Le test à la bêche ou « drop test » : fiche n°1

Evaluer l’état de son sol

Plusieurs méthodes sont décrites dans les recherches bibliographiques. Cette fiche montre une méthode facile à mettre en œuvre sur son exploitation. Le test présenté dans cette fiche est adapté du « Visual Soil Assessment » élaboré par Graham Sheperd. Cette méthode permet d’évaluer la structure du sol par l’observation visuelle d’un bloc de terre de la taille d’une bêchée extraite du sol. L’état structural est évalué suite à la fracturation de ce bloc de terre (drop-test). Pour affiner la qualité du test, les racines, la présence de résidus de cultures, le nombre de vers de terre et la couleur du sol sont également observés.

Mise en œuvre du test

Ce test est pratiqué sur la première couche du sol (25 cm), mais peut également être pratiqué sur les couches situées plus en profondeur pour identifier des zones de compaction ou « accidents » culturaux (comme la semelle de labour par exemple). Sur une parcelle agricole, il existe une variation spatiale de l’état structural. Il conviendra alors de réaliser dans plusieurs endroits de la parcelle ce test avant de déclencher des opérations culturales. Ces dernières n’ont pas forcément lieu d’être appliquées sur l’ensemble de la parcelle.

Chaque caractéristique du sol est comparée à un référentiel (Cf. Planches comparatives).

Matériel :

Un bac à fond rigide

Une bâche ou support pour disposer les mottes

Temps de réalisation

Environ 30 minutes

« La compréhension de son sol est la clé pour prendre des

décisions techniques adaptées »

Une bêche

JJ Raynal

1ère étape : prélever le bloc de terre

Le bloc à extraire doit mesurer la taille de la bêche, soit environ 25 cm de profondeur, 15 cm de long et 15 cm de large.

q Les premiers centimètres de terre meuble et secs sont écartés à l’aide de la bêche q Un premier bloc plus large est extrait, puis le bloc à étudier est sorti avec soin

Il faut faire attention à ne pas piétiner la partie à étudier, ni à exercer une pression avec la bêche lors de l’extraction du premier bloc. Il faut couper le sol d’une manière franche en plantant la bêche verticalement et ne pas extraire le bloc en faisant des mouvements « d’aller-retour » avec la bêche.

Principe d’extraction du bloc de terre Source : Fiche observer la structure de son sol, Chambre d’Agriculture du Bas-Rhin

2ème étape : fracturer le bloc Le bloc de terre extrait est lâché dans le bac à hauteur de la taille (environ 1m). Le bac doit être posé bien à plat sur le sol afin de limiter les phénomènes de rebond. Après le premier lancer, il faut écarter la terre fine et les agrégats les plus fins pour ne reprendre que les plus grosses mottes (trois lancés).

Ensuite, il faut trier les mottes et les disposer sur le support prévu à cet effet.

Triage final des mottes issues du drop-test Source : Fiche drop-test, Interreg

Entraid

Entraid

3ème étape : l’évaluation et la prise de décision Chaque paramètre est évalué in-situ à l’aide des fiches comparatives permettant d’obtenir une note globale sur la fiche de notation. Chaque paramètre se voit attribuer une note de 0, 1 ou 2 en sachant que des notes intermédiaires sont possibles (0.5 et 1.5).

A l’aide de la grille de notation, vous obtiendrez une note qui vous donnera un état structural mauvais, moyen ou satisfaisant. Il convient alors de déterminer si une opération culturale à l’aide d’outils de travail du sol est nécessaire (suivant la profondeur) ou si la mise en place de couverts végétaux à racines structurantes peut suffire.

« Le diagnostic est un bon moyen de

déterminer les opérations culturales à envisager »

Décembre 2013

Test à la Bêche Planches comparatives : fiche n°2

Taille des mottes A partir du fractionnement du bloc de terre et après le triage des mottes (voir fiche n°1-2ème étape)

2Etat satisfaisant, mottes petites et friables

0 Etat mauvais, mottes dures et anguleuses en majorité

1 Etat moyen, mottes plus grandes et anguleuses avec des mottes fines et friables

Porosité des mottes (À partir d’une bêchée)

2 Etat satisfaisant, macropores visibles dans les mottes et entre les mottes

1 Etat moyen, les macropores sont moins visibles dans les mottes et entre les mottes. Mais la motte est plus tassée que la précédente

0 Etat mauvais, les macropores ne sont pas visibles. La motte présente des faces lisses avec des arrêtes anguleuses

Couleur des mottes Comparer avec une « bêchée » issue du talus ou d’une parcelle non-cultivée la plus proche

2Etat satisfaisant, sol de couleur foncé très semblable à celui situé au pied de talus ou de parcelle non-cultivée

0 Etat mauvais, sol plus pâle que celui du pied de talus ou de la parcelle non-cultivée (perte de MO), structure qui paraît plus dense

1 Etat moyen, sol un peu plus pâle que celui de du pied de talus ou de la parcelle non-cultivée

Etat marbré des mottes Déterminer la présence ou non de tâches d’hydromorphie. Le plus souvent, les tâches sont de couleur orange-brun et bleu-gris témoignant d’un mauvais fonctionnement du sol

2 Etat satisfaisant, couleur uniforme sur la motte, peu de tâches (inférieur à 10% de la surface)

1 Etat moyen, présence de tâches fines et moyennes (entre 10 et 25 % de la surface)

0 Etat mauvais, présence abondante de tâches moyennes (supérieur à 50% de la surface)

Décembre 2013

Comptage des vers de terre du bloc prélevé Au fur et à mesure du triage des mottes du bloc prélevé, ne pas oublier de comptabiliser les vers de terre trouvés. C’est un paramètre qui peut-être aléatoire, car la présence de vers de terre varie selon le taux d’humidité du sol et la rapidité du prélèvement du bloc (si les vers se sentent menacés par les vibrations, ils fuient !)… Note Nombre de vers de terre

2 > 8 1 4 – 8 0 < 4

« Semelle de labour » A partir d’une bêchée prélevée ou à partir d’un mini-profil cultural (sur 50 cm de profondeur), qui pourra servir pour l’observation de l’enracinement.

2 Etat satisfaisant, absence de semelle de labour et présence d’une structure friable avec présence de macrospores

1 Etat moyen, présence d’une semelle de labour assez bien définie et dure. On observe des fissures ou des bio-pores (macropores liés à la faune du sol)

0 Etat mauvais, présence d’une semelle de labour bien définie et très compacte. On n’observe pas de fissures ni de bio-pores

Test à la Bêche Planches comparatives : fiche n°3

« Mottes en surface » Attention, ce paramètre n’est pas à prendre « au pied de la lettre ». Cela dépend du travail du sol effectué auparavant (s’il y en a eu un) et de l’état de surface recherché. Il faut noter que les préparations de sols les plus fins (herse rotative par exemple) ne sont pas sans conséquences sur les risques de battance, de ruissellement et d’érosion en particulier.

2 Etat satisfaisant, présence d’agrégats fins et friables. Lit de semence facile à préparer

1 Etat moyen, présence d’agrégats fins et poreux mélangés à des mottes plus grosses qui sont plus dures et résistantes au travail du sol

0 Etat mauvais, présence dominante d’agrégats grossiers et durs résistants au travail du sol

« Développement racinaire » Observer l’enracinement des cultures permet souvent d’identifier des zones compactes qui peuvent gêner les plantes dans leur recherche en eau et éléments nutritifs.

2 Etat satisfaisant, croissance racinaire bien développée en profondeur, développement latéral et plutôt droit

1 Etat moyen, croissance verticale limitée et racines plus tortueuses

0 Etat mauvais, croissance verticale et latérale limitées, racines tortueuses

Décembre 2013

Décembre 2013

Description du profil Date :

Nom de l’exploitation Nom de la parcelle Nom l’observateur Date de l’évaluation Type de sol Texture de sol en surface Humidité du sol Conditions climatiques

Notation Indicateurs visuels Evaluation

(0 à 2) Facteur de pondération

Note

Taille des mottes X 3 Porosité des mottes X 3 Couleur des mottes X 2 Etat marbré X 2 Nombre de vers de terre

X 2

Semelle de labour X 2 Etat des mottes de surface

X 1

Développement racinaire

X 2

Note globale

Interprétation Etat structural Note globale

Satisfaisant >25 Moyen 10-25

Mauvais <10 13

Test à la Bêche Fiche de notation : fiche n°4