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Perspectives des migrations internationales 2012 © OCDE 2012 133 PARTIE II Le rôle de la migration dans le renouvellement des compétences des populations actives vieillissantes* La partie II examine le rôle qu’ont joué différents groupes démographiques (les jeunes, les nouveaux immigrés, les personnes d’âge de forte activité, les personnes plus âgées) dans l’évolution du niveau d’éducation de la population active et de la distribution des professions. * L’OCDE est reconnaissante de l’appui financier de la Commission européenne pour les analyses effectués pour ce chapitre.

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Perspectives des migrations internationales 2012

© OCDE 2012

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PARTIE II

Le rôle de la migration dans le renouvellement

des compétences des populations actives

vieillissantes*

La partie II examine le rôle qu’ont joué différents groupes démographiques (lesjeunes, les nouveaux immigrés, les personnes d’âge de forte activité, les personnesplus âgées) dans l’évolution du niveau d’éducation de la population active et de ladistribution des professions.

* L’OCDE est reconnaissante de l’appui financier de la Commission européenne pour les analyseseffectués pour ce chapitre.

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012134

1. IntroductionChacun le sait : au cours de la prochaine décennie, les caractéristiques démographiques

de la population active et de la population en âge de travailler connaîtront, dans les pays de

l’OCDE, une évolution considérable. L’augmentation moyenne de 8.6 % de la population d’âge

actif (20-64 ans) observée sur la période 2000-10 devrait chuter pour atteindre à peine 2 %

entre 2010 et 2020, même si l’on table sur le maintien des niveaux de migration d’avant la

crise. Près de la moitié des pays de l’OCDE verront diminuer leur population d’âge actif

pendant cette décennie.

Comment les marchés du travail et les entreprises s’adapteront-ils à l’évolution du

paysage démographique ? La pénurie de main-d’œuvre et de compétences deviendra-t-elle

une réalité ? Quel rôle joueront les migrations internationales pour y faire face ?

Le moment peut sembler mal choisi – après la récession 2008-09 et alors que la reprise

s’amorce lentement – pour s’interroger sur les perspectives de migrations de travail

internationales car dans de nombreux pays le marché de l’emploi reste déprimé en raison

de la crise économique. Cependant, compte tenu de la portée et de la persistance du

changement démographique en cours, il est important de se demander en quoi les

migrations internationales devraient influer à l’avenir sur la répartition des forces de

travail en fonction du niveau d’études et de la profession. Il est utile, à cette fin, de revenir

sur le passé récent, et en particulier sur la décennie 2000-10. Les personnes âgées de 55 à

64 ans en 2010, dont quasiment 40 % ont déjà pris leur retraite et ont représenté près de la

moitié des départs entre 2000 et 2010, constituent la première cohorte de baby-boomers

nés dans les dix ans qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale1.

Les débats relatifs au vieillissement de la population active s’articulent souvent autour de

la question du remplacement, les jeunes générations entrant dans la population active étant

moins nombreuses que les cohortes du baby-boom qui prennent leur retraite. On suppose

alors qu’un apport d’immigrés sera nécessaire pour compenser ce déséquilibre et soutenir la

croissance, à la fois pour assurer une population active stable et une offre suffisante de

compétences pour répondre à une croissance attendue des emplois hautement qualifiés2.

Mais ce modèle de remplacement des générations correspond-il à ce qui se passera

dans les dix ans à venir, et est-il convenable pour évaluer l’importance et la nature des

besoins de compétences futurs qu’il faudra combler en recrutant de l’étranger ? Nous

savons, par exemple, que les jeunes travailleurs sont en moyenne plus éduqués que leurs

aînés qui partent en retraite. Mais seront-ils aussi moins nombreux et, si oui, cela

impliquera-t-il que l’on doive recruter plus d’immigrés hautement qualifiés ? Quel rôle

précis les migrations internationales ont-elles joué dans le renouvellement de la

population active et des professions dans le passé récent ?

L’objectif de cette partie est de fournir des données contextuelles ainsi que des analyses

exploratoires de ces questions. Elle procède par une décomposition de la variation de

l’éducation et des professions selon la contribution des nouveaux entrants, des personnes

d’âge de forte activité, des personnes partant en retraite et, surtout, des immigrés. Elle vise à

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 135

obtenir un tableau plus clair de la question du déséquilibre démographique qui est au centre

des discussions du vieillissement. Cette partie cherche à montrer comment ce déséquilibre

se manifeste en pratique et le rôle que jouent les immigrés dans le processus. Comme on le

verra, l’image que l’on en retire n’est pas aussi simple que ce qui est parfois véhiculé.

La première section de cette partie expose les grandes lignes de la méthodologie

générale qui sera employée pour mener les différentes analyses. Vient ensuite une courte

section dans laquelle est examinée la relation entre la présence d’immigrés sur le marché

du travail et la demande de main-d’œuvre. La section suivante décompose, par groupe

démographique, l’évolution constatée entre 2000 et 2010 en ce qui concerne le niveau de

formation de la population active. La même approche est utilisée pour étudier les

composantes du changement observé dans la répartition des professions, laquelle s’est

considérablement modifiée au cours de la décennie. La dernière section présente à la fois

une synthèse et des conclusions.

2. Principaux résultats● Entre 2000 et 2010, le niveau d’éducation atteint par les nouveaux venus sur le marché

du travail s’est avéré beaucoup plus élevé que celui des travailleurs partis en retraite. Le

bagage des nouveaux immigrés les situait entre les entrants et les retraités : ils comptent

en effet, proportionnellement, davantage de travailleurs très instruits que les retraités,

mais aussi plus de travailleurs faiblement instruits que les nouveaux entrants.

● Non seulement les nouveaux venus sur le marché du travail se sont avérés plus instruits

au cours de la période 2000-10, mais ils étaient aussi plus nombreux. Pour chaque

travailleur justifiant d’un bon niveau d’études ayant pris sa retraite, en Europe comme

aux États-Unis, près de trois sont entrés sur le marché du travail ; c’est l’inverse qui s’est

produit, en revanche, pour les personnes dont le niveau de formation était plus faible.

● Les migrants ont représenté pendant ces dix années 47 % et 70 % de l’augmentation de

la population active aux États-Unis et en Europe respectivement, mais seulement 21 % et

14 % pour ce qui est de la main-d’œuvre très qualifiée. Ils contribuent donc davantage,

dans la plupart des pays, au maintien du volume de la population active qu’au

relèvement du niveau de qualification.

● Les variations enregistrées pendant la décennie dans les professions reflètent, de par

leur composition, celles qui concernent le niveau d’études de la population active. Les

arrivées de jeunes travailleurs dans les métiers en pleine expansion (hautement

qualifiés pour la plupart) ont été de loin plus nombreuses que les départs en retraite. De

même, le nombre des départs en retraite a largement dépassé celui des entrées dans les

métiers caractérisés par un fort déclin. De fait, plus de 40 % des variations nettes dans

les professions s’expliquent par les arrivées de jeunes travailleurs et les départs en

retraite de travailleurs âgés.

● Au cours de la décennie considérée, les nouveaux immigrés ont représenté 15 % des

entrées dans les professions en nette expansion en Europe, contre 22 % aux États-Unis.

Ils jouent donc un rôle important dans les secteurs les plus dynamiques de l’économie,

y compris dans les cas où l’essentiel de l’immigration ne s’est pas faite en réponse à une

demande précise.

● Parallèlement, les migrants ont constitué respectivement 28 % et 24 % des entrées dans

les professions où le déclin est le plus marqué en Europe et aux États-Unis.

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PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012136

● En moyenne, près de la moitié des emplois peu qualifiés sont occupés par des migrants,

mais les proportions varient beaucoup d’un pays à un autre. Dans certains pays, la part

des immigrés est très élevée, ce qui risque d’entraîner une segmentation du marché du

travail, les postes faiblement qualifiés devenant alors le domaine exclusif de cette

catégorie de population.

● L’utilisation d’un modèle reposant sur le déséquilibre démographique pour analyser

l’évolution de la population active et celle des professions semble inappropriée au regard

des importantes disparités qui existent, en matière de niveau d’études, entre les cohortes

entrantes et sortantes, ainsi qu’entre les entrées et les sorties enregistrées dans les

métiers en expansion et en déclin. Il n’est donc pas possible d’évaluer sur cette seule base

la nécessité potentielle de recourir à l’immigration pour faire face au vieillissement de la

population. Il importe de prendre en compte l’évolution de la nature même des emplois,

qui apparaît plus dynamique que les variations dans la pyramide des âges de la population

et de la population active. Dans les pays ayant accueilli une immigration de travail plus

importante, le rôle des migrants dans l’amélioration du niveau de compétences de la

population active et dans les professions qui se développent est plus significatif.

3. Méthodologie généraleLes analyses présentées ici examinent les changements (niveau d’études, répartition

des professions, niveaux de compétences) par le biais d’un cadre comptable démographique.

Pour résumer, la variation nette sur une période donnée, pour une caractéristique

particulière, est décomposée selon qu’elle est le fait de jeunes travailleurs, de nouveaux

immigrés, de travailleurs d’âge de forte activité et de travailleurs plus âgés, les composantes

liées à l’âge étant estimées en comparant la situation de « pseudo-cohortes d’âge » en 2000

et en 2010 respectivement (voir l’annexe II.A1 pour plus de détails). L’approche fondée sur

des pseudo-cohortes tient compte implicitement des effets de l’émigration et de la mortalité,

qu’il n’est pas possible d’observer directement3.

En outre, les caractéristiques étant observées à deux stades différents, on fait

abstraction des multiples changements susceptibles d’être intervenus au cours de la période.

Un travailleur peut changer plusieurs fois d’emploi, sinon de métier, au cours de la période

considérée, mais seuls sont pris en considération ceux du début et de la fin de la période,

pour le calcul de la variation nette. On notera également que selon la méthode des pseudo-

cohortes, une grande partie des changements constatés concernant les travailleurs jeunes et

les plus âgés seront dus, respectivement, aux arrivées sur le marché du travail et aux départs

en retraite. Pour les groupes d’âge considérés, ces deux facteurs l’emportent largement sur le

changement d’emploi dans le calcul de la variation nette. Dans la pratique, cela se traduit par

le fait que les contributions au changement dans la population active et dans les professions

imputables aux travailleurs jeunes et plus âgés sont toujours respectivement positives et

négatives en matière de main-d’œuvre, ainsi que pour chaque profession. Ainsi, pour les

différents pays, la variation nette de l’emploi concernant les travailleurs jeunes et plus âgés

représente en moyenne approximativement 87 % et 80 % des emplois pour une cohorte

d’entrées (25-34 ans en 2010) et une cohorte de sorties (45-54 ans en 2000), respectivement.

S’agissant des personnes d’âge de forte activité, en revanche, la mesure des variations nettes

peut occulter un nombre considérable de changements qui se compensent les uns les autres

et sont par conséquent invisibles, les nouvelles recrues remplaçant les personnes qui partent

ou qui sont licenciées. Les données utilisées pour les analyses sont extraites de l’Enquête

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PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 137

communautaire sur les forces de travail en ce qui concerne les pays européens, de l’American

Community Survey pour les États-Unis et de l’Enquête sur la dynamique du travail et du

revenu (EDTR) pour le Canada.

4. Le rôle des immigrés sur le marché du travailAvant d’étudier plus en détail les données concrètes, il est utile de se pencher sur la

relation entre la demande de main-d’œuvre et la présence de nouveaux migrants sur le

marché du travail. Cette question revêt un intérêt particulier du fait que la plupart des

étrangers qui arrivent n’ont manifestement pas été recrutés directement depuis l’étranger

pour des emplois précis dans lesquels le besoin de main-d’œuvre serait avéré, mais ont

émigré pour des raisons familiales ou humanitaires, voire par le biais de filières illégales.

Bon nombre d’entre eux sont entrés sur le marché du travail, soit dès leur arrivée, soit plus

tard, et ont été embauchés à des postes dont le niveau de qualification ne correspond pas

toujours à leur formation théorique. Ils ne sont pas seuls dans ce cas : certains jeunes

faisant leur entrée sur le marché du travail se trouvent dans la même situation. Toutefois,

certains migrants peuvent arriver avec une connaissance limitée de la langue du pays de

destination, ainsi qu’avec des compétences et une expérience acquises à l’étranger, dans

un contexte économique différent, qui pourront se révéler difficiles à mettre en valeur sur

le marché et le lieu de travail du pays d’accueil.

Il n’en reste pas moins que de nombreux immigrés, en particulier ceux arrivant dans

le cadre d’un régime de libre circulation ou par des moyens illégaux, peuvent avoir été

informés au préalable quant aux opportunités d’emploi par les médias ou par des réseaux

de migrants, notamment des amis ou des proches installés dans le pays de destination. Il

est même possible qu’un emploi les attende à leur arrivée.

Il en va de même pour les migrants qui entrent chaque année sur le marché du travail

alors qu’ils sont venus initialement pour des raisons autres que le travail, et qu’ils se sont vu

accorder un permis de résidence d’une autre catégorie. Ainsi, d’après une étude portant sur

les entrées en France d’immigrés dans la population active au cours de la période 2004-06,

90 % d’entre elles concernaient des migrants entrés pour un autre motif que le travail, à un

moment où les recrutements directs représentaient moins de 5-10 % du total des entrées

dans le pays (Léger, 2008). Plus des trois quarts des entrées sur le marché du travail de

migrants appartenant à ce groupe se sont produites dans l’année qui a suivi leur arrivée.

Les statistiques et résultats présentés dans cette partie sont le reflet de l’impact sur le

marché du travail d’immigrés hétérogènes, les personnes n’ayant pas été recrutées

spécifiquement par les employeurs se trouvant majoritaires dans de nombreux pays. Si la

migration de travail devient plus importante à court ou à moyen terme, on peut s’attendre

à un changement dans l’impact de la migration, car il y aura plus d’immigrés arrivant pour

des emplois spécifiques et relativement moins entrant sur le marché du travail pour

chercher un emploi comme n’importe quel autre résident du pays. L’expérience des

pays de migration de travail pourrait s’avérer instructive à cet égard pour les pays qui

s’attendent à accroître leur migration de travail dans les décennies suivantes.

5. Démographie de l’évolution des niveaux de formation de la population activeLa population active a augmenté en moyenne de quelque 0.9 point de pourcentage par

an entre 2000 et 2010, et l’on s’attend à ce que ce chiffre soit ramené à moins de 0.2 % par an

d’ici la fin de la prochaine décennie. Le tableau II.1 présente la composition démographique

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PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012138

de cette évolution, selon la méthode de décomposition exposée dans l’annexe II.A1. La

population active s’est renouvelée d’à peu près un quart au cours de la période considérée,

les flux entrants (nouveaux venus sur le marché du travail et immigrés) remplaçant les flux

sortants (départs à la retraite). Les immigrants constituent en moyenne 19 % des entrées,

mais la proportion est beaucoup plus élevée en Espagne (40 %), en Irlande (34 %), au

Luxembourg (57 %) et en Suisse (40 %).

Les arrivées de jeunes travailleurs résidents sur le marché du travail ont dépassé les

sorties de travailleurs plus âgés d’environ 5 % de la main-d’œuvre en moyenne. La

population active ayant connu une augmentation totale de 11 % au cours de la période

visée, il s’ensuit que les immigrés représentent plus de 57 % de cette augmentation, bien

que cette part soit nettement plus faible (moins de 25 %) pour ce qui est des entrées sur le

marché du travail. Dans certains pays (Suisse, Italie, Luxembourg et Royaume-Uni), la

croissance de la population active découle intégralement ou presque de l’arrivée de

nouveaux immigrés.

Tableau II.1. Contribution à la croissance de la population active selon le groupe démographique, 2000-10

Pourcentages

Croissance totale de la population

active(A + B + C + D)

Jeunes travailleurs (nouveaux entrants)

(A)

Nouveauximmigrés

(B)

Travailleurs d’âge de forte activité

(C)

Travailleurs âgés (retraités)

(D)

Turn-over net(cf. notes)

Surplus (entrées de jeunes + départs

des plus âgés)(A + D)

Autriche 11 22 6 –1 –17 23 5

Belgique 10 24 8 –4 –17 27 7

Canada 21 22 12 –1 –11 23 11

Suisse 13 19 12 –1 –17 25 1

République tchèque 3 21 1 3 –21 23 0

Allemagne 5 27 3 –2 –23 27 3

Danemark –1 18 2 –2 –20 21 –2

Estonie 5 26 1 –1 –20 24 6

Espagne 30 25 17 2 –14 29 11

Finlande 2 19 2 0 –19 20 1

France 10 26 3 1 –20 25 6

Grèce 10 22 5 1 –19 23 4

Hongrie 5 22 1 2 –20 23 2

Irlande 24 25 13 –2 –12 26 13

Italie 6 17 6 0 –18 21 –1

Luxembourg 23 20 26 –5 –18 35 2

Pays-Bas 8 21 2 –2 –14 19 8

Norvège 10 21 5 –1 –16 21 5

Portugal 8 22 4 0 –19 23 4

Suède 12 24 6 2 –20 26 4

Royaume-Uni 9 24 11 –5 –20 30 4

États-Unis 13 20 6 –1 –13 20 7

Moyenne OCDE 11 22 7 –1 –18 24 5

Notes : La contribution de chacun des groupes est la variation nette de la population active du groupe, divisée par le nombre total depersonnes dans la population active en 2000. Le turn-over net est la moitié de la somme des valeurs absolues des contributionsindividuelles. Il sous-estime le turn-over total, car des entrées et sorties à l’intérieur du groupe d’âge de forte activité, et plusgénéralement résultant des mouvements de résidents, peuvent s’annuler. Les données pour l’Allemagne et le Royaume-Uni sur lacomposition de la croissance par groupe démographique sont basées sur les variations entre 2005 et 2010, ajustées pour tenir compte del’évolution constatée de la population active sur la période 2000-10.Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.

1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932646639

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 139

Le niveau d’études dans les pays d’origine est en augmentation, de même que celui des

migrants qui entrent légalement dans les pays de l’OCDE. Dans plusieurs pays, toutefois, la

population immigrée comprend également une part non négligeable de personnes peu

instruites, dont un grand nombre sont venues au titre du regroupement familial, pour fonder

un foyer, ou fuyant une zone de conflit ou des persécutions dans leur pays d’origine. Le faible

niveau d’éducation est également caractéristique de l’immigration illégale aux États-Unis,

ainsi que de l’immigration de travail dans le sud de l’Europe. Dans la plupart des autres pays,

l’installation légale et durable de travailleurs ayant un faible niveau d’éducation est plus

limitée. Le tableau II.2 fournit une vue d’ensemble des niveaux moyens d’éducation des

entrants et des sortants, en 2010, dans les pays membres de l’OCDE et de l’Union européenne

(UE), en excluant les jeunes de moins de 25 ans poursuivant leurs études. Globalement, les

écarts moyens entre les nouveaux entrants et les travailleurs âgés qui prennent leur retraite

sont très importants, le pourcentage de jeunes entrants peu instruits s’avérant de 31 points

Tableau II.2. Niveau d’éducation de la population active, nouveaux entrants, nouveaux immigrés et retraités, 2000-10

Niveau bas Niveau moyen Niveau élevéImmigrés comparés

aux nouveaux entrants

Travailleurs âgés

(retraités)

Jeunes travailleurs (nouveaux entrants)

Nouveaux immigrés

Travailleurs âgés

(retraités)

Jeunes travailleurs (nouveaux entrants)

Nouveaux immigrés

Travailleurs âgés

(retraités)

Jeunes travailleurs (nouveaux entrants)

Nouveaux immigrés

Niveau bas

Niveau moyen

Niveau élevé

(pourcentage de tous

les retraités)

(points de pourcentage +/– retraités)

(pourcentage de tous

les retraités)

(points de pourcentage +/– retraités)

(pourcentage de tous

les retraités)

(points de pourcentage +/– retraités)

(points de pourcentage+/– nouveaux entrants)

Danemark . . . . . . . . . . . . 27 +20 +8 . . . . –12

Canada 16 –10 –8 35 –10 –10 49 +19 +18 +2 – –1

République tchèque 18 –14 –7 73 –4 –8 10 +18 +15 +7 –4 –3

États-Unis 19 –15 +11 52 –2 –14 29 +18 +3 +26 –12 –14

Norvège . . . . . . . . . . . . 26 +21 +10 . . . . –11

Allemagne 26 –16 +2 52 +14 –17 22 +2 +15 +18 –31 +14

Suisse 26 –19 –7 62 –7 –29 13 +26 +36 +12 –22 +10

Autriche 28 –20 –4 60 +11 –10 11 +9 +14 +16 –21 +5

Suède 29 –18 +3 42 +10 –19 29 +9 +17 +21 –29 +8

Hongrie 29 –20 –17 55 +1 –8 16 +19 +25 +2 –9 +6

Royaume-Uni 30 –28 –14 53 –2 +4 17 +30 +9 +14 +6 –20

Pays-Bas 33 –19 –2 47 –5 –15 20 +24 +17 +18 –10 –7

Finlande 42 –36 –7 32 +20 +13 27 +17 –6 +29 –7 –23

France 44 –32 –8 39 +3 –9 17 +29 +17 +24 –12 –12

Luxembourg 45 –32 –31 40 +9 –17 15 +23 +48 +1 –26 +25

Belgique 49 –37 –19 28 +11 +4 23 +25 +15 +18 –7 –11

Irlande 58 –56 –47 27 +8 +12 14 +48 +35 +9 +4 –13

Italie 65 –52 –23 25 +34 +22 10 +18 +1 +29 –12 –17

Grèce 66 –52 –10 23 +19 +11 11 +33 – +42 –9 –33

Espagne 80 –51 –38 6 +16 +30 14 +35 +8 +13 +13 –27

Portugal 89 –54 –43 5 +27 +35 6 +27 +7 +11 +9 –20

Moyenne OCDE 42 –31 –14 40 +8 –1 19 +22 +15 +16 –9 –7

Notes : « Bas » fait référence ici à un niveau inférieur au niveau secondaire supérieur, « moyen » au secondaire supérieur et postsecondaire nontertiaire, « élevé » au tertiaire. Les deuxièmes et troisièmes colonnes de chaque niveau présentent la différence entre le pourcentage depersonnes ayant atteint ce niveau et le pourcentage correspondant dans la cohorte qui est partie à la retraite. Les données sur les niveaux baset moyen pour le Danemark et la Norvège n’ont pas pu être utilisées à cause de ruptures de séries dans les données sur les niveaux atteints.Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.

1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932646658

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012140

inférieur, à celui des travailleurs âgés prenant leur retraite. Le pourcentage de jeunes entrants

ayant un niveau de formation élevé est de 22 points supérieur. L’amélioration du niveau de

formation de la main-d’œuvre à travers les générations dans les pays du sud de l’Europe et en

Irlande est particulièrement marquée, puisque le pourcentage de personnes peu instruites

dans la population active y est en recul d’environ 50 points. Le Canada est le seul pays dont la

population active n’a pas enregistré une réduction à deux chiffres du pourcentage de

personnes ayant un faible niveau d’instruction, mais il faut souligner que ce pourcentage était

déjà peu élevé parmi les travailleurs canadiens ayant atteint l’âge de la retraite.

En ce qui concerne les niveaux de formation élevés, on constate que la quasi-totalité des

pays ont connu une augmentation à deux chiffres du pourcentage de jeunes travailleurs

diplômés de l’enseignement tertiaire par rapport aux retraités, cette augmentation étant le

plus souvent égale ou supérieure à 20 points de pourcentage. L’écart est donc très marqué, de

manière générale, entre les niveaux de formation des cohortes entrantes et sortantes.

Dans la plupart des pays, le niveau de formation des nouveaux immigrés arrivant sur le

marché du travail est également plus élevé que celui des générations prenant leur retraite,

sans pour autant atteindre celui des jeunes résidents. Les États-Unis et, dans une moindre

mesure, la Finlande sont les seuls pays dans lesquels les immigrés nouvellement arrivés sur le

marché du travail possèdent un niveau d’éducation plus faible que celui des retraités. Le

tableau est cependant beaucoup plus varié si l’on compare les immigrés récents et les

résidents qui arrivent sur le marché du travail (trois dernières colonnes). À quelques

exceptions près (Canada, Hongrie, Luxembourg et, dans une moindre mesure, Irlande

et République tchèque), les nouveaux immigrés sont proportionnellement beaucoup

plus nombreux que les jeunes entrants à accuser un faible niveau d’études (16 points de

pourcentage de plus en moyenne). Par exemple, on observe souvent que le nombre de

personnes très instruites est relativement plus limité chez les nouveaux immigrés que chez les

nouveaux entrants. La situation est différente dans les pays germanophones, en Hongrie et en

Suède, qui ont accueilli proportionnellement davantage de migrants très diplômés, ainsi qu’au

Canada et en République tchèque, où le pourcentage d’individus affichant un bon niveau

d’études est à peu près le même chez les nouveaux immigrés que parmi les jeunes entrants.

À eux seuls, ces résultats semblent indiquer que le rôle des nouveaux immigrés sur le

marché du travail n’est pas nécessairement le même que celui des jeunes entrants, dont le

niveau de formation est généralement beaucoup plus élevé.

6. Structure des variations des niveaux de formation de la main-d’œuvreCependant, les résultats susmentionnés concernent la répartition des niveaux de

formation entre les groupes démographiques qui composent la population active. Ils ne

nous renseignent guère sur les volumes, c’est-à-dire sur le nombre relatif d’entrants, de

nouveaux immigrés et de retraités, ou sur les déséquilibres démographiques qui

pourraient résulter du fait que de nombreux travailleurs partent en retraite alors que les

cohortes de jeunes diminuent.

Pour avoir une idée plus précise des déséquilibres possibles, nous avons décomposé la

variation totale absolue constatée dans la main-d’œuvre, selon le niveau d’études, au cours

de la période 2000-10. Deux types d’évolution s’entremêlent : relèvement du niveau

d’études moyen et modification du taux de participation à la population active. Ainsi que

nous l’avons souligné précédemment, cette deuxième forme de changement reflète

principalement, pour les travailleurs jeunes et les moins jeunes, les entrées sur le marché

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 141

du travail et les départs à la retraite, respectivement. Il convient de noter que les

changements imputables aux travailleurs d’âge de forte activité – qu’ils entrent sur

le marché du travail ou qu’ils en sortent, qu’ils émigrent ou qu’ils soient décédés –

apparaissent implicitement sous la forme d’une augmentation ou d’une baisse du niveau

d’éducation de cette main-d’œuvre4. L’objectif consiste à se faire une idée plus précise de

la contribution de différents groupes démographiques à l’évolution du niveau de formation

de la main-d’œuvre. On devrait obtenir ainsi des informations plus ciblées que les

estimations portant sur les différences d’effectifs, largement influencées par l’inertie des

nombreux individus dont le niveau de formation reste inchangé.

Le graphique II.1 donne les résultats pour l’ensemble de l’Europe, pour les États-Unis

et pour un certain nombre de pays. Ces résultats montrent l’évolution du niveau d’études

par catégorie de travailleurs pour les années 2000-10. Le nombre de jeunes travailleurs

entrant dans la population active avec une bonne instruction est nettement plus élevé que

celui des travailleurs âgés prenant leur retraite avec, par exemple, près de trois jeunes très

instruits qui arrivent sur le marché du travail pour chaque retraité disposant d’un niveau

d’éducation équivalent. L’amélioration du niveau de formation concerne en partie les

qualifications techniques et professionnelles de haut niveau sanctionnant des études

tertiaires, moins fréquentes il y a de cela plusieurs décennies qu’elles ne le sont

aujourd’hui. C’est l’inverse qui se produit chez les travailleurs peu instruits, puisqu’on

compte trois départs en retraite pour chaque entrée.

Le relèvement du niveau d’études de la main-d’œuvre ne faisait aucun doute. C’est la

différence relative aux cohortes prenant leur retraite qu’il est intéressant de souligner. En

Europe, l’accroissement global du nombre de personnes actives diplômées de l’enseignement

tertiaire a été de l’ordre de 50 % au cours des dix dernières années, tandis que la part de

travailleurs n’ayant pas atteint le deuxième cycle du secondaire était voisine de 20 %. Le

nombre de travailleurs justifiant d’études secondaires a augmenté de quelque 7 %. Aux

États-Unis, où l’éducation tertiaire a atteint des niveaux élevés dans la population active plus

tôt qu’en Europe, l’augmentation du nombre de personnes diplômées de l’enseignement

supérieur est de l’ordre de 28 %. Quant à celles qui ont suivi une formation de niveau

intermédiaire, leur nombre a augmenté de 10 %, alors que la part des travailleurs faiblement

instruits diminuait de 9 %.

On a constaté que les nouveaux immigrés ont plus souvent un niveau d’éducation

moyen à faible qu’un niveau élevé. Ils représentent, en Europe, environ 14 % de

l’augmentation du nombre de travailleurs très instruits, et 20 % aux États-Unis. Bien que

les travailleurs faiblement instruits soient moins nombreux dans l’absolu, les migrants

représentent près de 40 % des nouveaux travailleurs de cette catégorie en Europe, et

70 % aux États-Unis.

Les graphiques II.2a à II.2c fournissent, pour tous les pays, un aperçu général de

l’évolution de la population active en fonction du niveau de formation et du pays d’origine,

pour les années 2000-10. La forte hausse constatée dans la catégorie des études tertiaires

parmi les nouveaux entrants par rapport aux cohortes des départs à la retraite (graphique II.2a)

est visible pour tous les pays. De fait, il est même possible qu’elle soit sous-estimée, car une

partie des augmentations observées dans les groupes d’individus d’âge de forte activité

concerne des « diplômés tardifs », c’est-à-dire des personnes ayant obtenu un premier diplôme

de l’enseignement tertiaire après l’âge de 24 ans. Le ratio moyen des jeunes entrants sur les

départs en retraite est supérieur à 3.5, ce qui n’est vraiment pas le signe d’un problème de

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012142

Graphique II.1. Contributions à l’évolution du niveau d’éducation de la population active selon la source, 2000-10

Milliers

Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.

1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645214

40 000

30 000

20 000

10 000

0

-10 000

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-8 000 -80-60

800

-800

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-400

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200

400

600

8 000

6 000

4 000

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0

-2 000

-4 000

-6 000

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-20

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-15

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3 000

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1 000

0

-1 000

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-200

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30

0

Jeunes travailleurs (nouveaux entrants) Croissance de la population active 2000-10 (%, échelle de droite)Nouveaux immigrés Travailleurs d’âge de forte activité Travailleurs âgés (retraités)

Europe États-Unis

Bas Moyen Élevé Bas Moyen Élevé

Bas Moyen Élevé Bas Moyen Élevé

Bas Moyen Élevé Bas Moyen Élevé

Bas Moyen Élevé Bas Moyen Élevé

Suisse Royaume-Uni

Espagne Suède

Canada Allemagne

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 143

Graphique II.2a. Contributions à l’évolution de la population activeayant atteint un niveau d’enseignement tertiaire,

selon le groupe démographique, 2000-10Pourcentages

Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada :Enquête sur la dynamique du travail et du revenu.

1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645233

Graphique II.2b. Contributions à l’évolution de la population activeayant atteint un niveau d’enseignement secondaire supérieur,

selon le groupe démographique, 2000-10Pourcentages

Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada :Enquête sur la dynamique du travail et du revenu.

1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645252

100

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Jeunes travailleurs (nouveaux entrants)

Croissance de la population ayant atteint un niveau d’enseignement supérieur 2000-10 (échelle de droite)

Travailleurs d’âge de forte activité

Travailleurs âgés (retraités)

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-30

-15

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Jeunes travailleurs (nouveaux entrants)

Croissance de la population ayant atteint un niveau d’enseignement secondaire supérieur 2000-10 (échelle de droite)

Travailleurs d’âge de forte activité

Travailleurs âgés (retraités)

Nouveaux immigrés

Eston

ie

Suisse

Royau

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Grèce

Suède

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Portug

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II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012144

remplacement à ce stade précoce du processus de vieillissement, du moins en termes de

niveau d’études. La part des immigrés dans l’augmentation du nombre de diplômés du

supérieur dans la population active est en moyenne de 15 % environ, les chiffres étant

particulièrement élevés au Luxembourg (68 %) et en Suisse (46 %), et en Autriche, en Belgique,

en Espagne et au Royaume-Uni (entre 20 et 30 %).

On notera qu’il n’existe pas de lien clair entre, d’une part, le degré de remplacement des

travailleurs âgés par des plus jeunes et, d’autre part, la proportion d’immigrés dans

l’augmentation du nombre de diplômés de l’enseignement tertiaire. À l’inverse, on dénombre

relativement peu d’arrivées de travailleurs faiblement instruits sur le marché du travail par

rapport au nombre de départs à la retraite dans cette même catégorie, les entrées équivalant

en moyenne à 40 % des départs environ (graphique II.2c). S’agissant des individus qui

affichent un bon niveau d’études, les entrées de jeunes travailleurs de niveau secondaire ont

également tendance à être plus nombreuses que les départs à la retraite, sauf dans quelques

pays, notamment la République tchèque et la Suisse. On compte en moyenne 1.5 nouveau

travailleur de niveau secondaire sur le marché du travail pour chaque départ en retraite.

Le rôle des migrations dans l’évolution de la population active peu et moyennement

instruite (graphiques II.2b et II.2c) est plus manifeste qu’il ne l’était pour les travailleurs

titulaires d’une bonne formation ; là encore, cependant, il n’y a pas de lien évident entre un

« déficit de remplacement » et l’importance des entrées de migrants peu ou moyennement

instruits.

Graphique II.2c. Contributions à l’évolution de la population activen’ayant pas atteint un niveau d’enseignement secondaire supérieur,

selon le groupe démographique, 2000-10Pourcentages

Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada :Enquête sur la dynamique du travail et du revenu.

1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645271

80

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Jeunes travailleurs (nouveaux entrants)

Croissance de la population n’ayant pas atteint un niveau d’enseignement secondaire supérieur 2000-10 (échelle de droite)

Travailleurs d’âge de forte activité

Travailleurs âgés (retraités)

Nouveaux immigrés

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II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 145

Plusieurs pays ayant accueilli une forte immigration de travail au cours de la dernière

décennie – à savoir : l’Irlande, le Luxembourg et la Suisse – ont connu un certain degré de

sélectivité en faveur des migrants hautement qualifiés. Toutefois, la plupart de ces

mouvements sont intervenus au titre de la libre circulation plutôt que dans le contexte d’une

émigration discrétionnaire à partir de pays non membres de l’UE, où des employeurs

recrutent depuis l’étranger pour répondre aux besoins du marché du travail et où les besoins

qu’ils déclarent sont généralement vérifiés par l’administration du pays de destination.

Dans les « nouveaux » pays d’immigration du sud de l’Europe, en revanche, qui ont vu

arriver de forts contingents de travailleurs immigrés ces dix dernières années et se sont

montrés ouverts aux migrants peu qualifiés, l’augmentation de la population active est due

en grande partie aux migrants de travail faiblement instruits. Cependant, ceux-ci n’ont pas

tous été recrutés depuis l’étranger ; un grand nombre d’entre eux sont entrés illégalement

dans le pays de destination et ont été régularisés ultérieurement, ou bien ont été embauchés

après leur entrée pour un autre motif que le travail.

Pour résumer, la décennie écoulée a vu le remplacement des générations qui partaient

à la retraite par des entrants beaucoup plus instruits. Les personnes hautement diplômées

étaient, de loin, plus nombreuses que celles qui partaient, ce qui n’est pas en soi le signe

d’un manque de travailleurs très qualifiés. Les migrants sont venus s’ajouter à ce

contingent pendant ces dix années, représentant environ 15 % des diplômés du supérieur

qui arrivaient sur le marché du travail. Néanmoins, cet apport massif de compétences

n’élimine pas la possibilité d’une pénurie dans certains domaines.

Dans la plupart des pays, les immigrés ont un niveau de formation qui les situe entre

les nouveaux arrivants dans la population active et les cohortes partant à la retraite, dans

un contexte où les migrations sont le plus souvent non discrétionnaires.

7. Démographie de l’évolution des professions

Contexte

Compte tenu de l’amélioration sensible du niveau de formation des jeunes travailleurs

entrant dans la population active des pays de l’OCDE, on pouvait s’attendre à des évolutions

analogues quant à la répartition des professions et aux niveaux de qualification des emplois

sur le marché du travail. Toutefois, il se pourrait qu’une proportion croissante d’entrants

soient surqualifiés par rapport aux emplois disponibles. Il semblerait dès lors que la hausse

des niveaux de formation soit induite par l’offre davantage que par la demande. Ainsi qu’on

le verra ultérieurement, le niveau de qualification des emplois est également en hausse.

L’analyse des tendances en matière de composition de l’emploi révèle une

amélioration constante des compétences entre 1950 et 2010 (Handel, 2010). La répartition

des emplois en fonction des professions s’est modifiée : un premier glissement a eu lieu de

l’agriculture vers les métiers de la production, suivi d’un autre en faveur des professions

libérales, des professions intermédiaires et des emplois de techniciens.

Quoi qu’il en soit, il ne fait guère de doute que la demande de travailleurs qualifiés s’est

accrue dans les pays de l’OCDE au cours des décennies écoulées. Ce phénomène a longtemps

été interprété avant tout comme une conséquence des avancées technologiques (voir Autor

et Katz, 1999, à propos des ouvrages qui abordent la question du changement technologique

favorisant les compétences).

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012146

Parallèlement à cette hausse de l’emploi dans les métiers plus spécialisés, on observe

aussi, toutefois, le développement des métiers peu qualifiés et un recul des professions

moyennement qualifiées. Cette polarisation des emplois se produit dans plusieurs pays de

l’OCDE. Acemoglu et Autor (2010) dépeignent l’expansion simultanée, aux États-Unis et

dans l’Union européenne, de la part des emplois dans les professions très qualifiées à haut

salaire et dans les professions peu qualifiées à bas salaire. Selon eux, la description des

nouvelles tendances qui caractérisent la distribution des emplois nécessite un cadre

complexe tenant compte des « interactions entre les compétences des travailleurs, les

tâches inhérentes aux emplois, les progrès technologiques et l’évolution des opportunités

dans le domaine des échanges ».

Plusieurs facteurs pourraient expliquer la polarisation des emplois. Autor, Levy et

Murnane (2003) ont avancé une hypothèse fondée sur la routinisation : certains emplois

moyennement qualifiés ou manuels sont supprimés du fait des avancées technologiques,

et la demande relative augmente concernant les emplois qui impliquent des tâches non

routinières. Ces dernières ne sont pas seulement des tâches abstraites supposant un

niveau d’études élevé, mais aussi des tâches manuelles non répétitives, qui caractérisent

de nombreux métiers du secteur des services : soins aux personnes âgées, services de

sécurité, etc.

D’autres facteurs pourraient être en partie responsables de la baisse du nombre d’emplois

dans certains métiers : le développement de la délocalisation et de la sous-traitance, rendues

plus faciles, entre autres, par les progrès technologiques, et l’évolution des institutions du

marché du travail. Goos, Manning et Salomons (2009, 2010) voient dans la routinisation le

principal facteur d’explication de la polarisation des emplois et, en même temps, de la

délocalisation. Les institutions du marché du travail qui influent sur les salaires relatifs

semblent avoir un rôle plus limité à cet égard.

Michaels, Natraj et VanReenen (2010) ont montré que la polarisation des emplois découle

principalement de l’avancée des technologies de l’information et de la communication (TIC),

qui accroît la demande relative en travailleurs hautement qualifiés et fait diminuer les besoins

en travailleurs de niveau intermédiaire.

L’ampleur de l’évolution des professions entre 2000 et 2010

Dans quelle mesure les professions ont-elles évolué ? L’importance des changements

constatés dépendra de la qualité du prisme : plus le pouvoir grossissant sera fort, plus

nombreuses seront les différences observées. Les données utilisées pour les analyses ci-après

s’appuient généralement sur la Classification internationale type des professions (OIT 1988),

qui classe 390 professions en quatre niveaux de groupes et sous-groupes. Cependant, pour les

besoins des analyses présentées ici, c’est la classification à deux chiffres (soit 27 groupes)5 qui

a été retenue. Elle représente un compromis intéressant entre, d’une part, la finesse de la

résolution et, d’autre part, la variabilité des échantillons, le changement étant mesuré au

niveau de chaque profession.

La période sur laquelle porte l’analyse (2000-10) englobe la crise économique et la lente

reprise de 2009-10. Dans les faits, cela signifie que l’évolution observée peut s’avérer

partiellement cyclique, dans le sens où un déclin peut correspondre à une augmentation

du chômage dans certains groupes de métiers.

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 147

Le tableau II.3 énumère les types d’emplois en Europe et aux États-Unis et donne, pour

chacun d’eux, le taux de croissance moyen enregistré entre 2000 et 2010 dans les pays

examinés, ainsi que le pourcentage d’emplois, par profession, pour l’ensemble des travailleurs

et des migrants. S’agissant des pays européens, sur les treize professions qui présentent un

taux de croissance supérieur à 15 % pour cette période, trois seulement n’entrent pas dans une

catégorie d’emplois hautement qualifiés, à savoir : Manœuvres de l’agriculture, de la pêche et

assimilés, Personnel des services directs aux particuliers et des services de protection et de

sécurité, Employés non qualifiés des services et de la vente. Les métiers dans lesquels le déclin

atteint au moins 15 % concernent l’artisanat, les industries manufacturières ou les ouvriers

qualifiés de l’agriculture et de la pêche.

Tableau II.3. Professions en croissance et en déclin, 2000-10Pourcentages

Pays européens

Code CITP-88

Croissance2000-10

Part moyenne de l’emploi 2010

(tous les travailleurs)

Part moyenne de l’emploi 2010

(immigrés)

24 Autres spécialistes des professions intellectuelles et scientifiques 52 5.8 5.4

21 Spécialistes des sciences physiques, mathématiques et techniques 50 3.9 4.1

32 Professions intermédiaires des sciences de la vie et de la santé 43 3.0 2.4

33 Professions intermédiaires de l’enseignement 39 1.5 1.0

11 Membres de l’exécutif et des corps législatifs, et cadres supérieurs de l’administration publique 28 0.2 0.2

34 Autres professions intermédiaires 36 8.9 6.0

12 directeurs de société 29 4.2 3.5

51 Personnel des services directs aux particuliers et des services de protection et de sécurité 25 9.9 12.1

31 Professions intermédiaires des sciences physiques et techniques 22 4.0 2.8

22 Spécialistes des sciences de la vie et de la santé 22 2.2 2.4

92 Manœuvres de l’agriculture, de la pêche et assimilés 22 0.5 1.0

23 Spécialistes de l’enseignement 21 4.6 3.0

91 Employés non qualifiés des services et de la vente 21 6.4 13.6

42 Employés de réception, caissiers, guichetiers et assimilés 12 2.1 1.7

52 Modèles, vendeurs et démonstrateurs 10 5.5 5.2

93 Manœuvres des mines, du bâtiment et des travaux publics, des industries manufacturières et des transports 6 2.5 4.3

83 Conducteurs de véhicules et d’engins lourds de levage et de manœuvre 5 4.0 3.8

71 Artisans et ouvriers des métiers de l’extraction et du bâtiment –1 5.4 7.0

13 Dirigeants et gérants –3 3.3 3.1

41 Employés de bureau –6 8.6 5.5

81 Conducteurs d’installations et de matériels fixes et assimilés –11 0.9 0.9

72 Artisans et ouvriers des métiers de la métallurgie, de la construction mécanique et assimilés –12 4.7 3.9

61 Agriculteurs et ouvriers qualifiés de l’agriculture et de la pêche destinées aux marchés –16 3.3 1.3

82 Conducteurs de machines et ouvriers de l’assemblage –19 2.6 3.5

74 Autres artisans et ouvriers des métiers de type artisanal –29 1.7 1.8

73 Artisans et ouvriers de la mécanique de précision, des métiers d’art, de l’imprimerie et assimilés –31 0.6 0.5

Toutes les professions 9 100.0 100.0

Note : CITP-88 : Classification internationale type des professions, version 1988. La moyenne est calculée pour lespays figurant dans le tableau II.A2.2.

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012148

Aux États-Unis, la situation apparaît moins tranchée. Bien que la classification des

professions n’associe aucun niveau de compétences ou de formation aux différents groupes

de professions, on peut faire plus ou moins la distinction entre les emplois qui paraissent

globalement plus qualifiés et ceux qui le sont moins. Il s’agit des catégories numérotées de

11 à 29 dans le tableau II.3, pour lesquelles le pourcentage de travailleurs diplômés de

l’enseignement tertiaire varie entre environ 55 % et 85 %. Elles sont comparables aux groupes

des professions intellectuelles et scientifiques, des cadres supérieurs et des directeurs dans

les pays européens (grands groupes 11 à 26 de la CITP), dans lesquels le pourcentage de

travailleurs diplômés de l’enseignement tertiaire varie entre 55 et 90 %6.

Sur les neuf groupes de professions dont le taux de croissance est supérieur à 15 % aux

États-Unis, cinq correspondent à des emplois moins qualifiés, les deux groupes réunissant le

plus grand nombre de métiers très qualifiés étant ceux des professionnels et techniciens de la

santé, et des enseignants, formateurs et bibliothécaires. Parmi les groupes où le déclin est très

marqué figurent les installateurs, les agents d’entretien et réparateurs (–17 %), ainsi que les

agents de production (–25 %).

Pendant les années 2000 à 2010, la répartition des professions dans les pays de l’OCDE a

enregistré une évolution d’environ dix points de pourcentage en moyenne (graphique II.3) ;

en d’autres termes, il faudrait réaffecter 10 % des personnes employées en 2010 pour revenir

à une répartition identique à celle de 2000.

Tableau II.3. Professions en croissance et en déclin, 2000-10 (suite)Pourcentages

États-Unis

Code SOC

Croissance2000-10

Part moyenne de l’emploi 2010

(tous les travailleurs)

Part moyenne de l’emploi 2010

(immigrés)

39 Soins et services aux personnes 37 3.6 4.431 Auxiliaires de santé 35 2.5 2.837 Entretien et propreté des bâtiments et des jardins 31 4.0 8.329 Professionnels et techniciens de la santé 27 5.5 5.035 Cuisiniers et serveurs 26 5.7 8.221 Professions des services sociaux et communautaires 21 1.7 1.033 Professions de la protection sociale 20 2.3 1.125 Enseignants, formateurs et bibliothécaires 18 6.3 3.913 Professions liées aux opérations commerciales et financières 16 4.7 3.611 Gestionnaires 12 9.7 7.415 Professions des sciences mathématiques et de l’informatique 8 2.5 3.445 Métiers de l’agriculture, de la pêche et de la sylviculture 8 0.7 2.141 Vendeurs et assimilés 6 11.2 9.053 Transporteurs 4 6.1 6.827 Professions artistiques, du design, du divertissement, sportives et des médias 4 1.9 1.519 Professions des sciences biologiques, physiques et sociales 1 0.9 1.223 Juristes 0 1.0 0.547 Métiers de la construction et de l’extraction –2 5.1 7.717 Métiers de l’architecture et de l’ingénierie –6 1.8 2.043 Métiers de bureau et d’appui administratif –6 13.6 9.149 Métiers liés à l’installation, la maintenance et la réparation –17 3.2 2.651 Métiers de la production –25 5.9 8.4

Toutes les professions 6 100.0 100.0

Note : SOC – Standard Occupational Classification.Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada :Enquête sur la dynamique du travail et du revenu.

1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932646677

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 149

Ainsi que le montrent les chiffres, une bonne partie des pays ayant accueilli d’importants

contingents de travailleurs immigrés pendant cette décennie – Espagne, Irlande, Italie,

Luxembourg et Royaume-Uni, par exemple – ont également vu évoluer sensiblement les

professions. Ce n’est pourtant pas le cas partout. Ainsi, les États-Unis, la Grèce et la Suisse ont

également connu une forte immigration de travail – essentiellement illégale dans le cas des

États-Unis – mais enregistrent des changements moins marqués dans les professions.

Une évolution de 10 % de la répartition des emplois ne semble pas énorme. Le taux net

de renouvellement de la population active7 au cours de cette période pour les quatre groupes

démographiques considérés a représenté, par comparaison, 24 % de la population active

de 2000 (voir le tableau II.2). Une évolution de 10 % par rapport à ces 24 % serait

effectivement considérable si la totalité des changements étaient dus aux entrées et aux

sorties. Mais il en est certains qui concernent également la main-d’œuvre d’âge de forte

activité, lorsque certains travailleurs changent de métier : exploitation dans une profession

des compétences et de l’expérience acquises dans une autre, perfectionnement des

connaissances, formation. Les évolutions dans le domaine professionnel pourraient bien

s’avérer beaucoup plus étendues que ne le laissent entrevoir les statistiques utilisées ici,

mais c’est le changement net qui est intéressant et, plus particulièrement, la part imputable

aux différents groupes démographiques.

8. Composantes démographiques de l’évolution des professionsPour les besoins des analyses présentées dans cette section, les groupes de professions

ont été divisés en quintiles pour chaque pays, la désignation du quintile reposant sur

la croissance de l’emploi dans la profession concernée au cours de la décennie 2000-10.

Graphique II.3. Évolution totale de la distribution de l’emploipar profession, 2000-10Pourcentage de l’emploi total

Notes : Les valeurs représentent l’indice de dissimilarité entre les distributions des années 2000 et 2010,respectivement. L’indice est la moitié de la somme des valeurs absolues des différences dans la part des travailleursdans chaque profession en 2000 et 2010. Il s’interprète comme le pourcentage de travailleurs en 2010 qui devraientêtre affectés à d’autres professions pour garder inchangée la distribution des professions entre 2000 et 2010.

Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada :Enquête sur la dynamique du travail et du revenu.

1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645290

20

18

16

14

12

10

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II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012150

Chaque quintile comprend donc environ 20 % du total des emplois de 2010 pour chaque

pays8. Les changements enregistrés à l’intérieur de chaque quintile sont ensuite ventilés

en diverses composantes selon la méthode classique : changements dus aux jeunes

travailleurs, aux migrants entrés entre 2000 et 2010, aux travailleurs d’âge de forte activité

et aux travailleurs âgés. Une forte proportion des changements constatés pour les

travailleurs jeunes et plus âgés étant liés, respectivement, aux entrées sur le marché du

travail et aux départs en retraite, les groupes de jeunes travailleurs et de seniors sont

parfois désignés ci-après par les termes « nouveaux entrants » et « retraités ».

Le groupement en quintiles de croissance facilite l’examen plus approfondi de

différentes questions présentant un intérêt particulier, à propos des immigrés récents, tout

en fournissant des informations concernant d’autres groupes démographiques. Il est

notamment utile de se pencher sur la contribution de chaque groupe à la croissance et au

déclin de certaines professions, ainsi que sur le rôle particulier éventuel des immigrés sur

ce plan.

Le graphique II.4 fait la synthèse des premiers résultats par quintile pour l’ensemble des

pays européens pris en bloc, pour les États-Unis et pour un certain nombre d’autres pays de

l’OCDE. Il indique la contribution de chaque groupe démographique à l’évolution observée, en

matière d’emplois, dans chaque quintile de croissance entre 2000 et 2010. On trouvera dans

l’annexe II.A1 les données sous-jacentes aux graphiques, ainsi que des données similaires

pour tous les autres pays où les échantillons de main-d’œuvre immigrée permettent ce genre

d’analyse. Les résultats relatifs au bloc des pays européens et aux États-Unis sont similaires à

plusieurs égards.

On relèvera en premier lieu que, de manière générale, le nombre de travailleurs âgés

quittant certaines professions s’amenuise à mesure que l’on passe des métiers en net

déclin à ceux qui connaissent une forte expansion. Inversement, le nombre de jeunes

entrant sur le marché du travail augmente à mesure que l’on passe des métiers en recul à

ceux qui se développent. De fait, le solde entre les entrées (jeunes travailleurs) et les sorties

(travailleurs âgés) représente, en moyenne en Europe, aux États-Unis et au Canada, entre

35 % et 60 % de la variation nette de l’emploi dans chacun des quintiles de croissance

professionnelle (tableau II.4). En d’autres termes, il semble qu’une part considérable de la

variation professionnelle nette s’explique par le renouvellement des générations dans la

population active, c’est-à-dire par l’arrivée de jeunes travailleurs et le départ de travailleurs

âgés. Une telle évolution était en partie prévisible ; la force de la corrélation avec les

entrées et les sorties l’était déjà moins. Les données semblent indiquer que pour les

professions sur le déclin, certains postes dont les titulaires prennent leur retraite sont

supprimés et que les recrutements de jeunes travailleurs concernent fréquemment des

emplois nouveaux. Il convient cependant de souligner que les tendances ne sont pas

toujours aussi nettes dans les différents pays.

Parallèlement au schéma général observé pour les travailleurs jeunes ou plus âgés, on

constate que les travailleurs d’âge de forte activité délaissent les professions sur le déclin

au profit de celles qui sont en plein essor. Cette évolution intègre différents phénomènes

en sus de la mobilité professionnelle, à savoir : la mortalité et l’émigration, les départs suite

à une démission ou à un licenciement, le retour à l’emploi de chômeurs ou d’inactifs, en

particulier de femmes rejoignant le marché du travail après une absence. Tant les

changements professionnels pour les travailleurs d’âge de forte activité que les arrivées de

jeunes travailleurs sur le marché du travail en disent long sur la direction que prennent les

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 151

Graphique II.4. Contributions à l’évolution des professions selon la sourceet le quintile de croissance de la profession, 2000-10

Milliers

Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.

1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645309

20 000

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1 2 3 4 5 1 2 3 4 5

Nouveaux immigrésTravailleurs âgés (retraités)

Europe États-Unis

Quintile Quintile

Quintile Quintile

Quintile Quintile

Quintile Quintile

Suède Suisse

Allemagne Espagne

Canada France

Travailleurs d’âge de forte activitéJeunes travailleurs (nouveaux entrants) Croissance de l’emploi 2000-10 (%, échelle de droite)

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012152

variations professionnelles en général (coefficients de corrélation avec le taux de

croissance de 0.80 et 0.85, respectivement, sur l’ensemble des professions)9. L’évolution

imputable aux travailleurs âgés (notamment les départs à la retraite) constitue une

covariable plus faible (0.62), celle due aux entrées de migrants sur le marché du travail

étant plus faible encore (0.35).

Il est fort possible que les caractéristiques particulières des entrées d’immigrés dans

les différentes professions (répartition égale entre les quintiles aux États-Unis et forte

présence dans le premier quintile en Europe) soient associées au faible niveau de

formation en moyenne de ces personnes ou à la nature des compétences qu’elles

apportent dans leur pays d’accueil. Les nouveaux immigrés ne maîtrisent pas toujours la

langue aussi bien que les autochtones, et arrivent parfois avec des compétences et une

expérience que les employeurs ne reconnaissent pas ou qui s’avèrent difficiles à exploiter

dans un environnement de travail différent.

Le graphique II.4 montre en outre que le nombre net d’entrées est beaucoup plus élevé

que celui des départs à la retraite dans les professions des deux derniers quintiles de

croissance. La notion de remplacement ne semble donc guère pertinente pour ces

professions, bien que le surplus d’entrées par rapport aux sorties n’exclut pas la possibilité

d’une pénurie. Celle-ci peut être régionale, affecter des professions ou des domaines

d’étude très spécifiques, ou concerner des compétences de haut niveau pour lesquelles

l’offre intérieure est limitée. On ne peut exclure la possibilité de recrutements à l’étranger

dans certains cas particuliers, mais les données d’observation dont on dispose ne

plaident pas en faveur de l’argument démographique qui explique les besoins prévus en

main-d’œuvre par le départ à la retraite de nombreux travailleurs de la génération des

baby-boomers. Il semble que l’évolution de la nature de la demande en main-d’œuvre, et

plus particulièrement des professions, pèse plus lourdement dans la balance.

Alors que de nouveaux emplois sont créés, beaucoup d’autres disparaissent (premier

quintile). En d’autres termes, seule une fraction des travailleurs qui quittent ces emplois

pour prendre leur retraite sont remplacés. Le rôle des nouveaux immigrés peut alors

s’avérer crucial, surtout lorsque les emplois en question ne paraissent pas attrayants à la

population active locale.

Tableau II.4. Entrées et sorties dans les professions et croissance de l’emploi, 2000-10Pourcentages

Quintile de croissance

de la profession

Pays européens États-Unis Canada

Croissance 2000-10

Contribution des entrées-sortiesà la croissance

de l’emploi

Part desentrées-sorties

dans la croissance nette de l’emploi

Croissance 2000-10

Contribution des entrées-sortiesà la croissance

de l’emploi

Part desentrées-sorties

dans la croissance nette de l’emploi

Croissance 1998-2008

Contribution des entrées-sortiesà la croissance

de l’emploi

Partdes entrées-sorties dans la croissance nette de l’emploi

1 –22 –12 55 –14 –7 52 –1 –1 96

2 –1 –2 291 1 1 123 16 5 34

3 12 4 36 9 3 31 20 12 57

4 26 10 37 20 13 64 33 20 61

5 49 22 44 31 16 51 54 31 58

Notes : Les entrées font référence aux entrées de jeunes travailleurs et les sorties aux départs à la retraite des travailleurs âgés. Leschiffres des entrées et sorties présentés sont nets des changements de profession effectués par les travailleurs jeunes et âgés.Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.

1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932646696

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 153

Dans la quasi-totalité des pays, les immigrés sont moins nombreux à figurer parmi les

entrées dans les professions des deux premiers quintiles que dans celles des deux

derniers, mais l’écart est légèrement moins marqué que dans le cas des nouveaux entrants

(tableau II.5). Certains pays font exception, cependant : le Danemark, la Norvège, les

Pays-Bas et la République tchèque, où les immigrés se dirigent moins souvent vers les

métiers à forte croissance que vers ceux dont le développement est moindre. Les derniers

quintiles correspondant aux professions qui se développent, on s’attend logiquement à ce

que certains groupes s’y trouvent surreprésentés, mais il n’était pas acquis d’avance, loin

s’en faut, que les immigrés soient dans ce cas. Il convient de souligner en particulier que

c’est dans les pays du sud de l’Europe, où l’immigration de travail a été importante pendant

la dernière décennie, ainsi qu’au Luxembourg, au Royaume-Uni et en Suisse, que les

professions à forte croissance accueillent le plus d’immigrés.

Tableau II.5. Entrées de nouveaux immigrés dans les professionsen croissance et en déclin, 2010

Répartition des entrées d’immigrés Part des nouveaux immigrés parmi toutes les entrées

Dans les professions en croissance

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Dans les professions

en déclinB

DifférenceA – B

Différence pour les jeunes

travailleurs résidents

Dans les professions en croissance

C

Dans les professions

en déclinD

DifférenceC – D

Pourcentages Points de pourcentage PourcentagesPoints

de pourcentage

Danemark 34 44 –10 30 10 30 –20

Norvège 41 50 –9 22 12 27 –14

Pays-Bas 36 42 –6 13 6 10 –4

République tchèque 42 47 –5 18 3 7 –5

Irlande 41 42 –1 55 29 82 –53

Canada 42 40 2 16 22 31 –9

États-Unis 41 39 2 14 20 28 –8

Suède 31 29 2 8 9 15 –6

France 40 37 2 7 5 10 –5

Autriche 40 37 3 16 12 24 –12

Finlande 38 30 8 14 4 6 –2

Belgium 46 37 9 8 20 24 –4

Allemagne 42 32 10 24 8 14 –6

Royaume-Uni 47 37 11 15 22 32 –10

Portugal 47 34 12 38 10 24 –14

Grèce 52 34 18 24 17 25 –8

Suisse 50 31 19 19 34 40 –5

Espagne 53 34 19 25 33 43 –10

Hongrie 60 32 27 24 3 4 –1

Luxembourg 60 30 30 20 50 58 –7

Italie 59 24 35 11 22 22 0

Moyenne, nouveaux immigrés 45 36 9 20 17 26 –10

Moyenne, jeunes travailleurs résidents (détail par pays non précisé) 49 29 20

Notes : Les professions en croissance sont celles des deux quintiles supérieurs et les professions en déclin celles des deux quintilesinférieurs. Les entrées comprennent les nouveaux immigrés et les jeunes travailleurs résidents ainsi que la mobilité professionnellenette des travailleurs d’âge de forte activité (lorsqu’elle est positive).Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.

1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932646715

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012154

Le fait que les migrants se tournent plus fréquemment vers les professions ayant un

taux de croissance élevé que vers celles où il est faible ne nous renseigne pas vraiment

sur leur contribution à l’évolution de ces métiers. Il est possible que leur rôle reste

relativement mineur par comparaison aux sources de main-d’œuvre plus abondantes dont

disposent les pays de résidence, lesquelles comprennent d’anciens immigrés ainsi que

des travailleurs jeunes ou d’âge de forte activité. On peut même dire que dans certains

pays (Allemagne, France, Pays-Bas, Suède), la contribution des immigrés n’a pas été

spécialement importante au cours de la décennie écoulée, puisqu’elle a représenté moins

de 10 % des entrées dans les professions à forte croissance. C’est une fois encore dans les

pays mentionnés précédemment (sud de l’Europe, Luxembourg, Royaume-Uni, Suisse) que

la contribution des immigrés aux professions à fort développement s’intensifie, allant de

20 % jusqu’à 50 % (Luxembourg) des variations constatées.

Variations dans les emplois, par profession, entre 2000 et 2010

La situation concernant les différentes professions est illustrée par les graphiques II.5a

(moyenne pour les pays européens) et II.5b (États-Unis). Certains phénomènes sont évidents :

Graphique II.5a. Contribution des différents groupes démographiques à la croissance des professions, moyenne des pays européens, 2000-10

Pourcentages

Source : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat).1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645328

-50

-40

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Travailleurs âgésTravailleurs d’âge de forte activité Nouveaux immigrésJeunes travailleurs Croissance 2000-10 (échelle de droite)

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 155

départs de travailleurs âgés quittant des professions sur le déclin (principalement lors de leur

départ en retraite), arrivées de travailleurs jeunes ou d’âge de forte activité dans des

professions en développement, arrivées de migrants dans des métiers de ces deux catégories.

Les deux graphiques montrent aussi la forte présence immigrée dans certains métiers peu

qualifiés (Employés non qualifiés des services et de la vente, Manœuvres de l’agriculture de la

pêche et assimilés, pour les pays européens ; Métiers de l’agriculture, de la pêche et de la

sylviculture, Personnels de nettoyage et d’entretien des sols et des bâtiments aux États-Unis).

Qu’il s’agisse des pays européens ou des États-Unis, il ne semble pas que les arrivées de

migrants dans des professions particulières aient un rapport étroit avec le développement ou

le déclin de celles-ci, ni avec un déficit de remplacement dû au départ en retraite de

travailleurs âgés, du moins en ce qui concerne le niveau professionnel examiné ici. Le fort taux

de croissance constaté en Europe pour les professions très qualifiées semble moins marqué

aux États-Unis, où les métiers de l’architecture et de l’ingénierie, par exemple, ont en fait

connu une baisse, et où ceux des sciences de la vie, des sciences physiques et des sciences

sociales n’ont enregistré quasiment aucune augmentation entre 2000 et 2010.

Pour résumer, la décennie écoulée a été le témoin de variations considérables en

termes de professions, caractérisées en particulier par une désaffection pour les métiers de

l’artisanat et de l’industrie manufacturière, au profit des professions libérales et autres

Graphique II.5b. Apport des différents groupes démographiques à la croissancedes professions, États-Unis, 2000-10

Pourcentages

Source : American Community Survey.1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645347

-40

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0

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Travailleurs âgésTravailleurs d’âge de forte activité Nouveaux immigrésJeunes travailleurs Croissance 2000-10 (échelle de droite)

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012156

professions qualifiées, surtout en Europe. Le mouvement semble moins polarisé aux

États-Unis, où certaines professions hautement spécialisées accusent une baisse de

régime, ou du moins ont cessé de se développer. Une part importante des variations

nettes emblent se produire au début et à la fin de la vie active, c’est-à-dire lorsque des

travailleurs âgés exerçant une profession en déclin partent ou prennent leur retraite, et

lorsque des jeunes arrivent dans des secteurs en expansion. S’agissant des métiers qui se

développent, les entrées de jeunes travailleurs sont nettement plus nombreuses que les

départs en retraite, l’inverse étant vrai pour les professions sur le déclin.

Les immigrés sont des acteurs importants de la croissance et du recul des professions,

mais ne sont pas aussi présents que les autochtones, en particulier les jeunes travailleurs,

parmi les entrées dans les secteurs professionnels à fort développement. Tout en étant

plus nombreux à arriver dans les professions qui se développent que dans celles qui

régressent, ils sont proportionnellement surreprésentés dans les métiers qui faiblissent ou

qui se développement lentement.

Ces résultats soulèvent un certain nombre de questions. Premièrement, si le nombre

d’entrants est vraiment très supérieur à celui des départs en retraite dans les métiers en

expansion (et si cette situation perdure), les pénuries de compétences s’aggraveront-elles

autant que prévu ? Quelle devra être l’importance réelle des recrutements depuis l’étranger ?

Si l’on se réfère aux embauches d’immigrés dans les professions en développement au cours

de la décennie écoulée, l’existence d’un surplus de main-d’œuvre ne constitue pas une

garantie contre les pénuries ; il semble cependant problématique de prévoir ou de déceler

des pénuries en se basant exclusivement sur l’analyse des déséquilibres démographiques.

L’évolution de l’économie et des professions apparaît comme un facteur beaucoup plus

important que les tendances démographiques proprement dites pour établir des projections

concernant les besoins en main-d’œuvre.

Deuxièmement, les nouveaux migrants représentent une proportion considérable des

entrées dans les professions en déclin. Répondent-ils à un besoin réel, par exemple en

occupant des postes délaissés par les autochtones qui risqueraient autrement de rester

vacants, ou bien fournissent-ils une main-d’œuvre bon marché à des entreprises en perte

de vitesse ? Les réponses à ces interrogations pourraient avoir une incidence sur la

nécessité d’ouvrir davantage les filières d’immigration, au cours des dix prochaines

années, afin de pourvoir des emplois faiblement qualifiés.

Évolution des niveaux de compétence des emplois et des professions

Il a été souligné plus haut que les professions en expansion dans les pays européens

sont, en moyenne, celles qui exigent des compétences élevées – professions intellectuelles et

scientifiques, techniciens et professions intermédiaires – de même que certains métiers peu

qualifiés. Si la situation concernant les professions individuelles est contrastée aux

États-Unis, le résultat global est en grande partie similaire. Le tableau II.6 livre une synthèse

des taux de croissance par niveau de compétences professionnelles et par pays pour les

années 2000-10. Le groupe des professions intellectuelles et scientifiques a augmenté de

22 % en moyenne au cours de cette période, celui des professions intermédiaires de 28 %. Les

métiers qui exigent des compétences moyennes – employés de type administratif, employés

de bureau, métiers qualifiés, mécaniciens, par exemple – ont en réalité enregistré un déclin

de 2 % en moyenne, tandis que les professions non qualifiées progressaient de 9 %. Aux

États-Unis, le groupe des professions qualifiées a augmenté de 13 %, celui des professions

moyennement qualifiées baissé de 2 % et celui des professions peu qualifiées progressé

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 157

de 26 %10. La tendance est donc à la hausse aux extrémités du spectre des compétences et à

la diminution du nombre d’emplois dans le segment intermédiaire, un schéma conforme à

celui que décrivent Acemoglu et Autor (2011).

La situation n’est cependant pas tout à fait la même pour tous les pays. Les professions

du segment intermédiaire se sont développées dans plusieurs d’entre eux, en particulier

en Espagne et en Norvège, tandis que, dans d’autres, ce sont les métiers peu qualifiés

qui ont évolué à la baisse : Belgique, Danemark, Luxembourg, Norvège, Portugal et

République tchèque.

Tableau II.6. Croissance de l’emploi selon le niveau de compétence professionnelle, 2000-10Pourcentages

Pays européens

Croissance de l’emploi 2000-10 Contribution à la croissance totale de l’emploi

Professions intellectuelles

et scientifiques,

cadres de direction et gérants

(A)

Techniciens et professions intermédiaires

(B)

Employés de type

administratif, personnel

des services, vendeurs qualifiés,

conducteurs de machines

(C)

Professions élémentaires

(D)

Tous les travailleurs(A + B + C + D)

Professions intellectuelles

et scientifiques,

cadres de direction et gérants

(E)

Techniciens et professions intermédiaires

(F)

Employés de type

administratif, personnel

des services, vendeurs qualifiés,

conducteurs de machines

(G)

Professions élémentaires

(H)

Tous les travailleurs(E + F + G + H)

Autriche 11 61 –4 39 11 2 9 –3 3 11

Belgique 28 10 1 –6 9 8 1 1 –1 9

Suisse 29 16 0 15 10 6 3 0 1 10

République tchèque –3 39 1 –36 5 0 7 1 –3 5

Allemagne 21 14 –2 9 7 4 3 –1 1 7

Danemark 8 17 –6 –16 0 2 4 –3 –2 0

Espagne 38 58 7 17 19 7 6 4 2 19

Finlande 8 8 –2 9 3 2 1 –1 1 3

France 42 21 –5 35 11 8 4 –3 3 11

Grèce 25 41 –7 44 7 6 3 –4 3 7

Hongrie 18 –2 –7 11 0 3 0 –4 1 0

Irlande 22 42 2 –4 10 7 2 1 0 10

Italie 5 33 –8 32 4 1 6 –5 3 4

Luxembourg 83 54 –11 –9 22 18 10 –5 –1 22

Pays-Bas 12 8 2 6 7 4 1 1 1 7

Norvège 18 22 5 –16 10 3 5 3 –1 10

Portugal 16 24 –5 –10 0 2 2 –3 –1 0

Suède 31 17 –2 22 10 7 3 –1 1 10

Royaume-Uni 3 56 –6 39 6 1 5 –3 3 6

Moyenne OCDE 22 28 –2 9 8 5 4 –1 1 8

Moyenne OCDE (sans le Luxembourg) 18 27 –2 11 7 4 4 –1 1 7

Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat).

Croissance de l’emploi 2000-10 Contribution à la croissance totale de l’emploi

Hautement qualifiés

Moyennement qualifiés

Non qualifiésTous

les travailleursHautement

qualifiésMoyennement

qualifiésNon qualifiés

Tous les travailleurs

États-Unis 13 –2 26 6 5 –1 2 6

Source : American Community Survey.1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932646734

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012158

La progression des professions peu qualifiées est très marquée dans certains pays : de

22 % en Suède à 39 % en Autriche et au Royaume-Uni. Pour autant, leur nombre demeure

limité ; leur contribution à la croissance totale (9 %) de l’emploi au cours de la période

considérée représente environ 1 % en moyenne pour l’ensemble des pays.

On dispose ainsi d’un tableau général pour l’ensemble de l’économie. Comment le niveau

de compétences des emplois occupés par des immigrés a-t-il évolué pendant la dernière

décennie ? Nous avons vu qu’une proportion relativement plus forte d’immigrés s’oriente vers

les professions qui se développent, et que ces dernières exigent en moyenne des compétences

élevées. On pourrait être tenté d’en conclure que les nouveaux immigrés trouvent des emplois

dans des métiers hautement qualifiés. Si cela est vrai pour certains d’entre eux, les immigrés

de fraîche date sont sensiblement moins nombreux à occuper des postes qualifiés que les

jeunes travailleurs entrant sur le marché du travail ou changeant d’emploi (graphique II.6).

Dans les emplois très qualifiés (cadres dirigeants, professions intellectuelles et scientifiques,

professions intermédiaires), 20 points de pourcentage séparent les immigrés récents et les

jeunes travailleurs en ce qui concerne la part des emplois qualifiés dans l’emploi total de

chacun des deux groupes. Cette apparente contradiction s’explique par le fait qu’au nombre

des professions en expansion figurent également les ouvriers de l’agriculture, de la pêche et

assimilés, ainsi que les employés non qualifiés des services et de la vente, avec une forte

présence d’immigrés récents dans ces emplois.

Graphique II.6. Différences de répartition des compétences professionnelles des travailleurs entrant en activité ou changeant d’emploi (2000-10)

selon le niveau de qualification, nouveaux immigrés comparés aux jeunes travailleurs résidents

Pourcentages

Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada :Enquête sur la dynamique du travail et du revenu.

1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645366

50

40

30

20

10

0

-10

-20

-30

-40

-50

Techniciens et professions intermédiairesProfessions élémentairesProfessions intellectuelles et scientifiques, cadres de direction et gérants

Relativement plus de nouveaux immigrés

Relativement plus de jeunes travailleurs résidents

Employés de type administratif, personnel des services, vendeurs qualifiés, conducteurs de machines

Belgiqu

eSuè

de

Hongr

ie

Royau

me-Uni

Répub

lique

tchè

que

États-

Unis

Suis

se

Allemag

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Franc

e

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Autrich

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Moyen

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CDE

Nor

vège

Dan

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Pays-B

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Por

tugal

Itali

e

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de

Espa

gne

Grèce

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 159

Ce n’est qu’en Hongrie, au Luxembourg et en Suisse que l’on trouve davantage

d’immigrés récents que de jeunes travailleurs dans des emplois hautement qualifiés

(professions intellectuelles et scientifiques, hauts fonctionnaires et cadres dirigeants).

Dans tous les autres pays, les immigrés récents sont relativement moins nombreux que les

jeunes travailleurs à prendre un emploi qualifié, l’écart étant compris entre 10 points de

pourcentage en Belgique et en Suède, et entre 35-40 points dans le sud de l’Europe et en

Irlande. De même, on constate dans quasiment tous les pays une plus forte présence des

immigrés dans les emplois peu qualifiés, avec un pourcentage supérieur de 18 points, en

moyenne, à celui des jeunes travailleurs.

Enfin, les graphiques II.7a et II.7b fournissent une synthèse détaillée de la situation

quant aux entrées et aux sorties par niveau de compétences et par groupe démographique.

Dans la plupart des pays, les immigrés de fraîche date sont proportionnellement plus

nombreux que les jeunes travailleurs à prendre des emplois non qualifiés, et leur présence

dans ces professions est souvent importante. Seuls quelques pays affichent une tendance

moins prononcée dans ce sens : la Hongrie, le Luxembourg, la République tchèque et la Suisse.

Dans les pays du sud de l’Europe, quelque 30 % – voire davantage – des migrants arrivés

entre 2000 et 2010 ont été embauchés dans des métiers non qualifiés. Ces pays sont également

ceux dans lesquels la part des emplois hautement qualifiés a enregistré, au cours de la

décennie, la plus forte augmentation parmi les jeunes travailleurs par rapport aux travailleurs

âgés. De fait, on note une corrélation positive modérément marquée (0.68) entre le relèvement

du niveau de qualification chez les jeunes travailleurs qui sont entrés sur le marché du travail

entre 2000 et 2010 et la proportion de nouveaux immigrés ayant pris des postes faiblement

qualifiés11.

Graphique II.7a. Composition par niveau de qualification des entrées et sorties des professions, selon le groupe démographique, 2000-10

Pourcentages

1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645385

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Professions intellectuelles et scientifiques, cadres de directions et gérantsEmployés de type administratif, personnel des services et vendeurs qualifiés Professions élémentaires

Suis

seLu

xem

bour

gH

ongr

ieR

épub

lique

tchè

que

Nor

vège

Irla

nde

Belg

ique

Suèd

eAl

lem

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Fran

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Suis

seLu

xem

bour

gH

ongr

ieR

épub

lique

tchè

que

Nor

vège

Irla

nde

Belg

ique

Suèd

eAl

lem

agne

Roy

aum

e-U

niD

anem

ark

Fran

cePa

ys-B

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nlan

deAu

tric

hePo

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pagn

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Grè

ce

Suis

seLu

xem

bour

gH

ongr

ieR

épub

lique

tchè

que

Nor

vège

Irla

nde

Belg

ique

Suèd

eAl

lem

agne

Roy

aum

e-U

niD

anem

ark

Fran

cePa

ys-B

asFi

nlan

deAu

tric

hePo

rtug

alEs

pagn

eIt

alie

Grè

ce

Jeunes travailleurs Nouveaux immigrés Travailleurs âgés

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012160

Les emplois peu qualifiés sont de plus en plus souvent « réservés » aux immigrés :

c’est ce qui ressort du graphique II.7b, lequel montre qu’en moyenne, dans l’ensemble des

pays, la moitié des emplois faiblement qualifiés sont occupés par des migrants. Toutefois,

la proportion est comprise entre moins de 15 % en France et en Hongrie à plus de 90 % en

Espagne et en Irlande.

9. ConclusionCe chapitre avait pour objet d’examiner la place de la démographie dans l’évolution

des tendances en matière d’éducation et d’emploi, afin de mieux comprendre le rôle

qu’ont eu les immigrés à cet égard et celui qu’ils devraient jouer à l’avenir, à mesure que

les marchés du travail s’adapteront au départ des baby-boomers et à l’entrée dans la vie

active d’un moins grand nombre de jeunes.

Les dix dernières années ont vu l’entrée sur le marché du travail de cohortes de jeunes

beaucoup plus instruits que les travailleurs ayant atteint l’âge de la retraite. Par ailleurs, les

niveaux d’éducation atteints par les migrants arrivant sur le marché du travail se situent

dans une plage intermédiaire. En moyenne, plus d’un tiers d’entre eux possède un niveau

d’études élevé, mais ils sont presque aussi nombreux à n’avoir pas achevé le deuxième

cycle du secondaire. Cette situation reflète non seulement la préférence qu’ont la plupart

des pays pour les travailleurs immigrés dotés d’une bonne formation, mais aussi

la prépondérance dans les entrées de migrants venus pour raisons familiales ou

humanitaires, avec un bagage scolaire souvent limité. Dans bon nombre de pays, les

immigrés représentent une part significative des arrivées de personnes peu instruites sur

Graphique II.7b. Composition par groupe démographique des entrées et sorties des professions, selon le niveau de qualification, 2000-10

Pourcentages

Note : Dans la plupart des pays, le nombre de travailleurs d’âge de forte activité dans les professions moyennement qualifiées a diminué surla période 2000-10, raison pour laquelle il n’apparaît pas dans la partie centrale du graphique et, pour certains pays, dans la partie de droite.

Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat).1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932645404

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Nouveaux immigrés Travailleurs âgés Jeunes travailleurs

Professions intellectuelles et scientifiques,cadres de direction et gérants

Employés de type administratif,personnel des services et vendeurs qualifiés

Professions élémentaires

Hon

grie

Fran

ceFi

nlan

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lem

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Pays

-Bas

Rép

ubliq

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Belg

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land

e

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 161

le marché du travail, tandis que, généralement, leur contribution à la croissance de la

main-d’œuvre très qualifiée n’est importante que dans les pays ayant accueilli de forts

contingents de travailleurs immigrés.

Les jeunes entrants sont non seulement mieux formés – au niveau de formation

supérieure – ils sont aussi plus nombreux que les travailleurs de formation supérieure qui

partent à la retraite. De prime abord, cela ne semble pas suggérer une future pénurie de

compétences. Cependant, le vieillissement n’en est qu’à ses débuts et il faudrait examiner

de plus près l’évolution des professions.

Au cours de la décennie passée, l’amélioration des compétences requises dans les

emplois a accompagné l’accroissement des niveaux de formation. En général, les emplois

hautement qualifiés ont beaucoup augmenté, les emplois peu qualifiés un peu moins, et les

emplois moyennement qualifiés ont vu leur importance se réduire ou se maintenir à peine.

Dans les professions en croissance, il y a eu plusieurs entrants pour chaque personne

partant à la retraite, tandis que parmi celles en déclin, c’était l’inverse. Les nouveaux

immigrés représentaient 16 % des entrées dans les emplois en croissance et 26 % des

entrées dans ceux en déclin.

Dans les emplois à forte croissance, l’excédent des nouveaux entrants par rapport aux

personnes partant à la retraite signifie que nombre de ces emplois sont des emplois de

création récente, pour lesquels il ne semble pas y avoir absence de candidats, que ce soit

parmi les nouveaux entrants ou les travailleurs d’âge de forte activité. Mais de nombreux

nouveaux immigrés ont aussi été embauchés pour ces emplois, ce qui indique que l’offre

de travail des résidents n’était pas suffisante pour combler tous les besoins. Par ailleurs, les

nouveaux immigrés n’ont remplacé qu’une partie des personnes partant à la retraite dans

les professions en déclin. Beaucoup de ces emplois ont été supprimés dès le départ en

retraite de leurs titulaires.

En d’autres termes, un surplus d’entrants par rapport aux sortants n’exclut pas un

recours à l’immigration de travail et un déficit important n’entraîne pas un manque

important de travailleurs nécessitant d’être comblé par un recours à des recrutements à

l’étranger. Les pénuries de main-d’œuvre et de compétences à venir ne seront pas une

fonction simple des déséquilibres démographiques dans la population active mais

dépendront de façon significative de la demande de compétences spécifiques et de la

possibilité d’y répondre à partir des sources existantes. Cela semble évident, mais les

changements démographiques en cours et à venir sont importants et la perspective d’une

diminution de la population active, voire même d’une réduction de la taille de l’économie,

ont tendance à prédominer dans les discussions dans ce domaine, au détriment de la

dynamique des changements dans la nature des emplois.

Les liens entre l’évolution des professions, les déséquilibres démographiques et les

besoins en travailleurs immigrés sont loin d’être simples. C’est d’autant plus vrai que de

nombreux immigrés sont arrivés pour des raisons familiales ou humanitaires et n’ont pas

été recrutés de l’étranger par les employeurs. Leur présence plus ou moins importante dans

certaines professions pourrait être moins une réponse aux besoins n’ayant pu être satisfaits

par les travailleurs autochtones, comme c’est le cas pour les immigrants de travail, que le

reflet d’une rencontre fortuite entre les compétences qu’ils ont apportées de l’étranger et les

emplois disponibles dans un marché du travail où il a beaucoup d’autres acteurs.

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012162

Pour certains d’entre eux, un faible niveau d’instruction limite le choix professionnel

et les confine aux emplois peu qualifiés ; pour d’autres, la formation et l’expérience

professionnelles acquises à l’étranger ne leur permettent pas toujours de rivaliser avec les

compétences des jeunes travailleurs fraîchement diplômés ou des travailleurs d’âge de

forte activité ayant déjà trouvé leur place sur le marché du travail.

Ces analyses soulignent bien le fort dynamisme du marché du travail. En se

concentrant sur le vieillissement de la population, de nombreux travaux ont souligné

surtout les déséquilibres démographiques et leurs conséquences – actuelles et futures –

sur le volume de la population active et les besoins en compétences. La présente étude vise

à mettre plus particulièrement l’accent sur les répercussions du vieillissement quant au

niveau de formation de la main-d’œuvre, et sur l’évolution des professions.

Ce qui en ressort, c’est que l’évolution du marché du travail est plus rapide que les

changements démographiques et que nombre de futurs emplois seront différents de ceux

occupés par les personnes qui partiront à la retraite au cours des vingt prochaines années.

Les immigrés seront souvent appelés, non à remplacer les baby-boomers partant à la

retraite, mais plutôt à répondre aux besoins en main-d’œuvre et en compétences d’un

marché du travail en constante évolution.

Notes

1. Ce groupe est, en moyenne, plus important d’un tiers environ que celui de la cohorte décennaleprécédente.

2. Les termes « très qualifié » ou « hautement qualifié » sont généralement utilisés ci-après dans lesens de « très instruit » ; pour les nouveaux recrutements, en effet, les emplois très spécialisésexigent le plus souvent une formation de niveau tertiaire ou des qualifications équivalentes. Demême, les termes « moins qualifié » ou « peu qualifié » signifieront généralement « moins instruit »ou « peu instruit », bien qu’il existe dans chaque pays une proportion de personnes très instruitesqui occupent des emplois peu qualifiés. Lorsqu’il sera nécessaire de faire la distinction entre leniveau de formation et le niveau de qualification, le contexte l’indiquera clairement.

3. Parmi les personnes qui quittent une profession donnée, par exemple, un certain nombre sontdécédées ou ont quitté le pays au cours de la période considérée. L’essentiel est qu’à la fin de laditepériode, elles ne fassent plus partie de la population active ou n’occupent plus d’emploi dans cetteprofession. De même, parmi les personnes qui entrent dans une profession il y a des expatriés nésdans le pays qui rentrent de l’étranger et qui ne sont pas identifiés spécifiquement.

4. Le groupe des individus ayant achevé leurs études n’inclut pas les personnes qui ont obtenu unpremier diplôme de l’enseignement tertiaire après l’âge de 25 ans. Ces personnes figurent dans lesestimations relatives au groupe d’âge de forte activité.

5. Deux groupes ont été exclus : Agriculteurs et ouvriers de l’agriculture et de la pêche de subsistance(sous-grand groupe 62) et Forces armées (grand groupe 0).

6. La part des diplômés du supérieur dans les emplois de la catégorie professionnelle baissefortement à 30 % par la suite aux États-Unis, tandis que dans les pays européens, la catégorie desprofessions intermédiaires comprend entre 33 et 50 % de diplômés du supérieur. Les professionsdans cette catégorie semblent être occupées par des personnes très éduquées appartenant augroupe de sous-catégories 1-à-10 aux États-Unis.

7. Le taux de renouvellement devrait en principe indiquer dans quelle mesure la composition de lamain-d’œuvre a évolué du fait des entrées et des sorties. La mesure donnée ici (taux net derenouvellement) est approximative, et sous-estime le renouvellement total (voir la noteaccompagnant le tableau II.3).

8. Le nombre de personnes employées par quintile ne représente pas exactement 20 % ; en effet,l’exigence selon laquelle un groupe de professions doit figurer intégralement dans un quintile créeun certain déséquilibre dans la taille des quintiles.

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 163

9. Corrélations calculées, sur l’ensemble des professions, entre le taux de croissance de la professionconcernée et la contribution de chaque groupe démographique à la croissance totale.

10. Aux États-Unis, la nomenclature type des professions ne comprend pas de classification selon lescompétences ; il a donc été décidé, pour les besoins de la présente analyse, d’attribuer des niveauxde compétences en fonction du niveau d’études des titulaires. Les professions hautementqualifiées sont celles pour lesquelles 55 % au moins des personnes qui les exercent ont un diplômede l’enseignement tertiaire, et les professions moyennement qualifiées celles, parmi les autres,pour lesquelles au moins 70 % des personnes employées sont titulaires d’un diplôme égal ousupérieur au deuxième cycle du secondaire.

11. Le Luxembourg, qui constitue un cas atypique, n’a pas été pris en compte dans les calculs.

Références

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Autor, D.H. et L.F. Katz (1999), « Changes in the Wage Structure and Earnings Inequality », dansO. Ashenfelter et D. Card (éd.), Handbook of Labor Economics, vol. 3A, pp. 1463-1555, Amsterdam :Elsevier.

Autor, D.H., F. Levy et R.J. Murnane (2003), « The Skill-Content of Recent Technological Change: AnEmpirical Investigation », Quarterly Journal of Economics, no 118, vol. 4, pp. 1279-1333.

Firpo, S., N.M. Fortin et T. Lemieux (2011), « Occupational Tasks and Changes in the Wage Structure »,IZA Discussion Paper, no 5542.

Goos, M., A. Manning et A. Salomons (2009), « Job Polarization in Europe », American Economic Review,vol. 99, no 2, pp. 58-63.

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Léger, J.F. (2008), « Les entrées annuelles des ressortissants des pays tiers sur le marché de l’emploide 2004 à 2006 », Infos Migrations, no 1, octobre 2008, ministère de l’Immigration, de l’Intégration, del’Identité nationale et du Développement solidaire, France.

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OCDE (2011), Regard sur l’éducation 2011 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris.

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012164

ANNEXE II.A1

Méthode utilisée pour l’estimation des composantes de l’évolution démographique

Les composantes de l’évolution démographique mises en lumière dans le présent

chapitre ont été calculées à l’aide de méthodes de base de comptabilité démographique,

appliquées à l’évolution des niveaux de formation, de la main-d’œuvre et de la répartition

des emplois par profession.

Ces méthodes reposent grosso modo sur l’égalité générale ci-après, relative à la mesure

de la variation constatée pour une caractéristique particulière entre les instants T1 et T2 :

(T) = E + I + (PA) – R,

dans laquelle (T) = variation totale observée pour cette caractéristique au cours de la

période (T) ;

E = nouveaux entrants non immigrés au cours de la période ;

I = immigrés arrivés au cours de la période ;

(PA) = variations dans le groupe des travailleurs d’âge de forte activité au

cours de la période ;

R = départs en retraite au cours de la période.

Cela revient approximativement à dire que les variations = flux d’entrées – flux de

sorties, à ceci près que l’on tient compte des variations internes des effectifs et que l’on fait

la distinction entre les arrivées internes (nouveaux entrants) et externes (immigration). Les

flux de sorties externes (décès et émigration) sont pris en compte implicitement dans

chacune des quatre composantes et sont essentiellement soldés.

Pour la quasi-totalité des pays, la méthode de la décomposition est appliquée aux

changements intervenus entre 2000 et 2010, à partir des données fournies par les enquêtes

sur la population active. Nous exposerons la méthode générale pour les changements

relatifs à la population active, avant d’expliquer différents aspects techniques découlant de

son application à des cas spécifiques. Les composantes de base sont les suivantes :

● Nouveaux entrants = population active âgée de 15 à 34 ans en 2010, moins les personnes

qui étaient âgées de 15 à 24 ans en 2000 et faisaient déjà partie de la population active.

Cette différence correspond approximativement au nombre de jeunes entrés sur le

marché du travail au cours de la période.

● Retraités = population active âgée de 45 ans et plus en 2000, moins la population active

de 55 ans et plus en 2010. Les retraits temporaires et les retours précédant un départ en

retraite définitif se soldent implicitement.

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 165

● Travailleurs d’âge de forte activité = population active âgée de 35 à 54 ans en 2010, moins

la population active âgée de 25 à 44 ans en 2000.

● Nouveaux migrants = immigrés qui, en 2010, résidaient dans le pays depuis dix ans ou

moins. Cela suppose d’exclure ce groupe de toutes les autres composantes mentionnées

ci-dessus qui font intervenir des données relatives à 2010, afin d’éviter tout double

comptage.

Ainsi qu’on peut le vérifier, la variation nette enregistrée dans la population active chez

les individus âgés de 15 ans et plus correspond à la somme de ces quatre composantes,

somme parfaitement additive, sous réserve de non-réponses.

Cette décomposition des variations peut s’appliquer à chaque niveau de formation au

sein de la population active. Toutefois, la notion de « nouveaux entrants » revêt désormais une

signification plus précise, puisqu’il s’agit des personnes qui ont achevé leur formation au cours

de la période examinée et qui sont entrées sur le marché du travail, le calcul excluant les

individus poursuivant des études. En ce qui concerne les travailleurs d’âge de forte activité, les

variations correspondent au relèvement du niveau d’instruction dans ce groupe de population,

mais aussi, implicitement, aux pertes pour cause d’émigration ou de décès.

Les estimations relatives aux nouveaux entrants se présentent maintenant comme

suit : 15-24 ans ne poursuivant pas d’études en 2010 + (25-34 ans en 2010 – 15-24 ans ne

poursuivant pas d’études en 2000), pour chaque niveau de formation.

Le premier terme comprend les personnes dont le parcours éducatif était en principe

terminé en 2010. S’agissant du deuxième terme, toutes les personnes âgées de 25 à 34 ans

n’ont pas achevé leur formation. Toutefois, l’élément intéressant étant le niveau tertiaire,

on considère que les 25-34 ans qui poursuivent leurs études possèdent déjà au moins un

premier diplôme de l’enseignement supérieur. Pour ceux dont ce n’est pas le cas (il y en a),

une formation de niveau tertiaire sera enregistrée comme une amélioration du niveau

d’instruction chez les personnes de 25-44 ans en 2000 et de 35-54 ans en 2010. Cette

approche n’est pas idéale, mais il est difficile de prendre en compte de manière raisonnable

les cas où l’obtention d’un premier diplôme de l’enseignement supérieur intervient

tardivement sans que le parcours éducatif ait été interrompu.

Aux effectifs de la tranche 25-34 ans de 2010, on soustrait le nombre de personnes de

la même cohorte qui avaient déjà achevé leur formation en 2000, c’est-à-dire les 15-24 ans

qui, à cette date, ne poursuivaient pas d’études.

Cette forme de décomposition peut s’effectuer pour diverses caractéristiques – en

particulier la profession ou le secteur, et par sexe, afin de donner une indication de la

démographie des variations relatives à chacune des caractéristiques considérées.

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012166

ANNEXE II.A2

Tableau II.A2.1. Décomposition de la croissance de la population active selon le niveau d’éducation et la source, 2000-10

Milliers

Jeunes travailleurs

Nouveaux immigrés

Travailleursâgés

Travailleurs d’âge intermédiaire

Encore en éducation

RésiduVariation nette

de la population active

Population active2000

Autriche 850 243 –642 –46 14 0 420 3 864

Bas 71 60 –183 –47 9 0 –89 811

Moyen 605 121 –386 –69 5 0 276 2 467

Élevé 174 61 –73 70 0 0 233 586

Belgique 1 057 351 –757 –190 –7 31 484 4 411

Bas 128 105 –370 –189 –4 9 –321 1 418

Moyen 413 111 –209 –13 –3 9 309 1 585

Élevé 516 134 –178 13 12 496 1 408

Canada 3 602 –1 637 1 422 –25 284 0 3 646 11 071

Bas 233 –263 117 –158 138 0 67 2 512

Moyen 912 –574 354 –318 100 0 474 4 606

Élevé 2 456 –800 950 451 46 0 3 104 3 953

République tchèque 1 074 55 –1 087 131 –29 0 144 5 123

Bas 39 6 –192 –60 –5 0 –212 530

Moyen 740 35 –791 76 –25 0 36 3 989

Élevé 295 13 –104 114 1 0 320 605

Danemark 510 59 –563 –47 13 71 43 2 804

Bas . . . . . . . . . . . . . . . .

Moyen . . . . . . . . . . . . . . . .

Élevé 239 21 –149 81 3 29 222 681

Estonie 165 3 –128 –9 0 2 33 654

Bas 18 0 –28 –4 –1 0 –14 82

Moyen 82 1 –64 –21 0 1 –2 379

Élevé 65 2 –37 16 1 1 49 194

Finlande 515 45 –490 –10 –51 0 9 2 663

Bas 26 16 –204 –44 –30 0 –236 662

Moyen 266 20 –155 –30 –14 0 86 1 163

Élevé 222 9 –131 64 –6 0 158 837

France 6 665 750 –5 117 188 82 55 2 625 25 752

Bas 802 270 –2 268 –129 –9 10 –1 323 8 198

Moyen 2 834 226 –1 998 14 57 22 1 156 11 363

Élevé 3 029 254 –851 303 34 23 2 792 6 191

Allemagne 10 857 1 323 –9 509 –671 –215 452 2 236 39 390

Bas 1 080 366 –2 436 –1 919 –565 224 –3 250 9 467

Moyen 7 143 457 –4 946 –528 321 154 2 601 21 766

Élevé 2 634 499 –2 127 1 776 29 73 2 885 8 158

Grèce 1 006 247 –842 25 –36 0 400 4 617

Bas 142 138 –558 9 –10 0 –279 1 946

Moyen 424 82 –191 –75 –26 0 214 1 795

Élevé 440 26 –93 92 1 0 465 876

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 167

Hongrie 906 29 –826 93 –21 0 182 4 074Bas 86 3 –241 –19 –2 0 –173 750Moyen 504 14 –451 0 –18 0 48 2 665Élevé 317 12 –134 112 0 0 307 659

Irlande 417 219 –199 –26 –39 1 374 1 694Bas 11 25 –116 –52 –20 0 –152 582Moyen 148 86 –55 –59 –18 1 104 701Élevé 258 108 –28 84 –1 0 422 411

Italie 4 072 1 467 –4 280 110 –68 33 1 332 23 642Bas 535 617 –2 801 –684 –48 19 –2 362 11 267Moyen 2 412 693 –1 063 251 –27 12 2 277 9 503Élevé 1 125 156 –417 543 7 3 1 417 2 872

Luxembourg 36 47 –32 –9 –1 0 40 181Bas 5 7 –15 –13 –1 0 –17 61Moyen 18 11 –13 –5 0 0 10 82Élevé 14 30 –5 9 0 0 48 38

Pays-Bas 1 696 158 –1 088 –128 –4 41 675 8 028Bas 233 50 –361 –91 –39 16 –193 2 478Moyen 715 51 –511 –210 2 16 64 3 605Élevé 748 58 –216 173 33 9 805 1 945

Norvège 478 120 –357 –12 13 0 243 2 330Bas . . . . . . . . . . . . . . . .Moyen . . . . . . . . . . . . . . . .Élevé 225 43 –92 31 –10 0 196 732

Portugal 1 093 199 –911 22 –24 0 379 5 201Bas 384 92 –811 –48 –27 0 –410 4 078Moyen 347 81 –47 7 1 0 388 631Élevé 362 26 –52 63 2 0 401 493

Espagne 4 519 2 988 –2 508 355 –174 0 5 180 17 909Bas 1 326 1 275 –2 012 –251 –69 0 269 9 720Moyen 1 018 1 070 –157 190 –66 0 2 056 3 407Élevé 2 175 644 –340 415 –39 0 2 855 4 782

Suède 1 035 239 –862 105 74 10 600 4 349Bas 112 75 –250 –2 48 3 –13 917Moyen 537 55 –365 36 28 4 295 2 147Élevé 386 109 –247 71 –3 3 319 1 285

Suisse 728 482 –673 –42 –6 9 497 3 971Bas 52 92 –173 –3 –19 2 –49 812Moyen 396 156 –415 –151 8 3 –3 2 233Élevé 280 234 –86 113 5 3 549 926

Royaume-Uni 7 273 3 174 –6 068 –1 613 –295 21 2 493 28 583Bas 171 521 –1 816 –881 –147 8 –2 144 4 577Moyen 3 717 1 816 –3 220 –2 256 –214 8 –148 17 688Élevé 3 385 837 –1 032 1 524 66 6 4 785 6 319

États-Unis 28 456 8 318 –18 337 –823 –31 0 17 584 138 831Bas 1 027 2 495 –3 442 –2 003 –1460 0 –3 384 21 454Moyen 14 153 3 142 –9 551 –983 1 047 0 7 808 71 074Élevé 13 276 2 681 –5 345 2 164 383 0 13 159 46 303

Notes : Les composantes de l’évolution pour l’Allemagne et le Royaume-Uni sont basées sur les évolutions entre 2005 et 2010, qui ont étéajustées pour rendre compte de l’évolution nette de la population active constatée entre 2000 et 2010. Les données du Danemark et de laNorvège sur les niveaux d’éducation bas et moyen n’ont pas pu être utilisées à cause de la présence de sauts dans les séries. Voir l’annexe II.A1pour une description de la méthodologie de la décomposition. Certaines estimations de l’évolution présentées, en particulier celles inférieuresà 5 000, peuvent ne pas être significativement différentes de zéro.Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.

1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932646753

Tableau II.A2.1. Décomposition de la croissance de la population active selon le niveau d’éducation et la source, 2000-10 (suite)

Milliers

Jeunes travailleurs

Nouveaux immigrés

Travailleursâgés

Travailleurs d’âge intermédiaire

Encore en éducation

RésiduVariation nette

de la population active

Population active2000

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012168

Tableau II.A2.2. Décomposition de la variation de l’emploi par profession selon le quintile de croissance et la source, 2000-10

Milliers

Jeunestravailleurs

Nouveauximmigrés

Travailleurs d’âge intermédiaire

Travailleursâgés

Variation nette de l’emploi, 2000-10

Niveau de l’emploi, 2000

Autriche 809 220 –26 –589 413 3 671

Quintile

1 103 40 –187 –196 –240 1 019

2 156 42 –112 –144 –58 872

3 160 49 36 –173 71 873

4 181 49 61 –70 220 600

5 209 40 177 –5 420 307

Belgique 932 284 –148 –712 356 4 078

Quintile

1 198 61 –242 –262 –245 1 372

2 135 43 –22 –121 35 646

3 192 50 6 –156 92 756

4 152 61 9 –84 138 640

5 255 69 100 –88 336 663

Canada 3 471 1 330 45 –1 837 3 009 13 968

Quintile

1 575 282 –283 –613 –40 3 387

2 526 249 57 –365 467 2 970

3 714 246 17 –371 606 2 972

4 737 234 83 –235 819 2 494

5 919 319 172 –253 1 158 2 145

République tchèque 978 53 195 –1 013 213 4 657

Quintile

1 74 12 –119 –293 –326 1 149

2 239 13 –48 –262 –58 1 218

3 179 6 81 –214 52 893

4 218 14 123 –129 226 752

5 269 8 159 –116 320 645

Allemagne 6 956 1 093 806 –6 535 2 320 36 101

Quintile

1 1 223 245 –628 –1 900 –1 059 9 866

2 926 100 –2 –1 101 –77 5 933

3 985 293 226 –1 218 286 6 154

4 1 930 176 714 –1 488 1 331 7 907

5 1 892 279 496 –828 1 839 6 241

Danemark 448 94 –57 –549 –63 2 702

Quintile

1 32 15 –87 –192 –232 744

2 65 27 –32 –130 –70 649

3 120 21 –5 –99 37 510

4 117 14 10 –66 75 472

5 114 18 57 –61 128 327

Espagne 3 175 2 100 81 –2 364 2 993 15 359

Quintile

1 301 530 –728 –1 006 –902 4 817

2 566 182 96 –556 288 3 082

3 662 279 100 –282 758 2 387

4 493 569 257 –287 1 031 2 217

5 1 154 540 357 –232 1 819 2 858

Finlande 468 36 20 –443 81 2 355

Quintile

1 59 7 –111 –161 –206 714

2 98 4 –19 –99 –16 473

3 86 12 45 –88 56 491

4 108 4 43 –62 92 398

5 117 9 61 –33 155 280

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012 169

France 5 881 590 747 –4 657 2 560 22 847

Quintile

1 1 017 76 –830 –1 463 –1 200 6 279

2 962 145 –228 –1 008 –129 4 720

3 1 490 133 145 –916 851 4 833

4 1 265 62 586 –667 1 246 3 540

5 1 148 174 1 074 –604 1 791 3 475

Grèce 798 209 66 –806 267 4 057

Quintile

1 69 26 –56 –336 –297 1 167

2 147 45 –25 –162 5 861

3 172 30 17 –133 85 752

4 178 36 44 –92 166 652

5 233 72 86 –83 308 625

Hongrie 730 27 34 –795 –4 3 760

Quintile

1 87 5 –120 –216 –244 1 044

2 123 3 3 –158 –29 689

3 134 2 –2 –139 –5 667

4 221 10 56 –192 94 921

5 165 6 97 –89 179 440

Irlande 267 212 –84 –227 169 1 664

Quintile

1 3 42 –98 –103 –155 529

2 16 47 –20 –41 2 302

3 80 35 –10 –36 70 350

4 79 50 3 –23 109 259

5 89 37 42 –25 143 223

Italie 3 520 1 245 15 –3 996 784 20 024

Quintile

1 433 163 –1 045 –1 442 –1 890 5 513

2 624 135 –245 –855 –340 4 203

3 1 030 209 107 –977 369 4 968

4 698 333 287 –447 871 2 967

5 736 405 910 –276 1 775 2 373

Luxembourg 33 46 –7 –32 39 181

Quintile

1 6 5 –13 –16 –18 68

2 4 8 –5 –7 43

3 6 4 1 –4 7 22

4 11 9 7 –4 23 29

5 5 18 4 –1 27 19

Pays-Bas 1 547 141 –160 –1 076 452 7 819

Quintile

1 200 23 –221 –320 –318 1 918

2 354 36 –83 –231 77 1 971

3 234 32 56 –201 120 1 323

4 350 28 19 –176 220 1 385

5 409 22 69 –148 352 1 221

Norvège 479 112 –4 –354 233 2 262

Quintile

1 47 35 –81 –159 –158 713

2 104 20 1 –75 51 430

3 70 11 6 –36 51 285

4 144 31 19 –61 132 542

5 113 15 52 –23 157 292

Tableau II.A2.2. Décomposition de la variation de l’emploi par profession selon le quintile de croissance et la source, 2000-10 (suite)

Milliers

Jeunestravailleurs

Nouveauximmigrés

Travailleurs d’âge intermédiaire

Travailleursâgés

Variation nette de l’emploi, 2000-10

Niveau de l’emploi, 2000

II. LE RÔLE DE LA MIGRATION DANS LE RENOUVELLEMENT DES COMPÉTENCES DES POPULATIONS ACTIVES VIEILLISSANTES

PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2012 © OCDE 2012170

Portugal 864 158 –123 –916 –18 4 971

Quintile

1 55 41 –187 –290 –381 1 336

2 118 13 –39 –214 –123 1 192

3 195 30 –42 –170 13 912

4 225 64 64 –162 192 946

5 272 9 81 –81 281 585

Suède 936 181 111 –817 411 4 115

Quintile

1 135 30 –106 –291 –232 1 126

2 164 23 5 –172 20 686

3 266 71 –28 –167 142 1 021

4 189 23 79 –103 188 653

5 182 35 161 –84 293 630

Suisse 676 440 –54 –666 395 3 875

Quintile

1 93 61 –98 –211 –154 1 105

2 117 76 –42 –113 39 683

3 125 83 7 –114 102 675

4 210 98 36 –150 194 824

5 130 121 42 –79 215 589

Royaume-Uni 5 003 1 989 –632 –4 673 1 687 27 155

Quintile

1 651 452 –1 755 –1 736 –2 388 8 768

2 844 275 46 –1 041 124 5 183

3 1 237 323 11 –922 650 5 289

4 1 075 529 409 –628 1 385 4 349

5 1 195 409 658 –345 1 916 3 565

États-Unis 23 567 7 323 –3 711 –19 504 7 676 130 490

Quintile

1 3 931 1 245 –3 663 –6 538 –5 024 36 460

2 3 521 1 584 –1 612 –3 368 125 23 045

3 5 423 1 513 309 –4 622 2 623 30 698

4 6 262 1 474 238 –3 207 4 767 23 788

5 4 429 1 508 1 017 –1 769 5 185 16 499

Notes : Les quintiles représentent en principe 20 % des personnes occupées en 2010. En pratique, le pourcentage peut différer de 20 carune profession doit être comprise intégralement dans un même quintile. Voir l’annexe II.A1 pour une description de la méthodologie dedécomposition. Certaines estimations de l’évolution présentées, en particulier celles inférieures à 5 000, peuvent ne pas êtresignificativement différentes de zéro.Sources : Enquêtes européennes sur la population active (Eurostat) ; États-Unis : American Community Survey ; Canada : Enquête sur ladynamique du travail et du revenu.

1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932646772

Tableau II.A2.2. Décomposition de la variation de l’emploi par profession selon le quintile de croissance et la source, 2000-10 (suite)

Milliers

Jeunestravailleurs

Nouveauximmigrés

Travailleurs d’âge intermédiaire

Travailleursâgés

Variation nette de l’emploi, 2000-10

Niveau de l’emploi, 2000