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  • DOSSIER PDAGOGIQUE

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    SOMMAIRE

    JEUDI 14 AVRIL 2016 14HSALLE MRE MARIE PIA - QUINCY-SOUS-SNART

    [ds 8 ans]

    De MolireMise en scne Henri Lazarini

    Par la Compagnie La Scne Paris

    03_LE DRAMATURGE

    04_LA PICE

    06_EN SAVOIR PLUS

    07_LE MDECIN MALGR LUI EN MUSIQUE

    10_LA PRODUCTION / NOTE DE MISE EN SCNE

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    BIBLIOGRAPHIE(?) - La Jalousie du Barbouill (?) - Le Mdecin volant 1654 - Ltourdi 1656 - Le Dpit amoureux 1659 - Les Prcieuses ridicules 1660 - Sganarelle ou le Cocu imaginaire 1661 - Dom Garcie de Navarre 1661 - Lcole des maris1661 - Les Fcheux1662 - LEcole des femmes1663 - La Critique de Lcole des femmes1663 - LImpromptu de Versailles1664 - Le Mariage forc1664 - La Princesse dlide1664 - Le Tartuffe1665 - Dom Juan1665 - LAmour Mdecin1666 - Le Misanthrope 1666 - Le Mdecin malgr lui1666 - Mlicerte 1667 - Pastorale comique1667 - Le Sicilien ou lAmour peintre 1668 - Amphitryon1668 - George Dandin 1668 - LAvare 1669 - Monsieur de Pourceaugnac 1670 - Les Amants magnifiques 1670 - Le Bourgeois gentilhomme 1671 - Psych 1671 - Les Fourberies de Scapin 1671 - La Comtesse dEscarbagnas 1672 - Les Femmes savantes 1673 - Le Malade imaginaire

    JEAN-BAPTISTE POQUELINDIT MOLIRE (1622-1673)SES DATES : 15 janvier 1622, Paris 17 fvrier 1673, Paris.

    Sa vie de dramaturge : Jean Baptiste Poquelin est lain dune fratrie de 5 enfants. Issu dune famille de marchands tapissiers, il grandi dans le quartier des halles Paris. Accompagn de son grand-pre, il passe son enfance au thtre et simmerge rapidement dans lunivers de la comdie. lge de 18 ans, il commence des tudes de droit au Collge Jsuite de Clermont (futur Lyce Louis Le grand Paris) en vue de devenir avocat. Ces annes lui permettront dapprendre le latin et lart de la rhtorique et dtudier les grands ouvrages de Cicron, Ovide ou encore Virgile, dont il fera bon usage lors de lcriture de ses pices. 19 ans, il devient officiellement avocat mais renonce sa carrire pour devenir comdien. En effet, cette priode de sa vie sera marque par la rencontre avec Madeleine Bjart dont il tombera perdument amoureux, elle-mme issue dune famille de comdiens. Il dcide alors de fonder la compagnie lIllustre-Thtre dont il prendra la direction sous le pseudonyme Molire . LIllustre-Thtre fait ses dbuts dans le Marais Paris, proximit de deux concurrents : la troupe des comdiens de lHtel de Bourgogne et la troupe du roi au Marais. La troupe de Molire ne connait gure de succs et le dramaturge est emprisonn pour dettes en 1645. la libration de Molire en 1646, la troupe entame une tourne en province. Associe aux troupes de Dufresne et de Bjart, la troupe de Molire se reprsente en Languedoc pour le comte du duc dEpernon puis du comte dAubijoux. Pzenas, Montpellier, Carcassonne, Bziers, la troupe largie affirme progressivement son got pour la farce et la comdie. Molire est un inconditionnel farceur et moqueur, on reconnait son style au travers les sujets quil aborde : religion, raison, mdecine, cosmologie, mariage etc. ceci lui vaudra dtre extrmement critiqu par ses confrres. Molire se sert du rire pour divertir le public mais aussi pour revtir son uvre dune fonction morale, parodier la socit pour mieux lanalyser et la comprendre, voil un des principaux objectifs du dramaturge. Les annes 1660 sont exceptionnellement fertiles pour Molire. Il met au point diffrent genre de comdies - la grande comdie bourgeoise, la comdie de coulisses, la comdie machines,- et crit des pices majeures : Le Mdecin malgr lui, Le Misanthrope, LAvare, Amphitryon, Il devient comdien du Roi en 1665 et consacre son travail au divertissement de la Cour en dveloppant le genre la mode : la comdie-ballet. Durant les trois dernires annes de sa vie, malgr sa maladie (une tuberculose) et la perte de la faveur royale (passe Lully), Molire triomphe avec Le bourgeois gentilhomme (1670), Les fourberies de Scapin (1671), Les femmes savantes (1672) et Le malade imaginaire (1673). Ces pices rvlent les influences de lauteur, son style, ainsi que son talent de comdien. Son inhumation se fera de nuit presque

    clandestinement et sans crmonie, comme il est dusage pour les comdiens, jugs immoraux et corrompus.

    LE DRAMATURGE

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    LUI Le Mdecin malgr lui, crite initialement sous le titre Le Mdecin de force est une farce-comdie en 3 actes,

    reprsente pour la premire fois au Thtre du Palais Royal en 1666. Elle fait partie des pices de Molire crites sur le thme de la mdecine aprs Amour Mdecin, Mdecin volant et le dernier Le Malade imaginaire. En rsidence lHtel de Bourgogne, qui fut un haut lieu de reprsentation thtrale durant les 17me et 18me sicles, Molire sera en constante concurrence avec dautres comdiens. Il crira la pice Le Mdecin malgr lui en rplique celles de son adversaire Brcourt, (La Noce de village et Le Jaloux invisible), ancien comdien dans la troupe de Molire galement port sur la farce.

    LES PERSONNAGESSGANARELLE : mari de MartineMARTINE : femme de SganarelleGRONTE : pre de LucindeLANDRE : amant de LucindeLUCINDE : fille de Gronte

    JACQUELINE : nourrice chez Gronte et femme de LucasLUCAS : mari de JacquelineVALRE : domestique de GrontePERRIN : fils de Thibaut, paysan

    THIBAUT : pre de PerrinMONSIEUR ROBERT : voisin de Sganarelle

    GUILLAUME MARCOUREAU DIT BRCOURT

    2) LA PICE

    LES DEUX VALETS DE GRONTE RENCONTRENT SGANARELLE. ACTE I,

    SCNE 5

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    LUI LHISTOIRE

    ACTE ILhistoire dbute avec une scne de mnage entre Sganarelle et Martine, deux fagotiers. On apprend que Sganarelle, personnage misogyne bat sa femme, celle-ci dcide donc de se venger une fois pour toutes. Entrent en scne les deux valets de Gronte, baron des environs, ceux-l cherchent dsesprment un mdecin pour la fille de leur matre car celle-ci a perdu la parole. Martine chafaude un plan : faire passer Sganarelle pour un excellent mdecin, seulement ce dernier tant trop modeste pour reconnatre ses talents nie exercer cette profession. La solution est simple, lui donner des coups de bton afin de le faire avouer. La farce est lance, lorsque les deux valets sadressent Sganarelle au sujet de la jeune fille de leur matre, Sganarelle se voit infliger une bastonnade.

    ACTE IIITandis que Sganarelle donne une leon de latin Landre afin le faire passer pour un apothicaire et vole au secours des villageois malades, Gronte se plaint que le traitement administr sa fille ne marche pas. Sganarelle, occup sduire Jacqueline, la nourrice en lui proposant de senfuir avec elle, est donc appel auprs de Lucinde. Il tche de divertir Gronte pendant que les deux amoureux changent quelques mots. Lucinde ayant rcupr sa voix, avoue son pre quelle ne veut pas pouser Horace. Gronte pris de colre, chasse les deux amoureux, qui ne manqueront pas lopportunit de senfuir ensemble. Entre Lucas, qui avoue son matre lentourloupe dont il a t victime, la sentence tombe, Sganarelle sera pendu pour trahison et complicit. Martine accourt auprs de son mari et tente de dissuader Gronte. Entrent Lucinde et Landre, ce dernier annonce quil vient tout juste dhriter de la fortune de son oncle, et demande donc la main de Lucinde, tandis que Sganarelle, libr, se rconcilie avec Martine.

    ACTE IIChez le baron Gronte, les deux valets Valre et Lucas, ventent les mrites du fameux mdecin dont ils ont fait la connaissance plutt. Tandis que le baron se lamente sur ltat de sa fille, Lucinde, la nourrice Jacqueline tente dexpliquer son matre que la solution miracle pour redonner la parole sa fille est de lui permettre dpouser celui quelle aime, Landre. Seulement, celui-l nest pas assez riche, mme si lon apprend quil est lhritier dun oncle fortun. Par consquent, Lucinde, muette mais maline, tente par ces vnements de retarder le mariage arrang par son pre avec un certain Horace. Sganarelle est prsent Gronte, cette scne symbolique du burlesque chez Molire dgnre en une mascarade entre les deux hommes, lun talant dans un discours absurde ses qualits insouponnables en mdecine, et lautre totalement bern par cette supercherie. En sortant, Sganarelle, rencontre par surprise Landre, qui dsesprment amoureux de Lucinde, demande Sganarelle de le prendre comme assistant afin de pouvoir approcher sa belle.

    ACTE II, SCNE 4, CHEZ GRONTE SGANARELLE AUSCULTE LUCINDE

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    PORTRAIT DE MONSIEUR MOLIRE EN HABIT DE SGANARELLE

    LA COMDIE TRAVERS LUVRE DE MOLIRE

    Molire et la farce sont indissociables. En vogue au Moyen-ge, la farce consistait jouer des entourloupes sur scne, et caricaturer les personnages dans un style grossier, dans le but de provoquer le rire des spectateurs. Les pices taient courtes et rapides, et finissaient sur un dnouement heureux, Molire va sen inspirer et ainsi dvelopper un genre intermdiaire, la comdie.

    Il va aussi sinspirer des comdiens-italiens en rsidence Paris partir de 1577 jusqu leur dpart en 1697, et que Molire ira souvent couter au thtre durant son enfance. Ils importeront plus spcifiquement la Commedia dellarte, hritire de la farce moyengeuse. Cette dernire sillustrait par des acteurs masqus qui se travestissaient dans le but de tromper ladversaire, ainsi que par des mimiques gestuelles pour provoquer le rire. Nous remarquerons que la pice de thtre Le Mdecin malgr lui, illustre tout fait cette ide, notamment quand Landre est dguis en apothicaire et que lui et Sganarelle communiquent par des gestes amplifis. Les scnes grivoises presque obscnes quand Sganarelle sduit Jacqueline sont aussi au rendez-vous ainsi que celles des bastonnades. Les personnages caractristiques de la Commedia dellarte sont aussi spcifiques au genre : les jeunes amants nafs et incompris (Landre et Lucinde), les valets malicieux (Lucas et Valre), les vieillards avares (Gronte veut que sa fille pouse un homme riche), enfin, les soudards, illustr par Sganarelle. La spcificit des pices de Molire est que celles-ci ont t crites mais galement interprtes par lcrivain. En ce sens, les personnages vont alors penser, avoir des opinions (non forcment apprciables), cest ce quon appelle la comdie de caractre. Le but tant de critiquer les dfauts de la nature humaine et ainsi analyser la socit comme le fait si bien Molire. Les mdecins est le corps social quil a le plus attaqu dans sa carrire car ils les considrent comme des charlatans et des personnages pdants, les titres des ouvrages en disent long sur leur contenu : Le Mdecin volant, Le Docteur amoureux, lAmour mdecin, Le Malade imaginaire et Le Mdecin malgr lui. Aucune pointe de srieux par consquent ? Bien sr que si ! Le tout est de caricaturer par le rire des sujets plus que srieux pour lpoque notamment le mariage, largent et les relations familiales. Par consquent la dimension moralisatrice dans les pices de Molire est subtile mais centrale. La comdie satirique est aussi trs prsente, vecteur de la bonne conduite et de la bonne pense, ainsi les personnages dont le comportement est condamnable, sont ridiculiss.

    LART DE LA RUSE CHEZ MOLIRE

    La ruse est un procd habile dont on use pour tromper . Motif rcurent dans les pices de Molire, celui-ci fait ressortir la virtuosit du jeu thtral des acteurs par diffrents procds comiques : comique de gestes, comique de situation, comique de mots ou encore comique de caractre. Cet art de la ruse tmoigne aussi dune certaine capacit inventer des solutions et aider autrui, hormis son comportement vulgaire et cupide, Sganarelle dans Le Mdecin malgr lui, va risquer sa vie pour Landre et Lucinde en frlant la pendaison ! La comdie est un genre littraire finalit didactique, qui a pour but dinstruire le public sur la bonne morale, elle orrige les murs pas le rire , rappelle Molire dans la prface de Tartuffe. Molire utilise la ruse dans le but de restaurer la vrit de lintrigue laide de procds dramatiques et dune puissance langagire aussi spcifiques de son style. Le personnage de Sganarelle est intimement li cette dimension didactique dans son uvre, issu de litalien sganare qui signifie dessiller , faire prendre conscience quelqu'un de la ralit, de la vrit . Il est un personnage excessif, et incarne les multiples dfauts de la nature humaine, mais cache en vrit Molire lui-mme.

    3) AUTOUR DE LA PICE

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    4) LE MDECIN MALGR LUI EN MUSIQUE La pice Le Mdecin malgr lui ft reprise par le compositeur Charles Gounod en 1858, qui ladapta en opra-comique de 3 actes, sur un livret en franais de Jules Barbier et Michel Carr. Le composteur a choisi de garder les dialogues parls de la pice, seuls les airs ont t crits par les librettistes.

    Le Menestrel, Thtre Lyrique , 17/01/1858, 25me anne, N7, disponible sur Gallica.bnf.fr Le Mdecin malgr lui, mis en musique par M. GOUNOD.Nos scnes lyriques ne se refusent rien. Dj nous devons Favart lincarnation musicale de Matre Pathelin. Plus audacieux encore, voici le boulevard du Temple qui porte la main sur le rpertoire de Molire. Mais qui donc est assez os pour se mesurer avec notre grand Poquelin ? Quel tmraire fabriquant de chansons vient accoupler sa lyre luvre du gant ? Rassurez-vous : cest un musicien de trs-bonne maison ; il peut lutter avec les forts ; dj son luth a fait rsonner les votes saintes de ses mles et solennels accents ; dj ses chants ont dlect les salons et les thtres : cest Charles Gounod, lhomme aux hymnes pieuses, lhomme aux douces et austres symphonies. Le musicien est donc tout fait digne du pote.

    Mais que dis-je ? quel rapport existe-t-il entre la harpe sainte et les joyeusets de Sganarelle ? Aucun, je vous jure. Et pourtant M. Gounod vient de russir de la faon la plus merveilleuse.Gnralement dans ce pays-ci on a lhabitude de classer les artistes par catgories, de leur assigner des aptitudes spciales, de les condamner se mouvoir dans un cercle dtermin. Un homme a-t-il russi dans un genre, on entend, on veut quil sy ternise. Ce prjug, - car cest est un, - demandait tre sap M. Gounod sen est charg.Ne fixons donc point de limites lexpansion du gnie humain ; laissons-le sbattre dans les riants sentiers de la gaudriole, ou slever vers llgie, ou se complaire enfin dans les cantiques si bon lui semble ; quon puisse, son gr, passer du grave au doux, du plaisant au svre. Ainsi le veut la libert musicale.

    Quand je dis que M. Gounod a merveilleusement russi, jentends le mot dans sa plus large acception. Il na pas seulement remport une de ces faciles victoires que proclament les masses, mais il a russi au point de vue de lart. Son Mdecin malgr lui est un dlicieux pastiche. Cest du Lully, cest du Monsigny, cest du Grtry ; cest de larchasme lyrique aux tons chauds, colors, combins en outre avec les harmonieuses nuances de la palette moderne. Cest dire que Gounod ne sest point effac dans son uvre rtrospective.Parfois la couleur italienne se fait jour travers ce tableau historique si franc et si nettement accus ; alors cest le gazouillement de Mozart ou de Cimarosa.

    Pour tre juste, il faudrait citer presque tous les morceaux, - depuis louverture, dont les thmes sont habilement taills dans le corps de ces trois actes, - jusqu la scne finale. On a particulirement ft les couplets de Meillet (Sganarelle) : Quils sont doux, vos petits gouglous ; puis le trio qui suit, et le chur des paysans, qui renferme les plus fines modulations : au second acte la gracieuses srnade de Froment (Landre), les couplets de Melle Girard (Jacqueline) redemands ; la scne de la consultation, qui forme un ravissant quintette en style bouffe ; la procession des musiciens, et le divertissement pastoral.

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    LUI Une autre scne de consultation, celle des paysans au troisime acte : Serviteur, monsieur le docteur, a obtenu des

    applaudissements non moins vifs. A cette scne succde un fort joli duo entre Sganarelle et Jacqueline ; puis vient un quintette et un chur final portant cette vigoureuse empreinte archaque dont louverture a fait son profit.Meillet, dans le rle de Sganarelle, a dploy toute sa verve de comdien et de chanteur. Il a eu les honneurs de la soire. Froment (Landre) sest particulirement distingu dans sa srnade du second acte ; son fabliau du divertissement a t moins got. Cest, du reste, le morceau le moins russi de la partition. Melle Faivre est une piquante Martine. Ses couplets du premier acte, A Corsaire, Corsaire et demi, ont t trs-gots. Melle Girard, Jacqueline, a t charmante, costume compris. Girardot, Lesage, Wartel, Leroy, Melle Caye se sont fort bien acquitts de leur tche, et les churs ont fait des prodiges.

    Mentionnons aussi la mise en scne, notamment le divertissement coquet du second acte.Bien entendu quaprs la chute du rideau, le nom du compositeur a t salu par denthousiastes bravos. Mais non contente de cette ovation usuelle, le public a demand le maestro en personne ; et Sganarelle, de son robuste bras de bcheron, est all enlever M. Gounod du fond dune baignoire davant-scne comme on enlve un fagot, et la dpos sur le thtre aux joyeuses acclamations de la salle entire.MM. Barbier et Carr, les potes-arrangeurs du Mdecin malgr lui, ont eu le bon got de ne pas se faire nommer. Cest la presse de les indemniser de cet acte dabngation. Ils ont trs-convenablement fait leur uvre. Leur contingent rim est respectueusement taill dans le texte mme de Molire, il est fort bien rythm et coup avec ce talent dont ils ont dj donn des preuves. Jai oubli de vous dire que le Thtre-Lyrique a voulu fter en mme temps lanniversaire de Molire (ctait le 15 janvier), et un hymne en honneur du grand pote a t chant par Mme Miolan-Carvalho et tous les artistes du thtre, avec accompagnement de churs. Ce chant, tir de lopra de Sapho, de M. Gounod, a dignement complt la soire.

    J.LOVY

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    LA PRODUCTION

    COMPAGNIE LA SCNE PARIS

    Cre en fvrier 2003, la Compagnie La Scne Paris se consacre essentiellement au thtre classique franais, mais aussi aux auteurs contemporains.Depuis 2003, elle a produit ou coproduit :- Les Prcieuses Ridicules de Molire au Thtre La Mare au Diable et au Thtre de Longjumeau.- Les demoiselles de Mont-Carlo cration collective au Thtre La Mare au Diable- Le Premier dIsral Horovitz au Thtre Essaion.- Th et Confidences de Bruno Druard en tourne.- La Clestine de Fernando de Rojas, adaptation dHenri Lazarini avec Biyouna, Luis Rego et Rona Hartner (Vingtime Thtre Paris, Thtre des Trois Valles Palaiseau).- Singuliers/Pluriels sur les textes de Jean-Marie Bessai avec Jean Michel Ribes, Rmy De Vos (Thtre de Longjumeau, Thtre de Mnilmontant).- Le Voyage de Monsieur Perrichon dEugne Labiche avec Roger Pierre et Corinne Le Poulain (Thtre de Montreux Riviera, Thtre de Longjumeau, Thtre La Mare au Diable).- La Poison daprs Sacha Guitry avec Christian Marin ou Henri Guybet et Bernard Lavalette. (Tourne et Thtre 14 Jean-Marie Serreau).- Pygmalion de Georges Bernard Shaw (Espace Maurice Bjart de Verneuil).- Le Cid (Guilln de Castro Corneille) (Thtre de Longjumeau).- Le Bourgeois Gentilhomme de Molire (Thtre de Longjumeau).- Le Barbier de Sville de Beaumarchais avec Georges Wilson et Popeck (Thtre La Mare au Diable, Thtre de Montreux Riviera, Thtre de Longjumeau).- Le Mdecin malgr lui de Molire avec Henri Guybet (Thtre de Montreux Riviera, Thtre de Longjumeau, Thtre La Mare au Diable).

    LE METTEUR EN SCNE

    Henri Lazarini est un metteur en scne franais n en 1935. Licenci en Lettres, il enseigne l'Art Dramatique au Lyce Franais de New York o il monte plusieurs pices, parmi lesquelles une adaptation des Enfants du Paradis de Jacques Prvert.Il cre le Festival d'Art Dramatique de la Haute Auvergne en 1962 au Chteau de Pesteil, l mme o Jean Cocteau avait tourn les extrieurs de l'Eternel Retour . En 1968, il cre une nouvelle compagnie, Thtre 91, avec au programme : Molire, Hugo, Shakespeare, Courteline, Guitry, Anouilh ... et mme Woody Allen. Il cre Le Thtre de La Mare au Diable Palaiseau en 1986, lieu et association quil dirige jusqu'en 2003. Il tente une exprience originale sur une pniche, La Mare au Diable Rive-Gauche . En fvrier 2003 il cre la Compagnie La Scne Paris, qui, cinq ans aprs, sinstalle en rsidence au Thtre de Longjumeau. La compagnie travailla en ces lieux sur plusieurs grands classiques : Les mdecins malgr lui de Molire, Le Barbier de Sville de Beaumarchais entre autres. Aprs avoir mont plus d'une cinquantaine de pices de thtre et de comdies musicales, Henri Lazarini se lance dans la mise en scne d'opras en 1998 avec Faust de Gounod, Carmen de Bizet, Le Turc en Italie et La Pie Voleuse de Rossini l'Opra de Massy. Parmi les comdiens les plus prestigieux de la scne parisienne, il dirigea de nombreux artistes : Madeleine Sologne, Fanny Ardant, Claude Jade et Katia Tchenko, ainsi que Jean Marchat (Socitaire de la Comdie Franaise, Jacques Dacquemine, Henri Guybet, Pierre Doris, Jean-Paul Farr, Jean Tissier, Michel Le Royer, Bernard Lavalette, Christian Marin et Patrick Prjean. Il fut nomin aux Molires 98 pour son Cyrano au Thtre du Ranelagh Paris. Henri Lazarini revisite le patrimoine thtral europen, o il manifeste un intrt particulier pour les classiques. Il revendique une certaine forme thtrale, prfrant toujours la pulsion inconsciente plutt que lexplication psychologique ; le foisonnement mtaphorique du conte plutt que la rduction anecdotique du rel. Il uvre pour un thtre thtral . Il est aussi le pre de Frdrique Lazarini, comdienne et metteur en scne, avec qui il travailla sur Baby Doll au Nouveau Thtre Mouffetard, puis dans Lorenzaccio et dans La Dame aux Camlias, ainsi que La Clestine et Lucrce Borgia plus rcemment.

    NOTE DE MISE EN SCNE (Henri Lazarini)Il mest toujours apparu que derrire le Sganarelle du Mdecin malgr lui se profilait lombre de Charlot. Ces deux hros sont frres : mme dfroque extravagante, mme existence misrable, mme apptit furieux de vivre, mme dbrouillardise frlant la lchet, mme cruaut et mme tendresse. Ces deux proltaires ne cachent pas leurs gots pour lanarchie et savent dnoncer loppression dune socit capitaliste et mercantile. Une seule diffrence entre eux : Charlot a toujours faim, Sganarelle a toujours soif. Par ailleurs, il existe chez Molire et chez Chaplin une mme dmarche qui consiste plonger des personnages dans les ennuis pour les en sortir par la suite. Car ils savent tous deux que le public aime souffrir par procuration .Ds lors, la mise en scne impose une gestuelle et un jeu des acteurs dans lesprit des films des annes 20. Elle propose une nouvelle vision dune clbre pice classique transpose au temps du cinma muet.