Le Monde des Volcans N2

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Comme les sismes, les volcans ne se rpartissent pas de faon alatoire la surface de la plante. Plusieurs se situent aux frontires de plaques (volcanisme de dorsale et de zone de subduction). Cependant, certains se trouvent au milieu des plaques lithosphriques. Il s'agit des points chauds. Les points chauds, des alignements insulairesLe volcanisme de point chaud est un volcanisme intraplaque, qu'on retrouve principalement, mais pas exclusivement, sur les plaques ocaniques. Le matriel fondu au niveau du point chaud est moins dense que le matriel ambiant. De ce fait, il remonte vers la surface et vient percer la lithosphre pour former un volcan. Ces volcans sont trs abondants l'intrieur des plaques lithosphriques, surtout sur les plaques ocaniques. Les fonds ocaniques du Pacifique en constituent un bon exemple o on a une multitude de ces volcans, dont la plupart sont sous-marins (appels guyots). Cependant, certains percent la surface des ocans pour former des archipels comme les les Marshall ou les les Hawa. Les points chauds sont stationnaires et peuvent fonctionner pendant plusieurs centaines de millions d'annes (Ma).

Le volcanisme de point chaud est un volcanisme intraplaque, qu'on retrouve principalement, mais pas exclusivement, sur les plaques ocaniques.

Si une plaque lithosphrique se dplace au-dessus d'un point chaud qui fonctionne sporadiquement, il se construit un chanon de volcans. Les volcans les plus vieux se situent l'extrmit du chanon qui est la plus loigne du point chaud, alors que les plus jeunes se situent proximit du point chaud. On retrouve plusieurs de ces chanons sur les plaques ocaniques, comme par exemple, le chanon qui va des les Hawaii jusqu'aux fosses Aloutiennes-Kouriles (chanon Hawa-Empereur) dans le Pacifique-Nord. Le chanon Hawa-EmpereurCe chapelet de volcans est un bon exemple de la marque laisse sur le plancher ocanique par le dplacement d'une plaque au-dessus d'un point chaud. Il a t tabli que les volcans d'Hawa, l'extrmit Sud du chanon, sont tout fait rcents (ils ont moins de 1 Ma). L'ge des volcans le long du chanon est de plus en plus vieux mesure qu'on s'loigne d'Hawa. Le plancher ocanique au niveau de la fosse de subduction des Aloutiennes date de 80 Ma. C'est dire qu'il a fallu 80 Ma pour former le chanon en entier.Cependant, une quipe de l'Universit de Rochester a remis en cause en novembre 2003 le mcanisme des points chauds jugs fixes, par l'tude de l'orientation de laves magntises, les magntites, preleves tout au long de cette chane volcanique : les points chauds se seraient dplacs et non pas uniquement les plaques tectoniques. Ainsi, entre -80 et -45 Ma, le dplacement du point chaud aurait donn naissance au chanon Empereur, puis depuis 45 Ma, au chanon d'Hawa.

Dfinition et origine des points chaudsUn point chaud nat donc de la prsence inhabituelle de matriel mantellique profond et chaud la base de la lithosphre. Une telle anomalie thermique est gnre par l'ascension vers la surface de remontes mantelliques sous la forme d'un panache, leur densit tant infrieure celle des terrains traverss alors appauvris en lments traces. Mais la structure et l'origine des panaches mantelliques sont encore peu connues. Il semble acquis que la plupart se forment vers 700 km de profondeur, limite entre le mateau suprieur et le manteau infrieur, mais il n'est pas exclu qu'ils prennent naissance plus en profondeur, notamment vers 2900 km, la limite suprieure du noyau. En effet, la prsence occasionnelle de zones de fusion locale et massive au niveau de l'interface manteau-noyau pourrait alimenter de puissants panaches d'origine profonde. Les interactions physico-chimiques entre la base du manteau et le noyau solide, dont la rotation est plus rapide que celle du manteau, initieraient d'importants flux de chaleur permettant cette fusion.

Les bombements lis aux points chaudsLa chaleur du panache provoque une augmentation de la temprature locale qui, additionne la dcompression adiabatique, produit une fusion partielle la base de la lithosphre. Le diamtre du panache s'largit jusqu' atteindre 100 voire 150 km de diamtre la base de la lithosphre, ce qui produit alors en surface un fort dbit de laves de nature tholtique. En compensation du changement de densit engendr par le changement de temprature la base de la lithosphre, il se produit un soulvement matrialis en surface par une intumescence thermique en forme de bombement topographique.

Le Monde des Volcans

Les volcans du MondeDcembre 2011

N 2

Les dmes

PortofolioLes les Eoliennes

Les points chauds

Sommaire


EditoLe mot de la rdaction

2

Newsruption en cours, nouveaux livres et coups de coeur

3

ArticleLes dmes volcaniques

Porto folioLes les oliennes

DossierLes points chauds

Volcan vu du cielL'Eyjafjallajkull

4

7

11

17

Edito

Un numro 2, dj

Tout d'abord, je souhaite remercier les quelques 200 personnes qui ont pris le temps de lire le premier numro de ce magazine. J'ai aussi une pense particulire pour tous ceux qui m'ont adress des messages d'encouragements et ainsi que pour ceux qui m'ont dit tre intresss par une future collaboration.

L'actualit volcanique est particulirement charge en Europe en ce moment avec l'Etna qui nous gratifie de quelques ruptions spectaculaires mais trs brves depuis le dbut de l'anne mais aussi aux les Canaries qui connaissent leur premire ruption depuis 1977 sur l'le d'El Hierro. L'ruption a dbut en octobre et se poursuit actuellement. Vous trouverez dans la rubrique News ainsi que dans notre dossier consacr aux points chauds quelques dtails supplmentaires quant cette ruption.Nous nous intresserons aussi aux dmes volcaniques qui peuvent avoir une force de destruction impressionnante lors de leur clatement ou de leur effondrement. Et, pour voyager le cur un peu plus lger, nous irons visiter les les oliennes.Enfin, nous observerons depuis le ciel l'ruption du fameux volcan islandais au nom imprononable qui, en avril 2010, paralysa le trafic arien et laissa en plan votre serviteur durant trois jours en Grce.Avant de vous laisser la lecture de ce nouveau numro, permettez-moi de vous souhaitez, avec un peu d'avance, un Joyeux Nol et une bonne anne 2012.

Bonne lecture!
Eric

Le Monde des VolcansRevue trimestrielle dite par E. ReiterContact: [email protected]

Rdacteur en chef: E. ReiterPersonne(s) ayant collabore(s) ce numro: S. Reiter, N. Schaegis, E. Reiter

Photos de couverture: 1re de couv.: La bordure Nord-Est du cratre de la Fossa, Vulcano E. Reiter4me de couv. : coucher de soleil sur la caldeira de Las Caadas (les Canaries) E. Reiter

News


El HierroL'ruption est, pour le moment stable et se cantonne la pointe Sud de l'le. Actuellement, l'esseltiel des phnomnes sont sous-marins. (Photo Guardia Civile)

EtnaLe 15 novembre dernier, l'Etna a connu sa 18me ruption paroxismale de l'anne. Toutefois, ces vnements ont tendance a diminu en intensit et en frquence (Photo Etnatrekking)

NyamuragiraUne ruption fissurale sur les basses pentes de ce volcan africain s'est rcemment dclenche. (Photo Jean-Yves Saliez / Earthquake-Report)

Les dmes de lave
un monde sans coule

Textes: E. ReiterIllustrations & Photos: N. Schaegis, E. Reiter

Le dme rsulte gnralement de la superposition de lobes successifs mis au sommet d'une colonne de magma.

Lorsque la lave qui est mise durant dune ruption est trop visqueuse pour scouler, elle saccumule sur place et difie un dme. Du fait de sa viscosit leve, la lave, souvent riche en gaz, est mise lentement. Le dme rsulte gnralement de la superposition de lobes successifs mis au sommet de la colonne de magma. Les cts des dmes ont gnralement des flancs trs abrupts et sont frquemment recouverts de dpts de blocs instables mis en place pendant ou juste aprs leur extrusion. Leur ventuel dmantlement peut tre plus ou moins explosif en cours d'ruption, mais le dernier dme subsiste souvent en fin d'ruption et refroidit lentement avec une activit fumerollienne.Un dme peut croitre de manire endogne (par injection de lave sa base) ou plus frquemment de manire exogne (par mission de lave sa surface).Les premiers, relativement riches en gaz, croissent sous la pousse exerce par le magma sous-jacent. Cette pousse distend la carapace solidifie et la craquelle, ce qui permet au magma frais de remplir les hiatus ainsi apparus.Les seconds ( croissance exogne) rsultent de laccumulation de coules de lave visqueuse, courtes et paisses, partir dun point central qui slve au fur et mesure de lruption. Cet vent est aussi le sige dun dgazage bien visible.La base d'un dme est souvent encombre de dbris effondrs de ses flancs ou dposs par les explosions successives.

ClassificationSelon la viscosit de la lave, on distingue diffrents types de dmes:- Le dme lisse dont la surface est rgulire et dpourvue d'asprits- Le dme rugueux dont la surface a un aspect scoriac- Le dme hriss dont la surface est hrisse de crtes provoques par des injections isoles de lave- Le dme clat qui s'est ouvert sous la pression interne de la lave, formant alors une sorte de bouton de rose- Le dme tal en forme de galette- Le dme coule dont l'expansion est favorise par la pente de l'difice volcaniqueMcanismes des dmes de laveLes dmes sont des objets complexes que les seules observations et mesures de terrain ne permettent pas de comprendre. Par consquent, la modlisation est un outil permettant dapprhender les processus difficilement apparents sur le terrain.Les modles analogiques sont raliss en laboratoire avec des matriaux ayant des comportements similaires ceux des magmas formant les dmes de lave. Il sagit donc de volcans en modle rduit dont le principal avantage est de pouvoir travailler en coupe.

Dme rod dans la caldeira de Las Caadas (le de Teneriffe)

Grce ces expriences, on commence comprendre ce qui provoque la dstabilisation des dmes. Ces expriences ont tout dabord mis en vidence la comptition qui existe entre le magma qui pousse lintrieur du dme (en raison de son injection) et la carapace du dme qui se refroidit et donc durcit et rsiste cette pousse.Il est logique de penser que, sous cette pousse, la carapace se rompt et que cette rupture pourrait expliquer, dans une certaine mesure, les phnomnes de dstabilisation des dmes. En fait, selon des expriences ralises rcemment, il semble que la rupture ou la dstabilisation se produise selon le rapport entre lpaisseur de la crote rigide et la hauteur du dme encore visqueux. Lorsque la crote est peu paisse, elle se craquelle de manire symtrique sur tout le sommet du dme.Les blocs dsolidariss bougent alors de manire radiale. Si la crote est paisse (par rapport la partie visqueuse du dme), elle se fracture de manire brutale et dissymtrique, rappelant les phnomnes deffondrement.

Dme lisse

Dme rugueux

Dme hriss

Dme clat

Dme tal

Dme coule

Les les

Les cratres sommitaux du Stromboli

La lvre Nord-Est du cratre de La Fossa (Vulcano)

vent fumerollien Vulcano

Photos: S. Reiter, E. Reiter

oliennes

Aiguilles de soufre (Vulcano)

La cratre de la Fossa sur l'le de Vulcano (en haut et en bas)

Une ruption strombolienne

manations gazeuses sous-marines (Plage de Porto di Levante, Vulcano)

Bombe volcanique sur le bord du cratre de la Fossa (Vulcano)

manations gazeuses sur la plage de Porto di Levante (Vulcano)

Page suivante: Le cratre de la Fossa (Vulcano)

Les Points Chauds

Textes: E. ReiterPhotos: USGS et E. Reiter

Trapps, rides ocaniques et les volcaniques : longvit et productivit du volcanisme de point chaudLes vastes panchements volcaniques tabulaires nomms "trapps" seraient la consquence de l'impact initial d'un panache mantellique puissant sous une lithosphre fragilise et dchire. La pousse mcanique et l'anomalie thermique du panache provoquent dans un premier temps un bombement puis une dchirure et un volcanisme effusif extrmement productif.
Le volcanisme des Afars en reprsenterait un exemple en cours et pose la question du rle des points chauds dans le processus de rifting.Le massif des Trapps du Deccan (Inde) est vraisemblablement le rsultat de l'activit majeure entre 70 et 40 Ma du point chaud qui se manifeste actuellement sous l'le de la Runion depuis 5 Ma. Le parcours de la plaque indienne sur ce panache de remontes mantelliques est matrialis par une ride topographique au fond de l'Ocan Indien, tmoignant de l'intumescence thermique et du volcanisme l'aplomb de la zone de fusion sublithosphrique. Cette ride, reconnue sous le nom de Chacos-Maldives, relie en effet la province volcanique du Deccan l'le de la Runion, en passant par l'archipel des Maldives, les Chagos (vers 35 Ma), le bassin des Mascareignes (30 Ma) et l'le Maurice (activit sous-marine ds 15 Ma puis arienne 7 Ma plus tard). Cet alignement n'est toutefois pas continu : il a t spar en deux tronons dcals par l'ouverture de la dorsale Centrale-Indienne entre les Chagos et le plateau des Mascareignes partir du Palocne.
La dure de vie d'un point chaud se chiffrerait donc en dizaines voire centaines de millions d'annes. Mais les traces de points chauds disparaissent souvent sous des zones de subduction ou de collision si bien qu'on est en droit de se demander si ces manifestations mantelliques ne sont pas continues ou cycliques dans certains cas.

ConclusionLongtemps considre comme marginale, l'activit des points chauds est nanmoins susceptible de crer des reliefs de volume non ngligeable ( partir du plancher ocanique, l'le de Hawa est plus grande que l'Everest). Les alignements insulaires et les rides ocaniques sont en effet de vritables chanes de montagne riges en plusieurs dizaines de millions d'annes. Ces reliefs volcaniques sont pourtant exclus de la notion d'orogense, traditionnellement rserve aux chanes de subduction, de collision et d'obduction. L'expression d'"orogense de point chaud" est inexistante dans la littrature. Toujours est-il que les points chauds ne sont probablement pas assez puissants actuellement pour crer une crote continentale et gnrer un paississement crustal qui les classerait en tant que mode orognique.

Les laves fluides des volcans de point chaud forment de grandes coules qui, lors de leur refroidissement laissent chapper des fumerolles essentiellement constitues de vapeur d'eau

Hawa

Les 6 principales les d'Hawa font partie d'un systme volcanique bien connu, mais c'est la plus jeune, "Big Island", dont l'activit volcanique est la plus spectaculaire. Cette dernire, ainsi nomme parce que sa superficie (10.000 km2) est suprieure celle de toutes les autres les runies, est la plus l'Est de l'archipel. De forme triangulaire, avec environ 430 km de ctes, elle se forma comme les autres les de la chane hawaenne, la suite d'activits volcaniques. Elle offre des paysages varis : pics enneigs, forts tropicales luxuriantes, plaines volcaniques arides et plages de sable noir. Elle abrite plusieurs volcans:Le Kilauea , en ruption continue depuis le mois de mars 1983 par l'intermdiaire du Pu'u 'O'o, un de ses cnes adventifs. La lave arrive priodiquement la mer et agrandit ainsi l'le. - Le Mauna Kea - Le Mauna Loa


La date de formation du Kilauea n'est pas connue prcisment. Cependant, depuis sa naissance, il n'a connu que peu de priode de repos. La plupart des ruptions a produit des coules de lave mais certains pisodes explosifs ont aussi t observs. Trois grandes zones ruptives ont t observes durant l'histoire du Kilauea: - Le sommet. Il est relativement lev car les ruptions y sont frquentes, - Deux rift zones Est et Sud-Ouest La plupart des ruptions rcentes a lieu le long des zones de rift. Elles produisent des fontaines et des coules de lave qui construisent progressivement des cnes adventifs. Le Kilauea est en ruption continue depuis 1983. En outre, actuellement, deux lacs de lave sont observables sur le Kilauea: L'un dans le cratre du Pu'u 'O'o, le second dans le cratre Halema`uma`u qui se situe dans la caldeira sommitale.

le de la Runion

Le Piton de la Fournaise, volcan actif de l'e de La Runion, sest difi sur le flanc Sud-Est du Piton des Neiges. Durant au moins 500 000 ans, les deux volcans ont fonctionn simultanment. La Fournaise forme un cne de 30 km de diamtre, couvrant 26 % de la superficie de lle.Cet difice se distingue du premier par luniformit de ses produits : il sagit de laves fluides lorigine druptions principalement effusives. Il est form par lempilement sur des milliers de mtres dpaisseur de coules de laves, aa et pahoehoe, alternant avec des couches de scories, le tout recoup par un rseau de dykes plus ou moins interconnects.
On distingue diffrentes phases dactivits :Le bouclier ancien: La Fournaise ancienne, plus lOuest que la Fournaise actuelle, est uniquement observable laffleurement dans le fond de la valle de la Rivire des Remparts et de la Rivire de lEst. Le roches les plus anciennes ont un ge de 530 000 ans.
Une premire caldeira se forme il y a 290 000 ans approximativement vers lactuelle Rivire des Rempart, qui sert ensuite comme barrire et guide les coules de lancienne Fournaise.

Le bouclier rcent: A partir de -150 000 ans, lactivit se dcale vers son emplacement actuel. Les produits coiffent les restes effondrs de l'ancien volcan, avant la formation il y a 65 000 ans dune nouvelle caldeira, dune largeur suprieure 10 km, et dont lun des bords correspond au Rempart de la Plaine des Sables.

De -65 000 -4 700 ans, cette caldeira est partiellement remplie, tandis que lactivit stale lEst de la rivire Langevin et de la rivire de lEst. Suite aux intrusions successives, la partie orientale du volcan est dstabilise et provoqua des glissements de terrain vers la mer, mobilisant un total de 600 km3 de roche.La formation dune dernire caldeira, vers 4 500 ans, termine cette priode. Cette caldeira est ouverte vers la mer lEst, donnant la dpression de lEnclos Fouqu et la pente du Grand Brl. Initialement, cette caldeira avait probablement plusieurs centaines de mtres de profondeur.

Phase actuelle: A partir de -4 500 ans, le cne terminal actuel du Piton de la Fournaise sest mis en place au milieu de la dernire caldeira. Depuis deux sicles, on observe en moyenne une ruption par an. A la fin du XVIIIme sicle, le sommet tait couronn par deux cratres, comme report par des dessins de Bory de St-Vincent (1804). Le cratre Bory lOuest et le cratre Dolomieu lEst. Si le cratre Bory na pas beaucoup chang depuis le dbut du XXme sicle, de grands changements ont t observs dans le Dolomieu. En 1911, le Dolomieu tait entirement combl, un petit plateau avait pris sa place. A partir de 1927, des effondrements de faible amplitude se forment nouveau lEst de cette plaine. Puis entre 1930 et 1946 ces effondrements sacclrent avec la formation du cratre Brlant denviron 180 m de profondeur. Dans la partie Ouest se maintient lEnclos Vlain, qui se confond aujourdhui entirement avec le fond du Dolomieu. Depuis, le Dolomieu sest nouveau partiellement combl par des ruptions sommitales successives, avant de retrouver une forme de vaste entonnoir lors d'un important effondrement en 2007.
La plupart des ruptions rcentes sont limites lEnclos Fouqu, lexception de quelques coules hors Enclos qui ne reprsentent que 3% des ruptions totales : celle de 1977 qui a travers le village de Ste Rose et celle de 1986 au Tremblet. Suite lruption de 1998, une petite ruption hors enclos a eu lieu dans les hauts de Bois Blanc. Notons que, depuis 25 ans, environ un quart de lEnclos a t recouvert par en moyenne 2 3 mtres de laves.

Les les Canaries

Les Canaries sont des les de nature volcanique. Les interprtations actuelles font intervenir un point chaud dans le manteau sous-jacent et un systme de fissures dans la prolongation de la faille d'Agadir. Les points chauds classiques, comme celui d'Hawa ou de La Runion, donnent naissance un alignement d'les volcaniques, poses sur la crote ocanique qui se dplace, et dont les ges vont croissants lorsqu'on s'loigne de la position actuelle du point chaud. Les les Canaries ne sont pas alignes et les ges des diffrentes les sont dans le dsordre le plus complet. L'interprtation qui est propose est de considrer que le panache issu du point chaud oscille en cherchant sa voie, vers la surface, travers le systme de failles.

L'ruption actuellement en cours se situe en mer, quelques kilomtres de l'le d'El Hierro. C'est la premire ruption aux Canaries depuis prs de quarante ans. Elle a t prcde par plus de mille vnements sismiques.A l'heure actuelle, la situation parat stable. Le volcan sous-marin poursuit sa croissance, et est assez proche de la surface. En effet, depuis la premire quinzaine de novembre, d'importants bouillonnements sont observables la surface de la mer.Quelques centaines de personnes ont d tre vacues en raison d'importantes manations de gaz (CO2 et SO2).

L'ruption actuellement en cours se situe en mer, quelques kilomtres de l'le d'El Hierro. C'est la premire ruption aux Canaries depuis prs de quarante ans.

Le volcan emblmatique de cette rgion est le Teide, sur lle de Tenerife. Son histoire peut se rsumer de faon simplifie :Un premier pisode volcanique donne 3 les, dont les basaltes olivine affleurent aujourd'hui en partie : Roque del Conde 12 - 9 MA , Teno 6 - 5 MA, Anaga 5 - 4 MA.Au milieu des 3 les s'difie l'norme strato-volcan de las Caadas. Ce dernier s'effondre en glissant vers le Nord o il est en partie englouti dans l'ocan, engendrant un tsunami. Une caldeira en rsulte.Au centre de la caldeira un nouveau systme volcanique s'installe : Teide, Montaa Blanca, Pico Viejo, avec de nombreuses ruptions historiques. La dernire ruption date de 1909 avec l'dification d'un dme coule "El Chinyero". Depuis mai 2004, le volcan donne des signes de nouvelle activit notamment par l'intermdiaire d'une augmentation du nombre des fumerolles ainsi qu'une augmentation de leur temprature.Le volcan est inclus dans le Parc National du Teide qui a une surface de 18.900 ha. Ce magnifique site naturel a t proclam "Patrimoine Mondial de l'Humanit" le 29 juin 2007. Le volcan est le point culminant de l'Espagne et la plus haute montagne de l'Ocan Atlantique. Son sommet se situe 3718 m au-dessus du niveau de la mer alors que sa base repose environ 3500 m sous le niveau de l'Ocan Atlantique. Le Pico de Teide, le Pico Viejo et la Montaa Blanca forment le complexe volcanique central.

Les volcans vus du ciel

L'Eyjafjll est un massif volcanique dans le sud de l'Islande, et dsigne en franais le volcan recouvert par sa calotte glaciaire sommitale, l'Eyjafjallajkull . Par mtonymie, Eyjafjallajkull dsigne tout aussi bien le volcan que le glacier qui le recouvre. Seules quatre ruptions sont connues pour ce volcan, la dernire s'tant droule du 20 mars au 27 octobre 2010.La premire se serait produite aux alentours de l'an 550. La seconde s'est produite en 1612 et a mis un volume d'un million de mtres cubes de tphras par le biais d'explosions d'indice d'explosivit volcanique de 2.La troisime ruption se dclare le 19 dcembre 1821 sous la forme d'explosions phratiques. L'ruption reste de faible ampleur. Quelques dgts sont nanmoins causs avec des inondations provoques par la fonte partielle de la calotte glaciaire et par les retombes de cendres volcaniques contenant de fortes teneurs en fluorures. Les environs du volcan, notamment en direction du Sud et de l'Ouest, sont affects par d'importantes retombes de cendres. L'ruption prend fin le 1er janvier 1823.

La quatrime ruption dbute le 20 mars 2010 aprs 187 ans d'inactivit

La quatrime ruption dbute le 20 mars 2010 aprs 187 ans d'inactivit et se termine le 27 octobre de la mme anne. Une premire phase ruptive de type hawaen se dclenche au Fimmvruhlas. Des fontaines de lave donnent naissance de petites coules qui se dirigent vers le Nord. Cette premire phase ruptive se termine le 13 avril et laisse place partir du lendemain un deuxime pisode ruptif qui se dclenche au sommet de l'Eyjafjll, dans la caldeira recouverte par l'Eyjafjallajkull. L, l'ruption est sous-glaciaire et produit des explosions phratiques qui percent la calotte de glace. Un important panache volcanique se forme et se dirige vers l'Europe continentale. Les cendres volcaniques qui le composent reprsentant un risque potentiel pour l'aviation civile, les espaces ariens de nombreux pays europens sont ferms prventivement, entranant des milliers d'annulations de vols. Aprs une importante baisse de l'intensit de l'ruption fin avril, une activit sporadique se met en place jusqu' la fin de l'ruption le 27 octobre 2010.

Cette image satellite montre le panache de cendres s'chappant du cratre et se dirigeant vers le Sud-Est sous l'action des vents dominants. Il est noter que si l'ruption s'tait dclenche plus tardivement dans l'anne, les vents dominants auraient pouss le panache vers l'Ouest et l'Ocan Atlantique ce qui n'aurait, sans doute, pas perturb le trafic arien.