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LE SPÉCIALISTE Vol. 19 n o 2 – Juin 2017 DÉCOUVREZ OU REDÉCOUVREZ LE PROGRAMME D’ASSURANCES DE LA FMSQ (PAGE 41) Maladie de lyme chronique Page 33 Opération CODE ROUGE page 7 D r André cantin page 35 VIOLENCE LES MÉDECINS, CIBLES DE CHOIX

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le SpécialiSte Vol. 19 no 2 – Juin 2017

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LE SPÉCIALISTE EST PUBLIÉ QUATRE FOIS PAR ANNÉEPAR LA FÉDÉRATION DES MÉDECINS SPÉCIALISTES DU QUÉBEC.

La Fédération des médecins spécialistes du Québec a pour mission de défendre et de promouvoir les intérêts des médecins spécialistes membres des associations affiliées, sur le plan économique, professionnel, scientifique et social. La Fédération des médecins spécialistes du Québec regroupe les spécialités suivantes : anatomopathologie ; anesthésiologie ; biochimie médicale ; cardiologie (adulte ou pédiatrique) ; chirurgie cardiaque ; chirurgie colorectale ; chirurgie générale ; chirurgie générale oncologique ; chirurgie générale pédiatrique ; chirurgie orthopédique ; chirurgie plastique ; chirurgie thoracique ; chirurgie vasculaire ; dermatologie ; endocrinologie et métabolisme ; endocrinologie gynécologique de la reproduction et de l’infertilité ; gastro‑entérologie ; génétique médicale ; gériatrie ; gérontopsychiatrie ; hématologie ; hématologie et oncologie pédiatrique ; immunologie clinique et allergologie ; maladies infectieuses ; médecine d’urgence ; médecine d’urgence pédiatrique ; médecine de l’adolescence ; médecine de soins intensifs (adulte ou pédiatrique) ; médecine du travail ; médecine interne ; médecine interne générale ; médecine maternelle et fœtale ; médecine néonatale et périnatale ; médecine nucléaire ; médecine physique et réadaptation ; microbiologie médicale ; néphrologie ; neurochirurgie ; neurologie ; neuropathologie ; obstétrique et gynécologie ; oncologie gynécologique ; oncologie médicale ; ophtalmologie ; oto‑rhino‑laryngologie et chirurgie cervico‑faciale ; pathologie générale ; pathologie hématologique ; pathologie judiciaire ; pédiatrie ; pédiatrie du développement, pneumologie (adulte ou pédiatrique) ; psychiatrie ; psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent ; psychiatrie légale ; radiologie diagnostique ; radio‑oncologie ; rhumatologie ; santé publique et médecine préventive et urologie.

Toutes les annonces de produits pharmaceutiques sur ordonnance sont approuvées par le Conseil consultatif de publicité pharmaceutique.

Les articles portant signature n’engagent que leur auteur. Tous droits réservés. Le contenu ne peut être reproduit sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

18 DOSSIER

LES ANNONCEURS DE CE NUMÉRO

• Desjardins 2

• Espace Nordik (Condôtel Mont-Saint-Anne) 3

• RBC Banque Royale 4

• Financière des professionnels 6

• Collège des médecins du Québec 9

• Sogemec Assurances 10 et 36

• Association canadienne de protection médicale 11

• Polyclinique Mont-St-Hilaire 13

• Montréal Alfa Romeo 15

• Université de Sherbrooke 22

• QuintilesIMS 28

• Ministère de la Santé et des Services sociaux 34

• MultiD 44

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Fédération des médecins spécialistes du Québec 2, Complexe Desjardins, porte 3000 C.P. 216, succ. Desjardins Montréal (Québec) H5B 1G8✆ 514 350-5000

POSTE-PUBLICATIONContrat de vente 40063082

DÉPÔT LÉGAL2e trimestre 2017 Bibliothèque nationale du Québec ISSN 1206-2081

COMITÉ ÉDITORIALDre Sylviane Forget Dr J. Marc GirardDre Karine TousignantMe Sylvain BellavanceNicole Pelletier, ARPPatricia Kéroack, réd. a.

ÉDITRICE DÉLÉGUÉENicole Pelletier, ARP, directrice Affaires publiques et Communications

RESPONSABLE DE L’ÉDITIONPatricia Kéroack, réd. a. conseillère en communication

RÉVISIONAngèle L’Heureux Françoise Pontbriand

GRAPHISMEDominic Armand

PUBLICITÉFrance Cadieux

IMPRESSIONImprimerie F.L. Chicoine

TIRAGE14 000 exemplaires

SOMMAIRE

7 OPÉRATION CODE ROUGE

8 LES ACTUALITÉS FÉDÉRATIVES

12 EN MANCHETTES

14 DANS LA PRATIQUE

15 LES ACTUALITÉS

16 PARLONS FACTURATION

33 DANS LE MONDE MÉDICAL

35 LES GRANDS NOMS DE LA MÉDECINE AU QUÉBEC

Dr André Cantin

38 DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL CONTINU

40 FINANCIÈRE DES PROFESSIONNELS

41 SOGEMEC ASSURANCES

42 OPERATION CODE ROUGE

43 SERVICES AUX MEMBRES Avantages commerciaux

19CONTRER LA VIOLENCE AU TRAVAIL

24TÉMOIGNER POUR LEVER L’OMERTA

26LA VIOLENCE DANS LE QUOTIDIEN DES ÉQUIPES MÉDICALES

31LE DÉNIGREMENT MÉDICAL

VIOLENCE

LES MÉDECINS, CIBLES DE CHOIX

ERRATUMNous avons à cœur de toujours choisir avec soin la une de nos numéros. Malheureusement, en mars, il y a eu méprise entre le bâton d’Hermès et celui d’Esculape. Notre recherche était pourtant bonne ; les banques de données d’images que nous consultons avaient bel et bien enregistré cette image sous « logo médical ». Un serpent de trop ! Vous l’aviez vu ?

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Si vous n’étiez pas parmi les milliers de médecins spécialistes qui ont pris part à l’Opération CODE ROUGE, le 13 mai dernier,

au Stade olympique ou en webdiffusion : une image vaut mille mots.

« Chaque fois que le ministre essaiera de nous diviser, nous monterons aux barricades. Non, les jeunes médecins n’ont pas à faire les frais de politiques excessives. Non, les moins jeunes ne méritent pas qu’on les traite comme s’ils ne pouvaient plus servir. Oui, les femmes médecins vont continuer d’avoir des enfants et oui, elles ont les mêmes droits que toutes les femmes du Québec. La généralisation abusive pratiquée par le ministre doit cesser !

Nous allons vous défendre pour que vous soyez en mesure de dire NON à votre DSP et NON à votre PDG quand ils essaieront de vous obliger à prendre des décisions contraires à une pratique médicale de qualité et aux besoins de vos patients. »

Diane Francœur, présidente

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ENTREVUE ET TEXTE PAR PATRICIA KÉROACK

UN PILIER IMPORTANT TIRE SA RÉVÉRENCELe 27 mai dernier, celui qui a présidé l’Association des médecins gériatres du Québec (AMGQ) depuis sa création officielle en 1997, Dr Maurice Saint-Laurent, a tiré sa révérence. Afin de souligner ses longues années à la présidence et son importante contribution à la défense des dossiers de sa spécialité médicale, Le Spécialiste s’est entretenu quelques instants avec lui.

LS DR SAINT-LAURENT, POURQUOI AVEZ-VOUS CHOISI LA GÉRIATRIE ?

MSLJ’ai découvert la gériatrie quand je faisais ma résidence

médicale. C’était une branche de la médecine que je ne connaissais pas, tout comme les études scientifiques sur le sujet. J’ai effectué ma résidence dans un hôpital universitaire qui accueillait et offrait des traitements aux enfants et aux adultes. Je me suis vite rendu compte que je me sentais mieux avec les adultes, tout particulièrement avec les personnes âgées. Vu leur immense vécu, la relation humaine était plus enrichissante. De plus, en famille, j’avais une fascination pour mes aïeules, qui me le rendaient bien en me racontant leurs souvenirs et me faisant des confidences sur leur jeunesse. Elles avaient eu une vie bien remplie et étaient restées en forme malgré leur grand âge. Je gardais donc, à cette période, une image positive du vieillissement.

Mon intérêt pour la gériatrie a été bien perçu dans mon milieu de travail : c’était rare et méconnu comme activité médicale et ça permettait d’offrir des services mieux adaptés à cette clientèle. Bien entendu, l’arrivée d’une nouvelle spécialité médicale n’est pas exempte de préjugés. Une chance, le phénomène s’est quelque peu amélioré... bien qu’aujourd’hui, il ne soit pas disparu !

LS DEPUIS QUAND LA GÉRIATRIE EXISTE-T-ELLE AU JUSTE ?

MSLC’est en 1981 que le Collège royal des médecins et

chirurgiens du Canada (CRMCC) a

reconnu la gériatrie en tant que spécialité médicale. Le Collège des médecins du Québec l’a reconnu en 1987. Je suis le deuxième Québécois, après ma collègue Dre Judith Latour, à être reconnu par le CRMCC en tant que gériatre.

Après plus de 35 ans d’existence, la gériatrie est encore une discipline méconnue. Le système de santé et ses professionnels manquent cruellement de connaissances en gériatrie et en gérontologie. S’ils avaient un minimum de connaissances en la matière, nos gestionnaires du système de santé prendraient de bien meilleures décisions.

LS

QUAND AVEZ-VOUS COMMENCÉ À VOUS IMPLIQUER AU SEIN DE VOTRE ASSOCIATION MÉDICALE ?

MSLJe me suis impliqué dès ses débuts « officiels », en 1997.

Avant cette date, les gériatres étaient représentés par l’Association des internistes, rhumatologues et gériatres, qui s’est scindée en trois regroupements distincts.

L’AMGQ comptait, à ses débuts, une vingtaine de membres. Aujourd’hui, il y en a un peu moins d’une centaine et il s’en rajoute près d’une dizaine par année. Si, au début, la spécialité était principalement masculine, depuis 10 ans, elle regroupe plus de femmes que d’hommes.

Avant la création de l’AMGQ, je me souviens que c’était surtout les internistes qui décidaient des tarifs pour les trois spécialités médicales.

Au début, les gériatres étaient uniquement payés à l’acte, ce qui ne répondait pas vraiment à leur réalité. À l’époque, grâce au président de la Fédération, Dr Paul Desjardins, nous avons obtenu d’être rémunérés à vacation, ce qui était un moindre mal. Mais les vacations devaient être préalablement autorisées par les directeurs de santé communautaire. Ce type de paiement correspondait mieux à nos besoins, mais les vacations n’étaient accordées qu’à court terme. Nous devions donc faire autoriser nos demandes toutes les deux semaines. Que de temps perdu pour rien !

LS QUI VA VOUS SUCCÉDER ?

MSLL’AMGQ tiendra sa réunion annuelle à la fin mai et les

membres désigneront alors leur nouveau président. J’ai une bonne idée de qui me remplacera, mais la parole est aux membres. Nos postes ne sont pas nominatifs lors du vote. C’est à l’exécutif que le président - ou la présidente - est désigné.

LES ACTUALITÉS FÉDÉRATIVES

APRÈS PLUS DE 35 ANS D’EXISTENCE, LA GÉRIATRIE EST ENCORE UNE DISCIPLINE MÉCONNUE. LE SYSTÈME DE SANTÉ ET SES PROFESSIONNELS MANQUENT CRUELLEMENT DE CONNAISSANCES EN GÉRIATRIE ET EN GÉRONTOLOGIE. S’ILS AVAIENT UN MINIMUM DE CONNAISSANCES EN LA MATIÈRE NOS GESTIONNAIRES DU SYSTÈME DE SANTÉ PRENDRAIENT DE BIEN MEILLEURES DÉCISIONS

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LES ACTUALITÉS FÉDÉRATIVES

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LS QUELLES SONT VOS GRANDES RÉALISATIONS, VOS PROJETS D’IMPORTANCE ?

MSLJ’ai presque vu la naissance de la gériatrie au Québec et… à

Québec ! Je suis arrivé au CHUL juste après ce moment. C’est là que la première unité de courte durée gériatrique (UCDG) moderne a vu le jour. C’était aussi la première unité à admettre directement des patients provenant de l’urgence. Car, contrairement à ce qui se produit dans les autres centres hospitaliers, ici au CHUL, la semaine, un gériatre se consacre exclusivement aux consultations de la clientèle de l’urgence. Depuis sa création, l’UCDG a passablement grossi pour mieux répondre aux besoins de la clientèle ; on y trouve maintenant une soixantaine de lits. Beaucoup de futurs gériatres du Québec choisissent le CHUL pour y faire une partie de leur résidence.

D’un autre côté, je suis heureux, avec l’exécutif de l’association, d’avoir pu contribuer à redresser la rémunération des gériatres depuis 20 ans. De bons « avant-derniers » avec le paiement à l’acte et la vacation, nous sommes désormais au mode mixte, mieux adapté à la réalité de notre pratique. Du temps du président Dugré, je me souviens des batailles épiques entreprises par l’AMGQ pour

faire comprendre notre réalité. À l’Association, nous avons effectué, sur une base régulière, des ateliers de facturation et avons produit des documents sur divers indices de productivité clinique par individu, services et hôpital anonymes. Tout ce travail nous a permis de faire des gains appréciables.

J’ai adoré la pratique de la gériatrie ainsi que mon passage à la tête de l’AMGQ. J’ai un tempérament un peu lutteur, ce qui a bien servi notre cause et nos besoins. Dans notre domaine, il faut savoir se battre contre des préjugés et contre toutes les sortes de mesures de restrictions. Il faut savoir respectueusement jouer du coude et foncer. Les jeunes d’aujourd’hui, ceux qui prendront notre place, devront être plus combatifs ; ils devront foncer et revendiquer comme nous l’avons fait, tant poliment que de façon plus… musclée !

LS QU’EST-CE QUE VOUS N’AVEZ PAS PU RÉALISER ?

MSLL’AMGQ aura bientôt 100 membres. Une douzaine de

cartes de stages sont remises chaque année. Au cours des prochaines années, l’AMGQ devra être plus présente sur la place publique. Il faudra que l’association se constitue une équipe plus solide, qui revendique davantage. Il faut que le gouvernement connaisse et

reconnaisse les besoins de la profession pour que nous puissions mieux servir la population vieillissante.

J’aurais aussi aimé, de concert avec l’exécutif de l’AMGQ, implanter une formation obligatoire (avec stage) en gériatrie et en gérontologie pour tous les professionnels de la santé et les gestionnaires. Les personnes âgées ont besoin de bien plus qu’une tape sur l’épaule ou de temps pour se confier.

LS QUELS SONT VOS PLANS D’AVENIR ?

MSLJ’ai cessé de voir des patients en juillet 2016 pour permettre le

recrutement d’un nouveau gériatre, sans être capable de faire du remplacement à cause des obligations. J’ai l’intention de prendre une retraite bien remplie ; mon épouse et moi avons déjà des projets de croisières et de voyages. J’ai bien l’intention de profiter de la vie et de mes petits-enfants.

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LES JEUNES D’AUJOURD’HUI, CEUX QUI PRENDRONT NOTRE PLACE, DEVRONT ÊTRE PLUS COMBATIFS ; ILS DEVRONT FONCER ET REVENDIQUER COMME NOUS L’AVONS FAIT, TANT POLIMENT QUE DE FAÇON PLUS… MUSCLÉE !

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La Fédération des médecins spécialistes du Québec a tenu son assemblée annuelle le 16 mars 2017. Lors de ce rassemblement, les délégués ont accepté les

recommandations du conseil d’administration qui avaient également été entérinées par les membres de la Commission des finances, soit :

1. Approuver les états financiers de la FMSQ au 31 décembre 2016 tels qu’audités par la firme Raymond Chabot Grant Thornton ;

2. Approuver les prévisions budgétaires pour l’année 2017 ;3. Fixer le montant de la cotisation de fonctionnement à 1 460 $

(hausse de 70 $ par rapport à la cotisation de 2016) ;4. Hausser le fonds de prévoyance afin d’avoir en réserve

l’équivalent de 100 % des charges d’une année, tel que voté à l’Assemblée des délégués de mars 2015 ;

5. Approuver la création d’un nouveau fonds entièrement dédié aux projets et à l’innovation technologique et d’y affecter un montant équivalent à celui du dividende reçu de notre filiale, la Financière des professionnels, soit 449 967 $.

Les prévisions budgétaires de l’année 2016 se sont concrétisées sans trop de surprises. Pour 2017, nos prévisions tiennent compte de l’application des politiques salariales ainsi que de l’indexation normale et attendue du coût des biens et services en général. On prévoit l’ajout de trois nouveaux postes et le remplacement d’employés qui prendront leur retraite après de longs et loyaux services. Enfin, en 2017, il n’y aura pas de majoration du jeton de présence pour les membres du conseil d’administration et de certains comités.

Afin d’assurer la défense des droits et intérêts des médecins spécialistes et l’organisation efficiente des soins spécialisés à la population, et, compte tenu de la tendance du MSSS à présenter des lois, des règlements, des politiques ou des directives qui font fi de toute collaboration avec les médecins spécialistes, je rappelle qu‘à l’assemblée extraordinaire de janvier dernier, les délégués ont approuvé le prélèvement d’une cotisation spéciale pouvant aller jusqu’à 2 000 $, dont un premier montant de 1 000 $ a commencé à être prélevé en janvier.

Comme le prévoit le budget de 2016, tout comme celui de 2017, la FMSQ a remis à sa Fondation (FFMSQ) la somme de un million de dollars pour soutenir et encourager les organismes offrant du répit aux familles vivant avec des personnes souffrant d’une incapacité liée à une maladie permanente ou dégénérative, ou à un handicap. Les sommes ont été distribuées judicieusement dans chacune des régions du Québec.

Les états financiers audités montrent que la FMSQ est en bonne santé financière et que la comptabilité est tenue avec rigueur et transparence.

En mars 2017, la Fédération a adopté une politique régissant les demandes de remboursement de cotisation. Essentiellement, il peut y avoir un remboursement calculé au prorata seulement pour le médecin qui décède en cours d’année, sur demande de la succession. Pour un médecin qui prend sa retraite en cours d’année, aucun remboursement partiel n’est accordé. Toutefois, si une cotisation est prélevée dans l’année civile suivant celle de la retraite, à l’égard d’un élément de rémunération qui concerne l’année de la retraite, un remboursement de la cotisation prélevée peut alors être effectué si un membre en fait la demande. Certaines dispositions peuvent s’appliquer pour le médecin qui cesse d’exercer en cours d’année civile pour des raisons de maladie, de grossesse, de congé ou autre.

Je tiens à remercier personnellement Mme Julie Voiselle, directrice des Services administratifs et des Ressources humaines de la FMSQ ainsi que toute l’équipe des Finances pour leur travail acharné et remarquablement minutieux.

Pour toute question concernant le budget, les résultats financiers ou les politiques fédératives, je vous invite à communiquer avec moi en vous adressant par courriel à la Fédération, à l’adresse suivante : [email protected]

LES ACTUALITÉS FÉDÉRATIVES

RAPPORT DE LA TRÉSORIÈREPAR KARINE TOUSIGNANT, M.D.*

Exercez votre droit de vote : c’est votre privilège!

Élections de 2017 du Conseil de l’ACPM

L’Association canadienne de protection médicale (ACPM) est gouvernée par un Conseil élu. Les membres sont invités à exercer leur droit de vote aux élections de 2017 du Conseil.

Des renseignements à cet égard seront envoyés aux membres des régions où se tiendra une élection.

Les élections auront lieu du 10 mai au 14 juin 2017.

Participez au choix des représentants du Conseil dans votre région!

www.cmpa-acpm.ca/fr/elections / [email protected] 1-800-267-6522 poste 483

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* L’auteure est néphrologue au CHRTR–Pavillon Sainte-Marie.

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PRIX ET RÉCOMPENSES

PRIX DU CMQLors de son congrès annuel tenu au Palais des congrès de Montréal, le Collège des médecins du Québec (CMQ) a souligné l’apport de membres qui, par leurs réalisations exceptionnelles, ont fait une différence dans la vie des patients, des professionnels de la santé ou des étudiants et ont contribué à l’évolution de la profession médicale.

Dr Jean Roy, hématologue et spécialiste en médecine interne à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, a reçu le Prix d’excellence

du Collège des médecins du Québec. Dr Roy est l’un des fondateurs du plus grand centre de greffes de cellules souches au Québec et un chercheur reconnu sur la scène internationale.

Dr Pierre Marsolais, interniste-intensiviste à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, a reçu le Prix d’humanisme du Collège des médecins du

Québec. Dr Marsolais est un acteur engagé du don d’organes et de tissus depuis plus de 25 ans. Il est notamment fondateur du Centre régional de prélèvement d’organes de l’HSCM et de la Mission du Dr Marsolais, une fondation qui vient soutenir les donneurs et les familles dans le processus entourant le don et qui appuie la recherche dans le domaine.

PRIX DU CIQLe Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) a remis le Prix Mérite 2017 à Dre Marguerite Dupré, spécialiste en médecine

d’urgence et administratrice à l’Hôpital Anna-Laberge. Dre Dupré a travaillé au sein de la Direction des enquêtes puis à la Direction de l’amélioration de la pratique du Collège des médecins du Québec.

PRIX DE L’APQL’Association des pédiatres du Québec (APQ) a remis le prix Letondal 2017 à Dre Claire Allard-Dansereau, pédiatre au Centre

hospitalier universitaire Sainte-Justine. Ce prix souligne la contribution importante et l’implication d’un pédiatre à l’essor de sa profession.

PRIX DE L’ADRIQL’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec (ADRIQ) a remis son prix Hommage Personnalité

innovation 2016 à Dr Michel G. Bergeron, microbiologiste médical, infectiologue et fondateur du Centre de recherche en infectiologie de l’Université Laval.

Ce prix vient souligner sa contribution à l’essor de la société québécoise et au développement d’une solide infrastructure de recherche, d’innovation, de valorisation et de partenariat technologique.

PRIX DE LA SCADr Jean Bussières, anesthésiologiste à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, a reçu le Prix d’excellence

en enseignement clinique 2017 de la Société canadienne des anesthésiologistes (SCA). Ce prix reconnaît l’implication et la contribution éminente d’un anesthésiologiste dans l’enseignement de l’anesthésie au Canada.

PRIX DE L’ACRL’Association canadienne des radiologistes a remis le Prix de la Médaille d’or de la CAR à Dre Raquel Z. Del Carpio-O’Donovan,

neuroradiologiste au Centre universitaire de santé McGill. Ce prix, la plus haute distinction décernée par l’Association, souligne la contribution méritoire d’un de ses membres au domaine de la radiologie. En plus d’une longue carrière vouée au travail clinique, à l’enseignement et au mentorat de futurs radiologistes, Dre Del Carpio-O’Donovan a consacré de nombreuses années à la recherche et publié de nombreux articles.

EN MANCHETTES

PRIX QUINTILESIMSLes lauréats de la 18e remise de prix QuintilesIMS sont désormais connus. Ces prix reconnaissent la contribution de pharmaciens, d’omnipraticiens, de médecins et d’optométristes à l’éducation de leurs pairs par la publication d’articles sur la consommation appropriée de médicaments.

Deux prix, accompagnés de bourses de 3 000 $, ont été décernés à des médecins spécialistes. Il s’agit de :

Dr André-Yvan Denault, anesthésiologiste à l’Institut de Cardiologie de Montréal, pour son article intitulé Une étude randomisée

contrôlée multicentrique sur la milrinone inhalée chez les patients de chirurgie cardiaque à risque élevé paru dans le Canadian Journal of Anesthesiology.

Dres Nathalie Bureau et Véronique Freire, toutes deux radiologistes

diagnostiques au CHUM, pour leur article intitulé Injectable Corticosteroids : Take Precautions and Use Caution paru dans Seminars in Musculoskeletal Radiology.

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CERCLE DES AMBASSADEURS DE QUÉBECDr Simon Biron, chirurgien bariatrique et chercheur en obésité et métabolisme à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, a été nommé ambassadeur de Québec dans la catégorie Événements tenus en 2016. Dr Biron est

l’instigateur du congrès International Consensus Conference on Duodenal Switch tenu en mai 2016.

DU NOUVEAU CHEZ TRANSPLANT QUÉBECTransplant Québec a annoncé la nomination de deux nouveaux directeurs scientifiques. D’abord, Dr Prosanto Chaudhury, chirurgien général au Centre universitaire de santé McGill, accède au poste de directeur médical -

transplantation d’organes et Dr Matthew J. Weiss, intensiviste pédiatrique au CHU de Québec – Centre hospitalier de l’Université Laval, au poste de directeur médical - don d’organes.

NOUVELLES PARUTIONS

UN CŒUR POUR LA VIE : PRÉVENTION CARDIOVASCULAIRE GLOBALE

Dr Martin Juneau, cardiologue à l’Institut de Cardiologie de Montréal, a publié un guide de prévention globale s’adressant à tous ceux qui veulent prendre leur santé en mains.

ENFANTS À LIVRE OUVERTDr Gilles Julien, pionnier de la pédiatrie sociale, explique les fondements de son approche. Il propose une réflexion sur la communication entre adultes et enfants, et donne des pistes de solutions pour mieux décoder les besoins et les aspirations des enfants.

ARBRES EN LUMIÈREL’auteur de Planète Cœur, Dr François Reeves, cardiologue au CHUM, récidive en publiant Arbres en lumière. Ce livre est un hommage aux arbres et aux forêts sous l’œil de l’art et de la science.

Une polyclinique à Mont-St-Hilaire

au centre du Village de la Gare (20 minutes en train à partir de la gare Windsor). Deux bâtiments

propices pour des vocations de services médicaux

et para-médicaux.

Un bâtiment sera de 45 000 pieds carrés

d’envergure.

Vu l’absence complet de services à proximité de ce

bassin croissant de population à revenus supérieurs, une

polyclinique médicale ou un centre GMF serait

un succès assuré.

Toute personne intéressée à participer au projet en tant que

locataire ou co-propriétaire, veuillez contacter

Dr Guy Benoit, au 514 815-0404

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DANS LA PRATIQUE

Le programme des chercheurs boursiers

À L’ÂGE DE LA RAISON !

En cette période de grands bouleversements au sein du réseau et de grandes incertitudes pour les médecins spécialistes, il me semble opportun de revenir sur

l’un des volets gagnants de l’Entente qui nous lie au MSSS.

Le protocole d’accord concernant les chercheurs boursiers a pris effet il y a 7 ans, le 1er janvier 2009, et s’est appliqué de façon rétroactive, pour nos médecins chercheurs, depuis 2008. Il met en place des modalités de rémunération particulières pour les médecins spécialistes reconnus à titre de chercheurs boursiers, et ce, afin de favoriser l’essor et la valorisation de la recherche en santé au Québec, d’améliorer les conditions de rémunération des chercheurs boursiers et d’assurer une meilleure gestion de la rémunération des services médicaux dispensés par les médecins spécialistes.

Les médecins spécialistes visés sont ceux auxquels le Fonds de recherche du Québec–Santé (FRQS), ou un organisme subventionnaire de recherche en santé reconnu par le FRQS, octroie une bourse de chercheur boursier. Ces médecins doivent s’engager à respecter les conditions reliées à l’octroi de ces bourses, dont celle portant sur le seuil minimal de 50 % ou 75 % de leurs activités professionnelles consacrées à la recherche.

COMMENT CE PROTOCOLE AIDE-T-IL UN CHERCHEUR BOURSIER ?Les modalités de rémunération prévues comportent deux volets distincts :

LA RÉMUNÉRATION FORFAITAIRE Le médecin a droit au paiement d’un montant forfaitaire annuel déterminé en fonction de trois variables :

� le montant de la bourse octroyée ; � la moyenne annuelle de rémunération de sa spécialité ; � le pourcentage de ses activités devant être consacré à la recherche.

Par exemple, un cardiologue qui consacre au moins 75 % de ses activités à la recherche reçoit un montant annuel correspondant à 75 % du revenu moyen en cardiologie, montant duquel est soustrait le montant de sa bourse.

Cette rémunération forfaitaire a pour but de « compenser » les gains cliniques et de permettre au médecin de se consacrer à la recherche sans être inquiété ni subir des pressions ; par exemple, s’il fait partie d’un groupe de pratique dont les revenus sont versés à un « pool de service ».

LE PLAFONNEMENT DE GAINS DE PRATIQUELe médecin est sujet à un plafonnement de gains de pratique qui s’applique de façon annuelle. Ce plafond est également déterminé en fonction de la rémunération moyenne de la spécialité, du montant de la bourse reçue et du pourcentage des activités consacré à la recherche.

Si nous reprenons l’exemple de notre cardiologue qui consacre 75 % de son temps à la recherche, le montant du plafonnement est fixé de façon telle que le total de ses gains ne dépasse pas 110 % de la moyenne annuelle de rémunération de la cardiologie (bourse + rémunération RAMQ + rémunération forfaitaire selon le protocole).

LE PROGRAMME EST UNE BELLE RÉUSSITEDepuis la signature du protocole, 227 médecins spécialistes y ont adhéré et, à l’heure actuelle, 131 y sont inscrits, soit 6 spécialistes de l’Université de Sherbrooke, 16 de Laval, 53 de Montréal et 56 de McGill. La majorité des chercheurs adhère au protocole pour plus de 3 ans, mais 9 spécialistes sont inscrits depuis la création du programme. Année après année, le nombre des adhérents augmente de façon constante.

En 2016, les 131 chercheurs boursiers provenaient de 27 spécialités différentes, les spécialités médicales étant plus représentées que les spécialités chirurgicales.

NOMBRE DE CHERCHEURS PAR SPÉCIALITÉ MÉDICALE

Spécialités médicales et de laboratoire

Pédiatrie 14

Néphrologie ; neurologie 12

Médecine interne ; cardiologie 9

Microbiologie ; endocrinologie 8

Pneumologie 7

Psychiatrie 6

Gastro-entérologie ; rhumatologie 4

Hémato-oncologie ; médecine préventive ; médecine d’urgence 3

Allergie ; génétique ; radiologie 2

Radio-oncologie ; médecine nucléaire ; gériatrie ; anatomopathologie

1

Spécialités chirurgicales et anesthésiologie

Urologie 5

Chirurgie 4

Chirurgie cardiaque ; obstétrique-gynécologie ; orthopédie 3

Anesthésiologie 1

Ces chiffres témoignent avec éloquence du succès du programme, et la FMSQ maintient son engagement à favoriser la recherche et à soutenir ses médecins chercheurs des quatre universités.

Dans le cadre du renouvellement de l’Entente FMSQ-MSSS, la Fédération cherchera des moyens pour bonifier le protocole en vigueur.

PAR MICHÈLE DROUIN, M.D., FRCP | DIRECTRICE AFFAIRES PROFESSIONNELLES – FMSQ

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LES ACTUALITÉS

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SUR LA SCÈNE POLITIQUEDU CÔTÉ DE L’ASSEMBLÉE NATIONALELa traditionnelle étude annuelle des crédits du MSSS a eu lieu les 2 et 3 mai dernier. Contrairement aux années antérieures, seulement 18 heures ont été consacrées à l’exercice, en lieu et place des 25 heures qui sont habituellement octroyées à ce ministère disposant du plus gros portefeuille du gouvernement.

Le principe du projet de loi no 118, Loi sur les laboratoires médicaux, les centres de services orthopédiques et les centres de physiologie respiratoire exploités par une entité autre qu’un établissement de santé et de services sociaux, présenté le 2 novembre 2016, a été adopté le 23 février dernier. Le principe du projet de loi no 130, Loi modifiant certaines dispositions relatives à l’organisation clinique et à la gestion des établissements de santé et de services sociaux, présenté le 9 décembre 2016, a été adopté le 22 février. L’étude détaillée de ce projet a débuté le 17 mai dernier.

Au moment d’écrire ces lignes, le projet de loi no 118 n’avait pas franchi cette étape et il était impossible de savoir si le projet de loi no 130 sera adopté d’ici la fin de la présente session, prévue le 16 juin.

DU CÔTÉ DE LA CHAMBRE DES COMMUNESLe projet de loi S-201, Loi visant à interdire et à prévenir la discrimination génétique, a été adopté le 8 mars dernier par une vaste majorité de députés, incluant les députés libéraux. Ainsi, quelque 222 députés ont voté pour le projet de loi émanant du Sénat et 60 ont voté contre. Notons que les amendements, déposés par le gouvernement et qui visaient à réduire la portée de cette pièce législative, ont été rejetés en bloc par le Sénat.

C’est le 13 mai que la ministre de la Justice et procureure générale du Canada, l’honorable Jody Wilson-Raybould, a présenté en première lecture le très attendu et très médiatisé projet de loi C-45, Loi concernant le cannabis et modifiant la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, le Code criminel et d’autres lois. Ce volumineux projet de loi, comportant 226 articles et 6 annexes, fera couler beaucoup d’encre d’ici son adoption, prévue en juillet 2018. Les provinces, dont le Québec, devront, entre autres, décider de la mise en application de nombreuses modalités, dont la taxation, le déploiement de points de vente et les balises pour la consommation en public.

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DOSSIERS CHAUDS OPTILABLe projet OPTILAB a vu le jour en septembre 2011 et en est maintenant à sa dernière phase de développement. La transformation qu’il opère sur le système des laboratoires est majeure. Auparavant, les services de biologie médicale étaient répartis dans quelque 500 unités administratives des établissements publics. Tous ces services sont maintenant regroupés dans 11 grappes dont chacune est responsable d’un laboratoire central et de plusieurs laboratoires satellites.

La direction des Affaires économiques collabore activement au projet OPTILAB depuis septembre 2016 et, dès octobre de la même année, a favorisé la mise sur pied d’un comité consultatif sur le déploiement du projet dont font partie les docteurs Diane Francœur, Martin Champagne et Karl Weiss.

Ce comité permet à la FMSQ d’exercer une certaine d’influence, au nom des médecins spécialistes, sur les étapes du déploiement.

À ce jour, la structure décisionnelle des 11 grappes est fixée, et les codirecteurs médicaux ont été désignés. Depuis le 1er avril, le transfert administratif et financier vers les 11 laboratoires centraux est terminé.

Les dernières étapes du projet, qui nécessitent la mise en place d’un SIL (système d’information des laboratoires) ainsi qu’un système de transport des échantillons dont la logistique assure la traçabilité et la fiabilité, devraient être terminées d’ici trois à cinq années.

Une entente administrative a été conclue avec le ministère pour garantir la rémunération des médecins de laboratoire pendant les trois prochaines années, ce qui a entraîné la mise en place d’un comité technique composé de représentants des associations et du MSSS. Son objectif est d’assurer l’harmonisation de la rémunération des médecins avec celle de la future organisation

des laboratoires. La première rencontre du comité technique s’est tenue en mars 2017, et l’échéancier des prochaines rencontres devrait être fixé dans les prochaines semaines.

Pour l’instant, tous les médecins des laboratoires de chacune des installations ont obtenu des privilèges de pratique dans le nouveau département de médecine de laboratoire créé dans les laboratoires serveurs.

Soyez assurés que la FMSQ reste aux premières loges pour défendre vos conditions d’exercice et assurer la qualité des services offerts à vos patients.

SYRADepuis le 1er janvier 2017, nous sommes officiellement entrés dans l’ère SYRA (SYstème de Rémunération à l’Acte). Depuis, la majorité d’entre vous avez réussi à transmettre vos demandes de facturation avec succès.

Toutefois, nous voulons vous rappeler de demeurer vigilant, en surveillant de près votre facturation et en nous signalant tout changement, surtout dans les premiers mois suivant l’implantation de SYRA.

SYRA donne à la RAMQ des possibilités de contrôle et de validation beaucoup plus évoluées qu’auparavant. Pour arriver à bien programmer ses contrôles et ses règles, des travaux de réinterprétation de l’Entente ont été effectués de façon unilatérale. Même si c’était avec rigueur, il n’en reste pas moins que certaines interprétations peuvent modifier les montants des demandes de paiement et, par conséquent, ceux des honoraires versés. De tels écarts doivent nous être signalés.

Nous nous sommes entendus avec le MSSS et la RAMQ pour mettre en place des comités techniques qui permettront de préciser les libellés de l’Entente afin qu’ils soient conformes aux intentions des parties négociantes.

Cependant, un problème particulier nous a été soumis. Selon l’Entente (et pour la majorité des spécialités médicales), la majoration des honoraires n’est pas justifiée par la plage horaire, mais bien par la notion d’urgence. Dans SYRA, cette information est indiquée à l’aide d’un menu déroulant qui doit être activé en plus des données relatives à la plage horaire.

Il est important de bien transmettre cette information à vos agences de facturation. Comme certains d’entre vous l’ont constaté, le défaut d’activer la notion d’urgence résulte - même dans une plage horaire défavorable - en un paiement non majoré, et ce, sans indication à cet effet.

Si, après vérification, vous constatez que c’est ce qui est survenu dans votre cas, il vous suffit de modifier votre demande de paiement pour corriger la situation. Pour vous aider, pendant un certain temps, la RAMQ a accepté de faire preuve d’une certaine souplesse dans l’application de la règle des 90 jours.

De plus, un problème de programmation relatif à l’application des règles en lien avec l’Annexe 29 a entraîné de nombreux refus de paiement. Cette situation est en voie de correction et les remboursements devraient entrer en vigueur automatiquement.

Votre vigilance est donc de mise !

LOI 92 : LES NOUVEAUX POUVOIRS DE LA RAMQLe projet de loi no 92 a été adopté le 7 décembre 2016 ; il octroie de nouveaux pouvoirs à la RAMQ, en plus de prévoir des sanctions importantes pour les professionnels de la santé. Ceci constitue un rappel de l’information reçue dans l’INFOnégo de janvier 2017, nous ne souhaitons pas reprendre ici l’ensemble des modifications apportées par cette nouvelle loi, mais désirons attirer votre attention sur les deux éléments suivants :

PAR JACQUES OUELLET, M.D. | DIRECTEUR AFFAIRES ÉCONOMIQUES – FMSQ PARLONS FACTURATION

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� La plupart des obligations et interdictions applicables aux médecins et qui étaient déjà prévues dans la loi antérieure ne sont pas modifiées, sauf que les sanctions pouvant être imposées aux médecins qui y contreviennent sont augmentées substantiellement ainsi que les délais et conditions pour les appliquer. Ainsi :

�Les amendes qui étaient auparavant de 1 000 $ à 2 000 $ peuvent désormais atteindre 5 000 $ à 50 000 $, voire 300 000 $ !

�Des sanctions pécuniaires administratives de 10 % à 15 % peuvent s’appliquer sur les montants réclamés.

�Par exemple, une amende de 2 500 $ à 50 000 $ peut s’appliquer au médecin qui fait défaut :

· d’afficher dans son cabinet le tarif des frais ou services qu’il peut réclamer à un patient ;

· de remettre au patient une facture détaillée des frais réclamés ;

· d’indiquer clairement dans l’affiche et sur la facture, le droit du patient de réclamer un remboursement.

�Cette amende peut atteindre de 5 000 $ à 150 000 $, et le double en cas de récidive, pour le médecin qui :

· réclame au patient des frais engagés pour la dispensation de services assurés ;

· réclame à un patient plus que le tarif affiché pour certains frais ou services.

� De nouveaux pouvoirs sont également conférés à la RAMQ :

�Par exemple, en matière de réclamation de frais à un patient, la loi exigeait auparavant une plainte du patient dans l’année suivant le paiement de tels frais. Dorénavant, la RAMQ peut agir d’elle-même, sans plainte d’un patient, et ce, jusqu’à cinq ans après la date de paiement de tels frais.

�Auparavant, lorsque l’exploitant d’un cabinet réclamait d’un patient un paiement interdit, la RAMQ pouvait récupérer le montant auprès de l’exploitant. Dorénavant, elle peut le récupérer directement auprès du médecin.

�Alors que la RAMQ pouvait réviser la facturation d’un médecin au cours des trois dernières années, les modifications apportées lui permettent dorénavant de le faire sur les 5, voire les 10 années précédentes selon le cas !

Comme vous pouvez le constater, ces modifications à la Loi sont des plus exorbitantes et la FMSQ a contesté l’approche du gouvernement vis-à-vis les médecins. À l’heure où le dénigrement des médecins est à son comble, nos représentations n’ont toutefois pas été retenues et les modifications ont été apportées à la Loi, sans réelle opposition. Il importe donc de bien saisir l’impact de ces modifications sur l’exercice de votre profession. De notre côté, nous entendons demeurer vigilants et agir dans l’éventualité où la RAMQ applique ses nouveaux pouvoirs de façon déraisonnable.

PARLONS FACTURATION

12e TOURNOI DE GOLF DES FÉDÉRATIONS MÉDICALES AU PROFIT DE LA FONDATION DU PROGRAMME D’AIDE AUX MÉDECINS DU QUÉBEC

Lundi 24 juillet 2017Club de golf Pinegrove Saint-Jean-sur-Richelieu

L’une des rares occasions pour la communauté médicale de se rassembler dans une ambiance festive et pour une bonne cause ! Serez-vous parmi nous ? Vous trouverez le formulaire d’inscription sur la page fmsq.org/golf

MERCI À NOS COMMANDITAIRES

Informations et formulaires d’inscription à fmsq.org/golf.

• Association canadienne de protection médicale • Corporation Fiera Capital• Desjardins• Desjardins Assurances• Fiducie Desjardins• Gestion d’actifs CIBC inc.• Gestion privée Fonds FMOQ• La Capitale, assurances et gestion du patrimoine inc.• La Personnelle, Assureur de groupe auto, habitation et entreprise• Le Cabinet de relations publiques NATIONAL• SSQ, Société d’assurance-vie inc.

CATÉGORIE PLATINE CATÉGORIE OR CATÉGORIE ARGENT

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« ATTENTION : CODE BLANC AU 3E ÉTAGE OUEST. JE RÉPÈTE : CODE BLANC AU 3E ÉTAGE OUEST. »

Un médecin vient de recevoir un coup sur la tête, une infirmière est blessée. Le patient est en proie à une violente crise et a frappé sans que les professionnels sur place ne voient venir sa colère. La scène est familière, plus qu’on pourrait le penser, d’ailleurs.

La situation est mondiale; elle est plus grave dans certains pays. L’Association médicale mondiale a sonné l’alerte en 2015. En mai 2017, lors de la 70e Assemblée mondiale de la Santé (WHA70), organisée par l’OMS, la directrice générale sortante, Dre Margaret Chan, a vivement condamné toutes les formes d’attaques perpétrées sur le personnel médical. La ministre fédérale de la Santé, l’honorable Jane Philpott et son homologue suisse, Alain Berset, ont coprésidé une séance de travail portant sur la nécessité de garantir une forme de paix dans les milieux de soins. Ensemble, ils ont dénoncé quelque 277 attaques en un an visant directement le personnel ou une structure médicale. M. Berset a déclaré : « Une attaque contre une structure médicale est une attaque contre nous tous, contre notre système de valeurs ». Devant les congressistes, les ministres Berset et Philpott ont réclamé le respect et la protection des hôpitaux et du personnel médical.

Que savons-nous au juste sur la violence à l’égard du personnel médical ? Qu’est-ce qui peut l’exacerber ? Comment peut-on la contrer ou l’éviter ? Dans ce dossier, Le Spécialiste a donné la parole à des experts en la matière.

DOSSIER

VIOLENCELES MÉDECINS,

CIBLES DE CHOIX

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VIOLENCE

LES MÉDECINS, CIBLES DE CHOIXPAR STÉPHANE GUAY, PH. D.*

CONTRER LA VIOLENCE AU TRAVAIL« Je suis rentrée dans la chambre parce que je pouvais entendre le patient pleurer. La porte s’est fermée juste derrière moi et le patient m’a bloquée contre la porte avec une chaise. Il m’a donné des coups de poing à la tête et aux épaules. (…) Je suis chanceuse d’être encore en vie. »

Un événement traumatique vécu récemment sur le lieu de travail de la victime

et qui a changé sa vie. Depuis, elle est sous médication, souffre du trouble de stress post-traumatique et d’anxiété. Elle a également subi des dommages nerveux en raison de la pression exercée sur elle à l’aide de la chaise.

Ce genre de récits bouleversants et intolérables m’a conduit à mettre sur pied l’équipe VISAGE, spécialisée dans l’étude de la violence au travail en fonction du sexe et du genre. Dès le début, mon équipe et moi avons mis sur pied de nombreux partenariats dans des secteurs à risque, dont le milieu de la santé.

Nos premières recherches nous ont permis d’obtenir un premier bilan des connaissances sur le sujet : que sait-on de la violence en milieu de travail ? Quels travailleurs sont les plus à risque ? Les hommes et les femmes sont-ils touchés dans les mêmes proportions et de la même façon ?

Une première revue systématique de la littérature nous a permis de mesurer l’ampleur du problème de la violence verbale dans tous les secteurs. Dans les études portant, entre autres, sur les professionnels de la santé, toutes catégories confondues, jusqu’à 87 % d’entre eux ont rapporté avoir été victimes de violence au travail au moins une fois au cours de leur carrière. D’autres études axées sur différents types de professions montraient des taux de violence verbale allant jusqu’à 92 % chez les médecins, 85 % chez les infirmiers et 82 % chez les résidents en médecine.

De façon générale, les hommes sont plus à risque que les femmes.

Dans une deuxième revue de littérature systématique, nous nous sommes intéressés à la question de la violence physique, tous secteurs confondus. Nous avons trouvé des taux certes moins élevés, mais tout de même impressionnants. Jusqu’à près du tiers des médecins et des infirmiers et jusqu’à 18 % des résidents en médecine ont déclaré avoir été victimes de violence physique au cours de leur carrière. Même constat qu’avec la revue précédente : les hommes sont plus à risque que leurs collègues féminines.

Dans une troisième revue systématique, nous avons voulu mesurer l’ampleur des conséquences de la violence au travail dans le milieu de la santé en vérifiant dans quelles sphères de la vie ces conséquences peuvent se manifester. Les résultats ont indiqué que, selon les 68 études analysées, les conséquences de la violence au travail s’observent sur les plans physique, psychologique, émotionnel, social et financier. Par exemple, sur le plan physique, les conséquences rapportées dans 29 études sont les blessures physiques à la tête, aux bras et au dos dues à des morsures et à des lacérations. Les victimes rapportent également avoir eu ensuite des maux de tête ainsi que des douleurs à l’estomac.

L’une des conséquences les plus fréquentes sur le plan psychologique est la présence du trouble de stress post-traumatique chez ceux et celles qui en sont victimes (entre 5 % et 32 %, selon les études). Les

conséquences psychologiques rapportées dans 47 études peuvent entraîner chez les travailleurs un épuisement professionnel, de l’anxiété et de la dépression. Sur le plan émotionnel, 25 études rapportent que les travailleurs vivent des émotions négatives, comme de la colère, de la frustration ou du désespoir. Les conséquences sur le plan professionnel rapportées dans 48 études sont également importantes puisqu’entre 13 % et 60 % des professionnels concernés ont pensé quitter leur emploi après un acte de violence. Par ailleurs, selon 10 études, les conséquences de la violence au travail s’observent aussi dans la qualité des soins offerts aux patients. Ainsi, les soignants victimes de violence peuvent consciemment ou non diminuer le temps passé auprès des patients ou perdre de l’intérêt pour toute interaction avec eux. Ces résultats montrent que les conséquences de la violence au travail ne sont pas seulement profondes, mais également multiples.

* L’auteur est directeur du Centre d’étude sur le trauma à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.

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QU’EN EST-IL AU QUÉBEC ?Aucune des études recensées dans nos trois revues de littérature ne s’était déroulée au Québec. Notre équipe a donc approfondi sa recherche. Un sondage réalisé entre octobre 2011 et octobre 2012 a permis de joindre 602 travailleurs des différents secteurs de la santé et des services sociaux du Québec afin de les interroger sur les actes de violence dont ils auraient pu être victimes ou témoins au cours

des 12 mois précédents. Ce sondage a permis de confirmer qu’il s’agit d’un problème bien réel dans le milieu de la santé et des services sociaux, puisque 76 % des répondants ont rapporté avoir été victimes ou témoins de différents types de violence, ou les deux, au cours des 12 mois précédents. Les résultats indiquent également que les hommes étaient proportionnellement plus souvent victimes ou témoins de violence que les femmes, ou les deux

(86 % comparativement à 72 %). De plus, 27 % des répondants ont indiqué avoir été victimes ou témoins d’un acte de violence grave (ou AVG, étant défini comme tout acte qui menace directement ou indirectement la sécurité, l’intégrité physique et le bien-être psychologique). Parmi les incidents rapportés, la majorité reposait sur des actes de violence physique perpétrés par un client ou un patient de sexe masculin.

Le sondage a permis de constater que les hommes et les femmes victimes de violence peuvent vivre certaines conséquences similaires, mais parfois dans des proportions différentes. Ainsi, l’irritabilité apparaît en tête de liste des conséquences psychologiques chez les personnes interrogées puisqu’elle touche 50 % des hommes et des femmes ayant été victimes ou témoins d’un AVG en milieu de travail. Les autres résultats révèlent toutefois une différence entre les hommes et les femmes non seulement sur le plan psychologique, mais aussi sur le plan professionnel (http://asstsas.qc.ca/sites/default/files/publications/documents/OP/2013/op361004.pdf).

Ce sondage nous a aussi permis de réaliser à quel point certains travailleurs considèrent que la violence fait l’objet d’une certaine normalisation dans le milieu de la santé, c’est-à-dire qu’elle fait « partie de la job ». Cette normalisation a cependant un effet protecteur chez les hommes : elle leur permet de rationaliser leur engagement envers leur emploi et de continuer à travailler. En effet, l’une de nos autres études a indiqué que les hommes qui ont tendance à normaliser leur exposition à la violence dénombrent moins de symptômes post-traumatiques après avoir été victime de violence. Les femmes, quant à elles, ont davantage tendance à percevoir le fait de se plaindre de la violence en milieu de travail comme « tabou », et cette perception est associée à un plus grand nombre de symptômes post-traumatiques après avoir été victime d’un acte violent.

VICTIME OU TÉMOIN D’UN ACTE DE VIOLENCE GRAVE (AGV)

Pour l’ensemble des réponses valides : (Hommes – Femmes)

Victime ou témoin

Au moins 1 fois au cours des 12 derniers mois

39 % 57 % – 31 %

Nombre moyen d’AVG4,89

8,35 – 3,34

Victime Témoin

Au moins 1 fois au cours des 12 derniers mois

26 % 37 % – 21 %

37 % 56 % – 29 %

Nombre moyen d’AVG1,79

2,94 – 1,283,09

5,41 – 2,07

Oui NonProblèmesdeconcentration 66% 34%Hypervigilance 49% 51%Difficultéssommeil 54% 46%Irritabilité 48% 52%Culpabilité 67% 33%Perted’intérêt 75% 25%Évitement 62% 38%Cauchemars 64% 36%Flashbacks 59% 41%

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PROBLÈMES DE CONCENTRATION

HYPERVIGILANCE

DIFFICULTÉS SOMMEIL

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PERTE D’INTÉRÊT

ÉVITEMENT

CAUCHEMARS

FLASHBACKS

DIFFICULTÉS À LA SUITE DE L’ÉVÉNEMENT LE PLUS PERTURBANT

Pour les 123 répondants ayant rapporté avoir été victimes ou témoins de violence grave

76 % ont rapporté au moins une difficulté à la suite de l’évènement. Nombre de difficultés vécues : moyenne 3,67. (ASSTSAS : 602 répondants)

Oui NonProblèmesdeconcentration 66% 34%Hypervigilance 49% 51%Difficultéssommeil 54% 46%Irritabilité 48% 52%Culpabilité 67% 33%Perted’intérêt 75% 25%Évitement 62% 38%Cauchemars 64% 36%Flashbacks 59% 41%

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Non

Oui NonProblèmesdeconcentration 66% 34%Hypervigilance 49% 51%Difficultéssommeil 54% 46%Irritabilité 48% 52%Culpabilité 67% 33%Perted’intérêt 75% 25%Évitement 62% 38%Cauchemars 64% 36%Flashbacks 59% 41%

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PROBLÈMES DE CONCENTRATION

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Oui

Source : Guay S. Violence au travail : les conséquences psychologiques des actes de violence grave. Conférence offerte par le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, 19 mars 2013.

Source : Guay S. Violence au travail : les conséquences psychologiques des actes de violence grave. Conférence offerte par le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, 19 mars 2013.

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UN OUTIL POUR SENSIBILISERDevant l’ampleur du problème, nous avons décidé de créer le site violenceautravail.ca destiné aux travailleurs des milieux où la violence fait partie des risques inhérents au travail, dont celui de la santé. Notre objectif était d’expliquer la violence au travail et ses conséquences, et de sensibiliser les travailleurs à l’importance de la déclarer à son employeur ou au moins d’en parler autour de soi. Avec plus de 14 000 visiteurs uniques depuis son lancement en août 2015, cet outil semble manifestement répondre à un besoin chez les travailleurs.

Si toutes les victimes rapportaient à leur employeur la violence qu’elles subissent, la conception d’outils de prise en charge adéquate et optimale serait plus facile et favoriserait le rétablissement des victimes,

l’adaptation des programmes de prévention et de formation à la réalité sur le terrain, la prise de conscience du problème à l’extérieur du milieu de travail et l’amélioration des politiques gouvernementales en la matière.

Cependant, il faut admettre que la réalité n’est pas si simple. Il reste beaucoup à faire dans certaines organisations pour que la violence au travail soit reconnue comme un véritable problème à combattre et pour que les directions desdites organisations offrent un soutien complet à leurs employés. En ignorant ou en minimisant le problème, certaines organisations espèrent que celui-ci ne sera qu’éphémère. Non seulement cette façon de voir les choses relève de la pensée magique, mais les conséquences en seront d’autant plus graves. La violence au travail, lorsqu’elle ne fait pas l’objet

d’une politique claire et ambitieuse, peut en effet entraîner des coûts importants pour l’organisation (absentéisme, présentéisme, roulement de personnel, etc.) et pour la société (médication, isolement social, indemnité d’invalidité, etc.).

D’autres organisations craignent que rendre publics les incidents de violence puisse ternir leur image. Cela ne sera pas le cas si l’organisation démontre ses actions pour diminuer les probabilités de comportements agressifs. Par exemple, après une agression qui a fait la une des journaux, un hôpital peut revoir ses programmes de formation offerts aux employés et de faire un audit sur les mesures modifiant d’environnement physique afin d’améliorer la sécurité des lieux. L’organisation sera alors perçue comme actrice du changement et non comme témoin de l’histoire.

PROGRAMME D’ÉVALUATION ET DE GESTION DES ACTES DE VIOLENCE

Source : Guay S, Marchand A. Actes de violence grave : prise en charge des travailleurs. Objectif prévention, 2011;34(3):29-31.

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LES MÉDECINS, CIBLES DE CHOIX

FORMER POUR MIEUX PRÉPARERLes résultats du sondage ont été obtenus avant l’évaluation, à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (auparavant l’Hôpital Louis-H. Lafontaine), de l’effet du programme Oméga sur les travailleurs de l’urgence et des soins intensifs. Ce programme de formation vise à développer chez les intervenants des habiletés et des modes d’intervention pour assurer leur sécurité et celle des autres en situation d’agressivité. Une étude avec un devis « pré-post » a montré que des changements positifs ont été observés quant à la plupart des perceptions liées au sentiment de sécurité et sur l’ensemble des perceptions liées au sentiment d’efficacité. Un autre changement positif a été constaté en ce qui concerne la détresse psychologique. Il reste toutefois que les résultats montrent des effets différenciés en fonction des caractéristiques sociodémographiques. Il semblerait que les hommes (les moins de 45 ans) et les participants à l’évaluation travaillant à titre d’agents de sécurité rapportent moins de changements de perceptions que les femmes (les plus de 45 ans) et les participants travaillant à l’urgence et aux soins intensifs.

ET SI CHAQUE ORGANISATION AVAIT UN PROTOCOLE EN CAS DE VIOLENCE ?L’expertise que nous avons développée au cours de ces années nous a permis de rédiger un protocole de prise en charge avant et après un événement. La figure à la page 21 résume ce protocole.

Pour optimiser son efficacité, ce protocole doit comporter des mesures de prévention primaire qui visent à empêcher les comportements agressifs. Former les employés à reconnaître un comportement agressif, dont nous avons parlé plus haut, en est un exemple. Le protocole doit également comporter des mesures de prévention secondaire visant à diminuer les conséquences de la violence sur les travailleurs. Un élément prometteur de la prise en charge sur laquelle travaille présentement mon équipe concerne les premiers soins psychologiques (PSP).

L’objectif des PSP est de concevoir et de mettre en place une procédure de prise en charge globale des travailleurs victimes d’états traumatiques afin de prévenir l’émergence de conséquences psychologiques. Cette trousse peut être matérialisée (sous forme de coffret) ou dématérialisée (sous forme d’application mobile).

Conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé, cette trousse aurait pour objectifs d’apporter soutien et soins concrets sans intrusion ; d’évaluer les besoins et les préoccupations de la personne ; d’aider la personne à répondre à ses besoins essentiels ; d’écouter la personne sans la pousser à parler ; de réconforter la personne et l’aider à se calmer, et d’aider la personne à obtenir les informations, les services et le soutien dont elle a besoin. Cette trousse pourrait notamment être composée de fiches-rappel des interventions indiquées dans la phase immédiate (0-48 heures) et post-immédiate (48 heures et plus) après un incident, d’outils validés de dépistage de l’état de stress aigu et du trouble de stress post-traumatique, et de fiches contenant les coordonnées des ressources d’aide de 1re, 2e et 3e lignes.

Enfin, le protocole doit être complété par des mesures de prévention tertiaire qui ont pour objectif de « réparer » les dommages chez les travailleurs. La thérapie cognitivo-comportementale en est un exemple pour les personnes aux prises avec des réactions de stress post-traumatique après une agression. La thérapie est centrée sur la modification des pensées et des comportements problématiques.

Les principaux objectifs à atteindre sont de favoriser l’exposition à des situations évitées (pour diminuer les symptômes d’évitement), de favoriser une perception plus réaliste de l’expérience vécue (pour diminuer les pensées dysfonctionnelles) et d’améliorer la gestion de l’anxiété (pour diminuer l’anxiété face aux situations évitées).

VIOLENCE ET AIDE AUX MÉDECINSVers qui les médecins peuvent-ils se tourner quand ils sont victimes de violence ? Les directeurs des services professionnels (DSP) ou les Affaires juridiques ? Le Collège des médecins du Québec ou le Collège royal ? Leur assureur ? Le MSSS ? La CNESST ? La police ? Le Programme d’aide aux médecins du Québec (PAMQ) ? Il n’est pas facile de répondre d’emblée à la question.

Les médecins sont des travailleurs autonomes qui, dans les centres hospitaliers, se voient allouer certains privilèges. Il ne s’agit donc pas d’employés à proprement parler. Par conséquent, les DSP ou les responsables des affaires juridiques des centres hospitaliers sont les meilleures personnes à qui s’adresser en cas de violence. Toutefois, le DSP ne pourra agir que s’il y a atteinte à la qualité de l’acte dispensé ou pour protéger le dispensateur de soins (le médecin).

L’ordre professionnel des médecins ne s’occupe pas de ce type de cas à moins qu’un patient n’ait subi des préjudices et, dans

ce cas, une plainte doit être déposée au syndic pour enquête. Le ministère, de son côté, renvoie la balle à ses organisations territoriales ; certains CISSS-CIUSSS ont d’ailleurs mis sur pied des cours en prévention destinés au personnel infirmier et au personnel d’accueil auprès du public. Les centres hospitaliers ont généralement des agents de sécurité qui peuvent agir en cas de violence ; au besoin, ce sont eux qui font appel à la police.

Les médecins peuvent aussi se tourner vers leur assureur, mais surtout pour protéger leur réputation et le fruit de leur travail. Dans son site Internet, l’Association canadienne de protection médicale (ACPM) offre des conseils généraux sur la sécurité et l’exercice de la médecine (cmpa-acpm.ca).

De son côté, le PAMQ nous a informé n’avoir jamais reçu d’un médecin une demande relative à un épisode de violence de la part de patients et que ce n’est pas un motif de consultation. (PK)

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TÉMOIGNER POUR LEVER L’OMERTA

Ces mots, vous les avez peut-être entendus de la part d’un collègue ou peut-être les

avez-vous prononcés vous-même. La violence envers le personnel médical existe bel et bien, quoi qu’on en dise. Pourtant, lorsqu’on pose des questions à ce sujet, c’est l’omerta. Silence radio. Pourquoi ? Peur de représailles ? Peur d’être jugé ? Peur de passer pour une personne faible ? Peur d’avoir failli quelque part ou à quelque chose ?

UNE HABITUDE, POUR CERTAINES SPÉCIALITÉS MÉDICALESSelon des médecins interrogés de façon impromptue et confidentielle, la violence serait omniprésente en psychiatrie, aux soins intensifs et dans les services d’urgence. Les troubles de l’humeur et de la personnalité peuvent aisément expliquer les écarts de comportement, mais à l’urgence ? Selon un spécialiste en médecine d’urgence, lorsqu’il y a un épisode de violence à l’urgence, il est attribuable au déni, à la panique, à la peur ou à l’incompréhension. Le patient ou sa famille ne comprennent pas la situation et réclament un retour rapide à la santé. Le facteur temps est en cause : avant de poser un diagnostic, il faut les résultats de tests. À cela s’ajoutent l’omniprésente lumière forte et froide ; le manque d’intimité ; l’abondance d’appareils de toutes sortes avec leurs fils et leurs branchements ; les bruits, les gémissements et les appels à l’aide, pour n’en nommer que quelques-uns.

L’urgence est aussi la porte d’entrée pour ceux qui ne savent où aller, les toxicomanes et intoxiqués qui demandent un sevrage sous

surveillance, ceux qui ont raté un suicide, les victimes d’agression et les agresseurs, les accidentés, etc. Des policiers escortent également des suspects et des prisonniers qui nécessitent des soins urgents. Certains centres hospitaliers disposent de blocs cellulaires pour accueillir et soigner les prévenus, mais pas tous. Les détenus se retrouvent alors souvent menottés à un fauteuil, à quelques pas seulement de la salle d’attente publique.

ET POUR D’AUTRES, NON !Pourtant la violence touche aussi les autres spécialités médicales : quand elle n’est pas physique, elle est psychologique ou verbale. Elle fait tout aussi mal. Avec l’avènement des médias sociaux, certains médecins disent que c’est pire : les patients n’hésitent plus à commenter ou à décrier diverses situations. Insultes, menaces, commentaires désobligeants sont rapidement relayés sur les réseaux sociaux sans que les principaux intéressés puissent intervenir.

UN TÉMOIGNAGE TOUCHANT…Quelques années après avoir été agressé par la famille d’un jeune patient décédé, Dr Alvin (nom fictif) se souvient encore de cette nuit d’horreur où il aurait pu y laisser sa peau.

Il y a une dizaine d’années, Dr Alvin suivait un jeune patient atteint d’une grave maladie. Il lui avait prescrit les soins et les médicaments exigés par son état et en faisait consciencieusement le suivi. Puis, un jour, il lui prescrit un nouveau médicament. Pour s’assurer que le jeune y répond bien, Dr Alvin décide de le garder en observation à l’hôpital pendant quelque temps. La première

journée, le patient réagit bien au médicament. Dans la nuit qui suit, Dr Alvin reçoit à la maison un appel de l’hôpital lui annonçant que le jeune a fait un arrêt cardiorespiratoire, que son état est critique et que l’équipe sur place effectue les manœuvres de réanimation depuis 25 minutes. Dr Alvin se précipite à l’hôpital où il ne peut que constater le décès. L’équipe a vraiment fait tout son possible, a tout mis en œuvre pour tenter de garder le jeune en vie. La situation avait quelque chose d’incompréhensible. Plusieurs membres de la famille du patient étaient sur place et leur nombre augmentait au fur et à mesure que le temps passait, comme pour répondre à un mot d’ordre. Avant de s’adresser à la famille, Dr Alvin voulait comprendre ce qui s’était passé et ce qui avait causé la mort de son patient. Pendant qu’il lit et relit toutes les informations contenues dans son dossier, l’un des membres de la famille s’écrie : « Vous avez tué le jeune ; je vais vous tuer ! » Un murmure monte dans la pièce, et Dr Alvin demande un moment pour lui permettre de prendre connaissance des nouveaux éléments du dossier.

La situation dégénère rapidement, la famille s’agite et monte le ton. Dr Alvin veut quitter la pièce, mais deux agents de police surgissent ; ils l’informent qu’ils sont là pour enquêter sur un décès et qu’ils veulent confisquer les dossiers médicaux. En vingt ans de pratique, et même pendant son fellowship à Toronto, à l’époque de la saga rocambolesque entourant la mort de plusieurs patients attribuée à tort à l’infirmière Susan Nelles, Dr Alvin n’avait jamais rien vu de tel. Certes, il avait l’intention de collaborer entièrement avec les policiers qui se

PAR PATRICIA KÉROACK, RÉD. A.

« Je n’ai pas vu le coup arriver. Tout s’est passé si vite. »

« Je ne veux que la soigner. Pourquoi s’en est-elle prise à moi comme ça ? Crier ne règle rien ! »

« Rien ne laissait présager cette colère. Il est entré dans mon bureau comme un agneau, puis, en quelques instants, il est devenu comme un animal enragé. Depuis, j’ai peur de me rendre seule au travail. »

« J’ai été scandalisé d’apprendre qu’un collègue a reçu un coup de couteau dans le dos. Je ne connais pas les raisons de cette agression, mais j’ai personnellement pris un certain recul afin de préserver mon équilibre personnel. À l’hôpital, le sujet n’a jamais été discuté à fond, sauf lors de rares allusions, comme si tout était un secret et devait le rester. »

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sont présentés devant lui. Il appelle donc le directeur des services professionnels pour l’informer de ce qui se passe. Ce dernier contacte les avocats de l’hôpital. Puis, se présentent non pas deux, mais plusieurs officiers et sergents-détectives alléguant qu’ils viennent faire enquête sur un meurtre.

Dr Alvin est frappé de stupeur. Il a l’impression que tout se passe au ralenti, comme dans un film. Il remet le dossier médical aux policiers et se dirige vers le télécopieur pour y chercher un document qu’il vient tout juste de recevoir. En se rendant à l’appareil, l’un des membres de la famille l’empoigne par le collet et profère des menaces de mort à son endroit. Sidéré et craignant pour sa vie, Dr Alvin fuit les lieux dès qu’il le peut. Son agresseur se lance à ses trousses et les policiers, eux, poursuivent l’agresseur et l’immobilisent. En moins de deux, tout le monde retourne vers la salle où le corps du jeune repose sur une civière. Les membres de la famille se sont placés de chaque côté du couloir et au moment où Dr Alvin passe devant eux, chacun le roue de coups de pieds. En moins de deux, Dr Alvin est attaqué de toutes parts et les policiers ont du mal à mettre fin à la rixe. Dr Alvin, traumatisé, se retire à bout de souffle dans son bureau. Instinctivement, il ôte la plaque d’identification sur sa porte. Il téléphone à la maison, raconte ce qui vient de se passer, demande à

sa conjointe de vérifier si les portes de la maison sont bien verrouillées et de signaler à la police tout fait inhabituel autour de la maison : pour la première fois, il se sent traqué et craint pour sa vie et celle des siens. Dr Alvin a de jeunes enfants et réalise la gravité des menaces proférées par des membres de cette famille au bouillant caractère.

Après quelques minutes, le calme revient. Les policiers ont rédigé leur rapport et la famille est retournée chez elle.

Dr Alvin a bénéficié d’un très bon encadrement de la part de la direction de l’hôpital. L’Association canadienne

de protection médicale (ACPM) a immédiatement retenu les services de deux avocats (l’un au civil et l’autre au criminel) et fourni toutes les ressources nécessaires pour cette cause. L’enquête a conclu que la mort du jeune homme était une conséquence de sa maladie et non des soins prodigués. Elle a aussi révélé que la famille était déjà connue des autorités policières.

Plusieurs années plus tard, Dr Alvin dit avoir tiré plusieurs enseignements de cette mésaventure. Aujourd’hui, son bureau a été réaménagé et, lorsqu’il reçoit des patients dans une salle d’examen, il les invite à passer au fond de la pièce et reste à proximité de la porte de sortie. Il s’assure aussi qu’une personne de son équipe sait qu’il reçoit plusieurs membres d’une même famille, quand c’est le cas. De son côté, il exerce une plus grande vigilance auprès de ses collègues. Il souhaite ne jamais revivre une telle mésaventure.

Il y a une dizaine d’années – et c’est encore le cas –, la sécurité n’était pas omniprésente dans les couloirs des centres hospitaliers. Elle l’est de plus en plus aux urgences, mais pas partout dans les établissements. Encore aujourd’hui, les mesures pour contrôler les accès sont rares : même si les heures de visites sont terminées, il est relativement facile d’entrer et de parcourir les étages d’un centre hospitalier.

ÊTRE FORMÉ ADÉQUATEMENTPlusieurs programmes de formation tentent de fournir les outils nécessaires pour affronter une telle situation, dont le programme OMÉGA destiné aux professionnels de la santé œuvrant aux services des urgences et des soins intensifs. Lors de la 10e JFI, deux ateliers de simulation seront d’ailleurs offerts en collaboration avec le Centre d’apprentissage des attitudes et habiletés cliniques de l’Université de Montréal (CAAHC). Le premier atelier traitera de la communication avec les patients difficiles. Il porte notamment sur la gestion de l’escalade de l’agressivité chez un patient agité et des principes de réduction des méfaits dans la relation avec les patients difficiles.

Le second atelier présente des solutions pour intervenir auprès de patients insatisfaits, en colère ou qui ne collaborent pas, ou pour désamorcer une crise.

SITUATION MONDIALE

En 2015, trois ans après le meurtre d’un médecin turc par le proche d’un patient, l’Association médicale mondiale (AMM) publiait un communiqué de presse dans lequel elle exprimait sa vive inquiétude devant l’augmentation de la violence à l’encontre des médecins dans le monde. Lors d’une réunion tenue à Oslo (Norvège), les délégués ont pris connaissance d’un rapport sur la question.

L’AMM a lancé un cri d’alarme aux associations médicales, demandant aux établissements de soins d’adopter sans attendre une politique de tolérance zéro face à la violence en milieu de travail tout en offrant un environnement sûr à tous les intervenants qui y travaillent.

Depuis, d’autres meurtres, enlèvements ou agressions ont fait la manchette, notamment en France où, en février 2017, les médecins de la ville de Chartres ont manifesté leur colère devant la préfecture une semaine après le meurtre d’un collègue de Nogent-le-Rotrou.

Sources : wma.net et lefigaro.fr

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La violence dans le quotidien des équipes médicales

UN SUJET TABOU La violence semble être de plus en plus présente dans le quotidien des médecins. Pourquoi en est-il ainsi ? Au début de ma pratique, si un incident dû à l’attitude défavorable d’un patient envers l’équipe de soins survenait, on n’en parlait pas ou on faisait comme si rien ne s’était passé… Les choses ont évolué et, avec les années, des incidents de plus en plus graves ont amené les équipes de soins à s’en préoccuper beaucoup plus qu’avant.

Mais qu’est-ce que la violence, au juste ? On la définit comme des propos

ou un comportement d’une extrême véhémence, d’une grande agressivité, d’une grande brutalité ; un abus de force physique, l’utilisation d’une arme, des relations d’une extrême agressivité ; une contrainte physique ou morale exercée sur une personne pour l’inciter à poser un geste particulier ; et, plus généralement, comme le caractère de ce qui se manifeste, se produit ou est produit avec une force intense, brutale et souvent destructrice.

Ainsi, il y a différents types de violence : elle peut être psychologique, verbale, physique, sexuelle, économique, etc. La violence peut être un phénomène subjectif et être liée à un ensemble de concepts, mais surtout aux schémas cognitifs des individus qui en font l’objet.

PRÉSENCE DANS LE MILIEU DE TRAVAIL CLINIQUEEn milieu clinique, les plus à risque, vous l’aurez deviné, sont les médecins et le personnel œuvrant en salle d’urgence ou en santé mentale. Cependant, ceux qui travaillent en gériatrie ou dans d’autres milieux anxiogènes (soins intensifs de toutes natures) le sont aussi.

Une étude a montré que 24 % des thérapeutes ont été agressés au moins une fois par un patient au cours de la dernière année, que 42 % des psychiatres ont aussi été agressés et que 100 % des membres des équipes de sécurité des hôpitaux l’ont été, les infirmiers et les ambulanciers étant les victimes les plus courantes. Le travail en santé mentale représente donc un important facteur de risque.

Les études sur le sujet sont cependant rares. Un de leur biais important est dû au fait que plusieurs participants ne croyaient pas que rapporter l’incident allait changer quelque chose, que la charge de travail était déjà trop lourde pour prendre le temps de rapporter l’incident, qu’ils ne voulaient pas se trouver aux prises avec des procédures légales, qu’ils craignaient d’avoir encore plus peur ou de subir encore plus de menaces de la part du patient et de sa famille, qu’ils sympathisaient avec le patient et sa famille en ce qui concerne le processus de consultation ou son état de santé.

Le temps d’attente, l’anxiété due à l’état de santé et l’issue de la consultation sont les principaux facteurs contribuant à la violence. La surcharge de travail du médecin agit aussi comme un terreau fertile. La majorité des agressions graves se produisent le soir ou dans la nuit, période où le personnel en place est aussi le moins expérimenté, une attente de plus de 30 à 60 minutes augmentant par ailleurs le risque de violence.

MAIS QUI FAIT USAGE DE VIOLENCE ? La majorité des études montrent que les hommes sont plus susceptibles de la vivre et d’en faire usage, des antécédents de violence en dehors du milieu hospitalier (surtout des antécédents judiciaires et des incarcérations en pénitencier) étant le facteur de risque le plus fréquent. Notons que ces hommes risquent davantage de commettre des agressions puisqu’ils ont moins de crainte vis-à-vis du système judiciaire. Les consommateurs de drogue ou d’alcool risquent aussi

PAR SUZIE L. LÉVESQUE, M.D.*

* L’auteure est psychiatre au CHU de Québec-Université Laval, professeure de clinique à l’Université Laval et coordonnatrice de l’enseignement en psychiatrie au CHUL.

IL Y A DIFFÉRENTS TYPES DE VIOLENCE : ELLE PEUT ÊTRE PSYCHOLOGIQUE, VERBALE, PHYSIQUE, SEXUELLE, ÉCONOMIQUE, ETC. LA VIOLENCE PEUT ÊTRE UN PHÉNOMÈNE SUBJECTIF ET ÊTRE LIÉE À UN ENSEMBLE DE CONCEPTS, MAIS SURTOUT AUX SCHÉMAS COGNITIFS DES INDIVIDUS QUI EN FONT L’OBJET

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beaucoup de commettre des gestes de violence en raison de l’effet des substances toxiques sur leur jugement. Le peu de moralité et la difficulté à respecter la hiérarchie contribuent aussi à accroître le risque de violence. Les personnes ayant un trouble de la personnalité antisociale, limite ou narcissique sont le plus souvent impliquées.

Dans la littérature médicale, on trouve le terme de « recreational fighter ». Dans ce cas, il s’agit d’une personne jeune, qui fréquente les bars, recherche la confrontation, qui aime et n’hésite pas à provoquer les autres pour le seul plaisir… Toutes les urgences en reçoivent en plus ou moins grand nombre, le plus souvent intoxiquées, parce que la police pense que l’urgence d’un hôpital est le milieu de dégrisement le plus sécuritaire pour eux. Notons que dès que ces jeunes parlent de suicide, la police, qui est incapable d’évaluer le risque suicidaire ou parfois même homicidaire, les amène à l’hôpital.

D’autres caractéristiques sont aussi connues : âgé de 19 à 30 ans ; en période d’intoxication ou de sevrage ; avec un problème neurologique ou systémique, un trauma crânien ou une maladie neurologique invalidante ; une condition métabolique (hypo- ou hyperglycémie) ; présence d’un état de stress post-traumatique ; épilepsie frontale, temporale ou limbique ; un quotient intellectuel sous la moyenne ; être sans emploi ou sans domicile fixe ; être psychotique, bipolaire ou schizophrène ; avoir un délire de persécution ou des hallucinations mandatoires (par exemple : frappe le premier individu en blanc qui passe devant toi pour être délivré…) ; avoir un important problème développemental, comme un trouble du spectre de l’autisme ou de l’apprentissage, etc.

Les chercheurs Lussier et Antonius ont établi les caractéristiques de trois sous-groupes d’individus risquant de présenter une violence chronique (c’est-à-dire quatre épisodes ou plus) et nécessitant une attention particulière. Premièrement,

les hommes âgés présentant une combinaison de schizophrénie, d’antécédents de violence envers autrui et de consommation de drogues. Deuxièmement, un homme ou une femme ayant un trouble de personnalité du groupe B (personnalité limite ou antisociale, surtout) avec des antécédents de violence et consommant des drogues. Troisièmement, un homme

ou une femme ayant un trouble de la personnalité antisociale et une maladie psychiatrique. Précisons qu’en général, les médecins émettent rarement un diagnostic de trouble de la personnalité antisociale à une femme, car, la plupart du temps, il y a chez la femme coexistence d’éléments de personnalité limite.

D’autres situations contribuent à la violence : des antécédents d’obsessions romantiques, la perte d’un être cher, une séparation, d’importants problèmes financiers, un transport non désiré à l’hôpital (ambulance, policiers, intervenants, personnel de la ressource, application de la loi P-38, Loi sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui), une incarcération récente, un problème de garde d’enfants, être en état d’arrestation ou en fugue d’un hôpital.

Précisons que des éléments culturels peuvent aussi y contribuer, le patient ne comprenant pas ce qui se passe ; et c’est encore plus vrai dans des milieux où il y a peu de diversité culturelle. L’incompréhension du patient ou de son entourage en ce qui concerne la situation peut donner l’impression d’un déséquilibre des pouvoirs et susciter une escalade de propos à la limite de la violence. Rappelons que, en conformité avec la loi P-38, tout médecin qui considère que le patient

qu’il évalue dans un établissement peut être dangereux pour lui-même ou les autres, de façon grave et immédiate, doit le garder. Il est bien connu qu’il est plus facile d’excuser le comportement violent d’un patient âgé atteint de démence, mais cela n’amoindrit en rien l’expérience vécue par le travailleur de la santé… Ici, il s’agit alors d’évaluer l’aptitude du patient à juger de la situation.

Par ailleurs, une différence dans les niveaux sociaux auxquels appartiennent le patient et le personnel peut aussi contribuer à la difficulté de ces derniers de bien comprendre le patient, ce qui est connu sous le nom de « phénomène de la classe moyenne ».

AUGMENTATION DE LA VIOLENCE ET RAISONS SOUS-JACENTESSubjectivement, on peut parler d’une augmentation des incidents dont font l’objet le personnel des établissements et les médecins. Les médias ont rapporté l’expérience vécue par Dr Alain Sirard à la suite d’un reportage télévisé sur sa pratique : il a été blessé par un individu le lendemain, sans que l’on trouve le coupable… Plusieurs personnes vivent des situations semblables et n’en parlent que très peu ou pas du tout. D’ailleurs, lorsque de telles situations se produisent en établissement, les membres du personnel ne les divulguent que s’ils sont blessés physiquement, et alors, ils le sont de façon importante. Les écarts verbaux sont oubliés... mais pas tout à fait, puisqu’ils ont tendance à s’imprégner dans le cerveau, contribuant à augmenter le stress du personnel dès qu’une situation similaire se produit.

Ce qui se déroule en dehors d’un établissement ou de son milieu clinique est tout autre… En contexte hospitalier, c’est comme si les cas de violence n’avaient pas eu lieu (plusieurs personnes du milieu médical préfèrent carrément les nier) jusqu’à ce que quelque chose de grave se produise. Le plus souvent, c’est la lourdeur du processus judiciaire qui explique ce silence. Un grave incident devient alors un événement géré par le corps policier et la justice.

DANS UN CONTEXTE HOSPITALIER, C’EST COMME SI LES CAS DE VIOLENCE N’AVAIENT PAS EU LIEU

[...] JUSQU’À CE QUE QUELQUE CHOSE DE GRAVE SE PRODUISE. LE PLUS SOUVENT, C’EST LA LOURDEUR DU

PROCESSUS JUDICIAIRE QUI EXPLIQUE CE SILENCE

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LES 10 PRINCIPALES RAISONS DE CONSULTATION AUPRÈS DES MÉDECINS EXERÇANT EN CABINET AU QUÉBEC EN 2016

Raison de consultation Nombre de consultations

1 Hypertension 3,938,000

2 Examen médical courant 2,318,000

3 Diabète 2,131,000

4 Anxiété 1,459,000

5 Dépression 1,376,000

6 Hyper-lipidémie 1,345,000

7 Infection urinaire 1,082,000

8 Oésophagyte 958,000

9 Arthrite 951,000

10 Cause non spécifiée 921,000

20 MÉDICAMENTS DE MARQUE LES PLUS RECOMMANDÉS PAR LES MÉDECINS EN CABINET EN 2016

Médicament Nombre de recommandations

1 Crestor 1,195,000

2 Norvasc 1,037,000

3 Synthroid 1,035,000

4 ASA 967,000

5 Lipitor 870,000

6 Pantoloc 869,000

7 Ventolin HFA 829,000

8 Metformin 788,000

9 Nasonex 785,000

10 Effexor XR 746,000

11 Monocor 720,000

12 Amoxil 648,000

13 Naprosyn 642,000

14 Clavulin 628,000

15 Celebrex 580,000

16 Symbicort 578,000

17 Prednisone 567,000

18 Coversyl 540,000

19 Dexilant 536,000

20 Celexa 533,000

Pour de plus amples renseignements : 1-888-400-4672 • www.quintilesims.com Une importante source d’information, d’analyse et de consultation pour les secteurs de la santé au Canada

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LES MÉDECINS, CIBLES DE CHOIX

SANS OUBLIER…La médiatisation des honoraires de médecins, l’impression qu’ils ne donnent pas les services en temps opportun, la féminisation de la profession (les femmes risquant de tout temps de faire davantage l’objet de violence), le mot PARESSE employé pour parler des médecins, le manque de ressources appropriées en hébergement (dans ce cas, les patients bénéficient d’un encadrement insuffisant et leurs besoins ne sont pas toujours comblés ; le risque qu’ils présentent une urgence et un mauvais état de santé est alors plus élevé) sont autant d’éléments qui contribuent à la violence surtout verbale.

De plus en plus de patients deviennent inaptes ou sont sous ordonnance de soins ou d’hébergement (avec des particularités bien précises). Par conséquent, il devient plus complexe de faire l’évaluation de leur état, sans compter que l’obligation de soins en ce qui les concerne diffère depuis quelques années. Les médecins doivent évaluer l’aptitude du patient qui se trouve devant eux, mais aussi celle de la personne autorisée à donner un consentement à sa place, ce qui n’est pas une mince tâche puisque, de prime abord, le médecin ignore l’état de santé global de cette dernière.

Dans ce contexte, le climat de la relation peut se modifier et, comme le médecin peut être perçu comme « contrôlant », c’est vers lui que se porte l’agressivité du patient ou celle de son entourage. Parfois, pour l’équipe de soins, la réponse peut être « c’est votre médecin qui décide, moi je n’ai rien fait », ce qui augmente la pression sur le corps médical. Notons que l’instabilité au sein des équipes de soins et le manque de formation peuvent instaurer ce clivage, ce qui contribue aussi à augmenter le risque de violence envers le médecin.

DIVULGATION DES INCIDENTS ET ÉLÉMENTS FAVORISANT UNE NON-DIVULGATIONTout d’abord, en cas d’incident violent, il n’existe pas de formulaire à remplir par le corps médical des établissements. Les médecins n’étant pas des employés de l’hôpital, ils ne peuvent pas remplir la Déclaration d’événement à caractère violent, qui ouvre droit à des prestations de la CNESST. Mentionnons que de plus en plus de patients subissent des agressions de la part d’autres patients et qu’il existe un formulaire à l’aide duquel ils peuvent les déclarer. Ici aussi, cette possibilité est souvent ignorée. Une plainte à la police peut aussi être faite dans les cas où un individu a agi de façon délibérée. Encore une fois, ce type de plaintes est rare et, pour la justice, il s’agit d’un processus lent et non prioritaire. Ainsi, devant un problème de violence en établissement, vous devez appeler le Service des affaires juridiques afin de savoir ce qui sera fait pour vous protéger… et depuis que les établissements sont regroupés, le processus est encore plus complexe (j’en ai récemment fait l’expérience).

Hormis la complexité entourant la divulgation d’un événement à caractère violent, il reste que le médecin a tendance à minimiser la situation, que ce soit consciemment ou inconsciemment. Plus encore, il se demandera ce qu’il n’a pas fait de bien. A-t-il été vraiment à l’écoute du patient ou de sa famille ? Il a bien lu les nombreux documents sur la nécessité pour les médecins de faire montre d’empathie et de bien communiquer. A-t-il bien agi ?

Avec le risque potentiel de faire l’objet d’une plainte (le plus souvent du patient ou de son entourage), le médecin peut aussi commencer à douter de son travail. Si la situation est connue de son entourage, la rumeur qu’il a peut être mal agi peut courir… Ce sont toutes des situations qui augmentent le sentiment de solitude lors d’une plainte ou d’une poursuite. Ainsi, aucun cas de violence ne peut être considéré comme anodin.

D’ailleurs, nous avons tous vu des médecins modifier leur pratique après une plainte ou une poursuite. À l’heure actuelle, le nombre de plaintes envers le corps médical augmente et, le plus souvent, ce sont les psychiatres et les médecins offrant des services d’expertise médicale qui en font les frais. Par contre, une grande partie de ces plaintes ne sont pas retenues. Reste qu’il est bien connu que toute plainte augmente le niveau d’anxiété chez le médecin, et encore plus si ce dernier commence seulement à pratiquer.

Parfois, un événement à caractère violent peut débuter de façon anodine. Une remarque inhabituelle d’un patient sur l’odeur agréable du parfum du médecin ou sur sa belle apparence, par exemple. Une augmentation dans la fréquence de tels propos chez un patient peut laisser entrevoir le désir d’une relation particulière. Il est alors nécessaire de mettre un cadre thérapeutique afin d’éviter un dérapage dans l’imaginaire du patient, qui pourrait engendrer un délire érotomaniaque. Les hommes médecins sont alors très à risque (à noter que les vedettes, peu importe leur domaine d’activité, sont les personnes les plus à risque).

MESURES DE PRÉVENTION EN MILIEUX CLINIQUESAu cours des dernières années, les cliniques médicales et divers établissements de santé ont affiché dans les endroits à risque des annonces mentionnant que les situations de violence verbale ou physique peuvent entraîner diverses interventions (légales ou allant jusqu’à l’expulsion).

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Depuis longtemps, au téléphone, certains ministères incluent dans leur message d’accueil (avant même la réponse à l’appel) qu’advenant une attitude jugée agressive de la part du client, la communication sera interrompue. Une formation adéquate des agentes administratives est un élément fondamental pour que les personnes agressives ayant un potentiel de violence sachent bien que la clinique ou l’établissement ne tolère pas de tels comportements.

La formation du personnel et des médecins afin de prévenir les situations à risque nous semble aussi essentielle que celle qui montre comment réanimer un patient. Malheureusement, ce type de formation ne s’effectue que lorsque les membres de l’équipe doivent intervenir dans une situation présentant un risque d’agressivité ou de violence. Il y a peu de personnel

formé et, parmi ce groupe, peu d’entre eux reçoivent une formation périodique. La situation peut aussi présenter un risque pour les patients si une équipe n’est pas suffisamment formée pour intervenir de façon sécuritaire.

La prévention d’événements défavorables est donc à améliorer. Ainsi, dans un milieu à risque, une ambiance visant à apaiser la clientèle et un mobilier sécuritaire sont essentiels. La personnalisation des lieux doit tenir compte de la sécurité. D’ailleurs, au fil des ans, l’ACPM a émis divers conseils à ce sujet (Le plus récent dans Perspectives ACPM mars 2014).

Au cours des dernières années, les milieux d’enseignement ont prodigué des conseils aux étudiants sur leur tenue vestimentaire. Ces conseils sont minimaux quand on pense à

la sécurité des personnes. Ils sont aussi trop souvent oubliés par les médecins enseignants, qui doivent servir de modèle. Un collier, des boucles d’oreilles volumineuses sont à la mode, mais peuvent facilement être tirés, ce qui augmente le risque de blessure lors d’une agression. Il en est de même pour une cravate… Qu’en est-il d’une tenue qui pourrait être considérée comme provocante (décolleté, pantalons moulants, etc.) ? Même un stéthoscope porté autour du cou peut être un objet présentant un risque dans le cas d’une agression.

UNE QUESTION D’ATTITUDE ?Tous les écrits parlent de l’attitude du médecin. Expliquer la raison de son retard lors d’une consultation, l’intervention à faire (d’autant plus si elle peut être longue ou douloureuse), les impondérables, les tiers présents et la raison de leur présence ne sont que quelques-unes des informations à donner au patient. L’observation du comportement de ce dernier (de nombreux signes sont connus comme des indicateurs d’agressivité), l’adoption d’un ton de voix posé et une attitude exprimant une ouverture devant ses besoins sont des éléments de base. À elle seule, une question comme « Est-ce que mes explications sont claires ? Avez-vous d’autres questions ? » ou encore « Qu’avez-vous compris dans ce que j’ai expliqué ? Vous savez, il m’arrive parfois de ne pas être toujours facile à comprendre... » peut prévenir un comportement violent à court ou moyen terme.

Ainsi, afin de s’assurer que les médecins et les équipes de soins ne vivent pas des expériences douloureuses et continuent à dispenser des soins de qualité, il faut s’assurer de leur sécurité. Aussi, documenter les cas de violence verbale ou physique est essentiel et la divulgation de ce type d’événements devrait être obligatoire pour tous. Les médecins devraient avoir un formulaire à remplir dans de tels cas.

Les conseils d’administration des établissements devraient disposer de statistiques sur ce type d’événements afin de s’assurer d’en faire le suivi et la prévention, et ces statistiques

devraient être un indicateur de performance de l’établissement.

Un cours de formation obligatoire devrait être donné aux intervenants qui risquent d’être victimes d’une agression, avec renouvellement de leur certification à une fréquence régulière, en fonction des risques en présence, tout comme c’est le cas pour la certification en réanimation cardio-respiratoire. Ce cours pourrait s’appeler Certification en prévention de la violence dans les établissements de santé (CPVES).

La santé et le bien-être des médecins constituent la pierre angulaire de la performance et de la qualité des soins qu’ils dispensent. La sécurité du corps médical et des équipes de soins est donc l’un des éléments à améliorer, puisque la sécurité de l’ensemble des patients est aussi en jeu. L’améliorer ne peut qu’aider !

HAUSSE DE L’INTÉRÊT MÉDIATIQUE ?Le 1er mai dernier, Radio-Canada a « ouvert » son Téléjournal avec une manchette intitulée La violence dans les hôpitaux en hausse. Dans son reportage, le journaliste explique que la violence à l’égard du personnel hospitalier a augmenté de 16 % entre 2010 et 2014. En se fondant sur les données les plus récentes de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), il montre l’étendue du problème et la nécessité d’appliquer des règles claires pour protéger tous les travailleurs du secteur de la santé.

L’an dernier, Radio-Canada (Estrie) avait présenté un reportage sur la violence vécue au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. À l’époque, les employés de l’établissement demandaient des solutions pour contrer le phénomène. Ils estimaient par ailleurs que les cas rapportés à la CNESST n’étaient que la pointe de l’iceberg.

Source : ici.radio-canada.ca

(PK)

LA FORMATION DU PERSONNEL ET DES MÉDECINS AFIN DE PRÉVENIR LES SITUATIONS À RISQUE NOUS SEMBLE AUSSI ESSENTIELLE QUE CELLE QUI MONTRE COMMENT RÉANIMER UN PATIENT

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LES MÉDECINS, CIBLES DE CHOIXPAR CHANTAL BOLDUC, M.D.*

Le dénigrement médical

LA VIOLENCE VERBALE INSIDIEUSE

PHYSICIAN : One upon whom we set our hopes when ill and our dogs when well.

C’est ce qu’a écrit l’humoriste et satiriste américain Ambrose Bierce en 1906

dans son dictionnaire du diable (The Devil’s Dictionary). Nous ne sommes donc ni les premiers ni les derniers à vivre le dénigrement. Et le doctor bashing n’est pas unique au Québec. C’est un phénomène mondial comme l’expliquent plusieurs articles sur le sujet si vous faites une recherche sur PubMed ou même sur Google… et il semble que les gouvernements en sont souvent les instigateurs.

Nous traversons actuellement une zone de turbulence collective qui nous tire volontiers vers le bas. Ce n’est pas pour nous plaindre, mais le mouvement qui vise les médecins est particulièrement actif. Depuis trois ans, les médecins vivent des bouleversements professionnels sans précédent.

Peu de professionnels ont autant de colliers étrangleurs que les médecins, et il semble que tout le monde veuille tirer sur leur laisse en même temps ; le ministère de la Santé et des Services sociaux, la RAMQ, le Collège des médecins du Québec, la classe politique, les médias, la population, les assureurs, etc.

Les responsabilités inhérentes à notre profession n’ont jamais été aussi importantes. D’un côté, nous devons faire tout ce qui est possible pour chacun de nos patients, et ce, avec la plus grande rigueur et en y mettant toutes nos connaissances… et en même temps, de l’autre côté, nous devons rendre nos services accessibles tout en respectant la capacité collective de payer, le tout dans un contexte où l’erreur médicale (pas la négligence, mais bien l’erreur) n’est plus permise et, en cas de pépin, ce dernier est volontiers étalé sur la place publique. Une carrière entière peut voler en éclats sur un seul et unique cas qui aurait pu arriver à n’importe lequel d’entre nous. Le facteur humain dont nous devons

tenir compte avec tant d’indulgence quand il s’agit de nos patients ou de nos résidents ne s’applique pratiquement jamais pour nous. Ne soyez donc pas surpris si votre énergie et votre humeur sont un peu à plat ces temps-ci.

LA POLITIQUE SPECTACLEOn peut avoir l’impression que le dénigrement est une nouvelle forme de divertissement ; il est partout, constant… Après les ingénieurs et les policiers, voilà que nous sommes maintenant une cible fort appréciée. Le pire, c’est que nous le vivons parfois même entre collègues ! Diviser pour mieux régner... Mordrons-nous à l’hameçon ?

Qu’est-ce qui nourrit ce dénigrement ? Les augmentations tarifaires finalement obtenues pour rattraper la

parité canadienne ? Les commentaires des élus du gouvernement selon lesquels les comportements d’une minorité sont présentés comme étant la norme afin de justifier leurs projets de loi et expliquer leurs prises de position ou leurs décisions ?

Depuis plusieurs années, la difficulté d’accès à un médecin est un facteur important. Nous avons un rôle à jouer dans l’accessibilité, c’est vrai, mais l’équation est beaucoup plus complexe. Nous faisons notre part pour y remédier. Des éléments hors de notre contrôle sont aussi en jeu ; mais ça, on n’en parle rarement. Il est toujours plus intéressant de parler de ce qui ne fonctionne pas que de souligner les efforts qui ont

été faits pour améliorer une situation. La dermatologie en est un bel exemple. Malgré les efforts des dermatologues au cours des dernières années pour diminuer les listes d’attente, on entendra toujours dire que l’accès est difficile. Il y a pourtant des facteurs qu’on ne mentionne jamais : les gens qui ne se

présentent pas à leur rendez-vous sans annuler, par exemple, et l’offre de services qui pourrait être révisée. Des éléments dénoncés par les dermatologues qui permettraient d’augmenter l’accessibilité à nos soins, mais qui ne sont ni entendus ni pris en considération.

À QUI LA FAUTE ?Puisqu’il le faut, rappelons que le dénigrement dont nous subissons les contrecoups vient surtout d’une mauvaise compréhension des enjeux et de la volonté de trouver un coupable. Il est difficile pour chacun de nous de ne pas se sentir déçu, frustré, voire impuissant. Il faut savoir garder une distance par rapport aux médias sociaux et aux bulletins de nouvelles et se concentrer sur ce qui est important : nos patients, notre travail, notre bien-être. N’oublions pas

* L’auteure est dermatologue au CHUM – Saint-Luc et membre du conseil d’administration de la FMSQ.

PEU DE PROFESSIONNELS ONT AUTANT DE COLLIERS ÉTRANGLEURS QUE LES MÉDECINS, ET IL SEMBLE QUE TOUT LE MONDE VEUILLE TIRER SUR LEUR LAISSE EN MÊME TEMPS

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qu’on aime dénigrer les médecins… jusqu’à ce qu’on en ait besoin. C’est devant la personne malade, celle qui nous consulte, que se situe notre vraie responsabilité.

La plupart de ceux qui font des commentaires négatifs à notre sujet ignorent tout de notre travail et de son contexte. Ils ne sont pas conscients de ce fameux contrat social associé à la pratique de la médecine. Je n’ai aucun doute que le nombre de médecins qui aiment leur travail et qui s’engagent à donner le meilleur d’eux-mêmes pour leurs patients dépasse largement la minorité indifférente et totalement axée sur l’argent. Plusieurs d’entre

nous donnent généreusement de leur temps pour le bien de leurs patients et de leurs résidents. Nous aimerions évidemment être au-dessus de la mêlée, mais que la profession

ou le métier sans déviants se lève et jette la première pierre. Si chacun faisait son examen de conscience, ça parlerait certainement moins fort.

UN NOUVEAU VMT ?Le dénigrement est une maladie devenue virale et transmise par les médias, un nouveau virus médiatiquement transmissible (VMT). C’est ce qui explique que nos patients nous apprécient autant de façon personnelle mais que, publiquement, le discours est aussi cinglant. Il est dommage que la majorité satisfaite de nos services demeure silencieuse.

Malgré ce dénigrement continu, c’est tout de même sur nous que la population compte pour trouver des solutions au problème d’accessibilité aux soins. Et ça tombe bien, parce que les problèmes et les solutions, nous les connaissons ! À nous de jouer !

Souriez… et souhaitez que ce dénigrement ne soit que temporaire ! Le discours ambiant doit changer.

SAURIEZ-VOUS QUOI FAIRE ?Les médecins doivent reconnaître les premiers signes de violence chez un patient ou de son entourage.

Voici quelques conseils :• Dans une pièce ou une salle d’examen,

placez-vous entre la porte et le patient ou aménagez la salle pour qu’il en soit ainsi. En cas de besoin, vous pourrez sortir rapidement de la salle. Si le patient est accompagné, assurez-vous que tout le monde soit du côté du patient.

• Restez calme en tout temps et gardez un ton de voix posé. Un patient violent s’attend à vous voir réagir… ce qui lui donne des ailes. Si vous gardez votre calme et que le patient ne décolère pas, cessez de lui parler et quittez la pièce le temps qu’il retrouve ses esprits. C’est un mauvais moment à passer, mais dites-vous que ce sera fort probablement la dernière fois que vous verrez ce patient… et que lors d’une prochaine rencontre, vous aurez pris les dispositions qui s’imposent pour éviter toute forme d’escalade de violence.

• Restez sur votre position. Dites au patient que s’il continue, vous appelerez la police ou la sécurité.

• Ayez une entente avec vos collègues ou le personnel en place. En cas de besoin, ils pourront vous porter assistance.

• Certains patients consultent pour une raison bien précise : renouveler une ordonnance ou obtenir un médicament en particulier (p. ex. un opioïde). Certains vont même menacer pour obtenir ce qu’ils souhaitent. Vous êtes le soignant ; vous seul pouvez décider de l’efficacité d’un médicament. Expliquez clairement votre décision au patient et, s’il refuse votre explication, invitez-le à aller consulter un autre médecin. (PK)

LA PLUPART DE CEUX QUI FONT DES COMMENTAIRES NÉGATIFS À NOTRE SUJET IGNORENT TOUT DE NOTRE TRAVAIL ET DE SON CONTEXTE. ILS NE SONT PAS CONSCIENTS DE CE FAMEUX CONTRAT SOCIAL ASSOCIÉ À LA PRATIQUE DE LA MÉDECINE

À VOIR ABSOLUMENT !Le documentaire de la série Faut en parler ! intitulé Des soins aux poings et diffusé en janvier 2016 sur les ondes de Télé-Québec fait la lumière sur la violence dans les milieux de soins au Québec. On y apprend que le réseau de la santé est le secteur le plus touché par la violence au travail (76 % des travailleurs de la santé en ont été victimes ou témoins). Le documentaire présente des cas, des témoignages et des études qui attestent de l’urgence de la situation.

Le documentaire sera de nouveau en ligne sur le site de Télé-Québec à compter du 31 août 2017.

http://fautenparler.telequebec.tv/emissions/des-soins-aux-poings (PK)

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PAR J. MARC GIRARD, M.D., FRCPC*

Un exemple de pseudoscience

LA MALADIE DE LYME CHRONIQUEQuoiqu’en disent certains hommes politiques américains, les changements climatiques sont bel et bien réels et entraînent des conséquences que nous pouvons tous constater. Ce réchauffement provoque dans les écosystèmes des bouleversements qui favorisent l’arrivée d’infections auparavant inconnues.

L’émergence du chikungunya, du Zika et de la dengue sur le territoire nord-américain en est

certes une conséquence importante.

Ainsi, il est indéniable que le Canada et tout particulièrement le Québec seront de plus en plus touchés par les bactéries de type Borrelia qui sont responsables de la maladie de Lyme. Il est essentiel que le corps médical soit mieux informé sur cette maladie, surtout sur sa forme aiguë, qui se caractérise par des signes et symptômes qui lui sont propres. Un traitement antibiotique simple permet un contrôle rapide de la maladie dans sa phase aiguë.

Depuis quelques années, nous assistons à l’émergence d’un mouvement qui défend le concept de maladie de Lyme chronique. Ce mouvement, qui a pris ses origines aux États-Unis, prétend que les Borrelia peuvent causer une infection chronique avec de multiples manifestations systémiques, qu’elles peuvent s’associer à d’autres bactéries, que les tests sérologiques utilisés au Canada pour en permettre le diagnostic sont inadéquats et que l’infection doit être traitée avec des combinaisons antibiotiques administrées à long terme. Ce lobby s’est fait connaître au Québec par la publication d’articles dans les journaux ou d’avis dans les médias électroniques. Il y répète constamment que les médecins québécois sont incompétents pour identifier et traiter la maladie de Lyme et que les personnes atteintes sont forcées de se rendre aux États-Unis pour y recevoir des traitements appropriés, mais coûteux. Le travail de ce groupe de pression a entraîné l’adoption en 2014

du projet de loi C-442, Loi concernant le cadre fédéral relatif à la maladie de Lyme1, proposé par la chef du Parti vert, madame Elizabeth May. Cette loi a conduit à une ronde de consultations, puis à un sommet qui s’est tenu à Ottawa en mai 2016 et dont nous attendons toujours les conclusions.

Or, contrairement à ce que laisse entendre ce lobby, les données scientifiques factuelles ne soutiennent pas leurs prétentions quant à l’existence d’une forme chronique de la maladie de Lyme. Ainsi, le guide de diagnostic publié par l’International Lyme and Associated Diseases Society (ILADS) comprend de nombreux symptômes non spécifiques qui ne permettent pas, contrairement à ce qui en est pour la forme aiguë, de poser un diagnostic clinique. Les tenants de la forme chronique de la maladie basent entièrement leur diagnostic sur la positivité de tests de dépistage privés offerts aux États-Unis et considérés par le lobby comme plus fiables que ceux qui sont faits au Canada. Pourtant, les tests de dépistage officiels recommandés par les Centers for Disease Control (CDC) américains sont les mêmes que ceux qui sont utilisés au Canada !

De fait, les tests américains préconisés par ILADS sont offerts par des laboratoires indépendants qui sont réputés non pas pour faire des tests plus sensibles, mais plutôt pour avoir un taux élevé de faux-positifs pouvant aller jusqu’à 57 %2. Les CDC ne reconnaissent pas la valeur de ces tests pour poser le diagnostic de maladie de Lyme et se proposent même dans les prochaines années de vérifier la qualité des laboratoires qui les offrent3.

Par ailleurs, les traitements antibiotiques prolongés qui sont proposés par les médecins défendant la forme chronique de la maladie ne reposent sur aucune preuve scientifique. Déjà, en 2001, deux études randomisées menées auprès de patients souffrant de fatigue chronique après avoir été atteints de la forme aiguë de la maladie de Lyme n’ont montré aucune supériorité sur le placebo après l’administration prolongée d’antibiotiques4. En 2016, une étude néerlandaise en arrivait aux mêmes conclusions dans le cas d’une population de patients présentant des symptômes non spécifiques et une sérologie positive pour la maladie de Lyme5. Les médecins qui offrent ce traitement exposent donc leurs patients à des risques indus pour leur santé sans que ces derniers en tirent un véritable avantage.

Nous reconnaissons que les personnes qui revendiquent un diagnostic de maladie de Lyme chronique ont de réelles souffrances physiques. Par contre, nous doutons d’un tel diagnostic en raison de la non-fiabilité scientifique des méthodes utilisées pour le confirmer. Plusieurs de ces personnes souffrent probablement de certaines conditions, comme le syndrome de fatigue chronique ou la fibromyalgie, deux conditions réelles et fréquentes pour lesquelles il n’existe toujours pas de biomarqueurs permettant d’en confirmer le diagnostic ni de traitement. Nous sommes aussi fort inquiets devant l’augmentation du nombre de personnes atteintes d’autres conditions bien étayées, comme la sclérose en plaques, et qui remettent en question leur diagnostic ainsi que leur traitement sur la foi

DANS LE MONDE MÉDICAL

* L’auteur est neurologue au Centre hospitalier de l’Université de Montréal et secrétaire du conseil d’administration de la FMSQ.

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de tests de dépistage de la maladie de Lyme qui sont faussement positifs.

Le lobby qui défend la notion de maladie de Lyme chronique prétend non seulement que les médecins québécois n’ont pas les compétences pour les prendre en charge, mais qu’en plus, ils pourraient subir des représailles s’ils offraient les traitements. Dans le code de déontologie du Collège des médecins du Québec, il existe effectivement des dispositions concernant des conditions de santé non confirmées de manière scientifique :

� Art. 47. Le médecin doit s’abstenir de faire des omissions, des manœuvres ou des actes intempestifs ou contraires aux données actuelles de la science médicale.

� Art. 48. Le médecin doit s’abstenir d’avoir recours à des examens, investigations ou traitements insuffisamment éprouvés, sauf dans le cadre d’un projet de recherche et dans un milieu scientifique reconnu.

� Art. 49. Le médecin doit, à l’égard d’un patient qui veut recourir à des traitements insuffisamment éprouvés, l’informer du manque de preuves scientifiques relativement à de tels traitements, des risques ou inconvénients qui pourraient en découler, ainsi que des avantages que lui procureraient des soins usuels, le cas échéant6.

Ces trois articles ont pour objectif de protéger la population québécoise contre des actes non médicalement reconnus. Si les tests et les traitements que demandent les personnes se disant atteintes de la maladie de Lyme ne sont pas offerts au Québec, ce n’est pas parce que les médecins québécois sont incompétents ou mal formés, mais plutôt parce qu’ils offrent une médecine de qualité répondant à des critères scientifiquement reconnus, et ce, au bénéfice de toute la population.

Finalement, il est aussi faux de prétendre que la maladie de Lyme chronique est reconnue et traitée globalement aux États-Unis. Les recommandations de l’ILADS sont en effet contestées par l’Infectious Diseases Society of America, société regroupant les médecins et scientifiques intéressés par les maladies infectieuses aux États-Unis. Cette société a émis des lignes directrices en 2006, confirmées en 2009, qui ne reconnaissent pas le diagnostic ni l’antibiothérapie pour la forme chronique de la maladie de Lyme7.

En mai 2016, certains de nos collègues microbiologistes québécois, dont Karl Weiss, président de l’Association des médecins microbiologistes-infectiologues du Québec, sonnaient l’alarme en signant une lettre d’opinion intitulée Maladie de Lyme : le nouveau bastion de l’antiscience8. Ce dossier est un remarquable exemple de la place importante que devra dorénavant prendre la science dans le débat public.

DANS LE MONDE MÉDICALAppel d’intérêtMINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX

Le ministère de la Santé et des Services sociaux est à la recherche de médecins afin de constituer une banque de candidatures pour la fonction de médecin examinateur dans le réseau de la santé et des services sociaux.

Vos fonctions :

À titre de médecin examinateur, vous êtes un acteur clé dans l’application du régime d’examen des plaintes.

Vos fonctions incluent, notamment :

Le traitement des plaintes des usagers concernant un médecin, un dentiste, un pharmacien ou un résident en médecine.

Votre profil :

Vous devez être membre du Collège des médecins et correspondre au profil suivant :

• Niveau élevé de professionnalisme ;

• Capacité de discernement ;

• Excellent jugement ;

• Excellentes connaissances du monde médicalet de la santé ;

• Compétences et expérience reconnues à tousles paliers de l’organisation et par ses pairs ;

• Habiletés de communication ;

• Capacité à établir un lien de confiance entre leplaignant et le professionnel qui fait l’objet dela plainte ;

• À l’aise dans un rôle de médiateur-conciliateur-arbitre devant la plainte à traiter.

Cette banque sera valable pour une durée de deux ans. Pour déposer votre candidature, remplissez le formulaire disponible au www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/medecin-examinateur et transmettez-le au plus tard le 31 juillet 2017 à [email protected].

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Les références sont disponibles sur le portail de la FMSQ (fmsq.org).

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CHERCHER LA SOLUTION D’UN CASSE-TÊTELa carrière du pneumologue André Cantin ressemble à un immense casse-tête tridimensionnel. Un casse-tête qui lui rappelle la maquette de la molécule d’ADN conçue par son professeur de biologie au secondaire.

Ce professeur passionné invitait ses étudiants à venir construire cet énorme casse-tête après

les heures de classe. Le montage du modèle a demandé beaucoup de temps et de recherche : il fallait combiner correctement les sucres et les bases nucléiques, les carbones, les atomes d'oxygène et tous les autres éléments, chacun ayant sa couleur et sa forme distinctive. Le professeur enthousiasmé par la soif d’apprendre qui animait ses étudiants a profité de l’occasion pour leur expliquer les phénomènes de transcription, la production des protéines ou le rôle des ribosomes. Aujourd’hui, Dr Cantin le remercie d’avoir reconnu en lui son amour des sciences et de l’avoir poussé à persévérer en ce sens.

Il faut dire que, chez le jeune André Cantin, un peu de science coulait probablement déjà dans les veines : son père était pharmacien dans l’armée. Son travail consistait à préparer le matériel destiné aux hôpitaux de campagne ou aux missions militaires. Un travail tant administratif que médical, qui a cependant imposé de nombreux déménagements à la famille : Montréal, Québec, etc.

André Cantin décide de s’inscrire en médecine interne à l’Université de Sherbrooke. À ses dires, l’endroit est magnifique (à cette époque, l’université était située en pleine campagne) et le calme ambiant favorise l’approfondissement des connaissances. Il ne sait pas exactement où sa formation le mènera, mais il en apprécie lentement toutes les facettes. Tout au long de son cursus, la recherche le fascine et l’attire. Il saute sur toutes les occasions possibles pour découvrir cet univers méthodique, de l'expérimentation à l’analyse des résultats. La recherche l’attire beaucoup, mais le travail clinique

aussi. Puis, il doit choisir son secteur d’activités. Difficile, car il est attiré par plusieurs spécialités médicales. Les sages conseils prodigués par ses mentors l’incitent finalement à opter pour la pneumologie.

Il obtient une bourse d’études pour parfaire ses connaissances aux États-Unis. Il fait un stage de trois ans en recherche pulmonaire au National Institute of Health (NIH) de Bethesda, Maryland. Il y travaille auprès de celui qui deviendra son mentor, Dr R. G. Crystal, l’instigateur de la médecine respiratoire moléculaire, une véritable révolution en pneumologie ouvrant la voie à des possibilités infinies. Le laboratoire de Dr Crystal travaillait alors plus précisément à l’élaboration de protéines recombinantes pour le traitement de l’emphysème. Par la suite, ses travaux ont porté sur la fibrose kystique et la fibrose pulmonaire idiopathique. Dr Cantin acquiert donc au NIH un important bagage de connaissances sur ces maladies.

Au terme de sa formation postdoctorale, Dr Cantin revient à Sherbrooke et monte son propre laboratoire pour y faire de la recherche clinique sur la fibrose pulmonaire. Il obtient le financement nécessaire du Fonds de la recherche en santé du Québec et poursuit les travaux entrepris au NIH. Son approche est biologique, cellulaire et moléculaire… comme un casse-tête

tridimensionnel. Dr Cantin effectue des prélèvements de cellules pulmonaires par bronchoscopie pour déterminer les traitements optimaux sur le plan clinique, mais aussi pour étudier ces cellules. Il s’intéresse particulièrement à la fibrose pulmonaire idiopathique (qui compte environ pour la moitié de toutes les formes de fibroses pulmonaires) et aux problèmes d’insuffisance respiratoires qui résultent de la cicatrisation des poumons. À cette époque, les mécanismes sous-jacents de cette maladie étant inconnus, les traitements étaient souvent inadéquats et Dr Cantin souhaite pouvoir faire avancer, ne serait-ce qu’un peu, la compréhension du mécanisme de la maladie.

Peu après son retour à Sherbrooke, celui qui s’occupait des cas adultes de fibrose kystique en Estrie, un cardiologue, décide de changer de carrière et d’accepter un poste de direction au Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. Il n’y a alors que six adultes estriens qui en sont atteints et lorsqu’ils doivent être hospitalisés, ils le sont généralement en milieu pédiatrique, car il n’y a pas de centre dédié à cette population adulte en Estrie. Dr Cantin accepte de suivre ces patients dans un environnement adulte. Après tout, ils n’étaient que six, et il avait déjà vu quelques cas de fibrose kystique lors de son stage de perfectionnement au NIH. Il voyait ce travail comme une nouvelle voie pour faire de la recherche, et peut-être que cette clientèle particulière lui permettrait de faire avancer ses travaux sur la fibrose pulmonaire idiopathique. Il demande donc et obtient une subvention de recherche et d’encadrement à la Fondation de la fibrose kystique. Ce montant devait lui permettre, notamment, d’engager du personnel infirmier. Ce fut le point de départ d’une aventure passionnante.

LES GRANDS NOMS DE LA MÉDECINE AU QUÉBEC

PAR PATRICIA KÉROACK, RÉD. A.

Dr André CantinPneumologue

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À cette époque, au Québec, la maladie touche quelque 1 000 personnes et leur espérance de vie est alors de 26 ans. Le peu d’adultes que lui a laissé son collègue cardiologue signifie que les personnes atteintes décédaient avant d’atteindre l’âge de la majorité. C’est une préoccupation à laquelle Dr Cantin décide alors de s’attarder. Pour y arriver, il sait qu’il faudra déployer beaucoup d’énergie pour mieux connaître la fibrose kystique. Un projet de recherche en amène un autre. Les publications se succèdent, les subventions aussi ! Dr Cantin participe activement à l’avancement des connaissances scientifiques ; il est de tous les comités scientifiques et médicaux. Finalement, en 1989, le gène de la fibrose kystique est identifié par Dr Lap Chee Tsui et son équipe. « C’était une période très excitante. Je n’ai pas directement contribué comme scientifique à la découverte du gène, mais j’ai apporté ma contribution au continuum des mesures prises pour y arriver, notamment en participant aux comités scientifiques établissant les priorités de la recherche à la Fondation canadienne de la fibrose kystique », explique-t-il. Cette importante avancée a en effet insufflé une énergie nouvelle à tous les laboratoires de recherche au monde.

POURSUIVRE LE TRAVAILLes avancées en fibrose kystique se poursuivent et les projets de recherche sont nombreux pour Dr Cantin, qui ne chôme pas : il doit trouver l’équilibre entre la recherche biomédicale et ses activités cliniques. Il sait qu’il doit faire le lien entre la science et ceux qui le consultent (un automatisme qui semble s’être perdu au fil du temps). Après tout, chaque patient a peut-être en lui la clé de l’énigme pour un autre patient. Un détail anodin dans une pathologie est peut-être un élément révélateur pour une autre forme de fibrose. Un casse-tête presque infini, mais pas impossible ! Après tout, des casse-tête de cette nature, il en a déjà résolu.

Ses travaux lui permettent de comprendre les effets de la déficience en glutathion, une protéine naturelle dont le rôle est de protéger

contre la maladie, le cancer et le vieillissement. Il a observé que les gens atteints de fibrose pulmonaire idiopathique ont une déficience en glutathion, mais il a aussi observé le contraire : les fumeurs en santé, eux, ont plus de glutathion dans leurs poumons. Un non-sens qui l’a amené à démontrer que le corps peut s’adapter et se défendre en cas de stress environnemental (la fumée de cigarette étant un stress important pour les poumons). Mais cette adaptation a une limite : quand le mécanisme de protection disparaît, on le sait, la maladie s’empare des fumeurs ! Les dommages apparaissent et la réparation des tissus se fait de façon anarchique. C’est en partie comme ça qu’apparaît la fibrose, le cancer ou une autre maladie !

Ses premières publications sur la déficience en glutathion ont non seulement été bien accueillies, mais elles ont aussi ouvert la voie à de nouveaux axes de recherche. Ses travaux sont reconnus par ses pairs et il est maintenant un conférencier recherché. Il a par ailleurs reçu des prix de l’Association pulmonaire du Québec, de la Fondation canadienne de la fibrose kystique, du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, de l’Association des médecins de langue française du Canada, pour n’en nommer que quelques-uns.

L’avancement des connaissances a fait grimper à 50 ans l’espérance de vie des patients atteints de fibrose kystique. Si, à ses débuts, Dr Cantin suivait 6 adultes, maintenant 67 patients adultes sont traités à sa clinique. « C’est un progrès énorme qui a été fait grâce à la recherche et aux activités cliniques des membres d’équipes interdisciplinaires de la clinique de fibrose kystique, nous dit fièrement Dr Cantin. On ne peut pas guérir de la fibrose kystique et je ne crois pas qu’on réussira à l’éradiquer complètement. À l’instar du SIDA, dont l’issue était auparavant une mort certaine, on peut vivre, même bien vivre, avec la fibrose kystique. Les médicaments, même avec leurs effets secondaires, arrivent à contrôler plusieurs symptômes. On va donc pouvoir contrôler cette maladie pour

donner aux gens qui en sont atteints une espérance de vie normale, une santé suffisante, une belle vie, la chance d’avoir une famille et de travailler jusqu’à l’âge de la retraite. »

Dr Cantin se concentre depuis quelques années sur le rôle du mucus, sur ses propriétés et ses conséquences. Sachant que c’est le gène CFTR qui code la protéine responsable de la régulation du sel, du bicarbonate et de l’eau dans le mucus, Dr Cantin veut savoir pourquoi, en absence de CFTR, le mucus augmente autant le risque de développer des infections bronchiques à un jeune âge. Pourquoi le mucus joue-t-il un rôle protecteur en présence de la protéine CFTR et devient-il destructeur en absence de cette protéine ? À l’inverse, pourquoi le mucus protecteur des bronches est-il associé à la fibrose pulmonaire idiopathique lorsqu’il s’accumule dans les alvéoles des personnes plus âgées ?

SANS S’ARRÊTERPour Dr Cantin, il reste encore beaucoup de travail à faire, beaucoup de patients auxquels il faut offrir une meilleure qualité de vie. Reste qu’une ombre plane : la situation actuelle du système de santé lui fait craindre de voir les activités de recherche sacrifiées pour des considérations pécuniaires ou administratives. « De nos jours, on peine à garder la tête hors de l’eau afin de donner des services aux patients. Les patients sont au centre de la pratique des médecins. Mais certains médecins auraient avantage à exploiter davantage leurs talents de chercheur : si on ne le fait pas, on risque de perdre des ressources importantes pour l’avenir de la santé », constate-t-il. Pour lui, les futurs médecins doivent côtoyer les chercheurs afin de mieux comprendre le lien étroit entre recherche et soins aux patients. Mais il faut surtout continuer à soutenir les activités de recherche pour éviter d’oublier notre savoir faire… par négligence. Un tel oubli serait catastrophique, selon Dr Cantin.

LES GRANDS NOMS DE LA MÉDECINE AU QUÉBEC

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NOUVELLE PRÉSIDENTE DU COLLÈGE ROYAL

La nouvelle présidente, du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada

(CRMCC), Dre Françoise P. Chagnon, a une vie professionnelle bien remplie. En plus d’occuper des postes cliniques au Centre universitaire de santé McGill, au Centre hospitalier de St. Mary et à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, elle est directrice-fondatrice de la clinique de la voix et des voies respiratoires de l’Hôpital général de Montréal, et directrice de deux organisations, soit l’Association d’hospitalisation Canassurance et Lallemand Inc.

Oto-rhinoo-laryngologiste diplômée de l’Université McGill en 1986, Dre Chagnon est maintenant à la tête d’une organisation qui représente plus de 50 000 médecins spécialistes au Canada, dont 9 112 membres au Québec.

« En misant sur le mentorat, je veux faire en sorte que tous les spécialistes reçoivent du soutien et puissent se perfectionner à chaque étape de leur carrière, explique-t-elle. Nous améliorer permettra aussi de fournir les meilleurs soins qui soient à nos patients chaque jour. »

Au cours de son mandat de deux ans, Dre Chagnon entend rallier les spécialistes au CRMCC et à ses activités de développement professionnel comme le bénévolat, les prix et bourses et les subventions de recherche. Dre Chagnon assurera la gouvernance du CRMCC pendant une période de transformation majeure.

LA FORMATION DES RÉSIDENTS RENOUVELÉE La compétence par conception (CPC), une initiative du CRMCC et des facultés de médecine canadiennes, vise à améliorer le modèle de formation médicale destinée aux résidents. Son objectif est d’abandonner un système au sein duquel la certification des médecins canadiens repose principalement sur la réussite de

stages à durée déterminée – système en place depuis 1910 – pour adopter un modèle axé sur l’apprenant. Ce modèle plus souple prévoit un ensemble d’exigences fondées sur les résultats qui doivent être respectées pour obtenir la certification, et ce, en fonction de l’acquisition de certaines compétences prédéfinies.

Les activités de la première cohorte de la CPC seront lancées le 1er juillet 2017 auprès des 17 facultés de médecine du Canada dans 2 disciplines : l’anesthésiologie et l’oto-rhinoo-laryngologie et chirurgie cervico-faciale. Le CRMCC collabore actuellement avec les facultés de médecine et d’autres partenaires pour préparer la mise en œuvre de la CPC dans d’autres programmes en 2018 et au cours des années suivantes. Éventuellement, la CPC s’étendra aux spécialistes praticiens, qui devront démontrer comment leurs activités de développement professionnel continu (DPC) permettent d'acquérir certaines compétences, notamment en matière de leadership et de communication.

LE QUÉBEC AU CŒUR DU DPC Cette année, le Québec est l’épicentre de l’une des plus grandes conférences au monde sur la formation médicale organisée par le CRMCC : la Conférence internationale sur la formation des résidents (CIFR). Plus de 1 800 experts en formation médicale sont attendus en octobre à la CIFR.

Préalablement, la Ville de Québec sera aussi l’hôte, en mai, d’un atelier de promotion de la sécurité des patients dans la formation des résidents auprès des enseignants comme des apprenants (atelier ASPIRE), puis juste avant le CIFR, elle accueillera le 10e Forum international des leaders en éducation médicale (FILEM), un événement annuel unique en son genre. Le FILEM est une réunion « sur invitation » durant laquelle les dirigeants d’établissements de formation médicale ont l’occasion de discuter de sujets relatifs à la formation médicale postdoctorale.

Le Sommet de simulation, qui aura lieu en novembre à Montréal, regroupe des centaines d’éducateurs en simulation, de chercheurs, de professionnels de la santé et d’autres personnes œuvrant à travers le monde dans le domaine de la simulation.

Dre Chagnon encourage les médecins spécialistes du Québec à participer à ces événements qui, selon elle, offrent de belles possibilités de représentation et de réseautage : une belle façon de faire valoir la présence des spécialistes du Québec sur la scène internationale.

UN DOSSIER CHAUD : LES EFFECTIFS MÉDICAUXLa population demande constamment aux experts de la formation médicale d’assurer un équilibre et une juste répartition de médecins spécialistes pour répondre aux besoins. À cet effet, le CRMCC publiera sous peu son rapport national sur le chômage chez les médecins. Ce rapport donnera le coup d’envoi à un débat national sur l’accès aux médecins.

À l’heure actuelle, la base de connaissances sur les effectifs médicaux du CRMCC s'enrichit de données provenant de plusieurs sources pour jeter un éclairage sur la situation des spécialités médicales au cours des cinq dernières années à l’échelle nationale. Elle offre un aperçu détaillé de la situation actuelle et future des effectifs médicaux spécialisés au Canada.

Selon Dre Chagnon, les spécialistes consacrent énormément de temps et d’effort à leur formation. Il est donc tout à fait normal qu’ils se préoccupent des perspectives d’emploi dans leur domaine. Conséquemment, le CRMCC veille à disposer des statistiques actuelles en matière d’emploi dans leur discipline. Ces statistiques permettent de prendre des décisions éclairées en ce qui concerne le cheminement de carrière des futurs spécialistes.

DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL CONTINU

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Futur règlement relatif au DPC obligatoire du CMQ

MISE À JOUR IMPORTANTE

Vous avez certainement reçu plusieurs communiqués du Collège des médecins

du Québec (CMQ) au sujet de ce projet de règlement qui vise tous les médecins du Québec et dont l’entrée en vigueur est prévue pour le 1er juillet 2018.

Ce règlement a fait l’objet d’une consultation du CMQ auprès de ses membres au printemps 2016. De notre côté, nous avons aussi sollicité activement nos membres et nos associations et, après une analyse de tous les commentaires reçus, nous avons tenu plusieurs rencontres de travail avec le CMQ. L’une des plus importantes demandes portait sur un alignement avec le programme du maintien du certificat déjà en place afin d’harmoniser la classification des activités de DPC et la façon de les consigner.

À la suite de ces interventions et de ces discussions, le projet de règlement a été modifié, d’où l’importance de la présente mise à jour.

Les 125 heures d’activités de formation reconnues par le CMQ incluent, entre autres :

� les activités de formation reconnues par un organisme agréé par le Collège, comme la FMSQ et les facultés de médecine du Québec ; � les activités d’apprentissage collectif agréées par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada ; � les cours universitaires crédités et assurés par une université canadienne ou américaine ; � les activités de DPC accréditées par un organisme américain de développement professionnel continu agréé par l’Accreditation Council for Continuing Medical Education (ACCME) ; � la rédaction ou la révision d’articles ou d’ouvrages relatifs à l’exercice de la profession publiés dans une revue médicale ; � la participation à titre de mentor à une activité de mentorat structuré ; � les activités de formation offertes par le CMQ ; � les activités organisées par un autre ordre professionnel (cours, séminaires, colloques ou conférences).

Les 10 heures d’activités d’évaluation de l’exercice reconnues par le CMQ incluent, entre autres :

� les activités d’évaluation reconnues par un organisme agréé par le CMQ, comme la FMSQ ou les facultés de médecine du Québec ; � les activités d’évaluation agréées par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada ; � les activités de formation en centre de simulation ; � la participation à titre de mentoré à une activité de mentorat structuré ; � les activités d’évaluation de la pratique à l’aide de l’outil technologique utilisé pour le maintien de ses dossiers cliniques et reconnues par un organisme agréé par le Collège ; � une évaluation de type 360° reconnue par un organisme agréé par le Collège ; � les activités d’évaluation de l’exercice organisées par le Collège.

En cas de défaut de se conformer aux exigences du règlement, le médecin en est informé au moyen d’un avis écrit lui donnant le délai dont il dispose pour y remédier ainsi que la sanction à laquelle il s’expose s’il ne remédie pas à la situation dans les délais fixés.

Le règlement prévoit une série de mesures adaptées à la situation de chaque médecin. Par exemple, il peut être invité à déposer un plan détaillé de développement professionnel continu, ou se voir imposer d’assister à un atelier de formation sur la planification du développement professionnel continu ou sur l’évaluation de l’exercice de la profession. Il peut aussi faire l’objet d’un suivi individuel par un responsable du développement professionnel continu. Ultimement, le médecin qui refuserait de participer à des activités de formation continue pourrait être radié du tableau de l’ordre jusqu’à ce qu’il respecte ses obligations en matière de DPC.

EXIGENCES DU PROJET DE RÈGLEMENT DU CMQ

ANNUELLEMENT

Au moins 25 heures d’activités de DPC sont requises parmi les deux catégories d’activités suivantes :

A. Activités de formation reconnues par le CMQ ;B. Activités d’évaluation de l’exercice reconnues par

le CMQ.

DANS UN CYCLE DE 5 ANS

Au moins 250 heures d’activités de DPC relatives aux besoins professionnels du médecin dans l’exercice de sa profession, dont :

A. Au moins 125 heures d’activités de formation reconnues par le CMQ ;

B. Au moins 10 heures d’activités d’évaluation de l’exercice reconnues par le CMQ.

Quant aux 115 heures qui restent (et qui peuvent servir pour totaliser les 250 heures exigées par cycle) elles peuvent provenir de A ou de B ci-dessus ou des activités suivantes :

� Cours ou stages structurés offerts en milieu de travail ; � Activités d’autoapprentissage, dont la lecture ; � Activités de formation collective non reconnues par un organisme agréé par le Collège ;

� Activités de formation accréditées par l’European Accreditation Council for CME (EACCME).

DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL CONTINU

PAR SAM J. DANIEL, M.D. | DIRECTEUR DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL CONTINU – FMSQ

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LA FISCALITÉ : UN ENJEU MAJEUR POUR LES FEMMES MÉDECINSAu cours des dernières décennies, le nombre de femmes professionnelles a augmenté de façon exponentielle1 dans notre société québécoise. Cette tendance s’observe aussi chez les médecins spécialistes, tant chez les étudiantes et les étudiants des facultés médicales que chez les médecins qui pratiquent en clinique ou à l’hôpital.

Selon des statistiques publiées dans le dernier numéro du Spécialiste, en 2016, 43 % des médecins spécialistes en pratique étaient des femmes et la relève s’annonce majoritairement féminine, avec 60 % de nouvelles certifiées dans les diverses spécialités.

ESQUISSE DES DIFFÉRENCESPar l’entremise d’un sondage réalisé par la firme Ipsos2, la Financière a voulu mieux comprendre les besoins et les attentes des professionnels d’aujourd’hui. Cette analyse nous révèle une différence notable entre les préoccupations des femmes et celles de leurs collègues masculins : leurs priorités financières sont beaucoup plus éclectiques et principalement centrées sur leur qualité de vie et celle de leur famille. L’importance qu’elles accordent d’ailleurs à leurs proches n’étonnera personne : que ce soit en matière d'éducation et de bien-être des enfants, ou de prise en charge d’un parent âgé ou en perte d’autonomie, les femmes restent sur la ligne de front.

ÉPARGNE, BUDGET, PLACEMENTSPleinement engagées dans leur pratique, les professionnelles ont souvent peu de temps pour planifier leur avenir financier. Même si elles s’avèrent généralement d’excellentes gestionnaires de leurs finances au quotidien, le placement et les stratégies

fiscales restent des domaines peu familiers pour la majorité d’entre elles. Dans le cadre de la recherche Ipsos, les femmes ont indiqué :

� Détenir moins d’actifs (4 sur 10 détiennent moins de 250 K$); � Avoir une tolérance au risque beaucoup plus faible (chez 91 % d'entre elles, le seuil de tolérance est faible à modéré); � Avoir moins de connaissances en placement que leurs confrères (63 % déclarent en avoir peu ou aucune), mais être très ouvertes au changement.

Alors que 9 professionnels sur 10 ont un conseiller financier, les hommes sont plus nombreux à rechercher de l’information financière et plus prêts à en discuter avec leur conseiller que leurs consœurs. Pressées par les exigences de leur profession, les femmes ont tendance à s’en remettre davantage aux conseils et à l’expertise de leur conseiller.

QUAND VIENT LA RETRAITE…Même si les médecins connaissent souvent des carrières plus longues que la moyenne des travailleurs, le moment de la retraite arrive inévitablement. Les femmes sont alors désavantagées, leur épargne étant moins importante que celle des hommes, et donc, moins apte à subvenir à leurs besoins. Leur vie familiale et professionnelle leur fait souvent oublier de se préparer à un éventuel retrait de leur pratique et au manque à gagner qui s’ensuit. Même si certains comportements évoluent chez la génération des 19 à 35 ans, l’aspect financier de la profession médicale et la planification à moyen et à long terme demeurent des sujets peu discutés.

LA VALEUR DU CONSEILLes gains des femmes en matière de réalisation personnelle et d’autonomie financière sont immenses. Il reste maintenant à matérialiser ces gains en une sécurité individuelle accrue face aux événements de la vie, en une capacité à concrétiser des projets longuement chéris et à planifier une retraite confortable, à l’épreuve des tracas financiers.

À la Financière, nous sommes très conscients des enjeux auxquels sont confrontés les médecins. Fondée par des médecins spécialistes il y a près de 40 ans maintenant, la Financière suit activement l’évolution professionnelle des membres de la FMSQ.

En 2017, les placements, l’incorporation, le fractionnement de revenu, la planification de retraite et la planification successorale sont les nouveaux enjeux des professionnelles. En tant que médecins spécialistes, elles méritent les services d’experts capables de bien gérer leur patrimoine, qui sont surtout à l’écoute de leurs préoccupations et prêts, avec elles, à trouver des solutions efficaces et adaptées aux événements de leur vie.

Notre équipe de conseillères et de conseillers, épaulée par nos spécialistes en fiscalité, en notariat, en planification financière et en placements, possède l’expérience, les compétences et surtout la connaissance de votre réalité professionnelle pour vous procurer cet accompagnement. Défendre vos intérêts et protéger votre patrimoine seront toujours notre première raison d’être.

Financière des professionnels inc. détient la propriété exclusive de Financière des professionnels – Fonds d’investissement inc. et de Financière des professionnels – Gestion privée inc. Financière des professionnels – Fonds d’investissement inc. est un gestionnaire de portefeuille et un gestionnaire de fonds d’investissement, qui gère les fonds de sa famille de fonds et offre des services-conseils en planification financière. Financière des professionnels – Gestion privée inc. est un courtier en placement, membre de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) et du Fonds canadien de protection des épargnants (FCPE), qui offre des services de gestion de portefeuille.

1 http://formation-profession.org/en/pages/article/21/5/a24.2 Ipsos, Étude de marché – Rapport final, avril 2016.

FINANCIÈRE DES PROFESSIONNELS

* Ginette Paquin, B.A., est vice-présidente, communications et marketing. Christine Le Jeune, CFA, CPA, CMA, ASC, est vice-présidente régionale, Montréal et Ouest du Québec, gestion de patrimoine.

PAR GINETTE PAQUIN*ET CHRISTINE LE JEUNE*

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NOS FILIALES

DÉCOUVREZ OU REDÉCOUVREZ LE PROGRAMME D’ASSURANCES DE LA FMSQPar l’entremise de sa filiale Sogemec, la FMSQ offre à ses membres depuis bientôt près de 40 ans un programme complet d’assurances. À titre de membres, vous avez accès à des produits d’assurance comportant plusieurs avantages exclusifs. En voici quelques exemples :

ASSURANCE INVALIDITÉ Notre assurance invalidité comporte des garanties de qualité et des avantages que vous ne trouverez pas ailleurs sur le marché, tel que ;

• Une période d’indemnisation payable jusqu’à l’âge de 70 ans. Cet avantage unique représente des centaines de milliers de dollars en prestations supplémentaires lors d’une invalidité totale.

Concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ?

Prenons l’exemple d’un médecin spécialiste déclaré totalement invalide à l’âge de 55 ans et maintenant âgé de 71 ans :

Assureur

Médecin spécialiste

assuré par la FMSQ/Sogemec

Médecin spécialiste assuré par un

concurrent (contrat individuel)

Indemnité 10 000 $ 10 000 $

Période d’indemnisation

Payable jusqu’à l’âge de 70 ans

Payable jusqu’à l’âge de 65 ans

Prestation maximale versée

1 800 000 $ 1 200 000 $

Le médecin spécialiste a donc reçu 600 000 $ de plus pour faire face à ses obligations financières et préparer sa retraite grâce à l’assurance invalidité offerte par sa Fédération.

• Une prestation mensuelle dont le montant est plus élevé que celui d’autres produits d’assurance actuellement sur le marché.

Encore une fois, de façon concrète, qu’est-ce que cela représente ?

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Revenu annuel 480 000 $ 480 000 $

Protection offerte 20 000 $/mois 16 575 $/mois

Comme vous pouvez le constater, le montant de l’indemnité offerte par le régime de la FMSQ/Sogemec permet de bénéficier d’une prestation additionnelle de 41 100 $ par année.

Vous auriez donc tout avantage à communiquer avec notre équipe de conseillers pour comparer votre protection actuelle si vous n’avez pas déjà opté pour le régime de votre Fédération.

ASSURANCE MÉDICAMENTS ET MALADIEL’assurance médicaments et maladie de la FMSQ offre un choix de protections répondant aux différents besoins de ses membres. La protection d’assurance médicaments – Liste RAMQ répond à la demande de clients à la recherche d’une protection leur permettant de se conformer à la Loi sur l’assurance médicaments.

PRIME PLUS AVANTAGEUSE QUE CELLE DU RÉGIME PUBLIC La prime annuelle par adulte pour les assurés de moins de 50 ans de l’option 3 – assurance médicaments – Liste RAMQ est plus avantageuse que la prime exigée par le régime public. Il n’y a donc aucune raison de ne pas vous inscrire au régime de votre Fédération !

ASSURANCE VOYAGEIncluse dans l’option d’assurance médicaments et maladie, l’assurance voyage à laquelle vous avez accès vous offre une excellente protection d’assurance voyage médico-hospitalière comprenant une assistance voyage. Vous bénéficiez également de l’assurance annulation de voyage dont la protection s’élève à 10 000 $ par assuré.

Cette assurance vous couvre pour tous vos déplacements à l’étranger, que ce soit pour un simple séjour d’une journée ou pour un voyage de 182 jours. De plus, il n’y a aucune limitation quant au nombre de déplacements à l’étranger. Laprotection offerte est de 5 000 000 $ par assuré.

Vous n’avez donc pas à vous procurer cette protection par l’entremise de votre agence de voyages, ce qui représente une économie intéressante dans un budget de voyage.

Mieux encore, vous pourrez conserver cette assurance voyage à la retraite, car il n’y a pas d’âge limite à la protection.

OFFRE DE « BIENVENUE » AUX NOUVEAUX MÉDECINS SPÉCIALISTESAdhérez dès aujourd’hui, et ce, sans avoir à remplir un questionnaire médical à une assurance vie de 100 000 $ et à une protection d’assurance invalidité pouvant aller jusqu’à 3 000 $ selon votre âge.

Cette offre s’adresse aux nouveaux médecins spécialistes de moins de 40 ans.

Communiquez sans tarder avec notre équipe de conseillers pour bénéficier du régime de votre Fédération. Vous pouvez nous joindre en composant le 1 800 361-5303 ou par courriel à [email protected].

SOGEMEC ASSURANCESPAR CHANTAL AUBIN, DIRECTRICE GÉNÉRALE CONSEILLÈRE EN SÉCURITÉ FINANCIÈRECOURTIER EN ASSURANCE DE DOMMAGE

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If you weren't among the thousands of medical specialists who gathered at the Olympic Stadium, or via webcast, on May 13th to take part in Opération CODE ROUGE, a picture is worth a thousand words.

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"Each time the Minister tries to divide us, we'll head for the barricades. No, our younger colleagues don't have to pay for extravagant policies. No, our older colleagues don't deserve to be treated as if they can't be useful anymore. Yes, our women physicians will continue to bear children and, yes, they have the same rights as every woman in Quebec. The Minister's abusive generalizations have to stop!"

"We will defend you so that you will be able to say NO to your DSP and NO to your CEO when they try to force you to make decisions that go against quality medical practices and the needs of your patients."

Diane Francœur, president

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