Le Spectateur Déluré Septembre 2012

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Journal des prépa littéraire de Cézanne.

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SommaireSommaireSommaireSommaire

P 4 : Avertissement

P 6 : Introduction

P 7 : Les sujets rêvés

P 15 : Poésie

P 18 : Feuilleton

P 22 : Cinéma

Illustrations parsemées par Alice Rorosheim

(Illustration de la page de couverture par Carole L.)

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Avertissement

Dix jours pour publier un premier numéro… c’est court, mais la machine a besoin d’être

lancée. Alors, le voici, ce premier exemplaire. Considérons que c’est un de ces extraits de magasines

qui atterrissent dans votre boîte-aux-lettres pour que vous les découvriez et que vous les adoptiez.

Une petite équipe s’est constituée, rapide et efficace, mais elle reste ouverte à tous ceux qui

voudraient la rejoindre, ne serait-ce que pour un numéro. La récolte d’article pour octobre s’annoncé

déjà fructueuse. Certaines rubriques sont installées, d’autres vont s’amplifier, et d’autres encore vont

se faire une place.

En espérant que vous allez apprécier cet exemplaire-échantillon,

Carole L.

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Introduction

« Nous sommes fous en rime, et vous l’êtes en prose » (Joachim du Bellay, Les Regrets)

Et si toute entreprise qui se veut littéraire, ou plus généralement artistique, était folie ? Est-

ce qu’elle perdrait son attrait ? A force d’observer, à force de lier entre eux et d’analyser tous les

éléments qui se présentent à nous, on devient quelque peu déluré. Il nous prend des envies de tout

récolter, de tout recomposer, de tout créer… mais aussi de tout bousculer.

Il paraît que décrocher la lune est une lubie commune et on en a fait une expression pour

désigner les grandes ambitions. Sincèrement ? Vous avez vraiment envie, vous, de tenir dans vos bras

cette masse pleine de cratères et de « mers » qui n’en sont même pas ? Elle aurait aussi tôt fait de

vous écraser et vous n’auriez même pas gagné de la voir encore plus belle qu’elle ne l’est de loin.

Que voulez-vous voir si vous avez le nez collé dessus ? Laissons donc la lune là où elle est, les yeux ne

peuvent l’embrasser que de loin.

Au lieu d’essayer d’attraper les étoiles avec nos mains, tant qu’à être tête en l’air, suivons

plutôt l’exemple de tous ces hommes qui ont dessiné les constellations, et déployons notre propre

folie dans le ciel. Bâtissons dans les airs. Toute création est poésie.

Voir de ses propres yeux, créer de ses propres mains, c’est être soi-même. Et si cela rime

avec folie, au moins on n’a pas tenté en vain d’attraper ce qui est hors de portée, et on peut

affirmer : « C’est la mienne ! »

Comme l’a écrit Oscar Wilde : « Les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais. »

Carole L.

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Les sujets rêvésLes sujets rêvésLes sujets rêvésLes sujets rêvés

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Grima langue de serpent (image du film Grima langue de serpent (image du film Grima langue de serpent (image du film Grima langue de serpent (image du film Le Le Le Le

Seigneur des AnneauxSeigneur des AnneauxSeigneur des AnneauxSeigneur des Anneaux

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Tentative de corrigé sous forme de plan détaillé, augmenté de quelques conseils expérimentés, dont la matière argumentative et

littéraire laisse peut-être à désirer.

l n’y eu rarement de vases plus contenants que les grecs, et jamais de plus

grande cruche qu’Esméralda », cette affirmation de Moncru, critique

contemporain rendu célèbre par le Spectateur Déluré, tend à illustrer une

théorie fort peu reconnue sur la beauté de la passion de Claude Frollo.

Cruauté : caractère de celui qui prend plaisir à faire souffrir.

Cas particuliers : renvoient à des exemples induits d’une loi générale

Claude Frollo : un des personnages principaux du roman Notre Dame de Paris de Victor Hugo

(par pitié pour le correcteur, ne dites pas que c’est un personnage de Disney)

Grima langue de serpent : personnage secondaire du Seigneur des Anneaux de JJR Tolkien

Il faut noter qu’il s’agit de romanciers connus dont les œuvres naviguent dans différents arts.

« Cruauté des romanciers » : le directeur du journal (je balance c’est lui qui a donné ce sujet)

joue sur un paradoxe. Un romancier peut-il faire souffrir un personnage de papier (autrement qu’en

lui mettant le feu, je veux dire), sa propre progéniture mise au monde dans les douleurs de

l’accouchement littéraire sans péridurale ?

Les romanciers sont-ils les seuls à se montrer cruels quand il s’agit de personnages de

papier ?

« I

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I. De cruels auteurs (un titre original pour la thèse rapporte toujours des points en plus)

A. Dépasser la doxa

La majorité des lecteurs pensent que les personnages de Frollo et de Grima sont cruels c’est-à-

dire qu’ils sont les « méchant », mais c’est faux : sinon, le sujet n’aurait pas lieu d’être (il faut

toujours se mettre dans la tête du pervers qui vous donne le sujet - sauf votre respect, M. le

directeur du journal).

On peut définir l’écriture comme la manière « sublimée » (mettez ce mot parce qu’il est à la

mode, c’est une preuve de votre mise à jour langagière) de nuire à autrui (ne pas penser au lecteur

qui étudiera le roman mais aux personnages), et ce, de façon extrêmement sécurisée puisque le

papier ne riposte que parfois en coupant légèrement le doigt du romancier.

B. Enfance malheureuse

Les personnages de Claude Frollo et de Grima langue de serpent ne sont pas des criminels, ils

sont -comme le disent souvent les avocats- des victimes de leur enfance !

Crées pour le plaisir de l’auteur, qui on le rappelle est cruel, ils sont donc nés pour la souffrance

que leur infligent les romanciers

Crées pour rapporter de l’argent à leur père, même si les auteurs n’ont pas vécu assez vieux pour

toucher les droits des films, comédies musicales et autres.

Créés pour rater leur vie, ce qui est d’autant plus facile qu’elle est dirigée par le fatum de la

volonté auctoriale.

(Remarquez, je vous prie, la belle anaphore du corrigé même pas rédigé !)

C. Une vie malheureuse

Organisez-vous cas par cas, la structure et les arguments n’en seront que plus lipides.

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Claude Frollo : Orphelin (de ses parents biologiques, entendons-nous), il est saisi d’un élan de

bonté en recueillant l’enfant-monstre abandonné, Quasimodo. Il consacre sa jeunesse à un exercice

irréprochable de bonté (s’occupant de son frère et de Quasimodo) et à l’étude de l’alchimie (trouver

de l’or apaiserait la faim dans le monde résultant de notre société capitaliste, égoïste,

consommatrice et bavarde sur des sujets sans intérêt). Il éprouve la passion la plus romantique qui

soit (personne ne peut dire le contraire puisque c’est Victor Hugo qui écrit le roman) mais se

retrouve déçu par sa dulcinée qui aime ce gros cochon de Phoebus (pourquoi pas, après tout sa

meilleure amie, Djali, est une chèvre) et qui n’est pas à la hauteur de son amour. Alors Claude Frollo

élève Esméralda à la bonne hauteur grâce à la potence de l’Inquisition. Le frère ingrat de Claude

meurt (bien fait pour lui) tandis que l’ingrat Quasimodo fait mourir Frollo («ô rage, ô désespoir »).

Quelle bonté et quelle triste fin !

Grima langue de serpent a une enfance inconnue, on peut la supposer fortement traumatisante,

il cherche à s’élever dans la société en devenant le bon conseiller du roi du Gondor, mais il découvre

l’amour auprès d’Eowyn. Elle le juge sur son apparence : teint blafardement maladif, style gothique…

Elle le repousse. S’apercevant de l’affreux dessein du romancier, il décide de renverser son destin et

commence par faire culbuter Saroumane du haut de sa tour. Tolkien refuse de l’affranchir, et

craignant la révolte d’autres personnages, il en fait un saint Sébastien.

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II. Abandonner l’idée de cruauté des personnages

A. Un mal irréfléchi

Nous avons bien démontré la cruauté des romanciers qui vont jusqu’à achever les personnages

en quête de grandeur et de liberté. Mais il reste un préjugé que je sens monter à votre cerveau et

qu’il faut réprimer : « Claude Frollo et Grima langue de serpent sont des « super-méchants » donc

des êtres cruels ». Cela n’est pas digne d’un élève de lettres, apprenez à bien interpréter ce que vous

lisez ! Ils nuisent à leur entourage en voulant juste lutter contre leur destin.

B. De pauvres incompris

Frollo et Grima sont des mal-aimés (pire encore qu’Apollinaire) : par leur créateur et par celle

qu’ils aiment, parce-que les uns sont cruels et les autres se bornent aux apparences.

Le nom de Grima est significatif : en vieil islandais, il est le « spectre » à cause de sa blafarderie

errante et déçue par l’amour ; en vieil anglais, il est le « masque » de la délinquance juvénile d’après

Eowyn alors que son style gothique ne traduit que son mal-être.

Claude Frollo est pris pour une araignée de l’obscur geôle par Esméralda qui ne sait plus

distinguer un amoureux transi d’un dangereux psychopathe dès que l’intelligente Djali s’absente.

C. Une narration subjective et antipathique

Les romanciers ont bon dos de faire passer les opposants à leur dictature pour des méchants en

leur donnant leurs défauts dans une narration qu’ils dirigent. C’est ça la vraie subjectivité des

romanciers !

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III. Sale lecteur ! (là, je me calque sur Sganarelle : « Non ce n’est pas à vous que je parle mais à l’autre »)

A. Tout ça de la faute des adaptations

Evidemment je ne vous insulte pas (ou plus) parce-que vous croyez maintenant aussi fermement

que moi à la bonté et à la pureté de nos personnages. La majorité de ceux qui connaissent Frollo et

Grima sont victimes d’une mauvaise lecture de leur part ou de ceux qui font de mauvaises

adaptations. Films, comédie musicale, Disney, que de mensonges ! Car les mauvais lecteurs rentrent

dans le jeu des romanciers de travestissement de la vérité, devenant cruels à l’égard du souvenir de

Frollo et Frima, et propageant autour d’eux le mensonge injuste.

B. Nécessité métaphysique de rétablir la vérité

Selon Platon, épanouissement de l’homme par ascension dialectique vers :

le Bien = le Beau ≈ Vrai

donc si vous mentez par plaisir pris dans la souffrance d’autrui alors que vous savez maintenant

la vraie interprétation, à la fin de votre pénible ascension dialectique, vous serez moches.

Un CQFD métaphysique montre à votre correcteur l’étendu de votre culture.

C. Petite page de pub

Bon, vous étiez mal partis, mais Frollo et Grima vous pardonneront dans leur grande bonté, si

vous souscrivez à leur association.

« I love Frollo » fut fondée par Quasimodo après que, se repentant de sa perfide trahison, il ait

rassemblé le corps d’Esméralda et celui de Claude Frollo (quelque peu déformé par l’atterrissage

depuis le sommet de Notre-Dame), même s’il n’a pas retrouvé celui de la sage Djali. Cette association

investit dans la recherche alchimique du philtre d’amour réciproque

« Grima j’m ton look » fut créée par Aragorn qui travaille à rendre ses cheveux aussi sales que

ceux de Grima et tente d’interdire aux Elfes, par voie diplomatique, l’utilisation du shampoing. Votre

contribution financières aidera en outre à payer les Nains employés à la réparation (ou plutôt à la

reconstruction d’Isengard en chantant l’hymne de l’association, « Tire-moi la langue, Grima ! »

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Conclusion (qui doit toujours être très concluante dans un devoir)

Pour Claude Frollo et Grima langue de serpent aux sentiments nobles, dont la vie et l’élan

vers le bien ont été coupés par les mauvaises intentions des romanciers, Moncru déclame :

« Ô Lecteur, tremble face à l’interprétation

Facile et cruelle pour ne pas t’enlaidir »

(C’est avantageux de finir le début de la conclusion par une citation assez connue.)

Mais que peut-on dire alors des lecteurs qui aiment Zola et lisent avec délectation la fin

tragique de Gervaise Lantier, amoureuse déçue, ruinée, alcoolique, retrouvée dans un état de

putréfaction avancée sous une cage d’escalier ?

Auteur :

Je-prends-ce-pseudo-alors-que-vous-avez-mon-nom-afin-de-tenter-une-dernière-fois-de-

convaincre-ceux-qui-n’aiment-pas-Claude-Frollo-et-Grima-langue-de-serpent : « Si vous continuez

ainsi, puissiez-vous finir personnage de Disney dans un navet comme Le Bossu de Notre-Dame ! »

Pour les autres, à la prochaine !

Alias Johanna L.H.

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PoésiePoésiePoésiePoésie

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Beauté impitoyable

Marquis mon mari, vous êtes fait comme un rat !

Attaché à la chaise, entouré de mes bras,

Lors gros poisson hors de l’eau dont j’étais l’appât,

Votre argent est volé pendant notre débat.

Bien sûr, beaucoup diront que tout est mon mérite

-Avouons que ma beauté attire plus qu’irrite-

Mais l’honneur revient à ce charmant qui hérite

De tout point toute l’ardeur des héros des mythes.

Ah, oui ! Je dois vous avertir : c’est mon amant !

Et vous, vous êtes le stupide à qui l’on ment !

Ne le prenez pas mal, mais vous êtes si lent

Qu’il m’en fallait un autre à qui vouer mes élans !

Mais voyez-vous ça ! Vous semblez triste, abusé !

Et quelle perte pourrait tant vous chagriner ?

Celle de l’argent ou d’une épouse dévouée ?

Ou peut-être celle de votre dignité ?

Allez, souriez Marquis ! Vous avez toujours su

Que je suis comme un jardin de trop belle vue

Pour agrémenter votre maison décousue !

Notre ‘‘mariage’’ a toujours été saugrenu.

Et puis vous savez… tous ces bons vœux… le temps passe,

Et les quelques faibles agréments, on s’en lasse !

Les bijoux reçus toujours sans amour s’entassent

Et les engagements, sublimement, se cassent.

Ecrit en juillet 2009

Carole L.

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La théière

Les murmures s’endorment sur la tasse

Comme un millier d’éclats dans la mer

Plongeant en ces récifs de citron amer

Et en ce lourd silence s’effacent.

Les fumées s’apaisent en les mains de l’ange

Qui les enserre à les étouffer,

Qui les pétrit à les argentifier

Tant l’envie de voguer le démange.

Les accents marins reviennent encore,

Enrobés de senteurs de cannelle,

Une véritable terre de sel

Dont le sable égraine l’aile d’or.

Les minutes s’enfuient dans la chaleur

De la marée sitôt asséchée

Que s’achève la dernière gorgée

De l’ange de proue vers la lueur.

Ecrit en novembre 2011

Carole L.

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HélèneHélèneHélèneHélène

1ère1ère1ère1ère PartiePartiePartiePartie

La froide lueur de la nuit traversait le verre de la grande fenêtre et couvrait la pièce de son drap d'azur sombre. L'armoire appuyée contre le mur attenant en était devenue bleue. Des veines noires irrégulières la parcouraient mais elles ne faisaient que renforcer sa puissance nocturne, car son ombre monstrueuse recouvrait l'intégralité du bureau.

Mais les ténèbres ne purent atteindre le tableau accroché face au rectangle de lumière. C'était une toile d'un peu plus d'un mètre de hauteur mais deux fois moins large qui représentait l'instant exact où une plume blanche, disposée au trois quart de la toile, touchait l'eau. Son éclat était rehaussé par le faisceau lunaire dont elle captait chaque rayon. Les nombreuses étoiles peuplant le ciel marine de la toile étaient bien pâles en comparaison. Les méandres de l'eau dans lequel il semblait s'enfoncer résistaient cependant à cet éclat. Cette étendue noire était si compacte que même les petites entités lumineuses qui semblaient la peupler ne formaient qu'un faible halo bleuté qui ne pouvait percer.

De l'autre côté de la porte se dressait une bibliothèque dont les livres, qui encombraient chaque espace libre, donnaient la palette la plus exhaustive d'ombres.

Après la bibliothèque le rayon de lumière s'épuisait mais le miroir à pieds accoudé au mur captait le dernier souffle de la nuit. Cette faible lueur lui suffisait pour refléter une partie du grand lit qui lui faisait face. L'image qu'il renvoyait laissait découvrir une mer houleuse dont les vagues d'ébènes étaient comme glacées dans leur mouvement. Du haut de la plus grande d'entre elle, deux faisceaux de cristal qui fixaient le verre disparurent soudain.

Lilian venait d'abaisser son regard sur le réveil qu'il tenait entre ses mains. Bientôt. Il était assis dans le coin de son lit, appuyé contre le mur depuis de longues heures. Ses jambes couvertes étaient repliées si bien que ses genoux atteignaient son cou. En baissant légèrement la tête ses longs cheveux sombres s'étaient refermés sur lui occultant toute lumière. Le faisceau rouge des chiffres prit alors tout l'espace dont il disposait jusqu'à glacer le sang de Lilian. Bientôt. Ses battements de cœur étaient très espacés les uns des autres. Bientôt. Tous ses muscles étaient en tension. Bientôt. Il ne cillait plus. Un hurlement surgit du néant. Il eut un léger mouvement de recul et cligna des yeux, son cœur s'emballait, il eut du mal à respirer. Un deuxième hurlement se fit entendre aussi repoussant que le premier. Le jeune homme se ressaisit et éteignit l'alarme avant de le reposer sur la petite table basse. Enfin.

*

Lilian ferma la porte et rangea ses clefs dans le sac qui pendait à son flanc droit. Il descendit le long de la rue qui s'éveillait. Le soleil lui-même n'était pas encore entièrement apparut, mais sa timide lumière le précédait. Tout en marchant le jeune homme regardait l'effort que l'astre faisait pour s'élever. Il soutint du regard l'hostie propageant sa lumière aussi longtemps qu'il le put. Mais ses yeux le brûlèrent et il du détourner son regard du ciel pour le porter sur le trottoir sale et puant sur lequel il marchait. Les yeux bleus de Lilian étaient très clairs et lumineux certainement parce qu'ils concentraient en eux toute la lumière qui émanait de ce corps. Ses vêtements étaient en effet aussi noirs que ses cheveux qu'il avait ramenés en un catogan. Pourtant à ce moment précis Lilian ne ressentait aucune émotion négative, bien au

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contraire. Il aperçut rapidement sa première destination, son cœur fit un bon, un léger sourire s'insinua sur ses lèvres fines et il pressa le pas mû par l'impatience qui commençait à le submerger.

Il s'arrêta devant une maison et sonna. Une femme d'une quarantaine d'années lui ouvrit un sourire aux lèvres et lui dit :

« Alexandre est en haut, il se prépare encore, mais entre je t'en prie. Je dois y aller, ajouta-t-elle rapidement en montrant le cartable de cuir qu'elle tenait à la main, signe qu'elle partait travailler. Passe le bonjour à Alice. » termina-t-elle en fermant la porte derrière elle.

La mère d'Alexandre avait travaillé dans la même entreprise que celle de Lilian, les deux garçons s’étaient rencontrés très jeunes et n’étaient jamais quittés. Lilian monta les escaliers face à lui et arriva au premier étage de la maison. Il vit la porte de la chambre entrebâillée mais il n'y avait personne dans la pièce. C'est alors qu'il entendit des flacons tomber dans la salle de bain, suivit d'un juron. Reconnaissant la voix de son ami il se dirigea vers la salle d'eau et le trouva face au miroir une plaque chauffante à la main.

Alexandre était un peu plus grand que Lilian, sa musculature plus développée. Sa peau avait pris la teinte halée qu'il sied d'avoir pendant l'été et ses yeux caramel se trouvaient mis en valeur par ses longs cils blonds. En cela il ressemblait traits pour traits à sa mère. Tous les deux arboraient des visages angéliques, qui avaient le don d'attirer toutes les personnes du sexe opposé. Leurs cheveux clairs bouclaient par nature mais Alexandre, contrairement à Marie, ne supportait pas ses boucles. Ainsi tous les matins depuis son entrée au collège il s'appliquait à les lisser scrupuleusement à l'aide d'une plaque chauffante. C'était exactement la tâche qu'il essayait d'accomplir lorsque Lilian entra.

Il salua son ami et s'attaqua à une nouvelle mèche. Lilian aperçu les flacons gisant sur le sol, les ramassa et les remis à leur place.

« Tu en as encore pour longtemps? demanda ce dernier. - Évidemment, répondit l'autre, tu as vu l'heure à laquelle tu arrives!

Lilian regarda sa montre, en effet il avait dix minutes d'avance. - Je te l'accorde, sauf que je sais très bien que tu ne seras jamais près à temps et je te

rappelle que nous devons encore passer prendre Anna. » se rattrapa le jeune garçon en sortant de la salle de bain.

Un quart d'heure plus tard Alexandre retrouva Lilian au rez-de-chaussée ses cheveux parfaitement bien coiffés et une odeur de jasmin flottant autour de lui. Les deux garçons sortirent de la maison et s'engouffrèrent dans un dédale de ruelles encore peu éclairées par la lumière du soleil. Ils tournaient à l'angle d'une énième rue lorsque la silhouette d'une jeune fille à contre-jour leur apparut. Elle était adossée au mur sur lequel son ombre s'étirait fuyant le soleil qui pourtant la créée.

En les apercevant Anna s'avança à leur rencontre un grand sourire aux lèvres. Ses cheveux châtains clair ramenés en arrière dégageaient son visage fin où le maquillage n'avait pas sa place. Elle avait pour elle la taille des mannequins qu'elle choisissait cependant de sublimer en jouant au basket-ball. Les deux garçons considéraient qu'elle représentait le modèle du corps parfait : souple mais pas fragile, sportive mais féminine. De ce qu'ils en avaient vu sa poitrine était d'une taille agréable mais non provocante. Alexandre affirmait qu'il s'agissait d'un bonnet C bien qu'il n'avait pas eût l'occasion de le vérifier. Cependant malgré cette beauté, dont Anna ne semblait pas vraiment avoir conscience, les deux garçons n'avaient jamais senti le moindre désir envers elle. Pour cause, elle était souvent plus masculine qu'eux.

Lorsqu'Anna fut assez proche d'eux, Alexandre s'avança, se planta devant elle l'air résolu. Passant sa main sur leur tête, un sourire triomphant s'installa sur son visage et se reculant il clama :

« Impossible de le nier cette fois, je suis définitivement plus grand que toi ! - C'est bien, mais la prochaine fois essaie de moins te pomponner, répondit la jeune fille

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d'un ton faussement dédaigneux, ça fait un moment que je vous attends. » Lilian ne put étouffer un rire avant de suivre Anna qui se dirigeait déjà vers l'université

toute proche. Le grand blond leur emboita le pas, pensant à haute voix à toutes les rencontres qu'il ferait en cette journée et toutes les possibilités qui s'offraient à lui.

Mais le trajet parut bien court à Lilian, lorsqu'ils arrivèrent à l'université il leur fallut se séparer. S’il s'était tourné vers l'histoire ses amis avaient choisi de poursuivre dans les langues. Ils ne seraient donc jamais dépendants du même département. Le bâtiment de Lilian était le premier devant lequel ils passèrent, après qu'Anna lui ait fait promettre de lui envoyer un message dès la fin de sa réunion de pré-rentrée pour qu'ils puissent se retrouver, le jeune homme s'engouffra dans l'imposante masse de béton.

Il ne lui fallut que peu de temps pour repérer l'amphithéâtre dans lequel la réunion devait avoir lieu. Il en poussa la porte et fut soudain pris de vertige. L'espace d'un instant il se sentit écrasé par la profondeur de la pièce, il suffoqua légèrement devant la foule qui la peuplait et il était loin d'être plein ! Lilian retrouva sa respiration en descendant lentement les escaliers. Comment avait-il osé comparer ce wasserfall noir à la petite plaine qu'était la salle de cours dans laquelle s’était déroulée sa rentrée de terminal ?!

Un an plus tôt il avait eu le bonheur de s'asseoir aux côtés d'une fille qui deviendrait sa moitié pendant presque un an avant de le quitter brusquement pour pouvoir passer un bon été. Écrasé par le souvenir de Maude il s'assit sans regarder son voisin. Il voulut fermer les yeux pour se détendre mais son visage revenait le hanter. Il s'appliqua alors à observer la pièce dans laquelle il se trouvait jusqu'à ce qu'un professeur rentre à son tour. Ce n'est qu'à cet instant qu'il se rendit compte que personne n'était assis à côté de lui.

*

L'hôpital semblait en deuil, le silence murmurait une rumeur d'entropie. Déchirant l'enceinte ouatée du bâtiment, les battants de la porte d'entrée explosèrent sous l'impulsion d'une tornade. Anna se précipita à l'intérieur suivie de près par Alexandre. Ils montèrent les escaliers quatre à quatre et la porte d'une chambre s'ouvrit sur leur visage haletant. Ils firent quelques pas dans la pièce les yeux rivés sur le visage endormi de Lilian avant de s'adosser aux murs. Leur corps menaçait de s'écrouler sous le poids de l'inquiétude mais leurs yeux ne vacillaient pas.

Anna réussit à sortir de l'anesthésie générale dans laquelle toute la chambre était plongée. Elle se désolidarisa du mur et s'assit sur une chaise aux côtés de Lilian. Ne pouvant parler elle blottit sa main dans les siennes. Alexandre la rejoignit. Combien de temps cela lui prit-t-il ? Autant qu'il est nécessaire à des dizaines de lueurs d'espoir pour exploser. D'autres encore, peut-être des centaines, rendirent leur dernier souffle avant que d'une, enfin, jaillisse une lumière aveuglante.

Lilian ouvrit péniblement les yeux. Une lumière grisâtre émanant du dehors heurta son regard. Il le reporta alors sur la chambre dans laquelle il se trouvait. La table de chevet, le rideau, le placard, le vase, le meuble, le fauteuil, la télévision, les murs, les portes, les draps, le pyjama qu'il portait tout était d'un blanc immaculé. Il était dans un hôpital, prisonnier d'une chambre qui ne sentait rien, qui n'avait jamais connu la vie.

Lilian commençait à paniquer, lorsqu'il devina une pression sur sa main droite. Effrayé il se retourna et vit les visages de ses amis penchés sur lui. A la vue des cheveux blonds d'Alexandre et du T-shirt rouge d'Anna son cœur retrouva son calme.

Lilian sentit la douceur d'un tissu sous sa main. Il ouvrit les yeux; il faisait nuit. Il était chez lui.

Suite au prochain numéro…Suite au prochain numéro…Suite au prochain numéro…Suite au prochain numéro…

Aurore SorriauxAurore SorriauxAurore SorriauxAurore Sorriaux

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CinémaCinémaCinémaCinéma

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« Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d’autre chose ? Avec le cinéma on parle de

tout, on arrive à tout. » Jean-Luc Godard

Attention, films français à l’honneur !

Camille redoubleCamille redoubleCamille redoubleCamille redouble, comédie de Noémie Lvovsky, date de sortie 12/09/12, comédie de Noémie Lvovsky, date de sortie 12/09/12, comédie de Noémie Lvovsky, date de sortie 12/09/12, comédie de Noémie Lvovsky, date de sortie 12/09/12

Camille (Noémie Lvovsky) a seize ans lorsqu'elle rencontre Éric (Samir Guesmi).

Ils s'aiment passionnément et Camille donne naissance à une fille... Vingt-cinq

ans plus tard : Éric quitte Camille pour une femme plus jeune. Le soir du 31

décembre, Camille se trouve soudain renvoyée dans son passé. Elle a de

nouveau seize ans. Elle retrouve ses parents (Yolande Moreau et Michel

Vuillermoz), ses amies (Judith Chemla, India Hair, Julia Faure) son adolescence...

et Éric. Va-t-elle fuir et tenter de changer leur vie à tous deux ? Va-t-elle l'aimer à

nouveau alors qu'elle connaît la fin de leur histoire ?

Mon avis sur ce film : A voir absolument ! En cette période de rentrée scolaire et alors que les plaisirs

des vacances sont bien loin, ce petit bijou arrive pile au bon moment. Dès les premières minutes le

spectateur est embarqué dans cette folle histoire où justesse, émotion et rire sont au rendez-vous.

Aucun faux pas pour ce film qui pourtant s’attaque à un sujet qui aurait pu entraîner des clichés

ennuyeux. La performance de Noémie Lvovsky est tout à fait délicieuse et on apprécie de la voir en

tête d’affiche, elle qui occupe si souvent des seconds rôles. Les performances des autres acteurs sont

tout aussi remarquables et donnent au film sa fraîcheur revigorante et sa grande tendresse.

Vraiment un très bon moment de cinéma, tout en simplicité.

Monsieur LazharMonsieur LazharMonsieur LazharMonsieur Lazhar, comédie dramatique de Philippe Falardeau, date de sortie 05/09/12, comédie dramatique de Philippe Falardeau, date de sortie 05/09/12, comédie dramatique de Philippe Falardeau, date de sortie 05/09/12, comédie dramatique de Philippe Falardeau, date de sortie 05/09/12

A Montréal, Bachir Lazhar (Mohamed Fellag), un immigré algérien, est

embauché au pied levé pour remplacer une enseignante de primaire disparue

subitement. Il apprend peu à peu à connaître et à s’attacher à ses élèves malgré

le fossé culturel qui se manifeste dès la première leçon. Pendant que la classe

amorce un lent processus de guérison, personne à l’école ne soupçonne le passé

douloureux de Bachir, qui risque l’expulsion du pays à tout moment.

Mon avis sur ce film : Même si certain trouverons que le film est trop

« humaniste » et sans réel caractéristiques cinématographiques, je le conseille vivement. Il y a une

réelle émotion qui se dégage de la relation qu’établit ce professeur avec ses élèves qui apprennent à

se reconstruire ensemble. Mohamed Fellag interprète à merveille ce professeur et on note

l’incroyable justesse des enfants dans leurs rôles. Attention, même si le film dégage beaucoup

d’espoir, notamment en rappelant le rôle essentiel de l’école (trop souvent oublié aujourd’hui), il est

difficile de ne pas verser de larmes.

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Le Specteur Déluré – Septembre 2012 Page 24

Les saveurs du palaisLes saveurs du palaisLes saveurs du palaisLes saveurs du palais, comédie de Christian Vincent, date de sortie 19/09/12, comédie de Christian Vincent, date de sortie 19/09/12, comédie de Christian Vincent, date de sortie 19/09/12, comédie de Christian Vincent, date de sortie 19/09/12

Hortense Laborie (Catherine Frot) est une cuisinière réputée qui vit dans le

Périgord. A sa grande surprise, le Président de la République (Jean d’Ormesson)

la nomme responsable de ses repas personnels au Palais de l'Élysée. Malgré les

jalousies des chefs de la cuisine centrale, Hortense s’impose avec son caractère

bien trempé. L’authenticité de sa cuisine séduira rapidement le Président, mais

dans les coulisses du pouvoir, les obstacles sont nombreux…

Mon avis sur ce film : Même si l’on passe un agréable moment, le film est un

peu décevant. Catherine Frot est très convaincante dans ce rôle de cuisinière

mais les séquences en Antarctique sont en trop et enlèvent au film de sa saveur. Les plats mettent

l’eau à la bouche, certes, mais on reste tout de même «sur sa faim ».

Vous n’avez encore rien vuVous n’avez encore rien vuVous n’avez encore rien vuVous n’avez encore rien vu, drame d’Alain Res, drame d’Alain Res, drame d’Alain Res, drame d’Alain Resnais, date de sortie 26/09/12, huit nais, date de sortie 26/09/12, huit nais, date de sortie 26/09/12, huit nais, date de sortie 26/09/12, huit

nominations au Festival de Cannes. nominations au Festival de Cannes. nominations au Festival de Cannes. nominations au Festival de Cannes.

Antoine d’Anthac (Denis Podalydès), célèbre auteur dramatique, convoque par-

delà sa mort, tous les amis qui ont interprété sa pièce "Eurydice". Ces comédiens

ont pour mission de visionner une captation de cette œuvre par une jeune

troupe, la compagnie de la Colombe. L’amour, la vie, la mort, l’amour après la

mort ont-ils encore leur place sur une scène de théâtre ? C’est à eux d’en

décider. Ils ne sont pas au bout de leurs surprises…

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Le Specteur Déluré – Septembre 2012 Page 25

AlyahAlyahAlyahAlyah, drame, thriller, romance d’Elie Wajeman, date de sortie 19/09/12, nommé , drame, thriller, romance d’Elie Wajeman, date de sortie 19/09/12, nommé , drame, thriller, romance d’Elie Wajeman, date de sortie 19/09/12, nommé , drame, thriller, romance d’Elie Wajeman, date de sortie 19/09/12, nommé

Caméra d’Or au Festival de Cannes.Caméra d’Or au Festival de Cannes.Caméra d’Or au Festival de Cannes.Caméra d’Or au Festival de Cannes.

Paris 2011. Alex (Pio Marmaï) a vingt-sept ans. Il vend du shit et vit dans l’ombre

de son frère Isaac (Cédric Kahn), lequel après avoir été son soutien est devenu

son fardeau. Alors quand son cousin lui annonce qu’il ouvre un restaurant à Tel-

Aviv, Alex imagine le rejoindre pour changer enfin de vie.

Déterminé à partir, Alex doit dès lors trouver de l’argent et faire son Alyah.

Mais il devra aussi tout quitter : Paris qu’il aime tant, Esther (Sarah Le Picard) son

ancien amour, Mathias (Guillaume Gouix) son ami de toujours et Jeanne (Adèle Haenel) qu’il vient de

rencontrer. Saisi entre son Alyah, la vente de drogue, ses amours complexes et un frère destructeur,

Alex devra trouver sa voie.

CaptiveCaptiveCaptiveCaptive, drame de Brillante Mendoza, date de sortie 19/09/12, neuf nominations au , drame de Brillante Mendoza, date de sortie 19/09/12, neuf nominations au , drame de Brillante Mendoza, date de sortie 19/09/12, neuf nominations au , drame de Brillante Mendoza, date de sortie 19/09/12, neuf nominations au

Festival international Berlinale.Festival international Berlinale.Festival international Berlinale.Festival international Berlinale.

Thérèse Bourgoine (Isabelle Huppert) est une citoyenne française qui travaille

comme humanitaire bénévole pour une ONG sur l’île de Palawan aux

Philippines. Alors qu’elle apporte des provisions au siège de l’ONG à Puerto

Princesa en compagnie d’une autre bénévole philippine, les deux femmes sont

kidnappées avec une vingtaine d’autres touristes étrangers par le groupe Abu

Sayyaf, des musulmans terroristes qui se battent pour l’indépendance de l’île de

Mindanao…

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Le Specteur Déluré – Septembre 2012 Page 26

Film étrangeFilm étrangeFilm étrangeFilm étranger

Après la batailleAprès la batailleAprès la batailleAprès la bataille, drame de Yousry Nasrallah, date de sortie 19/09/12, drame de Yousry Nasrallah, date de sortie 19/09/12, drame de Yousry Nasrallah, date de sortie 19/09/12, drame de Yousry Nasrallah, date de sortie 19/09/12

Mahmoud (Bassem Samra) est l’un des "cavaliers de la place Tahrir" qui, le 2

février 2011, manipulés par les services du régime de Moubarak, chargent les

jeunes révolutionnaires.

Tabassé, humilié, sans travail, ostracisé dans son quartier qui jouxte les

Pyramides, Mahmoud et sa famille perdent pied…

C’est à ce moment qu’il fait la connaissance de Reem (Mena Shalaby), une jeune

Egyptienne divorcée, moderne, laïque, qui travaille dans la publicité. Reem est

militante révolutionnaire et vit dans les beaux quartiers. Leur rencontre transformera le cours de

leurs vies…

Prochainement et à ne surtout pas manquerProchainement et à ne surtout pas manquerProchainement et à ne surtout pas manquerProchainement et à ne surtout pas manquer :

AmourAmourAmourAmour, drame de Michael Haneke, date de sortie 24/10/12, palme d’or du Festival de , drame de Michael Haneke, date de sortie 24/10/12, palme d’or du Festival de , drame de Michael Haneke, date de sortie 24/10/12, palme d’or du Festival de , drame de Michael Haneke, date de sortie 24/10/12, palme d’or du Festival de

Cannes et neuf nominations.Cannes et neuf nominations.Cannes et neuf nominations.Cannes et neuf nominations.

Georges (Jean-Louis Trintignant) et Anne (Emmanuelle Riva) sont octogénaires,

ce sont des gens cultivés, professeurs de musique à la retraite. Leur fille (Isabelle

Huppert), également musicienne, vit à l’étranger avec sa famille. Un jour, Anne

est victime d’une petite attaque cérébrale. Lorsqu’elle sort de l’hôpital et

revient chez elle, elle est paralysée d’un côté. L’amour qui unit ce vieux couple

va être mis à rude épreuve.

Camille SalleCamille SalleCamille SalleCamille Salle

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Le Specteur Déluré – Septembre 2012 Page 27

Alice RorosheimAlice RorosheimAlice RorosheimAlice Rorosheim

Page 28: Le Spectateur Déluré Septembre 2012

Le Specteur Déluré – Septembre 2012 Page 28

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