Le marché de l’emploi des soudeurs en Bretagne

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Le marché de l’emploi des soudeurs en Bretagne Cette étude, réalisée par l’Observatoire des industries et métiers de la Métallurgie de Bretagne fait l’objet d’un cofinancement Etat, Conseil Régional de Bretagne et branche professionnelle dans le cadre du Contrat de plan Etat-Région. SYNTHESE La construction soudée fait partie de l’environnement industriel. Ses applications sont nombreuses (tuyauteries, ensembles chaudronnés, charpentes métalliques, …) dans les industries les plus diverses : constructions automobile-ferroviaire-navale-aéronautique-spatiale, énergies nucléaire-thermique-marine-éolienne, chimie, pétrochimie, agroalimentaire, mécanique, …. On trouve un soudeur partout où il est nécessaire de finaliser les assemblages, qu’ils soient en acier, inox, aluminium, cuivre, titane, …. Soudeur ou soudeurs ? Derrière le soudeur, figure emblématique des industries de la métallurgie, se cache en réalité une grande diversité de métiers. On peut comptabiliser en effet autant de populations de soudeurs qu’il existe de natures de métaux ou d’épaisseurs travaillées, de procédés de soudage mis en œuvre, de types d’assemblages réalisés, de méthodes ou de positions de soudage, de secteurs ou d’environnements d’intervention, …. La Bretagne compte un peu plus de 3 000 soudeurs en activité, soit 5 % des effectifs nationaux (58 000 soudeurs) : 55 % sont employés dans les activités industrielles, 32 % sont salariés des agences de travail temporaire, 13 % dans le bâtiment et quelques activités tertiaires (principalement études et ingénierie). Chaque année, l’ensemble des filières industrielles recherchent des soudeurs… en témoignent les différentes enquêtes de besoins en emploi et le dépôt d’offres à Pôle Emploi. Le métier figure dans le Top 10 des métiers industriels recensant le plus d’offres, avec 556 offres enregistrées en 2015 (en progression de +28 % par rapport à l’année précédente). … et ne trouvent pas systématiquement « chaussure à leur pied » car il y a des offres d’emploi non satisfaites. Le métier de soudeur est un des métiers en tension de la métallurgie, c’est-à-dire pour lequel il est difficile de trouver du personnel compétent. Le taux de tension calculé dans le cadre de l’enquête BMO bretonne est estimé à 70%, pouvant monter jusqu’à 100% selon les bassins d’emploi. 70% ! 100 % ! Mais comment expliquer de telles difficultés de recrutement alors que 1 000 soudeurs sont inscrits à Pôle Emploi ? La question, légitime, interpelle. Voici quelques éléments d’éclairage. Pôle Emploi comptabilise effectivement 1 100 demandeurs d’emploi inscrits sur le code Rome soudeur au 31/12/2015. Cependant, la moitié de ces demandeurs sont en activité puisque 43 % d’entre eux ont été en emploi, dans le cadre de l’intérim notamment (cat. B et C), et 8 % sont en stage ou bénéficiaires de contrats aidés (cat. D et E). Autrement dit, seule une moitié d’entre eux est effectivement en recherche d’emploi. Les objectifs de l’étude-action Côté offre d’emploi, différentes sources convergent. Les métiers de soudeur sont recherchés et sont officiellement identifiés comme métiers en tension, du fait des difficultés de recrutement chroniques rencontrées par les entreprises. Côté demande d’emploi, on peut constater que la formation continue constitue le vivier de recrutement principal. En effet, l’offre de formation initiale aux métiers de soudeur est confidentielle du fait de l’abrogation du CAP Soudeur et de la seule existence d’une mention complémentaire (MC), proposée après le CAP, et d’une formation complémentaire d’initiative locale (FCIL) de niveau post-bac, à flux réduits de bénéficiaires. Si le métier est accessible avec un CAP ou un Bac Pro des spécialités de formation industrielles (ex. chaudronnerie industrielle), les compétences et les qualifications en soudage sont principalement acquises dans le cadre de la formation professionnelle continue, à destination des demandeurs d’emploi et des salariés. L’étude-action vise la réalisation : - un état des lieux quantitatif et qualitatif de l’offre de formation aux métiers de soudeur, - un état des lieux quantitatif et qualitatif sur les besoins des entreprises et le marché de l’emploi des soudeurs en Bretagne. Ces éléments de diagnostic permettront ainsi de constituer une base de connaissances sur les métiers de soudeur, et la rencontre entre l’offre et la demande d’emploi, et d’identifier le cas échéant des leviers d’action dans les domaines de l’emploi et de la formation. Juin 2016

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Le marché de l’emploi des soudeurs en Bretagne

Cette étude, réalisée par l’Observatoire des industries et métiers de

la Métallurgie de Bretagne fait l’objet d’un cofinancement Etat,

Conseil Régional de Bretagne et branche professionnelle dans le

cadre du Contrat de plan Etat-Région.

SYNTHESE La construction soudée fait partie de l’environnement industriel. Ses applications sont nombreuses (tuyauteries, ensembles chaudronnés, charpentes métalliques, …) dans les industries les plus diverses : constructions automobile-ferroviaire-navale-aéronautique-spatiale, énergies nucléaire-thermique-marine-éolienne, chimie, pétrochimie, agroalimentaire, mécanique, …. On trouve un soudeur partout où il est nécessaire de finaliser les assemblages, qu’ils soient en acier, inox, aluminium, cuivre, titane, …. Soudeur ou soudeurs ? Derrière le soudeur, figure emblématique des industries de la métallurgie, se cache en réalité une grande diversité de métiers. On peut comptabiliser en effet autant de populations de soudeurs qu’il existe de natures de métaux ou d’épaisseurs travaillées, de procédés de soudage mis en œuvre, de types d’assemblages réalisés, de méthodes ou de positions de soudage, de secteurs ou d’environnements d’intervention, …. La Bretagne compte un peu plus de 3 000 soudeurs en activité, soit 5 % des effectifs nationaux (58 000 soudeurs) : 55 % sont employés dans les activités industrielles, 32 % sont salariés des agences de travail temporaire, 13 % dans le bâtiment et quelques activités tertiaires (principalement études et ingénierie). Chaque année, l’ensemble des filières industrielles recherchent des soudeurs… en témoignent les différentes enquêtes de besoins en emploi et le dépôt d’offres à Pôle Emploi. Le métier figure dans le Top 10 des métiers industriels recensant le plus d’offres, avec 556 offres enregistrées en 2015 (en progression de +28 % par rapport à l’année précédente). … et ne trouvent pas systématiquement « chaussure à leur pied » car il y a des offres d’emploi non satisfaites. Le métier de soudeur est un des métiers en tension de la métallurgie, c’est-à-dire pour lequel il est difficile de trouver du personnel compétent. Le taux de tension calculé dans le cadre de l’enquête BMO bretonne est estimé à 70%, pouvant monter jusqu’à 100% selon les bassins d’emploi. 70% ! 100 % ! Mais comment expliquer de telles difficultés de recrutement alors que 1 000 soudeurs sont inscrits à Pôle Emploi ? La question, légitime, interpelle. Voici quelques éléments d’éclairage. Pôle Emploi comptabilise effectivement 1 100 demandeurs d’emploi inscrits sur le code Rome soudeur au 31/12/2015. Cependant, la moitié de ces demandeurs sont en activité puisque 43 % d’entre eux ont été en emploi, dans le cadre de l’intérim notamment (cat. B et C), et 8 % sont en stage ou bénéficiaires de contrats aidés (cat. D et E). Autrement dit, seule une moitié d’entre eux est effectivement en recherche d’emploi.

Les objectifs de l’étude-action

Côté offre d’emploi, différentes sources

convergent. Les métiers de soudeur sont

recherchés et sont officiellement identifiés

comme métiers en tension, du fait des

difficultés de recrutement chroniques

rencontrées par les entreprises.

Côté demande d’emploi, on peut constater que

la formation continue constitue le vivier de

recrutement principal. En effet, l’offre de

formation initiale aux métiers de soudeur est

confidentielle du fait de l’abrogation du CAP

Soudeur et de la seule existence d’une mention

complémentaire (MC), proposée après le CAP,

et d’une formation complémentaire d’initiative

locale (FCIL) de niveau post-bac, à flux réduits

de bénéficiaires. Si le métier est accessible avec

un CAP ou un Bac Pro des spécialités de

formation industrielles (ex. chaudronnerie

industrielle), les compétences et les

qualifications en soudage sont principalement

acquises dans le cadre de la formation

professionnelle continue, à destination des

demandeurs d’emploi et des salariés.

L’étude-action vise la réalisation :

- un état des lieux quantitatif et qualitatif de

l’offre de formation aux métiers de soudeur,

- un état des lieux quantitatif et qualitatif sur

les besoins des entreprises et le marché de

l’emploi des soudeurs en Bretagne.

Ces éléments de diagnostic permettront ainsi

de constituer une base de connaissances sur les

métiers de soudeur, et la rencontre entre l’offre

et la demande d’emploi, et d’identifier le cas

échéant des leviers d’action dans les domaines

de l’emploi et de la formation.

Juin 2016

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SYNTHESE Par ailleurs, sur les >500 demandeurs en recherche d’emploi sur le métier de soudeur (cat. A), on pourra noter que :

- 10 % sont âgés de moins de 25 ans, 69 % de 25 à 49 ans et 21 % de 50 ans et plus, - 37 % ont une ancienneté d’inscription à Pôle Emploi de moins de 6 mois,

o 66 % pour les jeunes de moins de 25 ans, 40 % pour les 25-49 ans, 23 % pour les 50 ans et plus - 82 % ont un niveau de formation infra Bac et 18 % ont un niveau Bac et plus,

o Infra Bac : 84 % pour les moins de 25 ans, 78 % pour les 25-49 ans, 91 % pour les 50 ans et plus o Bac et plus : 17 % pour les moins de 25 ans, 22 % pour les 25-49 ans, 8 % pour les 50 ans et plus

- 59 % sont de premier niveau de qualification – OS-OP1-OP2, o 67 % pour les moins de 25 ans, 60 % pour les 25-49 ans, 50 % pour les 50 ans et plus

Ces informations sont à mettre en perspective au regard des attentes des recruteurs, puisque en effet toutes les enquêtes mettent systématiquement en évidence la difficulté des employeurs à satisfaire leurs offres d’emploi et qu’un nombre important d’entre elles restent non pourvues. On rappelle que chaque année >500 offres sont déposées à Pôle Emploi ; ce qui ne représente qu’une partie du total des besoins en emploi sur le métier, toutes les offres n’étant pas communiquées à Pôle Emploi. Ces offres d’emploi concernent toutes tailles d’entreprises, de tous secteurs industriels, dans tous les bassins d’emploi. Les employeurs ont un niveau d’exigence en termes de savoir-faire, compétences, qualifications et expérience professionnelle. En effet, seules 10 % des offres d’emploi sur le métier de soudeur ne nécessitent aucune expérience professionnelle (contre 28 % en moyenne tous métiers de l’industrie hors IAA). Ainsi, 77% des offres nécessitent un minimum de 1 an d’expérience et 74% sont proposées dans le cadre d’un contrat temporaire. Soit un besoin d’opérationnalité immédiate. On comprend ainsi que l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi jeunes ou plus âgés, peu qualifiés ou moins expérimentés, peut s’avérer plus compliquée. Sans compter que d’autres problématiques « périphériques » sont un sérieux frein à l’emploi dans des entreprises qui sont disséminées sur le territoire régional. On note par exemple que 88% des demandeurs d’emploi sur le métier de soudeur sont mobiles (91% tous métiers de l’industrie) et 77% disposent d’une automobile (79% tous métiers de l’industrie). Une étude du Conseil Régional de Bretagne portant sur l’insertion professionnelle à l’issue des stages PBF en soudure (le PBF est le premier contributeur au flux de personnes formées sur le métier de soudeur) vient compléter cette analyse. Le taux d’insertion à l’issue de la formation des soudeurs est supérieur de 6 points à la moyenne du PBF. Le PBF constitue ainsi un tremplin pour l’insertion professionnelle de demandeurs d’emploi qui partent avec un niveau de formation initial relativement bas (sans aucun diplôme ou de niveau 5 et infra) et avec des problèmes périphériques plus ou moins importants. Les bons résultats d’insertion s’expliquent par la certification des stagiaires : 86% des stagiaires entrés en soudage ont obtenu au moins une certification (contre 75% en moyenne pour l’ensemble des stagiaires du PBF). Les emplois sont essentiellement en intérim (66%). On rappelle que l’inscription dans les agences d’intérim est conditionnée au nombre et au type de licences obtenues, en lien avec les besoins des entreprises du bassin d’emploi local. Mais l’insertion professionnelle est également fortement liée à d’autres paramètres : dextérité et geste professionnel des soudeurs, parcours de formation dans sa globalité (ex. le stage PBF en soudage vient compléter une formation industrielle réalisée en amont), lieu de domicile et mobilité, comportement (ex. respect des horaires, respect des consignes). L’enquête d’insertion du Conseil Régional arrivait à la conclusion que le PBF semblait répondre correctement aux besoins des entreprises sur des types de soudures « assez simples », dans des domaines faiblement réglementés, et qu’il répondait moins bien à la demande des entreprises sur des postes expérimentés ou très techniques.

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SYNTHESE Concernant ce dernier point, les organismes de formation font part d’une durée de formation trop courte au regard de la technicité à acquérir. Le PBF constituerait ainsi un premier échelon, à compléter selon des modalités à définir pour la réalisation d’un parcours professionnalisant et qualifiant des soudeurs à plus forte valeur ajoutée. Enfin, pour conclure, il est important de rappeler que l’accès à un emploi de soudeur requiert un temps d’apprentissage important, légitimant le recours à l’intérim par les professionnels, afin de diversifier leurs activités, expérimenter divers procédés et ainsi « monter en gamme ». Il convient aussi de considérer pleinement l’intérim comme tremplin de l’insertion professionnelle dans ces métiers. Des pistes d’action sont identifiées, les préconisations sont présentées en fin de document.

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Eléments de cadrage

Le(s) métier(s) de soudeur Indicateurs clés

Le soudeur est considéré par beaucoup comme « le métier emblématique » des industries de la métallurgie. Il nécessite une parfaite habileté manuelle (on parle du « geste » du soudeur) et peu de prérequis techniques au départ, les compétences et savoir-faire s’acquérant avec l’expérience et la pratique. Le métier de soudeur a fortement évolué. La diversification des matériaux, des procédés de soudage, des types d’assemblages, des secteurs d’application (nucléaire, aéronautique, …) a conduit à la multiplication des qualifications et à une spécialisation croissante du métier. Par ailleurs, l’automatisation de certaines productions s'est accentuée avec l’apparition de robots de soudage de plus en plus sophistiqués. Ces évolutions conduisent à distinguer trois grandes populations de soudeurs : - l’opérateur soudeur peu qualifié, maîtrisant un geste simple sur une activité très répétitive, - le conducteur de ligne pouvant programmer les robots de soudure, - le soudeur ayant l’expertise manuelle et la qualification ad hoc.

Mais aussi, le soudeur ayant l’expertise manuelle se différencie lui-même fortement selon les secteurs d’applications (construction navale, l'aéronautique, menuiserie métallique, production mécano soudées …) et les procédés de soudage mis en œuvre (soudage à l'arc avec électrodes enrobés, soudage semi-automatique, soudage oxyacétylénique…) pouvant constituer en soit autant de populations de soudeurs. Le métier est aussi impacté par le développement de la polyvalence demandée aux chaudronniers et tuyauteurs. On comprend qu'appeler soudeurs tous ces professionnels ayant des compétences très différentes peut générer une confusion, en particulier lors des phases de recrutement.

La Bretagne compte plus de 3 100 soudeurs en activité (soit 5 % du total national : > 58 000 soudeurs).

Répartition par département : Finistère 36 %, Ille-et-Vilaine 29 %, Morbihan 20 %, Côtes d’Armor 15 %.

Le recours à l’intérim est l’une

des composantes du marché de l’emploi des soudeurs :

55 % des soudeurs sont employés dans les activités industrielles,

32 % sont salariés des agences de travail temporaire.

On trouve des soudeurs dans tous les secteurs industriels et dans quelques activités tertiaires (principalement études et ingénierie).

Les soudeurs utilisant des équipements manuels et/ou semi automatiques sont largement majoritaires (94 %) par rapport aux opérateurs sur machines automatisées ou sur robots. Le métier est très peu féminisé (3 % de femmes).

Source : INSEE DADS 2012 – au 1/12ème

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La qualification des soudeurs : de quoi parle-t’on ?

La norme NF EN ISO 9606-1 La qualification : une obligation ?

Publiée en décembre 2013, la norme NF EN ISO 9606-1 définit l’épreuve de qualification pour le soudage (manuel ou partiellement automatisé) par fusion des aciers. Elle remplace la norme NF EN 287-1 et constitue la première partie d’une série de normes sur la qualification des soudeurs : 2 Aluminium, 3 Cuivre, 4 Nickel, 5 Titane, zirconium. Elle définit les exigences relatives à l'épreuve de qualification des soudeurs et permet à la qualification d'être acceptée uniformément, indépendamment du type de produit, du lieu, de l'examinateur ou de l'organisme d'examen. La norme précise les variables sur lesquelles porte la qualification :

- Procédés de soudage (manuels ou semi-automatiques) - Type de produit - Type d’assemblage - Type de matériau d’apport - Dimensions et épaisseurs - Positions de soudage.

Une qualification ne concerne ainsi qu’une application déterminée d’un procédé de soudage en fonction du type d’assemblage, du matériau de base, de la position de soudage, … Un soudeur peut donc posséder plusieurs certificats de qualification (appelés aussi licences soudage). La norme fixe également la durée de validité et les conditions de prolongation de la qualification : la validité est limitée à 2 ans à compter de la date d’examen, sous condition que l’employeur puisse confirmer tous les 6 mois l’aptitude ininterrompue de son personnel (par visa sur le certificat de qualification).

La qualification est délivrée par des organismes certificateurs habilités (ex. Apave, Bureau Veritas, Institut de soudure, …).

Les qualifications ne sont pas obligatoires pour l’exercice du métier mais peuvent être exigées dans le cadre d’activités de fabrication réglementées (ex. appareils sous pression, matériel ferroviaire, construction navale, construction aéronautique, équipements gaz, …). Des qualifications en soudage sont ainsi délivrées au titre des normes spécifiques dans ces domaines (ex. qualification de soudeur suivant la norme ATG-B 527-9 - gaz). La mise en place d’un système de management par la qualité de type ISO 9001 ou de mise en place d’une démarche spécifique aux procédés de soudage (ex. norme NF EN ISO 3834) impliquera la formation et la qualification des personnels.

Pour autant, ce qui caractérise le métier, c’est la nécessité qui est faite assez systématiquement de détenir des qualifications à jour pour pouvoir exercer. Sans qualifications, la recherche d’emploi est complexe, notamment la simple inscription dans les agences d’intérim. La qualification est garante de la dextérité et de l'habileté du soudeur dans l'exécution d'un travail précis de soudage et de son aptitude à mettre en œuvre des consignes précises, rédigées sur un descriptif de mode opératoire de soudage. C’est un sésame pour l’emploi. ______________ Statistiques nationales : Apave 20 000 certifications/an, Bureau Veritas 9 500/an, Asap (Institut de la soudure 13 600/ an. ______________ Les qualifications en soudage sont inscrites à l’inventaire de la CNCP ; elles sont ainsi éligibles au compte personnel de formation. Cf. liste en annexe.

« Le soudeur est l’un des rares professionnels pour lesquels les compétences sont régulièrement vérifiées. »

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Les qualifications en soudage inscrites à l’inventaire CNCP

Grand domaine Intitulé de la ce rtifica tionLien vers

Inventa ire

Lien vers

Certif Info

Travail matériau, soudure Qualification de soudeur sur acier suivant la norme NF EN ISO 9606-1 365 84564

Travail matériau, soudure Qualification de soudeur sur aluminium suivant la norme NF EN ISO 9606-2 366 84565

Travail matériau, soudure Qualification de soudeur sur cuivre suivant la norme NF EN ISO 9606-3 367 84567

Travail matériau, soudure Qualification de soudeur sur nickel suivant la norme NF EN ISO 9606-4 369 84568

Travail matériau, soudureQualification de soudeur sur titane ou zirconium suivant la norme NF EN ISO

9606-5370 84566

Travail matériau, soudure Qualification de soudeur suivant la norme ATG-B 527-9 372 84570

Travail matériau, soudure Qualification de soudeur suivant la norme ATG-B 540-9 374 84569

Travail matériau, soudure Ingénieur International en soudage (IWE) 545 84602

Travail matériau, soudure Technologue International en Soudage (IWT) 547 84601

Travail matériau, soudure Spécialiste International en soudage (IWS) 548 84603

Travail matériau, soudure Praticien International en Soudage (IWP) 549 84858

Travail matériau, soudure Soudeur International (IW) 550 84880

Travail matériau, soudure Agent d'Inspection International en Soudage (IWIPS ou IWIPC) 551 84856

Travail matériau, soudure Qualification de soudeur suivant ASME, section IX 668 84866

Travail matériau, soudure Qualification de soudeur suivant RCCM 673 84867

Travail matériau, soudureQualification de soudeurs et d'opérateurs pour applications aérospatiales

suivant NF EN ISO 24394 676 84868

Travail matériau, soudureQualification braseur et opérateur braseur en brasage fort suivant la NF EN

ISO 13585679 84862

Travail matériau, soudureQualification braseur et opérateur braseur en brasage pour système de

réfrigération et pompes à chaleur suivant NF EN 14276-1 Annexe B680 84864

Travail matériau, soudure Qualification d'opérateur soudeur suivant la NF EN ISO 14732 682 84877

Travail matériau, soudure Réalisation d'assemblage permanent par soudage 1298 85568

Travail matériau, soudureCoordonnateur en soudage de structures métalliques en acier selon EN 1090-

2 (EWCP)1301 85587

Travail matériau, soudure Qualification d'opérateur polyéthylène suivant la norme NF EN ISO 13067 1305 86218

22 qualifications au 16/02/2016

Sources : http://inventaire.cncp.gouv.fr

http://www.certifications-industrielles.fr

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Les procédés et types de soudage

Numéro Sigle / Procédé Désigna tion

Vitesse de

Soudage

(cm/mn)

Epa isseurs

soudables mini

(mm)

Particula rité

111 ARC E.E. / SMAW / MMASoudage à l 'arc avec électrodes

enrobées10 à 25 1.5

Économique, soudure de bonne

qualité sauf aspect

114FIL FOURRE SANS GAZ /

INNERSHIELD

Soudage à l 'arc avec fi l électrode

fourré sans gaz25 à 60 0.8

Travaux extérieur, bonne soudure

sauf aspect

131 MIG / GMAWSoudage à l 'arc en atmosphère inerte

avec fi l électrode fusible25 à 100 0.8

Vitesses élevées, cordon régulier et

de qualité, sauf aspect

135 MAG / GMAWSoudage à l 'arc en atmosphère active

avec fi l électrode fusible25 à 100 0.8 Idem ci-dessus

136 FIL FOURRE AVEC GAZ / FCAWSoudage à l 'arc en atmosphère active

avec fi l électrode fourré25 à 100 0.8 Idem ci-dessus

141 TIG / GTAWSoudage à l 'arc en atmosphère inerte

avec électrode de tungstène5 à 50 0.05

Soudure "propre", très haute

qualité, procédé lent

15 PLASMA / PAW Soudage à l 'arc électrique au plasma 20 à 50 0.05 Idem ci-dessus

21 POINT / RSW Soudage par résistance par point N / A 0.05Par recouvrement, face d'aspect,

pas de déformation

22 MOLETTE / RSEW Soudage par résistance à la molette > 3 000 0.05 Idem ci-dessus

23 BOSSAGE / RPW Soudage par résistance par bossage N / A 0.2 Idem ci-dessus

24 ETINCELAGE / FW Soudage en bout par étincelage N / A 0.2 Bout à bout, rapidité, onéreux

311 OXYA / OAWSoudage au chalumeau avec flamme

oxyacétylénique5 à 10 0.3

Simple d'apprentissage, bon

marché, aspect moyen

52 LASER / LBW Soudage par faisceau laser 100 à 500 0.1Soudure "propre", très haute

qualité, onéreux

781 GOUJON / SW Soudage à l 'arc de goujons N / A ø 1 sur 0.5Économique et automatisable,

contrôle destructif

________________________

Les principaux procédés

PROCÉDÉ 131 & 135 - SOUDAGE MIG MAG Procédé de soudage le plus utilisé industriellement, en concurrence avec le soudage à l'arc avec électrode enrobée. Utilisé pour presque tous les métaux Construction de machines, véhicules, réservoirs, navale, etc.

PROCÉDÉ 136 - SOUDAGE FIL FOURRÉ Soudage dans toutes les positions Domaine off-shore, chantier naval, construction mécanique, etc.

PROCÉDÉ 111 - SOUDAGE ARC Soudage manuel ou à la baguette, le plus connu des procédés de soudure. Travaux de montage, construction navale, de machine, etc.

PROCÉDÉ 141 - SOUDAGE TIG Nucléaire, chimie, aéronautique et industries alimentaires, etc.

Sources : http://www.sdservice.fr

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Les qualifications proposées dans le cadre du Programme Bretagne Formation (PBF) 16 ACTIONS EN SOUDAGE DANS LE PBF 2015-17

Objectifs : Former des soudeurs qualifiés polyvalents dans l'industrie. Condition d'admission : Niveau d'entrée requis : niveau VI (fin de scolarité) Bonne dextérité et précision manuelle, bonne vision, aptitude à la concentration, capacité à respecter des instructions de fabrication et de sécurité Maîtrise des savoirs de base (lire, écrire) et du calcul arithmétique de base (4 opérations, conversions, règle de 3) Validation / certification préparée : Niveau de sortie : Certification sans niveau spécifique Licence selon norme de qualification ISO 9606-1 (acier) et/ou 2 (aluminium) selon les procédés 131 MIG,135 MAG,136 FIL FOURRE,111 EE,141 TIG CCP du Titre Professionnel de Soudeur, euse

Titre professionnel de Soudeur, euse

Module 1. Souder à plat des ouvrages métalliques en semi-automatique : soudage à plat en semi-automatique monopasse - soudage en angle à plat des tôles en semi-automatique multipasse - soudage en bout-à-bout à plat en semi-automatique multipasse (3 semaines).

Module 2. Souder à plat des ouvrages métalliques en TIG : soudage à plat des tôles et des tubes en TIG monopasse - soudage à plat des tubes en TIG multipasse (2 semaines).

Module 3. Souder à plat des ouvrages métalliques à électrode enrobée : soudage à plat des tôles à l'électrode enrobée monopasse - soudage en angle à plat des tôles à l'électrode enrobée multipasse - soudage en bout-à-bout à plat à l'électrode enrobée multipasse (3 semaines).

Module 4. Souder en position des ouvrages métalliques en semi-automatique : soudage en position des tôles au semi-automatique monopasse - soudage en angle en position des tôles en semi-automatique multipasse - soudage en bout-à-bout en position des tôles en semi-automatique multipasse - soudage bout-à-bout en position des tubes en semi-automatique multipasse (4 semaines).

Module 5. Souder en position des ouvrages métalliques en TIG : soudage en position des tôles et des tubes en TIG monopasse - soudage en position des tubes INOX en TIG monopasse - soudage en bout-à-bout en toutes positions des tubes en TIG multipasse (5 semaines).

Module 6. Souder en position des ouvrages métalliques à électrode enrobée : soudage en position des tôles à l'électrode enrobée monopasse - soudage en angle en position des tôles à l'électrode enrobée multipasse - soudage en bout-à-bout en position des tôles à l'électrode enrobée multipasse (3 semaines).

Module 7. Souder en position des tubes en TIG et électrode enrobée : soudage en bout-à-bout en toutes positions des tubes en TIG et à l'électrode enrobée multipasse (4 semaines).

L'ensemble des modules permet d'accéder au titre professionnel de niveau V. Des qualifications partielles, sous forme de certificats de compétences professionnelles (CCP), peuvent être obtenues en suivant un ou plusieurs modules : CCP - Souder à plat des ouvrages métalliques = module 1 + module 2 + module 3 CCP - Souder en toutes positions des ouvrages métalliques = module 4 + module 5 + module 6 + module 7 Délai de 5 ans, à partir de l'obtention du premier CCP, pour obtenir le titre professionnel.

Page 9: Le marché de l’emploi des soudeurs en Bretagne

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Le marché de l’emploi des soudeurs

Les besoins en emploi des entreprises Les besoins en emploi des entreprises (suite)

Chaque année, en Bretagne, les entreprises recherchent des soudeurs. Plusieurs enquêtes convergent : l’enquête BMO de Pôle Emploi (167 projets de recrutement en 2015 ; 232 en 2014), l’enquête Besoins de l’Observatoire de la Métallurgie (115 projets de recrutement en 2015), les remontées du réseau UIMM - Métal Job (132 projets de recrutement en 2014, 75 sur le 1er semestre 2015), les enquêtes du réseau du travail temporaire. Pour Pôle Emploi, le métier de soudeur figure parmi les 10 métiers recensant le plus d’offres dans les métiers de l’industrie : 556 offres enregistrées en 2015 (+28% par rapport à l’année précédente). Le recours à l’intérim est caractéristique du marché de l’emploi sur le métier de soudeur. On peut ainsi noter que ces offres sont déposées principalement dans le cadre du travail temporaire (durée de l’emploi de 1 à 6 mois) : 74 % des offres en soudage, alors que la moyenne pour l’ensemble des métiers de l’industrie est de 61 %.

Métier Nb d’offres

(sur 12 mois)

Par type de contrat % des contrats à

temps plein

Emploi durable

Emploi temporaire

Emploi occasionnel

H2913 Soudage manuel 556 (+28% par

rapport à 2014) 13% 74% 13% 100%

Métiers de l’industrie (hors IAA)

8 654 (+17%)

32% 61% 7% 98%

Le temps plein reste la règle (> 32 h de travail par semaine) : 100 % des offres.

On rappelle que ces >500 offres déposées à Pôle Emploi, ne représentent qu’une partie du total des besoins en emploi sur le métier. En effet, toutes les offres d’emploi ne sont pas communiquées par les employeurs à Pôle Emploi, pour différentes raisons. Ces emplois sont à pourvoir dans tous les bassins bretons, dans toutes tailles d’entreprises et tous secteurs d’activité industriels. Pour prétendre à ces postes, un minimum d’expérience est requis par les employeurs. En effet, respectivement 10% des offres d’emploi ne nécessitent aucune expérience, 13% au moins 6 mois, 26% au moins 1 an, 29% au moins 2 ans et 22% au minimum 3 ans ; soit 77% des offres nécessitant un minimum de 1 an d’expérience. On peut noter que le niveau d’exigence est plus élevé que le niveau moyen constaté pour l’ensemble des métiers industriels.

Aucune expérience

6 mois d’exp.

1 an d’exp.

2 ans d’exp.

Exp. de 3 ans et plus

H2913 Soudage manuel

10% 13% 26% 29% 22%

Métiers de l’industrie (hors IAA)

28% 9% 18% 22% 23%

« Le métier de soudeur figure dans le Top 10 des métiers industriels recensant

le plus d’offres déposées à Pôle Emploi.

Page 10: Le marché de l’emploi des soudeurs en Bretagne

10

Le marché de l’emploi des soudeurs

La demande d’emploi La demande d’emploi (suite)

Pôle Emploi comptabilise au 31/12/2015, au niveau régional, plus de 1 000 demandeurs d’emploi sur le code Rome « H2913 Soudage manuel » (1 122 DE en 2015). Le soudeur figure parmi les métiers industriels recensant le plus de demandeurs d’emplois, représentant 6 % du total des 18 883 DEFM positionnés sur les métiers industriels (codes Rome : H Industrie et I Installation et maintenance). On constate que la moitié des DE soudeurs sont… en activité puisque respectivement 11 % d’entre eux sont inscrits en cat. B et 32 % en cat. C., c’est-à-dire qu’ils ont exercé une activité au cours de l’année, dans le cadre de l’intérim notamment (cf. définitions ci-dessous). Pour les deux dernières catégories (D et E), les demandeurs sont soit en stage soit bénéficiaires de contrats aidés. Autrement dit, seule une moitié d’entre eux est effectivement en recherche d’emploi.

Source : Pôle Emploi Bretagne – Code Rome H2913 (MAJ avril 2016)

Cette tendance se retrouve au niveau national, avec un total de 23 100 DE inscrits sur le code Rome Soudeur, dont 12 130 en cat. A (soit 52 %).

Définitions : Catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ; Cat. B : DE tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (de 78 heures ou moins au cours du mois) ; Cat. C : DE tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (plus de 78 heures au cours du mois) ; Cat. D : DE non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie…), y compris CRP, CTP, CSP ; Cat. E : DE non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés).

______________ Il est également à noter que 4 % de ces DE ont le projet de devenir soudeur (code de validation P) ; ce qui réduit d’une quarantaine de personnes le vivier de demandeurs d’emploi immédiatement disponibles.

T OT AL

maîtrise d'une

part ie des

compétences

maîtrise de

l'ensemble des

compétences

maîtrise de

l'ensemble des

compétences et

évaluat ion

projet d'aller

sur le métierCat. A+B+C

151 812 117 42 1 122

13% 72% 10% 4% 100%

Eta t de va lida tion du code Rome (nb DE)

Source : Pôle Emploi Bretagne – Code Rome H2913 (2015)

Les femmes représentent 4% des demandeurs d’emploi.

Répartition des DE cat. A sur le code Rome H2913 (MAJ Déc 2015) Source : Pôle Emploi Bretagne

Code projet 1 2 3 P

Braseur / Braseuse 0 2 0 0 2 0,4%

Chef soudeur / soudeuse 0 3 3 1 7 1,2%

Soudeur / Soudeuse à la flamme 2 1 1 4 8 1,4%

Soudeur / Soudeuse à l'arc électrique 5 38 3 5 51 9,0%

Soudeur / Soudeuse à l'arc semi-automatique 14 114 19 8 155 27,2%

Soudeur / Soudeuse à l'électrode enrobée 1 6 3 2 12 2,1%

Soudeur / Soudeuse au chalumeau oxyacétylénique 1 0 0 1 2 0,4%

Soudeur / Soudeuse fil fourré 3 9 2 1 15 2,6%

Soudeur / Soudeuse Metal Active Gas -MAG- 7 36 5 7 55 9,7%

Soudeur / Soudeuse Metal Inert Gas -MIG- 31 93 23 3 150 26,4%

Soudeur / Soudeuse Tungsten Inert Gas -TIG- 10 68 19 5 102 17,9%

Soudeur-braseur / Soudeuse-braseuse 2 8 0 0 10 1,8%

Total 76 378 78 37 569 100,0%

total

H2913 - Soudage Manuel

La moitié des soudeurs inscrits à Pôle Emploi est en activité.

Page 11: Le marché de l’emploi des soudeurs en Bretagne

11

Le marché de l’emploi des soudeurs

La demande d’emploi (suite) La demande d’emploi (suite) Principales caractéristiques de la demande d’emploi Source : Pôle Emploi Bretagne – Code Rome H2913 (MAJ avril 2016)

Toutes catégories confondues, respectivement 9% des DE sont âgés de moins de 25 ans, 74% de 25 à 49 ans et 17% de 50 ans ou plus. La cat. A compte 21% de seniors.

10% des DE ont un niveau infra V, 68% ont un niveau V, 17% un niveau IV et 5 % un niveau supérieur. La part des niveaux de formation Bac et plus est moindre en cat. A (82% en infra Bac).

3% des DE ont une qualification de « manœuvre », 11% d’OS, 42% d’OP1-OP2, 19% d’OP3-OHQ et 25% d’employé. La part des premiers niveaux de qualification est plus importante en cat. A, D et E.

34% des DE ont une ancienneté d’inscription à Pôle Emploi < 6 mois, 20% de 6 à moins de 12 mois et 46% d’un an et plus. L’ancienneté est moindre pour les cat. A, D et E.

L’expérience dans le métier est supérieure à 2 ans pour 77% des DE. On recense respectivement 15% de DE sans expérience, 7% avec 1 an d’expérience, 25% avec 2 à 5 ans d’expérience, 25% avec 5 à 10 ans d’expérience et 27% avec 10 ans et plus d’expérience. Ces données sont globalisées (tous DE sur le code Rome Soudeur) et ne permettent donc pas d’isoler en particulier la cat. A ou les classes d’âges. Les DE sont présents sur l’ensemble du territoire régional, avec respectivement 32% dans le Finistère, 25% en Ille-et-Vilaine, 24% dans le Morbihan et 19% dans les Côtes d’Armor.

On notera que les bassins de Rennes, Brest et Lorient concentrent 44 % de la demande d’emploi.

33%

50%

10%

23%

22%

20%

33%

17%

13%

8%

15%

14%

33%

33%

21%

15%

19%

20%

0%

0%

21%

31%

20%

20%

0%

0%

15%

8%

8%

10%

0%

0%

21%

15%

15%

16%

0% 20% 40% 60% 80% 100%

E

D

C

B

A

Total

Moins de 3 mois De 3 mois à moins de 6 mois

De 6 mois à moins de 12 mois De 1 an à moins de 2 ans

De 2 ans à moins de 3 ans 3 ans ou plus

Page 12: Le marché de l’emploi des soudeurs en Bretagne

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Le marché de l’emploi des soudeurs

La demande d’emploi (suite) La demande d’emploi (suite) Zoom sur la catégorie A

En croisant classe d’âges et ancienneté d’inscription, on peut noter que l’ancienneté d’inscription à Pôle Emploi est (logiquement) plus courte pour les DE les plus jeunes. 39% des seniors en cat. A sont au chômage depuis plus de 2 ans.

En termes de niveau de formation, l’infra Bac reste majoritaire quelle que soit la classe d’âges. La part des DE de niveau de formation Bac et + est plus importante dans les classes d’âges jeunes. 8% des seniors en cat. A ont un niveau supérieur au Bac.

Avec l’âge (et donc l’expérience), le niveau de qualification augmente. On ne recense aucun OP3-OHQ chez les moins de 25 ans alors qu’ils représentent 33% des 50 ans et plus.

La question de la mobilité des soudeurs 88% des demandeurs d’emploi sur le métier de soudeur sont mobiles (contre 91% tous métiers de l’industrie hors IAA), 79% sont titulaires du permis B et 77% disposent d’une automobile.

Métier Mobilité des DE

Mobiles Titulaires du permis B

Disposant d’une automobile

H2913 Soudage manuel

88% 79% 77%

Métiers de l’industrie (hors IAA)

91% 82% 79%

Tous métiers 91% 79% 74%

On rappelle que les offres d’emploi sont disséminées sur l’ensemble du territoire régional, et sont principalement proposées dans le cadre de missions d’intérim. Les organismes de formation et les entreprises de travail temporaire soulignent qu’une faible mobilité est un réel frein pour l’accès à l’emploi d’un certain nombre de demandeurs.

Page 13: Le marché de l’emploi des soudeurs en Bretagne

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Le marché de l’emploi des soudeurs

Un métier en tension Un métier en tension

Le métier de soudeur est officiellement reconnu comme un métier en tension, du fait des difficultés de recrutement chroniques rencontrées par les entreprises. Il est inscrit sur les listes officielles des métiers en tension : liste nationale UIMM, liste régionale Préfecture. L’enquête BMO 2015 permet de mesurer que plus de 70 % des projets de recrutement de soudeurs sont difficiles, alors que la moyenne pour la branche Métallurgie est de l’ordre de 55 %. Le taux de tension peut être ressenti de manière plus ou moins forte, selon les secteurs d’activité, les tailles d’entreprise ou les bassins d’emploi (cf. BMO 2015 ci-contre : part des recrutements difficiles, par bassin d’emploi).

De plus, les difficultés de recrutement revêtent une multiplicité de formes selon les savoir-faire, compétences et qualifications attendus par les entreprises. Les difficultés sont bien plus importantes pour les soudeurs nécessitant une très forte expertise manuelle et une excellente connaissance des caractéristiques des matériaux soudés. Les exigences des entreprises montent encore d’un cran si les domaines d’intervention des soudeurs sont particulièrement réglementés (ex. navale, nucléaire, gaz, …). Par ailleurs, pour certains de ces emplois, en particulier dans les PME, des connaissances et des compétences dans d’autres domaines de la métallurgie et du travail des métaux sont attendues, en chaudronnerie ou en tuyauterie par exemple.

A la lecture de l’ensemble des indicateurs, côté offre et côté demande d’emploi, on comprend que le ratio de

tension calculé par Pôle Emploi ne tient pas (rapport du nombre d’offres d’emploi sur le nombre de

demandeurs d’emploi = 0,4).

Page 14: Le marché de l’emploi des soudeurs en Bretagne

14

La formation professionnelle

La formation initiale La formation continue (suite)

L’offre de formation initiale est confidentielle du fait de l’abrogation du CAP Soudeur (diplôme crée en 1951 et abrogé en 1988). En Bretagne, seules une mention complémentaire (MC), proposée après le CAP, et une formation complémentaire d’initiative locale (FCIL) de niveau post-bac, forment chaque année un flux réduit de stagiaires (une dizaine par an).

Source Reflets

La formation professionnelle des demandeurs d’emploi Le Programme régional de formation (PBF) est le premier contributeur au flux de personnes formées, avec de l’ordre de 400 places achetées dans le cadre de la programmation pluriannuelle (PBF 2015-2017 : 16 actions de formation pour un effectif prévisionnel de 389 stagiaires). La durée des parcours de formation est de 490H (Afpi-Diafor, respectivement 385H en centre et 105H en entreprise) et 525H (Afpa, Greta, Clps, respectivement 385H en centre et 140H en entreprise). La qualification visée est la licence soudage selon la norme NF EN ISO 9606-1 (acier) et/ou 2 (aluminium) sur 5 procédés (131, 135, 136, 111, 141) et le Titre professionnel Soudeur (CCP – certificat de compétences professionnelles). Les entrées en formation sont en entrées/sorties permanentes, dans 9 villes bretonnes (Brest, Morlaix, Quimper, Lorient, Bruz, Rennes, Redon, Plérin, Guingamp). En termes de caractéristiques des stagiaires du PBF, on pourra noter de manière générale que :

- Le niveau de formation initiale est assez faible ; selon une enquête du Conseil régional de Bretagne (décembre 2013), 29% des stagiaires ne sont titulaires d’aucun diplôme, 66% titulaires d’un diplôme de niveau 5 et infra.

- Des problèmes périphériques engendrent des abandons en cours

de formation et peuvent constituer un frein sérieux à l’insertion professionnelle (25% des stagiaires identifiés par les formateurs comme ayant des comportements pouvant freiner leur accès à l’emploi).

La formation continue

Les compétences et les qualifications en soudage sont principalement acquises dans le cadre de la formation professionnelle continue, à destination des demandeurs d’emploi et des salariés.

« Les formations certifiantes spécifiques au métier de soudeur sont principalement mises en œuvre dans le

cadre de la formation continue. »

Page 15: Le marché de l’emploi des soudeurs en Bretagne

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La formation professionnelle

La formation continue (suite) La formation continue (suite) Le dispositif de formation continue des demandeurs d’emploi est complété par les actions de formation financées par Pôle Emploi, collectives (stagiaires formés dans le cadre du dispositif AFC – action de formation conventionnée) et individuelles (stagiaires formés dans le cadre du dispositif AIF – action individuelle de formation). A fin août 2015, on comptabilise sur le soudage 60 stagiaires en AIF et 70 en AFC. L’intérim participe également à la formation de professionnels en soudage. Pour les dispositifs cofinancés par l’Opca de la branche, on ne recense pas de préparation opérationnelle à l’emploi (POE) collective spécifique sur le métier, mais des POEC généralistes de découverte et de pré qualification aux métiers de l’industrie. Par ailleurs, les contrats de sécurisation professionnelle et les contrats de professionnalisation ne mobilisent qu’un faible flux de bénéficiaires :

- CSP : 15 en 2014 et 13 en 2015, - CPRO : 20 en 2014 et 16 en 2015.

La formation professionnelle des salariés Dans le domaine de la formation professionnelle continue des salariés, les plans de formation des entreprises accompagnent le maintien et le développement des compétences, dans le cadre de passage de licences notamment. Environ 500 stagiaires sont accompagnés chaque année, pour la réalisation de parcours de formation de 20 heures en moyenne.

On pourra noter en 2015 le lancement d’une opération de formation collective,

visant l’accompagnement de 70 stagiaires pour le passage de licences.

Zoom sur l’insertion professionnelle des stagiaires du PBF Une analyse portant sur les stages « soudeurs » du PBF 2011-2013 a permis de montrer que l’accès à l’emploi en fin de formation est supérieur de 6 points à la moyenne d’insertion du PBF tous domaines confondus (44 % d'accès à un emploi contre 38 % en moyenne pour tous les stages PBF). L’emploi se concentre sur le métier de soudeur (39 %). Les emplois sont essentiellement en intérim (66%). La photo à 6 mois* à l’issue de la formation indique un taux d’emploi de l’ordre de 45 % (dont 31 % sur le métier de soudeur). Il est à noter que 57 % des stagiaires sortants ont travaillé pendant la période (issue de la formation – à 6 mois), dont 43 % en soudure*. * hors Afpa Ces indicateurs sont de bon niveau, par rapport à la moyenne des stages du PBF.

Les bons résultats d’insertion s’expliquent par la certification des stagiaires : 86% des stagiaires entrés en soudage ont obtenu au moins une certification (contre 75% en moyenne pour l’ensemble des stagiaires du PBF). Il est à noter que l’inscription dans les agences d’intérim est d’ailleurs conditionnée au nombre et au type de licences obtenues par les stagiaires, en lien avec les besoins des entreprises.

« Les formations en soudage ne souffrent pas d’un déficit d’image : elles font le plein. »

L’accès à l’emploi en fin de formation des soudeurs est supérieur de 6 points à la moyenne d’insertion du PBF.

Page 16: Le marché de l’emploi des soudeurs en Bretagne

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La formation professionnelle

La formation continue (suite) Mais l’insertion professionnelle est également fortement liée à d’autres paramètres :

- Dextérité et geste professionnel des soudeurs, - Parcours de formation dans sa globalité – ex. le stage PBF en soudage vient

compléter une formation industrielle réalisée en amont, - Lieu de domicile et mobilité, - Comportement – ex. respect des horaires, …, - Certification et nombre de licences, - Niveau d’exigence des recruteurs.

L’enquête d’insertion du Conseil Régional arrivait à la conclusion que le PBF semblait répondre correctement aux besoins des entreprises sur des types de soudures « assez simples », dans des domaines faiblement réglementés, et qu’il répondait moins bien à la demande des entreprises sur des postes expérimentés ou très techniques. Concernant ce dernier point, il est à noter que les organismes de formation font part d’une durée de formation trop courte au regard de la technicité à acquérir.

******************************

Page 17: Le marché de l’emploi des soudeurs en Bretagne

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Préconisations

1. Améliorer l’adéquation du marché du travail entre l’offre et la demande d’emploi sur les métiers de soudeur

- Faire évoluer l’offre de formation en allongeant la durée de formation, afin de proposer, au-delà du

stage de formation permettant l’accès à une qualification de base, des stages de perfectionnement, et ainsi renforcer la professionnalisation et la qualification des soudeurs à plus forte valeur ajoutée

o « Qualifier les stagiaires sur les bonnes licences » Prévoir dans le cahier des charges des formations PBF la liste des licences et

certifications attendues au regard des attentes des entreprises

- Valider et accompagner les projets professionnels o En particulier, travailler sur les pré requis et les « périphériques »

Maîtrise des compétences de base, lecture de plan Comportement Mobilité

2. Face à la diversité des métiers de soudeurs, poursuivre l’observation de ce marché du travail très spécifique

- Recenser les besoins et les attentes spécifiques des entreprises

o Meilleure connaissance des métiers et des exigences spécifiques, identification des licences nécessaires

- Disposer d’une vision globale des dispositifs de formation et des flux de personnes formées

3. Considérer pleinement l’intérim comme tremplin pour l’insertion professionnelle et de la montée en gamme sur les métiers du soudage

- Communiquer en ce sens auprès des acteurs de l’emploi formation o Le travail temporaire est une donnée à part entière du marché de l’emploi des soudeurs o Il constitue un levier important pour une insertion professionnelle durable

Livrable de l’étude

- Le marché de l’emploi des soudeurs en Bretagne (note de synthèse)

- Analyse de l’insertion professionnelle des stagiaires du PBF (2011-2013) (Conseil régional de Bretagne)

- Les métiers de la chaudronnerie et du soudage (Observatoire de la Métallurgie)

- PowerPoint (document de travail)

Page 18: Le marché de l’emploi des soudeurs en Bretagne