Le magazine du groupe Colas · 2017. 10. 30. · 64 > Inauguration, prix, journée...

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ROUTES Le magazine du groupe Colas numéro 39 — octobre 2017 www.colas.com Reportage Canada Au 64 e parallèle nord, l’aéroport d’Iqaluit

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  • ROUTESLe magazine du groupe Colas numéro 39 — octobre 2017

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    Reportage

    Canada Au 64e parallèle nord, l’aéroport d’Iqaluit

  • escales06 > De la Martinique à la Nouvelle-Calédonie en passant par les États-Unis, la Croatie et la France métropolitaine… Tour du monde en images des chantiers, projets et autres réalisations du Groupe.

    reportages26 > Canada : au 64e parallèle nord, l’aéroport d’IqaluitEn 2013, Sintra, filiale de Colas Canada, remportait, dans le cadre d’un consortium, le contrat en partenariat public-privé pour la modernisation de l’aéroport d’Iqaluit, dans le Grand Nord canadien. En août 2017, les équipes de Sintra ont livré un projet hors normes. Retour sur une aventure humaine au bout du monde.

    34 > Colas au pays de l’or noirEn 2016, Colas a acquis en partenariat aux Émirats arabes unis, en Oman et au Qatar plusieurs sociétés exerçant des activités de production de matériaux de construction et de réalisation de travaux routiers. Reportage dans le golfe Persique.

    Photo de couverture : ours polaires, détroit de Lancaster, territoire du Nunavut, Canada.

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    SOMMAIRE NUMEROOCTOBRE 201739

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  • trajectoires40 > Tous exercent leur métier avec passion et nous font partager leur quotidien et leurs projets. Portraits de collaborateurs.

    dossier50 > Stratégie RH 2017-2020 «Soyons les ambassadeurs de nos métiers et de nos valeurs humaines pour attirer davantage de talents.»

    colascope54 > Acquisitions, matériel, innovation, ressources humaines, environnement, etc. Retour sur les derniers mois de la vie du Groupe.

    en images64 > Inauguration, prix, journée d’intégration… Quelques images de l’actualité événementielle du Groupe en France et à l’international.

    horizons rencontres

    70 > Zahia Ziouani : «Un chef d’orchestre doit associer autorité, confiance, exigence et en même temps une certaine souplesse.»

    mécénat

    72 > «En route pour l’école» : une nouvelle mission en France.74 > Fondation Colas : Heidi Wood.

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  • a force de Colas, entreprise décentralisée, réside dans les hommes et les femmes qui œuvrent en son nom sur les cinq continents.

    Autant de personnalités, de cultures, de parcours et de savoir-faire différents, rassemblés autour d’une mission, d’une ambition et de valeurs communes, partagées, sources d’attractivité et de fierté d’appartenance au Groupe.

    La mission, tout d’abord : imaginer, construire et entretenir les infrastructures de transport et les aménagements qui amélioreront les conditions et le cadre de vie des habitants de la planète, en réponse aux enjeux de mobilité, de transition énergétique et d’urbanisation croissante.

    L’ambition, ensuite : atteindre l’excellence afin que Colas soit l’entreprise de référence et de préférence de l’ensemble de ses parties prenantes.

    Les valeurs, enfin : se comporter en entrepreneur, créateur, responsable et solidaire, et en particulier être exemplaire en matière de sécurité et d’éthique, et pionnier dans le domaine de l’innovation.

    Ainsi mobilisés, vecteurs d’intelligence collective, les hommes et les femmes de Colas constituent son atout le plus précieux. Ils sont au cœur de ses succès, de son développement, de sa pérennité.

    Fidéliser, former, promouvoir, fédérer, y compris au travers d’un événement sportif comme la Colas Team Cup lancée juste avant l’été, doivent permettre de satisfaire les attentes de ces talents, notamment en termes d’épanouissement au travail, tout en accompagnant la transformation du Groupe dans un contexte de révolution numérique.

    Parmi les succès récents de Colas figure la belle opération de croissance externe signée au Canada, fin août dernier. Cette acquisition, la plus importante de l’histoire du Groupe, représente une étape majeure de son développement, avec le renforcement substantiel du socle nord-américain.

    Je salue ici les équipes canadiennes, qui ont su établir une relation de confiance, prélude essentiel à la conclusion de cet accord et à la réussite de l’intégration à venir.

    Colas peut aussi se réjouir des perspectives ouvertes par la reprise de l’activité dans nombre de pays où il est implanté, et surtout en France, comme en témoigne la nette progression enregistrée au premier semestre de cette année.

    Je ne doute pas que les hommes et les femmes de Colas sauront tirer parti de cet environnement plus favorable. Par avance, je les en remercie et les en félicite.

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    éditorial 05par Hervé Le Bouc

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    De la Martinique à la Nouvelle-Calédonie en passant par les États-Unis, la Croatie et la France métropolitaine Tour du monde en images des chantiers, projets et autres réalisations du Groupe.

    Dans le cadre de la réalisation de travaux de rénovation de certaines allées et d’un parking, le prestigieux haras de Saint-Léonard, situé dans le Calvados (Normandie), souhaitait un revêtement uni et minéral, en harmonie avec les autres allées, recouvertes de sable clair. Les équipes de l’agence de Caen de Colas Ile-de-France Normandie ont proposé la solution Héliocol®, un procédé d’aspect naturel permettant d’améliorer le confort de circulation piétonnière, même par temps de pluie. Ainsi, près de 1 200 m2 d’Héliocol® ont été mis en œuvre en trois jours au mois d’avril dernier. Afin de préserver la tranquillité des lieux et de ne pas perturber les chevaux, les collaborateurs de l’agence ont veillé, durant le chantier, à limiter au maximum les nuisances sonores.

    Le haras de Saint-Léonard opte pour l’Héliocol®

    FRANCE

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    FRANCE

    ÉTATS-UNIS

    LA RÉUNION

    CANADA

    NOUVELLE-CALÉDONIE

    MAROC

    SUISSEMARTINIQUE

    POLOGNE

    ÎLE MAURICE

    CROATIE

    HONGRIE

  • escales 07

    L’agence Smac de Limoges a été choisie pour participer à un projet 1% artistique sur la place de la mairie de Rilhac-Rancon, en Haute-Vienne. Le 1% artistique est une procédure de commande d’œuvres dans les constructions publiques, qui soutient la création et sensibilise les citoyens à l’art. En février dernier, une équipe de sept compagnons a ainsi permis à l’œuvre de Clorinde Coranotto, directrice d’art nOmad et enseignante à l’Ensa de Limoges, de voir le jour. Le projet reposait sur l’assemblage de différents matériaux : briques, asphalte, disque céramique, pierre de meule en position centrale, etc. Au total, 57 tonnes d’asphalte poncé* ont été mises en œuvre en respectant la précision du projet de l’artiste. Une belle réussite pour Smac, qui réalisait son premier chantier d’aménagement urbain et public en asphalte poncé dans la région !

    * Le ponçage permet de faire apparaître les granulats inclus dans le matériau, et ainsi de profiter au maximum des diversités et associations de teintes entre la couleur du liant et celle des granulats.

    Asphalte poncé dans le LimousinFRANCE

    Opérations de dépollutionColas Environnement réalise les opérations de dépollution de la nappe phréatique d’une ancienne friche industrielle en région parisienne. Les principaux défis consistaient à bien dimensionner l’unité de traitement afin d’absorber un débit de 250 m3/h, soit l’équivalent du remplissage d’une piscine remplie en deux heures, puis à l’installer en un temps record de trois semaines sur un site exigu. La solution retenue ? Une unité de trois lignes indépendantes de 80 m3/h, chacune composée de plusieurs bacs destinés à piéger les matières en suspension (MES), à séparer ensuite les hydrocarbures puis à filtrer les dernières particules. Dernière étape : le filtre à charbon actif pour piéger les polluants.

    FRANCE

  • Dans le cadre de sa politique de transition énergétique, l’île de la Martinique s’apprête à accueillir Galion 2, sa première centrale de cogénération 100% biomasse*. Son installation à La Trinité, sur le site du Galion, dernière sucrerie de la Martinique, permettra de produire 15% de la

    consommation électrique locale. Depuis mi-2015, une cinquantaine de collaborateurs de Colas Martinique réalisent les travaux de terrassement, de réseaux, de voirie, de bassins et de génie civil nécessaires à la construction de la centrale et du bâtiment de stockage biomasse. En raison de la forte co-activité

    et de l’exiguïté du site, des réunions quotidiennes de coordination sont tenues afin que chacun puisse exécuter ses travaux en bonne intelligence. Le chantier devrait être livré en décembre 2017.

    * La biomasse est l’ensemble des matières organiques d’origine végétale (bagasse, résidus de bois, paille…) pouvant devenir source d’énergie renouvelable par combustion sous forme d’électricité ou de chaleur.

    Colas Martinique à bord de Galion 2MARTINIQUE

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    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • Près de 12 MW, l’équivalent de la consommation électrique de 11 500 foyers : c’est la capacité de production d’énergie du futur parc éolien du Val d’Ay, sur lequel intervient l’agence Forez/TPCF de Colas Rhône-Alpes Auvergne. Situé en pleine forêt, sur le col du Rouvey, à 1 100 mètres d’altitude, ce chantier s’achèvera en décembre 2017, à l’issue de plusieurs étapes. Tout d’abord, à l’automne 2016, des infrastructures routières ont été aménagées pour accéder au site d’implantation des éoliennes, ainsi que des aires de travail et de grutage. Conditions climatiques rudes, difficulté d’approvisionnement de la base vie du chantier, contraintes environnementales fortes : les défis n’ont pas manqué ! Puis, au printemps 2017, après avoir écarté tout risque de gel, les socles des éoliennes ont été construits et les travaux d’assainissement réalisés. La dernière phase comprendra la remise en état des abords du chantier, une fois les éoliennes montées, à l’automne.

    Le vent souffle sur le col du RouveyFRANCE

    FRANCE

    À Paris, la ligne 14 joue les prolongationsDepuis janvier 2017, quelque 60 collaborateurs de l’agence Colas Rail Voies Ferrées Urbaines travaillent chaque jour à près de 25 mètres de profondeur sous les trottoirs du 17e arrondissement de Paris. Leur mission : poser 1,6 km de voies ferrées dans la première section du tunnel qui prolongera la ligne 14 du métro vers le nord de la capitale. La fin des travaux est prévue en mars 2019.

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    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • 10 escales

    LA RÉUNION

    Un lycée flambant neufGTOI, filiale réunionnaise de Colas, a réalisé les travaux de gros œuvre du lycée Nord de Saint-Denis, qui pourra accueillir jusqu’à 1 200 élèves. De novembre 2015 à mars 2017, 110 collaborateurs se sont mobilisés pour la construction de cinq bâtiments, dont un gymnase, un internat de 96 lits et un amphithéâtre. Cinq grues à tour ont été utilisées simultanément sur un terrain présentant un dénivelé de 35 mètres.

  • En 2013, le projet de réamé-nagement de la citadelle d’Amiens a été confié à l’agence Renzo Piano Building Workshop (RPBW)*. Le programme ? Transformer cet édifice historique du XVIIe siècle en une université accueillant près de 4 500 étudiants. 45 collaborateurs de l’agence Ham de Colas Nord-Est sont intervenus pour les aménagements extérieurs

    et les voiries et réseaux divers (VRD). Sur la place d’armes, au cœur de la citadelle, 4 500 m2 de revêtement de sol, spécialement conçu pour le projet et composé de diabolos, ont été posés. Ces longues barres de terre cuite sont séparées les unes des autres par un joint de 2 cm rempli d’un substrat terreux, qui est ensuite engazonné. Le résultat : une place végétalisée auto-

    drainante, entièrement plane. Une première mondiale ! Ont également été réalisés 8 000 m2 de toitures végétalisées, 4 km de bordures métalliques, la pose de 15 escaliers préfabriqués ainsi que 12 000 m2 de voiries en sable stabilisé, afin de donner au site l’aspect d’un parc.

    * Créée par Renzo Piano, architecte et lauréat du prix Pritzker, auteur notamment du Centre Pompidou à Paris.

    Citadelle d’Amiens : Colas Nord-Est mobilisée sur la place d’armesFRANCE

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    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • L’île croate de Mljet, située en mer Adriatique, est connue pour son littoral karstique découpé, son monastère bénédictin posé sur un îlot au milieu d’un lac salé et son parc national. C’est au cœur de cette végétation luxuriante que sont intervenues les équipes de Colas Hrvatska, filiale croate de Colas, entre février 2016 et juin 2017, pour rénover une section de 2 km du contournement de la ville portuaire de Polace. Au programme : terrassements, construction de digue, de murs de gabions, de murs de soutènement et réalisation de travaux de voirie et réseaux. Afin de pouvoir livrer sur l’île les enrobés fabriqués sur le continent dans la centrale d’enrobage de Ploce, les équipes ont dû louer un ferry.

    Opération Golf 3 sur l’aéroport de RoissyColas Île-de-France Normandie, au travers de l’agence de L’Île-Saint-Denis et des filiales Genier-Deforge et Cosson, a rénové en un temps record la voie de desserte Golf 3 de l’aéroport de Roissy.

    FRANCE

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    ROUTES N° 39 – octobre 2017

    Colas Hrvatska au cœur de l’AdriatiqueCROATIE

  • FRANCE

    Réhabilitation du pont de Sainte-CroixConstruit en 1972 et long de 290 mètres, le pont de Sainte-Croix relie les départements du Var et des Alpes-de-Haute-Provence, dans le sud de la France. Début 2017, une équipe de l’agence Cozzi de Colas Midi-Méditerranée est intervenue pour rénover l’étanchéité du tablier sur une surface de 1 600 m², les chaussées, les trottoirs ainsi que les équipements de signalisation, à 45 mètres au-dessus des eaux du lac de Sainte-Croix.

  • 14 escales

    Situé au carrefour de nombreuses routes maritimes, le port de Brest est engagé dans un vaste programme. Objectifs : développer les activités industrielles actuelles sur la partie terrestre et favoriser l’implantation de nouvelles filières porteuses, notamment celles liées aux énergies marines renouvelables, avec l’aménagement d’un nouveau terminal industrialo-portuaire sur la mer. Deux filiales de Colas participent en groupement, depuis le début de l’année, à ce chantier qui devrait s’achever en 2020. Les agences bretonnes de Spac sont chargées de la création des réseaux d’eaux (potable, pluviale et usée), tandis que l’agence de Brest de Colas Centre-Ouest réalise les travaux de voiries (pistes de chantier, voies d’accès, etc.). Une fois les travaux maritimes achevés, les filiales interviendront de nouveau sur le site en 2019 et 2020 : voiries définitives (Colas Centre-Ouest) et fabrication d’éléments préfabriqués (Segec, filiale de Spac), pour la construction d’un mur de protection de 400 mètres de long. Un bel exemple de synergies Groupe !

    Dans le port de BrestFRANCE

    Sur la voie express S5Colas Polska réalise des travaux de revêtement de chaussée, avec la fourniture et la mise en œuvre de 330 000 tonnes d’enrobés, sur la future route express à 2 x 2 voies S5, qui reliera la Basse-Silésie au nord de la Pologne. Une équipe de 45 collaborateurs est ainsi mobilisée sur une section neuve de 19,3 km, entre les villes de Poznań et de Wroclaw, pour une durée de 26 mois. À noter : l’utilisation, pour la première fois en Pologne, d’un système innovant de pulvérisation de chaux pour améliorer l’adhérence entre les différentes couches d’enrobés.

    POLOGNE

  • ÉTATS-UNIS

    Des drones sur l’île de WallopsBranscome Inc., filiale américaine de Colas, a livré une piste d’atterrissage sur l’île de Wallops (État de Virginie). D’une longueur de 300 mètres, cette infrastructure est destinée aux vols d’essai de drones réalisés par la Marine américaine. Le chantier, situé sur une base de la NASA, comprenait d’importants travaux de défrichement. À cette occasion, les équipes ont dû faire face à de nombreux challenges : la présence d’espèces protégées comme la chauve-souris noire ou l’aigle chauve, de zones marécageuses et même la découverte de bombes datant de la Seconde Guerre mondiale.

  • FRANCE

    Colas Sud-Ouest sur le pont d’OléronPour la première fois depuis son inauguration en 1966, le pont d’Oléron fait l’objet de travaux de réfection d’étanchéité. L’agence de Dolus-d’Oléron de Colas Sud-Ouest a su se démarquer en proposant une variante intégrant une solution d’étanchéité à base de Saflex OA®. Pour perturber le moins possible le trafic, le chantier a été divisé en 18 sections et réalisé de nuit en circulation alternée. Les travaux, démarrés fin mars 2017, ont été suspendus pendant la saison estivale et devraient s’achever mi-octobre.

  • escales 17

    Début 2017, les équipes de Branscome Inc., filiale américaine de Colas, achevaient la construction du rond-point G95, un carrefour fortement fréquenté du comté de Dinwiddie, en Virginie. Les collaborateurs mobilisés ont réalisé l’installation des réseaux d’assainissement, la mise en œuvre des enrobés et, enfin, la construction des bordures en béton. Afin d’assurer la sécurité de tous aux abords du chantier, Branscome Inc. et la Direction des transports de Virginie ont travaillé ensemble en amont du projet pour établir un plan de circulation. Des réunions publiques ont ainsi été organisées pour expliquer la nature des travaux réalisés, et les automobilistes ont été sensibilisés aux règles pour circuler en toute sécurité autour de la zone de travaux. Résultat : aucun incident à déplorer !

    Rond-point dans l’État de Virginie ÉTATS-UNIS

    Synergie sur l’autoroute A10Dans le cadre du chantier d’élargissement à 2 x 3 voies d’une section de 70 km de l’A10, Colas Projects (direction de projets), Colas Centre-Ouest et Aximum réalisent en groupement les travaux de minéralisation du terre-plein central. Au programme : terrassements, enrobés, caniveaux à fente et glissières en béton extrudé, balisage des travaux.

    FRANCE

  • ROUTES N° 39 – octobre 2017

    Sur la presqu’île de Nouville, à Nouméa, deux filiales de Colas réalisent en groupement les travaux (tous corps d’état) de construction d’une clinique et d’un centre de soins et de rééducation pour le compte du pôle hospitalier privé. Ouvert sur le lagon, ce centre hospitalier regroupera trois cliniques privées qui étaient installées sur des sites distincts. Sur une surface de 37 000 m2 et cinq niveaux,

    il se composera de 260 lits, sept salles de naissance, un service d’urgences 24 h/24, 12 blocs opératoires, un service de scintigraphie PET scan, un centre lourd de dialyse, un centre de balnéothérapie et un laboratoire de biologie médicale. Après avoir achevé en août 2016 les travaux de gros œuvre du bâtiment, GTNC réalise les travaux de corps d’état secondaires

    tandis que Colas Nouvelle-Calédonie est chargée des travaux de voirie et réseaux divers (voies d’accès, parking, etc.). En période de pointe, près de 120 collaborateurs ont été mobilisés. Leurs défis ? Assurer les délais et la qualité de l’ouvrage en veillant au respect des conditions de sécurité sur le chantier. La clinique devrait être livrée mi-2018.

    Une nouvelle clinique à NouméaNOUVELLE-CALÉDONIE

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  • ROUTES N° 39 – octobre 2017

    La RD 18 CD, dans l’Aisne, est connue sous le nom de «chemin des Dames» depuis le XVIIIe siècle, à l’époque où elle était empruntée par «Mesdames», filles de Louis XV. Théâtre de plusieurs batailles de la Première Guerre mondiale, elle est entrée dans la mémoire collective. En avril dernier, pour le centenaire de la bataille du chemin des Dames, le département a confié à l’établissement de Lille d’Aximum l’installation de plots rétroréfléchissants sur une section de 26,5 km pour renforcer la visibilité et la sécurité au niveau d’îlots ou de courbes dangereuses. Au total, 1 600 plots, dont la teinte bleue fait référence aux «bleuets», surnom donné aux jeunes soldats arrivant au front dans leur uniforme bleu horizon, ont été installés.

    Marquage sur le chemin des DamesFRANCE

    SUISSE

    Genève prêt à accueillir Stellar 32À Plan-les-Ouates, commune du canton de Genève, Piasio, l’une des filiales suisses de Colas, participe au projet immobilier baptisé Stellar 32. Ont été réalisés par les équipes : la dépollution de la parcelle, la démolition d’un ancien radier en béton armé, les terrassements, puis la construction d’un sous-radier en béton armé. Principale difficulté : la profondeur de l’enceinte (14 mètres), avec deux rangs d’étayage, contraignant notamment les équipes à terrasser par étapes «escalier». Près d’une vingtaine de collaborateurs ont été mobilisés entre août 2016 et fin juin 2017.

    escales 19

  • 20 escales

    La plus importante plateforme logistique française du groupe de distribution alimentaire Lidl verra bientôt le jour à Montchanin, en Saône-et-Loire : un bâtiment de 56 000 m², situé sur un terrain de 18 hectares dont l’aménagement a été confié à Colas Rhône-Alpes Auvergne. Le chantier, qui a démarré en avril 2017 et doit s’achever en mai 2018, mobilise plus de 50 collaborateurs de l’agence de Montceau-les-Mines et de l’agence Perrier Terrassement de Saint-Priest. Seront ainsi réalisés : 170 000 m3 de terrassement, 9 200 ml de réseaux humides, 15 000 ml de réseaux secs, 20 000 m2 de voirie en béton hydraulique et 40 000 m2 de voirie en béton bitumineux dimensionnés pour accueillir 300 poids lourds par jour. La plateforme alimentera une centaine de magasins Lidl dans la région.

    Grande distribution en Saône-et-Loire

    FRANCE

    14 mois sur l’autoroute M35420 jours… C’est le temps dont disposent Colas Hungária et Colas Közlekedésépíto, filiales hongroises de Colas, pour construire une section neuve de 5,4 km de l’autoroute M35 et deux échangeurs. Après avoir réalisé 1 million de m3 de terrassement, les équipes ont installé 25 000 drains verticaux afin d’accélérer la consolidation des sols destinés à accueillir l’infrastructure. Démarrés en mai 2017, les travaux de mise en œuvre des enrobés (80 000 tonnes) devraient s’achever en fin d’année pour une livraison du projet début 2018.

    HONGRIE

  • Début 2016, Transinvest Construction, filiale mauricienne de Colas, remportait en joint-venture deux contrats importants relatifs à l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam, situé dans le sud-est de l’Île. Le premier projet comprenait la réalisation, en quatorze mois, d’une nouvelle route d’accès à l’aéroport de 4,5 km en 2 × 2 voies, prolongement de l’autoroute M2. Pour connecter

    cette section à l’autoroute existante, les équipes ont construit un échangeur giratoire et un ouvrage de franchissement d’une longueur de 120 mètres. Ont également été réalisés 100 000 m3 de remblais, la mise en œuvre de 45 000 tonnes d’enrobés, la pose de 9 km de drains et de glissières de sécurité, ainsi que l’éclairage public. Cette infrastructure permet de réduire le trafic dans le village

    de Plaine-Magnien et facilite l’accès à l’hôtel Holiday Inn à partir de l’aéroport. Le second chantier consistait en la construction d’un parking pour avions gros-porteurs sur l’aéroport avec la mise en œuvre d’un béton haute qualité, l’installation d’une nouvelle passerelle d’accès à bord destinée aux Airbus A380 ainsi que la mise en œuvre d’enrobés sur les taxiways d’accès.

    Transinvest Construction livre deux chantiersÎLE MAURICE

    escales 21

    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • FRANCE

    Bastia, entre terre et merPermettre aux cyclistes d’aller, en toute sécurité, du port de Toga jusqu’à la plage de l’Arinella, tel est l’un des objectifs du projet Spassimare, lancé à Bastia. Cette voie de circulation douce réservée aux piétons, aux personnes à mobilité réduite (PMR) et aux véhicules non motorisés offrira également des espaces de détente face à la mer. SRHC, filiale de Colas Midi-Méditerranée, a participé à cette requalification esthétique du front de mer. Les travaux, réalisés pour l’essentiel de nuit par une quarantaine de collaborateurs, ont consisté en la mise en œuvre de 3 200 m2 d’enrobés Colclair® et la pose de 1 600 mètres de bordures coulées.

  • Doublé pour Colas Canada en Alberta ! Deux de ses filiales participeront à la construction et à la maintenance du périphérique sud-ouest de Calgary. L’ensemble du projet porte sur 31 km d’autoroute à 2 x 3 et 2 x 4 voies, 14 échangeurs, 47 ponts et un tunnel. La filiale Standard General Calgary, qui opère dans cette ville depuis plus de soixante-

    quinze ans, produira et mettra en œuvre la totalité des enrobés, soit environ un million de tonnes. Les travaux de construction devraient être achevés en octobre 2021. Alberta Highway Services Ltd. (AHSL), autre filiale de Colas Canada en Alberta, sera alors chargée de la maintenance de l’infrastructure jusqu’en 2051. AHSL est reconnue pour son expertise développée

    depuis vingt-deux ans au travers de nombreux contrats de maintenance et de viabilité hivernale des autoroutes et routes secondaires de la province d’Alberta.

    Construction et maintenance du périphérique sud-ouest de CalgaryCANADA

    escales 23

  • FRANCE

    Neocol® sur la route des CrêtesDans le cadre des campagnes d’enduits (entretien des chaussées) lancées par le conseil départemental du Haut-Rhin, l’agence de Strasbourg de Colas Nord-Est a livré son plus important chantier d’enduit superficiel (ESU) de l’année. Sur la route menant au Grand Ballon, point culminant du massif des Vosges, 100 000 m2 d’ESU ont été réalisés avec l’émulsion à haute performance Neocol®. Cette technique d’entretien permet de prolonger la vie de la chaussée à moindre coût tout en restaurant son adhérence et son imperméabilité.

  • escales 25

    ROUTES N° 39 – octobre 2017

    Les équipes de la région Sud-Est Méditerranée de Colas Rail ont achevé fin septembre la pose des rails sur la section française du Léman Express, future liaison ferroviaire franco-suisse entre les villes d’Annemasse et de Genève. Sur ces deux kilomètres de ligne (dont 1,5 km en tunnel), elles ont également réalisé les travaux de caténaires, d’énergie haute et basse tension ainsi que l’installation des dispositifs de sécurité. Aux contraintes d’un chantier souterrain s’est ajoutée la nécessité d’une parfaite coordination, assurée par l’agence Grands Travaux Régionaux. Autre particularité : la réalisation d’une voie béton avec fixation des rails sur blochets* dans le tunnel. Cette technique facilite les interventions de maintenance et impose une dextérité particulière pour obtenir l’écartement des rails souhaité avec une tolérance au millimètre près ! * Pièces de béton sur lesquelles reposent les rails.

    Colas Rail à bord du Léman ExpressFRANCE

    MAROC

    1 500 tonnes de nuances Colclair® dans le RifLe centre de Fès de GTR, filiale marocaine de Colas, s’est vu confier l’aménagement, à Al Hoceima, d’une corniche d’une longueur de 2 km. L’occasion pour les équipes de prescrire des couleurs inédites au Maroc : un enrobé Colclair® vert pour la piste cyclable et gris pour le cheminement piéton. Plusieurs défis ont été relevés avec succès : la production des enrobés dans un poste situé à 150 km du chantier et la réalisation de gabarits de cerclage à chaud pour les 170 entourages d’arbres.

  • 26 reportages

  • En 2013, Sintra, filiale de Colas Canada, remportait, dans le cadre d’un consortium, le contrat en

    partenariat public-privé pour la modernisation de l’aéroport d’Iqaluit, dans le Grand Nord canadien. Climat extrême, isolement, défis logistiques et géologiques… après quatre saisons de travaux, les équipes de Sintra ont livré en août 2017 un projet hors normes. Retour sur une aventure humaine au bout du monde.

    CANADA

    Au 64e parallèle nord,l’aéroport d’Iqaluit

  • BAIE DE FROBISHEREntre juillet et octobre, la baie de Frobisher est libérée de l’emprise des glaces, permettant ainsi l’approvisionnement d’Iqaluit par bateau.

  • En cette mi-juillet, dans la baie de Frobisher, le ther-momètre frôle les 15 degrés Celsius. L’été s’est bel et bien

    installé dans le Grand Nord cana-dien ! Une lumière blanche et quasi continue inonde Iqaluit, la capitale du Nunavut. Paysage lunaire, absence de végétation… il règne dans ce pan de territoire isolé, situé à 2 100 km au nord de Montréal, au niveau du 64e parallèle nord, une atmosphère hors du temps. En mer, le ballet des bateaux a repris dans la baie libérée de l’emprise des glaces. Dans les airs, celui des avions qui décollent et atterrissent s’est inten-sifié. Et sur terre, les équipes de Sintra, filiale québécoise de Colas, se préparent à une nouvelle nuit de travail sur la piste principale de l’aé-roport. Depuis 2014, elles sont chargées de la réhabilitation et de l’extension de pistes et de zones de stationnement des avions, soit 400 000 m2, dans le cadre du projet de modernisation de l’aéroport inter-national d’Iqaluit. Il s’agit du premier partenariat public-privé (PPP) de Colas Canada.

    Une infrastructure vitaleAncienne base militaire amé-

    ricaine, créée en 1942 et cédée au Canada en 1949, l’aéroport d’Iqaluit est la porte d’entrée vers la région arctique. Il joue un rôle stratégique pour l’aviation civile et militaire. Sur le territoire du Nunavut, le plus étendu du Canada et dépourvu de réseau

    routier, l’avion est le seul mode de transport utilisable toute l’année qui permette de relier entre elles les quelque 25 communautés qui y vivent.

    En 2013, Sintra a remporté, dans le cadre du consortium Arctic Infrastructure Partners*, un contrat en partenariat public-privé comprenant le finan cement, la

    GEOFFROY LÉCUREUR, directeur du projet

    La puissance de l’aventure humaine D’Orléans à la banquise du Grand Nord canadien, que de chemin parcouru par Geoffroy Lécureur en 46 ans ! Diplômé de l’ESTP, il intègre Colas en 1996 comme ingénieur travaux dans le centre-ouest de la France.

    Après avoir occupé les postes de chef de secteur puis de chef d’agence en Rhône-Alpes, une opportunité lui ouvre les portes du Canada. Il devient alors directeur des opérations pour BML Québec (Sintra). «En 2013, lorsque Sintra a remporté le PPP de l’aéroport d’Iqaluit, je ne faisais pas partie de l’équipe mais j’avais participé aux négociations. L’aventure a commencé à 100 à l’heure pour ne jamais redescendre ! Si je ne devais retenir qu’une seule chose de ce chantier, ce serait la puissance de l’aventure humaine. Avec autant de profils différents dans un environnement hors du temps, hors du monde, où tout est multiplié par 10, diriger un tel chantier est un défi. Alors, quand l’alchimie se crée, vous vous dites que vous avez tout gagné !»

    ROUTES N° 39 – octobre 2017

    > SUPERFICIE : 9 985 000 km2

    > POPULATION : 35 millions d’habitants

    > PRINCIPALES VILLES : Ottawa (capitale), Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary et Edmonton

    > MONNAIE : dollar canadien

    > LANGUES OFFICIELLES : anglais et français

    > 10 PROVINCES ET 3 TERRITOIRES :Alberta, Colombie-Britannique, Île-du-Prince-Édouard, Manitoba, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Ontario, Québec, Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador ; Nunavut, Territoires du Nord-Ouest et Yukon

    CANADA

    Iqaluit

    Montréal

    64°N

    29reportages

    Mer du Labrador

    Océan glacial

    Arctique

    Ottawa

    NUNAVUT

  • SERGE VEILLEUX, responsable des équipes de terrassement

    Planifier pour donner le tempo Tous les chemins peuvent mener aux métiers des travaux publics. Et le parcours de Serge Veilleux en est la parfaite illustration. Ce père de trois enfants, âgé de 51 ans, a à son actif plus de trente ans d’expérience dans la construction routière, après avoir effectué des études en théologie.

    «Un avantage dans les relations interpersonnelles», selon lui. «Avec un père qui travaillait dans le BTP et plusieurs expériences professionnelles estivales à ses côtés dans ma jeunesse, j’avais tout de même quelques prédispositions», s’amuse-t-il ! Armé d’une solide expérience, notamment dans les terrassements, il entre chez Sintra en 2009 et participe à de grands chantiers autoroutiers comme celui de l’A85 (Transcanadienne). Et quand le projet d’Iqaluit se présente, Serge saisit tout de suite l’opportunité. Sa devise ? «80% du succès d’un chantier se joue lors de la préparation.» Alors Serge anticipe, planifie tout et le plus en amont possible, des équipements de sécurité pour ses équipes aux bouteilles d’eau dont elles auront besoin. Tel un métronome, il donne la mesure. «Je suis fier de mes équipes et du travail que nous avons accompli dans le respect des plannings.»

    BIENVENUE AU NUNAVUT

    Le Nunavut (signifiant «notre terre» en inuktitut) est un territoire autonome du nord du Canada, bordé au sud par le Manitoba et à l’ouest par les Territoires du Nord-Ouest. D’une superficie de 2 038 722 km2, soit plus de trois fois la France, il est la plus grande entité territoriale du pays mais aussi la moins peuplée, avec 35 600 habitants. Sa capitale est Iqaluit, principale agglomération de l’île de Baffin. Anciennement, la ville était appelée Frobisher Bay, en

    l’honneur de Sir Martin Frobisher, un explorateur britannique à la recherche d’un passage navigable au nord-ouest pour rejoindre l’océan Pacifique, qui accosta dans la région en 1576. En 1987, elle change de nom pour Iqaluit («endroit poissonneux» en inuktitut). Le Nunavut étant situé dans l’Arctique, les températures y oscillent entre - 30 °C l’hiver et 15 °C l’été.

    conception, la construction et l ’explo i tat ion-maintenance d’un nouveau terminal aéro-portuaire à Iqaluit durant 34 ans. Démarrés en juillet 2014 et terminés en août 2017, les travaux ont consisté pour Sintra en la réfection de la piste

    d’atterrissage et des deux taxiways existants, la création de t ro is nouveaux tax iways , l’agrandissement de l’aire de stationnement des avions et la const ruct ion des vo i r ies adjacentes à l’aéroport.

    Une logistique à l’épreuve du temps

    Pour Geoffroy Lécureur, direc-teur du projet, «la préparation, la planification et l’anticipation des besoins étaient les clés du succès de ce chantier. Un projet qui n’était pas complexe techniquement, mais que la situation géographique et les conditions climatiques extrêmes rendaient ardu».

    Premier défi : l’approvisionne-ment. À Iqaluit, les glaces bloquent l’accès de la baie d’octobre à juillet : «Le planning d’exécution devait être réalisé en fonction de la courte période durant laquelle les matériaux pouvaient être livrés et les travaux réalisés. Tout devait donc être anti-cipé et livré un an à l’avance afin d’être sûr de pouvoir commencer dans les temps.» Autre particularité d’Iqaluit : le port ne dispose pas de quais en eaux profondes. «Le maté-riel était donc déchargé en pleine mer sur des barges qui venaient s’échouer sur la plage. En fonction des marées, le déchargement d’un bateau pouvait prendre jusqu’à 18 jours», se souvient Geoffroy Lécureur.

    30 reportages

    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • une instabilité des sols et des affaissements. «Pour construire dans et sur le pergélisol, le prin-cipe est simple : il faut excaver rapidement avant le dégel et isoler le sol avec des plaques de polystyrène, explique Serge Veilleux, responsable des équipes de terras sement. La chaussée peut ensuite être reconstruite.» Autre phénomène auquel les équipes de Sintra ont été confrontées : la présence de nombreuses fissures en surface sur la piste principale, due à l’amplitude thermique de - 30° à +15°. «2014 et 2015 ont donc été consacrées aux travaux de réparation des fissures», poursuit Serge Veilleux.

    MODERNISATION DE L’AÉROPORT D’IQALUITEntre 2014 et 2017, Sintra est intervenue sur 400 000 m2 de pistes et de zones de stationnement des avions de l’aéroport international d’Iqaluit.

    Gestion de l’approvisionnement, gestion des phases de travaux, gestion du bitume… les contraintes n’ont pas manqué !

    Un aéroport en activitéAlors que les aurores boréales

    couraient le ciel, les finisseurs cou-raient la piste. Les équipes de Sintra devaient réaliser les travaux sur la piste principale en un laps de temps très court. «Un chantier interrompu par les avions médicaux, les seuls autorisés à atterrir sur une piste réduite de moitié, se rappelle Denis Veillette, responsable des équipes d’enrobés. Et en cas d’évacuation médicale, généralement plusieurs par nuit, les équipes disposaient de 30 minutes à une heure pour quitter

    la piste.» Autorisations, règles de circulation, etc., chacun devait s’adapter aux exigences d’un aéro-port en activité. «En 2015, nous avions des plannings détaillés à l’heure près, une tâche par jour. Tout était écrit et planifié !» Un degré de préparation multiplié par 10, qui permettait d’avoir juste à réagir aux imprévus : un collaborateur malade, une avarie de matériel, etc.

    Pergélisol et fissuresDu fait du climat arctique, le

    Nunavut est un territoire essen-tiellement recouvert de terre stérile et de pergélisol. Ce type de sol possède une couche de surface dite «active» qui gèle et dégèle chaque année, entraînant

    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • 32 reportages

    DENIS VEILLETTE, responsable des équipes d’enrobés

    Une expérience uniqueÀ 59 ans et avec 33 années d’ancienneté, Denis Veillette est conscient d’avoir vécu «une expérience unique» sur le chantier de l’aéroport d’Iqaluit. Après des débuts en tant que technicien génie civil, il est embauché chez Sintra en 1984 pour travailler sur la formulation

    des enrobés et les tests de compactage. Quatre ans plus tard, il est nommé responsable technique en charge de l’exploitation d’une carrière puis, quelques années après, d’une centrale d’enrobage. En 2000, il souhaite «boucler la boucle» et devient responsable enrobés sur les chantiers. «Une fois que l’on sait comment fonctionnent les enrobés, on a envie d’aller voir le résultat sur le terrain.» En 2008, il travaille notamment sur le développement des enrobés Végécol® au Canada. C’est en 2015 qu’il rejoint le chantier d’Iqaluit en qualité de responsable des équipes d’enrobés. «Au-delà des aléas climatiques, qui nous ont joué des tours, le principal défi a été de créer un esprit d’équipe. 40 nuits consécutives de travail, c’est intense. Vers la fin de la saison de travaux, là où la fatigue se fait sentir, il faut se serrer les coudes et communiquer, encore et toujours !»

    Adaptation et acculturation 19 heures. Les équipes

    entrent en piste au son de la musique pour leur échauffement musculaire quotidien. À Iqaluit, les hommes et les femmes travaillent en rotation de 42 jours «in» et 14 jours «out» de mai à fin octobre. «Le chantier fonctionne 7 jours sur 7, avec des activités réalisées de nuit ou de jour, souligne Serge Veilleux. Un rythme soutenu auquel les colla borateurs doivent s’adapter, en plus des conditions climatiques, de l’éloignement familial, de la vie en communauté et de la découverte d’une nouvelle culture.» Avec l’embauche de 15% de collabo rateurs inuits dans les effectifs, leur intégration et leur formation représentaient un enjeu important pour Sintra. «Le défi était d’additionner toutes ces personnalités, dans la compré-hension et le respect de la culture de chacun, pour créer une alchimie, ajoute Geoffroy Lécureur. Cela s’est transformé en une formi-dable aventure d’équipe. Pour preuve, nous avons eu très peu de turn-over d’une saison à l’autre.» Et de conclure : «Grâce à notre savoir-faire et à notre fierté d’en-

    treprendre, nous avons su nous adapter pour élever notre compé-tence, notre rigueur et notre performance.»

    Aujourd’hui, le chantier est achevé. Il fait désormais partie des souvenirs, de ceux que l’on peut qualifier d’exceptionnels.

    * Le consortium Arctic Infrastructure Partners est également composé de Bouygues Building Canada (filiale de Bouygues Construction), d’InfraRed Capital Partners et de Winnipeg Airports Authority Inc.

    > CHIFFRES CLÉS

    4 saisons de construction entre fin mai et début octobre (2014-2017)

    34 ans de maintenance-exploitation

    130 collaborateurs en période de pointe

    600 000 t de granulats produites

    238 000 m3 de terrassement réalisés

    131 000 m2 de matériaux isolants posés

    111 000 t d’enrobés produites et mises en œuvre, dont 15% d’enrobés recyclés (RAP)

    18 400 t de matériel transportées par bateau

    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • DE NUIT COMME DE JOURLe chantier de l’aéroport d’Iqaluit s’est déroulé sur quatre saisons entre fin mai et début octobre, fonctionnant sept jours sur sept, de nuit comme de jour.

    PERGÉLISOL Pour construire dans et sur

    le pergélisol – couche de surface dite «active» qui gèle et dégèle

    chaque année –, les équipes de Sintra devaient excaver

    puis isoler le sol avec des plaques de polystyrène.

  • 34 reportages

    COLAS AU MOYEN-ORIENT> CHIFFRES CLÉS

    3 pays : Émirats arabes unis, Oman et Qatar 950 collaborateurs 2 carrières 8 millions de tonnes de granulats produites par an 10 centrales d’enrobage 1,8 million de tonnes d’enrobés produites par an 1,5 million de tonnes d’enrobés mises en œuvre par an

    Mer d’Oman

    Golfe Persique

    Colas au pays de l’or noir

    Dans la chaleur presque étouf-fante du mois de juin, seule la moitié de la Burj Khalifa est visible.

    Culminant à 830 mètres, la plus haute tour du monde est, avec ses îles artificielles en forme de palmier, l’emblème de Dubaï. Nichée entre le désert et la mer, sur le golfe Persique, la ville fascine et attire. C’est là que Colas Moyen-Orient a installé ses bureaux après avoir acquis, début 2016, les participa-tions du groupe Anglo American dans le capital de six sociétés

    détenues ou exploitées en parte-nariat avec des associés locaux de premier rang (Al Futtaim, Al Zawawi et Midmac), aux Émirats arabes unis, en Oman et au Qatar. Avec deux carrières, 10 centrales d’enrobage et 15 équipes de mise en œuvre d’enrobés réparties sur les trois pays, ces acquisitions illustrent la stratégie d’intégration verticale de Colas : production de granulats dans les carrières, fabrication d’enrobés dans les centrales d’enrobage et, à partir des matériaux produits, réalisation de travaux de construction ou d’en-tretien de chaussées. Un exemple

    parfait d’une présence à toutes les étapes de la chaîne de valeur.

    Croissance externe«Dans le cadre de sa stratégie

    de croissance externe ciblée, la direction générale de Colas avait identifié le Moyen-Orient comme une zone de développement», explique Paul-Henri Aumont, directeur de Colas Moyen-Orient. D’importants besoins en infra-structures, des pays stables au niveau politique et économique, une main-d’œuvre qualifiée et compétente et un taux de croissance de l’ordre de 4% : le

    En 2016, Colas a acquis en partenariat aux Émirats arabes unis, en Oman et au Qatar

    plusieurs sociétés exerçant des activités de production de matériaux de construction – à partir de carrières et de centrales d’enrobage – et de réalisation de travaux routiers. Reportage dans le golfe Persique.

    MOYEN-ORIENT

    Qatar

    Émirats arabes unis

    Oman

    DubaïAbu Dhabi

    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • ROUTES N° 38 – avril 2017

    MOYEN-ORIENT En 2016, Colas Moyen-Orient a installé ses bureaux à Dubaï suite à l’acquisition en partenariat de plusieurs sociétés aux Émirats arabes unis, en Oman et au Qatar.

  • contexte était propice. Après une visite des différentes installations aux Émirats arabes unis, en Oman et au Qatar, l’opération a été lancée. Les atouts de Colas Moyen-Orient ? «Nous nous positionnons en spécialiste des enrobés, appli-quant des standards élevés de sécurité. Par ailleurs, notre objectif est d’apporter, dans ces pays, nos savoir-faire et nos innovations en matière de construction routière», ajoute Paul-Henri Aumont.

    La plus grande carrière du Groupe

    Rendez-vous à la carrière de Shawkah, à une heure de route de Dubaï en direction de la frontière avec le sultanat d’Oman. En chemin, le calme du désert et les dunes de sable ont remplacé le tumulte de la ville et les buildings. «Avec une

    Anticiper les réglementations environnementales

    À Shawkah, comme dans toute carrière, la gestion des poussières constitue un enjeu environnemental important. L’une des solutions consiste à arroser les pistes. Mais, ici, l’objectif est de réduire la consommation d’eau nécessaire à l’exploitation du site. «Nous travail-lons actuellement avec Dust-A-Side (DAS), filiale de Colas en Afrique du Sud spécialisée dans l’entretien des pistes sur les sites miniers. Son procédé, basé sur une stabilisation des pistes à l’émulsion de bitume, permet de rabattre les poussières et ainsi de réduire la consommation d’eau. Cette syner-gie nous permet d’anticiper les réglementations environnemen-tales», précise Alexandre Salley, assistant du chef de carrière. La

    production de 4,5 millions de tonnes de granulats par an et des réserves de 520 millions de tonnes, il s’agit de la plus grande carrière du Groupe», souligne Graham Jones, directeur des industries. Elle fonc-tionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et approvisionne des chantiers jusqu’à 500 km de Dubaï. Ouverte en 2005, elle a connu un pic de production à 9 millions de tonnes de granulats en 2008 pour accompa-gner la réalisation de grands projets à Dubaï, comme la construction de The Palm, un ensemble balnéaire, résidentiel et touristique de luxe sur des îles artificielles en forme de palmier entièrement gagnées sur la mer. «À l’époque, à la sortie du site, les camions remplis de gra-nulats constituaient une file inin-terrompue de 2 km», se souvient Graham Jones.

    CARRIÈRE DE SHAWKAH Chaque année, 4,5 millions de tonnes de granulats sont produites à la carrière de Shawkah, située à 80 km de Dubaï.

    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • CENTRALE D’ENROBAGE DE JEBEL ALI Installée à 50 km de Dubaï, la centrale de Jebel Ali produit 180 000 tonnes d’enrobés par an.

  • SÉCURITÉ La politique sécurité de Colas Moyen-Orient est basée sur 10 règles d’or. Ici : la carte Stop permet à tout collaborateur d’interrompre une activité quand il estime qu’elle n’est pas conforme aux règles de sécurité.

    DUBAI HILLS Sur le chantier du projet

    immobilier de Dubai Hills, les équipes de Colas Moyen-

    Orient réalisent les voiries.

  • gestion des poussières est d’au-tant plus indispensable que celles-ci endommagent les filtres des véhicules, la mécanique et les pneus. Or, dans cette carrière de gabbro – roche plutonique mag-matique de couleur verte à noire abrasive et dense – , le matériel est déjà soumis à rude épreuve. Un atelier de maintenance et de sou-dure ainsi qu’un atelier de stockage pour les pièces de rechange, situés à proximité de la carrière, per-mettent d’assurer les réparations des engins sans avoir à tenir compte des délais d’approvision-nement – six semaines de trans-port par bateau.

    La sécurité avant tout2 700 jours. Plus de sept

    années sans accidents avec arrêt dans la carrière de Shawkah. La sécurité fait partie de la culture d’entreprise de Colas Moyen-Orient. «Elle se vit tous les jours, c’est un principe parfaitement inté-gré par tous les collaborateurs», explique Craig Streak, responsable sécurité, santé et environnement. La politique sécurité est basée sur 10 règles d’or, des bonnes pra-tiques que chaque collaborateur s’engage à respecter. «La clé ? Chacun est responsabilisé, notam-ment avec l’usage de la carte Stop, qui permet au collaborateur d’inter-rompre une activité lorsqu’il estime qu’elle n’est pas conforme aux règles et que toutes les conditions de sécurité ne sont pas remplies.

    nous réalisons des projets d’une durée de deux semaines à deux mois maximum pour des clients qui demandent une grande réactivité, indique Youssef Arja, conducteur de travaux d’origine libanaise. Nous sommes, par ailleurs, impatients de proposer au marché des produits spéciaux qui ont fait la réputation du groupe Colas.»

    Multiculturalisme et expatriésRetour à la carrière de Shawkah.

    C’est l’heure du déjeuner. À la can-tine de la base-vie, les discussions vont bon train et, malgré les différences de langue et de culture, le sport reste une valeur sûre, surtout quand il s’agit de cricket ! Indiens, Pakistanais, Philippins, Français, Britanniques, Népalais, etc., les équipes de Colas Moyen-Orient sont multiculturelles. Plus de 25 nationalités travaillent et vivent ensemble dans les différentes implantations de l’entreprise. «Cette diversité est la force de Colas Moyen-Orient, souligne Paul-Henri Aumont. Nous sommes soucieux du bien-être et du confort de nos collaborateurs, dont la majorité sont des travailleurs expatriés, séparés de leur famille pendant onze mois.» À quelques encablures de la base-vie de la carrière, de nouvelles infrastructures, plus modernes, plus confortables, sont en cours de construction. «Nous avons réalisé un audit complet des conditions d’hébergement et de loisirs, poursuit Paul-Henri Aumont. Cela nous a également permis de développer nos propres standards dans un programme, baptisé “Colas : we care”, comprenant des conseils de nutrition, d’hygiène de vie, etc.» Un engagement de Colas Moyen-Orient salué par les collaborateurs : «Le management nous écoute, nous motive et nous encourage. Colas s’occupe bien de nous.»

    La sécurité est un travail de tous les instants», ajoute Craig Streak.

    Conditions climatiquesDepuis la salle de contrôle

    climatisée de la centrale d’enrobage de Jebel Ali, située à 50 km de Dubaï, Edwin Manapat Cruz, contremaître d’origine philippine, s’assure du bon déroulement du chargement et de la livraison des enrobés pour le projet immobilier de Dubai Hills, à quelques kilomètres de là. «La centrale démarre tôt, bien avant les chantiers.» Et avec la température extérieure, qui frôle déjà les 40 °C à 8 h du matin, moins de problèmes de refroidissement des enrobés pendant le trajet ! Sur le chantier, les équipes de Colas Moyen-Orient, qui réalisent les voiries, sont déjà au travail, parées de tous leurs équipements de protection individuelle (EPI). En été, en raison de la chaleur et du risque de déshydratation, il est interdit de travailler directement sous le soleil entre 12 h et 15 h. Tout au long de la journée, les compagnons doivent veiller à s’hydrater régulièrement – une des règles d’or sécurité de Colas Moyen-Orient. Chaque matin, le Safety Meeting est d’ailleurs l’occasion de rappeler ces principes.

    Une entreprise réactiveDirection Abu Dhabi et la

    centrale d’enrobage de Mafraq. Autre implantation de Colas Moyen-Orient, autres clients. «Ici,

    «Indiens, Pakistanais, Philippins, Français, Britanniques, Népalais, etc., les équipes de Colas Moyen-Orient sont multiculturelles. Plus de 25 nationalités travaillent et vivent ensemble dans les différentes implantations.»

    39reportages

    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • Ils ou elles sont cadre de gestion, adjointe d’exploitation, conducteur de travaux, chef de chantier... Tous exercent leur métier avec passion et nous font partager leur quotidien et leurs projets.

    Après trente-sept ans d’activité, l’énergie et la passion qui animent François Hendrickx sont toujours intactes. Originaire de Balen, dans la province d’Anvers, il est diplômé en topographie et construction de routes. Il exerce notamment les métiers de conducteur de travaux principal et de chef de projet chez Colas Belgium. «En 2015, l’entreprise s’est réorganisée en cinq agences autonomes. J’ai été nommé directeur de l’agence Nord dans la province d’Anvers. L’activité se répartit entre les voiries de la commune flamande et la forte demande d’aménagements dans le port, l’un des plus importants d’Europe.» Gestion commerciale et gestion du personnel sont au cœur des préoccupations de François Hendrickx. «Aujourd’hui, l’agence compte 175 collaborateurs, dont 140 compagnons. La moitié des effectifs est arrivée l’année dernière. Leur intégration et leur formation sont un de mes plus grands défis.» En mélomane averti, gageons qu’il remplira son rôle de chef d’orchestre avec maestria.

    40 trajectoires

    “ Remplir mon rôle de chef d’orchestre avec passion ”FRANÇOIS HENDRICKXCHEF D’AGENCECOLAS BELGIUMBELGIQUE

    ROUTES N° 39 – octobre 2017

    CHINE

    FRANCE

    BELGIQUE

    HONGRIE

  • “ Ma mobilité a été très fluide ”ULYSSE HOUINSOU-HOUSSOU CADRE DE GESTION SMAC FRANCE

    Avec trois postes dans trois villes différentes en huit ans, Ulysse Houinsou-Houssou est un collaborateur mobile ! Originaire de Nantes, il effectue ses études à Tours dans une école de commerce. Diplômé d’un master en management spécialité finance d’entreprise, il intègre en 2010 le groupe Bouygues en région parisienne, en tant que contrôleur financier.

    Trois ans plus tard, il demande sa mobilité dans le nord de la France pour rejoindre sa compagne. Ulysse entre alors chez Colas Nord-Picardie (devenue Colas Nord-Est) comme auditeur interne. «Je suis arrivé dans un contexte de regroupement des trois marques (Colas, Sacer et Screg). Ma mission consistait à réaliser des audits dans les différents établissements de la filiale et harmoniser les procédures.» Il en profite également pour se familiariser avec les métiers

    des travaux publics et comprendre le fonctionnement des agences. «En 2016, j’ai souhaité une nouvelle mobilité.» Ce sera l’agence de Bordeaux de Smac pour devenir cadre de gestion. «Le processus de mobilité a été fluide, c’est l’avantage d’un grand groupe. Je l’avais également bien préparé et je savais ce dont j’avais envie : travailler en agence, être plus proche du terrain et vivre dans le sud-ouest de la France.» Objectifs atteints !

    trajectoires 41

    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • “ Montrer la voie du leadership au féminin ”ISABELLE TANIÈRE ADJOINTE D’EXPLOITATION COLAS IDFN STÉPHANIE MINNEBOIS DIRECTRICE AMÉNAGEMENTS ET TRANSPORTS URBAINS COLAS PROJECTS FRANCE

    Lorsque Stéphanie Minnebois et Isabelle Tanière ont présenté chacune leur dossier aux Trophées ESTP* au féminin 2017, elles avaient le même objectif : «Montrer qu’on peut être une femme et faire une carrière intéressante dans le BTP.» Distinguées «Femmes Leaders»,

    elles ont été récompensées pour leur parcours professionnel exemplaire. Toutes deux ont travaillé à l’agence Colas IDFN de Montlhéry et partagent une passion pour les voyages. Mais leurs points communs s’arrêtent là. Isabelle, promotion ESTP 2001, a gravi progressivement les échelons : «J’ai rejoint Colas en tant que conductrice de travaux. Je suis désormais adjointe d’exploitation, un métier de chef d’orchestre loin d’être routinier. Tout ce que j’aime !» précise-t-elle. Stéphanie, diplômée en 1999,

    «vibre pour la nouveauté, le challenge et les projets transversaux, fil rouge de [son] parcours». Recrutée en tant qu’ingénieur études de prix, elle gère aujourd’hui chez Colas Projects, filiale grands projets de Colas, le développement des offres pour les grands chantiers d’aménagement et de transport urbains. Deux parcours, mais un seul message à délivrer aux jeunes femmes : «Osez l’ingénierie et le BTP !»

    * École spéciale des travaux publics.

    42 trajectoires

    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • PÉTER SEBESTÉNY DIRECTEUR GÉNÉRAL COLAS KÖZLEKEDÉSÉPITO HONGRIE

    C’était en 1993. Péter Sebestény s’en souvient comme si c’était hier. Il a en effet débuté sa carrière professionnelle le jour même où Alterra a rejoint le groupe Colas. «Je venais de passer un an en France, à Paris, pour valider mon diplôme d’ingénieur à l’École des ponts et chaussées, après plusieurs années d’études à l’Université de technologies de

    Budapest. J’ai été embauché peu de temps après», se souvient-il. Aujourd’hui âgé de 49 ans, Péter vient d’être nommé directeur général de Colas Közlekedésépíto, filiale de Colas Hungária spé cialisée dans les grands projets d’infrastructures (auto routes et ouvrages d’art) en Hongrie et récemment créée (2016). «Je suis heureux du chemin parcouru. Quand l’entreprise a décidé de se diversifier, nous avons commencé avec un simple service spécialisé dans les ouvrages d’art. Puis nous

    avons remporté la construction d’une section de l’autoroute M5 en 2004. Le début d’une belle aventure, qui nous permet aujourd’hui d’être un acteur incontournable sur le marché.» Et quand on lui demande ce qui lui plaît le plus dans son travail ? «Décrocher un nouveau contrat est une bonne nouvelle mais voir une autoroute ou un pont prendre forme peu à peu est spectaculaire, je ne m’en lasserai jamais !»

    “ Je suis heureux du chemin parcouru ”

    trajectoires 43

    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • “ Les nouveaux défis ne me font pas peur ”YANNICK LANDORMY CONDUCTEUR DE TRAVAUX COLAS NORD-EST FRANCE

    Curieux, autodidacte, atypique : de son propre aveu, Yannick Landormy aime sortir des sentiers battus. Spécialiste des chantiers d’assainissement après quinze années passées dans une PME vosgienne, il rejoint Colas Nord-Est en 2006 en tant que chef de chantier. Conducteur de travaux depuis 2010, il vient d’ajouter une nouvelle corde à son arc :

    le désamiantage des revêtements routiers, une activité développée par l’agence Valantin à Lunéville dans le cadre du projet de transformation «Nouvel Élan» lancé par Colas France. «La certification probatoire du centre, obtenue en janvier, nous permet de prétendre à d’importants chantiers de désamiantage. Si assainissement et désamiantage sont deux mondes très différents, les nouveaux défis ne me font pas peur.» Formé en même temps que 12 Compagnons,

    Yannick a déjà réalisé plusieurs chantiers avec ses équipes. «Le plus important ? Le rabotage de 300 tonnes d’enrobés sur le boulevard de l’Europe à Nancy. Normes de sécurité, volet administratif : dans le désamiantage, la préparation et le reporting sont conséquents. J’ai noué des contacts avec d’autres collaborateurs de Colas qui développent cette activité en France. On s’entraide, c’est très riche !»

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    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • ABILIO DOMINGUES APPLICATEUR D’ENROBÉS COLAS RHÔNE-ALPES AUVERGNE FRANCE

    Restauration, maçonnerie… Après plusieurs années d’un parcours polyvalent, Abilio Domingues choisit la voie des travaux publics. «Deux de mes oncles travaillaient chez Colas ; j’ai décidé de tenter ma chance.» Le voilà embauché en 2007 comme tireur au râteau à l’agence de Grenoble de Colas Rhône-Alpes Auvergne. Il officie alors sur une grande

    variété de chantiers – de travaux de tranchées à des sections autoroutières en passant par des allées de jardin pour des particuliers. En 2016, il effectue un passage de deux mois au sein de l’agence d’Annecy et redécouvre cette ville qu’il avait tant appréciée lors de ses expériences passées en tant que saisonnier. De retour à Grenoble, Abilio souhaite être muté dans une ville plus petite, pour être plus proche de la nature. «Je voulais changer de climat,

    quitter le milieu urbain grenoblois. Colas m’a aidé en prenant en charge le déménagement et en m’accompagnant dans la recherche d’un logement.» Aujourd’hui, il travaille depuis plus d’un an parmi les équipes de l’agence d’Annecy. Et de conclure : «Je suis heureux d’avoir pu bénéficier rapidement de cette mobilité.»

    “ Une envie de changer d’air ”

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  • “ Je me forme grâce au «Tour de France» ”CHAHRAZAD OUKILI TOUR DE FRANCE TECHNIQUE COLAS FRANCE FRANCE

    Rien ne prédestinait Chahrazad, étudiante en école d’ingénieurs, aux travaux publics… jusqu’à ce qu’elle effectue un stage au Canada dans un laboratoire spécialisé en chaussées bitumineuses. «Je n’avais jamais envisagé les métiers de la route au cours de mes études. Et pourtant on roule tous les jours sur des routes sans savoir comment c’est fait !»

    Elle choisit alors pour son stage de fin d’études le Campus Scientifique et Technique de Colas où elle travaille sur l’étude de qualification des géogrilles (procédé Colgrill R). En 2016, elle est embauchée et entame une formation interne, le «Tour de France technique». Première étape : Colas Midi-Méditerranée, où elle découvre les études et les formulations d’enrobés pendant six mois. Puis direction Colas Rhône-Alpes Auvergne à Clermont-Ferrand, où elle assure le suivi technique du chantier de

    la Montée des volcans (autoroute A71). En août 2017, elle rejoint Colas Centre-Ouest pour être formée au métier d’adjointe technique. L’occasion d’y découvrir les techniques à froid, après les techniques esthétiques dans le Sud. «Ce “Tour de France” est une chance. C’est une expérience très enrichissante qui permet de se former à toutes sortes de situations dans un laps de temps réduit. S’engager dans cette voie nécessite d’être ouvert à la mobilité ! Cela donne également l’opportunité de se constituer un réseau.»

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  • “ Comme un air de famille ”PASCAL SENANGE CONDUCTEUR DE TRAVAUX CHRISTOPHE ET SÉBASTIEN SENANGE CHEFS DE CHANTIER AXIMUM FRANCE

    Chez les trois frères Senange, agence Nord-Est d’Aximum, le marquage routier est une histoire de famille ! Pascal, 52 ans, est entré dans le métier à 19 ans au hasard d’une rencontre. «J’ai été pris en stop par un automobiliste qui cherchait un manutentionnaire saisonnier. J’ai essayé, ça m’a plu et je suis resté !» Christophe,

    50 ans, a rejoint l’agence en 2001 après quatorze ans dans la grande distribution. «Je voulais changer de secteur. Mon frère m’avait parlé de son métier, ça m’a donné envie. J’ai commencé comme aide applicateur, puis j’ai été formé et j’ai évolué.» Un an plus tard, Sébastien, 42 ans, ex-barman, entre au même poste et gravit peu à peu les échelons. «Comme mes frères, j’aime le travail au grand air, l’autonomie et la variété des tâches.» Si leur entente est indé niable, tous les trois reconnaissent

    qu’il n’est pas toujours évident de travailler ensemble. «Ou alors chacun sur son périmètre car nous avons des méthodes très différentes», précise Pascal. Encore trop jeunes pour choisir une orientation professionnelle, leurs enfants se montrent déjà intéressés et fiers de ce que font leurs pères. Pour autant, à la demande de leurs épouses, les trois frères se sont fixé une règle : interdiction de parler travail pendant les repas de famille !

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  • “ Un passage de relais dans la continuité ”PATRICK LEDOUX ET DOMINIQUE DUVAL NOUVEAU ET ANCIEN VICE-PRÉSIDENTS DE L’ORDRE DES COMPAGNONS DE LA ROUTE FRANCE

    Mi-mai, après dix ans de bons et loyaux services en tant que vice-président de l’Ordre des Compagnons de la Route, Dominique Duval passait la main à Patrick Ledoux. «J’apprécie le franc-parler, le dévouement pour l’entreprise et les valeurs de Patrick. Pour tenir le rôle de porte-parole des Compagnons, il faut aimer les gens et échanger

    avec eux. C’est son cas.» Patrick Ledoux, trente-cinq ans de maison, est fier de reprendre le flambeau. Arrivé dans le Groupe comme ouvrier spécialisé, devenu chef d’équipe et Compagnon en 2002, moniteur sauveteur-secouriste du travail, ce Dunkerquois pure souche était vice-président de l’Ordre depuis 2009 pour les Hauts-de-France. «Mon cheval de bataille est de revaloriser le statut des Compagnons. Ils apportent beaucoup à l’entreprise et participent à l’attractivité de

    Colas auprès des jeunes.» Père de deux grands enfants, deux fois grand-père, cet amateur de marche et de bricolage porte haut les valeurs de transmission du savoir-faire. Quant à Dominique Duval, désormais à la retraite, il va pouvoir donner libre cours à ses passions : la moto, le vélo et sa famille. «Mais mon métier et Colas vont me manquer. C’est bien normal après trente ans passés comme conducteur de porte-char, dont vingt ans comme Compagnon !»

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  • “ Prendre de la hauteur en toute sécurité ”JEAN-MICHEL CARVALHO SOUDEUR CORDISTE CHEF D’ÉQUIPE SPAC FRANCE

    Travailleur acrobatique, alpiniste du bâtiment ou encore technicien des travaux en hauteur avec système d’accès par cordes… ces nombreuses appellations donnent un aperçu de la mission de Jean-Michel Carvalho. Ce compagnon de 41 ans exerce, en effet, la fonction de soudeur cordiste au sein de l’agence de

    Gennevilliers de Spac. Embauché en 1996 comme aide-plombier après son service militaire, il devient plombier puis soudeur. Sa spécialité : les interventions sur des conduites situées en façades d’immeubles. Si Jean-Michel utilise parfois des nacelles ou des échafaudages, c’est la plupart du temps en cordée qu’il se déplace le long des façades, à plusieurs dizaines de mètres du sol, pour réaliser des soudures. Et à chaque fois sous le regard attentif des riverains ! Un métier minutieux et physique, car, en plus

    des cordes, Jean-Michel doit porter avec lui son matériel de soudure, son explosimètre pour rechercher les fuites, etc. «Chaque intervention est différente, il faut donc commencer par évaluer l’état de l’immeuble, les difficultés d’accès et s’assurer que les conditions sont réunies pour travailler en toute sécurité. Je travaille toujours avec le même binôme. Quand on est suspendu au bout d’une corde, dans le vide, il faut pouvoir compter sur l’autre.»

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    ROUTES N° 39 – octobre 2017

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    Stratégie RH 2017-2020«Soyons les ambassadeurs de nos métiers et de nos valeurs humaines pour attirer davantage de talents»Afin d’accompagner Colas dans sa transformation, tant organisationnelle que managériale, la direction des ressources humaines Groupe met en place, pour les années 2017 à 2020, une stratégie qui repose sur quatre enjeux : le recrutement, le pilotage des compétences, la gestion des parcours professionnels, la santé et le bien-être au travail.

    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • La stratégie ressources humaines a été définie pour 2017-2020. Pouvez-vous nous en présenter les grands axes ? Philippe Tournier : Notre straté-gie répond à quatre objectifs : développer notre attractivité pour recruter et fidéliser plus de talents; piloter les compétences et la trans- mission des savoir-faire ; manager les parcours professionnels ; et agir en faveur de la santé et du bien-être au travail. Portée par la direction générale du Groupe autour d’Hervé Le Bouc, cette stratégie doit nous permettre d’anticiper et d’accompagner l’évo-lution du Groupe dans toutes ses dimensions : économi que, sociale, sociétale et éthique, dans un objec-tif de croissance et de pérennité, tout en veillant à l’épanouissement de nos 55 000 collaborateurs.

    Le premier axe vise à attirer et fidéliser plus de talents…Ph. T. : En effet, l’activité redémarre progres sivement, il nous faut donc recruter des hommes et des fem mes qui nous permettent de réaliser nos chantiers et de mener à bien tous nos projets, fonction-nels et opérationnels. Nous devons travailler sur notre attractivité pour recruter plus de candidats et ren-forcer nos viviers de compétences. Nous allons diversifier nos sources

    de recrutement pour bénéficier d’une plus grande variété de profils et intégrer davantage de stagiaires.

    Comment piloter les compé-tences et encourager la transmission des savoir-faire ?Ph. T. : Le Groupe doit prochaine-ment se doter d’une cartographie des compétences pour mieux définir ses besoins de recrutement et ses programmes de formation. Aussi, nous demanderons à chaque collaborateur d’évaluer ses compétences, celles qu’il maîtrise et celles qu’il doit déve-lopper. Ceci lui permettra, lors de l’entretien annuel, d’échanger avec sa hiérarchie sur son par-cours professionnel et ses besoins de formation. Cette cartographie des compétences est un point de passage indispensable pour gérer au mieux les carrières de nos collaborateurs, leur proposer des formations en phase avec l’évolution de nos métiers, mais surtout pérenniser les savoir-faire de l’entreprise.

    Pourquoi l’entretien annuel d’échange est-il si important pour le collaborateur ? Et pour l’entreprise ?Ph. T. : L’entretien annuel est, pour le collaborateur, l’occasion d’un point d’étape, d’une réflexion sur ses missions, ses objectifs, son avenir, ses aspirations profession-nelles et parfois personnelles. Il doit constituer un temps d’échange privilégié entre le collaborateur et le manager. Pour l’entreprise, il est un outil essentiel de gestion des parcours professionnels. Il permet

    d’évaluer savoir-faire et savoir-être, de développer l’accompagne ment individuel via la formation ou le tuto-rat, et de favoriser la mobilité tant fonctionnelle que géographique. Les entretiens annuels doivent être réalisés, on ne cesse de le répéter. C’est un devoir du manager, un droit de chaque collaborateur et une obligation légale !

    Le dernier axe concerne la santé et le bien-être au travail. Comment les promouvoir dans le Groupe ? Ph. T. : La sécurité est la première valeur de Colas. Nous devons amener les collaborateurs à l’intégrer pleinement dans leurs comportements au quotidien, à se l’approprier. Or la sécurité repose d’abord sur une bonne santé. Nous avons donc souhaité sensibiliser les collaborateurs à l’importance et aux éléments constitutifs d’une bonne santé, thème phare de notre Safety Week 2017 (lire article p. 58). Les modes d’organisation du travail seront également repensés avec plus de flexibilité, le travail à distance comme le télé-travail devant s’inscrire dans un cadre défini. Ces actions, qui doivent permettre d’améliorer la qualité de vie et le bien-être au travail, seront mesurées et affinées grâce au baromètre Colas&You, qui sera reconduit en 2018.

    ENTRETIEN AVEC PHILIPPE TOURNIER, DRH DU GROUPE COLAS

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  • NOS ENGAGEMENTS RH

    PROXIMITÉ ET ESPRIT D’ÉQUIPE :• Soyons à l’écoute, favorisons le dialogue• Cultivons solidarité et cohésion• Facilitons le travail en réseau pour améliorer la compétence collective• Accompagnons les collaborateurs en partageant les savoir-faire

    INNOVATION ET INITIATIVE : • Associons créativité et audace pour laisser émerger les idées • Exprimons-nous, soyons force de proposition• Utilisons notre agilité pour saisir les opportunités • Encourageons les projets sans craindre de casser les codes

    CONFIANCE ET EXIGENCE : • Maintenons des relations fondées sur la franchise réci-proque, l’équité et le respect• Favorisons la responsabi-lisation et l’autonomie pour contribuer à l’épanouissement de chacun • Visons l’excellence pour le meilleur des résultats !

    COMPÉTENCES ET PARCOURS Être acteur de sa formation Début juin, Colas Campus, l’école de formation interne de Colas, a lancé une plateforme de formation digitale afin d’accélérer le développement des compétences et de renforcer l’employabilité des collaborateurs. «Aujourd’hui, le collaborateur est acteur de sa formation et de sa montée en compétences. Nous mettons donc à sa disposition des contenus qui répondent à la fois à ses attentes et aux besoins stratégiques de l’entreprise», expose Thierry Debien, directeur de la formation et du dévelop pement des compétences. Cet outil propose des modalités pédagogiques innovantes sur des sujets variés (sécurité, bureautique, BIM, éthique, management, etc.) : • e-learning : l’e-learning recouvre toutes les méthodes de formation s’appuyant sur l’outil informatique ;• serious games : applications ludiques qui favorisent l’apprentissage par le jeu vidéo ;• MOOC (Massive Open Online Courses) : cours académiques en ligne, ouverts à tous ;• COOC (Corporate Open Online Courses) : cours en ligne produits par une entreprise et ouverts à tous les collaborateurs de l’entreprise. Cette nouvelle offre de formation met à la disposition des collaborateurs des modules en libre accès et d’autres sur demande. La plateforme sera pleinement opérationnelle pour les filiales France et Europe en 2017 et s’ouvrira à l’ensemble du Groupe en 2018.

    Rendez-vous sur : https://colascampus.elmg.net

    Lors de l’élaboration de la stratégie RH 2017-2020, un groupe de travail porté par Bruno Trouche, DRH Colas France, et Frédéric Bourghelle, DRH Colas Rhône-Alpes Auvergne, a défini ce qui caractérise les collaborateurs de Colas pour en déduire des engagements RH. Ceux-ci ont vocation à être diffusés et portés par chacun d’entre nous.

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  • DIVERSITÉ Le réseau d’ambassadeurs MIXité est né ! «La mixité hommes-femmes est un vecteur d’attractivité et de performance, explique Pascale Zurcher, chef de service diversité. Confronté à des enjeux de recrutement, le Groupe ne peut se priver des talents féminins. Agir en faveur de la mixité permettra de donner une image de Colas plus en phase avec la société et plus en adéquation avec les attentes des clients.» Un plan d’action mixité a ainsi été lancé en 2017 pour attirer, recruter

    et fidéliser plus de femmes, notamment dans l’encadrement. Lancé en septembre 2017, le réseau d’ambassadeurs MIXité est un relais essentiel des actions menées dans le cadre de la démarche relations écoles et marque employeur. La trentaine de collaborateurs qui le compose représente la diversité des profils et des métiers du groupe Colas. Leur mission ? Incarner le Groupe, en devenir des représentants pour attirer de nouveaux talents, car «qui mieux qu’un collaborateur

    ou une collaboratrice peut promouvoir le Groupe en partageant son expérience et en parlant de la vraie vie chez Colas ?» Comment ? En participant à deux ou trois actions écoles par an (forum école, tournoi sportif, challenge interécoles, soirée grandes écoles, etc.) et en intégrant le «Buzz Club», un groupe d’influence qui partage des contenus sur le Groupe et crée de l’émulation online. «Car la conquête de nouveaux talents se fait bien offline et online.»

    GESTION PRÉVISIONNELLE DES EMPLOIS ET DES COMPÉTENCES L’entretien professionnel : un droit et un devoir

    Le 16 décembre 2016, le groupe Colas a signé avec ses partenaires sociaux, à l’unanimité, un accord portant sur la gestion prévisionnelle des emplois, des compétences et des parcours professionnels. «Les maîtres mots en sont : anticipation, compétences, entretien professionnel et mobilité», indique Michel Gentil, directeur développement social et humain. L’accord, qui concerne toutes les sociétés Colas en France métropolitaine, revient sur l’obligation légale d’organiser des entretiens professionnels pour tous les collaborateurs du Groupe (chaque année pour les Etam et les cadres, tous les deux ans pour les compagnons). Point de passage incontournable dans la gestion des parcours,

    l’entretien professionnel permet d’engager notamment une éventuelle mobilité au sein d’une filiale en France comme à l’international. En début d’année, le Groupe a sensiblement

    amélioré les conditions d’accompagnement à la mobilité des salariés en métropole, avec une possible déclinaison dans les implantations internationales.

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    dossier 53

  • Acquisitions54 > Colas renforce ses positions en Amérique du Nord

    Matériel55 > Exopush au service des compagnons

    Innovation56 > BIMbyCO : accompagner et déployer le BIM dans le Groupe

    Ressources humaines58 > La politique sécurité de Colas en trois questions60 > Sur les bancs de l’Université européenne Colas

    Environnement61 > Un exemple réussi d’économie circulaire

    Vie du Groupe62 > Pleins feux sur la Colas Team Cup !

    Colas poursuit sa stratégie de crois-sance externe ciblée en Amérique

    du Nord avec la signature, fin août, d’un accord pour une acquisition majeure au Canada. Au premier semestre, Colas a également acquis des actifs de deux sociétés, l’une aux États-Unis et l’autre au Canada. Ces opérations s’inscrivent dans la stratégie long terme de Colas de poursuivre son développement en Amérique du Nord. Le marché nord-américain pré-sente de solides perspectives de croissance compte tenu des besoins importants en construction et en entretien d’infrastructures de transport. En 2016, le Groupe y a réalisé 23% de son chiffre d’affaires.

    Protocole d’accord pour l’acquisition du groupe Miller McAsphalt au CanadaLe 30 août 2017, Colas Canada a signé un accord pour l’acquisition du groupe Miller McAsphalt, acteur majeur des travaux routiers en Ontario et de la distribution de bitume au Canada. Le closing de l’opération devrait intervenir au début de l’année 2018. Pour Hervé Le Bouc, Pdg de Colas : «Cette acquisition témoigne de notre confiance dans l’économie canadienne. En devenant un leader dans un marché compétitif et dynamique, Colas poursuit son développement en apportant au marché ses savoir-faire et sa capacité d’innovation.» Pour Louis Gabanna, DG Amérique du Nord de Colas : «Une fois réalisée,

    Colas renforce ses positions en Amérique du NordACQUISITIONS

    cette acquisition donnera l’opportunité aux équipes des deux groupes de partager leurs savoir-faire et leur expérience. Elle leur permettra de continuer à délivrer, en toute sécurité, un travail d’une qualité reconnue et de rechercher l’excellence pour la plus grande satisfaction de tous leurs clients au Canada.»

    Deux autres acquisitions sur le territoire nord-américain Aux États-Unis, Colas Inc., par l’intermédiaire de sa filiale Barrett Industries Corporation, a procédé à l’acquisition de l’ensemble des actifs du groupe Graymont Materials dans l’État de New York. Cet ensemble, opérant sous la marque Upstone Materials, comprend plusieurs carrières, des postes d’enrobage et des centrales à béton. Cette acquisition permet à Barrett de renforcer son réseau dans l’État de New York et de se positionner comme l’un des leaders de la fourniture de matériaux aux entreprises de construction de la région.Au Canada, Sintra Inc., filiale québécoise de Colas Canada, a acquis les actifs de La Compagnie Meloche Inc., qui opère dans la région ouest de Montréal. Meloche est implantée sur deux sites : à Kirkland, sur l’île de Montréal, et à Coteau-du-Lac, en Montérégie. Elle comprend une carrière, deux postes d’enrobage, deux centrales à béton, une usine de fabrication de poteaux en béton, et réalise des travaux routiers.

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  • Râteau mécanique destiné à la mise en œuvre manuelle des enrobés, Exopush est en cours de déploiement au sein des filiales routières. Le principe : le manche détecte l’intention de l’utilisateur et l’amplifie pour pousser ou tirer jusqu’à 35 kg. La jambe de l’appareil reporte les efforts au sol pour ne pas passer par le corps de l’utilisateur.

    La mise en œuvre manuelle des enrobés sur les chantiers routiers

    exige des efforts physiques. Depuis 2009, Colas est en quête des meilleures technologies d’exosquelettes afin de concevoir un nouvel outil d’assistance au geste pour les applicateurs. Ainsi est né Exopush, un exosquelette partiel qui aide l’opérateur à étaler les enrobés. «La conception des différents prototypes Exopush est le fruit d’un travail de co-construction entre des compagnons, des experts Colas et des ingénieurs en robotique de RB3D, explique Marc Maranzana, directeur Open Innovation et numérique de Colas. Lors des différentes phases de recherche,

    de maquettage et de conception, les tests sur le terrain ont toujours été au cœur du processus.» Les bénéfices pour les compagnons ? Une amélioration des conditions de travail au quotidien ainsi que tout au long de leur carrière. «L’effort ressenti par l’utilisateur est réduit pendant la poussée, soulageant ainsi les parties du corps sollicitées, et la posture est améliorée.» Simple d’utilisation, précis et maniable, Exopush allie savoir-faire et confort des compagnons. Une belle avancée technologique !

    Exopush au service des compagnonsMATÉRIEL

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    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • Pour permettre aux entités du Groupe de développer leurs compétences BIM, des outils et une série d’épisodes de formation à distance sous la forme d’un COOC (Corporate Open Online Course) sont disponibles sur www.bimbyco.com.

    Le BIM (Building Information Modeling) permet, au moyen d’une maquette numérique collaborative, de partager entre les entreprises, les clients et d’autres parties prenantes l’ensemble des informations relatives à un projet, pendant toute sa durée de vie. Les projets sont ainsi optimisés tant dans les phases de conception et de préparation du chantier que durant la réalisation, la maintenance ou même la démolition. Plusieurs appels d’offres qui imposaient l’utilisation du BIM ont d’ores et déjà été remportés au sein du Groupe, et un BIM d’argent a été décerné pour le projet du Pôle sanitaire de l’Ouest,

    réalisé à La Réunion par GTOI, filiale réunionnaise de Colas, dans la catégorie des bâtiments neufs de plus de 40 000 m2. «Aujourd’hui, le BIM n’est plus une option, c’est la transformation numérique des métiers de la construction, explique Maud Guizol, responsable BIM Colas. Demain, si nous voulons être compétitifs, nous devons être un leader dans le BIM. Pour cela, il faut transformer nos façons de travailler, déployer le BIM massivement et rapidement et acculturer l’ensemble du Groupe autour d’un socle commun et d’une définition partagée par tous. C’est le concept même de BIMbyCO, qui regroupe l’ensemble des outils et des savoir-faire BIM Colas.»

    BIMbyCO : accompagner et déployer le BIM dans le Groupe

    INNOVATION

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    ROUTES N° 39 – octobre 2017

  • Une cellule BIMbyCO dédiéeLe déploiement de BIMbyCO est porté par le CIB (Colas Innovation Board), à travers le thème «chantier numérique», et par le Campus Scientifique et Technique de Colas. Une cellule composée de quatre collabo-rateurs a été créée afin de définir les orientations stratégiques et les modalités de déploiement du BIM dans le Groupe, d’établir l’ensemble des processus et des standards BIM et, enfin, d’assurer l’animation du réseau des «BIM Référents». «Pour cela, la cellule BIMbyCO s’appuie sur de fortes compétences en recherche et développement, poursuit Maud Guizol. Nous sommes constamment en quête d’innovations. Nous réalisons notamment des recherches dans le domaine de l’interopérabilité et assurons une veille technologique permanente.» Est également proposée une offre complète de prestations : assistance tech-nique aux entités du Groupe, qui béné ficient ainsi d’un accompagnement et d’une expertise BIM pour conduire leurs projets ; intégration de solutions (par exemple rédaction du BIM execution plan, définition d’un ensemble de processus ou de solutions d’interopéra-bilité) ; production de projets dans les domaines de la modélisation, de la coordination, du BIM management ou encore de l’exploitation de la maquette numérique.

    Des experts BIMUn réseau de plus de 25 «BIM Référents» a été mis en place en France et à l’international par territoires, par filiales routières France et par activités ou filières spécifiques (Colas Rail, Smac, Colas Projects, Aximum, Spac, RH, Formation, etc.). Les «BIM Référents» sont les

    relais de BIMbyCO dans les filiales et ont pour mission d’accompagner celles-ci dans cette transition. Ils assurent la bonne mise en œuvre du BIM sur leur territoire ou dans leurs entités, identifient les sujets et les projets à potentiel BIM et communiquent les informations à la cellule BIMbyCO pour répondre aux besoins et définir un plan d’action. Les «BIM Référents» prennent part également à la veille technologique et au benchmarking.

    Mise à disposition d’outilsDans le cadre de BIMbyCO, des outils et des solutions de formation ont été développés pour permettre aux entités du Groupe d’élever leurs compétences BIM. Depuis septe