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WWW.AIVP.ORG Dock infos LE RÉSEAU MONDIAL DES VILLES PORTUAIRES NUMÉRO 83, DÉCEMBRE 2012 ÉDITORIAL © MNLA Mathews Nielsen Landscape Architects (New York, USA) souligne la place prépondé- rante occupée aujourd’hui selon eux par les architectes paysagistes dans les projets de grande échelle. Elle conduirait selon eux à une nouvelle façon de penser l’urbanisme. Leur cabinet a travaillé sur différents projets du waterfront de New York, des sites dont le récent passage de l’ouragan Sandy a rappelé toute la vulnéra- bilité. L’occasion pour l’AIVP de questionner Kim Mathews, l’une des architectes. AIVP : Sandy a rappelé la vulnérabilité des villes portuaires au risque de la montée des eaux. En quoi l’urbanisme conçu par les architectes paysagistes pourrait-il permettre de développer des solutions innovantes non seulement pour se protéger mais aussi pour en faire une opportunité pour créer de nouveaux espaces urbains ? Kim Mathews : L’opportunité, c’est mainte- nant ! Les espaces urbains dont nous parlons sur les waterfronts sont des espaces partagés qui doivent être conçus en fonction du change- ment climatique. Après le passage de l’ouragan Sandy les coûts de base pour la remise en état se montent à plus de US$15 milliards pour la seule ville de New York. Quelques-unes des solutions seront des stratégies d’ingénierie à long terme, mais il y a tout autant d’opportu- nités pour de nouvelles façons de concevoir l’aménagement des espaces au niveau de l’eau et au bord de l’eau. Les solutions “soft” d’in- frastructures qui agissent comme des éponges peuvent occuper beaucoup de foncier mais cet espace est vital pour prendre en compte le changement. Il peut aussi être conçu pour inspirer, éduquer, et il peut être l’occasion de créer de nouveaux espaces de grande qualité pour des usages urbains. AIVP : Cet urbanisme de l’architecture paysagère est porté selon vous par une conception organisant son projet autour du partage des espaces publics, l’approche architecturale étant davantage tournée vers la volonté de remplir un site, et d’y agréger des bâtiments. L’approche est-elle vraiment aussi tran- chée entre architecte-paysagiste et architecte ? Kim Mathews : Rien dans la conception des projets n’est aussi tranché ! En une nuit, l’Oura- gan Sandy a transformé les valeurs foncières et leur référence à un code postal en une simple courbe de niveau. A un moment où nous apprenons à édifier nos villes et infrastructures pour dépasser les risques d’inondation, il y a clairement une opportunité pour une collabora- tion entre architectes paysagistes, ingénieurs et architectes. Chez Mathews Nielsen nous sug- gérons que, dans tous les cas, le plan masse doit être considéré en même temps que l’archi- tecture, voire même en premier. Qu’un site soit sur un secteur de terrains bas ou élevés, nous croyons que l’apparence et l’atmosphère d’un lieu, ses liens avec la dimension humaine, et son cadre écologique doivent être pris en compte dès le début. AIVP : L’organisation des espaces urbain et portuaire et la possibilité de concilier nouvelles fonctions urbaines et maintien d’un port actif sont des préoccu- pations constantes pour les membres de notre réseau mondial. En quoi l’approche de l’architecte paysagiste pourrait-il proposer des solutions plus durables sur ces sites d’interfaces toujours en évolution ? Kim Mathews : Les accès aux terrains plus élevés et les routes de transport intermodal sont essentiels pour le succès des activités des villes portuaires, quelque soit l’importance de ces activités. Souvent séparés du trafic local, ces corridors peuvent être conçus pour filtrer et contrôler les eaux pluviales à un niveau qui commence à faire la différence. De la même manière que nous pouvons utiliser les water- front urbains pour éduquer et pour protéger, le port maritime peut faire de même. Comme ils fonctionnent souvent à proximité de ressources sensibles, les ports peuvent ajouter de la valeur à la communauté locale et aux efforts en faveur du tourisme en intégrant une infrastructure verte et visible qui ne compromette ni leur sécurité ni leurs fonctions. En tant qu’architectes paysa- gistes, nous pourrions tester des aménage- ments de quais verts pour absorber les eaux de pluie et chercher d’autres solutions telles que les toitures végétalisées, les trottoirs poreux, les zones tampons végétales, et les murs végétaux sur les immeubles et les clôtures. Dans un climat économique inter- national gagné par la morosité et le pessimisme en cette fin d’année 2012, l’AIVP se distingue par son activité soutenue et sa confiance dans les projets de demain. Nos récentes Rencontres de Barcelone ont témoigné de cet état d’esprit résolument tourné vers les nou- velles opportunités de développe- ment des villes portuaires, vers les projets innovants qui font des villes portuaires d’aujourd’hui les postes avancés d’une économie respon- sable. Nous vivons un changement d’époque dans lequel les questions de gestion des ressources et celle du changement climatique deviennent toujours plus prégnantes. Un peu partout, les projets témoignant de la prise en compte par les décideurs de ces nouvelles réalités prennent vie. Indéniablement, les choses avancent, le mouvement est lancé. Depuis déjà plusieurs années, l’AIVP valorise dans ses travaux ces initia- tives multiples des villes portuaires qui sont notre avenir. C’est sans doute aussi pour cela que notre réseau mondial ne cesse de gagner de nouveaux membres actifs. Dans quelques décennies seulement, le monde sera profondément changé et nous avons aujourd’hui, acteurs du développement de villes portuaires, l’immense responsabilité mais aussi l’immense privilège de prendre part à ce changement. De témoins, deve- nons chaque jour un peu plus acteur et osons ! Bonne et heureuse année 2013 à toutes et à tous ! Jean Pierre Lecomte Président de l’AIVP Architectes paysagistes et changement climatique : des solutions durables pour le waterfront © MNLA

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dockinfosLe RÉSeAU mondiAL deS ViLLeS PoRTUAiReS

nUmÉRo 83, dÉCembRe 2012

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Mathews Nielsen landscape architects (New York, usa) souligne la place prépondé-rante occupée aujourd’hui selon eux par les architectes paysagistes dans les projets de grande échelle. elle conduirait selon eux à une nouvelle façon de penser l’urbanisme. leur cabinet a travaillé sur différents projets du waterfront de New York, des sites dont le récent passage de l’ouragan sandy a rappelé toute la vulnéra-bilité. l’occasion pour l’aiVP de questionner Kim Mathews, l’une des architectes. aiVP : Sandy a rappelé la vulnérabilité des villes

portuaires au risque de la montée des eaux. en quoi

l’urbanisme conçu par les architectes paysagistes

pourrait-il permettre de développer des solutions

innovantes non seulement pour se protéger mais

aussi pour en faire une opportunité pour créer de

nouveaux espaces urbains ?

Kim Mathews : L’opportunité, c’est mainte-nant ! Les espaces urbains dont nous parlons sur les waterfronts sont des espaces partagés qui doivent être conçus en fonction du change-ment climatique. Après le passage de l’ouragan Sandy les coûts de base pour la remise en état se montent à plus de US$15 milliards pour la seule ville de New York. Quelques-unes des solutions seront des stratégies d’ingénierie à long terme, mais il y a tout autant d’opportu-nités pour de nouvelles façons de concevoir l’aménagement des espaces au niveau de l’eau et au bord de l’eau. Les solutions “soft” d’in-frastructures qui agissent comme des éponges peuvent occuper beaucoup de foncier mais cet espace est vital pour prendre en compte le changement. Il peut aussi être conçu pour inspirer, éduquer, et il peut être l’occasion de créer de nouveaux espaces de grande qualité pour des usages urbains.

aiVP : Cet urbanisme de l’architecture paysagère

est porté selon vous par une conception organisant

son projet autour du partage des espaces publics,

l’approche architecturale étant davantage tournée

vers la volonté de remplir un site, et d’y agréger des

bâtiments. L’approche est-elle vraiment aussi tran-

chée entre architecte-paysagiste et architecte ?

Kim Mathews : rien dans la conception des projets n’est aussi tranché ! En une nuit, l’oura-gan Sandy a transformé les valeurs foncières et leur référence à un code postal en une simple courbe de niveau. A un moment où nous

apprenons à édifier nos villes et infrastructures pour dépasser les risques d’inondation, il y a clairement une opportunité pour une collabora-tion entre architectes paysagistes, ingénieurs et architectes. Chez Mathews Nielsen nous sug-gérons que, dans tous les cas, le plan masse doit être considéré en même temps que l’archi-tecture, voire même en premier. Qu’un site soit sur un secteur de terrains bas ou élevés, nous croyons que l’apparence et l’atmosphère d’un lieu, ses liens avec la dimension humaine, et son cadre écologique doivent être pris en compte dès le début.

aiVP : L’organisation des espaces urbain et portuaire

et la possibilité de concilier nouvelles fonctions

urbaines et maintien d’un port actif sont des préoccu-

pations constantes pour les membres de notre réseau

mondial. en quoi l’approche de l’architecte paysagiste

pourrait-il proposer des solutions plus durables sur

ces sites d’interfaces toujours en évolution ?

Kim Mathews : Les accès aux terrains plus élevés et les routes de transport intermodal sont essentiels pour le succès des activités des villes portuaires, quelque soit l’importance de ces activités. Souvent séparés du trafic local, ces corridors peuvent être conçus pour filtrer et contrôler les eaux pluviales à un niveau qui commence à faire la différence. De la même manière que nous pouvons utiliser les water-front urbains pour éduquer et pour protéger, le port maritime peut faire de même. Comme ils fonctionnent souvent à proximité de ressources sensibles, les ports peuvent ajouter de la valeur à la communauté locale et aux efforts en faveur du tourisme en intégrant une infrastructure verte et visible qui ne compromette ni leur sécurité ni leurs fonctions. En tant qu’architectes paysa-gistes, nous pourrions tester des aménage-ments de quais verts pour absorber les eaux de pluie et chercher d’autres solutions telles que les toitures végétalisées, les trottoirs poreux, les zones tampons végétales, et les murs végétaux sur les immeubles et les clôtures.

Dans un climat économique inter-national gagné par la morosité et le pessimisme en cette fin d’année 2012, l’AIVP se distingue par son activité soutenue et sa confiance dans les projets de demain. Nos récentes rencontres de Barcelone ont témoigné de cet état d’esprit résolument tourné vers les nou-velles opportunités de développe-ment des villes portuaires, vers les projets innovants qui font des villes portuaires d’aujourd’hui les postes avancés d’une économie respon-sable. Nous vivons un changement d’époque dans lequel les questions de gestion des ressources et celle du changement climatique deviennent toujours plus prégnantes. Un peu partout, les projets témoignant de la prise en compte par les décideurs de ces nouvelles réalités prennent vie. Indéniablement, les choses avancent, le mouvement est lancé. Depuis déjà plusieurs années, l’AIVP valorise dans ses travaux ces initia-tives multiples des villes portuaires qui sont notre avenir. C’est sans doute aussi pour cela que notre réseau mondial ne cesse de gagner de nouveaux membres actifs. Dans quelques décennies seulement, le monde sera profondément changé et nous avons aujourd’hui, acteurs du développement de villes portuaires, l’immense responsabilité mais aussi l’immense privilège de prendre part à ce changement. De témoins, deve-nons chaque jour un peu plus acteur et osons !

Bonne et heureuse année 2013 à toutes et à tous !

Jean Pierre LecomtePrésident de l’AIVP

Architectes paysagistes et changement climatique : des solutions durables pour le waterfront

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Le RÉSeAU mondiAL deS ViLLeS PoRTUAiReSdockinfos

Santa Fe : relocalisation et reconversion

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Une étape décisive a été franchie pour la reconversion du port de Santa Fe avec l’approbation par la Province du plan de financement public. Les US$40 millions de fonds publics annoncés devraient permettre d’attirer les capitaux privés pour un projet chiffré à US$173 millions. L’objectif est d’aménager un nouveau terminal multipurpose (conteneur, céréales) et, conformément au masterplan, de développer des fonctions urbaines sur des espaces por-tuaires actuels.

Amsterdam : vers les énergies durablesPremier port pétrolier mondial et second port charbonnier, le Port d’Amsterdam ambitionne d’être en 2020 l’un des ports européens les plus durables. Loin d’être un handicap, la primauté actuelle du pétrole et du charbon est vue comme un pré-requis pour réussir la transition vers la durabilité. Elle suppose en effet des savoir-faire logistiques, des infrastructures de stockage et de transborde-ment qui attireront les acteurs du secteur des énergies durables. Le futur du port se dessinera autour des énergies éoliennes offshore, des économies d’énergies et d’une “Bio-based economy” s’appuyant notamment sur l’éco-logie industrielle.

Riga : terminal passager intégré

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Le cabinet NrJA a été choisi pour reconfigurer le terminal passager de riga, un équipe-ment des années 70 coupé du

proche centre-ville. La proposi-tion combine terminal croisière et passagers, hôtel 4 étoiles de 9 étages, et espaces publics. Une promenade sera en particulier réalisée en surplomb des voies de dessertes du terminal et le reliera à l’hôtel. Commerces, espaces récréatifs pourront venir s’intégrer dans un projet plus global qui va redynamiser tout ce territoire ville-port.

océan indien : coopération réaffirméeLa récente réunion (nov. 2012) des Ministres des états membres de l’Indian ocean rim Associa-tion for regional Cooperation (Ior-ArC), a été l’occasion de fixer les principales orientations pour la décennie à venir. Parmi les priorités retenues figurent le développement de la coopération sur la sécurité (piraterie et risque environnemental), ainsi que le renforcement de la connectivité entre les pays membres pour favoriser l’intégration économique en prenant appui sur les ports.

Los Angeles : Centre de recherche maritime

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Un pôle de recherche sur l’éco-système marin va être réalisé dans le secteur historique du port de Los Angeles. Un consortium réunissant différents instituts de recherche sera ainsi doté de tous nouveaux équipements créés dans un ancien entrepôt et sur les espaces adjacents qui seront reconvertis lors d’une première phase chiffrée à $63 millions. Dans un deuxième temps $353 millions seront notamment consacrés à un business park. Des centaines d’emplois et une revitalisation du secteur sont attendus.

Afrique : une banque maritimeLes autorités portuaires des 30 pays réunis en octobre 2012 à Mombasa ont proposé la création d’une nouvelle banque sous les auspices de l’African Union Mari-time Transport Charter. L’objectif est de contribuer aux finance-ments des projets portuaires ou encore à l’acquisition de navires, pour répondre à des besoins mal compris par les banques com-merciales africaines.

Londres : centre sur la ville durable

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La société Siemens a ouvert en octobre 2012 à Londres au cœur des royals Docks “The Crystal”, vitrine de son savoir-faire et lieu d’échanges et de débats sur la ville durable. Conçu par Wilkinson Eyre Architects, cet équipement utilise bien sûr de multiples technologies durables tant pour le bâti lui-même que sur le plan des énergies renouvelables. Un ensemble de pratiques et des débats à suivre de près.

méditerranée : perspectives conteneursSelon la récente étude de Dyna-mar les ports de Méditerranée ont retrouvé une progression plus tôt qu’attendue et en deux ans les volumes conteneurs sont repartis à la hausse à l’exemple des trafics entre Méditerranée et Moyen orient (+38% en 2011). 47 millions d’Evp sont actuelle-ment traités pour une capacité de 70 millions EVP. Les différents projets programmés d’ici 2021 en ajouteront 46 millions supplémen-taires. La Turquie, actuellement le pays méditerranéen connaissant la plus forte croissance, pren-dra une large part dans cette augmentation de capacité avec pas moins de sept nouveaux ter-minaux qui porteront sa capacité à 30 millions EVP.

Tanger, tête de pont du maroc

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MPA

Après l’explosion des trafics rouliers et passagers en 2011, Tanger Med devrait se contenter d’une année de transition pour 2012 avec une stabilité globale, mais aussi un changement de l’équipe dirigeante. Tanger Med II prévu pour être opérationnel en 2012 n’est pas construit. Mais le potentiel est bien là et les multiples projets en cours de développement - zones franches logistiques, zones industrielles, parcs éoliens, infrastructures de transport - devraient en faire le second pôle économique du Maroc après Casablanca.

bilbao : clap de fin pour Abandoibarra

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La reconversion du secteur d’Abandoibarra est désormais considérée comme achevée. L’ambition principale du Master Plan de Cesar Pelli était d’en faire une partie intégrante de Bilbao. L’objectif était ambitieux pour ces 35 ha de friches industrielles, portuaires et ferroviaires. Au delà du pari culturel et architectural du musée Guggenheim, 20 ha d’espaces publics, de prome-nades ont été aménagés autour des équipements privés. Le site est devenu un quartier à vivre que ses concepteurs considèrent comme le nouveau cœur de Bil-bao. retour en texte et en images

Les dépêches

ToUTeS LeS dÉPêCheS de L’AiVP SonT SUR : www.AiVP.oRG

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PLUS d’inFoRmATion eT d’imAGeS SUR www.AiVP.oRG

Pointe-à-Pitre : une nouvelle dimension ville-portDoté de fonctions diversifiées réparties sur cinq sites géographiques, le Port Autonome de la Guadeloupe est un acteur essentiel de l’économie guadeloupéenne et constitue la principale plate-forme pour les échanges de l’île avec l’extérieur. Mais, comme nombre d’économies insulaires, la Guadeloupe exporte peu, un déséquilibre importation / exportation qu’elle voudrait modifier en déve-loppant ses capacités de transbordement. L’élargissement du canal de Panama ouvre de ce point de vue une opportunité que le port ne veut pas manquer. Le projet d’extension sur le site de Jarry Baie Mahault en face de Pointe-à-Pitre devrait permettre d’y répondre. À Pointe-à-Pitre même, l’aménagement programmé de l’interface entre le port, la vieille-ville et le centre ville vise à la fois une redynamisation urbaine et une nouvelle image à l’international, notamment autour de l’acti-vité croisière.

Terminal de Jarry, un atout pour le futurLe Port Autonome de la Guadeloupe a connu une année 2011 favorable avec une progres-sion globale de 9,1% qui rapproche ce trafic 2011 (3,44 Mt) de l’année record de 2008. Le paysage portuaire de la Caraïbe devrait être profondément redessiné avec l’ouverture des nouvelles écluses du canal de Panama et les nouvelles stratégies de dessertes qu’elle va engendrer chez les armateurs. La Guadeloupe pourra difficilement prétendre au rôle de hub global. Tout l’enjeu pour le port de la Gua-deloupe est dés lors d’éviter la feederisation et de se positionner comme hub secondaire pour se saisir de ce potentiel de croissance.

Pour répondre à cette orientation stratégique, le Terminal à conteneurs actuel de Jarry / Baie Mahault ne suffirait pas. Pour accueil-lir de plus grands navires (6500 EVP) et un trafic de transbordement que le port estime à 200 000 EVP par an, un projet d’extension a été lancé en 2011. Il a donné lieu à un débat public et une large consultation. A l’issue du débat public, le Port autonome a pris à un

certain nombre d’engagements notamment sur le plan de l’intégration environnementale et paysagère.

L’appel à projet a été déclaré infructueux en février 2012. La variante du projet proposée par le Directeur Général a été validée par le Conseil d’Administration le 28 septembre dernier. Cette nouvelle version ramène à 10 ha les terre-pleins et permet de baisser les coûts. Ces conditions économiques plus favorables devraient permettre de relancer l’appel d’offres pour cette première phase dont la livraison est prévue en 2020.

interface Ville Port : pour une nouvelle dynamiqueL’activité croisière est l’un des éléments central de la stratégie d’aménagement de l’interface ville-port à Pointe-à-Pitre, ainsi qu’à Basse terre. L’objectif visé est de retrouver un trafic de 300 à 400 000 croisiéristes par an. La saison 2012-2013 s’annonce sous de bons auspices avec 80 escales annoncées entre novembre et avril à Pointe-à-Pitre. Ce retour des paquebots confirme aussi les autorités

dans leur volonté de réaménager le terminal croisière. Un nouveau hall d’une capacité de 3000 à 4000 passagers a été inauguré le 14 novembre dernier. D’ici octobre 2013, trois millions d’euros financés par le port et l’Europe permettront de lui ajouter un second hall. Le Port aura alors la capacité d’accueillir simultanément deux paquebots de 4000 pas-sagers.

Mais plus globalement, l’enjeu est tout à la fois de renforcer l’attractivité touristique et le développement économique de Pointe-à-Pitre, d’optimiser les fonctions portuaires tout en répondant aux besoins de la ville et à la nécessité d’améliorer l’interface ville-port et la rendre plus accessible.

À l’issue de la convention de partenariat signée entre le Port Autonome et la Ville de Pointe-à-Pitre, une étude portant sur la redynamisation de l’interface ville-port a été engagée en 2009-2010 et confiée au cabinet Pr’optim. Ce secteur d’interface est caracté-risé à la fois par des équipements portuaires clairement identifiés (gare maritime, gare routière, terminal croisière), par un ensemble d’espaces portuaires sous-utilisés où se sont installées au fil du temps différentes fonctions, et un tissu urbain contigu paupérisé. Les propositions du cabinet Pr’optim intègrent également la volonté de créer des ouvertures et une perméabilité entre les grands axes structurant le tissu urbain et la mer. De même, la possibilité de céder une partie des espaces portuaires devenus obsolètes offre l’opportu-nité d’une requalification et d’une réappropria-tion du front de mer de la ville.

Le programme va porter sur trois zones portuaires de cette interface : la zone de Bergevin, la zone de la Darse au cœur du centre-ville, et la zone des croisiéristes.

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Au fil de l’eau

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TouTe l’acTualiTé du réseau aiVP sur www.aiVP.org

Publication : Annuaire AiVP 2012214 membres dans plus de 120 villes portuaires !

A l’occasion de la parution de l’annuaire 2012 de l’AIVP, rappe-lons que le réseau Mondial des Villes portuaires est en crois-sance depuis sa création. L’AIVP compte des membres actifs sur les cinq continents ce qui lui permet des retours d’expériences dans tous les domaines ayant trait à la gestion des villes portuaires, leur aménagement, leur dévelop-pement économique, leur adapta-bilité au changement climatiques, etc. Cet annuaire de plus de 1500 contacts personnalisés est dès lors un outil indispensable à tous les adhérents pour échanger, s’enrichir de l’expérience des autres et mettre en œuvre leur propre stratégie.

Vous qui êtes adhérent, un exemplaire vous a été personnel-lement envoyé courant novembre. Utilisez-le, votre adhésion c’est notre force, notre réseau c’est votre atout !

Contact AIVP : [email protected]

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L’équipe AiVP se renforceDeux étudiantes ont rejoint l’équipe permanente de l’AIVP. Leur présence permettra de déve-lopper le réseau et d’apporter une connaissance plus approfondie des projets ville-port à l’échelle mondiale.

Cette démarche répond aux mis-sions de l’AIVP qui renforce ainsi sa capacité d’action. Elle permet aussi à notre réseau de jouer un rôle citoyen en apportant une expérience nouvelle à de futurs professionnels.

Chloé Colboc est chargée de la promotion et du développement du réseau d’adhérents en France et à l’étranger. Elle est inscrite en Master I Management Internatio-nal parcours Marketing Interna-

tional à l’Université du Havre. Elle est en contrat d’apprentissage pour deux ans.

Contact : [email protected]

Sarah Guermi est chargée de deux missions principales : actua-liser le Guide de bonnes pratiques « Faire la Ville avec le Port » et étudier les projets d’intégration ville-port dans les pays arabo-phones. Elle est titulaire d’un diplôme d’architecte de l’Ecole Polytechnique d’Alger. Elle suit actuellement un Master II « Envi-ronnement, Territoire et Paysage » à l’Université de Tours. Elle est en contrat d’apprentissage pour un an.

Contact : [email protected]

Trois candidats pour la 14e Conférence mondiale Villes & Ports

L’Agence nationale des ports du Maroc, la Municipalité de Durban (Afrique du Sud) et les acteurs ville-port de Gênes (Italie) ont proposé leurs candidatures pour l’organisation de la 14e Confé-rence mondiale Villes et Ports. Le conseil d’administration de l’AIVP a validé la confirmation définitive de ces propositions lors de sa réunion du 20 novembre 2012.

Les candidats ont répondu à un premier cahier des charges fixant le cadre des partenariats à mettre en œuvre et les conditions glo-

bales d’organisation. Le conseil d’administration arrêtera son choix au premier trimestre 2013. Les échanges vont se poursuivre au cours des semaines à venir afin de déterminer la candida-ture qui répondra le mieux aux attentes des membres de l’AIVP. Cette prochaine Conférence mon-diale de l’AIVP se déroulera en 2014. Le projet sera présenté lors de l’assemblée générale 2013 qui se tiendra à Helsinki (Finlande).

Contact AIVP : Corinne Monnet – [email protected]

SARAh GUeRmi & ChLoÉ CoLboC

Le réseau mondial des villes portuaires5, quai de la Saône 76 600 Le HavreTél. : +33 (0) 2 35 42 78 84 Fax : +33 (0) 2 35 42 21 94Email : [email protected]

GreenPort South Asia mumbai (inde), 20-22 mars 2013

La première conférence Green-Port en Inde s’intéressera aux questions d’intégration ville-port ainsi qu’aux problématiques et technologies environnemen-tales qui y sont liées. L’appel à communication était ouvert jusqu’au 16 novembre 2012. L’AIVP sera un partenaire majeur de la manifestation. Au cours des prochaines décennies, l’Inde devrait connaître un des plus fort taux de croissance au monde. Les prévisions oscillent autour de

9% pour la période 2012-2017. GreenPort South Asia permettra aux membres de l’AIVP de se rapprocher d’un pays émergent qui présente des perspectives nouvelles.