Le progressiste n° 2115

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1 euro Le Progressiste Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire Le Progressiste “La chance de la Martinique c’est le travail des Martiniquais” - Aimé CESAIRE Mercredi 20 janvier 2010 - N° 2115 POUR HAITI, UNE SOLIDARITE DURABLE POUR CONSTRUIRE LE PAYS ! LE 24 JANVIER, DE DUCOS À ST JOSEPH, DE F-DE-F AUX ANSES D’ARLET… TRANSFORMONS L’ESSAI… AU SOMMAIRE - HAITI/SOLIDARITE (pp.5 et 6) - LES BALISIERS VOTENT OUI (p.9) - SITUATION DE LA SARA (S. Letchimy à l’Assemblée) (pp.10-11) VOTONS OUI LE 24 JANVIER À LA COLLECTIVITÉ UNIQUE ! OUI POUR PLUS D’EFFICACITÉ DANS LA GESTION DE NOTRE PAYS VOTONS OUI LE 24 JANVIER 2010 imp. TONIPRINT 0596 57 37 37 - papier PEFC - gestion forestière durable PARTI PROGRESSISTE MARTINIQUAIS OUI LA GESTION DE NOTRE PAYS SERA PLUS SIMPLE AVEC UNE SEULE COLLECTIVITE MAP DIT OUI LE 24 JANVIER imp. TONIPRINT 0596 57 37 37 - papier PEFC - gestion forestière durable

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1 euro

Le Progressiste

Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire

Le Progressiste

“La chance de la Martiniquec’est le travail des Martiniquais”

- Aimé CESAIRE

Mercredi 20 janvier 2010 - N° 2115

POUR HAITI, UNE SOLIDARITE DURABLE POURCONSTRUIRE LE PAYS !

LE 24 JANVIER,

DE DUCOS À

ST JOSEPH,

DE F-DE-F AUX

ANSES D’ARLET…

TRANSFORMONS

L’ESSAI…

AU SOMMAIRE- HAITI/SOLIDARITE (pp.5 et 6)

- LES BALISIERS VOTENT OUI (p.9)

- SITUATION DE LA SARA (S. Letchimy à l’Assemblée) (pp.10-11)

VOTONS OUI LE 24 JANVIER À LA COLLECTIVITÉ UNIQUE !

OUI

POUR PLUS D’EFFICACITÉDANS LA GESTION DE NOTRE PAYS

VOTONS

OUILE 24 JANVIER 2010 im

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PARTI PROGRESSISTE MARTINIQUAIS

OUILA GESTION DE NOTRE PAYS

SERA PLUS SIMPLEAVEC UNE SEULE COLLECTIVITE

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Catherine CONCONNE

Très chers compatriotes,

Nos premiers mots seront pour vous dire du fond du cœur, MERCI !!

Merci à ces nombreux martiniquais qui ont dit NON, le 10 janvier àlaventure inacceptable proposée par l article 74 tel que rédigé.

Merci de la confiance que vous avez été nombreux à accorder àceux qui en appelaient solennellement à votre devoir de précautionet de lucidité.

Le dimanche 24 janvier prochain, nous devons retourner aux urnes.

Eh oui, chers compatriotes, la tâche nʼest pas achevée et votre mo-bilisation et votre détermination doivent absolument être de miseune fois de plus.

En effet, le dimanche 24 janvier, soyez nombreux à aller dire OUI àune question, somme toute très simple certes, mais ô combien dé-terminante.

Il vous sera demandé au travers de votre vote de contribuer forte-ment à l amélioration de la gestion de votre quotidien par une orga-nisation plus efficace de la collectivité martiniquaise.

Dimanche 24, il vous est demandé de mettre fin à l existence sur unseul territoire de deux lieux de pouvoir et de décisions, créant auquotidien inefficacité, doublons, et même parfois, compétition stu-pide.

Non, la Martinique ne peut plus continuer de voir ses pêcheurs fairedes va et vient entre le Conseil Général et le Conseil Régional pourobtenir, dʼun côté, des abris, un silo à glace, de l autre des DCP oula subvention pour l achat de leur canot.

Non, notre pays ne peut plus continuer de voir des routes dont lesronds-points continuent de tarder à venir car deux voies se croisentgérées par deux collectivités différentes.

Notre pays ne peut pas non plus voir ses agriculteurs passer dʼunecollectivité à l autre pour leur subvention dʼaide à l installation dʼuncôté, et l aide à la balance pour la canne de l autre.

Un monde du sport, lui aussi tiraillé et obligé de doubler ses de-mandes et ses démarches pour réaliser ses projets et ses pro-grammes.

Au milieu de tout cela, deux administrations lourdes dédoublant ré-gulièrement leurs démarches avec les coûts exorbitants de fonc-tionnement que lon peut imaginer.

Il convient aussi de souligner que ces deux autorités sont géréespar un nombre important dʼélus, 86, certains réalisant même laprouesse dʼêtre élus dans les 2 collectivités. Ces élus obligés detenir 2 plénières, 2 commissions permanentes, des commissionsthématiques dans lesquelles on parle souvent de la même chose.Depuis quelques temps, il a même été trouvé judicieux dʼorganiserdes réunions communes des commissions du même thème.

Alors, que nous resterait t-il à vous dire pour vous convaincre quecela ne peut plus durer et que cette exception qui consiste dans les4 DOM à avoir, contrairement aux régions de France hexagonale,1 région et 1 département sur le même territoire, doit cesser ?

Mais dites, Didier Laguerre on entend depuis quelques temps desinquiétudes et des doutes sur cette réforme tant souhaitable pour laMartinique.

Didier LAGUERRE

Dimanche 24 janvier prochain, il sʼagira de commencer à bâtir l ave-

nir en votant OUI à la collectivité unique dans le cadre de l article

73 de la Constitution, donc dans le cadre de l identité législa-

tive.

Il ne faut pas se tromper sur lenjeu de cette consultation. La réforme

qui nous est proposée s inscrit clairement, sans ambigüité dans le

cadre de l identité législative. Autrement dit, les lois votées par le

Parlement français sʼappliqueront comme aujourdʼhui de plein

droit dans notre pays.

Certains vous disent que cela nous ferait sortir du droit commun,

sans vous dire que nous nʼy sommes déjà pas puisqu il nʼexiste pas

en France de régions monodépartementales, sans vous dire que les

régions et départements de France nʼont pas les possibilités dʼadap-

ter les lois comme cʼest déjà le cas chez nous. Voter la collectivité

unique ne changera pas cela !

Vous savez lattachement du Parti Progressiste Martiniquais à léga-

lité des droits, fruit du combat de nos ainés, et cʼest le régime de lar-

ticle 73 qui nous garantit cette égalité des droits, pas le type de

collectivité. En deux mots, ce nʼest pas le département la garantie,

cʼest le régime juridique de la Constitution.

Voter la collectivité unique, cʼest consacrer 27 ans de lutte des Mar-

tiniquais pour une vision globale et non parcellaire de la Martinique.

Attendre la réforme Balladur,cʼest choisir l immobilisme car on ne sait

ni quand ni comment elle sera appliquée. Attendre cʼest ignorer

que cette réforme dans sa proposition 20 recommande l ins-

tauration dʼune collectivité unique avec une assemblée unique

unifiant les collectivités départementale et régionale, leurs

compétences, leurs administrations et leurs budgets.

Voter la collectivité unique cʼest voter pour le bon le bon sens et le

développement rationnel du pays.

Voter OUI le 24 janvier, cʼest dire OUI à la logique, au bon sens. La

collectivité unique répond à la nécessité dʼefficacité adminis-

trative et de rationalisation budgétaire. Il sera, alors, possible de

tirer tout le profit des possibilités de l article 73.

OUI A LA COLLECTIVITE UNIQUEpour sortir de l incohérence

institutionnelle

OUI A LA COLLECTIVITE UNIQUE pour faire face aux défis de

ce siècle

Martiniquaises et Martiniquais, plus que jamais soyez déter-

minés et mobilisés pour faire avancer notre pays, le 24 janvier

votez massivement O U I !

E D I T O R I A L LE PPM EN RADIO ET TV

Le Progressiste - Page 2 - Mercredi 20 janvier 2010

Page 3: Le progressiste n° 2115

Le peuple martiniquais vientde remporter une grandevictoire ; elle nʼa pas été

seulement celle des plus nom-breux, nous avons tous laconviction quʼelle fut celle desmeilleurs ! Et lʼhistoire dira quece 10 janvier 2010 ni le chan-tage, ni les promesses falla-cieuses et manœuvresdémagogiques, ni les men-songes et les calomnies, ni lesoutien affiché et actif de cer-tains békés, ni le clientélismeabject et corrupteur, ni les petitscaractériels trépignant de colèreautant que les crises paroxys-tiques dʼhystérie… nʼont pu frei-ner lʼélan dʼun peuple majeurvers le droit, le progrès et la res-ponsabilité, sʼopposant auxcoups bas, aux coups foireux, àlʼarnaque et surtout au recul so-cial, à lʼabandon des droitsconquis de haute lutte.

Ce NON à la nébuleuse queconstitue lʼarticle 74 de la Consti-tution censé conférer « un pou-voir sans croûte ni mie, unerognure, une raclure de pou-voir » (Aimé CESAIRE, La Tra-gédie du Roi Christophe)-dʼautant plus obscur quʼil seraitconsacré par une Loi organiquevotée par les parlementairesfrançais- a été massivement ex-primé par la majorité écrasantedu peuple martiniquais. A près

de 80%, il a dit NON ! à lʼarro-gance et au mépris, aux éructa-tions injurieuses, à lʼincertitude,bien sûr, mais surtout NON à lahaine nauséeuse, à la hargnebaveuse. NON à lʼombre su-brepticement avancée par cespetits tyranneaux en herbe at-tendant au coin du bois.

Les tenants du « 74 », loin detirer enseignements du verdictsans appel, du désaveu cinglantdu peuple, cherchent vainementà expliquer leur débâcle par « lastratégie de la peur », « le sa-laire de la peur ». Et cʼest vraiquʼil a eu peur, le peuple martini-quais,, non pas de lʼarticle 74 ensoi, non pas de lʼautonomie, dela responsabilisation de sesélus, mais de ceux qui ont pro-posé cette alternative : leur com-portement portait en germes lamenace dʼun pouvoir auxconfins de lʼautoritarisme, delʼautocratie.

« Il y a deux manières de seperdre –nous dit CESAIRE- : parségrégation murée dans le parti-culier [celle des indépendan-tistes qui ne sont pas forcémentde doux rêveurs vagabondantdans les régions éthérées dʼunnirvana chimérique] ou par dilu-tion dans un universel dé-charné » (Lettre à MauriceThorez) [celle des assimilation-nistes fixistes, immobilistes].

Le PPM quant à lui –qui grâce àune campagne pédagogique,sereine, proposant une troi-sième voie, a joué un rôle pré-pondérant et déterminant danscette victoire- pourrait sʼen enor-gueillir, sʼen glorifier, bomber letorse et se dire quʼil a permisdʼécarter la dérive autocratique

tout en gardant intact lʼespoirdʼune autonomie effective,

conforme à nos besoins et à

nos aspirations dʼégalité et de

responsabilité. Mais nous sa-vons que les grandes joies, lesgrandes émotions résultant degrandes victoires sont toujourséphémères et sʼémoussent trèsvite, ne laissant que lʼécume dela vague qui vient inéluctable-ment mourir sur la plage dessonges, des insensés réveils,des espoirs déçus, des illusionsperdues.

Voilà pourquoi, sans triompha-lisme dérisoire mais lucides, ob-jectifs et bien déterminés, nousfaisons appel au RASSEMBLE-MENT de tous les Martiniquaissans distinction dʼopinion pourque, dès le lendemain du 24 jan-vier, la collectivité unique et

lʼassemblée unique souhaitéespar les uns et les autres seconstruisent dans la sérénité, laresponsabilité et, surtout, le res-pect du peuple.

Alors ? « Alors ! Il nous faudraavoir la patience de reprendrelʼouvrage, la force de refaire cequi a été défait, la force dʼinven-ter, au lieu de suivre, la forcedʼinventer notre route et de ladébarrasser des formes toutesfaites, des formes pétrifiées quilʼobstruent » (Aimé CESAIRE,Lettre à Maurice Thorez).

Victor TISSERAND

Le 20 janvier 2010

POLITIQUE

Le Progressiste - Page 3 - Mercredi 20 janvier 2010

REPRENDRE L’OUVRAGE

Victor TISSERAND

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POLITIQUE

Le Progressiste - Page 4 - Mercredi 20 janvier 2010

Ce peuple est souvent malmenépar ses propres enfants. On peutne pas se rendre compte dʼavoir uncomportement relevant du mépris,une fois, mais pas toutes les fois età tout point de vue.

Voilà un peuple qui a connu millesouffrances, qui sʼest relevé demille blessures et aujourdʼhui doitsupporter des coups qui viennentde lʼintérieur. « Dan ri kô »,, se mo-quer de soi-même.

Après avoir traité le peuple dʼ « as-sisté », on le traite de sécuritaire. Etpourquoi pas si la peur prend nais-sance à partir de certains compor-tements affichés quotidiennement :peur de lʼautocratie, peur de lʼauto-ritarisme, peur de la haine, peur des

coups de colère, peur et vraimentpeur dʼun « marche ou crève » !

Quand on dit « celui qui paie dé-cide »

Quand on soumet lʼaide au choixdes bénéficiaires et de leur couleurpolitique

Quand on fait ramper pour une sub-vention

Quand on demande que des nomsne figurent pas pour accorder uneaide à un projet

Quand les sous-fifres jouent auxmaîtres de la terre (« toutan man laou pé ké ni an sou ! ») Alors là,cʼest de la politique révolutionnairedémocratique qui doit mettre enconfiance et éliminer toute peur…

Quand le verdict des urnes est réel,le peuple est tyoupèpè, sans per-sonnalité, tenu par le ventre. Il vousfaut revoir la copie. Ce peuple amontré sa lucidité et son engage-ment lorsque la démarche estclaire : à Chalvet en 1974, en dé-cembre 1959 ou encore le 5 février2009.

Retour de manivelle ou kôd yanmmaré yanm, cʼest sûrement parce

que certains pensent que le peuple

est facilement malléable quʼils ne

prennent pas le temps de bien ex-

pliquer. Le jour où lʼon va respecter

lʼintelligence de ce peuple, on aura

pour lui plus de respect. Cʼest peut-

être parce que lʼon pense que le

peuple est pyoupèpè quʼon essaie

de faire passer des choses impor-

tantes en catimini.

Je demande au peuple (peut-être

poltron) dont je fais partie, dʼouvrir

les oreilles pour entendre lʼamour

de la veille se transformer en haine.

Avant les élections, on caresse le

dos ; après le vote, on méprise :

« peuple pourri, poltron, lâche, colo-

nisé, sous-merde, étron (gwo-

kaka) ».

« Que mon peuple salue lʼodeur de

marée de lʼavenir ».

Jean-Claude DUVERGER

J-C. Duverger

ancien conseiller general

MÉPRIS OU MÉPRISE

Par un vote massif les Martini-quaises et les Martiniquais ont ex-primé leur refus de lʼarticle 74 de laConstitution tel quʼil était conçu etprésenté.

Le Mouvement des Autonomistes etdes Progressistes (MAP) les félicitepour leur clairvoyance et leur cou-

rage. Leur cou-rage car ils ontsu ignorer les in-vectives, les ca-lomnies, lesattaques person-nelles des pro-moteurs du 74.

Une étape a été franchie, il faut toutde suite, sʼatteler à la tâche de lʼin-formation et de la mobilisation pourle 24 janvier. Il faudra un OUI aussisignificatif. Cʼest le OUI du 24 quivalidera le refus du 74 en lui don-

nant tout son sens. Il ouvrira la voieà une Martinique nouvelle sʼassu-mant pleinement dans une collecti-vité unique, fière de son identité, etsʼinscrivant sans complexe dans lemonde.

Le MAP appelle à voter OUI massi-vement le 24 janvier pour la collec-tivité unique

Le Président

Jean Claude WILLIAM

COMMUNIQUÉ

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HAITI/SOLIDARITE

Le Progressiste - Page 5 - Mercredi 20 janvier 2010

HAÏTI DE TOUS LES MALHEURS

LʼIle, sous le poids des malheursaccumulés, a cédé ! Elle sʼest af-faissée. Un séisme de magnitude 7lʼa plongée dans le chaos et la dés-olation. Cette fatalité coloniale,historiquement organisée et entre-tenue depuis 1804, a toujoursmaintenu cette première Répu-blique Noire sous le joug de la dé-pendance économique desgrandes puissances. Etranglée,Haïti nʼest plus quʼun jouet déri-soire entre les mains dʼappétitsscélérats.

50 millions or de lʼépoque et lʼassas-sina programmé du grand Toussaint

LOUVERTURE au Fort de Joux enFrance ont été la rançon versée auxFrançais pour la déroute des troupesnapoléoniennes infligée par DESSA-

LINES. Depuis, inexorablement, bal-lottés entre la cupidité destyranneaux locaux et le désintérêt gé-néral, Haïti et les Haïtiens ont ététransformés en assistés chroniques,en assistés permanents. Quitte à serépéter, Haïti nʼintéresse pas grandmonde. Hormis un semblant de priseen considération de sa culture, dontJacques ROUMAIN, Jacques Ste-

phen ALEXIS, Jean METELLUS,

René DEPESTRE, Dany LAFER-

RIERE et tant dʼautres ont enrichi le

monde par leur verve singulière- ousa musique endiablée dont le « com-pas » est le pic incandescent- Haïtiest un appendice dédaigné desdieux.

Dès lors, il est aisé de parler de ma-lédiction. Mais quelque improbablefaute originelle que les esprits cré-dules alimentent à longueur dʼexis-tence après avoir subi la fureur des« trois éléments » de la Nature, il està penser quʼHaïti est enfin rendue aubout du cycle infernal.

50.000, 100.000, 200.000 morts ?Des milliers de blessés et de sans-abris ; des chiffres qui donnent le ver-tige ; une situation dantesque ; lechaos. Alors le monde, pour se don-ner bonne conscience, semblant sou-dain découvrir, se manifeste, réagit,agit. Lʼaide se met en place, la Marti-nique nʼest pas en reste. Une dizainede milliers dʼHaïtiens résident ici ; ilsfont partie du paysage foyalais ; ilssʼy sont intégrés naturellement aprèsy avoir été accueillis. Ils forment unecommunauté qui vit et sʼépanouitdans la dignité et le respect. Dans letravail surtout. Dans la Ville, ils ontleurs espaces culturels, leurs lieuxcultuels.

Devant cette tragé-die quʼils traversent,Fort-de-France adécidé de mettre la« Maison pourTous » de Sainte-Thérèse à leur dis-position ; un grandlocal avec des ordi-nateurs et desconnexions Internet,une cellule dʼaidepsychologique. Ilspeuvent sʼy retrou-ver, échanger, éva-cuer, avoir desnouvelles de leurpays, reprendrecourage et espoir.Leur local dʼassocia-tion est pour lʼheurequelque peu dé-laissé. La Ville adéjà pris un certainnombre de

mesures : une collecte dʼarticles depremière nécessité sʼest organisée :légumes secs, sucre, huile, pâtes,sel, savon, couches… Le hall de lʼHô-tel de Ville et le Stade Aliker de Dillonsont les points de collecte. (Lʼaccueiltéléphonique en Mairie est au05.96.59.60.00). Les fonds (espèceset chèques) sont à adresser à lʼordredu Trésor Public/ Solidarité Haïti. Ilspeuvent être déposés en mairie ouexpédiés par la Poste. On peut aussisʼinscrire sur le site www.fortde-

france.fr.

Le mardi 19 janvier, un Conseil Mu-nicipal extraordinaire « spécial Haïti »sʼest tenu. Les mesures arrêtéesvous seront révélées dans notre pro-chain N°.

.Haïti de pleurs, de malheurs… Haïtisœur.

Serge SOUFFLEUR

Page 6: Le progressiste n° 2115

« La CACEM se mobilise pour ap-porter son aide au peuple haïtien »

“Face à lʼélan de générosité et desolidarité exprimé par le peuplemartiniquais en réponse à la catas-trophe sans précédent qui frappe lepeuple haïtien, la Com-munauté dʼAggloméra-tion du Centre de laMartinique (CACEM) achoisi de se positionnerdʼores et déjà dans laphase de reconstruction.

La CACEM tire ainsi lebilan de plusieurs criseshumanitaires où, à la dy-namique des organisa-tions humanitaires, auxpromesses de finance-ment public, alimentées

par le déferlement médiatique, asuccédé le défi de la reconstruc-tion post-urgence et celle du dé-veloppement durable.

Pierre SAMOT, président de laCACEM déclare refuser toute« spontanéité dʼune assistancehumanitaire qui génère des situa-tions de dépendance écono-

mique, (…) la communauté desbailleurs internationaux ayantjusquʼalors manifesté trop peu dʼen-gagement en faveur de la Répu-blique dʼHaïti »

La communauté dʼagglomération

du centre de la Martinique, dans

le cadre de ses compétences en

eau, assainissement et énergie,

lancera une mission exploratoire

avant dʼenvoyer, avec le soutien

du Ministère des

A f f a i r e s

Etrangères (MAE),

une équipe de

techniciens et du

matériel pour la re-

construction des

i n f r a s t r u c t u r e s

dʼeau et de fourni-

ture dʼénergie.

La CACEM rappellequʼen de telles situa-tions dʼurgence « ledéficit en personnelet lʼimprovisationdans les opérations

nous ont enseigné quʼil ne fallaitpas se précipiter mais travailler, enétroite coordination avec les collec-tivités et intercommunalités, à la re-construction quʼHaïti attend depuisdéjà trop longtemps ».

HAITI/SOLIDARITE HAÏTI :

UNE INITIATIVE PRAGMATIQUE DE LA CACEM

Le Progressiste - Page 6 - Mercredi 20 janvier 2010

Page 7: Le progressiste n° 2115

PAROLES CITOYENNES

Le Progressiste - Page 7 - Mercredi 20 janvier 2010

10 JANVIER = WOULO BRAVO POUR LE PEUPLE !OUI ! Le peuple martiniquais méritedʼêtre félicité pour sa forte mobilisa-tion et pour sa réponse si nette : 80%des Martiniquais ont dit NON !

Ce nʼest pas du tout le NON de lapeur, de lʼignorance, de lʼhésitationou que sais-je ? Bien au contraire, ilne sʼest pas laissé tromper par laforme, il a tranché sur le fond ! A laquestion de fond « Voulez-vous quit-ter lʼidentité législative de lʼarticle 73pour passer à la spécialité législativede lʼarticle 74 ? », le peuple a dit Non.Malgré les promoteurs du « 74 », in-dépendantistes de surcroît, qui onttout fait pour être rassurants, parlantde « petit 74 », vénérant la Constitu-tion Française et le Président de laRépublique, le peuple a bien comprisque « 74 »= spécialité législative ettous ses tracas, notamment le risquedʼévoluer dʼun « petit 74 » à un« PTOM » sans jamais être consultéà nouveau.

Manifestement, nous somme un peu-ple mûr politiquement (à part Anses

dʼArlet et Rivière-Pilote, le NON a re-cueilli plus de 68% dans tout le restedu pays).

Madame la Ministre Marie-LucePENCHARD, ne croyez pas que lepeuple ait dit Non à lʼautonomie ! Le« 74 » que vous nous avez proposénʼest pas de lʼautonomie mais uneperte dʼidentité législative et des ga-ranties, déjà si faibles, dʼégalité dansles textes de loi ! Le peuple martini-quais souhaite développer son pou-

voir local, ses aspirations

naturelles en tant que peuple, la

prise en compte de ses spécifici-

tés et surtout acquérir les compé-tences de la gouvernance delʼessentiel de ses activités. En retour,il a acquis des droits de haute lutte etne veut pas les perdre en route.

Il ne veut pas être considéré commeun peuple mendiant car il sait com-bien il apporte à la République etmême au-delà !

Voilà donc où réside la complexité du

peuple martiniquais, pas aventureuxmais fier et déterminé. Il nʼaccepterapas de voter un projet ambigu ou derépondre à une question mal formu-lée. Ainsi, concernant la consultationdu 24 janvier, il eût été plus limpidede parler de

« Assemblée Territoriale Unifiée

Département-Région Martinique »

Afin que lʼon y retrouve le socle delʼidentité législative.

Par contre, je suggère dʼy prévoir uneCommission Permanente chargée delʼélaboration dʼun projet de loi dʼAu-

tonomie, en concertation avec toutesles forces vives intellectuelles, poli-tiques et associatives, loi qui seraitprésentée à la volonté populaireavant le terme de la première manda-ture de cette Assemblée Territoriale.

Alain PHILIPBERT

Mercredi 20 janvier 2010

Circuit: Cité la Marie - PTE Rochelle - Cité lazaret -

Syndic

Jeudi 21 janvier 2010

Circuit: - Fonds savane - La Saint Pierre - Saint-Roch -Beauville - Fond Brulé

Vendredi 22 janvier 2010

Circuit: Grande savane -La homand - La chéneaux -Morne la valeur

19h- Grand Meeting organisé par le PPM, le MAP, leGRD sur la Place de la Fête au Bourg de Ducos (entréedu bourg à coté du relais de la YOLE)

Samedi 23 janvier 2010

10h à 13h : Prises de parole :

Circuit : Relai de la yole, cc la source, cc casino, Fond pa-nier, Bac, Morne Carette, Morne vert, Bois neuf, Beauville,Fond brulé, Grande savane, Durivage, Baringthon, Vau-drancourt, Lourdes, Cité la marie.

17h à 20h Prise de parole : Lot cécillon et la Boby, Duri-vage, Baringthon.

NB : Rendez-vous au relais de la yole tous les jours àpartir de 17h pour les prises de parole et distribution detracts

Camarades, soyons mobilisés et très nombreux pourconvaincre les électeurs, distribuer les tracts, coller les af-fiches, participer aux prises de parole et aux conférences,représenter le GRD et le PPM dans tous les bureaux, afindʼassurer une éclatante victoire du OUI à la collectivitéunique dans le cadre de lʼarticle 73

BONNE CAMPAGNE A TOUS!!!

GRAND RASSEMBLEMENT DUCOSSAIS

PLAN DE CAMPAGNE

Consultation du 24 janvier 2010

Du mercredi 20 janvier 2010 au samedi 23 janvier 2010

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CONSULTATION

Le Progressiste - Page 8 - Mercredi 20 janvier 2010

Page 9: Le progressiste n° 2115

Le Progressiste - Page 9 - Mercredi 20 janvier 2010

LES BALISIERS VOTENT OUI

COLLECTIVITE UNIQUERationalisation-Cohérence-Simplification

1) Une collectivité unique dotée dʼune seule assemblée pourtoute la Martinique.

2) Moins dʼélus : entre 50 et 60 élus par un scrutin mixte : Pro-portionnelle et Uninominal/Parité.

3) Les compétences sont rassemblées (par fusion des collecti-vités).

4) Un seul budget additionnant les financements de chacunedes collectivités.

5) La Responsabilité est donc identifiée.

6) Séparation de lʼexécutif et de lʼassemblée délibérante. Lʼas-semblée vote et contrôle lʼexécution du budget. Lʼexécutif exé-cute le budget.

7) Les financements des projets sont simplifiés.

8) Une Agence des Routes.

9) Une Gestion unique des lycées et collèges.

10) Une politique globale et cohérente en matière de logement.

11) Une autorité unique qui contractualise avec les partenaires.

12) Pêche. Une seule assemblée compétente sur Mer et surTerre.

13) Agriculture. Un seul dossier. Un dossier unique pour capterles subventions.

14) Création dʼune représentation de lʼassemblée unique àBruxelles.

15) Une seule commission pour la Coopération Régionale.

16) Un Fonds unique dʼaide aux communes.

17) Un dossier unique pour les aides sociales.

18) Un versement unique pour les bas salaires.

19) Entreprise. Une instruction unique pour un financement plusrapide avec des délais plus courts : plus dʼefficacité.

20) Développement cohérent des filières et métiers. Politiqueglobale de formation.

21) Fiscalité plus cohérente et plus juste sur la consommation etsur le Patrimoine.

22) Possibilité dʼemprunt pour investir et créer des activités

SITUATION ACTUELLEChevauchement et Superposition des compétences

1) Région mono départementale : 2 collectivités dotées chacunede son assemblée pour un même territoire.

2) 86 élus au total (45 conseillers généraux + 41 conseillers ré-gionaux).

3) Les 2 assemblées ont certaines compétences qui sont iden-tiques.

4) 2 budgets séparés votés selon la volonté et les orientationspolitiques de chacune des deux assemblées.

5) La Responsabilité est donc diluée dans les deux assemblées.

6) Les présidents sont à la fois exécutifs et présidents dʼassem-blée. Ils se contrôlent eux-mêmes. Ils sont « juge et partie ».

7) Les financements des projets sont croisés. Ce qui crée desblocages.

8) Problèmes dans la gestion des carrefours.

9) Doublons dans la gestion du personnel, des bâtiments, dessubventions.

10) Pas de réserve foncière globale. Pas dʼEtablissement PublicFoncier.

11) Trop dʼautorités organisatrices de transport. Transport mari-time à organiser.

12) Conseil général : compétence au sol et Conseil régional :compétence sur mer.

13) Agriculture 2 dossiers de subventions. Pertes de Fonds eu-ropéens (FEGOA)

14) Relations avec lʼEurope : Pas de représentation des deuxassemblées.

15) Coopération régionale : 2 commissions, une au Départe-ment, une à la Région.

16) Aide aux communes : doublon.

17) Aides Sociales : Département et Région les accordent.

18) Aides aux bas salaires : Département et Région.

19) Aides aux entreprises : 2 commissions,2 instructions, 2 dé-cisions, 2 délais = Perte de temps, dʼargent, de foi.

20) Développement de filières et métiers. Absence de cohé-rence des politiques et compétences des 2 assemblées.

21) Fiscalité. Absence de cohérence sur les différents impôtsavec un vote de taux différents entre région et département.

22) Emprunt :Conseil Général : dettes = 400millions dʼeurosConseil Régional = 0 Euro dʼemprunt. Projets communaux etprivés bloqués.

POUR UNE MARTINIQUE RESPONSABLE ET EFFICACE

AVEC LE PPM VOTEZ OUI LE 24 JANVIER 2010

BALISIERS EN MARCHE

Page 10: Le progressiste n° 2115

ECONOMIE

Le Progressiste - Page 10 - Mercredi 20 janvier 2010

INTERVENTION DE SERGE LETCHIMY À L’ASSEMBLÉE NATIONALEQUESTION AU GOUVERNEMENT DU 13 JANVIER 2010 : SITUATION DE LA SARA

Mr le Président

Je souhaite tout d'abord manifes-

ter ma plus grande solidarité, ma

vive émotion et appuyer toute ini-

tiative du Gouvernement en faveur

dʼHAITI qui vient de connaître une

catastrophe naturelle sans précé-

dent.

Ma question sʼadresse à Mme la mi-nistre de lʼoutre mer

Mme la ministre,

Dans le contexte de crise que nousconnaissons tous, tant dans l'hexa-gone qu'en outre-mer, vous savezque chaque emploi perdu, chaqueentreprise fermée, cʼest une errancesociale de plus dans un monde où leprofit devient la règle de vie.

Alors Mme la ministre

Dans quel état dʼesprit abordez vousla question du prix du carburant auxAntilles et quel sort réservez-vous àla seule unité industrielle de raffineriedes pays dʼoutre mer, la Sara ?

Allez vous sacrifier cet outil industrielet les 500 salariés concernés au nomdʼun système, où lʼopacité et le profitpriment ?

Tiendrez-vous compte du rapport dela mission parlementaire conduite parle président de la commission écono-mique Patrick OLLIER, qui recom-mande de conforter cet outilindustriel, de sauver les emplois, touten ouvrant des perspectives nou-velles de gouvernance ?

Vous demandez à lʼagence nationaledes conditions de travail (LʼANACT)de trancher cette question. Cʼest unchoix surprenant. Il ne sʼagit pas seu-

lement de conditions de travail maisde politique énergétique nouvelle etde choix stratégiques pour que le prixdu carburant soit économiquementviable et socialement acceptable.

Lʼessentiel cʼest de réindustrialiserces pays et non les désindustrialiser.Notre responsabilité cʼest de nousinscrire dans une perspective de mu-tation énergétique et écologique, etsortir des schémas imposés par lesmultinationales. Et ceci sans com-plexe. Total a fait 6,5 milliards dʼeu-

ros de bénéfice au cours des 9

premiers mois de lʼannée 2009.

Mme la ministre, lʼénergie est unecause publique, elle est de ce fait né-cessairement une cause humaine.Que comptez vous faire de la Sara,cet outil économique majeur et deses 500 salariés ?

Vous les attendiez !

Les Actes du Colloque international, des 24 et 25 octobre 2007 organisé par le C. C. E. R. à Fort-de-France sous le

titre générique :

Lettre à Maurice Thorez un pavé dans la mare : Du Nègre Fondamental au Leader Fondamental,vont enfin paraître !

De format 16 x 21 et de 352 pages, la parution de cet ouvrage est prévue en fin janvier 2010. Mais, par sa qualité, l’importance

qu’il revêt sur le plan de l’analyse et scientifique, nous vous proposons d’en faire l’acquisition au prix préférentiel de 21 euros,

dès à présent, sachant qu’il sera vendu nettement plus cher dans le commerce.

BON DE SOUSCRIPTION

N o m … … … … … … … … … … . . . . . . . . . . . . . . . P r é n o m … … . . . . . . . . . . . . . . . . . . … … … … … … … … …

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Code postal.............…………………………….....................................…………………………………………………...

Au titre de la participation à la souscription, en règlement d’un exemplaire des Actes du Colloque international : Lettre àMaurice Thorez un pavé dans la mare : Du Nègre Fondamental au Leader Fondamental, je joins un chèque de 21

euros au nom du Centre Césairien d’Etudes et de Recherches.

Page 11: Le progressiste n° 2115

LITTERATURE POLITIQUE AIME CESAIRE : LETTRE A MAURICE THOREZ, LA RUPTURE

24 octobre 1956, 24 octobre 2006,«Lettre à Maurice Thorez » eut 50ans. 23 mars 1958, 23 mars 2008, leParti Progressiste Martiniquais 50ans aussi. A cette double occasion,deux manifestations importantes fu-rent organisées : la première, undébat public à Fort-de-France, intitulé: « Lettre à Maurice Thorez : impactlocal, national et international» ; ladeuxième, un colloque aux Trois-Ilets, sur lʼhistoire du parti à lʼinitiativerespective du Centre Césairien

dʼEtudes et de Recherches et dece parti lui-même.

« Lettre à Maurice Thorez » est in-contestablement un cri nationalistepoussé avec force en 1956 par AiméCésaire, annonciateur deux ans plustôt de la naissance du P. P. M. ; unecritique acerbe à lʼégard du P. C. F. ;la marque dʼune rupture. Cette rup-ture elle-même cʼest lʼannonce clairede la vision politique dʼun homme, deson engagement au sens plein duterme, sa conception objective dumarxisme et du communisme, sa vo-lonté farouche de les mettre « au ser-vice des peuples noirs, et non lespeuples noirs au service dumarxisme et du communisme », defaire de telle sorte que « la doctrine etle mouvement soient faits pour leshommes, non les hommes pour ladoctrine ou pour le mouvement. »

Si lʼon en juge par sa teneur, lesthèmes que lʼauteur y aborde, ses ar-canes, sa portée et son impact, la

Lettre constitue tout à la fois, le socledur et solide sur lequel se reposecette vision politique ; le fondement dʼune pensée et dʼune démarche bienconçues ; un véritable Manifeste quine va pas sans rappeler celui de1848 du Parti communiste ; un pavédans la mare ; une voix qui dit « nonà lʼombre » et qui fait parfaitementécho avec celle des poètes de Gloriavictis 1956 - Budapest : Cummings,Kateb, Okara, comme le montra trèsjustement Bernadette Cailler ; lʼundes détonateurs puissants des natio-nalismes des peuples coloniaux ; lʼin-terface entre le double engagementlittéraire et politique dʼAimé Césaire,entre lʼœuvre du penseur et celle delʼhomme dʼaction, entre son actionpoétique et son action politique ; lesigne distinctif dʼun homme qui toutesa vie demeura fidèle à lui-même, àson engagement et à sa mission.Bref, la boussole dʼun homme profon-dément dʼenracinement, mais aussidʼouverture, dont lʼaction, celle duNègre Fondamental et du LeaderFondamental est tout compte fait,celle dʼun humaniste par excellence.

« Lettre à Maurice Thorez » est lʼunedes plus célèbres œuvres politiquesdʼAimé Césaire. Pourtant, jusquʼaujour où le C. C. E. R. prit lʼinitiativedʼorganiser le colloque internationalen octobre 2007, duquel est tiré leprésent ouvrage, à ma connaissance,aucun autre ne lui avait été jusque-làconsacré. Ce colloque est donc im-

portant à plus dʼun titre, car il joua unrôle déterminant dans lʼentreprisedʼexploration et dʼanalyse de cetteœuvre, il permit dʼen faire lʼexégèseet partant, de sʼen faire une idée plusjuste et plus précise de sa substanti-fique moelle, dʼen cerner lescontours, et dʼen apprécier toute larichesse. De fait, cet ouvrage est as-surément un ouvrage documenté, sé-rieux, que jʼespère être de qualité.Plus encore, un outil nécessaire,voire indispensable pour mieux entrerdans les arcanes de la pensée césai-rienne, un document précieux quechacun devrait acquérir et auquel ildevrait se référer.

C.L

C. Lapoussinière lʼorganisateur de ce col-

loque international est Docteur ès lettres,

( en littérature française, générale et com-

parée ), professeur de Lettres, chercheur,

spécialiste de lʼœuvre dʼAimé Césaire, Pré-

sident du Centre Césairien dʼEtudes et de

Recherches, membre du Comité directeur

de la Fondation Aimé Césaire en cours de

création, auteur dʼune étude comparée : «

Au bout du petit matin », de Nox à Lux

:Lʼépopée dʼAimé Césaire et de Victor

Hugo, Ed. Panafrica, Paris 2007 et de nom-

breuses autres études publiées dans des

revues spécialisées et scientifiques ou en

cours de publication, membre du Parti Pro-

gressiste Martiniquais, ancien Vice-Prési-

dent du Conseil Régional de la Martinique

de 1986 à 1992, ayant siégé aux côtés

dʼAimé Césaire.

Calendrier des réunions de Serge LetchimyConsultation du 24 Janvier

Le Progressiste - Page 11 - Mercredi 20 janvier 2010

DATE HEURE COMMUNE LIEU

Lundi 18 19h00 Robert Place du Courbaril

Mardi 19 19h00 Anses dʼArlet Place de lʼéglise

Mercredi 20 19h00 Saint Joseph Place des Fêtes

Jeudi 21 19h00 Sainte Anne Place du 22 Mai

Vendredi 22 19h00 Ducos Place des fêtes (près du relais de la yole)

Samedi 23 19h00 François (meeting de clôture) Place des fumiers (face à lʼécole maternelle)

Page 12: Le progressiste n° 2115

imp.

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37

Le Progressiste - Page 12 - Mercredi 20 janvier 2010

COMITÉ DE RÉDACTION :

Daniel COMPERE

Jeannie DARSIERES

Didier LAGUERRE

Laurence LEBEAU

Daniel RENAY

Serge SOUFFLEUR

Victor TISSERAND

Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocrates qui luiont toujours fait confiance.

« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle,intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants. Nous les remercions d’en-voyer leurs dons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestions au siège du PPM :

- Ancien Réservoir de Trénelle - Fort-de-France.

Directeur de la Publication : Daniel COMPERE

18, Allée des Perruches - Rte de l’Union - 97200 Fort-de-France

Téléléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01

Site Internet : www.ppm-martinique.fr

Email : [email protected]

N° de CPPAP : 0511 P 11495

Vous souhaitez adhérer au Parti Progressiste Martiniquais ?1. Téléchargez le bulletin d’adhésion :http://www.ppm-martinique.fr/wp-content/uploads/2009/09/Bulletin-dadhésion-2006.pdf2. Complétez-le3. Renvoyez-le à : PPM – Ancien réservoir de Trénelle – 97200 Fort-de-Franceou par Mail à [email protected] le site du PPM :http://www.ppm-martinique.fr

Mes trèschers(ères)compatriotes

Le 24 janvier, noussommes de nou-veau appelés auxurnes pour que laMartinique se pro-nonce sur la créa-tion dʼune collectivité

unique dans le cadre de lʼarticle 73 de laconstitution.

Quels quʼaient été nos votes respectifs le 10janvier dernier, nous devons tous dire OUI àcette nouvelle collectivité.

Oui pour les raisons suivantes :La plus évidente est que cela permettra unebienfaisante simplification institutionnelle. Surle territoire martiniquais, se cumulent deux col-lectivités, la Région et le Département. Lesconséquences dʼun tel empilement institution-nel sont multiples : entremêlement de compé-tences, télescopage permanent des décisions,surenchères politiciennes, ralentissement etincohérence des politiques publiques, pertedʼénergies à tous les niveaux, mauvaise utili-sation des deniers publics, gouvernance lo-cale émiettée.

Un tel « migannaj » provoque des ralentisse-ments généralisés quand il faudrait agir vite,agir bien et affronter les urgences quoti-diennes du mal-développement, du chômage,de la précarité grandissante, des drames delʼhabitat…

Dans des domaines comme ceux du trans-port, de lʼagriculture, de lʼénergie, de lʼenviron-nement, de la culture, du sport… des bouts decompétences se tricotent entre la Région, leDépartement, lʼEtat et, finalement, se paraly-sent dans des marigots administratifs. Dèslors, ce qui devait être traité sous lʼéclairagedʼune vision dʼensemble, dʼune intention glo-bale, se retrouve « makayé » de manière par-cellaire et, souvent même, de manière

antagoniste ou pire : concurrentielle ! …

La recherche dʼune mise en cohérence etdʼune meilleure efficacité de nos institutions estune urgence capitale ! Cʼest pour cela quʼil fautdire Oui.

Certains d’entre vous s’interrogent sur ledétail de cette nouvelle collectivité, sur sesmoyens, ses compétences, son moded’élection et sa place exacte dans laConstitution… Il faut tout d’abord souli-gner que son inscription dans l’article 73nous place dans le cadre de l’identité légis-lative, ce qui nous garantit la pleine et to-tale égalité des droits.

Les moyens financiers, fiscaux et budgétairesde cette nouvelle collectivité sont les moyensadditionnés de la Région, du Département, del Etat, de l Europe. Ses compétences sont sim-plement celles rassemblées et rationaliséesdu Département et de la Région. Des possibi-lités dʼhabilitation et dʼexpérimentation législa-tives, comme cʼest déjà le cas aujourdʼhui,dans des domaines économiques, sociaux ouculturels importants, lui permettront de mettreen oeuvre, dans le cadre de la Constitution,des espaces de responsabilité directe, ce quinous autorisera plus dʼinitiatives locales et desinterventions éclairées et plus efficaces.

Pour une représentation plus juste et démo-cratique, je souhaite que le mode dʼélectionsoit à la fois territorial (pour que la Martiniquesoit représentée dans sa diversité géogra-phique) et à la proportionnelle (pour que tousles courants politiques, toutes les minoritéssoient pris en compte). Cʼest lʼexpression dé-mocratique la plus achevée et partagée quidoit être retenue !

Vous connaissez mon engagement sans faillepour que lʼégalité des droits soit compatibleavec le droit à lʼinitiative dans cette nécessaireresponsabilité à domicilier localement. Je suisdonc très à lʼaise pour soutenir que cette nou-velle collectivité ne changera RIEN, je dis bien: RIEN, à lʼégalité des Droits, RIEN à notre sta-

tut de Région ultrapériphérique, etRIEN à ce que l on appelle plus large-ment le droit commun républicain. Cʼestune vérité incontestable !

Je sais que certains dʼentre vous se pose laquestion suivante : Pourquoi ne pas attendrela réforme Balladur ? En toute conscience, jeleur réponds quʼun tel choix constituerait un re-grettable recul. La situation dans lʼHexagoneen terme de découpage territorial nʼest pas lamême que la nôtre (4 ou 5 Départementsdans une Région, alors quʼici, en Martinique,cʼest un Département dans une Région). Cʼestpour cela que le rapport Balladur ne traite lʼOu-tremer quʼà la marge. En lʼétat actuel du texteprésenté au Sénat sur la réforme territoriale,le refus de cette opportunité de dire Oui à lacollectivité unique reviendrait à laisser le gou-vernement, ou un membre de son administra-tion, décider seul, par ordonnance de notreorganisation institutionnelle et, en consé-quence, de lʼessentiel de notre avenir.

Cela est inacceptable !

Sans compter quʼen lʼétat actuel de la consti-tution, lʼapplication de la réforme Balladur dansles départements et régions dʼOutre mer né-cessiterait, a priori, une nouvelle consultationde la population.

Ce serait le comble.

Voter Oui le dimanche 24 est donc unacte fondamental !

Alors, mes chers(ères) compatriotes, jevous demande dʼaller voter, de faire voter,

et de voter en toute confiance OUI.

Un Oui de résolution, un OUI de dignité,un OUI de responsabilité sans faille !

DIMANCHE 24 JANVIER

VOTEZ OUI

Serge Letchimy

DÉCLARATION SERGE LETCHIMY POUR L'ASSEMBLÉE UNIQUE