Le Paris d'aventure: La ville dans Les Trois Mousquetaires

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Final thesis for French major at Knox College. Do not cite without permission of the author.

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Karner 1

KARNER Elizabeth

French 399

Final paper

Le Paris d’aventure:

La ville dans Les trois mousquetaires

Nous nous sommes intéressées à la langue française à l’âge de douze ans. Sa

beauté et l’histoire du pays nous a inspirées de l’étudier pour les dix ans passés. D’après

nous, personne ne présente une plus belle utilisation de cette langue et ce pays

qu’Alexandre Dumas, l’auteur des Trois mousquetaires. Il crée dans ce roman une image

de la France et de son peuple au XVIIe siècle qui n’est pas exactement historiquement

correcte, mais qui intrigue l’esprit. La trilogie de d’Artagnan prend souvent comme

scène la ville de Paris pendant le temps de Louis XIII, et ce temps et ce lieu, « Far from

being a mere backdrop…forms the very fabric of the tale » (Stowe 68). Là-dedans, nous

trouvons le domaine de l’esprit libre et aventureux, où se trouvent des méchants

historiques et des héros légendaires, et le devise « un pour tous, tous pour un. »

On a tendance à considérer ce livre populaire comme un roman de cape et épée,

peut-être comme un roman historique mas pas historiquement correcte. Nous avons reçu

des expressions et des remarques sarcastiques quand nous l’avons emprunté à la

bibliothèque en France. Mais avec des individus littéraires, le livre est respecté comme

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un chef d’œuvre du genre. L’auteur de l’article « Of Kings, Queens, and Musketeers »

nous donne une citation d’une introduction au premier roman de la trilogie qui dit, « Qui

a, mieux que Dumas, fait sentir une époque, respirer l’air du temps, et pour cela, entrer

dans le secret personnel, psychologique, moral, pittoresque, des gens et des choses, [ou]

… mieux rendu le passé présent ? » (Samaran, cité par Wood 167). D’après Allen Wood,

en lieu de créer un monde historiquement correcte, Dumas a mis assez d’évidence de la

période pour créer une histoire propre à lui et à ses personnages. Pour comprendre

l’histoire et la ville dans Les trois mousquetaires, il faut aussi comprendre comment la

biographie de Dumas : comment il a vu Paris, ce qu’il a découvert dans la vérité

historique, et pourquoi il a créé son propre version des événements et des lieus de

l’histoire. Avec ce mémoire nous allons illuminer au lecteur l’inspiration que l’auteur a

prise de Paris et de ses personnages importants, et l’importance continuant de ce livre

pour nos jours.

Chapitre 1 : La vie du géant littéraire

Dès le début de sa vie en 1802, Dumas a connu l’aventure. Ses biographies se

lisent souvent comme ses romans, et le lecteur peut y voir les origines des personnages

comme d’Artagnan, ses amis, et ses ennemis. Prenons pour exemple le père de Dumas,

Thomas-Alexandre, qui a été soldat dans l’armée de Napoléon I. Il est décrit par

Alexandre comme « Herculéan » (Schopp, Genius 5), une sorte de géant en physique et

en stratégie qui est devenu général sous Napoléon avant que celui-ci est devenu

empereur. A cause de son désaccord avec la nouvelle politique de Napoléon, Thomas-

Alexandre a quitté l’armée et est revenu à sa famille. Il est mort quelques ans après d’un

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cancer de l’estomac, un événement qui a choqué le jeune Dumas, ayant seulement quatre

ans ; « his father would be his first and his most permanent model of conduct » (Schopp,

Genius 10). Ne comprenant pas la mort à cet âge, le garçon a tenté un suicide pour

rejoindre son père quelques jours après que celui est mort.

Dumas a été donc élevé pour la plupart de sa jeunesse par sa mère, Marie-Louise-

Elizabeth Labouret, qui l’a nourri avec des grands livres. Elle l’a aimé tant qu’il devait

rester chez lui pour son éducation. Le biographe Stowe dit de la jeunesse de Dumas :

« Nurtured on tales of the Ancien Régime and having his own memories of the Empire,

he always remained responsive to accounts of valorous deeds, of great acts of patriotism,

and of the glory of battle, though he had seen the inglorious consequences of war as

well » (Stowe 18). Les idées de son père sont visibles dans tous les mousquetaires du

titre, qui ne sont pas nécessairement d’accord avec leur roi mais qui combattent pour la

France (Lucas-Dubreton 4). Il est spécialement visible dans le caractère d’Athos, qui est

sage mais n’a peur de personne dans la politique. Le lecteur peut aussi voir dans les

femmes gentils du roman, la mère de d’Artagnan et la reine, Anne d’Autriche.

En 1819, Dumas a quitté le village de sa jeunesse, Villers-Cotterêts, pour Paris,

voulant chercher sa fortune comme écrivain. Il avait dix-huit ans. Comme d’Artagnan, il

devait habiter dans un quartier pas à la mode dans un chambre pas cher. Il s’est vite

marié avec une de ses nouvelles voisine, Marie-Catherine Lebay ; elle est visible dans le

personnage de Constance Bonacieux, l’amant de d’Artagnan et la femme de son

propriétaire : « Very blond, very fair, not pretty but charming, » insatisfait avec son ex-

mari, et à l’autre côté du couloir (Lucas-Dubreton 22-23). Les deux ont eu un bébé tout

de suite, qui s’appelait aussi Alexandre. Au début, il n’avait pas beaucoup de succès et il

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a survécu comme clerc. Mais éventuellement ses pièces de théâtre lui ont gagné

l’attention des notables littéraires. Dans les salons de Paris, Dumas, « son admiration

pour Lamartine et Hugo aidant, se découvre romantique » et inspiré par la « Muse

française » (Schopp, Lettres 9) et une nouvelle amie, Mélanie Waldor. Assez vite après

la production de « Christine, » sa première pièce bien-reçu, il commence sa vraie carrière

comme écrivain. Il fait des amitiés formidables avec des personnages fameux de la

période, notablement avec Victor Hugo et le père de Mélanie Waldor, qui a tenu des

salons chez lui.

Un ami de l’auteur lui a écrit, « Monsieur, I love you and I admire you because

you are one of the forces of nature. » Lucas-Dubreton, qui introduit son livre avec cette

citation, remarque que la vie de Dumas « expresses itself solely on the plane of action

and of instinct – hence its characteristic violence of tine, boldness of gesture, serene

assurance, and innocent gaiety » (Lucas-Dubreton Foreword). Ce biographe continue

cette idée pendant tout sa biographie, qui est écrit dans le style d’un roman. Dans son

deuxième chapitre, Lucas-Dubreton écrit de l’amour entre Dumas et son amie Mélanie.

Alexandre apparaît comme d’Artagnan, jeune, naïf, mais un amant fort en corps et plein

de la passion (39). Ce deuxième aspect se répand dans tous les relations entre les

mousquetaires et leurs maitresses de son roman ; ces maitresses sont souvent aussi des

forts personnages (Wood 168). Même l’amour entre la reine et un duc anglais écho le

langage des lettres de Dumas et la belle Mélanie.

Pour beaucoup de sa vie, Alexandre habitait à Paris, fréquentant les salons

importants et produisant plusieurs livres par an. Il a écrit deux cent cinquante œuvres

pendant sa vie à Paris. En 1844, il nous a donné neuf romans, y compris Les Trois

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Mousquetaires et Le Comte de Monte-Cristo. Le géant littéraire est enterré dans le

Panthéon dans le quartier Latin de Paris, dans la même chambre de la crypte où restent

Emile Zola et son ami Victor Hugo (Garval). Son œuvre le plus célèbre et le plus célébré

était et continue d’être Les trois mousquetaires, l’histoire d’un jeune homme de la

campagne, un « Don Quichotte à dix-huit ans » qui veut devenir mousquetaire du roi, et

qui s’appelle d’Artagnan.

Chapitre 2 : L’histoire et la ville créées par Dumas

D’Artagnan passe beaucoup de temps à Paris en interaction avec les personnages

du Louvre pendant tout le roman. Wood remarque qu’un grand parti de l’intérêt du

roman vient du fait qu’un jeune homme si ordinaire que d’Artagnan est vu, noté comme

extraordinaire, et puis invité dans la confiance des trois figures les plus importants de

l’ère (Wood 169). Le roi, Louis XIII, invite les trois mousquetaires du titre et puis notre

héro aussi au palais, après que la petite bataille s’est passée entre ces quatre hommes et

les cinq gardes du cardinal. Il les félicite et leur donne d’argent comme récompense pour

cette preuve de leur supériorité en combat. Ensuite, d’Artagnan sauve l’honneur de la

reine, Anne d’Autriche, dans « l’affaire des ferrets » et puis est donné sa bague comme

remerciement. Ces circonstances sont entourées des affaires du Louvre, et la balle s’y

passe aussi. Enfin, le Cardinal Richelieu engage le jeune héro en entretien, dans lequel il

est félicité mais aussi menacé à cause de son prouesse avec l’épée.

Stowe nous dit dans son biographie de Dumas que sur le sujet les vraies figures

historiques, « Though none of them – least of all in the 1620s – would have had contact

with d’Artagnan, each of them otherwise plays substantially his authentic role » (Stowe

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70). Le temps que Dumas décrit dans la trilogie de d’Artagnan est marqué par

l’absolutisme royal. L’histoire nationale tient Louis XIII et Louis XIV comme des

monarques absolus, qui régnaient suprêmes sur l’état et l’Eglise. Un roi-soldat, Louis

XIII a mené plusieurs campagnes contre les protestants de la France et les Habsbourg.

Louis XIII est devenu roi en 1610 et a été aimé par son peuple pour ses conquêtes et ses

succès en politique. Il est décrit dans le roman, cependant, comme un homme qui voulait

apparaitre fort et loyal à ses sujets et sa reine, mais en réalité n’était pas ni l’un ni l’autre

(Dumas 23). Sa fortitude vient de son armée, spécialement des mousquetaires. Louis

apparait faible comparé à son ministre, Richelieu, et sa femme, Anne d’Autriche.

La reine est vue par Dumas comme une femme sensible et intelligente, mais qui

est dominée par ses émotions. Elle est définie dans le roman par son amour pour

Constance, sa haine pour le Cardinal, et son association avec le duc de Buckingham.

Anne a eu des rencontres avec le duc de Buckingham avant le siège de La Rochelle. Les

mémoires de Richelieu suggèrent que Buckingham avait une passion pour Anne, et qu’il

(Richelieu) ne voulait pas que Buckingham revienne en France (note historique, Dumas

739). Dumas prend cette suggestion pas spécifique et le rend en amitié, en vraie amour et

en véritable tension sexuelle, comme dans ces paroles de Buckingham :

-- Parlez, Madame ; parlez, reine, dit Buckingham ; la douceur de votre

vois couvre la dureté de vos paroles. Vous parlez de sacrilège ! mais le

sacrilège est dans la séparation des cœurs que Dieu avait formés l’un pour

l’autre. (Dumas 144)

Cette citation continue avec une description par Buckingham d’un vrai rencontre entre les

deux chez Mme de Chevreuse, une dame de la cour. Leur romance dans le livre est la

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base de l’aventure des ferrets de diamant. L’aventure commence quand Anne donne à

Buckingham une parure de diamants qui lui a été donnée par le roi, comme symbole de

son amour. Le cardinal découvre cette infidélité et menace de dire ce secret au roi.

Alors, d’Artagnan et les trois mousquetaires risque tout pour aller en Angleterre et

chercher la parure, ce qui établit la loyauté de d’Artagnan et ses amis pour la reine Cette

romance donne au lecteur une impression de la méchanceté du Cardinal et ses intentions

pour le royaume, qui seront discutée en bas. Anne et Richelieu bataillent entre eux, de

temps en temps, pour l’œil et l’affection de Louis. Les deux monarques, Anne et Louis

XIII, étaient gardés par le fidèle garde-du-corps du roi, les mousquetaires.

Le portrait des mousquetaires dans ce roman est plutôt fidèle à l’histoire vraie.

Commençons avec la description de leur métier comme soldat. De Jaurgain nous dit que

les descriptions des uniformes, des compagnies à Paris, et des campagnes des

mousquetaires dans ce roman sont exactes. Le roi Louis XIII a fondé l’ordre des

mousquetaires en 1622.

« Composée de soldats de fortune d’une valeur éprouvée et de jeunes

gentilshommes appartenant à la meilleure noblesse du royaume, cette

compagnie se fit bientôt une grande réputation de bravoure…. Ils n’eurent

dans l’origine que la casaque d’uniforme…. » (de Jaurgain 2)

Ils ont souvent décoré ce casaque avec des bijoux et des autres décorations riches pour

des défiles militaires, parce que Louis XIII aimait montrer sa pouvoir dans les temps de

paix aussi que pendant la guerre. Pendant le règne de Louis XIV l’uniforme s’est

uniformisé en casaque bleue, avec des règles pour les chapeaux, les chevaux, et les

armements (de Jaurgain 2-4). C’est cet uniforme que portent les mousquetaires dans le

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roman, avant le vrai temps de son introduction. Dans les plusieurs versions cinématiques

du roman, c’est aussi la costume reconnaissable des gardes du roi.

Chacun des quatre amis dans le roman est inspiré par une vraie figure historique.

En effet, Dumas a pris son inspiration pour d’Artagnan, Athos, Porthos, et Aramis des

Mémoires de Monsieur d’Artagnan écrits par Courtilz quelques décennies après la mort

du vrai général (Stowe 69). (Dans le mémoire de Courtilz, les trois mousquetaires du

titre sont des frères en lieu des camarades.) Un certain M. de Troisvilles (dans le livre,

Tréville), qui venait de la Gascogne comme notre héro, était chef d’une compagnie de

mousquetaires et la dirigeait de sa maison à Paris. Ces hommes, habiles avec leurs épées,

leurs mousquets, et leurs mots, servaient à la cour mais aussi dans les campagnes

militaires, comme celle de Richelieu contre les protestants au siège de La Rochelle.

Leurs actions, militaires et personnelles, sont bien-connues dans la littérature et les écrits

historiques de l’ère. Mlle de Scudéry, qui est mentionnée par Dumas dans le deuxième

livre de la trilogie, a écrit d’un soldat entre eux,

Quel est ce petit Mousquetaire

Se sçavant en l’art militaire,

Et plus encore en l’art de plaire ?

L’Enigme n’est pas mal-aisé :

C’est pour l’Amour sans autre mystère

Qui pour divertir Mars s’est ainsi déguisé. (Scudéry, cité par Jaurgain, 6)

Le d’Artagnan de Dumas peut être « ce petit Mousquetaire » du poème ; il est

passionné en amour et en guerre, mais plus encore pour ses amis. C’est ce jeune homme

qui invente la devise fameuse « Un pour tous et tous pour un » au couvent des

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Carmélites, avant que les mousquetaires se battent contre les gardes du Cardinal. Il dit à

ce moment, « Mon cœur est mousquetaire, je le sens bien…et cela m’entraine » (Dumas

62). Mais il peut aussi être Dumas en déguise. Comme le jeune Alexandre, d’Artagnan a

un père qui était soldat en sa jeunesse. Il aime les femmes et l’aventure, et sa moralité est

noir-et-blanc comme le « génie » de Villers-Cotterêts. Stowe ajoute que :

Lifted from this proper historical context and placed in another one, d’Artagnan becomes a fictional creation. The events in which this fictional d’Artagnan participates were real ones, as he was a real person, but because his role in them is an imagined one both characters and events now partake of a new reality…Dumas takes such liberties as he needs to with fact; where facts are unavailable or unusable he has a framework for invention. (Stowe 69)

Dumas a pris des possibilités et les a faits en réalité pour son histoire d’un jeune homme

qui passe à l’âge adulte. Il n’est pas donc nécessaire de savoir la biographie du général

pour voir le portrait du jeune auteur dans le jeune soldat qui aime se battre contre des

ennemis trop grands pour son expérience.

Il est aussi historiquement vrai qu’il existait une rivalité entre les gardes du roi et

ceux du méchant Cardinal Richelieu, qui s’est révélée souvent en duels comme dans le

cinquième chapitre du roman (Dumas 55). L’homme d’état et de l’Eglise, le Cardinal

Armand Jean du Plessis de Richelieu, est un des plusieurs mauvais dans le roman. En

vérité, cet homme n’était pas très populaire au moment de sa mort, mais il a beaucoup

amélioré la politique de la France comme ministre du roi. Il limitait le pouvoir de la

monarchie absolue, ce que le prochain cardinal n’a pas fait avec Louis XIV ou sa mère.

Il est souvent considéré un « fondateur essentiel de l'État moderne en France » pour ses

efforts. Aussi, il a établi l’Académie Française, qui promeuve toujours l’alphabétisation

et l’éducation dans la France.

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Cependant, il est facile à voir pourquoi les mousquetaires du livre ne l’aimaient

pas tant qu’ils aimaient le roi. L’homme de l’état est refait par l’auteur pour ses propres

intentions. Richelieu était contre la pouvoir de la noblesse, et il est vu souvent comme un

conspirateur contre eux. Dumas le peint comme le chef des conspirateurs contre le roi,

suivi par Milady et Rochefort, dans son roman. C’était Richelieu qui avait mis en place

l’interdiction contre les « duels meurtriers » en France, ce qui a forcé les mousquetaires à

se battre en secret au monastère au début du livre. Il est aussi important de considérer

que Richelieu, dans les yeux de Dumas, a aimé la reine à un certain moment. Dumas

décrit dans son quarantième chapitre le siège de La Rochelle, un des succès les plus

grands du vrai Cardinal Richelieu, comme un effort de détruire Buckingham, son rival

(Stowe 71) :

Les vues politiques du cardinal, lorsqu’il entreprit ce siège, étaient considérables. Exposons-les d’abord, puis nous passerons aux vues particulières qui n’eurent peut-être pas sur Son Eminence moins d’influence que les premières.

Des villes importantes données par Henri IV aux huguenots comme places de sûreté, il ne restait plus que La Rochelle. Il s’agissait donc de détruire ce dernier boulevard du calvinisme….

Il y avait plus, son port était le dernier port ouvert aux Anglais dans le royaume de France….

Mais, nous l’avons dit, à côté de ces vues du ministre niveleur et simplificateur, et qui appartiennent à l’histoire le chroniqueur est bien forcé de reconnaître les petites visées de l’homme amoureux et du rival jaloux.

Richelieu, comme chacun sait, avait été amoureux de la reine… Il s’agissait donc pour Richelieu, non seulement de débarrasser la France d’un ennemi, mais de se venger d’un rival. (Dumas 445-446)

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Dans ces passages du livre, la vraie cause historique du Siège de La Rochelle est

amplifiée par les émotions personnelles de Richelieu. Cette devise littéraire, souvent

utilisée dans le roman, permet à Dumas de faire accessible des événements une fois

réservés aux historiens. Il donne un caractère humain aux portraits des hommes et des

femmes importants.

Chapitre 3 : Pourquoi l’Histoire n’a pas d’importance dans l’histoire

Le Paris que Dumas a créé apparaît vite dans le roman, et il est distinctement de la

fiction et de l’imagination. Après un peu de temps à Meung, la petite ville où d’Artagnan

perd ses papiers au comte de Rochefort, la première partie du roman se passe pour la

plupart du temps à Paris ; Dumas nous donne donc une image de la ville au XVIIe siècle

vue des yeux d’un jeune homme. Ayant arrivé à Paris au même âge qu’a d’Artagnan, le

point de vue de d’Artagnan est évidemment coloré comme cela qu’avait eu Dumas

(Lucas-Dubreton 20). En dépit de sa perte du lettre de son père, il entre Paris avec les

yeux grandes et un esprit vivace. La ville « fictionnelle » ne présente pas le vrai désordre

qu’était Paris dans ce temps-là ; la famine, la maladie, et les injustices ne sont pas

présentes dans cette version de la ville (Hemmings, cité par Wood, 167). Plutôt que cela,

il donne l’image d’un pays en panique et une ville d’aventure au milieu de la panique.

Dumas écrit dans ce premier chapitre :

…Peu de jours se passaient sans qu’une ville ou l’autre enregistrât sur ses archives quelque événement de ce genre. Il y avait les seigneurs qui guerroyaient entre eux ; il y avait le roi qui faisait la guerre au cardinal ; il y avait l’Espagnol qui faisait la guerre au roi. Puis, outre ces guerres sourdes ou publiques, secrètes ou patentes, il y avait encore les voleurs, les mendiants, les huguenots, les loups et les laquais, qui faisaient la guerre à tout le monde. Les bourgeois s’armaient toujours contre les voleurs,

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contre les loups, contre les laquais – souvent contre les seigneurs et les huguenots – quelquefois contre le roi, mais jamais contre le cardinal et l’Espagnol. (Dumas 7)

Il y avait en ce temps-là, comme dans le temps postrévolutionnaire dans lequel

Dumas a agrandi, besoin des héros. Le système de gouvernement mis en place, soit par

le divin ou la révolution, ne servait pas le peuple comme il en devait. Pour Dumas dans

sa vie personnelle, comme pour les Français du XVIIe siècle, c’était les soldats qui ont

rempli ce manque d’héros. Son père lui représentait l’ordre et la bonté dans un monde

qui tombait aux pouvoirs de Napoléon ; dans le roman, ce rôle est joué par les

mousquetaires contre le conspirant Cardinal Richelieu. Des mousquetaires, Wood dit,

« The seventeenth century appears at first in the novel as a time of great panic, were it not

for men like d’Artagnan and the musketeers who are skilled at sword-fighting » (Wood

167). Et même si ces hommes font du désordre en se battant dans les rues, sur les pistes

et aux abbayes tranquilles, ils sont aimés par le roi, la reine et le peuple ; ils sont aussi

toujours aimés par les lecteurs de Dumas.

Le lecteur ne peut pas nier que Dumas n’a pas écrit un texte exactement juste sur

le temps de Louis XIII. Il existe des anachronismes dans le Paris du roman, comme dans

la plupart des romans historiques de cette ère ; il y a plus de problèmes avec l’histoire de

Dumas qu’avec l’histoire d’Hugo dans Notre Dame de Paris, par exemple. Mais il est

assez facile d’ignorer les anachronismes pour le plaisir de la lecture. En vérité, la France

ne se battait pas contre l’Espagne en ce moment-là, mais une guerre nécessite des soldats

et rend tendu l’atmosphère d’un pays, et cette idée donne l’occasion à Dumas de les

mettre dans son roman. Quelques rues et ponts sont mal-nommés et les événements de la

cour au Louvre ne sont pas dans le vrai ordre d’histoire, mais cela crée un Paris que le

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lecteur connaît mieux qu’une vraie ville et qui le met plus solidement dans l’aventure.

Wood écrit aussi que, « The historical period is maintained much less by the facts of

History…than it is by the everyday details of custom and fashion » (Wood 167). Le

pourpoint de Porthos, les épées et les fusils, par exemple, définissent la période que

l’auteur veut créer.

L’atmosphère créée par Dumas nécessaire pour l’effet historique du roman.

Comme c’est cité en haut, la panique du peuple établit la nécessité pour des héros. La

tension à la cour, entre les trois personnages politiques, améliore l’atmosphère aussi. Ce

triangle de tension, entre le roi, la reine, et le cardinal, une rivalité historique, est encore

réfléchi dans les émotions du peuple. Par exemple, M. Bonacieux loue un chambre à

d’Artagnan, et dans cette lieu le jeune homme rencontre Constance. Après un rencontre

avec Richelieu, Bonacieux est convaincu que le cardinal a raison de faire ce qu’il veut.

Constance aime et travaille pour la reine, donc elle met ses loyautés avec Anne.

D’Artagnan, cependant, est censé servir le roi en tant que soldat qui veut devenir

mousquetaire. La rivalité entre Bonacieux et d’Artagnan pour l’amour de Constance

écho donc les intentions des individus les plus importants du royaume ; Louis et

Richelieu se sont battus en silence cordial pour le cœur de la belle et aimable reine. C’est

le bourgeois contre les soldats contre le cardinal, encore une fois. Cette connexion entre

les événements de la cour et le peuple réel nous invite à nous mettre dans l’histoire et, en

plus, à nous allier avec l’un ou l’autre partie. Il ne faut pas comprendre le XVIIe siècle

pour comprendre l’histoire des Trois Mousquetaires ; il suffit d’être humain et ouvert à

l’enjeu que nous offre l’auteur.

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Le critique littéraire Lukacs nous affirme que le roman historique n’est pas un

texte sur l’histoire. Pour découvrir comment était la vie au XVIIe siècle, il dit, il faut lire

des biographies et des études historiques, pas les œuvres des auteurs des romans

historiques. Dans les romans d’Hugo, Dumas, etc. :

What matters in the historical novel is not the retelling of great historical events, but the poetic awakening of the people who figure in those events. What matters is that we should re-experience the social and human motives which led men to think, feel, and act just as they did in historical reality. (Lukacs, cité par Wood, 164)

Dumas lui-même disait de l’histoire que c’était « un clou auquel j’accroche mes romans »

(Maurois, cité par Wood, 163). Enfant, Alexandre n’avait pas eu une bonne éducation ;

sa famille était pauvre après la mort de son père, et puis il n’est pas allé à l’école.

Cependant, sa mère lui a encouragé de lire beaucoup, et pendant qu’il était clerc il a

étudié les classiques. Stowe nous écrit, « Dumas was never a scientific historian, he was

first, last, and always a dramatist » (Stowe 73). Ses bases en l’histoire de la France

n’étaient pas très bonnes, mais il comprenait se que faisait une bonne roman historique.

Ce devait captiver l’audience et la fait comprendre le sens du monde que l’auteur a créé,

comme chaque bonne œuvre de fiction.

Mais Les Trois Mousquetaires est plus qu’un roman historique : c’est une

autobiographie, mise en place pendant un siècle différent que l’un dans lequel le sujet a

vécu. Une analyse de l’histoire du roman, et de tout la trilogie de d’Artagnan, avec la

biographie d’Alexandre Dumas révèle trop de similarités pour les considérer des

coïncidences. Le d’Artagnan du premier roman est évidemment le jeune Dumas qui entre

Paris tout-à-fait naïf et excité. Enfant en Villers-Cotterêts, Alexandre a rencontré deux

fois Napoléon I (qui lui a demandé des directions de son carrosse), comme d’Artagnan a

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eu ses interactions avec les monarques (Stowe 17-18). Par la fin de l’écriture de la

trilogie, Dumas s’identifie avec Porthos, qui est âgé et fatigué de la vie. A un certain

moment, son fils le trouve en pleurant sur ses copies. Le fils demande de son père

pourquoi il pleure, et le père lui répond qu’il a écrit la mort de Porthos ; qu’il a tué

Porthos, ce qui était pratiquement un suicide littéraire pour lui (Lucas-Dubreton 272). Il

s’est investi, cœur et âme, dans ces histoires, et ce roman a resté son préféré des ses

œuvres à la fin de sa vie.

Conclusion

La conclusion auquel nous sommes arrivées après cette recherche d’un roman

historique est inusuelle pour une telle étude. Dumas utilise le passé de son pays pour

construire le Paris, et puis les personnages et le lieu, du roman Les Trois Mousquetaires.

Il a fait de la recherche sur le temps et les événements qui l’intéressaient. Cependant, il

n’a pas été gouverné par la vérité, mais il a écrit une trilogie qui continue à intriguer des

lecteurs du XXIe siècle. Nous concluons, alors, que l’histoire est ce qu’on fait d’elle.

Alexandre Dumas, enfant d’un soldat et écrivain aspirant, trouvait dans le temps des

mousquetaires son propre histoire. Il s’est identifié avec un homme qui est devenu grand,

avant son succès. Le secret de l’intérêt en ce roman pendant deux siècles est assez

simple : l’histoire de d’Artagnan et ses amis est accessible, aimable, et éternelle.

L’ignorance délibérée des faits ennuyants fait une version de l’histoire que nous aimons

lire, et un roman historique que nous pouvons lire sans devoir être des historiens.

Dumas a créé son propre XVIIe siècle, manquant la vérité d’un texte scolaire mais

plein d’une vérité qui s’applique à sa vie et à la vie du lecteur. Il a aussi fait de Paris une

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ville qui n’est pas seulement le siège du gouvernement nationale, mais un endroit

d’aventure et d’intrigue auquel nous avons hâte de revenir. Pour nous, il a accompli le

but de ses années finales, « to become a living being, palpable, and mingling in the lives

of those whose hours he filled, in short, something like a friend, » un vrai Porthos loyale

et inspirant (Lucas-Dubreton 271). Dans l’histoire de d’Artagnan, il est devenu réel dans

l’esprit de ses lecteurs. Nous nous sentons plus fortes en esprit à cause de cette histoire,

plus confidentes, et plus habiles avec la belle langue français, après ayant lu le chef-

d’œuvre de Dumas.

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Works Cited

Dumas, Alexandre. Les Trois Mousquetaires. Paris : Gallimard, 2001.

De Jaurgain, Jean. Troisvilles, d’Artagnan, et les Trois Mousquetaires: etudes

biographiques et héraldiques. Paris : Librairie Ancienne. 1910.

Garval, Michael. “A Dream of Stone: Fame, vision, and the monument in nineteenth-

century French literary culture.” College Literature. West Chester: Spring 2003.

Volume 30, Issue 2; p. 82.

Lucas-Dubreton, Jean, traduit par Maida Castelhun Darnton. The Fourth Musketeer: the

Life of Alexandre Dumas. USA: Coward-McCann. 1928.

Schopp, Claude. Lettres d’Alexandre Dumas à Mélanie Waldor. Paris : Presses

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