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Le Sahara : ressources, conflits Étude de cas

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Le Sahara : ressources, conflits

Étude de cas

Problématique

Le Sahara est un espace africain désertique de 8,5 millions de km2, partagé entre une dizaine d’Etats. En quoi cet espace apparemment déshérité est-il un enjeu mondial ?

I- Un espace convoité

1- Des ressources importantes

Le Sahara est un désert plein de ressources :

- Depuis l’Antiquité, de nombreuses routes commerciales le traversent (route de l’or et de l’ivoire, des esclaves…).

- Le sous-sol recèle de nombreuses ressources : gaz, pétrole, eau fossile, minerai (or, uranium…).

- Certaines zones bordières sont des fronts pionniers agricoles par pompage de l’eau des aquifères ;

- Le tourisme est également un enjeu fort du développement économique (Maroc, Tunisie…).

2- La compétition pour les richesses du désert

La compétition joue à différentes échelles :

- Entre puissances mondiales : anciennes métropoles (France, G.B.), Chine, États-Unis pour accéder à des ressources rares, comme l’uranium ;

- Entre États bordiers ;

- Entre sociétés multinationales : elles profitent de la corruption pour s’implanter ;

- Entre groupes infra-étatiques.

3- Des conflits frontaliers

Les frontières ont été tracées par les colonisateurs du

XIXe siècle, sans prendre en compte les populations locales. Le Sahara occidental est marqué par un conflit entre le Maroc, qui revendique ce territoire, et les sahraouis qui demandent leur indépendance par les armes (Front Polisario).

Au cœur du désert, les touaregs, partagés entre

plusieurs pays et mal reconnus, sont en rébellion partielle, notamment au nord Mali (Azawad), s’alliant avec des groupes islamistes.

À l’Est, le Soudan s’est partagé en deux depuis 2011 et les deux gouvernements se déchirent pour les ressources pétrolières. La guerre civile à l’ouest (Darfour) a fait plus de 300 000 morts et 1 million de déplacés.

II- Le Sahara, « zone grise »

1- De nombreux flux illicites

Les frontières poreuses, la faiblesse des États et la corruption permettent de nombreux trafics :

- Cocaïne transitant de la Colombie vers l’Europe ;

- Haschich produit au Maroc ;

- Trafic d’armes légères et lourdes (depuis la Libye…) ;

- Contrebande de voitures volées, essence, tabac…

- Trafic de migrants venus du sud.

Le Sahara est une zone de non-droit inscrite dans la mondialisation par ses trafics illicites.

2- Une base arrière du terrorisme

De nombreux groupes islamistes terroristes et mafieux opèrent dans ce territoire. Le plus connu est AQMI (Al-Qaida au Maghreb Islamique), qui vit de prises d’otages, de razzias et de trafics divers.

La tentative de prise de possession du Mali en 2013, l’instabilité actuelle en Libye sont favorisées par la faiblesse des gouvernements locaux.

3- Des flux migratoires importants

Les PMA du sud du Sahara sont des espaces d’émigration forte, en direction de l’Afrique du nord et de l’Europe.

Ces flux sont alimentés par le mal-développement, la jeunesse de la population, la corruption des élites et les trafiquants. Ils ne pourraient être taris que par le développement économique de ces zones.

Conclusion

Le Sahara est un espace mondialisé par ses ressources très convoitées et par l’importance des flux qui la traversent. La faiblesse des États bordiers, la difficulté à contrôler cet espace en font un espace conflictuel à de multiples échelles, qui déstabilise tout le nord du continent et touche aussi l’Europe.