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Nous n’avons rien inventé : imitant la nature, l’homme s’est forgé de longue date

une industrie qui se nourrit de ses déchets et fait du même coup l’économie

de ses ressources naturelles.

Cette logique s’appelle le recyclage.

Duale par essence, “cette industrie retire du circuit des volumes de déchets et

substitue aux matières neuves une ressource secondaire*”.

N’est-ce pas là la voie de la raison et l’une des réponses que commande l’ardente

obligation du développement durable ?

Et pourtant, “l’industrie du recyclage souffre d’une sorte de schizophrénie ne sachant

pas toujours très bien si elle fait partie du monde des déchets ou de la production

manufacturière*”.

Il nous paraissait donc utile d’inventorier les forces et les faiblesses de cette économie

en boucle et de contribuer à la réflexion collective. Sachant que ce type d’industrie ne

saurait être la réponse universelle à des questions humaines, sociales, économiques

de tous ordres et “qu’il est un élément parmi d’autres dans une stratégie plus globale

de la gestion des déchets et de l’utilisation des ressources naturelles*”.

Ainsi ce document s’articule autour de six chapitres clés :• La problématique et les enjeux du recyclage au regard du développement durable.

• La technique désormais éprouvée du recyclage.

• Les opportunités industrielles offertes par ce type d’économie en boucle.

• Le recyclage et la gestion des déchets.

• Le recyclage et les ressources naturelles.

• Le changement climatique et le recyclage.

Six thèmes qui s’accompagnent d’un jeu de fiches thématiques et nécessairement

évolutives, s’enrichissant dans le temps à mesure que science, techniques et

imagination viendront apporter leur pierre à l’édifice communautaire.

* Fritz Balkau : Directeur de la branche production et consommation – Division Technologie, Industrie et Economie de l’UNED.

avant-proposavant-proposavant-proposavant-proposavant-proposavant-proposavant-proposavant-proposavant-proposaA v a n t - P r o p o s

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Le recyclage des papiers -cartons et le développement durable

L A P R O B L É M A T I Q U E

Entre l’apparition du mot “écologie”, en 1896, et celle du concept de “développement durable”, il s’est passé

moins d’un siècle. Un laps de temps qui a vu la population mondiale passer de 1 à 6 milliards et

l’enthousiasme d’une croissance effrénée buter sur le caractère limité de nos ressources naturelles.

En quelques décennies, l’occident a puisé et produit

l’équivalent des richesses nécessaires à nos

premiers millénaires, grevant le capital “matière et

énergie” et rejetant les résidus de la croissance dans

l’eau, les sols, les sous-sols et l’espace.

Soudain, la science des climats décèle les premiers

signes du réchauffement artificiel de la planète. Les

Nations Unies soulignent l’urgence de l’utilisation

raisonnée des ressources naturelles. L’Unesco met

en évidence les effets pervers de la déforestation

dans les zones équatoriales. Le Club de Rome va

jusqu’à préconiser un arrêt de la croissance tandis

que la première recommandation sur le principe de

“pollueur-payeur” est émise par l’OCDE. On parle de

pluies acides, de décharges saturées, de lixiviats,

d’effluents, de déchets toujours plus toxiques, de

crise de l’énergie.

Tous ces thèmes vont devenir autant de lancinantes

litanies qui confineront progressivement à l’excès.

Ceci conduit l’Europe des Douze à intégrer dans ses

priorités, au milieu des années 80, “un niveau de

protection élevé pour tout ce qui touche à

l’environnement”. Textes et directives se

multiplient, marquant enfin une prise de conscience

nécessaire de “l’état de la Planète”, mais se heurtant

dans la pratique à des applications à la carte liées à

des approches fragmentées et sectorielles. Dans les

débats permanents qui ne cessent d’opposer

développement économique et préservation de

la nature, on cherche vainement un nouveau sens,

une démarche logique, globale et cohérente.

Cette cohérence attendue nous viendra de la

Commission Mondiale sur l’Environnement et le

Développement, sous la forme du “Rapport

Brundtland”, désormais historique.

Loin d’opposer croissance et environnement, ce

rapport propose de mettre en œuvre un

“développement qui réponde aux besoins du

présent sans compromettre la capacité des

générations futures de répondre aux leurs”.

Il propose ainsi une approche responsable et

raisonnable, fondée sur la nécessité permanente

d’arbitrages entre les types d’actions et de

comportements, réconciliant de ce fait le présent et

le futur.

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les papiers-cartons - une chance industrielle - l’économie des déchets - ressources naturelles - changement climatique

La formule est plébiscitée, un large consensus se

fait jour. Le concept de “développement soutenable

ou durable” est né.

Loin d’être un état stationnaire, synonyme de mort

programmée, “le développement soutenable est un

processus de changement dans lequel l’exploitation

des ressources, le choix des investissements,

l’orientation du développement technique (…) sont

déterminés en fonction des besoins tant actuels

qu’à venir des sociétés humaines”.

La prévention de la production des déchets devient

une thématique majeure au niveau mondial, européen

et national.

L’Agenda 21 du sommet de la Terre à Rio légitime,

dès 1992, “la nécessaire modification des modes de

consommation qui passe par une meilleure

utilisation de l’énergie et des ressources, par la

réduction au minimum de la production de

déchets et par l’orientation des choix des particuliers

et des acteurs vers des produits et des pratiques

écologiquement rationnels…”.

En 1997, les Nations Unies confirment cette

orientation et l’assortissent d’objectifs, préconisant

une utilisation plus rationnelle des ressources,

“envisageant notamment de quadrupler la

productivité des ressources dans les 20 ou 30

prochaines années dans les pays industrialisés”.

De fait, c’est le long terme qui est visé et toute

l’activité humaine qui est considérée dans sa

globalité : prélèvements mesurés sur les

ressources naturelles (matière et énergie),

préservation des espèces et des milieux par une

réduction progressive des émissions et des rejets,

réduction du volume des déchets…

Il s’agit de “faire plus et mieux avec moins”, de

distinguer plus clairement ce qui est abondant,

limité, renouvelable ou non renouvelable, de bien

évaluer le caractère prioritaire d’une ressource, celle

qui présente le potentiel “d’amélioration le plus élevé

sur le plan de l’environnement en tenant compte

des possibilités technologiques et des aspects

socio-économiques”.

Il devient donc impératif de repenser le champ de

nos activités et de leur développement autour de

trois piliers fondateurs : efficacité économique,

équité sociale et préservation de l’environnement.

Nos réserves peuvent en effet s’épuiser ou se

raréfier ce qui, à terme, risque d’entraver notre

développement économique et social. D’autre part,

le mode d’utilisation des ressources peut réduire la

qualité de l’environnement au point de menacer les

écosystèmes et la qualité de vie.

C’est donc un nouveau modèle de développement

qui se dessine et qui implique un changement des

modes de gestion, de production et de

consommation.

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Traditionnellement linéaire – de l’extraction jusqu’à la

destruction finale – notre économie se heurte au

risque de pénurie ou de raréfaction, d’une part, et à

la surabondance de produits arrivés en fin de vie,

d’autre part.

En amont les matières premières se font rares ; en

aval le volume croissant des produits usagés place

les collectivités locales devant des choix qui ont un

coût pour le contribuable et lèguent un certain

nombre d’incertitudes à nos générations futures.

Le schéma classique qui lie étroitement

extraction, raréfaction, destruction, nous conduit

à repenser notre approche de la production et de la

consommation “en sens unique” pour adopter une

autre logique : celle de l’économie cyclique par la

réutilisation des matières.

Cette réutilisation rationnelle de la matière

s’appelle le recyclage.

Comment satisfaire durablement, dans des

conditions économiques acceptables, les besoins

grandissants de populations croissantes avec des

ressources limitées ? Comment alléger la pression

sur notre patrimoine de matières premières ?

Comment gérer les flux de matières usagées ?

Comment réduire les impacts inhérents à la simple

destruction des déchets ? Par la logique d’une

économie, qui associerait étroitement un mode de

production et un mode spécifique de

valorisation des déchets qui ne serait pas autre

chose qu’une opération industrielle assurant le

passage du produit usagé à la matière de nouveau

disponible, nous permettant ainsi de sortir d’une

vision linéaire et d’entrer dans la gestion durable de

nos ressources et de notre développement.

Méthode de production, pensée et initialement

conçue comme une opération de production

industrielle classique, le recyclage instaure in fine

une logique d’économie “en boucle”.

Après avoir été extraite, et une fois produite, la

matière suit – via le produit qui la contient - le cycle

traditionnel de la consommation, avant de former un

gisement potentiel de ressources disponibles dont la

matière présente la caractéristique d’être déjà affinée.

Il s’agit bien d’un “gisement de matière”

potentiel et non pas d’une ressource naturelle

qu’il s’agirait d’extraire. Le retour au cycle de

production d’une grande partie de ce “gisement”,

constamment alimenté par la consommation de

produits, permet d’éviter en amont les phases

d’extraction et de production de cette matière et les

impacts inhérents à ces dernières.

En fin de chaîne, il écarte ainsi du volume des

déchets à traiter, un flux de matière qui alimente la

production et nourrit la croissance.

Cette gestion à long terme de la matière

s’accompagne ipso facto d’une réduction

d’impacts tant au niveau de la production qu’à celui

de la gestion des déchets.

L’accroissement des flux de produits arrivés en fin de

vie commande l’existence et la disponibilité

d’importantes capacités industrielles de “traitement”

- car il faut les “traiter” !

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Parmi celles-ci figurent les unités de recyclage qui

ont permis de surcroît de répondre aux objectifs de

recyclage fixés par la réglementation dans la stricte

observation des exigences environnementales,

sanitaires ou sociales de l’Union Européenne.

Cette nécessité se double d’une opportunité -

spécifique au caractère dual du recyclage.

Considérant de fait les déchets comme des

matières réutilisables, le recyclage voit dans les

centres urbains et industriels, là où sont générés les

déchets, comme autant de gisements potentiels de

matières à recycler.

Des gisements qui favorisent ainsi le maintien ou le

développement local d’importantes industries et

des emplois directs ou indirects qui leur sont

associés.

Cette réalité industrielle est aujourd’hui en quête de

clarification. De la bonne appréciation de son rôle

économique, social et environnemental dépendent

son développement et, à terme, sa survie.

Notons que le Sixième Programme d’Actions pour

l’Environnement élaboré par la Commission

Européenne affirme “la nécessité d’une politique

forte de prévention pour dissocier production de

déchets et croissance économique afin de réduire

sensiblement le volume de déchets produits”.

La Commission a, par ailleurs, adopté le 27 Mai

2003 une communication en vue de l’élaboration

d’une stratégie thématique sur la “prévention et

le recyclage des déchets”.

En France, la Stratégie Nationale du Développement

Durable, adoptée par le gouvernement le 3 Juin

2003, a renforcé les objectifs de réduction de

production de déchets fixés par la loi du 13 Juillet

1992 par le lancement d’un plan d’actions national

afin d’inverser la tendance et de stabiliser la

production de déchets d’ici à 2008. Un plan dont les

grandes lignes ne peuvent que susciter l’adhésion

et où les notions de prévention et de recyclage

sont associées.

Si la France, comme le souligne le document du

Ministère de l’Ecologie et du Développement

Durable (Prévention de la production de déchets),

“s’engage ainsi dans une stratégie volontariste qui la

place parmi les pays européens les plus engagés”

dans le domaine de la prévention, elle se doit de

clarifier le statut et le rôle d’une industrie qui agit

non seulement au niveau de la “minimisation des

prélèvements mais aussi de celle des déchets”.

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L E R E C Y C L A G E

D E S P A P I E R S - C A R T O N S

Le Guide d’Application, publié en août 2004 par

l’AFNOR*, définit le recyclage stricto sensu comme

étant “le traitement des déchets par un procédé

physico-chimique permettant le retour au matériau ou

à des matières premières, avec ou sans modification

de la structure chimique, dans un cycle de

production, en remplacement total ou partiel de

matière vierge” (voir Guide d’Application n° GA X30 –

012 – Août 2004 - p.7).

Pour le recyclage des papiers-cartons, l’ensemble

des produits arrivés en fin de vie - caisses en carton

ondulé, journaux, magazines, sacs en papier,

emballages ménagers - présentent, après usage, un

dénominateur commun : la fibre de cellulose,

matière première qui a permis leur fabrication et qui

reste réutilisable pour la fabrication de nouveaux

produits papiers-cartons.

Collectés et triés dans des circuits clairement

identifiés (circuits professionnels, industriels et

commerciaux, municipaux), ces produits usagés

redeviennent, par l’effet d’une opération de

régénération, une matière neuve qui redonne des

produits neufs.

Ainsi, le journal redeviendra journal ; la caisse-carton

et les emballages papiers-cartons donneront

naissance à de nouveaux emballages.

Cette opération s’appelle le recyclage.

Elle s’effectue selon des techniques éprouvées de

longue date :

• Les produits papiers-cartons usagés sont d’abord

placés dans un pulpeur. Ce brassage dans de l’eau

permet de rompre les liaisons entre les fibres de

cellulose et de les séparer des produits résiduels

qu’elles pourraient contenir. En effet, les fibres de

cellulose ont la propriété de se lier entre elles par

liaisons multiples de faibles énergies lors de

l'élimination de l'eau au cours du séchage du

papier, l'eau et une faible agitation dans le pulpeur

permettront de les séparer sans dommage lors de

la première étape du recyclage.

• La phase suivante d’épuration est de nature à

éliminer tout produit non fibreux ou insuffisamment

désintégré.

> À ce niveau, peuvent intervenir les opérations

de désencrage éventuellement nécessaires

comme pour les journaux et magazines.

• Diverses techniques seront utilisées pour séparer

ces produits non fibreux ; elles mettent à profit les

différences entre ces produits et les fibres :

> Différence de tailles lors du classage : les fibres

traverseront le tamis alors que les matières

impropres seront retenues et éliminées. Cette

technique permet d'éliminer les particules de

plastiques et diverses colles et adhésifs.

> Différence de densité lors de l'épuration

centrifuge : elle est utilisée pour éliminer les

particules dont la densité est différente de

celle de l'eau et de la cellulose. Ainsi, les

particules plus lourdes (métal, sables, certaines

particules de vernis) et plus légères (certaines

colles, certains plastiques) peuvent être effica-

cement éliminées.

> Différence de propriétés de surface : les

particules hydrophobes (sans affinité avec

l'eau) comme les encres seront éliminées par

flottation, c'est-à-dire entraînement à la surface

par des bulles d'air où elles sont éliminées

sous forme de mousse.

*Association Française de Normalisation

> U n e t e c h n i q u e é p r o u v é e

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• Les fibres sont ensuite déposées sur une toile en

mouvement où elles s’égouttent pour former un

matelas fibreux qui est ensuite pressé et séché sur

des cylindres chauffés à la vapeur pour former la

feuille. Nous sommes désormais en présence

d’une nouvelle feuille de papier ou de carton qui

servira à la fabrication de nouveaux produits à

base de papiers-cartons.

En près d’un demi-siècle, le recyclage du papier-

carton a connu une mutation spectaculaire, passant

du mode artisanal à un stade industriel majeur.

Ainsi en France, en 2003, près de 6 millions de

tonnes de papiers-cartons récupérés (PCR) ont

repris le chemin du cycle papetier. L’Europe des

Quinze utilise près de 40 millions de tonnes de PCR

sur une consommation mondiale estimée à près de

158 millions de tonnes “détournées” du flux des

déchets et valorisées dans le cycle papetier.

En France comme ailleurs, tous les secteurs

papetiers sont utilisateurs, adaptant leurs procédés

à l’utilisation de la fibre récupérée, source de matière

première. Plus d’une centaine d’usines recyclent les

papiers et cartons ; soixante d’entre elles ont

exclusivement recours à cette fibre pour leurs

fabrications.

En 2003, les papiers et cartons bénéficient, en

France, d’un taux de recyclage de plus de 54 % et

d’un taux d’utilisation de 58,2 %. La fibre récupérée

est devenue la principale source de matière de

l’Industrie Papetière.

Le process du recyclage

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Le double atout de la ressource

En France, les industries papetières comptent 126sites industriels qui ont produit, en 2003, 9,9 millionsde tonnes de papiers et cartons destinés àl’impression graphique, aux emballages et àl’hygiène. Leur production affiche une progressionmoyenne de 2,4 % par an sur la dernière décennie.L’ensemble de ces sites a consommé, en 2003,8,1 millions de tonnes de sous produits du bois,issus pour l’essentiel de coupes d’éclaircies et dechutes de scierie.

Dans le même temps, ces industries ont consommé6 millions de tonnes de fibres de celluloserécupérées et recyclées – soit plus de 58 % de laressource nécessaire à l’ensemble de la fabricationdes papiers et cartons.Cet apport grandissant de la fibre de récupérationdans la production globale de biens “papiers-cartons” est un phénomène relativement ancien. Cette évolution a été étroitement liée aux possibilitésoffertes par les multiples combinaisons d’unpotentiel fibreux issu de deux ressourcescomplémentaires, certes, mais surtout parl’opportunité d’une reconversion vitale à l’heure oùle poids des investissements devenait lourd etpérilleux pour nombre de petites et moyennes unitésdont l’activité a ainsi trouvé un second souffle. Unereconversion attisée par l’augmentation et la vitalitéde la demande en la matière !Le développement de l’industrie du recyclage, quise nourrit en boucle de produits papiers et cartonsusagés et restitue les fibres qu’ils contiennent, a étéune chance historique pour un maillageindustriel régional et a constitué une source decroissance et d’emplois – bien supérieure àl’enfouissement ou à la simple incinération du boisou des produits papiers-cartons récupérés dans unseul but énergétique.

Les cinquante dernières années ont été marquées par une succession d’évènements qui ont été à l’origine dereconversions, voire de mutations économiques, technologiques et sociales majeures : chocs pétroliers répétés,fin de la guerre froide, élargissement de l’Europe, avènement de la zone euro, globalisation des échanges,délocalisations et instauration du concept de développement durable.Or, il est intéressant de noter que si la filière papetière dans son ensemble a relevé tous les défis et a poursuivison expansion grâce à la vitalité de son offre, elle a su également profiter des opportunités liées audéveloppement de l’industrie du recyclage. Ceci est vrai au niveau national, européen et mondial.

L E R E C Y C L A G E :U N E C H A N C E I N D U S T R I E L L E

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Le maillageterritorial

La structure de l’industrie française du recyclage aété calquée de longue date sur la présence etl’abondance de la ressource – l’eau, la paille, puisles produits PCR. Harmonieusement réparties dansles 21 régions de la France continentale, ces unités,proches des sources de consommation de produitspapiers-cartons usagés, apportent leur contributionau rééquilibrage industriel national et participentaussi à l’aménagement du territoire. Ce maillageexemplaire qui tient à la nature même de sonsystème économique – une mise en boucle deressources – fait œuvre utile et durable enconsommant et en valorisant des flux de produitsarrivés en fin de vie qui, sans lui, viendraient alourdirles charges et les contraintes de toutes noscollectivités.

Au moment où les délocalisations s’intensifient, laprésence de 97 usines de recyclage de taillescomplémentaires, dont l’existence résulte de laconsommation nationale, est un facteur dereconversion et de développement économique,social et environnemental dont les régions deFrance ne sauraient se passer. D’autant que ce maillage industriel, proche de nosconcitoyens, qui met en œuvre tout un réseau decollectes et de récupérations, est renforcé par toutl’amont forestier, avec des effets d’entraînement surde multiples emplois indirects et de sous-traitance -formant ainsi une économie papetière nationale desplus complètes.

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605

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185

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255

550

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287

Midi-Pyrénées et Languedoc Roussillonet Languedoc Roussillon

Rhône-AlpesRhône-Alpes

AuvergneAuvergneet Bourgogneet Bourgogne

Pays de la LoirePays de la Loireet Bretagneet Bretagne

Haute/BasseHaute/BasseNormandieNormandieet Ile-de-Franceet Ile-de-France

AlsaceAlsaceet Franche-Comtéet Franche-Comté

LorraineLorraineet Champagne ArdennesArdennes

LimousinLimousin

AquitaineAquitaine

PoitouPoitouCharentesCharentes

CentreCentre

PicardiePicardie

Nord-Pas de CalaisNord-Pas de Calais

Midi-Pyrénées et Languedoc Roussillon

Rhône-Alpes

Auvergneet Bourgogne

Pays de la Loireet Bretagne

Haute/BasseNormandieet Ile-de-France

Alsaceet Franche-Comté

Lorraineet Champagne Ardennes

Limousin

Aquitaine

PoitouCharentes

Centre

Picardie

Nord-Pas de Calais

Consommation de PCR en 2003

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La part prééminentedu papier-carton récupéré

Historiquement poussé par la demande, le recyclagedes papiers-cartons s’est logiquement organisé etdéveloppé en valorisant des flux de produits quiallaient du plus simple au plus compliqué et du plusconcentré au plus diffus. Ainsi, les papetiers sont progressivement passés durecyclage de leurs propres chutes detransformation, aux caisses de regroupement ou detransport détenues par les industriels et les circuitsde distribution.L’évolution des techniques de désencrage, dansles années 80, a accéléré l’intégration des journauxet magazines dans le circuit de recyclage.Aujourd’hui, sur un gisement estimé à deux millionsde tonnes, près de 50 % sont récupérés et recyclés.Bien avant que la Directive Européenne “Emballageset Déchets d’Emballages” vienne fixer les règles dela gestion de ces produits usagés, la filière papier-carton garantissait aux collectivités la reprise de latotalité des emballages ménagers arrivés en finde vie. Sur un gisement estimé à 1 million de tonnesd’emballages ménagers, près de 350 000 tonnesont pris le chemin du recyclage en 2003.

En 2003, le papier-carton a affiché un taux derecyclage global de 54 % et un taux d’utilisation de58,2 %.Dans le seul secteur de l’emballage, sesperformances le placent résolument en tête de tousles matériaux pour le recyclage (64 %).De fait, tous les secteurs papetiers sont utilisateurs,adaptant progressivement leurs procédés defabrication à l’utilisation de la fibre récupérée.En France, une soixantaine d’usines n’utilisentdésormais que la matière fibreuse récupéréepour la fabrication de leurs produits papiers-cartons. L’existence de ces gisements issus de laconsommation et les performances obtenues entermes de production, de gamme, de qualité a été àl’origine de bon nombre de reconversions, au pointque dans certains segments, l’essentiel de lafabrication de produits papiers et cartons estobtenue à partir de 100 % de recyclé à l’image del’industrie du papier pour ondulé qui utilise trèslargement ses propres produits arrivés en fin decycle pour sa production.

0

2000

4000

Consommation de Pâte neuve Consommation de PCR

6000

en milliers de Tonnes

1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2003

Source Revipap

Papiers-cartons récupérés : première source d'approvisionnement de l'industrie papetière française

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Ainsi l’industrie papetière est progressivementdevenue une industrie de recyclage, s’appuyant surune matière de base : la fibre de récupération.Il reste que “tout n’est pas dans tout” et que si toutpapier-carton est virtuellement recyclable, il ne l’estpas n’importe comment, sachant que l’optimisationdu recyclage passe inévitablement par la qualité etl’homogénéité des flux récupérés à la source (voirchapitre “Le recyclage dans l’économie desdéchets”, page 12).

Avec un taux de récupération de plus de 54 %en 2003, ce ne sont pas moins de 6 millions detonnes de produits papiers-cartons usagés quiont été écartés du flux des déchets à éliminerpour être réutilisés par recyclage au sein d’unemême industrie.On mesure l’ampleur du service apporté par cesystème de valorisation, en termes de traitement

de déchets, de coûts et d’impacts évités (voir“Le recyclage dans l’économie des déchets”,précité).Rompre avec l’économie linéaire, se donner lapossibilité de réutiliser une matière vouée à ladestruction, est une opportunité dont nossociétés ne sauraient se passer.Le recyclage n’est pas seulement une nécessité,c’est également une chance en termes degisements potentiels, de valeur ajoutée à lamatière arrivée en fin de cycle, au profit de lagestion globale des déchets et del’environnement (voir “Le recyclage dansl’économie des déchets”, précité).Une chance également pour des pays, comme laFrance, qui, s’appuyant sur la réutilisation desproduits usagés, ont pu maintenir et développerune industrie de base dans un pays industrialisé.

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L E R E C Y C L A G E D A N SL ’ É C O N O M I E D E S D É C H E T SL’activité économique a été multipliée par sept depuis 1950, dans les pays industrialisés. Les seules années2000 ont dépassé en croissance celle de l’ensemble du XIXe siècle.Conséquence : le volume des ordures ménagères devrait progresser, de 2004 à 2020, dans des proportionsidentiques à la croissance du PIB (Source OCDE).Le Plan de prévention du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable (MEDD) souligne qu’en France“la quantité de déchets ménagers produite durant les dix dernières années par habitant a continuéd’augmenter d’environ 1 % par an (…), passant le seuil symbolique de 1 kg par jour et par habitant”* sachantque les déchets ménagers ne sont qu’une partie des déchets de notre société. Dès lors, le caractère fatal dudéchet, qui est un sous-produit de la consommation, nous commande de mettre en œuvre des systèmes degestion des déchets viables et équitables, s’inscrivant dans le principe du développement durable, avec desprocessus lourds de collectes et d’acheminements, inévitables et communs à tous les modèles de gestiondes déchets, qui touchent au comportement et interpellent tout citoyen.Malgré la croissance de la consommation évoquée précédemment, le volume des déchets à base de papierset cartons à éliminer est en constante régression. En effet, l’augmentation des flux de papiers et cartons,détournés de la masse des déchets et réinjectés dans le cycle de la valorisation matière par les usinesfrançaises de recyclage, est estimée à 53 % sur la décennie 1993/2003.Toutefois, la gestion des déchets ménagers ne constitue qu’une partie de la gestion globale des déchets. Au total, ce sont près de 6 millions de tonnes de papiers et cartons de récupération qui ont été soustraitesau volume des déchets à éliminer, en 2003, plaçant l’activité de la filière papetière française à l’image desfilières européennes (40 millions de tonnes en 2002) et mondiales (157 millions de tonnes) au cœur desprogrammes relatifs à la prévention des déchets - allégeant de ce fait la charge des collectivités en termesde financement, de traitement et d’investissements.*Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable : “Prévention de la production de déchets” (page 29) - Février 2004.

Diversité et hétérogénéitédes gisements

Alors que la matière de base de tout produit papier-carton reste la fibre de cellulose, ses applicationsconcernent les secteurs industriels les plus divers,générant à terme des cycles de vie et des circuits derécupération différents (voir schéma ci-contre).C’est ainsi que l’on dénombre trois grandes sources de produits de récupération correspon-dant généralement à des papiers et cartons de différentes natures :• Les sortes supérieures, provenant des chutes de

transformation, très proches du papier ou cartonneuf, et qui constituent un gisement relativementlimité.

• Les sortes brunes ou sortes d’emballages quicorrespondent à un gisement important, destinéprincipalement au secteur de l’emballage. Cescaisses de regroupement ou de transport,détenues principalement par les industriels et lasphère de la distribution, empruntent des circuitsde récupération bien spécifiques (industriels etcommerciaux). S’y ajoutent les journaux etmagazines invendus qui appartiennent aux sortesà désencrer.

• Enfin, un ensemble de produits issus du circuitmunicipal, composé principalement de sortes àdésencrer (journaux, magazines) et de produits debureaux ainsi que plus marginalementd’emballages désormais gérés par des filièresdédiées.

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MATIÈRE DE BASE :Bois de trituration

(bois d’éclaircies, déchets de sciere…)

TRANSFORMATIONen pâte à papier

PRODUITS INDUSTRIELS

PRODUITS DE CONSOMMATION

Circuit industriel Circuit industriel et commercial Circuit ménager

MATIÈRE DE BASE :papiers-cartons récupérés

Journaux et magazines lus

Déchets de produits de bureaux

Déchets d’emballages ménagers

Déchets de transformation

Emballages de transport usagésJournaux invendus, produits de bureaux

RECYCLAGE

Machineà papier

Fabrication

2 3

Journaux&

Magazines

Produits de

bureaux

Emballagespapiers-cartons

1

2 31

Transformation

Gestion des déchets

Elimination(au sens de la loi de 1976)

Consommation

Circuit des déchetsindustriels

Circuit des déchetsménagers

Industrieet commerce

Ménages

Cycle de vie des papiers-cartons usagés

Du mode artisanalaux réalités industrielles

En près d’un demi-siècle, le recyclage des papiers-cartons a connu une mutation spectaculaire, passantdu mode artisanal à un stade industriel majeur. Trèstôt, les papetiers ont commencé à recycler leurspropres chutes de fabrication et de transformation. Lapremière thématique “Vieux Papiers” qui apparaîtdans les années 1960 et 1973 verra la mise en placedu premier embryon professionnel (UTIFIR), destiné àla “mobilisation des ressources”.Mais c’est la crise de 1975, et la loi du 15 Juilletrelative “à l’élimination des déchets”, qui marquentles esprits et placent le développement de lacollecte et du recyclage dans une perspectiveindustrielle.

Trois dates jalonnent historiquement cette mutation : • 1983, l’industrie papetière signe avec les pouvoirs

publics le premier contrat de filière, l’engageant àdévelopper le recyclage de son matériau.

• 1988, la commission FCR (Fibres Cellulosiques deRécupération), mise en place par l’Indust(riePapetière, signe un Protocole d’Accord avec lescollectivités locales. Cet acte majeur constitue laclé de voûte de l’essor du recyclage des papiers etcartons appartenant au circuit municipal. Il est lemanifeste d’une volonté politique d’engagementdans un schéma global et ambitieux de gestiondes déchets : le premier contrat est signé en 1989.Le développement des techniques de désencrageagit comme un véritable “booster” pour l’industriedu recyclage.

Source Revipap

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• 1992, dans le sillage du Décret Lalonde, et avantmême la promulgation de la Directive européennesur les emballages et déchets d’emballages, lafilière papier-carton se lance dans l’organisationd’un organisme de filière pour la reprise desemballages ménagers et leur recyclage. Le circuitmunicipal prend son envol : de quelques dizainesde milliers de tonnes de journaux et magazinesen 1993, la filière peut afficher, dix ans plus tard,840 contrats paraphés représentant près de600 000 tonnes de produits papiers-cartonsrécupérées auprès de 38 millions d’habitantsalors que le circuit municipal des emballagesménagers “décolle” passant de zéro tonne à350 000 tonnes en 2003.

Actuellement, le papier-carton bénéficie d’un tauxde recyclage global de 54 % et d’un tauxd’utilisation de 58,2 %.Dans le seul secteur de l’emballage, sesperformances le placent résolument en tête detous les matériaux pour le recyclage (64 %) et lavalorisation globale (82 %).La fibre récupérée est devenue la principale sourcede matière de l’Industrie Papetière.

Un acteur capital dansl’économie du déchet

A raison de près de 6 millions de tonnes de PCRrecyclées annuellement, l’industrie papetièrefrançaise (comme ses homologues européennes)joue un rôle important dans la gestion des déchets.Ce sont autant de matières qui ne doivent pas êtreincinérées ou enfouies, allégeant de ce fait la chargedes collectivités – tant en termes d’investissements(installation de capacités de traitement) que defonctionnement (coût du traitement).Par ailleurs, la contribution financière apportée par lafilière papier-carton à l’économie nationale dudéchet constitue une caractéristique spécifiquede cette industrie, laquelle fait acte de préventiontout en participant significativement au financementde l’économie du déchet. En effet, cette matière est généralement achetée etdétournée du flux traditionnel des déchets à éliminerpour être valorisée dans sa propre filière.En 2003, ce sont plus de 450 millions d’euros quecette industrie a apportés au financement global del’économie des déchets. Soulignons que cettecontribution couvre également l’achat et la gestiondes déchets autres que le papier-carton quireprésentent environ 10 % du volume des flux

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"Reste à éliminer"Consommation de PC Récupération de PC

Recyclage et prévention : une contribution à la réduction du volume des déchets à éliminer

Source : REVIPAP / COPACEL

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récupérés, soit près de 600 000 tonnes dedéchets bruts (principalement plastique, sable,verre…) dont il faut en outre gérer la fin de vie à laplace des filières concernées. Ce qui n’est pas lecas dans d’autres pays européens où ces matièressont réintégrées et payées par les filièresconcernées (à l’exemple des Pays-Bas).Au final, l’opération économique du recyclage strictosensu s’autofinance et dégage même un gain netqui permet une contribution au financement de lagestion des déchets. En d’autres termes, l’industriedu recyclage parvient à un tel niveau de valorisationéconomique qu’elle peut attribuer une valeur audéchet et l’acheter.Notons que toutes les autres solutions de“traitement” de déchets représentent un coût – ycompris dans le cadre de la récupération et de lavente d’énergie qui ne permet en aucun cas definancer l’acquisition du déchet, alors même qu’ils’agit là d’une matière première secondaire.De plus, une évidence s’impose : le choix de brûlerconduit au choix de la destruction de la matière etl’énergie produite par l’incinération reste inférieure àla consommation d’énergie évitée par la réutilisationde la matière. Sans préjuger de la pertinence duchoix de la valorisation énergétique tant au regarddes rendements, du type d’énergie produite, quedes énergies substituées et des débouchés, il estbon de mettre en parallèle la valorisation matièrequi fait l’économie de toutes les exigencesénergétiques - lourdes - liées à l’extraction de lamatière neuve ainsi qu’à toutes ses opérations detransformation.En effet, le recyclage obéit à une autre logique :participant aux deux mondes “production/déchet”, ilpermet, en réinjectant la matière des produitsusagés dans un cycle économique, de satisfaire lesbesoins en produits neufs, limitant de ce fait leprélèvement sur les ressources naturelles et ensubstituant ses impacts à ceux de la productionqu’il évite (extraction de la matière à partir desressources naturelles exploitées) tout comme ceuxdu traitement qu’il évite.Basé sur la réutilisation de la matière, le recyclageconserve le potentiel énergétique contenu dans lesproduits - un potentiel qui reste récupérable ettoujours valorisable. À ceci près, qu’à l’image de la réutilisation du produit, le recyclage retardel’instant où le produit, après usage, devienteffectivement un déchet à éliminer.

Cela induit clairement l’idée qu’il existe unehiérarchie dans les modes de valorisation quiréserve la valorisation énergétique aux seuls cas oùl’état du déchet - ou les conditions économiques -le commandent. Ainsi, 15 à 20 % des produitspapiers et cartons consommés n’auront jamaisvocation à être recyclés et ceci alors même que ladispersion de la population et des gisementsconstitue des limites physiques de la récupérationparticulièrement importantes en France.

Des exigences techniquescroissantes

L’industrie du recyclage n’a pas vocation à tout“traiter”, sachant que “100 % de recyclage”constitue une illusion puisque la nature etl’hétérogénéité des flux à récupérer imposent unecollecte et un tri, une rigueur industrielle spécifiqueet une nécessaire évolution du geste citoyen. Si la réutilisation de la matière contenue dans legisement des déchets apparaît comme un moyenprivilégié dans un système de gestion clairvoyant etdurable, il reste à mettre en place les conditionsoptimisées pour leur collecte, leur tri et leur traitement. Autrement dit, les conditions d’unemise en boucle efficace et viable pour l’ensemblede la chaîne de valorisation et à terme, pour l’ensemble de notre société. Ces boucles sont déjàà l’œuvre pour de nombreux matériaux et le papier-carton est part icul ièrement en avance dans ce domaine. Ces boucles industrielles sont unechance pour nos pays industrialisés. Malheureuse-ment, l’approche segmentée du législateur, qui neprend pas en compte l’ interdépendance desmaillons successifs de la chaîne de recyclage (tri-collecte-tri-traitement) a pour effet de déplacerles charges techniques et financières entre chacundes maillons de la chaîne – et au final, de nuire à larecherche globale d’une valorisation à moindre coût.Les contraintes du recyclage existent. Elles sontliées aux contraintes industrielles inhérentes à la fabrication de produits neufs qui doiventimpérativement satisfaire aux exigences techniquesdu marché et cela d’autant plus que le recyclage estdéveloppé.Pour les papiers et cartons, si toutes les fibres serecyclent, elles ne se recyclent pas de la mêmemanière ni pour les mêmes usages.

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Préserver ou assurer la qualité et l’homogénéitédes flux de matières à recycler constitue unimpératif technico-économique pour pérenniserla réalité et l’efficacité d’une industrie de recyclage de grande ampleur.Une collecte doit respecter, autant que faire sepeut, la spécificité et la nature des ressources, laparticularité des différents circuits (municipal, industriel ou commercial) qui répondent à des réalités techniques et des équilibres économiquesdifférents. Ce faisant, cette démarche participeraactivement au processus de réduction d’hétérogénéitétraditionnellement liée au recyclage dont l’enjeu estde produire un produit neuf, techniquement exigeant, aux caractéristiques précises, à l’aide de“matières” à l’origine hétérogènes, à la compositionmal définie et mal connue.C’est pourquoi, l’approche par gisements homogènesdoit impérativement prévaloir sur une approche strictement territoriale - et ne doit en aucun cas aboutiraux mélanges de produits qui n’ont pas vocation àl’être, ni imposer des opérations de tri complémentaireset de ce fait des surcoûts qui auraient pu être évitéstant au stade amont qu’à celui du recyclage strictosensu.Fondée sur le long terme, cette industrie ne pourrapas contribuer comme il se doit à l’ambition d’unpays qui se veut moteur d’une pol it ique de

développement durable si elle ne dispose pasd’une visibilité suffisante dans l’organisation futurede la gestion des déchets qui la concerne trèsdirectement.En effet, l’industrie du recyclage, duale paressence, est soumise à une double contrainte :mode de valorisation, elle est dépendante en partie des obligations législatives et réglementairesen matière de gestion des déchets ; mode deproduction, elle est soumise au respect de laqualité des produits, à la loi des marchés et à laconcurrence internationale.Face à des exigences de plus en plus technolo-giques - et des règles de plus en plus strictes - laf i l ière dans son ensemble doit apporter de nouveaux gages de pérennité : accroître l’efficacitédes collectes, optimiser les conditions d’approvi-sionnement, répondre aux exigences de traçabilité,etc.Au moment même où la notion de développementdurable est promue au rang de principe constitu-tionnel, et au regard des objectifs de valorisation etde recyclage fixés par les autorités communautaires,cette industrie est en attente d’une reconnaissanceclaire de sa participation à l’économie globale desdéchets – même si sa vocation première n’est pas,contrairement aux acteurs classiques du monde dudéchet, de traiter les déchets.

RecyclageÉnergie

Pâte neuve

Pâte recyclée

Éliminationdes

Déchets

Produits usagés

Enfouissement

Incinération

Ressourcesnaturelles

Extractionmatière neuve

Productiondu papier carton ConsommationTransformation

Réutilisation(collecte, préparation)

Tri (source) - Collecte TriConditionnement Transport

CollecteTransport - Préparation

CollecteTransport

ÉCONOMIE DE PRODUCTION

ÉCONOMIE DE DÉCHET

Les deux mondes économiques

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L E R E C Y C L A G E E T L E SR E S S O U R C E S N A T U R E L L E S

Il serait illusoire d’imaginer l’activité humaine et sa course inexorable vers davantage de confort, de loisirs,de biens de consommation, sans prélèvements, sans déchets, sans émissions polluantes. C’est-à-dire sansconsommation ni destruction de ressources naturelles.Toute industrie a son puits d’extraction de matière et d’énergie. Toute production s’appuie sur l’exploitationdu capital naturel, rejetant sa part de résidus et d’effluents.Pourtant “l’un des plus grands attraits du modèle économique occidental est d’avoir donné au cinquième del’humanité un niveau de vie que nos ancêtres ne pouvaient pas même rêver”.*Est-ce à dire que ce modèle est condamné ? La poursuite d’une économie en harmonie avec l’état de laPlanète est-elle encore possible ?Il n’y a pas de recettes miracles en la matière : il nous appartient de quitter les vieux schémas linéaires etd’entrer de plain-pied dans une gestion plus avisée de nos modes de production, de transformation, deconsommation et de valorisation. Parmi les solutions recensées pour mieux répondre “aux besoins du présent sans compromettre la capacitédes générations futures de répondre aux leurs”, le recyclage s’affirme chaque année davantage comme undes moyens privilégiés de “faire plus et mieux avec moins” sans préjudice pour notre développementéconomique.*Lester Brown “Eco-économie. Une autre croissance est possible, écologique et durable”. Le Seuil 2003.

Sortir du schémaéconomique traditionnel

Pour assurer une production, il faut déjà utiliser uneou plusieurs matières premières, renouvelables ounon, opérations qui supposent une extraction dematière(s), à partir des ressources naturelles, ainsiqu’un appel aux ressources énergétiques. Avec des“dégâts collatéraux” traditionnels : prélèvements surles ressources naturelles, émissions et rejets divers,transports – autant d’impacts que l’on retrouve lorsde la production puis de la transformation desproduits. Cette logique d’impacts se retrouve en finde consommation sous forme de déchets àcollecter, acheminer, éliminer, détruire.S’il est vrai que depuis nombre d’années lesindustries ont investi à des degrés divers dans dessystèmes de management environnementaux quitendent à réduire les prélèvements et les impacts àtous les niveaux, il semble urgent et judicieux depasser d’une économie linéaire à une économiecyclique.

Au schéma classique qui semblait jusque-là fatal :“J’extrais, je produis, je consomme, je détruis”,il serait urgent de substituer une boucle plus

vertueuse qui fait l’économie d’une partie de l’utilisation des ressources et des impacts, d’unepart, et du traitement des matières en fin de vie.Autrement dit : “J’extrais, je produis, je consomme,je récupère, je recycle, je produis…”.Naturellement, le recyclage, comme tout autreopération humaine, a ses impacts spécifiques (voirplus loin), mais cette boucle-matière de production-valorisation est d’autant plus bénéfique qu’elle a suse refermer sur elle-même à l’image de la filièrepapetière qui assure une grande part de sesproductions sur la réutilisation et la valorisation-matière de ses propres produits usagés.

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La dualité de la bouclematière et énergie

Le recyclage est un moyen de production quiconsiste à régénérer une matière déjà extraite desressources naturelles, la fibre de cellulose. C’est également un système de traitement desproduits arrivés en fin de vie. Cette nature dualespécifique est de nature à réduire, en toute logique,les impacts liés à l’économie traditionnellementlinéaire.• Dans la sphère de production, le recyclage

valorise une ressource déjà transformée et faitl’économie de toutes les opérations deprélèvement et d’extraction de matière neuve,ainsi que des consommations et des émissionstraditionnelles qui s’y rattachent.

• A l’autre bout du cycle, le recyclage contribue àrésoudre le problème des produits arrivés enfin de vie, devenus des déchets à traiter, tout enfaisant l’économie des consommations et desémissions liées aux opérations d’incinération, decompostage et de mise en décharge.

Cette dualité du recyclage, qui lui permet de prendreune place atypique, tant dans la production, quedans le traitement du déchet, doit donc s’apprécieren termes de consommation et d’émissionsévitées – donc de consommation de ressourceslaissées disponibles pour d’autres utilisations avecun potentiel mieux géré dans le temps. D’autant que

la proximité de la sphère productive, proche de lasphère de consommation (on recycle là où onconsomme) permet de minimiser l’impact destransports et donc des émissions afférentes.

Le potentielde la fibre de cellulose

C’est donc à partir des papiers et cartons usagésdont on extrait la fibre de cellulose qui les composeque l’on obtient la pâte recyclée.Cette forme de réutilisation de la matière est uneréalité industrielle nationale importante et a constituéun élément majeur du développement de la filièrepapier-carton. Les PCR représentent aujourd’hui, tous secteursconfondus, plus de la moitié (58,2 %) des matièresfibreuses utilisées par l’industrie papetière (voir : “Lerecyclage dans l’économie des déchets” page 12).Alliée ou non à la pâte neuve, cette pâte recyclée,régénérée et transformée, permet de mettre à ladisposition des industries papetières un potentielfibreux aux multiples applications : emballages etconditionnement, journaux, impression-écriture,hygiène, etc.Sans cesse alimentés par la consommation, les fluxde produits usagés qui constituent des matièresdéjà élaborées deviennent autant de gisementsdisponibles et durables. Leur réutilisation permet de

Produits transformés

Produits consommables

ConsommationTransformation

Déchets

Contenu énergétique éventuel

Déchets ultime

TraitementRecyclageExtraction, transport…

Matièrespremières

Distribution

Ener

gie

Pollu

tion

Ener

gie

Milieu Naturel (ressources naturelles, patrimoine naturel)

Une nature duale

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limiter l’usage de la ressource de base, le bois,allégeant d’autant la pression sur les besoinsénergétiques, les transports, et les multiplesimpacts qui s’y rattachent.Ainsi, il est intéressant de noter que le fruit de lacroissance qui se mesure notamment enproduits consommés peut également alimenterune industrie majeure qui se nourrit, en boucle,de ses propres produits.

La gestion durablede la ressource

Pâte neuve et pâte recyclée sont inévitablement et, pourrions-nous dire, “consubstantiellement”complémentaires. Il serait vain, en effet, d’imaginerun cycle totalement fermé sur lui-même – ne serait-ce qu’au regard de l’accroissement des populationset de leurs besoins en produits papiers et cartonsde toutes natures. En effet, il faut y ajouter lesphénomènes “d’entropie”, d’usure, de perte enligne, communs à tout système, la dispersiongéographique des gisements qui fait que larécupération ne sera jamais totale, sachantégalement que 20 % des produits papiers-cartonsne seront jamais récupérés du fait de leurutilisation (contamination, souillure, dégradation,etc). Cela signifie que, sans apport de fibres neuves,et compte tenu de la perte naturelle de matière àchacun des cycles successifs, la quantité de fibresdisponibles diminuerait progressivement, au pointde tendre logiquement vers zéro.Un taux de récupération de 50 % signifie de ce fait“une perte de 50 %”. Par conséquent, une injectiondéterminée de matière neuve permet de compenser“la perte” et d’assurer l’équilibre du système.Sachant que l’augmentation du taux de recyclage(réduction du taux de perte) est de nature àfavoriser l’expansion, la multiplication de laressource disponible. Un réservoir permanent defibres est ainsi instauré. A titre d’exemples, avec untaux de récupération de papiers et cartons de 0,50et avec une injection constante de fibres neuves, laquantité de fibres disponibles aura doublé sur unepériode de quelques années ; elle sera multipliée par5 si le taux est de 0,80 ; multipliée par 10 si le tauxest de 0,80.

On voit bien que cette logique économique de laressource, mise en boucle et entretenue par unapport suffisant et nécessaire de fibres neuves,constitue une opportunité pour la gestion durabledes forêts en même temps que pour celle desdéchets. Un “cercle vertueux” qui s’estprogressivement mis en place et permet, au global,de limiter la consommation d’énergie et les impactspour satisfaire des besoins durables en constanteaugmentation par un prélèvement raisonné sur lesressources naturelles.

La gestion forestière

Le prélèvement initial de la ressource, la fibre decellulose, s’effectue quant à elle selon lestechniques rigoureuses de l’entretien des forêts.L’équilibre du système et des bio-systèmesassociés repose en effet sur le nettoyage discernédes parcelles, sur l’accroissement et le renouvellementdes peuplements par les sylviculteurs.Cette valorisation constante, essentielle audynamisme du “puits de carbone” forestier (voir :“Changement climatique et recyclage” page 22), apermis de doter le territoire de près de 3 millionsd’hectares supplémentaires en moins d’un siècle.Cet essor se poursuit au rythme de 80 000 hectarespar an.Les forêts françaises se distinguent, par ailleurs, parla diversité de leurs espèces, propice aux bio-systèmes, avec un recensement de plus de 130essences différentes et notamment des feuillus.Mais le puits de matière neuve des papiers etcartons n’est pourtant pas inépuisable. Il estabondant, disponible, renouvelable et renouvelé dèslors que les prélèvements sont raisonnés et que laboucle du recyclé reste alimentée en matière neuveet conserve ainsi son statut de multiplicateur de lamatière.En réutilisant cette fibre, le recyclage a créé unprécédent industriel original, un mode opératoireen boucle, qui allège la pression sur la ressource debase et, par voie de conséquence, sur les besoinsénergétiques de la transformation du bois en pâte.Par ailleurs, en limitant le recours à la fibre vierge, lerecyclage assure une meilleure disponibilité de cetteressource de base, assurant des besoins encroissance régulière.

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L’énergie en question

Quel bénéfice énergétique apporte le recyclage ? L’instauration d’une boucle qui fait, à la fois,l’économie de l’extraction et de l’élimination estde nature à alléger considérablement les besoins enénergie de l’ensemble de ces opérations évitées.En réutilisant plusieurs fois la matière, le recyclageéconomise les prélèvements énergétiquesnécessaires à l’exploitation du bois, l’extraction de lafibre, la production de pâte neuve, son transport : ilfait l’économie de l’énergie de toute nature utiliséelors de ces opérations. Dans la phase de valorisation, il fait l’économie del’énergie nécessaire à l’élimination.C’est donc la somme de ces deux typesd’économies d’énergie qui sont à prendre en compteet à comparer à la consommation d’énergie durecyclage proprement dit pour déterminer le gain net.La comparaison avec la “production” d’énergie àpartir des déchets nous conduit à un raisonnementlogique : si l’incinération rapporte moins d’énergieutilisable que le recyclage n’évite d’en consommer,en amont comme en aval, pourquoi ne pas placerprioritairement le recyclage dans la hiérarchie des

modèles de gestion de déchets et ne conserver ladestruction matière dans un processus de la valorisation énergétique que lorsque la nature dudéchet, ou des contraintes économiquesparticulières, le commande ? Il convient, d’étudier attentivement et correctementle bilan énergétique des deux modèles sachant queles produits collectés, triés, transportés le sont danstous les cas de figure - sans bénéfice pour nosressources et notre environnement s’ils sont vouésà une élimination irréversible.A ces avantages, la répartition des unités derecyclage dans les régions de France qui permet decollecter et de produire à proximité des sphères deconsommation, ajoute la minimisation desdistances qui entraîne une moindre consommationd’énergie.Enfin toute matière, tout produit papier-cartonrécupéré et recyclé, conserve son contenuénergétique et reste une source d’énergiepotentielle récupérable.

Consommation d’eau

120

100

80

60

40

20

080 85 90 95 00 05

1980 1985 1990 1995 2000 2004*Eau utilisée* 100 80,4 51,9 42,8 30,6 33,5(en indice - base 100 année 1980)

*m3 à la tonne de papier et carton produite / * estimation

Source COFEPAC

Source COFEPAC

85

90

95

100

82 00959085 05

1982 1985 1990 1995 1998 2000 2004*TEP* 100 95,3 90,6 89,0 89,3 89,5 96,3(en indice - base 100 année 1982) - * TEP : Tonne Equivalent Pétrole

*estimation

Consommation d’énergie à la tonne produite(base 100)

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. les papiers-cartons - une chance industrielle - l’économie des déchets ressources naturelles changement climatique. . . . . . . . . . .

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Impacts : bilan globalet dématérialisation

Toute industrie a ses impacts. L’industrie papetière aenregistré de bonnes performances dans leurréduction, tant dans le modèle énergétique, quedans la réduction de ses impacts proprement dit(moins d’eau prélevée, moins d’effluents, moins dedéchets, recours aux énergies propres).Ces performances résultent, pour une large part, dudéveloppement du recyclage (voir schémas ci-contre).Mais pour apprécier pleinement la valeur environ-nementale du recyclage, il convient de revenir à ladualité de son système économique en boucle :Dans sa phase de production, le recyclageréutilise plusieurs fois la matière contenue dans lesproduits arrivés en fin de vie et allège d’autant lerecours à la matière neuve et aux besoinsénergétiques liés à l’extraction. Deux soucis légitimes sont ainsi satisfaits : moins de prélèvements sur la nature et une optimisation de la ressource - qu’il s’agisse du bois qui restedisponible et durable pour d’autres applications quela pâte - ou de la part énergétique. Dans sa phase de valorisation, le recyclage évitel’élimination (et les impacts afférents) d’une ressourceet conserve son potentiel énergétique.Alors même que la satisfaction des besoins est encroissance, tout papier-carton voit réduire lecontenu de sa matière neuve (prélevée sur lesressources naturelles) ainsi que son “intensité”énergétique.

On voit donc se dessiner, dans l’industrie durecyclage, ce découplage tant recherché entrela progression du PNB et la consommation dematière et d’énergie.Produire, être de plus en plus éco-efficace,minimiser l’impact des prélèvements et desdéchets et satisfaire des besoins en assurantune croissance économe en ressourcesnaturelles : telles sont les voies d’une déma-térialisation dont la Planète ne saurait fairel’économie.

20

40

60

80

100

80 0500959085

1980 1985 1990 1995 2000 2004*100 68,9 70,9 40,8 38,8 36,9

*Kg à la tonne de papier et carton produite / * estimation

(en indice - base 100 année 1980)

Rejets de matières oxydables

Matières oxydablesrejetées*

Source COFEPAC

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les papiers-cartons - une chance industrielle - l’économie des déchets - ressources naturelles changement climatiqueLe recyclage des papiers -cartons et le développement durable.

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22 Avec l’utilisation croissante des énergies fossiles, l’activité humaine a largement dépassé la capacitédes écosystèmes à fixer le dioxyde de carbone. Parallèlement, l’économie basée sur l’élimination etl’enfouissement contribue à aggraver le bilan environnemental. Les conséquences semblent sevérifier : l’augmentation des gaz à effet de serre, notamment le CO2, serait l’une des causes duréchauffement climatique de la planète.Ainsi, c’est la globalité de l’économie traditionnelle qui est remise en question avec sesprélèvements, ses transports, ses modes de production et sa gestion des déchets. Grâce à la naturemême de son activité et à la mise en boucle de ses produits, le recyclage des papiers-cartons apporteune contribution spécifique au cycle du carbone et à la lutte contre l’effet de serre.

C H A N G E M E N T C L I M A T I Q U EE T R E C Y C L A G E

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23

en millions de tonnes

Participation à l’effet de serre

Emission de CO2 +4,5

Contribution à la réduction de l’effet de serre

Contribution à la fixation du carbone -4,7

Accroissement du stock de carbone grâce au recyclage -0,5

Bilan CO2 global dans l’industrie papetière (Copacel)

Le puits de carbone initial

La ressource de base de tout papier-carton est lafibre de cellulose issue initialement du bois, matièrerenouvelable. Contrairement au monde animal,l’arbre a la capacité d’absorber et de fixer le CO2

atmosphérique, rejetant l’oxygène et utilisant lecarbone pour constituer les molécules du bois. Onparle de “puits de carbone”.Or, cette capacité à fixer le carbone est d’autantplus importante que la forêt est en croissance.Dans les pays développés comme la France, oùl’industrie papetière joue un rôle de premier plan, lecapital forestier a connu un essor sans précédentdepuis le début du vingtième siècle.En étroite symbiose avec les forestiers, cetteindustrie est à l’origine d’importantes recherches enmatière de replantation et de renouvellement despeuplements. L’équilibre du système dans sonensemble repose sur le nettoyage discerné desparcelles, dynamisant ainsi le couvert forestier et lafixation de carbone. L’un des meilleurs exemples decomplémentarité entre l’activité humaine et lesbienfaits de la forêt est la forêt landaise. Créé detoutes pièces sur des marais insalubres, ce massifqui compte plus d’un million d’hectares d’un seultenant est un exemple européen et joue un rôle vitalpour tous les débouchés des sous-produits du boiset pour le puits de carbone ainsi constitué.L’ensemble de la France n’est pas en reste : sa forêts’accroît au rythme de 80 000 hectares par an,pouvant fixer 10 tonnes de CO2 par hectare et par an.En utilisant des rondins d’éclaircie, provenant à prèsde 97 % du sol national, l’industrie papetière arriveà compenser environ 10 % des émissions de CO2

fossile de la France.

Séquestration croissantedu carbone

Tout produit papier-carton mis en circulation, etcirculant dans la boucle de recyclage, est unconcentré de carbone atmosphérique. Tout papier-carton est en effet principalement constitué de fibresde cellulose et de lignine, issues de laphotosynthèse, et composées de carbone non-fossile.C’est ainsi qu’une tonne de papier “contient environ380 kg de carbone atmosphérique, soit l’équivalentde 1,4 tonne de gaz carbonique”*.Dans des marchés en croissance, la consommationde papiers et cartons (de 10,9 millions de tonnes en2003), conduit à séquestrer durablement le carboneatmosphérique et à se constituer un “stock roulant”.Ce stock, qui est la somme de tous les produitspapiers-cartons consommés et non détruits à ce jour,se développe “sous le double effet de la croissancede la consommation” et du retour au cycle desproduits papiers-cartons usagés. “Il s’accroît chaqueannée d’environ 500 000 tonnes de CO2”.

*Source Copacel

sour

ce :

Ace

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Le recyclage des papiers -cartons et le développement durable.

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24

Un réservoir permanentmis en boucle

Le passage du modèle linéaire traditionnel à unmodèle d’économie en boucle, par le recyclage,représente quatre atouts en faveur dudéveloppement durable :• Le retour au cycle des papiers et cartons, arrivés

en fin de vie, alimente un réservoir permanent etcroissant de fibres disponibles, alliées ou non àdes fibres vierges, et séquestrant durablement lecarbone. Son expansion est d’autant plus forteque le taux de récupération est élevé (voir “Lerecyclage et les ressources naturelles”).

• Ce nouveau puits de carbone, ainsi constitué,réduit d’autant le “relargage” du CO2. “En 2003, cestock était estimé à environ 15 millions de tonnes”.

• Élément de la sphère du traitement des déchets,le recyclage se substitue aux autres modes de

traitement, offrant un mode de valorisation dontles impacts en termes de consommation d’énergieet d’émissions sont réputés moindres. Brûler,composter, détruire débouchent sur un relargageaccéléré de CO2, réduisant à néant le réservoir decarbone constitué. Ce serait également se priverd’une source d’approvisionnement en fibres,matière première pour des marchés en croissance.

• Enfin, tout produit papier-carton, récupéré etrecyclé, conserve son contenu énergétique quireste récupérable. Privilégier la récupérationd’énergie des papiers et cartons par la voie del’incinération conduirait à supprimer définitivementce stock de carbone, capital dans le bilan de CO2

global, pour des bénéfices énergétiquesdiscutables.

Emissions spécifiques de CO2 par l’industrie papetière française (Base 100)

40

60

80

100

1980 1985 1990 1995 2000

Source : COPACEL

Page 27: Le recyclage des papiers-cartons et le développement ...

REVIPAP154, bd Haussmann 75008 Paris

Tél. : 01 53 89 24 50 - Fax : 01 45 62 45 27E-mail : [email protected]

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Le recyclage des papiers -cartons et le développement durable.

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..SO M M A I R E

Mai 2005

Option de gestion des déchets et changements climatiques- Extrait de l’étude de AEA Technology (Royaume-Uni) pour la Commission Européenne, présentée

par Alison Smith au colloque Recyclage et Développement Durable organisé le 29 septembre 2004

dans le cadre des 8ème Entretiens Ecologiques du Sénat.

L’effet multiplicateur et la réutilisation de la matière- L'exemple des papiers-cartons, présenté par Jean-Paul Sandraz, président de REVIPAP, au

colloque Recyclage et Développement Durable organisé le 29 septembre 2004 dans le cadre des

8ème Entretiens Ecologiques du Sénat.

Faits et chiffres- Industrie du recyclage : matériau papier-carton

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Le recyclage des papiers -cartons et le développement durable.

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édition Mai 2005

O P T I O N S D E G E S T I O N D E S D É C H E T S

E T C H A N G E M E N T S C L I M A T I Q U E S

Extrait de l’étude de AEA Technology (Royaume-Uni) pour la Commission Européenne, présentée par

Alison Smith au colloque Recyclage et Développement Durable organisé le 29 septembre 2004

dans le cadre des 8ème Entretiens Ecologiques du Sénat.

Réalisée pour la Commission Européenne, l’étude

de AEA Technology permet d’évaluer les impacts

sur les modifications climatiques des alternatives de

gestion des déchets urbains solides dans les Quinze

Etats Membres de l’Union Européenne à l’horizon

2000-2020.

Les options étudiées sont la mise en décharge,

l’incinération avec récupération d’énergie, le

traitement mécanique-biologique (MBT), le

recyclage et la digestion anaérobie.

Le modèle retenu inclut les rejets directs du process

de traitement des déchets (CO2, Méthane…), les

émissions dues au transport et à la production

d’énergie, les crédits associés au déplacement des

énergies ou des matériaux lors de la production

d’énergie, ainsi qu’une estimation de la réduction

des rejets grâce au stockage de carbone dans les

décharges ou les sols suite à l’épandage de

compost.

• Dans tous les cas, la mise en décharge des

déchets non traités est la pire des options en

termes de gaz à effet de serre.

• Les rejets dus au transport des déchets,

des résidus et des recyclables sont

insignifiants comparés aux autres rejets.

• Pour le verre, le papier, les métaux, les

textiles et les plastiques, le recyclage est,

en règle générale, l’option de gestion la

plus avantageuse en termes de

minimisation des rejets de gaz à effet de

serre. Le recyclage présente le plus grand

avantage au regard de l’énergie évitée,

énergie qui aurait été nécessaire pour

l’extraction, le transport et la fabrication de

quantités équivalentes de produits à partir

de matières premières vierges (…).

• Concernant les résidus de recyclage et dans

l’hypothèse que leur valeur calorifique soit

insuffisante pour l’incinération, la meilleure

des options est le traitement mécanique-

biologique et la mise en décharge de la part

rejetée.

Conclusions principales

Enfouissement

Incinération

Traitementmécanique / biologique

Traitements desdéchets ultimes

Traitements de déchets collectés et triés

Déchets ménagers

Recyclage

CompostageDigestion anéorobieCollecte/Tri

Options de traitement

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-500

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1 500

Papier

Putresceptibles

Plastique Verre Métal

-10 000

-8 000

-6 000

-4 000

-2 000

0

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Papie

r

Plasti

que

PET

Verre

Métau

x

ferre

ux

Alumini

um

Texti

les

DéchetsMénagers

Méthane

Carbone séquestré

Émissions de CO2 évitées

Émissions nettes

Émissions de CO2 évitées Émissions nettes

-2 000-1 500

-1 000

-500

0

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1 0001 500

2 0002 500

Papie

r

Putre

scible

s

Plasti

que

Verre

Métal

Texti

les

-1 000

-800

-600

-400

-200

0

200

400

Sans récupérationd'énergie Électricité

seulement

Avec récupéraion d'énergie

Émissions de CO2

Émissions de CO2 évitées

Émissions nettesN2O

Économies de matières et d'énergies

Émissions de CO2

Émissions nettes

Papier

Verre

Plastique (HDPE)

Métaux ferreux

Textiles

Aluminium

6%

9%

13%

13%

20%

39%

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0

500

1 000

1 500

Papier

Putresceptibles

Plastique Verre Métal

-10 000

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-6 000

-4 000

-2 000

0

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Papie

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Texti

les

DéchetsMénagers

Méthane

Carbone séquestré

Émissions de CO2 évitées

Émissions nettes

Émissions de CO2 évitées Émissions nettes

-2 000-1 500

-1 000

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1 0001 500

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Métal

Texti

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Sans récupérationd'énergie Électricité

seulement

Avec récupéraion d'énergie

Émissions de CO2

Émissions de CO2 évitées

Émissions nettesN2O

Économies de matières et d'énergies

Émissions de CO2

Émissions nettes

-1 000

-500

0

500

1 000

1 500

Papier

Putresceptibles

Plastique Verre Métal

-10 000

-8 000

-6 000

-4 000

-2 000

0

2 000

Papie

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Plasti

que

PET

Verre

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DéchetsMénagers

Méthane

Carbone séquestré

Émissions de CO2 évitées

Émissions nettes

Émissions de CO2 évitées Émissions nettes

-2 000-1 500

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1 0001 500

2 0002 500

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Sans récupérationd'énergie Électricité

seulement

Avec récupéraion d'énergie

Émissions de CO2

Émissions de CO2 évitées

Émissions nettesN2O

Économies de matières et d'énergies

Émissions de CO2

Émissions nettes

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Papier

Putresceptibles

Plastique Verre Métal

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DéchetsMénagers

Méthane

Carbone séquestré

Émissions de CO2 évitées

Émissions nettes

Émissions de CO2 évitées Émissions nettes

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2 0002 500

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Plasti

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Métal

Texti

les

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Sans récupérationd'énergie Électricité

seulement

Avec récupéraion d'énergie

Émissions de CO2

Émissions de CO2 évitées

Émissions nettesN2O

Économies de matières et d'énergies

Émissions de CO2

Émissions nettes

• Dans tous les cas, la mise en décharge des

déchets non traités est la pire des options

en termes de gaz à effet de serre.

• Pour le verre, le papier, les métaux, les

textiles et les plastiques, le recyclage est, en

règle générale, l’option de gestion la plus

avantageuse en termes de minimisation des

rejets de gaz à effet de serre.

Résultats - Enfouissement(kg CO2 eq/tonne de matière)

Résultats - Recyclage(kg CO2 eq/tonne)

Résultats - RecyclageÉconomie totale : 580 kg/CO2 eq/tonne déchets ménagers

Incinération : importance de la récupération d’énergie

Incinération : résultats

Moyenne européenne toutes énergies - kg CO2 eq/tonne déchets ménagers

Moyenne des énergies déplacées en Europe- kg CO2 eq : tonne

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Le recyclage des papiers -cartons et le développement durable.

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édition Mai 2005

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# 2

L ’ E F F E T M U L T I P L I C A T E U RE T L A R É U T I L I S A T I O N D E L A M A T I È R E

L’exemple des papiers-cartonsPar Jean-Paul Sandraz, Président de Revipap, présenté au colloque Recyclage et Développement

Durable organisé le 29 septembre 2004 dans le cadre des 8ème Entretiens Ecologiques du Sénat.

L’effet multiplicateur constitue une des bases

essentielles de l’intérêt économique du recyclage au

niveau des ressources et de leur utilisation.

Rappelons tout d’abord que sur une production

d’environ 10 millions de tonnes de papiers et cartons

en 2003, l’industrie française recycle près de

6 millions de tonnes, que le taux d’utilisation s’élève

à 58 % et que celui de la récupération dépasse les

54 %.

Il est intéressant de noter, qu’entre 1970 et 2003, ce

taux de récupération est passé de 28 % à 54 %,

avec une très forte accélération au milieu des

années 90, plaçant la fibre de récupération devant la

fibre neuve en tant que matériau de base des

papiers-cartons (schéma 1).

Sachant que la France est importatrice et

exportatrice de PCR*, il est préférable de s’appuyer

sur un système fermé pour illustrer de manière

simple et claire le principe d’effet multiplicateur.

Nous prendrons donc la sphère mondiale qui ne

peut avoir d’échanges de quelque sorte que ce soit

avec l’extérieur et qui présente un taux d’utilisation

à peu près égal au taux de récupération.

Ainsi au niveau mondial, la même tendance se

dessine entre la consommation de papiers-cartons

et l’utilisation de fibres neuves. Là encore, on

constate une inversion des courbes sur les 20

dernières années, démontrant que la filièrepapetière a mis au point un système qui permetd’augmenter la consommation et qui répond à desbesoins en croissance bien plus rapide que leprélèvement des ressources naturelles.

Le graphique ci-dessous (schéma 2) met en lumière

le quasi-parallélisme entre l’évolution du taux de

récupération (courbe vert sombre), dans un

ensemble fermé, et l’évolution du rapport de la

consommation totale sur les prélèvements par

rapport à l’effet multiplicateur (courbe vert clair).

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

1960 1970 1980 1990 2000

Consommation de PCR

Consommation de Pâte Neuve

(en milliers de tonnes)

1,00

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1992 1994 1996 1998 2000 2002 2003

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25,0%

35,0%

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Rapport consommation de Papier-Carton/consommation de fibres neuves

Taux de récupération

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Consommation de PCR

Consommation de Pâte Neuve

(en milliers de tonnes)

1,00

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1,80

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1992 1994 1996 1998 2000 2002 2003

-5,0%

5,0%

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55,0%

Rapport consommation de Papier-Carton/consommation de fibres neuves

Taux de récupération

1/ La fibre recyclée est devenue prédominante

2/ L’effet de multiplicationÉvolution mondiale 1992-2003

*PCR : Papiers Cartons Récupérés

Page 33: Le recyclage des papiers-cartons et le développement ...

Ainsi, avec des taux de récupération conformes à la

pratique dans la majorité des pays industrialisés on

obtient des effets multiplicateurs (schéma 4) qui

vont d’environ 130 tonnes pour un taux de

récupération de 30 % jusqu’à 200 tonnes pour un

taux de récupération de 50 %.

On mesure donc l’incidence que peut avoir le taux

de récupération sur la ressource totale disponible

par rapport à la quantité de fibres neuves prélevées.

En conséquence, dans un système où les besoins

sont en croissance, si l’on veut réduire les

prélèvements, il convient d’élever le taux de

récupération.

En d’autres termes, à mesure que le taux derécupération monte, l’effet multiplicateuraugmente alors que le prélèvement de la ressourceaugmente moins vite que la demande du marché.

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fic

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# 2

Exemple 1 : sans recyclage (modèle linéaire)

T0 T1 T2 T3 T4 T5100 T 100 T + 40 T 100 T + 56 T 100 T + 62 T 100 T + 65 T 100 T + 66 T

T0 T1 T2 T3 T4 T5100 T 100 T 100 T 100 T 100 T 100 T

Exemple 2 : avec recyclage, taux de récupération : 40 % (modèle cyclique)

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

Taux récup : 0,3

Taux récup : 0,45

Taux récup : 0,4

Taux récup : 0,5

fibres neuves

0

50

100

150

200

250tonnes

périodes

Plus simplement, afin de matérialiser le

fonctionnement de cet effet multiplicateur, prenons

deux exemples (schéma 3) :• Le premier axe représente un certain nombre de

périodes dans le temps et une injection d’uneconstante de ressources neuves nécessaires poursatisfaire les besoins. C’est le modèle dit “linéaire”,sans recyclage, qui exige à chaque périodedonnée, 100 tonnes de matière neuve.

• Le deuxième axe met en jeu le recyclage avec untaux de récupération de 40 % - taux pratiqué dans

les modèles cycliques de bon nombre de pays. Sion injecte périodiquement 100 tonnes, au premierretour de la ressource, on obtient 100 + 40 soit140 tonnes ; à la deuxième période, on obtiendra100 + 40 % de 140 soit 156 tonnes. Et ainsi desuite. Au total, avec 40 % de taux de récupération,on tend rapidement vers une sorte d’asymptotequi illustre simplement qu’en injectant seulement100 tonnes, on obtient un disponible d’environ167 tonnes pour chaque cycle ici symbolisé.

Exemple 1 : sans recyclage (modèle linéaire)

T0 T1 T2 T3 T4 T5100 T 100 T + 40 T 100 T + 56 T 100 T + 62 T 100 T + 65 T 100 T + 66 T

T0 T1 T2 T3 T4 T5100 T 100 T 100 T 100 T 100 T 100 T

Exemple 2 : avec recyclage, taux de récupération : 40 % (modèle cyclique)

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

Taux récup : 0,3

Taux récup : 0,45

Taux récup : 0,4

Taux récup : 0,5

fibres neuves

0

50

100

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200

250tonnes

périodes

3/ Optimiser la gestion du potentiel fibreux

4/ Quantité totale de fibre disponibleVariation en fonction du taux de récuperation de 0,3 à 0,5 (avec une injection permanente de fibres neuves de 100 par périodes)

Apport de 100 tonnes de fibres neuves par période (= temps de retour)Taux de récupération : 40%

Total final : en régime établi, apport net de fibres neuves = 100 tonnes pour 167 tonnes de besoins satisfaits par période, après expansion.

Page 34: Le recyclage des papiers-cartons et le développement ...

Le recyclage des papiers -cartons et le développement durable.

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édition Mai 2005

F A I T S E T C H I F F R E S

Industrie du recyclage : matériau papier-carton

Aperçu généralNombre d'entreprises ........................................................102Nombre d'usines ................................................................126Nombre d'usines de recyclage..............................................97Nombre de salariés .......................................................21 360Valeur de la production Me..............................................6 194

Types de produits à recycler : Papiers et cartons usagés (emballages et papiers graphiquesdivers), chutes de production et de transformation.

Secteurs utilisateurs : Emballage et conditionnement, graphique, hygiène, industriels etspéciaux.

Chiffres clés 2003Production de papiers et cartons : ............................... 9 938 KT Consommation apparente de papiers et cartons :................................................................................... 10 859 KTRécupération apparente de papiers et cartons : .......... 5 909 KT Consommation de papiers et cartons récupérés : ........ 5 783 KTTaux d’utilisation : ........................................................... 58,2 %Taux de récupération : ..................................................... 54,4 %Importations de papiers et cartons récupérés : ............ 1 213 KTExportations de papiers et cartons récupérés : ............ 1 337 KT Solde du commerce extérieur : ........................................ 124 KT

Sur 126 usines installées en France, plus d’une centaine utilise, dans des proportions diverses, des papiers et

cartons récupérés. Pour près de 50 d’entre elles, les papiers et cartons récupérés sont aujourd’hui la source

unique de fibres (100 % recyclage).

Sur les dix dernières années, le recyclage des papiers et cartons a connu une progression annuelle moyenne

de 4,3 % passant de 3,8 millions de tonnes en 1993 à 5,7 millions de tonnes en 2003.

Créé en 1990, à la demande des industriels afin de répondre aux nouvelles exigences en matière de

valorisation des déchets et de promouvoir le recyclage des papiers et cartons, REVIPAP représente, au sein

de l’industrie papetière française, les papetiers utilisateurs de papiers et cartons recyclables.

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2003 2002 1995

Consommation de PCR* en EuropeTaux de récupération

Taux d’utilisation

CEPI - consommation totale de PCR* en 2003 : 44 656 KTTaux de récupération : récupération de papiers et cartons usagés/consommation de papiers-cartons neufs

Taux d'utilisation : consommation de papiers et cartonsrécupérés/production de papiers-cartons neufs

*PCR : Papiers Cartons Récupérés

Page 35: Le recyclage des papiers-cartons et le développement ...

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HygièneEmballages Journal Impression-Ecriture Autres

Structure de la consommation de PCR* par secteurs utilisateurs en France et en Europe

Structure de la consommation de PCR* par secteurs utilisateurs et par familles de sortes en 2003

FRANCE EUROPE

FRANCE EUROPE

FRANCE EUROPE

13%

48%

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MêlésCCR Sortes à désencrer Sortes supérieures

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Structure de la consommation de PCR* par familles de sortes

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*PCR : Papiers Cartons Récupérés