Le rôle déterminant des primates en recherche

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Les chercheurs sont comme des détectives qui résolvent des énigmes. Nous voulons comprendre. Plus important encore, nous voulons sauver des vies. NANCY HAIGWOOD, PHD, DIRECTEUR DU CENTRE DE RECHERCHE NATIONAL DE L’OREGON

La recherche sur des primates non humains (PNH) – des singes essentiellement – a permis des avancées cruciales pour la santé qui ont sauvé ou amélioré des millions de vies humaines. Alors que les PNH ne comptent que pour un demi pour cent des animaux utilisés dans la recherche médicale actuelle, il n’est pas exagéré de dire qu’ils sont essentiels à notre capacité de trouver des traitements contre le cancer, le sida, la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, l’obésité, le diabète et des dizaines d’autres maladies causes de souffrance et de décès.

La recherche sur les singes est essentielle pour développer notre connaissance sur le fonctionnement du cerveau humain et pour comprendre les maladies cognitives, motrices et mentales, telles que les maladies d’Alzheimer et de Parkinson ou la dépression. Cette recherche est également fondamentale pour comprendre comment prévenir et traiter des maladies infectieuses émergentes comme Zika ou Ebola. Cette recherche permet également la découverte d’informations déterminantes sur le trouble métabolique le plus répandu et coûteux pour notre société, le diabète de type 2, ainsi que sur l’obésité qui en est une cause première. Sans la recherche sur les PNH, nous perdrions notre capacité à trouver les meilleures façons de prévenir les maladies de la grossesse, comme les fausses couches, la mortalité néonatale et les naissances prématurées. Cette recherche aide aussi les scientifiques à faire progresser les greffes d’organes, donnant littéralement une nouvelle vie à tous ceux dont les reins, le cœur ou les poumons sont défaillants.

Les singes sont essentiels à toutes les étapes de la recherche

Les médias célèbrent les percées médicales. L’utilisation du mot « percées » a un côté spectaculaire et pour quelqu’un qui entend dire que le « virus de la polio est utilisé pour combattre une forme agressive de cancer du cerveau » ça l’est en effet. Mais les scientifiques impliqués dans cette recherche – ou toute autre recherche médicale – vous diront que les percés sont peut-être spectaculaires mais elles ne sont jamais soudaines. Une progression réfléchie et structurée est derrière pratiquement chaque percée médicale et les étapes de la découverte ont souvent demandé des décennies. De la recherche fondamentale aux essais cliniques humains chaque étape est essentielle. Les singes sont souvent impliqués aux stades finaux du processus – c’est ce qu’on appelle la recherche translationnelle ou appliquée. A cette étape, toutes les connaissances accumulées précédemment sont utilisées pour répondre à des questions médicales spécifiques, telles que : ce vaccin protègera-t-il la femme enceinte (et son bébé) du virus Zika ? Ce vaccin est-il sûr ?

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contrôle, donnent aujourd’hui à des millions de patients infectés par le VIH l’espoir d’une vie longue et satisfaisante.

Ces traitements peuvent prévenir efficacement l’infection par le VIH, mais des progrès sont encore nécessaires. Les patients traités contre le virus ont des problèmes de santé1, 2 et vieillissent plus vite. Les médecins estiment que les patients qui vivent avec le VIH sont 5 à 14 ans plus âgés que leur âge véritable3, 4.

La valeur des études sur les singes est scientifiquement prouvée. Le VIH n’est plus une sentence de mort prochaine. KOEN VAN ROMPAY, DVM, TRAVAILLE SUR LES VACCINS ET MEDICAMENTS ANTIVIRAUX POUR TRAITER OU PREVENIR LES INFECTIONS DU VIH ET LE SIDA PEDIATRIQUE.

Les singes sont déterminants pour la recherche en cours sur le VIH de par leur biologie unique chez les animaux et leur longévité, qui est une clé pour des études sur le VIH qui peuvent prendre des mois ou des années. Leur biologie aide les scientifiques à comprendre la maladie, les voies d’infection, le potentiel de la protection vaccinale et à trouver un traitement.

Une expérience publiée début 2016 a étudié la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant 5. De jeunes singes infectés par un virus de l’immunodéficience humaine-simienne (VIHS) qui est similaire au VIH, furent traités à un stade précoce avec des anticorps humains pour stopper l’infection. Après six mois d’observation aucun des animaux ne présentait de virus détectable dans le sang ou les tissus.

Dans une autre expérience publiée cette année des macaques rhésus infectés par un autre virus de type VIH furent traités avec un médicament anti-VIH standard combiné à un traitement expérimental qui stimule le système immunitaire 6. A la fin de l’étude, 90 jours après l’arrêt des traitements, deux singes ne présentaient plus aucun virus détectable dans le sang. Ce traitement immunostimulant avait précédemment été testé sur des PNH contre l’hépatite B chronique et une recherche est en cours sur des patients contre cette autre infection potentiellement mortelle 7. Ces études sont encourageantes pour parvenir à protéger les nourrissons contre l’infection par le VIH ou traiter ceux qui sont contaminés, mais il faudra encore de nombreuses recherches sur le singe pour y parvenir. L’issue des grossesses amélioré Dans les études cliniques humaines, une question fondamentale est : « Est-ce que les avantages potentiels de ce traitement l’emportent sur les risques éventuels ? » Cette question prend une acuité particulière lorsque l’étude est réalisée sur la femme enceinte. Les chercheurs doivent alors non seulement tenir compte des risques et des avantages pour la femme, mais également pour le fœtus et pour l’enfant à naitre 8. Comment les chercheurs parviennent-ils à définir ces risques et bénéfices avant les essais cliniques humains ? La réponse : la recherche sur les singes. En effet, le développement fœtal et placentaire des singes est d’une proximité sans égale avec celui des humains.

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La recherche sur les primates va nous aider à découvrir de nouvelles façons de prévenir les fausses couches, les mortalités néonatales et les naissances prématurées. TED GOLOS, PHD, COMPARATIVE BIOSCIENCES, PROFESSEUR DE GYNECOLOGIE ET D’OBSTETRIQUE A

L’UNIVERSITÉ DE WISCONSIN QUI TRAVAILLE POUR

COMPRENDRE LES MECANISMES A L’ORIGINE DES PATHOLOGIES DE LA GROSSESSE.

Les chercheurs travaillent sur des singes macaques pour comprendre l’impact du virus Zika, le plus récent virus émergent qui représente une menace mondiale. L’infection de la femme enceinte par le virus Zika peut provoquer des microcéphalies - l’enfant naît avec une petite tête en raison d’un développement anormal du cerveau - mais également des mortalités néonatales, des fausses couches et des retards de croissance fœtale. Ces problèmes semblent tous être liés à l’impact du virus sur le fœtus en développement et sur le placenta qui nourrit le bébé dans le ventre de sa mère.

Le virus du Zika infecte les singes comme il le fait des humains, et tous deux subissent la même maladie. Les chercheurs peuvent étudier des singes femelles gravides de la même manière qu’un obstétricien peut suivre la grossesse d’une femme. Ils peuvent prélever des échantillons de sang, réaliser des échographies et prélever du liquide amniotique. Ils peuvent tester des vaccins et des médicaments pour protéger le fœtus. Aucun autre modèle animal ne permet l’étude de tous ces paramètres et la transposition des résultats aux femmes enceintes.

La tolérance aux greffes : la prochaine étape pour les greffes d’organes

Plus de 120 000 personnes aux Etats-Unis sont en attente de greffes d’organes et parmi elles 22 meurent chaque jour 9. C’est d’autant plus regrettable lorsque la greffe échoue. Cette défaillance ou rejet se produit quand le système immunitaire du receveur perçoit le nouvel organe comme un élément étranger et l’attaque.

Pour réduire le risque de rejet les patients transplantés reçoivent des traitements qui dépriment leur système immunitaire. Mais ces médicaments peuvent s’avérer toxiques et ils augmentent le risque de survenue d’autres problèmes tels que le développement de cancers ou d’infections du fait de l’affaiblissement du système immunitaire.

La recherche sur les singes vise à obtenir une tolérance aux greffes, c’est-à-dire à obtenir que le système immunitaire ne perçoive pas le nouvel organe comme étranger ce qui supprimerait le recours aux immunosuppresseurs. Les scientifiques ont fait de grands progrès sur la tolérance aux greffes rénales, mais ils ont en même temps découvert que la tolérance était spécifique à l’organe, de sorte que la connaissance acquise sur les reins ne peut pas être transférée au cœur, aux poumons, au foie, au pancréas ou îlots pancréatiques, ou aux autres types de greffes. La tolérance aux greffes diffère également en fonction des espèces. En d’autres termes, ce qui fonctionne chez la souris peut ne pas fonctionner chez le cochon et ce qui fonctionne chez le cochon peut ne pas fonctionner chez le singe. Les scientifiques ont étudié la tolérance aux greffes rénales en commençant chez la souris pour ensuite travailler chez le cochon, et enfin chez le singe et l’homme. Ces mêmes étapes sont en cours aujourd’hui pour de nombreux autres types de greffes.

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Nos connaissances sur les maladies du cerveau reposent sur notre compréhension du cerveau sain lorsqu’il fonctionne normalement. STEPHEN LISBERGER, PHD, NEUROBIOLOGISTE QUI ETUDIE COMMENT LE CERVEAU APPREND LA MOTRICITE ET COMMENT NOUS UTILISONS CE QUE NOUS VOYONS POUR GUIDER NOS MOUVEMENTS.

Cartographier les fonctions cérébrales

Comment fonctionne le cerveau ? Aucune question ne saurait être plus importante pour comprendre le comportement et la santé mentale de l’humain, et ce qui déclenche les atteintes psychiatriques, motrices et les autres maladies neurologiques. L’initiative BRAIN soutenue par le NIH a entamé le projet d’améliorer nos connaissances dans ces domaines et la recherche sur les singes et les autres espèces est essentielle à son succès 10.

Les scientifiques sont en train de cartographier au plus profond du cerveau l’activité des milliards de neurones, ces cellules qui transmettent les signaux qui génèrent la pensée, l’humeur, le mouvement et beaucoup plus. En suivant l’activité neuronale chez le singe lorsqu’il accomplit de nouvelles tâches, les scientifiques peuvent vraiment visualiser quelles parties du cerveau sont impliquées dans l’envoi des signaux qui recueillent, traitent et stockent les informations nouvellement acquises.

Ce qui est unique à – ou au moins grandement amélioré par – l’utilisation des singes dans cette recherche est l’étendue des comportements cognitifs qui peuvent être étudiés, la quantité et la précision des données qui peuvent être collectées et la pertinence de ces données pour l’activité mentale et les comportements humains.

Voir ce qui se passe dans le cerveau de singes en bonne santé aide les scientifiques à comprendre ce qui se passe dans un cerveau humain qui a des problèmes. Ces recherches sont pertinentes pour la maladie de Parkinson et les autres troubles moteurs, pour toutes les formes de démence y compris la maladie d’Alzheimer et pour les problèmes comportementaux et psychiatriques allant de l’alcoolisme et des déficits de l’attention jusqu’aux troubles bipolaires et à l’autisme.

La maladie d’Alzheimer et d’autres types de démences coûtent aux Etats-Unis 236 milliards de dollars chaque année 11.

La science-fiction dans nos laboratoires : les interfaces cerveau-machine Si un homme se déplace d’un pas hésitant, s’il traîne la jambe ou si un de ses bras est drapé sans vie, c’est qu’il a probablement été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Les scientifiques ont appris, il y a de ça longtemps, que ce ne sont pas ses muscles qui sont en cause mais les impulsions nerveuses issues du cerveau. Or, un ensemble de découvertes scientifiques étonnantes en neurosciences, en informatique et en robotique ont conduit au développement « d’interfaces cerveau-machine » - des dispositifs qui permettent aux humains d’interagir avec leur environnement grâce à des prothèses de bras lorsqu’ils ont perdu l’usage des leurs. Les interfaces

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cerveau-machine traduisent les signaux du cerveau en indications de déplacements pour les bras prothétiques.

Les interfaces cerveau-machine peuvent aider les personnes paralysées à interagir avec leur environnement.

Ces recherches sont un réel espoir pour les humains paralysés, les anciens combattants blessés ou ceux qui souffrent de lésions cérébrales et de paralysies causées par des AVC. Les primates non humains et les humains ont des cerveaux et des mouvements qui fonctionnent de façon similaire. Les expériences chez les singes ont été essentielles pour les progrès dans ce domaine à la fois conceptuellement et techniquement.

Développer des vaccins pour les nourrissons et les adultes

Les primates sont essentiels à la recherche sur les vaccins. Parmi les animaux utilisés en recherche, eux seuls peuvent reproduire l’ensemble des mécanismes biologiques des infections étudiées. Ils permettent aux chercheurs de collecter les informations essentielles à l’étude des maladies infectieuses humaines telles que la multiplication des virus ou des bactéries dans l’organisme, l’apparition de symptômes ou encore la réponse du système immunitaire.

Les singes ont certains traits et caractéristiques qui les rendent essentiels et irremplaçables à la recherche médicale. Ils font le « pont vers la recherche clinique ». JEFF KORDOWER, PHD, NEUROSCIENTIFIQUE QUI ETUDIE COMMENT LES MALADIES COMME PARKINSON ET ALZHEIMER PEUVENT AFFECTER LE CERVEAU ET CAUSER DES SYMPTÔMES.

Parmi les virus actuellement étudiés pour des vaccins, on trouve le virus respiratoire syncytial ou VRS – la cause principale d’infection des voies respiratoires profondes chez le nourrisson et le jeune enfant aux Etats-Unis12. Il n’existe aucun traitement contre le VRS13 alors qu’il entraîne l’hospitalisation de près de 60 000 enfants de moins de 5 ans chaque année et en envoie 2,1 millions autres chez le médecin14. La recherche évalue actuellement chez le singe l’innocuité de candidats vaccins contre le VRS chez le nourrisson. Parmi les autres virus à l’étude, il y a les virus d’Ebola et de Marburg qui provoquent des saignements importants qui peuvent entrainer la mort ; les virus de la Dengue et du Zika transmis par les moustiques et qui sont capables de provoquer des épidémies majeures ; le virus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) ainsi que les souches dangereuses de grippe aviaire H5 et H7. Tous ont des taux de mortalité très élevés. Babouins et humains : un contrôle de la pression artérielle unique

Diminuer la pression artérielle est d’une importance vitale pour les personnes et pour nos sociétés. L’hypertension artérielle est une cause majeure de maladies cardiaques, première cause de mortalité dans le monde15. Et ça ne se limite pas aux maladies cardiaques, une pression artérielle élevée peut conduire à des AVC, des lésions rénales, des problèmes de mémoire et de nombreuses autres maladies 16.

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Il y a des décennies, des chercheurs ont découvert que la régulation de la pression artérielle à long-terme était quasiment identique chez les humains, les babouins et les autres primates. Ainsi les PNH adultes développent fréquemment de l’hypertension comme les humains. Les études réalisées sur des singes ont aidé des milliards d’êtres humains dans le monde à réduire leur pression artérielle et à éviter les risques de complications mortelles. Des scientifiques ont récemment découvert que les babouins partageaient une autre caractéristique unique avec les humains – une particularité de leurs globules rouges qui peut conduire à une forme héréditaire d’hypertension sensible au sel et particulièrement difficile à traiter. La recherche tente de trouver les cibles thérapeutiques qui permettront de contrôler la pression artérielle chez ces patients. La recherche sur les singes offre un autre intérêt – leur longévité. L’hypertension artérielle est plus fréquente en vieillissant et les chercheurs ont la possibilité de travailler avec des babouins âgés et d’obtenir ainsi des informations essentielles sur les mécanismes à l’origine de cette prévalence liée à l’âge. C’est vital pour la santé de nos populations vieillissantes.

Diabète et obésité : reliés chez les PNH comme chez les humains

Le diabète de type 2 se développe chez les singes comme chez les humains, suivant les mêmes modalités liées à l’âge c’est-à-dire avec une prévalence qui croît avec l’âge. Les PNH diabétiques développent les mêmes complications que celles trouvées communément chez l’humain parmi lesquelles des problèmes oculaires, des maladies rénales, des lésions nerveuses et de la douleur, et des lésions des vaisseaux sanguins 18.

Les PNH et les humains ont des systèmes de régulation de la glycémie très similaires. Par exemple, la structure et la fonction des groupes de cellules qui produisent l’insuline dans le pancréas des singes (appelés îlots) sont très semblables aux îlots humains. Les îlots chez les souris, les rats, les porcs et d’autres animaux partagent certaines similitudes avec les humains mais il existe cependant des différences importantes qui font des singes un modèle essentiel pour le traitement et la prévention du diabète, ainsi que pour tester les nouvelles thérapies pour les patients.

Le diabète de type 2 et l’épidémie d’obésité sont liés – l’obésité est un facteur qui contribue à la maladie. Plus d’un tiers des adultes américains sont obèses et un autre tiers sont en surpoids. Comme pour le diabète les singes fournissent un modèle d’étude fondamental pour l’obésité humaine. Les singes qui sont nourris avec un régime alimentaire qui reproduit un régime alimentaire typique américain réagissent comme les humains, ils prennent du poids et sont susceptibles de développer un diabète de type 2.

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Les primates non humains sont le modèle idéal pour tester de nouvelles thérapies du diabète telles que le pancréas artificiel ou de nouveaux médicaments ou équipements.

Les 3 principaux avantages des recherches sur les singes? Sécurité. Efficacité. Et une meilleure prédictibilité. MICHAEL GOLDBERG, MD, PROFESSEUR AU DÉPARTEMENTS CERVEAU ET COMPORTEMENT A L’UNIVERSITE DE COLUMBIA, COLLEGE DES MEDECINS ET DES CHIRURGIENS, QUI ÉTUDIE COMMENT LE CERVEAU TRAITE CE QUE LES YEUX VOIENT.

Les chercheurs étudient le rôle de protéines gastro-intestinales appelées peptides glucagon-like dans le développement de l’obésité chez les macaques à bonnet. Les macaques à bonnet sont particuliers chez les PNH parce qu’ils ont une forte prédisposition génétique à l’obésité. Ces études recherchent un traitement de l’obésité qui soit aussi efficace que la chirurgie bariatrique mais sans les risques.

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Annexe A : Liste non exhaustive des progrès scientifiques liés à la recherche chez les primates non humains

Les années 1900 à 1950 • Découverte des composants du sang et du plasma. • Diagnostic et traitement de la fièvre typhoïde. • Anesthésie moderne. • Découverte du virus des oreillons. • Traitement contre la polyarthrite rhumatoïde. • Découverte du facteur Rhésus et des groupes sanguins (essentiel pour des transfusions sanguines). • Développement du vaccin contre la polio. • Développement du médicament antipsychotique chlorpromazine et de ses dérivés tranquillisants. • Chimiothérapie contre le cancer. • Développement du vaccin contre la fièvre jaune.

Notre capacité à traiter les maladies par la recherche appliquée provient de la recherche fondamentale. WILLIAM NEWSOME, PHD, NEUROBIOLOGISTE QUI ÉTUDIE

COMMENT LE CERVEAU TRADUIT CE QUE L’ON VOIT PAR DES

MOUVEMENTS.

Les années 60 • Cartographie des connections du cœur aux artères.

• Développement du vaccin contre la rougeole.

• Utilisation de la cortisone pour réduire l’inflammation et les symptômes d’allergie.

• Greffe de cornée.

• Traitement et prévention des maladies dues aux radiations.

• Développement du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR).

• Découverte de la cause biochimique de la dépression.

• Découverte de la transmissibilité des maladies humaines à prions, telles que la maladie de Creutzfeld-Jacob.

Les années 70 • Traitement de la lèpre.

• Techniques pour rétablir l’apport de sang dans le cerveau.

• Interaction entre les virus cancérigènes et le matériel génétique.

• Connaissance des virus lents du système nerveux.

• Connaissance du fonctionnement des noyaux gris centraux, la partie du cerveau qui coordonne les mouvements.

• Découverte des mécanismes de sevrage aux opiacés et des effets anti-sevrage de la clonidine.

• Développement de la cyclosporine et d’autres médicaments anti-rejet, utilisés pour les greffes d’organes.

Les années 80 • Connaissance du traitement des informations visuelles du cerveau.

• Identification de cofacteurs physiologiques et psychologiques dans la dépression, l’anxiété et les phobies.

• Traitement de la malnutrition causée par l’aversion alimentaire après une chimiothérapie.

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Sans la recherche continue sur les primates non humains, de nombreuses avancées translationnelles importantes dans le domaine de la greffe n’auraient jamais vu le jour. Ces études précliniques sont essentielles pour de nombreux patients qui sont en attente de greffe et de nombreux autres qui font face au rejet d’organes. JAMES S. ALLAN, MD CHIRURGIEN THORACIQUE ET CO-DIRECTEUR DU LABORATOIRE DE GREFFE CARDIOTHORACIQUE AU MASSACHUSETTS GENERAL HOSPITAL.

• Traitement des cataractes congénitales et de l’amblyopie chez les enfants.

• Premier modèle animal de maladie de Parkinson, ce qui a permis d’étudier la maladie de Parkinson humaine.

• Greffe de cœur et de poumons pour traiter l’hypertension cardiopulmonaire.

• Premier vaccin contre l’hépatite B.

• Développement du modèle singe Rhésus du SIDA.

• Addition de taurine dans les aliments pour nourrissons. La taurine est nécessaire au développement des yeux.

• Premier traitement de PNH naturellement diabétiques par une stimulation de l’insuline de type hormonale maintenant largement utilisée pour traiter le diabète et l’obésité (agoniste GLP-1).

Les années 90 • On découvre que l’estrogène contrôle une enzyme clé pour la production de sérotonine, la

substance chimique du cerveau qui régule l’humeur. C’est la première étape pour proposer des médicaments efficaces contre la dépression à la fin du cycle menstruel et les dépressions post-partum et post-ménopause.

• Démonstration de l’efficacité de l’administration précoce de l’AZT pour prévenir ou traiter l’infection par le VIH. Grâce à cela, les mères contaminées par le VIH peuvent donner naissance à des bébés non infectés.

• Démonstration de la grande efficacité du médicament ténofovir pour traiter ou prévenir l’infection par le VIH.

• Les études sur la toxicité du plomb aident à lutter contre l’exposition infantile au plomb.

• Développement d’un médicament en dose unique pour prévenir le rejet d’organe lors de greffes.

• Première étude contrôlée qui révèle que des taux d’alcool même modérés sont dangereux pendant la grossesse.

• Avancées dans la compréhension des mécanismes de la puberté et des troubles de la puberté.

• Pour la première fois, des cellules souches embryonnaires de primates sont étudiées et font progresser la recherche sur la reproduction et les troubles génétiques.

• Contrôle de l’hyperplasie de l’intima, une complication du pontage coronarien.

• Greffe pulmonaire de parents à des enfants atteints de mucoviscidose.

• On démontre que le diabète peut se développer naturellement chez les PNH comme chez l’homme, ouvrant ainsi la voie à la recherche de nouveaux traitements.

• Découverte des mécanismes de régénération dans le cerveau et nouvelles recherches pour un traitement contre la maladie d’Alzheimer ou autres troubles dégénératifs du cerveau.

• Développement du vaccin contre le charbon.

• Développement de médicaments essentiels contre le lupus.

Les années 2000 • Un gène qui stimule la production de dopamine et renforce les cellules du cerveau est utilisé pour traiter des singes présentant des symptômes de la maladie de Parkinson.

• Modèle primate pour étudier les effets du paludisme chez la femme enceinte et son bébé.

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• Les PNH sont le modèle de référence pour le développement de traitements et de vaccins contre

le VIH. • Les patients diabétiques traités à l’insuline ont des vies plus longues et épanouies. • Les complications les plus fréquentes et invalidantes du diabète peuvent maintenant être étudiées

chez les PNH. • L’hypertension artérielle est traitée ce qui évite crises cardiaques, AVC et insuffisances rénales. • Les patients peuvent recevoir des prothèses de la hanche et ne dépendent plus des fauteuils

roulants. • Les personnes atteintes de maladies oculaires dégénératives peuvent mieux voir. • Des médicaments améliorent la vie des personnes atteintes de dépression sévère, de troubles

bipolaires et d’autres maladies psychiatriques. • Les soins pré– et postnataux protègent mieux les enfants. • Un diagnostic plus précoce et de meilleurs traitements aident les patients atteints du syndrome

des ovaires polykystiques, d’endométriose ou du cancer du sein. • De meilleurs traitements permettent à d’avantage d’hommes de survivre au cancer de la prostate. • On démonstre que le tabagisme passif affecte le développement prénatal, néonatal et infantile des

poumons, de la cognition et du cerveau. • L’exposition à la fumée d’incendies affecte le développement du système immunitaire. • Une meilleure connaissance des effets du bisphénol A sur le développement prénatal améliore la

santé des enfants et des adultes.

Adapté avec l’autorisation de : Primate Info Net, National Primate Research Center, University of Wisconsin – Madison http://pin primate.wisc.edu/research/discoveries.html.

Annexe B : Règlementation sur l’Utilisation des Primates Non Humains dans la Recherche. • Cette partie du document, qui décrit la réglementation propre aux Etats-Unis n’a pas été traduite. • Les réglementations française et européenne concernant la protection des animaux utilisés en

recherche sont consultables sur le site du ministère chargé de l’agriculture et sur le site du ministère chargé de la recherche. Ces réglementations ont établi un ensemble de mécanismes pour la protection des animaux comme un système d’évaluation et d’autorisation préalable des projets de recherche, un système d’agrément des établissements, des formations obligatoires pour le personnel, une structure de bien-être animal, des standards sur les soins et l’hébergement et des inspections d’établissement.

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RÉFÉRENCES NOTE : LIENS INTERNET ACCÉDÉS EN MAI-JUIN 2016

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