Le résea JPuL 2. Les livres et leur accueil - BnF

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_ Le réseau JPL 2. Les livres et leur accueil Les livres suivants correspondent à l'envoi 17 effectué en 1998. Pour chaque livre, une "Présentation JPL" - description "neutre" du livre pour ceux qui ne le connaissent pas - suivie de "Ce qu'en disent les bibliothèques africaines" - synthèse des courriers reçus. Cette synthèse tente de dégager les lignes générales et l'essentiel des courriers le plus fidèlement possible, sans ajouter commentaires ou opinions de notre part. Les avis coïncident ou divergent mais permettent toujours une meilleure connaissance des livres et des enfants. Les livres d'images 17.1 GANVIÉ EN IMAGES Béatrice Gbado, ill. Hector Sonon Ruisseaux d'Afrique, 1995. 24 pages Origine : Bénin Présentation JPL Cet album à colorier dépasse sa simple utilisation ludique. En quelques pages et en quelques phrases (quelques mots par page sous chaque dessin), on apprend qu'à Ganvié, un petit village situé sur le lac Nokoué au sud du Bénin, il est préférable de naître sous le signe du poisson... Les maisons construites sur pilotis poussent en effet les hommes à organiser leur vie en fonction de cet environnement aquatique : on y apprend ainsi que les habitants y vivent de pêche, que le marché a lieu sur l'eau, que les jeunes gens aiment à se livrer à des courses de pirogue. Un même dessin est reproduit deux fois : une fois en couleur sur la page de gauche et une fois en noir et blanc sur la page de droite. Le choix des dessins permet aux enfants de découvrir la faune, la flore et la vie des hommes à Ganvié. Ce qu'en disent les bibliothèques africaines Ce "livre de dessin" qui montre des images de la vie africaine a été apprécié par les enfants, même si une responsable remarque que sa spécificité d'album à colorier ne le destine pas à une utilisation en bibliothèque. Les petits de 5 à 8 ans ont aimé les images claires, attrayantes et significatives. Une bibliothécaire souligne toutefois que les scènes de groupe sont plus réussies que les sujets isolés, comme le crabe par exemple. Mais dans l'ensemble, les illustrations représentent un bon support pour l'apprentissage du coloriage et le choix des couleurs ; elles sont d'autant plus intéressantes qu'elles associent la lecture (par le biais de quelques mots) au dessin. Le texte, avec ses phrases très courtes, permet aux tout- petits d'appréhender la leçon de géographie présentée d'une manière très simple dans cet ouvrage. Le village de Ganvié, sa situation, ses activités quotidiennes et ses loisirs constituent un thème passionnant. D'après des lecteurs, "la vie lacustre est étrange et ne doit pas être facile" ; "La vie en dehors de la terre avec toutes ses activités sur l'eau, montre qu'"à coeur vaillant, rien d'impossible !". Enfin, les enfants du Bénin ont été flattés de voir un coin de leur pays présenté dans un livre. Seul regret à Cotonou : pourquoi les touristes avec leurs appareils photos ne trouvent-ils pas leur place dans cet "album à coloriage qui amène le petit enfant à mieux observer et apprécier un paysage particulier et rare au monde" ? Niveau de langue : base

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Le réseau JPL

2. Les livres et leur accueil

Les livres suivants correspondent à l'envoi 17 effectué en 1998. Pour chaquelivre, une "Présentation JPL" - description "neutre" du livre pour ceux qui nele connaissent pas - suivie de "Ce qu'en disent les bibliothèques africaines"- synthèse des courriers reçus. Cette synthèse tente de dégager les lignesgénérales et l'essentiel des courriers le plus fidèlement possible, sans ajoutercommentaires ou opinions de notre part. Les avis coïncident ou divergentmais permettent toujours une meilleure connaissance des livres et desenfants.

Les livres d'images

17.1 GANVIÉ EN IMAGESBéatrice Gbado, ill. Hector SononRuisseaux d'Afrique, 1995. 24 pagesOrigine : Bénin

Présentation JPLCet album à colorier dépasse sa simple utilisation ludique. En quelquespages et en quelques phrases (quelques mots par page sous chaquedessin), on apprend qu'à Ganvié, un petit village situé sur le lacNokoué au sud du Bénin, il est préférable de naître sous le signe dupoisson... Les maisons construites sur pilotis poussent en effet leshommes à organiser leur vie en fonction de cet environnementaquatique : on y apprend ainsi que les habitants y vivent de pêche,que le marché a lieu sur l'eau, que les jeunes gens aiment à se livrer àdes courses de pirogue. Un même dessin est reproduit deux fois : unefois en couleur sur la page de gauche et une fois en noir et blanc surla page de droite. Le choix des dessins permet aux enfants dedécouvrir la faune, la flore et la vie des hommes à Ganvié.

Ce qu'en disent les bibliothèques africainesCe "livre de dessin" qui montre des images de la vieafricaine a été apprécié par les enfants, même si uneresponsable remarque que sa spécificité d'album àcolorier ne le destine pas à une utilisation enbibliothèque. Les petits de 5 à 8 ans ont aimé lesimages claires, attrayantes et significatives. Unebibliothécaire souligne toutefois que les scènes degroupe sont plus réussies que les sujets isolés, commele crabe par exemple. Mais dans l'ensemble, lesillustrations représentent un bon support pourl'apprentissage du coloriage et le choix des couleurs ;elles sont d'autant plus intéressantes qu'elles associentla lecture (par le biais de quelques mots) au dessin. Letexte, avec ses phrases très courtes, permet aux tout-petits d'appréhender la leçon de géographie présentéed'une manière très simple dans cet ouvrage. Le villagede Ganvié, sa situation, ses activités quotidiennes et sesloisirs constituent un thème passionnant. D'après deslecteurs, "la vie lacustre est étrange et ne doit pas êtrefacile" ; "La vie en dehors de la terre avec toutes sesactivités sur l'eau, montre qu'"à cœur vaillant, riend'impossible !". Enfin, les enfants du Bénin ont étéflattés de voir un coin de leur pays présenté dans unlivre. Seul regret à Cotonou : pourquoi les touristes avecleurs appareils photos ne trouvent-ils pas leur placedans cet "album à coloriage qui amène le petit enfant àmieux observer et apprécier un paysage particulier etrare au monde" ?

Niveau de langue : base

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17.5 BELLA AU COEUR D'ORLiliane Onguene-Mirtil, Suzanne et Charles OngueneAkoma Mba, 1995. 23 pagesOrigine : Cameroun

11 était une fois una petite \\ ! V qui vivaitdans un jaidin où poussaient des ananas,d « orangers et éts Heurs d'Iiibiscns. A sanaissance, on voyait à. peine ses yeuxTellement ils éi.iienl petits et rapprochés.0» l'avait appelé Relia, du nom de sagrand-mère, car ce nom ne devait pas «perdre. • y |

Bella, quoique potelée, n'hait pas un - - ajoli bébé, irais elle souriait à tool le ' *monde. elle poussai! des cris de joîc à In S â ivue d'un papillon, d'une Heur, de loin cequi est beau, ci toul îe monde avail envie r J hde lil perler

1Présentation 3PL

Cet album à la couverture souple et à la mise en page claire présentel'histoire de Bella, une petite fille qui a hérité d'yeux aussi minusculesque des grains de maïs. Mais sa gentillesse et sa générosité font viteoublier qu'elle est laide et comme dans les contes merveilleux, lafillette finira belle comme une princesse... Le texte, très simple,évoque par petites touches la vie quotidienne (activités de la fillette,les animaux et les fleurs de l'Afrique Centrale). Page de droite, lesillustrations, parfois statiques, déclinent dans une grande douceur desteintes pastel. L'ensemble dégage joie de vivre et gaieté.

Niveau de langue : base

Ce qu'en disent les bibliothèques africainesA part dans deux bibliothèques, cet album a fait l'unanimitédes lecteurs de 8 à 15 ans (notamment des jeunes filles) etce, dès sa couverture ; toutes les critiques relèvent la grandeattraction de cette illustration qui "exprime bien la nature deBella et le ton de l'histoire tendre, gentille et naïve à la foiscomme une image pieuse". Au Mali, c'est le titre et le nomde l'héroïne qui ont dans un premier temps retenu l'attention :"Bella" est également le nom d'une ethnie du Sahel. Lesillustrations intérieures ont tour à tour été jugées charmantes,et "pas réellement bonnes", "floues" (on ne voit pas lesvisages des personnages) ; les couleurs chaudes et gaies, etternes. Mais au-delà de cet aspect esthétique, c'est surtout laproximité des détails qui ont enchanté les lecteurs : lacoiffure de l'héroïne ("les enfants ont bien ri en disant quetelle ou telle lectrice ressemblait à Bella"), l'accoutrement despersonnages, les objets quotidiens rappellent la réalité ("avecces illustrations, on se voit soi-même"). Le texte, très court,en gros caractères, n'a pas posé de problème de lisibilité et apermis d'apprendre de nouveaux mots (oiseau-mouche,hibiscus). Sa forme qui s'apparente à celle d'un conte, a plu.Des lecteurs ont remarqué une incompatibilité entre lagentillesse et la laideur de Bella. D'ordinaire, dans les contestraditionnels, les marâtres et les sorcières sont laides etméchantes et les héroïnes, belles et gentilles ! Le thème et samorale, d'une grande clarté, ont été appréciés : ce "livre demorale" enseigne la vie en société, encourage les lecteurs àtoujours aider les personnes âgées, motive l'enfant à changerde comportement et à se décider à la gentillesse, au partageet à la solidarité. Cet album contient les conseils dispensésdans les familles et à l'école.

17.6 LE CRI DE LA FORÊTVincent NomoAkoma Mba, 1995. 24 pagesOrigine : Cameroun

Les machines séwienl arrives l'une après l'autre d In foraivaii le silence. FM uo dmnt d'oiseau, pu un eri de grilloiL

tmt paî le moinriie frOiMMDHil de feuilles nronts,

Présentation 3PLLes animaux vivent en harmonie avec la forêt jusqu'au jour où,entendant un bruit de moteur, ils découvrent des ouvriers sur le pointde détruire leur paradis. Décidés à ne pas se laisser faire, ils attaquent

les hommes par surprise... Le texte, très simple, présenté sur un fondblanc en bas des illustrations, adopte des tonalités poétiques pourdécrire en quelques mots l'osmose entre la nature et les animaux. Lesillustrations, prépondérantes, dans une mise en page claire, traduisentla grandeur de la forêt dans sa verticalité et toute l'agressivité deshommes dans des formes carrées et massives. Une petite leçond'écologie en peu de phrases, servies par des illustrations efficaces.Couverture souple et papier épais. Vincent Nomo a été sélectionnédans l'exposition "Amabhuku".

Niveau de langue : base

Ce qu'en disent les bibliothèques africainesCette fable écologique "sombre et menaçante comme laforêt amazonienne" a été présentée et appréciée par desenfants à partir de 5 ans. Le thème a été jugé intéressantdu fait de son actualité ; nombre de lecteurs ontapprécié son ancrage dans la réalité avec des animauxqui font partie de leur entourage quotidien (sauf enCentrafrique) et un message environnemental qui traduitla beauté de la forêt et la joie du monde animal. AuBénin, l'album a donné l'idée d'un débat sur lapollution de la lagune. Les jeunes lecteurs ontégalement noté que la politique de "l'union fait la force"est efficace, même si la réaction des animaux peut •

TAKAMTI ICQU n°8 2000

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paraître violente face à l'arrivée des hommes. Lesillustrations, riches en couleurs, belles et éloquentes,s'accordent bien avec le sujet et différents enfantsparlent à leur propos de "peintures" que l'on aimeraitdétacher du livre pour les exposer. Seule unebibliothèque a trouvé le graphisme figé et maladroit. Lacouverture a également retenu l'attention avec la gueulegrande ouverte de l'animal qui dit bien la frayeur et lemécontentement des bêtes ; au Mali, l'illustration a

rappelé aux enfants une publicité ! Le texte, lui, a poséquelques problèmes ; ses gros caractères, sa brièveté etla construction des phrases ont été bien appréhendéspar les uns tandis que certains mots difficiles ontnécessité un dictionnaire pour les autres (bulldozer,tronçonneuse, onde de terreur, amonceler, présencehostile...). A été également relevée la reliure solide de"ce livre de joie".

17.11 GRAND-MÈRE NANANVéronique TadjoNEl, 1996. 23 pagesOrigine : Côte d'Ivoire

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Présentation JPL

Grand-mère Nanan aime les enfants, "tous les enfants". Pour leurprouver son amour, elle les invite dans sa maison, leur raconte deslégendes, leur rappelle l'histoire de leur famille. Quelques phrasespoétiques suffisent à dire toute l'intimité et la gaieté qui se dégagentde cette complicité. Mais grand-mère Nanan a également sa partd'ombre : elle aime aussi une mystérieuse poupée "pas comme lesautres", qui "ne la quitte jamais". Et le texte, plus grave, plus sobre,évoque la vieille femme assise sur sa chaise, sa poupée sur lesgenoux, au soleil couchant... Le texte, très court, très simple (quelquesphrases par pages), est épuré et vivant. Son jeu sur les sonorités, lesrépétitions et les devinettes est plein d'entrain et de joie de vivre, mal-gré la tristesse qui pointe avec subtilité à la fin de l'album. Les illustra-tions, aux couleurs vives, mêlent photographies en noir et blanc dontcertains détails ont été colorisés, trames de tissus et dessins très styli-sés. L'ensemble évoque le tenké, un tissu royal africain - sorte depatchwork.

Niveau de langue : base

Ce qu'en disent les bibliothèques africainesA part dans deux ou trois bibliothèques où il a été malperçu, cet album a reçu un accueil favorable ; et ce sontsouvent les mêmes mots (gaieté, bonheur et vie) quireviennent pour qualifier cet "album-photo", véritable"hymne d'amour aux grands-mères et, à travers elles, àl'enfance". Le style très simple et imagé, transcrit dans degros caractères bien lisibles, n'a pas posé de problème ;bien au contraire, le mélange de poésie et de devinettes a

" Ce livre recèle non pasune histoire mais uneimage, l'image del'Afrique symbolisée parla grand-mère, sa sagesseet sa reconnaissance, sesconseils, ses rires avec lesenfants. Une image defaiblesse aussi : à la fin del'album, elle regarde lesoleil se coucher toutdoucement "

Malick Seck, Club de lecture de laBibliothèque Régionale de Thiès,Sénégal

paru adapté à la psychologie des enfants de la maternelleet au niveau de langue de lecteurs s'exprimant en languesnationales. Mais ce qui a surtout permis la bonne compré-hension du texte, ce sontles illustrations ; nombre deresponsables ont remarquéla parfaite adéquation entretexte et images, comme sile fait que V. Tadjo soit à lafois auteur et illustratrice aitdonné lieu à une meilleuretraduction des idées.L'originalité et la luminositéde la mise en page, lesphotos coloriées et les des-sins "enfantins" ont facilitél'identification des lecteursavec les enfants mis enscène dans le livre.Beaucoup de lecteurs ontévoqué l'impression de viequi se dégage de ce gra-phisme : le choix des sujetsdes photos (personnages etlieux) ont permis auxenfants "de se voir en mou-vement", en situation dansla réalité. Au Mali et auTchad, les lecteurs ont trou-vé que les illustrations pou-vaient donner des idéespour la décoration des pho-tos de famille, de la mai-son... et même pour l'élabo-ration des pagnes (une idée

à souffler aux professionnels du textile !). L'histoire de lagrand-mère et de sa poupée n'a par contre pas toujoursparu claire : dans quelques bibliothèques, on n'a pascompris comment la poupée pouvait boire et manger àchaque repas. Dans d'autres, on en a déduit le lien desang très fort qui existe entre les jumeaux. Mais partout, lagentillesse et les conseils de grand-mère Nanan ("nanan"au Bénin signifie "grand-mère") ont été relevés comme unexemple de réconciliation des générations, une sauvegar-de des traditions, la vie au quotidien des enfants auprèsdes personnes qui leur sont chères. Les enfants se sontretrouvés dans cette histoire, selon l'observation d'unbibliothécaire.

" Au Bénin, les Nanansont détentrices decroyances ; elles donnentdes conseils et dorlotentles enfants qui aimentbeaucoup les friandisesqu'elles leur donnent. "

Irène Houssou, Bibliothèquedépartementale de l'Atlantique,Ouidah, Bénin

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17.12 LE MOUTON D'AMINATAFatou N'Diaye Sow, ill. Moustapha IMdiayeNEl, 1996. 16 pagesOrigine : Côte d'Ivoire(Auteur et illustrateur sénégalais)

-Aminala. tu attends le mouton ? Père est allé lechercher, nous l'aurons ce soir ou demain s'il plaft àDieu."AminaEa nG dii rien, elle accepte tes propos de sa

mère et va jouet avec ses camarades. Le soir, elle

Cette nuit là, Armnata a beaucoup rêvé de son pèretirant par le? cornes, un gros bélier qu'il Égorge,pour remplir ds viande haîdia les deux bassines de sa

EHe se uoi! dans la cuisine,aidant sa mèreà couper,Srtferet servirles meilleurs

. • • : • • - • : : . .

Présentation JPLAminata se réjouit de la fête musulmane de la Tabaski à venir ; sa nou-velle robe et ses tresses ornées de perles brillantes promettent une Aïdel-Kebir réussie. Mais il manque l'essentiel et la fillette s'en inquiète :Papa n'a toujours pas ramené le mouton ! L'intrigue toute simple estservie par un texte enjoué et alerte qui joue sur le registre de la légère-

té. Les illustrations - des perspectives souvent "en coupe" - reprodui-sent avec réalisme des scènes de la vie quotidienne (berger peul avecson chapeau, cuisine de la famille...).

Niveau de langue : base

Ce qu'en disent les bibliothèques africainesPeu de commentaires de la part des bibliothécaires etde leur public sur cet album. Il semble pourtant qu'il aitété apprécié dans tous les pays, même dans ceux àmajorité religieuse non musulmane. Beaucoup de lec-teurs de 5 à 10 ans ont trouvé l'histoire comique. Letexte court, familier, aéré, imprimé dans de gros carac-tères, n'a pas soulevé de problèmes majeurs de lisibilité.Quelques mots (étrennes, tragiquement vide) ont toute-fois nécessité un dictionnaire. Les illustrations aux cou-leurs vives et variées reflètent bien la réalité africainedans tous ses détails (case, parure d'Aminata). Le récit,plaisant, a invité ses lecteurs "à une méditation sur cetteobligation religieuse - une question d'honneur - d'égor-ger les moutons à la Tabaski, avec toutes les obligationsfinancières que cela comporte". Certains lecteurs dansdifférents pays ont relevé l'ancrage sénégalais de l'his-toire. Quelques frustrations à relever : pourquoi la fêtede la Tabaski proprement dite n'est-elle pas décrite à lafin de l'album ? Pourquoi ne pas souligner le fait que cen'est pas une "fatalité" ou un drame de ne pas avoir demouton à la fête ? L'édition elle-même a été jugée fragi-le mais commode.

17.14 LA FÊTE DU CERF-VOLANTDominique Batraville, ill. Pierre Chevelin DjasmyHachette-Deschamps, 1998. 24 pagesOrigine : Haïti

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Laurent reprend la chanson :11 Van vlniVan vintVan viniM a b a w bonbon."

"Viens, viens, viens, viensJe te donnerai des bonbons."

Les cerfe-volanls fonl la lête rJans le del.Ils sont aussi rapide s que les avionset aussi beaux que les papillons de la St-Jean.Laurent, te visage souriant.contemple là hautson rerf-volant arc-en-riel

Présentation JPLQui va gagner la fête du cerf-volant ? Hercule, le petit ambitieux et malintentionné qui accroche des lames de rasoir à son engin pourempêcher les autres de grimper, ou Laurent, "l'ami du vent" quirespecte les éléments en les invoquant avec des chansons ? La bagarreest rude, et le vent finira par choisir son vainqueur. L'intrigue sedéroule dans une mise en page aérée avec page de gauche, lesillustrations et, page de droite, le texte. Le style, dynamique, trouve sonrythme dans des phrases courtes, des exclamations et surtout, lesrefrains du héros. Les illustrations, très colorées, évoquent la réalité enHaïti (architecture des maisons, verdure de la flore) tout en apportant

une part de merveilleux (vent et soleil anthropomorphiques). Dans desperspectives intéressantes, l'illustrateur passe d'un gros plan sur levisage d'un enfant à l'immensité du ciel.

Niveau de langue : base/moyen

Ce qu'en disent les

bibliothèques africainesCe livre aux pages"luisantes" a fait l'unanimitédes lecteurs de 7 à 13 ans(à part dans unebibliothèque au Mali). Cesuccès s'explique par lesthèmes de la fête et ducerf-volant; les enfants sesont reconnus dans cettesituation, dans ce concoursde cerf-volant, un jeu qu'ilspratiquent et apprécienttous. Ils se sont égalementidentifiés aux personnages,et pas seulement à Laurentle gentil, mais aussi àHercule le méchant dominépar la jalousie (unsentiment que les lecteursavouent partager !). •

"Le texte est trèssouriant, très coloré, avecbeaucoup de We. Unjoyeux livre pour enfantsqui permet de mieuxvaloriser l'esprit de libertéet de création."

Marème Sy, Club de lecture de laBibliothèque du Centre culturelrégional de Thiès, Sénégal

"En me basant sur lesobservations des enfants,je dirai que ce livre est lemeilleur parce qu'ilparvient à dresser unbeau monde à lui. "

Agre Manda, Bibliothèque centredocumentaire, Alepe, Côte d'Ivoire

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Certains ont également été séduits par la magie et lecôté mystique de l'histoire (toutefois, des enfants onttrouvé exagéré le fait que le vent ait des mains). Lesresponsables ont apprécié l'aspect pédagogique du récitet l'un d'entre eux précise que l'émulation dans l'effort,la concurrence et la rivalité correspondent bien à l'étatd'esprit des jeunes. Les illustrations également ont

charmé les lecteurs : les couleurs voyantes et "vivantes"la couverture qui reflète bien la joie de la fête, despersonnages beaux et joyeux, un décor propre à Haïti,ont retenu l'attention de tous. Le texte, lisible et bienrédigé, n'a pas suscité de commentaires particuliers,hormis qu'il ne pose pas de problème majeur devocabulaire.

Histoires illustrées

17.16 LE SINGE MAGIQUEMaloka, ill. Karim DialloDonniya, 1998. 22 pagesOrigine : Mali

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Présentation JPLA Bamako, deux amis, Tidiane et Djénéba, partagent leur viequotidienne entre les jeux et les petites disputes. Un jour sans école,ils accompagnent la maman de Tidiane au marché : au milieu desodeurs et des différentes attractions, ils découvrent un magicien et sonsinge. Le texte dont certains mots sont expliqués en notes de bas depage, passe sans explication d'une évocation très réaliste et trèsvivante de la capitale malienne et de son marché, à un faitmerveilleux (la transformation de fourmis en crocodiles). L'intriguerebondit une dernière fois et part sur une autre piste : Djénéba s'estperdue... Le récit présenté page de gauche, est plein d'allant. Lesillustrations pleine page (page de droite) reproduisent d'une façondétaillée (les "bâchés" ou transports en commun, les maisons enbanco ou en dur, le marché avec ses étals...) et colorée, la viegrouillante de la ville. L'illustrateur Karim Diallo a été sélectionné pourl'exposition "Amabhuku".

Niveau de langue : base/moyen

Ce qu'en disent les bibliothèques africainesCet album au format jugé tantôt trop petit, tantôt idéalpour la représentation des scènes de rue ou de marché,est, selon les mots d'un bibliothécaire, parfait pour une"lecture-loisir" : pas de véritable morale à en tirer mais

Ce beau conte faitdécouvrir des valeursculturelles africaines

• met en exergueurage et l'admira-

i des enfants devanta magie africaine. "

Germaine Toffa, Bibliothèquedépartementale, Zou-Abomey,Bénin

un grand plaisir. Les lecteurs de 6 à 15 ans ont été trèsattirés par les tours de magie ("encouragement àl'auteur qui nous a fait bien peur !") et le personnagedu magicien (même si une interrogation subsiste :comment l'homme peut-iltransformer le singe enplusieurs animaux ?). Desenfants ont également étéimpressionnés par lacuriosité des deux hérosqui partent à l'aventuredans le marché. Et si lacouverture ne correspondpas au titre de l'album, lesillustrations ont été saluéespour leur réalisme. Au Mali(Tombouctou) et dansd'autres pays, les lecteursont eu l'impression de seretrouver à Bamako etd'apprendre sur la capitalemalienne (au Sénégal, on areconnu le style mandinguede la ville). Mais lesdessins, naïfs et animés,ont paru trop peunombreux par rapport à ladensité du texte. D'autantplus que si le style en estfacile, le récit est confus,dilué, sans réelle unitéd'après un bibliothécaire.Un recentrage sur lemagicien aurait étébénéfique, toujours selonce responsable.

Un livre pleind'aventures etd'humour où l'Afriquese redécouvre, lescouleurs multicoloresde l'Afrique quand elleest heureuse et fière.Les enfants devrontaimer ce livre trèscoloré, avec sesmosquées et lesbâtimentscoloniaux"

Ndeye Sagne,club de lecture de laBibliothèque régionale de Thiès,Sénégal

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17.19 LE PRINCE ET LES TROIS PETITSMENDIANTSKadry Koda Oumarou, ill, Seydou YaroCentre Culturel Franco-Nigérien, 1996. 20 pagesOrigine : Niger

Présentation JPLD'un côté, Issa ou le "prince" issu d'une famille aisée et de l'autre,Ali, Boubacar et Seydou, trois petits mendiants qui vivent dans larue. Ils se rencontrent un jour de marché alors que le Prince estvenu parader avec son énième nouvelle paire de chaussures.L'ouvrage au format à l'italienne joue de son extrême simplicité : letexte très court (quelques phrases par page) parvient en quelquesmots à inscrire le texte dans une réalité africaine (quelques mots enlangue nationale), à rendre la ruse des petits mendiants amusante età traduire le caractère des enfants (le Prince orgueilleux et fier deses chaussures, les mendiants astucieux, le plaisir final d'Issa d'avoirgagné trois nouveaux amis). Les illustrations, des dessins en noir etblanc, présentent des personnages détourés, stylisés, saisis dans desmouvements particuliers. Une foule de petits détails et quelquesnotes d'humour discrètes (le caméléon, les chaussures dans unebulle) apparaissent au détour d'une page. La mise en page joue surquelques fonds et bandes de couleur. L'illustrateur, Seydou Yaro, aété sélectionné pour l'exposition "Amabhuku"

Niveau de langue : base

Ce qu'en disent lesbibliothèques africainesL'histoire de ce petit album aretenu l'attention des lecteursde 10-11 ans. D'après lesenfants, le livre sonne "vrai",il donne à lire une réalitépropre aux villes africaines. Ilpose la question de ladélinquance juvénile, desdisparités sociales et plusprofondément, de la charité,de l'amitié et de la bonté.Mais quelques responsablesen ont eu une lecture inverseavec cette morale : "unmauvais acte peut êtrerécompensé". Selon certains,les trois petits mendiantsauraient dû être punis ; lelivre pousse au vol et àl'escroquerie. Les illustrationsn'ont pas non plus fait l'unanimité : la majorité desbibliothécaires pensent que des dessins en couleursauraient été plus appropriés pour la tranche d'âge àlaquelle s'adresse cet album. Ce sont des illustrations pasattrayantes, démotivantes, trop denses qui demandentparfois l'explication d'un adulte. Des lecteurs parlent debandes dessinées ou de rap pour les caractériser. Les petitsaiment leur style "enfantin" qui leur rappelle leurs propresdessins et les incitent à construire eux-aussi une histoireillustrée. Le texte, très simple, a été jugé facile à lire, trèsclair. La mise en page a été qualifiée des formidable. EnGuinée, l'album a donné lieu à des petites saynètes et unbibliothécaire demande la suite de l'histoire.

" Les enfants ont appréciéle pardon et les qualitésmatemelfes qui ontpermis de faire basculercette fable moderne où lapauvreté et la richessesont d'actualité, en contede fée. La mise en pageainsi que les dessins fontpenser à un rap : rythmés,modernes et stylisés.Cependant le noir et blancne fait pas bien ressortirles personnages. Pourquoiavoir réservé les couleursau texte seul ? "

Soeur Marie-Thérèse Coursol,Centre d'étude et de documenta-tion, Cotonou-Akpakpa, Bénin

17.7 HAMID LE PETIT PORTEURMuriel Diallo, ill. Dan NguessanCEDA, 1997. 49 pagesOrigine : Côte d'Ivoire

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II n'oubliait pas qui il était, ni la louf lnmisure. Il ne fallait p u oublier Hamrdcœur et II voulait, lorsqu'il aanït plus gran

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Présentation JPLLe jour, Hamid est un simple "gosse des rues" ; orphelin et sansmaison, il survit en portant les sacs des femmes au marché. La nuit,il devient "le Roi des chiens errants", jouant et discutant avec unemeute abandonnée. Les jours passent tranquillement jusqu'aumoment où Dominique et sa mère viennent au marché : Hamid doitchoisir entre l'amitié et ses aventures avec les chiens. Le texte, assezdense et lisible (caractères "gras" qui se distinguent bien dans unemise en page aérée), jouent sans confusion sur les contrastes :contrastes entre les mondes réel et surnaturel, diurne et nocturne,pauvre et aisé. Ce jeu entre le merveilleux et le réel reste clair grâceà une écriture très précise qui donne de nombreux détails sur lemarché et le confort d'une maison moderne. Les illustrations,abondantes, viennent appuyer cet aspect "hyper" réaliste endécrivant d'une façon expressive et colorée la circulation de lagrande ville, l'animation du marché, le "luxe" de la maison... Lecaractère attendrissant d'Hamid et son ancrage dans la viequotidienne en font un personnage proche du lecteur. Un lexiquefinal vient expliquer les mots difficiles.

Niveau de langue : moyen •

T A K A M T I K O U n°8 2000

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Ce qu'en disent les bibliothèques africainesSelon un lecteur, ce livre est un "gâteau à la friandise""plein de couleurs, de sentiments et d'humanisme" !D'après un autre, "on a envie de le lire jusqu'au boutparce que le suspens est garanti". Des lecteurs à partirde 12 ans ont pu lire seuls cet ouvrage et apprécierl'amitié qui lie deux enfants de conditions différentes,le pouvoir féerique qui rapproche le héros del'univers des chiens. Selon une bibliothécaire, l'attraitdu récit réside surtout dans la description des duresréalités des enfants des rues (à Tombouctou, les petitsporteurs de sacs sont très présents au marché) et dansla nécessité d'essayer de les aider. Et même sil'histoire est fictive et irréaliste, son style très précis ettrès "pratique" lui permet d'être facilementcompréhensible. Les caractères gras, le lexique et larépartition en chapitres assez courts ont contribué à

une bonne lecture,- certains responsables onttoutefois déploré la densitéet la mise en page très"serrée" du texte.Les illustrations auxcouleurs vives etattrayantes, ont été à lafois jugées naïves,éloquentes, dignes d'êtrerecopiées. Seul regret de lapart d'une grande partiedes responsables : la non-pagination du livre. Unebibliothécaire souhaite ledéveloppement de cettecollection.

"L'aspect éducatif etsentimental entrehommes et animauxd'une part, et entrehumains d'autre part,fait de cette histoire quise passe dans une villedes temps modernes unexemple de leçond'amour envers lesautres, "

Mamadou Aliou Cherif,Bibliothèque des enfants de

'"', Guinée

Romans

17.3 TIIGAFatoumata Sanou, il!. M'Pa Léonard PalmLa Muse, 1994. 16 pagesOrigine : Burkina Faso

Après avoir causéoncle. Tiiga se joint

s'amusent dans la courvoitures avec du fil depetites maisons avecplastique.

Cela fait près d'uenfants s'amusent. Tiiretourner chez lui. Son ccenis francs pour le bus.

trajet n'est pas (tés long"

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un peu avec son

ses cousins quiIls fabriquent des

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des briques en

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WÈÊmne Heure que lesa est pressé dencle lui donne deuxTiiga marche "car le

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H arrive à la maison très latigué. Mais ilne se repose pas. Il se rend aussitôt chez tebouiiquier.

- Bon|our, Doudou ! salue-t-il en entrant

dans la boulique.- Bonjour mon ami. Que veux-tu ? Lut

demande Doudou.

- Je veux un cahier et un I'bic1' dit-il onposant ses deux cents Irancs sui une table.

Le boutiquier prend l'argent. Puis il luidonne un cahier et un "bic" bleu, et luiretourne quarante Irancs.

- Combien coûte un crayon s'il te plait ?

demande Tiiga.- Un crayon de papier coule cinquante

Irancs. Tu n'as que quarante francs. Va dire àcelui qui veut le crayon de ('ajouter dix francs.

lui dit Doudou.

- C'est pour moi-même,

Doudou lui laisse le crayon h quarantefrancs.

- Merci Doudou. Merci beaucoup !

7

Présentation JPLDans ce court roman - plutôt une nouvelle - Tiiga, un petit garçon, déso-béit à son père pour se rendre à l'école. Grâce à son sérieux et à sonopiniâtreté, il parvient à devenir le premier de la classe et à démontrerqu'être cultivateur et être instruit ne sont pas incompatibles. L'auteuradopte un ton laconique très simple (pas de difficultés de vocabulaire etsyntaxiques) qui fait ressortir la portée pédagogique du texte. Telles desfrises, des illustrations à l'encre, en noir et blanc, viennent s'insérer dansla mise en page aérée. Couverture souple et format pratique.

Niveau de langue : base/moyen

Ce qu'en disent les bibliothèques africainesPeu de commentaires prolixes sur cet ouvrage dont lethème a été apprécié et l'édition déplorée (manque derésistance à l'usage). Le style très clair, "bien écrit", a per-mis d'aller directement au message ; les lecteurs ont saluéle courage du héros pour concilier école et tradition. Lesresponsables ont noté que ce livre sur la scolarisation,pourrait s'adresser en premier lieu aux parents. Tous ontreconnu l'actualité du sujet, notamment dans les paysdominés par l'agriculture (comme le Mali). Les illustrationsen noir et blanc ont été jugées peu attirantes et unebibliothécaire relève leur manque de perspective.

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17.9 LES CONFIDENCES DE MÉDORMicheline Coulibaly, ill. Serge M'Bra BehiraEDILIS, 1996. 72 pagesOrigine : Côte d'Ivoire

- Quelle bÊtise! Pour moi, le plus importai!.c'est la beauté du cœur.

Je parie... je parie,., et je ne sais même pasencore votre nom, ma beauté, aboya-t-il.

- Je m'appelle Patience, répondil-eik eu batlautdescils. Je vous laisse deviner l'indignation desmaîtres de Tonnerre lorsqu'ils le surprirent encompagnie d'une chienne de si basse extraction*,une chienne qui traînait dans Adjamé, sans coliieren plus! Ah, la bêtise humaine! Comme si uncollier pouvait garantir l'honorabilité d'un chien!Quand je pense nue certains chiens des quartierspopulaires nous envient cette marque d'esclavage.

- Quelle idée. Tonnerre! Tbi avec cettechienne pteinc de puces? gronda Monsieur Duroc.

- Ici, Tonnerre! Ne t'approche plus de cettecliieruie. Nous t'avons déjà choisi une fiancée.Princesse est plus digne de toi car elle a unpedigree* aussi impressionnant que le tien, ajoutaMadame Dure* rouge de colère, aussi rouge quesa jupe de cotonnade.

- On ne peut même pas te laisser seul cinqminutes! Te voilà en train de courir après leschiens pouilleux de ce quartier. En voiture! ditMonsieur Duroc en ouvrant bien grand la portièrearrière du véhicule,

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Présentation JPLMédor, le chien de la famille Pokassé, vient d'atteindre sa "majoritécanine" et avant de quitter la maison de son enfance, il tient àraconter ses déboires et ses réflexions sur les humains quil'entourent. La perspective extérieure d'un chien spectateur permet à

l'auteur de décrire sous l'angle de l'humour et de la parodie lafamille de nouveaux riches que sont devenus les maîtres. Le style,alerte et efficace, prête au rire. Un lexique final conséquent vientexpliquer les mots et expressions difficiles. Quelques illustrations àl'encre en noir et blanc ponctuent sur le mode réaliste ce roman auformat poche.

Niveau de langue : moyen

Ce qu'en disent les bibliothèques africainesQuelques bibliothèques n'ont pas aimé cet ouvrage ;trois au total dans lesquelles les enfants n'ont passympathisé avec le chien Médor. Toutes les autres ontsalué ce personnage extraordinaire, désopilant, d'ungrand tempérament, qui rappelle que les chiens doiventêtre respectés ! Les lecteurs ont aimé pouvoir connaîtredu début à la fin et dans ses moindres détails la vie du"héros". Les plus grands ont apprécié la moquerie quitransparaît à travers ses mémoires canines. Mais surtout,la plupart des lecteurs ont salué la maîtrise de l'auteur,son ton original qui sait manier l'humour, la révolte etl'affection. Quelques responsables ont toutefois déplorél'absence de marge de l'édition et la densité du texte.Mais le lexique a permis à des lecteurs à partir de 12ans de lire ce roman sans problème.Les illustrations auraient gagné à être en couleursmême si elles rendent bien la caricature de la "famille"du chien.

17.20 PREMIÈRES LECTURESJustine Mintsa, ill. Kokou Maurice TogneviHaho, 1997. 41 pagesOrigine : Togo (Auteur gabonais)

que leconteiw vous narre, que vous pouvez interpréterà loisirel remodeler à votre goût. Par exemple, quandun malheur arrive a un méchant, vous lui collez levisage d'une personne que vous n'aimez pas. E( quandil y a des moments heureux, vous vous imaginez quec'est vous-même qui m jouissez, avec les cires quevous aimez. C'est vraiment pendant ces vacances quej'ai decouven la magie d'un livre. On entend des sonssans ne servirde ses oreilles; on voildes couleurs cl desformes sans avoir à poser son regard surellcs ; on peutsenltr le chaud el le froid sans les toucher ; senlir lesodeurs sans l'mde du nez ; trembler de frayeur sans diremenace1, el trcpi&net de joie ulois qu'on en c-rililé deMiucis.Touie cette magiesopere seulement grâce à desmois habilement dw>!.si-,ci tlkposds sur du papier '.Elpuis, c'est vraiment fantastique de pouvoir voyagersuns bouger ! El qu'esi-ce iru'on est savant après ! Onpeut parler d'hiver cl d'un las d'auires choses quin'exisieni pas cher nous ! Quelle chance quede savoirlire i

En revenant de la rivière avec ma aivetie d'as«eiiessur lu lêlcel mon wiau a linge au bras, je n'avais pasl'impression, mais la «rtilude de revenir d'un nuirepays, d'un pays loiniiùn. d'un «Km monde. En passantdevant le corps do garde, je reganfcus iiton père, elréalisais combien, différemment de nous, il lisait. Lui.il llsuii avec ses mains, avec ses oreilles, avec son nez,avec sa peau. Je croyais qu'il rêvait toujours éveille". Ilétait obligé de s'aterneher à lu réalité. Chez lui. c'étaitvital.

Présentation JPL

Obone, une jeune fille de quinze ans, rapporte à la première personneson expérience de la lecture. Une expérience qu'elle a tout d'abordconnue seule, et puis aux côtés de Brian, un Blanc de passage dans son

village. Tout le texte, écrit avec pudeur, subtilité et émotions, pourrait serésumer au personnage très fort du père d'Obone, un vieil hommeaveugle. Découvrir une langue que l'on ne connaît pas, se perdre dansdes phrases dont on ne saisit pas la construction, ne pas comprendre lesens d'un texte, c'est être aveugle. Et pour sortir de cette cécité, pourcomprendre la littérature, il faut la vivre de l'intérieur, la ressentir, laprojeter dans la réalité. Le style, très simple, parvient à faire passer dessentiments profonds grâce à des rapprochements et à des imagesconcrets. Quelques dessins en couleur viennent illustrer le propos inti-me de la jeune narratrice.

Niveau de langue : moyen/avancé

Ce qu'en disent les

bibliothèques africainesTrès peu de critiques de lapart des bibliothèques etlorsqu'il y en a, une incom-préhension de la part desenfants trop jeunes (niveauélémentaire) pour unebonne appréhension de ceroman. Au total donc uneréception pour cette raisonmitigée. Certains lecteurs onttoutefois trouvé le récit cap-tivant et l'ont qualifié delivre initiatique pour lesdébutants. •

"Le textLe terte est très féminin ;c'est peut-être dû au faitqu'ici l'héroïne est unejeune fille qui découvre àtravers le roman lesnotions d'amour, unamour avec l'hommeblanc, un amourimpossible."

Amadou Ndiaye, Marie MbodjiGueye, Club de la Bibliothèquerégionale de Thiès, Sénégal

TlKOU n°8 2000

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Les bons lecteurs de 12 ans et ceux de 15 ans ont aiméle courage d'Obone, sa volonté de s'instruire, son amitié,la découverte mutuelle de deux cultures différentes ; ilsont approuvé le fait qu'un mariage entre deux person-nages blanc et noir ne puisse se faire. La scène authéâtre a beaucoup impressionné avec l'héroïne proched'un état de transe. Un responsable a fait le rapproche-ment entre le père aveugle d'Obone et son apprentissage

de la lecture. Certains responsables ont trouvé le tond'ensemble un peu suranné, "colonial", et d'autres inté-ressant pour son style intime, très féminin. Le roman aété jugé difficile (vocabulaire, temps) ou clair selon latranche d'âge des enfants à qui il a été proposé. Lesenfants auraient aimé plus d'illustrations et les adultesregrettent leur aspect maladroit.

Contes

17.17 LA LONGUE MARCHE DESANIMAUX ASSOIFFÉSOusmane Diarra, ill. Yacouba DiarraLe Figuier, 1997. 28 pagesOrigine : Mali

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Présentation 3 PLLa sécheresse sévit et les animaux, assoiffés, décident de se rendre àla rivière Manyamatoula. Mais la route est longue et les animaux, unà un, abandonnent. Seul Nyamèba-le-dromadaire parvient au but etremplit son outre pour désaltérer ses amis laissés au bord du chemin.Ce conte d'amitié et de solidarité joue sur les répétitions et lesonomatopées : avant d'abandonner la route, chaque animal entonne

sa petite chanson avec toujours le même refrain qui vient rythmer lerécit. Les illustrations aux couleurs pâles et délavées traduisent lepaysage de désolation dû à la sécheresse.

Niveau de langue : base

Ce qu'en disent les bibliothèques africainesCet ouvrage qui peut-être lu et apprécié par un enfantà partir de 8 ans, a fait l'unanimité : édition peurésistante mais histoire intéressante qui loue l'esprit degroupe et invite à la persévérance et à l'endurancedans l'effort ! Les lecteurs ont déploré l'attitude del'homme qui a abandonné les animaux à leur triste sort,et relevé la performance et le sens de la solidarité dudromadaire.Au Mali, le récit de la sécheresse et de ses dramatiquesconséquences a touché les enfants. Les illustrations ontété qualifiées d'exemplaires : très simples,respectueuses des couleurs de l'environnement (aupoint que l'on dirait des photographies selon unlecteur), expressives, elles racontent à elles seules latragédie. Des enfants se demandent toutefois pourquoil'homme, le chien et le chat n'ont pas été représentés.Le texte a posé quelques problèmes à certains : lesnoms en bambara des animaux, difficiles à prononcer,et les caractères trop petits ont entravé le bondéroulement de la lecture. Cependant pour d'autres, laprésentation de phrases courtes et le retour fréquent àla ligne (comme pour un poème) ont justement donnélieu à une lecture lente, donc mieux appréhendée.

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17.2 LA PRINCESSE CLAIR DE LUNEFrédéric-F. GuirmaGuirma International Productions, 1994. 32 pages.Origine : Burkina Faso

Présentation PLLa très belle princesse Clair de lune n'accepte de se marier qu'avec unjeune homme à la peau lisse, sans cicatrice. Après moult prétendantsdédaignés, le prince idéal se présente et le mariage est aussitôt célébré.Mais l'homme parfait se révèle vite être un monstre terrifiant qui ne selivrera qu'au terme d'une longue lutte surnaturelle. Le récit, assez denseet lisible avec ses caractères en gras bien détachés, offre des ingrédientsde l'épopée : magnificence du roi et de sa cour, grandes armées,éléments merveilleux, exagération, rebondissements en chaîne, chant quirevient comme un leitmotiv. Le texte, agrémenté de quelques dialogues,joue sur la sobriété et la simplicité (syntaxe et vocabulaire sans

difficulté). Le grand format de l'album à la couverture souple accordeune large place à l'illustration : nombreuses couleurs vives soulignéespar des contours noirs, personnages sans visage dont on ne voit que lasilhouette, les attitudes gracieuses et la beauté des atours. L'ensemble estprésenté dans une mise en page aérée.

Niveau de langue : moyen

Ce qu'en disent les bibliothèques africainesLa plupart des lecteurs ont trouvé ce conte très illustréfascinant et captivant. Dans certains pays (Niger, Mali,Bénin), le texte a été d'autant plus apprécié qu'il a rappelédes récits similaires (contrairement au Tchad où lerépertoire semble différent). Les enfants ont dénoncé lavanité, l'orgueil et la mesquinerie de la princesse, et loué lecomportement exemplaire du berger. Ils ont aimé la finheureuse du texte et tiré plusieurs leçons : "il faut toujoursécouter les plus petits et il n'y a pas d'être parfait" ; "toutce qui brille, n'est pas de l'or" ; "sans l'amour, il n'y a pasde perfection". Certains lecteurs ont reconnu le thèmeuniversel de l'amour et celui du choix de son conjoint(d'après un bibliothécaire, "un sujet intéressant dans nossociétés où on a tendance à considérer la femme commeun capital économique"). Les illustrations n'ont par contrepas fait l'unanimité : pour les uns, elles sont peuattrayantes avec les visages trop sombres des personnages,et pour d'autres, elles paraissent authentiques (on reconnaîtleur origine burkinabé), typiquement africaines.L'illustration de la couverture ressemble aux fêtesd'intronisation dans les villages béninois et l'ensembledonne une idée des royautés africaines. Ce livre a étéprésenté à des lecteurs de 8 à 12 ans.

17.18 BENGUVUOU LE MIRACLE DU

CollègePascaleEditionsOrigine

du Centre 1994, ill.Garciadu Baobab/Servédit: Mayotte

LAGONJean-Noël

, 1997. 23

Libert,

pages

Présentation JPL

Cet ouvrage à la couverture souple présente un petit conte très procheculturellement et affectivement de l'île de Mayotte et de ses habitants.Les premiers hommes arrivent sur l'île et le premier village prend deplus en plus d'importance. Mais les habitants, pourtant heureux, aime-

raient manger du poisson. Pour cefaire, ils font appel au courageuxchef du village Benguvu qui, lui-même, finit par demander de l'aideau Dieu de la mer. Le texte, trèsclair, met en scène la nature et savéritable fête de poissons, d'oi-seaux chatoyants et de fonds sous-marins. Les illustrations, tour à tourréalistes et poétiques, déclinent desnuances de bleu et de vert.

Niveau de langue : moyen

Ce qu'en disent les biblio-thèques africainesCet album qui s'adresse àdes enfants de 12-13 ans, aconnu un accueil partagé. Lecourage, la bravoure etl'amour pour son peuple dujeune Benguvu, les mer-veilles de la mer et unebonne description de la •

la qualité des superbesVustrations-peintures

peu courantes dans lesalbums jeunesse, serventmagnifiquement letexte : tantôt à la façond'un carnet de voyage,tantôt renforçantl'intensité dramatique.Mais toutefois, précisonsque les avis sontpartagés sur le style etles couleurs, enparticulier en ce quiconcerne la

représentation du dieuM'tukufu. "

Sœur Marie-Thérèse Coursoi,Centre d'étude et dedocumentation, Cotonou-Akpakpa, Bénin

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faune et de la flore de l'île de Mayotte, la découverted'une autre culture et l'aspect merveilleux de la légende,ont captivé les lecteurs (en fait, la majorité). D'autresenfants, par contre, ne se sont pas du tout sentis attiréspar un univers marin qui leur est inconnu. Les noms despersonnages et des lieux, le vocabulaire spécifique à l'île,ont également entravé la bonne lecture de ce conte.D'autres bibliothèques, par contre, n'ont connu aucunproblème de lisibilité, appréciant les caractères en ita-lique et le registre de langue employé, simple mais soute-

nu. Les illustrations ontretenu l'attention : sédui-santes et chaleureuses, elless'apparentent au carnet devoyage ou sont de véri-tables peintures. Quelquesenfants les ont trouvéeseffrayantes et la représenta-tion du dieu n'a pas faitl'unanimité.

HK^.'

"Un récit qui donne unesensation, un plaisirimmense de découvrir lesmystères d'une vie, d'unpeuple. Une légendesaisissante, "

Samakoro Coulibaly, Bibliothèquede Lecture Publique, Fana, Mali

17.22 NGAARl MWANDI LE TAUREAUFANTASTIQUE / YEKK WU DOY WAARMarne Daour Wade, ill. Moustapha NdiayeBibliothèque-Lecture-Développement, 1997. 26 pagesOrigine : Sénégal

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Présentation 3PLCet album oppose le berger peul et son troupeau à une armée deCram-Cram, des petits génies malfaisants. Heureusement que NgaariWandi, le taureau fantastique, conduit la troupe et use de tous sespouvoirs surnaturels pour défendre les autres animaux ! Le texte,parsemé de nombreux noms propres, adopte un ton enjoué et pleind'entrain. Les chants du berger, du taureau et même des Cram-Cramdonnent du rythme au récit. Les illustrations originales, pleine page,traduisent un sens certain de la composition tout en rendant la grandeforce du taureau. La mise en page, à l'aise dans ce grand format, offred'une façon très lisible les deux versions françaises et wolof du texte.

Niveau de langue : moyen

Ce qu'en disent les bibliothèques africainesL'ouvrage a reçu des critiques diverses de la part desenfants de 7 à 12 ans. Certains lecteurs ont aimél'histoire et salué la bravoure du petit berger et lespouvoirs magiques du taureau.En Guinée, le bibliothécaire note qu'il est intéressantde mieux connaître la vie des bergers peuls avecleurs traditions, leur mode de vie, la force qu'ils ontsur les bœufs et surtout, l'éducation qu'ils leurdonnent. Un autre lecteur souligne l'intérêt d'entrerdans un monde de mystère qui enseigne la sagesse.Mais quelques critiques se font aussi entendre :il n'est pas normal qu'un animal soit plus glorieux,plus brave, plus intelligent, plus grand qu'un homme !Le récit n'offre aucun message et reste trop vaguequant aux lieux dans lesquels l'intrigue se déroule.Pour certains, les noms et les termes propres auSénégal sont difficiles à lire ; le style est haché.Pour d'autres, le mode narratif est clair. Comme pourle texte, les illustrations restent trop allusives et pasassez précises sur le contexte de l'histoire et, autrereproche, elles ne collent pas toujours avec le récit(les Cram-Cram ne sont pas armés). La large placequi leur est accordée, est tour à tour saluée etcritiquée. À Tombouctou, les dessins ont servi demodèles pour des masques à l'approche du Carême.La version wolof du texte a été appréciée au Sénégalet au Mali (un responsable note toutefois qu'"il fautpenser aux autres enfants du monde entier.").Toujours au Sénégal, le format a été considéréencombrant.

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Contes

17.4 LA NUIT DES TOUTOEUNESAnsomwin Ignace Hierc, iil. M'Pa Léonard PalmGraphie Technic International, 1996. 175 pagesOrigine ; Burkina Faso

n spectacle semblable et

Eiitore un lièvre mon

'licria détonner»

Kl elle passa «in chemin. Mais pour U troisième

fois, elle fil la nrême découverte :

—- Deeîdémeni, In famine est en train de décimer

la feafle Je Liivre. Cela fait déjà trois lièvres morts !

Tiena ! Comme je suis bftr '. Troi!. lièvres, cela fait

UM banne soupe, .le vais les ramasser et les ajouter à

ma provision de poisson. Je commence par prendre

ce lièvre-d. Je le mets dan* ma gibecière. Comme

elle est lourde, je la dépose ici. Je fais demi-lum pour

aller récupérer les deux premiers lièvres.

Et l'Hyène descendit s a gibecière, la «unoafla

dans un fourré, puis reprit le chemin du lac. Quand

elle se fut éloignée, le Lièvre jaillit du sac à poisson.

Il chargea celui-ci sur sou épaule et s'en fut. 1! était

particulièrement heureux de ce gros coup. Il s'était

en effet amusé il jouer au lièvre mon. Chaque fois, il

coupait à travers lu brousse, devançait l'Hyène et

allait lui barrer le asaiJM, faisant le mon. Il jouait

ainsi à tenter ("Hyène, espérant que celle-ci r aurait

cm mort cl aurait (-lé heureuse de le jeter dans ^a

gibecière. Ainsi lui, Lièvre, se serait emparé d'un

poisson et serait sorti de la gibecière à uu moment

propice. Finalement, le Lièvre coiisiaia tjur son plaa

avait donna des résultais mMtemeni au-delà de SES

esperanois.

De son côté, l'Hyène refit le irajer. en sens inverse

jusqu'au lac. Elle lie retrouva point de lièvre mun,

pas plus que de lièvre vivant. Elle revint toute

Présentation JPLCe recueil présente dix contes d'inspiration traditionnelle, écrits pour lesenfants avec des phrases simples et claires, dans un style vivant. Leshistoires au déroulement limpide ont pour protagonistes Araignée, Lièvre,Hyène... ou bien des humains : le lépreux, l'orphelin, les trois jumeaux.Dans presque tous, la faim et la recherche de nourriture sont les moteursde l'action. Les morales des histoires sont variées, toujours introduites

explicitement par "voilà pourquoi... ". L'édition propose une typographieaérée, lisible, et de très nombreuses illustrations en noir et blanc placéesen accord avec le texte.

Niveau de langue : moyen

Ce qu'en disent les bibliothèques africainesCe recueil a fait la joie des lecteurs de 8 à 15 ans,toujours friands de livres de contes. Son format adéquat(malgré une couverture fragile), son texte facile à lire(malgré quelques mots épineux et des répétitions) ont faitde ces contes de véritables "merveilles", très abordables,que les enfants se sont empressés de raconter autourd'eux. Le plaisir a été d'autant plus grand que les animauxmis en scène étaient déjà connus et que les morales destextes, d'ordinaire suggérées, sont ici très explicites : "lelivre est éducatif et à la manière africaine, donne le goûtdu bon, du bien, du beau et de l'humour" ; "c'est un bonouvrage qui fait voyager les enfants dans le monde del'imaginaire, qui enseigne la prudence, le devoir et lasagesse". Certains lecteurs ont toutefois remarqué que lescaractères physiques et moraux des protagonistes étaienttrop exagérés ; d'autres ont trouvé quelques contes creuxet pas assez vivants ; enfin, une responsable s'estinterrogée : fallait-il que les morales soient si appuyées ?Le texte ne parle-t-il pas souvent de lui-même ? Lesillustrations ont tour à tour été jugées peu attirantes ("ellessont passées dans un ordinateur ?") et comiques, bien enphase avec le texte.

17.21 LE PAYSAN ET LE PALMIERGbêtigan E. Sotikon, ill. Taofik M. AtoroHaho, 1997. 46 pagesOrigine : Togo (Auteur béninois)

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LE PAYSAN(Coni

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Editions HAHO

Ë. SOTIKON

ET LE PALMIERei Légtnde)

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Présentation JPLAprès la tentative malheureusedu chasseur, le paysan est lepremier homme à accepter devivre sur terre. Pour l'aider àsurvivre, Dieu lui conseille derencontrer le palmier dont tousles éléments sont utiles à lavie. Mais la jalousie des autresarbres et, surtout, sa proprebêtise vont entraver sa route.Le récit au style clair peut êtreappréhendé à deux niveaux.Les différents arbres présentéset leurs "possibilités" (fruits,huile, savon...) confèrent à ceconte "inventé" un certainintérêt documentaire. D'autre

part, la hargne du paysan au travail et son aventure malheureuse avecsa femme en font un roman linéaire avec des rebondissements. Ledénouement paraît clore le récit d'une façon quelque peu inattendue.Des dessins en noir et blanc offrent des perspectives intéressantes :hommes dominés par les arbres, arbres anthropomorphes.

Niveau de langue : moyen

Ce qu'en disent les bibliothèques africainesLa plupart des lecteurs (9-14 ans) ont apprécié ce"livre de découverte" qui permet d'appréhender lanature et ses richesses. Le thème écologique(protection des forêts, lutte contre la désertification)est traité, selon un responsable, d'une façon judicieuse,proche de la vie des familles des régions africainestropicales et plus généralement de tous ceux enrapport avec la terre. Le choix du palmier a égalementplu : au Bénin, le livre a donné lieu à un coursmagistral sur cet arbre dont les dons sont loués par lesvedettes locales. Les réactions de l'homme (jalousie,trahison) ont aussi été analysées par les enfants. Seulsdeux ou trois bibliothécaires ont trouvé l'histoire troplongue et ironisé sur l'introduction de l'ouvrage

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("frotte-toi bien les yeux" pour ne pas dormir). Unautre responsable a regretté que l'auteur oublie au coursde son récit la femme battue, pourtant très soumise et

gentille. Les illustrations en noir et blanc ont été jugéessans éclats, floues et bâclées. L'édition, avec son papierglacé, a par contre fait l'unanimité.

Poésie

17.15 CORBEILLE DE PAROLES : POÈMESPOUR ENFANTSAlbakaye 0. Kounta, ill. Modibo SidibéJamana, 1996. 24 pagesOriqine : Mali

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lui toits.

Présentation JPLCe recueil à la couverture souple et à la mise en page aérée offre auxtout-petits des textes très courts, proches de leurs préoccupationsquotidiennes : Maman, Papa, la lune, la pluie, les animaux... sontdéclinés en quelques mots très gais et tout doux. Les textes, répartis encinq brefs chapitres ("mes rêves", "amours d'enfant", "berceuses","oreilles tendues", "pour les autres"), jouent sur les onomatopées, lesrépétitions et les sons. Souvent aussi entraînants que des chansons, ilsfont référence aux réalités maliennes (le Sahel, El Farouck "le chevalierblanc") et n'hésitent pas à rappeler quelques points d'hygiène (le

vaccin et les mains propres). Les illustrations au crayon, presquegommées, renforcent l'impression de douceur des textes.

Niveau de langue : base

Ce qu'en disent les bibliothèques africainesL'illustration de la couverture, quoique pâle, a retenul'attention des lecteurs de 7 à 10 ans. Captivante, attrayante,elle montre l'amour d'un enfant pour sa mère. Le contenudes poèmes a opéré le même charme : douces, comiques,distractives, éducatives, ces paroles de tendresse évoquentl'univers de l'enfance et de fflSHHrawwwK^.

"De mignons petitspoèmes tout doux,tout simples. Lesenfants les apprennentpar cœur facilement.

l'innocence. Très proches del'environnement immédiatde l'enfant, elles "exposentla manière des lecteurs desentir leur environnement".Le style très simple (phrasescourtes, bien écrites et bellesgrâce au rythme) et les groscaractères ("un vieillard peutles lire") permettentd'apprendre les textes parcœur très rapidement etd'amener les tout-petits à lapoésie. Les illustrations sonten harmonie avec latendresse qui se dégage de ces pages même si, pourbeaucoup de lecteurs, elles auraient gagné à être plusnombreuses et en couleurs.

les illustrations enesquisses appellent à ladouceur et à la chaleurmaternelle. Mais àdéplorer l'absence decouleurs. "

Malick Seck, Club de lecture de laBibliothèque régionale de Thiès,Sénégal