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Le style en fricheL’art de retravailler ses textes

75 fiches illustrant des erreurs etdes maladresses stylistiques

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La réalisation de cet ouvrage a été rendue possible grâce à des subventions de la Société de développe-ment des entreprises culturelles au Québec (SODEC), du Conseil des Arts du Canada et du Patrimoine cana dien (PADIÉ).Gouvernement du Québec – Programme de crédits d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC

Mise en pages : Raymond MartinMaquette de la couverture : Raymond MartinIllustration de la couverture : Natacha Sangalli

Distribution :Canada Europe francophoneDimedia D.N.M. (Distribution du Nouveau Monde)539, boul. Lebeau 30, rue Gay LussacSaint-Laurent (Québec) F-75005 ParisH4N 1S2 FranceTél. : (514) 336-3941 Tél. : (01) 43 54 50 24Téléc. : (514) 331-3916 Téléc. : (01) 43 54 39 15general@dimedia.qc.ca www.librairieduquebec.fr

Dépôt légal : BAnQ et B.N.C., 1er trimestre 2008ISBN : 2-89031-630-0 Imprimé au Canada

© Copyright 2008 (1998)Les éditions Triptyque2200, rue Marie-Anne EstMontréal H2H 1N1Tél. : (514) 597-1666Internet : www.generation.net/triptyCourriel : triptyque@editiontriptyque.com

ANDRÉ MARQUIS

LE STYLE EN FRICHE

L’art de retravailler ses textes

75 fiches illustrant des erreurs etdes maladresses stylistiques

Exemples, exercices et corrigé

Triptyque

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Du même auteur

Croisière au fond du lac, roman jeunesse, Montréal, Triptyque, 1999, 94 p.Un navire dans une bouteille, roman jeunesse, Montréal, Triptyque, 1998, 61 p.Cahiers d’actualité, poésie, Montréal, Triptyque, 1997, 107 p.À l’ère des dinosaures, poésie, Montréal, Triptyque, 1996, 76 p.Émile Nelligan. Poésies en version originale, édition prépa rée par André Marquis (conception, introduc-

tion, tom beau de Nelligan, biographie et bibliographie), Mont réal, Triptyque, 1995, 303 p.Nul vieux château, poésie, Montréal, Les Herbes rouges, 1990, 102 p.Le jeu sans fin, poésie, Montréal, XYZ Éditeur, 1985, 64 p.Si l’herbe pour toujours, poésie, coll. « Phrases détachées », n° 4, Montréal, Soudeyns-Donzé Éditeurs,

1984, 59 pEn collaborationL’atelier d’écriture en questions. Du désir d’écrire à l’élaboration du récit avec Hélène Guy et Camille

Deslauriers, Québec, Éditions Nota bene, 2007, 203 p.Le choc des écritures. Procédés, analyses et théories, sous la direction de Hélène Guy et André Marquis,

Québec, Éditions Nota bene, 1999, 225 p.Anthologie de la poésie des Cantons de l’Est au 20e siècle/Anthology of the 20th Century Poetry of the

Eastern Townships, avec Richard Giguère et Philip Lanthier, Montréal, Triptyque/Véhicule Press, 1999, 247 p.

Remerciements

Un ouvrage à caractère normatif ne se fait pas sans l’aide et le soutien de nombreuses personnes. Je tiens d’abord à remercier Alain Vézina pour sa contribution technique et créative dans l’élaboration de la première version de ce manuscrit. Je désire également souligner l’apport essentiel de deux lecteurs intransigeants, Sylvie Côté et Jean Marquis. Je lève enfin mon chapeau à trois collègues de travail, Hélène Cajolet-Laganière, Hélène Guy et Michel Théoret, qui ont su éclairer ma lanterne à de nombreuses occa-sions. Je ne serai jamais assez reconnaissant envers les étudiantes et étudiants du Département des lettres et communications de l’Uni versité de Sherbrooke, qui, par leur désir féroce d’améliorer la qualité de leur écriture, ont été à l’ori gine de ce projet.

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à la mémoire de Gérald Vézina

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INTRODUCTION

En avez-vous assez de vous faire dire que vous écrivez mal ? Que vous n’êtes pas en me sure d’aligner deux phrases correctement ? Que vos textes sont de véritables charabias ? Pour tant, lorsque vous demandez de l’aide, on ne sait pas trop quoi vous répondre. Les avis et les commentaires de votre entourage vous paraissent flous et subjectifs. Étudiants, rédacteurs de tout acabit et autodidactes qui cherchez à améliorer la qualité de vos écrits, ce livre vous est des tiné. Nous avons tenu à y présenter, le plus simplement et le plus clairement possible, les multiples règles (connues, méconnues et parfois inconnues) qui régissent l’art d’écrire.

Que trouve-t-on dans ce guide ? Des fiches, des exemples et des exercices regroupés en cinq parties : les principes généraux de rédaction, les erreurs de vocabulaire, les erreurs dans la construction de la phrase, les principes de base de la ponctuation et différentes façons d’amé-liorer un texte. Chaque fiche décrit une règle précise, illustrée par des exemples types, et se termine par un exercice récapitulatif. Dans la section intitulée « Feriez-vous un bon réviseur ? », le lecteur pourra vérifier s’il a bien assimilé les notions antérieures. Les phrases à corriger pro viennent, pour la plupart, de travaux d’étudiants universitaires (baccalauréat, maîtrise et docto rat), sauf quelques-unes qui ont été relevées dans la presse écrite.

La lecture de ce livre ne fera pas de vous un écrivain ni un rédacteur professionnel. Vous dé velopperez cependant vos connaissances rédactionnelles, puisque vous serez apte à recon-naître les erreurs, à les identifier, puis à les corriger. Votre cheminement dépend évidemment de vos lacunes, du type de fautes que vous commettez, de vos propres objectifs et du temps que vous êtes prêt à investir. Ne soyez pas étonné si vous croisez quelques termes spécifiquement québécois (« colocataire », par exemple) en cours de lecture. Nous nous sommes permis l’usage de québécismes de bon aloi parce qu’ils reflètent notre identité culturelle et notre imaginaire.

Il est impossible de prévoir tous les cas problèmes et d’offrir des réponses toutes faites, transposables dans tous les contextes. Chaque individu, en fonction de son expérience et de sa culture, porte un jugement sur son texte, mais l’ultime juge demeure la personne à qui votre texte est destiné. En bout de course, c’est le lecteur (par surcroît s’il est professeur) qui décide si le texte respecte les exigences de la langue française. Le rédacteur ne peut pas se placer derrière

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chaque lecteur pour lui expliquer le sens de tel ou tel énoncé ni pour ajouter de vive voix des explications qu’il aurait dû mettre par écrit. Idéalement, la structure du texte suivra une lo gique argumentative implacable, les mots seront choisis avec justesse et les phrases couleront de source.

Les erreurs, les maladresses et les conseils stylistiques exposés dans cet abrégé ne portent que sur les rudiments fondamentaux de la rédaction. Les contextes d’écriture, les contraintes des travaux imposés, les barèmes de correction ou le public cible auquel vous vous adressez re pré sentent des paramètres dont vous devrez aussi tenir compte. Vous êtes libre de consulter ce guide en adoptant votre propre parcours de lecture ou en respectant l’ordre proposé. Semez de bons grains si vous désirez récolter de beaux fruits !

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1. Principes généraux de rédaction

« Celui qui sait écrire possède une supériorité incontestable sur celui qui en est incapable. Il est beaucoup plus libre. Il dispose, en tout cas, d’un outil pour s’exprimer, informer, faire va loir ses droits, traduire son imaginaire. »

Guide du savoir-écrireJean-Paul Simard

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Papier de soie

Les principales qualités d’un texte sont : 1) la clarté (être compris du destinataire; texte comportant un début, un développement et une fin; message univoque), 2) la concision (l’art d’employer le moins de mots possible pour exprimer le maximum de contenu), 3) la correc-tion (grammaticale, orthographique et syntaxique), 4) l’harmonie (le rythme et les sonorités), 5) la précision (de la pensée, du vocabulaire) et 6) la variété (des mots, des structures syntax-iques, des types de phrases).Le bon rédacteur veillera à respecter les principes suivants :a) Choisir les mots justes, adaptés à son destinataire (parfois des mots simples et faciles, utili-

sés dans leur sens propre; parfois des termes plus techniques; parfois des mots employés au sens figuré). On privilégie normalement la formulation la plus courte à la plus longue (dire une chose en un mot plutôt qu’en quatre, par souci d’économie). [Voir les fiches 4 à 15]

b) Faire des phrases complètes et bien articulées. Le style télégraphique convient pour les télé grammes, les écrits utilitaires (indications de consignes, notes de cours, courrier élec-tronique...) et la langue parlée. [Voir les fiches 16 à 41]

c) Varier la structure de ses phrases (par l’inversion, la mise en relief, etc.). Les phrases peu-vent être déclaratives, interrogatives, exclamatives ou impératives. [Voir les fiches 67 et 69]

d) Conserver le même temps narratif tout au long de son texte (passé simple ou présent). [Voir la fiche 38]

e) Trouver un juste équilibre entre les phrases courtes et longues, simples et complexes, en fonction du but poursuivi (donc de son mandat et de son public cible). [Voir la fiche 67]

f) Ne pas aligner de manière désordonnée plusieurs compléments à la fin d’une même phrase. Il les disposera du plus court au plus long ou les répartira en contrepoids (au début et à la fin de la phrase, par exemple). [Voir la fiche 31]

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FICHE 1

g) Employer différents procédés de reformulation pour bien se faire comprendre : des défini-tions, des descriptions, des exemples, des explications, des images, etc. (les figures de style doivent cependant être utilisées avec parcimonie et justesse). Il faut apprendre à se relire avec les yeux de son destinataire. [Voir les fiches 70 et 71]

h) Être concret. [Voir la fiche 72]i) Ne laisser aucune faute d’orthographe ni de grammaire dans son texte.

Rappelez-vous : la simplicité a souvent bien meilleur goût ! Tout rédacteur doit être vigilant, patient et créatif !

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Papier d’émeri

Le bon rédacteur évitera les maladresses suivantes :a) L’abus des verbes avoir, devenir, dire, être, faire, mettre, permettre, se développer,

se trouver, voir et des termes imprécis comme ça, ceci, cela, chose, gens, hommes, per-sonnes; bref, les expressions passe-partout et les termes incolores. [Voir les fiches 51 et 59]

b) Les répétitions lexicales (mots semblables, mots de la même famille, synonymes), sonores (notamment la cacophonie) et syntaxiques (mêmes structures de phrases). [Voir les fiches 55, 56 et 67]

c) L’utilisation de deux verbes quand un seul fait l’affaire. [Voir la fiche 52]d) L’abus des tournures démonstratives ou impersonnelles et l’usage du pronom caméléon

« on ». [Voir les fiches 59 et 60]e) Les lourdeurs énonciatives, les commentaires et les précisions inutiles. [Voir la fiche 53]f) Les clichés, les formules stéréotypées, les phrases toutes faites, les lieux communs, les

expressions trop familières. [Voir les fiches 13 et 14]g) L’accumulation, dans la même phrase, d’un surplus d’adjectifs, d’adverbes ou de complé-

ments. [Voir les fiches 30, 31 et 61]h) Les « belles » phrases creuses, le style fleuri, amphigourique ou précieux et l’exagération

(les superlatifs [le meilleur, le plus grand] et les adjectifs hyperboliques [exceptionnel, sensationnel]). Bref, ne jetez pas de poudre aux yeux ! [Voir les fiches 68 et 71]

i) Les débuts de phrase comportant un pourcentage, un nombre en chiffres (par exemple, « 60 % de la population [...] » au lieu de « Quelque 60 % de la population [...] »).

j) L’accumulation désordonnée de plusieurs idées dans la même phrase ou la répétition indue de la même idée dans un paragraphe, une page, etc.

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FICHE 2

Papier d’emballage

Avant de remettre son texte, le rédacteur aura pris soin d’en fignoler la présentation. Voici quelques rappels importants.a) Donner un titre approprié à son texte ou à son travail (autre que « Texte 1 » ou « Tra vail 1 »...).

Le titre doit refléter le contenu du texte (l’idée principale) et, sans pécher par excès d’ori-ginalité, être accrocheur.

b) Paginer son texte (dans le coin supérieur droit). On ne pagine ni la page de titre ni la pre-mière page d’un chapitre ou d’une section, même si ces pages « comptent ». Si le début de l’introduction constitue habituellement la première page, aucun chiffre n’y apparaît; le chiffre 2 sera indiqué à la page suivante et ainsi de suite.

c) Souligner ou mettre en italique les titres de livres, de journaux ou de revues. Les titres de chapitres, d’articles, de poèmes sont généralement placés entre guillemets.

d) Agrafer ses feuilles.Nous renvoyons le rédacteur au protocole de rédaction de son institution pour tout renseigne-ment supplémentaire concernant les règles de présentation du travail écrit.

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X FICHE 3

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2. Erreurs de vocabulaire

« Des considérations d’ordre pragmatique, contextuel ou com-municationnel font en sorte que ce qui peut être perçu comme une faute dans une situation précise peut s’avérer être la fine fleur de la prose en toute autre circonstance. »

Gérer son vocabulaireBenoît Leblanc

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Les barbarismes

On distingue habituellement deux types de barbarismes : le barbarisme lexical et le barba risme grammatical.

• Le barbarisme lexical

Chaque fois que le rédacteur emploie un mot qui n’existe pas dans le dictionnaire, un mot qui a été déformé ou forgé de toutes pièces (alors qu’un terme adéquat existe), il commet une faute grossière de langage. Forme fautive : « Tout le monde n’a pas le sens de l’équitabilité. »Forme correcte : « Tout le monde n’a pas le sens de l’équité. »

• Le barbarisme grammatical

Chaque fois que le rédacteur emploie une structure grammaticale qui n’existe pas, il commet également une faute grossière de langage. Ce type de barbarisme est particulièrement fré quent dans la conjugaison des verbes.

Forme fautive : « Je n’aime pas quand les gens risent de moi. »Forme correcte : « Je n’aime pas quand les gens rient de moi. »

Le rédacteur devrait prendre l’habitude de consulter, en cas de doute, un dictionnaire et une grammaire.

Attention ! Voir les fiches 6 (anglicismes) et 8 (néologismes).

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Exercice

Trouvez l’erreur, dites s’il s’agit d’un barbarisme lexical ou grammatical, puis corrigez-la.

1. Que réponderiez-vous si l’on vous accusait du meurtre de votre xiphophore ?2. La langue française ne permet pas que l’on abrévie un mot en lui enlevant seulement une

lettre.3. Une main se posa avec brusquesse sur mon épaule.4. Vitement convaincue de l’importance de ce rapport, la ministre s’est engagée à le lire dans

les prochains jours.5. Vous vous contredites lorsque vous affirmez que Justin est carriériste.

Fiche 74 : De la vivacité ........................................................................................................ 158Fiche 75 : Les transitions ....................................................................................................... 161

6. FERIEZ-VOUS UN BON RÉVISEUR ? .............................................................................. 163

7. CORRIGÉ DES EXERCICES ............................................................................................. 173

CONCLUSION ........................................................................................................................ 203

ANNEXE – RAPPELS TERMINOLOGIQUES .......................................................................205

BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE ..............................................................................................207

Tous les livres des Éditions Triptyque sont désormais im primés sur du papier 100 % recyclé postconsommation (exempt de fibres issues des forêts anciennes) et traité sans chlore.

L’impression de Le style en friche a permis de sauve garder l’équivalent de 19 arbres de 15 à 20 centimètres de diamètre et de 20 mètres de haut. Ces bienfaits écologiques sont fondés sur les recherches effectuées par l’Environmental Defense Fund et d’autres membres du Paper Task Force.