Le softpower chinois : Quand la Chine mixe propagande...

65
AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 1 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux. LE SOFTPOWER CHINOIS Quand la Chine mixe propagande extérieure et stratégie culturelle Analyser les stratégies d’influence chinoise à l’étranger (discours diplomatique) et relais directs ou indirects (centres culturels, mouvements associatifs). 15/07/2011 Auteur(s) : Khaled BAAZIZ, Jean BARON, Benjamin BENETEAU, Kevin BOISSIE, Olivier CLEMENT, Olivier CONTE, Pierre DEPLANCHE, Alain ELOUNDOU BILOA, Mey GNASSINGBE, Cécile HARBULOT, Loïc le LOUP, Anna RIVIERE, Bernard LLINARES, Thomas VENTE Avertissement et Copyright Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du(des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Transcript of Le softpower chinois : Quand la Chine mixe propagande...

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 1

Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

LE SOFTPOWER CHINOIS

Quand la Chine mixe propagande extérieure et stratégie culturelle

Analyser les stratégies d’influence chinoise à l’étranger (discours diplomatique) et relais directs ou indirects (centres culturels, mouvements associatifs).

15/07/2011

Auteur(s) :

Khaled BAAZIZ, Jean BARON, Benjamin BENETEAU, Kevin BOISSIE, Olivier CLEMENT, Olivier CONTE, Pierre DEPLANCHE, Alain ELOUNDOU BILOA, Mey GNASSINGBE, Cécile HARBULOT,

Loïc le LOUP, Anna RIVIERE, Bernard LLINARES, Thomas VENTE

Avertissement et Copyright

Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du(des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs.

Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 2 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Mots-clés

Soft power, Influence, Culturel, Culturelle, Chine, BRICS, Inde, France, Afrique, Brésil, Culture, Interculturel, Instituts, Institut, Confucius, Partie Communiste, PCC, RPC, République Populaire, Stratégie, Organisation Non gouvernementale, ONG.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 3 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Table des Matières Contexte :  _________________________________________________________________ 5 

Sujet de l’étude _____________________________________________________________ 5 

Cadre de l’étude ____________________________________________________________ 5 

I : Notions d’influence et discours chinois ________________________________________ 6 

1 – Définition des principaux concepts _______________________________________________  6 1‐1 Dans le domaine de la culture __________________________________________________________ 6 1‐2 Dans le domaine de l’influence _________________________________________________________ 7 1‐3 Conditions d’efficacité du softpower _____________________________________________________ 8 1‐4 Utilisation du softpower par des entités non‐étatiques (entreprise, ONG…) ______________________ 9 

2 ‐ Le discours idéologique officiel chinois. ___________________________________________  12 2‐1 Le discours de la société Harmonieuse pour apaiser le dragon. _______________________________ 12 2‐2 Le discours sur le « monde harmonieux », pour préparer le nid du Dragon  _____________________ 13 

II : Les Instituts Confucius : un outil au cœur de la stratégie de SoftPower chinois _______ 15 

1‐ Confucius au service du soft power chinois ________________________________________  15 

2‐ Que sont les Instituts Confucius ? ________________________________________________  16 

3‐ Naissance des Instituts Confucius ________________________________________________  17 

4‐ Cibles et mission des Instituts Confucius  __________________________________________  18 

5‐ Adaptabilité et déploiement géographique des Instituts Confucius _____________________  19 

III ‐ Le softpower chinois dans les BRICS  ________________________________________ 23 

1 ‐ Le "Carnaval de Béjing" ou l'art de la séduction chinoise appliquée au Brésil. ____________  23 1‐1 L’influence par les accords ____________________________________________________________ 23 1‐2 Positionnement de la Chine ___________________________________________________________ 24 1‐3 L’influence dans les relations économiques ______________________________________________ 24 1‐4 L’influence par l’investissement  _______________________________________________________ 25 Conclusion  ___________________________________________________________________________ 25 

2 ‐ Rivalité culturelle sino‐indienne sur fond de lutte d’influence en Asie du Sud‐Est. ________  25 2‐1 Les fondements de la relation _________________________________________________________ 26 2‐2 Le réveil de New Dheli _______________________________________________________________ 28 2‐3 Le succès du softpower chinois ________________________________________________________ 29 2‐4 L’urgence de la Chine ________________________________________________________________ 31 

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 4 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

2‐5 Rivalité sino‐indienne : entériner un rapport du faible au fort profitable à la RPC. ________________ 33 

IV ‐ Pays émergents  ________________________________________________________ 34 

1‐ Stratégie d’influence chinoise dans les pays africains ________________________________  34 1‐1 Analyse ___________________________________________________________________________ 34 1‐2 Impact sur les pays africains  __________________________________________________________ 35 

2‐ Amérique du Sud _____________________________________________________________  35 2‐1 Une stratégie d’influence culturelle différenciée __________________________________________ 35 2‐2 Pour finalité : accroissement puissance  _________________________________________________ 37 

V – Pays occidentaux  _______________________________________________________ 40 

1‐ Les principes de soft power chinois dans les pays occidentaux  ________________________  40 

2‐  France ‐ Chine, « Nous avons en commun des siècles d’histoire » :  ____________________  41 2‐1 Historique _________________________________________________________________________ 41 2‐2 La Fédération des associations Franco Chinoise ___________________________________________ 42 2‐3 L’influence de la Chine sur la culture française ____________________________________________ 43 2‐4 La Tour Eiffel un exemple de Soft power culturel pour le développement économique et la promotion de savoir faire _________________________________________________________________________ 47 

3‐ Le soft power Chinois contre l’occident : __________________________________________  48 3‐1 : La propagande chinoise à destination des occidentaux. ____________________________________ 48 3‐2 La diplomatie culturelle à destination des occidentaux renforcée.  ____________________________ 49 3‐3 L’exposition universelle de Shanghai. ___________________________________________________ 50 3‐2‐4 Le rachat de la « White House » ______________________________________________________ 51 3‐2‐5 Les étudiants chinois dans les universités américaines ____________________________________ 51 

VI ‐ Objectif final du softpower chinois _________________________________________ 53 

1 – Le softpower Sino‐chinois _____________________________________________________  54 1‐1 Softpower vu par la Chine ____________________________________________________________ 54 1‐2 Petite histoire du softpower Chinois ____________________________________________________ 55 1‐1 Influence & économie sur le monde chinois.  _____________________________________________ 57 1‐3 Les chinois rêvent de Chine ou les pratiques du soft power en Chine. __________________________ 59 1‐4 La nature du softpower chinois : vers le « smhard » power __________________________________ 61 1‐5 Le softpower chinois : vers la grande illusion ? ____________________________________________ 64 

VII ‐ Conclusion ____________________________________________________________ 64 

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 5 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Contexte : La Chine a initié une démarche de soft power dans différentes parties du monde notamment par le biais des Instituts Confucius.

Sujet de l’étude

Analyser les stratégies d’influence chinoise à l’étranger (cf. discours diplomatique) et relais directs ou indirects (centres culturels, mouvements associatifs)

Cadre de l’étude • Analyse critique de la démarche chinoise d’influence culturelle à

l’étranger.

• Mise en lumière des points forts et des points faibles de cette influence en distinguant son impact dans certains pays du monde occidental et dans certaines économies émergentes et des pays du Sud.

• Durée de l’étude : 5 jours 

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 6 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

I : Notions d’influence et discours chinois

1 – Définition des principaux concepts 1-1 Dans le domaine de la culture

Rayonnement culturel : perception d’un état par l’extérieur. La culture reste l’objet et le but principal du rayonnement. Le seul gain à obtenir au-delà du domaine de la culture est l’amélioration de ’image du pays émetteur.

Influence culturelle : capacité à changer l’état d’une chose par le biais de la culture. Va au-delà du rayonnement culturel, puisque la culture n’est pas uniquement une fin en soi, elle devient aussi un outil.

Les tactiques d’influence culturelle peuvent ainsi servir : • d’auxiliaire à la diplomatie classique (concert chinois au Vatican) • d’instrument à la guerre économique (influence du cinéma américain pour

imposer l’American way of life dans le monde et augmenter leurs débouchés commerciaux.

• d’instrument de géopolitique : maintenir la présence et l’image d’un pays dans le monde (exportation du Louvre)

Intelligence culturelle : pour les acteurs de la culture, l’intelligence culturelle se définit comme l’utilisation des outils de l’intelligence économique au service de la culture. Pour les autres, l’intelligence culturelle désigne l’utilisation de la culture comme vecteur ou facilitateur de l’activité économique et rejoint en cela la notion d’influence culturelle. Il semble néanmoins que le concept d’intelligence culturelle sous-entend une application plus opérationnelle et normalisée de méthodes de travail que celui d’influence. Jean-Philippe Mousnier souligne qu’ « aujourd’hui le champ de la culture devient un des tout premiers enjeux économiques des années à venir.(…/…) L’enjeu culturel est un des enjeux majeurs de développement des années à venir. »1

1 http://www.inter-ligere.net/article-14094732.html et http://philmous.canalblog.com/ dernière visite le

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 7 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Note sur l’emploi des termes de rayonnement, influence et intelligence culturelles en France : Le problème est que souvent ces termes sont confondus en France. Dans les communications officielles de la France (Ministères de Affaires étrangères, Sénat…) l’expression « influence culturelle » ou celle d’« intelligence culturelle » sont assez rares. On trouve plus souvent celui de « rayonnement culturel ». S’il est plus acceptable pour tous de faire de rayonner que d’influencer, en particulier pour les pays ciblés, le problème est son acceptation : vouons-nous dire « rayonnement » ou « influence » ? Et au final, si beaucoup s’accordent à reconnaître que les USA font de l’influence culturelle, la France fait-elle du rayonnement culturel ou de l’influence culturelle ? Quant à l’intelligence culturelle en France, c’est un concept que nos chercheurs commencent à travailler : l’AIFIE (association internationale francophone d’intelligence économique) vient d’organiser (en février 2011) un colloque sur l’intelligence culturelle qui avait pour objectif principal de poser les bases d’une définition de ce concept.

NDLR : le discours officiel exploite davantage des termes « doux » (Rayonnement, Promotion, Diffusion…) afin que les stratégies d’influence, visibles ou invisibles, soient implémentables.

 

1-2 Dans le domaine de l’influence

Puissance : capacité d’un pays d’agir vers l’extérieur, au contraire du pouvoir qui s’exprime vers l’intérieur.

Influence : capacité à changer efficacement l’état d’une chose, sans exercice de l’autorité.

Hard power : Le hard power (ou puissance coercitive) désigne la capacité d'un corps politique d’impacter le comportement d'autres corps politiques à l'aide de moyens militaires et économiques, essentiellement coercitifs.

Soft power : consiste à « former les préférences des autres » par l’attrait de ses valeurs, de sa culture et de ses politiques2

« Si l'on considère la puissance comme la capacité pour un Etat d'obtenir ce qu'il veut d'autres Etats, il y a trois façons d'y parvenir : par la menace (le "bâton"), par la récompense (la "carotte") ou encore par la séduction, en amenant les gens à vouloir la même chose que vous. C'est cela le soft power, c'est la capacité à obtenir ce que l'on veut par la séduction, plutôt que par la coercition ou la récompense. »3

08/07/2011 2 NYE Joseph, 2004, Soft Power. The Means to Success in World Politics, New York, NY, Public Affairs. P 5-15. Michael Ber, « Mythes et réalités du softpower de la Chine », Etudes Internationales, vol 41, n° 4, 2010, p. 503-520. 3 Joseph Nye dans une intreview donnée à Joel Whitney, Courrier International, 25 décembre 2008.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 8 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

« le pouvoir de cooptation – la capacité d’orienter ce que les autres veulent – dépend souvent de l’attrait qu’exercent sur les autres peuples une culture et une idéologie, ou encore de la capacité à manipuler le calendrier des choix politiques de manière à ce que les acteurs ne puissent exprimer certains de leurs désirs uniquement parce qu’ils apparaissent irréalistes » Nye Jr, J., Le Leadership américain : quand les règles du jeu changent, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1992, p. 241

Selon Jean Musitelli, le soft power « représente l’intelligence culturelle mise au service d’une ambition hégémonique ».4

Smart power : utilisation raisonnée de tous les outils de pouvoir. 13 janvier 2009, Hillary Clinton, lors de son audition devant la Commission des affaires étrangères du Sénat, a fait part de sa volonté de jouer la carte du soft power sans oublier celle du hard power :"Nous devons faire usage de que l'on appelle le smart power, c'est-à-dire la panoplie complète des outils qui sont à notre disposition (diplomatie, économie, armée, politique, droit, culture) en utilisant chacun d'entre eux ou une combinaison de tous ces outils. Grâce au smart power, la diplomatie deviendra l'avant-garde de la politique étrangère".

1-3 Conditions d’efficacité du softpower

Pierre Gueydier analyse dans son blog5 l’interview que Joseph Nye a donnée à Frédéric Martel à l’automne 2010 :

Ce serait une erreur de rattacher le « soft power » uniquement à des artefacts culturels. Dans les éléments qui sont le plus souvent des ressources de « soft power » (la culture, les valeurs, Internet), ce sont les valeurs, et non la culture, qui tendent à prouver de la façon la plus solide qu'un individu se reconnaît dans un pays et se veut partisan de ce pays. Il est possible d’adopter des comportements culturels américains et d’aimer des produits de la culture populaire américaine sans pour autant rêver d'être américain.

Avoir du « soft power », c'est avoir un comportement qui permet d'obtenir de l'autre ce que l'on veut. La culture populaire, comme ressource de « soft power », peut produire de l'influence comme elle peut ne pas en produire. En termes de « hard power », la logique est la même : un tank est très efficace pour gagner une bataille dans le désert, il est un poids mort dans un marais. Tout est une question de contexte. Les films de Hollywood, avec leurs femmes en bikini qui travaillent et divorcent, ont beaucoup de succès auprès des Brésiliennes. Les mêmes films n'ont pas l'adhésion des femmes d'Arabie Saoudite et, en l'occurrence, font des États-Unis un ensemble que l'on a envie de rejeter. Il est essentiel, pour l'évaluation de toute sorte de pouvoir, de savoir intégrer le contexte.

4 Jean Musitelli, communication à la Journée d’étude L’intelligence culturelle Organisée par l’Association internationale d’intelligence économique (Paris, UNESCO, 3 février 2011) 5 Blog de Pierre Gueydier http://intelligenceculturelle.blogspot.com/2010/10/interview-de-jospeh-nye-pere-du-soft.html

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 9 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

1-4 Utilisation du softpower par des entités non-étatiques (entreprise,

ONG…)

L’intérêt du softpower est évident pour un état. Qu’en est-il pour une organisation non-étatique (ONG ou entreprise) ? Quels profits peuvent-elles en retirer ? Et de quelle manière peuvent-elles l’utiliser ?

En premier lieu, le plus simple est de profiter du soft power initié par son pays. C’est l’exemple classique des entreprises américaines qui ont vendu les produits de l’ « American way of life » après la seconde guerre mondiale, tirant profit notamment du plan Marshall : Hollywood, Coca-Cola, Macdonald, Lewis, Philip Morris,… Aujourd’hui, les Starbuck Coffes semblent elles-aussi réussir à se tailler la part du lion. D’autres entreprises ont su tirer profit de l’attrait positif qu’exerce leur pays : après les Usa, le Japon a su conquérir l’imaginaire des jeunes générations occidentales avec son industries de l’Entertainment (jeux vidéo, mangas, cartoons, figurines…). En ce sens, il s’agit d’entreprises appartenant à un secteur d’activité jugé stratégique (à une période de l’histoire), et qui bénéficie de l’action de l’Etat.

Et dans ce domaine, la France n’est pas forcément en reste : toute notre industrie du luxe profite largement de noter rayonnement culturel : comment Hermès pourrait-il vendre autrement ses carrés de tissu à ce prix ? Lorsqu’un étranger achète un carré Hermès, il achète le prestige lié à la marque, bien sûr, mais aussi une part de celui de la France. Il en va de même pour notre patrimoine gastronomique : à l’étranger, le prix élevé du vin français n’est pas toujours en rapport avec sa qualité. Notre culture arrive aussi à exporter… un peu : il n’est qu’à voir les polémiques suscité par l’exportation du Louvre à Abu Dhabi. Polémique Franco-Française ! Les autres pays du monde n’ont pas polémiqué sur le sujet. Luxe, gastronomie, culture ce trio e : le softpower français peine pourtant à sortir de trio pour promouvoir la valeur de nos industries…

Pour tirer profit du soft power initié par son état, une entreprise a tout intérêt à formaliser ce principe. Un organisme non-étatique peut aussi initier lui-même une démarche de soft power. Un organisme non-étatique peut initier lui-même une démarche de soft power. Lobbying, utilisation du droit (intelligence juridique), normes, tout comme le mécénat, font parties de l’arsenal classique du softpower et leur usage est en général bien reconnu par les entreprises. Nous ne reviendrons pas dessus.

Et que dire de Google qui crée des services gratuits, souvent même à destination des entreprises et peut décider quand bon lui semble de les rendre payants ? Google ne force personne à se « googliser », mais la puissance de sa représentation, sa position sur le net en font un acteur incontournable. Et lorsqu’une entreprise a décidé d’externaliser une des ses tâches sur un service Google, s’il devient subitement payant, il y a fort à parier qu’elle restera. Ainsi, après avoir proposé gratuitement l’utilisation d’applications pour les entreprises, Google vient de limiter le nombre de comptes gratuits. Ce choix s’est fait suffisamment tard pour que des entreprises aient déjà opéré la bascule vers les services Google. Début 2010, Google

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 10 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

avait déjà fait du bruit en lançant une application de recherche de biens immobiliers après avoir capitalisé de l’information au moyen d’outils gratuits d’études comportementales et statistiques6… Pas de coercition, donc, mais une image travaillée, un chemin en forme d’entonnoir pour les utilisateurs d’internet : c’est bien du softpower ?

La stratégie de ces «internet natives » (Google, Facebook, Twitter…) est redoutablement efficace puisqu’ils prennent position entre le client et l’entreprise : avec leur fichiers qualifiés portant sur plusieurs centaine de millions d’internautes, ils sont en mesure de bientôt faire payer des « doits de douane » à toute entreprise désirant toucher les internautes/clients potentiels. Apple ne force pas plus que Google ou Facebook le public à s’enfermer dans son système complètement intégré.

Ces entreprises, au-delà de nouveaux services, ont su créer de nouveaux rites, donner envie de leurs services, exporter leurs valeurs (lesquelles ?), modifier le rapport à l’internet, à l’économie numérique et amener la majorité des internautes dans leur système… C’est un exemple de softpower totalement couronné de succès.

Le Soft Power réside dans l’adhésion du client à la marque, par le biais de :

• l’adhésion du consommateur à l’univers de la marque (valeurs, représentation, appartenance à un groupe socio-culturel ou socio-virtuel…)

• l’usage du produit / service, • l’expérience vécue : Web 2.0 (Facebook), conservation des aliments réfrigérés

(Frigidaire), distribution d’électricité (EDF), automobile (Ford), le feu (allumettes Lucifers).

La réalité augmentée soutient l’expérience utilisateur et le développement de l’univers de la marque, il s’agit donc d’un moyen nouveau pour générer du Soft Power.

Cette augmentation de la réalité passe par l’intelligence déposée dans les produits et services qui constituent l’environnement de l’utilisateur, consommateur-citoyen. Cette capacité à générer du lien entre l’homme et la machine, mais avec l’adaptation de la machine à l’homme pour que sa fonction s’active d’elle-même, repose sur les technologies de l’« Ambiant Intelligence » ou AmI. AmI fait référence aux environnements électroniques qui sont sensibles et répondent à la présence de l’Homme. Les technologies supports sont notamment le « pervasive computing », l’« ubiquitous computing », le « profiling practices », le « context awareness ». L’AmI est l’axe de recherche de l’informatique pour la décennie en cours (2010-2020). Nous retrouvons également ici les grands axes de développements de Google, Apple, Facebook et consorts.

6 http://www.galette-pur-buzz.com/actualite-web/le-soft-power-de-google-nous-perdra-t-il/, dernière visites le 12/07/2011

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 11 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Reste maintenant aux entreprises de muter en « persvasive company »7, pour développer un rapport constant avec leurs clients à travers tous les médias numériques (ordinateurs, téléphones, télévision), proposant une expérience utilisateur riche et nouvelle et un soft power amener le client à adhérer à la marque…

Comment apporter de l’intelligence dans un produit de base ? Comment rendre cette intelligence interactive ? Les possibilités n’ont de limites que l’imagination, les budgets, et la maturité des technologies.

Seules les pervasives companies seraient-elles en mesure du produit du Soft Power ? Les autres sociétés sont-elles alors cantonnées aux actions de communications classiques ?

Les débats inhérents à ce monde connecté : comment ses technologies répondront-elles aux enjeux environnementaux (smart greeds) ? Comment la vie privée sera-t-elle préservée dans ces univers totalement connecté ?

7 http://owni.fr/2011/06/01/la-resistible-ascension-des-nouveaux-barbares/, dernière visite le 13/07/2011

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 12 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

2 - Le discours idéologique officiel chinois.

Le discours officiel chinois comporte deux contenus différents destiné à des cibles différentes : l’un vise la population chinoise et l’autre, les autres peuples du monde.

2-1 Le discours de la société Harmonieuse pour apaiser le dragon.

La troisième session plénière du Comité central issu du XVIe congrès du PCC a formulé la « conception scientifique du développement » en 2003, puis le concept de « société harmonieuse », HeXieSheHui, que se traduirait par « harmonie sociale ».

Le concept politique de société harmonieuse répond à la conscience qu’a le gouvernement chinois de la réalité socio-économique de la population chinoise et des tensions objectives liées aux questions de santé, d’environnement, d’ethnicité, et tous les éléments d’instabilité sociales internes susceptibles de casser « le bol de riz en acier ».

Les principes et les objectifs de la société harmonieuse sont énoncés de la façon suivante :

• Augmenter le bien-être de la population en satisfaisant les besoins matériels et culturels croissant.

• Persévérer dans le développement scientifique, ce qui passe par un développement harmonieux de l'homme et de la nature et favorisera le développement à l'intérieur et l'ouverture.

• Persévérer dans la politique de réforme et d'ouverture sur l'extérieur. • Poursuivre l'extension de la démocratie et de la législation. • synchroniser l'intensité des réformes avec le rythme du développement et la

capacité d'adaptation de la société, et de préserver la stabilité et l'unité de celle-ci. Faire en sorte que les citoyens vivent et travaillent en paix et que l'ordre et la stabilité politique et sociale soient garantis à long terme.

• Préserver la direction du PCC.

Les principes de cette société harmonieuse visent d’abord l’organisation interne de la Chine. Il s’agit bien là, au regard des éléments textuels ci-dessus, d’une véritable obsession du pouvoir chinois en place : la stabilité ; mot dont la récurrence à elle seule dit la crainte que sa perte peut susciter. On pourrait relier ce besoin de stabilité à un particularisme culturel observable en Extrême-Orient, la quête de l’harmonie entre les hommes et le cosmos. Rappelons quand même que la République Populaire de Chine est une dictature communiste. La finalité de la stabilité ne vise que sa pérennisation. Il faut donc à tout prix éviter une implosion sociale interne.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 13 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Le « concept de société harmonieuse » est a priori un plan programmatique. Il est décliné en termes vagues. Les ressorts stratégiques qui l’animent ne sont pas dévoilés. En tout état de cause, le « concept » ne résiste pas à la réalité de la situation sociale dégradée à laquelle les Chinois sont confrontés au quotidien : distorsion écrasante de revenu et de mode de vie, atteinte à l’écosystème et expropriations forcées de populations entières (barrage des trois-gorges : impact écologique dénoncé et plus d’un million de personnes déplacées dans des conditions inacceptable pour les normes occidentales), pollution aggravée de sites industriels et manque de maîtrise de la pollution urbaine, scandales alimentaires (lait maternisé…), conditions de travail (travail forcé, sécurité au travail non-assurée comme sur le chantier du barrage des trois-gorges où une centaine d’ouvriers seraient déjà décédés…)…

2-2 Le discours sur le « monde harmonieux », pour préparer le nid du

Dragon

Progressivement, on est passé de la « société harmonieuse » interne à la Chine à la « construction d’un monde harmonieux ». Autrement dit, la Chine se met au service du monde. Dans son discours prononcé devant le 17e congrès national du Parti communiste chinois, Hu Jintao appelle les peuples tous les pays à travailler ensemble pour construire un monde harmonieux. Plus qu’une réminiscence du Manifeste du Parti communiste, cet appât est des plus séduisants auprès de certaines populations lasses d’un capitalisme inhumain ou d’autres victimes, laissées pour compte d’un néo-colonialisme exploiteur.

La présentation de la stratégie politique chinoise dans le discours officiel du gouvernement se caractérise par les thèmes suivant :

• La Chine généreuse,  universaliste et rassembleuse. • La Chine légaliste. • La  Chine,  promotrice  de  la  coopération  entre  les  peuples  pour  un  monde 

harmonieux. • L’holisme ontologique façon Chine. • La Chine promotrice de la « démocratie et de la concorde ». 

La Chine se veut également force de proposition. Elle appelle :

• au respect des pays les uns envers les autres, • à la démocratisation des relations internationales, • à orienter la mondialisation vers un progrès gagnant‐gagnant, • favoriser le progrès de la civilisation humaine, • à ne pas avoir recours à la guerre pour régler les différends internationaux, • à une coopération mondiale en vue de protéger la Terre. 

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 14 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Hu Jintao de conclure: « Quels que soient les changements de la situation internationale, le gouvernement et le peuple chinois hisseront toujours bien haut l'étendard de la paix, du développement et de la coopération. Ils poursuivront une politique extérieure d'indépendance et de paix, et sauvegarderont la souveraineté, la sécurité et les intérêts du développement de leur pays, tout en restant fidèles au but de leur politique étrangère qui est de sauvegarder la paix mondiale et de favoriser un essor commun ». Il précise que la Chine s'oppose au terrorisme, à l'hégémonie et à la politique du plus fort sous tous leurs aspects, qu'elle ne participerait pas à la course aux armements, et par conséquent, qu'elle ne constituerait jamais une menace pour aucun pays sur le plan militaire et ne rechercherait ni hégémonie ni expansion.

Ce discours n’est qu’un exemple de la rhétorique lyrique officielle chinoise dont les opérations et activités dans maints pays de monde contredisent définitivement cet angélisme rassurant. Pour l’heure, l’objectif de la Chine est d’accéder pacifiquement au statut de grande puissance mondiale dans un monde unipolaire. Augmenter son influence internationale sans générer de contre-réaction. Ainsi, la stratégie de la Chine à l’international est patente : continuer de créer les conditions de son développement économique. C’est la priorité n° 1.

Ce qu’elle cherche à faire n’est ni plus ni moins que cajoler les nations dans le besoin, d’endormir les vigilantes, de se faire modeste face aux puissances qui comptent. Si l’on reprend un à un les thèmes énumérés plus haut, la démonstration de la supercherie discursive est chose simple car la Chine offre un nombre sidérant de manœuvres qui invalident son discours lénifiant (corruption, dégradation de l’environnement, censure, inégalité des revenus, systèmes de santé et de retraite insuffisants – tous ces facteurs sont susceptibles d’inhiber le soft power chinois).

Dans les parties suivantes, les argumentations et les exemples dévoileront les mécanismes de cette stratégie de puissance inconditionnelle que même une rhétorique d’universalisme mièvre savamment construite et utilisée ne saurait masquer.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 15 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

II : Les Instituts Confucius : un outil au cœur de la stratégie de SoftPower chinois

1- Confucius au service du soft power chinois

En janvier 2011 une statue de Confucius « symbole de la culture chinoise traditionnelle »8 de huit mètres de hauteur est érigée devant le Musée national de Chine sur un lieu hautement symbolique : la place Tiananmen

En septembre 2010 l’anniversaire de la naissance du philosophe est fêté dans son temple pour la première fois depuis l’arrivée des communistes au pouvoir.

Les observateurs ainsi que les chercheurs9 s’accordent sur le retour à la tradition confucéenne dans la société chinoise depuis une dizaine d’années. Il se manifeste sous plusieurs formes. Dans le domaine éducatif on observe la création des écoles confucéennes ou les enfants redécouvrent les textes classiques du philosophe. Cette manifestation du renouveau prend également les formes « spirituelles » par la restauration des rituels et rénovation des temples confucéens.

L’appareil de l’état inclut dans le Programme de développement de la culture du XIe Plan quinquennal de 2006, les concepts confucéens : « La culture chinoise, brillante et cinq fois millénaire, a contribué de façon immense au progrès de la civilisation humaine. Elle est le lien spirituel de notre héritage national (…), la source de sa force de résistance face à des défis difficiles et à un monde complexe. » L’inspiration confucéenne peut être associée

8 Quotidien de Pékin 9 Sébastien Billioud, Université Paris-Diderot

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 16 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

également aux discours officiels, notamment dans le slogan de «la société harmonieuse» du président Hu Jintao.

Après la période d’élimination à tout prix du confucianisme, Mao Zedong écrivait : «J'ai haï Confucius dès l'âge de huit ans», s’agit-il réellement et uniquement du renouveau de la société et des valeurs prônés par le maître ?

Le modèle de la société confucéenne est pyramidal. L’empereur ou les empereurs (ou hauts dirigeants du parti communiste) doivent rendre leur peuple heureux10 et donner l’exemple. Dans cette société l’intérêt global du groupe prévaux celui de l’individu, lui-même se mesurant à travers son apport au groupe.

Ainsi, nous nous apercevons que les grands axes du système communiste – obéissance absolue aux maîtres à penser, stricte hiérarchisation de la société, subordination du bien privé au bien public – ne sont nullement opposés aux conceptions confucianistes.

Remède contre la crise d’identité des chinois à l’ère du consumérisme poussé à l’extrême, opposition au modèle démocratique occidentale, terreau pour le nationalisme : le confucianisme semble devenir un outil stratégique multiforme, interne et externe, au service du soft power chinois.

2- Que sont les Instituts Confucius ? Confucius est le père spirituel de la pensée chinoise et des valeurs traditionnelles qui fondent sa société. La morale confucéenne repose sur la vertu. La nature humaine n’est pas bonne ou mauvaise : tout homme peut atteindre la richesse intérieure. À la base de cette pensée, le respect de la famille structure les relations entre individus et vie en collectivité

Les instituts Confucius sont des établissements culturels publics à but non lucratif, implantés depuis 2004 dans plusieurs villes du monde. Les buts essentiels des succursales est de dispenser des cours de chinois, à soutenir les activités d'enseignement locales, de délivrer les diplômes de langue. Ces branches se soumettent à la loi du pays où elles se trouvent et à la surveillance et l'inspection du département compétent de l'éducation du pays.

10 En février 2010, à l’occasion du « Festival du Printemps » - l’une des plus importantes périodes de congés en Chine, synonyme de réunions familiales – le Premier ministre Wen Jiabao a déclaré que le gouvernement devait aider les gens à vivre avec dignité et bonheur. Lors d’une conférence de presse ce mois-ci, il déclarait que la réforme économique ne peut réussir sans une réforme politique, et que la corruption constituait le danger le plus sérieux pour la Chine - Yan Xuetong, doyen de l’Institut des Relations Internationales Modernes de l’Université Tsinghua et l’auteur de AncientChineseThought, Modern Chinese Power

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 17 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Site officiel des Instituts et classe confucius : http://english.hanban.org

Une des spécificités des Instituts Confucius sur d’autres structures apparentés (Alliance Française, Goethe Institut…) est de s’appuyer sur des universités : ils profitent ainsi des structures existantes, de l’immobilier, parfois de subventions ou de fonds des universités… Le modèle économique est donc extrêmement performant.

3- Naissance des Instituts Confucius Considérons les Instituts de promotion des langues et des cultures. Certains sont

officiellement associés à la politique gouvernementale (British Council, Royaume-Unis, 400 ans d’existence), d’autres se veulent indépendants. Par ailleurs, les activités peuvent être centrées sur la langue et la culture (Institut Cervantes, Espagne, 1991) ; d’autres vont promouvoir la recherche et des échanges autour du monde étudiant (British Council ; Alliance Française, France, 1883 ; Institut Goethe, Allemagne, 1951).

Les Instituts Confucius apparurent en 2004, peu après le 16ème congrès du PCC en 2003 qui entérina le principe de « Société Harmonieuse ». Ces instituts sont financés par le HanBan (Bureau National Chinois pour l’enseignement du Chinois comme langue étrangère), organe missionné par le Ministère de l’Education chinois. Les Instituts sont la pièce maîtresse du HanBan. En Avril 2007, lors de sa visite au HanBan, Li Changchun, membre du Comité Exécutif du Politburo, en charges de l’Idéologie et de la Propagande annonça que : « la construction des Instituts Confucius est un canal important pour glorifier la culture Chinoise, aider la culture Chinoise à se répandre à travers le monde … [ce qui fait] partie de la stratégie de Propagande International de la Chine»11.

Les Instituts Confucius, qui parsèment aujourd’hui le monde, peuvent donc êtres considérés comme expression de la tactique externe du soft power chinois doté des moyens financiers à la hauteur des ambitions chinoises12.

La blogosphère éducative française 13 alerte sur le caractère particulier des instituts : les professeurs étrangers décrivent les livres comme étant trop « patriotiques » et faisant la promotion du parti communiste chinoise surtout ceux à destination des pays africains ; on note la présence des officiers de l’Armée Populaires de Libération lors des réunions.

Toutefois, les Instituts Confucius continueront longtemps à bénéficier du soutien des personnes qu’elle fait vivre à l’étranger. Ainsi, Will Watchers souligne dans son article précédemment cité que Robert Davis, Directeur de l’Institut Confucius pour les écoles publiques de Chicago, soutient qu’il n’y a aucun risque d’influence directe de la part de la

11 Will Wachter pour Asia Times 24 Mai 2007; The Economist, 22 octobre 2009 12 En 2009, la Chine annonce le budget de 20 milliards de yuans (2.364 milliards d’euros) pour l’industrie culturelle pour « stimuler l’industrie culturelle, améliorer les mécanismes financiers et faire accélérer la transformation des modèles économiques » a déclaré M. Wu, sous-directeur du Département de Publicité du Parti. (source : http://www.metis-acie.fr) 13 http://blog.educpros.fr

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 18 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Chine. Robert Davis explique que les écoles seraient libres (il n’y a pas de programme imposé, ni support, ni professeurs) et que ses relations avec le HanBan lui auraient démontré qu’il s’agissait des personnes les plus progressistes de Chine. Cela montre bien que les stratégies peuvent être visibles, ou invisibles pour les personnes mêmes qui font l’objet de l’Influence…

4- Cibles et mission des Instituts Confucius14

Il est intéressant de noter que la cible officielle des instituts est très large : les étudiants étrangers, mais aussi les Chinois d'outre-mer et les membres des minorités ethniques de Chine. Cela remet en évidence les points vus précédemment : ces instituts auraient une démarche d’influence culturelle avec un effet recherché à la fois externe et interne à la Chine :

• Développer la prépondérance linguistique du Mandarin Standard (diplôme HSK), • Stabilité politique face aux chocs culturels Orient / Occident 

o Relation avec la Diaspora o Etudes  des  étudiants  à  l’étranger,  car  la  croissance  démographique  ne 

permet  pas  de  construire  les  équipements  suffisants  et  de  former  les professeurs requis 

• Bénéficier du dynamisme de la Diaspora sur aspects complémentaires à l’économie (cible de l’influence culturelle), 

La mission des Instituts Confucius est de :

• dispenser des cours de chinois, et délivrer  les diplômes de  langue HSK. Le HSK ne concerne  que  le mandarin  standard,  langue  officielle  de  la  Chine.  Le  cantonais, utilisé dans le monde des affaires, n’est pas enseigné dans les instituts. 

• soutenir les activités d'enseignement locales • de participer à la diffusion de la culture chinoise 

14 http://www.underminingdemocracy.org/china/international

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 19 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

5- Adaptabilité et déploiement géographique des Instituts Confucius

Barthélémy Courmont, auteur du livre « Chine, la grande séduction » estime que la création des Instituts Confucius « dans un nombre tout à fait impressionnant » est un symbole le plus marquant de la stratégie globale du soft power chinois. Il les désigne comme une « machine de guerre absolument colossale ».

La tactique de « la promotion » de la culture chinoise est différente en France et en Europe plus généralement. Bien que l’enseignement de la langue chinoise (aucune mention du mandarin sur les sites francophones) reste une constante, les activités culturelles et les conférences sont une partie importante de l’offre des instituts. Les débats et les produits culturels se veulent objectifs voire critiques envers le passé du système communiste. L’annonce et le descriptif de l’institut se fondent régulièrement dans celui des universités faisant apparaître en premier lieu les emblèmes des institutions françaises de l’éduction nationale.

La forte présence des instituts dans les pays anglo-saxons témoigne de la violenté de contrer l’hégémonie de la culture anglophone. Cette fois ci encore le mode opératoire est centré sur le besoin et la culture locale. Ainsi, l’accent est donné aux formations centrées sur les procédés des échanges commerciales avec la Chine et l’enseignement de la langue.

Relayé par l’ambassade chinoise au Benin15, la visite de Hu Jintao à l’Institut Confucius de Nairobi le 29 avril 2006 prouve l’intérêt de la Chine pour cette zone géographique. Le discours du premier ministre sur l’accroissement de l’interaction culturelle « afin d’approfondir la compréhension et l’amitié entre les deux peuples » et plus largement « la Chine s’est engagée à promouvoir les échanges entre les cultures » (discours devant l’assemblée nationale de Nigéria) renvoi vers les éléments rhétoriques connus. Cette amitié sino-africaine est appuyée par les fonds alloués par Hanban. Ainsi, l’institut Confucius de l’Université de Lomé a bénéficié d’un financement à la hauteur de 165. 820 500 francs Cfa16.

Ces structures « Instituts Confucius » s’adaptent aux besoins locaux. Il existe des Instituts Confucius (282 au total) et de des Ecoles (292). Si l’on trouve en Europe le plus grands nombres d’Instituts (94), c’est en Amérique que HanBan a déployé le plus d’écoles (205).

15 http://bj.china-embassy.org 16 http://icilome.com

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 20 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

En janvier 2011 : 574 Instituts et Classes sont déclarés. Nous en avons localisés 457, reprenant la répartition à fin 2010.

Premières implantations des Instituts et Classes Confucius :

La localisation est clairement annoncée : tous les continents sont concernés. Ce qui est la vocation de ces types de structures.

Progression géographique des implantations d’Instituts et Classes Confucius

Situation à Janvier 2010

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Total

Europe 1 9 9 4 1 4 28

Amérique Nord 1 1 6 8

Amérique Sud 1 3 2 1 7

Afrique 1 1 3 5 3 2 15

Asie 1 9 6 4 5 1 1 27

Océanie 2 2

Total 4 22 25 16 11 8 1 87

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 21 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Ceci correspond au déploiement dans les pays. Mais ne reflètent pas le déploiement des entités.

L’effort de diffusion se fait essentiellement les 4 premières années. Ciblage stratégique des pays. Ensuite l’effort de la Chine porte sur le volume d’entités déployées sur ces 76 pays.

En janvier 2011 : 574 Instituts et Classes sont déclarés.

Localisation des 457 instituts localisés en janvier 2010.

Les dates correspondent à la première implantation d’une entité (classe ou institut) dans un pays.

• 273 (53%) sont présents aux Etats‐Unis et en Europe. • 110 (20%) en Asie, mais 56% des entités (62) sont concentrées sur 3 pays : 

o 23 en Thaïlande, pays où  la diaspora est  très  importante par son nombre et sa puissance 

o 18  au  Japon  et  21  en  Corée  du  Sud,  pays  dont  les  enjeux  géostratégiques  et économiques partagés avec la Chine sont très importants 

o A noter : aucune antenne n’est recensée à Taïwan • 23 en Océanie, dont 14 en Australie 

0

5

10

15

20

25

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Océanie

Asie

Afrique

Amérique Sud

Amérique Nord

Europe

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 22 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

• 51 en Afrique et Amérique du Sud. A peine 9% des instituts et classes. A noter que sur ces zones  sont  essentiellement  implantées  …  des  classes,  du  fait  du  nombre  limités d’Universités où sont implantés les instituts. 

Les instituts font preuve d’adaptation des Instituts aux Cultures :

• Analyse de la culture et de la langue Chinoise, en France • Efficacité du Business, en Australie • Les Québécois parlent d’Espionnage Doux 

Il est également important de noter la localisation des Instituts. Logés au cœur des structures éducatives, écoles et universités, les instituts et classe en tirent des avantages flagrants :

• Diffuser un message positif auprès de  la  jeunesse concernant    l’implication de  la Chine dans le développement du monde harmonieux 

• Identifier et recruter les meilleurs éléments, à l’instar de la politique américaine • Capter les informations : R&D, perception management, courants de pensée … • Pénétrer  les réseaux universitaires, par nature foyers de nombreuses associations, pour 

créer des relais. • Utiliser le financement des structures (pas de frais d’installation) 

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 23 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

III - Le softpower chinois dans les BRICS 1 - Le "Carnaval de Béjing" ou l'art de la

séduction chinoise appliquée au Brésil.

1-1 L’influence par les accords

L’influence chinoise au Brésil est assez subtile et met en œuvre plusieurs vecteurs culturels. Cette influence a été initiée dès la fin des années 70 et a été cristallisée, légitimée par plusieurs accords officiels. Nous citons à titre d’exemple les trois accords suivants :

« Accord sur la coopération culturelle et éducative », signé le 1er Novembre 1985; « Mémorandum d'entente sur la coopération du développement de la radio et de la

télévision », signé le 13 Décembre 1995; « Accord de coopération sportive », signé le 24 mai 2004.

Ces accords ont eu pour objectifs de :

Promouvoir l'utilisation du mandarin et du portugais pour l'échange bilatéral. Des efforts ont été consentis afin de soutenir l'initiative de l'académie chinoise des sciences sociales de traduire des livres classiques sur le Brésil, avec une qualité rédactionnelle élevée et une présentation exacte de la culture brésilienne aux lecteurs chinois. Réciproquement, le gouvernement brésilien a encouragé l'initiative de traduction et de publication classiques et les titres sur la Chine moderne au Brésil, avec des subventions appropriées fournies par le gouvernement chinois.

Contrôler le domaine de la presse. Grâce notamment aux échanges de visites entre les leaders d'opinion des deux pays, et au renforcement la coopération entre les agences de presse du gouvernement, les télévisions en particulier de l'Etat.

Coopérer dans le domaine des sports, afin de renforcer les sports olympiques en Chine et au Brésil, ainsi qu’accumuler une expérience dans l'organisation de manifestations sportives de grande envergure. La Chine a même proposé, considérant l'élection de Rio de Janeiro pour accueillir les Jeux Olympiques de 2016, de faire profiter le Brésil de l'expérience qu’elle a accumulée en accueillant les Jeux Olympiques 2008.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 24 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

 

D’après ces accords, les cibles de cette influence ont concernés toutes les strates de la société civile, ce qui a permis à la Chine de séduire non seulement les élites mais également les classes populaires brésiliennes.

1-2 Positionnement de la Chine

La présence chinoise au Brésil, d’abord marginale, monte en puissance à chaque accord de partenariat pour devenir, au bout de trois décennies, quasi indispensable. Cette présence s’est inscrite petit à petit dans la mémoire collective brésilienne sans pour autant être considérée comme intrusive ou agressive. L’échelle de temps, couvrant la période d’une génération, a permis à la Chine d’imprégner le référentiel des forces vives actuelles. L’implication du gouvernement chinois dans l’œuvre culturelle, audiovisuelle et sportive brésilienne est alors ressentie comme parfaitement naturelle et totalement amicale.

Cette posture de collaboration d’égal à égal, se différenciant d’une manière évidente de la posture impérialiste américaine, a eu des résultats fulgurants et très factuels. En effet, la Chine et le Brésil travaillent maintenant de concert dans les forums internationaux, prennent des décisions similaires ou identiques en faveur des intérêts des pays en développement, et se soutiennent mutuellement dans les organisations internationales.

En se différenciant de la position américaine qui tend à imposer un modèle de société dans une relation verticale, souvent ressentie comme humiliante, la Chine se positionne comme un partenaire offrant une alternative séduisante. Le résultat de cette méthode est sans appel puisque le gouvernement brésilien a réitéré son adhésion à la politique d'une seule Chine, et qu’il n’entretient aucune relation officielle avec Taiwan. Sur la question du Tibet, le Brésil a déclaré « qu'il ne reconnaît pas le Dalaï Lama en tant que représentant politique ».

1-3 L’influence dans les relations économiques

Les relations commerciales et économiques entre les deux pays se sont intensifiées en 2001, lorsque la Chine est devenue le partenaire commercial asiatique le plus important du Brésil. Depuis, la Chine a maintenu sa position de troisième plus grand marché pour les exportations brésiliennes, après les Etats-Unis et l’Argentine. Le Brésil est devenu, l’année dernière, le premier marché mondial pour les investissements directs chinois (30 milliards de dollars prévus en 2011).

Depuis que le Brésil et la Chine ont signé l'accord de coopération scientifique et technologique en 1982, l'échange et la coopération bilatérale sur des projets scientifiques ont été en constante expansion. Cette coopération intègre aujourd’hui l'agriculture, l'énergie

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 25 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

hydroélectrique, l'aéronautique et l'espace, l'informatique, les médicaments et la santé, l'ingénierie biologique et l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire.

1-4 L’influence par l’investissement

Si le but pour la Chine est avant tout de s'assurer, au Brésil, une base pour son approvisionnement en ressources naturelles, une analyse plus détaillée montre la volonté des entreprises chinoises de s’implanter dans le tissu industriel brésilien par le biais d’investissements stratégiques.

Destinés avant tout à assurer à la Chine une base pour son approvisionnement en ressources naturelle, ces investissements se concentrent principalement dans les secteurs de l’énergie, pétrole et gaz (54,7%), des minerais (22,3%), de la sidérurgie (11,8%), des Ports (3,4%), de l’énergie électrique (3,3%) et récemment le secteur de l’agrobusiness (achats de terres pour la production de soja destiné au marché chinois).

La récente visite en Chine de la présidente Dilma Rousseff, devra renforcer ce mouvement d’investissements chinois vers le Brésil. Cependant, une des priorités de la mission brésilienne a été de demander à la Chine d’investir plus lourdement dans le secteur des infrastructures, l’organisation de la Coupe du monde de Football et des Jeux Olympiques.

Conclusion

Au sein des BRICS se dessine néanmoins une ligne de démarcation. L’inde semble en effet réticente au message Chinois d’harmonie entre les peuples.

2 - Rivalité culturelle sino-indienne sur fond de lutte d’influence en Asie du Sud-Est.

Si l’effondrement du bloc soviétique sembla laisser la part belle au modèle occidental, il permit surtout aux puissances économiques naissantes (ou renaissantes) d’entrevoir l’étendue de leurs capacités à influer sur la reconfiguration géopolitique mondiale à venir.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 26 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

2-1 Les fondements de la relation

S’appuyant sur les failles et les dérives du modèle occidental véhiculé par les Etats-Unis (USA), le gouvernement de République Populaire de Chine (RPC) milita, dès les années 90, pour une plus large ouverture du pays vers ses plus proches voisins. En s’intégrant au processus de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), la Chine révèle rapidement ses ambitions en matière d’influence et de promotion de son modèle économico-culturel dans cette région du monde. Ainsi, la « Politique de regards vers l’Est », en rupture complète avec l’isolement des décennies précédentes va-t-elle suggérer, au voisin Indien, un nombre croissant d’incertitudes.

In fine, cette dynamique chinoise va permettre à « la plus grande démocratie du monde », de sortir à son tour de l’isolement géopolitique qui la caractérisait depuis son indépendance. En 1996, l’Inde et la Chine tout en participant activement au libéralisme des échanges économiques régionaux avec l’ASEAN, intègrent également l’ARF (ASEAN Regional Forum) orientée sur les questions de sécurité.

Si la relation est historiquement conflictuelle (Guerre sino-indienne de 1962, Incident de Shola en 1967 et différents accrochages en 1987), deux antagonismes frontaliers (Aksai Chin & Arunachal Pradesh) opposent, aujourd’hui encore, l’Inde et la Chine. A compter des années 90’, les autorités pékinoises vont œuvrées pour pacifier toutes ces tensions frontalières. Ce sera le premier bouleversement majeur. En se référant aux « 5 principes de la coexistence Pacifique », la Chine, prend le contre-pied des stratégies interventionnistes de « gestion de crises » des USA (guerres Koweït/ Bosnie/ Irak/ Afghanistan…) et va se positionner, de manière récurrente, en négociateur pacifique veillant à préserver « l’Harmonie des Peuples ». Véhiculant, avec insistance et détermination, que seuls le temps (le rapport culturel au long terme est symptomatique des cultures indo-asiatiques) et le dialogue pragmatique (confucianisme) permettront l’émergence d’une solution pacifique profitable aux deux belligérants.

« Les Cinq Principes de la Coexistence pacifique constituent un important fondementpolitique pour la paix et la sécurité dans le monde », a déclaré lundi (2004/07/01) à Beijing lePremier ministre chinois Wen Jiabao. S'exprimant à une conférence commémorant le 50èmeanniversaire des Cinq Principes de la Coexistence pacifique, Wen a indiqué que les faitsmontraient le principe de sécurité centré sur des alliances militaires et la promotion d'armes ne contribuerait pas à assurer la sécurité du monde. Le recours à la menace ou à l'utilisationde la force entrave et met en danger la paix et la tranquillité dans le monde.L'état d'esprit de la guerre froide doit être rejeté et un nouveau concept de sécurité basé sur la confiance mutuelle, les avantages réciproques, l'égalité et la coopération doit êtreimplantée. La sécurité et la stabilité doivent être assurées à travers le dialogue et lacoopération, a noté le Premier ministre chinois.Selon lui, le terrorisme est un ennemi commun de l'humanité. Lutter de manière efficacecontre le terrorisme signifie éradiquer les racines favorisant la naissance de ce phénomène.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 27 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Les Cinq Principes de la Coexistence pacifique, énoncés il y a 50 ans par la Chine, l'Inde etle Myanmar, sont les suivants: respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale,non-agression mutuelle, non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures, égalité etavantages réciproques et coexistence pacifique. »

En Asie, encore plus que dans le reste du monde, le Parti Communiste Chinois (PCC) tente d’amoindrir la vision « écrasante et menaçante » suggérée par une Chine en croissance à deux chiffres. Le « Soft Power » chinois devient l’instrument de cette stratégie d’influence régionale. En s’ouvrant vers l’extérieur, et plus particulièrement vers ses anciens rivaux, en « martelant » diplomatiquement que « l’Inde et la Chine ne sont pas en concurrence », « que le Monde est suffisamment vaste pour l’épanouissement économique des deux nations émergentes » et qu’ils ont bien des avantages à échanger commercialement et culturellement, les autorités chinoises agissent sur la perception de la Chine dans l’ensemble de la zone Asie.

Les autorités indiennes, si elles ne sont pas dupes de cette stratégie, n’en sont pas moins intéressées. Ainsi New Delhi perçoit rapidement la nécessité de rompre avec l’isolement indien caractéristique depuis l’indépendance. Le pays profite d’une meilleure perception régionale, « plus grande démocratie du monde » et même si son essor économique est moindre (1/3 de celui de la Chine), l’Inde ne compte pas abandonner la question de l’influence régionale à sa « sœur rivale ».

S’opère alors une véritable « stratégie de séduction » entre les deux géants démographiques. Les deux nations renouent avec les échanges diplomatiques, les accords et partenariats, d’abord sécuritaires, puis économiques, se succèdent :

2006 : Visite du Premier Ministre Chinois Wen Jiabao en Inde (Accord Bilatéral, Partenariat pour la Paix et la Prospérité, Plan Quinquennal pour le Développement Economique et Commercial). Les politiques jettent les bases d’une « relation gagnant-gagnant », une sorte de B2B aussi diplomatique, culturel et militaire qu’économique. C’est l’éloge des relations sino-indiennes : « Le siècle sera asiatique ».

Si chacun des protagonistes continue de soupçonner chez son voisin des velléités d’hégémonie économique et culturelle dans la zone asiatique et sur la scène internationale, la multiplication des échanges va œuvrer pour le renforcement des liens interculturels. Car si les deux nations ont évolué de manière radicalement différentes, au cours du siècle dernier, leurs « fondements historiques et culturels sont imbriqués à l’extrême ». Pékin la compris depuis longtemps, le Soft Power chinois, imprégné de confucianisme, va devoir reprendre les synergies culturelles et effacer les travers du maoïsme. Au tout premier plan de ces synergies, intervient le bouddhisme. Si cette religion monothéiste trouve ses fondements en Inde, sa croyance s’est largement répandue hors des frontières au point que la majorité des croyant-pratiquants ne demeurent non en Inde mais en Chine. Pour user du bouddhisme, comme d’un facteur d’influence culturelle, le PCC se retrouve face à deux problématiques : le traitement réservé à la religion durant la période Mao et la gestion chinoise de la problématique tibétaine. Vis-à-vis du traitement réservé à la religion sous

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 28 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

l’ère Mao, le discours visant à réhabiliter Confucius comme modèle de pensée historique permet par là même de réintroduire le bouddhisme…mais Pékin le souhaiterait en version rouge et frappé d’une étoile jaune. Demeure entier l’épineux problème du Tibet et encore plus du Dalaï-lama, porte parole d’un bouddhisme indépendant du pouvoir politique et réfugié…en Inde. C’est dans cette stratégie de reconquête du bouddhisme que Pékin va lancer un programme de reconstruction des temples détruits durant l’ère Mao et lancer en 2006, le premier « Forum Mondial du Bouddhisme » à Hangzhou, réunissant 37 pays.

2-2 Le réveil de New Dheli

La fin des années 90’ voit New Delhi se « réveiller », un peu brutalement, à la faveur du renouveau chinois. Rapidement l’hypothèse d’une Chine omniprésente en Asie inquiète l’Inde. Cette dernière va donc s’extirper de son isolement en identifiant rapidement ses atouts et en jouant d’un « Soft Power à l’indienne ». « Plus grande démocratie du monde » par sa démographie, puissance nucléaire considérée comme responsable, l’Inde jouit d’une image plutôt rassurante sur l’échiquier géopolitique régional comme international. Développant son particularisme culturel : cinématographie « Bollywood », traditions vestimentaire, musicale ou culinaire, l’Inde apparait comme un potentiel contre pouvoir ou contre influence au modèle chinois. Les USA, qui jusqu’alors « boudaient » les indiens au regard de leurs « non alignement » sur la question du nucléaire vont radicalement modifier leur position pour multiplier les échanges économiques, diplomatiques et militaires. L’Inde se retrouve ainsi au carrefour d’une lutte d’influence entre un monde occidental qui tente vaille que vaille à maintenir son hégémonie et un monde Est-oriental en pleine recherche de légitimité et d’accroissement de puissance. L’Inde semble jouer un rôle, tenu en d’autres temps par l’Europe de l’Ouest, à l’époque de la lutte d’influence entre USA et URSS. Preuve, si il en fallait, que le « centre de gravité du monde s’oriente irrémédiablement vers l’Asie ».

Pékin va devoir contourner les premières impressions négatives, nées de son intrusion dans le processus ASEAN. Ces dernières années ont vu un accroissement inédit des relations entre les nations de la zone Asie. Accroissement intimement lié au dynamisme économique autant qu’à la fragilité de ces croissances « boostées ». Au cours de la crise asiatique de 1997, Pékin choisira de ne pas dévaluer sa monnaie et interviendra en soutien des économies locales. En quelques années, l’APT (ASEAN+3 (Chine, Corée du Sud et Japon)) devient l’élément générateur de stabilité économique, financière, politique et militaire dans la zone. La Chine milite dès 2002, pour autorisé l’Inde à rejoindre le processus de coopération économique ASEAN mais refuse d’intégrer celle-ci au processus APT signifiant par là même sa volonté de voir émerger une communauté régionale d’Asie orientale de « conception chinoise ». Pékin n’obtient pas les faveurs de Tokyo, qui s’inquiète de l’émergence d’une « Chine toute puissante ». C’est ainsi que les cinq premières années du 21ème siècle vont voire se « cristalliser » les tensions entre différents acteurs influents de la zone Asie. Les plus frileux vis-à-vis de la Chine (Corée du Sud et Japon), militants pour la création d’une zone élargie intégrant l’Inde, l’Australie et la

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 29 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Nouvelle-Zélande. La stratégie d’influence chinoise va alors s’orienter de plus en plus vers un « processus de séduction » (Soft Power) car au-delà des intervenants régionaux, les USA œuvrent aussi pour endiguer la volonté expansionniste chinoise.

2-3 Le succès du softpower chinois

Mais considérer que les autorités indiennes seraient donc plus sensibles à la tendance occidentale reviendrait à nier les résultantes du Soft Power chinois de dans les relations sino-indiennes. Depuis 2005, l’Inde et la Chine opèrent un véritable rapprochement. Leurs passés communs, leurs cultures voisines, leurs croissances économiques en plein essor et la posture occidentale en Asie (enlisement des USA en Afghanistan) affinent chaque jour des stratégies d’influences réciproques. La stratégie d’influence œuvre pour une perception différente de la Chine moderne, prompte à proposer une alternative pacifique et enrichissante aux acteurs de la zone Asie.

Ainsi, en mai 2010, l’Inde et la Chine fêtent ainsi le 60ème anniversaire des relations sino-indiennes.

Dans un discours prononcé pendant la réception, M. Xi Jinping, le vice-président chinois, a déclaré que les relations sino-indiennes avaient dépassé le cadre des relations bilatérales et revêtaient une signification mondiale, ces deux pays asiatiques voisins étant devenus des acteurs importants dans le monde en développement.

Il a appelé les deux pays à renforcer la compréhension et la confiance, à intensifier leur coopération stratégique et à promouvoir le développement durable des relations bilatérales.

La Chine et l'Inde doivent être des partenaires, non des rivaux, car les deux pays font face à des défis similaires tout en partageant des intérêts dans de nombreux domaines, a-t-il estimé.

La présidente indienne Pratibha Patil a de son côté indiqué que les relations entre l'Inde et la Chine étaient des relations amicales qui avaient résisté à l'épreuve du temps et sefondaient sur de fréquents échanges culturels et religieux depuis des siècles.

Selon elle, le développement de la Chine est impressionnant dans de nombreux domaines et l'Inde souhaite apprendre de l'expérience de la Chine.

"Nos intérêts et préoccupations communs sont la base d'un travail conjoint," a-t-elle affirmé, s'engageant à promouvoir la coopération et à favoriser le développement des relations bilatérales.

Agence de presse Xinhua 2010/05/30

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 30 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

En décembre dernier, le rapprochement est de nouveau sur le devant de l’actualité dans la zone Asie. Avec en trame de fond, l’émergence, par le Soft Power, d’un « monde multipolaire » dans lequel le centre de gravité ne serait plus Washington. Message officiel à J-2 de la visite du Premier Ministre Chinois Wen JIABAO à New Delhi :

La secrétaire indienne aux Affaires étrangères, Nirupama Rao, a déclaré que l'Inde souhaite mieux comprendre la Chine et créer une relation gagnant-gagnant avec ce pays.

Mme Rao s'est exprimée à ce propos lors d'une conférence d'affaires sino-indienne organisée lundi à New Delhi, deux jours avant la visite du Premier ministre chinois Wen Jiabao en Inde.

L'ancienne ambassadrice indienne en Chine a indiqué que l'Inde considère la Chine comme son plus grand voisin et a hâte "dans le sens réel et absolu de construire des ponts avec la Chine et de mieux comprendre la Chine, créant davantage une relation bénéfique".

Selon elle, les relations entre l'Inde et la Chine ont mûri et se sont améliorées comme le montrent la croissance substantielle du commerce bilatérale, les échanges universitaires plus fréquents et sa discussion franche avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi.

Mme Rao a ajouté que l'Inde espère recevoir plus d'investissements chinois, notamment dans le secteur des infrastructures.

Elle a également appelé les jeunes des deux pays à apporter de nouvelles idées au développement des relations sino-indiennes.

Lors de la conférence, l'ambassadeur indien en Chine S. Jaishankar a également souligné que la Chine et l'Inde partagent des intérêts communs sur de nombreux dossiers internationaux, ajoutant que les deux pays émergent ensemble en collaborant ensemble.

NEW DELHI 14 décembre (Xinhua)

A chaque message, les révérenciels historiques, culturels et religieux sont omniprésents. Mais le message ne traite jamais du passée proche (Maoisme chinois et Socialisme Indien). Parallèlement, le sens du discours est résolument orienté vers l’avenir commun des deux géants émergents.

Message officiel suite à cette rencontre :

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 31 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Nous devrions saisir les opportunités et ne pas perdre de temps pour étendre et approfondir nos intérêts convergents et faire avancer activement notre coopération stratégique et notre coopération pragmatique".

Dans son discours, M. Wen a [également] annoncé la décision des deux pays sur le lancement d'un mécanisme de visites mutuelles régulières entre les chefs d'Etat et de gouvernement, afin de mieux guider politiquement le développement des relations bilatérales.

"La Chine et l'Inde, deux grands pays ayant traversé tant d'épreuves et de tribulations, devraient, comme toujours, rester vigoureux, honorer la mission importante accordée par l'histoire, et œuvrer ensemble pour de nouvelles gloires de la civilisation orientale", a conclu M. Wen.

Les deux dirigeants ont salué l'ouverture d'une ligne téléphonique entre les Premiers ministres chinois et indien, et se sont mis d'accord sur des consultations régulières sur des dossiers importants pour les deux parties, ajoute le document.

Parallèlement, les deux pays ont décidé de mettre en œuvre un mécanisme d'échange annuel de visites entre leurs ministres des Affaires étrangères, selon le communiqué conjoint.

Par ailleurs, les deux pays voisins asiatiques ont accepté d'entamer un dialogue économique stratégique, en vue de renforcer la coordination dans la politique macro-économique, et ils se sont engagés à conjuguer leurs efforts pour élargir les échanges et la coopération en matière de commerce, d'éducation, de culture, de protection de l'environnement, entre autres.

NEW DELHI, 16 décembre (Xinhua)

2-4 L’urgence de la Chine

Le texte suggère la nécessité d’aller vite. En effet la Chine se trouve face à des défis sociodémographiques lui imposant de tisser rapidement des liens économiques autant que culturels avec ses voisins:

Par contre dès 2050, les actifs chinois ne seront que 54% de la population contre 63% en Inde. Dès 1979, la règle de l’enfant unique a ainsi été imposée en Chine et la baisse de la natalité a eu pour conséquence un vieillissement de la population. La Chine devra se réinventer, estime Isabelle Attané* de l’Ined. Il faudra qu’elle mette en place un système de protection sociale adapté à une population qui vieillit et un solide système de retraites (Géopolitique, Novembre 2010).

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 32 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Culturellement parlant, New Delhi qui refusait initialement les « Instituts Confucius » considérés comme des « outils de propagande communiste », en compte désormais deux sur son territoire. « L’évaporation démographique des élites indiennes » (comprendre ces jeunes universitaires indiens quittant l’Inde pour lui préférer l’étranger) incite la nation indienne à recourir aux ingénieurs chinois (la Chine se trouve actuellement en sur effectif d’ingénieurs sur son propre territoire).

Les initiatives culturelles restent rares mais tendent irrémédiablement à croître. Ainsi par exemple, à compter du 23 juin et pour deux mois, une exposition d’objets anciens chinois, fruit de la collaboration entre l’Equipe Archéologique de l’Inde et l’Administration d’Etat du Patrimoine Culturel Chinoise sera accueillie par le Musée Salar Jung, après avoir connue un franc succès à New Delhi et à Mumbay.

Diplomatiquement, La Chine est à pied d’œuvre pour obtenir la « nomination de l’Inde au Conseil de Surveillance des Nations Unis ». Même si ce pourrait être un prétexte pour obtenir une « redistribution générale des cartes » à la tête de l’organisation internationale, en matière protocolaire, le geste revêt un sentiment extrêmement fort, considéré par les politiques indiens.

Cultivant le principe du Ying/ Yang, la RPC alterne tensions et apaisement et sait aussi « mettre » la pression sur sa sœur rivale indienne. Pékin semble jouer au wéiqí (nom chinois du jeu de go) sur un « Goban international » qui diffère d’un thème à un autre (attitudes ou postures chinoises divergentes selon les interlocuteurs (pays) et les thèmes (défense, sécurité, économie, culture,...). Manœuvrant stratégiquement ses « pions », la Chine use ses adversaires, joue de leurs propres contradictions, suggère la Force sans jamais la montrer,… A titre d’exemple, L’Inde s’émeut fréquemment des relations ambigües entre la Chine et le Pakistan (l’ennemi juré des indiens) : développement commun de projets militaires (missiles, avions,…), stratégie nucléaire,…Mais à chaque fois, la Chine veille à revenir sur le devant de la scène comme l’élément négociateur, facilitateur, pacificateur,…bref incontournable pour le bien de tous, alors même qu’elle est parfois l’origine même des tensions. Mieux encore, quand ces dernières sont l’œuvre de l’adversaire ultime de Pékin: Washington (méfiance de l’Inde vis-à-vis des relations américano-pakistanaises vs dégradations de ces mêmes relations suite aux opérations militaires clandestines des USA sur le territoire pakistanais). Car si l’objectif final n’est jamais clairement énoncé, il n’en demeurre pas moins l’accroissement mondial de la puissance chinoise contre le seul adversaire « valable » : les USA.

Si les relations sino-indiennes peuvent prendre des chemins contradictoires, elles ont toutes pour point commun de viser à l’établissement d’une relation du faible au fort favorable à Pékin. Si les échanges se multiplient entre les deux géants démographiques de l’Asie, c’est sur le champ économique que la réalité se perçoit. La Chine est devenue en 2009 le premier partenaire commercial de l’Inde, détrônant ainsi les USA. New Delhi compte de plus en plus sur les élites chinoises pour pallier ses carences en ingénierie. Stigmatisé par ses relations conflictuelles avec son voisin pakistanais, l’Inde perd sa légitimité de « plus

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 33 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

grande démocratie du monde » à la faveur d’une Chine prônant « l’Harmonie des Peuples » et occupant une place de premier choix dans la résolution pacifique des conflits régionaux.

2-5 Rivalité sino-indienne : entériner un rapport du faible au fort

profitable à la RPC.

Si les relations sino-indiennes peuvent prendre des chemins contradictoires, elles ont toutes pour point commun de tendre vers l’établissement d’une relation du faible au fort favorable à Pékin. Si les échanges se multiplient entre les deux géants démographiques de l’Asie, c’est sur le champ économique que la réalité se perçoit. La Chine est devenue en 2009 le premier partenaire commercial de l’Inde, dépassant ainsi les USA. New Delhi compte sur la Chine pour développer ses infrastructures (routes, ponts, ouvrages d’art,…) et de plus en plus sur les élites chinoises pour pallier ses carences en ingénierie. Stigmatisé par ses relations conflictuelles avec son voisin pakistanais, l’Inde perd sa légitimité de « plus grande démocratie du monde » à la faveur d’une Chine prônant « l’Harmonie des Peuples », occupant une place de premier choix dans la résolution pacifique des conflits régionaux. Forte de son « avance » économique sur le géant voisin, satisfaite d’une sa stratégie de Soft Power répandue à travers le monde. En 20 ans, Pékin a méthodiquement planté son étendard sur le pôle d’attraction asiatique. Préalable incontournable pour accroître son influence sur le reste du Monde. Il lui fallait occuper une place de choix dans son périmètre le plus proche, pour assouvir ses ambitions internationales. Seule l’Inde, pouvait être en mesure d’opposer une résistance à la montée de la Chine. Mais les partenaires occidentaux de la nation de Gandhi, plus habiles avec le « Hard Power » qu’avec le « Soft Power » campent encore sur les champs d’influence militaire et sécuritaire. Alternant menaces, pressions diplomatiques ou blocus économiques au détriment croissant de leur légitimité et de leur respectabilité. En œuvrant pour « l’ouverture vers les autres», en prônant la négociation et le respect du libre arbitre (droit d’ingérence), en effaçant soigneusement les traces les plus sombres de son passée maoïste aux yeux de ses voisins, Pékin « redore son blason » d’Empire du Milieu. En sinisant dans les économies voisines, en soutient pour leur croissance ou dans une relation gagnant-gagnant, la Chine s’assure de leur dépendance. « Un chien ne mord jamais la main qui le nourrit », pris en étau entre les nécessités économiques et les enjeux démographiques, l’Inde comme le reste de la zone Asie (Japon, Corée, Australie, Taiwan, Indonésie,…) peuvent de moins en moins se dresser contre une Chine devenue leur premier partenaire économique et pire encore…leur premier investisseur, créancier et financier.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 34 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

IV - Pays émergents 1- Stratégie d’influence chinoise dans les

pays africains 1-1 Analyse

La stratégie d'influence chinoise en Afrique consiste essentiellement à proposer la construction et la modernisation d'infrastructures contre l'exploitation des ressources naturelles.

1‐1‐1Lesformesetlespointsforts

La Chine commencera tout d'abord par s’ériger en modèle pour les pays Africains en mettant en lumière son propre développement économique.

Elle proposera ensuite un schéma mettant au premier plan la réalisation d'infrastructures puis le développement économique et ensuite seulement les progrès sociaux et civiques.

Elle offre une main d’œuvre importée d'ingénieurs compétents et pas cher, tient parole et respecte les délais de réalisation des ouvrages.

Les chinois ne chapitreront personne sur les droits de l'homme car « la démocratie d'abord » n'est pas un modèle universel de développement.

Les pays en voie de développement peuvent suivre un autre modèle, le modèle chinois.

L'empire du milieu va également multiplier les forums et les séminaires sino-africains et influer grâce a une stratégie de communication basée sur la multiplication de stations de radio a travers le continent et la mise en orbite d'un satellite géostationnaire au Nigeria couvrant toute l’Afrique.

1‐1‐2Lesfaiblesses

Toutefois, cette stratégie laisse apparaître certaines faiblesses dont la principale est d'ordre culturel. Les chinois ne se font pas d'amis en Afrique et vivent plutôt en clan.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 35 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

On peut relever également que la main d’œuvre importée au détriment des ouvriers africains déplaît fortement aux populations.

1-2 Impact sur les pays africains

1‐2‐1Impactspositifs

Contournement et affaiblissement des puissances occidentales ou assimilées.

Alternative attirante car elle impose des paramètres conventionnels minimaux a l'aide et aux prêts.

Augmentation du prix des matières premières.

Réintroduction de l'Afrique dans les flux internationaux du commerce formel.

1‐2‐2Impactsnégatifs

L’importation massive des produits chinois entraîne le déclin progressif du secteur industriel local (textile).

Une augmentation des exportations qui sont forcément limitées dans le temps (jusqu’à quand ?)

Les droits sociaux des travailleurs africains sont régulièrement bafoués, ceux-ci sont souvent sous-payés.

Une main d’œuvre chinoise qui n'aide pas a résorber les problèmes de chômage.

2- Amérique du Sud 2-1 Une stratégie d’influence culturelle différenciée

2‐1‐1Surqui?

De la même façon que pour les autres pays du sud, il existe un intérêt de plus en plus important de la Chine envers l’Amérique Latine depuis Avril 2001.

Son principal objectif est d’obtenir un accès vers les très grandes ressources en charbon, cuivre et acier de cette région du monde. Pour ce faire, la Chine mène une politique d’augmentation progressive du commerce et des investissements financiers ou culturels.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 36 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

En toile de fond, l’objectif stratégique principal de la RPC durant ces dernières années a été devenir un investisseur étranger influant dans cette région du monde très liées culturellement et économiquement avec les Etats-Unis et Taiwan.

La Chine augmente ainsi progressivement son ascendant dans la zone en nouant depuis plusieurs décennies des relations diplomatiques avec les pays du Sud de l’Amérique. Le premier pays à avoir reconnu la République Populaire de Chine a été Cuba en 1960 et aujourd’hui au moins 21 des 33 pays de la zone sont en relation directe avec Pékin alors que les autres restent plus proches de Taiwan. Les principaux alliés de Beijing dans la région sont le Brésil, l’Argentine, le Venezuela, le Pérou et le Chili.

Aujourd’hui, plus de 14% des investissements à l’étranger de la RPC sont effectués en Amérique Latine c'est-à-dire dix fois plus qu’il y a dix ans.

2‐1‐2Comment?

Fidèle aux méthodes utilisées dans les autres régions du monde, Pékin investit fortement dans les associations bénévoles culturelles ou éducatives des pays d’Amérique du Sud. La RPC joue ainsi d’un effet de levier lui permettant d’apparaitre aux yeux de certains états d’Amérique Latine comme une alternative intéressante à une Amérique du nord parfois considérée comme dominatrice et méprisante.

A ce titre, la Chine essaye de prendre la place que Taiwan occupait à l’époque dans les relations diplomatiques en réutilisant une stratégie similaire: donner des aides généreuses et parfois sans contreparties. Depuis quelques années, on ne compte ainsi plus les partenariats bilatéraux ayant des finalités économiques ou culturelles.

De plus, de nombreux choix stratégiques sont effectués depuis dix ans avec par exemple l’adhésion à l’OAS (Organisation of American States) comme « permanent observé» depuis le printemps 2004. La RPC a également fait les démarches pour devenir membre de l’APEC ainsi que de la Banque Interaméricaine de Développement (IDB).

Pékin multiplie ses participations culturelles et idéologiques avec la participation à des évènements tels que les rassemblements annuels de l’OPANAL visant à interdire les armes nucléaires en Amérique Latine ou des groupes de réflexions type ALADI sur l’évolution du marché dans la région. La Chine participe également aux grands évènements sportifs locaux avec par exemple son important soutien financier lors de l’organisation de la coupe du monde de Cricket en 2007 allant même jusqu’à construire des stades en échange d’un revirement en leur faveur vis-à-vis de Taiwan d’états tels que Antigua et Barbuda ou la Jamaïque. La RPC pénètrent donc également dans les états des Caraïbes, et ne se limitent pas aux principaux états d’Amérique Latine.

Deux autres exemples typiques de l’action d’imprégnation culturelle chinoise pourraient être l’implication dans la lutte contre la drogue au Venezuela ou la création d’une force d’intervention de plus de 120 membres spécialisés en maintien de la paix en Haiti.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 37 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Ainsi, la Chine légitimise sa présence toujours plus importante dans la région en instaurant une « sensation » d’utilité publique auprès des populations locales. Pékin n’hésite donc pas à procéder à de nombreux échanges stratégiques avec notamment des partages dans le domaine de l’entrainement militaire.

On note que la Chine favorise le tourisme de la population Chinoise vers l’Amérique du Sud. Ainsi, ce sont seize pays qui bénéficient d’échanges touristiques facilités, principalement autour des pays clés de la Chine dans la région que sont le Chili, le Brésil, le Pérou, le Venezuela et l’Argentine.

Ainsi, la RPC concurrence toujours plus férocement Taiwan en termes d’influence en tentant d’éviter que les gouvernants locaux n’assimilent sa puissance grandissante à un pillage de leurs ressources. La Chine investit donc dans les industries locales, notamment dans le domaine des télécommunications et du textile.

Loin des discours officiels, la volonté réelle du gouvernement chinois n’est cependant pas désintéressée, comme le montre les choix d’implantation dans la zone qui sont directement liés à la position des gisements les plus stratégiques.

2-2 Pour finalité : accroissement puissance

L’Amérique Latine est devenu une zone importante dans la stratégie d’augmentation de puissance de la Chine. Ainsi, l’activité diplomatique et économique de la RPC a très fortement augmentée dans la région depuis plus d’une dizaine d’années. La Chine a par ailleurs créé un livre blanc décrivant sa politique en Amérique Latine en Novembre 2008.

Les principaux axes de la politique de Smart-Power en Amérique Latine de la République Populaire de Chine pourraient être résumés de la manière suivante :

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 38 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

• Augmentation des rencontres de haut niveau et de la diplomatie notamment dans l’objectif d’éclipser définitivement Taiwan.

• Promotion d’une coopération multilatérale entre les états du sud.

• Multiplication du nombre d’échanges dans le monde du tourisme, des domaines sociaux et culturels.

• Mise en place d’aides humanitaires et militaires.

• Mise en avant d’un modèle de non ingérence et de paix entre les peuples conforme à la doctrine traditionnelle du Soft Power chinois.

Cette politique rencontre dans la plupart des cas un franc succès car elle est vécue comme une alternative permettant de diminuer la dépendance des états du sud de l’Amérique vis-à-vis de l’Amérique du Nord. Ainsi, la bonne réceptivité des gouvernants de la zone a donné la possibilité à la Chine de devenir le deuxième plus grand partenaire de l’Amérique du Sud après les États-Unis.

Les objectifs d’investissement dans la région de la Chine sont à la hausse et pourraient être portés à 100 Milliards de Dollars pour toute la zone dans les dix années qui viennent.

Les États-Unis et Taiwan peuvent donc être préoccupés par l’arrivée dans la zone d’un acteur aussi puissant et déterminé. Il est ainsi possible que le marché US des matières premières puisse à la longue être impacté même si celui-ci est fortement verrouillé.

Cependant, de nombreuses difficultés parsèment le chemin de la Chine vers la tenue de ses objectifs stratégiques en Amérique du Sud.

A titre de comparaison, la totalité des investissements chinois en Amérique du Sud n’excédaient pas 11 milliards et demi en 2005 là où les États-Unis investissaient 366 milliards durant la même période en n’hésitant pas à augmenter encore de 40 milliards ses investissements en 2006. La volonté affichée de la Chine d’investir 100 milliards en 10 ans semble bien insuffisante pour pouvoir véritablement retourner stratégiquement la situation en leur faveur d’autant plus que se sont les Iles Caïmans qui reçoivent le plus de fonds chinois ce qui réduit le rayonnement global de la Chine sur la région.

Selon certains observateurs, la Chine possède encore une relative inexpérience en ce qui concerne l’investissement et la conquête économique des marchés étrangers ce qui augmente leurs risques à l’intérieur d’un milieu déjà presque complètement dominé par les Américains. En effet, les États-Unis peuvent s’ils le désirent considérablement déstabiliser toute volonté chinoise de conquête économique de la zone en jouant sur les capacités de l’IEA (International Energy Agency), de l’OCDE et du G8 pour faire varier le prix des matières premières.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 39 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

De plus, tous les états ne sont pas si faciles à pénétrer pour la République Populaire de Chine car certains pays tels que le Mexique n’apprécient guère l’entrisme de la Chine dans la région. Celle-ci prend en effet des parts de marché aux entreprises locales, le Mexique servant à la Chine de point d’accès pour exporter vers l’Amérique du Nord et les pays environnants.

Pour conclure, on peut donc légitimement s’interroger sur la capacité du soft-power chinois à renverser à court et moyen terme la domination actuelle des États-Unis dans la zone. En soutenant des pays autoritaires la Chine prend de plus le risque de se voir contredit et critiqué sur sa doctrine. Il est donc probable que la tactique chinoise à court terme vise principalement à continuer sa lutte locale avec Taiwan en augmentant progressivement le nombre d’états du sud de l’Amérique reconnaissant la RPC.

.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 40 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

V – Pays occidentaux 1- Les principes de soft power chinois

dans les pays occidentaux " La culture est l'âme et l'esprit d'une nation. Des efforts doivent être accomplis pour

aider le secteur de la culture à prospérer et accroître le soft power du pays dans les domaines de la culture. Des efforts doivent également être engagés pour édifier un système public de soutien à la culture et faire de cette industrie un pilier de l'économie nationale".

"En raison de l'accroissement de sa puissance économique, la Chine se trouve souvent éclipsée par une couverture médiatique déséquilibrée à l'étranger (...) La Chine à besoin d'une diplomatie publique capable de présenter efficacement une image au monde".

"Ses efforts colossaux pour redorer son image sur le plan international". "Les gens vont vers la statue de la liberté. Au nom de la démocratie, des droits de l'homme, les Occidentaux exercent une forme de " Soft Power " pour influencer le monde".

"Pour faire face à la propagande occidentale, notre université propose désormais des cours pour les étrangers, avec des bourses financées partiellement par le gouvernement".

La Chine cherche à accroitre sa puissance, et non son rayonnement, et dans ce sens, met en avant sa politique, son idéologie et sa culture.

Les centres Confucius dans le monde en disent long :

Résultat  :  cette  offensive  semble  porter  ses  fruits  au  regard    du  nombre  de touristes étrangers qui a augmenté, atteignant les 17 millions par an.  

Le gouvernement chinois commence à  investir énormément dans  les médias,  la guerre de l'information étant un pilier essentiel du « soft power ». 

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 41 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

2- France - Chine, « Nous avons en commun des siècles d’histoire » :

2-1 Historique

L’histoire entre chinois et français remontent à 1287, date à laquelle le premier chinois arrive en France durant la guerre de Cent ans.

Cette longue histoire est marquée par les étapes de notre Histoire. C’est par exemple, l’arrivée de 140000 travailleurs en 1914 dont certains resterons par la suite créant la section française du PCC en 1920. Chou En-Lai était parmi eux. Cette première vague sera suivie de nouveaux mouvements migratoires en 1954, par exemple. C’est au milieu des années 1960 que la France reconnaitra officiellement la RPC. Evènement rappelé récemment par Jin Chunlei, Porte-parole de l'Ambassade chinoise, (Juin 2011) « la France du général De Gaulle a été la première à reconnaître la République populaire ». C’est en 1974 qu’Alain Peyrefitte écrit son ouvrage « Quand la Chine s’éveillera…… ».

On ne comptabilise par ailleurs évidemment pas les immigrés clandestins, pas plus que les présences éphémères (étudiants, travailleurs temporaires) que les mariages mixtes… Il y aurait en réalité entre 500 et 700.000 Chinois en France.

La stratégie poursuivie par la Chine en Occident et en France, en particulier, va s’appuyer sur cet historique mais reste néanmoins constant par rapport aux intérêts poursuivis :

• Développer (et faire reconnaître à l’extérieur) une « société harmonieuse » qui travaille durement pour donner un avenir radieux à son peuple,

• Etre identifié comme un partenaire économique fiable, responsable. Une entité économique dont on ne doit rien craindre qui entretient des relations de « bon voisinage » pour le développement « d’un monde harmonieux » contribuant à la « paix mondiale »,

• Elle veut aussi être reconnue comme une civilisation ancienne et riche.

Officiellement, à l’occasion des multiples manifestations culturelles, le discours de la Chancellerie chinoise porte sur la collaboration profonde de la Chine et de la France, fruit d’une longue amitié entre ces deux pays, avec la volonté de l’accroitre significativement.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 42 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

La Chancellerie chinoise reconnait même, en France, à l’occasion du discours de l'Ambassadeur KONG Quan lors de la réception en l'honneur des enseignants du chinois à l'ambassade de Chine (février 2010), que M. Valéry Giscard d'Estaing est l’élève le plus gradé du chinois en France, même dans le monde entier ".

2-2 La Fédération des associations Franco Chinoise

Ces associations reflètent la volonté d’expansion silencieuse de la Chine en offrant entre autres à leurs adhérents et partenaires :

• des cours de langue, calligraphie, gymnastique et cuisine chinoises ;

• des conférences, expositions, spectacles, films et animations diverses sur tout thème relatif à la Chine ;

• des contacts privilégiés avec ce pays, grâce à des décennies d’expérience et de relations avec de nombreux partenaires, dont l’Association chinoise pour l’amitié avec l’étranger ;

• des contacts et activités avec les communautés chinoises ;

• la création de partenariats franco-chinois dans des domaines variés, notamment culturel ;

• des informations et tarifs privilégiés sur les manifestations relatives à la Chine ayant lieu en France ;

• des voyages de découverte ou d’approfondissement des réalités chinoises, des voyages touristiques ou à l’intention de décideurs, professionnels ou groupes constitués ;

• la participation aux salons, festivals, expositions ou manifestations culturelles, générales ou thématiques ;

• des interventions en milieu éducatif, afin d’y favoriser la sensibilisation à la Chine, le développement de l’étude du chinois, les appariements d’établissements (y compris professionnels) et les échanges de jeunes ;

• le soutien aux progrès de la francophonie en Chine, comme à toute initiative à même d’y développer la connaissance de la France ;

• des partenariats avec les collectivités territoriales pour développer et animer la coopération décentralisée franco-chinoise, comme peut en témoigner la ville de Changzhou qui recherche une ville partenaire en France. 

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 43 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

2-3 L’influence de la Chine sur la culture française

2‐3‐1Voltaire

La Description du Père du Halde sur la Chine a exercé une influence marquante sur les écrivains français du XVIIIe siècle, notamment Voltaire qui a écrit L’Orphelin de la Chine, un drame inspiré d’un recueil d’opéra traditionnel compilé sous la dynastie des Yuan (1279-1368). Il s’agit de la tragédie L’Orphelin de la famille Zhao, seule œuvre du dramaturge Ji Junxiang passée à la postérité. La légende de l’orphelin de la famille Zhao remonte aux Mémoires historiques de Sima Qian, traduits par le célèbre sinologue français Édouard Chavannes (1865-1918). Voltaire y trouvait les éléments d’une tragédie classique, ceux d’un bel opéra et des valeurs qu’il pouvait proposer à ses compatriotes.

Voltaire pensait que l’orphelin de la famille Zhao qui représentait, à son avis, l’ensemble de la culture chinoise, pourrait apporter à la France quelque chose de neuf. Il voulait donc exalter les Chinois et faire connaître leurs mœurs. Dans une lettre à son ami d’Argental, il disait qu’il aurait dû prendre la morale des Chinois. Donc, si cette pièce a touché Voltaire, c’est que celle-ci lui permettait de critiquer une certaine vanité de la civilisation française, comme le danger de la métaphysique.

« L’Orphelin de la famille Tchao est un monument qui sert plus à faire connaître l’esprit de la Chine que toutes les relations qu’on a faites et qu’on fera jamais avec ce vaste empire », a affirmé Voltaire.

 À ce sujet, Georges Brandes a mis l’accent sur « l’attention que Voltaire portait à la

civilisation pacifique d’une Chine très ancienne, païenne, mais aux mœurs pures; ensuite, la glorification des vertus strictement humanistes : la fidélité, l’esprit de sacrifice et l’attachement indéfectible à un idéal strictement humain. Pour finir, l’Orphelin est l’expression évidente d’une philosophie de la vie qui serait en opposition marquée avec l’esprit satirique de Candide. »

En introduisant L’Orphelin de la famille Zhao dans le champ des humanités françaises, Voltaire a mis en valeur la précellence de Confucius et sa morale, qui ne manquerait pas, espérait-il, d’inspirer aux Français l’amour de la vertu et l’horreur du vice. Sous la plume de Voltaire, Gengis Khan oppose en sa seule personne le tyran au bon roi, puisqu’il dit à Zamti, personnage principal de L’Orphelin de la Chine et mari de la belle

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 44 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Idamé : « Je fus un conquérant, vous m’avez fait un roi. » La pièce de Voltaire a été montée à Paris le 20 août 1755.

2‐3‐2Quelquesœuvreschinoisestraduitesenfrançais

Déjà au XVIe siècle, Montaigne avait introduit la Chine dans la littérature française. Après lui, les jésuites ont accordé une grande importance à la traduction des textes classiques chinois. Parmi les premières œuvres littéraires présentées en France, citons d’abord Yu Jiao Li et Hao Qiu Zhuan.

Le premier est un roman en vingt chapitres, écrit par Zhang Yun sous la dynastie des Qing, qui raconte l’histoire d’amour du lettré Su Youbai avec deux merveilleuses beautés, Bai Hongyu et Lu Mengli. Arcade Hoange (Huang Jialü né en 1679), premier Chinois converti envoyé à Paris par la mission jésuite française pour servir d’interprète à la Bibliothèque du roi, a commencé à le traduire en français. Mort en 1716, il a laissé sa traduction inachevée. C’est le sinologue français Abel Rémusat (1788-1832) qui a assuré la relève. Ainsi Goethe, grand amateur de littérature chinoise, a-t-il pu apprécier Yu Jiao Li, en version française, sous le titre suivant : L’Histoire de Hong Yu.

Que pouvaient lire les Français dans ce roman qui flattât leur imagination? Raison, honneur féodal, fidélité conjugale, respect des songes prémonitoires, peinture des mœurs exotiques, tout ce qui manquait dans leur vie sociale. En effet, le choix du titre de la version française du roman est bien significatif. Hong Yu est le prénom qu’un vieux mandarin a donné à sa fille, et qui signifie « rubis ». À la veille de la naissance de celle-ci, le futur père avait vu en songe un esprit lui donner un rubis éclatant comme le soleil. D’où Hong Yu qui incarne et la grande beauté et la brillante intelligence d’une jeune fille parfaite. Peut-être ce symbole est-il devenu plus que d’autres l’idéal féminin pour les lecteurs français sinophiles, tout comme Idamé dans L’Orphelin de la Chine pour Voltaire. Abel Rémusat a traduit en outre Le vieillard obtient un fils, drame chinois de la dynastie des Yuan.

Un autre roman chinois traduit en français à la même époque est Hao Qiu Zhuan de Mingqiao Zhongren, connu plus communément sous le nom d’Amours courtoises, qui a paru au début de la dynastie des Qing. Par l’expression d’une vive hostilité à la loi du plus fort, ce roman a eu d’importants retentissements non seulement en France, mais aussi en Allemagne et en Angleterre.

Il ne faut pas oublier l’orientaliste Stanislas Julien (1799-1873) qui a traduit, après le P. de Prémare, des passages en vers de L’Orphelin de la famille Zhao, Mencius et Yu Jiao Li, seconde version du roman connu sous le titre Les vieilles cousines. Le Père du Halde a su donner sur les travaux de ses confrères la plus riche image de la culture chinoise en France. Puis, grâce à Abel Rémusat, on a publié, dans une traduction du P. Dentrecolles (1723), revue par Stanislas Julien, des extraits du Jingu Qiguan (Les Contes extraordinaires antiques et modernes).

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 45 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Les traductions d’œuvres de la littérature populaire chinoise montrent que les jésuites se sont efforcés également de diffuser en France des thèses taoïstes, favorisant le courant philosophique du XVIIIe siècle français.

2‐3‐3Ladiffusiondelapenséetaoïste

La conception taoïste de l’Univers a été révélée aux Français par le Tao Tö King, c’est-à-dire le Livre du Tao et de la Vertu, dans la traduction de Stanislas Julien. Ce classique chinois en cinq mille caractères, dû à Lao Zi, est à l’origine du taoïsme qui prône le retrait de la société afin d’atteindre le Tao. L’ouvrage a eu, pendant des siècles, diverses versions françaises. Édité aussi en livre de poche, il est devenu de nos jours une sorte de bible pour tous ceux qui aspirent à une certaine vie spirituelle.

Selon les taoïstes chinois, tout l’Univers est en mouvement continu de flux et de reflux, d’où une vie sans créateur. Aujourd’hui, cette théorie permet aux Occidentaux de reconsidérer leur thèse chrétienne sur le Big Bang dans le sens de l’idée de « mouvement créatif continu ».

Par la vertu des versions françaises du Tao Tö King, du Yi King (le Canon des mutations) et des ouvrages des sinologues français sur les philosophies taoïstes, la pensée taoïste agit surtout dans le domaine artistique. En voici un exemple. Un jour, le sculpteur Aristide Maillol (1861-1944) s’est écrié : « Ah! la philosophie chinoise est délicieuse. Il y a une phrase de Lao-Tseu qui m’enchantait déjà quand j’étais jeune : De terre se font les pots. Mais c’est l’inexistant dans le pot qui fait sa qualité de pot. C’est admirable, ça. Ça me ravissait. C’était l’époque où je commençais à avoir des idées, n’est-ce pas. Je comprenais ça tout à fait. C’était ce que je voulais faire… Je ne me suis jamais contenté de la forme, ni de la matière. Ce n’était pas la forme que je voulais faire, je voulais y mettre une âme. C’était l’esprit que je voulais, ce qui ne se voit pas. C’est l’inexistant dans le pot qui fait sa qualité de pot. »

Il semble que Maillol ait réalisé le Tao, puisqu’il a saisi le vide au sens taoïste du terme, dans la philosophie contradictoire de Lao Zi.

2‐3‐4L’ordretotalchinoisetsesrésonnances

Il y a une différence essentielle entre la Chine et la France. Cette différence est d’autant plus grande quand on met en parallèle la culture chinoise, caractérisée par un profond unitarisme, et la culture française basée sur un dualisme foncier. Elle se reflète d’abord dans celle des deux modes de pensée.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 46 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

La Chine adopte un mode de pensée que j’appellerais « synthétique » « raisonnement par image » ou encore « intuition interrompue », qui trouve sa parfaite expression dans les trois Mystères de la philosophie chinoise : Yi King, Tao Tö King et Zhuang Zi. Ce mode de pensée synthétique est une approche d’ensemble qui consiste à lier les différentes parties d’un bloc, tout en mettant en évidence les relations générales des êtres de l’Univers, ce qui a éloigné en conséquence les Chinois de l’idée d’instant atomique au sens occidental.

La France est, en revanche, habituée à un mode de pensée, disons « analytique », typique de la logique européenne qui privilégie une méthode d’analyse selon laquelle on divise le tout en parties, méthode qui a donné lieu à la naissance de la science moderne, mais qui, avec le temps, se révèle trop mécanique par rapport à une approche organique. Ceci explique pourquoi on marque en France un intérêt grandissant pour une civilisation qui relie l’homme à l’univers et qui montre que la sagesse de l’homme et l’ordre de la nature doivent être en harmonie tout comme le préconisaient Lao Zi et Confucius.

Montesquieu, qui a étudié l’histoire des diverses nations, a eu tort de traiter négativement de la Chine dans L’Esprit des lois. Au fond, le fondateur de la théorie des climats n’a pas bien saisi la trame essentielle que l’ordre total a laissée à la culture chinoise. Qui pis est, ses successeurs ont toujours eu tendance à confondre l’ordre total chinois avec le totalitarisme. Ils ignorent que l’art total constitue une conception totalisante, une recherche d’harmonie, au lieu d’une dictature quelconque, et que les dynasties féodales chinoises qui se sont succédé depuis Qin Shi Huang Di ont été autant de régimes aliénés qui ont hérité de l’aspect formel de l’ordre total en le vidant de son essence spirituelle.

Toute culture qui engendre un ordre social a son origine, partant sa valeur. L’ordre total chinois traditionnel, qui se reflète dans le taoïsme ou la doctrine confucéenne, a son effet positif sur la pensée humaine. Au temps des Lumières, des sinophiles français comme Voltaire se sont laissé prendre au mystérieux tropisme de la civilisation chinoise et par esprit de syncrétisme, ils ont tenté de puiser dans cette source d’inspiration orientale.

Il y a environ deux mille cinq cents ans, Confucius se lamentait au bord d’un fleuve : « Tout disparaît comme cette eau qui coule! » Toute sa vie, ce grand philosophe de l’Antiquité chinoise rêvait du règne de Tous au Grand Tao. « C’est un idéal utopique! » disent certains, mais il s’agit d’un beau rêve caressé de génération en génération en Chine et qui a pénétré l’âme chinoise. D’ailleurs, l’utopie apporte l’espoir. Empruntons alors le souhait exprimé par Alexandre Dumas père, à la fin de son fameux roman Le Comte de Monte-Cristo : attendre et espérer.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 47 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

2-4 La Tour Eiffel un exemple de Soft power culturel pour le

développement économique et la promotion de savoir faire

A l'heure où la France inaugure sa nouvelle ambassade à Pékin, on lira l'analyse de Ting Wai, professeur à l'université Baptiste de Hong Kong, qui estime que la Chine devrait s'inspirer de la stratégie d'influence française. Dans un billet publié par le très officiel Quotidien du Peuple, Ting Wai prend acte de la crainte que la Chine inspire parfois à l'étranger. Il souligne qu'une économie puissante et une armée sur équipée ne suffisent pas à rallier les opinions publiques occidentales : "Pour apporter sa pierre au développement de la civilisation humaine, la Chine doit aussi faire preuve d'innovations ou d'inventions significatives dans le domaine de la culture, de la pensée, des idées, des institutions et des valeurs. Ce n'est que de cette manière que la Chine pourra devenir une grande puissance".

Ting Wai rappelle quelques actes fondateurs de la stratégie d'influence que la France mit en place dès le 19ème siècle : création du concept d'Exposition universelle (avec la Grande Bretagne), promotion des travaux scientifiques de Louis Pasteur, développement et exportation d'institutions culturelles dans le monde, construction de la Tour Eiffel... : "Depuis, la Tour Eiffel est devenue un des monuments les plus célèbres du monde, non parce qu'elle s'est avérée être utile en tant que tour de retransmission pour la télévision, non parce qu'elle attire un grand nombre de touristes, offrant ainsi chaque année de substantiels revenus à la ville de Paris, mais bien plutôt parce qu'elle représente un travail de construction pionnier qui a permis d'augmenter considérablement la hauteur des structures faites par l'homme. A sa suite, toutes les grandes villes du monde ont construit au 20e siècle des gratte-ciel armés de barres d'acier qui pourraient résister à un ouragan. Ce concept, lancé par la Tour Eiffel, a dominé le développement de l'architecture dans les villes modernes pendant plus d'un siècle."

Fort de ce constat, Ting Wai change de focale et voit les choses à plus long terme. Les nombreux Instituts Confucius que le gouvernement chinois a ouvert dans le monde exposent "la culture traditionnelle chinoise, autrement dit le soft power de nos ancêtres". A ses yeux, la Chine doit désormais "faire perdurer la culture traditionnelle tout en procédant à des innovations dans notre culture, nos institutions et nos idées, afin d'apporter notre contribution à la civilisation humaine

 

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 48 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

3- Le soft power Chinois contre l’occident :

3-1 : La propagande chinoise à destination des occidentaux

Depuis la sanglante période maoïste, la Chine maîtrise l'art de la propagande même si celle-ci ne fait pas dans la dentelle. Aussi, afin d'améliorer sa stratégie d'influence, l'Empire du Milieu a-t-il décidé de réviser sa propagande typée des années 60-70 et de l'adapter aux enjeux contemporains et aux publics occidentaux. En 2003, la maison d'édition Red Flag publiait un "manuel pratique pour le travail de propagande du Parti" (translittération : Xinbian Dange Xuanchuan Gongzuo Shiyong Shouce).

Selon David Cowhig, un analyste du monde chinois, cet ouvrage préfacé par le président Hu Jintao prodigue une série de conseils destinés aux élites chinoises qui entrent en contact avec des interlocuteurs occidentaux : "Parler simplement, simplifier à l’excès, si nécessaire. Délivrer le message le plus facile à recevoir pour l’étranger. Celui-ci variera en fonction du pays ou de la région dont il est issu (...) Ne jamais utiliser de slogans. La propagande avec les étrangers doit être moins directe que de la propagande intérieure. Présenter les faits et les laisser en tirer leurs propres conclusions (...) Organiser des interviews pour les journalistes étrangers "amicaux" (...) Lors de l’organisation de voyages en groupes, s’efforcer d’arranger un emploi du temps qui laissera la meilleure impression possible de la Chine. Lorsque ces personnes retournent dans leur pays, elles peuvent contribuer à diffuser une image positive de la Chine dans l’esprit des gens du monde entier (...) Participer aux programmes des chaînes de télévision diffusées dans les hôtels fréquentés par les étrangers, afin de leur laisser une impression positive de la Chine (...) Faire en sorte que les guides et interprètes s’abonnent et utilisent les publications de la Chine en langue étrangère."

En d’autres termes, le département de la propagande du Comité Central du Parti communiste chinois utilise principalement les documents imprimés, les médias électroniques contrôlés par l'État et de façon de plus en plus intensive Internet pour assurer sa communication visible ou invisible vers les citoyens chinois et étrangers :

• La communication officielle à destination de l’étranger : la télévision centrale (CCTV), qui dispose de chaînes spécifiques en français et en espagnol depuis 2007, se prépare à en lancer une en russe et une autre en arabe, dans le but de diffuser les informations officielles chinoises dans ces langues.

• Certains sites web francophones à destination des étudiants ont vu le jour sur la toile française, contrôlés de près ou de loin par l'ambassade et censurés de tout ce qui ne va pas dans le sens de la propagande chinoise. Ces sites ont servi par

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 49 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

exemple de relais pour l'organisation des manifestations pro-chinoises de soutien aux Jeux olympiques).

• Les réseaux des étudiants chinois permettant notamment à vingt-cinq étudiants chinois en France d’obtenir une bourse nationale de mérite (mai 2011).

• Les magazines comme « Nouvelles d’Europe », revue académique « Regards croisés » fruit de la collaboration universitaire sino-française (juin 2009)

• Le cinéma avec notamment le lancement du Panorama du Cinéma chinois à Paris (décembre 2008)

• L’Art : La Chine parvient à se faire offrir de la France 7 œuvres d’art (Pavillon de France à Shangai, avril 2010)

3-2 La diplomatie culturelle à destination des occidentaux

Alors que la Chine s'empare de nombreux marchés liés aux ressources naturelles et fait office d'usine du monde, sa diplomatie culturelle n'est pas en reste. Selon une analyse proposée par le Real Instituto Elcano de Madrid, Pékin procède au "déploiement d'un ensemble d'actions visant l'opinion publique globale en rénovant ou renforçant ses moyens existants et en en créant de nouveaux. Les visites officielles se multiplient avec un usage modernisé des moyens de communications, et nous assistons par ailleurs à l'organisation de grands évènements internationaux et à la mise en place d'une politique de coopération culturelle particulièrement active."

En quelques années, la Chine s'est défaite de son image de pays fermé : l'aéroport de Pékin est passé en 2005 de la vingtième à la quatorzième place en termes de trafic de passagers ; la même année, le pays a reçu 46 millions de touristes et l'on compte plus d'enfants apprenant l'anglais qu'aux Etats-Unis...

Face aux inquiétudes que provoque la montée en puissance de la Chine dans le monde occidental, Pékin a eu recours à un vocabulaire apaisant qui n'est pas, cependant, sans rappeler les incantations maoïstes de la révolution culturelle : "ascension et développement pacifiques", "construction d'un monde harmonieux"...

Le secteur de l'information participe pleinement à la diplomatie culturelle chinoise. L'agence de presse officielle Xinhua propose un fil d'informations en sept langues dont le français. Des rubriques y célèbrent "l'année de la Chine en Russie", "le problème du Darfour", "la Chine au présent"... Les arts contribuent également à l'expansion de la vision chinoise du monde : le montant des ventes d'art contemporain chinois est passé de 13,5 à 90 millions d'euros entre 2004 et 2006 chez Christies.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 50 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Reste à voir si l'offensive de charme de Pékin pourra rivaliser un jour avec le soft power occidental.

Il n’y a qu’un pas pour affirmer que la Chine vise les Etats-Unis lorsque l es moines du temple de Shaolin font une démonstration de Kung-Fu à l’UNESCO dans le cadre du festival international de la diversité culturelle organisée en mai 2009.

3-3 L’exposition universelle de Shanghai

A quelques jours de l'ouverture officielle de l'exposition universelle de Shangai, la Chine est bien décidée à montrer au monde entier ses ambitions en matière de soft power. Jusqu'au plus haut niveau de l'Etat, la question de l'influence chinoise fait l'objet de discussions régulières selon Le Quotidien du Peuple : "la Chine attache une importance croissante à la culture et va développer ses échanges culturels avec l'étranger afin de renforcer l'influence internationale de la culture chinoise selon le Premier ministre Wen Jiabao".

Le Quotidien du Peuple constate que la Chine figure déjà au 7ème rang mondial en termes d'influence culturelle derrière les Etats-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l'Italie et l'Espagne.

Un constat partagé par le professeur Zhang Yiwu (université de Pékin) qui, dans un entretien accordé au quotidien Zhongguo Quingnian Bao et traduit par Courrier international, estime que l'image de la Chine a déjà évolué favorablement en Occident : "Dans le film américain 2012, les Chinois sont aussi présentés de façon plus positive (...) Dans le film, l’humanité est confrontée à une crise majeure, et les Chinois y sont présentés sous un jour favorable. On peut voir dans cette évolution positive un effet du hard power chinois qui a entraîné une nouvelle croissance du soft power. C’est extrêmement important !".

Zhang Yiwu prend d'ores-et-déjà rendez-vous avec l'Occident dans la bataille culturelle qui s'annonce : "Construire un soft power, c’est non seulement dire au monde la valeur de la culture traditionnelle chinoise, mais aussi mettre en avant les fruits de la difficile bataille des réformes entamée il y a trente ans (...) La compétitivité de la culture de masse est loin d’avoir suivi le même rythme que la croissance économique (...) Dans le monde actuel en plein bouleversement, la culture chinoise a un rôle inestimable à jouer en faveur de la paix et du développement, en particulier avec ses notions traditionnelles de bienveillance (shan) et d’amour du prochain (ren). Il faut nous éveiller à notre propre culture pour en diffuser toute l’énergie, et réaliser le rêve d’une belle Chine, séduisante aux yeux de l’extérieur et harmonieuse sur le plan intérieur."

La Chine partage avec la France la particularité d'être une vieille nation mais, alors que les Français sont saisis d'effroi lorsqu'il est question d'identité et d'avenir, les Chinois

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 51 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

croient à l'avenir radieux selon Zhang Yiwu : "La Chine est un vieux pays, mais promis à un splendide avenir"...

3-2-4 Le rachat de la « White House »

L'information est passée totalement inaperçue : au mois de décembre 2009, une entreprise chinoise a procédé au rachat de la Maison Blanche... Certes, il ne s'agit pas de la résidence officielle du président des Etats-Unis mais, plus modestement, du White House Theater situé à Branson dans le Missouri. Quant à l'acquéreur, China Heaven Creation International Performing Arts Company, elle figure parmi les 211 entreprises qui ont reçu l'autorisation du gouvernement chinois pour exporter l'image de la Chine à l'étranger. L'information, publiée par la version anglophone du Quotidien du Peuple, précise que quelques mois seulement après cette acquisition, un nouveau spectacle est proposé aux nombreux touristes états-uniens qui fréquentent Branson : La légende de Kung Fu... "Il ne s'agit que d'un petit exemple d'exportation de la culture chinoise qui pourrait être suivi de nombreux autres" ajoute le Quotidien du peuple.

Le rachat du White House Theater par la Chine n'est en effet qu’un exemple parmi d'autres de la volonté de Pékin de répandre sa diplomatie d'influence aux quatre coins de la planète. A lui seul, le volet cinéma est significatif : les recettes générées par l'exportation du cinéma chinois à l'étranger ont dépassé les 400 millions de dollars en 2009, et 315 films ont été projetés dans 47 festivals étrangers ; 68 d'entre eux ont obtenu 80 récompenses. A la lumière de ces résultats, le Quotidien du peuple évoque "une stratégie mondiale de la culture chinoise" et cite les propos de Yu Long, directeur artistique de l'Orchestre philharmonique de Chine :

"La culture représente le soft power d'un pays. La Chine impressionne le monde entier avec ses réussites économiques mais cela n'est pas suffisant. En tant que musiciens chinois, nous avons la responsabilité d'exporter nos produits pour accroître l'influence de la culture chinoise à l'étranger".

3-2-5 Les étudiants chinois dans les universités américaines

Autre indication de cette offensive, les étudiants chinois. Sur l'année scolaire 2009/2010, leur nombre a supplanté pour la première fois celui des étudiants indiens. Ils représentent désormais 18,5 % de la population estudiantine étrangère aux États-Unis, selon l'enquête « Opendoors 2010 » de

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 52 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

l'Institute International Education. Ils étaient près de 128.000, soit 30 % de plus qu'en 2008/2009. Leur objectif principal est de maîtriser l'anglais17

 

17 Robert Jules; Le « soft power» chinois est de plus en plus efficace, numéro de La Tribune du vendredi 21 Janvier 2011.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 53 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

VI - Objectif final du softpower chinois

C’est maintenant clair : l’objectif de la Chine est l’accroissement de sa puissance et l’avènement d’un nouvel Empire du milieu, autour duquel sera obligé de graviter ce nouveau monde multipolaire.

Mais la Chine a bien compris qu’un pays en accroissement de puissance risque fort de liguer contre elle les autres. Il lui faut donc minimiser le risque que des pays tiers, les USA en particulier, ne voient en son développement une quelconque menace, ce qui conduirait à une riposte et annihilerait par là l’accès à la puissance. Dès lors, toute l’attitude des autorités chinoises consiste, au niveau de sa relation à l’extérieur à ne pas mettre en péril ses objectifs à long terme de croissance économique et de puissance mondiale. L’objectif de la Chine n’est pas de prendre la place de l’URSS dans une version actualisée de la bataille pour l’hégémonie mondiale. Elle préfère parler de coopération, de co-développement, d’harmonie humaine, et s’infiltrer partout où elle le peut par capillarité tout le monde contre. Elle n’a donc de cesse de ne pas devenir le pays qui dérange tout le monde. il. Elle aurait absolument les moyens de contraindre par la coercition des pays limitrophes ou d’autres plus lointains pour assurer ses approvisionnements, par exemple. Mais ce type d’attitude est aujourd’hui inacceptable pour les opinions mondiales. L’offensive ne peut être que de charme, ce qui la soustrait aux attaques

Prévenir l’implosion de son pays et ne pas être victime de la haine mondiale sont donc les deux moteurs de son softpower, qui trouve toute sa place dans le dispositif politique chinois d’accession à la puissance. Il en est même devenu le cœur car il peut contribuer à faire du 21eme siècle ce que la Chine ambitionne : le siècle chinois. Celui du renouveau de l’un des plus grands empires de tous les temps.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 54 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

1 – Le softpower Sino-chinois 1-1 Softpower vu par la Chine1819

Pourquoi la Chine utilise-t-elle le softpower ?

• pour diminuer l’influence de la thèse de la menace chinoise : la montée en puissance économique de la Chine, le manque de transparence sur sa politique dans le domaine militaire inquiète les autres pays du monde.

• La Chine a aussi pu tirer les conclusions de l’effondrement de l’URSS et ne souhaite pas tenter de rivaliser économiquement ou militairement avec les Etats-Unis.

• La Chine peut aussi tenter de profiter de la baisse d’image des Etats-Unis dans le monde suite à différents chocs de 2001 à 2008 : celui liés à la prise de conscience de sa domination écrasante des nouvelles économies du (Amazon, Apple, Google), choc des guerres (Irak, Afghanistan), attitude en contradiction avec les principes portés par les USA (Guantanamo…).

Joseph Nye lui-même fait remonter le concept de soft power à Leao-Tseu20. La Chine a donc culturellement touts les atouts pour utiliser efficacement le softpower :

• Valeur traditionnelles simples et fédératrices : harmonie. • Continuité et unité de la vision supérieure à celle des Américains. • Une vision du monde traditionnellement égocentrée. • Fondamentaux du maoïsme :

une habitude de s’adresser aux pays en voie de développement : Il met l'accent sur l'indépendance nationale (« compter sur ses propres forces »), 

un discours axé sur les inégalités,  Expression de puissance, patriotisme,  Une propagande assumée et vécue positivement.  

• Une revanche à prendre sur un siècle de domination occidentale.

Fort de cet héritage le softpower chinois s’exprime autour de quelques thèmes simples et fédérateurs :

• L’harmonie et l’émergence pacifiste de la Chine

18 http://www.underminingdemocracy.org/china/international dernière visite le 11/07/2011 19 Joseph Nye dans une interview donnée à Joel Whitney, Courrier International, 25 décembre 2008. 20 « Mais le concept, lui, remonte à Lao-tseu. » ; http://joongangdaily.joins.com/article/view.asp?aid=2937209

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 55 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

• La défense de la multipolarité, et multiculturalisme, opposé en particulier à l’hégémonie américaine, et à l’universalisme des valeurs occidentales (droits de l’homme, ingérence…).

Les outils du softpower à disposition de la Chine, outre son histoire et ses valeurs millénaires, peuvent être dans un premier temps classés selon les 5 canaux définis en 1950 par le manuel du parti « The Mechanics of State Propaganda: » :

1. Orale (口头 ; pinyin : kǒutóu) : débats lancés sur le softpower dans le monde. 2. écrite (文字 ; pinyin : wénzì) : Xinhua , People’s Daily… ; les nombreux rapports,

livres blancs obligeamment rédigés en anglais. 3. imagée (形象 ; pinyin : xíngxiàng) : CCTV, cinéma. 4. démonstrative (示范性 ; pinyin : shìfànxìng) : jeux olympiques, exposition

universelle. 5. active活动性 ; pinyin : huódòngxìng).

Auxquelles on peut ajouter de nouveau développements :

1. Attrait culturel : pop culture, stars du sport, art martiaux, calligraphie, mode. 2. Attrait éducatif : instituts Confucius, bourses pour étudiants étrangers. 3. Implication en politique internationale : Modèle de développement (« consensus de

Pékin »), implication dans les organisations internationales, création d’organisation internationale.

4. Outils économiques : exportation du succès de son système productif. 5. Outils financiers : Ouverture de succursales de l’Industrial and Commercial Bank of

China, (Pari s, Bruxelles, Amsterdam, Milan et Madrid) ; Rachat de dette (après la Gréce et le Portugal, l’Espagne : 43 milliards de la dette publique, soit dix pour cent des titres en circulation) ; Prêt à taux préférentiels, parfois accompagnés d’un accord commercial visant à faire acheter des marchandises chinoises ; Aide internationale (600 millions de dollars au Camboge, à comparer avec les 55 millions des USA21).

1-2 Petite histoire du softpower Chinois

Le « consensus de Pékin » (terme non reconnu en Chine) s’est développé dans les années 50 en prenant pour appui les relations enter l’Inde et la Chine : il s’agit pour la Chine de proposer au monde un modèle de normes a minima basé sur la souverainement.

21 Underminig democracy, 21st Century Authoritarians. Juin 2009.CHINA, RESILIENT, SOPHISTICATED AUTHORITARIANISM. Joshua Kurlantzick, Perry Link.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 56 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

A partir des années 70, la Chine a abandonné sa politique de déstabilisation des régimes et de soutien aux révolutions communistes à travers le monde pour la remplacer par une politique apparemment beaucoup plus pacifiste.

Selon Joshua Kurlantzick22 c’est dans les années 1990 que la Chine a compris l’intérêt qu’elle pouvait tirer du soft power. A cette époque elle essaie d’étendre son influence vers ses pays voisin en envoyant des navires de guerre vers des îlots non revendiqués. Loin de se rapprocher de la Chine, ses voisins préfèrent alors se tourner vers les USA. « En analysant cette bévue et quelques autres, la Chine a compris la leçon : elle s'est mise à conclure des accords commerciaux avec ses voisins, à parler à son propos d'"émergence pacifique", elle s'est portée candidate à l'organisation des Jeux olympiques, etc. Quand les Etats-Unis ont envahi l'Irak sans réel cadre juridique international, relate Kurlantzick, la Chine a bien vu qu'ils allaient avoir un problème de soft power. Mais pas les dirigeants américains, visiblement »23.

Wang Huning, un ancien universitaire de la Fudan University et proche allié de Jiang Zemin a écrit dès 1993 que « si un pays a une culture admirable et un système idéologique, d’autres pays auront tendance à le suivre... Il n’a ainsi pas à utiliser son hard power, qui est coûteux et inefficace »24.

Le 16e Congrès du Parti communiste Chinois, en 2002, a initié des politiques autour des concepts de « développement durable », « société et monde harmonieux » et a mis l’accent sur la résolution des inégalités, des problèmes sociaux ainsi que l’accélération du développement social et économique. Ce Congrès a aussi inauguré les réformes de la culture pour mettre en valeur la culture chinoise dans l’objectif stratégique de servir les intérêts de la nation. Cette doctrine amènera la formalisation du soft power au congrès suivant25.

C’est en 2007, que le Livre Blanc sur la politique étrangère fait explicitement référence au soft power. Lors du 17ème Congrès du Parti communiste Chinois, le président Jintao encourage la Chine « to enhance culture as part of the soft power of our country to better guarantee the people’s basic cultural rights and interests »26, et emploie le terme de « puissance douce » (en mandarin ruan shili 软实力).

Le choc du scandale médiatique du passage de la flamme olympique 2008 remotive les dirigeants chinois à développer la voix de la Chine à l’extérieur. Les théoriciens chinois

22 livre Charm Offensive: How China's Soft Power Is Transforming the World Joshua Kurlantzick 23 Joseph Nye dans une interview donnée à Joel Whitney, ibid. 24 WANG Huning, 1993, « Culture as National Soft Power. Soft Power », Journal of Fudan University, mars. Cité dans . Michael Barr, « Mythes et réalités du softpower de la Chine », Etudes Internationales, vol 41, n° 4, 2010, p. 503-520. 25 www.siis.org.cn/Sh_Yj_Cms/Mgz/200601/2008724225610L5PS.PDF et http://con53.ccifc.org/index.php/fre/Dossier/La-grande-seduction, dernières visites le 10/07/2011 26 Cité dans Wang, Y, « Public Diplomacy and the Rise of Chinese Soft Power », in The Annals of the American Academy of Political and Social Science, March 2008, p. 258. Passage aussi rapport par Josep Nye dans son nterview donnée à Joel Whitney.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 57 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

se passionnent alors pour le concept de smart power, en chinois qiao shili 巧实力. En 2009 l’agence Chine Nouvelle publie la doctrine élaborée par les intellectuels du pouvoirs : « Stratégies pour la diffusion d’informations à l’étranger : renforcer la puissance douce et améliorer la puissance intelligente ». Zheng Baowei, président de la Conférence nationale d’Etude de l’Information y écrit que « puissance douce » est en quelque sorte le rayonnement naturel et pacifique d’un pays, et la « puissance intelligente » marque l’acuité de sa compréhension du monde qui l’entoure.27

En février 2010 l’agence Xinhua annoncé la parution du livre bleu " Rapport annuel de recherche sur le "soft power" chinois (2010)", publié par l'Académie des sciences sociales de Chine (ASSC) et qui concluait que l’influence culturelle de la Chine restait encore faible avec une industrie culturelle représentant moins de 4% à l'échelle mondiale conter 43 %. Il appelait donc à faire aller de l'avant la culture traditionnelle de la Nation et à encourager l'innovation de l'industrie culturelle.

Le 5 mars 2010 le Premier ministre Wen Jiabao dit lors de son discours d’ouverture devant l’Assemblée nationale populaire, « l’importance du développement culturel et des échanges culturels avec l’étranger pour renforcer l’influence internationale de la culture chinoise. »28

1-1 Influence & économie sur le monde chinois.

A première vue, nous pourrions être tentés d’écouter et d’accepter le discours lissé de la Chine sur sa stratégie de Soft Power comme nécessité d’harmonisation nécessaire pour son développement. Certains dirigeants chinois seraient tentés de faire référence au passé de la Chine pour se justifier en rappelant que l’héritage de la dynastie des Ming est le besoin vital pour la Chine de stabilité interne et externe pour sa croissance et son développement (source : Teo Chu Cheow : Asian Security and the re-emergence of China Tributary system). Cela pourrait expliquer le renouveau des relations de la Chine avec l’Asie, avec son peuple, ses tentatives de rapprochement avec l’inde et ses liens forts avec le Brésil.

Mais le passé, paravent historique de la Chine, ne tient plus face aux réalités du présent.

Si la Chine souhaite aujourd’hui unifier ses populations autour d’une langue, d’une culture, d’une histoire Chinoise glorieuse. Le maître mot est de faire face à l’« american way of life » et valoriser un « China style of life ». Séduire coûte que coûte les classes moyennes et riches qui ont étudié à l’étranger ou ont été en contact avec des occidentaux. Faire primer un style de vie Chinois n’ayant que des avantages en opposition à un style de

27 http://con53.ccifc.org/index.php/fre/Dossier/Un-concept-variable 28 http://con53.ccifc.org/index.php/fre/Dossier/Ou-en-est-le-soft-power-de-la-Chine

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 58 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

vie à l’occidental néfaste (obésité en Amérique, crise des laboratoires pharmaceutiques…). Même si cela revient à adapter le modèle hérité des Etat Unis à la Chine.

Faire des affaires avec le reste du monde pour contribuer au développement de la grande Chine, et non pas servir de réservoir au reste du monde. Le PCC rappel à ses populations que la Chine, avec son histoire vieille de 5000 ans, est l’Empire du Milieu.

Séduire coûte que coûte pour ne pas voir ses jeunes cerveaux fuir à l’étranger. En Chine, le boom des études à l’étranger a commencé dès 1984 avec la libéralisation officielle des sorties pour les étudiants s’autofinançant. Le visa étudiant était alors un sésame et l’un des rares moyens de passer officiellement les frontières. Des dizaines de milliers d’étudiants sont ainsi partis à l’étranger et ont « privé » les universités chinoises de talents.�Face à cette situation alarmante, le gouvernement chinois a mis en place toute une stratégie qui a évolué aussi vite que la Chine… Sur le million d’étudiants chinois partis à l’étranger entre 1978 et 2006, seuls 26 % sont rentrés au pays. Ainsi, à partir des années 1990, des mesures incitatives pour les retours des étudiants ont été mises en place : salons de l’emploi dédiés, primes de retour, etc..

Séduire coûte que coûte pour ne pas avoir à réprimer les têtes sortant des rangs et faire avancer son peuple dans le même sens. Depuis les soubresauts de jasmin en février, ce qu'il reste de libre expression, de menu fretin de la contestation chinoise, se retrouve réduit au silence.

Pendant que les médias occidentaux avaient la tête ailleurs (désastre nucléaire nippon & révolutions arabes), le régime chinois n'est pas resté sans rien faire. En l'espace d'un mois et demi, 26 personnes ont été arrêtées, 30 ont disparu, 200 sont assignés à résidence ou interdites de quitter la Chine. Leur point commun: ce sont des « libre-penseurs ». L'AFP parle de la « répression de la dissidence la plus dure depuis des années ». Car accroché à son principe de stabilité, les autorités sont prêtes à tout pour garantir une société aussi harmonieuse que policière. Et il ne convient pas au monde extérieur de prononcer une condamnation sous peine de voir le ministre des affaires étrangères Yang Jiechi s'emporter contre l'intervention quasi-impérialiste du monde extérieur dans les affaires domestiques de la Chine. « Il faut respecter la souveraineté de la justice chinoise », exhorte-t-il à propos de Gao Zhisheng, cet avocat des droits de l'homme disparu depuis presque un an. Ironiquement, sans la moindre intervention de la justice. De là à justifier cette répression par le fait que la PCC est assis sur un poudrière (fossé entre pauvres campagnards et riches citadins) que seule une main de fer peu contenir… il n’y a qu’un pas.

Du Soft Power au Hard Power, le PCC durci son emprise sur le Pays pour le faire avancer

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 59 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

1-3 Les Chinois rêvent de Chine ou les pratiques du soft power en

Chine.

La revue « international journal of business and Management » part du postulat que la Chine souhaite accroître sa compétitivité sur la scène international. Pour cela il leur est nécessaire de renforcer leur politique de soft power. Mais le préalable à ce renforcement est la consolidation de la politique de soft power du PCC en Chine : le renforcement de la capacité de gouvernance du PCC.

Pour renforcer cette dernière, le PCC se doit de résoudre les trois problèmes majeurs que sont : la corruption, les inégalités entre les classes et l’absence de cohésion nationale. Ces trois difficultés affaiblissant graduellement la politique de soft power du parti. Conscient de cela, le PCC s’est doté de moyens considérables d’accroissement de leur influence via leur politique de soft power en interne qui diffèrent radicalement, de leur politique de soft power sur la scène internationale.

Si la corruption et les inégalités entre les classes restent un problème rampant au sein de la société chinoise (cf : conclusion), le PCC s’est en revanche attelé à rendre harmonieuse (pour ne pas dire uniforme) la culture de son pays.

Bao Tong (ancien dignitaire »progressiste » du PCC), au cours d’une entrevue accordée au journal Le Figaro en janvier 2009, a rappelé «Ce qui l'emporte sur tout, c'est la Constitution de la République populaire de Chine, et l'article II dit que le pouvoir appartient au peuple. »

En partant du constat que la Chine est une dictature avec les même travers que toute dictature classique, la notion de pérennité est à prendre en compte. La pérennité du PCC dans le temps, entrant en conflit direct avec l’article 2 de la constitution, il est nécessaire de soustraire le pouvoir au peuple et de rallier ce dernier à la cause du parti.

Mais comment véhiculer cette idée quand la langue constitue un frein à la communication ? En effet, si 92 % de la population est constituée de Han, les « Chinois d’origine », le pays est constitué de 55 minorités nationales, officiellement reconnues. Dix-huit d’entre elles comptent plus de 1 million de personnes. (source : le monde diplomatique). Entre minorité reconnues officiellement et celles plus officieuses, la Chine serait une mosaïque de plus de 250 ethnies avec chacune leurs particularités de langues, traditions…

Pour que le message politique unique du PCC soit intellectuellement compris de tous, il est donc nécessaire de mettre, à l’heure de Pékin, l’ensemble du pays. Pour se faire, une machine redoutable de soft power a été mise en place avec un bras armé : le Han Ban.

Créé en 2004 par le ministère de la culture comme organisation gouvernementale à but non lucratif, le HANBAN œuvre en Chine pour la diffusion en interne du mandarin,

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 60 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

langue de propagande du PCC, afin de s’assurer que la Chine comprenne le message de ses dirigeants et par la même la propagande culturelle mise en place.

Il est impératif d’harmoniser la Chine et de la rendre apte à lire, écouter, regarder tout média relayant la propagande culturelle du parti. Une grande partie du soft power chinois s’adresse d’abord aux Chinois et non au reste du monde. Au contraire de son voisin le Japon, on n’entend peu parler du modèle chinois pratiqué en Chine. Les « Instituts Confucius » en Chine ne semblent pas avoir beaucoup d’écho au-delà de la formation à la langue comme outil. En même temps, on observe un effort considérable en Chine pour développer une société de médias et de consommation à l’occidentale, mais contrôlée par les autorités politiques. Il y a là vraiment un modèle distractif, éducatif, informatif chinois qui influence les classes moyennes chinoises (source : François Godement Historien, spécialiste renommé de la Chine et des relations internationales en Asie orientale).

Le nationalisme est au cœur de cette stratégie de soft power. La monté en puissance de la Chine et son exposition de plus en plus fréquente sur la scène internationale tend à accroître en parallèle le nationalisme de l’empire du milieu, sentiment utilisé par le pouvoir en place pour guider les masses. Le sentiment de fierté nationale en Chine se nourrit des multiples options offertes à Pékin. Tout opposant à la marche de la Chine ne peut dès lors qu’être évincé remplacé immédiatement par un autre relais médiatique comme ce fut le cas pour Ai Wei Xei (source : Barthélémy Courmont, dans son récent ouvrage intitulé Chine, la grande séduction, essai sur le soft power chinois, paru chez Choiseul 2009.)

Le HAN BAN est donc le moyen qu’a retenu le PCC pour se faire comprendre des chinois. Avec une langue interne commune, le PCC va pouvoir relayer sa propagande avec l’ensemble des canaux disponibles.

Dans un article du site « Aujourd’hui la Chine », Benjamin Gauduchau relève « qu’à la télévision, le PCC s'est offert une série à sa gloire », interdisant en parallèle la diffusion de séries d'espionnage et policières, à l'avantage des séries communistes. Le PCC est irréprochable et le succès de la Chine ne repose que sur ses efforts et non sur une forme de répression ou sur le « vol de technologie ». Tous les éditoriaux vantent la grande histoire du PCC et les innombrables bénéfices de son action.

Enfin, le PCC est plus que jamais investi dans la « ré-écriture de l'Histoire ». Le livre officiel sur l'Histoire du Parti, sorti récemment après plusieurs années de gestation, passe en effet sous silence les erreurs politiques qui ont amené des dizaines de millions de personnes à mourir de faim lors du « Grand Bond en avant » (source : le journal libération). La grande exposition sur l'histoire moderne du pays présentée dans le « Musée national de Chine » place Tiananmen, intitulée "le chemin de la renaissance", donne également une version inexacte des faits.

Mais le phénomène le plus nouveau est peut-être la « vague rouge » qui déferle actuellement sur le pays, sorte de retour en force des méthodes traditionnelles du Parti, visant à susciter l'adhésion des masses à l'action du gouvernement.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 61 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Des dizaines de « chansons rouges », à la gloire du Parti unique ont récemment été exhumées, pour connaître un renouveau étonnant. L'idée est venue de Chongqing, où les autorités, sous la houlette du très en vue Bo Xilai, ont décidé d'interdire les publicités à la télévision, d'imposer la diffusion régulière de ces chansons, et d'organiser des chorales publiques reprenant en chœur des classiques tels que « si le Parti n'existait pas, il n'y aurait pas de Chine Nouvelle » Une vague rouge qui pourrait durer si le PCC y voyait un moyen de propagande efficace.

"Une majorité du Parti ne veut pas aller plus avant vers l'adoption des valeurs occidentales, ou universelles », explique-t-il au Wall Street Journal. Bo Xilai (professeur à la faculté des sciences de Singapour) leur montre une façon d'adopter une sorte de système de valeurs alternatif. Maintenant, tout le monde suit la « culture rouge » – « tout le monde doit en être ».

Paradoxalement, le Parti se tourne donc vers son passé pour assurer son avenir. Et il se pourrait bien que ce, à quoi nous assistons en ce moment, ne soit que le début d'une énième mue idéologique du PCC, qui lui permettra peut-être, comme l'ont récemment souhaité certains officiels, de repartir pour les 90 prochaines années...

Le soft power qu’utilise le PCC en Chine passe donc par une unité linguistique, préalable nécessaire pour reconstruire une identité nationale en sa faveur.

1-4 La nature du softpower chinois : vers le « smhard » power

1‐3‐1Vuparl’étranger…

La montée du soft power de la Chine a suscité de nombreux commentaires. Cependant, certains semblent ne pas adhérer à la définition du soft power dans leurs analyses.

Un rapport du US congress29 précisait en 2008 que le soft power chinois utilisait, notamment en Asie, des incitations non militaires, y compris la culture, la diplomatie, l’aide étrangère, le commerce et l’investissement. Les chinois ont donc fait évoluer ce concept de softpower. Joshua Kurlantzick ne manque pas de l’analyser lui aussi : « le soft power a changé... Pour les Chinois, le soft power signifie toute chose en dehors des domaines militaires et de la sécurité, incluant non seulement la culture populaire et la diplomatie publique, mais aussi les leviers économiques coercitifs et diplomatiques comme l’aide et l’investissement » 30.Joseph précise kui aussi : « Je ne dis pas que le soft power doit

29 LUM Thomas, Wayne M. MORRISON et Bruce VAUGHN, 2008, « China’s Soft Power in Southeast Asia », Congressional Research Services Report Congress, Washington, DC, CRS. 30 KURLANTZICK Joshua, 2007. Charm Offensive. How China’’s Soft Power Is Transforming the World,

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 62 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

remplacer le hard power. Mais qu'il faut savoir user des deux de façon à ce qu'ils se renforcent mutuellement. Je pense que c'est la leçon qu'ont apprise les Chinois. »31

François Godement va plus loin en affirmant « Le soft power chinois parle de l‘attractivité des marchandises, de la capacité à réaliser des projets de construction rapidement, et, beaucoup moins, d’un Hollywood chinois et, moins encore — même si certains le font — d’un système de valeurs chinois »32. Il cherche ainsi à réduire la portée du softpower chinois à un modèle passif d’efficacité économique. C’est faire bien de cas de toutes les déclarations officielles chinoises sur la supériorité et l’universalité de leur système de valeurs…

Et, côté chinois, certains se gaussent de nos débats sur ce sujet : « adoptant les règles du jeu que les Occidentaux ont eux-mêmes formulées, les Chinois les battent à leur propre jeu, étant prêts à travailler plus longtemps et capables de produire des biens à moindre coût. En bref, l’Occident a peur d’affronter le problème fondamental : celui de perdre son avantage concurrentiel face à la Chine »33.

1‐3‐2Vupardesthéoricienschinoisousinophilestrèspro‐chinois

Selon, Michael Barr, il existe trois termes différents pour le soft power en chinois : « Le terme le plus proche de la définition occidentale du soft power et le plus souvent utilisé est ruan shili (littéralement « force douce », impliquant que l’on a aussi la capacité et les moyens d’agir sur cette force). Cependant, certains auteurs utilisent aussi ruan quanli ou ruan liliang. Ces termes ont un sens légèrement différent, quanli signifiant avoir le pouvoir ou le droit de faire quelque chose, alors que liliang signi e la force physique ou la force. »34

Certains théoriciens chinois estiment que l’occident est en déclin au qu’à leur vision du choc des civilisations succédera un grand dialogue et une meilleure coopération une fois que les pays comprendront l’intérêt de la culture millénaire chinoise et de son système idéologie. Le monde se dirigerait alors vers l’idéal chinois de l’harmonie entre la nature et l’homme35. Un autre courant estime que la Chine doit aussi utiliser les armes économiques,

Cambridge, Yale University Press. 31 Joseph Nye dans une interview donnée à Joel Whitney, ibid. 32 http://con53.ccifc.org/index.php/fre/Dossier/Une-enorme-ambiguite, dernière visite le 10/07/2011 33 HU Xijin, 2008, « A Competitive Edge », China Security, vol. 4, no 3 : 26-27. Cite par Michael Berr… 34 Michael Barr, ibid.

35 Michael Berr, ibid, WANG Huning, 1993, « Culture as National Soft Power. Soft Power », Journal of Fudan University, mars. LUO Jianbo, 2006, « External Cultural Strategy in China’s Rise » (Zhongguo Jueqi de Duiwai Wenhua Zhanlue), Zhonggong Zhongyang Dangxiao Xuebao , no 3 : 97-100. JIANG Haiyan, 2007, « Promoting the Outstanding Culture of the Chinese Nation and Strengthening China’s Soft Power » (Hongyang Zhonghua Minzu de Youxiu Wenhua yu Zengqiang Woguo de Ruan Shili), Zhonggong Zhongyang Dangxiao, vol. 11, no 1 : 107-112. TONG Su, 2008. Cultural Soft Power (Wenhua Ruanshili), Chongqing, Chongqing Press.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 63 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

financière, normatives… dont elle dispose36. D’autres développent le discours sur l’importance du développement intérieur37.

Et effectivement la Chine devient un modèle pour nombre de pays en matière économique car l’efficacité chinoise devient en tant que telle un argument de softpower. Pourtant, comme le souligne François Godemont, « on peut observer, quand on soulève le couvercle d’une très grande agglomération comme Chongqing, qu’elle est rongée par la corruption, la mafia, la mauvaise administration »38

Au Shangai Institute for international Studies, Zhongying Pang plaide pour que la politique extérieure de la Chine devienne l’outil principal du softpower en mettant l’accent sur « la démocratisation de relations internationales »39.

La Chine a annoncé officiellement qu’elle comptait renforcer encore son "soft power" culturel pour la période de 2011 à 2015, selon un document publié en octobre par le Parti communiste chinois (PCC) et relayé à l’étranger par l’agence de presse chinoise Xinhua40. Les actions et industries culturelles doivent être davantage développées, indique le document intitulé "Propositions du Comité central du PCC sur l'élaboration du 12e plan quinquennal (2011-2015) sur le développement économique et social du pays". Il faut mettre en place un système de services culturels publics, tout en mettant l'accent sur les régions rurales, du centre et de l'ouest du pays, indique ce document. Des efforts doivent être déployés pour renforcer la construction de puissants médias d'information. Pareillement, il faut prêter attention à la construction, l'utilisation et la gestion des nouveaux médias, dont Internet, afin de renforcer les capacités de communication. Davantage de soutien sera accordé aux organisations culturelles non-lucratives et à la protection du patrimoine culturel. Il faut réaliser des innovations pour renforcer la compétitivité et l'influence internationale de la culture chinoise, selon ce document.

1‐3‐3Discourschinoispourl’intérieur

Nous le savons : l’internet chinois en chinois est en partie reclus sur lui-même et un nombre limité de passerelles existe.

Pour cet exercice, nous ne disposions pas de personne parlant chinois.

36 Michael Barr, ibid. YAN Xuetong, 2007, « The Core of Soft Power is Political Power » (Ruan Shili de Hexin Shi Zhengzhi Shili), Huanqiu Shibao, 22 mai. 37 HAN Bo et Qingyang JIANG, 2009, Soft Power. A Chinese Perspective (Ruanshili. Zhongguo shijiao). Beijing, Remin Chubanshe 38 http://con53.ccifc.org/index.php/fre/Dossier/Une-enorme-ambiguite dernière visite le 10/07/2011 39 www.siis.org.cn/Sh_Yj_Cms/Mgz/200601/2008724225610L5PS.PDF dernière visite le 10/07/2011 40 La Chine renforcera son "soft power" culturel pour les cinq années à venir ; DEPECHE: BEIJING octobre 27 2010 ; Copyright 2010 Xinhua News Agency

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 64 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

Cette partie reste donc à rédiger car, en ce qui concerne, nous n’avons pu analyser que le discours traduit en anglais et destiné à être lu par l’Occident. Il serait intéressant d’étudier l’autre partie de l’iceberg…

1-5 Le softpower chinois : vers la grande illusion ?

Comment la Chine peut-elle faire rêver le monde entier alors qu’elle s’empêtre dans ses propres contradictions et qu’elle a du mal à inspirer son propre peuple ? « Corruption, dégradation environnementale, censure, inégalité des revenus, systèmes de santé et de retraite insuffisants – tous ces facteurs sont susceptibles d’inhiber le soft power chinois. On peut déjà entendre les demandes : si la Chine souhaite établir une « société harmonieuse », alors pourquoi ne pas commencer par le Xinjiang ? »41

L’effervescence autour du softpower est remarquable. Mais les chinois ont-ils le choix de faire autrement ? Leurs dirigeants savent comme nous que dans 15 ans ils devront affronter une crise démographique et sociale sans précédent : le financement des seniors après des décennies de politique de l’enfant unique.

La fenêtre de tir est courte pour les chinois. Leur fragilité encore extrême.

Nous venons de le voir, ils sont particulièrement habiles, il faut rester vigilants, démonter leur discours pas à pas et surtout ne pas se mettre dans la position du petit et vulnérable Mowgli hypnotisé par le serpent Ka dans Le livre de la jungle . Ne nous laissons pas abuser par leurs discours auto-suggestifs sur l’inéluctabilité de leur montée en puissance.

VII - Conclusion Quelque direction que prenne ce soft power à la chinoise, il semble que nous soyons

engagés dans une gigantesque partie de go à l’échelle mondiale. N’oublions pas qu’avant d’être un jeu d’encerclement, le go est avant tout un jeu de duperie où l’on place visiblement des pions pour leurrer l’adversaire. Et la communication active par des campagnes thématiques de masse n’est rien de moins que le 5e canal de la propagande défini en 1950

41. Michael Barr, « Mythes et réalités du softpower de la Chine », Etudes Internationales, vol 41, n° 4, 2010, p. 503-520.

AEGE - Réseau d’experts en Intelligence Economique© 65 Ce document d’analyse, d’opinion, d'étude et/ou de recherche a été réalisé par un (ou des) membre(s) de l’AEGE. Préalablement à leurs publications et/ou diffusions, elles ont été soumises au Conseil scientifique de l'Association. L'analyse, l'opinion et/ou la recherche reposent sur l'utilisation de sources éthiquement fiables mais l'exhaustivité et l'exactitude ne peuvent être garantie. Sauf mention contraire, les projections ou autres informations ne sont valables qu'à la date de la publication du document, et sont dès lors sujettes à évolution ou amendement dans le temps. Le contenu de ces documents et/ou études n'a, en aucune manière, vocation à indiquer ou garantir des évolutions futures. Le contenu de cet article n’engage la responsabilité que de ses auteurs, il ne reflète pas nécessairement les opinions du (des) employeur(s), la politique ou l’opinion d’un organisme quelconque, y compris celui de gouvernements, d’administrations ou de ministères pouvant êtres concernés par ces informations. Et, les erreurs éventuelles relèvent de l’entière responsabilité des seuls auteurs. Les droits patrimoniaux de ce document et/ou étude appartiennent à l'Association, voire un organisme auquel les sources auraient pu être empruntées. Toute utilisation, diffusion, citation ou reproduction, en totalité ou en partie, de ce document et/ou étude ne peut se faire sans la permission expresse du(es) rédacteur(s) et du propriétaire des droits patrimoniaux.

dans le manuel « The Mechanics of State Propaganda. ». Et comme l’a théorisé Sun Tzu, le meilleur général est celui qui vainc sans combattre…

.