Le Sarcedoce Magiques Des Elus Cohen 1

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    Ddicace

    Je ddie cet essai tous mes frres et toutes messurs, tous mes amis connus et inconnus qui en

    dehors de toutes les limitations, possdent par la

    grce divine, la claire vision et la claire action du

    sacerdoce magique, du christianisme initiatique.

    Quils continuent tre les initis silencieux, les

    bienfaiteurs de lhumanit qui contribuent, sans

    en avoir lair, la venue du royaume de Dieu sur la

    terre, lavnement du Christ dans les nues.

    Olivier Manitara

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    SOUVENIR JEAN BRICAUD

    e Haut Synode de lglise Catholique Gnos-tique,LOrdre de la Rose+Croix kabalistique et

    gnostique,Le Suprme Conseil Universel de lOrdre

    Martiniste,Le Souverain Sanctuaire du Rite Ancien et Primi-

    tif de Memphis-Misram,Le Comit directeur de la Socit Occultiste In-

    ternationale,

    !

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    Sinclinent sur la tombe de Jean II Bricaudrappel au sein de lternel Plrome le 21 fvrier1934.

    Il fut Patriarche Gnostique Universel de 1908 1934,

    Recteur de la Rose+Croix,Grand Matre de lOrdre Martiniste,Grand Hirophante pour la France du Rite de

    Memphis-Misramet Prsident de la Socit Occultiste Internatio-

    nale de 1918 1934.

    Diebus vit mortalis suVerbi Lucis servus,Nunc consummatus est in unitateDei Patriset in Paracleti charitate

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    NOTEDEL DITEUR

    vertissementLa premire dition de cette notice, due laplume de J. Bricaud, Grand Matre de lOrdre,

    parut en 1928. Elle est compltement puise.Pour satisfaire aux demandes des adeptes et de

    certains groupes spiritualistes affilis, nous la rimpri-mons aujourdhui sous sa forme originelle.

    Nous y ajouterons simplement, en un bref rsum :Le rle personnel de J. Bricaud pass lhistoire

    depuis sa mort, survenue au mois de fvrier de cetteanne 1934 ;

    "

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    Des notes doctrinales qui prciseront lenseigne-ment intrieur de lOrdre, adapt aux exigences de les-prit scientifique actuel, mais lgu dans sa substanceprimitive par Martinez, Willermoz et Saint-Martin.

    Ces notes, sadressant tous , ne sont quunschma exclusif de toute dtermination particulire.

    La continuation de son uvre, la chane martiniste

    totalement ressoude, rjouiront, sans aucun doute, les-prit du Matre trop tt disparu.

    Le sacerdoce magique, cest la Grande Affaire duchristianisme initiatique et ce livre en rvle pour la pre-

    mire fois le secret, dune faon claire et pratique.

    Pour rsumer ce titre dune importance capitale enlhistoire du Martinisme et surtout du christianisme ini-tiatique, nous dirons quil rvle dune faon admirablece qui, avant, tait cach. Cest un livre qui fait natrela lumire sur plusieurs sujets. De plus, il contient la

    notice historique sur le Martinisme de Bricaud, nou-velle dition considrablement augmente dun appen-dice sur le rle personnel de Jean Bricaud et de notesdoctrinales par Constant Chevillon ainsi que de diversdocuments dont :

    Le protocole dunification des Ordres Martinistes

    qui traite entre autre du Martinisme, de la Rose+CroixdOrient, de la Loge Melchitsdek, de lOrdre kabalis-tique de la Rose-Croix, de lglise Gnostique, etc.

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    Le rituel martiniste opratif et gnral contenantla crmonie des poignards.

    Une invocation dite des Matres-Cohens, suiviedune conjuration aux Anges extraite du rituel opra-toire de lcole thurgique de Martines de Pasqually.

    Un discours initiatique pour une rception marti-niste (tenue du troisime degr) par Stanislas de Guata.

    Le rituel des assembles de lOrdre kabalistiquede la Rose+Croix etc.

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    NOTICEHISTORIQUESURLE MARTINISMEDE JEAN BRICAUD

    omplte dun appendice sur le rle personnelde Jean Bricaudet de notes doctrinales par C. C.

    De tous les Ordres de Maonnerie illuministeclos en France dans le courant du XVIIImesicle, aucun neut une influence comparable

    celui qui est entr dans lhistoire sous le nom de Marti-nisme. Son apparition concide avec celle dun person-nage trange qui sappelait Joachim Martinez Pasqualis. lheure actuelle encore, les uns le disent de race orien-tale, les autres, juif portugais. En ralit, Martinez ne fut

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    ni lun ni lautre. Sa famille tait originaire dAlicante,en Espagne, o son pre naquit en 1671, comme il enrsulte de sa patente maonnique transmise par son fils,le 26 mars 1763, la Grande Loge de France.

    Daprs le mme document, Joachim Martinez Pas-qualis tait n, lui-mme, Grenoble, en 1710.

    De plus, en 1769, lors dun procs avec un certain

    du Guers, il prouva sa catholicit, il ntait donc pas juif.Martinez Pasqualis, qui signait galement Don

    Martinez de Pasqually, passa sa vie enseigner dans lesloges, sous forme de rite maonnique suprieur, un sys-tme religieux auquel il donnait le nom de Rite des lusCohens, cest--dire des Prtres lus (Cohen, en Hbreu,

    signifie prtre). Seuls les maons possdant les gradesdlus pouvaient entrer dans le rite des lus Cohens.Martinez parcourut mystrieusement une partie

    de la France, le Sud-Est et le Midi principalement. Ilsortait dune ville sans dire o il allait, il arrivait sanslaisser entrevoir do il venait. Propageant sa doctrine,il recueillit des adhrents dans les loges de Marseille,

    Avignon, Montpellier, Narbonne, Foix et Toulouse. Ilstablit enfin Bordeaux, en 1762, et l, il pousa lanice dun ancien major du rgiment de Foix.

    Bordeaux, Martinez saffilia la loge La Fran-aise , la seule des quatre loges symboliques alors enactivit dans la ville. Il seffora de ranimer le zle des

    maons bordelais et, aprs stre assur le concours deplusieurs dentre eux, il crivit, le 26 mars 1763, laGrande Loge de France : Jai lev Bordeaux un

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    temple la gloire du Grand Architecte, renfermant lescinq Ordres parfaits dont je suis le dpositaire sous laconstitution de Charles Stuart, roi dcosse, dIrlandeet dAngleterre, Gr. ! Mait. ! de toutes les loges rgu-lires rpandues sur la surface de la terre, aujourdhuisous la protection de Georges-Guillaume, roi de Grande-Bretagne, et sous le titre de grande loge La Perfection

    lue et cossaise . En mme temps, il adressait lagrande loge une copie de la Patente en anglais dli-vre le 20 mai 1738, par le Grand Matre de la Logede Stuart, son pre Don Martinez Pasqualis, cuyer,avec pouvoir de la transmettre son fils an JoachimDon Martinez Pasqualis pour constituer et diriger

    comme G!

    M!

    de Loge des Temples la gloire duGr! Arch!Aprs un change de plusieurs lettres, la Grande

    Loge de France finit par dlivrer Martinez une bullelautorisant donner une constitution sa loge sousle titre de Franaise lue cossaise , nom sous lequelelle fut inscrite sur les tableaux de la grande loge, le 1er

    fvrier 1765.Cette mme anne, il partit pour Paris et se mit

    en rapport avec plusieurs maons minents : les frresBacon de la Chevalerie, de Lusignan, de Loos, de Grain-ville, Willermoz et quelques autres auxquels il donnases premires instructions. Avec leur concours, le 21

    mars 1767, il posa les bases de son Tribunal Souverainde Paris, aprs avoir nomm Bacon de la Chevaleriecomme son substitut.

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    En 1770, le rite des lus Cohens avait des temples Bordeaux, Montpellier, Avignon, Foix, Libourne, LaRochelle, Versailles, Metz et Paris. Un autre allait sou-vrir Lyon, grce lactivit du frre Willermoz, quidevait tre le centre le plus actif du rite de Martinez.

    !Le rite des lus Cohens tait compos de neuf de-

    grs, rpartis en trois classes :Premire classe : Apprenti, Compagnon, Matre,

    Grand lu et Apprenti Cohen ;Deuxime classe : Compagnon Cohen, Matre Co-

    hen, Grand Architecte, Chevalier Grand-Commandeur

    ou Grand lu de Zorobabel ;Enfin, la troisime classe, secrte, rserve aux

    Raux-Croix, sorte de classe suprieure de Rose-Croix.Bien quil nait pas donn en formules crites un ex-

    pos complet de son enseignement, on peut nanmoins,grce au texte incomplet de son Trait de la Rintgra-

    tion des tres , aux comptes rendus des travaux et ltude des sances des adeptes, se rendre compte du butpoursuivi par Martinez et des moyens employs par lui.

    Comme beaucoup de ses contemporains, effraypar le matrialisme des philosophes, Martinez sefforade ragir contre cette tendance des esprits. Aux dfen-seurs de la matire, il opposa une idalisation de la vie,une transformation du moral aux dpens des apptits

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    physiques. Selon lui, il y a, dans tout tre humain, unct divin qui sommeille et quil faut rveiller. On peutle dvelopper au point de le dgager presque entire-ment de la matire.

    Dans cet tat, lhomme acquiert des pouvoirs quilui permettent dentrer en relation avec les tres invi-sibles, ceux que les glises appellent les Anges et de par-

    venir ainsi, non seulement la rintgration personnellede loprateur, mais encore celle de tous les disciplesde bonne volont .

    Mtamorphoser lhomme ainsi, ctait le rgnrer,le rintgrer peu peu dans son tat primitif ; ctaitlui permettre de raliser cet tat parfait auquel doivent

    tendre tout individu et toute socit, car lilluminismemartiniste comportait une action sociale collective.Mais ce nest pas immdiatement que lon peut

    arriver cet tat de perfection. Trop derreurs se sontaccumules depuis des sicles, trop de prjugs psentsur lhumanit. Il faut laisser la lumire se rpandre peu peu, sinon elle serait trop blouissante, elle aveuglerait

    au lieu dclairer.Cest pourquoi Martinez distribuait son enseigne-

    ment par petites doses et par degr. Il voulait que lesadeptes, ceux du moins appels pntrer les plus hautsarcanes de la doctrine initiatique, se livrassent ltudedes secrets de la nature, des sciences occultes, de la haute

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    chimie, de la magie, de la Kabale1 et de la Gnose, pourarriver insensiblement lillumination et la perfection.

    Cette doctrine eut un succs clatant et le GrandOrient devait reconnatre, plus tard, quelle avait su, detous les rites mystiques, recueillir le plus dadhrents etconserver avec le plus de soin le secret de ses mystrieux

    travaux.Au mois de mai 1772, Martinez sembarque Bor-

    deaux pour Saint-Domingue ; il devait y recueillir unesuccession. Il mourut Port-au-Prince, le 20 septembre1774. Il laissait un fils qui faisait ses tudes au collgede Lescar, prs de Pau. Avant de mourir, il dsigna pour

    son successeur, son cousin, Armand Caignet de Lestre,commissaire gnral de la Marine Port-au-Prince.

    !Parmi les disciples de Martinez, un grand nombre

    parvint la clbrit. Citons : le baron dHolbach, au-

    teur du Systme de la Nature ; lhbrasant et kabalisteDuchanteau, linventeur du Calendrier magique, quimourut des suites dune bizarre exprience dalchimiefaite dans la loge des Amis Runis de Paris ; JacquesCazotte, le clbre auteur du Diable Amoureux ; Bacon

    1 - Kabale (kabaliste) : La graphie avec un seul b met davantage en videnceltymologie du mot. Voir le livre Divine KaBaLa , paru chez Guy Trdanielditeur.

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    rations magiques. Sans rompre avec ses Frres Cohens,il volua de plus en plus vers le seul dveloppement desthories philosophiques contenues dans le systme deMartinez et il les enseigna par sa parole et ses crits.Jusqu la rvolution, il alterna ses leons ses adeptesavec des voyages ltranger o il se cra de grandesrelations. Cest pendant ces voyages, Strasbourg et enAllemagne, quil dcouvrit Jacob Boehme, dont il adjoi-

    gnit les thories celles de Martinez. Elles pouvaient, dureste, se superposer, car Boehme aussi tait un illumin.

    Il fut inquit pendant la Terreur ; mais quelques-uns de ses anciens disciples, arrivs au pouvoir, le pro-tgrent et il chappa, grce eux, une mise en ac-cusation. Il mourut en 1803, laissant, en divers pays

    dEurope, de nombreux adeptes.On a souvent confondu, sous lappellation de marti-nistes, les disciples de Martinez et ceux de Saint-Martin.Bien que les thories fussent les mmes, une diffrenceprofonde sparait les deux coles. Celle de Martinez res-tait dans le cadre de la Maonnerie suprieure, celle deSaint-Martin sadressait aux profanes. La seconde, enfin,

    repoussait les pratiques et les crmonies auxquelles lapremire attachait une importance capitale.

    !Aprs la mort de Martinez, le puissant Matre

    Caignet de Lestre, son successeur, ne put soccuperactivement de lOrdre ; des scissions se produisirent. Il

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    mourut en 1778, aprs avoir transmis ses pouvoirs aupuissant Matre Sbastien de Las Cases.

    Ce dernier ne jugea pas propos de renouer lesrelations rompues entre les divers temples des lus Co-hens et de refaire lunit dans le rite. Petit petit, lestemples se mirent en sommeil.

    Cest alors que le chef des lus Cohens de Lyon,J.-B. Willermoz, afin de sauvegarder la Tradition mar-tiniste, rsolut de limplanter dans le rite de la StricteObservance Templire, dont il tait un des chefs cou-ts, et cela daccord avec le puissant Matre substitut deslus Cohens, Bacon de la Chevalerie.

    On sait que la Stricte Observance Templire dAlle-magne avait essaim en France un rejeton dont le centretait Lyon, dans la loge La Bienfaisance. Sous linfluencede Willermoz, la Stricte Observance franaise avait in-sensiblement volu vers le Martinisme.

    Au convent des Gaules, organis Lyon par Wille-

    moz, en 1778, elle avait, craignant que le rtablissementde lOrdre du Temple nveillt les susceptibilits poli-cires, remplac les Templiers franais par les ChevaliersBienfaisants de la Cit Sainte. Dans les hauts grades delOrdre, on habilitait des adeptes prouvs recevoir lesconnaissances suprieures des lus Cohens martinistes.

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    Les Chevaliers Bienfaisants lyonnais et leur chefWillermoz considraient donc la Stricte Observancecomme une cole prparatoire do les lus taient intro-duits dans le cercle intrieur du Martinisme. La StricteObservance franaise rsolut, au convent des Gaules,dentraner sa mre, la Stricte Observance allemande,dans la voie o elle-mme stait engage.

    cet effet, Willermoz ajouta deux grades secrets,aux six grades de la Stricte Observance, et il se rendit enAllemagne, au convent de Wilhemsbad, en 1782, aveclintention dy faire triompher son systme. Il trouva unappui dans les deux frres les plus puissants de la Ma-

    onnerie templire : les princes Ferdinand de Brunswicket Charles de Hesse. Mais les Illumins martinistes fran-ais eurent devant eux des adversaires puissants : lesIllumins de Bavire.

    Le convent de Wilhemsbad ne fut quune lutte pre,acharne, entre les martinistes franais et les Illumins

    dAllemagne. Les martinistes triomphrent.Willermoz obtint de prsenter au convent ses pro-

    jets de rforme et ses nouveaux rituels. En outre, il fitaccepter le nom de Chevaliers Bienfaisants de la CitSainte pour tous les frres de lOrdre intrieur commecela se pratiquait en France. Le rituel cossais copierait

    dsormais, pour la plus grande partie, le rituel de Lyondans lequel Willermoz avait fait insrer des allusionsprparatoires la doctrine martiniste. Enfin, une com-

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    mission spciale, dont il assuma la direction, fut chargede rdiger les rituels et instructions des hauts grandesdu rgime intrieur, lequel comprendrait, au sommet,les deux grades secrets martinistes pratiques dans laStricte Observance de Lyon. Le travail tait en bonnevoie lorsquclata la Rvolution Franaise qui allait in-terrompre la vie maonnique et annihiler, de ce fait,

    linfluence de Willermoz et des martinistes sur la StricteObservance dans les pays trangers.

    !Le systme des Chevaliers Bienfaisants ne fut rta-

    bli en France quen 1806. Il se rclama presque aussi-

    tt du Grand Orient, avec lequel la Stricte Observanceavait eu jadis des traits. Quant aux lus Cohens mar-tinistes, ils ne reprirent pas officiellement leurs travaux.Bacon de la Chevalerie, substitut universel de lOrdredes lus Cohens pour la partie septentrionale, sigeaitcependant, ce titre, en 1806, au Grand Consistoire des

    rites du Grand Orient de France. Mais il ne put jamais,malgr ses instances ritres, obtenir la rorganisationde lOrdre au sein du Grand Orient. Dans une lettre auFr marquis de Chefdebien, du 5 aot 1807, il dploraitla non-activit et le silence absolu des lus Cohens,toujours agissants sous la plus grande rserve, en excu-tion des ordres du Souverain Matre .

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    Le systme martiniste des Chevaliers Bienfaisantspassa en Suisse par le Directoire de Bourgogne, quitransmit ses pouvoirs au Directoire helvtique. Celui-cidevait devenir lactuel Rgime cossais Rectifi.

    Willermoz mourut en 1824 Lyon, en lguant sespouvoirs et ses instructions martinistes son neveu Jo-seph-Antoine Pont du Rgime cossais Rectifi. Quant

    aux anciens membres de lOrdre des lus Cohens, ilscontinurent propager les doctrines de Martinez, soitindividuellement, soit en des groupes secrets compossde neuf personnes, quils appelaient des aropages kaba-listiques.

    Lenseignement occulte de Martinez fut donc trans-mis dans le courant du XIXme sicle, dune part par leslus Cohens, dont un des derniers reprsentants directsfut le puissant Matre Destigny, mort en 1868 ; dautrepart, par quelques frres du Rgime cossais Rectifi d-tenteurs des instructions secrtes de Willermoz. Enfin,les disciples de Saint-Martin rpandaient en France, en

    Allemagne, au Danemark et surtout en Russie, la doc-trine du Philosophe Inconnu. Cest par lun de ceux-ci,Henri Delaage, quen 1880, un jeune occultiste parisien,le docteur Encausse (Papus), connut les doctrines deSaint-Martin et rsolut de sen faire le champion. ceteffet, il tablit, en 1884, avec quelques affilis, un ordre

    mystique auquel il donna le nom dOrdre Martiniste. Denombreux maons occultistes firent partie de cet ordre.

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    En 1893, les martinistes lyonnais entrrent en pos-session des archives de Willermoz et des lus Cohens deLyon, que la veuve du frre Joseph Pont avait lgues aufrre Cavarnier aprs la mort de son mari.

    Le Dr Encausse ignorait alors que la transmissionde la Tradition martiniste des lus Cohens navait ja-

    mais t interrompue, et que cette tradition navait cessdavoir des reprsentants, soit Lyon, soit dans diff-rentes villes de ltranger ( Lyon, les frres Bergeron etBreban-Salomon ; au Danemark : Carl Michelsen ; auxtats-Unis : le docteur douard Blitz). Le Dr douardBlitz, chevalier bienfaisant de la Cit Sainte, et haut

    grade de Memphis-Misram, tait le successeur directde Willermoz et dAntoine Pont. Il devint prsident duGrand Conseil, pour les tats-Unis, de lOrdre Marti-niste rnov par Papus. En 1901, en sa qualit dhritierlgitime de Martinez, il rsolut de rtablir lOrdre auxtats-Unis, sur les anciennes bases traditionnelles. Sesreprsentants, en France, le Dr Fugairon et plus tard,

    Charles Dtr (Tder), sefforcrent dagir dans le mmesens. Ce dernier put mme, daccord avec Papus, organi-ser Paris, en 1908, un congrs des Rites MaonniquesSpiritualistes, dans le but de rattacher lOrdre Marti-niste la Maonnerie des Hauts Grades.

    Enfin, en 1914, aprs une entente avec le grandMatre du Rgime cossais Rectifi (Dr de Rib...), il futdcid de crer un Grand Chapitre Martiniste compos

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    uniquement de maons hauts grads pour servir de lienentre le Martinisme et lcossisme rectifi. Les vne-ments de la guerre, la mort, en 1916, du grand MatrePapus et surtout, des changements survenus dans laGrande Matrise du Rgime cossais Rectifi en France,empchrent la ralisation de ce projet. Le successeur dePapus, le frre Charles Dtr (Tder), mourut en 1918,

    transmettant ses pouvoirs de Grand Matre au frreJean Bricaud, de Lyon. Ce dernier, lors de la rorgani-sation du Martinisme, aprs la guerre, rtablit lordresur les bases solides de la Maonnerie symbolique, d-crtant que, seuls, dsormais, les maons possdant legrade de Matre, pourraient joindre lOrdre Martiniste.

    .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

    Le frre Jean Bricaud assuma la Grande Matrisede lOrdre Martiniste le 25 septembre 1918, la mortde Tder. Il avait t en contact avec Blitz par linterm-diaire du Dr Fugairon et par Tder lui-mme. Il avait

    frquent les derniers reprsentants du willermozisme Lyon - M. C. et le Dr L... en particulier - et recueillileurs enseignements. Il appartenait donc la ligne tra-ditionnelle des disciples de Martinez, dont Saint-Martinstait jadis cart pour se refugier dans la spiritualit etla mystique pures. Ce dernier courant, rnov par Pa-

    pus, en 1887, cadrait bien thoriquement avec le courantmartinsiste ; mais il laissait aux adeptes, dans lclec-tisme le plus absolu, le libre accs de tous les sentiers

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    de la mystique. De plus, Papus, comme Saint-Martin,sadressait aux profanes, leur demandant la seule bonnevolont. En thorie, cest bien, mais en matire dillu-minisme, bonne volont signifie bien souvent curiosit.Or, le problme de la rintgration est inaccessible lacuriosit et mme la bonne volont ordinaire. Pourlatteindre, il faut une triple discipline : celle de lesprit,

    celle de lme, celle du corps. Cest prcisment cettediscipline que procurait lenseignement progressif deslus Cohens et par la suite, celui de la Stricte Obser-vance et des Chevaliers bienfaisants de la Cit Sainte.Bricaud le comprit ds labord et cest pourquoi il tra-vailla rattacher le Martinisme de Papus la discipline

    de la Gnose.

    Papus signa, en 1911, un trait par lequel il recon-naissait lglise Gnostique Universelle comme glise offi-cielle du Martinisme. Par cet acte, il liait lOrdre rnovpar lui la doctrine occidentale sculaire dont Martinezstait inspir lorigine. Ce trait, confirm et largi en

    1917 par Tder, donnait, dans sa deuxime version, auxmembres du Haut Synode Gnostique, le droit de sigerau sein du Sup. Cons. martiniste, titre de rciprocit.Lunion intime des deux organismes tait ainsi ralise.

    En prenant la grande matrise, Bricaud fit plus en-

    core, il revint de faon totale la conception de Marti-nez et Willermoz, dj remise ltude depuis le conventde 1908. Il superposa le Martinisme la Maonnerie et

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    dcrta, comme il le dit plus haut, que, seuls, les maonsrguliers de tous les rites pourraient tre admis danslOrdre et, a fortiori , dans son cercle intrieur. Pourrecevoir le premier degr martiniste, il fallut tre maonet pour tre investi des autres, possder les hauts gradesselon une hirarchie tablie minutieusement. Le Marti-nisme ntait plus incorpor la Maonnerie, comme

    chez Willermoz ; il gardait sa personnalit propre, maisil tait bas sur elle et tait appel dvelopper lensei-gnement reu dans les grades sous-jacents de la Maon-nerie traditionnelle.

    !La guerre avait relch et parfois rompu le lien qui,

    jadis, unissait les diverses communauts martinistes delancien et du nouveau monde. Les loges staient misesen sommeil, les adeptes taient disperss, ils ne repr-sentaient plus quune unit morale. Le premier gestedu G. M. Bricaud fut de rtablir la chane. Il restitua

    lunit de lOrdre en France, ds le dbut de 1919. Lecercle lyonnais fut rveill le premier, puis celui de Pariset successivement, tous les centres de la mtropole. Lemouvement gagna les colonies ; lAlgrie et Madagascarfurent les premires reconstituer leurs groupements.

    En 1921, toutes les relations internationales avaientt renoues et le Martinisme avait mme largi son rayon-nement. LAngleterre tait reprsente au Sup. Cons. par

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    le frre Baron de Th... ; des dlgus gnraux agis-saient en Pologne, au Danemark, en Tchcoslovaquie,en Italie, au Portugal, en Belgique, en Roumanie. Desgroupes russes et ukrainiens, arrachs leur sol natal,stablissaient en France. Le mouvement organis parBlitz, aux tats-Unis, en 1901, reprit contact son tour.Le Mexique, lAmrique centrale et le Chili runirent

    nouveau leurs adhrents et sadressrent la Puissancecentrale en la personne de son G. Matre. Les directivesquil donna, dans le cadre de sa rforme, furent suiviespar tous ceux qui avaient cur la Tradition primitivedu Martinisme. On peut dire quen 1925, lOrdre avaitrepris son essor, restaur son unit et accept, dans son

    ensemble, la constitution originelle de Martinez et deWillermoz.Et lorsque Bricaud mourut, le 21 fvrier 1934, son

    uvre tait au point, le cercle intrieur tait constitusur des bases solides.

    !On a vu plus haut, quel tait le sens gnral de

    lenseignement donn par Martinez aux lus Cohens,puis aux Chevaliers Bienfaisants par Willermoz. On avu comment Saint-Martin avait limin, pour ses dis-ciples personnels, les oprations magiques pour se can-tonner dans la seule mtaphysique du systme. Il reste dlimiter la doctrine traditionnelle restitue par le G. M.Bricaud, depuis 1919, dans le cadre de la science et de la

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    philosophie actuelles. Une adaptation tait ncessaire ;la voici :

    Tout dabord, prcisons que rien nest chang auxbases thoriques de Martinez. Le but atteindre est etsera toujours la spiritualisation des individus et des so-cits. Lennemi est toujours identique : le matrialismedoubl de lagnosticisme. Mais cette doctrine dltre a

    multipli ses forces par toutes les conqutes scientifiquesralises depuis cent cinquante ans, et la philosophie quiltaye a complt son arsenal par les arguments du sub-jectivisme, du synthtisme et autres systmes modernes.Elle est donc plus redoutable que jamais.

    Cest pourquoi, si lon veut implanter le spiritua-

    lisme dans les milieux actuels, il faut partir de basesscientifiques irrfutables, faire la part de la matire etdes phnomnes dont elle est le sige et la part de ll-ment divin, cest--dire de lEsprit. Donc, la base dela doctrine martiniste se trouvera une psychophysiologiedterminant le rle du corps, de lme et de lesprit.Elle conduira ladepte la conviction scientifique dun

    esprit recteur et pour ainsi dire, crateur, et dune ma-tire servile, simple modalit de lesprit ncessite parles contingences spatiales et temporelles. Lesprit sera laseule ralit et la matire, une apparence destine se r-sorber lorsque lesprit naura plus besoin dun supportpour agir et penser, cest--dire lorsquil aura reconquis

    sa puissance originelle perdue dans le procd involutifdes manations divines.

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    Ainsi, la psychologie martiniste conduit la pr-pondrance, puis la primordialit de lesprit, pourconclure quil est la seule ralit. Pour elle, le corps etles sries phnomnales dont il est lorigine sont unrsultat instable obtenu par la dispersion des lmentsspirituels primitivement mans par le Principe divin.

    Linvolution de ses lments spirituels constitue lacosmogonie dont le dveloppement sadapte avec rigueur lensemble des thories astronomiques, gologiques etbiologiques modernes.

    Comment ils ont t mans, puis appels sinvo-

    luer, tel est le but de la thodice ou plutt de la tholo-gie martiniste, dont il faut chercher les racines profondesdans les trfonds de la pense humaine ; mais, plus prsde nous, dans lalexandrinisme et la doctrine sotriquedu Christ, spcialement manifeste dans la Gnose.

    Cette premire partie de lenseignement est consti-

    tue par une double dmonstration. Dans un mouve-ment ascendant, elle va du corps, cest--dire de la matirebrute ou organise, vers lme, lesprit, les manifesta-tions divines extrieures et enfin, vers le Principe cra-teur. Suivant le mouvement inverse, elle sabandonneensuite au courant centrifuge pour assister linvolution

    des manations spirituelles, jusqu lextrme limite dela ralisation qui est la matire.

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    Cest une philosophie, donc une science thorique.

    Mais le problme nest pas puis. Linvolution estune consquence des cataboles successives dont il fautdtruire les effets. Ce sera le rle de la deuxime partiede lenseignement.

    Il faut juguler la force centrifuge et permettre laforce centripte de reprendre sa puissance attractive. Ilfaut mater le corps, discipliner lme et fixer la person-nalit humaine dans son centre effectif, lesprit. Puis,dtape en tape, il faudra reconduire lesprit du monde

    de lespace et du temps dans le monde divin, son lieudorigine.

    Et ceci est une science non plus thorique maispratique. Elle commence dans la morale, elle slve parla religion universelle pour aboutir la saintet, cest--dire la dification, cest--dire lunion non pas hypos-

    tatique, mais virtuelle avec Dieu, principe et source deltre, de la vie et de toutes les manifestations qui endcoulent. Cest le plus haut sommet de la mystique,cest la rintgration et le rassemblement des nergiesdisperses, en un mot, cest la thurgie.

    Comment une pareille science peut tre pratique,il nest pas difficile de le concevoir. Ce nest pas par des

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    thories que lon petit agir sur la matire et la rendre do-cile au point de ntre plus quun instrument. Cest pardes oprations dtermines, par des actions fluidiques,par le contact et le maniement des forces spirituelles.De mme quun savant manie et dirige des forces mat-rielles, ainsi, le martiniste opre avec lnergie spirituelle.

    Parti de la connaissance exprimentale, il sacheminevers la science intuitive, vers lextase qui lui ouvrira leshorizons de lesprit. Du contingent, il va vers labsolu.Certes, il ne latteindra pas, mais, chaque palier de sacourse indfinie, son tre multipli par la grce sera plusgrand et sa conscience sera plus pleine.

    videmment, ceci nest quun cadre, le cadre danslequel volue le martiniste. La substance mme de len-seignement, les mthodes, les pratiques ne sont commu-niques quaux adeptes dont le dsir sest transform envolont de ralisation.

    Telle est la constitution actuelle de 1Ordre Mar-tiniste, tel est son enseignement. Essentiellement spi-ritualiste, il est un centre de diffusion de la Traditionoccidentale chrtienne. Il a, comme base, toutes lessciences exprimentales, mais il se sert particulirementdes sciences symboliques et hermtiques pour arriver

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    la Gnose. Il poursuit la rintgration de lhomme dansson tat primitif et la spiritualisation de toute la famillehumaine.

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    LESACERDOCEMAGIQUEDES LUS COHENSPAR OL IV IER MANITARA

    ebout lordre mes Frres.

    Le Phil Inc : Pourriez-vous, M. Associ, unir

    la loge que nous constituons aux puissancesvisibles et invisibles qui dirigent notre Ordre

    vnrable ?

    Le M. Associ : Oui, nous le pouvons par linvo-cation des Matres secrets de notre chane astrale, si les

    curs des F. ici prsents sont anims par un pur dsir.

    $

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    Le Phil Inc : M. Associ, veuillez faire appel auxinfluences du fondateur vnrable de notre Ordre.

    Le M. Associ : Martines de Pasqually, toi qui asfond notre Ordre avec lappui des principes vivants delinvisible, protge cette loge ouverte la G. A. D. L. U.et donne-nous le soutien des forces secrtes de lOrdre

    dans le plan astral.

    Le Phil Inc : Aprs ce fondateur de lOrdre, quelssont encore mes appuis dans linvisible, P. M. Initi ?

    Le M. Initi : Tous ceux qui travaillrent la gloire

    de notre Ordre dans le monde visible et surtout, Louis-Claude de Saint-Martin, Jean-Baptiste Willermoz, Papuset tous leurs disciples dans lOrdre invisible.

    Le Phil Inc : Matres invisibles de notre Ordre, vous tous, qui, la suite de Claude de Saint-Martinet de J. B. Willermoz, avez connu la lumire secrte etavez particip ses activits, vous qui avez toujours tles chandeliers fidles de Yshoua (Jsus) le rparateur,venez aimanter de votre influence luvre que nous com-menons aujourdhui dun cur pur et avec dardentsdsirs de nous perfectionner physiquement, moralementet spirituellement.

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    Le Phil Inc : Au nom du Suprme Conseil delOrdre Martiniste, nous, dlgus spcialement 28ceteffet, dclarons la puissante loge ouverte la gloire de p28 (15 du PDF) G. A D. L. U. et sous les auspices du PhilInc. N. V. M., prenez place, mes frres...................................................................................................................................................................................

    La loge reprsente le lieu sacr lintrieur duquelse droulent les travaux. Saint Paul a dit que lhommetait le temple du Dieu vivant et notre intention en trans-crivant cet extrait du rituel martiniste est de consacrerla loge que chacun doit tablir en son cur, de relier

    notre lecteur aux puissances invisibles par le magn-tisme des incantations, par lambiance magique quellesfont natre dans latmosphre immanente afin que cettelecture porte en lui le message de Lumire initiatique delglise intrieure qui guide les hommes de dsir vers lepleine lumire du jour.

    La rdition de cette notice historique sur le Mar-tinisme est trs importante pour tous les martinistes engnral, tous ceux que leur intrt porte vers le christia-nisme initiatique du fait quelle se rattache Jean Bri-caud qui fut patriarche de lglise gnostique et qui reven-dique la filiation des lus Cohens.

    De plus, Constant Chevillon, martyr de lOrdre

    augmenta de ses notes doctrinales le texte primitif de

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    Bricaud, ne faisant figurer sur louvrage que les initialesde son nom.

    Nous ne sommes pas sans savoir que cette filiationdes lus Cohens revendique par Bricaud t mise endoute dune faon qui parat indiscutable un certainpoint de vue, mais ce qui nous parat galement digne

    dattention et ce que nous dsirons galement soulignerplus particulirement ici, cest que Jean Bricaud osa re-vendiquer cette filiation, et cet acte contient en lui mmeson importance, abstraction faite de toute influence ext-rieure.

    Il faut savoir que le grand secret sur lequel reposela Franc-maonnerie, le secret inviol, le secret inconnuse cache justement derrire le voile de la filiation initia-tique, de la transmission du sacerdoce johannite ; secretindfinissable et imprononable de lautorit spirituelleque confre lillumination ou la connaissance vcue dela Lumire universelle.

    Ce secret ineffable par essence maintient luiseul tout ldifice du temple, autre image du monde etseul, peut esprer en percer le mystre le vritable magelorsque dans un tat de pure extase, rintgr dans sonprincipe cleste, la vision intelligible totalement ouverte,il jouit de lomniscience ou tat gnostique en Dieu, lais-

    sant parler en lui la voix de lAbsolu qui lve les derniersarcanes.

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    Ce secret encore reprsent par la pierre angulaireet par laptre saint Pierre sur lequel doit tre difielglise mystique, le fondement de la rvlation, cest lesecret de la foi, active et intelligente chez les mages fon-dateurs de religion qui ont su sen emparer, et aveuglechez les foules qui doivent donc se raccrocher la claire

    vision des sages de peur de ne savoir o marcher. Lorsquela foule ncoute plus les mages mais commande dauto-rit, ltat social est perdu, cest lanarchie.

    De la mme faon, lorsque les passions, les apptitsbrutaux des cellules prennent le pas sur lintelligence etla raison, lhomme est perdu et les cataclysmes ou les

    maladies de toutes sortes se dclenchent invitablement.

    Toute la diffrence entre la synarchie et lanarchieest contenue en cette double image comparative et ex-trme dun sage en pleine sant, vivant lharmonie danstous les plans de son tre et dun homme malade, alinmental, paralytique ou cancreux.

    Ce secret formidable, qui maintient la stabilit dumonde et de la personnalit de chaque homme est conte-nu dans le mystre de la filiation. Cest le secret des Ca-thares et des Templiers, leurs trsors prcieux, le SaintGraal qui donne lautorit spirituelle par linitiation

    la raison divine, lIntelligence cosmique. Cest pourcette raison que lglise intrieure, la Fraternit johan-

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    nite est indestructible et qu linstar du phnix, ellerenait toujours de ses cendres, car la raison qui lanime,lide quelle doit incarner dans le monde est ternelle ;elle est divine et ne se conoit que par les mes leves la divinit, qui toujours la rgnrent l o on lattendle moins. Cest ainsi que naquit le Martinisme qui estune forme spcifique de cette grande mission du chris-

    tianisme initiatique qui, lui-mme, incarne et vhiculedautres courants spirituels tel celui de Zoroastre rg-nr et transfigur.

    Lesprit seul contient la ralit absolue et cest uni-quement la forme qui permet la prise de conscience decette ralit absolue de lesprit qui involue pour que la

    forme volue, sapprochant de plus on plus de la per-fection, manifestant de mieux en mieux la splendeur delesprit jusquau jour des noces mystiques, de lunionparfaite et totale des deux poux, de lesprit et de lamatire, de la pleine lumire et de sa rvlation.

    Donc, pour comprendre ce but formidable en la pl-nitude de sa porte initiatique, il faut apprendre ouvriren soi la vision spirituelle qui permet lintelligence desarcanes, semparant de la pierre angulaire sur laquellerepose tout difice de sa propre personnalit et la puri-fier de tous les rsidus karmiques de lancien serpentinitiateur afin quelle puisse recevoir, dune faon pure

    et impersonnelle, lEsprit, la vie du Christ qui confreseul la filiation vritable et vivante, celle de lintelligence

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    et du pouvoir rel qui est lamour le plus pur et le plusclairvoyant.

    Il est une loi qui commande que pour obtenir desrponses, il faut avant tout savoir poser des questions.Seul celui qui se pose des questions avec intensit ob-tiendra des rponses. Cette constatation vidente peut

    paratre enfantine au premier abord, elle nen recle pasmoins toute une philosophie, toute une faon dtre etde se comporter face la vie et face sa propre per-sonnalit ; faon dtre qui fait que certains voluentalors que dautres stagnent et finissent par rgresser, quecertains se dveloppent et travaillent avec enthousiasme

    tailler leur propre pierre pour la joindre la construc-tion collective alors que dautres priclitent pour finale-ment disparatre.

    Lesprit veut toujours aller de lavant, cest pourquoiil pousse inlassablement lme se poser de nouvellesquestions, perfectionner les anciennes formes.

    Quelle est donc cette autorit trange qui mane dela succession lgitime, de la transmission sacramentellede pouvoir ?

    Quel est donc ce mystre de la foi ? Comment cer-tains initis ont-ils russi sen emparer par leur intel-ligence et leur volont, illumins la vision du Saint-

    Esprit ?

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    La magie nest-elle pas tout entire dans le magicienet le grand et incommunicable arcane de la science ini-tiatique, qui procure ladepte affranchi la connaissancedu bien et du mal. Chacun ne doit-il pas en voquerlimage en son me par ses propres possibilits ?

    Un sacrement, une initiation sont-ils autre chosequun moyen de conqurir le pouvoir vis, une prise

    de conscience, une rvlation de ce pouvoir qui ne de-mande qu tre dvelopp en lme du nophyte ?

    Nest-il pas un axiome de la haute magie qui veutque toute parole cre ce quelle affirme proportionnel-lement son rayon daction et un sacrement sacerdotalnest-il pas en dernire analyse, quune forme de positi-

    visme transcendantal qui procure en quelque sorte unpoint dappui sur lequel peut sarcbouter le levier de lavolont, dans le but de semparer de la puissance de lafoi ?

    Croire avec raison ce qui est de toute ternit etagir en ce sens de toute la force de sa vie, nest-ce pasle commencement de la toute puissance et de la prtrise

    magique ?La forme est lie lide quelle vhicule. Platon

    parlait de ce monde o les ides sont des tres vivantsqui se manifestent ici bas par lintermdiaire des formes.La forme dun homme nest que la rsultante des idesquil incarne. En transformant la forme dun objet, on

    en change la fonction, on y imprime une autre ide.

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    Cest ainsi quen manipulant les formes on peutactionner les ides. Tout le principe de la magie crmo-niale est contenu dans cette loi. En effet, supposons unhomme qui sempare des formes de sa vie, de ses habi-tudes, de ses passions, de ses dsirs, de ses tendancespersonnelles et limites pour les consacrer au service di-vin telle que sa vision intelligible lui fait concevoir ; cet

    homme voque les ides divines de son me immortelleet commence les incarner sur la terre, dans son proprecorps. linstar du magicien qui consacre un parche-min vierge en y traant des caractres magiques, figureset signatures des forces astrales avec lesquelles il dsireimprgner le talisman, le mage se consacre lui-mme aux

    influences du Dieu vivant quil doit vhiculer ; tel est lerle dun sacrement.

    Mais pour en revenir notre srie de questions,ny a-t-il pas pour les natures faibles et impressionnablesun risque dauto-hallucination et par suite de contagionsympathique lorsque la parole cratrice nest pas fcon-de par le Verbe divin ?

    Autant de questions, autant de rponses luci-der pour tenter de comprendre le mystre des filiationsinitiatiques et aussi pour se rassurer face toutes lescontroverses en matire de succession lgitime ou pas.

    Dailleurs ces controverses ont exist de tous temps etsont loin dtre spcifiques au Martinisme.

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    ce sujet, on peut mditer un passage trs signifi-catif des vangiles dans lequel les prtres officiels inter-pellent Jsus afin quil dvoile lorigine de lautorit quilui permettait daccomplir des miracles et dagir commeun envoy de Dieu, comme un prtre du Trs-Hautsans avoir reu rgulirement les pouvoirs lgitimes dela synagogue. Cest ainsi que dans lesprit des prtres

    de lpoque, Jsus ne pouvait tre un Fils de Dieu etpar consquent navait pas le droit dagir comme tel,puisquil navait pas reu la filiation de la synagogue etnoublions pas que lhistoire se rpte.

    La vrit est que lautorit parle delle-mme tra-

    vers les actes de celui qui agit et il faut comprendre,quen matire de Fraternit initiatique, seul, linvisibledonne la vritable initiation celui qui sait la mriter.

    Ce sont les uvres qui prouvent avant tout lintel-ligence et la foi active.

    Un homme peut donc recevoir toutes les filiationset initiations possibles de tous les mouvements inima-ginables, sil ne les mrite pas, sil nen est pas digne,linvisible ne lui accordera pas et se retirera.

    Jean Bricaud tait-il digne de sa revendication ? Cenest pas nous den convenir ni den tablir la lgiti-mit, nous voulons seulement attirer lattention sur cette

    revendication, plus que remarquable.

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    Et puisque nous sommes dans les filiations, citonsun passage dune lettre au sujet de celle de Martines dePasqually lui-mme dans laquelle il rpond ses Raux-Croix qui lui demandaient des rvlations plus com-pltes sur les mystres de la chose. Il est inutile dypenser avant le temps, rpond Martines de Pasqually, netrouvant pas, mme parmi les Raux-Croix, un sujet qui

    put en faire aucun usage quen donnant tout de bonnefoi et ne ferait que profaner la chose. Il se trouve danslimpossibilit de satisfaire cette demande. Il conseilleaux Raux-Croix, avant de tmoigner tant dambitionsous prtexte de chercher sinstruire, de bien tudierle peu de crmonies quil leur a donnes, de rflchir

    sur la conduite spirituelle quils ont tenue par le passet sur celle quil faut tenir de toute ncessit lavenir.Ils verraient alors bien clairement que la chose vient del-haut et non du Matre. Ils seraient plus convaincusde la profonde authenticit du Matre et quil a t dela meilleure foi avec ses Raux-Croix. Ils sauraient quilnest quun agent dans la chose. Ils sauraient que celui

    qui est lu le premier dentre eux nest point lu par euxet de par leur volont, mais quil lest par ses pniblestravaux. Son lection est sa rcompense. Il leur conseilleencore de rflchir sur les diffrents types, poques etavnements sensibles et physiques arrivs dans la natureuniverselle gnrale et particulire, de lire un peu plus

    particulirement quils ne lont fait jusqu prsent dansles diffrentes oprations du Christ qui a rellement

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    opr en deux substances : lune comme homme-Dieuest la qualit du vrai Adam oprant sur la terre parmiles hommes matriels, lautre comme homme-divin op-rant par la rsurrection oprante chez tous les hommesspirituels. Ils verront par l quil faut apprendre vrita-blement vaincre toutes ses passions et soumettre sesvolonts celui qui le don est accord pour faire agir la

    chose et servir dexemple ses disciples. Ils apprendrontencore combien il est important de ne jamais mpriserpar orgueil son semblable, tout homme tant infinimentcher au crateur et le plus lev en dignit dans ce basmonde tant souvent le plus petit devant le G. A.

    Voil les rflexions avec lesquelles le Matre exhorte

    ses Raux-Croix srieusement pour les faire parvenir aubut quils demandent.

    Dire ou sous-entendre quil existe plusieurs filia-tions au sein de lOrdre Martiniste serait une biengrande mprise puisque tout est parti de Martines dePasqually et par suite, des lus Cohens et du cercle in-

    trieur des Raux-Croix. De mme, il ny a jamais eudeux formes distinctes de Martinisme et toutes ces idespropages, toutes ces scissions indiquent une dchancecertaine due lOrdre extrieur qui a voulu se constituerindpendamment de lOrdre intrieur. Le Martinismena quune doctrine et par celle-ci, il se rattache en droite

    ligne au christianisme initiatique de la grande Frater-nit johannite lglise intrieure et en cela il a hrit