Le pouvoir citoyen contre la pauvreté - #OX-FILES...Le Liban, la Jordanie et la Turquie accueillent...

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Septembre - Octobre – Novembre 2019 O magazine trimestriel d’Oxfam-Solidarité h 8 #OX-FILES Lutter contre la crise climatique pour lutter contre la faim 12 #Projet La veine bleue du Sud-Kivu

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Septembre - Octobre – Novembre 2019

Omagazine trimestriel d’Oxfam-Solidarité

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8 #OX-FILESLutter contre la crise climatiquepour lutter contre la faim

12 #ProjetLa veine bleuedu Sud-Kivu

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Matthias (26)Né à AnversEn couple avec GeraEst consultant IT indépendant Les petites choses le rendent heureuxA horreur du gaspillage

Vous aussi, vous souhaitez soutenir Oxfam ?Scannez le QR-code ou visitez www.oxfamsol.be/fr/don

« Le message de Winnie Byanyima, directrice d’Oxfam International, lors du Forum Économique Mondial de Davos était très pertinent. Si chacun payait sa juste part d’impôts, nous n’aurions plus besoin des organismes caritatifs : il y aurait assez d’argent pour faire dispa-raître la pauvreté. »

« Le montant que j’ai donné à Oxfam n’a qu’un petit impact sur ma vie. Mais pour les personnes aidées, il peut être énorme. »

tx!Matthias De Vriendt

« Des impôts justes sont une nécessité. »

OH-magazine n° 1 – revue trimestrielle d’Oxfam-Solidarité – septembre 2019Rue des Quatre Vents 60, 1080 Bruxelles, 02-501.67.00, www.oxfamsol.be, [email protected] responsable : Eva Smets – Rédaction et relecture : Mark Anthierens, Sotiris Gassialis, Thomas Maertens, Leen Speetjens, Lieve Van den Bulck – Rédaction d’images & photos: Tineke D’haese – Lay-out: José Mangano – Coordination : Mark Anthierens – Impression : Gevaert Graphics

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Ce magazine est imprimé sur du papier FSC - MACO SILK 135 Gr

Les bananes, les cochons et la cannelle sont une source de revenus pour les paysannes vietnamiennes qui vivent dans la pauvreté, comme Trieu Mui Pham (94 ans !), sur cette photo.

Au Vietnam, 1.800 paysan.ne.s participent à un projet d’Oxfam qui les renforce sur le plan économique. En les faisant participer à la culture bananière, à l’élevage de porcs ou encore à la production de cannelle, on leur permet de répondre à leurs besoins et à ceux des personnes à leur charge.

Les paysannes cultivent un avenir meilleur au Vietnam

« Maintenant, c’est mon mari qui s’occupe du ménage. »

Les femmes s’unissentLâm Thi Yên, éleveuse de porcs : « Nous avons formé des groupes de paysannes et de paysans pour mieux coopérer. » L’objectif ? Obtenir de meilleurs prix pour leurs produits. Les femmes constatent aussi qu’elles sont mieux traitées. « Avant, beaucoup d’hommes buvaient », raconte Yên. « Maintenant, ils sont plus conscients de leur rôle dans la communauté. Ils ne boivent plus et participent aux tâches ménagères. »

« Maintenant, mon mari s’occupe du ménage, » témoigne Nung Thi Kim, une autre paysanne. « Il cuisine et nourrit les bêtes. Quand je rentre, je peux juste me détendre ! »

oxfamsol oxfamsol@oxfam_sol

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Edit

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Cher lecteur,Chère lectrice,C’est avec fierté que je vous présente le nouveau magazine d’Oxfam-Solidarité ! En feuilletant les pages de cette nouvelle publication, vous découvrirez notre reportage sur le défi que pose la pénurie d’eau potable au Sud-Kivu mais aussi un article de fond qui démontre comment le dérèglement climatique fait progresser la faim dans le monde.

Notre travail est une source quotidienne d’expériences de solidarité qui nous parviennent du monde entier. Autant d’histoires inspirantes que nous partageons avec vous dans ce nouveau magazine.

Encore tout récemment, Oxfam-Solidarité publiait deux magazines. D’une part, Oxfam & Partenaires qui s’adressait à nos donateurs et donatrices et d’autre part Globo destiné à nos sympathisant.e.s, nos abonné.e.s et aux habitué.e.s des magasins Oxfam. Ces deux publications n’en font désormais plus qu’une au titre un brin surprenant : OH.

OH fait référence à l’émerveillement. Emerveillement face à la solidarité de celles et ceux qui agissent ensemble pour un monde plus juste.

OH conserve le meilleur de nos deux publications précédentes et s’adresse à celles et ceux qui sont impliqué.e.s de près ou de loin dans notre organisation et veulent savoir comment nous combattons la pauvreté et les inégalités. Notre tout nouveau magazine sera publié sur base trimestrielle.

Je serais ravie de connaître votre opinion sur notre tout nouveau projet. N’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé via l’adresse mail [email protected].

Je vous remercie pour votre soutien à Oxfam et vous souhaite une lecture enrichissante !

Eva SmetsDirectrice générale d’Oxfam-Solidarité

PS : Si vous préférez lire notre magazine en ligne, faites-le nous savoir par mail via [email protected]

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invitation à l’émerveillement

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Trouvez le lait fair trade Fairebel dans votre supermarché

Une vache européenne produit 15 litres de lait par jour. Au Burkina Faso, rares sont celles qui dépassent les trois litres. La crise climatique et les sécheresses extrêmes qui l’accompagnent sont un vrai problème pour Fatou qui doit parcourir des distances de plus en plus longues pour faire paître ses 12 vaches. Depuis qu’Oxfam et ses partenaires locaux ont amélioré la nutrition de ses vaches laitières, Fatou a multiplié sa production par deux. Pourtant, elle peine à vivre de son travail. Fatou subit la concurrence des exploi-tations européennes qui exportent leur surproduction de lait, sous forme de lait en poudre de qualité inférieure, vendu trois fois moins cher que celui de Fatou.

SNAPShot

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LITRES DE LAIT PAR JOUR

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Michelle (23 ans, à gauche sur la photo), peut enfin rire à nouveau. Elle a fui le Cameroun afin d’échapper à la pauvreté. Arrivée en Lybie, des trafiquants d’êtres humains l’ont forcée à se prostituer.

Elle est parvenue à s’échapper et à rejoindre l’Italie, ou l’association Pronto Dona de Arezzo et sa présidente Gloria (à droite sur la photo) l’ont prise sous leur aile. Michelle se sent enfin en sécurité, tout comme Joy, sa compagne d’infortune.

Oxfam soutient de nombreuses organisations luttant contre la violence faite aux femmes.

TRENDS &TRIGGERS

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protégée

Open Food Networkle nouveau projet

d’Oxfam-Magasins du monde

Open Food Network rassemble sur une plateforme des producteurs et des citoyens qui partagent un même rêve : construire un système alimentaire durable. La plateforme est développée par des producteurs de produits équi-tables, bio et locaux et des consommateurs qui veulent manger des aliments sains. Tout pousse selon des cycles naturels : pas de tomates en décembre mais une alimenta-tion garantie de proximité.

Comment ça marche ? www.openfoodnetwork.be

Customisez votre

La customisation, c’est ajouter une touche créative et originale à vos vêtements : peinture, pièces de tissus, perles… José Mangano, artiste bruxellois, personnalise ses vêtements depuis déjà 20 ans : « J’ai commencé à faire ça car je me fais souvent des tâches de peinture. Plutôt que de jeter les vêtements, je me sers des tâches comme point de départ pour les embellir ! »

Dans les magasins Oxfam, vous trouvez des chemises de qualité à partir de 6 €.

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Cameroun afin d’échapper à la pauvreté. Arrivée en Lybie, des trafiquants d’êtres humains l’ont forcée à se prostituer.

Elle est parvenue à s’échapper et à rejoindre l’Italie, ou l’association Dona de Arezzo(à droite sur la photo) l’ont prise sous leur aile. Michelle se sent enfin en sécurité, tout comme Joy, sa compagne d’infortune.

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Grâce à vous !

172.678 Le 25 avril dernier, Oxfam a remis une pétition signée par 172. 678 personnes dans le monde au géant pharmaceutique Johnson & Johnson. 172.678 personnes ont demandé à la multinationale de mettre fin à l’évasion fiscale, d’ajuster le prix de ses médicaments et d’en finir avec son lobbying politique qui ne vise qu’à optimiser les bénéfices du groupe.

signatures

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FACTS &FIGURES

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protégée

Qu’a fait Oxfam en 2018 ?Saviez-vous qu’en 2018, Oxfam est venue en aide à 22,3 millions de personnes dont 53 % de femmes et de filles, à travers le monde entier ? Et que nous avons mobilisé 1,8 million de personnes autour de nos actions contre la pauvreté et les inégalités.

Oxfam-Solidarité pour sa part a apporté de l’aide humanitaire dans 16 pays touchés par des catastrophes ou des conflits. Nous avons soutenu 66 projets de partenaires locaux dans 25 pays, dans des domaines aussi variés que la sécurité alimen-taire, la justice de genre ou la protection sociale.

Nous avons rassemblé toutes nos actions et nos résultats dans notre rapport annuel 2018. En plus de chiffres détaillés, vous pourrez en apprendre plus sur Oxfam : qui nous sommes, pourquoi nous agissons et comment nous le faisons. Le tout illustré par des exemples concrets.

Vous pouvez lire ou télécharger notre rapport annuel 2018 sur www.oxfamsol.be/rapportannuel

Nous sommes très heureux de pouvoir compter sur le soutien du public belge qui augmente d’année en année. En 2018, notre action a été financée à hauteur de 33,8% par les dons du public.

L’Europe est-elle envahie par les migrants ?

En réalité, on estime que 86% des réfugiés dus aux conflits ou catastrophes se réinstallent soit dans d’autres régions de leur propre pays, soit dans des pays voisins. La situation de la Syrie illustre bien cette réalité. Le Liban, la Jordanie et la Turquie accueillent ainsi 90% des Syriens qui ont fui les combats, soit 5 millions de personnes.

Dans son rapport « Where there’s a will, there’s a way » publié fin 2016, Oxfam relevait qu’un peu plus de 130.000 syriens avaient été réinstallés dans les pays les plus riches de la planète (pays de l’Union européenne, USA, Canada, etc.). Pourtant, leur poids économique permet une capacité d’accueil d’un demi-million de personnes.

Le rapport estimait que la Belgique pouvait accueillir environ 5.000 syriens dans le cadre d’une réinstallation. Or, les chiffres Fedasil les plus récents indiquent qu’à peine 2.890 syriens ont pu s’installer dans notre pays entre 2013 et 2019. Soit 1 réfugié syrien par 3.927 habitants.

FACT CHECKCONCLUSIon : Plutôt qu’une invasion, la Belgique est à la traîne dans l’accueil des victimes de conflits et de catastrophes. L’exemple syrien en est la parfaite illustration.

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AREN et Oxfam ont fourni aux communautés locales du Niger des outils pour mieux exploiter les ressources en eau.

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ne peut souffrir de la faim en raison du changement climatique

Personne

Les jeunes qui se bougent pour le climat ont raison à 100 % : il existe déjà tant de solutions au changement climatique, il est temps de les appliquer. Et c’est ce que fait Oxfam, dans le monde entier. Car c’est justement dans les pays où la vie n’était déjà pas facile que les habitants sont les plus affectés aujourd’hui par le changement climatique.

texte Lieve Van den Bulck - photos Frances Suffrio

À l’aube, dans le village rural de Gadabedji, département de Dakoro (Niger). C’est l’heure où Namata Moussa (20 ans) sort ses chèvres. Les bêtes s’encourent joyeusement, à la recher-

che d’herbe tendre à brouter. Mais cette herbe se fait toujours plus rare.Le changement climatique affecte lourdement le sud du Niger. Et en particulier les Nigériens qui vivent de l’élevage ; ils sont nombreux dans cette région, qui compte 66.000 habitants. Le changement climatique provoque plus de sécheresses et les paysans perdent leurs moutons, chèvres, chameaux et ânes.Les animaux qui survivent sont amenés par les hommes vers des pâturages plus verts, hors de la région. Quand la saison des pluies débute, ils rentrent chez eux. Mais pour les femmes, les enfants et les personnes âgées qui restent à Gadabedji, ce sont des temps de disette . Il est trop tôt pour les récoltes. Et il n’y a pas de chèvres à traire. Donc pas de nourriture à manger ou à vendre au marché.

OX-FILES

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De Gadabedji à Vanuatu De l’autre côté de l’Afrique, en Ethiopie, les éleveurs ressentent eux aussi l’impact du changement climatique. Bien souvent, les sécheresses sont tellement persistantes qu’elles les forcent à migrer, en quête d’herbe. 7.000 km plus loin, au Cambodge, les cultivateurs de riz cherchent une variété de riz qui pousse plus vite, car les saisons et la météo sont devenues imprévisibles.Quant aux paysans de l’île de Vanuatu, en Océanie, ils sont confrontés à des saisons sèches plus longues et à des cyclones plus puissants que jamais. Avec l’appui d’Oxfam et de l’organisation locale Farm Support, ils ont adopté des techniques agricoles adaptées au climat changeant. Ils utilisent notam-ment des espèces de plantes plus résistantes aux conditions météorologiques extrêmes.

De nouvelles compétencesRetournons au Niger : là aussi, les solutions existent. Dans la région où habite Namata Moussa, Oxfam collabore avec l’organisation AREN (Associa-tion pour la Redynamisation de l’Elevage au Niger). Celle-ci a démarré un projet destiné à mieux protéger les éleveurs et leurs familles contre les

conséquences du changement climatique.AREN et Oxfam ont fourni quelques chèvres à Namata et à 150 autres familles. Elle vend le lait et le beurre de ces chèvres, ce qui lui permet de nourrir ses trois enfants à la saison sèche. Les chèvres ont d’ailleurs fait des petits : la chèvre préférée de Namata, Belami, en a déjà eu quatre. De quoi s’assurer d’avoir suffisamment de nourriture à table, maintenant et à l’avenir. Quand les hommes partent avec leurs chèvres, ils laissent derrière eux, au village, des femmes et des jeunes qui ont de l’ambition et des idées neuves. AREN organise des formations et des ateliers avec eux, pour leur apprendre de nouvelles compéten-ces ou un nouveau métier. Cela leur permet de diversifier leurs sources de revenus : achat et vente de vêtements, réparation de vêtements… Quand on ne compte pas sur une source unique de revenus, on devient moins dépendant de la pluie.

Réserves de céréalesIl en faudra plus pour s’attaquer aux sécheresses et à la faim. AREN a acheté des céréales à un moment où leur prix était bas, constituant ainsi une réserve de céréales pour les moments difficiles.

OX-FILES

Les chèvres fournissent du lait et du beurre

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AREN et Oxfam ont fourni du matériel aux communautés locales pour qu’elles puissent aménager des sources d’eau. Cela leur permet de mieux irriguer les terres et d’améliorer les récoltes. Et quand il y a plus d’herbe, les hommes ne doivent plus partir aussi loin avec les bêtes.

La population locale réalise qu’il faut s’attaquer aussi aux causes des sécheresses. C’est pourquoi AREN collabore avec le ministère de l’Environnement au Niger pour combattre l’érosion des sols et la sécheresse. Ensemble, ils stimulent des techniques destinées à améliorer la rétention de l’eau dans les sols, comme la plantation d’arbres.

La transition doit être socialePersonne ne devrait avoir faim, et encore moins à cause du changement climatique. Oxfam veut que les gens vivant dans la pauvreté puissent s’adapter au changement climatique, et cela requiert des moyens financiers. Mais nous devons surtout nous attaquer ensemble aux causes, et plus vite que ce qui a été fait jusqu’à présent.

C’est maintenant que cela doit se faire : jamais auparavant autant de gens ont adhéré à une transition vers un système économique sociale-ment inclusif et durable. Mais quelles sont les instances de pouvoir qui bloquent encore cette transition ? Et comment les combattre ? Oxfam a intégré ces questions dans sa nouvelle stratégie internationale pour les années à venir. Parce qu’ensemble, nous pouvons encore enrayer le changement climatique.

Climate Justice Now! Ce slogan a résonné toute l’année durant les marches pour le climat, mais

également sur le stand Oxfam durant les festivals de l’été. Dans ce stand, des équipes de bénévoles sensibilisent le public au thème du climat. Nahëlle Phan, 19 ans, en fait partie. De Dour aux Solidarités« J’adore aller en festival et la problémati-que du climat me tient vraiment à cœur, » explique Nahëlle, qui a d’ailleurs participé aux marches pour le climat en début d’année. Rejoindre Oxfam aux festivals était donc tout naturel à ses yeux. Elle était présente à Dour, LaSemo et aux Solidarités. « C’est vraiment chouette. On bavarde avec les festivaliers et beaucoup sont vraiment intéressés. L’ambiance est détendue, c’est une bonne manière d’amener la question climatique auprès des jeunes de mon âge. »

Nahëlle s’est inscrite comme bénévole en même temps que deux amies, rencontrées au sein des Jeunes Magasins-Oxfam (qui proposent des produits ‘fairtrade’ à la vente dans leur école secondaire). « J’ai terminé mes études, mais j’ai bien l’intention de continuer à m’investir pour Oxfam et pour le climat, » conclut-elle.

OX-FILES

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Nahëlle, bénévole festival

« M’adresser aux jeunes de mon âge »

43 magasins de seconde main Oxfam donnent une deuxième vie à des vêtements et des ordinateurs.

107bénévoles vous infor-ment sur le climat cet été, au stand d’Oxfam dans plusieurs festivals.

43.880personnes luttent contre les conséquences de la sécheresse au Niger, avec le soutien d’Oxfam et d’AREN.

70.000Belges ont participé en janvier à la plus grande marche pour le climat qu’ait vu la Belgique, à Bruxelles !

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PROJECT

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LA VEINE BLEUE DU SUD-KIVU

C’est pour alimenter quatre villages de cette province de la RD Congo en eau propre qu’Oxfam s’est lancée dans un de ses plus ambitieux projets à ce jour : la construction d’une conduite d’eau de plus de 120 kilomètres de longueur. Cet approvisionnement en eau est vital et permettra de réduire fortement le

risque de maladies et d’épidémies.

Pour les habitants de Sebele – un des villages concernés par le projet – l’accès à l’eau est un défi quotidien.

Leur village ne dispose que d’un puit, dont l’eau est impropre à la consommation. Pourtant, chaque jour, Rebaka Kashindoro se lève à 4 heures du matin pour s’y rendre, un jerrycan de 20 litres à la main. L’aller-retour lui prend une heure, et se répète au moins deux fois dans la journée. En espérant qu’il reste de l’eau…

Une absence d’eau potable propice aux épidémies

A Sebele, ce sont 40.280 personnes qui vivent sans accès à de l’eau potable. La rivière – dont l’eau est tout aussi impropre à la consommation - est située à 4 km du village. Certains

habitants creusent des puits de fortune à proximité de leur maison afin de s’épargner la marche. Le problème est

que ces puits sont rapidement contaminés par des latrines trop proches. Les pluies aggravent encore ce problème en entraînant de nombreux déchets vers les puits de fortune. Et les eaux stagnantes sont propices aux moustiques, vecteurs de malaria. Les habitants de Sebele sont bien conscients des risques liés à ces puits. Mais c’est malheureusement souvent leur seul moyen d’avoir un accès relativement pratique à de l’eau.

Résultat, la clinique de Sebele ne désemplit pas. Chaque jour, c’est une quinzaine de nouveaux patients atteints de choléra qui se présentent. Parfois, il est nécessaire d’installer des patients sous des tentes, dans la cour, car l’hôpital manque de place pour les accueillir. « C’est terrible, mes enfants sont

Il manque 125.000 euros pour finaliser le projet.

texte Thomas Maertens - photos Alexis Huguet/Oxfam

constamment malades, » explique Lwako Okelwa, la cinquantaine, hospitalisé à cause du choléra. « Mais que puis-je faire ? Ça fait 15 ans que j’habite Sebele, et jusqu’ici rien n’a changé ».

Un pipeline communautaireLa solution, c’est Oxfam qui l’a trouvée : capter l’eau propre et potable à la source de la rivière Mukera, située à 80km environ de Sebele. Pour amener l’eau jusqu’aux villages concernés par le projet, c’est l’énergie la moins chère du monde qui est utilisée : la gravité. La source étant située à 1.500 mètres d’altitude, aucune pompe n’est nécessaire pour acheminer l’eau vers les réservoirs.

Pour la pose des conduites, Oxfam a fait appel aux communautés locales. Amnazo Kiza, énergique trentenaire et mère de 5 enfants, est secrétaire du ‘Water Commit-tee’ (comité de l’eau) mis en place pour gérer ce projet. « Toutes les personnes qui travaillent pour ce projet sont volontaires, et ont été désignées par vote au sein des

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communautés, » explique-t-elle. « Un des rôles du comité est d’organiser le travail des bénévoles qui creusent la tranchée pour le pipeline. Une fois la conduite terminée, les familles devront payer une petite participation pour avoir accès à l’eau. Cela permettra d’entretenir le système. Et nous pré-voyons une caisse de solidarité pour les personnes qui n’ont pas les moyens de payer cette cotisation, comme les personnes âgées. »

Un projet colossal, en manque de moyensCela fait déjà 14 mois que le projet est en cours, et 106 km de conduites ont été posés. Des platefor-mes destinées aux réservoirs sont déjà construites également. Chacune pourra accueillir une citerne d’une capacité de 70.000 litres. Ces citernes sont à leur tour reliées à des robinets, où les habitants des villages de Segele, Fizi, Katanka et Malinde pourront venir s’approvisionner en eau propre.

Mais le projet se heurte à des difficultés de financement. Il manque 26 km de conduites pour finaliser le pipeline. Le problème principal réside dans le fait que les conduites sont achetées en Ouganda, et doivent être transportées dans les zones concernées, souvent difficiles d’accès. Le

coût pour ce transport est énorme et n’est souvent pas couvert par les subsides publics d’aide au développement.

C’est pour cela que l’apport de fonds par des ONG comme Oxfam est si important. Leur utilisation est généralement moins restrictive que celle des fonds publics et permet de régler des dépenses comme celle du transport de matériel. La générosité des donateurs est donc le dernier coup de pouce pour mener ce projet à terme. Actuellement, on consi-dère que 125.000 euros manquent pour le finaliser.Quand l’eau s’écoulera, c’est une veine bleue qui fera battre à nouveau le cœur de toute la région.

À Sebele, plus de 40.000 personne n’ont pas accès à l’eau potable.

LE PIPELINE DE TOUS LES RECORDS

PROJECT

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132 70.000 180.000La longueur totale des conduites, depuis la source de la Mukera jusqu’aux 4 villages desservis.

Le volume de chacune des 5 citernes installées le long du pipeline.

Le nombre de personnes qui accèderont enfin à de l’eau propre et potable.

Découvrez ce projet en vidéo sur www.oxfamsol.be en scannant ce QR-Code.

KM

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en mission avec ...Stephane Parmentier (43), #stephaneàcubaOfficier thématique ‘systèmes alimentaires durables’

Cuba est un pays attachant, qui vit une période de transition depuis la mort de Fidel Castro. Mais il ne faut pas idéaliser : derrière les images de carte postale, la vie reste dure pour les habitants.

Avec les partenaires locaux, on définit ensemble les valeurs centrales du projet. Les sommes investies sont importantes, et tout le monde est d’accord : il faut les utiliser de manière responsable.

Imposante et superbe statue dans une rue de La Havane. C’est une œuvre dédiée aux femmes et à la richesse apportée par la diversité des genres. Des thématiques qui résonnent avec les valeurs d’Oxfam.

À midi, à La Havane, les rues sont écrasées par le soleil. Tout le monde cherche un peu d’ombre pour se rafraîchir. Moi aussi, il s’agit d’être en forme pour la suite de la journée !

Petite photo « de famille » avec les partenaires. Un moment précieux, car je ne suis pas directement en contact avec eux depuis la Belgique. Énorme satisfaction partagée de voir le programme enfin se lancer, car le processus d’approbation par le gouvernement cubain a été un vrai parcours du combattant.

26/04 #CUBA #OLDTIMER 27/04 #MEETING #COLLABORATION

27/04 #ART #DROITSDESFEMMES 29/04 #CALOR#MIDI

28/04 #TOUSENSEMBLE #OXFAM

stephane parmentier • stephane parmentier •

stephane parmentier • stephane parmentier •

stephane parmentier •

À Cuba pour le lancement d’un projet soutenu par Oxfam. Le but est de promouvoir la production, la distribution et la consommation de produits agricoles locaux. Accueilli comme un membre de la famille par les propriétaires de l’hôtel !

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APRÈS AVOIR LU OH

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Les possibilités d’agir à nos côtés contre la pauvreté et les injustices ne

manquent pas, comme vous l’avez vu dans nos pages. Signer une pétition, faire du shopping dans un de nos magasins de seconde main, nous soutenir

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P501325 - Bureau de dépot

Gand X

OH - magazine trimestriel d’Oxfam-SolidaritéSeptembre - octobre - novembre 2019 Editrice responsable : Eva SmetsRue des Quatre-Vents 601080 Bruxelles