Le texte poétique à géométrie variable : perceptions et ......Recopie un poème dans lequel le...

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Avril 2018 Yann THIBAULT Collège de la Vallée de l’Ouanne, Château-Renard Page | 1 Corrigés Séance 1 : Découvrir le recueil Euclidiennes Objectif : Comprendre la structure de l’écriture poétique et rentrer dans le sens Activité 1 : Reconstituez un poème mélangé (sans avoir le texte sous les yeux) et tracez la forme correspondante Point Carré Je ne suis que le fruit peut-être De deux lignes qui se rencontrent. Je n'ai rienOn dit : partir du point Y arriver Je n'en sais rien... Mais qui M'effacera ? Chacun de tes cotés S'admire dans les autres. Où va sa préférence ? Vers celui qui le touche Ou vers celui d'en face ? Mais j'oubliais les angles Où le dehors s'irrite Au point de t'enlever Les doutes qui renaissent. Droite Parallèles Au moins pour toi, Pas de problème. Tu crois t'engendrer de toi-même A chaque endroit qui est de toi, Au risque d'oublier Que tu as dû passer Probablement au même endroit. Ne sachant même pas Que tu fais deux parties De ce que tu traverses, Tu vas sans rien apprendre Et sans jamais donner. On va, l’espace est grand, On se côtoie, On veut parler. Mais ce qu’on se raconte L’autre le sait déjà, Car depuis l’origine Effacée, oubliée, C’est la même aventure. En rêve on se rencontre, On s’aime, on se complète. On ne va plus loin Que dans l’autre et dans soi. Cercle Tu es un frère, On peut s'entendre. Fais-moi pareil, Enferme-moi. Réchauffons-nous, Vivons ensemble Et méditons.

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    Corrigés Séance 1 : Découvrir le recueil Euclidiennes Objectif : Comprendre la structure de l’écriture poétique et rentrer dans le sens Activité 1 : Reconstituez un poème mélangé (sans avoir le texte sous les yeux) et tracez la forme correspondante

    Point Carré

    Je ne suis que le fruit peut-être De deux lignes qui se rencontrent.

    Je n'ai rien… On dit : partir du point

    Y arriver Je n'en sais rien...

    Mais qui M'effacera ?

    Chacun de tes cotés S'admire dans les autres.

    Où va sa préférence ? Vers celui qui le touche

    Ou vers celui d'en face ? Mais j'oubliais les angles

    Où le dehors s'irrite Au point de t'enlever

    Les doutes qui renaissent.

    Droite Parallèles

    Au moins pour toi, Pas de problème.

    Tu crois t'engendrer de toi-même A chaque endroit qui est de toi,

    Au risque d'oublier Que tu as dû passer

    Probablement au même endroit. Ne sachant même pas

    Que tu fais deux parties De ce que tu traverses,

    Tu vas sans rien apprendre Et sans jamais donner.

    On va, l’espace est grand, On se côtoie,

    On veut parler. Mais ce qu’on se raconte

    L’autre le sait déjà, Car depuis l’origine Effacée, oubliée,

    C’est la même aventure. En rêve on se rencontre,

    On s’aime, on se complète. On ne va plus loin

    Que dans l’autre et dans soi.

    Cercle

    Tu es un frère, On peut s'entendre.

    Fais-moi pareil, Enferme-moi.

    Réchauffons-nous, Vivons ensemble

    Et méditons.

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    Activité 2 : Quizz lexical Redonnez à chacun de ces noms, issus des mathématiques, sa définition. Aide possible : cliquez sur le terme recherché pour visualiser une animation sur internet et mieux comprendre son sens.

    Hyperbole Figure géométrique de la famille des coniques : ensemble de points du plan, dont la valeur absolue de la différence des distances à deux points fixes (foyers) de ce plan est constante.

    Sinusoïde Courbe ondulée représentant les variations du sinus (ou du cosinus) d’un angle.

    Cycloïde Courbe décrite par un point d’un cercle qui roule (sans glisser) sur une droite fixe.

    Parabole Courbe plane, de la famille des coniques, symétrique par rapport à un axe, approximativement en forme de U.

    Rhomboèdre Parallélépipède dont les six faces sont des losanges.

    Activité 3 : Ecriture Mélangez trois formes de cette liste (au choix) en une nouvelle figure géométrique que vous inventerez et que vous dessinerez ; puis, essayez d’écrire quelques vers pour exprimer ce que votre figure évoque pour vous, de façon poétique.

    https://www.mathcurve.com/courbes2d/hyperbole/hyporbole0.gifhttps://www.mathcurve.com/courbes2d/sinusoid/sinusoidanimee.gifhttps://www.mathcurve.com/courbes2d/cycloid/cycloid0.gifhttps://www.mathcurve.com/courbes2d/parabole/paraboleanime.gifhttps://www.mathcurve.com/polyedres/parallelepipede/durer3.gif

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    Séance 2 : Engager des dialogues Objectif : Interpréter les textes d’Euclidiennes pour pouvoir produire à son tour Activité 1 : Réaliser le « programme de construction » proposé par le poète Sans leur donner le titre de ce poème, les élèves doivent essayer de tracer la figure décrite (« Hexagone régulier »). Comparer ensuite avec la figure proposée dans le recueil (p.189). Ce poème ne contient pas de rimes, mais des vers réguliers de sept syllabes chacun, répartis en trois strophes. La figure géométrique est personnifiée et parle à la première personne, décrivant l’origine de sa construction et la métamorphose dont elle résulte. Tracez la figure décrite, en suivant les métamorphoses de sa construction.

    Pour me former, six triangles Se sont groupés côte à côte Et puis se sont effacés, Ne gardant que ce qui borde, Ce qui touche l’extérieur. Renonçant à leur nature, Ont perdu sommets, côtés, Me les ont donnés peut-être Pour me faire une conscience.

    Puis, phase d’écriture (démarche inverse). Comparer ensuite avec le poème correspondant dans le recueil (p.193).

    Rhomboèdre

    Pour me former, …

    Activité 2 : Quelques questions pour aller plus loin… Qui la deuxième personne désigne-t-elle dans « courbe » (p.191) ? Le poète attribue cette deuxième personne du singulier à la figure géométrique elle-même, cette courbe à laquelle il consacre son poème.

    Recopie un poème dans lequel le poète tutoie les formes pour les apostropher.

    Recopie un poème dans lequel le poète intègre les formes pour leur donner la parole.

    « droite » (p.149), « ellipse » (p.150), « parallèles I et II » (p.151), « carré » (p.153), « cercle I et II » (p.157), « angle aigu » (p.161), « sphère I et II » (p.176), « cylindre » (p.178), « cône » (p.181), « cône tronqué » (p.188), « courbe » (p.191)

    « plan I, II et III » (p.164), « point » (p.173), « triangle isocèle » (p.174), « triangle équilatéral » (p.175), « parallélogramme » (p.182), « parabole » (p.184), « spirale » (p.185), « pyramide » (p.186), « hexagone régulier » (p.189), « trapèze » (p.190), « courbe » (p.191)), « parallélépipède rectangle » (p.192), « triangle rectangle » (p.194), « tangente » (p.195), « bissectrice » (p.196), « sécante » (p.197), « perpendiculaire » (p.198), « ligne brisée » (p.199), « triangle » (p.200), « diagonale » (p.202)

    Effectuez maintenant une première lecture, complète, du recueil.

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    Séance 3 : Apprivoiser le monde Travaux de groupes Parcours de lecture : « droite » (p.149), « angle droit II » (p.155), « plan II » (p.165), « rectangle » (p.179), « trapèze » (p.190), « parallèles II » (p.152), « triangle » (p.200). Quels sont les points communs de ces poèmes ? A partir de ces figures géométriques, que cherche à faire l’auteur ? Définir, délimiter des espaces Parcours de lecture : hyperbole » (p.168), « sinusoïde » (p.169), « droite en pointillés » (p.171), « parallélépipède rectangle » (p.192), « tangente » (p.195). Quels sont les points communs de ces poèmes ? A partir de ces figures géométriques, que cherche à faire l’auteur ? Exprimer un rapport au temps, à la durée Parcours de lecture : « cercle II » (p.158), « mixtiligne » (p.160), « plan III » (p.167), « sinusoïde » (p.169), « cycloïde » (p.170), « ellipse » (p.150), « losange » (p.154), « triangle scalène » (p.173), « rhomboèdre » (p.193), « tangente » (p.195). Quels sont les points communs de ces poèmes ? A partir de ces figures géométriques, que cherche à faire l’auteur ? Envisager des mouvements Bilan : après avoir lu « parallélogramme » (p.182), revenir à « rectangle » (p.179) ; puis, relire « hexagone régulier » (p.189), « sécante » (p.197) et « diagonale » (p.202). Quelles conclusions pouvez-vous formuler (par rapport à ces textes que vous avez relus) en ce qui concerne les objectifs du poète Eugène Guillevic lorsqu’il écrit ce recueil ? Proposition de bilan : au-delà de cette géographie et de ce rapport au temps, la démarche artistique permet d’envisager des mouvements, des formes contenues virtuellement – de lire le monde, de lui prêter une voix pour affiner la compréhension qui peut être la nôtre.

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    Pour la séance 4, les élèves peuvent tirer au sort l’une des figures suivantes, qui déterminera leur groupe de travail et le texte sur lequel portera leur étude

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    Séance 4 : Etude en groupes, puis bilan en classe entière Objectif : En utilisant le vocabulaire d’analyse poétique, expliquez comment, par la voix du poète, chaque forme prend possession du monde qui l’entoure. Textes supports : « Plan II » (p.165), « Pyramide » (p.186), « Triangle » (p.200).

    Titre du texte étudié : « Plan II » (p.165)

    Procédés d’écriture relevés :

    Des anaphores : « je suis », « si vous » Des répétitions : « espace » Une personnification : ce « plan » s’exprime en son nom Une apostrophe au lecteur : « vos possibilités », « Selon vos lois, selon vos vœux », « Si vous voulez / Si vous avez besoin », « voguez » (impératif)

    Explication rapide du sens de ce poème :

    Le plan revendique sa liberté intrinsèque et ses potentialités quant à l’espace qu’il peut lui-même définir. Il affirme également son caractère malléable, propre à s’adapter à toute situation, tout choix : il « offre l’espace » à qui veut s’en servir. Mais que ce soit « dans le creux du volume ou dans son plein »… il n’en reste pas moins essentiel.

    Ce que dit la forme du monde qui l’entoure :

    L’espace reste à définir, mais cette liberté de choix ne peut s’exprimer que par le cadre qu’on se donne, qu’on définit : c’est précisément ce « plan », qui nous rappelle son caractère essentiel dans toute appropriation d’un espace, quel qu’il soit.

    Titre du texte étudié : « Pyramide » (p.186)

    Procédés d’écriture relevés :

    Des anaphores : « J’ai vu » Une personnification : cette « pyramide » s’exprime en son nom ; « La patience dans mes faces / Et l’esprit dans mon sommet » (caractéristiques humaines) Jeu de mot : entre la pyramide géométrique et la pyramide monumentale d’Egypte (« J’ai vu le sable et le vent / essayer de faire un corps ») Une prise de parole pour représenter un collectif : « Nous, figures… »

    Explication rapide du sens de ce poème :

    Cette « pyramide » revendique un héritage dans sa forme même, héritage fait de mimétisme, mais aussi d’adaptation aux éléments naturels qui l’entourent. Elle sait mettre en avant ses qualités (« Je suis on ne peut plus nette ») mais se laisse le droit d’être une imitatrice.

    Ce que dit la forme du monde qui l’entoure :

    « Nous, figures, nous n’avons Après tout qu’un vrai mérite,

    C’est de simplifier le monde,

    D’être un rêve qu’il se donne »

    La « pyramide » rappelle son rôle d’abstraction dans la compréhension fluctuante du monde qui nous entoure : à la fois résultante d’expériences presque pragmatiques et conceptualisation d’idéaux absolus, la figure géométrique se veut une étape, un tremplin de réflexion.

    Titre du texte étudié : « Triangle » (p.200)

    Procédés d’écriture relevés :

    Des anaphores : « De plus + adjectif » (superlatif), « Je suis », « Moi » / des répétitions de structures (« qui ») Un aphorisme « Toujours il est des droites / Qui s’en vont au hasard »

    Explication rapide du sens de ce poème :

    Le triangle, parmi un univers géométrique contraint, peut naître d’un hasard qui fasse converger des droites au lieu de les faire « aller en parallèles ». Le triangle naît alors, d’un assemblage stable qui donne lieu à une forme.

    Ce que dit la forme du monde qui l’entoure :

    Le triangle se targue de tirer sa force du hasard auquel il a donné forme.

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    Séance 5 : Ramener l’abstrait à une perception humaine, sensible Activité 1 : RECHERCHER (au sein d’un groupe)

    Titre du poème

    J’explique avec mes mots comment la forme géométrique est personnifiée

    Si on admet que tracer une ligne, c’est définir un « dedans » et un « dehors », comment décrirais-tu l’espace dont il est question dans ce poème ?

    Quel verbe correspond le plus à ce que je lis ?

    J’explique avec mes mots ce que je ressens personnellement à la lecture de ce poème

    GROUPE 1 « droite » (p.149)

    Tutoiement, et presque une condescendance du poète envers la forme

    Détermination et égotisme de la droite, presque aussi absurde que vaine, qui pourtant pose une séparation : « […] tu fais deux parties / De ce que tu traverses »

    Découvrir Apprendre Comprendre

    L’élève peut s’appuyer sur une forme de vertige du temps : « Au risque d’oublier / Que tu as du passé* / Probablement au même endroit »

    (*et non pas « que tu as dû passer »)

    GROUPE 2 « angle droit II » (p.156)

    Dans un tutoiement qui semble autant s’adresser à la forme géométrique qu’au lecteur lui-même

    « Creusé comme à midi / Par la lumière égale » fait penser au cadran solaire, et à son jeu oblique, entre horizontalité et verticalité

    Découvrir Apprendre Comprendre

    L’élève peut s’appuyer sur une menace, une inquiétude : « Alors que la menace : / Ténèbre, trahison, / Est dans ton dos »

    GROUPE 3 « parallélogramme » (p.182-183)

    La forme produit elle-même son discours, devient l’énonciatrice (« Je »)

    Cette forme craint l’impact des interactions extérieures sur l’intimité de sa propre introspection : « Si mes angles veillaient / Sur quelque chose d’autre / En moi-même que moi »

    Découvrir Apprendre Comprendre

    L’élève peut s’appuyer sur l’interrogation face à l’incertitude : « Je ne tremblerai pas » ≠ « J’ai peur »

    GROUPE 4 « sécante » (p.197)

    La forme produit elle-même son discours, devient l’énonciatrice (« Je »)

    Il est question pour la sécante d’entrer dans l’univers interdit – du moins protégé, fermé – du cercle ; d’intégrer un espace différent pour en saisir les perspectives propres : « Je serai là, vivant / Sa perfection, sa finitude, / Cette façon de se suffire, / D’être sur soi comme le tout »

    Découvrir Apprendre Comprendre

    L’élève peut s’appuyer sur les verbes de mouvement pour donner un sens personnel à ce déplacement : « J’approche », « Je vais toucher, entrer » ≠ « […] je suis entré », « […] je n’ai qu’à partir »

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    Activité 2 : ECHANGER (communication entre groupes) A partir de l’activité précédente, comparez vos réponses, et sélectionnez une dizaine de mots-clés que vous regrouperez en un nuage de mots. Activité possible sur support papier (création libre) ou sur support numérique : https://www.nuagesdemots.fr/ Ce nuage de mots sera ensuite échangé, à travers les groupes, pour amorcer un débat interprétatif (avec l’ensemble de la classe) sur les sensations qu’évoquent soudain ces formes géométriques. Activité 3 : INTERPRETER Les textes d’Euclidiennes se fondent souvent sur des énigmes, des questionnements qui interpellent le lecteur. Il s’agit donc pour chaque lecteur de construire des sens personnels de lecture, comme l’exigent la plupart des œuvres contemporaines : c’est la mise en perspective de ces questionnements qui permettra l’interprétation venant éclairer le ressenti initial face à l’œuvre. Les poèmes suivants contiennent chacun une sorte d’énigme. Relevez précisément les vers qui permettent de la mettre en place, et proposez votre solution à l’énigme qui se pose ainsi à vous. ► « hyperbole » (p.168) Enigme : « – Faut-il être asymptote1 / A l’infini lui-même ? » Proposition d’interprétation : Même mathématique, la notion d’infini est aussi fascinante qu’effrayante (« Qui doit être une fable, / Une région perdue. »), et peut faire naître une quête personnelle qui soit sans fin. ► « rectangle » (p.179) Enigme : « […] regarder / […] vers soi-même / Là, de l’autre côté / Du rectangle qui s’offre. » Proposition d’interprétation : A travers le rectangle des « fenêtres », il est possible de ne plus se sentir en « prison » mais d’accéder à un autre horizon, de l’autre côté : les formes ont cette perspective offerte, qui invite à les outrepasser. ► « spirale » (p.185) Enigme : « Vrai moi-même, le centre, / Et qui n’est pas. » Proposition d’interprétation : Toute tentative d’introspection permet de se rapprocher de ce qui est essentiel en nous, mais n’est jamais qu’une façon de « tournoy[er] / Autour de quelque chose / Qui est [s]oi-même et ne l’est pas ». ► « courbe » (p.191) Enigme : « Avoir un sens / Et le connaître ! » Proposition d’interprétation : Si les autres perçoivent les sens que nous dégageons, nous signifions malgré tout quelque chose pour nous-mêmes : il suffit d’inverser le regard que nous posons sur notre « courbe ».

    1 Désigne une ligne droite qui s'approche indéfiniment d'une courbe sans jamais la couper, même si on les suppose l'une et l'autre prolongées à l'infini, avec une distance plus petite que toute quantité finie assignable (une droite qui se rapproche d’une courbe sans jamais la couper). Par extension, désigne une chose vers laquelle on tend sans parvenir à l'atteindre. (Source : www.cnrtl.fr/definition/asymptote)

    https://www.nuagesdemots.fr/https://d.docs.live.net/d301b299a2649020/CURRENT%20FILES%202/COLLEGE/SCHOOL%20RENTREE%202017-2018/2017-2018%20TRAAM/www.cnrtl.fr/definition/asymptote

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    Séance 6 : Les mathématiques et les sciences, sources d’inspiration Objectif : Mettre en relation les mathématiques et la création contemporaine, et en rendre compte à l’oral à la classe Travail en groupes, pour cette incursion vers les formes plastiques contemporaines Chaque groupe doit élaborer un compte-rendu, à présenter à l’oral à la classe. Ce compte-rendu doit présenter : ► La contrainte mathématique retenue (à expliciter) (compétence d’explication à l’oral) ► La forme artistique présentée dans le document (compétence de description à l’oral) ► Un texte du recueil Euclidiennes, que le groupe choisit de mettre en relation avec cette recherche, en justifiant son choix (compétence d’argumentation à l’oral) Groupe 1 : Le travail d’Ulysse Lacoste : les « petits rampants » SITE : https://www.ulysselacoste.com/s-c-u-l-p-t-u-r-e-s/rampants/ Groupe 2 : Découvrir un « objet mathématique » de Man Ray : « Expression modulaire d’une fonction elliptique » SITE : https://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_R-db377151a7acd7c73d6e56d6fbde7f&param.idSource=FR_O-3e136ce54581bcc288d24bfee846070 Groupe 3 : La suite de Fibonacci et le nombre d’or VIDEO (National Geographic) : https://www.youtube.com/watch?v=JTy3v9_nZH8 Groupe 4 : Piet Mondrian VIDEO (Centre Pompidou) : https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/cEaRML/rR5xR68 Groupe 5 : Victor Vasarély VIDEO PEDAGOGIQUE (francetv.education) : https://education.francetv.fr/matiere/arts-visuels/ce1/video/reve-de-vasarely

    Groupe 1 : Le travail d’Ulysse Lacoste : les « petits rampants »

    Explication Oloïde, figure mathématique. Deux arcs de cercle sont maintenus perpendiculairement dans l’espace par les angles d'un carré.

    Description

    Justification

    Groupe 2 : Découvrir un « objet mathématique » de Man Ray (photographie prise en 1934 à l’Institut Poincaré) : « Expression modulaire d’une fonction elliptique »

    Explication Man Ray (1890 - 1976) : Objet mathématique, expression modulaire d'une fonction elliptique 1934 - 1936 / Epreuve gélatino-argentique, 30 x 24 cm. Réalisé à l'Institut Henri Poincaré.

    Description

    Justification

    Groupe 3 : La suite de Fibonacci et le nombre d’or

    Explication La suite de Fibonacci et le nombre d’or, une vidéo de National Geographic. La suite mathématique est illustrée par des exemples du corps humain (bras, main), la coquille d’ammonite, l’ADN, les nervures et les branches.

    Description

    Justification

    Groupe 4 : Piet Mondrian

    Explication Présentation en 2010-2011, au Centre Pompidou, d’une exposition mettant en avant les liens entre Piet Mondrian et le movement De Stijl. Les formes géométriques se superposent, s’enchaînent, se répètent, émeuvent, heurtent, désignent, évoquent, rappellent, délimitent, construisent, innovent.

    Description

    Justification

    https://www.ulysselacoste.com/s-c-u-l-p-t-u-r-e-s/rampants/https://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_R-db377151a7acd7c73d6e56d6fbde7f&param.idSource=FR_O-3e136ce54581bcc288d24bfee846070https://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_R-db377151a7acd7c73d6e56d6fbde7f&param.idSource=FR_O-3e136ce54581bcc288d24bfee846070https://www.youtube.com/watch?v=JTy3v9_nZH8https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/cEaRML/rR5xR68https://education.francetv.fr/matiere/arts-visuels/ce1/video/reve-de-vasarelyhttps://education.francetv.fr/matiere/arts-visuels/ce1/video/reve-de-vasarely

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    Groupe 5 : Victor Vasarély

    Explication “Rêve” de Vasarély. “op’art”: l’art optique, l’art cinétique de Vasarély. Notions d’illusion d’optique, de kaléidoscope…

    Description

    Justification

    A préparer en amont par les élèves pour la séance suivante :

    Quel aspect « sonore » chacun des textes suivants met-il en évidence ?

    Titre du texte Aspect sonore contenu dans le poème (chercher un mot-clé, nom ou verbe)

    « parallèles I » (p.151) Parler

    « parallèles II » (p.152), « angle obtus I » (p.162), « plan III » (p.167)

    Crier

    « cercle I » (p.157) S’entendre

    « sphère I » (p.176) Silence

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    Séance 7 : La musique des formes : écriture en immersion sonore Objectif : Faire l’expérience d’écrire en matérialisant sous forme de texte ce qu’évoque la confrontation d’un univers sonore et d’une photographie de Man Ray En salle informatique : une « musique des sphères » : des visuels, des formes sonores d’où émergent des mots (vers une complémentarité des formes d’expression) En salle informatique, chaque élève avec ses écouteurs lance le fichier son, éteint son écran pour ne pas être perturbé par des interactions visuelles et, isolé par ses écouteurs, inscrit au brouillon les mots qui constitueront la première ébauche de son texte poétique, suscités par le son et par la découverte visuelle complémentaire d’un des « objets mathématiques » de Man Ray.

    ► Tu vas écouter une création musicale. ► Pendant cette écoute, qui peut t’influencer, il t’est proposé d’écrire un texte de ton invention, qui retranscrira ce que tu ressens en découvrant l’Objet mathématique ci-contre, une photographie créée par Man Ray (1934).

    Laisse libre cours à tes impressions ! Un univers sonore est diffusé pendant la séance (bruitages, musique expérimentale, contemporaine ou minimaliste, pour interroger les codes habituels de réception et d’écoute des élèves). Au choix, quelques propositions : Karlheinz Stockhausen, Oktophonie ; Steve Reich, Drumming ; Ryoji Ikeda ; Philipp Glass ; John Cage ; Anton Webern, Cinq pièces pour orchestre op.10…)

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    Séance 8 : Imaginer et mettre en scène des univers nouveaux

    Henri Michaux, Au pays de la magie (1941) EXTRAIT n°1

    Marcher sur les deux rives d’une rivière est un exercice pénible. Assez souvent l’on voit ainsi un homme (étudiant en magie) remonter un fleuve, marchant sur l’une

    et l’autre rive à la fois : fort préoccupé, il ne vous voit pas. Car ce qu’il réalise est délicat et ne souffre aucune distraction. Il se retrouverait bien vite, seul, sur une rive, et quelle honte alors ! EXTRAIT n°2

    Les trois marées diurnes du corps humain constituent le secret de leur civilisation, leur maître-trésor. « En cela, disent-ils, nous sommes les seuls à avoir dépassé l’animalité ». De quoi en effet découlent

    magie, réduction et quasi-disparition du sommeil, voyance, condensation de forces psychiques, de manière qu’ils ne sont plus à la merci de fatigues, blessures et autres accidents, qui prennent régulièrement les autres hommes au dépourvu.

    Ces marées étant leur secret, j’en parlerai peu. La première marée est de loin la plus importante, la plus complexe, comme étant préformée par la

    nuit. Ensuite, vient la troisième qui est la plus haute. De la deuxième, je sais seulement ce qu’on en dit constamment, savoir : « Apportez, quand elle emporte ; emportez, quand elle apporte. »

    La nuit, contrairement à ce que je croyais, est plus multiple que le jour et se trouve sous le signe des rivières souterraines. Relevez, dans les deux extraits ci-dessus, les éléments qui permettent au poète Henri Michaux de créer des univers nouveaux :

    • liés au rêve : des éléments oniriques, non-réalistes, qui naissent de l’imagination du poète

    • liés au conte : des éléments qui racontent une histoire, font intervenir des éléments magiques ou surnaturels, traitent de pouvoirs, d’énigmes ou de secrets

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    Séance 9 : Un lyrisme contemporain : étudier un texte explicatif Objectif : Réinventer les formes prosaïques du quotidien avec Francis Ponge (Le Parti pris des choses)

    Le galet, de Francis Ponge (Le parti pris des choses, 1942)

    Au centre de l’image, de la parole, du temps, l’objet muet, la réalité opaque du monde. En dépliant et en installant sa tension propre dans l’espace de la représentation, c’est un peu de l’énigme du monde au-delà du langage qu’on cherche à capter : d’où l’importance de Francis Ponge. Le statut des choses dans la description romanesque est une marche constante, un permanent déplacement de la frontière entre la littérature et l’état brut du monde, c’est cette frontière qu’on peut explorer en prenant l’objet même comme but et lieu de l’écriture. En travaillant sur cette frontière, et en proposant à l’écriture de s’immerger dans l’objet, c’est sur le statut du sujet dans la langue qu’on travaille.

    EXTRAIT n°1 : LECTURE

    Je propose à chacun l’ouverture de trappes intérieures, un voyage dans l’épaisseur des choses, une invasion de qualités, une révolution ou une subversion comparable à celle qu’opère la charrue ou la pelle, lorsque, tout à coup et pour la première fois, sont mises au jour des millions de parcelles, de paillettes, de racines, de vers et de petites bêtes jusqu’alors enfouies. O ressources infinies de l’épaisseur des choses, rendues par les ressources infinies de l’épaisseur sémantique des mots ! A tout désir d’évasion, opposer la contemplation et ses ressources. Inutile de partir : se transférer aux choses, qui vous comblent d’impressions nouvelles. Personnellement, ce sont les distractions qui me gênent. Tout le secret du bonheur du contemplateur est dans son refus de considérer comme un mal l’envahissement de sa personnalité par les choses. Le meilleur parti à prendre est donc de considérer toutes choses comme inconnues, et de se promener ou de s’étendre sous bois ou sur l’herbe, et de reprendre tout du début. Le poète ne doit jamais proposer une pensée mais un objet, c’est-à-dire que même à la pensée il doit faire prendre une pose d’objet. Le poème est un objet de jouissance proposé à l’homme, fait et posé spécialement pour lui. Cette intention ne doit pas faillir au poète. Du peu d’épaisseur des choses dans l’esprit des hommes jusqu’à moi : du galet, ou de la pierre, voici ce que j’ai trouvé qu’on pense, ou qu’on a pensé de plus original : Un cœur de pierre (Diderot) ; Uniforme et plat galet (Diderot) ; Je méprise cette poussière qui me compose et qui vous parle (Saint-Just) ; Si j’ai du goût ce n’est guère / Que pour la terre et les pierres (Rimbaud). Les paroles sont toutes faites et s’expriment : elles ne m’expriment point. C’est alors qu’enseigner l’art de résister aux paroles devient utile, l’art de ne dire que ce qu’on veut dire, l’art de les violenter et de les soumettre. Donnez tout au moins la parole à la minorité de vous-mêmes. Soyez poètes.

    Extrait de : Francis Ponge, Introduction au galet / Extraits (1933) Source : BNF (http://classes.bnf.fr/ecrirelaville/textes/11.htm)

    EXTRAIT n°2 : ANALYSE DU TEXTE

    Mais au contraire l’eau, qui rend glissant et communique sa qualité de fluide à tout ce qu’elle peut entièrement enrober, arrive parfois à séduire ces formes et à les entraîner. Car le galet se souvient qu’il naquit par l’effort de ce monstre informe sur le monstre également informe de la pierre. Et comme sa personne encore ne peut être achevée qu’à plusieurs reprises par l’application du liquide, elle lui reste à jamais par définition docile. Terne au sol, comme le jour est terne par rapport à la nuit, à l’instant même où l’onde le reprend elle lui donne à luire. Et quoiqu’elle n’agisse pas en profondeur, et ne pénètre qu’à peine le très fin et très serré agglomérat, la très mince quoique très active adhérence du liquide provoque à sa surface une

    http://classes.bnf.fr/ecrirelaville/textes/11.htm

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    modification sensible. Il semble qu’elle la repolisse, et panse ainsi elle-même les blessures faites par leurs précédentes amours. Alors, pour un moment, l’extérieur du galet ressemble à son intérieur : il a sur tout le corps l’œil de la jeunesse. Cependant sa forme à la perfection supporte les deux milieux. Elle reste imperturbable dans le désordre des mers. Il en sort seulement plus petit, mais entier, et, si l’on veut aussi grand, puisque ses proportions ne dépendent aucunement de son volume. Sorti du liquide il sèche aussitôt. C’est-à-dire que malgré les monstrueux efforts auxquels il a été soumis, la trace liquide ne peut demeurer à sa surface : il la dissipe sans aucun effort. Enfin, de jour en jour plus petit mais toujours sûr de sa forme, aveugle, solide et sec dans sa profondeur, son caractère est donc de ne pas se laisser confondre mais plutôt séduire par les eaux. Aussi, lorsque vaincu il est enfin du sable, l’eau n’y pénètre pas exactement comme à la poussière. Gardant alors toutes les traces, sauf celles du liquide, qui se borne à pouvoir effacer sur lui celles qu’y font les autres, il laisse à travers lui passer toute la mer, qui se perd en sa profondeur sans pouvoir en aucune façon faire avec lui de la boue. Comme après tout si je consens à l’existence c’est à condition de l’accepter pleinement, en tant qu’elle remet tout en question ; quels d’ailleurs et si faibles que soient mes moyens comme ils sont évidemment plutôt d’ordre littéraire et rhétorique ; je ne vois pas pourquoi je ne commencerais pas, arbitrairement, par montrer qu’à propos des choses les plus simples il est possible de faire des discours infinis entièrement composés de déclarations inédites, enfin qu’à propos de n’importe quoi non seulement tout n’est pas dit, mais à peu près tout reste à dire.

    Extrait de : Francis Ponge, Le galet / Extraits (1927) Source : BNF (http://classes.bnf.fr/ecrirelaville/textes/11.htm)

    Thème 1

    1. Relevez les termes qui permettent au poète de mettre en œuvre la personnification de la pierre et de l’eau.

    2. Quelle relation typiquement humaine entretiennent ces deux éléments ? ➢ L’amour

    Thème 2

    1. Relevez les termes qui détaillent la vie du galet, à toutes les étapes de son évolution

    2. D’après ce relevé, quelles sont, selon vous, les trois grandes étapes de la vie du galet ? ➢ Pierre (« monstre informe ») ➢ Galet (« formé à la perfection ») ➢ Sable (« laisse à travers lui passer toute la mer »)

    Bilan « […] à propos des choses les plus simples il est possible de faire des discours infinis entièrement composés de déclarations inédites, […] à propos de n’importe quoi non seulement tout n’est pas dit, mais à peu près tout reste à dire » : comment expliquez-vous l’intention du poète à la fin de ce texte ?

    http://classes.bnf.fr/ecrirelaville/textes/11.htm

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    Séance 10 : La figure géométrique pour faire émerger les récits de l’artiste Objectif : Quels éléments de lui-même le poète nous donne-t-il à lire dans ses textes ? Objectifs pédagogiques : Découvrir, apprendre, et comprendre ce que nous offre le monde, par l’intermédiaire d’expériences sensibles (la démarche artistique) ; l’impact d’une forme plastique sur notre être intérieur ; la représentation que le poète donne du monde ou de lui-même (une sorte de création autobiographique, d’autofiction en creux). Activité 1 : Reformulez avec vos propres mots ce que le poète attend de la forme qui l’inspire.

    Texte Voix du poète, reformulée

    « cercle I » (p.157)

    Le cercle peut permettre à chacun de se recentrer, de former une bulle pour se couper de l’extérieur et se concentrer sur son espace intérieur, intime.

    « angle aigu » (p.161)

    La vie parfois impose d’être incisif, de se confronter à l’extérieur, même si l’on regrette de ne pouvoir à tout moment se replier sur soi.

    « point » (p.172) Aux confluences de l’histoire familiale et sociale, l’homme interroge sans cesse sa place au monde pour comprendre le sens de son existence ponctuelle, inquiet de sa propre fin.

    « triangle isocèle » (p.174)

    Parfois la vie se fait cohérente, et peut donner des motifs de satisfaction personnelle.

    « cône » (p.181) Parfois la vie perd sa cohérence, ballottée entre divers courants, et peut donner des motifs d’inquiétude existentielle, d’interrogations insolubles, de regrets parfois.

    « ligne brisée » (p.199)

    Les circonstances aléatoires de la vie donnent parfois de nous une image extérieure qui ne transcrit celle qui nous correspond intérieurement.

    Activité 2 : Peut-on dire que ces textes relèvent du lyrisme ? (Débat)

    Rappel de cours : LE LYRISME

    La poésie lyrique regroupe des textes dans lesquels la musicalité tient un rôle important, et qui laissent une large part aux sentiments personnels et intimes du poète (l’amour, la nostalgie, la solitude, le temps qui passe, la mort, et de façon plus générale les interrogations fondamentales liées à la condition humaine). En exprimant ainsi ses sentiments personnels, le poète renvoie également par ses textes aux sentiments que le lecteur peut lui-même éprouver.

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    Séance 11 : Mathématiques et poésie : hasard, probabilité et imaginaire Objectif : Séance d’écriture interactive Présentation en vidéo du recueil de Raymond Queneau, Cent mille milliards de poèmes : https://vimeo.com/19599227 On pourra également utiliser la page du collège Berlioz de Colmar, qui en contient une présentation interactive : http://emusicale.free.fr/HISTOIRE_DES_ARTS/hda-litterature/QUENEAU-cent_mille_milliards_de_poemes/_cent_mille_milliards.php « C’est somme toute une sorte de machine à fabriquer des poèmes ». En fabriquant cet « objet-livre », chacun peut réaliser un nombre limité mais énorme de poèmes. Queneau a fait le choix du sonnet. Pour chaque vers, il propose di versions. Il compose donc 140 vers, tous mobiles, rédigés sur des bandes horizontales. Ainsi, on obtient en les combinant différemment 1014, soit 100 000 000 000 000 poèmes. Queneau ajoute le calcul suivant : « En comptant 45 secondes pour lire un sonnet et 15 secondes pour changer les volets à 8 heures par jour, 200 jours par an, on a pour plus d’un million de sicècles de lecture, et en lisant toute la journée 365 jours par an, pour 190 258 751 années plus quelques plombes et broquilles (sans tenir compte des années bissextiles et autres détails » …

    Extrait de NRP collège, septembre 2014 « La poésie, un serious game » (5e) par Claire Beilin-Bourgeois www.nrp-college.com/wp-content/themes/college2012/dl_ressources.php?id=2820

    Activité 1 : Par groupes de cinq, réalisez un recueil de poésie combinatoire Chacun complète la feuille ci-dessous par cinq vers de son invention, répondant aux indications données. Puis on fabrique le recueil avec les productions des autres élèves du groupe.

    Ag

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    cue

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    Vers 1 : Une proposition indépendante avec un verbe d’action, au présent de l’indicatif / rime en -aƷ -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    Vers 2 : Une proposition circonstancielle de temps / rime en -ir -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    Vers 3 : Une proposition indépendante avec un verbe de description, au présent de l’indicatif / rime en -aƷ -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    Vers 4 : Une proposition subordonnée hypothétique en « Si… », avec un verbe à l’imparfait / rime en -ir -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    Vers 5 : Une proposition principale, avec un verbe au conditionnel / rime en -aƷ Activité 2 : Quel(s) lien(s) cette expérience poétique entretient-elle avec les mathématiques ? Activité 3 : Cela a-t-il un sens de dire qu’un ordinateur peut écrire des poèmes ?

    https://vimeo.com/19599227http://emusicale.free.fr/HISTOIRE_DES_ARTS/hda-litterature/QUENEAU-cent_mille_milliards_de_poemes/_cent_mille_milliards.phphttp://emusicale.free.fr/HISTOIRE_DES_ARTS/hda-litterature/QUENEAU-cent_mille_milliards_de_poemes/_cent_mille_milliards.phphttps://d.docs.live.net/d301b299a2649020/CURRENT%20FILES%202/COLLEGE/SCHOOL%20RENTREE%202017-2018/2017-2018%20TRAAM/www.nrp-college.com/wp-content/themes/college2012/dl_ressources.php?id=2820

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    Séance 12 : Visite au Centre d’Art Contemporain Les Tanneries, à Amilly Objectif : Confronter la réflexion autour de l’œuvre de Guillevic à des formes plastiques contemporaines, à leurs enjeux de création et aux questionnements de perception qu’elles induisent. L’actualité d’un centre d’art Les Tanneries, en mai-juin 2018 : exposition intitulée « Formes d’histoires »

    http://www.lestanneries.fr/wp-content/uploads/2018/03/DP-formes-dhistoires-WEB-9.pdf Extraits du communiqué de presse : ► « Si l’exposition inaugurale Histoire des formes privilégiait l’approche formaliste et silencieuse de l’œuvre d’art, Formes d’histoires est à découvrir comme un retournement qui place le récit au cœur de l’œuvre, vers la forme d’histoire qu’elle contient dans ses coutures, ses replis, ses accidents de matière ». ► « L’œuvre devient un corps mouvant, façonnée de l’intérieur par de multiples formes d’histoires qui sont aussi les nôtres ». ► « […] la poursuite et la quête de ce qui apparaît subrepticement de réel dans un monde en représentation constante ». ► « La saison #2 des Tanneries se place sous le signe de l’émergence du récit et des possibilités d’histoire(s) qu’il autorise ». ► « La réorganisation des mots opère comme un gant se retourne, laissant paraître les fils de son architecture souple, les découpes dans la matière, la morphogénèse en deçà de la forme, les agencements qui les composent. Il s’agit ici d’approcher les formes de présence du récit dans l’approche de l’œuvre ». ► « Constructeur d’une mythologie singulière, l’artiste donne toute sa forme à l’idée d’univers artistique, aux atmosphères d’un possible grand récit qui le (re)tracerait... L’invitation à les « parcourir » l’un comme l’autre est lancée : le besoin de cheminements dans les espaces […] crée les conditions d’une approche active et impliquée du regardeur quant à la « forme d’histoire » qui s’y manifeste ».

    Une œuvre semble particulièrement pertinente par rapport au travail mené : ► Bernhard Rudiger, La poésie Quelques œuvres parmi d’autres, à exploiter : ► Marion Baruch, Les Masques ► Marie-Ange Guilleminot, Le livre de seuil et Le paravent ► Lucie Picandet, Manifeste ► Laëtitia de Chocqueuse, Histoire géographique ► Monika Brugger, Claws Proposition d’activités liées à cette visite : Créer une œuvre d’art utilisant les formes géométriques et en écrire le poème correspondant ? Donner forme à son imaginaire : inventer à son tour une proposition artistique, aller écrire au centre d’art ?

    http://www.lestanneries.fr/wp-content/uploads/2018/03/DP-formes-dhistoires-WEB-9.pdf

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    Séance 13 : Des relations humaines contenues dans les formes Objectif : Réaliser une carte mentale personnelle pour mettre en évidence les relations humaines que présente Eugène Guillevic dans les poèmes de ce recueil. Cette carte mentale peut être réalisée individuellement (de façon manuscrite, ou numérique sur une application en ligne, Framindmap par exemple), ou collectivement, sur un pad (Framapad par exemple). Corpus de textes à relire particulièrement pour ce travail : ► « parallèle I et II » (p.151-152) : identité, amitié, amour (« On ne va pas plus loin / Que dans l’autre et dans soi ») ► « cercle I et II » (p.157-159) : fraternité, compréhension mutuelle, protection (« Fais-moi pareil » ; « Dans l’immobile va-et-vient / Qui te nourrit ») ► « angle obtus I et II » (p.162-163) : la relation à l’autre oscille entre bouleversement, adéquation ou rejet (« Et, derrière l’appel, / Que ton cri vers toi-même. ») ► « droite en pointillé » (p.171) : l’histoire des relations humaines, succession chronologique, demande des perspectives pour atteindre la compréhension (« Ces morceaux séparés » ; « S’en aller voir / Dans le volume. ») ► « rhomboèdre » (p.193) : la réciprocité des relations crée un miroir, une symétrie qui permet parfois de « se guérir de son malaise » ► « tangente » (p.195) : l’instant fugitif d’une rencontre est parfois intense dans son aspect éphémère, interrogeant sans cesse la notion d’authenticité (« Et d’essayer de vous convaincre / Que nous restons l’un contre l’autre. »)

    https://framindmap.org/mindmaps/index.htmlhttps://framapad.org/

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    Séance 14 : Vers une conclusion provisoire…

    figures

    Ailleurs il y a du sang, Ailleurs il y a du crime, Des raisons qui n’en sont pas. Vous nous avez dégagées De ce qui n’était pas nous, Qui vivait de quelque vie. Et nous maintenant figées, Sans colères, intempestives, Nous collons à vos cornées. Il faut vous en prendre à vous Si vous souffrez de savoir Que nous sommes quelque part.

    Pour comprendre ensemble le poème… 1. Que veut dire le troisième vers : « Des raisons qui n’en sont pas » ? 2. Que désignent, aux vers 5 et 6 : « […] ce qui n’était pas nous, / Qui vivait de quelque vie » ? 3. Qui « maintient » quoi, au vers 7 ? Débat de classe : Comment peut-on interpréter cette dernière strophe de « figures » ?

    Il faut vous en prendre à vous Si vous souffrez de savoir Que nous sommes quelque part.

    Rédaction de fin de séquence : écriture argumentée « L’Univers est écrit en langue mathématique et ses caractères sont des triangles, des cercles, et d’autres figures géométriques […]. Sans l’intermédiaire des figures mathématiques, il est humainement impossible de comprendre un seul mot au livre de l’Univers perpétuellement ouvert devant nos yeux » (Galilée1) Selon vous, quelles relations la poésie entretient-elle avec les mathématiques pour permettre à l’humain de réfléchir à sa place dans l’Univers ? Pour développer vos arguments, vous vous appuierez sur des exemples concrets étudiés pendant cette séquence.

    1 D’après Galilée, L'Essayeur (Il Saggiatore), 1623. Texte original : « La filosofia è scritta in questo grandissimo libro che continuamente ci sta aperto innanzi a gli occhi (io dico l'universo), ma non si può intendere se prima non s'impara a intendere la lingua, e conoscer i caratteri, ne' quali è scritto. Egli è scritto in lingua matematica, e i caratteri son triangoli, cerchi ed altre figure geometriche, senza i quali mezi è impossibile intenderne umanamente parola; senza questi è un aggirarsi vanamente per un oscuro laberinto » (Opere di Galileo Galilei, éd. nationale, Firenze, 1968, V, p. 232).