Le Scandaleux Mag'-XIII

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LE MAGAZINE DES ETUDIANTS LILLOIS #13 - AUTOMNE 2012 NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE Phénomène: le cinéma s’empare des biopics Décryptage du nouveau filon bankable « TOUTE PERSONNE QUI PENSE FORTEMENT FAIT SCANDALE » BALZAC Enquête: la beauté, le meilleur des CV Seduire plus pour gagner plus Dossier: Vis ma Vie de lillois La ville Ch’ti sous toutes les coutures L’immortel Andy Warhol Hommage au génie du pop art L’immortel Andy Warhol Hommage au génie du pop art L’immortel Andy Warhol Hommage au génie du pop art Enquête: la beauté, mieux qu’un CV Séduire plus pour gagner plus Enquête: la beauté, mieux qu’un CV Séduire plus pour gagner plus Dossier: Vis ma Vie de lillois La ville Ch’ti sous toutes les coutures Dossier: Vis ma Vie de lillois La ville Ch’ti sous toutes les coutures Phénomène: le cinéma s’empare des biopics Décryptage du nouveau filon bankable Phénomène: le cinéma s’empare des biopics Décryptage du nouveau filon bankable www.lescandaleuxmag.fr

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Spécial Dossier Lille

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LE MAGAZINE DES ETUDIANTS LILLOIS

#13 - AUTOMNE 2012

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Phénomène: le cinéma s’empare des biopicsDécryptage du nouveau

filon bankable

« TOUTE PERSONNE QUI PENSE FORTEMENT FAIT SCANDALE » BALZAC

Enquête: la beauté, le meilleur des CVSeduire plus pour gagner plus

Dossier: Vis ma Vie de lillois La ville Ch’ti sous toutes les coutures

L’immortel Andy WarholHommage au génie du pop artL’immortel Andy WarholHommage au génie du pop art

L’immortel Andy WarholHommage au génie du pop art

Enquête: la beauté,mieux qu’un CVSéduire plus pour gagner plus

Enquête: la beauté,mieux qu’un CVSéduire plus pour gagner plus

Dossier: Vis ma Vie de lillois La ville Ch’ti sous toutes les coutures

Dossier: Vis ma Vie de lillois La ville Ch’ti sous toutes les coutures

Phénomène: le cinéma s’empare des biopicsDécryptage du nouveau

filon bankable

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Les promotions de ren-trée scolaire envahissent l’espace publicitaire, Jean-Pierre Pernaut multiplie les reportages sur la fi n du séjour de Bertrand et Chris-tine dans le Var, et les pro-grammes télé ne regorgent

plus de best of des meilleurs moments de ri-golade de la saison passée. Pas de doute: l’été touche à sa fi n et, cette fois-ci plus que d’habi-tude, l’angoisse monte. Car ce n’est pas seule-ment l’appel des études qui vous tire de votre saine oisiveté et de la douceur de votre cocon familial. Non, cette année, c’est le Nord qui vous arrache à votre chez-vous. Le Nord de Bienvenue chez les Ch’tis, de Zone Interdite, de Confessions Intimes, le Nord des amateurs de Johnny Hallyday illettrés, des fans de tu-ning alcooliques, des blondes écervelées fasci-nées par le catch. Au Scandaleux Mag’, on com-prend votre appréhension et on vous montre que le Nord, c’est un peu ça –ne nous voilons pas la face- , mais c’est aussi bien d’autres choses. Histoire de mieux faire passer la pilule.

Edito

# 13 - Automne 2012Directrice de la publication: Jade GinouxRédacteur en chef: Marc-Florian SantelliRelations partenaires: Lucie LoyerResponsable communication: Margo CaulleryWebmasters: François Lécolier, Margo CaulleryMise en page: Emilie Calmettes, Jade Ginoux

DÉPÔT LÉGAL : W59008653 ISSN 1961 - 0262

N°SIREN

: 519318745

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SommaireBrèves insolites

Dossier spécial LilleCh’tis et clichés : le revers de la médaille du succès.

La capitale des Flandres en cinq incontournables: Visite guidée des institutions lilloises

La Grande Braderie : Quand la chine investit les rues de Lille

Le Lillois gastronome et licheur : Des goûts et des saveurs, on ne discute pas

Grand Stade : une enceinte à la pointe de la modernité pour Lille

Le Carlton de LilleParfums de luxe et de scandale.

SociétéLa beauté, un atout plutôt rentable.

Féministes et « femmes de » : la réconciliation.

CultureAndy Warhol, l’immortel.

CinémaLe biopic, genre en vogue

LoisirsHoroscope

Mots croisés

Recette : les roses des sables de Nathalie

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BREVES INSOLITES

Au Zimbabwe, un homme de 73 ans a été surpris par sa com-pagne alors qu’il était en plein ébats avec un poulet dans sa cuisine. L’homme honteux a quitté la maison familiale, et a été retrouvé pendu à un arbre.

Déçu par les dernières élections munici-

pales ? La population de Talkeetna, petite

ville d’Alaska, a trouvé une solution radi-

cale: élire maire… un chat. Apparemment

plus crédible que tous les autres candi-

dats, Stubbs est un maire très populaire

qui a, en outre, le mérite d’attirer de

nombreux touristes et curieux de pas-

sage (près d’une quarantaine quotidien-

nement). Un conseil municipal assure la

maintenance en attendant qu’un candidat

plus convaincant se présente. Mais appa-

remment ça n’est pas pour tout de suite:

Stubbs le chat est maire depuis 15 ans.

Le poulet farci de la honte

«Lacoste», c’est le surnom d’un trafi quant de drogue brésilien de 25 ans, activement recherché par les force de l’ordre de Rio. Wallace de Brito a hérité ce délicieux pseu-donyme de la coutume qu’il avait d’utiliser des crocodiles pour torturer ses ennemis.

Au Japon, pour 1200 dollars, vous pouvez deman-der une sculpture en 3D de votre fœtus. La technique consiste à utiliser une photographie par IRM en 3D. La photo est ensuite traitée par un logiciel de conception 3D et enfi n l’objet est fabriqué par une imprimante 3D.

Le bébé, nouveau trophée sur la cheminée

Dans sa lutte pour l’amélioration de l’hygiène des toilettes publiques, la municipalité de Pékin a lancé de nouvelles directives : limitation de l’accumulation d’eau, d’urine et de déchets en augmentant la fréquence de nettoyage et de relevage des ordures, mais aussi… une loi inter-disant la présence de plus de deux mouches. Reste à voir comment.

Deux mouches = santé Trois = insalubrité

La politique féline

La torture selon Lacoste

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DOSSIER: LILLE

Les Ch’tis ont toujours été une cible privilégiée (aux côtés de leurs voisins belges) en termes de moqueries et blagues en tous genres (et de plus ou moins bon goût). Loin d’avoir remédié à ce phénomène, le désormais célèbre fi lm de Dany Boon «Bienvenue chez les Ch’tis», sorti en 2008, a au contraire accentué cette tendance. D’où viennent ces clichés? Sont-ils justifi és? Faisons le point sur quelques uns de ces préjugés.

«La consommation d’alcool est plus importante dans le Nord»Pas totalement vrai. Certes, le Nord Pas de Calais est la région qui comptabilise le plus de buveurs quotidiens et réguliers. Ils sont ainsi 17% à reconnaître boire quotidiennement et 23% à consommer régulièrement de l’alcool tandis que seulement 14.4% des Français boivent tous les jours et 21.5% avouent boire régulièrement. Cependant, au-delà de ces chiff res alarmants, les buveurs dits «occasionnels» ne représentent que 58% des habitants du Nord contre 62% des Français, la Bretagne étant la région où la consommation occasionnelle d’alcool est la plus élevée en volume. Que cela ne vous em-pêche pas de déguster sans culpabiliser les traditionnelles bières ch’tis et belges, tant que c’est avec modération...

«Les Ch’tis sont les moins diplômés» Ce n’est pas totalement faux. En eff et, le taux d’accès au bac en 2009 était de 85% dans l’académie de Pa-ris contre seulement 62.5% dans l’académie de Lille.

«Le Nord-Pas-de-Calais est la région la plus touchée par la pauvreté et le chômage»Malheureusement ceci est vrai. Le taux de chômage dans le Nord était de 12.7% en 2011, soit 3.4 points de plus que la moyenne nationale. A cela s’ajoute un taux de pauvreté de 18.5% qui place la région Nord-Pas-de-Calais deuxième en la matière juste derrière la Corse, et loin devant le taux moyen en France qui est de 13.5%, selon l’INSEE. Cette pauvreté s’accompagne de fortes inégalités, le dépar-tement du Nord comptant des villes telles que Croix qui possède l’un des plus fort taux de redevables de l’ISF.

«Le climat du Nord est le plus rude de France» Faux. Le Nord comptabilise en moyenne 127 jours de pluie par an, c’est-à-dire 7 jours de moins qu’à Rouen et 32 jours de moins qu’à Brest. A cela s’ajoutent 199 jours d’ensoleille-ment par an en moyenne, soit 8 de plus qu’à Rennes et 60 de plus que dans le Rhônes-Alpes. A Lille, il y a en moyenne 4h43 de soleil par jour contre 4h20 à Brest. Concernant les températures, là encore le Nord est largement battu. La tem-pérature annuelle moyenne est de 10.8° - 7.1° pour les mini-males et 14.5° pour les maximales - ce qui place cette région devant le Rhônes-Alpes et Rouen avec des températures moyennes annuelles de 10°, selon les données de Météo France. Autrement dit, si le Nord ne peut évidemment pas rivaliser avec le climat ensoleillé de certaines régions du Sud, la pluie et le froid n’y sont pas pour autant monnaie courante.

Ch’tis et clichés Au Nord, c’était les... clichés! Que ce soit à la télé ou dans de nombreuses blagues populaires, les clichés sur les Ch’tis connaissent un succès grandissant. S’il est bien connu qu’il n’y a pas de fumée sans feu, ces clichés sont a prendre avec des pincettes. Retour sur le vrai du faux des principaux préjugés que l’on peut avoir sur le Nord.

Malgré tout, les émissions se moquant plus ou moins ouvertement des Ch’tis envahissent actuellement nos écrans, et cette tendance ne semble pas s’essouffl er. Après Confessions intimes sur TF1 dont les participants étaient principa-lement recrutés dans le Nord, c’est au tour de W9 de surfer sur cette tendance, avec Les Ch’tis à..., nouvelle émission lancée par Alexia Laroche - Joubert, dont le concept consiste à fi lmer 24h/24 les vacances d’une bande de jeunes Ch’tis tous plus exubérants (et aberrants, il faut bien le reconnaître) les uns que les autres. Tant que ce genre de programme continuera à connaître un tel succès (en témoigne l’annonce de W9 d’une prochaine nouvelle saison de son concept), les habitants du Nord devront s’accoutumer à cette exhibition des phénomènes les plus caricaturaux de leur région.

Le revers de la médaille du succès

Alexia Fallé

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DOSSIER : LILLE

La capitale des Flandres en quatre

incontournablesEtudiant en première année, depuis que tu habites notre belle région du Nord, il y a de fortes chances pour que l’on t’ait interrogé sur ta nouvelle cité à chaque re-pas de famille, coincé entre la poire et le fromage. Il est aussi probable que ta connaissance de Lille se résume au triangle sacré coloc-école-boîtes, mais diffi cile de contenter une vieille tante coriace avec le récit de tes exploits au 100 mètres vodka. Quant aux Lillois main-tenant chevronnés, voilà de quoi entretenir la légende auprès de « ceux du Sud », c’est-à-dire à peu près tout le monde d’Arras à Marseille. Un petit conseil : pour par-faire l’illusion auprès des profanes, il est recommandé de placer les mots « maroilles », « Ch’ti » et « welsh» dans la conversation. Peu importe que cela fasse sens ou non, l’important est de donner à ton interlocuteur ce qu’il est venu chercher: de la couleur locale Made in Nord.

Le Furet du Nord : Non, il ne s’agit pas de l’animalerie fétiche de la rédac. Derrière ce nom qui montre toute l’étendue de l’humour Ch’ti se cache la librairie la plus connue du Nord, véritable temple de la culture. Adorée par des générations de Lillois, l’institution doit son nom au magasin de fourrures qui occupait jadis le lieu. Au-jourd’hui un des plus grands établissements d’Europe, le Furet a su allier le dynamisme de la grande distribu-tion au charme des librairies indépendantes : les lecteurs ont ainsi toute liberté de bouquiner sur place pendant des heures sans subir les foudres des vendeurs. Plutôt bon à savoir pour les étudiants fauchés (et pas seule-ment pour les bouquins de cours la veille des partiels).

Meert : LA pâtisserie chic de la ville où se faire invi-ter par quelque parent de passage au portefeuille plus garni que le tien. Le lieu idéal pour oublier des mois de régime pâtes/riz et se remettre de la soirée de la veille en se goinfrant de pâtisseries pleines de crème ou de gaufres fourrées pantagruéliques, la spé-cialité de la maison. Complètement indécent, mais tu entreras dans l’Histoire, à la suite de générations de Lillois venus y soigner leur déprime saisonnière (manque cruel de vitamine C) à coup d’indigestions.

La Piscine : Non pas celle-là, l’autre. Techniquement à Roubaix, La Piscine, musée d’art et d’industrie, est une véritable curiosité dans le paysage muséographique. Le musée est implanté dans une ancienne piscine municipale de style art-déco en activité jusqu’en 1985, ses collections s’organisent autour de l’ancien bassin principal toujours empli d’eau (après tout, le musée d’Orsay est bien une ancienne gare...). Cette curiosité scénographique vaut à elle seule le détour, mais tant qu’à faire profi tez-en pour admirer les magnifi ques collections du musée, en parti-culier son fond d’art moderne, de Camille Claudel à Tama-ra de Lempicka en passant par Ingres, Picasso ou Rodin.

Euralille : Ce gros machin coincé entre la gare et le Vieux Lille, à mi-chemin entre le paquebot et le vaisseau spatial (et conçu par Jean Nouvel), est un haut lieu du commerce lillois. A la fois quartier d’af-faires et immense galerie marchande, c’est un peu notr Défense à nous. Tu y trouveras un peu de tout, des grandes enseignes de vêtements au Carrefour gigantesque en passant par le Palais des Congrès

Enfi n, si tu ne supporte plus le surgelé, n’hésite pas à aller chercher un peu d’authenticité du côté du fameux mar-ché de Wazemmes, qui réconcilie bobos et hommes d’af-faires autour de son poulet rôti passé à la postérité.

Marie Mailhos

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DOSSIER : LILLE

La capitale des Flandres en quatre

incontournablesEtudiant en première année, depuis que tu habites notre belle région du Nord, il y a de fortes chances pour que l’on t’ait interrogé sur ta nouvelle cité à chaque re-pas de famille, coincé entre la poire et le fromage. Il est aussi probable que ta connaissance de Lille se résume au triangle sacré coloc-école-boîtes, mais diffi cile de contenter une vieille tante coriace avec le récit de tes exploits au 100 mètres vodka. Quant aux Lillois main-tenant chevronnés, voilà de quoi entretenir la légende auprès de « ceux du Sud », c’est-à-dire à peu près tout le monde d’Arras à Marseille. Un petit conseil : pour par-faire l’illusion auprès des profanes, il est recommandé de placer les mots « maroilles », « Ch’ti » et « welsh» dans la conversation. Peu importe que cela fasse sens ou non, l’important est de donner à ton interlocuteur ce qu’il est venu chercher: de la couleur locale Made in Nord.

Le Furet du Nord : Non, il ne s’agit pas de l’animalerie fétiche de la rédac. Derrière ce nom qui montre toute l’étendue de l’humour Ch’ti se cache la librairie la plus connue du Nord, véritable temple de la culture. Adorée par des générations de Lillois, l’institution doit son nom au magasin de fourrures qui occupait jadis le lieu. Au-jourd’hui un des plus grands établissements d’Europe, le Furet a su allier le dynamisme de la grande distribu-tion au charme des librairies indépendantes : les lecteurs ont ainsi toute liberté de bouquiner sur place pendant des heures sans subir les foudres des vendeurs. Plutôt bon à savoir pour les étudiants fauchés (et pas seule-ment pour les bouquins de cours la veille des partiels).

Meert : LA pâtisserie chic de la ville où se faire invi-ter par quelque parent de passage au portefeuille plus garni que le tien. Le lieu idéal pour oublier des mois de régime pâtes/riz et se remettre de la soirée de la veille en se goinfrant de pâtisseries pleines de crème ou de gaufres fourrées pantagruéliques, la spé-cialité de la maison. Complètement indécent, mais tu entreras dans l’Histoire, à la suite de générations de Lillois venus y soigner leur déprime saisonnière (manque cruel de vitamine C) à coup d’indigestions.

La Piscine : Non pas celle-là, l’autre. Techniquement à Roubaix, La Piscine, musée d’art et d’industrie, est une véritable curiosité dans le paysage muséographique. Le musée est implanté dans une ancienne piscine municipale de style art-déco en activité jusqu’en 1985, ses collections s’organisent autour de l’ancien bassin principal toujours empli d’eau (après tout, le musée d’Orsay est bien une ancienne gare...). Cette curiosité scénographique vaut à elle seule le détour, mais tant qu’à faire profi tez-en pour admirer les magnifi ques collections du musée, en parti-culier son fond d’art moderne, de Camille Claudel à Tama-ra de Lempicka en passant par Ingres, Picasso ou Rodin.

Euralille : Ce gros machin coincé entre la gare et le Vieux Lille, à mi-chemin entre le paquebot et le vaisseau spatial (et conçu par Jean Nouvel), est un haut lieu du commerce lillois. A la fois quartier d’af-faires et immense galerie marchande, c’est un peu notr Défense à nous. Tu y trouveras un peu de tout, des grandes enseignes de vêtements au Carrefour gigantesque en passant par le Palais des Congrès

Enfi n, si tu ne supporte plus le surgelé, n’hésite pas à aller chercher un peu d’authenticité du côté du fameux mar-ché de Wazemmes, qui réconcilie bobos et hommes d’af-faires autour de son poulet rôti passé à la postérité.

Marie Mailhos

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DOSSIER: LILLE

La Grande Braderie: quand la chine investit les rues lilloises

Préparez méticuleusement votre sac à dos, empa-rez-vous de victuailles, une bouteille d’eau à gauche, un plan de la ville à droite, et votre courage à deux mains. Le chemin sera ardu pour dénicher le rouet de vos rêves ou la pendule victorienne qui alimente vos fantasmes depuis six mois. Et surtout, choisis-sez soigneusement vos chaussures de marche, car c’est au milieu des quelques 2,5 millions de visiteurs qu’il faudra vous frayer un chemin au gré des dizaines de kilomètres d’étals. Car la Grande Bra-derie, c’est un peu la fi erté locale, l’événement incontournable de l’année qui fait profi ter la ville de sa renommée internationale. Rien de moins que le plus vaste marché aux puces

d’Europe qui envahit la moitié de la ville. Et il y en a pour tous les goûts : si les antiquaires squattent le boulevard Jean-Baptiste Lebas, la rue de Béthune est elle investie par les commerçants riverains. Les bro-canteurs professionnels sont, eux, alignés sur le bou-

levard de la Liberté, lais-sant les rives de la Deûle aux vides-greniers des particuliers. Parmi les 10000 exposants, on trouve même des étals an-glais au détour de l’Opéra, dans le quartier des arts. Au rythme de la musique inondant les rues et de

l’ineff able atmosphère qui les habite, on n’échappe pas, au cours de la balade, à quelques traditions, les moules-frites en tête de liste. En témoignent

Chaque premier week-end de septembre, la capitale des Ch’tis prend des allures de métropole asiatique, envahie par une foule cosmopolite où se mêlent Lillois, touristes, brocanteurs… et chineurs !

Le maître incontestable, c’est le chineur expérimenté, le tra-der des brocantes incollable sur les cours de l’étain ou le prix du monocle à l’argus.

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les gargantuesques tas de coquilles de moules, qui s’alignent devant les terrasses des restaurateurs se livrant à leur petite compétition annuelle. En-core quelques pas, et l’on croise le trentième poli-cier/CRS de la journée. Deux kilomètres plus tard, on admire, solennels, l’optimisme des quelques téméraires ayant osé la poussette ou le vélo. Mais trêve de fl ânerie, il reste encore à dénicher la perle rare, LA saucière en porcelaine qui fera son petit eff et sur la commode du salon. Et là, à chacun sa tech-nique : stratèges militaires et acheteurs compulsifs se côtoient. Le maître incontestable, c’est le chineur expérimenté, le trader des brocantes incollable sur les cours de l’étain ou le prix du monocle à l’argus. Ensuite, il y a le nostalgique, celui qui fond en larmes en redécouvrant le 45 tours qui a rythmé sa première boum, celui qui cherche inlassablement le chiot en pe-luche qu’il a perdu pendant son camps de vacances à Melun, 30 ans plus tôt. Entre deux couples débattant de l’utilité d’une statue en bronze dans la salle à man-ger, on croise la serial-shoppeuse. Pas celle qui plante sa tente devant la boutique Prada une veille de soldes, non. Plutôt celle qui va fonctionner au coup de cœur, celle qui repartira avec une commode Louis XVI qui ne tiendra nulle part dans son 35m², ou qui craquera pour le moulin à café dont elle ne se servira jamais.Et puis il y a les étudiants locaux, ceux qui connaissent les coins stratégiques, les rues moins fréquen-tées ; les intrépides qui improvisent un restau sans avoir réservé huit mois à l’avance. Pour eux, la braderie se passe en terrasse ou au bar, car ce qui fait son charme, c’est surtout cette indescriptible ambiance qui n’existe qu’une fois dans l’année. Pour encadrer un tel événement, la ville s’est mon-trée prévoyante. Pour ceux qui ne seraient pas ten-tés par l’expédition nocturne des étals en tenue de spéléologie, il y a aussi la foire aux manèges sur le Champs de Mars. Attractions et stands de sucreries en tout genre attirent massivement les parents dési-reux d’occuper leurs chères têtes blondes après une

longue journée de marche. La mairie pense à tout le monde. Pour les ambitieux pour qui une activité phy-sique acceptable ne se limite pas à 33 heures de brade-rie, un semi-marathon est organisé le samedi. La Bra-derie ne débutant offi ciellement qu’à 14 heures, près de 5000 coureurs se donnent rendez-vous à l’entrée du boulevard de la Liberté pour ce modeste échauf-fement matinal, histoire de se mettre en jambes pour le parcours de santé qui les attend. Ils auront un an pour s’en remettre et trouver une nouvelle paire de baskets en prévision de la Braderie 2013.

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Origines Si l’histoire de la Braderie est imprécise, on la fait généralement remonter au Moyen-âge, autour du XIIe siècle plus exactement. Initialement, la Foire de Lille permettait aux petits commerçants d’écouler leurs stocks. Ils sont rejoints au XVe siècle par Pierre Tremart et Godin Maille, des marchands de volailles venus sustenter une foule grandissante. Le mot fl amand Braden («rôtir» en français) a ainsi fort probablement été à l’origine de l’appellation actuelle. Au cours du XVIe siècle, ayant obtenu le droit de revendre en nocturne les vieilleries de leurs maîtres, les valets se mêlent peu à peu aux exposants. La «Franche Foire» dure alors non pas deux mais sept jours et se déroule fi n août. Au XIXe, brocanteurs bourgeois et autres marchands ambulants venus de l’étranger internationalisent peu à peu le traditionnel rendez-vous lillois, mais il faudra attendre les années 70 et le boom de l’anti-consumérisme pour que la Grande Braderie connaisse enfi n son heure de gloire.

Les piles de moules s’alignent devant les ter-rasses des restaurateurs qui se livrent à une petite compétition: c’est à celui qui aura la plus grosse.

J.G.

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Margo Caullery

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DOSSIER: LILLE

Ces dernières saisons, toute personne ayant voulu se rendre occasionnellement à un match du LOSC aura été confrontée à un problème récurrent : l’impossibilité pour le spectateur lambda de se procurer des tickets. Il faut dire que les récents succès du club nordiste ont attiré un public nombreux –trop nombreux si l’on considère la petite taille du stade occupé par les Dogues pour leurs matchs à domicile. En eff et, la capacité du Stadium Nord de Ville-neuve d’Ascq, le précédent antre du LOSC, qui comptait 18 000 places assises, était bien insuffi -sante pour faire face à une demande toujours croissante, en rapport avec la progression du club. L’an dernier, la totalité des abonnements mis à disposition avait trouvé preneur avant la fi n du mois de juin. 14 500 personnes, soit 80% du Stadium, avaient alors déjà réservé leur place pour la tota-lité de la saison. Incontestablement, le développement du club, en plein essor, était freiné par l’absence d’une véri-table enceinte à sa mesure. Se privant d’une frange non-négligeable de son public potentiel, et des recettes qui vont avec, le LOSC voyait son champ d’action restreint.

Mais ce n’était pas là la seule diffi culté rencontrée par Mi-chel Seydoux, le président lillois, car le Stadium Nord n’était pas initialement prévu pour recevoir régulièrement et à haut niveau un club de football professionnel. À l’origine, les nordistes évoluent dans leur stade Grimonprez-Jooris, situé à Lille-même, mais devant la nécessité de rénover ce dernier, ils se voient contraints de déménager –pour une saison pense-t-on alors- à Villeneuve d’Ascq, dans un stade omnisports. Cependant, le projet de rénovation du stade échoue, pour un problème d’illégalité du permis de construire. Les Dogues sont pris à la gorge, et doivent com-poser avec un stade inconfortable, non adapté, et bien trop étroit des années durant. Ils doivent même jouer leurs ren-contres de Coupe d’Europe loin de leurs bases, au Stade de France, l’UEFA refusant d’homologuer le Stadium Nord pour l’accueil de rencontres de Ligue des Champions. Heu-reusement, les Lillois voient le bout du tunnel lorsqu’en

2009, face à l’impossibilité de reconstruire un stade en centre-ville, un appel d’off res est lancé pour la construc-tion du Grand Stade Lille Métropole, un stade de plus de 50 000 places à la pointe de la modernité -qui sera d’ailleurs sélectionné par la Fédération Française de Football pour

recevoir des matchs de l’Euro 2016.

Depuis août, le LOSC dispose donc d’un outil de développement ultra-performant, qui lui permet d’élargir ses possibilités. Boutiques, restau-

rants, loges, le Grand Stade est une ville dans la ville et off re de nombreux moyens de multiplier les recettes qui viendront remplir les caisses du club. Rien qu’en terme de billetterie, les records explosent. Alors que le plus grand nombre d’abonnés de l’histoire du club était de 14 500 (sai-son 2011-2012), le club arrive cette saison à près de 30 000 abonnés. Ce nouveau stade ainsi que le nombreux public qui l’accompagne conviennent tout à fait à la nouvelle stature du club lillois, qui a désormais tout d’un grand. Désigné chal-lenger numéro un du richissime Paris Saint-Germain, le LOSC peut légitimement nourrir de grandes ambitions à l’échelle nationale. Il ne reste plus qu’à confi rmer sur le terrain.

Inauguré début août à l’occasion de la reprise de la nouvelle saison de Ligue 1, le Grand Stade Lille Métropole est le nouveau terrain de jeu du LOSC. Véritable institution de la capi-tale des Flandres et nouvelle place forte du football français, le club lillois bénéfi cie enfi n d’un chaudron à sa mesure, après avoir galéré des années dans un stade vétuste et étroit.

Le développement du LOSC était freiné par l’absence d’une véritable enceinte à sa mesure.

Grand Stade : Une enceinte à la pointe de la modernité pour Lille

Le c

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du G

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324 millions d’euros282 millions d’euros pour le stade et les parkings et 42 millions pour les équipements annexes (hôtellerie, commerce, restauration, services).

Marc-Florian Santelli

Page 13: Le Scandaleux Mag'-XIII

DOSSIER: LILLE Le temps de la décadenceC’est dans ce cadre luxueux que se déroulèrent des soirées tarifées en compagnie de call-girls. Au Carl-ton, il n’y avait pas que les chambres qui coûtaient 1000 euros la nuit... En eff et selon les conclusions de l’enquête, les services de prostituées auraient été proposés au sein de l’hôtel. Une enquête est même ouverte pour proxénétisme aggravé, organisation de malfaiteurs et escroquerie. Le chargé des relations publiques du Carlton, René Kojfer, ainsi qu’un ténor du barreau de Lille sont accusés d’avoir livré des pros-tituées à un réseau de proxénétisme belge piloté par Dominique Alderweireld alias «Dodo la Saumure».

Des clients pas comme les autresLa médiatisation de cette aff aire est sans nul doute liée à l’implication de nombreuses personnalités, des hommes politiques notamment. Un commissaire divisionnaire, le directeur départemental de la Sécu-rité publique du Nord, un gérant de PME, le patron d’une fi liale du groupe de BTP Eiff age … autant de notables de la région qui seront mis en examen. Et alors que l’aff aire du Sofi tel et les accusations de Tris-tane Banon sont encore dans tous les esprits, DSK est accusé d’avoir participé à ces soirées et d’avoir fait passer ces dernières pour des frais professionnels.

Du scandale sexuel au scandale politiqueToute l’aff aire est pourtant bien partie d’un simple cas de prostitution au sein de l’hôtel. Début 2011 un « rensei-gnement » parvient à la police : des call-girls offi cieraient au sein du Carlton. Des écoutes révèlent une organisa-tion méthodique des dirigeants de l’hôtel, on parle alors de « proxénétisme aggravé ». En octobre, les nordistes impliqués sont interpellés.C’est ainsi que les enquê-teurs apprendront la participation de DSK. En mai der-nier il est soumis à une enquête préliminaire pour des faits « susceptibles d’être qualifi és de viol en réunion ».

Entre arrestations et remise en liberté, qui payera les pots cassés ?Une dizaine de personnes ont été mises en examen au cours de l’enquête. Dodo La Saumure et sa compagne ont fi nalement été condamnés en juin dernier respec-tivement à 5 ans d’emprisonnement et 3 ans avec sur-sis. Prévue au départ pour le 27 juin, l’audience concer-nant DSK se déroulera fi nalement le 26 septembre. Si la procédure est validée, il risque 20 ans de prison et 3 millions d’euros d’amende. Quant à l’enquête prélimi-naire pour viol en réunion, elle est toujours en cours. Mais sans conteste, le plus grand perdant dans cette histoire est le palace. Cité à maintes reprises dans les médias, le Carlton est devenu un lieu de débauche où il ne fait pas bon aller si on tient à sa réputation.

Alors que « l’aff aire DSK » défrayait déjà la chronique depuis quelques mois, voi-là que le nom d’un hôtel lillois est dans toutes les bouches. Nous sommes en octobre 2011, et les quatre étoiles de ce palace viennent de perdre de leur éclat.

Le Carlton de Lille: Parfums de luxe et de scandale

Nathalie Point

LE SCANDALEUX MAG #13 - AUTOMNE 201212 13

DOSSIER: LILLE

Ces dernières saisons, toute personne ayant voulu se rendre occasionnellement à un match du LOSC aura été confrontée à un problème récurrent : l’impossibilité pour le spectateur lambda de se procurer des tickets. Il faut dire que les récents succès du club nordiste ont attiré un public nombreux –trop nombreux si l’on considère la petite taille du stade occupé par les Dogues pour leurs matchs à domicile. En eff et, la capacité du Stadium Nord de Ville-neuve d’Ascq, le précédent antre du LOSC, qui comptait 18 000 places assises, était bien insuffi -sante pour faire face à une demande toujours croissante, en rapport avec la progression du club. L’an dernier, la totalité des abonnements mis à disposition avait trouvé preneur avant la fi n du mois de juin. 14 500 personnes, soit 80% du Stadium, avaient alors déjà réservé leur place pour la tota-lité de la saison. Incontestablement, le développement du club, en plein essor, était freiné par l’absence d’une véri-table enceinte à sa mesure. Se privant d’une frange non-négligeable de son public potentiel, et des recettes qui vont avec, le LOSC voyait son champ d’action restreint.

Mais ce n’était pas là la seule diffi culté rencontrée par Mi-chel Seydoux, le président lillois, car le Stadium Nord n’était pas initialement prévu pour recevoir régulièrement et à haut niveau un club de football professionnel. À l’origine, les nordistes évoluent dans leur stade Grimonprez-Jooris, situé à Lille-même, mais devant la nécessité de rénover ce dernier, ils se voient contraints de déménager –pour une saison pense-t-on alors- à Villeneuve d’Ascq, dans un stade omnisports. Cependant, le projet de rénovation du stade échoue, pour un problème d’illégalité du permis de construire. Les Dogues sont pris à la gorge, et doivent com-poser avec un stade inconfortable, non adapté, et bien trop étroit des années durant. Ils doivent même jouer leurs ren-contres de Coupe d’Europe loin de leurs bases, au Stade de France, l’UEFA refusant d’homologuer le Stadium Nord pour l’accueil de rencontres de Ligue des Champions. Heu-reusement, les Lillois voient le bout du tunnel lorsqu’en

2009, face à l’impossibilité de reconstruire un stade en centre-ville, un appel d’off res est lancé pour la construc-tion du Grand Stade Lille Métropole, un stade de plus de 50 000 places à la pointe de la modernité -qui sera d’ailleurs sélectionné par la Fédération Française de Football pour

recevoir des matchs de l’Euro 2016.

Depuis août, le LOSC dispose donc d’un outil de développement ultra-performant, qui lui permet d’élargir ses possibilités. Boutiques, restau-

rants, loges, le Grand Stade est une ville dans la ville et off re de nombreux moyens de multiplier les recettes qui viendront remplir les caisses du club. Rien qu’en terme de billetterie, les records explosent. Alors que le plus grand nombre d’abonnés de l’histoire du club était de 14 500 (sai-son 2011-2012), le club arrive cette saison à près de 30 000 abonnés. Ce nouveau stade ainsi que le nombreux public qui l’accompagne conviennent tout à fait à la nouvelle stature du club lillois, qui a désormais tout d’un grand. Désigné chal-lenger numéro un du richissime Paris Saint-Germain, le LOSC peut légitimement nourrir de grandes ambitions à l’échelle nationale. Il ne reste plus qu’à confi rmer sur le terrain.

Inauguré début août à l’occasion de la reprise de la nouvelle saison de Ligue 1, le Grand Stade Lille Métropole est le nouveau terrain de jeu du LOSC. Véritable institution de la capi-tale des Flandres et nouvelle place forte du football français, le club lillois bénéfi cie enfi n d’un chaudron à sa mesure, après avoir galéré des années dans un stade vétuste et étroit.

Le développement du LOSC était freiné par l’absence d’une véritable enceinte à sa mesure.

Grand Stade : Une enceinte à la pointe de la modernité pour Lille

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oût

du G

rand

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de

324 millions d’euros282 millions d’euros pour le stade et les parkings et 42 millions pour les équipements annexes (hôtellerie, commerce, restauration, services).

Marc-Florian Santelli

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SOCIETE

Personne n’a jamais douté du fait que la beauté soit un avantage accordé par la vie. Cependant, nous n’étions pas vraiment sûrs de son impact sur notre vie de tous les jours. Stendhal disait que la beauté faisait gagner quinze jours, mais grâce au livre de Daniel S. Hamermesh, économiste à l’université d’Austin au Texas intitulé Beauty Pays: Why Attractive People Are More Successful (La beauté paie, pourquoi les gens beaux ont plus de succès) nous savons à pré-sent que la beauté fait aussi gagner plus d’argent.

Ce dernier a étudié pendant plus de vingt ans l’im-pact de la beauté dans l’économie. Il est le fonda-teur d’un nouveau type d’économie: la «pulchrino-mics», c’est-à-dire l’économie de la beauté (la beauté se traduisant par pulchritas en latin). Il a fait des études sur un échantillon de 2774 salariés américains, et est parvenu à la conclusion que les travailleurs les plus gâtés par la nature gagnaient en moyenne 230 000 $ de plus que leurs collègues au cours de leur carrière (c’est-à-dire environ 160 000 €). Il y a

La beauté fait-elle le bonheur ? Probablement pas, le bonheur est lié à une multitude d’autres facteurs, mais un professeur de l’Université du Texas, Daniel Hamermesh a prouvé que la beauté était de fait un atout indéniable dans le monde du travail.

La beauté, un atout plutôt rentable !

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SOCIETE

même une diff érence de salaire de 140 000 € pen-dant la vie professionnelle entre les personnes quel-conques et les personnes considérées comme laides.

Pourquoi une telle diff érence de rémunération ? Parce que plus un employé est beau, plus les pro-fi ts pour son entreprise sont élevés. Cette théo-rie, affi rmée par la marque Abercrombie & Fitch, qui emploie des mannequins comme vendeurs, est corroborée par les recherches de Daniel Ha-mermesh, ainsi qu’une étude néerlandaise auprès d’agences de publicité. Le top 10 des publicitaires néerlandais les plus beaux génère des ventes 10% supérieures à celles des autres publicitaires.

Contrairement aux idées reçues, ce phénomène ne concerne pas majoritairement les femmes, mais bien les hommes. En eff et, à compé-tences égales un homme beau gagnera en moyenne 17% de plus qu’un collègue moins bien loti, alors que la diff é-rence entre une belle femme et une consœur moins jolie est de 12%. Comment expliquer cela? Selon Daniel Hamermesh il y a deux raisons: tout d’abord les femmes sont moins payées que les hommes, c’est pour cela que la diff érence est moindre. Mais il y a aussi le fait que les femmes laides ont moins de chances de tra-vailler, et ces dernières en sont conscientes, elles vont donc volontairement s’exclure du marché du travail.

Il y aurait donc bel et bien discrimination envers les personnes moins avantagées par la nature. En dehors de l’avantage salarial indéniable, Hamer-

La beauté est une chose rare, c’est pour-

quoi elle est chère.

mesh souligne dans un entretien au New York Times qu’une personne plus attirante se fera engager plus facilement, qu’elle fera plus de ventes, et qu’elle sera plus à même d’obtenir une promotion. En outre, elle aura plus de chances de trouver un(e) conjoint(e) qui gagne plus d’argent (en particulier pour les femmes, le tiers des américaines plus belles que la moyenne épouse des hommes plus riches et plus éduqués que les autres) et qui lui aussi est agréable à regarder.

Cependant, les chefs d’entreprise ne sont pas les seuls responsables de cette discrimination, nous y partici-pons aussi. Nous préférons nous adresser à la jolie vendeuse dans le magasin, sommes d’avantage subju-

gués par les discours d’un homme politique pas laid de sa personne. Dans tous les emplois, être beau est un plus. C’est d’ailleurs son physique avantageux, qui avait valu en partie son succès électoral à Barack Obama, en témoignent les multiples photos de lui torse nu

publiées avant et après son élection dans les tabloïds. Même dans l’enseignement ce constat est vérifi é par les enquêtes de Hamermesh: les professeurs les plus fringants sont plus appréciés par leurs étudiants.

Il semblerait donc que bien qu’il y ait d’autres aspects qui entrent en jeu dans la rémunération, tels que la for-mation, l’âge, l’état de santé ou la taille de l’entreprise; l’apparence physique joue elle aussi un rôle important. Qui sait, peut-être mettra-t-on en place des mesures de discrimination positive aussi dans ce sens…

Anne Mounal

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SOCIETE

Désormais plus célèbres que leurs hommes, les Carla Bruni-Sarkozy, Michelle Obama et autres «femmes de» empiètent délibérément sur leurs plates-bandes. Fini l’épouse discrète en tailleur-tapis-serie. Plus remarquée que remarquable, la nouvelle compagne de l’Homo poli-ticus est haute en couleur ou elle n’est pas. A l’instar de la femme moderne, ce nouveau prototype a envahi le marché, sonnant ainsi le glas de l’ère des potiches. Car l’invisibilité n’est plus la règle, en té-moignent les Premières Dames françaises et améri-caines, étendards vivants de la liberté de la femme, la vraie, qui ne craint pas (de faire de l’ombre à) son mari. Carla Bruni-Sarkozy, en première fan de son mari, s’autorise donc tout naturellement une petite incur-

sion en politique, car même une « femme de » a un avis. Si si. Le 17 avril dernier, elle le démontrait à un journaliste du Point: «Sachez seulement que si mon homme est battu, c’est la fi n de votre métier. Qu’est ce que vous allez bien pouvoir raconter sur l’autre ? Il

va falloir vous renouveler».

Deux mois plus tard, entre deux tweets de Rihanna, Valérie Trierweiler fait sa propre campagne pour la liberté d’expression sur les réseaux sociaux. En véri-tables stars qu’elles sont,

ces dames volent la vedette à leur désormais dépitée moitié. Madonna a de la concurrence sur tous les fronts. En eff et, quand Michelle Obama ne fait pas scandale à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Londres avec un tailleur à 5000 euros (brodé de fi ls d’ar-

Genèse 3.16 : «Il dit à la femme: tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi». Et la femme lui répondit: la revanche est un plat qui se mange froid.

Le «un peu de brocoli avec ton merlu, Jean-Pierre?» a laissé place à un triomphant «passe-moi la clé à molette, chéri».

Fin du match féministes vs « femmes de »

Bilan: un partout

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gent s’il-vous-plaît) ; elle fait tranquillement ses courses, comme tout le monde. Ou presque: elle fait une après-midi shopping en compagnie de la Reine du Qatar, Sheika Mozah, le tout pour 38000 euros de lingerie. Dans la saga «vis ma vie de star», elle s’impose dans les médias comme la digne postérité de Martine: Michelle fait ses courses, Michelle fait du hula hoop, Michelle en guerre contre l’obésité, Michelle à Haïti, etc. Mais ne nous y trompons pas, en dépit de leur statut de célébrités («A côté de Madame Pompi-dou, je suis Lady Gaga» annonce Madame Bruni Sarkozy), la normalité est la nouvelle convoitise. «Avec une perruque, personne me reconnaît», cf. l’ex-Première Dame française, obligée de se déguiser pour côtoyer anonymement ses concitoyens à Intermarché. L’imperfection, pire, la banalité, s’as-sume ouvertement, symbole d’un nouveau pied d’éga-lité avec la gent masculine. «Nous sommes des gens modestes » révèle Carla ; «j’essaie juste d’être moi-même » ajoute simplement Michelle. Bouleversant !

Cette nouvelle arme de campagne à double-tranchant n’est pourtant pas synonyme de régression. S’il est vrai que l’image de marque de Madame déteint sur celle de Monsieur, la première n’en est pas pour au-tant réduite à l’accessoire promotionnel du second. Le grand retour du statut marital assumé ne marque pas le retour de la femme d’intérieur modèle et can-tonnée au foyer ! L’époque de Ma Sorcière Bien Aimée, où Samantha ne pouvait avoir sur son mari de pouvoir qui ne soit surnaturel, est bien révolue. Le «un peu de brocoli avec ton merlu, Jean-Pierre?» a laissé place à un triomphant «passe-moi la clé à molette, chéri».L’invasion des domaines typiquement masculins est inévitable, n’en déplaise aux bipèdes mâles les moins évolués. «Ma femme est un homme politique» nous dit Jacques Chirac, célèbre théoricien dudit phénomène. La Française Anne-Sophie Pic le confi rme en devenant en 2007 la première femme à obtenir le prestigieux titre de « Chef de l’année » décerné par le guide Miche-

lin. La mécanique, le foot, la plomberie, tout y passe. Même l’humour et l’art délicat des blagues vaseuses: «je préfère la gauche de Michel Rocard à la gauche caviar». Merci Carla. Les pulsions féministes enfouies n’ont pas lieu de s’exciter. «Fragilité, ton nom est femme» disait William Shakespeare. Il n’avait pas ren-contré Angela Merkel. La chancelière allemande a cette année encore pris la tête du top 10 des femmes les plus puissantes du monde, publié par le magazine Forbes. Dilma Roussef et les PDG de Kraft Foods et Pep-siCo fi gurent aussi au classement, côtoyant Melinda Gates, épouse du fondateur de Microsoft. Preuve que la prise de pouvoir est unanime, «femme de» ou non.

Il aura tout de même fallu quelques siècles pour réconcilier ambition et mariage chez le sexe pas-si-faible-que-ça-tout-compte-fait. «Une femme qui se donne n’est pas toujours une femme qui se perd». Et c’est un romancier du XIXe, Aurélien Scholl, qui l’a dit. Avant tout le monde. 100 ans plus tard, arrivée du WiFi, le message est enfi n passé !Remercions Hilary Clinton ancienne Première Dame des Etats-Unis et actuelle secrétaire d’Etat, pour sa démonstration par A+ B qu’un peu d’abnégation n’est pas synonyme de retour à l’esclavage. L’épouse a su rester dans l’ombre de son mari sans empiéter sur ses plates-bandes, le temps qu’il lui laisse la place sous les projecteurs pour réaliser ses ambitions. Point n’est besoin de faire vœu de célibat pour se sentir exister, la légendaire polyvalence féminine s’applique enfi n aux domaines qui en ont vraiment besoin. Businesswoman accomplie et épouse dévouée ne sont plus des caté-gories distinctes des tests de personnalité de Marie-Claire. Les petits génies de l’ère moderne ont enfi n remarqué la présence du «femme» dans le «femme de». Les plus sarcastiques diront que c’est la décou-verte que Clark Kent pouvait aussi être Superman sans être schizophrène. L’ajout du « de » en option est lais-sé au bon vouloir de Madame, et seulement au sien. Ce que femme veut, Dieu le veut, on vous l’a dit.

SOCIETE

Michelle Obama et Carla Bruni-Sarkozy squattent sans complexe les unes des magazines de mode. J.G.

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Né à Pittsburgh et enfant chéri au sein d’une famille slovaque, le jeune Andrew Warhola , malgré sa faible constitution, se voue déjà à un destin ambi-tieux. Maladif, timide, il se lance dans la course du rêve américain, promettant de ramener «le bacon à la maison». Ses débuts d’illustrateur sorti de la Car-negie Tech ne connaissent pas de réel succès mais son goût du risque ne le lâche pas, si bien que ses tra-vaux graphiques trouvent fi nalement grâce aux yeux des esthètes. Ses séries de portraits reproduits par sérigraphie, présentent un as-pect négligé, avec des bavures d’impression dignes d’un débu-tant. Mais ce négligé devient sa marque de fabrique. La marque Warhol voit ainsi le jour au travers d’une chaîne de repro-duction infi nie. Coca Cola, Campbell’s, Star System, hommes politiques, têtes couronnées, saints, amis, famille, rien n’échappe à l’industrie d’Andy. Elle rend tout consommable et ce, pour la société de consommation en pleine apogée.

New York, avec ses réclames lumi-neuses et ses fêtes, apparaît à l’artiste

comme un théâtre mondain. Andy apparaît, dispa-raît en soirée, avec ou sans horde de travestis, fai-sant l’enfant enthousiaste ou le vieillard désabusé. L’artiste déconcerte par ses jeux de rôles, son art seul demeure cohérent : la vie humaine et éphémère doit œuvrer pour un monde éternel. Andy s’acquitte de cette mission avec audace: par la répétition séri-graphique aux retouches colorées ou argentées, l’artiste désincarne mais immortalise. Les sujets et objets des œuvres y perdent de leur identité, c’est

le prix à payer pour connaître la gloire. Pour Warhol, puisque chacun aura «son quart d’heure de gloire», chacun devra payer. Avec son argent, son bonheur, sa beauté, sa vie: rappelons-nous les Rockefeller, les Jac-

kie Kennedy, les Elizabeth Taylor, les Marylin, les simples sinistrés. Tout le monde mérite une renommée aux yeux des passants-consommateurs, c’est ainsi que le monde échappera à la mort.

Dans les années 60, fondateur de la Factory, Andy Warhol réalise son pro-jet de grande fabrique artistique, où il

Polémique sur la célèbre banane que revendique le groupe Velvet Under-ground contre la fondation d’Andy Warhol, lancement de la série imprimée Campbell’s Soup Cans sur les nouvelles chaussures Vans, il en faut désormais peu en 2012 pour ramener Andy à la vie. Certains musées à l’international proposent déjà des rétrospectives en son honneur, comme le fait cet article..

CULTURE

Il nous transmet une leçon sur notre désir : nous convoitons des objets et des personnes sans jamais les atteindre.

Andy Warhol, l’immortel

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CULTURE

accueille ses amis et disciples. N’importe qui peut prétendre alors faire du Warhol, assure l’intéressé lorsqu’il parle de ses assistants. Ainsi, par humilité ou détachement, l’artiste s’affi rme comme un être superfi ciel, qui aime jouer au chirurgien plastique à la surface des choses. Ce sentiment de vanité de-meure omniprésent après qu’il échappe à la mort, à la suite d’un attentat à l’arme à feu. Il abandonne un temps la peinture pour se consacrer à des séquences fi lmiques ou des Interviews, où ses invités, proches ou célébrités, s’affi chent sans pudeur ou silencieux, avec leur confi ance ou leur malaise. Il revient ensuite à ses sérigraphies, révélant alors un intérêt pour les symboles de la mort, les séries de crânes, d’armes, de chaises électriques, du Dernier Repas du Christ. Portraitiste pour de riches commanditaires ou pour de simples badauds, Andy s’est bâti un empire au-delà du temps. Serviteur de la publicité, il est maintenant considéré comme le Créateur d’un nouveau genre

d’icônes, qui sacralise l’individu, du plus titanesque au plus insignifi ant. C’est aussi par l’icône qu’il nous trans-met une leçon sur notre désir: nous convoitons des objets et des personnes sans jamais les atteindre car ils appar-tiennent pour toujours à l’imagi-naire universel. Le désir singulier ou collectif est une condition du vivant, ce qui le rend beau et durable. Andy réussit ainsi à nous ranimer sous notre meil-leur jour, tels des héros de comics américains. Il méri-tait bien qu’on le ressus-cite contre son gré.

Vingt-cinq ans que l’artiste a quitté la scène Pop-Artistique. Lui qui sou-haitait une mort sans restes et le mot «Fiction» pour seul épitaphe, ses œuvres ont laissé dans les esprits une empreinte indélébile et bien réelle.

Margo Caullery

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CINEMA

Cette année n’a pas fait exception : les Oscars ont fait la part belle aux biopics (biographical mo-tion pictures) en distinguant Meryl Streep en Marga-ret Thatcher ou encore Michelle Williams en Marilyn Monroe, deux rôles presque taillés sur mesure pour l’événe-ment. L’an dernier, c’est Colin Firth qui triomphait en George VI. Le biopic serait-il devenu pour un acteur la performance ultime? Le spectre des personnalités incarnées à l’écran semble en eff et ne plus connaître de limites: écrivains, politiques, acteurs, tous font recette. La formule a de quoi séduire les studios, car en asso-

ciant un acteur bankable à une personnalité auréo-lée de légende, le succès commercial est souvent au rendez-vous. Le biopic s’apparente donc à du pain béni pour les réalisateurs: avec ses personnages

«bigger than life», dont la fasci-nation sur le public a déjà fait ses preuves, il permet d’emprunter à d’autres genres, de la comédie au drame. On en arrive pourtant à un point où plusieurs projets

se chevauchent et où le cinéma apparaît comme un Narcisse recyclant ses succès (pas moins de deux fi lms sur Marilyn Monroe cette année!). Si certaines personnalités semblent assez riches pour qu’une

Avec plus d’une dizaine de fi lms parus, 2012 est une année particulièrement faste pour ce genre qui fait fureur et sature le paysage cinématographique international. Retour sur un phénomène qui sacrifi e parfois la qualité sur l’autel du box-offi ce.

Le biopic, genre en vogue

Le biopic serait-il de-venu pour un acteur la performance ultime ?

LE SCANDALEUX MAG #13 - AUTOMNE 2012

CINEMAseule œuvre ne suffi se pas à en épuiser les ressources, il n’en reste pas moins que l’on désespère de voir une idée originale à l’écran : plus besoin d’une vision novatrice ni d’un angle d’attaque pertinent, puisque la vie de ces célébrités off re sur un plateau profusion de péri-péties et d’anecdotes. Il ne reste plus qu’à piocher et à faire son choix.

Le biopic semble ainsi être devenu un exercice de style, voire un au-tomatisme. A peine un événement fait-il la une des journaux que l’on parle déjà de l’adapter au cinéma, et l’on multiplie les fi lms sur les personnalités encore vivantes. Pourtant bien souvent la sauce ne prend pas (ce fut le cas pour La Conquête) : le manque de recul sur les événements conjugué aux intentions opaques des réalisateurs donnent lieu à une plate reddition de la réalité et à des singeries d’acteurs sans nuances. Beaucoup de bio-pics se calquent ainsi sur le même schéma usé jusqu’à la corde, et, dans leur désir de rendre une vie de manière exhaustive, enchaînent les séquences à une cadence endiablée pour un résultat fade, comprimé en format deux heures. Paradoxalement, les œuvres consacrées à des personnalités fascinantes sont trop souvent banales et plates, saupoudrées de séquences «fortes» et de passages obligés. Du côté du cinéma français, le fi lon est tout aussi inégalement exploité, d’Edith Piaf à Mesrine en passant par Coluche ou Coco Chanel. Très représentatif de l’ampleur quelque peu excessive prise par le phénomène, le biopic sur Claude François : on ne peut s’empêcher de sourire en voyant les eff orts du réalisateur pour dépoussiérer le côté salle des fêtes du chanteur et faire de Cloclo un héros tragique.

Pourtant, le biopic est un genre qui se défend. Bien plus qu’une poule aux œufs d’or, il recèle de véritables chefs-d’œuvre qui ne sont pas de simples copier-col-ler des tics et des traits d’un personnage. Récemment, on pense à Gainsbourg, vie héroïque de Joann Sfar, qui entremêle la vie du chanteur de séquences oniriques et imaginées. Les biopics de qualité, comme Ama-deus, Camille Claudel, ou encore Walk the Line off rent ainsi au spectateur le plaisir d’interpréter le mystère d’un personnage hors du commun par le bais d’un fi lm d’époque. Si ces fi lms apportent plus qu’une simple biographie cinéma-tographique, c’est qu’ils savent transcender la fi gure représentée pour aborder bien d’autres thèmes. De l’imitation stérile, on passe alors à l’interprétation. Des fi lms comme Fur, The Queen ou encore le culte Law-rence d’Arabie se servent ainsi du personnage pour mettre à jour une véritable problématique, tout comme The Hours ou I’m Not There s’at-tachent à souligner la complexité d’une Virginia Woolf ou d’un Bob Dy-lan. Bien loin d’être un simple phénomène de mode, le biopic apparaît avant tout comme un genre délicat qui supporte mal la médiocrité.

Abraham Lincoln, DSK, Maria Callas, Lady Di, Marie-An-toinette ou encore Bernard Madoff , tous ont eu droit à leur biopic en 2012 !

Marie Mailhos

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Page 21: Le Scandaleux Mag'-XIII

CINEMAseule œuvre ne suffi se pas à en épuiser les ressources, il n’en reste pas moins que l’on désespère de voir une idée originale à l’écran : plus besoin d’une vision novatrice ni d’un angle d’attaque pertinent, puisque la vie de ces célébrités off re sur un plateau profusion de péri-péties et d’anecdotes. Il ne reste plus qu’à piocher et à faire son choix.

Le biopic semble ainsi être devenu un exercice de style, voire un au-tomatisme. A peine un événement fait-il la une des journaux que l’on parle déjà de l’adapter au cinéma, et l’on multiplie les fi lms sur les personnalités encore vivantes. Pourtant bien souvent la sauce ne prend pas (ce fut le cas pour La Conquête) : le manque de recul sur les événements conjugué aux intentions opaques des réalisateurs donnent lieu à une plate reddition de la réalité et à des singeries d’acteurs sans nuances. Beaucoup de bio-pics se calquent ainsi sur le même schéma usé jusqu’à la corde, et, dans leur désir de rendre une vie de manière exhaustive, enchaînent les séquences à une cadence endiablée pour un résultat fade, comprimé en format deux heures. Paradoxalement, les œuvres consacrées à des personnalités fascinantes sont trop souvent banales et plates, saupoudrées de séquences «fortes» et de passages obligés. Du côté du cinéma français, le fi lon est tout aussi inégalement exploité, d’Edith Piaf à Mesrine en passant par Coluche ou Coco Chanel. Très représentatif de l’ampleur quelque peu excessive prise par le phénomène, le biopic sur Claude François : on ne peut s’empêcher de sourire en voyant les eff orts du réalisateur pour dépoussiérer le côté salle des fêtes du chanteur et faire de Cloclo un héros tragique.

Pourtant, le biopic est un genre qui se défend. Bien plus qu’une poule aux œufs d’or, il recèle de véritables chefs-d’œuvre qui ne sont pas de simples copier-col-ler des tics et des traits d’un personnage. Récemment, on pense à Gainsbourg, vie héroïque de Joann Sfar, qui entremêle la vie du chanteur de séquences oniriques et imaginées. Les biopics de qualité, comme Ama-deus, Camille Claudel, ou encore Walk the Line off rent ainsi au spectateur le plaisir d’interpréter le mystère d’un personnage hors du commun par le bais d’un fi lm d’époque. Si ces fi lms apportent plus qu’une simple biographie cinéma-tographique, c’est qu’ils savent transcender la fi gure représentée pour aborder bien d’autres thèmes. De l’imitation stérile, on passe alors à l’interprétation. Des fi lms comme Fur, The Queen ou encore le culte Law-rence d’Arabie se servent ainsi du personnage pour mettre à jour une véritable problématique, tout comme The Hours ou I’m Not There s’at-tachent à souligner la complexité d’une Virginia Woolf ou d’un Bob Dy-lan. Bien loin d’être un simple phénomène de mode, le biopic apparaît avant tout comme un genre délicat qui supporte mal la médiocrité.

Abraham Lincoln, DSK, Maria Callas, Lady Di, Marie-An-toinette ou encore Bernard Madoff , tous ont eu droit à leur biopic en 2012 !

Marie Mailhos

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Page 22: Le Scandaleux Mag'-XIII

Si votre fort esprit de compétition vous a permis d’arriver où vous êtes actuellement, il est désormais temps pour vous d’apprendre à travailler en équipe. Laissez de côté votre capa-cité à vous positionner en tant que leader pour le moment! Targets : Femme Poissons, Homme Lion

Vous, qui préférez généralement la stabilité, vous surprendrez à apprécier cette nouvelle période de votre vie pleine de mouve-ments et de bouleversements.

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D’un naturel mobile, imprévisible et curieux, vous vous épanouirez au mieux dans ce nouveau contexte professionnel et social que vous découvrez actuellement. Vous vous plaisez à alterner les moments de frivolité et ceux plus sérieux. Sachez quand même calmer votre impatience !Targets : Femme Verseau, Homme Cancer

Votre attitude protectrice en-vers ceux que vous considérez comme votre clan sera très appréciée ces deux prochaines

années, et celles qui suivront. Même si votre caractère conservateur risque d’être mis à rude épreuve, vous ap-prendrez très vite à apprécier votre nouvel environnement.Targets : Femme Gémeaux, Homme Scorpion

Vous, que l’on qualifi e souvent d’into-lérant, allez être mis à rude épreuve en ce début d’année scolaire, et de-vrez revoir certaines de vos positions si vous souhaitez vous intégrer au mieux à votre nouvel environnement. Targets : Femme Bélier, Homme Taureau

D’un naturel perfectionniste et détes-tant le manque d’organisation, vous serez un atout précieux pour vos parte-naires de travail. Habituellement pan-toufl ard, vous vous découvrirez un nou-

veau penchant pour les ambiances festives et nocturnes. Targets : Femme Capricorne, Homme Capricorne

HOROSCOPEPar Mme Soleil, tarologie et divination dans les fonds de godets.

Bélier

Taureau

Gémeaux

Cancer

Lion

Vier eg

Scorpion

Agissant souvent de manière légère et irréfl échie, vous vous sentirez to-talement à votre place au cours des diverses soirées qui agrémenteront votre mois. Votre capacité à user de vos charmes vous sera d’un grand secours, à tous les niveaux. Targets : Femme Taureau, Homme Sagittaire

Vous, qui craignez toujours de ne pas être apprécié, vous eff orcerez de nouer de nouvelles amitiés (et plus si affi nités). Vous réaliserez très vite que ça n’est pas

nécessaire sur votre nouveau lieu de travail, les personna-lités les plus diverses y cohabitant de manière optimale.Targets : Femme Cancer, Homme Poissons

Si d’ordinaire votre impulsivité et votre émotivité vous sont souvent repro-chées, ce mois-ci elles passeront éton-namment inaperçues dans votre nouvel environnement. Attention au manque de sommeil dû à votre nouveau rythme de vie pas toujours des plus sains.Targets : Femme Balance, Homme Verseau

Votre persévérance et votre rigueur à toute épreuve ont très récemment porté leurs fruits et vous voilà à un tournant de votre vie professionnelle. Vous, qui man-quez habituellement de fantaisie, êtes sur le point d’opérer un changement à 180°.

Targets : Femme Vierge, Homme Vierge

Habitué à ce que l’on vous qualifi e d’ori-ginal, vous vous intégrerez rapidement à votre nouvel environnement au sein duquel vous pourrez laisser libre cours à toutes vos excentricités. Apprenez tout de même à modérer votre fort caractère !Targets : Femme Sagittaire, Homme Gémeaux

Le grand sensible que vous êtes se verra chamboulé par un mois fort en émotions. Les quelques obstacles auxquels vous serez confronté ce mois-ci ne seront en réalité qu’un tremplin qui vous mè-nera à un futur grand épanouissement.

Targets : Femme Scorpion, Homme Bélier

Sa ittaireg

Capricorne

Verseau

Poisson

Balance

LE SCANDALEUX MAG #13 - AUTOMNE 201222 23

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Horizontalement

1. Jeune petit bulbe pro-duit par un autre bulbe.2. Relatif à une plante qui possède un rizhome, une tige souterraine vivace.3. Produit illicite.4. Manger (populaire).5. Court poème dont les rimes déclinent les voyelles.6. Favori.7. Recueillir le nectar.8. Ton magazine préféré.9. Sale,malpropre.10. Mollusque bivalve comestible11. Infi délité.12. Verbe conjugué à la 2ème personne du subjonctif impar-fait. Mot qui comporte le plus de S de la langue française.13. Qui se rapporte aux lipides.14. Collectionneur de boîtes de sardines.15. Terme familier, personne dépourvue de talent et d’intel-ligence.16. Piquer de lardons.17. Fumer18. Nom, à Marseille, des chalands (sorte de grands bateaux).19. Cadavre.20. Conceptuel, idéal.21. Véhicule que l’on fait avancer en poussant d’un pied sur le sol.22. Qui ne boit pas de vin.

LOISIRS

Verticalement

1. Série de petits bruits secs faits par une série d’ob-jets métalliques qui s’entrechoquent.18. 3ème ville de France où l’ISF est le plus élevé.23. Spécialité culinaire du Nord.24. Symbole en forme de poisson, et monogramme désignant le Christ.25. Petite tirade de morale.26. Roi de Thèbes, père d’Andromaque.27. Pédant.28. Belle-fi lle.29. Diffi cile à comprendre.30. Gros oiseau de l’ordre des gallinacés.31. Partie rétrécie de certains organes.32. Phobie des excréments.33. Mettre bout à bout plusieurs symboles ou codes.34. Tiré par les cheveux.35. Eleveur de lapins.36. Ecorce du chanvre.37. Faillier, buter sur, échouer.38. Fonctionner par à coup, par saccade, en parlant d’un outil ou d’un véhicule.39. Qui possède un ou plusieurs noyaux.40. Prénom masculin.

Roses des sablesSi tes talents culinaires se limitent à la cuisson (ratée bien souvent) des pâtes, voici une recette faite pour toi ! Ingrédients : • 100g de végétaline• 1 tablette de chocolat noir• 1 tablette de chocolat au lait • Du sucre glace • Des cornflakes• Des petits moules en papier (s’achètent au super-marché) Etape 1 : Faire fondre la végétaline dans une casserole. Etape 2 : Incorporer le chocolat coupé en petits carreaux. Mélanger jusqu’à ce que le mélange soit homogène. Etape 3 : Saupoudrer un peu de sucre glace. Etape 4 : vider les cornflakes dans la sauce au chocolat. Etape 5 : A l’aide d’une cuillère, remplir les petites cais-settes en papier

Etape 6 : Laisser reposer (pour accélérer la prise, mettreles roses des sables au frigo)Etape 7 : Miam miam

Mots croisés

Cuisine

Par Nathalie Point, BTS lettres & pâtisserie.

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