Le projet : la restauration du four « banal » et sa ...

8
1 Famille MAROUF 19 rue du péré 17620 SAINT AGNANT 05.46.83.29.20 / 06.18.86.34.81 Le projet : la restauration du four « banal » et sa réserve au « Péré » . Lors de ce projet, nous avons engagé l’achat d’un bâtiment en ruines et ses quelques mètres carrés dont les vendeurs découvrirent ne pas détenir la propriété en totalité. Après une procédure de bien sans maitre, nous avons acquis les derniers mètres en façade utiles à la viabilisation de notre terrain. Le premier travail de nettoyage de la végétation de la parcelle a mis à jour ce four à pain laissé à l’abandon. Afin d’en savoir un peu plus sur « le Four du Péré" et avant d’envisager son devenir, nous avons pris le temps de quelques recommandations, recherches et indications précises afin de choisir entre maintien ou démolition de ce « tas de pierres » selon l’importance de ses origines. En 2010, nous avons acquis une parcelle au « Péré » sur la commune de Saint Agnant (17620) en Charente maritime. Lieu à la croisée des axes La Rochelle- Royan et Saintes- Marennes Oléron, à proximité de la ville de Rochefort, afin d’y réaliser notre projet de construction à titre d’habitation principale, entre terre et mer.

Transcript of Le projet : la restauration du four « banal » et sa ...

Page 1: Le projet : la restauration du four « banal » et sa ...

1

Famille MAROUF

19 rue du péré

17620 SAINT AGNANT

05.46.83.29.20 / 06.18.86.34.81

Le projet : la restauration du four « banal » et sa réserve au « Péré »

.

Lors de ce projet, nous avons engagé l’achat d’un bâtiment en ruines et ses quelques mètres carrés dont les

vendeurs découvrirent ne pas détenir la propriété en totalité.

Après une procédure de bien sans maitre, nous avons acquis les derniers mètres en façade utiles à la

viabilisation de notre terrain.

Le premier travail de nettoyage de la végétation de la parcelle a mis à jour ce four à pain laissé à l’abandon.

Afin d’en savoir un peu plus sur « le Four du Péré" et avant d’envisager son devenir, nous avons pris le

temps de quelques recommandations, recherches et indications précises afin de choisir entre maintien ou

démolition de ce « tas de pierres » selon l’importance de ses origines.

En 2010, nous avons acquis une parcelle au « Péré » sur

la commune de Saint Agnant (17620) en Charente maritime.

Lieu à la croisée des axes La Rochelle- Royan et Saintes-

Marennes Oléron, à proximité de la ville de Rochefort, afin d’y

réaliser notre projet de construction à titre d’habitation

principale, entre terre et mer.

Page 2: Le projet : la restauration du four « banal » et sa ...

2

Nos actes notariés dépourvus d’indication chronologique, nous nous sommes penché sur l’histoire locale et

en particulier celle liée au patrimoine culturel « des abords » de ce four.

Les recherches, bien que toujours en cours, nous ont conduites à mieux comprendre certains éléments de

l’histoire de ce type de construction et pourquoi il se situe à cet endroit stratégique de la commune.

(cf. Présentation complète)

Partis à la rencontre de passionnés de vieille pierre, nous avons pu nous imprégner de l’histoire du lieu

jusqu’à aujourd’hui en 2015 où l’histoire de ce four pas uniquement « banal » mérite d’être poursuivie pour

lequel nous « envisageons » la restauration car, entre textes et prélèvements de mortier, les éléments nous

permettent de retrouver son existence au XIème siècle, période de construction de l’abbaye de Montierneuf

située à quelques pas.

Sa présence à 50 m du lieu de possible débarquement de navires et barges sur le cour d’eau « le péré »

provenant de la Charente par le canal de la Bridoire, à proximité du Prieuré de Montierneuf mais aussi

d’autres éléments du patrimoine rural comme un lavoir-fontaine au Merzeau, de moulins ou encore le long

d’un « quereux » où se trouve un puits en font le point central de l’activité de commerce et d’embarcation

pour le transport des marchandises.

Plusieurs hypothèses se dessinent en ce qui concerne le contenu des embarcations comme le sel et les

céréales ou pêcheries au-delà de l’acheminement du sable et des pierres et cela du fait de particularités

locales entre affluents et moulins.

Page 3: Le projet : la restauration du four « banal » et sa ...

3

La commune de Saint-Agnant dispose d'un ensemble non négligeable de documents antérieurs aux minutes

notariales et aux registres paroissiaux, à partir lesquels s'édifie généralement la plus ancienne histoire des

paroisses rurales. Ces documents proviennent surtout des archives de l'abbaye de Vendôme dont

dépendaient la paroisse et le prieuré de Montierneuf.

Les moines bénédictins de la Trinité de Vendôme se sont établis dans le diocèse de Saintes parce que le

fondateur de cette abbaye, le comte Geoffroy Martel, a doté sa fondation de quelques-unes de ses

possessions saintongeaises.

L'acte de dotation est daté du 31 mai 1040.

Dans l'énumération des biens, on relève : " le bois de Saint-Agnant et le bois de Colombiers, avec toutes

utilités, salines, eaux, moulins, pêcheries, dans leur intégralité, selon les limites que nous avons fait tracer, à

l'intérieur desquelles sont contenus cent mas de terre ". Le 27 juin 1047, le pape Clément II confirme la

donation en ces termes : " l'église de Saint-Saturnin et la terre de Saint-Agnant, avec salines, pêcheries et

toutes les coutumes ".

A différentes reprises, en effet, les abbés de Vendôme ont obtenu des confirmations des successeurs du

comte et du pape mais ces textes ne font que reprendre les termes des actes de 1040 et de 1047. On a

remarqué que, pour le comte, le terroir concédé est constitué essentiellement de deux bois, considérés

comme les restes d'un boisement continu où on a mis en culture une centaine de " mas ».

En tout cas, dès l'origine, cette possession de l'abbaye de Vendôme comporte " salines et pêcheries ", dans le

marais proche de Saint-Agnant.

Page 4: Le projet : la restauration du four « banal » et sa ...

4

Beaucoup plus tard, après la " guerre de cent ans ", la " terre de Saint-Agnant " nous apparaît constituée en

seigneurie, dans un dénombrement du prieur Antoine de Crevant. Cette seigneurie est délimitée avec une

précision suffisante pour que nous puissions constater que ses limites coïncident avec celles de la paroisse

de Saint-Agnant.

La délimitation commence en un lieu appelé la Cafourche, qui ne peut être que le confluent de l'Arnoult et

du ruisseau qui a précédé le canal de la Bridoire. A partir de là, on remonte le cours de l'Arnoult jusqu'à la

hauteur de l'église Saint-Jean de Trizay ; sur la rive droite sont les terres de 1a châtellenie de Tonnay-

Charente.

Puis on remonte le cours de l'Arnaise jusqu'à " la terre et seigneurie de Saint-Fort ", à proximité d'un " vieux

chemin " ; à l'Est s'étend le " bailliage de Champagne ". Le long de l'Arnaise on rencontre le perré de Chie-

Loup et celui du Pas d'Arnaise, qui comporte un " grand arceau ". Un fossé sépare les seigneuries de

Montierneuf et de Saint-Fort, jusqu'au " port de la Tonnelle ". Ensuite la limite passe entre le marais, qui est

de Montierneuf, et la " terre douce ", qui est de Saint-Fort, jusqu'au chemin de Saint-Fort à Malaigre. Dans

le marais, la " chenau de la Tonnelle " et la " grand chenau de Gouillas " séparent les marais salants de

Montierneuf de ceux de la seigneurie de Malaigre.

Puis la limite atteint la " grand chenau de Saint-Agnant ", qu'elle remonte jusque près de la " fontaine

Charles ", le long du fief de Soubise. A partir de cet endroit, il est difficile de suivre la description car l'aspect

des lieux a été profondément modifié par le creusement du canal.

Le texte parle de " certains fossés ", une " combe et vieux fossé ", un " petit fossé " près du village des

Boutadières, un " grand fossé " appelé " le fossé de Saint-Sornin ", qui s'étend jusqu'à la Cafourche. Les fiefs

limitrophes sont ici les seigneuries de Soubise et d'Echillais.

Dans le " grand fossé " appelé " fossé de Saint-Sornin ", qui commençait à l'est des Boutaudières, coulait un

" filet d'eau " franchi par un " arceau " au perré du Chay. Ce ruisseau atteignait l'Arnoult à la Cafourche.

Notre texte le mentionne depuis le lieu où la seigneurie du prieuré longeait celle d'Echillais, c'est-à-dire à la

hauteur de Liré.

Il devait recevoir les eaux des fontaines de la Rue, du Merzaud et de la source de Font-Germain.

Dans son dénombrement, le prieur précise qu'il dispose de toute justice dans son fief, haute, moyenne et

basse, qu'il a des sceaux à contrats et qu'il perçoit les droits de vente et les profits habituels des seigneurs

hauts justiciers.

Page 5: Le projet : la restauration du four « banal » et sa ...

5

En plus de ses cens, rentes, etc., il détient les moulins de Pain Perdu et de Vouillay, deux fours à ban, un

moulin à vent, le " bois de Montierneuf ", avec droit de " paisson, glandée et pâture à pourceaux ".

Le prieur de Montierneuf administrait ces biens et exerçait ces droits.

1er juillet 1407 - L'abbé de Vendôme confirme des franchises accordées aux habitants de la paroisse de

Saint-Agnant (pp. 279-283).

Ouvrage du Chanoine BARBOTIN Ancien Curé d’Echillais « ECHILLAIS à travers les âges » 1957 (p43/44)

Le 13 mars 1540, « François de Goumard, Seigneur de Martrou de Fougerolles suite à son mariage avec

Renée de Mareuil fit la déclaration de ses biens et il dut revendiquer ses droits contre Bertrand d’Augereau,

prieur-seigneur de Montierneuf. Les fermiers de Saint Sornin et de Vouillay avaient détourné le cours de

l’Arnoult et celui du Peyré du Chai qui séparaient les deux seigneuries, d’où les fermiers des moulins de

Pillay et de Martrou n’ont pas assez d’eau. »

Les moulins sont donc situés le long du canal mais aussi disposés en chapelets sur les nombreux petits

ruisseaux.

A l’époque où le bois laissé place au fer, les progrès techniques améliorent la production et celle-ci, plus

abondante, empêcha les mortalités catastrophiques que déclenchait la sous-alimentation complice des

maladies.

Au XI-XIIe, le seigneur jouissait de l’exercice du ban et le paysan fut donc encouragé à augmenter sa

production. Le rendement dépassa les besoins et permis de développer des échanges.

Les petits marchés locaux fréquentés par les habitants des seigneuries voisines dont la disponibilité

monétaire était maigre laissèrent place au groupement de denrées dans un lieu bien placé.

Lorsque les lieux de pouvoir étaient trop exigus, un bourg s’installa au carrefour des chemins, étape sur les

cours d’eau qui fournissait les meilleurs moyens de transport.

Au XIIIe, le commerce de l’Atlantique ne fut pas stimulé uniquement par la forte production des salines. Il

profita de la demande de vin que faisait les régions du Nord-Ouest peuplées et prospères.

Après la guerre de 100 ans et une succession de « têtes couronnées », la bourgeoisie et la laïcisation de la

religion chrétienne n’ont pas pour autant mis fin au commerce qui a bien au contraire profité de la luxure et

d‘une révolution des prix qui s’est propagée jusqu’au XVIIe.

A l’époque des conflits de pouvoir du XVI-XVIIe, les bourgeois précèdent aux nobles puis aux officiers et

fonctionnaires.

Entre guerres et victoires, la vie du « peuple » s’organise et l’agriculture se diversifie.

Les échanges le long des affluents profitent à différents « métiers » : céréaliers, meuniers et marchands vont

se réunirent en dés lieux stratégiques afin d’acheminer également des matériaux de constructions et tel est

le cas du Péré dont il suffit d’observer les emplacements notamment des cours d’eau et des moulins.

Page 6: Le projet : la restauration du four « banal » et sa ...

6

Propriétaires de ce petit patrimoine local non protégé, nous sommes devant l’évidence :

Comment préserver cet élément de l’histoire de Saint Agnant les marais

qui nous appartient « sans vraiment être à nous » ?

Désireux de partager et rendre aux habitants une page de leur histoire, nous avons obtenu le label de la

fondation du Patrimoine en aout 2015.

Nous avons été reçu au concours de 2015 Bourse benjamin Delessert organisé par le comité d’entreprise de la

caisse d’épargne Aquitaine Poitou Charentes qui financera symboliquement la porte du four.

Bourse Annuelle accessible aux salariés

Jules Paul Benjamin DELESSERT, né à Lyon le 14 février 1773 et

mort à Paris le 1er mars 1847, est un homme d’affaires, naturaliste

et industriel français. Il s’est rendu célèbre sous le Premier Empire

par sa méthode d’extraction du sucre de la betterave inventée par

Jean-Baptiste QUERUEL. Il est également le fondateur des Caisses

d’épargne en France en 1818.

Ce petit bâtiment bien que modeste est un élément essentiel de l’identité du territoire et surtout du village

d’où l’intérêt de le sauvegarder.

Page 7: Le projet : la restauration du four « banal » et sa ...

7

Une fois en état, un « projet de partage » se dessine sur plusieurs axes

Sportif ….

Culturel ….

Social …..

Fête du pain (si fonctionnel) avec animation théâtralisée avec le soutien d’associations locales

tournées vers l’histoire ou la sauvegarde du patrimoine ; en partenariat avec la municipalité.

Réelle étape sur le circuit de découverte de la commune …. Petit patrimoine rural de notre littoral à préserver

!!!

Nous tenons déjà à remercier les artisans qui ont patienté durant les 3 années de recherches

d’informations historiques ou financement et nous ont toujours apporté conseil et disponibilité

jusqu’au lancement du chantier.

Création d’un support d’exposition pour la participation aux journées du Patrimoine

à la médiathèque du village via des supports tels que kakemonos et vidéo.

Intégration du four à pain restauré sur le circuit des fontaines de la commune, un

nouvel élément bâti ancien du patrimoine rural de l’histoire locale également

pour les cartes des chemins de randonnée GR4, PR5 de la communauté

d’agglomération Rochefort Océan et étape de la Vélodyssée

Page 8: Le projet : la restauration du four « banal » et sa ...

8

La restauration a commencé …….