Le Reveil Pénitentiaire Justice N°97

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N° 97 Le Réveil Trimestriel d’Informations Syndicales - Avril 2013 Pénitentiaire Justice Moulins-Yzeure 2009 Lille-Sequedin 2013

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Le Journal d'information Syndicale de l'UFAP-UNSa Justice

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N° 97

Le RéveilTrimestriel d’Informations Syndicales - Avril 2013

Pénitentiaire Justice

Moulins-Yzeure2009

Lille-Sequedin2013

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3 solutionsau béné� ce des agents du Ministère de la Justice

L’action sociale à destination des agents est prévue au sein de chaque organisme sous diverses formes. Elle peut se décliner sous la forme d’une aide � nancière, notamment dans les domaines de l’enfance et des loisirs.Chaque prestation a sa propre réglementation.

Pour simpli� er la gestion de la garde d’enfants des agents pouvant travailler en horaires atypiques.

Pour fêter les moments clés de la vie des agents et de leurs enfants.

Pour attribuer des aides � nancières spéci� ques aux agents en situation de précarité.

Pour plus de renseignements, contactez-nous au :0 810 795 795 (prix d’un appel local)

Insertion_presse_UNSA.indd 1 08/03/13 09:53

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EDITO .

En 2001,

Fresnes était sous les projecteurs. Une tentative d’évasion

sanglante avec prises d’otages. En effet à l’époque Khider (déjà

lui) prenait des surveillants en otages.

Nicolas Taffin, en surveillance au mirador sera très grièvement

blessé d’une balle près du cœur!

Suite à cet événement dramatique, les Organisations Syndicales

avaient obtenues la création d’un groupe de travail sur la

sécurité active et passive des établissements pénitentiaires. Il

en découlera le rapport “CHAUVET” salué par tous !

En 2003, toujours à Fresnes, évasion spectaculaire d’Antonio

Ferrara. Un véritable arsenal de guerre sera déployé pour

garantir la réussite de cette évasion. Les deux miradors

concernés auront essuyés de très nombreuses rafales de balles.

Nos deux Collègues ont frôlé la mort !

Et toujours rien sur la mise en œuvre des préconisations

du rapport “CHAUVET”, notamment sur la sécurisation des

miradors !

10 ans se sont écoulés et trop peu de préconisations ont été

mise en œuvre, à l’exception de la conception de certains

nouveaux établissements.

Pis, pour des raisons budgétaires, un plan “RGPP” irresponsable

de fermetures de miradors est aujourd’hui développé, dans

des établissements hébergeant de nombreux DPS. La frénésie

économique supplante contre toute réflexion raisonnée la

sécurité de nos prisons. C’est suicidaire !

En 2009, évasion à Moulins par les parloirs avec prises d’otages

de 2 surveillants, arme à feu et explosifs.

En 2013, évasion à Lille/Sequedin par les parloirs avec prises

d’otages de 4 surveillants, arme à feu et explosifs. Les mêmes,

nous dirons qu’il n’y a pas de similitude !

Entre ces deux terribles évasions, là encore, l’administration

pénitentiaire n’a absolument rien fait à l’égard des

dysfonctionnements dénoncés, de ses insuffisances législatives,

règlementaires, matérielles et techniques!... Si pardon, elle

a co-écrit la loi pénitentiaire et amorce le démantèlement

sécuritaire de nos prisons.

Quant à l’accompagnement des Personnels de Moulins, il a

été inexistant quand il n’était pas méprisant à l’égard de nos

Collègues pris en otages. Aucun soutien, aucune considération

ni reconnaissance pendant ces 4 années !... Et ensuite, ils

viennent nous parler de loyauté !

Malheureusement la conjoncture pénitentiaire actuelle est

terrible!... Surpopulation pénale record, vague d’agressions

d’une extrême violence sans précédent, prises d’otages et

évasions récurrentes, déficit en effectif abyssal, épuisement des

Personnels, incompétence criarde des directions assortie d’une

situation financière de la DAP au bord de la banqueroute....

Quand à cela, vous rajoutez l’insécurité grandissante dans

nos prisons devenues de véritables passoires de part les

conséquences législatives et règlementaires de ces dernières

années, la situation générale a atteint un seuil très critique !

Les derniers évènements dramatiques qui viennent d’arriver à

Fleury-Mérogis, Saint-Quentin-Fallavier, Réau, Lille/Sequedin,

Lorient, Tarascon et j’en passe, qu’il s’agisse d’agressions avec

la volonté de donner la mort ou d’évasion avec armes et prise

d’otages, caractérisent cette situation explosive et ne sont

malheureusement pas un hasard !

Contrairement aux affirmations de gens empreints de

méconnaissance, des faits graves comme ceux qui se sont

produits à Lille/Sequedin ne sont pas rares !

Visiblement cela ne semble pas interpeller nos dirigeants en

commençant par le DAP pour qui tout va bien dans le meilleur

des mondes. Ce dernier étant concentré exclusivement sur les

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3 solutionsau béné� ce des agents du Ministère de la Justice

L’action sociale à destination des agents est prévue au sein de chaque organisme sous diverses formes. Elle peut se décliner sous la forme d’une aide � nancière, notamment dans les domaines de l’enfance et des loisirs.Chaque prestation a sa propre réglementation.

Pour simpli� er la gestion de la garde d’enfants des agents pouvant travailler en horaires atypiques.

Pour fêter les moments clés de la vie des agents et de leurs enfants.

Pour attribuer des aides � nancières spéci� ques aux agents en situation de précarité.

Pour plus de renseignements, contactez-nous au :0 810 795 795 (prix d’un appel local)

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. edito04 Suite...

obligations qu’il s’est lui-même assignées : représentation, cérémonies d’intronisation et petits fours !...

Politiquement, l’inertie est aussi de mise, puisque nous avons fortement attiré l’attention de notre Ministre de tutelle sur la

situation, avec à la clé les derniers faits divers et en conséquence, 11 priorités en terme de sécurité ... En vain !

Et bien, pour l’UFAP-UNSa Justice l’inertie n’a jamais été à l’ordre du jour ! ... Ca suffit !... Il y a eu déjà trop de casse !... Nous

n’attendrons pas d’avoir à pleurer un des nôtres pour se faire entendre !

Quelque soit la conjoncture économique de notre pays, les moyens appropriés doivent être alloués afin de maintenir un Etat de

Droit !

Ils nous endorment en nous rabâchant que l’on est la troisième force de sécurité publique !... Alors pourquoi jusqu’à ce jour, les

Personnels pénitentiaires ne sont toujours pas répertoriés dans le code de sécurité publique de notre pays, à l’instar des policiers,

gendarmes, pompiers ou encore gardes champêtre ?... Pourquoi ?!

Il faut véritablement que cela change!... Malheureusement, dans notre République d’aujourd’hui, la reconnaissance se porte plus

largement auprès des voyous que des Personnels pénitentiaires et des victimes qui sont elles aussi constamment laissées pour

compte !

Condamnée tous les jours, autiste, l’administration continue d’avancer invariablement vers l’explosion de l’institution pénitentiaire !

Contrairement à d’autres, nous aurions toute légitimité à avoir notre “mur des cons”, tellement la mise en danger des Personnels

pénitentiaires est caractérisée et permanente.

Dans quelques jours, l’UFAP-UNSa Justice réunira son comité directeur afin de prendre les dispositions qui s’imposent si d’ici là,

rien ne bouge!... Oui c’est un ultimatum !

Fraternellement

Jean-François FORGET

AVRIL 13 - RPJ

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N° 97 Avril 2013 Trimestriel d’informations Syndicales 0,30 Euro CPPP N° 0611 S 077926 Directeur de Publication : Jean-François FORGET Rédaction et Administration : 12 Villa Lourcine 75014 ParisTél : 01 800 588 20 - Fax : 01 800 588 21 Email : [email protected]

Travail exécuté par des ouvriers syndiqués Flashage et Impression : Color 36 ImprimerieZA, Route de Chateauroux 36320 VILLEDIEU/INDRE

Le RéveilPénitentiaire

Justicewww.Ufap.fr

SOMMAIRE

06 DOSSIER SPéCIAL Sécurité

14 témoignage

16 action sociale

Samedi 13 Avril 2013, Lille-Sequedin:

Evasion de Rédoine FAID.

sommaire . 05le reveil pénitentiaire MARS 2013

Pages 6 à 8 - Retour sur la doudle évasion de Moulins Yzeure.

Pages 9 - La tentative d’évasion de Réau.

Page 10 - Lille Sequedin : 30 minutes Chrono pour une évasion Choc.

Page 11 à 13 - Lettre ouverte à la Garde des sceaux, et Revendications de l’UFAP-UNSa Justice.

Retour sur le procès de Grenoble Varces.

Témoignage de Lydia Defossez.

Préparer ses vacances avec l’action sociale du ministère.

Page 6: Le Reveil Pénitentiaire Justice N°97

. sécurité 06

AVRIL13 - RPJ

Lors d’un parloir famille, le 15 février 2009, Christophe Khider et Omar Top ont fait exploser deux portes blindées et ont pris

la fuite avec deux surveillants en otage, libérés dans la soirée. Ils seront interpellés après 36 heures de cavale, à l’issue d’une

course poursuite avec la police.

Quatre ans après les faits, au terme d’un procès sur lequel a plané l’évasion de Rédoine Faïd samedi àLille/Sequedin, Christophe

Khider et Omar Top ont été condamnés à 15 ans de réclusion criminelle.

Quant aux trois complices, leur peine de cinq ans couvre ni plus, ni moins la détention préventive.

Ces peines en deçà des réquisitions

des avocats généraux n’en sont pas

moins des peines correspondant à

l’apaisement des débats voulu dès

le départ par les avocats des parties

civiles. Maitre Pascal WINTER, avocat

de l’UFAP-UNSa Justice représentait

le plus grand nombre de parties

civiles au cours de ce procès.

Les Personnels Pénitentiaires parties

civiles ont unanimement été loués

pour la dignité dont ils ont fait

preuve dans leurs témoignages

exprimés, notamment sans esprit de vengeance démontrant s’il en est besoin à quelques groupuscules en mal de otoriété qu’en

aucun cas les Personnels Pénitentiaires ne sont la caricature du bourreau qu’on leur prête.

L’UFAP-UNSa Justice salut notamment l’attitude des avocats généraux qui n’ont pas hésité un seul instant à donner aux

Personnels Pénitentiaires «victimes»... un soutien sans faille qu’ils attendent encore de la part de l’Administration Pénitentiaire,

ou de l’inspection des services pénitentiaires.

En effet, la DAP a d’ailleurs été désavouée quant à son rôle, son attitude lâche, dégueulasse et ignoble sur la recherche insistante

de responsabilités des Surveillants.

D’ailleurs, le réquisitoire de l’avocat général est éloquent et empreint d’amertume à l’égard de l’Administration Pénitentiaire qui

ne tire aucune conséquence de son histoire, pis, elle perpétue son manque de loyauté, de soutien et de reconnaissance à l’égard

des Personnels Pénitentiaires !

“15 ans de réclusion criminelle pour Khider et Top. “

Carton rouge pour les responsables de la DAP...

Procès de l’évasion de Moulins du 2 au 19 Avril 2013

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07

Double évasion de Moulins .Le 15 février 2009

dossier spécialRappel des Faits

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AVRIL 13 - RPJ

08 . sécurité Rappel des Faits

Depuis ces évènements qu’a fait la D.A.P. pour que cela ne sa reproduise plus ?

RIEN ....Pis, elle a co-écrit une loi pénitentiaire catastrophique qui aujourd’hui est soutenue par

l’ensemble de la classe politique au détriment de la sécurité des Personnels et établissements pénitentiaires

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09dossier spécial

Tentative d’évasion de RéauLe 10 mars 2013

Deux détenus, reconnus pour leur extrême dangerosité, par

ailleurs signalés pour leur changement de comportement

par les agents du QMC, ont tenté de s’évader du Centre

Pénitentiaire Sud Francilien à l’aide de fumigènes et

d’explosifs, ce dimanche.

Vers 19 heures, une première détonation a retenti au

niveau de la cour de sport,une autre déflagration peu de

temps après.

Grace à la rapidité d’intervention des Personnels du Centre

Pénitentiaire de Réau

et de celle des ERIS de Paris, les deux individus ont pu être

interpellés alors qu’ils

s’étaient retranchés dans la cour.

L’UFAP-UNSa Justice félicite les Personnels du CP REAU et

les ERIS de Paris pour leur extrême sang froid, leur rapidité

d’intervention et leur grand professionnalisme.

L’UFAP-UNSa Justice avait dénoncé, en son temps, « ce

fourre-tout » que représente ce type de structures.

L’UFAP-UNSa Justice réclame plus que jamais des

établissements spécialisés et à taille humaine pour ce

genre de profils et non pas la construction de « bombes à

retardement. »

L’UFAP-UNSa Justice regrette que dans un seul souci

d’économie, la sécurité des Personnels, des Citoyens et des établissements soit mise au second plan.

Il ne faut pas se voiler la face, pour l’UFAP-UNSa Justice, le Ministère de la Justice doit se donner les moyens d’une véritable

politique qu’elle qualifie d’ambitieuse et sécuritaire.

L’UFAP-UNSa Justice réaffirme son soutien aux Personnels de REAU.

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AVRIL 13 - RPJ

10 . sécurité

Redoine Faïd, détenu issu du grand

banditisme, s’est évadé samedi matin

de la maison d’arrêt de Sequedin dans

le Nord. Armé d’explosif, il a pris quatre

otages. Tous ont finalement été relachés

Il est soupçonné d’être à l’origine d’un

projet d’attaque à main armée qui avait

coûté la vie à une policière municipale

en mai 2010 à Villiers-sur-Marne. »

Cela s’est passé très vite, c’était

visiblement très bien organisé, on est

encore en train de reconstituer les

faits», a expliqué la préfecture. Selon

les premiers éléments de l’enquête, le

détenu Redoine Faïd, s’est échappé de

la prison de Sequedin dans le Nord ce

samedi en utilisant des explosifs et en

prenant plusieurs otages.

Il avait été arrêté en juin 2011 près de

Lille et est soupçonné d’être à l’origine

d’un projet de braquage en mai 2010.

Une attaque à main armée qui avait mal

tourné. Aurélie Fouquet, une policière

municipale avait été tuée.

Le sas de la prison ouvert à l’explosif

Pour s’évader, Redoine Faïd a pris

quatre otages avant de faire sauter une

partie du sas de la prison. En tout, cinq

explosions ont été entendues par des

témoins. Les dégâts à l’intérieur de la

maison d’arrêt seraient très importants.

Une fois à l’extérieur du bâtiment, le

fugitif a laissé partir tois des otages,

en en gardant un avant de monter dans

une voiture. Le véhicule s’est mêlé à la

circulation avant de rejoindre l’A25 où

ses occupants l’ont abandonné à hauteur

de Ronchin au sud de Lille.

Le dernier otage a été alors libéré et le

premier véhicule incendié. Redoine Faïd

est monté dans une deuxième voiture.

De nombreux moyens de recherches,

dont un hélicoptère, sont déployés pour

tenter de retrouver le fugitif.

Des explosifs dans des mouchoirs ?

Une personne aurait pu lui fournir les

explosifs destinés à l’évasion samedi

matin lors d’un parloir. Ils auraient été

dissimulés dans des petis mouchoirs.

La piste de l’ex-femme de Redoine Faïd

a été évoquée de source syndicale.

L’avocate de l’ex-épouse a formellement

démenti dans la journée que sa cliente

se soit rendue à la prison ce samedi

matin.

Le malfrat était classé DPS, détenu

particulièrement surveillé. Cela signifie

que l’administration pénitentaire le

suivait en raison de sa dangerosité et

des risques d’évasion élevés.

«Je ne pense pas qu’on le revoie»

(avocat)

Cette évasion «n’étonne pas» son

avocat. Maitre Jean-Louis Pelletier

ne pense pas que son client soit

«dangereux». «Je ne pense pas qu’il

soit prêt à toute extrémités pour se faire

reprendre», explique-t-il.

En revanche, «il n’a certainement pas

envie de se faire reprendre. Il a surement

les moyens de son entreprise. Je ne

pense pas qu’on le revoie. S’il s’est

évadé, c’est qu’il sait parfaitement ce

qu’il fait, connaît des relais, sait où il va

et a partir de là il sait que sa première

entreprise c’est de se faire oublier»,

estime Jean-Louis Pelletier.

France Info le 13 Avril 2013

Lille-Sequedin . 30 minutes Chrono pour une évasion choc

Le 13 Avril 2013

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Mademe la Garde des Sceaux

L’UFAP-UNSa Justice, première Organisation Syndicale de l’Administration Pénitentiaire souhaite une nouvelle fois appeler votre attention sur la situation des Personnels, leur sécurité, celle des établissements pénitentiaires et de nos concitoyens.

L’UFAP-UNSa Justice tire une énième fois la sonnette d’alarme sur le déficit abyssal des effectifs en Personnels. A ce jour, nous constatons plus de 1300 vacances d’emplois chez les Surveillants.

Cette situation paupérise et fragilise la gestion des détentions. Si une pause est actée sur le plan immobilier, elle doit être l’opportunité de remettre à flot les effectifs des structures existantes. Notre

Ministère étant prioritaire, avec un engagement Présidentiel quinquennal en termes d’emplois, l’UFAPUNSa Justice revendique l’urgence de matérialiser cet engagement.

Ce n’est pas le nombre d’emplois ouvert au concours de Surveillants Pénitentiaires pour l’année 2013 qui va inverser cette tendance puisque nous constatons plus de départs en retraite que de postes offerts ! Pis, la projection de l’activité de l’ENAP sur les 24 prochains mois est encore plus effrayante en termes de recrutement. D’où notre inquiétude !

Au-delà de cette situation préoccupante, l’UFAP-UNSa Justice dénonce les effets de l’article 57 de la Loi pénitentiaire n° 2009-1436 du 24 novembre 2009, qui interdisent la systématisation des fouilles intégrales ou exigent la justification de celles-ci.

Depuis sa mise en application, l’Administration Pénitentiaire ne cesse d’être attaquée et condamnée par différentes juridictions.

Le contexte créé par cette situation

devient pernicieux pour ne pas dire dangereux, tant pour les Personnels, pour l’institution pénitentiaire, que pour les détenus eux-mêmes! Aussi, l’UFAP-UNSa Justice n’ayant aucune réponse à ses nombreuses sollicitations; elle s’en est remise en vain, le 05 décembre dernier au Président de la République.

Et si la loi du 24 novembre 2009 accentuait la perversité ?!...

C’est la légitime question que se posent actuellement les Personnels Pénitentiaires qui ne passent plus une journée sans être honteusement accusés des pires déviances dans l’exercice de leurs fonctions, lorsqu’ils sont amenés à effectuer les fouilles dites « à corps » sur les détenus dont ils ont la charge.

Cibles privilégiées des anti-prisons, repris de justice et autres associations de défense des détenus et des droits de l’homme, nos Collègues en ont marre d’être stigmatisés comme étant les pires pervers que connait la Nation… Il est temps que ces attaques savamment orchestrées cessent une bonne fois pour toute, car ils vivent celles-ci comme un véritable viol de leur profession… La perversité n’est àl’évidence pas du côté de ceux à qui elle est attribuée par une sur-médiatisation de propos abjects etdiffamatoires !

Au risque de nous répéter, les mesures de fouilles à corps sont essentielles pour la sécurité des hommes et des femmes qui se côtoient dans les établissements : personnels, intervenants, visiteurs, détenus eux-mêmes… L’article 57 de la loi pénitentiaire en instituant des fouilles intégrales non systématiques et dépendantes de la mise en œuvre de moyens techniques crée un vide juridique extrêmement dangereux pour tout le monde, car ces fouilles sont de plus en plus difficiles à effectuer faute de moyens techniques de substitution. Le seul pouvant actuellement remplir

ce rôle, est le scanner corporel. Son prix ainsi que la surface nécessaire à son installation ne lui permettront à l’évidence jamais de voir le jour dans nos 191 prisons françaises…

ALORS QUE FAIT-ON ?...

Au vu des tensions de plus en plus fréquentes entre les professionnels pénitentiaires et les populations placés sous-main de justice dont ils ont la charge, les personnels en tenue subissent à l’instar de l’institution des attaques inadmissibles pour l’UFAP-UNSa Justice. Il est urgentissime de trouver une solution qui mette fin aux problèmes générés par cet article de la loi.

Par ailleurs, nous ne passerons pas sous silence les derniers événements tels que ceux de Réau (tentative d’évasion avec comme moyens des matériaux explosifs), de Compiègne (introduction d’armes de poing), de Laon (suspicion forte d’armes au sein de l’établissement), de Lannemezan (découverte de trois énormes armes blanches), sans compter les quantités de téléphones portables et de drogues qui sont saisies par les Personnels ...

En l’absence de moyen de substitution efficace, l’UFAP-UNSa Justice vous demande que l’article 57 de la loi n° 2009-1436 du 24 novembre 2009 soit rapidement réécrit pour mettre fin à cette faille sécuritaire majeure des prisons françaises.

Notre alerte est préventive de maux plus graves et si par mégarde le pouvoir politique était tenté de l’occulter, il devra répondre des tensions, dérapages et drames qui ne manqueront pas de survenir. Ne pouvant plus rester sans réponse sur ces questions fondamentales, l’UFAP-UNSa Justice vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de sa très haute considération.

Lettre ouverte à :

Madame la Garde des Sceaux, Ministre de la Justice

Le 21 Mars 2013

dossier spécial

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. sécurité12

AVRIL 13 - RPJ

«L’UFAP-UNSa Justice revendique une réunion d’urgence auprès de la Garde des Sceaux sur la sécurisation des établissements pénitentiaires...»

Samedi matin, vers 8h30, à la Maison d’Arrêt de Sequedin, un détenu fiché DPS (détenu particulièrement signalé) s’est évadé par la porte d’entrée de la structure.

Lors de son parloir, ce détenu a pris en otage quatre de nos Collègues en les menaçant d’une arme à feu, puis a fait sauter à l’aide d’explosifs, cinq portes dont la porte d’entrée principale de l’établissement.

Ce détenu issu du grand banditisme s’est ensuite fait la belle à bord d’un véhicule, libérant l’un après l’autre les otages. Heureusement, nos Collègues, fortement choqués psychologiquement, ont été libérés peu après cette évasion spectaculaire.

Si nous ne pouvons que nous satisfaire de cet heureux dénouement, qui n’est pas le fait de notre administration, de par son laxisme MET EN DANGER QUOTIDIENNEMENT LES PERSONNELS !

D’ores et déjà, présente auprès de nos Collègues Lillois, l’UFAP-UNSa Justice leur apporte son soutien inconditionnel.

En date du 21 mars 2013, l’UFAP-UNSa Justice saisissait une nouvelle fois notre Ministre de tutelle, dénonçant la situation actuelle en terme de carence en effectifs, de surpopulation pénale et surtout d’absence totale de gestion de nos établissements et par conséquent, d’insécurité grandissante dans ces derniers.

La Première Organisation Syndicale, réaffirmait l’urgence de modifier l’article 57 de la loi pénitentiaire votée en novembre 2009.

Force est de constater que le mutisme de nos dirigeants et de nos politiques, nous rapproche chaque jour un peu plus, d’un drame qui nous paraît aujourd’hui de plus en plus inévitable !

Aussi, au lendemain de cet événement dramatique, l’UFAP-UNSa Justice exige de notre Ministre une réunion d’urgence sur la sécurisation des établissements pénitentiaires.

L’UFAP-UNSa Justice dit STOP et EXIGE UN CONSENSUS SUR LA SÉCURISATION DES

ÉTABLISSEMENTS PÉNITENTIAIRES...

Pour l’UFAP-UNSa Justice, il y a une exigence à trouver des solutions à court, moyen et long terme !

Page 13: Le Reveil Pénitentiaire Justice N°97

13dossier spécial

Pour l’UFAP-UNSa Justice, les priorités concernent :

- L’arrêt immédiat du dispositif RGPP de fermeture d’un certain nombre de miradors ( Douai, Caen, Muret ... )

- L’abrogation ou à minima la modification de l’article 57 de la loi pénitentiaire, dont beaucoup s’accordent à dire , qu’il est inacceptable de ne pas fouiller les détenus à l’issue des parloirs, ou lors d’un contact avec l’extérieur ; (Ce que l’UFAP-UNSa Justice dénonce depuis toujours !).

- La modification de la règlementation concernant les fouilles inopinées ; (En effet, depuis plusieurs années les Surveillants ne sont plus habilités à fouiller une cellule ou un détenu à corps sans autorisation préalable de la hiérarchie).

- Le toilettage de la note relative aux normes de réglages et de sensibilité des portiques de détection ;(En effet, sous l’ancien DAP Claude d’Harcourt, les exigences de ces normes avaient été revues à la baisse, malgré notre opposition !).

- Le toilettage et l’application de la circulaire de gestion des DPS ; (Orientation, affectation et rotation de ce type de détenus).

- La rédéfinition de l’organisation et de la gestion des brigades cynophiles et la création des ces dernières dans toute les directions interrégionales de métropole et d’outre-mers

- Le retour à une gestion plus seine de nos détentions, avec une meilleure prise en compte des observations et comptes rendus des Personnels à l’égard des comportements quotidiens et particuliers de la population pénale ;

- L’affectation des DPS et autres détenus aux critères “de dangerosité élevée” dans des structures spécialisées et adaptées, qu’ils soient prévenus ou condamnés ;

- Une réflexion doit être menée afin de trouver des solutions contre les projections au sein de nos détentions ;

- Une pénalisation plus forte à l’égard de ceux qui portent atteinte aux Personnels Pénitentiaires, dépositaires de l’autorité de l’État ;

- Le recrutement de 1300 Surveillants pour répondre aux vacances d’emplois actuelles...

Pour l’UFAP-UNSa Justice, la sécurité

des Personnels, des établissements pénitentiaires et par conséquent, de notre société

ne peut être bradée au détriment du lobbying de certains groupuscules “anti-prison”...

Page 14: Le Reveil Pénitentiaire Justice N°97

. Témoignage 14

AVRIL 13 - RPJ

A son arrivée, ce lundi 21 janvier au

matin, à l’ouverture du procès, elle est

apparemment calme mais, dès qu’elle

évoque les événements du 28 septembre

2008, ses grands yeux bleus disent de

nouveau le stress, la peur, la panique,

qu’elle a ressentis ce jour-là, “j’ai cru

mourir, j’étais tétanisée, je me suis dit,

je dois protéger mon fils, j’ai tenu mon

ventre entre mes mains pour protéger

mon bébé”, raconte-t-elle.

Au moment de l’assassinat de Sghaïr

Lamiri, depuis son poste de surveillance,

juste au-dessus de la cour de promenade,

Lydia Defossez est en première ligne.

Quand Lamiri tombe au sol, à 10 m d’elle,

touché par balles à plusieurs reprises,

elle croit même que le tireur va l’abattre,

“Quand Lamiri a été touché, nos regards

se sont croisés, j’ai cru qu’il indiquait à

celui qui était en train de tirer, l’endroit

où, moi, j’étais positionnée.(...) je me

suis dit, la vie s’arrête, c’est une fatalité,

j’ai mis mes mains sur mon ventre, j’avais

des crampes, des nausées, j’étais comme

plombée au sol”.

D’autant que la fusillade a

déclenché une émeute chez les

autres prisonniers: “ils étaient

plus de 70 détenus dans la cour.

D’abord plaqués au sol, ils ont

commencé à s’agiter, à taper

dans les portes, à m’insulter et

à me menacer de mort”.

Les tirs, les cris, le feu qui se

déclare dans les ateliers...

Lydia n’a rien oublié. Décédé

le lendemain au matin, son

bébé a été enterré le 3 octobre

2008. Il n’a pas survécu à

l’hypoperfusion placentaire

provoquée par la violence du

stress que sa mère a subie.

Lydia aujourd’hui en arrêt

maladie, n’a pas repris le

travail. Elle s’est battue pour

que la justice la reconnaisse

comme une victime de ce

drame. Qu’on reconnaisse que

la mort de son enfant est une

conséquence terrible et directe

de ce qu’elle a vécu.

Lydia Defossez, 41 ans, surveillante à la prison de Varces, était en charge de la surveillance de la promenade le jour où un sniper a tué un détenu. Enceinte de 6 mois, elle avait perdu son bébé au lendemain des faits.

Page 15: Le Reveil Pénitentiaire Justice N°97

PROcès de varces 15

Page 16: Le Reveil Pénitentiaire Justice N°97

Aides VacancesLe contexte de crise se conjugue avec des contraintes

professionnelles toujours plus importantes. L’accès aux vacances

des agents et de leur famille est une impérieuse nécessité.

Sur l’axe des « Séjours Jeunes », chaque année la Fondation

d’Aguesseau propose aux enfants de personnels des séjours sur

l’ensemble du territoire et à l’étranger.

Les vacances se déclinent sur plusieurs principes, que ce soient

pour des séjours ou des circuits ayant pour objectif essentiel

une dimension pédagogique. C’est notamment le cas des séjours

linguistiques en Europe et sur d’autres continents.

Ces séjours conventionnés et subventionnés par le Ministère de

la Justice, se déclinent en 7 grilles tarifaires. Elles sont définies

selon le Quotient Familial du foyer qui permet d’atténuer le

règlement restant à charge des agents.

Globalement l’ensemble de ces conventions permettent chaque

année à 5000 enfants de personnels de partir dans des centres de vacances, au cours des différentes périodes de congés

scolaires, et plus particulièrement en période estivale.

La liste des « Séjours Jeunes » ainsi que les tarifs et les formulaires de demandes sont disponibles dans le catalogue semestriel

de la Fondation d’Aguesseau :

Fondation d’Aguesseau, 10 Rue Pergolèse, 75016 PARIS / Tel : 01.44.77.98.50

http://www.fda-fr.org

Si l’on peut considérer que le Ministère de la Justice a mis en place au cours de ces dernières années une réponse adaptée sur les

séjours des enfants de personnels, l’offre destinées aux départs en famille reste plus que limitée.

En effet, les seules résidences de vacances en lien avec le Ministère de la Justice, sont situées dans l’Ouest de la France avec la

présence de deux résidences de la Fondation d’Aguesseau et le Camping des Maraises géré par le CNOSAP.

Ce dernier situé sur l’Ile de Ré, propose aux agents adhérents des tarifs très compétitifs avec une moyenne de 435 Euros en

mobil-home la semaine pour 4 à 6 Personnes.

Camping des Maraises, 7 Chemin des Salières, 17410 St MARTIN de Ré Tel : 05.46.09.67.13

www.camping-les-maraises.fr

Face à cette forte carence, l’UFAP – UNSa Justice a participé activement aux réflexions sur la mise en œuvre d’un futur centre de

vacances issu d’un projet commun (Ministère de la Justice – Ministère des Finances), qui devrait voir le jour fin 2014 en bordure

méditerranéenne.

De plus, l’UFAP – UNSa Justice, revendique avec fermeté la révision régulière, des barèmes des Chèques Vacances, véritable

épargne bonifiée par l’Etat pour les congés des agents.

. ACTION SOCIALE 16

AVRIL13 - RPJ

Ecrit par Loic Broudin, Secrétaire National