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Du 25 novembre 2011 au 5 mars 2012 N°1 Supplément gratuit à découvrir avec l’exposition au Château d’Hardelot! Le Petit Dickens etit Dick Illustré Aux origines de l’illustration Numéro spécial Oliver Twist Dickens et le monde de l’illustration George Cruikshank Dickens et le mon Oliver

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Du 25 novembre 2011 au 5 mars 2012 N°1 Supplément gratuit à découvrir avec l’exposition au Château d’Hardelot!

Le Petit Dickens Le Petit Dickens

Illustré Aux origines de l’illustration

Numéro spécial

Oliver Twist

Dickens et le monde de l’illustration

George Cruikshank

Dickens et le monde

Oliver

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A nos visiteurs, À nos lecteurs

Le concept de l’exposition repose sur les relations intrinsèques entre l’écriture et l’illustration. L’illustration n’est plus une mise en image de l’œuvre : elle la travaille, la met en imaginaire, l’interprète… Ce concept est d’autant plus intéressant à l’ère du multimédia puisqu’il nous emmène dans une autre association du mot et de son imagerie.

C’est donc une véritable mise en image théâtrale des narrations, dialogues

et situations que nous proposons dans cette déambulation à travers les trois œuvres retenues : Oliver Twist, David Copperfield et Le Conte de Noël. Nous avons choisi un parcours théâtral qui accompagne le visiteur dans trois univers visuels et auditifs où ils entrent dans un livre. Ces trois espaces théâtralisés invitent le visiteur à pénétrer dans le livre. Il continue tout au long des trois salles dédiées à l’exposition dans un univers où sont présentés à la fois les textes de Dickens et l’imaginaire de ses trois principaux collaborateurs, John Leech, George Cruikshank et Hablot Knight Browne dit Phiz. Chaque espace est conçu comme une « boîte à livres » incitant le visiteur à pénétrer dans l’univers romanesque et le plongeant dans une atmosphère qui associe le texte aux images.

Le concept de l’exposition est de faire pénétrer le lecteur dans un univers littéraire, tant sonore que visuel, qui lui donne à entendre l’œuvre autrement…A travers les illustrations d’époque de Charles Dickens, nous invitons le public à entrer dans le Livre qui confronte le texte et sa représentation dans l’harmonie d’une scénographie propre à chaque ouvrage.

Dans cette première boîte, l’accent est mis ici sur les liens entre narration et ambiance… Car le personnage principal d’Oliver Twist, c’est d’abord Londres, ce Londres du XIXème siècle en plein essor industriel avec le cortège de ses misères et de ses richesses – et particulièrement ce Londres traversé par la Tamise, lieu magique et inquiétant – que rappelle la scénographie. C’est donc ce que la bande-son, en accord avec le décor va relayer (bruits de chevaux, de calèches, cloches, cris des vendeurs, pas sur le pavé). La voix qui prend en charge les chapitres et les débuts et fins de chapitres sert à différencier ce roman de celui de David Copperfield, puisqu’ici ce n’est pas le personnage mais le narrateur-auteur qui suit Oliver Twist dans son combat entre le Bien et le Mal… La construction des romans dickensiens méritait également d’être soulignée avec des chapitres qui donnent déjà toute la saveur, l’humour et la distance par rapport aux péripéties de l’histoire (d)écrite. Les débuts et fins de chapitre sont également extrêmement intéressants dans la mesure où ils donnent à entendre la voix de Dickens qui marque une tendre distance bienveillante et caustique face aux aventures rocambolesques d’Oliver, aventures dont la succession chapitre après chapitre est précisément mise en valeur par l’accélération de cette lecture.

Il est évident que le public est incité, non pas à demeurer pour suivre la totalité de l’histoire, mais au contraire à se faufiler au hasard pour dérober, presque subrepticement, comme un voleur, l’ambiance sonore et visuelle et l’excitation de ces quelques bribes d’histoire hachée qui lui parviendront – puisqu’il arrivera probablement de façon fortuite à n’importe quel moment du déroulement des chapitres…

Isabelle Starkier Compagnie Star Théâtre

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Oliver

Dans l’Angleterre victorienne du XIXe siècle, le

jeune Oliver, né orphelin, est chassé de son hospice pour avoir demandé une ration supplémentaire de gruau. Pris comme apprenti par M. Sowerberry, croque-mort et fabricant de cercueils, l’enfant épuisé et maltraité décide de s’enfuir vers Londres où il rencontre Artful Dodger un jeune voleur qui travaille pour le compte du vieux Fagin. Ce dernier ne tarde pas à prendre l’orphelin sous sa coupe, l’entraînant à voler les bourgeois dans la rue. Après une arrestation pour un vol non commis, Oliver rencontre M. Brownlow, un vieil homme riche qui décide de le recueillir. Aussitôt, le fourbe Bill Sikes, un associé de Fagin s’arrange pour récupérer le jeune garçon. Mais la maîtresse de Bill, la jeune Nancy révèle à M. Brownlow où Oliver est retenu captif. Dans ce roman, Charles Dickens dépeint le portrait d’un jeune innocent confronté à la société citadine corrompue par le crime.

Avant le livre, le feuilleton

Entre 1837 et 1839, Oliver Twist paraît d’abord sous forme de feuilletons mensuels dans la revue Bentley’s Miscellany dans laquelle Charles Dickens est le premier éditeur. Même si Dickens était connu pour en être l’auteur, il publia ses nouvelles sous le pseudonyme de Boz, Boz étant le surnom de son plus jeune frère. Pour illustrer Oliver Twist, Charles Dickens fera appel à George Cruikshank.

Cruikshank et Dickens A partir des années 1820, Cruikshank se

consacre désormais à l’illustration. Sa rencontre avec Charles Dickens le fera connaître jusqu’aux Etats-Unis.

En 1833, Charles Dickens commence à rédiger des histoires pour des magazines et des journaux. Ses premiers textes publiés dans le Monthly Magazine seront édités en 1836 sous le nom Sketches by Boz. La rencontre entre l’illustrateur et l’écrivain se concrétise en novembre 1835 par l’intermédiaire de l’éditeur John Macrone. Le choix de Cruikshank s’impose de manière évidente pour Dickens surtout pour représenter les « gens de tous les jours ».

En 1838, Cruikshank réalise 24 illustrations pour l’un des plus grands romans de Dickens, Oliver Twist. Les deux hommes se lient d’amitié et Dickens n’hésite pas à faire appel à lui pour ses talents de comédien amateur dans quelques unes de ses pièces. Cependant, leurs rapports se compliquent lorsque Cruikshank s’inscrit à la ligue antialcoolique et en devient un fervent militant.

Après la mort de Charles Dickens, Cruikshank revendique la création du personnage d’Oliver Twist, propos que les amis de Dickens ont toujours dénié. En 1871, dans une lettre adressée au Times, Cruikshank avoue que Dickens et lui sont en désaccord sur les origines du personnage Oliver Twist : « J’ai demandé à Dickens de me laisser créer un charmant petit garçon et si nous le représentons ainsi, il serait certain qu’il aurait plus d’intérêt pour le public et plus particulièrement pour les femmes et le résultat ne pourrait être qu’un grand succès (…). M. Dickens acquiesça à cette remarque et je n’ai pas besoin d’ajouter que ma prophétie était véridique ; et quiconque s’intéressera à mes représentations d’Oliver verra que l’apparence du garçon est différente des deux premières illustrations ».

Dans tous les cas, les illustrations de Cruikshank ont marqué beaucoup de lecteurs et les adaptations successives d’Oliver ont toujours fait référence à son travail.

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GEORGE CRUIKSHANK(1792-1878)

Avec George Cruikshank s’achève la grande

période de la caricature anglaise qui débute avec William Hogarth et se poursuit avec deux grands caricaturistes de leur temps, James Gillray (1757-1815) et Thomas Rowlandson (1756-1827). Alors qu’Hogarth crée la caricature de mœurs, Gillray se distingue par la caricature politique et Rowlandson oscille entre les deux expressions. George Cruikshank, considéré comme le « Hogarth moderne » dont le style, au départ, s'inspire directement de celui de Gillray, couvre tous les domaines de la caricature et connaîtra une brillante carrière d'illustrateur.

Né à Londres en 1792, George Cruikshank est le deuxième fils de l’Ecossais Isaac Cruikshank, caricaturiste, miniaturiste et illustrateur d’ouvrages. Dès son plus jeune âge, George Cruikshank tire les enseignements artistiques de son père qu’il aide à la réalisation de billets de loterie.

George Cruikshank, Snuffing out boney, 1814 Cette œuvre est réalisée suite à l’invasion de la France en 1814 par les troupes prussiennes et russes. L’empereur Napoléon, cible favorite des caricaturistes anglais, est représenté par une bougie éteinte par un soldat cosaque.

George Cruikshank, Autoportrait A partir de 1810, ses premières caricatures

paraissent dans le magazine satirique The Scourge. Principal caricaturiste politique de la Régence, il attaque la famille royale et les politiciens avec ses gravures comiques et critiques. L’Angleterre y est personnifiée sous les traits d’un personnage nommé John Bull. Parmi les grands sujets d’actualité, il aborde les guerres napoléoniennes (Snuffing out Boney) ou ceux qu’il considère comme les ennemis de la nation, les rebelles irlandais. Il remporte un vif succès avec ses caricatures de la vie quotidienne en Grande-Bretagne parues dans des revues telles que The Comic Almanach ou Omnibus. Face aux conséquences de la Révolution industrielle, il s’indigne non seulement devant la transformation du paysage londonien marquée par la construction de maisons sur des parcelles champêtres et aussi devant les conditions de vie misérables des enfants. Mais encore, il s’affiche comme un fervent militant de l’antialcoolisme.

Un événement a joué un rôle déterminant dans son activité de caricaturiste : devant la prison de Newgate, il garde en mémoire la vision de femmes se balançant à des potences après avoir été condamnées pour fabrication de faux billets d'une livre. Cruikshank, profondément bouleversé, grave une planche à laquelle il donne la forme d'un billet d'une livre ; cette œuvre funèbre est sa première grande réussite. Il meurt à Londres en 1878.

Cruikshank, A Radical Reformer, 1819 De nombreuses caricatures de Cruishank traitent de la période révolutionnaire et post-révolutionnaire.

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CHARLES DICKENSET LE MONDE DE L’ILLUSTRATION

Charles Dickens considère

l’illustration comme primordiale à ses textes. Dès 1833, sa première histoire sur la vie de Londres paraît gratuitement sous la forme de feuilletons dans des journaux et magazines comme le Monthly Magazine. Le jour de son vingt-quatrième anniversaire, ses histoires sont publiées dans un seul et même volume intitulé Skectches by Boz. Le succès est immédiat et amène un éditeur à lui proposer un contrat pour la rédaction d’un livre comique, Les Aventures de M. Pickwick.

« I l est préférable que les gravures découlent du texte et

non l’ inverse »

En 1836, lors de la rencontre entre Charles Dickens et celui qui deviendra son éditeur Chapman and Hall, le jeune écrivain révèle :

« Je peux bien vous écrire

quelques petites scènes de sport ou de chasse, encore que je n’y connaisse rien. Mais il est préférable que les gravures découlent du texte et non l’inverse. Et j’aimerais utiliser un choix plus vaste de thèmes et de personnages d’ailleurs… ».

Les deux associés, Chapman and

Hall proposent alors à Dickens de leur fournir chaque mois une feuille et demie ou vingt-quatre pages imprimées de texte pour accompagner quatre dessins comiques réalisés par un certain Seymour.

George Cruikshank "Oliver plucks up a Spirit" (Oliver Twist)

SEYMOUR, BUSS, CATTERMOLE… Charles Dickens fait alors appel aux

plus grands illustrateurs anglais de son temps tels que George Cruikshank, Hablot Knight Browne (Phiz) et John Leech qui réaliseront les illustrations des plus grandes de ses œuvres: Oliver Twist (1837-1838), David Copperfield (1849-1850) et Un Chant de Noël (1843).

George Cruikshank "Fagin" (Oliver Twist) D’autres illustrateurs tels que Robert W.Buss (1804-1875), George Cattermole (1800-1868), Samuel Williams (1788-1853), Daniel Maclise (1807-1870), Frank (1800-1859) et Marcus Stone (1840-1921) et Luke Fildes (1844-1927) apporteront aussi leur contribution à l’écrivain.

William Hogarth (1697-1764) Gin Lane Fervent admirateur d’Hogarth Charles Dickens possède dans sa maison de Gad’s Hill près de Rochester 48 dessins de l’artiste. Dickens et Hogarth portent un réel intérêt vers les classes populaires. Ils ont en commun des personnages pour la plupart scrupuleux, atteints de démence ou touchés d’une force tragique.

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AUX ORIGINES DE L’ILLUSTRATION

L’image entretient depuis toujours

une relation forte avec le texte. Depuis des siècles, même avant l’invention de l’imprimerie, l’illustration s’infiltre partout pour nourrir l’imagination des lecteurs. Récits, romans, poésies… mais aussi articles, réclames, rapports : l’illustration accompagne non seulement le texte, mais le décrit, l’améliore, le perturbe. Charles Dickens systématise ce rapprochement, pour toucher davantage de public, pour amuser les non-lecteurs mais aussi pour mieux vendre ses livres.

À l’origine du développement important

de l’usage des illustrations surviennent trois grands événements : l’apparition de l’encre d’imprimerie, l’arrivée du papier après sa création en Chine et surtout l’invention de la presse à imprimer par Gutenberg en 1468.

En Europe, après le règne des

enlumineurs et des copistes, apparaissent au XIVe siècle les premiers livres imprimés contenant des images reproduites par gravure.

Jean-Baptiste Oudry, Le loup et l’Agneau, Fables de la Fontaine, 1755

Il faut attendre le XVIIIe siècle pour que la France connaisse son heure de gloire dans le domaine de l’illustration. Romans, nouvelles et recueils de poésie en abondent, en même temps que se multiplient les tirages de livres de toutes sortes. De cette époque, nous gardons surtout en mémoire les Fables de la Fontaine illustrées par Jean-Baptiste Oudry en 1755 et Les Fables d’Esope en Angleterre illustrées par Samuel Croxall en 1722. Les fables d’Esope, écrivain grec du VIIe avant J.C. ont en partie inspiré Jean de la Fontaine.

John Tenniel, Alice aux Pays des Merveilles, Le lapin blanc, 1865

Ce n’est qu’au XIXe siècle qu’est

mentionnée en Europe la notion d’illustrateur. On désigne par là tout artiste ornant les pages imprimées dans le monde de l’édition et de la presse. La seconde moitié du XIXe siècle apparaît en Europeet aux Etats-Unis comme l'âge d'or de la presse écrite et de l'illustration. En effet, l'illustration profite d’une diffusion accrue des journaux et du succès qui en découle. A cela viennent s’ajouter d’autres facteurs comme la progression de l’alphabétisation et le développement de la littérature populaire dans des éditions pour le grand public.

En France, de grands noms apparaissent : Honoré Daumier (1808-1879), Tony Johannot (1803-1852), ou encore Gustave Doré (1832-1883) qui illustre les plus grands ouvrages littéraires de son temps.

En Angleterre, sous le règne de Victoria, Walter Crane (1845-1915), H. J. Ford (1860-1941), Arthur Rackham (1867-1939), Hablot Knight Browne dit Phiz (1815-1882) et John Tenniel (1820-1914) sont reconnus comme illustrateurs de renom. Les illustrations de John Tenniel sont fortement associées à l’imaginaire de Lewis Carroll. Quand à Arthur Rackham et Edmund Dulac, ils incarnent l’influence des préraphaélites sur l’illustration britannique. En effet, depuis les débuts de l’ère industrielle, l’une des préoccupations des préraphaélites repose sur la capacité à rendre une œuvre morale. Cette imagerie populaire a ainsi nourri un courant original et inventif qui inspirera l’illustration du livre pour enfants en Europe.

L’édition multiplie alors les publications illustrées pour tous les publics. C’est le cas en Angleterre où la Révolution industrielle incite les lecteurs issus de toutes catégories sociales à vouloir parfaire leur éducation. En France, Louis Hachette décide de franchir le pas et se lance dès 1826 dans l’édition.

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LA CARICATURE

Le XIXe siècle correspond également à l’émergence d’un genre nouveau de dessin humoristique et satirique, la caricature. Dans la presse écrite, les caricatures diffusent des messages à visée sociale, politique et surtout critique de la société qui nous entoure.

La caricature se définit comme un art populaire par lequel s’expriment toutes sortes d’idées aussi bien politiques que sociales. Ce mot, apparu pour la première fois en 1646 est plus répandu à la fin du XVIIIe siècle. Au cours de la Révolution française, elle se multiplie non seulement en France mais aussi de l’autre côté de la Manche, en Angleterre. En France, on estime qu’il en existe près de 1500 entre 1789 et 1792. Certaines d’entre elles paraissent dans des journaux hebdomadaires comme les Révolutions de Paris. De leur côté, les royalistes rétorquent en publiant leurs propres illustrations anti-révolutionnaires.

James Gillray, The Plumb pudding in danger, 1805, L’Empereur Napoléon et le premier ministre anglais se partagent le monde : Napoléon la terre et William Pitt la mer.

En Angleterre, une figure de la caricature émerge : le caricaturiste et graveur James Gillray (1757-1815). Depuis le XVIe siècle, une certaine liberté de la presse permet l’éclosion de la caricature dans tout le royaume. Le regard des Britanniques sur le peuple français affiche une certaine peur. Le Français est perçu comme un être arrogant, raffiné, squelettique qui se voit comme un aristocrate alors qu’il

n’est en fait qu’un simple valet tandis que John Bull, la mascotte du peuple anglais, est loin d’être un être délicat : il n’effleure pas le sol de ses pieds mais le rase par sa démarche.

André Gill, Charles Dickens, L’Eclipse, 1868

Sous la monarchie de juillet, même si la

feuille volante a encore toute sa place, les périodiques illustrés commencent à se développer. La caricature politique est désormais indissociable au monde de la presse. Mais la loi du 9 septembre 1835 rétablit en France la censure pour les dessins, caricatures et lithographies. Sous l’Empire, les artistes se tournent désormais vers la caricature de mœurs. L’année 1868 marque un tournant puisque la nouvelle loi sur la presse permet le développement de plusieurs journaux comme la Lune de Gill (ami et élève de Daumier) qui deviendra par la suite l’Eclipse. C’est l’époque du portrait dit charge qui assimile le sujet comme une tête volumineuse à un corps minuscule.

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LES ADAPTATIONS D’OLIVER TWIST

Oliver a traversé bien des siècles et

ce, sans prendre une ride. Depuis 1837, le petit garçon répond aux stéréotypes des enfants de toutes les époques. Il suffit de s’attarder sur l’affiche de la comédie musicale Oliver ! pour comprendre qu e même Oliver a traversé les années 70, le visuel allant jusqu’à se fondre dans la mode hippie. Cela demeure sans doute le secret de son ultime jeunesse, s’adapter et vivre avec son temps.

Le Jeune John Howard Davis incarne Oliver dans l’adaptation cinématographique de David Lean (1948)

Il existe aujourd’hui de multiples

adaptations d’Oliver Twist et ce, sous différentes formes : l’une des premières adaptations cinématographiques est celle de Frank Lloyd en 1922. Oliver sera repris par David Lean en 1948, Walt Disney Pictures en 1988 et récemment par Roman Polanski en 2005. Parmi les autres adaptations, nous avons également la comédie musicale de Carol Reed en 1968. Oliver existe aussi en bande dessinée. Loic Dauvillier, dessin d’Olivier Deloye et mise en couleur d’Isabelle Merlet et Jean-Jacques Rouger. Loïc Dauvillier, scénariste en bande-dessinée a également adapté en BD Le Tour du monde en 8O jours de Jules Verne ou encore Le Portrait de Gogol. Sans oublier toutes les séries anglaises adaptées autour du jeune garçon.

Oliver Twist de Roman Polanski (2005)

Prochainement est attendue une version féminine du roman de Charles Dickens, Olivia Twisted produite par Miachael de Luca qui se voudra plus moderne avec une touche gothique.

Benjamin Pollock (1856-1937)

Benjamin Pollock est né en 1856 à Hoxton,

dans un des quartiers pauvres de Londres. En 1876, il reprend l’entreprise de fabrication de décors de théâtre de son beau-père, John Redington. Pollock est surtout réputé pour être le fabricant de théâtre victorien en jouet, de la conception du décor à la réalisation de marionnettes. Les théâtres en jouet, constitués de papier et de bois étaient très populaires au XIXe siècle. Ce type de théâtres permettait aux enfants de monter leurs propres productions chez eux avec des feuilles pré-découpées de silhouettes servant au décor, aux accessoires et aux différents personnages de la pièce. Il réalise entre autres des décors de scène et des personnages adaptés de l’œuvre de Charles Dickens, Oliver Twist.

Depuis 1956, un musée le Pollock’s Toy Museum à Londres est consacré à l’ensemble de ses marionnettes et de scènes et offre au visiteur un aperçu passionnant d’un art perdu.

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LE PETIT DICKENS ILLUSTRE Une exposition du Département du Pas-de-Calais,

Château d’Hardelot, Centre Culturel de l’Entente Cordiale, organisée dans le cadre des célebrations Dickens 2012.

Dominique DUPILET, Président du Département du Pas-de-Calais

Thérèse GUILBERT, Vice-Présidente en charge de la Culture

Commissaires d’exposition : Pierric MAELSTAF et Marina HERMANT

Exposition conçue et réalisée par le STAR THEÂTRE

Scénographie et réalisation des décors et accessoires : Jean-Pierre BENZEKRI

Dramaturgie : Isabelle STARKIER

Avec les voix de : Daniel JEAN, Anne MAUBERRET, Stéphane MIQUEL,

Sarah SANDRE, Isabelle STARKIER ; Creation sonore : Michel BERTHIER ;

Electronique Spetacle : Jérôme BARBIER ; Couturière : Martine BRIAND ;

Administration, Star Théâtre : Elsa BRES

Remerciements : la Direction de la Culture, la Médiathèque Départementale et en particulier Grégory Gomes, l’équipe du Château d’Hardelot.