LETTRE D’INFORMATION DU GROUPEMENT FRANÇAIS DES ENTREPRISES DE RESTAURATION DE MONUMENTS HISTORIQUES

www.groupement-mh.org

Le mot du président

N°21-Sept 2015

Cette lettre est éditée par le GMH (Groupement Français des Entreprises de Restauration de Monuments Historiques), 7/9 rue La Pérouse - 75784 Paris Cedex 16 - Tél : 0140695168 www.groupement-mh.org - E-mail : charbonneauc@gmh.ffbatiment.fr - Directeur de la publication : Didier DURAND - Conception-Rédaction-Maquette : Créez & Développez - Crédits photos : entreprise Bourgeois, Balas.

Pour recevoir régulièrement la lettre «Horizons patrimoine», envoyez-nous

vos coordonnées courriel à : charbonneauc@gmh.ffbatiment.fr

Journées Européennes du Patrimoine

Les compagnons des entreprises du GMH feront des démonstrations de leurs métiers le samedi 19 septembre, dans le très beau cadre du siège de l’Association des VMF, l’Hôtel de la Rochefoucauld.Les métiers et entreprises aux savoir-faire d’exception présents :• Tailleur de pierre : par les jeunes

de la formation BP Tailleur de pierre Monuments Historiques (BPMH)

• Couvreur : BALAS• Menuisier : ATELIERS CHOLLET FRERES,

LES METIERS DU BOIS• Restaurateur d’œuvres d’art : ARCOA• Bronzier d’art : MAISON LUCIEN GAU• Mosaïste : SOCRA

Association VMF 93 rue de l’Université75007 ParisDe 10H à 17H30

fête 50 ans d’expertise au service du bâti ancien et du paysage avec la publication d’un livre, une exposition à l’Orangerie des jardins du Luxembourg et un concours photo.

• www.maisons-paysannes.org

Mesdames, Messieurs les Maîtres d’ouvrage, arrêtez de choisir des entreprises qui ne seront pas en mesure de réaliser des travaux de qualité en raison des prix bas. Elles ne pourront pas faire travailler des personnes compétentes, utiliser des

matériaux de qualité, prendre le temps nécessaire pour la bonne exécution des travaux. Arrêtez de rêver !Avant de passer un marché, demandez-vous si, en fonction du prix accordé, l’entreprise ne sera pas dans l’obligation de prendre de la sous-traitance, faire travailler des étrangers à un moindre coût, utiliser des matériaux de seconde catégorie, …. Que souhaitez-vous ? Des travaux respectant les règles de l’art ? La transmission des savoir-faire ancestraux ? La pérennité de nos entreprises ? Des édifices bien entretenus et bien restaurés ?

« Alors acceptez de payer le juste prix et ne prenez pas le moins cher mais l’offre la plus cohérente tant sur les quantités que sur les prix unitaires.»

Merci par avance aux courageux !

MesdaMes, Messieurs les Maîtres d’ouvrage,du Courage !

Didier Durand

Septembre le 23: Discussion de la loi Création,

Architecture et Patrimoine au Parlement.

Octobre du 1 au 3 : Congrès national du GMH à

Arles.

le 6 : Remise des prix du 21ème concours des Rubans du Patrimoine à la Fédération Française du Bâtiment à Paris

Novembre du 4 au 8 : 21ème édition du Salon Interna-

tional du Patrimoine Culturel au Carrousel du Louvre www.patrimoineculturel.com• le 4 : Vernissage• le 5 : à 17H - Conférence du GMH sur le thème « Prévention, formation et techniques au service de la restauration du patrimoine»• le 7 : Assemblée Générale de l’Association des Architectes du Patrimoine.

Félicitations à Adrien Beaugendre, qui vient d’être nommé le 16 avril dernier Meilleur Ouvrier de France dans la catégorie couverture. Après un BEP techniques du toit à Lucé (28), il intègre l’entreprise BALAS en alternance entre 2008 et 2010 pour obtenir son brevet professionnel. C’est l’envie de se perfectionner et d’évaluer ses compétences qui a motivé Adrien à se présenter au concours. Il exposera sa création et partagera sa passion du métier le samedi 20 septembre 2015 à l’occasion des Journées du Patrimoine dans les locaux des VMF, qui accueille les entreprises du GMH.

Les tailleurs de pierre de la formation BPMH ont reçu leur caisse à outils financée par le GMH.

A vous de choisir ! Si les entreprises ont des marchés à des prix corrects, elles pourront continuer à former, respecter les règles de l’art, être performantes en travaillant sur l’évolution des techniques…Par contre, si vous continuez à préférer les prix bas, nombre d’entre nous vont disparaître. Fini la transmission des savoirs ! Alors ne venez pas dans 5 ans nous réclamer des compagnons de qualité ! Nous n’en aurons plus et vous n’aurez plus que vos yeux pour pleurer.

Un jeUne, Un profiL

dossier teCHNiQue

Pour tout travail sur supports plom-bés, le Code du travail et les divers textes réglementaires fixent des principes généraux de prévention à respecter : obligation d’évaluation des risques, valeur limite d’exposition pro-fessionnelle, mesures d’hygiène, sur-veillance médicale renforcée... Néan-moins, aucune procédure ne permet de déterminer concrètement les ni-veaux de protection à adopter en fonc-tion du type de travaux, du taux et du temps d’exposition ou du risque réel-lement encouru. C’est ce qui a amené Didier Micalef, directeur de l’entre-prise Bourgeois spécialisée dans la restauration de charpente, couver-ture et zinguerie, ornementations de patrimoine ancien, membre du GMH, à s’intéresser aux risques et aux modes de contamination du plomb sur ses chantiers.

>> ProtÉger la saNtÉ des CoMPagNoNs sur le CHaNtier avaNt tout« Dans nos métiers, il y a deux atti-tudes possibles : soit on fait comme si de rien n’était, soit on prend le pro-blème à bras le corps et on adapte les postes de travail pour être sûr de ne pas exposer la santé des salariés et de leur entourage », explique le chef d’entreprise. Il y a deux ans, dans le cadre d’un Plan de recherche, il pro-pose une étude avec les membres du GMH et en partenariat avec la FFB.

Après une analyse des caractéris-tiques du plomb commence un long travail de recensement des risques et des problématiques de contamination liés aux expériences des différents métiers (couvreurs, maîtres verriers, maçons, doreurs, restaurateur de décors…). « Nous avons travaillé sur la couver-ture sachant que la méthodologie que nous avons mise en place est décli-nable à d’autres corps de métiers », précise Didier Micalef.Résultat : un document de référence bientôt disponible (sous forme de tableau Excel) qui permettra, à partir des données saisies (type de pres-tation, temps passé sur le poste, risque actif / passif, nature du plomb, etc.), de déterminer automatique-ment le niveau de protection adapté au poste de travail. Cet outil se veut simple d’utilisation. Il s’agit d’intégrer une démarche à la fois préventive et constructive, car selon Didier Micalef, « on entend tout et n’importe quoi à propos du plomb. Par exemple, qu’il dégage des vapeurs toxiques lors de la soudure (327°c). Or, le chlorate de plomb s’évapore à partir de 1 100°. Une température qui n’est jamais atteinte sur un chantier ! Plus les contraintes sont nombreuses, moins elles sont appliquées. Avec cet outil, nous espérons que les salariés de-viendront acteurs et porteurs de la sécurité ainsi que les entreprises ». Reste à attendre la parution de l’étude

et la diffusion de l’outil prévues fin 2015 / début 2016.

>> dÉPister la PrÉseNCe de PloMB sur les FaÇadesAutre type d’exposition, autre préco-nisation. Frédéric Letoffé, directeur de Pradeau & Morin Monuments Histo-riques et membre du GMH, se penche quant à lui, sur la poussière de plomb accumulée au fil des années sur les pierres des façades parisiennes et liée à la pollution atmosphérique. « Une démarche engagée suite aux diverses injonctions de la CRAM et de l’Inspection du travail », souligne-t-il. L’UMGO1, l’OPPBTP2 et le GMH se mobilisent donc pour prévenir les risques de contamination au plomb provoqués par la pollution ambiante, notamment par les anciens carbu-rants plombés. « Les particules de plomb sont évacuées naturellement sur les façades exposées aux intem-péries mais se concentrent en couche superficielle sur les zones proté-gées de la pluie », indique Frédéric

Letoffé, pilote de l’étude actuelle. « L’objectif est de préconiser des solu-tions de nettoyage des parements efficaces, financièrement raison-nables, intégrant des mesures de protection adaptées aux salariés et à l’environnement ». Première étape : l’analyse. « Des prélèvements sur des chantiers débutent sur quelques façades parisiennes pour détermi-ner les concentrations de plomb et permettre d’établir une cartographie des zones plombées ». Deuxième étape : les recommandations. « Nous préconiserons des méthodes de traitement adaptées ainsi qu’une protection adéquate pour les em-ployés intervenant sur les façades ». Ultime étape ? Un guide des bonnes pratiques en 2016 !

Dépose du plomb en toiture(Photo Entreprise BOURGEOIS)

>> le PloMB eN CHiFFres

• 2 000 tonnesC’est la quantité de plomb utilisée chaque année par les entreprises de restauration françaises (maçonnerie, dorure et décor, vitraux, couverture).

• utilisation mondiale du plomb

Utilisé depuis l’antiquité, le plomb est présent dans notre environnement. Une contrainte avec laquelle les entreprises de restauration de monuments historiques doivent travailler au quotidien. Pour Didier Micalef et Frédéric Letoffé, membres du GMH, exposition au plomb ne signifie pas résignation, bien au contraire.

Apprivoiser les risques d’exposition au plomb

1 Union de la Maçonnerie et du Gros-Œuvre

2 Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics