Le soleil entre dans ma vie

20
Le soleil entre dans ma vie Témoignage Annie Collin

Transcript of Le soleil entre dans ma vie

2

Le so

leil

entr

e da

ns m

a vi

e

Le soleil entre dans ma vieTémoignage

Annie Collin

23.28 562892

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 306 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 23.42 ----------------------------------------------------------------------------

Le soleil entre dans ma vie

Annie Collin

Ann

ie C

ollin

Témoignage

2 2

2 3

Aux êtres qui me sont chers A mes grands fils, Marc et Luc, dont les qualités

humaines me comblent de bonheur, A Jean-Louis et Patrick, par la qualité de leur

amour ils m’ont fait comprendre que l’on pouvait m’apprécier et m’aimer, ils m’ont permis « d’exister »,

A la chanteuse Elaine Kibaro, qui m’a ouvert les portes de la parole positive, cet univers magique,

A mon coach, André Pitra, qui a transformé ma vie,

A mes guides spirituels, David et Michaël, qui m’apportent aussi de l’amour « spirituel », et la reconnaissance,

A toutes les personnes qui m’ont permis d’évoluer, celles qui ont ensoleillé ma vie et que j’ai eu la chance de rencontrer !

Enfin, à mes éditeurs, dont j’apprécie la disponibilité, l’écoute, la gentillesse, l’efficacité et les qualités humaines.

Merci à tous !

2 4

2 5

Avant-propos

Après un divorce, nous avons le choix : continuer à vivre sans se poser de questions, et penser encore que les hommes (ou les femmes) sont tous (ou toutes) pareils (pareilles), qu’il est impossible d’être heureux ensemble, et sombrer dans le désespoir et le mal-être… ou bien penser : comment allons-nous faire afin de changer notre vie, et croire encore à l’Amour et au bonheur ? Trouver le bien-être et le bonheur, c’est tout à fait possible ! En attendant l’Amour…

C’est ce chemin là que j’ai choisi… Mon but : construire une relation amoureuse heureuse et épanouissante, mais cette fois-ci avec tous les atouts pour réussir !

« Les moments difficiles, ce ne sont que des épreuves à surmonter. » Lorsque l’on pense ainsi, tout devient un peu plus facile. Changer notre façon de penser, et notre vie change !

2 6

Et face aux déceptions amoureuses, comment « rebondir » et retrouver un équilibre, la joie de vivre, et repartir, encore, avec un espoir intact… voilà ce que je vous propose ! Depuis quelques années, telle est ma vie… car il n’en a pas été toujours ainsi ! Le bonheur, je ne savais pas ce que c’était, mon cœur était fermé, depuis l’enfance… et à présent, j’ai découvert le bonheur, j’ai accédé à cet état de bien-être où l’angoisse n’existe plus, quelles que soient les circonstances, et où je peux vivre intensément l’instant présent.

Sur le long chemin qui m’emmène vers cet homme dont je rêve, cette « âme sœur », cet homme qui me correspondra suffisamment pour me permettre de construire une relation durable, stable et heureuse, j’ai adopté une attitude totalement positive.

Et puis, mon histoire, c’est un peu comme un vent de fraîcheur et de beauté dans ce monde qui peut être parfois bien sombre… C’est vrai, la réalité peut être très belle parfois… lorsqu’on sème de bonnes graines, on récolte toujours de belles choses !

Notre parcours est logique, toute pensée ou action de notre part entraîne une conséquence. Mais aussi, la vie est toujours bien faite, et ce qui nous arrive nous oblige toujours à évoluer, à nous dépasser, pour nous emmener en fait vers une vie meilleure, plus belle, plus libre, même si nous ne comprenons pas toujours, et souvent jamais, ce qui nous arrive, au

2 7

moment où les faits se produisent, même si nous sommes complètement « perdus », que nous ne comprenons plus rien à la vie… Elle sait, bien mieux que nous, ce qui sera bon pour nous. La vie nous emmène là où se trouve notre bonheur. Il suffit de lui faire confiance, toujours !

Si vous recherchez du rêve, du romantisme, de la poésie, des émotions, mais aussi des solutions concrètes, des idées, des réflexions sur les relations hommes – femmes, si complexes, et tellement d’actualité, ce livre est pour vous !

Sur un ton plaisant, très agréable à lire, ponctué parfois d’humour, vous passerez certainement de bons moments qui vous redonneront l’espoir, si vous l’avez perdu, de l’énergie, peut-être, car les mots sont très puissants ! C’est ce que j’aimerais vous transmettre.

Et pour conclure, je pense aux artistes qui nous apportent du bonheur… Je pense notamment à l’écrivain Danielle Steel, à la chanteuse Céline Dion, au chanteur Dave, au musicien André Rieu (il suffit de voir les visages radieux de toutes les personnes qui assistent à ses concerts)… moi aussi, à ma façon, j’aimerais vous apporter du bonheur…

2 8

2 9

Le soleil entre dans ma vie

Une main posée sur la mienne, une main qui me donne confiance, qui me rassure, au cours d’un dialogue où l’on se parle, très proche l’un de l’autre, cœur à cœur, un dialogue pendant lequel je m’aperçois que tout ce que j’ai en moi a un écho chez l’autre, un dialogue où l’on aborde, dès les premiers instants, les sujets qui me tiennent le plus à cœur, ce qu’il y a de plus important dans ma vie. Je m’aperçois, très vite, que toutes les idées fondamentales que j’ai sur la vie sont partagées avec cet homme assis près de moi. Tout cela est merveilleux, il y a quelque chose de magique, d’étonnant, d’extraordinaire, j’ai l’impression d’aller de découverte en découverte, émerveillée, tout au long de cette conversation qui se poursuit, se poursuit, telle une route sans fin, une route qui nous emmène vers l’infini. Il y a comme un sentiment d’infini dans ma tête et dans mon cœur, mon cœur qui s’ouvre à cet homme, sans que j’en prenne vraiment conscience ; et pourtant, dès que l’on

2 10

s’est séparé ce soir là, je « planais » littéralement, je me sentais très bien, dans un grand bien-être, j’avais l’impression que ma joie rejaillissait autour de moi, j’étais dans un autre monde que celui qui m’entourait. Etait-ce là le début d’un amour ? Je n’en ai pas pris conscience à ce moment là, et pourtant… !

C’était la première fois de ma vie que je vivais une chose pareille. Avant, lorsque je tombais amoureuse, je le savais, je m’en rendais compte, mais là, tout était différent, mon cœur était profondément touché, mais ma tête, mes schémas, ceux qui étaient inscrits dans ma tête, bloquaient ma conscience, faisaient barrage. Avant, lorsque je tombais amoureuse, il se passait plutôt une réaction physique, je crois même que mon cœur était un peu fermé, fermé à cause de toutes les blessures morales que j’avais subies, petites ou plus importantes, répétées surtout, et qui laissent des traces dans l’esprit et dans le cœur ; alors, était-ce vraiment de l’amour, une facette de l’amour plutôt, un amour incomplet qui ne m’a jamais rendu vraiment heureuse, heureuse seulement par intermittence. J’ai connu des moments de bonheur, mais le vrai bonheur, le bonheur constant, cette sensation d’être envahie par quelque chose d’immense, d’avoir le cœur et la tête sens dessus dessous, perturbés, de ressentir une énergie très forte à travers mon corps tout entier, une énergie qui n’arrivait pas à s’exprimer complètement, tellement son intensité était forte et qu’elle me submergeait,

2 11

tout cela me semblait nouveau, je ne me rappelais pas avoir été dans un tel état auparavant ! L’Amour, le véritable amour, était-ce cela ? Mon cœur vit pleinement dans les moments de bonheur, j’éprouve une grande joie dans ces moments-là, et même tout le temps, même lorsque je ne suis pas avec cet homme que j’aime ; je suis toujours avec lui, en fait, puisqu’il est toujours présent dans mes pensées.

D’habitude, je sentais une souffrance dans mon cœur, lorsque l’homme que j’aimais me faisait de la peine, j’avais le cœur lourd, ma souffrance était lancinante, continuelle, vive ; par contre, je m’étonnais de ne pas ressentir de joie immense dans les moments de bonheur, le plaisir, oui, la joie d’être avec l’autre, aussi, mais ce bonheur immense que seul le cœur peut nous apporter, cela je ne l’avais pas connu auparavant.

Auparavant, j’avais l’impression d’être limitée, et je vivais cela assez mal, c’était comme si ma vie était limitée de tous les côtés, et ma personnalité aussi, je me sentais « bridée », un peu figée ; dans mes attitudes, mes conversations, une impression de routine m’assaillait parfois, un léger malaise, de la tristesse, s’emparaient de moi. J’étais à la recherche de systèmes, de moyens qui me permettraient d’écarter cette routine de ma vie, de vivre d’une certaine façon, plus exaltante ; grâce à tous les enseignements suivis en sophrologie, gestion du stress, yoga, grâce

2 12

également aux réunions et conférences ayant des sujets très divers, j’ai acquis énormément de connaissances et techniques qui m’ont permis d’atteindre un certain bien-être dans ma vie quotidienne, mais il y avait toujours un manque, il me manquait une relation exceptionnelle avec un homme, une relation qui me comblerait, qui m’apporterait ce que je recherchais, je désirais ardemment rencontrer « l’homme de ma vie », sans savoir comment cet homme pourrait répondre à mon attente.

A présent, j’ai la réponse ! Je me sens libre, avec l’immensité, l’infini, pour horizon, un avenir riche de possibilités, et une grande joie qui déborde de tout mon être, même lorsque je ne suis pas avec l’homme que j’aime. Avec cet homme, je peux partager tant de choses ! Il est tellement riche intérieurement, il me propose sans cesse de nouvelles choses, il refuse toute routine, et puis il s’adonne à de nombreuses activités, ce qui me plaît beaucoup. Moi-même ayant des centres d’intérêt tels la danse, le dessin, le piano, …, l’écriture, que nous avons en commun, j’ai une impression de grande richesse, je vois notre couple comme l’association de deux êtres complets, chacun apportant énormément à l’autre, à la fois par ce qu’il est et par ce qu’il fait.

Et pourtant, ma vie était bien différente de celle que je connais actuellement.

2 13

Ma vie, avant mon divorce, avant cette année où je suis partie, avant 1993… des travaux ménagers que je faisais consciencieusement ; j’aime bien vivre dans un cadre agréable, propre et bien rangé. Mais je rêvais de remplir mes journées avec d’autres activités ! Alors, je « m’évadais » parfois en dessinant, en faisant des tableaux, et en jouant du piano. Et puis j’attendais, patiemment, le jour où je pourrais changer de vie…

J’étais mariée à un homme pour lequel je n’éprouvais plus aucun sentiment. Il était trop autoritaire, cassant, impulsif et très coléreux ; moi qui aime les êtres calmes et maîtres d’eux ! Nous n’avions pas non plus de vraie communication.

Seuls mes deux fils embellissaient mes journées. Ils ont toujours beaucoup compté pour moi, et j’ai toujours été disponible pour eux, pour les écouter, pour leur parler, pour les soutenir, les aimer.

Enfin, une vie sans amis, sans sorties… moi qui aime tant les contacts humains !

Le divorce fut donc une vraie libération ! Je m’inscris à un club de loisirs – rencontres, je sors, je vais danser, alors que j’étais privée de danse pendant toute la période du mariage, c’est-à-dire 25 années ! Je rencontre très vite un homme, Marc, j’en tombe amoureuse… joies, peines… les activités s’enchaînent, de nombreuses rencontres… je découvre le développement personnel… je vis, je suis heureuse ! Et j’apporte davantage à mes enfants grâce à cet enrichissement de ma vie.

2 14

Cet après-midi là, j’était vraiment loin de me douter de ce qui m’attendait ! En voyant cet homme assis, dans la salle bondée de monde du dancing, cet homme qui ne dansait pas, qui ne me regardait pas (ou du moins, c’est ce que je croyais, car il m’a avoué lui-même qu’il ne cessait de me regarder et de m’observer alors que je m’étais assise près de lui, la seule place libre de ce côté là de la pièce), je pensais vraiment ne pas l’intéresser, et, philosophiquement, avec cette attitude que j’avais acquise pour me protéger des déceptions et blessures, je décidais que cela n’avait aucune importance, puisque de toute façon il me semblait appartenir à une autre classe de la société que moi, et qu’il ne correspondait pas non plus physiquement aux hommes que j’avais l’habitude de rencontrer, avec lesquels je pouvais avoir une relation ; je pensais, par conséquent, que si cet homme m’invitait à danser, cela ne me mènerait nulle part. Une fois de plus, je faisais l’expérience dans ma vie du proverbe qui dit : « Fontaine, je ne boirais pas de ton eau ».

Le matin même de notre rencontre, j’étais un peu désemparée, triste, je me sentais seule et un peu désespérée de ne pas rencontrer un homme qui me plaise vraiment, personne ne « m’accrochait », ne présentait de grand intérêt pour moi ; bien souvent, toute conversation me semblait limitée, et je n’avais nullement envie de poursuivre une conversation longuement. Ce matin là, le ciel était gris et il pleuvait

2 15

même un peu, je crois. J’étais vraiment loin de me douter que ma vie changerait complètement quelques heures plus tard !

Mon week-end avait commencé le vendredi. Je me suis donnée une journée de libre afin d’avancer dans mes tâches ménagères et avoir du temps pour vivre vraiment, c’est-à-dire aller à la piscine le samedi, puis avoir le temps également d’aller danser le dimanche après-midi. Ainsi, je m’offrais la possibilité d’avoir un week-end intéressant, très agréable, pendant lequel j’exerçais des activités qui me sortaient de la routine. Pour commencer, une grande détente obtenue grâce à la natation, et ensuite, je pouvais profiter pleinement de ma passion, la danse. C’est le week-end idéal, en quelque sorte, exaltant, qui me permet ensuite d’aborder la semaine complètement détendue, en pleine possession de mes moyens, par suite, et en pleine forme, avec beaucoup d’énergie, de dynamisme ; une force me pousse alors à tout faire plus vite, avec joie.

Dimanche 15 mars. Il est 16h. J’entre dans cette salle de danse pour la première fois. J’avais l’intention d’aller dans la salle où j’avais pris l’habitude d’aller, près des Champs Elysées, mais il était déjà tard, et il était préférable que je profite de cette occasion (ou, plus exactement, de mon retard) pour découvrir ce nouvel endroit dont on m’avait parlé et où j’avais la possibilité de danser jusqu'à 23h au lieu de19h30.

2 16

Le cadre dans lequel je pénétrais n’avait rien d’extraordinaire, il n’offrait aucun luxe, rien de comparable avec l’autre dancing. Il n’avait vraiment rien d’agréable et présentait même des murs abîmés par endroits. Comme je l’ai déjà dit plus haut, la salle était pleine de monde, chaque couple avait peu de place pour évoluer. Personne n’attirait mon attention. J’étais un peu triste, déçue par une telle ambiance. Enfin, je verrais bien, j’espérais néanmoins trouver un homme qui me plairait un peu, il suffisait d’attendre qu’il se présente ! Quelques sambas et autres danses sur des rythmes tropicaux, et je décidais de m’asseoir. J’aperçois une place libre, de l’autre côté de la pièce, la seule place libre. Près de cette place se trouve un homme élégant, distingué, d’une corpulence un peu forte, mais harmonieuse, avec un visage tout à fait agréable, qui me plaît bien, la seule personne qui présente un intérêt pour moi, bien que les hommes que je fréquente d’habitude soient plutôt minces et n’ont pas le même style que lui. J’ose m’asseoir à côté de lui, en pensant qu’il appartient à un autre milieu social que moi, qu’il pourrait être chef d’entreprise ou bien le manager d’un artiste ! Je m’accorde ce plaisir là, j’en ai le droit, et c’est agréable d’être près d’un homme comme cela.

Il est très calme, immobile, comme moi. Je ne tourne pas mon regard vers lui, car je pense que cela n’a aucune importance. Par contre, je suis étonnée qu’il ne m’invite pas à danser. Je pense être assez bien

2 17

pour lui, et je ne comprends pas, j’aimerais bien pourtant. Un autre homme m’invite pour une valse. Je m’apprête à regagner ma place lorsque la musique s’arrête, et c’est alors que j’aperçois l’homme élégant me faire signe. De loin, je comprends qu’il m’invite à danser, et je lui réponds, tout bas, en moi-même, mais ravie :

– « Je veux bien. » Il m’enlace, et je suis bien, la série de slows

commence. Je me sens en sécurité entre ses bras, ma tête posée contre son épaule, nos corps remuant à peine. La conversation s’engage tout de suite entre nous deux.

– « L’endroit vous plaît ? » – « Pas vraiment. C’est la première fois que je

viens ici, et je dois dire que je suis plutôt déçue. Et les personnes qui se trouvent ici ne me plaisent pas davantage ! »

Il est également de mon avis. Il vient ici uniquement pour rencontrer un groupe d’amis et non pour danser, car la danse rétro ne fait pas partie de ses passions. Puis, tout de suite il me pose des questions sur ce que je fais, ce qui me plaît dans la vie, et je lui parle des écrits que je suis en train de terminer et qui concernent la communication. Immédiatement, il me prend la main et m’entraîne hors de cette salle trop bruyante. La communication fait justement partie de son activité professionnelle et je commence à l’intéresser, ou plutôt, je continue à l’intéresser ; en

2 18

effet, il m’avait déjà remarquée dès mon entrée, lorsque j’ai traversé la salle assez rapidement, « comme une flèche », selon son expression, il a même eu une sorte de coup de foudre à ce moment là car il ne voyait plus que moi, comme si personne d’autre n’existait autour de moi.

A quelques mètres de là se trouve un café où il a l’habitude d’aller. Nous y entrons. Je m’apprête à m’asseoir à une petite table, mais il m’incite à m’installer plutôt à celle qui se trouve à côté, dans un coin ; c’est plus intime, et j’accepte, je suis d’accord, son désir de se rapprocher de moi me touche. Je me sens très bien, il me sert du thé, ses gestes sont emprunts d’élégance, de douceur, de délicatesse, c’est très agréable. Ce dimanche après-midi, il n’est venu ici que sur l’insistance d’une amie qui désirait le voir ; je pense que cette amie a bien fait d’insister, sinon je n’aurais pas pu le rencontrer. C’est drôle, dans la vie, les rencontres les plus importantes se font toujours au cours d’une situation semblable, une décision de dernière minute, ou un changement de programme ; cette fois-ci, ce fut le cas, pour lui comme pour moi.

– « Parlez-moi de la communication, de ce que vous avez écrit. »

– « C’est un travail qui me passionne et que j’ai pu entreprendre grâce à mon activité professionnelle qui s’est considérablement réduite depuis que l’on m’a enlevé, arbitrairement, la plus grande partie de mon travail de secrétariat de la direction ; en effet, je

2 19

m’opposais trop au directeur adjoint, lequel était très autoritaire et avait un caractère vraiment très difficile ; en outre, j’avais acquis au fil des années des connaissances, ce qui me permettait de prendre certaines initiatives, de régler de nombreux problèmes, de remplir encore mieux ma fonction, d’alléger le travail de ce directeur adjoint, et de lui donner le sentiment injustifié de lui enlever parfois sa prérogative de chef ! Lui qui voulait toujours tout superviser n’a pas supporté mon attitude. Plus je progressais, plus j’avais de problèmes, au lieu de recevoir des compliments, je déclenchais sa colère ! »

– « Vous savez, c’est partout pareil… » – « Oui, c’est possible, mais c’est quelque chose

qui me révolte beaucoup ! D’ailleurs, une autre personne m’a remplacée alors, et elle n’a conservé ce poste que quatre mois, alors que j’assurais cette fonction depuis six ans et demi, et depuis personne n’assure plus ce poste ! Heureusement pour moi, le directeur, le chef réel de cette UFR (Unité de Formation et de Recherche), car je travaille dans une université, a créé un nouveau poste et je suis devenue sa secrétaire. Psychologiquement, la situation était un peu difficile ; même si le nouveau directeur m’a assuré qu’il ne s’agissait pas là d’une baisse de grade, on ne quitte pas un bureau de secrétariat de Direction sans éprouver une impression très désagréable et très pénible ; je quittais un endroit très animé, une pièce où tout le monde passait, secrétaires, enseignants,

2 20

étudiants, pour un bureau où personne ne venait, exceptée une secrétaire avec laquelle j’avais le plus d’affinités et qui venait bavarder de temps en temps, quelquefois d’autres secrétaires, mais aucune visite professionnelle, à l’exception du directeur, et rares étaient ses visites. »

Jean-Louis m’écoute avec attention, toujours très calme, ses yeux plongés dans les miens. Je poursuis :

– « Avant, j’étais sans cesse occupée, même très accaparée par les uns et les autres, mais l’ambiance était toujours très sympathique, et j’aimais énormément ce côté-là de mon travail, toujours ce côté relationnel qui m’est indispensable, et à présent, j’ai énormément de temps libre et cette impression de me retrouver en dehors du « circuit », de ne plus exister professionnellement. Enfin, j’ai réfléchi à la manière de tirer partie de cette situation de façon positive, et c’est alors que je me suis mise à faire des étiquettes décoratives pour mes classeurs, puis à écrire. »

– « Oui, parlez-moi de ce que vous avez fait, cela m’intéresse… »

J’ai fait ce travail d’après trois livres que j’avais lus sur la communication. Je suis très contente du résultat. Lorsqu’on lit un livre, il est toujours difficile de garder dans son esprit un schéma clair et utile de ce que l’on vient de lire, on ne retient souvent que très peu de choses, même en lisant le livre deux ou trois fois ! Alors j’ai eu l’idée d’écrire un condensé de ces