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Boréal Le Roman colonial Daniel Poliquin essai Extrait de la publication

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115 FF17,60 e

BoréalISBN 2-7646-0081-x

Daniel Poliquin

Le Roman colonial« J’ai parfois le sentiment que notre histoire est un roman colonial qui n’en finit plus. Alors j’ai pensé y aller de mon chapitre à moi. Au point où en sont les choses…»

Voilà ce que l’auteur déclare dans son succinct avant-propos. Pourtant, c’est bel et bien un essai qu’il nous donne ici, mais un de ces essais comme seul un romancier peut en écrire. Ainsi, ce sont deux personnages fictifs, messieurs Labine et Lesieur, dont se sert Daniel Poliquin pour illustrer les deux versants éternels du Canadien français: celui qui a tourné le dos à la foi des pères et qui songe davantage à jouir du présent qu’à panser les blessures de l’Histoire, et celui qui, reprenant le flambeau de ses aïeux, se braque dans une lutte pour la survivance.

On aura peut-être deviné que c’est ce dernier qui fait surtout sourciller Daniel Poliquin. Car l’auteur ne peut s’empêcher de voir dans la lutte nationaliste un héritage de notre ancien statut de colonie, héritage qui vient trop souvent faus-ser les perceptions et opposer une frontière artificielle au destin des individus.

Mordant, provocateur, écrit avec une joie communicative, Le Roman colonial n’est bien sûr pas le premier ouvrage qui s’attache à démonter la psyché du nationalisme québécois, mais jamais on ne l’a fait avec une si profonde connais-sance de la société et de l’histoire du Québec, ni avec ce don – encore une fois propre au romancier – de débusquer les motivations inavouées et de dynamiter les poses et les discours.

Daniel Poliquin est l’auteur de plusieurs romans célébrés par la

critique (dont L’Écureuil noir, 1994, et L’Homme de paille,

prix Trillium 1998) et de recueils de nouvelles. Il fait également

une brillante carrière de traducteur.

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Boréal

Le Roman colonial

Daniel Poliquin

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Les Éditions du Boréal4447, rue Saint-Denis

Montréal (Québec) H2J 2L2

www.editionsboreal.qc.ca

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DU MÊME AUTEUR

ŒUVRES

Temps pascal, roman, Montréal, Tisseyre, 1982.

Nouvelles de la capitale, nouvelles, Montréal, Québec/Amérique, 1987.

L’Obomsawin, roman, Sudbury, Prise de parole, 1987; Montréal, Bibliothèque

québécoise, 1999.

Visions de Jude, roman, Montréal, Québec/Amérique, 1990; paru sous le titre

La Côte de Sable,Montréal, Bibliothèque québécoise, 2000.

L’Écureuil noir, roman, Montréal, Boréal, 1994; coll. «Boréal compact», 1999.

Le Canon des Gobelins, nouvelles, Ottawa, Le Nordir, 1995.

Samuel Hearne. Le marcheur de l’Arctique, roman pour la jeunesse, Mont-

réal, XYZ, 1995.

L’Homme de paille, roman, Montréal, Boréal, 1998.

TRADUCTIONS

Pic de Jack Kerouac, Montréal et Paris, Québec/Amérique et La Table ronde,

1987.

Avant la route de Jack Kerouac, Montréal et Paris, Québec/Amérique et La

Table ronde, 1990.

Le Vieil homme, la Femme et l’Enfant de W. O. Mitchell, Montréal, Qué-

bec/Amérique, 1991.

Monsieur Vogel de Matt Cohen, Montréal, XYZ, 1992.

Oh Canada ! Oh Québec! Requiem pour un pays divisé de Mordecai Richler,

Candiac, Balzac, 1992.

Les Mémoires barbelées de Matt Cohen, Montréal, Quinze, 1993.

Le Récit de voyage en Nouvelle France de l’abbé peintre Hugues Pommier de

Douglas Glover, Québec, L’Instant même, 1994.

Le Rédempteur de Douglas Glover, Québec, L’Instant même, 1995.

Trotski de Matt Cohen, Québec, L’Instant même, 1996.

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Les Éditions du Boréal remercient le Conseil des Arts du Canada ainsi que le ministère du Patrimoine canadien et la SODEC pour leur soutien financier.

Les Éditions du Boréal bénéficient également du Programme de crédit d’impôtpour l’édition de livres du gouvernement du Québec.

Illustration de la couverture: détail d’un dessin de John White montrant le villagealgonquin de Pomeiock. Planche extraite de l’ouvrage de Th. de Bry, Admiranda narratio…, 1585-1588, Service historique de la marine, Paris.

© 2000 Les Éditions du BoréalDépôt légal: 4e trimestre 2000

Bibliothèque nationale du Québec

Diffusion au Canada: DimediaDiffusion et distribution en Europe: Les Éditions du Seuil

Données de catalogage avant publication (Canada)

Poliquin, Daniel

Le Roman colonial

isbn 2-7646-0081-X

1. Nationalisme – Québec (Province). 2. Canadiens français – Québec (Province).3. Québec (Province) – Histoire – Autonomie et mouvements indépendantistes. I. Titre.

fc2926.9.n3p64 2000 320.54’09714 c00-941452-5

f1053.2.p64 2000

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À mon ami André Binette, qui vote tout le temps oui.

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Avant-propos

J’ai parfois le sentiment que notre histoire est unroman colonial qui n’en finit plus. Alors, j’ai pensé y allerde mon chapitre à moi. Au point où en sont les choses…

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Lecteur, mon semblable, mon frère

Novembre. Rue Saint-Denis, Montréal.Comme c’est vendredi, Charles-Olivier Lesieur, biblio-

phile et nationaliste, va fureter dans sa librairie préférée. Surle présentoir des nouveautés, mon livre l’agresse. Le titre,Le Roman colonial, le dissuade tout de suite de le lire, encoreplus de l’acheter. Tenté quand même d’en prendre un exem-plaire pour l’écorner un peu et le rejeter d’un geste mépri-sant, il le contemple une seconde.

Entre alors un monsieur bien mis qui, d’une voix clai-ronnante, demande mon ouvrage. Un jeune vendeurl’oriente. Le monsieur se sert avec ostentation et paie d’unair content en disant à la petite caissière: «Moi, je neconnais rien à la politique, c’est pour un cadeau…» Lapetite caissière lui fait un sourire peu compromettant. Lemonsieur sort.

Charles-Olivier le regarde partir, outré d’avoir vu cet inconnu oser acheter sous son nez un livre qu’il juge

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mauvais. Il décide alors que sa journée serait perdue s’iln’illustrait ses convictions d’une petite leçon de morale biensentie. Puisqu’il doit s’en prendre à quelqu’un, il apostrophele jeune vendeur: «Vous n’avez pas honte de vendre des livrespareils chez vous? Qui sont en plus publiés par des éditeurstraîtres, subventionnés par le Conseil des Arts du Canada?C’est scandaleux!» Le jeune vendeur, qui a une longue jour-née dans le corps, se compose un regard compréhensif. «Entout cas, je n’encouragerai pas ça, moi! On plume le contri-buable mais pas le consommateur! Je reviendrai quand celivre aura disparu de vos rayons. Bonsoir!» Des clientséchangent des regards amusés. Encore un autre…

La librairie retrouve aussitôt son calme de bibliothèque.Prenant un air affairé, le vendeur va déposer sur le comptoirquelques livres soldés et en profite pour demander à voixbasse à la petite caissière si elle est libre après le travail. Desyeux, elle lui fait comprendre que oui. Il sourit. Ils sourient.

* * *

L’ami Lesieur est content de lui, et il a bien raison parceque ce n’est pas tous les jours qu’on accomplit une bonneaction doublée d’une économie. Il songe alors au récit qu’ilva en faire aux copains du bureau. «Ils voulaient quej’achète un exemplaire, ils m’ont presque forcé! Je les aiengueulés comme il faut, puis je suis sorti! Vous auriez dûleur voir la face…» Sa collègue d’à côté, qui ne rate pas une critique littéraire mais n’ouvre jamais un livre parcequ’elle n’en a pas le temps, dira sûrement qu’elle en a lu desextraits et qu’effectivement, c’est répugnant. Interventionqui gâchera quelque peu le triomphe de Lesieur.

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Non, mieux vaut ne rien dire. Sans compter que quel-qu’un dans la section risque de leur demander, à tous lesdeux, s’ils ont lu ce livre qu’ils estiment avoir lu. Un petitnouveau leur avait fait le coup lorsque Mordecai Richleravait lancé un certain essai-torpille que tout le Québec pen-sant avait commenté sans l’ouvrir. «J’en ai lu des passages»,avaient répondu en chœur la collègue d’à côté et Lesieur.«Donc, votre opinion est sans valeur, avait rétorqué le petitnouveau; connaître des extraits de Proust, ce n’est pas avoirlu À la recherche du temps perdu, désolé…» Lesieur n’aimepas cet ancien petit nouveau devenu son chef depuis. Il s’entient alors à sa première idée: bouche cousue!

Par contre, il pourra se servir de l’anecdote pourenquiquiner son partenaire de bridge. Un rentier qui votetoujours non, sans doute parce qu’il a de l’argent. Les pos-sédants sont possédés par ce qu’ils possèdent, disait Charlesde Gaulle pour expliquer le ralliement de la bourgeoisiefrançaise au régime de Vichy. Tiens, se dit-il, je vais fairedamner mon rentier avec cette histoire-là, ça me soulagera.Dommage qu’il soit si dur d’oreille.

Comme c’est justement soir de bridge, il presse le pas,bien décidé à se changer les idées, ce que je ferais moi aussià sa place.

* * *

Il arrive à son club, serre quelques mains et s’installeà sa table habituelle. L’hôtesse, une femme charmante quilui est tombée dans l’œil depuis quelque temps, lui apprendalors que son partenaire coutumier, le rentier qui n’entendpas bien, est retenu au lit par un malaise, le pauvre. Elle lui

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a cependant trouvé un remplaçant, qui n’est autre que lemonsieur bien mis de tout à l’heure. Un Canadien remplacel’autre, pas de chance.

Lesieur se lève pour l’accueillir, légèrement inquietmais décidé à le remettre à sa place à la première occasion.Mais l’autre ne le reconnaît nullement, on dirait qu’il ne l’amême pas remarqué à la librairie, tout occupé qu’il était parson emplette idéologique. Quoiqu’un peu blessé dans lesentiment de son importance, Charles-Olivier se console:on pourra enfin la faire, cette partie!

Pendant la soirée, il observe son nouveau partenairequi, manifestement, ne se doute de rien. Il cherche dans sespropos des anglicismes qui trahiraient sa scolarité sommaireet son parti pris de colonisé à la mémoire ignorante. Peineperdue, le monsieur s’exprime plutôt bien, à l’image de soncostume; il a le mérite de parler moins fort qu’à la librairieet lance même quelques mots bien tournés à l’intention dela charmante hôtesse. Lesieur est déçu, il l’aurait préféréniaiseux; il joue rudement bien en plus, ça devient agaçant.À la pause, les deux hommes font un peu connaissance. Ilsont la surprise d’apprendre qu’ils sont passés par le mêmecollège et qu’ils ont aimé le même film, la même année, Mononcle Benjamin, avec Jacques Brel, qui jouait bien pour unefois. Décidément, ce monsieur bien mis est dur à détester.

Ensemble, ils battent à plate couture l’équipe adverse,formée de madame Laramée et de mademoiselle Laplante;ils ont même le meilleur score du club. C’est la fête. On sertdu thé, des bouchées, on converse entre gens bien élevés.

Chacun rentre chez soi, mais Charles-Olivier s’attardeun peu pour faire la cour à la charmante hôtesse, qui estdiplômée de McGill et fraîchement divorcée, dit-on. Toutà coup, il remarque sur une chaise vide le sac de la librairie.Mais le monsieur bien mis est déjà parti. Profitant de l’in-

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at tention générale, Charles-Olivier ouvre le sac et y trouvebien sûr ce livre dont il ne voulait pas; l’autre l’aura oubliélà, en homme peut-être trop sûr de ses convictions. Preste-ment, il glisse le sac dans la poche de son paletot, comptantle remettre le mois prochain à ce partenaire qui, dans lefond, n’a pas que des défauts.

Dans l’autobus qui le ramène chez lui, Charles-Olivierqui, dans l’émoi que lui a causé l’emprunt douteux du livre,a oublié les beaux yeux de la charmante hôtesse, se dit qu’ilpourrait peut-être le lire, après tout, ce bouquin. Il prendrasoin, évidemment, de tourner doucement les pages afin dene rien laisser paraître de sa lecture. Ce qui compte, enfin,c’est d’être honnête en restant poli, et si l’on peut faire unepetite économie au passage, où est le mal? L’aubaine estfranchement trop belle. Il lira donc l’ennemi, décidéd’avance à s’ennuyer, et il tiendra là l’occasion de clouer lebec à son chef en lui disant que, oui, il l’a bel et bien lu, celivre dangereux, son opinion est fondée! Et il fera taire dumême coup sa collègue d’à côté, la lectrice de critiques pro-fessionnelle, la fatigante… Et puis, je ne suis pas obligé de lefinir, je dirai même que je me suis arrêté exprès, par écœu-rement, voilà…

Il prend le livre, l’ouvre.

* * *

Que fait le monsieur bien mis de son côté? Eh bien,figurez-vous qu’il a obtenu un rendez-vous de la charmantehôtesse et qu’il l’attend dans un petit bar tranquille. Pasmoyen d’en savoir plus. Par contre, j’affirme de source sûreque le jeune vendeur et la petite caissière ont pris de

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l’avance: le gars et la fille baisent avec cœur, les bienheu-reux. Ça devait arriver, c’était écrit.

Et nous, là-dedans? Nous, rien. Comme monsieurLesieur, nous attendons les prochaines pages de ce longroman colonial entrepris il y a quelques siècles et qui,gageons-le, durera encore longtemps.

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Table des matières

Avant-propos 9

Lecteur, mon semblable, mon frère 11

I. LA LANGUE DE NOS PÈRES

L’homme de foi 19

L’homme de peu de foi 31

L’hérétique 41

La foi du père 59

Les pairs 69

Le parricide et le bon fils 83

Le cartounesque 97

Fils de 113

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II. LES DEMI-COLONISÉS

La charmante hôtesse, enfin! 127

La faute à Albert 135

Bienville, Black et Bouchard 151

Hier, déjà 159

La faute aux Juifs 179

Françoise et Charlus 189

De l’autre côté du miroir 203

La bourgade 223

La palissade 233

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MISE EN PAGES ET TYPOGRAPHIE:LES ÉDITIONS DU BORÉAL

ACHEVÉ D’IMPRIMER EN OCTOBRE 2000SUR LES PRESSES DE TRANSCONTINENTAL IMPRESSION

IMPRIMERIE GAGNÉ, À LOUISEVILLE (QUÉBEC).

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Voilà ce que l’auteur déclare dans son succinct avant-propos. Pourtant, c’est bel et bien un essai qu’il nous donne ici, mais un de ces essais comme seul un romancier peut en écrire. Ainsi, ce sont deux personnages fictifs, messieurs Labine et Lesieur, dont se sert Daniel Poliquin pour illustrer les deux versants éternels du Canadien français: celui qui a tourné le dos à la foi des pères et qui songe davantage à jouir du présent qu’à panser les blessures de l’Histoire, et celui qui, reprenant le flambeau de ses aïeux, se braque dans une lutte pour la survivance.

On aura peut-être deviné que c’est ce dernier qui fait surtout sourciller Daniel Poliquin. Car l’auteur ne peut s’empêcher de voir dans la lutte nationaliste un héritage de notre ancien statut de colonie, héritage qui vient trop souvent faus-ser les perceptions et opposer une frontière artificielle au destin des individus.

Mordant, provocateur, écrit avec une joie communicative, Le Roman colonial n’est bien sûr pas le premier ouvrage qui s’attache à démonter la psyché du nationalisme québécois, mais jamais on ne l’a fait avec une si profonde connais-sance de la société et de l’histoire du Québec, ni avec ce don – encore une fois propre au romancier – de débusquer les motivations inavouées et de dynamiter les poses et les discours.

Daniel Poliquin est l’auteur de plusieurs romans célébrés par la

critique (dont L’Écureuil noir, 1994, et L’Homme de paille,

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