LE PARC DES ENGINS FORESTIERS - fcba.fr · des exploitants scieurs, des entrepreneurs de travaux...

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LE PARC DES ENGINS FORESTIERS DANS LA CHAINE PYRENEENNE FIN 2006 Méthodologie Dans le cadre du projet DEFOR (tester des méthodes innovantes pour l’exploitation forestière en zone de pente dans les Pyrénées), nous avons procédé à un inventaire des engins forestiers sur toute la chaîne pyrénéenne française afin de mieux connaître l’état actuel du parc des engins de débardage et de bûcheronnage. Cette étude est basée sur une enquête téléphonique réalisée auprès des exploitants forestiers, des exploitants scieurs, des entrepreneurs de travaux forestiers et d’autres organismes (écoles, forestières…) au début de l’année 2007. La zone géographique concernée est la haute chaîne pyrénéenne et la zone de piémont. Les entreprises ayant souvent un rayon d’action assez important, nous nous sommes intéressés à celles dont le siège sociale se trouve dans les départements suivants : Pyrénées-Atlantiques (64), Hautes-Pyrénées (65), Haute-Garonne (31), Ariège (09) et Pyrénées-Orientales (66). Le département de l’Aude (11) a également été rajouté mais uniquement dans sa partie sud en prenant pour ligne arbitraire l’autoroute A61. On peut considérer que les entreprises situées au nord de l’A61 n’exploitent pas dans les Pyrénées mais plus vraisemblablement dans le secteur de la Montagne Noire – Monts Lacaune. Les bases adresses ont été construites à partir des interprofessions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, des syndicats des ETF et enrichies au cours de l’enquête auprès de contacts locaux. Nous avons ainsi recensé 93 entreprises disposant d’au moins un engin forestier travaillant dans les Pyrénées. Puis, 76 entreprises (échantillonnage de 82%) ont fait l’objet d’un questionnaire téléphonique détaillé sur leurs activités et leurs engins forestiers. Il faudrait également tenir compte de la mobilité des entreprises. Certaines dont le siège social est éloigné viennent travailler périodiquement dans les Pyrénées mais l’inverse existe également. On peut considérer qu’il y a un équilibre entre les machines sortantes et entrantes. En revanche, il y a également des mouvements entre l’Espagne et la France. Il est fréquent d’avoir des entreprises espagnoles qui viennent exploiter avec leurs engins du côté des Pyrénées françaises (surtout dans l’Aude). L’inverse étant beaucoup plus rare. Ces mouvements frontaliers n’ont pas été comptabilisés dans notre enquête.

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LE PARC DES ENGINS FORESTIERS DANS LA CHAINE PYRENEENNE FIN 2006

Méthodologie Dans le cadre du projet DEFOR (tester des méthodes innovantes pour l’exploitation forestière en zone de pente dans les Pyrénées), nous avons procédé à un inventaire des engins forestiers sur toute la chaîne pyrénéenne française afin de mieux connaître l’état actuel du parc des engins de débardage et de bûcheronnage. Cette étude est basée sur une enquête téléphonique réalisée auprès des exploitants forestiers, des exploitants scieurs, des entrepreneurs de travaux forestiers et d’autres organismes (écoles, forestières…) au début de l’année 2007. La zone géographique concernée est la haute chaîne pyrénéenne et la zone de piémont. Les entreprises ayant souvent un rayon d’action assez important, nous nous sommes intéressés à celles dont le siège sociale se trouve dans les départements suivants : Pyrénées-Atlantiques (64), Hautes-Pyrénées (65), Haute-Garonne (31), Ariège (09) et Pyrénées-Orientales (66). Le département de l’Aude (11) a également été rajouté mais uniquement dans sa partie sud en prenant pour ligne arbitraire l’autoroute A61. On peut considérer que les entreprises situées au nord de l’A61 n’exploitent pas dans les Pyrénées mais plus vraisemblablement dans le secteur de la Montagne Noire – Monts Lacaune. Les bases adresses ont été construites à partir des interprofessions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, des syndicats des ETF et enrichies au cours de l’enquête auprès de contacts locaux. Nous avons ainsi recensé 93 entreprises disposant d’au moins un engin forestier travaillant dans les Pyrénées. Puis, 76 entreprises (échantillonnage de 82%) ont fait l’objet d’un questionnaire téléphonique détaillé sur leurs activités et leurs engins forestiers. Il faudrait également tenir compte de la mobilité des entreprises. Certaines dont le siège social est éloigné viennent travailler périodiquement dans les Pyrénées mais l’inverse existe également. On peut considérer qu’il y a un équilibre entre les machines sortantes et entrantes. En revanche, il y a également des mouvements entre l’Espagne et la France. Il est fréquent d’avoir des entreprises espagnoles qui viennent exploiter avec leurs engins du côté des Pyrénées françaises (surtout dans l’Aude). L’inverse étant beaucoup plus rare. Ces mouvements frontaliers n’ont pas été comptabilisés dans notre enquête.

Le nombre d’engins forestiers Le nombre d’engins forestiers

PARC DES ENGINS FORESTIERS DANS LA CHAINE PYRENEENNE FIN 2006

5 CABLES3%

9 TRACTEURS6%

104 SKIDDERS71%

6 ABATTEUSES4%

23 PORTEURS17%

TOTAL = 147 engins93 entreprises recensées

PARC DES ENGINS FORESTIERS DANS LA CHAINE PYRENEENNE FIN 2006 5 CABLES

3%

9 TRACTEURS6%

104 SKIDDERS71%

6 ABATTEUSES4%

23 PORTEURS17%

TOTAL = 147 engins93 entreprises recensées

Environ 150 engins travaillent actuellement dans la chaîne pyrénéenne et sa zone de piémont. A plus de 95% ce sont des engins de débardage. Les 93 entreprises recensées font toutes du débardage, aucune ne fait que du bûcheronnage mécanisé. Cette enquête recense donc les débardeurs de la chaîne pyrénéenne. Les skidders ressortent nettement majoritaires de l’inventaire et montrent bien les difficultés à exploiter dans les Pyrénées. Ils représentent 75% des engins de débardage. Les tracteurs agricoles modifiés (carénage, tablier + treuil + lame de gerbage) sont peu fréquents dans les Pyrénées. On a également recensé 3 entreprises équipées de matériel de débardage par câble aérien pour un total de 5 matériels. Sur ces 3 entreprises implantées en Ariège et dans les Pyrénées Atlantiques, 2 sont en activité et la 3ème a arrêté temporairement son activité câble. Pour travailler toute l’années au câble, ces entreprises se déplacent sur toute la chaîne pyrénéenne et passent l’hiver sur des chantiers espagnols ou au Pays-Basque. Depuis 2002, des câblistes étrangers travaillent régulièrement dans les Pyrénées suite à des appels d’offres publics européens. Il s’agit de 2 équipes tchèques et d’une équipe slovaque. Toutes ces équipes débardent avec du matériel de type câble-mât, le câble long téléphérique n’est quasiment plus utilisé dans les Pyrénées. Les deux câblistes français sont également équipés d’un chariot automoteur (Woodliner) ce qui leur permet de fonctionner en équipe de 2 personnes sur les chantiers. A noter également, le départ au début des années 2000 d’une équipe autrichienne implantée en Ariège. Les 6 abatteuses recensées ne travaillent pas vraiment en montagne mais dans la zone de piémont. Ce sont des machines de bûcheronnage classique (Valmet, Timberjack, SOGEDEP) équipées de pneus et qui travaillent principalement en plantations résineuses dans des zones peu accidentées. Leur rayon d’action est très important, elles interviennent parfois hors de la zone pyrénéenne. Il est par conséquent difficile d’estimer le taux de mécanisation dans les Pyrénées. Il serait compris entre 5 et 10% du volume total récolté, ce qui est bien inférieur à la

moyenne nationale (24%). En ne considérant que la récolte résineuse dans les Pyrénées, la mécanisation correspond à 25-30% du volume, ce qui reste inférieur à la moyenne nationale (45% de la récolte résineuse était mécanisée en 2004). A ces engins forestiers, on peut aussi signaler la présence de 2 entreprises pratiquant le débardage par traction animale (cheval). Elles sont situées à chacune des extrémités de la chaîne pyrénéenne. Répartition géographique

PARC DES ENGINS FORESTIERS DANS LA CHAINE PYRENEENNE PAR DEPARTEMENT FIN 2006

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Pyrénées Atlantiques Hautes Pyrénées Haute Garonne Ariège Aude (Pyrénées) Pyrénées Orientales

Nom

bre

d'en

gins CABLES

TRACTEURSSKIDDERSPORTEURSABATTEUSES

On remarque des écarts importants entre les départements des Pyrénées. Les Pyrénées atlantiques, avec 25 entreprises de débardage recensées, totalisent 43 engins forestiers, soit 30% des machines travaillant dans les Pyrénées. Mais aucune abatteuse n’a été recensée. A l’autre bout des Pyrénées, le département du 66 est le moins équipé en matériel forestier avec seulement une dizaine de skidders et quelques rares tracteurs et porteurs. Une forte activité de bois de chauffage est toujours présente dans ce département. Il est étonnant de remarquer la faible concentration d’engins forestiers sur le département des Hautes Pyrénées pourtant très boisé. Il semblerait que de nombreuses entreprises du 31 étendent leur zone vers le département du 65, notamment dans le secteur du plateau de Lannemezan. Le petit département de la Haute-Garonne reste le lieu de nombreuses entreprises forestières (17 font du débardage) dont le siège de la forestière de Tembec (SEBSO) avec 8 engins travaillant dans les Pyrénées (mais aucune abatteuse de façon permanente). Pour équilibrer la répartition des engins forestiers sur ce graphique, ceux de Tembec ont été placés directement sur les départements sur lesquels ils travaillent régulièrement. La petite zone des pyrénées-audoises (Quillan-Belcaire) reste une zone active en exploitation forestière.

Taille et nature des entreprises Taille et nature des entreprises

Nombre d'engins par entreprise dans les Pyrénées, fin 2006

59

42 2

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1 2 3 4 >5

Nombre d'engins forestiers dans l'entreprise

Nom

bre

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rises

Nombre d'engins par entreprise dans la chaine des Pyrénées

0%

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80%

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100%

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Nom

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5 engins et +4 engins3 engins

2 engins

1 seul engin

Nombre d'engins par entreprise dans les Pyrénées, fin 2006

59

42 2

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1 2 3 4 >5

Nombre d'engins forestiers dans l'entreprise

Nom

bre

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rises

Nombre d'engins par entreprise dans la chaine des Pyrénées

0%

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Nom

bre

d'en

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rises

en

%

5 engins et +

4 engins

3 engins

2 engins

1 seul engin Les entreprises sont de très petites tailles. La moyenne est de 1,6 engins par entreprise. Les 2/3 n’ont qu’un seul engin forestier (1 skidder ou 1 tracteur) et 90% des entreprises n’ont qu’un ou deux engins. En dehors de la SEBSO, une seule entreprise dispose de plus de 5 engins forestiers.

Le statut juridique des entreprises

EURL5%

SARL35%

SA5%

Entreprise individuelle55%

Activité des entreprises

Exploitant forestier47%

Exploitant scieur28%

ETF20%

Autre5%

Les débardeurs des Pyrénées sont structurés en majorité en entreprise individuelle ou en SARL. Les autres statuts sont peu fréquents. La catégorie exploitant forestier est la plus représentée, mais en pratique beaucoup se comportent en tant qu’ETF (Entrepreneur de Travaux Forestiers) sans achat de bois sur pied.

TAILLE DES ENTREPRISES SELON LEUR STATUT JURIDIQUENOMBRE DE SALARIES EN MOYENNE

2

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0

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Entrepri

TAILLE DES ENTREPRISES SELON LA CATEGORIENOMBRE DE SALARIES EN MOYENNE

2.7 2.9

11.2

0

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Exploitant forestier Exploitant scieur ETF

Nom

bre

de s

alar

iés

Sans inclure Tembec SA

se ind EURL SARL SA

Nom

bre

de s

alar

iés

Sans inclure Tembec SA Les entreprises sont de petite taille, en moyenne 5 salariés et assez souvent unipersonnelles. Les graphiques ci-dessus montrent des différences dans les effectifs des entreprises selon leur statut juridique et leur catégorie. L’activité scierie dans l’entreprise génère un effectif plus important.

Nombre d'entreprises réalisant plusieurs activités

14 entreprises (15%)

24 entreprises (26%)

37 entreprises (40%)

67 entreprises (72%)

0 93

Ouverture de pistes

Bûcheronnage + débardage +transport

Débardage + transport

Bûcheronnage + débardage

Nombre d'entreprises dans les Pyrénées

Les 93 entreprises réalisant du débardage dans les Pyrénées ont souvent diversifié leur activité. 72% d’entre elles font également du bûcheronnage mais seulement 26% assurent la totalité de la chaîne d’exploitation (bûcheronnage + débardage + transport) soit 24 entreprises recensées. L’activité transport est pratiquée par 40% des entreprises de débardage. L’ouverture de piste, un facteur important pour améliorer les conditions d’exploitation en montagne, n’est pratiquée que par 15% des entreprises de débardage. Les skidders dans les Pyrénées

LES DIFFERENTES MARQUES DE SKIDDER REPRESENTEES DANS LES PYRENNEES FIN 2006

AGRIP4% CAMOX

8%

FRANKLIN28%

JOHN DEERE14%

LATIL BRIMONT3%

MB TRACK4%

TIMBERJACK32%

AUTRES MARQUES7%

graphique réalisé à partir de 92 skidders

sur 104 recensés dans les Pyrénées.

Dans ces conditions de montagne, les skidders sont les engins les plus représentés dans les Pyrénées. Fin 2006, 104 étaient recensés avec une activité plus ou moins régulière. Une assez grande variété de marques est représentée dans les Pyrénées. Les 3 marques leaders sont Timberjack, Franklin et John Deere totalisant 75 % des skidders. La marque grenobloise Camox a fait une bonne percée dans le massif pyrénéen et occupe 8% du parc des skidders. Quelques vieilles marques comme Latil-Brimont et Agrip sont toujours présentes puisque la durée de vie de ces engins est souvent élevée. 50% des skidders ont été achetés neufs. L’âge moyen est élevé grâce à la robustesse et à la fiabilité de ces engins : en moyenne 14 ans depuis la date de 1ère mise en service et 9 ans depuis la date d’acquisition pour du matériel d’occasion. Les vieux skidders achetés d’occasion sont souvent reconditionnés avec parfois même changement du moteur. En comparaison, des études montraient que l’âge moyen des skidders étaient de 15 ans dans le limousin, 12 ans en Lorraine en 2005 (FIF n° 739 4-2006) et 11,5 ans en Bourgogne en 2001 (FIF n° 658 4-2002). Le nombre d’heures de fonctionnement totalise en moyenne 10 000 h, mais il faut signaler que les engins ont souvent été reconditionnés lorsqu’ils sont vendus d’occasion.

AGE MOYEN DU MATERIEL DE DEBARDAGE DANS LES PYRENEES

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porteur skidder tracteur

AG

E M

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N

Age moyen 1ère mise en serviceAge moyen Date acquisition

8 ans

5 ans

14 ans

9 ans

17 ans

8 ans

8 300 h horamètre

10 000 h horamètre 6 200 h horamètre

Les porteurs dans les Pyrénées

LES DIFFERENTES MARQUES DE PORTEUR REPRESENTEES DANS LES PYRENNEES FIN 2006

PONSSE10%

SOGEDEP14%

TIMBERJACK19%

VALMET 52%

AUTRE MARQUE5%

graphique réalisé à partir de 21 porteurs sur 23 recensés dans les Pyrénées.

Les chantiers de débardage au porteur sont rares dans la chaîne Pyrénéenne, ce type de débardage ne se trouve que dans la zone de piémont et avec une forte concentration en Haute-Garonne (proximité de l’usine Tembec). Sur les 23 porteurs recensés dans l’ensemble des Pyrénées, 21 ont fait l’objet d’une enquête téléphonique détaillée. La marque Valmet est la plus représentée dans les Pyrénées avec plus de 50% des porteurs. On remarque également une bonne représentation de la marque française SOGEDEP dont le siège se trouve dans le Sud-Ouest. L’âge moyen des porteurs est assez élevé, 8 ans depuis la 1ère mise en circulation. En comparaison à d’autres régions forestières, l’âge moyen des porteurs étaient de 7,5 ans dans le Limousin et 6,5 ans en Lorraine en 2005 (FIF n° 739 4-2006) et 6 ans en moyenne en Bourgogne en 2001 (FIF n° 658 4-2002). Le nombre d’heures de fonctionnement totalise en moyenne 8 300 h.

Evolution des besoins en matériel de débardage pour la période 2007 – 2013 Des aides publiques sont prévues régulièrement pour le renouvellement des machines, par le biais du contrat de projet Etat-Région, défini sur une période de 7 ans. Au total, 47 engins seront théoriquement à renouveler au cours de la période à venir (2007 – 2013) sur les 127 existant sur la chaîne pyrénéenne (soit 1/3 environ). Ces estimations ont été réalisées en prenant comme hypothèse une durée de vie de 15 ans pour un porteur, 20 ans pour un skidder. On remarque que la majeure partie se situe dans le 64, venant directement du fait qu’il s’agit du département ayant le plus de machines. Sachant que le prix d’acquisition pour un porteur neuf est de 230 000 € en moyenne et de 150 000 € pour un skidder neuf, cela représente un budget de 7 370 000 € :

RENOUVELLEMENT 2007 - 2013 effectif à renouveler prix d'acquisition budget (euros)

porteurs 4 230 000 920 000 skidders 43 150 000 6 450 000

total 47 7 370 000

AQUITAINE effectif à renouveler prix d'acquisition budget (euros)

porteurs 1 230 000 230 000 skidders 18 150 000 2 700 000

total 19 2 930 000

MIDI-PYRENEES effectif à renouveler prix d'acquisition budget (euros)

porteurs 3 230 000 690 000 skidders 16 150 000 2 400 000

total 19 3 090 000

LANGUEDOC-ROUSSILLON effectif à renouveler prix d'acquisition budget (euros)

porteurs 0 230 000 0 skidders 9 150 000 1 350 000

total 9 1 350 000 Les volumes de bois récoltés dans les Pyrénées D’après l’Enquête Annuelle de Branche (EAB 2003), les chiffres concernant la récolte de bois de chaque département pyrénéen ont pu être récupérés. La récolte est assez hétérogène, elle s’étend de 91 000 m³ / an dans les Pyrénées Orientales à 232 000 m³ / an dans l’Aude. Il faut cependant prendre du recul concernant ce département, car la partie Nord fait nettement augmenter les chiffres, le massif de la montagne noire constitué principalement de résineux présente un taux de prélèvement plus fort que pour les Pyrénées, et vient donc fausser les chiffres de récolte sur le domaine étudié. La faible récolte dans les Pyrénées Orientales est liée à la faible proportion d’engins dans ce département. La récolte dans les Hautes-Pyrénées est assez élevée (146 000 m³ / an) malgré son faible nombre d’engins, ce qui prouve bien que les entreprises voisines se déplacent pour exploiter les chantiers de ce département. Le Bois d’œuvre résineux est principalement récolté dans les départements de l’Aude, les Hautes-Pyrénées, et l’Ariège (un peu dans les Pyrénées Orientales). Peu de bois d’œuvre feuillu est récolté, car il est peu valorisé, on le retrouve principalement dans les Pyrénées Atlantiques. Le Bois d’Industrie feuillu est le principal produit de la récolte, ce qui est directement lié à la proximité de l’usine TEMBEC de St Gaudens (Haute-Garonne). Tous les départements ont un fort taux de prélèvement BI feuillu, hormis l’Aude et les Pyrénées orientales qui n’ont pas beaucoup de peuplements feuillus. La récolte de BI résineux est quasiment inexistante (hormis l’Aude), faute de valorisation. La récolte de Bois de Feu est une estimation, sûrement sous-estimée du fait d’une filière non-structurée.

Conclusion Cette enquête sur les engins forestiers sur toute la chaîne pyrénéenne met en évidence le retard de la mécanisation dans ces conditions de montagne où les problèmes liés à la pente sont accentués par un manque de desserte forestière et une forte dominante en feuillu. Les rares machines de bûcheronnage restent dans la zone de piémont et ne récoltent que 5 à 10% du volume total. De plus, l’exploitation semi-mécanisée (façonnage à la machine d’arbres entiers débardés au skidder ou au câble aérien sur place de dépôt) n’est pas pratiquée dans les Pyrénées. L’exploitation forestière reste très traditionnelle, elle associe le plus souvent un bûcheron à un débardage en GL au skidder à câble depuis la piste, suivi éventuellement d’un billonnage sur place de dépôt dans le cas de la trituration (près de 40% du volume exploité dans les Pyrénées est destiné à l’usine Tembec à St Gaudens). Le manque de valorisation localement pour le bois d’œuvre explique le faible dynamisme au niveau de la récolte feuillue. Dans cette situation, il n’est pas étonnant que sur les presque 150 engins recensés fin 2006, 104 soient des skidders. Le parc des engins est vieillissant (en moyenne 8 ans pour les porteurs et 14 ans pour les skidders) mais correspond à la moyenne d’âge rencontrée sur d’autres régions françaises. On peut estimer qu’il sera nécessaire de renouveler environ 50 engins sur la période 2007-2013. Les équipes de câblistes ont encore diminué ces dernières années, 2 seulement sont encore en activité dans les Pyrénées, ils ont du matériel assez varié pour faire face à tous types de chantier, mais travaillent principalement avec un câble mât et un chariot automoteur. On remarque également une difficulté à trouver des chantiers, les obligeant à des déplacements sur l’ensemble de la chaîne pyrénéenne, une difficulté accentuée par la concurrence de 3 entreprises d’Europe de l’est intervenant sur des appels d’offres publics. La mécanisation n’a pas encore trouvé sa place dans la chaîne pyrénéenne. La particularité des Pyrénées (pente et dominante feuillue) est un réel frein à la mécanisation. Les solutions s’orienteraient plus sur des systèmes semi-mécanisés combinés aux systèmes d’exploitation déjà existants (arbres entiers au skidder ou au câble aérien…). Ceci permettrait d’augmenter la productivité et de dynamiser la filière bois de la région pyrénéenne.

C. PERINOT - F. NOEL Juin 2007

Institut Technologique FCBA Sud

Domaine de St Clément 34980 ST CLEMENT DE RIVIERE

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