Le thaler de Marie-Thérèse : étude de sociologie et d'histoire économique / par Marcel-Maurice...

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    lfEMarie-ThrEtude de Sociologie et d Histoire EconomiquePARt MARCEL-MAURICE IISCHELDocteur s lett res de PUnversiL de DljonAdjoint au Secrtariat de la Chambre de Commerce auslro-hongrolsede Paris- -Avec une planrbe e! une rafle hors tzxle

    PARISM. GIARD s E. BRIRE, Lmlnmxxcs-nrrnuxgs16, Rue Soufot et Rue Toullier, 121912mC!)\

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    PRFACEDe tous temps, ds lorigine de la monnaiemtallique, il a exist des monnaies de commerce.

    Cc sont des monnaies dor ou dargent qui ontsu se crer des dbouchs extrieurs, qui ont, pourainsi dircfconquis droit de cit dans "telle ou tellergion lointaine (A. de Foville). Elles sont engnral lindicc de relations commerciales entrepeuples civilisation conomique diffrente.Volont iers encline supposer chez le vendeurqui accepte une pice lIIxpOPio, un raison-nement t out pareil celui qui permet Vacqu-reur de la marchandise de se dessaisir de cettemonnaie, lhistoire montaire ne voit dans lexis-cnce de la monnaie de commerce que la preuvedune infriorit industrielle ou artistique chez lespeuples qui ladoptent. Ce point de vue est videm-ment tr op troit et trop spcial, lorsquil sagitdune client le socialement et conomiquementprimitive. Ainsi ce qui pour lEuropen est mon-naie, tout ce quil y a de plus monnaie, la pice m-allique ellc-mme, est pour le primitif objet deparure et, par dessus le march, un objet de pa-rure doude qualits surnaturelles, myst iques.

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    Un exempledes plus frappants decettedoublemanirede voir, parlaqu ellelessence mme

    unemonnaiesetrouve transforme, nous estourni parle thalerde Marie-Thrse. En explo-ant dans cet ouvragelairedecirculation de cehaler; nous essayons donc detrouverdans lem-loi qu en font les Arabes bdouin s quelques d on-es surla manireprconomiquede concevoirt dutiliserla monnaie. Nous voulon s connatret comprendrecette vie particulireet trange,ont vit en Arabieet en Afriquerythrenneethalerautrichien. -Cettemonnaieainsidopteet apprcie tit1cd objetde parure,ous nou s demanderons, en dernierlieu, commentt dans quelle mesureelle nirapar acqurir,ans cemilieu singulier, lavaleur montairequiorrespond savaleur intrinsque et mtallique.

    Yp arviendra-t-elledailleurs infailliblement ?Les vicissitudes du thaler de Marie-Thrseclairent probablement tout u n chapitre prlimi-

    airedelhistoirede lamonnaieen gnral.Lhistoired es monnaies deco mmerceest aire. Mais cettetachenous sembleincomber laociologie, lapsychologieconomique, avanttredu ressort de lhistoire montairepropre-

    ment dite.

    IlLetravail que nous avons entrepris nous a tuggrparla lecturede Philosophiedes Geldes,e M. Simmel. Lasimplicitapp arentede la_"-..-_--_--__"._- un

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    xvn -ociologiedes primitifs en ce qui concernelavie

    conomique, nous avait engag alairel868! 10ettephilosophie en prenant pourexemplele

    halerde Marie-Thrse. Ds les premiers pas cependant q ue OIISIVOSaits dans lavoie des recherches, nous navonsas tard nous ap ercevoirde laco mplexiteteltenduedu Sujetetau SurpuSles sourcesous ont bientt fait dfaut. _

    Car, dun ct, des rcits dev oyages nOUS dl-aient: Il existeun thalerde cenom qui est et aoujours tfrappdans des conditions anorma-es; cettemon naie est vendue cher, dans lei ou leioin du mondeo seuleellea cours. Dun autreot, aprs ces constatations de faits, nous avonsuleregret deno us heurterimmanquablement aaquestion que les auteurs de ces rcits seposaientvectonnement : Quellepeut donctrelarai-on de cet tat dechoses ? Et nul ny rpondlt-)un autrecten core, cettequ estion, posepares voyageurs-explorateurs en train de dpensereth aleren Arabieou en Afriquc, 'fut reprodtlllet"... laissesans rponsepar les thoriciens duommercemontairecommepar les historiens deamonnaie. , ,

    Loin doncde pouvoir, laidede donnes prc-mblics, entreprendreltudedelinuencede lamonnaie sur llconomie primitive, nous avons torcdexplorerlasociologiedvs pCuPS quidoptent lethaler de Marie-Thrse. Cetterecher-r iedehe, apr s nous avoirramendans la pa

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    _ XVI -cc lhalcr, apr s nous avoir fait traverser maintserrains gographiquement et scientiquementarides, nous a heureusement procurla satisfac-ion de trouver, chez les Arabes bdouins, aussibien Pensemble des conditions du succs de cettepice montaire, quune constitution conomiquequi nous permet dtudicr comment, chez ces pri-mitifs, sous linfluence dune monnaie dmporta-ion, le status nascendi de la notion monnaie se

    dessine, avec tout ce qui sy rattache.Notre travail, parti dun point de vue spcial,nous a oblig, pour tre complet, des incursionsdans presque tous les domaines de la sociologie.Coimne nous a dit une des personnes des pluscomptentes en cette mati re : Le sujet est int-essant. Malgrle peu dmportance apparent du

    phnomne envisag, il touche lhistoire mon-aire, lhistoire conomique, lhistoire des d-couvertes gographiques, lethnographie et,dune faon gnrale, lhistoire de la civilisa-ion, -

    fiNous avons tchde puiser auxmeilleuresources. Mais assez souvent nous navons pas euembarras du choix, les donnes scientifiquesfaisant dfaut. ' Une enqute faite aupr s drudits spcialisteset de voyageurs-explorateurs nous a fourni deprcieuxrenseignements indits qui nous ont per- a

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    C5 mmfmnams qliuaiutes les informationscttre notre disposi ion _.i? elles dans le but d e nous tre utiles.

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    Quil nous soit permis exlpfimer ici publi-les sentiments de notre reconnaissance

    qucmen , _ .1.v ui en nous consei -a plus sincre a tous ceuxq i , _ aant verbalement ou par crit ont eu ImmuneYgeance de faciliter notre tche difficile.

    o ) l _ de remercier tout parti-Nous nous permettonsenti rement :MM. Ernest BABELON, membre de lInstitut,professeur au Collge de Ftrancezlgalgt;L. GHEKHO, professeurl UnxVCPSxt . aJoseph de Beymuth (SW . 1 dMarcel Connu, professeur lEcoe CSLangues Orientales vivantes Pans;Le D Con: professeur-adjoint lUni-L , versitdA1gx 3 l, eJ.-R. DERENDINGER, lieutenant dans amicoloniale, Versailles; U _Louis ElSENblANN Chafgde cours 1 m-

    versitde DjOH ' dLe D Al fred Fiscii iiL VOC membre ca Di te morave, BP;

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    _.xx_ MM. Nic. Bar. GJONOVIC, conseiller Imprial

    CastelnuovodiCattaro (Dalmatie);HenriHAUSER, professeur lUniversitdeDijon;Mauriee de LA FOSSILIdxIxSPaCIIP enhef des Coloniesfprofesseur lEcole

    Coloniale, Paris;Le DArnold LUsciiiNv. EBENGREUTH, pro-esseur lUniversitde Graz;

    Le DAlois MUSII, professeur lUniver-itde Vienne;

    Le DPETROVITS, conseiller Aulique Vienne.Nousprionsenmme tempslesautorits, lesnstitutset lesassociations suivantsde bienvou-oir agrer nosreme rciements :LAdministrationdes Monnaieset MdaillesdeParis;Les Bibliothques universitaireset publiquesde Paris, de Dijonet de Prague;La Chambre de Commerce et dIndustrie dePrague;

    Le Comitde lAfrque franaise Paris ;Le ConsulatGnrall. et R. dAutriehe-Ilongrie Tunis;' . 'LInstitut Ethnographique de Paris;

    La Monnaie l. R. (K. K. Hauptmnzamt) deVienne;

    v

    H

    _,__,..". "- "_".._w-_v ~u--vw-""mvnvXXI "K. K. st. Han-

    Le Musee I. R. duCommerce (dclsmuseum) Vienne.

    vlraeser etCie

    NousremercionsennMM- Cm1G3- permisavoi- _- i-sii Vienne de nous_ibrairesditeula e duterritoire de circulationile reproduire a c i

    duthaler de Marieffhrse.-u---

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    nINTRODUCTIONLorsqifau milieu du sicle pass dimportantesrouvailles prhistoriques ou simplement anti-

    ques vinrent complter nos connaissances dfhis-oirc et de sociologie, lorsque des tombeauxcen-enaires et millnaires dversrent leur contenu

    pour fournir la science des donnes et des faits,on accepta naturellement, est-il besoin de le dire,une trouvaille de pices montaires comme lin-dice lc plus sr, un indice irrfutable mme, duncrelation conomique en tre les p ays dorigine deces moyens dchange et les lieuxde ces dcou-vertes. Cette manire de voir nous a valu, parexemple, de longs traits sur u n commerce desplus intenses que plusieurs pays europens au-raient entretenu avec les Arabes, dont les mon-naics ont t trouves jusque s ur les ctes de lamer Baltiqtle.Depuis la deuxime moiti du xvm sicle jus-qu nos jours, des voyageurs, des explorateursnous rapportent quils ont rencont r en Arabic etdans diverses parties d e lAfrique une monnaiede proven ance autrichien ne, le thalelr lelligie de

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    1XXIV _Iar ic-Thrsequi,dans laplupar tdes cas,estlaulemonnaiemtall iquedeces pays semi-bar -

    arcs.Etant donn lemod ed parg nepr atiquans ces contres,o trs souvent,pour desrai-ons descur itn conf ieses trsors later re

    ous devr ions doncnous attendre ceque,dansuelques sicles,toutautredonnehistor iqueantexcluep ar hypothse, des trouvailles certai-ementnombreuses de thalers pourraientfaireans douteconclure dmpor tants rappor ts co-oiniques entreces pays etlAutr ichedelpoqueeMar ie-Thrsc.ous ign orons malheureusement siles Khalifesnten tretenu des relations conomiques aveclaer Baltique,et, dans lallirmative,dans quelleesure;mais cequenous savons,cestqueltatconomiqueo lAutr ichesetrouvaitau xvii i si-enenous permetguredeconclure, laidedeouvailles dethalers,dans lesens indiqu tout .eure.encorelAutricheavaitdes colonies! Mais,.outes les grandes pu issances,1Autr icheest

    ustementlaseulequinaitpas decolonies,quoi-

    u i lexisteen Europedes Etats mmemoyens ou

    ts i i iontdes JOSSOSSOxxS dbutrc-nicr .Elle

    en ajamais eu non plus d ans les sicles passs.outons uau xvii i sicleellenvaitmmeas

    erelations commerciales directes avecles peu-es chezlesqu els circuleson thaler,et quen core

    u commencementdu xx sicleellenen entre-entquavecunepar tiedentreeux.lm"?

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    XXV_ _men eSIP P Pas ici Non seulementepro tchiennepour les raisons invo-I IxOHIHICau P1 i_ _m:iraitnous tonneP paP sasimpleprui-es,pour on nous ditquedans largion ncore _IlCC mmsel. euesicmplgie exclusivement.

    oie ellcSCXIPI _ d ans leurs entrepr ises sur lensile-S T18 31s - ' 38)ontpuenAb ssinie(1860,1 9 aut-Nileten Y ils sesontvu refuser leurs

    aireVGXpCPCB endant lus reandues CGp --opres IH OIxII IICSLC:Ip anenspauS siont d faire c -u monde eneI l s de ces thalers aapper Viennedes miion ,_ .t

    deleur guer recontreIAJYSSx eoccasion _ . s litainen estp3tuelleen TixpOmelaguer reaC_ teet00mademandecroissan

    ans inf luenceSu1nuedeces espces- .Ives,-ailleurs lafaveur accord e cettepice , teetnest-cepas un faitsur - - datePGCCII i ' .as de1 son e etqm genr ,niueeutctreen _enant, Io trep auemion au plu s hautp omt,

    noltrcteii lmonnayageoff iciellementfaux,le8ou I l lcapal _ .d f a e! ,au. hien soitObllg eP ppcrnementautr ic_ eturhu iencore, une monnaie ladatede 1p8o de

    l f li iedunesouverainemor te IpWS p P5 ie8 ?n lfaitpou, rpgndreaux dsirs de3o ans - 0 d s iitcompteCC .estencoreen tena_ _CilCHiLiCBlLCb/[onnaiede Viennet cheh mltel.QSlPS quea du xvluo Sicle.Cm,meles procdcs def rappetu,n, 1- decetteclientleestattiresur 0 1ttcntion lf! eindi- 1cnls au

    r ombrededetails deapp v __ l ,0Ce_ t1 cconomiqueLes CORtil ilOS( a Poin revu _ wccv a tlP cette1L lioiircmplieS .egouementp0 p

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    _XXV1 -usqu cep oint qu cn Afriquecentrale on peutbtenir deux pices decinq francs en changeun thaler(dont lavaleur est taxeofficiellementrois francs dans les colonies franaises et dontecours est denviron deux francs cinquantesures marchs montaires delEurope). Cest don claHEIJOPRxOd esa valeur, venant du choix exclusif9ue on en fait, qui frappe notre curiosit, aprsuenou s avons constatavecintrt labsencedeapports conomiques entrelAutriche et les peii-les qui s engouent d eso n thaler.

    Lhistoirede lapropagation d ecettemonnaieous explique ces singularits. Carjus tement laation qui, au xviii sicle, avait leplus de rap-orts avec leLevant, laFrance, n ayant pas de

    monnaiedexportation, atlagrandepropaga-ricede lamonnaieautrichienne. Et, cette

    poque, tandis que laFrance, PAngIeterPe, larusseprohibent lengocedes monnaies, lAu-.

    riche, au contraire, au lieu dese contenter deompenserlabalancengativedeson commerce

    nstalleo fficiellement tout un service pour munire ses thalers les grands p orts mditerranensrafiquant dans leLevant. Au lieu detcher

    ommetoute lEurope, damliorercettesituationeson commercelAutrichesurveillesoi neuse-

    ment lafabrication et organise 1expo rtation et lesbouchs les plus tendus dune monnaie ayantours lgal dan s les Pays -Hrditaires. Dailleurs

    es diffrences essentielles entrelep oint de vuce1Autrichet celui des Etats mcrcantilistes._ -I"--|-v__.-_ ___-_ m- yv I.g..."-_.__ .

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    "-v->-\- _--.>'v,.-"XXVII-tionsres manifesta- _ s toutes les au

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    LArabedoit donc fairede cettemonnaieunmploi extra-commercial. En eifet, tandis q ueunepart, sur les ctes de lArabieet de lEstfricain et, en gnral, l o il y ad u commerce,neconcurrenceacharnefinit peu peu par rem-lacerle thalerautrichien p ard autre.s espces,es rcits devoy ageurs mentionnent avecton-ement laprsencede lamonnaieautrichienneans lintrieurdes" p ays arabes et africains eine dcouverts, loigns des grandes rou tesommerciales et privs detout commerceou peuen faut. L, le thalernest pas une monnaiequonnfermedans une bourse, mais un ornement quitaleet semontred ans laparured es femmes.

    Alors tout sexplique. Pour quela femmearabe,ui jouit socialement dunc grande considration,

    uisse avoir ces objets do rnement, on ne mar-handepas le prix : il sagit l diinevaleuramateur. Mais laparure des primitifs nest pasujette des fluctuations commela Modedans le

    monde civilis. Ayant au contraire, commen ouseverrons dans lasuite, un but moins futileetevant remplirun rleplu tt srieux, elleestglep arla tradition, parlalo i sociale. Ainsi,irectement et indirectement, laconstitution so- 'ialedu Bdouin sen occupe, parcequellcy estntresseto ut entire.

    Or, si telleest 1importancede laparurede laemmearabe, il y a, en outre, des raisons spcia-es qui rendent lethaler de Marie-Thrseparti-ulirement prfrable toute autremonn aieepoint devue.

    _--vw_ ;

    ____ -fv-vOviv"-"f5 F _"-XXIX-_ _ Lloi du

    Voil donc quele cerclesefermeemplica-e est laseuleexphalercommeOJCde paru? nous fairecomprendresavogu eoii qui puisse t conomiquement injustifie.

    CXh-OHIIIIxPOer pars ap rsencePexistenceuve

    Loin doncdepT lleil sen-rde culturematerie,un certain degws conomique,-devant lep1081uit au contraire_ - .dsertiqlls a _ _-bordabledepHYS

    ans l intciieurmtact dedevant leconmurs seretirenarscs ainan s cono-. menacedes iiicurSiOtrangeret sous 111 ,.verse--. (Test ourcelaquiiiqucs CLIxOPCHHeS pVIrie-Thrseenient lapfesencedu thalerdel a -_ d dmontrerlexistence

    Alriqiienous permeume .t ns ethnographiq ues SOWSetc" pa-econ i io . -sede-bieont etlacaueilles acelles quien Aradii succs. 1 ui nous

    Cest un gfoupedArabcset un sn qutrement

    a s raisons dece lx a_ourml lensemblcd elb ie- cest lui exclusive.iinexp N33 ious resteraii en ce comrendrepOPCIu i

    ment qui nous fait _ P _duloirnous servirs tort devoil8543, nous aurlon. remontaireireen 1111111aisonnement ordinar esthti u0

    Nous sommes en pfesence dune Valeu q rccorde u n objet qui, en Europe, n-est considtn et ui nereprsenteuepar savaleurmatrieki rig (Test l encolueceiifil y ade plus mt tortmu-eu on aurain cxempjequi nous demCl. -de ju-fs unemanire

    \ -hczdes pi iiiiitiesupposer ttre. .ei pareille la _ . accetant une monnaie

    Voil des primitifs qui p .i taine-ais cen est ceturopenne, cest entendu m

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    _xxx_ -- xxxi-IxCxI. pasou1- se - , _- - -

    pS qualitsxIxOxIGGIxPESpropre- lia dutravail, - ensuivantainsilordrechrono-mentditesr .puisque letat(COxIOIDIQC- etsocial

    llanslequelils 5e trouventne demande mme Pas HOe d 1. _

    Yns change. Cestun pointcapital. Etdumomentocettatvoluera versunautrepluscOOmQuCle thaler de Marie-Thrdra sa raisondtre. l"se p6!-

    !Lordrc c ue nol usavonsadopte pour nosdve-

    oppementsnous paratexiger unmot de justiation. Enrecher 'notre thaler d lchantles causesdusuccsden' . . .e milieu de peuple primitif queontles Arabesbdollisnousavons Puconstaer la rand. - _ '

    g e Pla que emliparmi cesc auses,escaract - -iese conomique etpolitique de pAwriche d .

    uMmx sllc- PCe Iftaitpas seulementPaP S011impuissance conomique (ausensmercan.iliste 1A' . _C1u0utrlclie contribua indirectement laaveur dont- .ouitsa monnaie, maiscest, comme

    ni -_.-__.v..-._...__- "_.,_., v-""- v_-"..q__

    ogique - que, par sa politique montaire commepur lc rcste de sonactivitconomique, 1Autricheduxvur sicle se trouvaiten effetencomplteontradictionavec lesides et lespratiques co-

    nomiquesquitaientalorsen vigueur danslesEtatsde la cte atlantique etdans quelquesEtatsillCiilttlitlS, notamment enP russc. Desraisonslordre gographiques, politiques, dynastiquesviennentnous expliquer cet tatde chosesqui searactrise avanttout par unmanque dinitiativenm atire conomique engnral, fait dautant

    plusremarquable quilcontraste singulirementvec lesebrts vraimentper svrantsque faisait"\tilrichc auprot dutrac de sonthalcr.La deuxime partie de noire travail soccupe dea propagationdans le Levantet de la sphredemploide la monnaie enquestion.. Lesconditions tantconomiqueset politiquesque techniquesdu sue-es de ce thalcr ayant trempliespar PAuLriche, naurions-nouspas pu,

    dc cc quiconstitue Polijet de notre premire partie, l'aire unc sorte deonclusionde notre travail?Cependant nonseulement, lesconstatations

    quivont suivre, pour devenir gnrales, auraientcu besoindtrc appuyesur desdonnesempruntesaux autresm anifestationsde la vie politiqueti- conomique, maisencore, cecifait, loindivoir tirune conclusion,

    nousnc serions arrivqu justiiicr notre pointde dpart. Lhistoire dulialcr de Muric fiirsc nous fournira sansdoute, clic aussi, unprcieuxpportpour laire ressortir les partieularitsde la vie politique ctcono-

    nilque dc lAutriciie duXvxxx sicle, dont limportance estindniablequanta lmissionct ausucc sde cette monnaie. Maisil reste justement. tablir que sespartieularits ontrellement exist.

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    PREMIRE PARTIE{J"'I"! I! Ih"

    L1 J J I v. -lv --'., ._ --l_I ____.___j '_'l._v.,vv I x{..l||y|'l il! |'rl-et politiqueLa constitution conomiquePAutriehe au XVllI sicle.deV- . l: (

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    8_. -edelImpratr ice,quoiquelleftdfunte,

    ausedelaprfrencequavaitlOrientpour cettef f igie .En 1765 dj ,les pices o Mar ie-Thrsetaitreprsenteavecson vo iledeveuve,netrou-antpas dabord dedbouch,on avaitdcid deontinuer lafrappe des anciens thalers parallle-entaux n ouveaux.Celaf initdailleurs p ar assu-r une prfrenceincontestableau modlede

    965,quifut adopt dnitivementpour laf rappeveclemillsimeinvar iablede178o.uelquetemps aprs lamor tdeMar ie-Thrse,

    epr ix favorabledu mtal-argent etles amlio-tions des relations commerciales en gn ralrentaugmenter lademandedes thalers.Lemon-ayagecependantdes espces lefgiede1Im-ratrieed fun ten taitpermis qu autantqu elesatrices servant lafrapp eseraientu tilisables.

    Mais lorsquen 1183 un bureau de changedAugs-ourg demanda express mentdes thalers leffi-edeMar ie-Thrse,i lny avaitplus quedeux

    aires deces matrices;enco retaient-elles trssages.'ar rescr i tde1783,leChambreAuliqueper -itdonc lafabrication denouv elles matrices efgieindiqueet ladatede178o (anne de

    cs dePlmpratr ice) .Cetteordonnancesadres-it tous les Htels deMonnaie autrichiens

    xistants ou fonder ultrieurement.(En eiiet, Mllteilungrcn,p.533 etsuiv.Voy.Inf ra,a p ar t ie,ch1.l" etchap.xil ,B.Euxsr ,p.in etsuiv.'Rescr ilde1780.

    4._j__ ___ -'I'' __. -.,> l--- l .._" ,_ w-_I -n=-y-v-vp....

    essor constantdu ngoceds thalers provoqua f edecesfondation d autres ateliers de.P8p?8 nies en 1785 en Transylvanieeten t7 7

    Nbn seulementlefiigieest restela mmen

    .' ds techni-lcpiiis cet.tepoq ue,mais les proc lmeux aussi ,imitentceux du xvii isicepo _ luiiduireles menus dtails delaf rappe.Ainsi-;coins libres, laidedesqu els on fralppeces- - .tasono-alers encoreaujourd hu i, leur don nen l

    t des anciennes monnaies.a Ils pmtenta- i_ O em loiearquedelaglyptlqueancleniletnchI etl};l-

    es coins l ibres pour nillfigef raM Luschincndcmarginaleen hef D aleurs meIrcelex.

    onstatequepou r les besoins du com _ lution des monnaies estmaintes foisreseen rriredes progr s techniques etartistiques (parle Athnes Venise Cm) - L lgendexcmp A . f i i latralesinscrit maintenanten relfcf gmceq] lrolear ticule.Avantlarvolution deJuie,.- " a en-lesnculquaiten creux sur ledan xlnelAu-

    oredelasor teen Russie,en Alemagn _,ichc-Hongrie pour toutes les monnaies frap-es su ivantl talon actuellementen vigueu r;de d Marie-

    or tequelalgendemarginaledu thaler ehrse elleaussi ,sinscr iten ef fetp3P un pro0d quinestpas au courantdelatechniqueduonnayagemoderne .Eimsr p.272 et .suiv. _ _ : ._Lctlrzpar ticuliredelaMonng ei.R.deVxxHx C- 0P- CL P- 46- Cf- FLLB p.i i! lei ig.8.9 io. i .Hl,.1 07171 0 i_ Cl .Encyclopdietcehr iolvglq 7' _ ,t1 1 1m nedui les dimensions etdautres indications d ordrepurcmen ccq oy.notreAppendi V-

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    4._;=>fr}._-_._.- 123.1!

    fin. ;_ -

    Le souci du gouvernement autrichien de procu-er cette industrie la mati re premi re indispen-able est remarquable tout aussi bien que la ja-ousie avec laquelle il a surveillle maintien du

    monopole de la frappe.Le contrat de 1769 avec les banques dAugs-bourg navait pour but que de garantir auxMon-naies de Hall et de Gnzburg le mtal-argent quitait ncessaire la frappe des thalers de Marie-Thr se rclams des Augsbourgeois par leurs

    clients des plus grands ports mditerranens .Rien ne prouve mieuxlimportance de ce facteurque la constatation de la concurrence que les tha-ers vnitiens et allemands faisaient auxthalersautrichiens, concurrence qui tait provoque pare bas prix dachat quavait largent en Au-riche.En ce qui concerne le monopole de la frappedu thaler leffigie de 1\Iarie-'1 hr se, on le dfen-dait dj en 1764 contre les Villes Impriales,comme en 18o1 contre la Rpublique cisalpine,en 1857 contre les Etats du Zollverein, en 1877 et892 contre la Hongrie elle-mme .

    Quant au thaler, sa fabrication et son dbit,ien ne pouvait chapper lattention des autori-. Cl. PBBz et RAuDNITz, p. 4n, 56, 57, 70, 71.

    a. ld , p. 51 et suiv., art. l", 5, il et notamment art. 7, ou lu fourniturede largent brut est ileelarc constituer le point essentiel de ce contrat.3. ld., p. 69, n. 1, p. 129.4. Milleilungen, p. 556, 5-13. FoviLLn, p. 77, 78. Ct . Rapports au Ministredes Finances 1909, p. 277 305 surtout, p. 289, art. 14._ _;-

    u _r-r- w-

    ._.>--- ._

    -. __"- 1I -_=v f- _.11--son commerces compclentes et du. moulant bes de transit etlll Pmmgx tout Jusqu alxl tation la plusf. alargeme

    de sortie, ctait soumlSminutieuse . _. ue. PourTest d ailleurs le caract re de l IOCI _ l lecnscmhlc des commerants et des industrie s,- _ - tle fond de la

    PV 1 monopole sont l-A: (ette rglemen-- s

    glslauonmA phs fortir: fralpG et au ngcation devait s pPllqer l uiic pi ce de monnaie-l

    Esp que lAutri che serait exportatri ce de sesmtauxprcieuxsous forme montaire . d faitScrions-nous donc ici encore en face u deconstatchez tous les PuPSexportatcus mtauxprcieuxet dont lEspagne a nefexemple le plus clatant lESp don t ?-activitconomique sest concentre : dans exPloimtion de ses mines amrwa-lnes dt- (c auMais nous savons au contralfe que Je\4Vlx si cle lindustrie mini re du Tvrol, co -cclle de toute lAllemagne, se ralentit consic crdeblement..... Quelques mines d argent du meSalzbourg Subirent le n i iaaussi, lexploitation GS-CfPsaz et lhunsir P- 40 51 50- cf- mfra p. 47

    . . . -. n - - - loa-25. (Ikli aASxl-lll l l-EBJxB :ljnlrlpp. m7 Lmwlnuu 1" p. la.

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    12_epuis lammepoque . Cettediminution deproduction taitsans impor tancesrieuse.

    n effet,elletaitcomp ense par 1impor tationes mtaux prcieux amricains.Ainsi ,ds lei l ieu du xvii i sicleetjusqu lan du X IXcle,laplup artdes thalers furentf aits avecdeargentbrutou monnay fournipar des par t icu-ers.En 1764,par exemple,les mines de lEtat

    ournirntdelargentpour 13.g oo thalers,tandisuelaquanti t dargentappor tepar des par t icu-ers consti tualamatirepremirede874.o53ces. Aussi,la Chambre Aulique fut-elleforc eedclarer que,par suitedeladiminution delaodu ction des mines d argent,le scne pouv aitus fou rnir dem talbrut pour la frappedesalers dexpor tation et ,commenous ledisions,1an du XIX sicleencorelaquantit dargent

    oven antdes mines d elEtat taitrelativementetite.Par exemple,su r les 15o.99 o kilogrammesargentquifurentemploys en 1896 pour laappedes thalers etsur les 127.241 kilogrammes

    e1897,les mines delEtatnefournirentque5.639 kilogrammes en 1896 etio.ooo cn 1897 . Tou tlor etlargentprovenantdes mines autr i-

    hiennes estdebeaucoup insuf f isantpouP com-enser laco nsommation ann uelledu com-ercc .vncns,p.263.Cf .Hxu-rxii icu,p.102,104.Wixns,p.269. ,3.PRBzctRADNITz,p.54.4.ld.,p.80,40,38,47 etsuiv.,51 etsuiv.,70. SCxIwBIGBoPBu,p.14 6.

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    -13-ouP uoidailleurs lepremier pvilgeestp qdcs thalers futbas sur lafourni-

    lu COx urepremiredeprovenancetmn-urcdeama10 tatS

    son ueles con r re,ctccstpour lamcmera._I _ u lasicomme condition essentieeHW- Cu ans .. - 1 r ent- r t iculiers du mcta-ag

    mmnullcpaldcsfpa thalers deMar ie-Th-trans orm enustin tresv- ,.. - .ar ,loin de:poqvo ir ieg;Li;ichedurxzr txtl ibeli:s frontires legrand cou-

    or tcpou ,..-m des mtaux prcieux amricains.Aubo :omentdonn Pendantv les iguerles nervel,cnnes (1799) ,avait-on l intention eco

    our la circulation intrieuretou targent en zfle rabpcr des espces dixpor iatlon .TouteO bles etions pas quedans Mep.*" fhr- isub.inscurit politiques,l Autriche taitlJ ndecrgcpar lepapier -monnaieetquetoutexlouneCVt.pPOuVCP ledsir de- meurenbslli mon-O de safor tuneen rahsaf ltdeajo - tat ionaicsonnante,Cequiaggfava ef lcoreasiu cmontairedu pays.Un conomistedu COIIH ir -

    cmcntdu xix siclevoiten cire dm?OJIPGonstanceuncdes causes du tr istetam T Ip izrecdecettatdes choses,

    Mllleilzmgen,p- 54-isiscxn,l t- 999 n 6-

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    dit le mme auteur, tait la lgislation montairede 1786 par laquelle la valeur de lor tait dme-urment augmente par rapport celle de lar-

    gent (de 1 : 14,15, 1 : 15,28). Ce qui tait causeque largent sortait continuellement de la circula-tion .En nous rappelant encore une fois les mesuresprises vers la mme poque en France et dansplusieurs Etats allemands en vue du maintien de lacirculation mtallique , nous constatons une sorteanachronisme dans la mani re de procder deAutriche. Dapr s les thories conomiques quitaient tablies au xvi1 si cle , dit M. Masson,

    lexportation du numraire tait une cause deuine pour le pays, et le commerce du Levant,

    qui faisait sortir beaucoup dargent du royaumeans dvelopper la consommation des produits de

    notre industrie, allait passer auxyeuxde bien desgens pour un commerce funeste au- bien duoyaume . Cest pour cette raison que Colbertchait dorganiser une exportation lucrative de

    marchandises au lieu du trac ruineuxde largent .En elTet, vu limportance du numraire-richessedans la thorie mercantiliste , le commerce desmtauxprcieuxtaitpar principe plus ou moins. Id., p. 298, n 1. De 1781 il 179e, le rapport moyen en Europe entre Por

    et Purgent tait de 1 : 14.76.(Fov1LL1:, p. 41).a. Cf. Gosrus, p. 44, 49; lioscuuu, p. 434 ct. suiv.; DAHAscKB, p. 98.3. XVII 5., p. xxxn.4. xd., p. 160.5. Dunols, p. 264; Dxormn, Introd. Cf. xDBRuANn, Mark, p. 3. Cl. W. 0.,p. 485: H. W. B., tome V, p. 75a. ONCKBn, p. 153 ct suiv. . -v n.

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    __l5- - -\ussi les Etats mercantilistes ne man-IFHi-llilt. . l " 1 se wononcer tout haut contre l"" ""l"h pas .0 i u bien d ntcrdire de"mmmdc aumchlcnlc (dexportation des m-eur mieuxtloxutclengi tlhe yagssait, commeauxP0010 - -

    nous icnons de le voir, de l exporta:;P:YStmaique cl ofcicllcment rgle du Hu1H _ flit si la rglementation par lEtat ainsi que le. - no oles taientvslxnc (les privilges et d es mo p",

    v r l l\.u9. I o ue mercantiliste,

    C ""> "qucb poil? l p q commerce du num-riche, CH CSpPhquant au. a - absurdum.

    Hm-c, les a pousses ad. Pun et lhunsrrz, p. 57-

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    CHAPITRE IIAutres manifestations de la vie conomiquedes P ys-Hrdltalres. Si lhistoire sociale dune nation ressemble celle de toutes les autres, cette histoire na passuivi cn tous pays une marc he identique, dunerapidit partout gale. Il nexiste pas, entre ceshistoires parallles, un synchronisme absolu . La diffrence que nous venons de constaterentre la politique montaire de 1Autriche et celledes Etats mercantilistes nest due, peut-tre. quace fait quun cer tain dveloppement conomique,qui eut lieu dans lEurope occidentale, saceoin-plit en Autriche une date diffrente.loutelois, daprs M. Schmoller, cest la Prussede Frdric II qui nous offre non seulement lelernieP exemple mais a ussi les rsultats les plus

    complets de ce mouvement politique et intellec-tuel quon est convenu dappeler le inercantilisme ,1. ihusun, p. 195, n. 1.a. Merkantillamus, p. 621_*:v-

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    _1s- "w"tdautre partun historiende Marie-Thrse croita deuxime moitidu xviiisicle dj par tropvance pour ce systme suranndu colbcr-isme . Eneffet M. Lexisdit, luiaussi, que 1apo-ge dum ercantilisme tombe dansla deuximemoitidu xviisicle etdans la premire moitiduxviii'.Sidonc la manire de faire de 1Autriche nepeutsexpliqucr par sontatpr-mercanti-iste, tchonsde savoir enquoiet jusqu queldegrles Etatsde Marie-Thrse etde JosephIIvaientdj surpassle systme conomique

    ouest-europen. Louisle Grand , nousdit unconomiste autrichien, avaitouvertles yeux "oute lEurope sur linfluence qua le commerceur la puissance desEtats. Lespeuples comprirent

    que ce souverainne devaitla russite de sesen-reprisestonnantesquausecours que luiassu-ait la grande activitconomique de sonpays.

    Tousseflorcrentdonc de favoriser lindustrie,esm anufactures, le commerce. LAngleterPe, la

    Hollande, lesEtats" italienstentr entde devenirde plusen plusindpendantsdutra fic franais,Allemagne lesimitait. LAutricheseule semblaitgnorer lessor gnralque prenait alorsle com-merce en Europe. Elle seule hsitait cr er cettectivitconomique quianimait tousles autres. WoLr, p. 483. 484.. W. B. der Volksrv, il, art. Merlranlllismus. p. 485.

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    . lespaysdes Habsbourgtchrentpour-Mmh. I. ma-aide se rendre indpendantsde lamhu lDilSdlS . ne choisirentnullement lesj ustes- lance;PauP arrive;- ce tte fin. Sidsormais onwycn ile rofitchetaitiiioins la 1*rance, 0 taltpu pd t

    lesmarchandsanglais, allemandset italiensonAutriche devintla cliente ._EnAutriche, le xviisicle a tune priodedinertie attristante ence qui concere llgactivit . i ' assaro-conomique. Ce nestzque dutraite t fairewitz, signen1713luonpeutSerwusefn _

    dater lesdbutsdu commerce etde lmduSPledansles Pays-Hrditaires. Prcde (1717) paPa Compagnie dOstende, la Compagnie fietnIleutfonde aVienne en1719- et1 anne pr cf e dlj Charlesv1a vaitmontrpar 1a cfalwneurtsfrancs Trieste et Fiume, sa ferme vo-mitde faire entrer lAutriche dansla voie desPlatsm aritimes Jusqualors, dansles territoiresdesllabsbourg, onne staitaucunement soucieducomme rce maritime. Lestentativesindus-ricllcsde la Compagnie PpmtgesparVEmpereur, aussibienque lesautresmesurespri-espar celui-ci pour favoriser lindustrie nais- 1- t -antc, prouventque ce souverain sxHpB. deseqla

    dancesconomiquesde sonpoque . n17 7. Scmvniouorxu1, p 275277-. Mnrxn, p. 1, 28 Cf. Luscuin, il, p- 634-- MAYBRP- 373 LSNup. 50 ltlon sur le hfnsk48. Scuxscuclh:Ylggyd:I fr ions, p_la.

    Danube. Ct. bCuwBicuoi-xnP- "L. ScuxsLLen, il, P- 43- 593 NYI P nr

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    _l.20_oulut mmeprohib erles marchandises tran-res.

    Mais toutes ces mesures et bien dautres chou-ent contrelarsistancedela population, contreelledes fonction naires et des Etats provinciaux,u bien furent abandonnes pourdes raisons po-tiques. Aussi leb ilan deces dbuts dune acti-itconomique est-il bien triste. Mauvaise co-omie, dit Schneller, que cellede Charles VIui lgua safilleses Etats, sans argent dans lesaisses et sans ferpou rla guerre. Cet empereurtait occup de grands projets pour rformerlaie conomique de ses Etats, mais il avait ignoru ngligles infimes causes premires dela Ri-hesse. ll incombait Marie-lhrsed apporter

    emde ltat conomique dplorabled es Pays-Hrditaires . _Comment!La deuximemoitid u xviii sicle

    ui nous montratout 1heure1aspect conomi-ueoriginal d elAutriche, cettepoqueserait en

    mmetemps celleo lexempled u mercantilismetd finitivement imitdans cet Etatl En effet,astatistiqueconomiquedelAutriche, au com-

    mencement du xix sicle, nous rappellece quilavait demercantilismedans cetteIin du sicle

    rcdent.. MAYBR, p. 53 ; LuSCxHn, Il, p. 5oo. . . iAYB, p. 55, 56; SCuNBLLBu, xl, p. 35. Cf. BxDBRMANNp. 377, 43 3, 445. 3. l, p. m, 98. Cf. Fiscnxt, p. 178.. Bisisexn, p. 251, 23 7. Cf. SCHwxxGuoIBR, p. 277. -

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    21... .Voyons doncce quedit M. Beer, aWPd sur

    - -66 toutindustrie autrichienne. Mmeen I; 11,8 vou-ommesous Charles VIles Wmfleran _nicnt pas soutenir lindustrie indigne; d ailleurs,la 1 uantitni laqualitdes produits nationauxil lliJli satisfaisantes, et encoreces produitsCt

    taiicnt-ils de 8o ioo / Plus cifes quiceuxO-CLfrOntre. Les prod uits miniers sexpr-

    tient -i ltat brut en I 736 CO,-lCXpOP" du

    1rfut dclarelib reet donnait mmedroit desirinies. Les fabricants deBo hmerclamrent -l l e

    maintes reprises ladfense dXpOP flm?rute, commercequi, so us Joseph gll, avait ga e.ient du xix Si cle, oHse plamt ee_ _ _hoses. - Comparons cefait laprOhxbIOHutrance, dans les Etats mercantilistes, de lBXPOP-ation des matires brutes.

    Mais si, jusquen 17 6o et les quelques an?p;ui suivirent, les protectionnistes formaienbt

    majoritau Conseil imprial et pourtant o -aicnt si Peu dersultats luiavmsqlous aesp-erdu mercantilismede lpoqueSuivante?C813ar . l: l

    ans la huitimedecade, les ides taient dj p usbrales. Or, continue M. BeeP, cet tat S 38"rava sous Joseph Il pard e nouvelles tnl-Seprohibition contrequelques pwdu S

    _ un,p- q, 27. Cf. SCwRxGuoPBH, p. 27 : c Les produits des minesonl Pappui du commerceextrieurr.. llnun, p. an8 '. xSxNGBH, p. 24 _ 5 _ Duuois, p- 1951 197 DCKp9mRcump. 4 1

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    - 22-gers . Eneflet, Bisinger mentionne particulire-ment lactivitde JosephIl dansla fondationdePindustrie indigne .Maisnoublions' pas que ce SOIIVCIJlxsestntressnon "passpcialement cette question,mais toutce quitouchaitsesEtatsetleurspeu-ples;qu cause de nombre de mesureslibralesilstconsidrcomme prenantplace parmilesphy-ioerates, ainsique sonfr re etsuccesseur

    LopoldII, grand-duc de Toscane. Cestpourela quona pu dire qu en ce quiconcerne leommerce et lesm tiers, JosephIl navaitencore

    omme pointde vue que le vieuxsyst me de pro-hibitionmcrcantiliste, maisque aupoint de vuede lagriculture iltaitphy siocrate .Entout cas, uncrivain contemporainde Jo-ephII a pu publier unlivre intitul : Diffi-ultsquien Autriche sopposentle plus lins-allationdesmanufacturesetduncommerce, et

    Bisinger encore traite de cesobstacles. Etce quiutproduit par lindustrie rudimentaire, dansla

    deuxime moitidu xviii sicle, ne servaitquccentuer encore davantage la diffrence quiexis-aitsur ce point-cientre cetEtatet lesEtatsmer-antilistes. LesAutrichiensnavaientpas atteint

    A00)!I-BzR, p. 113, 116, no, 3; SCuWBxGuoFBR, p. ioo.

    Op. cit., p. 195, 238. Cf. SCwxHGuox- B, p. 278.SCNRLLBR, ll, p. m5; DAAscKB, p. 176e tsuiv.;OHCKBN, p. 421.ZRxSSBRG, p. 188.. Hindcrnisse, welche indon sferrrichiscltenSlaaiendia Aqfnahme derflamifacluren undHandlungam mcisfen licmmrn, vonK. M. Dinger. Wfcn,7%. 8. (isiuexu, p. xc1.)

    6. OpciL, p. 241a s48. -

    23-'ot desESpSOSet desOmm-slesFranaisle S 1dans

    __ dlaunage etAmricainsdanslapprt, MxS

    Passortiment - nomi ue quiest

    Regardonsensuite la ctivitco lvenonsdirectavec celle que nousl unr appor - . "rieur . a lelemeurer, cane du(omntlerie ftaitsans indus- de Trieste, dontle hmlm anoiivaitpas faire derie ettaitpeu peuple, ne fiantau pOrtde 11101pmgrsnAusslla route ne encore enproie aux

    utrichientait-elle621,1 our ad;obscure enncursionsde brigns .tencre en1764 une en es

    xT8le pmtaudnc l- 38 elle soitville bienmdiocre, quoique ds.1? dlAu-

    aritime eesoir ducommerce mdermeP p. - hesse

    riche. Entre Trieste etLivourne, les c ag.oie de terre Entre la France et Trieste,

    vlmt patef fectuspar lintermdiaire de Livourne,sson , -

    de Gnesetde Bagilseietce nstquplisieue lesMarseillaisapparaissent_ -ggflst mme particulirement remarquer que

    4lt1 saisonsde retour taientinsuffisantes,scar -

    __ - omme valeur.ussibien comme luantltque c lim or.

    Livourne et Gnesconservrent donc eur P- tines. Enationsfrancotriesance dansles re- 1dC mmerceffet en1769, le ConseilIm prl- .nomiue entreonstate lui-mme la diffrence colduite pnr M. 851mn- 174-. Extraitdune lettre de 173NPW. BBSH, P- 23-. ld., p. 161.B _ 36et n_L

    _M .ivm- siclev- Siv- HF. B59 27- 5C""""""" p. w_

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    v24- _esEtats maritimes etlAutriche. Faute de colo-nies, dit-il, une navigationtendue ne peutpase dvelopper. Dailleurs, ilny avaitpas de na-

    viresde guerre qui auraientpu dfendre unelotte marchande contre lescorsaires de la Mdi-errane. Le commerce, que lAutriche faisaitdans le Le-vantpar voie de terre ouen utilisantle Danube,navaitpasplusde succs que ses entreprisesma-itimes, quoique le commerce levantinf tla

    branchela plusimportante de soncommerce ext-ieur. En 175o, une nouvelle compagnie dOrient'utfonde, maiselle ne russitpas davantage queelle de 1719, etonf uttellementdcouragparet insuccs quunprojet nouveaude fonder unentreprise pareille futnettement repoussen771. Aussile fait, en 1768, de voir uncomm er-

    antviennoisquiper unnavire pour descendree Danube jusqua la frontire turque, provoqua--ilune grande sensation. Le rcitde ce voyage,paruen1777, eutsixditionsetfutmme traduitnr usse eten hollandais. La premire entreprise

    quidevaitutiliser lesexpriencesfaites cetteoccasionfut fonde en1777;m aiselle neutpasnonplus de succs, malgrles subventions. 1. BEBR, p. 45.. xd., p. 80, 89. Cf. Scnwiucnorxn, p. 307.. c Daslcvautiulsche Negoclum lstaber das natrliche fil! denester-eichischenStaat. 1 (1766, Bsim, n. 121, p. 167. BxSxNGBR, p. 273e tsuiv.

    4. Basa, p. 80, S1.. ld., n. m6.

    . xd., p. 87, 89.

    Sitelles taientles difficultsque rencontraite commerce extrieur, que devons-nouspenserdesrelations commerciales intrieuresauxquellesopposaientdes obstaclesencore plusgrands ?

    Lesroutes taientdes plusmauvaises. Le mau-vaistat de la navigationuviale estgalementttestpour lanne 1774. Lesproj etsde creuse-

    mentde canauxet de canalisationde fleuvestaientnombreux, mais ilsntaientjam aisrali-s.En1773, onessay a dtablir, par la Dravetle Karst, une communication entre la Hongrietle littoral, mais sansrsultatencourageant.

    Cesquelques exemplesde lactivitcommer-iale de lAutriche nousautorisent-ils conclure

    quilexistaitencore dautresdiffrences que cellesmentionnesplushautentre lesEtatsdesI-Iabs-bourget ceuxde lEurope occidentale?Telletait, en effet, limpressionqu onavait ltran-ger, enles comparantlesunsaux autres. Choseonsolante , ditun rapportanglais de 1751,

    que dapprendre oon ene stencore Vienneur lesm atires ducomm erce i. Unautre tmoi-

    gnage de la deuxime moitide ce si cle nousestapportpar M. Becr, traitantde la diffrencentre lesconceptions etprocdscommerciaux en. SCHwBxGBoFBR, p. 133 et suiv., 14a. .. Bsim, p. 84.. ld., p. 7, B. Ds le commencementdu Xv1xx sicle, desproj etssem-

    blablesavaienttfaits. Cf. FxscuBL, p. 213, s88, 24e.4. Bsxu, p. 17. - -. MASSon, XVIII- sicle, p. 56:.

    6- 0v- CiLP- 144145 n- v7-i

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    RJvf_26_.usage en Prusse et ceuxqui taient employs enAutriche.Mais ce qui nous importe encore davantage,

    cest de constater le manque dinitiative et dint-t des gouvernements autrichiens en mati re co-nomique, et, pour mieuxsaisir cette singularit,nous navons qu nous rappeler au contraire lesgrands efforts faits par ces mmes gouvernementsen faveur de la frappe et de Yexportation du nu-mraire. Plein dbriginalilen ce qui concerneindustrie et le ngoce des thalcrs, on en est r-duit, en Autriche, l imitation pour tout le restede lactivitconomique.Ainsi, Joseph Il suivait de loin l e systme in-dustriel de la France et on tchait dimiter mmea Prusse ennemie laquelle on enviait sa prosp-itconomique. Pour la navigation, les rgles de

    Livourne, de Baguse et celles de la France ser-vaient de mod les .Ce qui est encore plus curieux, cest de voir Autriche solliciter des puissances trang res desavantages conomiques aussitt que celles-ci ve-naient den accorder un autre Etat. Ce ncst pasparce qu on avait besoin de ces avantages, maisctait plut t par une sorte de jalousie. LAutrichene voulait"pas se laisser devancer, peut-tre pourdes raisons de prestige poli tique. Ainsi, ce futapr s la Russie seulement quon pensa en Autri-che la pos sibilitdune navigation dans la Mer. SCNxLLBR, x, p. 99; ScmionLxn, p. 10; BBH, p. io et 41.

    _27_..Noire. Ce fut aprs les victoires russes que lAu-riche demanda et obtint le passage du Bosphore1784) . Le traitfranco-turc concernant le pas-age de llsthme de Suez et de la Mer Rouge enga-

    gea la Cour de Vienne rclamer la Porte lesmmes avant ages. Le Danemark refusant depayer quelques droits imposs la navigationmditerranenne par le Prince de Monaco, lAu-riche suivit son exemple . .Mme le traitde Passarowitz qui cependant,pour beaucoup dcrivains, est censtrele pointde dpart de relations conomiques intenses aveca Turquie, mme ce trait refl te lindilfrenceet le manque dinitiative de lAutriche en mati reconomique. Voici ce quen dit le prince de Kau-nitz en 1759: a Il ne serait pas facile dcn trouverun quivalent, puisquil est trs trange quunEtat accorde un autre plus davantages qu sespropres sujets . Des projets dy apporter remdechou rent encore en 1752 et en 1754 .Rien ne nous prouvera mieuxce genre de pro-cddictpar la jalousie politique plutt que parintrt conomique, que les opinions nonces ce sujet par Joseph II. Il sagit dabord de lacqui-ition projete de lle de Tabago dans les An-. Masson, XVIII si cle, p. 300, 646, 847. Bxsn, p. 83, 85. lliiiixcxn, p. 275.

    a. Basa, p. ii1.3. ld., p. 79.4. c nlcht leieht drfte cin demselben glelehkommender Vertrag aulndc-n sein, du cs sehr scltsamlst, dus cine Nation der andercn mchr

    Begnstigungen zugestcht als dcn eigcnen Uuterthxinen. r (Ban, p. 86 ).5. ld., p. 33.

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    _.23_illes. Enrponse cette propositionque luifaitambassadeur autrichien Paris, JosephII dit : Lacquisitiondune possessiondansquelque lede lAmrique nestpoint rej eter, etquelquedifficile quenparaisse la russite, ilne faut pasa perdre de vue. Ily auraitencore un autre objet

    galementintressant(l) etparf aitementc on-orme auxgra ndsprincipes de libertet de com-

    merce; en reconnaissantlindpendance dunenationtrangre eten faisantcesser toute condi-ionodieuse ethonteuse, les Espagnolspour Gi-braltar, lesFranaispour Dunkerque etlesRussesen gnralprchent ce langage. Pourquoierais-je le seul ne pouvoir faire usage de mon

    Escaut? LE1npereur reprendcette comparai-onde lAutriche avec dautresEtats, dans saettre dugdcembre 1782: Toutle monde

    parle de libert, de la justice etde lquitquilyque chacunm ette envaleur lesavantagesque

    a nature etle localluidonnentet quilsoitmatrehezsoi..... La France naura plus Dunkerque

    uncommissaire anglaisqui veillera empcherquelle ncure etnarrange comme elle le trouverabonsonportetson bassin. LEspagne obtiendrapeut-tre tout prixsonprcieuxrocher de Gi-braltar;lesRussesnaviguerontsur la Mer Noiretau traversdes Dardanelles bon plaisir, etdeoutesles puissanceseuropennes, la Maison. Ct. Correspondance ducomte de Mercy-Arqentcam-l, p. x23n. x, p. m7,ettre 77. 4n. 1d., p. x28, lettre 99du a3septembre 178e.

    x2

    _29_dAutriche sera donc la.seule qui aura la honte ctignominie davoir uneuve entirement elleur lesdeux bordsj usqu sonembouchure et.

    quiluisera fermpar un petitfort, btipar unepublique qui, appuye duntraitde paix deautre sicle, luidfendlentre etpar cons-quentlusage de soneuve .-Mais, nousle sou-ignons, ce ne sontpas desintrtsconomiquesquoncroitlss. LEmpereur dit dailleurslui-mme : Louverture de lEscautne seraitquunolicadeauquine me rendraitpasplusriche, ni

    pluspuissant, niplusformidable . Etil qualifieet tatdes chosesde gne plushonteuse que

    nuisible ' .Nouscroyonspouvoir compltementnousdis-penser de mentionner lestentativescolonisatrieesousCharles VI etJoseph II. Organisesdaprs

    desconseils provenantde ltranger, excutespour la plusgrande partie par destrangers, cesntrepriseschourent plusou moinslamentable-

    mentetplusou moinsvite sanslaisser la moindrerace, nisur leur champ dactivit, nidansla vie9conomique de l Autriche. Ctait, nota bene, Punique euve navigable runlssantc esqualits

    dtre entirement elle sur lesdeux bordsj usqu Pembouehure.. |d., p. x41, n. 1. . xd., p. m8.

    4 Cf. Seuwexouomzn, p. 4n 430; SCNBLLBu, p. 226; Basa, n. 25e, p. sontsuiv., n. 251. Hunnmn, p. 83e tsuiv.

    .-1

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    CHAPITRE IIICauses politiques de ce dveloppement cono-mique diffrent de celul des Etats mercanti-

    listes.A. La politique extrieure de FAutriche et sa situationgographique dfavorable pour un commerce mari-time. - Durant le long rgne des Habsbourg , dit uncrivain de la fin du XVxu sicle, lAutriche quistait accrue jusqu devenir une puissance poli-tique norme, na fait que peu de progr s aupoint de vue conomique. Pendant un laps detemps de plusieurs sicles, peu de bPanches indus-

    trielles se sont compltement dveloppes. Tantque les autres nations europennes ntaient pasencore claires sur les avantages du commerce,et que celui-ci se trouvait exclusivement entre lesmains des rpubliques, il ntait pas trop ton-nant que les Pays-lirditaires ne ssent pas deprogr s dans le sens indiqu. Mais ce qui est plusremarquable, cest quils taient encore en pro-fond sommeil lorsque dautres pays se trouvrent

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    dj en pleine activitconomique; que lAutri-che ne possdait pas encore de fabriques a une

    poque ou dautres peuples savaient gagner desmillions par leurs industries. Les Etats des Habs-bourg enrichissaient ainsi leurs ennemis et for-geaicnt des armes contr e eux-mmes. Une des principales causes de cette inertie co-nomique est sans doute le fait quen tout tempson pensa en premi re ligne lagrandissementdu territoire et que devant cette tche on oubliaitou ngligeait tous les autres points de vue, fus-ent-ils des plus utilitaires . En eilet, lAutriehe

    finit par soublier elle-mme dans la multiplicitde ses entreprises politiques. Elle se peiidit danses vagues et vastes desseins quelle poursuivait

    partout la fois; portant sans cesse leffort de sapuissance auxextrmits de son empire, elle enaffaiblit le centre et en branla le fondement .....On sait quau xvi1i si cle encore lAutrichetait en voie de formation territoriale et quaumilieu de ce si cle la fille de Charles VI avait utter pour lexistence mme de son empire. De-puis des si cles on se trouvait en qute de terri-oires quon englobait sous le mme sceptre sanschoix, ni direction, ni but prtablis. DepuisAtlantiquc jusquen Sieile, depuis le Rhin jus-

    quauxAlpes de Transylvanie flottait la bannirede la Maison dAutriche '. Et si on ntait pas dif-. Scnwuicuorxn, p. 146, 147.

    a. SoRnL, Question dOrienl, p. 805, 307.3. Ct . vxDAL-LABLACus, carte p. 58.

    _33_cile en ce qui concerne les pays choisir, par

    exemple loccasion de traits de paix, on ne

    tait pas davantage quand il sagissait de ladmi-nistration et du sentiment dunit leur d onnerpar la suite. Ainsi, en parlant de lapoge de lex-ension territoriale de l Autriche sous Charles VI,

    Sorel dit : Elle prsente en apparence une puis-ance formidable. Le princc qui en dispose parait

    portauxgrandes ambitions..... Mais il ne fautpas sen tenir auxapparences. Considrde plusprs, le colosse semble inniment moins redouta-ble. Les Pays-Bas sont spars du corps de lamonarchie et sans cesse exposs auxentreprisesde la France. LItalie dtourne lAutriche de sesraditions politiques en Alleinagne..... Ce ne sont

    finalement que des territoires, ce nest pas unEtat. LAutriche reste une Maison", et cette maisonmenace ruine .Si par lhritage espagnol, lAutriche acquit legrand acc s la mer, ce ne fut certes pas quelleet dsiravec obstination, mais justement parceque cette acquisition portait forcment un carac-re temporaire auxyeuxdes puissances signa-aires du traitdUtrecht '.

    En effet, on lavait vue ngliger sa petite c teriestine quelle occupait cependant ds le xiv si-

    cle et sen dsintresser de faon que Venise. Soui , Recueil des instructions, p. 14, ib.

    a. Cf. Muuu, p. 249.3. Cl . vxDAL-LADLACxJs, carte p. 3e. 3

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    put, en 1717, prtendre maintenir IAdriatiquedans ltat de mer close o elle se trouvait defait . On avait encore vu les Habsbourg, hritiersde la couronne hongroise, abandonner jamaisidal de- la Hongrie datte indre la mer, de cett eHongrie qui durant plusieurs sicles avait su, enDalmatie, rivaliser avec Venise. En 1536, il est vrai,Ferdinand dfendit, contre les Turcs, quelquesforteresses hongroises en Dalmatie, mais lexpdi-ion de Rodolphe II en 1596 ne fut que laccom-plissement. dun vu du pape et fut excute sansaucune arri re-pense politique . Aprs ces deuxguerres, sans succs dailleurs, le champ de ba-aille des rivalits politiques et conomiques futdnitivement abandonn aux Vnitiens et auxTurcs. - Comparons ces faits plut t ngatifs lesefforts ininterrompus que rent par exemple lesPrussiens et les Russes pour atteindre la mer .Ainsi, ni Karlowitz (1699) ni mme Passaro-witz (1718) on ne pensa rclamer pour lEmpe-reur, en sa qualit de roi de Hongrie, la Dalmatiercconquise sur les Turcs et occupe par les Vni-iens, qui seuls semblaient avoir un intrt a ac-

    qurir ce pays c tier, clef de la domination sur lamer Adriatique. Notons au surplus qua locca-sion de ce dernier traiton avait justement pro-posau gouvernement autrichien de demander auieu de la Moldavie et de la Valachie, la Bosnie,1. Ltnrsn, p. 3e.a. ZBxSSIKBRG, op. cit._35_a Serbie et lEPPG Y compris la c te dalm t, _ v a usqu au point du canal dOtrante qui se trouve

    enf d f - .ace u golfe de Manfredonia . Ajoutons qlpen78o sous Joseph II, comme en 1795 sous Fran-

    ois II, le ministre Cobenzl proposattout aussi vainementlacquisition de la c te dalmatecette IuSOIx, on le sait ne fut rsolue qifCam -F i - po ormio et e est un fait remarquable queoccupation par lAutriche de Venise con dci eavc 1 . .c a perle des Vorlande, possessions autri- "

    _c tiennes dans l Allemagne du Sud. Cest enn 1econ d - - . 3:P S e Vienne qui, en librant jamalg 1aBclgfque et 18 possessions souabes de linuence

    autrichienne, soumet par cont re sa dominata ville de Venise son territo xon-

    sions_ Or ce ns : l iree scSpossesmae ui fluc acquisition de la Dal-ui av-llt faitol liuhlhe ce qui jusqualorshabit ; ll aut, c est- -dire une populationc - .commem a mer et exprimente en mati re de_ _ e maritime. Voil pourquoi la situationarlllllle des Pays-Hrditaires tait reste jusqtfmom t

    en restreint e, malgrque, dune faongenfale, les Conditions dun commerce extrieurros p p re ne leur eussent pas manque, LAutriche a donc toujours tune puissancees - . .sentiellement terrienne, on pourrait dire la puis.1. FxSCKBL, p. 235, n_ ,_a. Zxissuxino, p. 198, mg3- U P- m9, n1, 236.3. Ct . SCHuLTlB-GABvBHNxTz, p. 468. _ B man p. 59 M9 Cr VVL-Cu! CCSP- 40 4! 44 45.

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    _.36_ance terrienne duxvm sicle. Aussiles entre-

    prisesmaritimesde cetEtat, la nde ce sicle,ausrent-ellesle plusgrandtoimementparmiles

    nationseuropennes. Eneff et, toutce quifut tentpar lesHabsbourgdansle commerce maritime

    appuyaitncessairementsur les possessionspassagres de 1Autrichc, possessionsquiser-vaientmieux, par leur situation, lesintrtsde ceommerce que les Stammlande. Rappelons-nousa Compagnie dOstende. La SocitImpriale deTrieste, fonde en 1775et dissoute en 1784avait,ndpit de sonnom. Ostcnde comme pointde

    dpartde ses btiments. Le premier voyage dessaidansles Indes, organisen 1776par IAutrichc,utLivourne comme port de sortie . Mme lespro-etsconcernantdirectementTrieste taientbassur la collaborationescompte desBelges, et,

    bienentendu, cesentreprisesisolesautantquphmresntaientdues qua desconseillerstrangers, enfantsdes provincesitaliennes oubel-ges, ou desaventuriersoriginairesdesnationsmaritimes. Bienplus, sous Marie-lhrse etosephII, on considraitcomme une circonstance

    heureuse, aupoint de vue politique, que cespro-etsfussentconuspar destrangers, endehors

    de lEtatou dessuj etsautrichiens.SCHwBxGuoPBR, p. 367.SCuNBLLBR, Il, p. 26.BoNNASSxBX, p. 425.SCHwBxGHoFBR, p. 365, note .Basa, p. no. laveau;-

    _37_.Etantdonnle caract re de puissance terriennede lAutriche, sese ntreprisesmaritimes devaientorcmenttre regardescomm e une sorte dem.

    pitementsur le terrainconomique desEtatsdea cte atlantique. Comme la ditun auteur deavant-dernier sicle : Quand 1empereur Chqp.esVIgagna la bataille de Belgrade, lEurope neutpoint effraye desconqutes quipourraient

    IxVPC;mais quandil vouluttablir la CompagnieOstende, onle menaa de tous ctsparce quonqraignaitla force que le commerce pourraitlui

    Oniier... L Europe ne permitpas llutriche,

    quilessaya un moment, de rveiller par le eom-merce lesvigueurs endormiesdes Pays-Bas. Etncore sousJoseph- II, des considrationsdordre

    politique entravrentles tentativescommercialesnTurquie etdansles Indes.

    Eneffe t, ds 1poque de la Compagnie dOs-ende, la politique extrieure desHabsbourgr-gnaiten matresse jusque sur lesproj etscono-miquesdes Pays-Hrditaires. La Pragmatique.SCOHon le sait, ne fut reconnue par la I-Iol-andc etpar lAngleterre que sousla conditiondudsintressementdclarde FEmpCreur dans leommerce atlantique . Cestla raisonqui taban-

    donner a CharlesVI sesentreprises maritimes. LabbCoranLa Noblesse o1 p-

    BoNNLSSxIUX:P. , 433 c mmtranea s7561 P 1571son cl! Paf. e Temp:du 3mars 189a. Lettre auxEtd td l'Ut

    Gund, par M. E. Lavisse, cit. par loxiussixuxjlpfg } o mur"de. Buim, n. B6, n. 251.

    Cf.SonxiqRecut-ildesinstructtongpna.Scuxnnxn,l!,p.:v9.Zxxi-isnxno, 4SCnLLBRu 26H P- . uISMAn, Op. cit.x51, Carresondane de Mercy-Ar enteau . 129n. 1. Basa n. 250p. m}.

    P P 8P i 5Zsissuimo, p. 153et suiv.;oNHASSxBX, p. 434.7. Basa, p. io.

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    _.38_..Daprs ses propres paroles, les chres et prcieu-ses amtis anglaise et hollandaise lui permettaientde sen passer. Le peu dimportance de la cte autrichienneproprement dite ne se voit nulle part mieux con-rme que par ce fait que cette jalousie des na-tions maritimes nclate pas contre les projets m-diterranens de Charles VI, et quelle ne recom-mence sexercer quaprs lacquisition du terri-toire vnitien par les Habsbourg. Cest ce qui doitnous expliquer pourquoi la possession de Veniseet de ltaguse ne fut pas bien mise prot. Lecommerce de lAutriche, rsume ce mme au-teur, a natteignit jamais limportance laquellece pays aurait eu droit si lon considre ses riches-ses naturelles et ltendue de son territoire. Maisni Naples, ni les Pays-Bas nont t utiliss dunemanire satisfaisante. Actuellement encore (1829)

    es ctes, les rades et les ports adriatiques ne sontpas suffisamment occups par le commerce danse Levant et en Egypte... Cest avec mlancolie

    que lon constate que le plus grand arsenal mari-time de lEurope et les chantiers immenses de laclbre Venise ont diminu leur activit jusquun dixime de ce quelle avait t et quon a d-grad les vaisseaux de ligne de la Rpublique enes transformant en frgates de lEmpire...L -

    1. SCuNBLLBR, Il, p. 35._a. Masson, XVIII sicle, p. 39a.3 S .. I . .cnmiiiun, ,p 99

    4. ld., lx, p. 466, 26.

    _3g._.dessus rgne un grand mystre quon tche dex-pliqucr par les relations de lAutriche avec lAn-glcterre... Ce nest que dans la seconde moiti du XIX si-cle que le commerce adriatique de lAutriche ga-gna en importance. Mais, jusquen 1859, son com-

    merce dexportation se faisait principalement parAllemagnc ct peu par nier; la Lombardie mmea export ses produits par la route du Danubc.B. La politique intrieure. (Rgime de dcentrali-sation.) _La situation gographique de lAutriche auxviii sicle, s es nombreuses possessions pourainsi dire outre-frontires, enclaves dans des ter-ritoires trangers et parfois ennemis, la faisait par-ticiper activement ou passivement toutes les vicis-situdes de la vie conomique et politique des paysimitrophes, cest- -dire de lEurope entire. Natu-

    rellement, nous la voyons engage dans toutes lesguerres de cette Europe si belliqueuse du xviii si-cle. Le morcellement du territoire des Habsbourg,auquel venaient sajouter lembarras de ques-tions dynastiques ou plutt familiales, les fluc-tuations constantes et dmesures de leurs pos-sessions territoriales, tout cela nous montrednormes contrastes en comparaison des autres1. NosL, lll. p. 307 314. Cl. FoviLLs, Les transformations des moyens detransport, p. s84.

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    franais dans le Levant atteignait son apoge pr-cisment au moment du plus grand dclin duprestige politique de la France.l va donc sans dire que les peuples dOrient,alouxde leur libertet habitus regarder la

    monnaie comme un indice de souverainet, de-vaient choisir de prfrence les pi ces dun Etatdont ils navaient a redouter ni linfluence co-nomique ni linfluence politique.A un autre point de vue encore, cette absten-ion de lAutriche du champ de bataille o l on sedisputait sa monnaie devait tre pour le thalerune raison de plus dtre pris. Il en rsultait queon importation revtait un caract re purement

    commercial, et l e risque couru bnvolement pares marchands qui laceeptaient en paiement sansavoir ni la garantie officielle de sa valeur, ni lobli-gation assure de son cours, prouvait sa valeurntrinsque. M. Masson nous dit dailleurs quen

    mati re conomique la population turque taitoujours hostile ce que le gouvernement otto-

    man voulait favoriser et inversement.On voit ainsi que, tandis que d'autres monnaiestaient protges par les gouvernements desEtats colonisateurs, ce sont des raisons toutescontraires qui favorisaient le thaler de Marie-Th- se. Le caract re conomique de lAutriche tait. Ib.,p. 279.

    a. 111., p. silo.

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    _a meilleure sauvegarde co ntre les dangers d ontOrient tait menac de la part des peuples colo-

    niauxet mercantilistes, volontiers enclins regar-der le droit de battre monnaie comme un droitfiscal ct amens facilement en ab use r. Cela nousest dmontr par la politique montaire de laCompagnie des Indes Orientales dans la secondemoiti du xvi11 sicle, par les frappes des Portu-gais Goa et celles des Hollandais pour les Indes.B. Emploi spcial du thaler de Marie-Thrse poura parure. - Les orfvres des Arabes.

    Abordons maintenant les raisons subjectives etsociales qui engagrcnt l A rabc se prononcer enfaveur du thaler de Marie-Thrse en tant q ue tel,aprs qu il lui eut t dj recommand par saprovenance. Les Arabes qui ne voyaient pas en

    ui, comme les orfvres des Indes, un simple lin-got de mtal prcieux, devaient su rtout en consi-drer et en admirer lextrieur, aprs toutefoisstre convaincus de sa bonn e qualit.Cest ici loccasion de rappeler ce fait curieuxque les primitifs prfrent gnralement largent lor quand les deux leur sont offerts. Cela tient1. Ct. DBL M/unp. net sulv., 152 et Pnuz et. iiauuruz, p. 125 (tmoi-gnage de Schmieder sur les monnaies de mauvais aloi frappes po ur lesIndes).a. lnworgp. 18 et 35. Scuunrz, p. 116 et les exemples p. 117. Luscmn,p. 33, 15e. Numismleitschr. 1895,t. XXVx, p. 43. RxcLus, t. IX, p. 879.Itouu-s, p. 188.

    -111-probablemcnt ce que la valeur dune mince la-melle dor est reprsente par une pice dargentbeaucoup plus grande et de plus belle apparence,ce qui permet une glyptique plus s oigne, uneforme plus favorable pour la circulation et, enOrient, au besoin, son adaptation au go t de laparure . Ce nest que le dveloppement assez tar-dif de la conception conomique qu i a fait natreenvie dexprimer une grande valeur par une pe-ite masse. Mais chez ces peuples, o la monnaie

    devient un ob jet de parure et inversement, et oquelquefois toute la richesse individuelle se trouvereprsente par cette parure, il va sans dire que,plus on sexpose la convoitise des regards, pluson simpose; cest la quantit, la masse qui lem-po1te, et _lart semble sen trouver mieuxauss i.Cela pourrait contribuer encore expliquerpourquoi en Orient, depuis lantiquit et durante rgne brillant des Khalifes, la valeur -de lar-

    gent compare lor se trouve majore et b iensuprieure a ce quelle est en Europe. Le rap-port entre largent et lor, tel quil existait dansempire arabe partir dAbd-el-Mlik (fin du

    vi1 sicle) fut cette valuation orientale de 6 1/2pour 1 qui marqua, pendant plusieurs sicles, la1. Daprs M. KLFFBxC (op. ciL, p. 4a), les prciuires grandes picesdargent du moyen ge xIGH que des imitations de monnaies orien-ales. Ci. SCAB, p. 116 et 119.

    a.-Scuun-r1., p . 74, 118, 119.S. ld., p. 117. Dans tout le domaine de Pislam la parure dor est moinscons idre que la parure dargent. Voyez cependan t ATzBL, Vlhvrk,l, p. 76.4. S11A\v,p. 23;. DBL MAR, p. 154 et s uiv,

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    igne de sparation entre les Etats musulmans etes Etats chrtiens . Cest que en Orient lar

    r r a , -gent a OuJOIJPS etc lob_|et dun culte fort exclu.Slf; Ce Culte est mme si rpandu en Extrme-Omnl que lO a Pu propos des Chinois , oppo.scr e go t de la race Jaune po ur le mtal blancau go t de la race blanche pour le mtal jaunesNotons, cette occasion, la rsistance des Orienauxcon tre la monnaie dor introduite dans lInde

    parles Anglais. Aussi le gouvernement anglaiss est-il vu bienttdans la ncessit de reprendrea frappe des roupies pour son p ropre compte i-

    Or, les Arabes bdouins qui ifesmaientpas le travail manuel, devaient trouver tout faitet bien fait dans cette monnaie -de leur choixce quils cherchaient en matire de parure. Laconstatation d u mpris des mtiers manuels et d ecep? qui les exercent, mme des plus indispen-

    sa es tu" ppC guerrier et cavalier (par exem.ple celui du forgeron), cette constatation, disons-nous, pourrait une fois de plus nous expliquer 1apredilection sculaire de lArabe pour les mon-naies de commerce. Mais navoiis-nous pas donnplus haut des exemples de frappes arabes oucit des pices frappes en Arabie ? Loin de nous. DB! lAR, p._55_

    a. Lon SAv, cit. FovLLx, p. 47- _3. Coruularber. Caleuttu igoa, p. 5. Caleutta i9o3, p. 5-4- 4. Ib. B b . 'x904, pfnfm "Y O02 p. J- 1903, p. 7. Calcutta 1903, p. ,,_ znnzibn,. lxrzsL, Il, p. 169421143;et emploi de la monnaie i t. hleurs reprises par Scuuurz (ozllilffvf : lrsbcs es t attes te plu.

    1l9-croire contredit par ces faits, nous es prons yrouver un nouvel appui pour notre thse.

    Ce qui, sans doute, pourra le mieuxno us ren-segner sur ce point, ce sont les frappes desArabes excutes lors des premi res conqu tes delslain. Eh bien, au moment mme o ctait

    euxde lancer dans le monde les signes de leursouverainet,... des trangers leur servaient demonnayeurs : Grecs, Juifs et Persans. Bien plus, les dimensions, types et inscriptions des pices,eur poids et titre, valeur, fonction lgale et au-res choses caractristiques, taient copics exac-ement daprs les monnaies courantes et le sys-me montaire des nations su bjugues . Mais,

    nous dit-on, sous Ab d-el-Melik tout cela futrform; les monnaies devinrent tout faitarabes . Nanmoins, des prdilections localesrestrent attaches certaines frappes; ainsi, lespices dargent se frappaient en premire ligne Damas, o s e trouvait la Monnaie p rincipale des.Oinmeyades, tand is que les espces dor taientde frappe persane. Ici encore il nest pas d it qupartir de ce rgne les monnayeurs, euxauss i,aient t Arabes, Et quand o n parle des mon-nayeurs arabes , qui plus tard exeraient leur m-ier au service de princes europens, on devraitenir compte de ce quen ces temps, pour deve-. Dm. MAn, p . 54.

    s. ENGRL et SBRRuRE, l, p. x91.3. DBL Min, p. m.

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    nir Arabe, il ne fallait que-parler la langue duCoran .Cest cette circonstance qui fit que larabisa-ion de la monnaie ne put, au premier moment,avoir dautres consquences que de fortifier laprminence des Juifs dans les fonctions de men-nayeurs, vu la parent de race et de langue entrees deux peuples. Et, en effet, nous constatonsdj dans lant iquitet le moyen ge arabes lac-ivit des Juifs comme commerants, comme bi-outiers et orf vres des Arabes. Le recrutement

    des monnayeurs se faisant, depuis des sicles, enEgypte comme en Syrie, parmi les orfvres, voila

    encore un des exemples dune coutume localemaintenue par les Ommeyades. Rappelons-nousdailleurs que sous le rgime des Bdouins syriensOmmeyades) l'esprit arabe a prvalu en bien

    comme en mal .On sait que les professions et les mtiers ontun caract re hrditaire en Orient ._Cest ce qui,selon nous, justifie le dtour que nous venons defaire t ravers les sicles pour comprendre histo-riquement le r le dj indiqu, des Juifs dans lapropagation, parmi les Arabes, des monnaies decommerce en gnral et du thaler de Marie-Th-rse en particulier. Nous y reviendrons.1. Gonozuusn, l, p. 117.a. WxLLHAusen, p. 198. The WSI. Encyclopedia, NCw-YoFk-LondQHWW9o P- 4a, V1, p. 32. Cl . SLouscimJudo- Hellnes, p. 126. 3. Bmswn, l, p. %. Cf. Lxzsomixsr. lll, p. 25e et suiv.4. Scuuufz, Westasien, p. 320, 353. Ci. Gomziuuu, il, p. 29, 59.5. SLouscuz, Ilbro-Planicicns, p. 93.

    l2l-l?Aprs avoir consta t que le_ mpris des mtiersavait depuis des sicles rduit lArabe une cer-aine dpendance de lartisan juif et, ce qui nousntresse spcialement, de lorfvre et du mon-nayeur juif, cherchons pourquoi le Bdouin estime

    es monnaies surtout en tant que mati re de pa-rure. -Ds que les Arabes eurent entre les mains lehaler de Marie-Thrse, leur premi re impres-sion dut tre dordre esthtique, avant mme qu'ilsse fussent rendu compte de son exacte valeur;et pour eux sa valeur rside surtout en ceci, queimage grave sur cette monnaie atte la sensua-itorientale. Ajoutons, titre de comparaison,que M. Lenormant parle de la rpugnance desRomains pour les effigies de femmes sur les nien-naies, tandis que M. Goldziher indique la frappe,au vu sicle, de pices leffigie dune princessegyptienne. Nous savons maintenant , dit M. La-grange, que les Arabes taient parfois gouvernspar des reines, et les monnaies des Nabatensassocient le prof il de la reine celui du roi. Cela1. SCuRTz, p. 12a. Pari. ct. Rxuoxurz, p. 32, n. 1, p. 36. ERNST, Op. cit.M. Luscuun, lui aussi admet des raisons sensuelles et esthtiques dans leugement de lu vuleur conomique dune monnaie. il a bien voulu, dans

    une lettre particuli re, nous en donner plusieurs excuujilcs, se rfrantdailleurs au llandirrlcr buch de SCxxxKDBR.

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    _122 vient encore renforcer ce que nous prtendons sure got des Orientauxp our lcs impressions se11-

    suelles en matire numismatique.Mais S dj la pice isole a pu rpondre augot arabe, des voyageurs ont de plus constat unrapport entre la coiffure de Marie-Thrse, tellequelle est reprsente avec so n voile de veuveet la singulire manire quont les femmes arabe;dorner et de coiffer leur chevelure. Nous dev ons M MuS pPOC5SCUP darabe lUnivers it deVienne, davoir attir notre attent ion sur ce rap.prochement.Etant do nne la ressemblance curieuse qui

    XlSlGente ladcoiffure de limpratrice ct les coif-ures ara mes crites - t - i - -cette rencontre? Nous 1d) gltllliflinvllttlll:eur parure les pmnifs lq rtg e d imiter dans

    . . . -c1 croient voir dansun p1 Odlllt dart ou dindustrie venant de ltran-ger ce quils s ont habitus voir autour deux,00 qul en aucun cas ne peut dpasser lhorizon

    troit de leurs points d e vue. Bornons-nous a citerlnflffollfllzsutqplinliiques analogues le casPre des canbns et de P) avalent umomn 1 ouquel, e est- -dire1. LzsonuAxT, ll, p. 395 et s . G"{Monuoxiuns le Carrespondj: duoplpqqxlahrp-g, n. i. Fr. M.-J.a. Lellreparticulire. Cctt - ' ' d "s "WWNX wwsc titttsetitiilli: piir Mdmvslhiau Con"duelions et la description d ' f f" OHM es repmCf. Notircmi Larous se zuuaf.mAoeiIi fllflraelthfll g. 3738-ne 1e .

    123-du Pre du chien t. Ce genre de jugement sap-plique aussi au thaler de Marie-Thrse. Le voilede deuil figurant leurs yeuxle fichu de la damearabe la mode , ils ne voient dan s le dia-dme imprial que le frontal qui soutient, chez lafemme arabe, la parure de la chevelure. Les fleu-rons de la couronne, pris sans doute pour despices montaires, sont soigneusement comptsavant lacceptation du thaler. MM. Peez et Baud-nitz citent plusieurs auteurs q ui rapportent quee diadme et lagrafe sur lpaule du buste deimpratrice do ivent tre bien visibles pour q ueacceptation du thaler soit garantie t.

    Ce qui, dun autre ct, est s r pour les paysdOrient et dailleurs ress ort de ce que no usvenons de dire sur lhrdit du mtier dorfvre,cest que la parure et la manire de la mettre doi-vent tre s oumises, elles auss i, auxl