Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

21
 LE TEMPS DES DOMINATIONS COLONIALES A partir du XIXe s iècle, les p uissances européennes, enrichies par les révolutions industrielles e t persuadées de leur supériorité, étendent leur domination sur l'ensemble du monde et y imposent leur civilisation. Animés par des ambitions économiques, stratégiques et nationalistes, persuadés d'apporter la civilisation à des peuples qu'ils considèrent inférieurs, les Européens se lancent à la conquête de l'Afrique et de l'Asie. En 1914, le partage colonial est pour l'essentiel achevé. Les empires coloniaux atteignent leur apogée dans l'entre-deux-guerres. En France, se développe une intense propagande qui valorise l' œuvre coloniale. Mais dans les colonies, les réalités de la domination française alimentent la contestation des peuples. - problématique : Pourquoi et comment l'Afrique a-t-elle été brutalement colonisée à la fin du XIXe siècle ? Comment la propagande parvient-elle à masquer les réalités du colonialisme français ? - annonce du plan : Nous verrons d’abord le cas du partage colonial de l’Afrique à la fin du XIXe siècle. Puis nous étudierons les représentations, les réalités et les contestations de la domination coloniale française au moment de l’exposition coloniale de 1931. I LE PARTAGE COLONIAL DE L'AFRIQUE À LA FIN DU XIX È  SIÈCLE Un processus en deux temps, semblable à celui du XVI è siècle : d'abord l'ère des conquérants, puis l'action des gouvernements. Il aboutit à la formation d'un vé ritable système colonial. A) un processus rapide 1- découverte ou conquête ? carte n°1 : L’Afrique et le monde en 1860 doc 1 page 266 carte n°2 : l'Afrique en 1914 carte 2 page 267 et 1 page 268 Commentaire général : Jusqu'aux années 1870, les Européens s'intéressent peu à l'Afrique qui reste un continent délaissé. Leur présence se limite à des comptoirs et des points d'appui sur les côtes car ignorance de la géographie de l'Afrique, indifférence relative envers ce continent. Seuls deux territoires font l'objet d'une véritable colonisation : l'Algérie pour les Français depuis 1830 et l'Afrique du Sud, où les Britanniques cherchent à imposer leur domination aux Boers depuis 1814 .Vers le milieu du XIXe siècle, Des expéditions d’e xploration (voir PPT) sont lancées par des Européens : René Caillié est le premier à revenir de Tombouctou (Mali) en 1828, la vallée du Zambèze est explorée par David Livingstone (1855) qui consacre ensuite sa vie à rechercher les sources du Nil. Le français Savorgnan de Brazza ouvre la voie à la colonisation de l’Afrique centrale en explorant le bassin du C ongo, vers 1880. Ces explorations aboutissent à la signature de traités avec des chefs locaux. Elles permettent également aux cartographes de dessiner les premières cartes du continent. Les premières missions catholiques (les pères Blancs) ou protestantes (la London Missionary Society ) s’implantent.  La situation change radicalement au début des années 1880. Une véritable course à la conquête ou « course aux colonies » s’engage entre les puissances européennes  : c'est le scramble . La France impose un protectorat à la Tunisie en 1881, aux dépens des intérêts italiens. Le Royaume-Uni intervient en Egypte en 1882, notamment pour sécuriser la voie maritime qui mène à l'Inde via le canal de Suez.et occupe le Kenya et le Soudan. L'essentiel du continent est colonisé en un temps très rapide, les États africains étant rayés de la carte. L’action de Pierre Savorgnan de Brazza est à l’origine de la formation de l’AEF (Afrique occidentale française). Certaines colonies sont directement gouvern ées par des militaires, comme Madagascar annexé en 1896(Joseph Gallieni), le Soudan (Horatio Kitchener) ou le

Transcript of Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

Page 1: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 1/21

LE TEMPS DES DOMINATIONS COLONIALES

A partir du XIXe siècle, les puissances européennes, enrichies par les révolutions industrielles etpersuadées de leur supériorité, étendent leur domination sur l'ensemble du monde et y imposent leurcivilisation. Animés par des ambitions économiques, stratégiques et nationalistes, persuadés d'apporterla civilisation à des peuples qu'ils considèrent inférieurs, les Européens se lancent à la conquête del'Afrique et de l'Asie.

En 1914, le partage colonial est pour l'essentiel achevé. Les empires coloniaux atteignent leur apogéedans l'entre-deux-guerres. En France, se développe une intense propagande qui valorise l' œuvre coloniale. Mais dans les colonies, les réalités de la domination française alimentent la contestation despeuples.- problématique :Pourquoi et comment l'Afrique a-t-elle été brutalement colonisée à la fin du XIXe siècle ? Comment lapropagande parvient-elle à masquer les réalités du colonialisme français ?- annonce du plan :Nous verrons d’abord le cas du partage colonial de l’Afrique à la fin du XIXe siècle. Puis nous étudierons les représentations, les réalités et les contestations de la domination colonialefrançaise au moment de l’exposition coloniale de 1931. 

I LE PARTAGE COLONIAL DE L'AFRIQUE À LA FIN DU XIXÈ SIÈCLE

Un processus en deux temps, semblable à celui du XVIè siècle : d'abord l'ère des conquérants, puisl'action des gouvernements. Il aboutit à la formation d'un véritable système colonial.A) un processus rapide1- découverte ou conquête ? 

carte n°1 : L’Afrique et le monde en 1860 doc 1 page 266 

carte n°2 : l'Afrique en 1914 carte 2 page 267 et 1 page 268

Commentaire général :Jusqu'aux années 1870, les Européens s'intéressent peu à l'Afrique qui reste un continent délaissé.Leur présence se limite à des comptoirs et des points d'appui sur les côtes car ignorance de lagéographie de l'Afrique, indifférence relative envers ce continent. Seuls deux territoires font l'objetd'une véritable colonisation : l'Algérie pour les Français depuis 1830 et l'Afrique du Sud, où lesBritanniques cherchent à imposer leur domination aux Boers depuis 1814 .Vers le milieu du XIXe siècle,Des expéditions d’exploration (voir PPT) sont lancées par des Européens : René Caillié est le premier àrevenir de Tombouctou (Mali) en 1828, la vallée du Zambèze est explorée par David Livingstone (1855)qui consacre ensuite sa vie à rechercher les sources du Nil. Le français Savorgnan de Brazza ouvre lavoie à la colonisation de l’Afrique centrale en explorant le bassin du Congo, vers 1880. Ces explorationsaboutissent à la signature de traités avec des chefs locaux. Elles permettent également auxcartographes de dessiner les premières cartes du continent. Les premières missions catholiques (lespères Blancs) ou protestantes (la London Missionary Society ) s’implantent. La situation change radicalement au début des années 1880. Une véritable course à la conquête ou «course aux colonies » s’engage entre les puissances européennes : c'est le scramble . La France imposeun protectorat à la Tunisie en 1881, aux dépens des intérêts italiens. Le Royaume-Uni intervient enEgypte en 1882, notamment pour sécuriser la voie maritime qui mène à l'Inde via le canal de Suez.et

occupe le Kenya et le Soudan. L'essentiel du continent est colonisé en un temps très rapide, les Étatsafricains étant rayés de la carte. L’action de Pierre Savorgnan de Brazza est à l’origine de la formationde l’AEF (Afrique occidentale française). Certaines colonies sont directement gouvernées par desmilitaires, comme Madagascar annexé en 1896(Joseph Gallieni), le Soudan (Horatio Kitchener) ou le

Page 2: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 2/21

Maroc (Hubert Lyautey). Les Belges s’emparent du Congo et créent le grand empire du Congo en 1885et les Allemands lancent la conquête de la Namibie. Les Européens se heurtent à des résistancesarmées, comme en Afrique australe où les Anglais combattent les Zoulous (1879). Les Abyssins avecl’armée de Négus Ménélik II remportent une victoire contre les Italiens à Adoua en 1896, lors de lapremière guerre italo-éthiopienne. De même, Samory Touré, à la tête de l’empire Wassoulou, tente des’opposer à la pénétration coloniale française en Afrique de l’Ouest avant d’être capturé en 1898. Surtout le continent, les guerres coloniales entraînent des massacres et des déplacements de populations.

Le découpage de l’Afrique à la fin du XIXe siècle · En 1900, les trois-quarts du continent africain sont sous le contrôle des métropoles européennes.Seuls le Sahara, une partie du Sahel, le Maroc et la Tripolitaine ne sont pas conquis. Ces territoiresseront annexés avant la Première Guerre mondiale (la Tripolitaine par l’Italie et le Maroc par la Franceprotectorat en 1912). Les seuls Etats demeurant indépendant sont le Liberia et l’Ethiopie. En l’espaced’une vingtaine d’année, l’Afrique, qui était un continent presque inconnu, est entièrement découpé parles Européens.· Les deux plus grands empires sont l’Empire britannique et l’Empire français. Le premier s’étendprincipalement en Afrique de l’Est (Egypte, Soudan, Kenya, Ouganda, Zanzibar, Rhodésie, Afrique du

Sud), mais également à l’Ouest (Gambie, Sierra Leone, Nigeria) ; l’Empire français comprend le Maghreb(Algérie, Tunisie Maroc), l’Afrique occidentale (AOF) – Mauritanie, Sénégal, Soudan français, Guinée,Côte d’Ivoire, Niger, Haute-Volta et Dahomey-, l’Afrique équatoriale (AEF) – Gabon, Moyen Congo,Oubangui-Chari, Tchad, Cameroun - et Madagascar. En Asie elle a l ’Indochine Les autres métropoleseuropéennes n’ont que des possessions limitées et il est difficile de parler d’empires pour ce qui lesconcerne.· S’il existait des limites politiques africaines dans la période précoloniale (empires, royaumes,chefferies, cités-Etats, territoires occupés par des tribus nomades, etc.), celles-ci sont remplacéespar des frontières fixées par les Européens lors des conférences et des accords conclus pendant lepartage colonial. Ces frontières sont parfois fixées en fonction d’éléments naturels (fleuves,montagnes, etc.) et ne prennent pas en compte l’organisation territoriale passée. Ces frontièresdivisent souvent des peuples et des ethnies en deux parties ou plus.

Tableau à distribuer en 1914 des colonies possédées par les puissances dans le monde

2- l'organisation de l'avancée européenne : la conférence de Berlin  Face à la course aux colonies qui culmine vers 1880, rapidement apparait la nécessité d’organiser le partage pour

tenter d’éviter des tensions trop fortes entre puissances européennes, mais aussi le souci de garantir le libre

échange et le libre commerce.

L’organisation de la conférence de Berlin vise ainsi à neutraliser les conflits potentiels en garantissant la librecirculation des hommes et des denrées en Afrique, au sud du Sahara et en soumettant à des conditions strictestoute implantation territoriale.

Dossier : la conférence de Berlin voir article revue Hérodote sur internet :http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18850226 

1.  Questionnaire : site+document 12.  Quel est l’objet de la conférence ?3.  Quel est le lieu de la conférence, Qui préside cette conférence ?4.  Quels sont les participants ?

5.  Les ambitions de chaque Etat sont convergentes ou différentes ?6.  Quels sont les enjeux de la conférence ? Quelles sont les règles adoptées ?7.  Doc 2 : quelles sont les limites de cet accord international d’après le doc 2 ?développez votre réponse

Page 3: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 3/21

Document 1 : Extraits de l'Acte général de la conférence de Berlin, 26 février 1885.

Voulant régler, dans un esprit de bonne entente mutuelle, les conditions les plus favorables au développement ducommerce et de la civilisation dans certaines régions de l'Afrique, et assurer à tous les peuples les avantages dela libre navigation sur les deux principaux fleuves africains qui se déversent dans l'océan Atlantique; désireuxd'autre part, de prévenir les malentendus et les contestations que pourraient soulever à l'avenir les prises depossession nouvelles sur les côtes d'Afrique, et préoccupés des moyens d'accroître le bien-être moral et matérieldes populations indigènes, ont résolu [...] :

ARTICLE PREMIER - Le commerce de toutes les nations jouira d'une complète liberté [...].ARTICLE 5. - Toute puissance qui exerce ou exercera des droits de souveraineté dans les territoires susvisés nepourra y concéder ni monopole ni privilège d'aucune espèce en matière commerciale.ARTICLE 6 - Toutes les puissances exerçant des droits de souveraineté ou une influence dans lesdits territoiress'engagent à veiller à la conservation des populations indigènes et à l'amélioration de leurs conditions morales etmatérielles d'existence et à concourir à la suppression de l'esclavage et surtout de la traite des Noirs. . .La liberté de conscience et la tolérance religieuse sont expressément garanties aux indigènes comme auxnationaux et aux étrangers [...].ARTICLE 34 - La Puissance qui, dorénavant, prendra possession d'un territoire sur les côtes du continent africainsitué en dehors de ses possessions actuelles ou qui, n'en ayant pas eu jusque-là, viendrait à en acquérir, et de

même la Puissance qui y assumera un protectorat, accompagnera l'acte respectif d'une notification adressée auxautres puissances signataires du présent Acte, afin de les mettre à même de faire valoir, s'il y a lieu, leursréclamations.ARTICLE 35 - Les puissances signataires du présent Acte reconnaissent l'obligation d'assurer, dans lesterritoires occupés par elles, sur les côtes du continent africain, l'existence d'une autorité suffisante pour fairerespecter les droits acquis et, le cas 30 échéant, la liberté du commerce et du transit dans les conditions où elleserait stipulée.

Document n°2 : Accord de partage entre la France et le Royaume-Uni

En 1885, la France établit un protectorat sur l'île de Madagascar. Des arrangements avec le Royaume- Uni permettent alors (1889-1890) de dessiner les contours de la future Afrique occidentale Française, au nord des possessions britanniques. Les frontières définitives seront établies en 1898 après la crise de Fachoda.1. Le gouvernement de Sa Majesté Britannique reconnaît le protectorat de la France sur l'île de Madagascar.Dans l'île de Madagascar, les missionnaires des deux pays jouiront d'une complète protection. La tolérancereligieuse, la liberté pour tous les cultes et pour l'enseignement religieux sont garanties. ( ... )2. Le gouvernement de Sa Majesté Britannique reconnaît la zone d'influence de la France au sud de sespossessions méditerranéennes, jusqu'à une ligne allant de Say sur le Niger à Barroua sur le lac Tchad. ( ... ) Legouvernement de Sa Majesté Britannique s'engage à nommer immédiatement deux commissaires, qui seréuniront à Paris avec les deux commissaires nommés par le gouvernement de la République française, dans lebut de fixer les détails de la ligne ci-dessus indiquée. ( ... ) Les commissaires auront également pour mission dedéterminer les zones d'influence respectives des deux pays dans la région qui s'étend à l'ouest et au sud duMoyen et du Haut-Niger.

William Waddington, ambassadeur de France au Royaume-Uni, Londres, août 1890. (cité par le manuel Nathan 1 ère p268)

Quel est l’objet de la conférence ? L’objet de la conférence : les Français, les Anglais et les Portugaisaffirment chacun leurs prétentions sur le Congo

Quel est le lieu de la conférence, Qui préside cette conférence ? Le lieu de la conférence : Berlin, capitale de l'Allemagne. Elle est la puissance majeure en Europe aprèsson unification rapide couronnée par la guerre victorieuse de 1870 contre la France. En même temps,elle est le pays le moins impliqué dans la conquête coloniale. Cela lui donne une position arbitrale

intéressante. La conférence est présidée par Otto Von Bismarck, chancelier du Reich, c'est-à-direPremier Ministre de l'Empereur Guillaume 1er.La colonisation est aussi un facteur d'organisation des relations internationales et les résultats de laconférence s'expliquent avant tout par des considérations de politique européenne. 

Page 4: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 4/21

Quels sont les participants ?Les participants à la conférence : 14 pays d'Europe participent. La France effectue son retour sur lascène internationale, 13 ans après sa défaite de 1870 face à la Prusse, alors que son nouveau régimepolitique, la IIIè République, commence à se stabiliser. De petits Etats européens comme le Portugal,qui convoite l'Angola et le Mzambique Les ambitions de chaque Etat sont convergentes ou différentes ?Les ambitions de chaque Etat sont à la fois différentes et convergentes

Quels sont les enjeux de la conférence ? Quelles sont les règles adoptées ?Les enjeux de la conférence : organiser la conquête coloniale en fixant des règles internationales pouréviter des appropriations sauvages et permettre à chaque Etat de faire d'éventuelles réclamations. Lesrègles adoptées établissent :

* la libre extension des colonisateurs dans les zones qu'ils occupent déjà* la reconnaissance des zones déjà occupées* l'obligation de matérialiser les frontières et d'installer une administration* l'obligation d'informer les autres puissances des accords passés avec les indigènes* Ils énoncent enfin les conditions de la reconnaissance d’une prise de possession d’un territoirepar un Etat

Doc 2 : quelles sont les limites de cet accord international d’après le doc 2 ? Les limites de cet accord international : des arrangements particuliers entre Etats organisent lamaîtrise des côtes, essentielles pour le commerce et les communications. Dans les années qui suivent  laConférence de Berlin, de nombreux traités bilatéraux sont signés entre les pays engagés dans laconquête, qui délimitent les zones d’infl uence respectives et les frontières. Le document 5 en fournitun exemple. Madagascar a été un territoire très disputé entre Français et Britanniques.Par l’accord de 1890, le Royaume-Uni reconnaît le protectorat français et une ligne de partage est fixée entre les zones française et britannique dans la région du Niger. De plus, il n'existe aucun moyend'imposer à un Etat le respect des conclusions de la conférence. Enfin, la conférence n'empêche pas lescrises entre Etats.=> bilan : la conférence de Berlin ne précède ni ne lance la conquête coloniale. Elle l'accompagne etl'organise sous une forme diplomatique assez moderne. Elle n’a pas décidé du partage de l’Afrique nimême de poser des règles précises pour celui-ci. Elle se contente de poser un cadre très général. Laconférence de Berlin en 1885 veut garantir :- zones de libre échange dans le bassin du Congo- liberté de navigation dans le bassin du Congo et du Niger- la lutte contre l’esclavage et une série de principes humanitaires axée sur une colonisation pour lespeuples indigènes « civilisatrices »

- des conditions de reconnaissance des prises de possessions européennes à partir des côtes. Il

s’agit de prévenir d’éventuels conflits - reconnaissance de la possession par le roi des belges à titre privé d’un vaste territoiredénommé « état indépendant du Congo »Si la conférence de Berlin en fixe les règles, le partage est précisé dans les années qui suivent :Ex : en 1890, traité entre Anglais et français pour le partage de l’Afrique de l’ouest

3- la persistance des conflits  

* rivalité entre puissances de différents niveaux :

  rivalité France Italie, qui se disputent des concessions de chemin de fer en Tunisie : lanomination d'un Premier Ministre favorable à la France favorise les intérêts de cette dernière.Le traité du Bardo (1881) installe le protectorat français

Page 5: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 5/21

  rivalité Grande-Bretagne-Pays Bas, qui aboutit aux deux guerres des Boers pour le contrôle del'Etat libre d'Orange et de la République du Transvaal. Les Boers font alliance avec les Zoulouscontre les Britanniques qui commettent de graves atrocités (construction de camps deconcentration et organisation d'une famine) jusqu'à la victoire finale des Anglais en 1902

* rivalité entre grandes puissances européennes, qui peuvent dégénérer en crises internationales graves

- rivalité Angleterre Allemagne pour le contrôle du Nil  rivalité France et Grande-Bretagne à propos de Fachoda en 1898

Doc 6 page 269 : Question 9 page 269 et carte 1 page 268Les routes des deux empires se croisent en effet : celle des Britanniques cherchant à constituer unaxe Nord/Sud, celle des Français un axe Atlantique/Mer rouge. En 1895, le capitaine Jean-BaptisteMarchand se voit confi er la mission de remonter le Congo et l’Oubangui pour atteindre le Nil blanc àFachoda, sans tenir compte des protestations du Foreign Office  qui stipule que toute expéditionfrançaise vers le Nil sera considérée comme un « acte inamical ». Partie en 1896, l’expédition est

confrontée à des actes de rébellion anti-français que le capitaine réprime durement. Le 10 juillet 1898,la mission atteint Fachoda au Soudan. Au début de l’année 1898, le général anglais Kitchener commencesa remontée du Nil à la tête d’une imposante armée anglo-égyptienne avec laquelle il arrive aux portesde Fachoda le 19 septembre. Un combat serait très inégal, la mission Marchand comptant 150 hommeslà où celle de Kitchener en réunit 20 000, et le gouvernement français ne tient pas à s’engager dans uneguerre coloniale contre le Royaume-Uni. Le 3 novembre 1898, le gouvernement français prend ladécision d’évacuer Fachoda. La France s’incline et abandonne la région aux anglais 

  rivalité France et Allemagne à propos du Maroc en 1905 et en 1911.

Depuis le début du XXème siècle, l'affrontement entre la France et l'Allemagne à propos du Marocconduit à une multiplication des incidents diplomatiques. Cette dernière, au nom de la Weltpolitik initiéepar son empereur Guillaume II, souhaite prendre pied au Maghreb, qui est également un objectiffrançais depuis Fachoda.Ainsi, au mois de novembre 1904, la France accorde un prêt énorme au sultan, ce qui équivaut à une misesous tutelle de ses finances. 1905 : Guillaume II, l’empereur allemand, effectue une visite au Maroc et yaffirme son indépendance. 1906 : pour dénouer la crise, une conférence est réunie à Algésiras enEspagne. La France se voit confier une place privilégiée dans la banque d’Etat marocaine. EN 1911: « lecoup d’Agadir » : Avril intervent° de la France a la demande du sultan assiégé à Fez par des rebelles.⇾ All envoit un navire a Agadir pr défendre les entrep allemandes du sud marocain.

Le 4 novembre suivant, un accord de troc entre les deux puissances rivales est signé (doc 3 page 271) =All obtient des compensat° en Afrq (Congo) et laisse la Frce etablir un protectorat sur le Maroc

B) les acteurs du partage

1- les découvreurs : explorateurs et géographes il s’agit de comprendre comment se fait la découverte de l’Afrique : - d’abord côtière, puis bassinsfluviaux avec expéditions des sociétés de géographie, puis expéditions militaires ds le cadre des étatssouvent en rivalité. initiative moins des Etats que des individus (jusqu’aux années 1860) : aventuriers (goût de l’évasion et de l’exotisme, stimulé par la littérature ), explorateurs ( Stanley John, DavidLivingstone 1849-73 (expédition) qui a exploré l’Afrique du Sud , le français Sarvognan de Brazza qui aexploré le bassin du Congo), officiers, missionnaires missions catholiques : père blancs (   p 280 but évangéliser les populations locales appelées autochtones) , commerçants, géographes… 

Page 6: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 6/21

Exemple : Pierre Savorgnan de Brazza (1852-1905) : Explorateur français d'origine italienne, ancienélève de l'Ecole Navale, il effectue plusieurs missions en Afrique et remonte le fleuve Congo. Ilconsolide la domination française sur l'Afrique équatoriale et signe des traités avec le roi de la tribudes Téké. Partisan de méthodes pacifiques, il s'oppose aux pratiques violentes de certaines missionsmilitaires françaises ou de certains souverains étrangers (comme le roi Léopold au Congo). Victime dediverses mises en cause, il est écarté de ses fonctions par le gouvernement. La capitale du Congo portele nom de Brazzaville, et la dépouille de l'explorateur y repose depuis 2006.

2-les conquérants : les soldats  

Exemple des capitaines Paul Voulet et Julien Chanoine, deux jeunes brillants officiers de l'EcoleMilitaire, qui ont participé à l'expédition en pays Mossi (sud du Niger) et qui reçoivent en 1898 lecommandement de la mission « Afrique centrale » chargée d'investir le Tchad à partir du Niger et duDahomey (Bénin actuel). Appliquant des méthodes brutales, ils sèment la désolation et la mort sur leurpassage jusqu'à ce que leurs exactions leur valent d'être relevés de leur commandement en juillet 1899.Les deux hommes se rebellent mais leur mutinerie tourne court.

Exemple de Lyautey l'africain qui, après une mission au Tonkin, débarque en Algérie d'où il effectue denombreuses incursions militaires au Maroc. En 1912, il prend la tête du protectorat français au Marocet mène une politique complexe : respect des élites et de la culture marocaines, développementéconomique, lutte contre la résistance des montagnards.

De nombreux chefs militaires français sont passés par les colonies d'Afrique : Faidherbe, Galliéni, etc.

=> La présence des soldats répond à une double nécessité : poursuivre et consolider les conquêtes→ Lasupériorité militaire et technique sera pour l'Europe l'instrument de l'expansion coloniale.

  réprimer les révoltes : celles-ci sont nombreuses et constantes tout au long du XIXè

siècle.

3- les cadres : les administrateurs  

Les colonies sont gérées par des administrateurs au rôle variable selon le statut administratif duterritoire.

La France privilégie l'administration directe, dans le cadre d'une politique d'assimilation de ses coloniesà la métropole. Les administrateurs coloniaux forment une élite qui a sa propre école (l'Ecole Coloniale)et sa hiérarchie, jusqu'aux postes les plus prestigieux de gouverneur général (sorte de super-préfet

nommé par le gouvernement, aux pouvoirs étendus.

La Grande-Bretagne privilégie l'administration indirecte dans le cadre d'une politique d'association deses colonies avec la métropole. Les territoires coloniaux deviennent alors des protectorats (définitionpage 272) ou des dominions (possession britannique qui a une autonomie politique mais qui reconnait lasouveraineté britannique), dotés d'une large autonomie (Afrique du Sud). Les autorités traditionnellesrestent en place. Cette administration encadre les colons présents : hommes d'affaires, soldats, maisaussi missionnaires, éducateurs, sans oublier les médecins qui impulsent une médecine coloniale avec unpersonnel indigène.  On parle  indirect rule = forme d'administration indirecte qui laisse en place leschefs locaux mais le territoire reste sous le contrôle de conseillers coloniaux ou gouverneurs. Permet

d'économiser les frais de gestion et de se concentrer sur l'exploitation économique  d’où variété des statuts politiques :

° Protectorats administrés par chefs indigènes assistés de fonctionnaires de métropole : Etatprotégé par un autre, en fait dominé ; ex : Maroc (3% d’Européens), Tunisie (8% d’Européens),

Page 7: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 7/21

empire des Indes ; avantages : allège le coût, fait mieux supporter la perte de souveraineté,assure mieux domination

-  ° colonies directement administrées par des fonctionnaires: La France administre ses coloniescomme des provinces métropolitaines sous la direction de gouverneurs généraux métropolitains :on parle d’administration directe : Algérie (13% d’Européens : Français, Espagnols, Italiens,Maltais) ce territoire est constitué de 3 départements français (géré min de l’Intérieur) ; AOF,AEF, Madagascar, Indochine administrées par le ministère des colonies.

° spécif brit : dominions brit à peuplement européen = possession ayant le droit de se gouvernerelle-même (parlement, gouvernement) tout en reconnaissant la souveraineté britannique ; lepouvoir est au profit des blancs

2 formes de colonies :-les colonies de peuplement : Ex : NZ,Canada, Algerie.= Les hbts de la metropole viennent s'y installer notamment pr exploiter les terres.- les colonies d'exploitat° : Ex Inde, AOF.ou Indochine française page 278 (doc 1 et 2)= elle a pr but de fournir a la metropole des produits dont elle ne dispose pas chez elle (mat 1ere,nourriture...)

C.  une utopie colonisatrice ?

Un choix politique assumé et partagé : Les raisons du partage colonial

Document 1 : Discours de Jules Ferry, une justification de la colonisation« La forme première de la colonisation, c'est celle qui offre un asile et du travail au surcroît de population despays pauvres ou de ceux qui renferment une population exubérante. [...] Les colonies sont, pour les pays riches, unplacement en capitaux des plus avantageux [...].La question coloniale, c'est, pour des pays voués par la nature de leur industrie à une grande exportation, commela nôtre, la question même des débouchés [...]. Au temps où nous sommes et dans la crise que traversent toutes les

industries européennes, la fondation d'une colonie c'est la création d'un débouché.Messieurs, il y a un second point, un second ordre d'idée que je dois également aborder, le plus rapidementpossible, croyez-le bien, c'est le côté humanitaire et civilisateur de la question. Il faut dire ouvertement que lesraces supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures.Cette politique d'expansion coloniale s'est inspirée d'une vérité […] : à savoir qu'une marine comme la nôtre nepeut se passer, sur la surface des mers d'abris solides, de défenses, de centres de ravitaillement [...] Et c'estpour cela qu'il nous fallait Saigon et la Cochinchine ; c'est pour cela qu'il nous faut Madagascar. Rayonner sansagir, sans se mêler aux affaires du monde, en se tenant à l 'écart de toutes les combinaisons européennes, enregardant comme un piège, comme une aventure toute expansion vers l'Afrique ou vers l'Orient, vivre de cettesorte, pour une grande nation, c'est abdiquer, et, dans un temps plus court que vous ne pouvez le croire, c'estdescendre du premier rang au troisième ou au quatrième. »

Jules Ferry (1832-1893), discours du 28 juillet 1885 à la Chambre des députés Questionnement : 1) Relever, analysez et expliquer dans ce texte, les arguments de type économique et démographique, detype politique et stratégique, de type culturels ?2) Quels doivent être finalement la place et le rôle de la France en Europe et dans le Monde pour JulesFerry ?

Document 2 : Intervention d’Emile Vernhes, député radical de l'Hérault, 28 juillet 1885 :« Vous invoquez, Monsieur Jules Ferry, la nécessité de faire de nouvelles conquêtes coloniales, afin d'occuper,d'utiliser notre marine quelque part. Est-ce que, avant le Tonkin, nous n'avions pas déjà la Martinique, laGuadeloupe, les Indes ? Est-ce que notre marine ne pouvait pas s'exercer suffisamment dans ces conditions?Qu'avez-vous fait en allant au Tonkin ? Oui, j'oserais vous le dire : ce n'est pas un acte de politique républicaine(...) Depuis 1870, la plupart des ministères qui se sont succédés ont fait comme Napoléon III, qui craignantsurtout les revendications de la liberté intérieure, allait jeter le trop-plein des idées au Mexique et dans d'autres

Page 8: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 8/21

expéditions. Ce souverain cherchait ainsi, au moyen de la guerre, à opérer une diversion dans les idées et lesesprits. Eh bien ! Vous êtes de connivence, vous pratiquez le même système. (…) Je puis me tromper, mais je crois que le grand axiome : "diviser pour régner", qui a pour but d'éloigner les peuplesqui sont disposés à revendiquer non pas seulement leur liberté, mais aussi ce qui est le fond de leurs entrailles,par exemple la perte de l'Alsace et de la Lorraine (...) je crois, dis-je, que cet axiome a été mis en pratique plusque jamais à l'égard de la France (...)Nos politiciens, qui se sont crus républicains et qui, pour nous, ne l'ont jamais été, cherchent également unediversion dans l'expansion coloniale, afin de faire oublier au peuple français qu'il a été vaincu et qu'il doit, non

point prendre l'offensive, mais rester sur une défensive absolument logique, correcte et rationnelle (...) »Discours du 28 juillet 1885, cité par Gilles Manceron, 1885 : le tournant colonial de la république. p70, La découverte-poche, 2007 

Document 3 : La réponse de Georges Clémenceau, député radical, à Jules Ferry« Races supérieures ! Races inférieures ! C'est bientôt dit. Pour ma part, j'en rabats singulièrement depuis que

 j'ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le Français est d'une race inférieure à l'Allemand. Depuis ce temps, je l'avoue, j'y regarde àdeux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation et de prononcer : homme ou civilisationinférieure ! [...]Regardez l'histoire de la conquête de ces peuples que vous dites barbares et vous y verrez la violence, tous lescrimes déchaînés, l'oppression, le sang coulant à flots, le faible opprimé, tyrannisé par le vainqueur ! Voilàl'histoire de votre civilisation ! [...] Combien de crimes atroces, effroyables ont été commis au nom de la justice etde la civilisation. [...]Non, il n'y a pas de droit des nations dites supérieures contre les nations inférieures. Il y a la lutte pour la vie quiest une nécessité fatale [...]. Mais n'essayons pas de revêtir la violence du nom hypocrite de civilisation. Neparlons pas de droit, de devoir. La conquête que vous préconisez, c'est l'abus pur et simple de la force que donnela civilisation scientifique sur les civilisations rudimentaires pour s'approprier l'homme, le torturer, en extrairetoute la force qui est en lui au profit du prétendu civilisateur. Ce n'est pas le droit, c'en est la négation. Parler àce propos de civilisation, c'est joindre à la violence, l'hypocrisie. »Discours du 30 juillet 1885, cité par Gilles Manceron, 1885 : le tournant colonial de la république.p78,, La 

découverte-poche, 2007 3) Pour les deux textes (2 et 3) :- Relever, analysez et expliquer dans ce texte, les arguments avancés par Vernhes ou Clemenceau pours’opposer à la colonisation ?

Eléments attendus :1) Relever, analysez et expliquer dans ce texte, les arguments de type économique et démographique, de typepolitique et stratégique, de type culturels ?

Il s’agit ici d’abord d’avance r : -    Des arguments économiques et démographiques : soupape démographique dans le contexte de la grande 

dépression mais aussi recherche de débouchés, réapparition du protectionnisme en Europe d’où volonté de se constituer des marchés privilégiés (exclusifs) dans les colonies. Jules Ferry déclare «la colonisation 

est la fille de la politique industrielle ».  développement du capitalisme et révolution industrielle : recherche d’approvisionnements et de débouchés   (vente de produits comme l’acier/le fer/les te xtiles fabriqués en Europe) 

-    Des arguments « culturels » : « civiliser des races inférieures… ». Persuadés que les sciences et techniques en très nets progrès, promettent un avenir radieux, les Européens entendent diffuser leurs 

 principes, tout en niant la valeur des civilisations extra-européennes. Il faut diffuser dans le Monde la croyance dans le progrès, dans la toute puissance de la raison, diffuser le parlementarisme ou la démocratie . volonté humanitaire et civilisatrice : supériorité supposée de la « race blanche » qui doit

apporter la civilisation aux peuples-enfants = les Européens sont convaincus que la colonisation est juste ;elle est considérée comme une mission. La théorie de l’existence des races permet de justifier lacolonisation. D’emblée c’est l’image d’une colonisation civilisatrice et assimilationniste (les indigène vont à

terme adopter la culture et les valeurs de la métropole) que l’on veut diffuser. 

Page 9: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 9/21

 Des arguments stratégiques : avoir un Empire c’est avoir des bases militaires, rayonner… la colonisation permet d’affirmer sa puissance et son prestige aux yeux des autres puissances européennes.

2) Quels doivent être finalement la place et le rôle de la France en Europe et dans le Monde pour Jules Ferry ?J. Ferry (ou Joseph Chamberlain en GB) se font des militants de la doctrine coloniale et multiplie les arguments en faveur des conquêtes arrivant à séduire l’opinion publique. Conquérir un Empire c’est une façon d’accroître les forces de sa nation face à ses concurrents, c’est renf orcer sa puissance : un véritable parti colonial se constitue en France pour encourager les gouvernements à se lancer dans la conquête.

3) Pour les deux textes (2 et 3) :- Relever, analysez et expliquer dans ce texte, les arguments avancés par Vernhes ou Clemenceau pour s’opposer àla colonisation ?Texte n°6 : Texte d’ Emile Vernhes député radical de l’Hérault  - au niveau militaire, on a suffisamment de territoires… on avait des bases ailleurs (Guadeloupe)  - des motifs politiques irrecevables : ce n’ est pas un acte de politique républicaine (vous imitez Napoléon III) ; la colonisation, c’est pour faire diversion face aux problèmes politiques intérieurs (revendicaton de liberté par exemple ou défense de la patrie) - il faut plutôt se concentrer sur l a défense de l’Alsace Lorraine (en fait coloniser c’est faire accepter la défaite de 1870) : il ne faut pas se disperser, se concentrer sur la défense du territoire de la France.

Texte n°7 : Texte Clemenceau juillet 1885 député radical socialiste de Montmartre (souvenir de la Commune député maire du 17ème…)  -  Clémenceau reprend l’argument de la mission civilisatrice : arguments faussement humanitaires, cet argument races inférieures/ supérieures est contestable ; « on peut démontrer qu’un autre peuple est inférieur quand on a besoin de le soumettre ou de rentrer en guerre avec lui…)  - il dénonce une colonisation barbare, violente et donc pas civilisatrice ; »il parle de crimes atroces » la colonisation n’est pas un droit ni un devoir mais apparaît comme simplement l’expression de la loi du plus fort. 

Commentaire général :Ces textes montrent ainsi qu’il y a eu débat et que la position des républicains en France est loin d’être 

unanime.La colonisation est considérée comme au-dessus des partis, ni de droite, ni de gauche, avec un particolonial qui transcende ces différences. Cependant, il y a un contraste dans l'attitude de l'opinionpublique : hostile à l'expansion coloniale, mais en même temps favorable à l'impérialisme, qui flatte lesintérêts nationauxLa colonisation apparaît alors comme un exutoire à tous les problèmes intérieurs: pauvreté, conflitssociaux, surpopulation. Elle est un dérivatif qui permet le triple oubli de la défaite, de la perte del'Alsace-Lorraine, de l'affaiblissement international de la France. Elle pose l'idée d'une mission de laFrance, dans le sillage de l'esprit des Lumières du XVIIIè siècle et de la révolution indutrielle du XIXèsiècle. La colonisation est surtout un symbole de puissance et de prestige.

II l'Empire français au moment de l'exposition coloniale de 1931 : réalités, représentations,contestations

A)  représentations : une propagande impériale ou la bonne conscience coloniale :

http://www.ina.fr/fresques/jalons/fiche-media/InaEdu04713/l-exposition-coloniale-de-1931-a-vincennes.html?video=InaEdu04713 

Pour avoir un historique de cette exposition et le plan de celle-ci :http://modules.quaibranly.fr/e-malette/ 

Document 1L'Exposition coloniale internationale s'installe dans le bois de Vincennes, à l'est de Paris. Elle fait partie de la tradition desexpositions internationales du XIXè siècle, qui ont consacré plusieurs pavillons aux colonies. Elle fait suite à l'expositioncoloniale de Marseille en 1922 et à plusieurs autres manifestations régionales. L'année précédente, en 1930, la France acommémoré le centenaire de la conquête de l'Algérie. En 1935, a lieu le salon des Antilles et en 1937, l'exposition

Page 10: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 10/21

internationale, qui comporte un volet colonial ; Elle reçoit des patronages précieux : le Maréchal Lyautey (1854-1934), leministre des Colonies et la visite du Président de la République. Pour l'occasion est construit un musée permanent des coloniesà la Porte dorée et une pagode bouddhiste. On aménage aussi un parc zoologique. On reconstitue à l'échelle un templecambodgien d'Angkor Vat et la mosquée de Djenné (Niger). L'inauguration se déroule en présence de milliers de figurants :danseuses annamites, familles d'artisans africains dans un village reconstitué, cavaliers arabes...Chaque jour des spectacles différents et plus exotiques les uns que les autres accueillent les visiteurs (jusqu'à 300.000 par jour). Le succès populaire et l'attrait du public pour les exhibitions exotiques rassurent les promoteurs de la colonisation.De mai à novembre, l'Exposition accueille un total de huit millions de visiteurs dont la moitié de Parisiens et 15% d'étrangers.Au total sont vendus 33 millions de tickets (les visiteurs se déplaçant à plusieurs reprises). C'est la plus grande affluence

qu'ait connue une manifestation parisienne depuis l'Exposition universelle de 1900 (50 millions de tickets vendus). De cetteExposition, les Parisiens ont conservé la pagode bouddhiste du bois de Vincennes, le parc zoologique, reconstruit en plus grand,ainsi que le musée des Arts africains et océaniens de la Porte dorée.Extrait d’un article de Joseph Savès, http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19310506  

Document 2 :Paul REYNAUD, ministre des Colonies, dans Le Livre d'or de l'Exposition coloniale internationale de Paris, 1931« Le Français a la vocation coloniale. Cette vérité était obscurcie. Les échecs passagers du XVIIIème siècle avaient faitoublier deux siècles d'entreprise et de réussite. En vain, depuis cent ans, nous avions retrouvé la tradition, remporté dessuccès magnifiques et ininterrompus : Algérie, Indochine, Tunisie, Madagascar, Afrique occidentale, Congo, Maroc. Malgrétout, le préjugé subsistait : le Français, répétait-on, n'est pas colonial. Il a fallu l'exposition actuelle et son triomphe inouï pour dissiper les nuées. Aujourd'hui la conscience coloniale est en pleine ascension. Des millions et des millions de Français ontvisité les splendeurs de Vincennes. Nos colonies ne sont plus pour eux des noms mal connus, dont on a surchargé leur mémoired'écoliers. Ils en savent la grandeur, la beauté, les ressources : ils les ont vues vivre sous leurs yeux. Chacun d'eux se sentcitoyen de la grande France, celle des cinq parties du monde. Cette révélation vient à son heure. Alors que la lutte économiqueest plus sévère que jamais, les colonies enseignent aux Français le courage et la confiance. Elles n'accueillent point les faibles,il faut avoir l'âme bien trempée pour y prospérer et seulement pour y vivre. L'élite qu'elles exigent et qu'elles forment aura lecorps robuste et le cour sans défaillance: ceux à qui manqueraient ces qualités s'élimineront d'eux-mêmes : la rudesse de latâche à accomplir fera les soldats ouvriers. (...). »

Document 3 : doc 1 page 275Légende : Reproduction du temple cambodgien d’Angkor Vat et allée principale où sont organisés les défilés et les spectaclesemployant des milliers de figurants venus des colonies installée dans le bois de Vincennes à Paris. En tout l’exposition

rassemble 200 pavillons avec l’architecture qui reprend des caractéristiques ou imite l’habitat et les monuments des paysreprésentés.Document 4 : plan simplifié de l’exposition coloniale :

Page 11: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 11/21

Document 5 : document 6 et 7 :

Publicité pour l’exposition 

Document 8 :

Document 9 : Ne visitez pasl’exposition coloniale

Questions :1)  Document 2 et 5 : quel est l’objectif de l’exposition coloniale ? Pourquoi est-elle jugée nécessaire ?2)  Document 2 : Quel est selon Paul Reynaud l’intérêt de l’empire colonial ?3)  Documents 3, 4 : Comment l’Empire et son unité sont-ils mis en scène ? Est-ce une représentation

réaliste ?4)  Document 5 : Quels sont les peuples de l’Empire colonial français représentés sur cette affiche ? Quels

éléments symbolisent ici la France ? Expliquez le slogan de l’affiche : le tour du monde en un jour

5) 

Document 2, 5, 6 et 7 : Quelle vision de l’Empire l’exposition veut-elle donner ?6)  Document 8 : Que dénoncent les organisateurs de la contre exposition ?7)  Document 9 : Que contestent les opposants de l’exposition et au nom de quoi ?

Question bilan : quels sont les différents regards portés en France sur la colonisation en 31 et quelleopinion semble l’emporter ?

6

7

Page 12: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 12/21

Correction :1)  Document 2 et 5 : quel est l’objectif de l’exposition coloniale ? Pourquoi est-elle jugée nécessaire ?L'objectif est de célébrer la plus grande France avec ses grandes réalisations au sein de l'empireà son apogée. C'est également un outil de propagande pour montrer la grandeur, la beauté, lesressources de l'empire et ainsi promouvoir la conscience coloniale. Cela semble nécessaire car leFrançais n'est pas colonial selon P Raynaud ministre des colonies. En flattant l'orgueil national et enutilisant une propagande habile emplie de lieux communs (Cf doc 5 avec les indigènes et

l'architecture stéréotypes) et un slogan simple : le tour du monde en un jour, l'exposition doitpermettre aux Français d'être fiers de leur empire2)  Document 2 : Quel est selon Paul Reynaud l’intérêt de l’empire colonial ?L’empire colonial français a avant tout un intérêt économique. 3)  Documents 3, 4 : Comment l’Empire et son unité sont-ils mis en scène ? Est-ce une représentation

réaliste ?Place prépondérante des pavillons de l'empire français avec deux monuments emblématiques : le templed’Angkor Vat et la mosquée de Djenne. Concentration en un même li eu de pavillons très divers etreprésentatif d'un continent ainsi que leurs habitants embauches pour jouer un rôle de figurant dansl'exposition. Ce n'est pas réaliste car les notions de contrôle ou de domination sont gommées, au profit

d’une mise en scène flatteuse4)  Document 5 : Quels sont les peuples de l’Empire colonial français représentés sur cette affiche ? Quelséléments symbolisent ici la France ? Expliquez le slogan de l’affiche : le tour du monde en un jour

1. Stéréotypes des 4 parties de l'Empire : habit traditionnel et élégant de l’Asie, caractère primitif duNoir et de l’Indien à moitie nu, chéchia du Nord-Africain. A noter la présence d’un Indien d’Amérique,continent sans rapport avec l’empire colonial français mais qui fait référence à celui du XVIIIèmesiècle avec le Canada et la Louisiane. L’Océanie est absente bien que la France possède Tahiti et laNouvelle-Calédonie depuis le XIXe siècle. Ce sont donc les colonies les plus fortes symboliquement quisont montrées.2. La France est symbolisée par le drapeau en haut du minaret et par les couleurs bleu, blanc, rouge.

3. Le visiteur, en une journée, peut faire le tour des pavillons et des différentes reconstitutions quisont autant de « preuve » de l’existence d’un empire colonial tangible. Or, cet empire s’étend sur troiscontinents.

5)  Document 2, 5, 6 et 7 : Quelle vision de l’Empire l’exposition veut-elle donner ?L’exposition coloniale vise à donner de l’empire français un aspect grandiose, florissant, mais avec Encore des perspectives d’avenir et de croissance.6)  Document 8 : Que dénoncent les organisateurs de la contre exposition ?Les organisateurs de la contre--‐exposition dénoncent l’exploitation qui est faite des colonies, maissurtout la violence exercée sur les indigènes, la décadence culturelle de ces populations poussées àl’alcoolisme et au commerce de l’opium (noter ici l’utilisation de la colonie de l’Indochine).

7)  Document 9 : Que contestent les opposants de l’exposition et au nom de quoi ?Les anticolonialistes en dénoncent toutefois le caractère propagandiste et mensonger La contre-exposition cherche a alerter les Français sur les massacres commis d'Annam, du Liban, du Maroc...(Cf Guerre du Rif au Maroc). Cette colonisation se fait au nom de la diffusion de la civilisation. Maisles opposants soulignent la complicité des organisations chrétiennes et des grands industriels par laproximité des deux pavillons a l'exposition. Le rôle du parti communiste dans cette opposition estimportant

Bilan : Résumez à partir des documents les principaux aspects de cette exposition puis répondez à la

question suivante. Quels sont les différents regards portés en France sur la colonisation en 31 et quelleopinion semble l’emporter ?

L’Exposition coloniale internationale est inaugurée le 6 mai 1931 par Paul Reynaud, ministre des Colonies.

Son organisation a été confiée au maréchal Lyautey, ancien résident général au Maroc avec deuxobjectifs principaux : présenter « l’œuvre réalisée par la France dans son empire colonial » et « l’apport

Page 13: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 13/21

des colonies à la Métropole » (décret de 1928). Il s’agit clairement d’une entreprise « nécessaire depropagande directe », destinée à mettre en scène l’Empire colonial français et célébrer l’idée coloniale.

De mai à novembre, l’exposition accueille 8 millions de visiteurs. Ils peuvent visiter une reproductiongrandeur nature – mais en carton-pâte - du temple cambodgien d’Angkor Vat, une reproduction de lamosquée de Djenné (Mali), le musée des colonies, etc. Des milliers de figurants venus des coloniesparticipent à des défilés, des spectacles (danses traditionnelles, exhibition de soi-disant « cannibales

polygames » kanaks) ou des zoos humains. Des espaces didactiques se mêlent aux espaces récréatifs :l’accent est mis sur l’œuvre humanitaire réalisée par la France dans ses colonies – campagnes devaccination, scolarisation, évangélisation, etc. –  et, d’autre part, sur les richesses apportées par lescolonies à la métropole. L’exposition est la vitrine de l'oeuvre coloniale de la France sur le planéconomique (développement de la production agricole et industrielle, urbanisation, implantationd'infrastructures de communication, etc.) et culturel (effort d'éducation et de médicalisation).

Le succès de l’exposition s’inscrit dans la lignée du développement de la propagande scolaire, de lalittérature coloniale et de la popularisation de l’image de l’indigène à travers les affiches publicitaireset d’autres représentations (les images d’Epinal du tirailleur sénégalais ou du « bon sauvage », le

« nègre » de la publicité Banania). Vision stéréotypée et caricaturale du colonisé, qui apparaît dans desvillages typiques indigènes même dans de véritables zoos humains : réduit à un état d'animalité et entout cas d'infériorité, présenté comme sous-développé, sauvage. Bref, les clichés de l' « utopie » de la« république coloniale » (N. Bancel) jouent à plein.

Mélange d’exotisme bon enfant présenté au public, de nationalisme et de racisme latent, lareprésentation de la colonisation repose sur la bonne conscience de l’opinion publique et sa convictionque l’Empire participe de la puissance de la France. Unanimité nationale autour des colonies dans uncontexte de crise économique et morale. Les Français pensent qu'avec la crise économique, ils sontentrés dans une phase de déclin, corrolaire du déclin de l'Occident tout entier. L'Empire colonial est

considéré avant tout comme un marché économique salutaire et comme l'image du rayonnement de laFrance. La droite voit dans le colonialisme le prolongement du nationalisme. La gauche oscille entrecritiques en demi-teinte et sentiments contradictoires. C’est le triomphe du colonialisme en France. 

Faible écho de l'anti-colonialisme. La contre-exposition coloniale intitulée « la vérité aux colonies » etorganisée par le parti communiste est un échec : 5000 visiteurs, peu d'écho dans la presse, peu desoutiens parmi les intellectuels, sauf Aragon, Paul Eluard, André Breton. Cette propagande anti-coloniale est relayée par la ligue contre l’oppression coloniale, créée à Bruxelles en 1927 et présidée parle physicien Albert Einstein. Ces positions n'ont qu'on impact limlité. Pourtant, les contestationscommencent à se manifesterToutefois, on ne peut pas dire que l’exposition de 1931 soit parvenue à constituer une mentalitécoloniale chez les Français.

B) réalités : « la plus grande France »1- un empire de taille mondiale... En 1931, l’Empire colonial français s’étend sur 12 millions de km2 avec des possessions sur tous lescontinents, qui se sont étendues avec l'attribution des colonies perdues par l'Allemagne après la 1 ère

guerre mondiale. La SDN a donné à la France un mandat (la mission d'administrer des territoireshabités par des peuples incapables de se diriger eux-mêmes) sur le Cameroun et le Gabon, ainsi que surd'anciennes possessions de l'empire ottoman, la Syrie et le Liban. La Première Guerre mondiale aconvaincu beaucoup de Français de l'utilité de l'empire. Les colonies, en fournissant à la métropole550 000 soldats et 180 000 travailleurs, ont largement contribué à l'effort de guerre. Le tirailleursénégalais est devenu une figure familière.

Page 14: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 14/21

L’empire et la métropole représentent un peu plus de 100 millions d’habitants (42 millions d’habitants enmétropole, 65 millions d’indigènes et environ 1,5 millions de coloniaux). Les Européens et les Français ysont relativement peu nombreux : seule, l’Algérie est une colonie de peuplement et compte 880 000européens pour 5,5 millions de musulmans. Ailleurs, le nombre de Français est très faible : 14 000 enAfrique Occidentale française, pour environ 15 millions d’indigènes. Pourtant, les coloniaux possèdent

les meilleures terres agricoles et contrôlent les postes de pouvoirs. Même dans les protectorats – Maroc, Tunisie, une partie de l’Indochine – dans lesquels les français délèguent une partie du pouvoir

aux élites traditionnelles, l’administration est contrôlée par des Français. Rappel contexte 1929-1931, intensification des liens commerciaux colonies : dès 1896, l’Empire dispute

la place de 2ème  partenaire commercial de la France, en 1928, il s’installe à la 1 ère place. Peud’investissement sur place avant 1914 mais aussi sur toute la période (4 milliards de francs pourl’ensemble de la période de 1850 à 1930) mais des placements très rentables pour ceux qui investissentdès 1913. L’Empire ce sont des débouchés : en 1930 50% des exportations de tissus de coton, 60% duciment, 30% des automobiles…vont vers l’Empire. Des importations de produits agricoles et dematières premières : 80% des vins et du riz, 56% du cacao, 40% des céréales et phosphates importésviennent de l’Empire… Des échanges certes mais déséquilibrés (« l’échange inégal »). C’est en période de

crise qu’on observe un réel rapprochement économique entre la France et son empire. Les métropoleseuropéennes prennent des mesures protectionnistes, et leurs échanges s’amplifient avec les colonies.Ainsi, après la crise de 1929, les échanges de la France avec ses colonies sont nettement dopés : dansles années 1930, le pourcentage des exportations de la France vers ses colonies passe de 20% à plus de30%

C)  La colonisation une dure réalité pour les colonies :A)  Sur le plan économique :Progrès :

-  ouverture à l’économie mondiale : rompt l’isolement des régions par lé développement des lignes

maritimes, câbles télégraphiques, ports (ex Dakar), réseau ferré (Inde : 3ème au monde).Modernisation relative des infrastructures et des équipements des services publics des colonies.-  infrastructures de production : mines (caoutchouc et pétrole notamment d’Indonésie, cuivre et étain

du Congo belge, uranium, or et diamant d’Afrique australe, phosphate du Maroc…) économie deplantations, développement de terres irriguées, (meilleures terres utilisées, hévéa, agrumes, arachide,cacao, coton, riz, vigne en Algérie)

Les colonies sont souvent spécialisées dans une production les productions sont contrôlées par desgrands sociétés européennes : Royal Dutch, Shell.

Et asservissement :  pillage des ressources (matières premières : économie de prédation). Exploitation des mines de

diamants et de cuivre par des sociétés de la métropole  colonie = débouché (vendre des produits manufacturés), donc absence de développement

industriel dans les colonies (exception : textile indien)  exploitation forestière : bois d'okoumé, contreplaqué

-  profite à de grandes compagnies concessionnaires. L'exploitation des colonies est assurée par dessociétés privées qui reçoivent des concessions attribuées par les gouvernements. Cette solution éviteà l'Etat de financer directement les énormes investissements nécessaires à la valorisationéconomique des colonies

-  désorganisation éco tradit : spoliation des meilleures terres, production déterminée par les sociétés

de traite au détriment des cultures vivrières : désorganise les économies indigènes-Concessions obtenues par des négociants et des colons qui exploitent des mines, plantations-Colons blancs en Algérie s’installent et exploitent des concessions à l’aide de la main d’œuvre locale :

colons s’approprient 2 millions de terres entre 1830 et 1914 pour cultiver des primeurs, de la vigne. 

Page 15: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 15/21

-développement d’un prolétariat indigène (aggravation de la misère sociale) B)  pour la Société : La colonisation française met en présence deux sociétés distinctes dans un

rapport de domination et d’exploitation. Progrès

-  progrès médicaux (doc 3 page 279), recul de la mortalité, contre les épidémies et les maladiescontagieuses mais il fallait préserver une main d’œuvre abondante (dispensaires des missionnaires,hôpitaux, campagnes de vaccination : recul de la mortalité (variole, peste, lèpre) Missionnaires font 

construire des hôpitaux, des orphelinats des hospices Scolarisation, naissance d’élites locales Il y a aussi la diffusion d’un enseignement, le service militaire(obligatoire à partir de 1912), les relations de travail, qui aboutissent à une acculturation, notammentde la part de certaines couches sociales

Et asservissement : Prélèvement de l’impôt, présenté comme contribution au développement du pays (argent ou travail) :indigène qui le payent.travail forcé ou gratuit : réquisitions de toutes natures, travail forcé (doc 2 page 265) de fait il s'agitde prestations gratuites pour des travaux d'intérêt local ou colonial (12 jours en AOF- 15 jours enAEF), forme d'impôt en travail ( même si esclavage aboli mi XIXème s ) car main-d’œuvre gratuite ou

très faiblement payée ( il existe un prolétariat rural qui travaille dans les exploitations minières etagricoles ) : tt est construit et conçu pour prélever le plus d’humain conséquences terribles ( nom :Congo-océan, voie ferrée construite entre 1921 et 1934 pour relier Pointe Noire à Brazzaville : 20 000indigènes morts ! ). L'Etat colonial couvre cette pratique, qui se substitue à l'esclavage, officiellementaboli. prélèvement des hommes en temps de guerre (France : 600 000 soldats, 200 000 travailleurs ;GB : 1,5 M )Ségrégation et subordination sociale : négation des droits (not politique), abondance dedevoirs/ségrégation spatiale (fréquentation de lieux/séparation des quartiers avec des quartiersindigènes dans les villes coloniales). Presque aucun accès à des fonctions importantes dansl’administration. 3 p 277 : 15% d’enfants scolarisés dans l’empire mais des traces par la formation de

leaders nationalistes. Négation de l’identité, des traditions.

Source : manuel Hatier 1ère

p. 251

Source : manuel 1ère Hachette collection Zachary, p. 285

Page 16: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 16/21

Population indigènes soumises au code de l’indigénat : mesure de l’administration coloniale prises contreles indigènes qui ont un statut inférieur aux citoyens français (délits, peines alourdies)= modernisation au seul profit des métropoles, au prix d’une grande violence

C) des contestations en émergence  Officiellement, seuls les communistes et les anarchistes sont anticolonialistes : ainsi, les

artistes surréalistes dénoncent l’exposition coloniale dans un tract intitulé « Ne visitez pas

l’exposition coloniale ». Ils condamnent les massacres perpétrés au Maroc, en Indochinecentrale et organisent avec la CGT et la CGTU une contre-exposition, « La vérité sur lescolonies », afin de montrer les violences infligées aux indigènes et l’exploitation économique descolonies, mais celle-ci n’a que peu de succès (5 000 visiteurs à peine en l’espace de 8 mois).Proches du PCF, ils critiquent la « complicité » des autorités politiques, de l’Eglise et de labourgeoisie dans la propagande coloniale.

  Quoique minoritaires, certaines voix commencent à s’élever pour s’opposer à la colonisation ou du

moins à ses aspects les plus brutaux. En 1929, le journaliste Albert Londres décrit dans Terre d’ébène  les conditions de travail inhumaines et la mortalité due au travail forcé lors de laconstruction de la ligne de chemin de fer Congo-Océan. Deux ans plus tôt, l’écrivain André Gide

publiait également des articles témoignant de ce scandale et dénonçait le traitement desrécolteurs de caoutchouc dans son Voyage au Congo . L’année même de l’exposition, AlbertSarraut, ancien gouverneur d’Indochine et ex-ministre des Colonies préconise une aide sanitaireet sociale au bénéfice des indigènes et réclame une réforme de l’administration coloniale dans unouvrage intitulé Grandeurs et Servitudes coloniales .

  La dénonciation du colonialisme se développe également chez les élites des peuples colonisés : aunom des idées des Lumières, ils dénoncent les inégalités et placent la France, « patrie des droitsde l’Homme », face à ses contradictions. Leur critique du colonialisme se nourrit parfoiségalement de l’influence du marxisme-léninisme. Ce rejet de la domination coloniale aboutit danscertains cas à la création de mouvements politiques structurés. En Indochine, Nuyen Ai Quoc(qui prendra le nom d’Hô Chi Minh) crée le parti communiste indochinois en 1930 après lesémeutes de Yen Bay, suivie par une répression féroce en 1930. En 1925, la révolte d’Abd El-Krimdans la guerre du Rif au Maroc doit être réprimée par l’armée française, mais le Parti del’Istiqlal (« indépendance ») reprend la contestation nationaliste, tout comme le parti du Néo-Destour de Nabib Bourguiba en Tunisie et l’Etoile nord-africaine en Algérie ( doc 5 page 277),en Asie avec le Parti du Congrès de Gandhi et de Nehru. On peut également évoquer lacontestation menée par des intellectuels comme le sénégalais Senghor ou le martiniquaisCésaire, à l’origine du concept de « négritude »(définition page 280). Ils ne réclament pasnécessairement l’indépendance, mais souhaitent obtenir plus d’autonomie et la reconnaissance

des droits civiques des peuples colonisés.=> Ces faits témoignent de la montée du nationalisme, qui réclame surtout l'autonomie, parfoisl'indépendance

=> Ces mouvements sont appuyés en Europe par quelques intellectuels comme le physicien AlbertEinstein, qui prend la présidence de la ligue contre l'oppression coloniale.

Conclusion :

Longtemps dédaignée par les Européens, l'Afrique devient à partir des années 1880 l'objet de toutesleurs convoitises. Convaincus que la possession d'empires coloniaux constitue un gage de puissance, deprospérité économique et de prestige, Français, Britanniques, Allemands, Belges et Italiens se lancent à

Page 17: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 17/21

la conquête du continent. Malgré les tentatives pour l'encadrer lors de la conférence de Berlin (1884-1885), cette ruée (scramble ) sur l'Afrique des puissances européennes ne manque pas de provoquerrivalités et tensions entre elles. Celles-ci culminent lors des crises franco britannique à propos duSoudan (Fachoda, 1898) et franco-allemandes à propos du Maroc (1905-1906,1911-1912). Partout enEurope, les partis coloniaux justifient cette politique de conquête au nom de la « mission civilisatrice »dont les Européens devraient s'acquitter à l'égard des Africains. Pourtant, ceux-ci sont nombreux àtenter de s'y opposer malgré leur infériorité technique.

Disposant de l'empire colonial le plus vaste après celui du Royaume-Uni, la France n'est pas peu fièred'en vanter la grandeur au travers d'une intense propagande qui culmine avec l'Exposition colonialeorganisée à Paris en 1931. Si les différentes composantes de l'empire bénéficient de statuts divers(colonie, protectorat, mandat), toutes connaissent une même soumission à la métropole. Malgré lediscours officiel, les populations locales sont largement exclues de la gestion de leur territoire. Cettesituation contraire aux principes fondateurs de la République explique l'anticolonialisme de certainshommes politiques ou intellectuels français. Elle permet également de comprendre la montée desrevendications nationalistes parmi les populations locales.- ouverture du sujet :Comment débute le mouvement de décolonisation ?

Fiche bilan -. Le temps des dominations coloniales 

Page 18: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 18/21

Notions : IMPERIALISME : On qualifie d'impérialisme la politique d'un État qui cherche à en dominer d'autrespour se constituer un empire. L'impérialisme est le plus souvent informel, c'est-à-dire non officialisé etse limitant à une influence économique ou culturelle.COLONIALISME : Lorsque l'impérialisme est revendiqué et repose sur la contrainte, il devient uncolonialisme, c'est-à-dire une entreprise de domination politique d'un autre État qui perdprogressivement toute autonomie.

PACIFICATION : euphémisme utilisé par les colonisateurs pour désigner la répression des révoltes.ASSIMILATION : politique coloniale qui vise théoriquement à supprimer toute différence entre lamétropole et ses colonies, en accordant la citoyenneté aux colonisés.

Vocabulaire et sigles : Colonie : Territoire occupé et administré par un État étranger (la « métropole »).Mandat : Après la Première Guerre mondiale, territoire confié par la SDN aux puissances victorieusesqui l'administrent en son nom.Mission : Organisation catholique ou protestante visant à répandre la foi chrétienne.Esclavage : L'esclavage est un statut juridique qui fait d'un être humain un objet dont le propriétaire

est seul maître. Aboli par tous les États européens au cours du XIXe siècle, il perdure dans d'autresparties du monde, ce qui fournit aux Européens un prétexte pour les coloniser. Mais si les colonisateurseuropéens abolissent l'esclavage dans leurs colonies, ils y pratiquent parfois le travail forcé.Travail forcé : Proche de l'esclave car il travaille sous la contrainte et n'est pas rémunéré, letravailleur forcé conserve cependant son autonomie juridique.Boers : nom (signifiant « paysans ») donné par les Britanniques aux colons d'origine néerlandaiseprésents en Afrique du Sud depuis le XVIIe siècle (ces derniers s'appellent eux-mêmes « Afrikaners»).Comptoir : établissement de commerce colonial situé sur un littoral.Missionnaire : religieux qui a pour mission la diffusion de sa religion.Parti colonial : groupe de pression regroupant les partisans de la colonisation, au-delà des clivagespolitiques.Protectorat : régime juridique établi par un traité international selon lequel un État renonce à unepartie de sa souveraineté (défense, diplomatie, douanes) au profit d'une grande puissance.Scramble (for Africa)  : ruée sur l'Afrique, expression utilisée par les Britanniques pour désigner lapériode 1880-1914.Traite (négrière) : commerce des esclaves africains.Weltpolitik : « politique mondiale » annoncée par Guillaume II en 1890, qui vise à faire de (Allemagneune puissance maritime et coloniale, et pas seulement européenne.

Code de l'indigénat : ensemble de mesures juridiques appliquées par l'administration coloniale aux seuls«indigènes», qui ont ainsi un statut inférieur aux citoyens français (liste extensive de délits, peinesalourdies, etc.). Il est aboli en 1946.Rif : région du nord du Maroc sous domination espagnole (majeure partie) et française.Tirailleurs sénégalais : unités d'infanterie «indigène» créées au Sénégal en 1857 et recrutées ensuitedans toutes les colonies françaises dAfrique noire.AEF : Afrique équatoriale française.Colonie d'exploitation : Colonie exploitée pour fournir aux métropoles des matières premières et danslaquelle le peuplement d'origine européenne est très faible.Colonie de peuplement : Colonie dans laquelle s'installe définitivement un grand nombre d'habitants

venus de métropole.Négritude : Ensemble des valeurs culturelles et spirituelles propres aux Noirs africains, etrevendiquées par eux.

Page 19: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 19/21

Repères chronologiques : 1830 : Début de la conquête française de l'Algérie 1868 : départementalisation de l'Algérie 1881 : Protectorat français sur la Tunisie 1882 : Protectorat britannique sur l'Egypte 1884-1885 : Conférence de Berlin.1889 : Adoption de l'indigénat dans l'ensemble de l'empire colonial 

français 1895 : fondation de l'AOF 1898 : Crise franco-britannique de Fachoda.1905 et 1911 : Crises franco-allemande au Maroc 1910 : création de l'AEF 1921 -1926 : Guerre du Rif.1926 : Fondation de l'Étoile nord-africaine (Algérie) 1930 : Fondation du parti communiste Indochinois ; Révolte en Indochine.1931 : Exposition coloniale internationale de Vincennes à Paris.

Personnages : JULES FERRY (1832-1893) 

Président du Conseil de 1880 à 1885, il est l’initiateur de l'expansion coloniale française. Il fait de laTunisie un protectorat en 1882, du Bas-Congo une colonie en 1883 et entreprend la conquête du Tonkinen 1885. Suite à un incident entre les troupes françaises et chinoises à Lang-Son, à la frontière duTonkin et de la Chine, son gouvernement est renversé.

HUBERT LYAUTEY (1854-1934) 

Né à Nancy, saint-cyrien, officier de cavalerie, il pacifie les territoires coloniaux (Tonkin, Madagascar,Algérie). En 1912, il devient le premier résident général de France au Maroc. Attaché à ce protectorat,il conduit une politique respectueuse des élites locales. Maréchal de France en 1921, il combat larébellion d'Abd-el-Krim dans le Rif marocain. Il rentre définitivement en France en 1925. Lyautey «l'Africain » est le grand organisateur de l'exposition coloniale de 1931 à Vincennes.

ABD EL-KRIM (1882-1963) Né dans une famille de notables, Abd el-Krim fréquente les écoles espagnoles et devient journalistedans la ville de Melilla. Nommé cadi, c'est-à-dire juge, il commence une carrière dans l'administrationespagnole au Nord du Maroc. Il commence alors à s'opposer à la colonisation européenne. En 1919, il unitles tribus du Rif et entre en guerre contre les Espagnols. En 1921, il remporte un véritable triomphe

contre le général espagnol Silvestre. En 1925, la guerre s'intensifie avec la participation de la Franceau conflit. Vaincu en 1926, il est exilé à La Réunion.

HABIB BOURGUIBA (1903-2000) Fils d'officier, il fait ses études en France et fonde en 1934 le Néo-Destour, aile moderniste dumouvement nationaliste. Président du Conseil de la Tunisie indépendante en 1956, il devient présidentde la République en 1957 et président à vie en 1975. Il est écarté du pouvoir en 1987 par Zine el-Abidine Ben Ali.

MESSALI HADJ, AHMED (1898-1974) 

Né dans un milieu modeste mais éclairé, Messali Hadj fréquente l'école primaire française à l'âge desept ans. Son père refuse qu'il aille à l'école coranique. Il est un des premiers à revendiquerl'indépendance de l'Algérie et à dénoncer le colonialisme français. En 1927, il fonde l'Etoile nord-africaine, une organisation regroupant les travailleurs maghrébins en France qui sera dissoute

Page 20: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 20/21

par le Front populaire en 1937. La même année, il fonde le Parti du peuple algérien (PPA) qui revendiqueouvertement l'indépendance de l'Algérie. Les partisans de Messali Hadj se regroupent dans leMouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) en 1946. Ce dernier ne résiste pas audéclenchement de la guerre d'Algérie en 1954 et à l'apparition du FLN. Le vieux nationaliste fonde undernier mouvement, le Mouvement nationaliste algérien (MNA). Une guerre féroce, interne auxAlgériens, oppose les membres du FLN et les membres du MNA ; elle se traduit par des attentats, desexécutions sommaires et des massacres, en Algérie et en France. Messali Hadj est exclu des

négociations d'Évian en 1962. Après l'indépendance, un grand nombre de ses partisans quitte l'Algériepour la France, afin d'échapper à la mort. Messall Hadj meurt en exil en France en 1974.

HO CHI MINH (1890-1969) Nguyen Ai Quoc, d'origine populaire, arrive à Paris à vingt ans et adhère au parti socialiste, puis àpartir de 1920, au parti communiste. Il fonde en 1930 le parti communiste indochinois. Condamné àmort par contumace en 1931, il se réfugie en URSS, puis en Chine. Devenu Hô Chi Minh (« celui quiéclaire »), il proclame en Indochine l'indépendance du Vietnam le 2 septembre 1945. Chef du Vietminh,il mène contre la France une guerre coloniale sans merci. Soutenu par Mao Zédong, il est victorieux en1954. Il dirige le Vietnam du Nord et milite pour la réunification de son pays. Il soutient le Vietcong

contre la présence américaine mais meurt en plein conflit.

LEOPOLD SEDAR SENGHOR (1906-2001) Originaire d'une famille sénégalaise de commerçants aisés, il passe son baccalauréat à Dakar et arriveen France en 1928. Il étudie au lycée Louis-le- Grand à Paris, en khâgne, où il est le camarade deGeorges Pompidou. Agrégé de grammaire en 1935, il devient professeur. Il fonde avec Aimé Césaire leconcept de négritude. Il s'intéresse également à la politique : élu à l'Assemblée constituante françaiseen 1945, il occupe plusieurs postes ministériels entre 1955 et 1960 et devient président de laRépublique du Sénégal en 1963. Il est élu à l'Académie française en 1981.

Productions graphiques (schémas, organigrammes …) : 

Page 21: Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales

5/14/2018 Le Temps Des Do Mi Nations Coloniales - slidepdf.com

http://slidepdf.com/reader/full/le-temps-des-do-mi-nations-coloniales 21/21