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n°17 décembre 97 i DOSSIER SPECIAL FORMATION - LE THEATRE DE LA SEDUCTION - KAMA-SUTRA - L’APRES PROSTI- TUTION Le magazine d’ « Espace P... » asbl

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n°17décembre 997

iDOSSIER SPECIAL

FORMATION-

LE THEATRE DELA SEDUCTION

-KAMA-SUTRA

-L’APRES PROSTI-

TUTION

Le magazine d’ « Espace P... » asbl

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Éditorial

Brrrr !!! En ces temps frisquets, nousavons une pensée pour toutes les personnes qui tra-

vaillent dans la rue... N’hésitez pas à venir vousréchauffer et prendre un café dans une de nos an-

tennes.

Pour l’année 1998, votre magazinepréféré compte encore sur votre collaboration.

Toutes les rubriques vous sont ouvertes : sivous voulez faire part de votre expérience,

témoigner d’une histoire, développer un sujetqui vous est cher, pousser un coup de gueule,

partager untalent artistique, contactez-nous à

l’antenne la plus proche (les coordonnéessont au dos de la couverture)

Espace P..., c’est un magazine, maisc’est aussi une association dynamique quientend défendre les droits des travailleurs

du sexe, participer à l’insertion et à l’émancipa-tion socioprofessionnelle des personnes qui veulent

arrêter, proposer un accompagnement social ou psy-chologique aux personnes qui se prostituent et à leurentourage, étendre la prévention des MST dans les

métiers du sexe et dans la clientèle, etc.

Espace P... est une association sans but lu-cratif, indépendante et pluraliste, qui offre ses ser-

vices gratuitement à toutes les personnes prostituées,sans distinction de sexe ou de nationalité, dans le

respect absolu des choix de vie et dans l’anonymat.

Joyeux Noël et Bonne Année

L’équipe d’Espace P...

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SOMMAIREÉCHOS

Liège p. 3Namur et Charleroi p. 4

Bruxelles p. 5

MÉDICALEMENT VÔTRECampaña hepatitis B p. 6

La population carcérale et le sida p. 7

DOSSIER «FORMATION»L’enseignement à distance p. 8

Retravailler p. 9JEF p. 10

Les missions locales p. 11

ASSOCIATIONContre la violence dans le couple p. 12

TÉMOIGNAGEL’après prostitution p. 13

HUMEURLe théâtre de la séduction p. 14

Marylin, modèle de séduction p. 15

DANS LA PRESSELégalisation en Hollande p. 16

MOTS«J’ai dur...» p. 17

SOCIÉTÉLégaliser les drogues p. 18

PRATIQUEUn guide contre la pauvreté p. 20

Une idée pour les fêtes p. 20

LIGNE OUVERTELe Kâma-Sûtra commenté p. 22

LA GAZETTE DES NEONSp. 24

Rédacteur en chefQuentin Deltour

Secrétaire de rédactionAnne Valençon

Comité de lectureAnne Valençon, Espace P... Liège

Christine , Espace P... NamurCatherine François, Espace P... Bruxelles

Michel Vincineau, professeur de droit, U.L.B.

GraphismeQuentin Deltour

Avec le soutien de

La Communauté Française

de Belgique

La RégionWallonne

La Commission Communautaire

Française

L’Agence Prévention

Sida

A l’Antenne d’EspaceP... Liège, Saint Nico-

las a rendu visite dansles bars et salons du

centre, de la rue Varin,de Seraing, et de la route de

Bruxelles. Le bon saint, dans sa gran-de générosité, a prévu des cadeauxpour tout le monde. Il en reste enco-re... Si vous passez dans le centre,faites un détour par notre antenne.

Vous y recevrez un petit colis de frian-dises accompagné de préservatifs...

Adresse au dos de la couverture

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Echos de LiègeEchos de Liège

Liège, premier pasvers une politiqueréaliste en matièrede toxicomanie

Le contrat de sé-curité de Liège s'engagedans une expérience dedistribution contrôléed'héroïne qui devrait du-rer deux ans. Le bourg-mestre Jean Maurice De-housse a officiellementannoncé les modalitésd'élaboration -en collabo-ration avec l'université deLiège-, d'un protocolescientifique destiné à as-surer la viabilité et l'effi-cacité du projet. Domi-nique Delhauteur, direc-teur du Contrat de Sécu-rité, prévoit que ce proto-cole sera mis au pointdébut 1998 et que l'expé-rience pourrait commen-cer environ un an plustard.

Il faudra entre-tempsconvaincre la Commis-sion médicale et le Par-quet de Liège du bienfondé de ce projet. C'est-à-dire rassembler suffi-samment d'élémentspour justifier la délivran-ce d'héroïne à des finsthérapeutiques -sans en-freindre la déontologiemédicale- et sécuritaires.Le débat est donc bel etbien entamé et les ex-perts perdent de moinsen moins leur temps àrépéter que le contrôledu marché de l'héroïneest une nécessité

Le protocole scienti-fique que l'Université deLiège doit mettre au pointd'après le cahier descharges d'un comité d'ac-compagnement du projetrépondra à ces questionsimportantes : combien depersonnes serontconcernées par le projet,quels seront les critèresde sélection, quels se-ront les moyens decontrôle, quelle infra-structure faudra-t-ilmettre en œuvre ? etc.

Quoi qu’il en soit, leprojet ne concerne pourle moment que les inter-venants en toxicomanieet les experts.

QD

constatée par tous les intervenants deterrain : on envisage à présent l'applica-tion concrète.

La délivrance contrôlée d'héroïne à Liè-ge ne sera qu'une expérience-pilote. Cequi comporte des avantages et des in-convénients. Si la concentration du projetsur Liège permettra d'étudier en détailtous les paramètres pour pouvoir ensuiteproposer des aménagements, certainseffets risquent de s'avérer pervers. Toutd'abord, le fait que l'héroïne reste pro-hibée ne permet pas de rassembler desdonnées suffisamment fiables pour envi-sager l'expérience dans toute sa dimen-sion. D'autre part, le projet devra éviterl'exode vers Liège des toxicomanes desautres villes non concernées, ce quirisque de susciter des freins dans l'expé-rimentation.

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Ouverture officielledes locaux à Espace P...

Charleroi

Dépistageanonyme etgratuit àEspace P...

Namur

Accueil Info Sidacomme son nom l’in-dique accueille etinforme les per-sonnes désireusesde réaliser un testde dépistage du si-da. Ce service, enplace depuis 6années, déménageet modifie ses ho-raires. Le centreglissera vers lenuméro 3 dans larue Château desBalances à Namur-Salzinnes, au 2eétage. Les méde-cins et infirmier(e)sd’Accueil Info Sidarépondent à toutedemande d’accom-pagnement, d’infor-mation et de test,dans le respect totaldes pratiquessexuelles et desconvictions propresà chacun. La prisede sang s’effectueau centre et eststrictement anony-me. Un numéro seraremis : il permetl’identification duprélèvement et don-ne seul accès au ré-sultat. Pour qu’ilsoit accessible àtous, ce test, com-me tous les autresservices proposésest gratuit.

Dès le 1er janvier98, Accueil Info Si-da sera ouvert les :-lundi de 16h à 18h.-jeudi de 12h à 16 h.

3 rue Château desBalances à NamurSalzinnes.

Christine Etienne

Permanences :

le mardi de 10h à 12h :dépistage HIV anonyme etgratuit.

le mercredi de 18h à 20h:rencontrez un spécialistedes questions de loge-ment.

le jeudi de 10 à 12h

La nouvelle adressed’Espace P... Charleroi est:

Espace P... Charleroi11 rue Désandrouin,

Bte 14e étage

6000 - Charleroitél : 071 / 30. 98. 10

Marie-Louise Behrendt

Depuis le 1er mai dernier, Espace P...Charleroi vous accueille dans ses locaux, aucoeur même du quartier chaud à la Ville-Basse.

L’ouverture officielle s’est déroulée dansune ambiance chaleureuse. Le présidentd’Espace P..., le professeur Michel Vinci-neau, a ouvert la conférence de presse encompagnie du Ministre Van Cauwenberghet du Procureur du Roi Marchandise.

Des associations étaient aussi repré-sentées et nous avons pu apprécier la pré-sence de plusieurs personnes prostituéesqui sont venues partager le verre de l’amitiéen toute convivialité.

Echos de CharlerEchos de Charleroi et de Namoi et de Namurur

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De gauche à droite :Le professeur Michel Vincineau, président d’Espace P..., Marie-Louise Berendt, etle Ministre Van Cauwenbergh.

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Echos de BrEchos de Bruxuxelleselles

Section de Molenbeek - 1080Justice de Paix

rue du Niveau, 7vendredi de 10h30 à 12h30.

Section de Saint-Gilles - 1060Justice de Paix

parvis St.-Gilles, 1mardi de 11h30 à 12h30.

Section de Saint-Josse - 1030Maison de la Famille

place de l'Alliance, 18-201er, 3e et 5e mardis de 17h à 18h.

Section de Schaerbeek - 1030Justice de Paixrue Brichaut, 2

2e et 4e lundis de 11h à 12h.

Section d'Uccle - 1180Justice de Paix

parvis St.-Pierre, 262e et 4e lundis de 14h à 15h.

Section de Woluwe-St-Lamb. - 1200Hôtel Communal

avenue P. Hymans, 21er, 3e et 5e mercredis de 14h à 16h.

Section d'Anderlecht - 1070Justice de Paixplace de la Résistance, 3mardi de 13h30 à 15h.

Section d'Auderghem - 1160Justice de Paixchaussée de Wavre 17892e et 4e mercredis de 14h à 15h.

Section Bxl-Laeken - 1020Justice de Paixrue Fransman, 89 1er et 3e mercredis de 18h à 19h.

Section de Forest - 1190Justice de Paixchaussée d'Aslsemberg, 2962e et 4e jeudis de 11h à 12h.

Section d'Ixelles - 1050Justice de Paixrue A. Dewitte, 28vendredi de 12h à 13h.

Section de Jette - 1090Justice de Paixplace Cardinal Mercier, 112e et 4e mardis à 11h.

Décentralisation desavocats pro deo vers lescommunesbruxelloises

Bonne nouvelle : lesavocats pro deo se décen-tralisent dans les com-munes bruxelloises. Ilvous est bien sûr toujourspossible de vous adresserau bureau de consultationet de défense au Palais deJustice (Place Poelaert à1000 Bruxelles), de 8heures à 11 heures, dulundi au vendredi. Voici laliste complète des an-tennes décentraliséesdans les communes.

Un premier pas vers unmeilleur accès à la justi-ce... C.F.

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SaludSalud

Situación actual de lacampaña HEPATITIS B enBruselas.

Desde hace dosaños, pasamos por losbares de la calle Aer-schot y las cuadras quese encuentran detrás,para hablarles de la he-patitis B y proponerlesuna vacunación gratuita.

La hepatitis B es unaenfermedad contagiosacausada por un virus queataca el hígado. Las per-sonas enfermas están engeneral muy cansadasdurante un período de 4a 6 semanas, a vecesmás. Algunas tienen laictericia al mismo tiempo.Esto provoca una seriaincapacidad de trabajo.Otras personas no pre-sentan ningún signo vi-sible.

Cuando todo va bien,uno se cura y guarda pa-ra siempre una protec-ción contra la enferme-dad (como la varicela y elsarampion).

Desgraciadamente, lahepatitis B no evolucionasiempre bien. Ciertaspersonas no logran de-sembarazarse del virus.Después de cierto tiem-po, el higado está muyestropeado, en el mismoestado que la cirrosis.Para algunos, el cáncerde higado no está lejos.El cáncer de higado y lacirrosis son mortales altérmino de unos años.

Una semana después,les comunicamos perso-nalmente los resultados(no por teléfono ni por in-termedio de otra perso-na). Si es necesario, secomienza con la vacuna-ción. Nos vemos un mesmás tarde para la segun-da vacuna y aún cincomeses más tarde para latercera.

Para terminar, se pue-de hacer un análisis desangre de control un mesdespués de la primeravacuna, para verificar suprotección (mas o menosun 5 % necesitan vacu-nas suplementarias) asícomo una prueba de SI-DA si ustedes lo desean.

Si ustedes se mudan,cambian de horario o novienen más à los en-cuentros, les perdemosde vista y no hay modode reencontrarse.

Entonces contamoscon ustedes para quenos den señales de vidaen las fechas previstas,en caso de que nosotrasno lleguemos a encon-trarlas.

El presupuesto del quedisponemos no se reno-vará infinitamente, no sedecidan demasiado tar-de.

Traducción : Dulce Kugler

¿Comó se contagia la hepatitis B ?

A través de la sangre de personas in-fectadas.

A través de las secreciones sexuales, yen este punto están ustedes particular-mente expuestas.

Hasta aquí, se trata de las mismas víasque el SIDA , pero el virus de la hepatitisB pasa 100 veces más fácilmente que elvirus del SIDA. Pues el virus se transmitetambién a traves del sudor y la saliva, loque explica que los portadores del viruscontaminen a las personas de su entor-no.

La única manera de protegerse real yabsolutamente es la vacuna.

La vacuna es cara (3 x 1250 FB = 3750FB) y pese a que ustedes estén muy ex-puestas al contagio, no tienen derecho alreembolso. Entonces hemos pedido y ob-tenido un presupuesto especial de la CO-COF (Region de Bruselas, Ministerio deSalud) para pagar mis honorarios y lacompra de 500 vacunas.

El laboratorio de la clínica St Jeanefectúa en forma gratuita nuestros análi-sis de sangre y la firma Abbot dona losreactivos necesarios.

Les agradecemos su apoyo. Gracias aellos, podemos ofrecerles esta vacuna-ción gratuitamente, así como los dos ana-lisis de sangre que la acompañan.

Yendo a lo concreto entonces, nosotrasvamos a su encuentro y les proponemosun analisis de sangre para saber si nece-sitan vacunas o no. Si lo desean, al mis-mo tiempo puede hacerse la prueba delSIDA.

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SantéSanté

Une étude commandée par l'Agence deprévention du sida a révélé ce chiffreinquiétant : 2% des personnes emprisonnéessont séropositives ou atteintes du sida, unemoyenne dix à quinze fois supérieure à celle dela population globale. Les raisons de cette pro-pagation sont relativement bien identifiées :1 200 personnes (sur les 8 300 personnes em-prisonnées en Belgique) sont susceptibles des'injecter de la drogue en prison, le partage dumatériel est fréquent, les relations sexuelles nesont pratiquement jamais protégées, et les ta-touages avec du matériel non désinfecté sontmonnaie courante.

La prévention en prison est inexistante. Lesseuls soins sont curatifs et le sida bénéficiantde moins en moins de ce que l'on pourrait ap-peler un « effet de mode », l'information pré-ventive ne circule plus spontanément. L'auteurde la recherche précise qu'il est urgent de ré-pandre du matériel de prévention dans le milieucarcéral, de permettre l'accès à des traite-ments de substitution en prison et de proposerdes seringues stériles puisque l'on sait quetoutes les solutions envisagées pour« nettoyer » les prisons de la drogue se sontsoldées par un échec.

Actuellement, tout au plus 25 % de la popula-tion carcérale à risque a la possibilité deconsulter un médecin traitant susceptible de luifournir un traitement de substitution. Pour au-tant que le détenu soit en mesure de payer cet-te thérapie et que le médecin ne se laisse pasdissuader par la lourdeur de la procédureexigée pour exercer en prison.

La surpopulation des prisons (130% de déte-nus par rapport aux capacités d'accueil) et l'é-tat de délabrement de l'infrastructure sont aus-si des facteurs nuisibles à l'hygiène. Le taux decontamination par le virus de l'hépatite C y est20 fois supérieur à la moyenne nationale, et 10fois supérieur pour la tuberculose.

Le directeur de l'Agence prévention sida acommuniqué les conclusions de cette étudeaux pouvoirs politiques et espère une mobilisa-tion pour que l'on prenne en compte la situationsanitaire des détenus. Q.D.

La bêtise fasciste met laprévention en

danger

Si le ridicule ne tue pas, le Front National(France), frôle une fois de plus la bêtise hu-maine.

Le mouvement d’extrême droite, sans ja-mais renier ses origines fascistes entend eneffet balayer les politiques publiques quinous intéressent au premier plan.

A Orange, par exemple, municipalité F.N.,le conseil municipal va arrêter de financerles associations de lutte contre le sida. Justi-fiant leur choix niais par l’argument « les pra-tiques sexuelles peu orthodoxes ne justifientpas un financement public ».

Dans le registre de l’égoïsme et de la hai-ne, le F.N. a encore une fois reçu la palmed’or !

Catherine François

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La populationcarcérale 10 foisplus touchée par

le sida.

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D o s s i e rD o s s i e r

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stage de 6 semaines peut êtrenégociée.

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Renseignements : Chantal THOMAS

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Tél. 04/341-24-24Fax. 04/341-63-47

solidarité et d'entraide. Pourdébloquer des "coinçages" liésaux stéréotypes, se donner lesmoyens d'imaginer et deconcrétiser de nouveaux pro-jets de vie.

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Nous vous proposons :-De mesurer vos talents de vendeur et de les concilier à vos connaissances spécifiques

(connaître et proposer un produit ou un service, identifier les besoins de la clientèle, finaliser lavente et en assurer le suivi) ;

-De découvrir les différents secteurs d’activité de la vente, dont l’économie sociale.

Conditions :-Etre âgé(e) de 18 et plus ;-Participer à une formation «orientation-conseil» suivie d’un

entretien individuel.

Modaltés :-Formation gratuite ; -Dispense de pointage ;-Prise en charge des frais de déplacement.

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FORMATIONSJ.E.F.MAITRISER LES TECHNIQUES DE VENTE

Se former :

-Communication : Des schémas à l’ap-proche PNL

-Etapes de vente : De la préparation duvendeur à la fidélisation du client.

-Ventes spécifiques : Du téléphone austand

S’outiller :

-Supports technologiques : Du tableur àInternet

-Supports mentaux : De la gestion du stressà l’assertivité.

S’informer :

-Economie sociale : La vente et ses alterna-tives.

-Relations juridiques de travail : Lescontrats et les statuts.

Se vendre :

-Stage en entreprise-Entraînement intensif à la recherche d’em-

ploi.

ACQUERIR UNE FORMATION EN BUREAUTIQUE

Se former :-Initiation en informatique ;-Traitement de texte (WORD);-Tableur (EXCEL) ;-Base de données (ACCESS) ;-Publication assistée par ordinateur ;-Comptabilité ;-Gestion comptable (CUBIC)-Dactylographie-Courrier commercial

S’outiller :-Relations au travail (accueil, aspects déon-

tologiques, participation à un projet collectif,etc.) ;

-Analyse et implications de l’informatique.

S’informer :-Economie sociale (définition, valeurs, état

des lieux, etc.)-Informations juridiques (contrats et règle-

ments de travail, aides à la formation, sécuritéau travail, etc.)

Se vendre :-Stage en entreprise-Entraînement intensif à la recherche d’em-

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J.E.F. :Bd Saucy 8/10

4020 Liège. Tél: 04 /344.85.61

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Les missions locales en Régionbruxelloise vous informent surles études, formations et choix

professionnels...

Les Missions locales en Région bruxelloise organisent égalementdes remises à niveau en français et en mathématiques, une préforma-tion pour «apprendre à apprendre», pour s’exprimer, écrire simplement,savoir faire une recherche...

Les Missions locales vous aident aussi à (re)trouver un emploi via descontrats d’insertion ou d’intégration.

11

Mission locale anderlechtoise d’insertion socioprofessionnelle des jeunes 10, avenue Clémenceau, 1070 BxlTél : 02/521 77 33

Mission locale etterbeekoise pour l’emploi et la formation 4, rue Beckers, 1040 BxlTél : 02/627 22 50 - 646 04 74

Mission locale de Saint-Josse-Ten-Node 2a, rue de l’Alliance, 1030 BxlTél : 02/220 28 21 - 220 26 78

Mission locale d’Ixelles pour l’emploi et la formation 28, rue d’Alsace Lorraine, 1050 BxlTél : 02/502 31 05

Association molenbeekoise d’insertion socioprofessionnelle 66, rue Vandenboogaerde, 1210 BxlTél : 02/428 64 66 - ARAE Jobwerkbank : 420 27 88

Mission locale de Bruxelles-ville50, Bd E. Jaqmain, 1000 BxlTél : 02/219 80 71

Mission locale de Schaerbeek pour l’emploi et la formation 36, rue Gallalt, 1030 BxlTél : 02/243 86 74

Mission locale de Forest18, place Saint-Denis, 1190 BxlTél : 02/332 00 14

Mission locale jeunes de Saint-Gilles 255, Bte 1, Chée de Waterloo, 1060 BxlTél : 02/348 55 56

D o s s i e rD o s s i e r

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Une ASBL tournaisienne pour endiguer la violence dansle couple.

Créée en 1988, I'ASBLtournaisienne « Femmes soli-daires contre la Violence » or-ganisera bientôt dans le Tour-naisis des animations auprèsdes jeunes de 15 à 20 ans pourtenter d'enrayer les phénomènes de violencedans les couples. Un phénomène qui est loind'être marginal puisque, selon un rapport com-mandé en 1991 par la ministre Miet Smet, 40%des femmes subissent -ou ont subi- des mal-traitances plus ou moins graves et l'on considè-re que 10% des couples sont concernés par laviolence, quel que soit leur milieu.

A cet égard, la sensibilisation des jeunes ap-paraît d'autant plus essentielle que, dans unemajorité de cas, les victimes sont issues de fa-milles où la violence était déjà érigée en modede communication : ces femmes ont, pour laplupart, été élevées avec l'image de l'hommeviolent, explique Monique Lestienne, l'assistan-te sociale de l'ASBL. Leur père l'était, leursfrères le sont, et devenues adultes, elles ontelles-mêmes recherché un compagnon violent:comme si, confusément, elles recevaient lescoups comme autant de témoignages d'amour.

C'est notamment pour gripper cette transmis-sion familiale de schémas de comportementsque l'ASBL entreprend aujourd'hui cette cam-pagne de sensibilisation qui recourra, entreautres outils, aux techniques du théâtre forum.C'est qu'en effet, la prévention reste la façon laplus efficace de lutter contre la violence conju-gale qui sévit dans un contexte de quasi totaleimpunité. Les plaintes sont plutôt rares en re-gard de la fréquence des faits et les forces del'ordre régulièrement amenées à faire irruptiondans de violentes « scènes de ménage » nepeuvent guère que tenter de jouer les média-teurs avant de dresser le procès-verbal destiné

au parquet. Les faits se produisant la plupart dutemps au domicile du couple, les gendarmes

ne peuvent procéder à unearrestation administrativequ'avec l'autorisation d'unmagistrat, explique le colo-nel Marc Garin, comman-dant du district de Tournai.

Or, le suivi judiciaire desdossiers concernés laisse àdésirer: à Tournai, le par-quet les classe générale-ment sans suite, tantôt en

évoquant l'encombrement des rôles, tantôt ense retranchant - Ô paradoxe! - derrière le sa-cro-saint principe de « la paix des ménages ». Ilest évident que la Justice, institution bourgeoi-se par excellence, préfère maintenir la cohé-sion des couples que de pousser à la charrettedu divorce, observe Me Corine Poncin, avocateet membre de l'ASBL. Nous savons que la ré-pression ne résout pas tous les problèmesmais nous attendons de la Justice qu'elle sanc-tionne clairement les comportements violents.

L'ASBL se réjouit en revanche de l'oreille at-tentive qu'elle a trouvée auprès du district degendarmerie de Tournai : des gendarmes ontainsi pris part à des séances de sensibilisationà l'accueil des victimes pour lesquelles plu-sieurs brigades ont d'ailleurs aménagé un localparticulier. C'est également la gendarmerie quia pris en charge l'édition des 4.000 exem-plaires d'une brochure rédigée par l'ASBL: unrecueil qui fournit de nombreux conseils et unrépertoire très complet de coordonnées. Pourdes raisons évidentes, certaines adresses sonttoutefois tenues secrètes : c'est le cas pour lerefuge (22 lits) que l'ASBL a ouvert à Tournaien 1991 à l'attention des femmes battues et deleurs enfants.

Contact: « Femmes solidaires contre la vio-lence », 3, avenue Résidence Saint-Marcq,7500 Tournai. Tél : 069/22.73.31 ou 22.75.24.

La Libre Belgique, 29/10/97

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AssociatAssociat ionion

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Moi, j'ai eu de la chance de n'êtrerue d'Aerschot que pendant 3 semaines.

Lorsque le soir de la plaintecontre mon proxénète et mec, jesuis allée chez un médecin, ellem'a demandé pourquoi et je luiai répondu que je venais deporter plainte et que toute seule,je n'arriverais pas à m'en sor-tir.Elle me prescrit des médica-

ments et me demande pendantcombien de temps j'ai été pros-tituée. Après avoir entendu maréponse, elle m'a sorti que 3semaines ce n’était rien, quej'allais m'en sortir, que ce n’é-tait pas irréversible. Mais pourmoi, cela l'était. Je sais que jeserai marquée à vie et que je nepourrai pas tout oublier maisjuste estomper.Il m'a fallu quelques jours

avant de réaliser ce que j'avaisfait. J'étais perdue, je ne com-prenais pas pourquoi j'avais fait la bêtise deporter plainte contre un mec dont j'étais folle.Si je n'avais pas eu mon père, ma soeur, Ca-therine et le reste de mes amies, je crois que jeserais de nouveau dans la prostitution mais où,je ne sais pas.Deux semaines après avoir porté plainte, j'é-

tais toujours aussi paumée, mais consciente queje devais faire quelque chose pour m'en sortir.Chercher un boulot, ce n'était pas la chose la

plus facile car il fallait avoir toute sa tête etj'avais peur de rentrer dans un monde que jene connaissais pas. Alors j'ai décidé le re-prendre mes études car c'était la seule choseque je pouvais maîtriser. Et je commence à

m'en tirer plutôt pas mal.Grâce à cette mauvaise passe, j'ai pu me

rendre compte quels étaient les gens qui étaientréellement mes amis... et les autres.

Dans les gens de mon entourage, il y a deuxcatégories :

- Ceux qui savent et qui m'en veulent : cesont ces gens-là qui me font le plus mal car ilsne comprennent pas mon comportement et me lefont remarquer ;- Ceux qui savent et qui veulent m'aider : ce

sont les gens que j'apprécie leplus car ils ne me compren-nent pas forcément mais ilsveulent que je m'en sorte etpour cela, ils sont prêts àtout.La prostitution est un sujet

tabou comme l'était le sexedans les années 60 et lesgens refusent d'en entendreparler. Honte à toi si tu t’esprostituée : voilà commentquelqu'un de mon entourage aréagi. Je ne m'attendais pasà ce qu'elle me félicite, maisquand même pas me faireengueuler comme jamais monpère n'a osé le faire.Tous les gens qui réagis-

sent comme cette personne mefont pitié car cela peut arri-ver à tout le monde. Lapreuve, ça m'est arrivé à moi,

une fille timide, prude et de bonne famille.Je tenais à demander à tout un chacun quel

est le plus important pour vous : est-ce derentrer dans la prostitution ou tout faire pours'en sortir et y être parvenue ?Pour moi, c'est en être sortie et je fais tout

pour oublier ce mauvais passage.C'est vrai j'en suis sortie, mais j'ai encore

des "séquelles" car je suis dégoûtée de tous lesmecs.Même mon père après ma plainte n'a pu

m'approcher pendant 4 ou 5 jours tellementj'avais peur, pourtant c'était mon père.

Erika, 23 ans.

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L’après prostitution

TémoignageTémoignage

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HumeurHumeur

Séduire, c'est, selon lesociologue Jean Baudrillard,détourner de sa route. La sé-duction est le cinquième pou-voir. Elle se pratique dans lesaffaires, la politique, les mé-dias, les arts et on l'utilise quo-tidiennement même dans lesourire qu'on adresse à sonboulanger. La séduction tientde la magie, pourtant elle esten principe à 100% extraited'essences naturelles.

Pour charmer, nous utilisonsnos 5 sens. Cependant, seul 4d'entre eux peuvent captiver,l'odeur peut uniquement in-fluencer ; ne comptons doncpas sur notre parfum griffépour capturer l'homme denotre vie. Mais la capture estaisée lorsqu'elle est désirée.Car on séduit qui a envie del'être.

Chasser le naturel…

Vous avez regardé ses yeux,ses cheveux, ses mains. Vousvous souvenez du moindre dé-tail. Subjuguée, vous trouvezla vie plus belle. La tête dansles étoiles, vous envisagez dé-jà de troquer votre paire dejeans pour une petite robe sexy et vous achetez unnouveau rouge à lèvres. Pour séduire, surtout, res-tez vous-même, c'est le conseil des psys. Maissans armes et sans artifices, ce n'est plus du jeu...Cependant, il ne faut pas perdre de vue que cer-tains signes distinctifs isolés peuvent donner uneimpression globale très tenace même si parfois elleest fausse. Donc, attention, danger… C'est sou-vent le petit détail qui fait la différence.

La séduction se joue en trois actes.

Le 1er acte : le côtoiement L'homme distingue la femme presque exclusive-

ment à des signes physiques. L'homme le plusmyope reconnaît une femme au fait qu'elle porteune robe et a des cheveux longs ; il est doncconseillé de ressembler à une femme… Ce seraitdonc mal barré pour certaines d'entre nous qui por-tons pantalon et cheveux courts ! ? ! ?

Les femmes, elles, sont en général capables dereconnaître un homme même de dos et avec descheveux longs.

Le 2e acte : l'exploration mu-tuelle

On part à la découverte del'autre. Selon les éthologues,les spécialistes des signes,notre façon de nous présenterpar le geste, la parole et l'as-pect extérieur ressemble à unecarte de visite que l'autre inter-prète rapidement. Ce qui estsusceptible de provoquer unémoi amoureux. Lors de cetteexploration mutuelle, on se dé-couvre progressivement et onse séduit au fur et à mesuredes informations verbales ounon que l'on donne de soi-mê-me.

Le 3e acte : la réciprocité Nous cherchons tous quel-

qu'un qui nous ressemble. Larencontre amoureuse estd'abord celle de deux incons-cients. Si notre cœur bat pourun bel étranger, c'est à causede ce qu'il évoque pour nous.C'est ce qu'on appelle la« fiche amoureuse ». Nouscommençons à la compléterentre 5 et 8 ans en nous réfé-

rant aux liens parentaux ou amicaux, à nos diffé-rentes expériences affectives, ce qui détermineranotre attirance pour une personne plutôt qu'uneautre. L'être humain est donc dépendant dans sondésir de son passé.

Lors de ce 3e acte, l'homme et la femme adoptentun comportement d'auto-révélation, ce qui aug-mente attrait de l'un vers l'autre. Mais se révélertrop et trop vite fait fuir. On ne raconte pas sa vie aupremier rendez-vous. Ne pas savoir augmentel'envie de connaître… Le mystère est l'arme fataledes grands séducteurs.

Aujourd'hui la femme aussi peut être celle quidonne le premier coup de fil, qui invite à prendre undernier verre et qui embrasse avec « savoir-fai-re »…. Certains hommes apprécient ; ils ne sontpas tous convaincus de leur pouvoir de séduction etils n'attendent peut-être qu'un signe de votre partpour mettre un terme à une lamentable histoired'amour.

Anne Valençon

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Le théâtre dela séduction

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Qui d'autre que Marilyn pourrait mieux incarner laséduction avec un grand « S »….

Aujourd'hui encore, et peut-être plus que de son vivant,des posters et des cartes postales de la star continuent àêtre vendus. Régulièrement, des concours de fausses Ma-rilyn sont organisés. N'est-ce pas suffisant pour affirmerqu'elle symbolise toujours un modèle de séduction, de gla-mour ?

Dès ses débuts de modèle, Norma Jean Baker, quiprend conscience de sa photogénie naturelle, va s'em-ployer à façonner son apparence physique pour la rendreconforme à son image du désir et de la séduction. Elleconsidère ses atouts (sex-appeal, silhouette, charme, vita-lité…) comme un capital qu'ellepeut exploiter. Et, pour cela, elleva travailler. Elle va étudierl'anatomie, pratiquer avant lamode, le jogging et le body buil-ding. Elle arbore une chevelureplatine et vaporeuse, inventeses propres techniques de ma-quillage.

Mais la séduction réside-t-elleuniquement dans l'apparencephysique ?

D'autant plus que Marilyn nepossède pas vraiment un beaucorps ; elle n'a pas la taille man-nequin. Plutôt ronde et pas trèsgrande, elle a un physiquemoyen.

Mais les attributs de la séduc-tion sont subtils, changeants,voire cachés.

Il y a sa voix, un filet de voix,expressif, aux accents sensuelsqui dévoile une grande fragilité.Fragile, proche de l'enfance,Marilyn ne peut que séduire.

Il y a sa démarche, une légèreté de mouvement. Il y ason rire, franc et non contenu, le rire de la rue. Il y a aussison appétit de vivre, sa sensibilité, son humour, son en-train.

Marilyn séduit à la fois par sa sophistication et son natu-rel. Elle essayait de tirer la quintessence de son naturel.

Dans sa recherche sincère de l'amour, Marilyn continue-ra cependant à vouloir séduire tout le monde et tout letemps, ce qui s'oppose à la volonté d'aimer une personneet d'en être aimée.

Marilyn s'est jetée à corps perdu dans le jeu de la séduc-tion. L'objectif atteint, elle n'a pu en payer le prix. Saturée deson rôle séductrice, elle a tenté de toutes ses forces de seréapproprier son corps en devenant une vraie comédienneet cela lui fut refusé.

Marilyn Monroe est morte à 36 ans et n'a donc connu nila vieillesse, ni le déclin de son attrait physique et de sa sé-duction. Aurait-elle accepté de vieillir ? Aurait-elle pu allierl'âge et la séduction ? S'il est exact que « séduire c'estmourir comme réalité et se produire comme leurre » ainsique J. Baudrillard l'affirme, Marilyn a accompli jusqu'aubout son destin de star-séductrice.

Alors qu'elle était un poète au coin de la rue… (A. Miller)Anne Valençon

Des études prouventque l'idéal de séduction se trouvedans la moyenne. A l'université duTexas, les visages de 32 femmesont été redessinés sur ordinateuren gommant leurs traits aigus.Entre les vrais et les faux visages,les hommes et les femmes ontchoisi la version synthétisée, bana-lisée. La moyenne. Notre instinctpréhistorique nous pousserait àcroire que moins une personne estexceptionnelle, moins elle a deproblème de santé, donc derisques de les transmettre à sadescendance.

Si le poids des playmates de« Playboy » a diminué de 30% entrente ans, le rapport entre la tailleet les hanches est resté le même.C'est cette différence entre la tailleet les hanches qui séduirait leshommes. Les hanches doiventêtre d'un tiers plus larges que la

taille.Selon des chercheurs allemands, c'est entre 10° et 21°

de température que nous attirons le plus biologiquement lesexe opposé, soit dans nos régions de la mi-mars à la mi-septembre. Ça fait six bons mois d'opportunités...

Selon une étude menée sur 1 667 hommes et femmes,en Russie, au Japon et aux Etats-Unis, le caractère passaitnettement avant l'apparence physique dans la séduction.Donc, on peut se faire lifter, liposucer, on fera tapisserie sion n’a pas une vraie personnalité. Ouf !

D'après le Dr Anna Gooden, spécialiste en langage ducorps « quand deux personnes sont mutuellement cap-tivées, elles imitent inconsciemment les mimiques, les pos-tures et les gestes de l'autre. Elles se meuvent au mêmerythme tandis que leurs yeux se rencontrent.»

A.V.

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Marilyn, un modèlede séduction

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L'interdiction générale de la prostitution inscrite auCode pénal empêchait jusqu'à présent une poursuite judi-ciaire efficace des abus qui y sont liés. Elle maintenait laprofession dans les circuits criminels, sans aucune possibi-lité de reconnaissance pour les prostituées. Pour le mi-nistre de la Justice Winnie Sorgdrager, la prostitution est unfait qui doit être reconnu par le gouvernement. Celui-ci doitl'envisager de façon réaliste. Il faut donc aller au-delà de lapolitique de tolérance. Car si cette politique permet l'exis-tence de maisons closes ou du fameux « quartier rouge »d'Amsterdam où les vitrines de prostituées ont pignon surrue, l'activité reste paradoxalement of-ficiellement interdite...

Pour définitivement clore un débatvieux de 25 ans, le Gouvernementpropose donc au Parlement de légali-ser la branche dans le but de mieux encontrôler les formes déviantes. Unesérie de mesures vont pénaliser plussévèrement les souteneurs qui usentde violence ou de contrainte à l'égarddes prostituées : d'un an de prison, lespeines iront jusqu'à six ans pour cesabus. Une attention toute particulièresera accordée aux affaires d'exploita-tion de mineurs entre 12 et 16 ans : leministère public pourra désormais seporter partie civile contre les clients deces jeunes prostitués sans qu'il soitnécessaire que les victimes, leurs pa-rents ou les organisations de protec-tion de l'enfance portent plainte.

Une autre question délicate est celledes prostituées illégales qui consti-tuent la moitié des 30.000 « profes-sionnelles » exerçant aux Pays-Bas.Le ministre a promis que la nouvelle loin'aurait pas pour but de se lancer dansune opération de«chasse aux sorcières». Il n'en reste pasmoins qu'à défaut de régulariser leur situation, celles-ci se-ront forcées de s'expatrier ou d'exercer dans la clandesti-nité.

A l'intérieur d'un cadre national, ce sont les communesqui contrôleront les prostituées indépendantes qui exer-cent chez elles ou dans la rue et celles qui travaillent pourun souteneur. Les communes délivreront également despermis d'exploitation pour les bordels (où exercent 40 %des prostituées) et détermineront les conditions d'exploita-tion comme l'aménagement du lieu, la sécurité ou les nui-sances pour le voisinage.

A Amsterdam, Martine Hof est le porte-parole de RodeDraad (« Le fil rouge »), groupe de soutien qui enregistreles plaintes des prostituées travaillant aux Pays-Bas, et lesconseille. A 24 ans, elle est prostituée à temps partiel et dé-fend la cause de sa profession au sein de l'organisation.

Question : Pensez-vous qu'après le refus par le Par-lement de la proposition de loi de 1993 (sous le gou-vernement Lubbers), celle-ci a plus de chancesd'aboutir aujourd'hui ?

Martine Hof : Cette fois-ci, il y a defortes chances qu'une loi soit enfinvotée : elle entrerait en application enseptembre -parce que ce texte estcohérent... Nous sommes dans l'en-semble très satisfaits de cette proposi-tion de loi. Il est grand temps qu'unebranche professionnelle qui existe de-puis si longtemps soit enfin soumise àdes règles. A Rode Draad, nous nousbattons pour que les prostituées soientassurées d'une protection physique etmorale, qui respecte leur intégrité. Lalégalisation de la prostitution volontaireva dans le sens d'une amélioration dela position des prostituées volontaires.

Cette nouvelle loi n'aura-t-elle pasun effet pervers pour toutes lesprostituées illégales?

Cela va devenir de plus en plus diffi-cile pour les illégales de continuer àtravailler. Elles seront obligées d'entrerdans des circuits clandestins. A Am-sterdam, il existe déjà un système depermis de travail pour les prostituées

et beaucoup ont déserté la ville pour aller travailler dansd'autres villes néerlandaises. Le principe de notre organi-sation est de défendre toutes les femmes qui se prostituentde leur plein gré, y compris les illégales...

Que pensez-vous de cette gestion « locale » de laprostitution ?

Les communes seront sans doute plus à même decontrôler les abus. Vous savez, les cas où des prostituéessont obligées de boire de l'alcool et même de se droguersont courants, on entend aussi des prostituées se plaindrede ne pas pouvoir choisir leurs clients ou de devoir travaillertrop d'heures,.. Il est prévu que les responsables commu-naux se réunissent pour adapter une politique commune.Mais le cadre de la légalisation de la prostitution sera natio-nal.

MURIEL GONÇALVES (Le Soir du 7/7/97)

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La prostitutionbientôt légalisée

en Hollande...

Dans la prDans la presseesse

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«J'ai dur de ne pas faire desfautes»

Difficile d'éviter les fautes de français ! A force d'en entendre tous les jours à la radio ou à la télé et d'en li-re dans les journaux, on finit par les faire soi-même, on les transmet à ses enfants et dans son entourage.Voici quelques erreurs très répandues :

J'ai démarré un nouveau projet.Corrigé : Je me suis lancé(e) dans un nouveau projet ou Mon nouveau projet a démarré.A retenir : Une voiture démarre mais on ne démarre pas une voiture : on la fait démarrer.

Elle s'est faite mal.Corrigé : Elle s'est fait mal.A retenir : Elle s'est fait voler son sac, elle s'est fait mal, mais elle s'est faite toute seule.

Voilà la fille que je t'ai parlé.Corrigé : Voilà la fille dont je t'ai parlé.A retenir : La fille dont je t'ai parlé ne sait pas que je t'ai parlé.

Au niveau du travail, l'expérience est irremplaçable.Corrigé : Pour le travail ou du point de vue du travail, l'expérience est irremplaçableA retenir : Jeter aux oubliettes cette expression très répandue qui ne veut rien dire. « Au niveau » ne s'emploie

que pour préciser effectivement une hiérarchie, un classement, un ordre vertical. Exemples corrects : « Au niveaunational, le chômage stagne », « Au niveau maternel, l'école est un plaisir ».

Je ne sais pas qu'est-ce qu'il fait pour le momentCorrigé : Je ne sais pas ce qu'il fait pour le momentA retenir : Qu'est-ce qu'il fait pour le moment ? Je ne sais pas ce qu'il fait.

J'ai dur de joindre les deux bouts.Corrigé : Je n'arrive pas à joindre les deux boutsA retenir : Il m'est difficile de ne pas dire « j'ai dur »

HORIZONTALEMENT :I Une citoyenne comme les autres.II Quand elle quitte son lit, il faut se chausser de bottes. Deux divisé par deux.III Comme la rose.IV Quand on en manque, on est flagada. Réduit au silence.V Il en manque toujours un dans la penderie. Mortel.VI Nouveau Testament. Au nord de l'adret. Pronom possessif.VII Quand les gorges le sont, c'est qu'il manque à boire.VIII Gibson est son nom de famille. Aïeux.IX Malfaisante au point d'être dangereuse.X Cacaille. On les aime chaudes et bien remplies.

VERTICALEMENT1 Affirment avec force.2 On l'organise après l'attaque. A l'envers, il demande le lieu.3 Qui appartiennent aux moutons. Salaire minimum interprofessionnel de

croissance.4 Zigzagantes.5 Ils supportent les balles de golf. Imitât le cri du mouton.6 Inter Réseau Urbain. Faculté amputée. Non.7 Le magazine belge du consommateur.8 Femmes d'Adam.9 Attrapé. Pelotée.10 Sodomisasses.

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MotsMots

(Solution dans le prochain numéro)Vous créez des grilles de mots croisés ou flêchés ? AIDEZ NOUS !!!Envoyez-les, nous les publierons.

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SociétéSociété

Drogues : légalisecombattre les ede la prohibi

Un toxicomane est une personne qui abesoin de consommer un produit pour préser-ver un équilibre mental ou physique. De trèsnombreux produits capables d'entraîner unetoxicomanie sont tolérés et contrôlés par l'Etat(tabac, alcool, médicaments, etc.). Cesdrogues légales participent à l'économie et, àce titre, sont parfaitement intégrées dans la so-ciété et dans les valeurs. Et tout le monde s'ac-corde à dire qu'il suffit d'avoir une attitude res-ponsable face à ces produits pour échapper àla toxicomanie… Même si l'on sait que cer-taines personnes n'y échappent pas.

La distinction entre drogues « acceptables»et « inacceptables » est tout à fait arbitraire etn'est en tout cas basée sur aucune échelle derisque. En effet, la puissance toxique du canna-bis, par exemple, est quasiment nulle com-parée à celle de l'alcool ou du tabac. Pourtant,personne ne songe à interdire le commerce etla consommation des spiritueux ou des ciga-rettes.

La prohibition est elle-même un facteur lourddans la problématique de la toxicomanie. L'in-terdit qui frappe la consommation de l'héroïne,par exemple, crée un marché incertain oùl'acheteur n'a pas la possibilité de contrôler laqualité du produit et où le dealer a toute libertéd'imposer le prix fort puisque la transaction estillégale. Les prix exagérés (le coût de produc-tion d'un gramme d'héroïne est d'environ 15 F)finissent souvent par entraîner dans un premiertemps la ruine et l'exclusion sociale des toxico-manes et ensuite leur entrée dans la véritablecriminalité.

Pour combattre le phénomène, la répressiona montré de quoi elle était capable : des pri-sons pleines, une police désemparée, une po-pulation agacée, et des drames à n'en plus fi-

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nir. Aux Etats-Unis, la politique antidrogue éta-blie par Reagan n'a pas empêché les grandesvilles de voir augmenter le nombre de toxico-manes. Et ce n'est pas faute de moyens : lesétats les plus répressifs dépensent plus pourconstruire des prisons que des écoles.

La répression n'a pas endigué le phénomèneet la lutte contre les producteurs-trafiquantss'avère inefficace. Le seul élément qui puissefinalement réduire la criminalité et stopper letrafic est le prix. Si l'Etat se charge lui-même demettre de l'héroïne à disposition des toxico-manes dans un cadre légal et contrôlé, tout lemonde peut y gagner. Les toxicomanes pour-ront trouver un produit de qualité à un prixnormal et n'auront plus à se ruiner et/ouvoler pour assurer leur consommation. Lachute des prix supprimera les gains fara-mineux engendrés par le marché noir etdonc déstructurera les réseaux d'approvi-sionnement parallèles. Les prisons se dé-peupleront de toute une population qui n'arien à y faire, et l'on pourra enfin proposer unaccompagnement efficace aux toxicomanesqui désirent arrêter.

A l'heure actuelle, en Europe, plus personnene conteste sérieusement cette équationsimple. Pourtant, les avancées vers un marchécontrôlé des drogues sont lentes et incertaines.La peur de voir l'Etat fournir à la jeunesse desproduits potentiellement mortels agite encorele discours dominant. La réalité est que l'Etatse charge déjà d'organiser le commerce deproduits mortels (alcool, tabac, médicaments,voitures, armes), et que les produits qu'il necontrôle pas sont contrôlés par des organisa-tions mafieuses.

Il est important d'envisager à un momentdonné la vie du toxicomane. Lorsque survient

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le désir d'arrêter, ce n'est pas seulement contreun produit qu'il doit lutter, mais contre tout unsystème qui le rejette et le condamne. Lesconditions de (sur)vie des toxicomanes ne dé-pendent pas du produit mais de la reconnais-sance du phénomène par la société. Ainsi, lesIndiens d'Amérique ont su gérer socialement laconsommation de très puissants halluci-nogènes pendant des siècles sans que leur so-ciété ait à en souffrir. Mais à partir du momentoù les premiers colons ont commencé à préca-riser leurs conditions de vie, on a vu des tribusentières sombrer dans l'alcoolisme. Questionde contexte et d'environnement…

Il a fallu des années pour faire admettre auxpouvoirs publics que l'accès à des seringuesstériles était une mesure nécessaire du pointde vue médical. Il faudra certainement encoredu temps pour faire comprendre que lecontrôle par la société du marché desdrogues est une nécessité sociale.

Après la Suisse, la Hollande, l'Italie,l'Espagne, l'Allemagne, l'Angleterre etla Grèce, la Belgique a décidé de lan-cer des expériences-pilotes de distri-bution contrôlée d'héroïne. La miseen œuvre de cette politique a étéconfiée au Contrat de Sécurité, cequi montre que le toxicomane resteassocié à un délinquant.

Mais ce n'est, espérons-le, qu'un pre-mier pas vers l'assimilation sociale des toxico-manes. A Rubi, près de Barcelone, le coordina-teur drogue explique que « le centre socio-sa-nitaire de la ville accueille -dans la même salled'attente- l'héroïnomane, la femme enceinte etle petit garçon qui consulte un psychologue.Cette normalisation est un élément quiconcourt à obtenir un consensus social ». Lasécurité de ce centre est assurée par le seulconcierge et le programme de distribution deméthadone se trouve à côté de la crèche muni-cipale. Oui c'est possible !

QD

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er poureffetsition

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PrPratat iqueique

Infos pratiques

Un guide gratuitdes associations etdes institutions quiluttent contre l'ex-clusion sociale.

Dans le cadre de l' « année in-ternationale de lutte contre lapauvreté », le Centre d'étudeset de documentation socialesde la province de Liège vientd'éditer un répertoire de toutesles adresses qui proposent uneaide sociale au public. Ce guidereprend toutes les adresses oùvous pouvez obtenir une aide fi-nancière, alimentaire, vesti-mentaire ou un logement d'ur-gence, ainsi que les adressesdes entreprises d'insertion pro-fessionnelles, des agences im-mobilières sociales, des asso-ciations de lutte contre l’échecscolaire, des services de mé-diation de dettes, des maisonsmédicales, etc.

Vous pouvez obtenir ce guidegratuitement à la Maison du so-cial, Bd d'Avroy à Liège. Tél. :04/232.31.46 QD

Nettoyer les noix, séparer lecorail et les réserver. Recouvrirla grille du four de papier alu-minium, y poser le poivron et lefaire griller sur toutes sesfaces. L'enfermer dans un sacen plastique et le laisser 10 mndedans avant de le peler et del'épépiner. Mixer

6 gambas, 1 oignon, 1 gous-se d'ail, 2 tomates, 1 branchede céleri, clou de girofle,quelques branches de cerfeuil,1 c. à soupe de curry, 1 c. àsoupe de crème fraîche épais-se, 1/2 citron, huile d'olive, sel,poivre.

Peler et émincer l'ail et l'oi-gnon. Oter les fils du céleri, lecouper en morceaux.Ebouillanter et peler les to-mates, les couper en gros dés.Faire chauffer une c. à souped'huile d'olive dans une cocot-te et y mettre l'oignon et le cé-leri. Faire fondre 5 mn à petitfeu. Ajouter le curry, l'ail, leclou de girofle. Cuire 5 mn.Ajouter les tomates et le jus du1/2 citron. Saler, poivrer. Cuire5 mn. Verser la crème dans lacocotte, mélanger, laisser mi-joter 5 mn.

Faire sauter les gambas2 mn à l'huile d'olive dans unepoêle, les décortiquer, lesajouter dans la cocotte. Servirimmédiatement, saupoudré decerfeuil ciselé.

Huîtres en gelée de safran20 huîtres, 2 feuilles de géla-

tine, safran en pistils, 10tranches de poitrine très fines,gros sel, poivre.

Coucher les huîtres les unesà côté des autres dans le pa-nier d'un cuit-vapeur. Les cuireà la vapeur, 8 mn environ, ensurveillant ce qui se passe.Les sortir dès qu'elles s'entrou-vrent, en prenant soin de nepas faire tomber leur eau. Fil-trer leur eau dans un chinoisdoublé d'une gaze.

Faire tremper les feuilles degélatine 5 mn. Verser 2 c. àsoupe d'eau dans une casse-role et faire chauffer, ajouter lagélatine et l'eau des huîtres.Poivrer. Laisser tiédir.

Parsemer chaque huître desafran, recouvrir du mélangeeau gélatine. Tapisser ungrand plat de gros sel et y calerles huîtres pour qu'elles res-tent droites. Mettre au frais aumoins 30 mn. A la dernière mi-nute, faire cuire les tranchesde poitrine dans une poêle, letemps de les dorer et de lesrendre bien croustillantes. Ser-vir avec les huîtres.

Saint-Jacques à la crèmede poivron

8 noix de Saint-Jacques avecleur corail, 1 poivron rouge, 10cl de crème épaisse, huiled'olive, vinaigre balsamique,sel, poivre.

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Une idée pour les fêtes

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Ligne ouverLigne ouver tete

Le Kâma-Sûtra c'est 15 000 ans d'art departager le plaisir des sens. Un livre qui a beau-coup à nous apprendre, même si quelquesadaptations à notre époque sont nécessaires...Voyons comment dans la tradition indienne, onenvisageait les préliminaires. Nous avons de-mandé à Sabine, qui se définit comme une« experte des choses de l’amour », de com-menter ces commandements.

S'asseoir à côté de la femme.Gentil, gentil.

Proposer quelques feuilles de Bétel.Hé là ! C'est légal, ça ?

Enlacer la femme du bras gauche.Ca se réchauffe enfin.

Dire des gentillesses.Ah ! Comme c'est bon !

Enumérer les constellations.Vérifiez ce qu'ils racontent : la constellation

Ferrari n'existe pas.

Prendre un bain quotidien.Une bonne douche fera l'affaire.

Se frictionner quotidiennement avec del'huile en changeant chaque jour d'aromati-sation.

Insistez pour qu'il saute ce détail à tout prix !

Se raser la barbe tous les jours et le corpsentier tous les cinq jours.

Là, il risque de comprendre pourquoi son ra-soir s'use plus vite sur les jambes que sur le vi-sage…

Emmener la femme à la baignade, plongerloin d'elle, et émerger tout près en la frôlant.Hmmmm ! ! !

Prendre soin de faire disparaître les cro-codiles des bassins avant d'y jeter la fem-me.

Et en douceur, pas comme avec les co-pains du rugby, svp.

Dans un dîner, mettre son pied surcelui de la femme et appuyer douce-ment sur chaque orteil en lui caressantles ongles.

Alors, on mange pieds nus ?

Stupéfier la femme par de déconcertantstours de magie.

A choisir… David Copperfield ou Garcimore ?

Raconter des rêves d'union avec d'autresfemmes et quelle pénible impression de dé-goût il en a tiré.

Frimeur va ! Et en plus c'est ma meilleure co-pine.

Saisir la femme à bras le corps en lui pres-sant les seins si elle feint de ramasserquelque chose à terre.

Tant qu'on n'est pas à la communion du pe-tit neveu…

Poser sa bouche sur celle de la femmesans bouger. C'est le baiser inaugural.

Rasé, douché, parfumé, câlin. Il est par-fait cet homme-là.

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Kâma-Sûtra : lescommandements du

bon amant…

Légende :Ce que recommande le Kâma-Sûtra à

l'hommeCe que Sabine en pense

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Enchaîner sur le baiser frémissant : on faitpalpiter sa lèvre inférieure.

Hi hi hi, ça chatouille.

Enchaîner sur le baiser frotté : on lèche lalèvre de sa partenaire en mettant ses mainsdans les siennes.

Le grand style !

Enchaîner sur le baiser très appuyé : onsaisit entre deux doigts la lèvre inférieurede la partenaire en lui appliquant avec forcela bouche dans l'espace creux crée ainsientre les lèvres, sans toucher les dents.

Oui, bien éviter les dents.

Quand la femme se laisse embrasser, enprofiter pour lui mettre un peu de bétel dansla bouche.

Bon, si on oubliait le bétel ?

La nuit, parler doucement pour habituergraduellement la femme à l'intimité.

Oui, mais demain, on travaille.

S'assurer que la femme a bien comprisses intentions et ne s'en effraie pas.

Pas de problème, on a bien compris.

Rassurer la femme avec des serments, àgenoux.

Comme il est touchant.

Caresser le tétin des seins juvénilesde la femme.Juvéniles ? Quel flatteur.

Lui palper les hanches en essayant d'al-ler plus bas.

C'est doux.

Caresser la peau nue à la naissance descuisses.

D'accord.

Si possible, essayer le massage de l'aine.Super.

Toucher les parties secrètes de la femmeen invoquant toute sorte de prétexte.

Dis si tu cherches tes clefs, je ne vois pas cequ'elles feraient là !

Appliquer un onguent sur la femmequelques minutes après l'amour

Ap-pli-quer un on-guent ! Pas allumer une ci-garette !

Sabine (Quartier Cathédrale Nord, Liège)

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LA GAZETTEDES NEONS

FayoteA propos de Georges Clooney, son

partenaire dans « Le Pacificateur », Nico-le Kidman déclare : « Il embrasse divine-

ment bien ». Elle l'avait déjà dit de JohnMalkovich, son partenaire dans « Portraitde femme » et de Val Kilmer dans « Bat-man ».

Mac Nana« Les relations humaines, c'est comme

les sandwiches : trop compliqué, c'estmauvais »,affirme Sandra Bullock.

Nous aussi on peut le dire :Liz Taylor possède, dit-elle, des ta-

bleaux estimés à huit millions de dollars ;tous dans des coffres à l'abri des flashs.

Un bol d'air s'il vous plaît !A Toronto, l' Oxygène Bar propose des

bouffées d'oxygène (un peu) aroma-tisées à la menthe pour beaucoup pluscher qu'une menthe à l'eau : 520 Frs les20 minutes !

A lire et à offrir« Une invitée très respectable » de Sue

Miller, Edi-tions Bel-ford.

Couple ené q u i l i b r e ,difficile rela-

tion fils-mère, approche d'une mort atten-due… Entre rogne et larmes, un romanqui touche très fort.

rien de plus simple !La pensée positive du jour : « Si je n'ai

jamais le moral à zéro, personne nepourra me le remonter. Dur pour lesautres ! »

Pour en savoir plus : « La puissance dela vie positive », Norman Vincent Peale,Marabout.

Se faire confiance.Si vous pensez en le rencontrant que

ce type est un crétin, il l'est probable-ment.

Questions de femmesEcrit par la gynéco Anne de Kervas-

doué.Ce livre est quasiment parfait.Toutes les réponses à nos questions defemmes y sont : sexualité, contraception,SIDA , I.V.G., M.S.T., traitements contrela stérilité, petits ou gros problèmesgynéco… C'est clair, précis, sans jargonni simplification abusive.

Questions de femmes - Editions OdileJacob.

Besoin d'un truc pour les fêtes.L'important, c'est l'accessoire : des es-

carpins vernis ou des sandales ar-gentées, des gants longs en satin stret-ch, un sautoir en (fausses) perles, desboas, des bijoux en strass, une ceinture-chaîne, une pochette perlée, un bolérodes puces… C'est l'accessoire qui va his-ser le vêtement de base au top. Faitesl'essai devant la glace : c'est magique !

Claude Allas

Où sont les femmes ?Six femmes seulement Prix Nobel de

Médecine pour 156 hommes. Leurs vieset celles de 603 sommités scientifiquescouronnées par le Nobel depuis 1901sont racontées dans le « Dictionnaire desPrix Nobel ».

EcoloAnémone est la fille qui se mouche 19

fois dans le même mouchoir pour épar-gner les arbres !

RireCa fait briller les yeux, c'est plus effica-

ce que la gym et c'est quasi un acte éro-tique. Les scientifiques le prouvent, latélé l'achète très cher, les psys s'en ser-vent en entreprise et, les soirs de fête, çadope mieux que le champagne.

CandideMarius et Olive découvrent la Pointe du

Raz. Olive, impressionné : « La mer, quelle

immensité ! » Marius, pensif : « Et encore, tu ne vois

que la surface ! ».

En vogue : La pensée positiveIl suffit de visualiser le meilleur : on

n'est pas « bête » mais « réfractaire aurationnel » ; on n'est pas « soupe aulait », on a « un caractère passionné ».

« Sûr que je suis belle et sexy, que Xa-vier m'adule, que tout le monde m'aimeet que le Boss va m'augmenter. »

Il suffit donc de visualiser le meilleur,

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116, rue des Plantes1030 Bruxelles

02/219 98 74

11, rue Désandrouin,Boîte 1, 4

eétage

6000 Charleroi071/30 98 10

3, rue Château des Balances, bte 13

2eétage

5000 Namur (Salzinnes)081/721 621

Editeur responsable:Michel Vincineau

rue des Plantes, 1161030 Bruxelles

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