Le temps est une Émotion - OuiStart...Vous qui avez créé un incubateur à start-up, comment...

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EDITORIAL Fabienne Savoy Directrice Vous qui avez créé Softweb, qui est un centre de ressources pour l’innovation sociale, vous parlez souvent de ‘‘projets qui ont du sens’’. Qu’entendez-vous par là ? Nous proposons une consultation gratuite aux personnes qui envisagent de se mettre à leur compte. Lors de cette première rencontre, nous entendons souvent ces mêmes phrases: ‘‘mon travail n’avait pas de sens’’, ‘‘j’aimerais réaliser un projet qui fasse sens pour moi’’. Or, pour chaque personne le ‘‘sens’’ est différent. Il correspond à nos valeurs. Souvent, les idées de projets entrepreneuriaux viennent de l’his- toire personnelle des créateurs, des produits qu’ils n’ont pas trouvé, des problèmes parfois graves auxquels les personnes ont été confron- tées. Entreprendre en lien avec ses valeurs, c’est faire en sorte qu’au-delà des objectifs économiques de votre entreprise, vous sou- haitiez faire avancer la société, l’approcher de votre idéal. Par exemple, créer une fondation qui propose des solutions pharmaceutiques pour les maladies rares (http://esperares. org), promouvoir une économie plus écolo- gique (http://www.ecoparc.ch) ou encore sensibiliser les enfants aux problèmes de la pollution plastique (http://tricrochet.ch). Aujourd’hui vous mettez beaucoup l’entrepre- neuriat féminin en avant, cette démarche est- elle issue d’une motivation particulière ? S’il y a environ 10% de femmes entrepre- neures en Suisse, les femmes sont sur-re- présentées dans la catégorie des TPEs (Très Petites Entreprises) et sous-représentées dans toutes les autres catégories. Or, les femmes ont une tendance naturelle à promou- voir des innovations sociales, par exemple, dans le domaine de la conciliation des vies, des soft skills, etc.. Mais aussi pour la pro- tection de l’environnement. En soutenant des projets de femmes entrepreneures dans leur développement, on promeut également, par ce biais, de nouveaux modèles d’entreprise. Vous qui êtes une femme d’affaires accomplie, quels conseils donneriez-vous aux entrepre- neures de demain pour gérer au mieux leur temps entre enfants, emploi et loisirs ? Ne pas s’oublier : si nous ne sommes pas au top, nous ne pourrons être au top pour réali- ser les activités qui nous tiennent à coeur. Et donc : déléguer ce qui peut l’être (ce qui n’est pas dans notre coeur de compétence), oser investir et valoriser nos activités : nombreuses sont les femmes entrepreneures qui pratiquent des prix trop bas. Un ‘‘check’’ simple que nous réalisons avec les personnes que nous accom- pagnons est de leur demander de classer les éléments importants de leur vie (travail, famille, etc.), puis de constater combien de temps elles accordent à chacune de ces activités. Les deux listes sont souvent bien différentes ! En tant que spécialiste en innovation sociale, comment voyez-vous l’évolution de la gestion du temps de travail ? Les nouvelles organisations du travail im- pliquent de faire confiance, par exemple, dans le domaine de la gestion du temps de travail. Les règlements actuels imposent souvent des temps et lieux de travail qui ne sont pas toujours compatibles avec les contraintes de chacun et chacune. De nouveaux modèles, tel que le pro- jet Equilibre des SIG, montrent que les colla- borateurs et collaboratrices peuvent être plus Rue J-Charles Amat 7, 1202 Genève, CH Tél. 022 304 16 00 Fax: 022 304 16 07 [email protected] www.ouistart.ch Ent r epr i se sout enue par l a FER Genève Si tu ne maîtrises pas ton temps, tu ne maî- trises pas ta vie ! Comme le disait si bien Einstein : « Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. As- seyez-vous auprès d’une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C’est ça la relativité ». Le temps est bel et bien une émotion ! Le temps, ce bien précieux, comment le gérer intelligemment afin qu’il n’avance pas plus vite que nous ? La première phase de sa gestion du temps est de définir ses objectifs. Mais, cela ne suffit pas, car fixer ses objectifs, c’est aussi mettre une notion de temps, poser les AC- TIONS et avancer de manière optimale ? Lors de la réalisation de vos tâches, il est important de fixer des tranches de temps en enlevant toute source de distraction. Par exemple, 90 minutes de travail puis 20 minutes de pause ressourçante, puis à nouveau 90 minutes de travail, une tâche à la fois. Selon une étude faite par les professeurs L. Strayer et M. Watson de l’Université de l’Utah, seulement moins de 3% des gens seraient capables de faire plusieurs choses en même temps sans affecter leur vigilance et leur concentration. Je pose régulièrement la question à mes stagiaires ou d’autres personnes que je rencontre : « Quels sont vos objectifs ? » Très peu d’entre eux peuvent répondre à cette question, très peu ont une vision. Alors pourquoi tant de personnes n’ont pas d’objectifs ? Parce que tout simplement nous avons peur, peur de commettre une erreur, peur de ne pas être à la hauteur, peur du regard des autres et peur aussi de devoir poser des actions, mettre à contribution des compétences et passer par des difficultés. Nous préférons laisser la voiture au par- king plutôt que de la faire rouler ! Alors ayons le courage de faire rouler notre voiture, mettons à contribution nos savoirs, posons nos objectifs pour réa- liser ce que nous voulons pour nous et pour ceux qui nous entourent, et pre- nons en main le volant de notre vie. Certifiée Numéro 23 - mai 2019 L’interview de Madame Aurore Bui Madame Aurore Bui, coach & conférencière, est également la créatrice & la présidente de Softweb, une entreprise sociale dont le but est de favoriser la réalisation de projets positifs pour la société. Elle dispense aux ONG et entreprises une expertise sur l’évaluation de leur stratégie. Aurore Bui a 15 ans d’expérience dans le conseil stratégique et le management des organisations à but non lucratif.

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EDITORIAL

Fabienne Savoy Directrice

Vous qui avez créé Softweb, qui est un centre de ressources pour l’innovation sociale, vous parlez souvent de ‘‘projets qui ont du sens’’. Qu’entendez-vous par là ?Nous proposons une consultation gratuite aux personnes qui envisagent de se mettre à leur compte. Lors de cette première rencontre, nous entendons souvent ces mêmes phrases: ‘‘mon travail n’avait pas de sens’’, ‘‘j’aimerais réaliser un projet qui fasse sens pour moi’’. Or, pour chaque personne le ‘‘sens’’ est différent. Il correspond à nos valeurs. Souvent, les idées de projets entrepreneuriaux viennent de l’his-toire personnelle des créateurs, des produits qu’ils n’ont pas trouvé, des problèmes parfois graves auxquels les personnes ont été confron-tées. Entreprendre en lien avec ses valeurs, c’est faire en sorte qu’au-delà des objectifs économiques de votre entreprise, vous sou-haitiez faire avancer la société, l’approcher de votre idéal. Par exemple, créer une fondation qui propose des solutions pharmaceutiques pour les maladies rares (http://esperares.org), promouvoir une économie plus écolo-gique (http://www.ecoparc.ch) ou encore sensibiliser les enfants aux problèmes de la pollution plastique (http://tricrochet.ch).

Aujourd’hui vous mettez beaucoup l’entrepre-neuriat féminin en avant, cette démarche est-elle issue d’une motivation particulière ?S’il y a environ 10% de femmes entrepre-neures en Suisse, les femmes sont sur-re-présentées dans la catégorie des TPEs (Très Petites Entreprises) et sous-représentées dans toutes les autres catégories. Or, les femmes ont une tendance naturelle à promou-voir des innovations sociales, par exemple,

dans le domaine de la conciliation des vies, des soft skills, etc.. Mais aussi pour la pro-tection de l’environnement. En soutenant des projets de femmes entrepreneures dans leur développement, on promeut également, par ce biais, de nouveaux modèles d’entreprise.

Vous qui êtes une femme d’affaires accomplie, quels conseils donneriez-vous aux entrepre-neures de demain pour gérer au mieux leur temps entre enfants, emploi et loisirs ?Ne pas s’oublier : si nous ne sommes pas au top, nous ne pourrons être au top pour réali-ser les activités qui nous tiennent à coeur. Et donc : déléguer ce qui peut l’être (ce qui n’est pas dans notre coeur de compétence), oser investir et valoriser nos activités : nombreuses sont les femmes entrepreneures qui pratiquent des prix trop bas. Un ‘‘check’’ simple que nous réalisons avec les personnes que nous accom-pagnons est de leur demander de classer les éléments importants de leur vie (travail, famille, etc.), puis de constater combien de temps elles accordent à chacune de ces activités. Les deux listes sont souvent bien différentes !

En tant que spécialiste en innovation sociale, comment voyez-vous l’évolution de la gestion du temps de travail ?Les nouvelles organisations du travail im-pliquent de faire confiance, par exemple, dans le domaine de la gestion du temps de travail. Les règlements actuels imposent souvent des temps et lieux de travail qui ne sont pas toujours compatibles avec les contraintes de chacun et chacune. De nouveaux modèles, tel que le pro-jet Equilibre des SIG, montrent que les colla-borateurs et collaboratrices peuvent être plus

Rue J-Charles Amat 7, 1202 Genève, CH Tél. 022 304 16 00Fax: 022 304 16 07 [email protected] www.ouistart.chE n t r e p r i s e s o u t e n u e p a r l a F E R G e n è v e

Si tu ne maîtrises pas ton temps, tu ne maî-trises pas ta vie !

Comme le disait si bien Einstein : « Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. As-seyez-vous auprès d’une jolie fille une heure et ça

vous semble durer une minute. C’est ça la relativité ». Le temps est bel et bien une émotion !Le temps, ce bien précieux, comment le gérer intelligemment afin qu’il n’avance pas plus vite que nous ?La première phase de sa gestion du temps est de définir ses objectifs. Mais, cela ne suffit pas, car fixer ses objectifs, c’est aussi mettre une notion de temps, poser les AC-TIONS et avancer de manière optimale ?Lors de la réalisation de vos tâches, il est important de fixer des tranches de temps en enlevant toute source de distraction. Par exemple, 90 minutes de travail puis 20 minutes de pause ressourçante, puis à nouveau 90 minutes de travail, une tâche à la fois. Selon une étude faite par les professeurs L. Strayer et M. Watson de l’Université de l’Utah, seulement moins de 3% des gens seraient capables de faire plusieurs choses en même temps sans affecter leur vigilance et leur concentration.Je pose régulièrement la question à mes stagiaires ou d’autres personnes que je rencontre : « Quels sont vos objectifs ? » Très peu d’entre eux peuvent répondre à cette question, très peu ont une vision.Alors pourquoi tant de personnes n’ont pas d’objectifs ? Parce que tout simplement nous avons peur, peur de commettre une erreur, peur de ne pas être à la hauteur, peur du regard des autres et peur aussi de devoir poser des actions, mettre à contribution des compétences et passer par des difficultés. Nous préférons laisser la voiture au par-king plutôt que de la faire rouler ! Alors ayons le courage de faire rouler notre voiture, mettons à contribution nos savoirs, posons nos objectifs pour réa-liser ce que nous voulons pour nous et pour ceux qui nous entourent, et pre-nons en main le volant de notre vie.

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L’interview de Madame Aurore BuiMadame Aurore Bui, coach & conférencière, est également la créatrice & la présidente de Softweb, une entreprise sociale dont le but est de favoriser la réalisation de projets positifs pour la société. Elle dispense aux ONG et entreprises une expertise sur l’évaluation de leur stratégie.Aurore Bui a 15 ans d’expérience dans le conseil stratégique et le management des organisations à but non lucratif.

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1 PLANIFIER SA JOURNÉELa planification s’effectue idéalement de façon journalière, en introduisant ses prio-rités du jour dans son agenda. La veille au soir, vous pouvez déjà visualiser votre se-maine et noter 3 à 5 priorités pour le lende-main. Cela vous aidera à revisualiser votre journée, libérera votre mémoire et fera tra-vailler votre subconscient pendant la nuit.

2 PRINCIPE DE PARETOLe principe de Pareto, également appelé le principe 80-20 nous démontre que 20% des actions menées peuvent produire 80% des résultats attendus. De ce fait, toutes les activités qui ne sont pas productives en matière de résultats pourront être sup-primées. Concentrez-vous sur les tâches essentielles afin d’obtenir les résultats souhaités.

3 APPRENDRE À FIXER DES LIMITES Pour une bonne gestion du temps, nous devons savoir fixer des limites. Premiè-rement à soi-même, puis aux autres. Lorsque des limites sont fixées, vous gar-dez la main sur votre temps.

engagés et plus ‘‘productifs’’ dans un cadre plus flexible. Cela inclut, par exemple, le fait d’utiliser des tiers lieux (espaces de coworking tels que Soft-Space et autres) plus près de son domi-cile, ce qui favorise aussi la créativité au travail.

Vous parlez souvent de méditation et transition sociale, pour vous, quels sont les impacts sur le bien-être des employés ? La méditation de pleine conscience ou mindful-ness est une méthode (pas la seule) pour mieux se connaître soi-même, connaître ses points de force, ses valeurs, ses sensibilités. De nom-breuses personnes qui font une transition de carrière vers un métier ‘‘avec du sens’’ passent par une phase d’introspection. A titre personnel, c’est une pratique laïque que j’ai intégrée dans mon quotidien et qui me permet d’agir de ma-nière ‘‘juste’’ même dans des contextes délicats.Que pensez-vous du modèle scandinave d’in-novation sociale? (Vulgarisation du temps par-tiel, accès aux loisirs,etc.)Dans le domaine de la conciliation des vies, avec notamment le congé paternité, il y a d’ex-cellentes choses à répliquer dans nos pays.

Comment voyez-vous l’innovation entrepre-neuriale telle que OuiStart pour répondre aux enjeux de demain ? L’entrepreneuriat et l’innovation sont des processus itératifs basés sur l’expérience. Ce qui vous aidera à devenir entrepreneur, c’est le fait de développer la business capa-cité au jour le jour à comprendre ce qui fonc-

tionne et ne fonctionne pas dans votre projet/votre modèle d’affaires. Et d’avoir l’humi-lité de remettre en cause vos meilleures idées. C’est un parcours de chaque instant.

Vous qui avez créé un incubateur à start-up, comment voyez-vous le management de demain et la façon dont les ressources seront utilisées ?Le leader du futur est une personne inspi-rante qui motive les équipes et leur donne un cadre d’action qui leur laisse la possibilité d’exprimer pleinement leur talent. Je pense que les modèles hiérarchiques ont vécu.En lien avec votre question sur la conciliation des vies, vouloir tout contrôler est le meilleur

moyen de se mettre en surchauffe. Car soyons clairs : être entrepreneur est un job à 120%, de même que le job de maman. Si on souhaite être dans la perfection sur tout ce que nous fai-sons, nous pouvons nous épuiser rapidement.A titre personnel, j’ai implanté progressivement un modèle de type holacratie dans mon orga-nisation, dans lequel les collaborateurs et col-laboratrices sont largement autonomes dans leurs activités et force de proposition pour l’or-ganisation. C’est un plus pour les collaborateurs et collaboratrices qui sont valorisés pour leurs actions, mais c’est également un sérieux plus pour l’entrepreneur, qui peut se concentrer sur la R&D et le développement de l’organisation !

4 TRAVAILLER PLUS INTELLIGEMMENT«Pas plus dur», ce sont trois mots qui peuvent avoir leur importance. Il ne faudrait pas en faire «toujours plus», car c’est un cercle vicieux sans fin. Il serait plus judi-cieux de choisir pertinemment ce que l’on fait et ce qui a le mérite d’être effectué. Tou-jours savoir quel est l’objectif et pourquoi nous le faisons en gardant notre «Focus».

5 UN TRAVAIL INTERROMPU PEUT NUIRE À LA PRODUCTIVITÉ

On est souvent amené à être dérangé au quotidien et cela ne s’arrange pas avec toutes les nouvelles technologies. Sachez que selon la loi de Carlson, chaque fois que l’on est dérangé il nous faut en moyenne 3-5 min pour s’y remettre. De ce fait, es-sayez de vous fixer une limite de temps afin de ne pas se laisser perturber pendant cette période définie.

«Un travail réalisé en continu prend moins de temps et d’énergie que lorsqu’il est réalisé en plusieurs fois » https://www.blog-emploi.com/loi-carlson/

«J’éprouve l’émotion la plus forte devant le mystère de la vie. Ce senti-ment fonde le beau et le vrai, il sus-cite l’art et la science. Si quelqu’un ne connaît pas cette sensation ou ne peut plus ressentir étonnement ou surprise, il est un mort vivant et ses yeux sont désormais aveugles».

Le temps est une ÉmotionTRUCS & ASTUCES : 5 IDÉES À METTRE EN PRATIQUE

Albert Einstein

le succès est un iceberg

Ce que les gens voient

Ce qu’ils ne voient pas

PersévéranceÉchecs

SacrificeDéceptionHabitudes

Travail Dévouement

LA RÉUSSITE

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Travailler sur son smartphone Deux tiers des suisses le font aussi pendant leur temps libre

Suisse dans le cadre d’une étude menée par Deloitte Global Mobile Consumer Survey. Les réponses des détenteurs d’un smart-phone concernant l’usage profession-nel et privé de leurs appareils a per-mis de distinguer quatre groupes. Le premier groupe (6%) est constitué de personnes qui utilisent leur smartphone à des fins professionnelles pendant leur temps libre, mais jamais à des fins per-sonnelles pendant leur temps de travail. Le deuxième groupe (10% des sondés) in-clut les personnes qui séparent strictement travail et vie privée. Ce groupe est princi-palement composé de femmes (61%) et de personnes plutôt âgées. La plupart des per-sonnes questionnées ne font pas de distinc-tion entre vie professionnelle et vie privée.Le troisième groupe, notamment celui des personnes qui gèrent des affaires person-nelles pendant leur temps de travail mais ne travaillent jamais pendant leur temps libre, est presque quatre fois plus important que le pre-mier groupe (23%). Aussi, dans ce groupe, les femmes sont davantage représentées. Même si la plupart ne visitent que rarement leurs pro-fils ou échangent des messages privés pendant leur temps de travail, un tiers le fait souvent. La majorité des personnes actives profession-nellement en Suisse (quatrième groupe, 62%) font un usage mixte de leur smartphone, elles passent des tâches professionnelles aux tâches personnelles « le dual persona » sans difficul-

Selon l’étude Deloitte en Suisse, il y a tou-jours plus de personnes qui travaillent lors de leurs congés : 68% déclarent travailler sur leurs smartphones pendant leur temps libre ; 29% déclarent le faire souvent. Enfin, 84% des personnes qui sont interrogées utilisent leur appareil à des fins privées pendant une activité professionnelle. Actuellement, la com-munication professionnelle ou personnelle est très fréquente : e-mail, téléphone, messagerie instantanée et calendrier sont d’une grande im-portance. Dans un futur proche, le smartphone deviendra un outil de travail indispensable : les opérations seront gérées sur mobile et les données saisies sur place seront traitées direc-tement et transmises aux personnes concer-nées. Le monde du travail devient plus simple. Cela concerne tous les secteurs d’activités.

Les smartphones sont en passe de devenir un assistant indispensable : en Suisse, 92% des personnes possèdent un smartphone et 97% l’utilisent tous les jours, y compris pour le travail. Ceci est le résultat d’une enquête menée auprès de 1’000 consommateurs en

tés. Les hommes en sont majoritaires (58%). Les applications les plus utilisées dans un cadre professionnel sont les e-mails (48%), le téléphone (44%), le calendrier (36 %) et la messagerie instantanée (35%). Moins de 10% des personnes questionnées utilisent leur smartphone à des fins de processus adminis-tratifs, comme la saisie de frais, la planification, la saisie du temps de travail ou l’exécution de projets. « L’utilisation intensive des smart-phones pour des processus administratifs per-mettra d’augmenter l’efficacité, les entreprises devraient prendre en considération l’affectation des smartphones pour réduire leurs coûts et rester compétitives. De plus, cela permet d’éco-nomiser du temps dédié à la paperasse pour les employés», déclare Myriam Denk, Res-ponsable Future of Work chez Deloitte Suisse.

D’après vous qu’est-ce que la gestion du temps?

Julien : Gérer son temps c’est établir ses priorités, atteindre tous les objectifs donnés ou fixés dans un délai imparti.

Maria : C’est l’organisation et la pla-nification de la journée. C’est le fait de prendre son temps pour finaliser son travail et atteindre ses objectifs.

David : C’est le fait d’avoir différentes tâches à effectuer dans un temps imparti. Il faut faire des concessions afin de pouvoir mettre en priorité certaines tâches plutôt que d’autres.

Comment gérez-vous votre temps?

Julien : J’établis mes priorités et je pla-nifie à l’avance les choses à faire, ce qui me permet d’être plus performant en pre-nant le temps nécessaire pour chaque tâche avec une gestion de pause efficace.

Maria : Je me focalise sur les choses les plus importantes . Je gère les priorités et je prends le temps de bien faire les choses. Par ailleurs, les tâches secondaires, je les reporte à plus tard.

David : Je regarde la quantité et la masse de travail à faire. Je commence par les tâches les plus complexes afin de diminuer

la quantité du travail et je finis par les plus simples qui prennent moins de temps.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui rencontre des difficultés à gérer son temps?

Julien : Prendre note de ses activités de la journée pour pouvoir gérer les prio-rités en fonction des tâches à faire.

Maria : Prendre une feuille et cocher chaque tâche accomplie car cela peut donner de la motivation pour termi-ner les diverses tâches de la journée.

David : De ne pas se laisser surchar-ger par toutes les tâches que l’on a à faire. Par conséquent, organiser son travail et gérer les priorités. Se laisser quelques minutes pour soi-même (pauses).

Avis des StagiairesSuite à une enquête menée au sein même de OuiStart, nous avons pu questionner quelques stagiaires.

https://www2.deloitte.com/ch/fr/pages/press-releases/articles/arbeiten-auf-dem-smartphone.html

Julien Maria David

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Comprendre le métier et les enjeux des Ressources Humaines

E n t r e p r i s e s o u t e n u e p a r l a F E R G e n è v e Certifiée

Edition : OuiStart Direction : Fabienne Savoy Mise en page : Département communication (Mohamed,Joris,Silvène,Badradine,David, Arnauld,Yvon,Paulo, Anthony) Rédaction : Département communication (Mohamed, Joris, Veronica, Silvène, Badradine, David, Arnauld, Yvon,Paulo, Anthony) Photos : OuiStart

Stage-EmploiEn 2014, OuiStart a instauré un concept dénommé le « Stage-Emploi ». Cette pres-tation vous permet d’engager un stagiaire dans votre entreprise pour une période déterminée d’une à quatre semaines, gratui-tement et sans contraintes administratives.

Le but est de pouvoir tester les compé-tences et l’intégration d’un stagiaire avant l’engagement. En effet, le processus de recrutement étant extrêmement coû-teux, cette idée du Stage-Emploi permet d’éviter le risque d’un mauvais recrute-ment, et ainsi déceler le potentiel du futur collaborateur pour le poste concerné.

Par ailleurs, l’absence des procédures admi-nistratives et des coûts financiers sont des avantages primordiaux pour l’employeur. En contrepartie, cette stratégie permet aux sta-giaires de bénéficier de cette opportunité et de faire valoir leurs mérites pour le poste proposé.A travers le Stage-Emploi, OuiStart a créé

de nombreux partenariats avec diverses en-treprises qui ont eu l’opportunité de tester ce concept. Aujourd’hui, nous pouvons dire que cet outil est un levier important à la démarche du retour à l’emploi et permet la jonction entre notre structure et son environnement.

Il est important de souligner qu’un suivi du stagiaire est effectué par l’encadrement et qu’ensuite, si l’employeur et l’employé sont satisfaits nous pouvons envisager une col-laboration à durée déterminée ou indéter-minée. Celle-ci respectera tout simplement les normes légales. Grâce à ce levier, nous avons avoisiné les 75% de retour en emploi.

Les derniers textes de loi sur le droit social et du droit du travail encourage, l’employeur à s’intéresser à une valeur unique : ses employés.

La gestion des carrières (avec le travail sur les parcours professionnels), gestion prévi-sionnelle des emplois et des compétences (GPEC), entretiens annuels (évaluation de la performance individuelle...), les collabo-ratrices et collaborateurs font l’objet d’une attention particulière pour augmenter leur efficacité dans un climat social propice et ce n’est pas sans compter sur le volet sécurité et conditions de travail. Il y a une vingtaine d’années seulement, quelques sociétés avaient pensé au « bien-être » au travail. Aujourd’hui ce sujet devient prioritaire.

La communication interne est, de ce fait, de plus en plus primordiale pour créer ce lien indispensable. Le capital humain est une priorité et fait son entrée dans les tableaux de bord RH pour aider à la prise de décision. L’expression «management des res-sources humaines » prend tout son sens.

La gestion des ressources humaines a pour mission de recruter des futurs salariés et ainsi faire ressurgir les talents au sein des équipes.La politique de rémunération demeure un levier pour booster l’implication individuelle et collective. La mise en place d’avan-tages sociaux, finement choisis, vient en complément des dispositifs de motivation.

Les nouvelles technologies créent de nouvelles opportunités. La fonction possède ses propres outils informatiques, le système d’information de gestion des ressources humaines (SIRH) et autres applications sont dédiés à améliorer la qualité du travail, dont la gestion de la paie, dé-clarations sociales, etc.. Par conséquent, la ges-tion administrative du personnel est simplifiée, cela permet ainsi à la formation à distance d’ac-célérer le développement des compétences.

Cette dernière prend une nouvelle dimension avec l’apparition des réseaux sociaux et la digi-talisation du processus de recrutement. Outre le fait que les outils et méthodes de sourcing de candidats ont profondément évolué, le dé-partement se doit de travailler son image sur ces nouveaux médias. L’enjeu : attirer les meil-leurs. On parle alors de marque employeur. Le métier RH se transforme avec le numérique.

Les missions du directeur des ressources humaines sont transversales et se posi-tionnent au cœur des activités stratégiques et opérationnelles de l’entreprise. Ce métier est doté d’outils pour piloter la politique RH

en tirant profit de la mine d’informations. La Direction des ressources humaines est aussi impliquée dans la conduite du chan-gement, l’organisation du travail, la gestion des conflits et toutes autres actions organi-sationnelles pour améliorer les performances RH. Nous pouvons dire que le départe-ment des ressources humaines fait partie intégrante de la stratégie de l’entreprise.

D’autres mesures concerneront aussi les ressources humaines, il s’agit du RGPD (Règlement général sur la protection de données) qui est rentré en vigueur le 25 mai 2018 et concerne tous les acteurs actifs de l’Union Européenne. Elle a pour but d’aug-menter la protection des personnes concer-nées par un traitement de leurs données et d’accentuer la responsabilité des personnes en charge de cette tâche. Ainsi, ces derniers seraient amenés à vérifier, de façon précise, sous quelles conditions et pendant combien de temps ils peuvent conserver des données concernant les collaborateurs. En Suisse, cette mesure s’applique uniquement aux entreprises ayant des résidents européens.

Nous nous réjouissons

de collaborer !