Le Musée des Beaux-Arts de Nîmes Ville de Nîmes Catalogue...

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Le Musée des Beaux-Arts de Nîmes Ville de Nîmes Catalogue, 1940. En 1823 la Municipalité de Nîmes qui venait de créer l'école de dessin, réunit à la « Maison Carrée » quelques fragments de sculptures antiques, quelques portraits des XVII° et XVIII° siècles, deus toiles de lienaud le Vieux... Telle est l'origine du Musée qu'on appela Musée Marie-Thérèse en souvenir de la visite de la Duchesse d'Angoulême. Deux tableaux importants, « Cromwel devant le cercueil de Charles 1er de Paul Delaroche, don de l'Etat, et Locuste essayant des poisons », du peintre Xavier Sigalon, d'Uzès, oeuvre cédée par Laffite à la Ville de Nîmes enrichirent bientôt le musée embryonnaire et furent le vrai point de départ de son développement. Il devint rapidement nécessaire de faire choix d'un local plus vaste, mieux aménagé, mieux éclairé. En 1880 le musée, augmenté de quelques centaines de tableaux des écoles Flamande et Hollandaise, légués par Gower, fut transféré d'abord au Palais des Beaux-Arts, bientôt transformé en lycée de garçons, (Lycée Daudet) puis dans une construction provisoire, rue Cité Foulc, remplacée enfin en 1907 par le Musée actuel, oeuvre de l'architecte Nîmois Max Raphel. A partir de ce moment nos oeuvres d'art eurent un logis érigé pour elles, dignes d'elles, mais qui, malgré ses dimensions et ses nombreuses salles, est devenu insuffisant. Si la ville de Nîmes n'était pas le plus complet et le plus beau vestige de la civilisation Gallo-Romaine, son Musée des Beaux-Arts passerait certainement pour Page 1 / 7 - Edition www.nemausensis.com – Musée des Beaux Arts - Ville de Nîmes, 1940.

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Le Musée des Beaux-Arts de NîmesVille de Nîmes

Catalogue, 1940.

En 1823 la Municipalité de Nîmes qui venait de créer l'école de dessin, réunit à la « Maison Carrée » quelques fragments de sculptures antiques, quelques portraits des XVII° et XVIII° siècles, deus toiles de lienaud le Vieux... Telle est l'origine du Musée qu'on appela Musée Marie-Thérèse en souvenir de la visite de la Duchesse d'Angoulême.

Deux tableaux importants, « Cromwel devant le cercueil de Charles 1er de Paul Delaroche, don de l'Etat, et Locuste essayant des poisons », du peintre Xavier Sigalon, d'Uzès, oeuvre cédée par Laffite à la Ville de Nîmes enrichirent bientôt le musée embryonnaire et furent le vrai point de départ de son développement.

Il devint rapidement nécessaire de faire choix d'un local plus vaste, mieux aménagé, mieux éclairé. En 1880 le musée, augmenté de quelques centaines de tableaux des écoles Flamande et Hollandaise, légués par Gower, fut transféré d'abord au Palais des Beaux-Arts, bientôt transformé en lycée de garçons, (Lycée Daudet) puis dans une construction provisoire, rue Cité Foulc, remplacée enfin en 1907 par le Musée actuel, oeuvre de l'architecte Nîmois Max Raphel.

A partir de ce moment nos oeuvres d'art eurent un logis érigé pour elles, dignes d'elles, mais qui, malgré ses dimensions et ses nombreuses salles, est devenu insuffisant.

Si la ville de Nîmes n'était pas le plus complet et le plus beau vestige de la civilisation Gallo-Romaine, son Musée des Beaux-Arts passerait certainement pour

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un des plus beaux Musées de province tant par le nombre des oeuvres qu'il contient que par la qualité de quelques-unes de ces oeuvres. Beaucoup d'entre elles ont fourni aux écrivains d'art le sujet d'intéressants écrits et prêtées par la ville, ont contribué au succès de quelques grandes expositions parisiennes.

La salle principale consacrée à la peinture Française contient entre autres oeuvres de haut intérêt deux portraits remarquables de l'art de Carle Van Loo, celui de sa mère et le sien, des portraits de H. Rigaud, de Largillière, de Mignard, un charmant tableautin de Prud'hon, « La Séduction », un tableautin inattendu de Lagrenée « Mars et Vénus », un immense envoi de Rome « Scène d'invasion au Ve siècle » d'Albert Besnard, une vaste composition de Natoire « Antoine et Cléopâtre », un beau Paysage des « Environs de Nîmes », du peintre Nîmois Lavastre, « Les joies du matin » de A. La Haye, ancien directeur de l'Ecole des Beaux-Arts, ancien Conservateur du Musée, des oeuvres des maîtres Nîmois Jalabert, Gabriel Ferrier, Barbier-Valbonne, etc.

La Mosaïque d'Admète.

Une grande mosaïque Gallo-Romaine découverte à Nimes en 1883 dans le quartier des nouvelles halles décore le sol de cette grande salle qui paraît conçue pour lui servir de cadre.

Diverses collections, dons, legs de particuliers, ont successivement accru l'importance du Musée. La galerie Gower, première en date, comprend de nombreux spécimens de l'art Hollandais et de l'art Flamand. Une intéressante collection de dessins adaptés à un meuble porte-cadres complète cette galerie.

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La collection Chazelles-Chusclan donnée par la baronne de Saint-Prégnan en 1885 se compose de belles gravures, épreuves avant la lettre, de meubles richement décorés, d'objets d'art précieux, de livre rares dans de somptueuses reliures modernes. Aménagée récemment la salle G. Bouzanquet réunit les signatures des plus notoires peintres et illustrateurs contemporains.

Enfin la générosité de Mme J. Coussens a doté le musée d'un ensemble de peintures, d'estampes, de dessins, de croquis, près de deux cents numéros, emplissant la salle A. Coussens consacrée tout entière à l'oeuvre considérable du réputé peintre graveur Nîmois.

La poésie légère de Pradier

Deux salles de sculpture offrent notamment à l'admiration des visiteurs « La poésie légère » de Pradier, « Jeune femme endormie » de Laplanche, « Hippomène » de A. Injalbert, « L'Etoile filante » de Félix Charpentier, la « Rosa Mystica » du statuaire nîmois Morice, « Fin de la labeur » de Marquet, « Les deux âges » de Mme Dupuis-Langeron, deux bustes de Rodin « Le taureau » et « Le cerf mourant » de Vidal Navatel, sculpteur eveugle, né à Nîmes, etc.

Un musée de province doit être en premier lieu, autant qu'il se peut, la représentation fidèle de l'art régional. A côté d'oeuvres qui lui viennent du goût et des préférences des donateurs, Etat ou particuliers, et qui peuvent être de tous les pays, il doit, pour parvenir à l'expression essentielle, présenter un ensemble d'oeuvres où se manifestent le tempérament, la vision, l'âme de la contrée. Le musée des Beaux-Arts de Nîmes est irréprochable à cet égard. Ses conservateurs successifs, de Vignaud à l'actuel, originaires de Nîmes ou de la région, pour la plupart, ont tacitement obéi au principe local; d'importants panneaux, la constitution

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de la salle A. Coussens et tout nouvellement la salle où nombre d'oeuvres locales sont rassemblées, en témoignent.

Parmi les ensembles et les oeuvres qui viennent d'être énumérés certains tableaux de premier plan « Suzanne et les vieillards » de Bassano, « La mort de Didon » du Guerchin, la « Moissonneuse endormie » de J. de Troye, « Sainte-Catherine » de Sienne de Luini, le portrait de « Lucrèce Borgia », quelques autres déjà cités ont toujours laissé dans l'esprit des artistes, des écrivains d'art et des érudits, le souvenir d'oeuvres qui par leur caractère, leur excellence on leur rareté font au Musée des Beaux-Arts de Nîmes une personnalité attachante.

Jusqu'en 1936 les piédestaux de l'entrée du Musée demeurés vides ont fait figures d'inutiles acrotères. A cette date l'architecte du momument, Max Raphel, a fait don à la Ville de Nîmes de deux puissantes statues de pierre du maître Bouchard, répli-ques des deux beaux bronzes qui décorent l'entrée du Musée du Luxembourg à Paris, « L'architecte » et « Le statuaire » figures d'une grande et robuste beauté.

Le 21 Mars 1936 la municipalité, dans une cérémonie tout intime, l'en remerciait par la voix de M. Hubert Rouger, député maire, qui rappela avec éloge à cette occasion l'oeuvre et la carrière de Max Raphel.

Le conservateur du Musée prit à son tour la parole et conclut en ces termes : « Max Raphel a voulu pour le seuil de son ceuvre, pour l'entrée de notre galerie d'art cette double et puissante matérialisation du travail de beauté et l'a généreusement offerte à notre ville. Nîmes lui saura gré à jamais de ce don. Nous qui sommes ici pour l'en remercier nous pouvons sans craindre un démenti de l'avenir lui donner l'assurance de cette indestructible gratitude. »

Tel qu'il est aujourd'hui, cadre opportun et parachevé des collections variées qu'il présente avec ordre, le Musée des Beaux-Arts de Nîmes, qui ne peut cesser de s'enrichir mérite plus d'attention que ne lui en accordent les touristes sollicités et séduits par les seules richesses archéologiques de Nîmes.

Opinions

Maintenant âgé de plus d'un siècle le Musée des Beaux-Arts de Nîmes a son Livre d'Or formé des nombreux écrits publiés à son sujet et sur les oeuvres remarquables ou rares qu'on y peut voir. Il n'est certainement pas inutile de signaler ici les prin-cipaux de ces écrits.

Dans un copieux ouvrage paru en 1851 sous le titre : « Tableau pittoresque, scientifique et moral de Nîmes et de ses environs à vingt lieues à la ronde ». Le pasteur Emilien Frossard se montre sans indulgence pour les tableaux exposés en son temps dans la « Maison Carrée » encombrée, écrit-il, « de toiles dont plusieurs sont d'une origine peu certaine, d'autres d'un mérite médiocre et, la plupart d'un mérite presque nul.» Sur les dix tableaux accrochés là, deux seulement, à son avis, sont dignes d'être regardés. II s'agit, bien entendu, du « Cromwel devant le cercueil de Charles 1er » et de « Locuste essayant des poisons en présence de Narcisse confident de Néron ».

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Huit ans plus tard Michel Nicolas dans son « Histoire des artistes du Gard » ne parle du Musée de la « Maison Carrée » que pour souhaiter qu'on se décide à loger les oeuvres d'art de la ville dans un bâtiment plus vaste et mieux approprié.

En 1866, vraisemblablement sur invite de l'Académie de Nîmes, le peintre Nîmois Jules Salles a publié sur le Musée de Nîmes une plaquette précieuse en ce qu'elle donne une idée de la composition et de l'aspect du Musée avant son transfert au Palais des Beaux-Arts (qui allait devenir lycée). La première partie de cet opuscule est entièrement consacrée à la « Maison Carrée »elle-même, à son histoire, à ses avatars, à sa perfection architecturale, à sa parfaite Conservation et à ce qui l'explique. La seconde partie est à la gloire de Xavier Sigalon « fils adoptif de Nîmes » à celle de Paul Delaroche peintre de l'histoire d'Angleterre et de l'hémicycle de l'Ecole Vationale des Beaux-Arts et à la description des deux tableaux qui sont à l'origine du Musée : « Locuste » et « Cromwel ». Dans les dernières pages Jules Salles énumère et décrit les diverses oeuvres qui figuraient sur les parois du monument à côté des deux tableaux en chef.

L'écrivain nimois Joséphin Péladan dont le monde de l'art et de la littérature connaît les dualités d'érudition et de discernement artistique, n'a pas manqué d'exercer son savoir sur les collections du musée de sa ville natale. Une étude de lui, singulièrement intéressante par l'originalité des aperçus et la richesse documentaire, a paru en 1888 dans le numéro de février de la revue d'art « L'Artiste ». Entre autres vérités dignes d'être retenues il y proclame que Xavier Sigalon est à Michel Ange ce que Ingres est à Raphaël, un élève que le maître n'aurait pas désavoué. Il le considère comme un martyr mort pour l'art et rappelle, à ce propos, ce que disait Sigalon au lendemain de son « Massacre des enfants d'Occhosias » au Salon de 1827: « Si j'ai peu de mérites, j'en ai du moins assez pour gagner ma vie et on ne devrait pas me laisser mourir de faim ». Joséphin Peladan admire beaucoup « La mort de Didon », du Guerchin et affirme que ce tableau est le même qui, exposé à Bologne, arracha à Guido Reni un cri d'admiration. Chef d'eeuvre aussi la « Moissonneuse endormie »,, de J. F. de Troye, maîtresse-oeuvre, en effet, unanimement appréciée des artistes, des écrivains et des amateurs d'art.

Louis Boucoiran auteur d'un « Guide historique et pittoresque dans Nîmes et ses environs » édité en 1892 ne donne au Musée des Beaux-Arts qu'une huitaine de pages dont six à Xavier Sigalon. Le « Cromwel », « La Locuste aux poisons » et la mosaïque centrale dite Mosaïque d'Admète se partagent les deux autres.

« Nîmes autrefois et aujourd'hui » brochure publiée en 1901 par Théodore Picard ne s'occupe guère que des monuments religieux et ignore presque le Musée des Beaux-Arts installé à ce moment là dans le bâtiment provisoire élevé pour lui rue Cité Foulc. Quelques lignes y signalent la « Mosaïque d'Admète» quelques autres les oeuvres de Jules Salles et de Mme Salles-Wagner. Après quoi une sèche nomenclature de quelques tableaux de la collection Gower se termine sans commentaire sur l'énoncé du tableau de J.F. de Troye : « Moissonneuse endormie ».

En 1910 paraît dans la collection des Ville d'Art (Laurens, éditeur) le livre de Roger Peyre « Nîmes, Arles, Orange » où le Musée des Beaux-Arts de Nîmes bénéficie d'une aimable appréciation agrémentée de divers développements anecdotiques, notamnrent au sujet du tableau de la Rotonde « Ste Catherine de Sienne », attribué à Bernardino Luini, et du portrait réputé authentique de Lucrèce Rorgia. M. Roger Peyre rappelle que Charles Yriarte a tracé une étude de ce portrait dans son Histoire des Borgia. A noter que le tableau « Lucrèce Borgia » du Musée

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de Nîmes a été reproduit dans diverses revues artistiques. Aux tableaux cités dans leurs notices par l'ensemble des commentateurs M. Roger Peyre ajoute quelques tableaux jusque là passés sous silence: « Le Marché aux chevaux » attribué avec quelque vraisemblance à Wouverman, le portrait de magistrat de Mignard, quelques autres. II y a lieu d'écrire ici que M. Roger Peyre est le seul à publier une remarque à caractère d'éloge sur la présence dans nos collections de nombreuses oeuvres d'artistes locaux et régionaux.

A l'occasion du 41e Congrès de l'Association Française pour l'avancement des sciences, congrès tenu à Nîmes en 1912 on a édifé un très important ouvrage en deux volumes « Nîmes et le Gard » où les chefs, de services et Présidents d'Associations du chef-lieu et du département signèrent de savants articles bons à consulter de tous temps et en toutes circonstances. A. La Haye Directeur au moment de l'Ecole des Beaux-Arts et conservateur du Musée aménagé par lui rue Cité-Foulc, publia dans ce très complet ouvrage une notice où l'ensemble des oeuvres d'art de Nîmes est présenté avec méthode et clarté et que des reproductions judicieusement choisies illustrent opportunément.

Dans une belle publication datée de 1926 le Syndicat d'Initiative de Nîmes et du Gard a confié à l'actuel conservateur du Musée des Beaux-Arts le soin de le signaler aux touristes et de le situer en bonne place au milieu des riches musées archéologiques Nîmois, ce qu'il a fait de son mieux.En 1935 l'écrivain d'art Raymond Lécuyer, publiant dans « L'Illustration » une remarquable série d'articles sous le titre général: « Regards sur les Musées de province » a mis en bon rang le Musée de Nîmes dans le numéro de « L'Illustration » du 24 août 1935. Son étude est d'autant plus précieuse pour le renom de nos collections d'art qu'elle est complétée de splendides reproductions des maîtres-tableaux de notre galerie d'Art.

Le plus récent et le plus complet ouvrage publié sur le Musée des Beaux-Arts de Nimes est l'importante étude tirée par M. Louis Gillet de l'Académie Française de son travail d'ensemble qui a pour titre: « Le trésor des Musées de province » (Firmin Didot et Cie, éd. 1938). L'histoire du Musée, ses transformations, son développement depuis les dix tableaux du Musée Marie-Thérèse jusqu'aux douze salles trop pleines du Musée actuel y sont notés avec une verve érudite en une dizaine de chapitres riches d'aperçus originaux.

Beaucoup d'autres écrits consacrés au Musée des Beaux-Arts de Nîmes ont été publiés à diverses époques. On ne peut les citer tous sans alourdir ce catalogue qui prendrait le poids et les dimensions d'un gros volume s'il était possible d'y réunir tous les souvenirs publiés un peu partout sur Nîmes et ses musées par les visiteurs de nos régions.

Louis Albert Eloy-Vincent.

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La Mosaïque Centrale

Musée des Beaux-Arts - Grande Salle

La mosaïque qui décore la grande salle et en forme le centre a été soigneusement restaurée et mise en place par le mosaïste Mora. Ses dimensions et sa beauté provoquèrent au moment de sa découverte en 1883 un grand mouvement d'intérêt dans le monde des archéologues. De fait il n'existe pas de mosaïques gallo-romaines plus importantes et mieux conservées. Les visiteurs du Musée des Beaux-Arts l'admirent d'autant mieux que, par la place d'honneur qu'elle occupe, elle leur apparaît comme la pièce principale de nos collections. A chaque session d'été de l'Ecole Antique de Nimes c'est par une courte conférence archéologique à son sujet que commence la visite du Musée.

Sur sa destination les archéologues sont d'avis différent, les uns la tenant pour un riche élément de décoration de villa, les autres y voyant, en raison du nombre et de la variété des compartiments qui la composent, une magnifique carte d'échantillons utilisée pour son commerce par un mosaïste en renom. 0n érudit Nimois, M. Maruéjol, ancien maire de Nimes, se basant sur une notice du dictionnaire des Antiquités grecques et romaines de Saglio, au mot « Admetus », et sur la gravure d'une bague Etrusque où Admète et son char sont représentés, donne pour sujet a la composition centrale de cette belle mosaïque de plus de 50 mètres de superficie l'ancienne légende de Thessalie que voici :

« Pélias, roi d'Iolchos, avait résolu de ne marier sa fille Alceste qu'avec celui qui viendrait la chercher monté sur un char traîné par des bètes féroces.Admète, roi de Phères, l'un des prétendants avait recueilli Apollon, déguisé en berger. Grâce à la reconnaissance de ce Dieu il put atteler à son char un lion et un sanglier et se présenter ainsi devant le roi Pélias qui ne put lui refuser la main de sa fille ».

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