Le Style Épistémologique de Louis Hjelmslev

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Ouvrage fondateur en linguistique, Prolégomènes à une théorie du langage, de Hjelmslev est sansaucun doute révolutionnaire sur le plan de l'épistémologie pure. Et c'est sur cet aspect que je voudrais centrer mon étude. Mon projet est d'aborder quelques aspects essentiels du styleépistémologique de Hjelmslev.

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    LESTYLEPISTMOLOGIQUEDELOUISHJELMSLEV

    IvanALMEIDAUniversitd'Aarhus

    SOMMAIRE1.L'pistmologiedupari2.Leparidelaforme3.Leparidel'immanence4.Lasuitedupari

    Ouvragefondateurenlinguistique,Prolgomnesunethoriedulangage,deHjelmslevestsansaucun doute rvolutionnaire sur le plan de l'pistmologie pure. Et c'est sur cet aspect que jevoudrais centrer mon tude. Mon projet est d'aborder quelques aspects essentiels du stylepistmologiquedeHjelmslev.

    Discourirdustylepistmologiquecen'estpas rechercher certainesconstantesde la rhtoriquelangagired'un texte scientifique.C'estmettreen relief lesprincipes nonthmatissmaismis l'oeuvre qui guident la pratique scientifique en tant que travail. En d'autres termes, et suivantl'acception que GillesGaston Granger a donne la stylistique en pistmologie, il s'agit derechercher les conditions les plus gnrales de l'insertion des structures dans la pratiqueindividue. L'essence donc, de la notion de style est la mise en oeuvre du gnral dans leparticulier.

    Cette notion ne concide pas avec la terminologie interne de Hjelmslev luimme, qui adoptel'acception classique de style en tant que connotateur. Elle s'approche, en revanche, en latransposantsurunplanconceptuel,de lanotionhjelmslevienned'accent" :unsensd'expressionapportpardesconditionsfonctionnellesd'origineindividuelle.

    LestylepistmologiquedeHjelmslevestparticulirementdcisifentantqueprisedepositionparrapportauxdeuxproblmesfondamentauxqueposelaconstitutiondesciencesobjetsignifianttellesquelalinguistique.

    Le premier de ces problmes concerne les rapports entre le formalisme et le sens, et peut sersumerparledsormaisclbreparadoxedeThom:toutcequiestrigoureuxestinsignifiant.

    Ledeuximeproblmeconcerne les rapportsentre immanenceetexhaustivitetestpeuprsl'applicationaudomainedelasignificationduthormedeGdelselonlequeldanstoutsystmeilfautchoisirentrecohrenceetcompltude.

    LestylepistmologiquedeHjelmslevs'avreprofondmentrvolutionnairedansletraitementdecesdeuxproblmes.

    Avantd'essayerdedcriresaposition,jevoudraisappliquermapropredmarcheleprincipedesimplicit,siessentiellamthodedeHjelmslev,encherchantlepluspetitcommundnominateurdescaractristiquesinventories.CepluspetitcommundnominateurdustyledeHjelmslevpeutsersumerdanslanotiondepari.

    1.L'pistmologiedupari

    Lacaractristiquecommunedespistmologiesmodernesausujetdecesdeuxproblmespeutsersumer un principe que l'on pourrait appeler le principe de renoncement, et qui dirait,globalement,quel'onnepeut jamais tenir tout la fois.Si l'onchoisit larigueur,ondoit sacrifierunepartiedelasignifianceetviceversa.Sil'onchoisitlacohrenceondoitsacrifierlacompltude,etviceversa.

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    Le style d'une telle pistmologie est devenu, tout naturellement, celui de l'epokh , de lamiseentreparenthses,soitsousformed'abstraction,soitsousformed'Ausschaltung,d'cartement.Or,unemiseentreparenthsesn'estpossiblequesurlabased'unereconnaissancepralabledecequ'onexclut.Etcelaau risquede retenir l'intrieurde laparenthse,sous formedediffrentstypesdecontamination,lammoiredudomaineexclu.

    Dans le casdes sciencesde la signification, le rsultat de cette option sera que pour choisir laformeoncommencepardfinirlesens,etpourchoisirl'immanenceoncommenceparcirconscrirelatranscendance.Ainsi,Saussuredlimitelechampdel'immanencelinguistiqueparl'Ausschaltungd'un territoire de transcendance qu'il relgue d'autres sciences. Ainsi, Greimas propose descatgoriesformellesqu'ilobtient,enfait,parabstractiondulangageobjet,etquirestentfortementsmantises,voiremimtiquesparrapportausensqu'ellesdcrivent.

    Aucontraireleprincipedupari,quel'onpeutattribuerimplicitementaustyledeHjelmslevconsiste,quant lui, dans la radicalisation dynamique du principe de renoncement : parier qu'uneradicalisation de la rigueur formaliste peut mener une visualisation du sens, parier qu'uneradicalisationdel'immanencepeut,parbesoininterne,dboucherdanslacompltude.End'autrestermes,quelesensestuneprolongationdel'horizonduformalisme,etquelatranscendanceestuneconsquencedynamiquedel'immanence.

    Celasignifiequed'emblelapositiondeHjelmslevserabeaucoupplusradicale,prcismentparcequeplusconfiante.Plusradicale,parexemple,parl'vacuationimmdiatedeladensitdel'objet.Aucunecatgorielinguistique,parexemple,neseraretenuepourfaireunedescriptiondulangage.Cesera lanotion,absolumentneutre,degrandeurquiconstituera lacatgoriedebase.Aucunemiseentreparenthses,nonplus,d'unequelconquezonedenonpertinencedu linguistiquepourprserver l'immanence. L'immanence n'est pas l'obtention d'un champ de pertinence pardcoupagepartird'autrechampplusvaste,mais ladlimitationde l'applicabilit thoriqued'unappareilformel.

    En essayant de suivre le parcours d'application du principe du pari aux deux problmesmentionns, nous verrons se dgager une autre zone d'applicabilit de ce mme principe laformemmequi rgit lesProlgomnes.A laquestions'agitil d'un livrede linguistique, s'agitild'unlivred'pistmologie?onseraautorisapporterlarponsesuivante,paradoxalemaisjuste:C'estunvritablelivred'pistmologieparcequecen'estqu'unlivredelinguistique.

    2.Leparidelaforme

    L'essordelalogiquedesprdicatsdeFrege,toutenreprsentantunimmenseprogrsparrapportlalogiqued'Aristote,acontribuacrerunmalentendudontlespistmologiesmodernesontdumal se librer. Il comporte, en effet, le risque de considrer la forme logique comme uneabstractiondelamatirelinguistique.

    La consquence invitable de cette option est l'impasse smantique des sciences de lasignification.L'appareillagethoriquedeGreimas,malgrsarelativefcondit,nesortpasdecetteimpasse.Pourlui,lelangagecontientsaformecommeunfruitcontientsonnoyau.Maislorsqu'onarriveobtenircenoyauparabstraction,laplaced'uneformeonretrouveunautrelmentdummeniveaudu langageobjet, voiremmeun lment plus complexe que l'analys. Un smen'estalorsriend'autrequ'unexerciced'imaginationpourattribuerunlmentlexicallerled'unecatgorieabstraite.

    De ce point de vue, il semblerait injustifi de qualifier la smiotique greimassienne de nohjelmslvienne,carl'optiondeHjelmslev,encequiconcerneleformalisme,seplaceprcismentauxantipodes.

    PourHjelmslevlelangagenecontientrienquedulangage.Lasmantiquen'existepas.Iln'existequ'un plan d'expression et un plan de contenu, appliqu un inventaire. Mais rien ne dit que

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    l'expressiondoivetrencessairementsonorenilecontenuncessairementconceptuel.Cesdeuxniveauxnesontdfinisquerelationnellement,etnes'appliquentqu'toutinventairequienestdot.Iln'yadoncrienabstraire,cariln'yapasdenoyau,pasdesmes,pasdeclassmes,pasdetraitspertinents.

    Iln'ya,sommetoute,qu'uninventaire,ettoutsetrouvedansl'inventaire.

    La notion d'inventaire est prcisment celle qui manque aux linguistiques dites posthjelmslviennes,et c'est, pourtant, l'lment dterminant du style pistmologique deHjelmslev.Cen'estqueparuneoprationdecatalyseappliqueuninventairedonn,quel'onpeutarriveravoirunenotiondelalanguecommeentitvirtuelle.

    Uninventairesecomposedegrandeurs.C'estletermefranaispourtraduireledanoisstrrelse,que l'anglais traduitmalencontreusementparentity . Lesgrandeursentretiennent l'intrieurdel'inventaire, une srie des rapports. Ces rapports peuvent tre in prsentia, c'estdireanalytiques,ou inabsentia, c'estdire catalytiques. Et c'est de ces rapports que se dgage laformecommeundessin.Maisaucunegrandeurn'entretientdesrapportsavecautrechosequedesgrandeurs.

    Un exemple nous permettra de saisir l'importance de cette remarque. C'est ce que Hjelmslevappellel'applicationduprincipedegnralisation.

    Si, par exemple, l'inventaire tablimcaniquement un stade donn de la procdure conduit l'enregistrementdesgrandeursdecontenu:`taureau',`vache',`homme',`femme',`garon',`fille',`talon',`jument',`boeuf',`humain',`enfant', `cheval' `il'et`elle', lesgrandeurs`taureau', `vache',`homme', `femme', `garon', `fille', `talon' et `jument' doivent tre limins de l'inventaire deslments, puisqu'on peut les interprter univoquement comme des units de relation quicomprennent exclusivement `il' ou `elle' d'une part, et d'autre part, respectivement, `boeuf',`humain',`enfant',`cheval'.(9091).

    Cetexemple,quifaitpendantunautreexemplesurleplandel'expression,nousmontrel'aspectsuperflu de catgories smantiques extrieures l'inventaire pour rendre compte du plan ducontenu. La procdure d'analyse consiste ramener des inventaires illimits des inventaireslimitsetceuxciaunombreleplusrduitd'lmentsindispensables.Cequienrsulte,c'est,soitdes signes, soit des figures, c'estdire des lments de signes, mais en aucun cas desabstractions.

    CelamneHjelmslevrevisiterlaplupartdeslieuxcommunsdelalinguistiqueet,enl'occurrence,lanotiondedfinition,qu'ilconoitcommeunesimpledivision,c'estdirecommeunerductiondegrandeurssanschangernidelanguenideplan:

    Par cette rduction de grandeurs du contenu en 'groupes', le contenu d'un signe simple se trouveidentiqueceluid'unechanedecontenusdesignesquicontractentdesrelationsmutuellesdonnes.Lesdfinitionsquirendentcomptedesmotsdansundictionnaireunilinguesontenprincipedecettenature, bien que les dictionnaires jusqu'ici ne se soient pas donn pour but la rduction c'estpourquoi ils n'offrent pas de dfinitions qui puissent tre reprises dans une analyse systmatique.Mais ce qui est tabli comme quivalent d'une grandeur donne ainsi rduite, c'est en ralit ladfinitiondecettegrandeur,formuledanslalangueetdansleplanmmedecettegrandeur.Nousnevoyons,surcepointnonplus,aucunobstaclenousservirde lamme terminologiepour lesdeuxplans et employer aussi le terme de dfinition lorsque l'expression dumot taureau est analysecommecomposedelaconsonnet,delavoyelleo,delaconsonneretdelavoyelleo .Cecinousamne ladfinitionde ladfinitionpardfinitionnousentendonsunedivisionsoitducontenud'unsigne,soitdel'expressiond'unsigne(p.9293).

    Onvoitquelaprocdureestpresquearithmtique.Lorsqu'ilestquestiondetrouverleplusgrandcommun diviseur d'une srie de nombres, le rsultat est un nombre. Analyser n'est donc paschangerdeniveauetcen'estnullement innocentsi lesunitsadoptespar lathories'appellentdesgrandeurs:

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    Le procd consiste donc pratiquement analyser les grandeurs qui entrent dans des inventairesillimits en grandeurs qui entrent dans des inventaires limits.[...] Notre tche consistera donc poursuivrel'analysejusqu'cequetouslesinventairessoientaussirestreintsquepossible(p.92).

    Analyseretdfinirsontdoncdessynonymes.Toutcomme,parconsquent,analyseetdictionnaire.Le dictionnaire idal serait donc un dictionnaire simplement diagrammatique, dans lequel lesrelationsentrelesgrandeursneseraitquesignale,voiredessine.

    Etc'est lun traitessentieldustyledesProlgomnes . La thorie yatplanifiecommeungrand dictionnaire diagrammatique, o rien n'est dmontr, rien n'est dfini dans le senstraditionnelduterme,maisotoutestmontr,commeungestesemontreensedessinant.Voil,laformec'estladispositiondel'inventaire.Ellesemontre.

    Hjelmslev donne d'ailleurs la raison interne de cet autotalement de la forme. Lorsqu'il fait ladistinctionentreprocessusetsystme,ilprvoitdescasounmmeensemblepeuttreconsidrsoit comme processus, soit comme systme, selon le point de vue d'approche. Il donne pourexemplelathorie:

    Lathorieenestunexemple:onpeutconsidrer lahirarchiedesdfinitionscommeunprocessuso est nonce, crite ou lue une dfinition, puis une autre, et ainsi de suite, ou bien comme unsystme qui potentiellement soustend un processus possible. Il y a dtermination entre lesdfinitions puisque celles qui doivent en prcder d'autres sont prsupposes par celles qui lessuivent mais que la rciproque n'est pas vraie. Si la hirarchie des dfinitions est vue comme unprocessus,ilyaslectionentrelesdfinitionssiaucontraireonlaconsidrecommeunsystme, ilyaentreellesspcification(p.39).

    Lecaractrervolutionnairedecetteconceptiondelathoriesauteauxyeux.Entantqu'talementd'une forme, la thorie du langage ne peut tre que le systme luimme, linaris. La thorieproposedesdfinitions,c'estdiredesdivisions,etnonpasdesglosesoudesdmonstrations.Ellen'adutextequelestrictencessairepour temporaliser leshirarchies.Ellenepeutdoncsejustifierqueparellemme.

    C'est partir de l qu'on peut mesurer l'originalit du style pistmologique de Hjelmslev enrelationauformalisme.LeparadoxedeThom,ill'rigeraenpari.Paripourlarigueur,sansmentionde la signifiance.La rigueur s'oppose la signifianceseulement lorsque la rigueurest imaginecommeuneabstractiond'unesignifiancedjaccepte.Ici,enrevanche,onneprsupposepaslasignifiance.Onneprsupposequelafonctionsmiotique,quin'estquelerapport,nonthmatis,entre une expression et un contenu. La forme n'apparat pas, par consquent, comme uneabstractionmaiscommeunedivision.Etonnepeutdiviserquedesgrandeurs.Voilpourquoilathorie linguistique n'a pas besoin d'axiomes ni de postulats. Car son point de dpart est uninventaireetsafaondedfinir,unedivision:

    Cettemaniredeprocderpardfinitionsoutrance sembledevoir contribuer librer la thoriedulangaged'axiomesspcifiques. Ilnoussembleque,dans toutescience, l'introductiond'unestratgieappropriededfinitionspermetde restreindre lenombred'axiomesetparfoismmede le rduirezro.Unetentativesrieused'liminerlesprmissesimplicitesconduitremplacerlespostulatssoitpardfinitions,soitpardespropositionsconditionnellesposesthoriquementquifontdisparatrelespostulatsentantquetels.Ilsemblequedanslaplupartdescas, lespostulatspurementexistentielspuissenttreremplacspardesthormesdeformeconditionnelle.(p.34)

    Une consquence de cette attitude sera le souci de Hjelmslev de reprendre ab ovo toute laterminologie linguistique, pour viter d'y introduire une smantisation procdant de postulatsnullementncessaires. Il refuseainsi, par exemple, de reprendre la classification des voyelles partirde leurpositiondans labouche,etproposeenchangeuneautreclassificationpartirdeleurpositiondanslemot,carceluiciestunlmentinternel'inventaire.

    Onpeutdire,parconsquent,quepourHjelmsleviln'yapasdelangageformel.Laforme,pourlui,ne se lit pas, elle est une forme de lire qui concide avec ce que Hjelmslev lui mme appellel'algbreimmanente(102)d'uninventairedonn.

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    OnpeutrsumercetteoptionparlabelleformuledeWittgensteindanssonTractatus:J'exprimel'galitdesobjetsparl'galitdessignesetnonaumoyend'unsigned'galit.

    Voicicomment,partirdecettepositionpistmologique,onpeutconsidrerleproblmedusens.Le sens peut tre considr comme immanent la linguistique et aussi comme extrieur. l'intrieurdelalinguistique,lesensestunegrandeurindfinissablequipermetlesdiffrencesetlatraductibilitentre les langues.Entantque tel, ilapparatpluscommepointde fuitequecommeobjet,et il changede formedanschaqueactualisationsmiotique : Lesensdevient chaque foissubstanced'uneformenouvelleetn'ad'autreexistencepossiblequed'tresubstanced'uneformequelconque.(70)

    D'autrepartetc'estllaconceptionextrinsquedusenssilesensestdenaturerfrentielle,ilappartient au domaine de la physique s'il est intentionnel, il appartient au domaine del'anthropologie(100).Maislalinguistiquenepeutpasreconnatrecetypedesens,carc'estencelaque,selonHjelmslev,ellesedistinguedesautressciences.Qu'estcedonc,quelaphysiquesinonlasciencedusensdulangagephysique,sanss'occuperdesaforme?

    Hjelmslevconoitainsiunedivisionsimpledessciencesendeuxclasses,ayantcommepointderfrencelelangage:ilyaurait,d'unepart,lessciencesrfrentielles(leurobjetestlesensdeleurlangage)et,d'autrepart,lascienceformellequiestlalinguistique.

    Decepointdevue,ondoitconclureque,toutcomme lesautresdisciplinesscientifiquespeuventetdoivent analyser le sens linguistique sans prendre la forme linguistique en considration, lalinguistique peut et doit analyser la forme linguistique sans se proccuper du sens qui s'y rattachedanslesdeuxplans.(p.101)

    Seloncetteconception,une linguistiquequi s'occuperait galementdusens, conciderait avec lesavoiruniversel.Maiscelan'estqu'unevisionutopique,carchaquescience,sonniveau,n'estqueformelle,sibienque,aussi loinque l'onpousse lesniveauxderfrence,onconstatera toujoursqu'iln'existepasdeformationuniverselle,maisunprincipeuniverseldeformation.(98).

    Autrementdit,unefoisquel'onconsidrel'intrieurdusystmedessciencesrfrentielles,cequivu depuis la linguistique apparaissait en elles comme sens s'vanouit son tour, comme unnouveau type de forme propre au systme qui l'incorpore. Le sens en tant que grandeur seratoujoursdiffr,caraucunesciencenepeuts'occuperdesapropresubstance:"C'estpourquoilesensluimmeestinaccessiblelaconnaissance,puisquelaconditiondetouteconnaissanceestuneanalyse,dequelquenaturequecesoit."(p.98)

    Nous sommes donc en prsence de la position la plus extrme qui soit imaginable en ce quiconcerne l'exclusion du sens par une thorie linguistique, et non seulement du sens, maisgalementdetoutcequi,ycomprisductdel'expression,renverraitautrechosequ'uneforme:"Il se constituerait ainsi, en raction contre la linguistique traditionnelle, une linguistique dont lasciencedel'expressionneseraitpasunephontiqueetdontlascienceducontenuneseraitpasune smantique. Une telle science serait alors une algbre de la langue qui oprerait sur desgrandeursnondnommes."(p.101102).

    Commentunetellesvritdansl'exclusiondusenspeutenmmetempstreunpariendirectiondu sens ? La rponse se trouve en fin de chemin, lorsqu'on aura parcouru l'autre flanc de larigueur,celuiquiconcernel'immanence.

    3.Leparidel'immanence

    L'audace sans prcdents avec laquelle Hjelmslev a abord la question de l'immanence enlinguistique a t souvent banalise et parfois mme comprise de travers. Il suffit pour s'enconvaincredelirelesinterprtationsdeGreimas&Courtsdansleurdictionnaire.C'estainsique,parexemple,samtasmiotiqueseravuecommeuneapplicationdelathoriedestypes,c'estdire commeuncasparticulierdemtalangage, et que la nonscientificit de la connotation sera

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    considresuivantdescanonsdescientificitabsolumenttrangersl'pistmologiedeHjelmslev.

    L'effort de table rase que l'interprtation de l'pistmologie de Hjelmslev exige par rapport auxinterprtationsdunohjelmslvismedevienttoutdesuitepayants'ilnouspermetdeconstaterque, ladiffrencedeSaussure,Hjelmslevconoit la substancenonpascommeunpralable de laforme,maiscommesaconsquence.

    LepointdedpartdeSaussure,quiabesoindespareruneformed'unesubstance,acertespourHjelmslev une valeur pdagogique,mais pche, selon lui, du point de vue pistmologique, parexcsdepostulats,c'estdire,enfindecompte,parexcsd'imagination:"Maiscetteexpriencepdagogique,siheureusementformulequ'ellesoit,estenralitdpourvuedesens,etSaussuredoitl'avoirpensluimme.Dansunesciencequivitetoutpostulatnonncessaire,rienn'autorise faire prcder la langue par la "substance du contenu" (pense) ou par la "substance del'expression"(chanephonique)oul'inverse,quecesoitdansunordretemporeloudansunordrehirarchique.SinousconservonslaterminologiedeSaussure,ilnousfautalorsrendrecompteetprcismentd'aprssesdonnesquelasubstancedpendexclusivementdelaformeetqu'onnepeutenaucunsensluiprterd'existenceindpendante."(p.68).

    Le point de dpart de Hjelmslev, en revanche, est un inventaire et sa forme est biplane.L'immanenced'uninventaireestunpointdedpartabsolu,quinesedcouvrecommeimmanenceque lorsdesondpassement, aubout du chemin. La substancen'est pas ce dont on extrait laforme,maiscequiestauboutdelaforme.Letoutestdetrouverparlasuitelegesteparlequell'analyse,danssaprocdurededivision,toucheraleniveauoledpassementestpostul.

    C'estpartirdelqu'ildevientaisdesuivreledveloppementdeshirarchiessmiotiques.Onconstaterad'abordquelemotsmiotiqueestutilisparHjelmslev,avanttout,prcdd'unarticleindfini. Iln'yapas lasmiotique,maisdessmiotiques.Unesmiotiquen'estdoncpasd'abordune science, mais une hirarchie deux niveaux. L o l'on peut identifier un inventaire degrandeursquelconques,sicesgrandeurspossdentunpland'expressionetunplandecontenu,sibienqu'ellesdeviennentinterprtables,ilyaunesmiotique.

    Pourquoi appeler alors galement smiotique la thorie des smiotiques ? N'estce pas l unquivoque impardonnable chez un thoricien de la rigueur de Hjelmslev ? Pas du tout, si l'onaccepted'unefoispourtoutesquelavisionqueHjelmslevasurlathorieestl'opposduschmatraditionnellangageobjet/mtalangage

    La thorie est, pour Hjelmslev, la fois systme et processus. C'estdire que la thoriesmiotiquen'ajouteabsolumentrienlahirarchiesmiotiquequ'elledcouvre.Ellen'est,enfait,quecettemisedcouvertentantquetelle.

    Etc'estl,etpasailleurs,qu'intervientladistinctionhjelmslevienneentresmiotiquescientifiqueetsmiotique nonscientifique. Tout simplement, la smiotique nonscientifique est la smiotiquecomme hirarchie immanente, et la smiotique scientifique est la mme hirarchie vue commethorie.

    Il suffit pour s'en convaincre de suivre la structure enchsse des dfinitions donnes parHjelmslev.D'abord,unesmiotiqueest:"unehirarchiedontn'importequellecomposanteadmetuneanalyseultrieureenclassesdfiniesparrelationmutuelle,detellesortequen'importequellede ces classes admette une analyse en drivs dfinis parmutationmutuelle." (p.135) [...] "Enpratique,unelangueestunesmiotique..."(p.138).

    Voici, ensuite, la distinction entre smiotique scientifique et smiotique non scientifique : "Nousappellerons smiotique scientifique une smiotique qui est une opration et smiotique nonscientifiqueunesmiotiquequin'enestpasune."(p.151).

    Poursuivonsparlanotiond'opration:"Nousdfinironsuneoprationcommeunedescriptionenaccordavecleprinciped'empirisme."(p.46).

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    Etquantauprinciped'empirisme:"Ladescriptiondoittrenoncontradictoire,exhaustiveetaussisimplequepossible.L'exigencedenoncontradictionl'emportesurcellededescriptionexhaustive,et l'exigence de description exhaustive l'emporte sur celle de simplicit.Nous prenons le risqued'appelerceprincipeleprinciped'empirisme."(p.19)

    Toutsersumedoncenceci :unesmiotiquenonscientifiqueestunehirarchiedcrite,etunesmiotiquescientifiqueestlammehirarchiemaispriseentantquedcrivante.

    Ainsi, lorsque Hjelmslev dira ensuite qu'une smiotique connotative est une smiotique nonscientifique, cela ne veut pas dire, comme semblent l'entendre Greimas & Courts, qu'elle estlaisseendehorsduchampde lascientificit(faitquenosauteurs trouventembarrassant),maistoutsimplementqu'ellen'estpasuneopration,qu'elleestprisecommedcriteetnonpascommedcrivante,doncqu'ellen'estpasunethorie.

    partirdel,onpeutentamerleparcoursquiconvertiralarestrictionenpari.

    Lepointdedpartestque lahirarchiequiconstitueunesmiotiquen'estpas faited'ensemblesmaisderelations.Decepointdevue,lathoriedetypesestcarter,etlesniveauxobjet/mtanepeuventpastrepriscommedessystmesd'inclusion.Iln'yapasunesrieindfiniemaisstabledecoupleslangageobjetmtalangage,cequ'ilya,cesontdespositionsentreniveauxquipeuvent leur tourcontenirdeshirarchiessmiotiques. Ilestdonc indispensabledeprendreausrieuxl'avertissement de Hjelmslev : "Comme le plan de l'expression et le plan du contenu ne sedfinissentqueparoppositionetrelativementl'unparrapportl'autre,ils'ensuitquelesdfinitionsproposes ici de smiotique connotative et de mtasmiotique ne sont que des dfinitions"ralistes"provisoiresauxquellesonnepeutpasaccorderdevaleuroprationnelle."(p.144).

    Cequinousresteentrelesmains,donc,c'esttoujours,pourcommencer,untexte.Parcatalyse(etnonpas par abstraction) ce texte nous renvoie son systme : c'est cela une smiotique.Unesmiotiqueaunpland'expressionetunplandecontenu.

    Maiscelan'estqu'unminimum.son tour,cettesmiotiquepeut toutentireprendre, l'gardd'unautreplan,lapositionsoitd'expression,soitdecontenu.

    Si elle est expression, son contenu sera fatalement une smiotique nonscientifique, c'estdireunesmiotiquequin'estpasuneopration.Engnral,si toutunsystmesmiotiqueprendunnouveau plan de contenu, cela entranera galement un changement de systme : la fonctionsmiotique de base renvoie des connotateurs, qui dterminent en gnral des catgoriesanthropologiques. Les deux plans d'un texte donn, peuvent, par exemple, renvoyer auconnotateurfranais.

    l'autre extrme, si tout le systme smiotique de base sert de contenu un autre plan, cenouveauplanserancessairementuneopration sur la smiotiquedebase.Ce seradoncunesmiotique scientifique, charge de mettre en relief la forme de la smiotique de base. Onl'appelleragalementmtasmiotique,ousmiologie.

    Cependant, ladiffrencede lanotionensemblistedemtalangage,unemtasmiotiqueselonHjelmslevn'a pas besoin de prsenter un nouvel inventaire de grandeurs. En gnral, elle nechangepasdesystme.Ellen'estpasuneinclusiondelasmiotiqueobjet.Ellepeutencontenirexactementlesmmesgrandeurs.Souvent,cependant,unemtasmiotiqueallongequelquepeul'inventaire de base, ne seraitce que pour se donner des outils plus prcis de description.Imaginonsalorsqu'uneautresmiotiqueluiservesontourdepland'expression,c'estdirededescription.Cette nouvelle smiotique qui constituerait une mtasmiologie serait elle aussiscientifique. Mais elle ne devrait retenir de la smiologie qui lui sert de base que l'inventairecomplmentaireparrapportlasmiotiquepremire.

    Ainsi, l'enchssementdesmiotiqueensmiotiqueseproduirait nonpascomme l'inclusiond'unensembledansunautre,maispardynamisationetparaddition:lasmiotiquedcrivantedynamisela forme de la smiotique dcrite, et n'apporte comme grandeurs propres que les quelques

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    lments supplmentaires dont elle se sert pour dcrire la smiotique de base. Il n'y a donc nirptition ni abstraction de ces grandeurs de base, mais seulement une lgre augmentationprogressive,qui,enchangeantdeniveau,irait,ralentissant,jusqu'toucherfinalementunecertainelimite.

    C'estlquesetrouvel'lmentessentieldelanouveautdeHjelmslev:

    D'ordinaire, une mtasmiotique sera (ou pourra tre) entirement ou partiellement identique sasmiotiqueobjet.La linguistique,parexemple,quidcritune langue,auraellemmerecourscettelanguedanssadescription.Demme,lessmiologiesquidcriventdessmiotiquesquinesontpasdes languespourront fairecettedescriptiondansune langue.Sicelan'estpas lecas, lasmiotiquedont elles se serviront pourra toujours tre traduite dans une langue [...] Il en rsulte que si lamtasmiologie devait fournir une description complte de la smiotique de la smiologie, elle enarriverait rpterengrandepartie les rsultatsmmesdecellesci.Leprincipedesimplicit invitecependantsuivreunprocdquipermettedel'viter[...]Lamtasmiologie doit donc concentrer ses efforts non sur la langue dj crite par la smiologie,languedanslaquellecettesmiologieestaussifaite,maissur lesmodificationsventuellesdecettelangueousurlesadditionsqu'elleyapportepourproduiresonjargonspcial.(p.152).

    Onconstatealorsqueductdelasmiotiqueconnotative,lesgrandeursdeviennentdeplusenplusgnralesetdeplusenplusgrandes.Toutuntextepeutrenvoyerunseulconnotateurdestyleoudephysionomie.Enrevanche,ductdelamtasmiotiqueetdelamtasmiologie,lesgrandeursdeviennentdeplusenplusprcisesetdeplusenpluspetites.Dans lesdeuxcas, lamarged'augmentationdegrandeursd'unesmiotiquel'autresubitunamenuisementprogressif.

    Etc'estalorsque,presqueinsensiblement,l'pistmologiedeHjelmslevmontrel'accomplissementdesonpari.Lesgrandeursqueretientlamtasmiologiedeviennentdeplusenplusdesvritablesobjetsirrductibles,quirejoignentainsilechampdeceque,dansunsenslarge,onpeutappelerlaphysique.

    LadclarationdeHjelmslevnelaissepasdeplacelamoindremauvaiseinterprtation:Grceauchangementdepointdevuequ'impliquelepassaged'unesmiotiqueobjetsamtasmiotique,lamtasmiologie acquiert de nouveaux moyens pour reprendre et pousser plus avant, parl'applicationdesmthodessmiologiquesmmes,l'analysequi,dupointdevuesmiologique,taitpuise.Cequiveutsimplementdirequelesvariantesultimesdelalanguesontsoumisesuneanalyseparticulireultrieuresurunebaseentirementphysique.Autrementdit,danslapratique,lamtasmiologieestidentiqueladescriptiondelasubstance(155156).

    Untexte,donc,prisdanssonimmanenceradicale,etsoumisautraitementleplusformelquisoit,donne,parunesimpleoprationdecatalyseprogressive,desrsultatsdiffrentsselonladirectionprise:a)danslesensdelaconcentration,desconnotateursaffectifsetconceptuelsfontdboucherlacatalysedansl'anthropologieb)danslesensdel'expansion,lacatalysedbouchedirectementsurdesobjetsetdessonsappartenantaurfrentielphysique.

    Laformeatteintainsilasubstance,parexigenceinterne,etnonpasparaxiomatique.L'ensemblede la sciencedeviendra,nonpaspardcisionmaispardduction, intgrabledans leprocessussmiotique : "Par suite, il n'existe pas de nonsmiotiques qui ne soient composantes desmiotiqueset,endernireinstance,iln'existeaucunobjetquinepuissetreclairpartirdelapositionclefqu'occupelathoriedulangage.Lastructuresmiotiqueservlecommeunpointdevuepartirduqueltouslesobjetsscientifiquespeuventtreexamins."(p.159).

    4.Lasuitedupari

    L'attitudedeHjelmslevdevantleparadoxedeThomaconsistparierpourlarigueurdelaforme,sans prjug et sans crainte. Et elle rcupre le sens comme une ncessit interne de ladynamisationdelaforme.

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    Etparrapportauthormedelacompltude,Hjelmslevchoisitl'immanencecohrente,sanspeurde perdre la compltude. La compltude lui advient alors comme dpassement exig par lacatalysedel'immanence.

    Danslesdeuxcas,leparis'appuiesurdeuxoptions:leradicalismeetledynamisme.Radicaliserlarductiondupointdevue,maisavecuneexigencesansprcdentquantcequ'unedescriptiondoitavoirdedynamique.C'estpeuttredansladynamisationdesformalismesetdesimmanencesquesetrouvelesecretultimedeleurfcondit.Lesformalisteset lesempiristesdejadisavaientt sans doute moins formalistes et moins empiristes que Hjelmslev, mais galement plussceptiques.Laformeetl'immanencenesontpaspourHjelmslevdestatsmaisdesparcours.Voilladiffrence.

    Hjelmslevparlemmed'unegnrositdel'immanence:"Lathoriedulangageremplitdoncd'unemanire insouponne au dpart toutes les obligations qu'elle s'tait imposes. son point dedpart,elles'taitfondedansl'immanence,sedonnantpourseulbutlaconstance,lesystmeetlafonctioninterneapparemment,celadevaitsefaireauxdpensdesfluctuationsetdesnuances,aux dpens de la vie et de la ralit concrte, physique et phnomnologique. Une limitationprovisoiredenotrechampvisueltaitleprixqu'ilfallaitpayerpourarrachersonsecretaulangage.Or, c'est grce ce point de vue immanent que le langage rend gnreusement ce qu'il avaitd'abord exig. [...] Au lieu de faire chec la transcendance, l'immanence lui a au contraireredonnunebasenouvelleplussolide."(p.159160).

    Cette foi dans la fcondit de l'immanence lorsqu'elle n'est pas une fausse immanence, est levritable trait de style de l'pistmologie de Hjelmslev. Cependant, en rendant au terme stylel'acception hjelmslevienne de connotateur, on peut observer que ce pari pour la fcondit del'immanence est galement, et trs particulirement, une caractristique stylistique del'pistmologiedanoisecommeentitidiosyncrasique.Kierkegaard,parexemple,nepeutaffirmerlesautqueconstituelestadereligieuxqu'enseplaantluimme,pourledire,dansl'intramurosde l'esthtique. Il en va demmepour ce qui est desProlgomnes. Il est possible de les lireentirementetc'estcela lasuite logiquedupari commeunvritable traitd'pistmologie,etpourquoipasd'ontologie,bienque,dansl'expliciteilnes'agissed'autrechosequedelinguistique.L'pistmologieneseraitautrechosequelalinguistiquevuecommeuneopration.

    Enquelquesorte,c'estunepistmologiequimet l'oeuvre,parun faitdestyle,cequipour laVienne du dbut du sicle tait plutt un idal. On se souviendra que H. von Hoffmanstahlconseillait de ne trouver la profondeur qu' la surface. On se rappellera aussi la lettre deWittgensteinEngelmann:Lorsqu'onnes'efforcepasd'exprimerl'inexprimable,alorsrienneseperd.L'inexprimableestcontenuinexprimablementdanscequiestexprim.

    EtHjelmslev,deconclureencho:"L'immanenceetlatranscendanceserejoignentdansuneunitsuprieurefondesurl'immanence."(p160).

    NB.Cetexteaparugalementsurpapier:Almeida,Ivan.LestylepistmologiquedeHjemslev.Urbino:CentroInternazionalediSemioticaeLinguistica,1998.

    Vouspouvezadresservoscommentairesetsuggestions:[email protected]

    mai1997pourl'ditionlectronique.

    Rfrencebibliographique:ALMEIDA,Ivan.LestylepistmologiquedeLouisHjelmslev.Texto!mai1997[enligne].Disponiblesur:.(Consultele...).