LE MEXIQUE aujourd’hui · Les musées de la ville de Oaxaca p. 10 Entretien avec Alec Henriquet...

14
LE MEXIQUE aujourd’hui bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 22, avril 2002 politique interne Signature de la Convention sur le développement social 2002 p. 2 politique étrangère Réunion du Groupe de Rio p. 3 économie Les accords signés entre le Mexique et l’Union européenne : un fort potentiel d’investissements pp. 4-5 Zoom sur… l’Etat de Oaxaca pp. 6-7 Foire Touristique d’Acapulco p. 8 coopération bilatérale Visite à Paris du ministre des Relations extérieures p. 9 Forum international de Passages p. 9 culture Les musées de la ville de Oaxaca p. 10 Entretien avec Alec Henriquet pp. 11-12 Disparition de María Felix p. 13 carnet de route Les cascades pétrifiées de Hierve el Agua p. 14 sommaire L’un des principaux axes de la politique du gouver- nement mexicain consiste dans la lutte contre la pauvreté. La politique de développement social fait partie d’une stra- tégie, appelée Contigo (Avec toi) qui comprend notamment une série de programmes dont le but est de répondre aux besoins essentiels des classes les plus défavorisées en matiè- re de santé, d’habitat et d’éducation. La signature de la Convention pour le Développement Social 2002 établit les conditions et les caractéristiques de ces programmes. La XVI e réunion du Groupe de Rio s’est tenue à San José, Costa Rica. Les chefs de gouverments présents se sont exprimés sur les événements survenus au Venezuela au même moment, lors des réunions de travail de ce Mécanisme de consultation et de concertation politique d'Amérique latine. Le président Vicente Fox a saisi l’occa- sion de sa visite à San José pour se rendre à la Cour Interaméricaine des Droits de l’homme. Sur le plan bilatéral, le Ministre des Relations exté- rieures, Jorge G. Castañeda, a rencontré son homologue français, Hubert Védrine en début de mois. Par ailleurs, un panorama de la situation économique du Mexique présente, plus particulièrement, les atouts de l’Accord entre le Mexique et l’Union européenne. Enfin, le zoom économique et la section culturelle sont consacrés à l’état de Oaxaca. La capitale, qui fut le joyau principal du « Marquisat de la Vallée » à l’époque coloniale, constitue avec le Yucatan l’une des destinations favorites des touristes français. Jouissant d’une grande diversité lin- guistique, géographique et culturelle, ses richesses sont visibles aussi bien dans ses paysages, sur les sites archéolo- giques et dans les musées qu’à travers la vitalité de ses artistes chaque jour plus appréciés en France. Rufino Tamayo, Ancestro, 1990. Musée Rufino Tamayo. Photo : M.L. Alonso

Transcript of LE MEXIQUE aujourd’hui · Les musées de la ville de Oaxaca p. 10 Entretien avec Alec Henriquet...

LE MEXIQUEaujourd’huibulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 22, avril 2002

politique interneSignature de la Convention

sur le développement

social 2002 p. 2

politique étrangère

Réunion du Groupe de Rio p. 3

économie

Les accords signés entre

le Mexique et l’Union européenne :

un fort potentiel

d’investissements pp. 4-5

Zoom sur…

l’Etat de Oaxaca pp. 6-7

Foire Touristique

d’Acapulco p. 8

coopération bilatérale

Visite à Paris du ministre

des Relations extérieures p. 9

Forum international

de Passages p. 9

culture

Les musées

de la ville de Oaxaca p. 10

Entretien avec

Alec Henriquet pp. 11-12

Disparition de María Felix p. 13

carnet de route

Les cascades pétrifiées

de Hierve el Agua p. 14

som

mair

e

L’un des principaux axes de la politique du gouver-nement mexicain consiste dans la lutte contre la pauvreté.La politique de développement social fait partie d’une stra-tégie, appelée Contigo (Avec toi) qui comprend notammentune série de programmes dont le but est de répondre auxbesoins essentiels des classes les plus défavorisées en matiè-re de santé, d’habitat et d’éducation. La signature de laConvention pour le Développement Social 2002 établit lesconditions et les caractéristiques de ces programmes.

La XVIe réunion du Groupe de Rio s’est tenue à SanJosé, Costa Rica. Les chefs de gouverments présents se sontexprimés sur les événements survenus au Venezuela aumême moment, lors des réunions de travail de ceMécanisme de consultation et de concertation politiqued'Amérique latine. Le président Vicente Fox a saisi l’occa-sion de sa visite à San José pour se rendre à la CourInteraméricaine des Droits de l’homme.

Sur le plan bilatéral, le Ministre des Relations exté-rieures, Jorge G. Castañeda, a rencontré son homologuefrançais, Hubert Védrine en début de mois. Par ailleurs, unpanorama de la situation économique du Mexique présente,plus particulièrement, les atouts de l’Accord entre leMexique et l’Union européenne.

Enfin, le zoom économique et la section culturellesont consacrés à l’état de Oaxaca. La capitale, qui fut le joyauprincipal du « Marquisat de la Vallée » à l’époque coloniale,constitue avec le Yucatan l’une des destinations favorites destouristes français. Jouissant d’une grande diversité lin-guistique, géographique et culturelle, ses richesses sontvisibles aussi bien dans ses paysages, sur les sites archéolo-giques et dans les musées qu’à travers la vitalité de ses artisteschaque jour plus appréciés en France.

Rufino Tamayo, Ancestro, 1990.

Musée RufinoTamayo.Photo :

M.L. Alonso

2

politi

que

Le principal défi du gouverne-ment dirigé par le président Vicen-te Fox sur les questions sociales estd’éliminer la pauvreté et d’offrir desmoyens de développement aux popu-lations défavorisées. C’est dans cecontexte que s’est déroulé la cérémo-nie de la signature de la Conventionsur le Développement social 2002(CODESOL) en présence des gou-verneurs de 29 états de la Républiquemexicaine, le 9 avril dernier. LeCODESOL se compose d'unensemble de politiques publiques des-tinées à augmenter les opportunitéset par là même à améliorer la quali-té de vie des couches les plus défavo-risées de la population mexicaine.

Les actions du CODESOLs'inscrivent dans la droite ligne desquatre objectifs du Programme natio-nal de développement social pour lapériode 2001-2006, à savoir : rédui-re l'extrême pauvreté, favoriser l'éga-lité des opportunités au sein descouches de populations les pluspauvres et les plus vulnérables, sou-tenir le développement des qualifi-cations de la population en situationde pauvreté et renforcer le tissu socialen encourageant la participation etles développements communautaires.

Sur une population de prèsde cent millions de personnes, 4,2millions de familles mexicaines béné-ficient de ces programmes qui tou-chent près de 22 millions d’individus.Le choix des familles et groupes lesplus défavorisés obéit aujourd'hui àun critère de sélection novateur,lequel réside dans la participationcroissante des autorités gouverne-mentales et municipales à la concep-tion et à l'application desdits pro-grammes. C'est pourquoi les conven-

Signature de la Convention sur le développement social 2002

tions de développement social impli-quent des caractéristiques et desmodalités différentes en fonction dechacune des entités de la République.De cette façon, les autorités régio-nales sont co-responsables du finan-cement, de l'application et de lasupervision de ces programmes.

La politique sociale mise enœuvre par le gouvernement mexicaintient ainsi compte de l'expérience etdes engagements pris aussi bien lorsdu sommet des Nations unies pourle développement social (Copen-hague, 1995) que lors de la récenteConférence de Monterrey sur lefinancement du développement quis'est tenue le mois dernier. CetteConférence primordiale a abouti àdes engagements importants de lapart des organismes financiers inter-nationaux, visant précisément àmettre en place des programmes com-parables à ceux définis dans lesconventions sur le développementsocial.

Les principaux programmesdu CODESOL sont les suivants :

Le Programme des oppor-tunités, lequel prévoit des aidesdirectes à l'éducation, la santé et l'ali-mentation en faveur de plus de 4,2millions de familles ;

Le Programme de luttecontre la pauvreté en zone urbai-ne, fondé sur l'étroite collaborationentre les gouvernements des états etles conseils municipaux, avec pourobjectif l'amélioration des quartierspauvres ;

Le Programme des chefs defamille, centré sur l'acquisition de

qualifications pour le travail et visantà offrir des aides familiales auxfemmes ;

Le Programme de soutienaux projets de production familia-le ou communautaire, lié à la conso-lidation de mécanismes d'épargnepopulaire, constituera un outil per-mettant d'améliorer le niveau de viedans les foyers ;

Le Programme 3x1, par lebiais duquel les ressources apportéespar les citoyens à des projets de déve-loppement local seront complétés pardes subventions du gouvernementfédéral, des états et des municipali-tés ;

Le Programme d'Amélio-ration progressive de l'habitat,assoupli en vue d'encourager laconstruction de logements et la réno-vation des édifices, des murs et destoitures.

Cette année, les programmesdu CODESOL seront financés grâ-ce à un investissement fédéral de plusde 3 milliards de pesos, ce qui repré-sente une hausse de 10%, en termesréels, par rapport à 2001. Cet inves-tissement sera complété par d'autresressources, notamment par l'inves-tissement des états, lesquels apporte-ront une contribution de plus de 1,15milliards de pesos. Il est importantde signaler que pour la première fois,les programmes du CODESOL com-prennent des actions visant à la trans-parence de la gestion des fondspublics et à combattre la corruption.On a par ailleurs procédé à la sim-plification de plus de 50% des règlesde mise en œuvre desdits pro-grammes. •

Politique interne

politi

que é

trangère

3

Le XVIème Sommet des chefsd'Etat et de gouvernement despays membres du Mécanisme perma-nent de consultation et concertationpolitique d'Amérique latine, ou Grou-pe de Rio, s'est tenu les 11 et 12 avril2002 en la ville de San José, CostaRica.

Le Groupe de Rio est unmécanisme souple de dialogue et deconcertation politique dont l’originefut la recherche de solutions politiquesaux conflits de l’Amérique centraleavec le Groupe de Contadora(Mexique, Colombie, Venezuela etPanama). Il a été créé le 18 décembre1986 par la Déclaration de Rio deJaneiro, le Mexique ayant accueilli leIer Sommet de Rio à Acapulco le 29novembre 1987. Aujourd’hui, il comp-te 19 membres, qui sont l'Argentine,le Brésil, la Bolivie, la Colombie, leCosta Rica, le Chili, l'Equateur, le Sal-vador, le Guatemala, la Guyane, leHonduras, le Mexique, le Nicaragua,Panama, le Paraguay, le Pérou, laRépublique Dominicaine, l'Uruguayet le Venezuela.

Dans le cadre dudit mécanis-me sont abordées des questions d'in-térêt commun pour l'Amérique lati-ne et les Caraïbes. Tout au long de sesquinze années d'existence, le Groupede Rio a donné la preuve de son uti-lité comme point de rencontre et decontact privilégié entre les chefs d'Etatet les ministres des Affaires étrangèresde la région. Ce Groupe s'est forgé sapropre personnalité politique et acontribué à une plus grande présencede la région auprès de la communau-té internationale. Par ailleurs, il consti-tue le mécanisme le plus représentatifde toute l'Amérique latine et desCaraïbes et il constitue le principalinterlocuteur des pays et autres groupesde pays appartenant à d'autres conti-nents.

Réunion du Groupe de RioPolitique internationale

Les conclusions du XVIème

Sommet du Groupe de Rio figurentdans la "Déclaration de San José" :

Z Affirmation de la consoli-dation, de la préservation et de la pro-motion de la démocratie ;

Z Affirmation de la recon-naissance des droits de l'homme dansle monde entier ;

Z Engagement renouvelé àla lutte contre la corruption sous toutesses formes ;

Z Condamnation et rejeténergique du terrorisme sous toutesses formes ;

Z Engagement renouvelé enfaveur du renforcement de la familleet de la lutte contre la pauvreté ;

Z Engagement renouvelé enfaveur du respect des instruments juri-diques internationaux pour le désar-mement et la non-prolifération desarmes de destruction massive, et réaf-firmation de l'importance des normesen matière de systèmes de comptabi-lité des dépenses militaires;

ZMise en avant des accordsconclus lors de la Conférence inter-nationale sur le financement du déve-loppement de Monterrey (Mexique),qui s'est tenue du 18 au 22 mars 2002,et affirmation de l'urgence de l'appli-cation de certaines mesures, telles quel'ouverture des marchés aux exporta-tions de biens et de services produitspar les pays membres, suppression desbarrières douanières et non-douanières,des subventions injustifiées, ainsi quedes mesures protectionnistes qui per-turbent le développement normal denotre commerce et lui portent préju-dice ;

Z Soutien aux résultats de laIVème Conférence ministérielle del'Organisation mondiale du commer-ce (OMC) qui s'est tenue à Doha(Qatar);

Z Participation au IIèmeSommet Amérique latine et Caraïbes -

Union européenne qui aura lieu àMadrid (Espagne), les 17 et 18 mai2002;

Z Satisfaction concernant lamise en œuvre de l'Accord d'Associa-tion entre le Mexique et l'Union euro-péenne, l'Accord Union européenne- pays des Caraïbes, et concernant lesprogrès accomplis en matière d'Ac-cords d'Association de l'Union euro-péenne avec le Chili, sans oublier leMERCOSUR ;

Z Ratification de la décisionde travailler conjointement lors duprochain Sommet mondial sur le déve-loppement durable qui doit se tenir àJohannesburg du 26 août au 4 sep-tembre 2002, dans l'espoir que le Pro-tocole de Kyoto entre en vigueur.

Z Les chefs d’Etat ont éga-lement examiné la crise politique sur-venue au Venezuela comme résultatd’une tentative de coup d’Etat, laquel-le fut condamné par le Mexique.

Le président Vicente Fox asaisi l’occasion de son séjour dans laville de San José pour visiter la Courinteraméricaine des droits de l’hom-me où il a réitéré le plein engagementde son gouvernement dans ce domai-ne. C’est dans ce contexte que le chefde l’Etat mexicain a annoncé que songouvernement étudie actuellement lapossibilité de présenter une demanded’opinion consultative à la Cour surune récente décision de la Cour Suprê-me de Justice des Etats-Unis quitouche les droits des travailleurs immi-grés, conformément aux dispositionsprévues dans la Convention américai-ne relative aux droits de l’homme etdans d’autres traités applicables. •

4

économ

ie

Le 4 avril dernier, l’Associationfrançaise des juristes d’entreprises et lecabinet Goodrich, Riquelme et Associésproposaient un séminaire intitulé «Accord de libre-échange entre leMexique et l’Union européenne : uneopportunité renforcée de développementsur le Contient américain ». L’objectifprincipal de cet événement était de pré-senter les atouts de l’Accord d’associa-tion économique, de coordination poli-tique et de coopération et de l’Accordde libre-échange entre le Mexique etl’Union européenne aux représentantsdes cabinets juridiques et bureaux deconsultation juridique qui assistent lesentreprises françaises dans leurs opéra-tions internationales.

A cette occasion, MonsieurClaude Heller, ambassadeur du Mexiquea donné une conférence dont les prin-cipaux thèmes sont résumés ci-dessous:

Avec 100 millions d’habitants,un territoire équivalent à quatre fois laFrance et une position géo-économiquestratégique, le Mexique est en passe dedevenir l’un des pays les plus attractifsau monde concernant les investissementsdirects européens.

Quatre facteurs clés sont à l'ori-gine d’un environnement extrêmementfavorable : une stabilité politique s’ins-crivant dans la continuité institution-nelle ; une confiance économique ; unrôle très actif dans l’économie interna-tionale ; et une relation privilégiée avecl’Union européenne.

La stabilité politique Z Le Mexique est l’un des

rares pays où, pendant les cinquante der-nières années, les dirigeants sont arrivésau terme de leur mandat et ont rendule pouvoir pacifiquement. (Alternanceprésidentielle 2000).

Z C’est une démocratieconsolidée s’appuyant sur des institu-tions fortes et un système électoral fiable,avec une forte participation sociale auxélections : environ 64% lors des élec-tions présidentielles de 2000.

Z L’alternance de la Prési-dence est stable et les pouvoirs sontrépartis de façon équilibrée entre troispartis (PAN, PRI et PRD) au sein d’uncongrès de plus en plus fort.

Z Le gouvernement est plu-raliste : il comprenant des membres des

différents partis politiques,ainsi que des représentantsissus des secteurs politique,académique, financier, del'entreprise et de la santé.

La confianceéconomique

Z Les diverses admi-nistrations ont maintenuune continuité remarquabledans leurs politiques éco-nomiques : réformes struc-turelles, ouverture écono-mique, diversification indus-trielle, diversification des

Économie

Les accords signés entre le Mexique et l’Union européenne : un fort potentiel d’investissement

exportations, des marchés et redistribu-tion des revenus.

Z Les fondamentaux macro-économiques sont très solides : : une inflation contrôlée : 4,4 % en2001, taux le plus bas depuis 1968,: des taux d’intérêt de plus en pluscompétitifs : 5,9 % en avril 2002, contre33,6 % en 1998, : un chiffre record des réserves inter-nationales : 46 milliards de dollars enjanvier 2002 ; : des finances publiques saines.

Z Une stabilité monétaire etun peso fort : le peso mexicain a flottélibrement pendant 7 ans. Considéré parbeaucoup d'économistes comme l’unedes monnaies les plus fortes au monde,le peso est la seule monnaie latino-amé-ricaine qui a été appréciée face au dol-lar en 2001.

ZUne industrie forte et diver-sifiée. Le Mexique est la 9ème écono-mie mondiale, avec un PIB de 614 mil-liards de dollars (2001). Une économietrès diversifiée au sein de laquelle lepétrole représente seulement 9 % desexportations totales.

Z Grâce à sa discipline bud-gétaire, sa prudence fiscale et monétai-re, sa stabilité macroéconomique et uneforte intégration avec les Etats-Unis, leMexique bénéficie de la confiance desmarchés financiers : l’investment gradelui a été attribué par les trois principalesagences de notation Moodys, Fitch etStandard and Poors.

Z En outre, si le Mexique aconnu, en 2001, une contraction éco-nomique de 0,1%, il faut tenir comptedu fait que cette contraction était lerésultat direct d’un facteur particulieret temporaire : le ralentissement éco-nomique des Etats-Unis. Le Mexique aenregistré une croissance moyenne d’en-viron 5,5% entre 1996 et 2000.

Un rôle actif dans l’économieinternationale

Z Le Mexique est devenu unesource dynamique du commerce exté-rieur, avec 330 milliards de dollarsd’échanges annuels en 2001 (46 % ducommerce extérieur de l’Amérique lati-

5

économ

ie

ne) ; le pays est le huitièmeexportateur mondial.

Z Un vaste réseaude libre-échange lui permetd’avoir accès hors taxes à 860millions de consommateursdans 32 pays en Amérique, enEurope et en Asie (60% duPIB mondial).

Z Le Mexique estdevenu l’une des plate-formesles plus attractives en termesd’investissements exporta-teurs. Il est le troisième récep-teur principal d’investisse-ments étrangers directs (IED)dans les pays émergents. En2001, le Mexique a enregistrédes chiffres record d’IED avec 24 mil-liards de dollars (soit une augmentationde 129 % par rapport à 2000).

L’association avec l’Union européenne

Z L’UE représente la princi-pale option de diversification pour leMexique. C’est dans ce contexte, leMexique a négocié deux accords. Lepremier est l’Accord d’Association éco-nomique, de concertation politique et

de Coopération (1er octobre 2000) quicomprend l’institutionnalisation d’uneinteraction politique renforcée, plusde 25 domaines de coopération et lacréation d’un Conseil conjoint pourgérer l’application de l’accord. Lesecond est l’Accord de libre-échangeMexique-UE (1er juillet 2000) qui per-met une libéralisation des flux de biens,de services, de capitaux et de marchéspublics, la création d’un instrumentpour résoudre les litiges commerciaux

et une suppression tarifaire équilibrée. Z Ces accords offrent de nou-

velles opportunités aux entreprises euro-péennes : : l’importation de produits mexicainshors taxes vers le marché européen ; : l’accès hors taxes au premier marchéimportateur de l’Amérique latine ; : la possibilité d’exporter vers les Etats-Unis et vers l’Amérique latine à partirdu Mexique ; : la possibilité de produire au Mexiquetout en important hors taxes des biensd’équipements et des matières premièresà partir de l’Europe ; : l’accès aux marchés publics mexicainsaux mêmes conditions que les entreprisesnord-américaines.

Les entreprises françaisesface à l’Accord de Libre Echange

Z Les entreprises françaisesont commencé à se positionner en vuede bénéficier des atouts du libre-échan-ge avec le Mexique. Les principauxgroupes français sont présents dans lessecteurs les plus stratégiques de l’éco-nomie mexicaine. En 2001, on comp-tait 646 entreprises avec une participa-tion française au Mexique.

Z Les premiers résultats de lalibéralisation sont déjà visibles : 64% deréduction du tarif moyen annuel ont étéappliqué aux produits français exportésvers le Mexique pendant la premièreannée de l’accord ; durant les huit pre-miers mois de 2001, les échanges bila-téraux ont augmenté de 15 % par rap-port aux +2 % du commerce mondial ;les exportations mexicaines vers la Fran-ce ont progressé de 21 % (8 premiersmois de 2001).

Z Le Mexique offre aux entre-prises françaises la possibilité de pro-duire à des coûts réduits et d’exporterensuite leurs produits hors taxes vers lesÉtats-Unis et l’Amérique latine. Chaqueannée, les entreprises françaises dépen-sent environ 350 millions de dollars detaxes pour pénétrer le marché américain.Ces entreprises pourraient économiserune grande partie de ces taxes en expor-tant à partir du Mexique. •

Phot

o : B

ill B

egal

ke

6

économ

ieZoom sur…

L’État de OaxacaL’origine du nom de l’Etat vientde la langue nahuatl et signifie « En lanariz de los guajes ». L’Etat de Oaxacaest situé au sud-est du Mexique sur lePacifique délimité au nord par les Etatsde Veracruz et Puebla, à l’est par leChiapas et à l’ouest par l’Etat deGuerrero. Sa superficie totale est de 95364 km2, ce qui représente 4,8% du ter-ritoire national et le place au cinquièmerang national en termes d’étendue. Lapopulation totale s’élève à 3 457 100habitants (à 46% urbaine et à 54% rura-le) dont près de 40% appartiennent àl’une des seize communautés indigènesprésentes dans cette région.

Activités économiquesDu fait de l’étendue de son

territoire et de sa situation géographique,l’état de Oaxaca est l’un des plus richesdu pays sur le plan des ressources natu-relles. Les principales activités de pro-duction sont donc l’agro-industrie maisaussi l’industrie de la confection, l’arti-sanat et le tourisme. Le PIB de l’Etatreprésente 1,5% du PIB national.

Dans le secteur de l’agricul-ture la région est leader dans la pro-

duction de café quiconstitue 50% des expor-tations de l’état, demangue (2ème rangnational) de citron (4èmerang national) et de bana-ne (7ème rang national).L’apiculture est aussi uneactivité de grande valeuravec une productionannuelle de miel quiatteint les 3200 tonnes, commercialisé auniveau national et international.

Le produit phare et emblé-matique de l’état de Oaxaca est le mez-cal (premier producteur mondial).D’une activité artisanale à ses débuts, laproduction de cet alcool d’agave est pas-sée à l’industrialisation arrivant sur lesmarchés internationaux avec beaucoupde succès : entre 1994 et 1999 ses expor-tations ont augmenté de 638% vers despays comme les Etats-Unis, certains paysd’Asie, d’Amérique centrale et du sud,ainsi qu’en Russie et en Australie. Il aobtenu l’Appellation d’Origine et sacommercialisation a été favorisée entreautre grâce au soutien du gouvernementpar la « Campagne de Promotion du

Mezcal en Amérique du Nord ». Par ailleurs, l’activité fores-

tière tient une place notable : Oaxacaoccupe le quatrième rang national sur leplan des ressources de ce type.

L’activité minière quant àelle est en plein développement : plus de50 petites entreprises et 5000 famillessont impliquées dans la production d’or,d’argent, de titane, de graphite, demarbre, de ciment de sel et de chaux. En2000, la production de minerai a rap-porté plus de 1,6 milliard de pesos et lepotentiel d’exploitation est de plus dedeux millions d’hectares.De même, la pêche représente undomaine offrant de grandes possibiltésgrâce à la biodiversité marine.

Actuellement, cette activité occu-pe 23000 pêcheurs et les princi-paux produits sont la crevette, ladorade, le bar et le crabe.

En outre, Il faut souligner laposition stratégique du port deSalina Cruz sur le golfe deTehuantepec relié par le train avecle port de Coatzcoalcos (Etat deVeracruz) de l’autre côté de l’isth-me. Ses activités sont répartiesentre la pêche et la marine mar-chande : c’est le 4e port du paysen termes de volume avec plus de16,5 millions de tonnes de mar-chandises en transit en 2001.Ainsi, son rôle est fondamentalpour l’exportation du pétrole etde ses dérivés (marché asiatiquenotamment).

Un autre secteur très impor-Photo : Ma. De Lourdes Alonso.

Pho

to :

D.R

.

7

économ

ie

tant dansla région estl’artisanat. En1999, il a généré plus de 1,7 mil-lion de pesos d’exportations.L’activité artisanale constitueune source de revenus essentiel-le pour un grand nombre degroupes ethniques ; 500 mille personnes(soit un septième de la population del’Etat) sont impliquées dans la produc-tion d’environ 1000 types différentsd’objets artisanaux. Les produits les plusrecherchés sont les textiles, la poterie, lacéramique, l’ébénisterie, la vannerie, lefer forgé et l’orfèvrerie. Grâce à l’habi-leté et la créativité des artisans, transmisesde génération en génération, ce secteur

dispose d’un grand potentiel de déve-loppement. La promotion de l’artisanatest soutenue par des institutions d’ini-tiatives privées et par le gouvernementau niveau régional par le biais del’Aripo (Artisanat et Industries popu-laires de l’état de Oaxaca). Des forma-tions, des financements et des aides à lacommercialisation des objets artisa-

nauxsont proposés.

Enfin, le tourisme est aus-si devenu un secteur hautement pro-ductif et c’est celui qui génère le plusd’emplois à l’heure actuelle. Le déve-loppement touris-tique est soutenu parla grande diversité del’offre : son précieuxpatrimoine archéolo-gique, ses plages et larichesse culturelle deses groupes eth-niques. La ville deOaxaca, les ValléesCentrales et des zones comme celles deHuatulco, Puerto Escondido et PuertoAngel sont celles qui permettent de pla-cer la région au rang de leader nationalet international.

InvestissementsLes activités qui offrent de

nouvelles solutions de développementet de grandes perspectives d’avenir, sontl’industrie du textile et de la confection.

Du fait de ses conditionsgéographiques et deslarges possibilités entermes de main-d’œuvre,l’état de Oaxaca est deve-nu un pôle très attractifpour l’installation denouvelles entreprises. Lesinvestissements réalisésdans ce domaine en2000 ont été de 145 mil-lions de pesos et ont

Pho

to :

Mig

uel A

ngel

Ave

ndan

o

atteint 200 millions en 2001.C’est un aspect déterminant pour

favoriser la diminution du taux de chô-mage et pour enrayer l’émigration versles Etats-Unis.

Quant au secteur de l’activitéminière, trois grands projets d’exploi-

tation géologique ontété conçus : l’und’entre eux est dirigépar le Grupo Acerero(2,5 milliards de dol-lars d’investissement)et doit générer 35000 emplois au seind’un complexeindustriel sidérur-

gique. Par ailleurs, le gouvernementsoutient des actions sociales à hauteurde 25% des investissements en tra-vaillant par exemple sur le maintien etla réhabilitation d’espaces industrielsexistants.

Enfin, les autorités de l’étatde Oaxaca se sont attachées à faire pro-gresser le niveau de formation de lapopulation : l’Institut de Formation etProductivité pour le Travail (ICAPET)propose des stages et des cours dont lesrésultats se sont révélés profitables dansdivers secteurs de production.

Ainsi, grâce aux divers pro-jets de formation, de financement et depromotion mis en place conjointementpar les entreprises et le gouvernement,l’état de Oaxaca est en passe de deve-nir l’une des régions les plus prospèresdu pays. •

Site Internet : www.oaxaca.gob.mx

Asie (0,9%). Quant àl’offre de services et de pro-duits touristiques, elle pro-venait pour 30% d’hôtelsindépendants, 16% dechaînes hôtelières, 12%d’agents de voyage et detours opérateurs et 17% dereprésentants des Etats dela République.

Par ailleurs, denombreux représentantsde la presse nationale et internationa-le, des offices de tourisme étrangers,ainsi que des autorités du gouverne-ment participaient à l’événement.

Ainsi, on a pu remarquerla présence du PrésidentVicente Fox et deMadame Leticia NavarroOchoa, Ministre duTourisme lors de la céré-

monie de clôture.Enfin, la Foire d’Acapulco a

été l’occasion de communiquer les der-niers résultats enregistrés démontrantque le secteur du tourisme se porte bien

8

économ

ie

Economie

La Foire Touristique d’Acapulco

La XXVIIe Foire Touristiqued’Acapulco s’est tenue du 21 au 24avril 2002, au Centre Internationald’Acapulco dans l’Etat de Guerrero. Cegrand marché, qui coïncide en 2002avec l’Année Internationale del’Ecotourisme, offre aux entreprises tou-ristiques mexicaines l’opportunité denégocier et de réaliser la vente de leursproduits ou de leurs services aux entre-prises nationales et internationales.

Avec près de 14 700 rendez-vous d’affaires pré-programmés, leCentre d’affaires avait mis à la disposi-tion des participants plus de 14 000 m2d’espaces permettant une combinaisonparfaite entre exposi-tions (gastronomie, arti-sanat…) et négoce.

Cette année,plus de 1150 acheteursvenus de 29 pays diffé-rents étaient présents sur la Foire, répar-tis de la façon suivante : Etats-Unis(37,2%), Canada (10,9%), Mexique(31,2%), Europe (8,8%), AmériqueCentrale et du Sud (11,1%), Afrique /

au Mexique. En effet, malgré les évé-nements du 11 septembre 2001, les reve-nus ont atteint 8,4 milliards de dollars,soit une augmentation de 1,3% entre2000 et 2001. Durant cette mêmeannée, le Mexique a reçu 19,8 millionsde touristes étrangers, soit seulement4% de moins que l’année précédente.Les dépenses moyennes par personnequi voyage au Mexique représentent 585dollars, soir 6,6% de plus qu’en 2000.

Avec l’édition 2002, la FoireTouristique d’Acapulco confirme saposition de premier marché du touris-me de l’Amérique latine. •

Photo : Daniel Dreux

Pho

to :

Mig

uel A

ngel

Ave

ndan

o

9

coopéra

tion b

ilaté

rale

Le 2 avril dernier, MonsieurJorge G. Castañeda, ministremexicain des Relations extérieures, s’estentretenu avec Monsieur Hubert Védri-ne, son homologue français. Dans lecadre des étroites relations qu'entre-tiennent les gouvernements français etmexicain au plus haut niveau, MonsieurCastañada et Monsieur Védrine ont ain-si pu échanger leurs points de vue, alorsmême que la conjoncture internationa-le est particulièrement difficile.

Parmi tous les thèmes abordés,les deux ministres se sont penchés plusparticulièrement sur la situation auMoyen-Orient ainsi que sur les résolu-tions adoptées récemment par le Conseilde sécurité avec la contribution de la

France et du Mexique. Ces résolutionsont pour objectif l'arrêt des violences etla reprise des négociations commeunique solution pour une paix permet-tant à Israël et à un futur Etat palesti-nien de coexister à l'intérieur de fron-tières sûres et reconnues.

Messieurs Castañeda et Védri-ne ont par ailleurs discuté de certainesquestions inscrites à l'agenda multilaté-ral, et ont notamment évoqué les résul-tats de la Conférence sur le financementdu développement qui s'est tenue enmars à Monterrey. Les perspectives etpossibilités offertes par le Traité concluentre l'Union européenne et le Mexiquefiguraient également à l'ordre du jour.A cet égard, les deux ministres se sont

Sur invitation de Monsieur Emi-le Malet, directeur de la revue Passages,Monsieur Claude Heller, ambassadeurdu Mexique en France, a donné uneconférence le mardi 9 avril dernier ausiège du Sénat français, dans le cadre du« Forum international de Passages ».

Le thème de la conférence aporté sur la récente évolution duMexique sous l’administration du pré-sident Vicente Fox. L’un des points trai-tés a été le processus de transition et leschangements survenus sur la scène poli-tique mexicaine qui ont rendu possiblel’alternance du pouvoirprésidentiel en l’an 2000.

Sur le plan éco-nomique, l’entrée envigueur de l’Accord delibre-échange nord-amé-ricain en 1994, l’adhésiondu Mexique à l’OCDEcette même année et lasignature de plus de vingtaccords de libre-échangeavec des pays et desrégions du monde entier,

; l’un des aspects à considérer est la pers-pective d’un accord migratoire bilatéralbénéfique aux deux pays. Le deuxièmeaxe réside dans une participation accruedu Mexique dans les institutions multi-latérales, notamment au sein de l’Orga-nisation des Nations unies (le Mexiqueétant membre non permanent duConseil de sécurité jusqu’en 2003), del’Organisation mondiale du commerceet de l’Organisation des Etats américains,entre autres.

En ce qui concerne l’Accord duMexique avec l’Union européenne, l’am-

bassadeur Claude Heller aindiqué que le principaldéfi pour les années à venirest d’accroître le volumedes échanges économiquesde manière proportion-nelle à la haute qualité desrelations politiques et decoopération qu’entretientle Mexique avec lesmembres de l’Union euro-péenne et avec la France,en particulier. •

Coopération bilatérale

Visite à Paris du ministre des Relations extérieures

félicités des excellentes relations que nosdeux pays entretiennent dans lesdomaines les plus divers.

Par ailleurs, à l'occasion de sonséjour à Paris, Monsieur Castañeda adonné une conférence à la Faculté desSciences politiques de l'Université deParis, laquelle portait sur la politiqueétrangère du gouvernement Fox. •

Forum international de Passagesplus particulièrement avec l’Union euro-péenne en 1999, ont permis d’accélérerla modernisation économique, laquellea placé le pays au 9ème rang de l’écono-mie mondiale.

La politique internationale duprésident Fox a fixé deux axes prioritaires.Le premier consiste à redéfinir les termesde la relation stratégique avec les Etats-Unis dans le but de promouvoir uneassociation plus prospère au niveau éco-nomique et un meilleur équilibre. Cet-te stratégie implique de tenir compte desdisparités qui existent entre les deux pays

Jorge G. Castañeda, à la Faculté des Sciences politiques de Paris.

Photo : Ambassade du Mexique

10

cult

ure

La richesse culturelle de l’Étatde Oaxaca, et plus particulièrementcelle de sa capitale, est telle qu’il est dif-ficile de citer un musée ou un site plu-tôt qu’un autre. Une fois n’est pas cou-tume, quatre des hauts lieux culturels dela ville de Oaxaca seront évoqués ici encommençant par le Couvent de SantoDomingo de Guzmán, l’un des plusbeaux exemples du style baroque mexi-cain. Son caractère monumental et savaleur artistique lui ont valu d’être ins-crit par l’UNESCO au patrimoine del’humanité. La construction de l’édifi-ce a duré plus d’un siècle (de 1550 à1666) et représente l’une des réalisationsarchitecturales et artistiques les plusmarquantes de la Nouvelle Espagne. Aucours du XVIIIème siècle, le Couventa été agrandi et enrichi d’innombrablesœuvres d’art mais, peu à peu, il a étéendommagé tout au long du XIXèmesiècle. Les premiers travaux de réhabi-litation sont intervenus au milieu duXXème siècle. Cependant c’est en 1993que les travaux de restauration archi-tecturale ont véritablement commencé.L’objectif était de redonner son aspectoriginel à l’édifice et à son extraordinairedécoration intérieure. Un élément mar-quant de la réussite de cette restaurationest le travail en étroite collaboration deshistoriens, des archéologues et des arti-sans de la région qui a permis de retrou-

Culture

Les musées de la ville de Oaxaca

ver des techniques deconstruction employéespar les Dominicains.

Ainsi, enjuillet 1998 le CentreCulturel du Couvent aouvert ses portes avec leMusée des Cultures deOaxaca et une grandebibliothèque. A traversune muséographie inno-vante, le musée proposeaux visiteurs un largepanorama historique de larégion témoignant durôle des groupes indi-gènes encore présents ausein de la société « oaxa-queña » actuelle. Onpeut admirer d’une partdes pièces provenant des sites archéo-logiques de Mitla et de Monte Albán (enparticulier les joyaux de la Tombe 7considérés comme les plus importantsde la Mésoamérique) et, d’autre part,une grande variété d’objets qui rendentcompte, dans la continuité, des aspectsdes cultures millénaires zapotèque etmixtèque pour ne citer que celles-ci.

Juste en face du Couvent deSanto Domingo, on trouve une maisondu XVIIIème siècle, léguée par lafamille Toledo à l’Institut National desBeaux-Arts. L’édifice abrite l’Institutd’Art Graphique de Oaxaca (IAGO)fondé en 1988 par l’artiste FranciscoToledo. Son objectif était de créer unespace entièrement dédié à la diffusionde l’art graphique en commençant parexposer sa collection personnelle.Aujourd’hui, l’extraordinaire collec-tion du IAGO se compose de près de 6000 gravures parmi lesquelles despièces de grands maîtres commeAlbrecht Dürer, Francisco de Goya etJames Ensor, ainsi que des exemplairesde gravures religieuses. Le musée pos-sède également une large collection degravures mexicaines de grands artistescomme José Guadalupe Posada, Picheta,

Leopoldo Méndez, Rufino Tamayo, JoséLuis Cuevas, Rodolfo Nieto, VicentoRojo et Francisco Toledo lui-même.

Outre la variété des tech-niques graphiques, le patrimoine duIAGO est composé de dessins, d’af-fiches, de livres et d’imprimés publici-taires de grande qualité ainsi que d’uneimportante collection photographiquedont des tirages de Henri Cartier-Bresson, Manuel Alvarez Bravo etRogelio Cuéllar entre autres.

Parmi les autres musées deOaxaca, on citera encore le MuséeRufino Tamayo et le Musée d’ArtContemporain. Le premier présente unemagnifique collection de pièces préhis-paniques réunies, sur des critères artis-tiques, par le peintre. On peut ainsiremarquer l’influence de la sculpturemésoaméricaine sur son œuvre. Lesecond est dédié à la promotion et la dif-fusion des artistes de l’Ecole de Oaxacaet présente sous forme d’expositionstemporaires et itinérantes des œuvres desfigures artistiques de l’état commeRodolfo Nieto, Rodolfo Morales,Francisco Toledo, Alberto Ramírez etRolando Rojas. •

Façade du Couvent de Santo DomingoPhoto : Ma. de Lourdes Alonso

Intérieur du Couvent de Santo DomingoPhoto : Ma. de Lourdes Alonso

coloristes extraordinaires et je suis sen-sible au côté tactile, à la matière obtenuegrâce à l’utilisation de techniques et dematériaux traditionnels (poudre, pig-ments, encaustique) qui ne sont prati-quement plus utilisés en Europe.

Quels artistes avez-vous exposé ?

Quand j’ai ouvert la galerie jesavais que ce serait difficile de se spé-cialiser uniquement dans la peinture duMexique. J’ai décidé de programmer uneexposition par an consacrée à despeintres mexicains, généralement aumoment de la FIAC. J’aimerais faire plusmais c’est difficile économiquement.

De plus, c’est un vrai travailque d’ouvrir l’esprit du public françaisà cet art. Il fallait former le goût dupublic, c’est la raison pour

11

cult

ure

Après avoir été directeur d’unegrande entreprise de prêt-à-porter,Alec Henriquet a choisi une autre voieen ouvrant une galerie de peinture.Depuis huit ans, il dirige la galerieMatignon 32 et s’est spécialisé dans lapeinture française post-impressionnis-te. Cependant il est grand amateur depeinture mexicaine et plus particuliè-rement des peintres de l’état de Oaxacaet il consacre une partie de son tempsà leur promotion.

Comment avez-vous connu le Mexique ?

J’ai effectué mon premiervoyage au Mexique lorsque j’étais étu-diant. J’y suis retourné et j’ai eu l’op-portunité de rencontrer les Figueroa quim’ont permis de rencontrer de grandsartistes comme Cuevas, Gironella,Gerzso : j’ai été fasciné par le pays et seshabitants. Cela fait maintenant 40 ansque je me rends au Mexique pratique-ment chaque année.

Pourquoi vous êtes-vousintéressé aux peintres mexicainset plus particulièrement auxartistes de Oaxaca ?

Quand je vais dans un pays,j’essaie de voir ce qu’il peut apporter surle plan culturel. Oaxaca est une ville quim’a toujours impressionnée et c’est uncreuset d’artistes de qualité. C’est un lieumagique à tout point de vue, c’est unrésumé du Mexique, tout y est : les civi-lisations précolombiennes, la culturecoloniale, une lumière incroyable, la pré-sence des indiens. A mon avis, dans ledomaine de la peinture il n’existe plusen France d’école possédant la richessede l’Ecole de Oaxaca. Pour moi, Oaxacaest un lieu unique au monde compa-rable à la Florence des Médicis.

A l’époque où j’ai décidéd’ouvrir ma galerie, j’allais régulièrementdans les galeries parisiennes et je nevoyais rien qui m’intéressait. Par contre,lorsque je suis arrivé au Mexique, j’aiimmédiatement été attiré par les artistes

Entretien avec Alec Henriquet

• • •

mexicains à cause des couleurs, desformes… Je suis beaucoup moins sen-sible à la peinture contemporaine fran-çaise, allemande ou américaine. C’esttrès difficile à expliquer mais avec lesMexicains l’émotion est là. La créativi-té, la superposition des culturesanciennes et des influences européennesen font des œuvres originales : on recon-naît tout de suite la peinture mexicaine.D’ailleurs ces artistes sont présents dansla plupart des musées contemporains dumonde, il font l’objet de rétrospectiveset se vendent très bien sur le marchéinternational.

Selon vous, quel est l’apport de ces artistes sur la scèneparisienne ?

Pour moi, il y a du mystèrequi apporte quelque chose. Ce sont des

Rolando Rojas, En jouant sur l’animal, 2000

12

cult

ure

laquelle nous avons commencé,en 1995, avec l’un des maîtres : FranciscoToledo. Ensuite nous avons montédeux expositions collectives où toutes lesgénérations étaient représentées afin dedonner un panorama aussi large que pos-sible avec, entre autres, Roberto Nieto,Rodolfo Morales, Alberto Gironella,Sergio Hernández. Nous avons aussi pré-senté un jeune artiste très talentueuxRolando Rojas qui a eu beaucoup desuccès. Enfin, l’exposition de 2001 étaitun retour sur les œuvres graphiques desannées 69-90 de Toledo et complétaitl’exposition du Centre Culturel duMexique sur les œuvres récentes en2000.

Quelle a été la réception du public, de la presse ?

La réception du public et dela presse sont deux choses distinctes.L’accueil de la presse est souvent posi-tif mais nous estimons que la diffusionest insuffisante. C’est difficile de se fai-re connaître. Du point de vue dupublic, l’esthétique de Toledo est dif-ficile d’accès. Rojas par exemple a ététrès bien accueilli : c’est une peinturequi irradie, à la fois gaie et naïve. C’était une satisfaction incroyable, lesgens étaient enthousiastes.

Quelle est votre clientèle ?Généralement nous vendons

beaucoup aux Mexicains et auxAméricains car, ici, les prix sont plus basque sur le marché international. PourRojas nous avons eu plus de clientsfrançais mais ce sont plutôt des gens quiconnaissent le Mexique et sa culture. Ilsont besoin de connaître ce qu’ils achè-tent, d’avoir des références : c’est uneattitude typiquement française.

Quelles sont vos relations avec les Mexicains au Mexique,en France ?

Je n’ai pas beaucoup derelations avec des Mexicains en France.Au Mexique, beaucoup plus mais jetrouve que les relations commerciales ne

sont pas simples. Je suis, par exemple,entré en contact avec différentes gale-ries sans succès pour le moment.

Quels sont vos objectifs pour la diffusion et la promotion des artistesmexicains en France ?

Notre objectif serait d’en fai-re plus. Parmi les projets en cours, nouspréparons une nouvelle expositioncollective des peintres de Oaxaca et uneautre de Rojas. Je souhaite approfondirce travail de recherche plutôt que de metourner vers d’autres artistes latino-amé-ricains. Mais c’est assez difficile carbeaucoup de projets échouent pour dif-

férentes raisons. Un élémentimportant est que les artistesmexicains ont tendance à setourner en priorité vers le mar-ché américain peut-être parfacilité. Personnellement, jesuis convaincu de la valeur decet art. Il y a eu l’engouementpour la littérature latino-amé-ricaine, puis pour la musique ;on devrait bientôt arriver à lapeinture. •

Galerie Matignon 32,

32, avenue Matignon –

75008 Paris.

Tél. : 01.40.07.06.37

Internet :

wwww.ahfine-arts.com

• • •

Entretien avec...

Rodolfo Morales, lithographie.

Francisco Toledo, Vuela y se Fue.

13

cult

ure

Hommage Communiqué de Catherine TascaLa Ministre de la Culture a décla-

ré au sujet du décès de l’actrice mexicai-

ne : « María Félix, l'étoile du cinéma lati-

no-américain, " La belle Otéro " de

Richard Pottier, la belle

Abbesse de " French

Cancan " qui aimait notre

pays au point de partager

son temps entre Mexico et

Paris et qui fut décorée de

la légion d'honneur en

janvier 2000, a rejoint

Gérard Philipe, Jean Gabin

et Yves Montand,

films et les mille visages métissés sous les-

quels l'ont montrée les réalisateurs latino-

américains mais aussi français tels que

Renoir et Yves Ciampi.

Peu d'actrices auront, avec

autant de science et de caractère, su

construire à l'écran le mythe de la beauté

impétueuse, et entrer dans la littérature en

offrant le modèle de leur vie et de leur per-

sonnage à autant de grands écrivains.

Octavio Paz et Carlos Fuentes,

Sealtiel Alatriste ou Henry Burdin racon-

tent chacun leur Maria Félix . C'est aussi

la nôtre. » •

María Félix, est décédée le 8 avrildernier, le jour de son anniversaire, àl'âge de 88 ans après avoir mené une car-rière qui a fait d'elle une icône du ciné-ma mexicain. Elle était autant connuepour son indépendance d'esprit quepour sa beauté : elle a forgé elle-mêmeson propre mythe. Le rôle qui devaitcristalliser cette image fut celui de DoñaBarbara, prototype de la femme latineindomptable, dans le film éponyme deMiguel M.Delgado (1943), adapté duroman du Vénézuélien RomuloGallegos.

Elle a tourné 47 films entre1942 et 1966 parmi lesquels FrenchCancan (1955) de Jean Renoir, aux côtésde Jean Gabin, et, la même année, Leshéros sont fatigués d'Yves Ciampi, avecYves Montand. Luis Buñuel, dans Lafièvre monte à El Pao (1959), recourt à sontalent, aux côtés de Gérard Philippe, dontc'est le dernier rôle à l'écran.

María Félix symbolise égale-ment, par son refus obstiné d'apprendrel'anglais et par la carrière dont elle se pri-va délibérément à Hollywood, l'âge d'ord'un cinéma latino-américain à l'apogéede sa puissance. Dans La Generala deJuan Ibañez en 1970, son dernier rôle aucinéma, elle incarnait la meneuse de larévolution mexicaine des années 1910-20.

Culture

Disparition de María Félix

contribution d'écrivainstels qu'Octavio Paz,Carlos Fuentes ou CarlosMonsivais, qui ont trans-posé sa vie dans leursromans. A la fin de sa vie,María Félix était sansdoute devenue la vedettela plus célèbre duMexique. Vivant entre leMexique et Paris, elle areçu, en 2001, la croixd'officier de la Légiond'honneur.

Un hommage offi-ciel et populaire lui a étérendu le jour de sa mortau Palais des Beaux-Artsde Mexico, avec la parti-cipation du Président dela République. Interviewé

sur la disparition de « La Doña », le pré-sident Vicente Fox a affirmé que « leMexique perd une grande étoile qui adonné de l’éclat à notre pays, une fem-me qui a toujours crié haut et fort - etavec fierté - sa mexicanité ».

María Félix a été enterrée auPanthéon français de Mexico dans lecaveau familial où reposent ses parentset son fils, Enrique Alvarez Félix, décé-dé il y a maintenant six ans. •

Elle a remporté de nombreux prix auMexique, reçu les hommages du Festivalinternational de films de femmes deCréteil et a été l'invitée d'honneur duPremier festival du Cinéma de Madrid.

La renommée de l'actrice adonc largement franchi les frontières ducinéma, que ce soit par le biais de lachanson María Bonita, écrite par sonmari Agustin Lara, le plus grand trou-badour mexicain du siècle, ou par la

quelques-uns des acteurs immortels qui

furent ses partenaires au cours de sa ful-

gurante carrière.

Unanimement adulée et louée

par les intellectuels et les

artistes, celle qu'on appe-

lait María Bonita ou sim-

plement " La Doña " en

hommage à son éblouis-

sante beauté, était entrée

vivante dans la légende en

incarnant le prototype de

la femme latine, ambi-

tieuse et fatale, à travers 47

adre

sses

en F

rance ambassade

9 rue de Longchamp,

75116 Paris ;

tél. : 01 53 70 27 70 ;

fax : 01 47 55 65 29.

centre culturel119 rue Vieille-du-

Temple, 75003 Paris ;

tél. : 01 44 61 84 44 ;

www.mexiqueculture.org

service commercialBancomext

4 rue Notre-Dame-

des Victoires,

75002 Paris ;

tél. : 01 42 86 60 00.

section consulairemême adresse ;

tél. : 01 42 86 56 35 ;

conseil de promotiontouristiquemême adresse ;

tél. : 01 42 86 96 13 ;

e-mail :

[email protected]

maison du MexiqueCité universitaire,

9 boulevard Jourdan,

75690 Paris cedex 14 ;

tél. : 01 44 16 18 00.

www.casademexico.org

consulatshonorairesBarcelonnette,

tél. : 04 92 81 00 27.

Bordeaux,

tél. : 05 56 76 76 55.

Fort-de-France,

tél. : 05 96 72 58 12.

Le Havre,

tél. : 02 35 26 41 61.

Lyon,

tél. : 04 72 38 32 22.

Monaco,

tél. : 00 377 93 25 08 48.

Strasbourg,

tél. : 03 88 45 77 11.

Toulouse ,

tél. : 05 61 25 45 17.

responsable de la publication :

Ambassadeur Claude Heller ;

rédacteur en chef :

Juan González Mijares

(presse et communication) ;

Héctor Valezzi

(politique) ;

Carolina Becerril

(éducation) ;

Alejandra García Williams

(juridique) ;

Mario López Roldán

(économie) ;

Rosa Peña Perez Rea

(tourisme) ;

Mauricio Torres Córdova

(politique internationale);

Jorge Volpi (culture) ;

Christine Terrisse

(rédactrice) ;

Dina Carvalho, Héloïse Masson

(traductions)

e-mail :

[email protected]

inte

rnet

//www.sre.gob.mx/francia/

Les textes de cette publication n’engagent pas la responsabilité du ministère mexicain des Relations extérieures.

Le site de Hierve el Agua (quisignifie eau en ébullition) se trouve àenviron 70 kilomètres au sud-est de laville de Oaxaca. Le fabuleux spectacleque l’on découvre en arrivant estconstitué de deux cascades fossiliséesdepuis des milliers d’années par le glis-sement des eaux chargées de calcite.Entouré de paysages impressionnants,le lieu a reçu ce nom du fait de la pres-sion de l’eau qui surgit et qui donnel’impression qu’elle est en train debouillir. En fait, elle provient desources situées en altitude ; une pisci-ne naturelle s’est formée en contrebas,dans laquelle les visiteurs peuvent sebaigner, la température de l’eau oscil-lant entre 22 et 25 °C.

Cependant la beauté naturellede Hierve el Agua n’est pas son seul

14

carn

et

de r

oute

attrait. C’est surtout un important sitearchéologique dont la longue histoire apermis d’étudier divers aspects de la cul-ture et de la vie des anciens habitants dela région. Il semble que cet emplace-ment fut un site sacré à l’époque zapo-tèque. De nombreux archéologues,biologistes et géologues se sont retrou-vés sur les lieux : ils ont découvert lesvestiges d’un système complexe d’arro-sage, unique au Mexique, datant de plusde 2500 ans. Grâce à ces recherches, ona pu appréhender la forme de laconstruction et le fonctionnement desterrasses et des canaux qui s’étendentautour de la zone de l’Amphitéâtre. Leschercheurs en ont déduit que les habi-tants de cette époque avaient dévelop-pé une agriculture intensive profitant aumaximum des eaux de source. •

Carnet de route

Les cascades pétrifiées de Hierve el Agua