René-Marc Chikli, président du syndicat français des tour-opérateurs (Seto) français, la saison touristique 2015 en Tunisie est compromise. Un point de vue partagé par le syndicat national des agences de voyages qui enregistre, lui, pour juillet, « 80 % d’annulations et de demandes pour une autre destination », le plus souvent la Grèce, la Bulgarie, la Croatie ou l’Espagne (lire ci-dessous), sur 8 000 à 10 000 dossiers de réservations de voyages avec hôtel. Des réservations en baisse de 40 % entre janvier et mai « Le plus dramatique, reprend René-Marc Chikli, c’est qu’il n’y a désormais plus aucune réservation nouvelle pour la Tunisie. Tout le marché de la dernière minute est fichu. » Déjà, avant l’attentat de Port-El-Kantaoui, ces mêmes réservations pour la Tunisie depuis la France

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affichaient un fort retard (– 37,7 %, comparé à mai 2014), toujours selon le Seto. Les données des agences de voyages françaises n’étaient pas plus réjouissantes : la Tunisie avait enregistré, entre janvier et mai, une baisse cumulée de 40 % des réservations en nombre de passagers, et de 42 % en volume d’affaires. René-Marc Chikli proteste contre ce comportement de « peur généralisée ». « Et, en France, on ne risque rien ? », interroge-t-il. Il déplore que le « rejet de ces destinations (les pays musulmans, NDLR) par les Français » s’étende maintenant à l’ensemble des pays européens. Jusqu’ici, Allemands et Britanniques, notamment, poursuivaient leurs séjours dans les pays musulmans. Désormais, alors qu’une vingtaine de Britanniques ont été tués à Sousse, et au moins deux Allemands, avec de nombreux blessés, ils refluent à leur tour. « Si le secteur du tourisme s’écroule, l’économie s’écroule » « Les chiffres de fréquentation avaient baissé après l’attentat de mars mais s’étaient rétablis. La demande qui reprenait pour la Tunisie a de nouveau été réduite d’un coup à néant », regrette le porte-parole de Der Touristik, numéro deux allemand du tourisme, cité par l’AFP. Même tendance au Royaume-Uni où l’association des tour-opérateurs (Abta) pronostique « un impact net sur le nombre de touristes se rendant en Tunisie ». « C’est un coup dur pour tout le monde, insiste Anis Meghirbi, directeur commercial du groupe hôtelier tunisien Seabel. Nous sommes au début de la très haute saison touristique – juillet, août, septembre – qui, d’habitude, assure 50 % de la fréquentation et des recettes annuelles. Cela aura des conséquences pour nos entreprises mais aussi plus largement au plan macro-économique. » « Si le secteur du tourisme s’écroule, l’économie s’écroule », prévient Selma Elloumi Rekik, la ministre du tourisme de la Tunisie. Selon elle, l’attentat de Sousse pourrait faire perdre plus de 450 millions d’euros en 2015 à la Tunisie. Dans ce pays où le tourisme emploie directement et indirectement plus de 400 000 personnes et assure près de 7 % du PIB, c’est une catastrophe. Renforcer les mesures de sécurité pour rassurer les touristes « Avec deux attentats à la suite, la Tunisie va devoir trouver autre chose qu’une campagne de communication classique et une relance par la baisse des prix », observe de son côté René-Marc Chikli. « La seule chose qui puisse sauver la Tunisie, c’est un plan de sécurisation des sites touristiques qui devra durer des années et demandera des moyens sérieux », assure-t-il. Il ajoute : « Les Tunisiens ont besoin d’aide et de coopération. La France a un rôle à jouer. Si l’Europe ne fait rien, les États-Unis le feront. » En écho, Anis Meghirbi affiche son exaspération : « Au nom des droits de l’homme, il y a eu trop de laxisme. Comment un terroriste peut-il tirer pendant 35 minutes avant d’être arrêté ? La question ne relève plus du camp des professionnels mais de celui des ministères de l’intérieur et de la défense. Il faut des mesures d’envergure, choquantes peut-être – pourquoi pas l’armée sur les sites touristiques ? – pour rassurer les touristes, les gouvernements étrangers mais aussi les Tunisiens. Il y en a vraiment marre ! » –––––––––––– Six pays vont en profiter L’Espagne, le Portugal, la Turquie, la Grèce, la Croatie ou la Bulgarie devraient récupérer, à la dernière minute, une partie des touristes ayant annulé leur séjour en Tunisie. La quasi-totalité des voyagistes européens proposent à leurs clients de modifier sans frais leur destination. Quelques-uns prévoient que les vacanciers puissent demander un remboursement. Une partie de ces destinations de repli sont plus chères, ce qui obligera des vacanciers à revoir leur budget vacances. Ceux qui n’en ont pas les moyens devront opter pour le report de leur séjour dans un an, au même prix.

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« En juillet, il y a encore des places (d’hôtels) disponibles en Espagne, Sicile, Grèce, Croatie, Chypre et Bulgarie », selon le président du Syndicat national des agents de voyages (Snav), Jean-Pierre Mas. Reste à mettre en place assez de vols vers ces destinations et à trouver des créneaux pour ces avions. Des vols supplémentaires sont déjà prévus vers les Baléares, l’Espagne et Chypre. PAULA BOYER

Les terroristes visent le secteur du tourisme, poumon

de la Tunisie

LE MONDE | 27.06.2015 | Par Charlotte Bozonnet

L’attaque a frappé en plein cœur de la Tunisie touristique : la région de Sousse, ses plages, ses

complexes touristiques, à quelques jours seulement du début des vacances d’été, période

durant laquelle le pays aurait dû faire le plein de visiteurs. Trois mois après l’attaque contre le

Musée du Bardo à Tunis, qui avait fait 22 morts dont 21 touristes étrangers, le 18 mars,

l’attaque du vendredi 26 juin contre l’hôtel Impérial Marhaba risque de porter de nouveau un

rude coup à un secteur-clé de l’économie tunisienne, déjà fragilisé.

Pesant 7,3 % du PIB et quelque 470 000 emplois directs ou indirects, soit près de 14 % de la

population active, le secteur touristique est vital pour le pays. Il avait été durement touché

par l’attentat contre le Bardo. En avril, le secteur avait enregistré un recul de 25,7 % du

nombre de touristes et de 26,3 % des recettes en devises, selon la Banque centrale du pays.

Peu après l’attaque contre le musée de Tunis, les autorités s’étaient efforcées de faire revenir

les visiteurs en lançant une vaste campagne de sensibilisation et d’affichage. Des

personnalités françaises, dont Claudia Cardinale, Michel Boujenah ou Bertrand Delanoë, y

avaient participé, sous le slogan «# Tunisie, moi j’y vais ». Le taux d’occupation des chaînes

d’hôtels tunisiennes avait enregistré un léger mieux, passant de 39,4 % en avril à 44,9 % en

mai.

L’image du pays mise à mal

Il en faudra cette fois beaucoup plus. La saison touristique est fortement compromise. Dans

la nuit de vendredi à samedi, des centaines de touristes étrangers étaient évacués d’hôtels de

la région et conduits à l’aéroport pour y prendre leur avion de retour. Plusieurs tour-

opérateurs ont annulé leurs voyages. En touchant de nombreuses nationalités – les victimes

sont notamment belges, britanniques et allemandes –, l’attaque aura un impact européen.

Jusqu’ici, c’est la baisse du nombre de visiteurs français, historiquement les plus nombreux,

qui avait été la plus notable. Fin mai, les réservations prévues pour juillet et août en direction

de la Tunisie depuis l’Hexagone affichaient, selon le syndicat des tour-opérateurs, un fort

retard : – 37,7 % comparé à mai 2014. Depuis le début de l’année, l’affluence des touristes

français en Tunisie avait été dépassée par celle des Anglais.

Au-delà du secteur touristique, l’attaque met à mal l’ensemble de l’image du pays, alors que

celui-ci tente depuis des mois d’attirer de nouveaux investissements étrangers pour stimuler

son économie. Avec une croissance fragile (2,3 % du PIB en 2014), un taux de chômage

extrêmement élevé, une économie informelle qui a explosé depuis 2011 (estimée à 50 % du

PIB), les Tunisiens sont bien conscients que cette relance économique est vitale pour la

réussite de leur transition démocratique, chèrement payée depuis 2011. Ceux qui ont planifié

cette attaque le savent aussi.

Charlotte Bozonnet

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Dernière mise à jour: le 1er juillet 2015

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