Le tour du monde de la Nativité
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EXPOSITION DE CRECHES ANCIENNES ET SANTONS DE PROVENCE
Espace Culturel de Bondues 3 rue René d’Hespel 59910 Bondues
du samedi 01 au vendredi 21 décembre 2018 :
lundi, mardi, jeudi, vendredi 15h-18h mercredi, samedi, dimanche 10h-12h et 15h-18h
du samedi 22 au dimanche 30 décembre 2018 :
mercredi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche 15h-18h
LA NATIVITE
Les quatre évangiles canoniques (selon St Luc, St Matthieu, St Marc, St Jean) reconnues par les églises
chrétiennes (catholique, protestante, orthodoxe) écrits en langue grecque relatent la vie et l'enseignement de
Jésus-Christ de Nazareth et forment en grande partie le Nouveau Testament. Les autres évangiles, dites
apocryphes, non authentifiés ne sont pas reconnus. Les évangiles selon St Luc et St Matthieu retracent en
particulier la nativité :
« Elle mit au monde son fils premier né, elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait
plus de place dans la salle commune. » (Saint Luc 2, 7)
« Vous trouverez un petit enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche. » (Saint Luc 2, 12)
« En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère, et, tombant à genoux, ils se prosternèrent
devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe. »
(Saint Matthieu 2, 11)
Marie, une toute jeune fille du village de Nazareth en Galilée, va bientôt épouser Joseph, un charpentier,
lorsque l’Ange Gabriel lui apparaît. « N’aie pas peur, Marie, lui dit-il, je suis Gabriel, l’Ange de Dieu. Il m’a
envoyé pour t’annoncer une grande nouvelle. Tu vas avoir un enfant et cet enfant tu l’appelleras Jésus, il est
le Fils de Dieu venu sauver les hommes.».
A quelque temps de là, l’empereur romain César Auguste ordonne un recensement de la population. Chaque
chef de famille doit retourner s’inscrire dans son village natal. Joseph est né à Bethléem en Judée. La route
sera longue, Joseph prend donc un âne pour éviter trop de fatigue à Marie qui est enceinte. Arrivés à
Bethléem, ils ne trouvent nulle part où se loger tant il y a de monde. Finalement ils se réfugient dans une
étable qui abrite un boeuf.
C’est ainsi que Marie donne naissance à Jésus entre un âne et un boeuf dans une pauvre étable de Bethléem.
Elle le dépose dans la mangeoire des animaux qu’elle garnit de paille.
Une étoile brille soudain dans le ciel. Les bergers effrayés voient un Ange qui leur dit : « N’ayez pas peur,
vous êtes les premiers à apprendre la bonne nouvelle. Un enfant est né dans une étable du village. Cet enfant
est le Fils de Dieu venu sauver les hommes.». Les bergers et les moutons se rendent alors à l’étable.
Loin de là, trois Rois Mages d’un Orient mystérieux voient aussi l’étoile. Ils consultent les livres et
découvrent qu’un enfant est né à Bethléem et que c’est le Roi de tous les hommes. Ils décident de lui rendre
visite, prennent des chameaux, des éléphants et des chevaux et se rencontrent dans le désert. Melchior,
Gaspard et Balthazar sont les noms retenus par la tradition pour les trois Rois Mages. Un mage désigne à
l'origine un prêtre perse réputé pour ses connaissances en astronomie et astrologie. Ce terme est à l'origine
de la magie et du magicien. Ces noms apparaissent pour la première fois dans un manuscrit du VIèS
conservé à la Bibliothèque Nationale de France à Paris. Il devait s'agir de membres d'une classe sacerdotale
importante ayant à la fois un rôle politique, religieux et scientifique. Melchior, le premier Mage, vieil
homme à cheveux blancs et à la longue barbe offre à Jésus de l’Or symbole de la Royauté. Gaspard, le
deuxième, jeune homme sans barbe à la peau mate offre de l’Encens symbole de la Divinité. Balthazar, le
troisième, un noir barbu offre de la Myrrhe symbole d’Humanité car utilisée pour embaumer les morts
rappelant ainsi que Jésus est Homme et Mortel. En fonction du Monde connu à l’époque on a fait de
Melchior le représentant de l'Europe, Gaspard celui de l'Asie et Balthazar celui de l'Afrique.
Dans un de ses contes de Noël, le poète Henry van Dyke (1852-1933) raconte l'histoire d'un quatrième Roi
Mage, Artaban de Médée. Il voulait apporter à l'enfant Jésus trois pierres précieuses. Mais, rencontrant en
chemin des pauvres à qui il les offre, il ne continua pas sa route.
Le roi Hérode 1er, placé sur le trône par les romains, règne en Judée de -37 avant JC jusqu’à sa mort en -4
avant JC. De ce fait la naissance de Jésus-Christ se situerait en l’an -6 avant JC et non en l’an 0. Ayant
appris des trois Rois Mages la naissance à Bethléem en Judée du roi des Juifs, et sentant un péril pour son
trône et son pouvoir, Hérode envoie tuer tous les enfants de moins de deux ans qui se trouvent dans la ville.
C’est le Massacre des Innocents décrit dans l’Evangile selon St Matthieu. Joseph, prévenu par un ange,
s’enfuit avec Marie et l’enfant Jésus en Egypte. Ils y restent jusqu’à la mort du roi d’Hérode. Le fils
d’Hérode, Archélaüs, règne ensuite permettant à Joseph de se réinstaller à Nazareth en Galilée. C’est ainsi
que Jésus y grandit et devient Jésus de Nazareth.
Les évangiles ne précisent pas le jour de naissance du Christ. Au IIIèS après JC, l’empereur romain Aurélien
proclame le 25 décembre (solstice d’hiver ou la lumière renait avec des jours qui s’allongent) fête officielle
et le soleil invaincu (Sol invictus) patron de l’Empire Romain. Le 25 décembre, symbole de nouvelle
lumière, semble avoir été choisi pour christianiser les traditions païennes.
LA CRECHE
Cette scène de la Nativité est représentée aujourd’hui dans tous les pays du monde. A Noël, l’étable des
crèches s’illumine avec l'enfant Jésus dans la mangeoire, Marie, Joseph, des Anges, l’âne, le boeuf, une
étoile, des bergers, des moutons, des chiens, les trois Rois mages accompagnés de chameliers avec leurs
chameaux et dromadaires, de cornacs avec leurs éléphants…
Utilisé par St Luc, le mot « crèche », qui désigne en fait la mangeoire où Marie dépose Jésus, évoque la
scène de la Nativité. La première crèche remonterait au VIèS à Rome. La première crèche vivante
remonterait quant à elle à 1223, quand St François d'Assise met en scène, à Grecchio en Italie dans la forêt
des Abbruzzes, la Nativité en demandant aux villageois de jouer les différents personnages accompagnés
d’animaux vivants. Les crèches non vivantes en bois remontent au XIIIèS. La crèche telle que nous la
connaissons aujourd’hui est introduite dans les Eglises au XVIèS puis dans les familles.
La variété des matériaux utilisés pour cette scène biblique est grande. En plâtre pour les grandes crèches
d’églises ou en argile cuite pour les des santons de Provence, mais chaque pays utilise ses propres ressources
et le savoir-faire de ses artisans. Pas étonnant alors de voir le bois de palissandre ou d’ébène largement
utilisé en Afrique, ainsi que des métaux précieux comme le cuivre ou le bronze à cire perdue. Les crèches de
Jérusalem sont le plus souvent taillées dans du bois d’olivier. La récupération du carton et du papier argenté
multicolore fait briller les crèches polonaises, les célèbres « crèches de Cracovie » faisant l’objet d’un
concours annuel. Bien d’autres matériaux sont encore utilisés à travers le monde, la cire, la faïence, la
porcelaine, le verre, le papier, la paille, les feuilles de maïs… La résine est largement employée dans les
créations contemporaines plus industrialisées.
Les crèches varient également dans leurs formes. Bien entendu les crèches sont organisées à partir de
personnages en volume autour de Marie, Joseph et Jésus. Mais là aussi, la créativité des artisans du monde
n’a pas de limite.
CRECHES DEVINEAU
A l’origine depuis 1803 les Devineau font partie de ces nombreuses familles de ciriers principalement
fabricants de cierges. Implantés dans le sud de la Loire atlantique Jules Devineau transfère sa société à
Nantes en 1890. Dès août 1914, avec la déclaration de guerre et la mise de l’Allemagne en blocus
économique, l’importation de crèches allemandes est stoppée. Jules Devineau recentre alors son activité sur
la fabrication de santons de crèches et créé la Société Nantaise des Articles de Noël (SNAN) surnommée par
les Nantais « Au Petit Bon Dieu ». Il emploie jusqu’à̀ cent vingt ouvrières et exporte vers les Etats-Unis et le
Canada. Dans les années 1990, la concurrence italienne et asiatique est la plus forte et la SNAN cesse son
activité. La Maison Bacci, aujourd'hui installée près de Tours continue la fabrication et la vente de certains
santons Devineau.
L'enfant Jésus est en cire. Sa mangeoire est en carton recouvert de paille naturelle. Les santons sont d’abord
exécutés dans un mélange de plâtre, de colle et de kaolin, emprunté aux mouleurs italiens. Plus tard, ils
seront en terre de pipe, une argile très résistante à base de kaolin. Les socles sont marrons pour les plus
anciens puis verts pour les plus récents. Marie porte une tunique blanche, un manteau bleu doublé de rose et
un voile blanc. Joseph porte une tunique bleu clair ou beige, un manteau violet doublé de blanc. Les rois
mages sont de différentes couleurs car les ouvrières avaient une certaine liberté d’interprétation de leurs
personnages. Les bergers au nombre de six : un berger vêtu d’une peau de mouton jouant du biniou, un
berger jeune agenouillé, un berger portant un mouton sur ses épaules, un berger vieux agenouillé, un berger
au capuchon sur la tête, une jeune bergère avec un agneau dans les main. Un jeune noir porteur d’eau, un
chamelier, un cornac, un ange adorateur debout et un ange adorateur à genoux complètent la série. Le bœuf,
l'âne, le chameau et l’éléphant sont recouverts de flocage. Les animaux les plus anciens ont un œil de verre,
puis plus tard des yeux peints. Les moutons traditionnels présentent trois poses. Un autre mouton debout est
recouvert de laine. D’autres animaux moins courants complètent la crèche : un dromadaire debout, un
dromadaire couché, un cheval harnaché, une chèvre, un chien.
Cette série très classique existe en 8 tailles numérotées de 1 à 8 (la taille 8 est la plus rare) avec des hauteurs
de santon debout avec socle :
1 2 3 4 5 6 7 8
5,5cm 7,5cm 9cm 11,5cm 13,5cm 18cm 23cm 28cm
Une nouvelle série de santons, disponibles dans les tailles 4 et 5, comporte de nouveaux personnages, en
plus de Marie et Joseph, s’inspirant des santons de Provence.
CRECHES PROVENCALES ET SANTONS DE PROVENCE
L’histoire des santons de Provence commence après la Révolution de 1789. Les églises dévastées ne
permettaient plus la représentation aux fidèles des Saints. L’idée de représenter la Sainte famille en santons
d’argile (« Santoun » veut dire « Petit Saint » en provençal) prend corps. Avec l’ajout des bergers et des
Rois Mages, chaque famille pourra avoir sa crèche. L’ajout de tout un village provençal en santons dans un
décor de collines, rivières, ponts et oliviers fait l’originalité des crèches provençales. Tous les petits métiers
sont représentés : le maire du village, le curé, le moine, le garde-champêtre, l’Arlésienne, le meunier, le
porteur d'eau, l’aveugle et son fils, le brigand, le curé, le rémouleur de couteaux, le pêcheur, la poissonnière,
le bûcheron, la jardinière, la fermière, le boulanger, le rétameur, la lavandière, le tambourinaire, le vannier,
la bohémienne, le vieux et la vieille assis sur un banc ou debout, St François d’Assise Saint Patron des
santonniers avec sa robe de bure...
Ces santons sont peints pour les petites tailles et habillés pour les grandes tailles en costume traditionnel
provençal du XVIIIèS et du XIXèS. De nos jours le santon de Provence est en argile cuite car plus solide.
Chaque mouleur utilise des formes en plâtre obtenues par coulage sur les sculptures mères. Entre les deux
parties d’un moule une ébauche d’argile prend la forme du santon qui, démoulé, sera ébarbé des surplus de
terre qui bordent ses contours. Deux jours de séchage sont nécessaires avant la cuisson de la pièce réalisée
en four à chaleur progressive par paliers de 100°C jusqu’à 960°C après 12 heures. Le four est ouvert après
12 autres heures de refroidissement. Ensuite la pièce est peinte.
Quelques santons habillés présentés de santonniers provençaux :
Santons de Provence Marcel Carbonel en terre cuite habillée. 4 générations de santonniers depuis 1935 à
Marseille. Santonnier unanimement reconnu inspira largement ce milieu artisanal.
Santons de Provence Christian Escoffier en terre cuite habillée. Santonnier depuis 3 générations à
Aubagne. Audrey et Dorian continuent l’œuvre de leur père Christian Escoffier avec l’aide de Thierry
Deymier, sculpteur meilleur ouvrier de France.
Santons de Provence Giraud Raccord GIR en terre cuite habillée de la crèche gitane : 3 rois mages, maire,
gitan, gitane, pêcheur sur un banc, berger, joueur tambour, marchande d'ail, dame en habits, marchande de
poissons, fermière au fagot, Jésus et mangeoire. 6 cartes de vœux 1968, 1970, 1971, 1972 brochures
Santons de Provence Giraud Raccord GIR.
Santons de Provence Florence création Sylvette en terre cuite habillée. En 1966 Sylvette et Raymond
Amy créent leur atelier à Aubagne poursuivi depuis 2000 par Florence Amy et Emmanuel Agnel.
Santons de Provence Jean-Louis Castelin-Peirano en terre cuite habillée. Santonnier jusque fin 2013 à
Aubagne installé dans l'atelier de son grand-père, Secundo Peirano installé depuis 1946, puis de sa mère,
Amalia Castelin-Peirano, une grande famille de santonniers.
Santons de Provence Marius et Christian Chave en terre cuite habillée. Marius Chave, né en 1909,
d’abord céramiste puis santonnier à partir de 1935 à Aubagne n’a jamais cessé d’innover. D’abord avec
des santons d’argile peinte, puis dans les années 1960 des santons habillés jusqu’à son décès en 1999. Son
petit-fils Christian Chave continue l’œuvre de Marius avec ses propres créations.
Santons de Provence Simonne Jouglas en terre cuite habillée. Premier santonnier à Marseille à créer des
santons habillés en 1944, médaillée Meilleur Ouvrier de France. Ces santons diffusés dans le monde
entier s’inspirent des personnages bibliques de la Sainte Famille, des personnalités ayant marqué la fin du
XXèS, des vieux métiers au visage très expressif. A la fin des années 1970 Régine Manzo Pinatel la
rejoint pour assurer le développement, puis sa fille Agnès Pinatel Arnaud. Simone Jouglas décède en
2001, mais l’activité de la maison continue.
Santons de Provence Jean Pierre Marinacci en terre cuite habillée. Santonnier à Gréoux les Bains dans les
Alpes de Haute Provence.
Santons de Provence La Santonnerie en terre cuite habillée. Santonnier au Pradet dans le Var.
Santons de Provence Yolande en terre cuite habillée.
Santons de Provence Rose Gelato en terre cuite habillée. Santonnier à Marseille depuis 60 ans.
Santons de Provence De Willaine en terre cuite habillée.
Santons de Provence Madeleine Jourdan en terre cuite habillée. Santonnier à Nans-les-Pins dans le Var.
Santons de Provence M.H. Lagarrigue en terre cuite habillée.
Santons de Provence André Guigon en terre cuite habillée.
Santons de Provence Guercy Saint Maximin en terre cuite habillée.
Quelques santons peints présentés de santonniers provençaux :
Crèche Provençale Carbonel en terre cuite peinte 8cm : Jésus, Marie, Joseph, âne, bœuf, 3 rois mages, 39
bergers et personnages, 4 moutons, 2 coqs, ange.
Crèche Provençale Carbonel en terre cuite peinte de 5cm à 10cm : Jésus, Marie, Joseph, âne, bœuf, 6 rois
mages, 50 bergers et personnages, 2 moutons, puits.
Crèche Provençale Carbonel en terre cuite peinte 6,5cm : Jésus, Marie, Joseph, âne, bœuf, 3 rois mages, 2
bergers, 5 moutons.
Crèche Provençale en terre cuite peinte 8cm avec étiquette santons de Provence création A.Giraud : Jésus,
Marie, Joseph, 3 rois mages, 4 santons de Provence.
Crèche Provençale en terre cuite peinte 8cm : Jésus, Marie, Joseph, âne, bœuf, 3 rois mages, 15 bergers et
personnages, 3 moutons.
Crèche Provençale en terre cuite peinte 3,5cm : Jésus, Marie, Joseph, âne, bœuf, 3 rois mages, 19 bergers
et personnages.
Santons de Provence en terre cuite peinte Aux santons d'Art Articles religieux Joseph Asperty à
Marseille. Célèbre santonnier depuis 1943, l’atelier est toujours actif au début des années 1970. Ensuite le
santonnier Peyron aux Baux-de-Provence exploitera les moules.
Santons de Provence en terre cuite peinte Roger Jouve à Aix en Provence. Né en 1962, à 8 ans il modèle
déjà des santons de crèche. Il rencontre le sculpteur Joseph Colombini qui lui apprend à perfectionner son
métier de santonnier. En 1990 son gendre Didier Quillez et en 2003 son petit-fils Julien Quillez rejoignent
sa passion des santons de Provence.
Santons de Provence en terre cuite peinte Paul Fouque à Aix en Provence. Santonnier depuis 4
générations, les santons de la Maison Fouque sont collectionnés dans le monde entier.
Santons de Provence en terre cuite peinte Christian Escoffier. Santonnier à Aubagne depuis 3 générations.
Audrey et Dorian continuent l’œuvre de leur père Christian Escoffier avec l’aide de Thierry Deymier,
sculpteur meilleur ouvrier de France.
Santons de Provence en terre cuite peinte Rose Pagano.
4 santons de Provence en terre cuite peinte garçons jouant aux rois mages devant la mangeoire et Jésus.
LA CRECHE GITANE, LA LEGENDE DES SANTONS DE PROVENCE
Selon la légende rapportée par les Pastorales Provençales, Jésus est donc né en Provence à la fin du XVIIIèS
dans une étable. Ces pièces de théâtre en langue provençale étaient jouées par des compagnies d’amateurs en
Provence au moment de Noël, en particulier la Pastorale Maurel, pièce en cinq actes en vers provençaux, la
première créée en 1844 par Antoine Maurel. Les Anges Gabriéu et Boufarèu alertent les bergers
Bartoumièu, Nourat, Jaque, Micoulau, Matièu, Roubin, Chiquet, Flouret, Tistet, Meissemin et Goustin de
cette nouvelle. Ils traversent le village pour réveiller et annoncer la grande nouvelle à la population, en
particulier au rémouleur Pimpara, au meunier Barnabèu, aux valets Jigèt, Pistachié et Benvengu, aux enfants
Tourin et Doumenico. Tous les santons apportent une offrande au Petit Jésus. Chemin faisant, tout ce petit
monde s’invective, se querelle, comme le vieux Jourdan et son épouse Margarido avec leurs amis Roustido,
Grasset et Grassette. Le Gitan Chicoulet, qui avait volé Simoun un des fils de l’aveugle, en voyant le Petit
Jésus se repent et rend l’enfant. Ainsi, comme par magie, tous se réconcilient à l’occasion de cette naissance
extraordinaire. Tout est bien qui finit bien.
CRECHE LEGIONNAIRE
Les crèches font partie de l’esprit de corps des légionnaires au même titre que la commémoration de la
bataille de Camerone le 30 avril 1863, du képi blanc, du pas lent à 88 pas/minute, de la devise « La Légion
est notre Patrie », de la barbe des pionniers, de l’unité qui ne sépare jamais lors du défilé du 14 juillet…
Cette tradition aurait été introduite par les Alsaciens/Lorrains sous forme de crèche vivante après la défaite
de 1870 et la perte de l’Alsace/Moselle. Noël est la fête des légionnaires au-delà de toutes croyances. Ces
hommes venus de tous pays, de toutes couleurs, de toutes langues, de toutes croyances sont accueillis dans
la famille légionnaire comme jadis la Sainte Famille sans toit a été accueillie par les bergers dans l’étable.
Evoluant vers des crèches santonnières, les légionnaires rivalisent aujourd’hui d’imagination dans chaque
unité pour faire leurs crèches avec ce qu’ils trouvent sur le terrain, morceaux de bois et cailloux, ou achetés
dans les contrées lointaines (Voir ci-dessus l’aquarelle « Nativité » du Caporal Veaceslav Tuhari). La crèche
présentée est accompagnée de véhicules militaires en Meccano réalisé par Monsieur Riff. Ces crèches sont
le reflet des théâtres d’opération de l’année écoulée. Depuis la guerre d’Algérie, une autre tradition s’impose
dans chaque régiment de légion étrangère, la tenue d’un jury composé du chef de corps, de cadres, du plus
jeune légionnaire et d’autorités civiles. Le concours de la meilleure crèche provoque une émulation entre les
unités qui préparent dans le plus grand secret ces crèches un mois avant Noël. Le chef de corps passe au
réveillon dans les chambrées pour annoncer les résultats. Le lendemain, le public civil est appelé à visiter
ces crèches les plus étonnantes les unes que les autres.
NOEL 1914 LA FRATERNISATION A FRELINGHIEN
AUTOUR DES SAPINS ET DE LA CRECHE
Lors de la trêve de Noel 1914, l’Etat-major allemand fait distribuer des sapins dans les tranchées. Soudain
des casques à pointe sortent des tranchées sapin à la main. Les ennemis de la veille se rencontrent,
échangent du vin et du tabac, font même une inimaginable partie de football à Frelinghien. Une crèche aurait
pu être improvisée avec quelques bouts de bois et morceaux d’acier jonchant le no man’s land. Cet épisode a
donné l’idée du film « Joyeux Noël ». Les soldats se demandent dès cet hiver 1914 pourquoi finalement ils
se battent. L’ennemi d’en face n’est-il finalement pas comme eux, simple citoyen ou simple paysan ?
L’Etat-major français va remettre de l’ordre en interdisant toute fraternisation et en expliquant les buts de
guerre, l’évacuation de la Belgique et de l’Alsace-Lorraine envahis. Cet épisode sera longtemps caché par
les belligérants.
CRECHE UNIVERSELLE, NOTRE PAYS C’EST L’AMOUR
En France certains fabricants de souvenirs de vacances ont la bonne idée à la fin des années 30 d’utiliser des
poupées de différentes tailles en celluloïd puis en plastique pour décliner les costumes régionaux de nos
provinces. Longtemps considérées comme kitch puis délaissées au fond des greniers, ces poupées retrouvent
aujourd’hui toutes leurs lettres de noblesse. Dans le même élan, différents pays produisent leurs propres
souvenirs de vacances dans différents matériaux mais tout aussi inspirés des coutumes et costumes
folkloriques régionaux. Ainsi cette « crèche universelle » permet de positionner Jérusalem au cœur des trois
religions monothéistes.
Musée de la Poupée et du Jouet Ancien Château de Robersart 59118 WAMBRECHIES 03.20.39.69.28 www.musee-du-jouet-ancien.com [email protected]