Le magazine Brasil

48
Page / página -

description

Magazine of the Alliance française of Brasil

Transcript of Le magazine Brasil

Page 1: Le magazine Brasil

Page / página - �

Page 2: Le magazine Brasil

� - Page / página

Page 3: Le magazine Brasil

Page / página - �

Page 4: Le magazine Brasil

� - Page / página

Page 5: Le magazine Brasil

Page / página - �

SommaireSommaireSumário

Editorial - EditorialPierre Labbe

L’Alliance française de Rio de Janeiro « une idée »A Aliança Francesa do Rio de Janeiro « Uma Idéia »Pierre Labbe

Interview Tahar ben Jelloun « Les mots voyagent, les hommes émigrent » « As palavras viajam, os homens emigram »Corinne LoiseL

Blaise Cendrars et le BrésilBlaise Cendrars e o BrasilCorinne LoiseL

La France Antartique - A França AntárticaUne incroyable utopie tropicale française uma incrível utopia tropical francesaCorinne LoiseL

Entrevue avec le Président de l’AF de Brasília - Dr. E. SilvaEntrevista com o Presidente da Aliança Francesade Brasília, Dr. Ernesto SilvaRegina do PRado

São Luís do Maranhão «Un morceau de France»Um pedaço da Françasidonie LaCome Flavia Quaresma - La passion d’un ChefFlavia Quaresma - A paixão de uma Chefe

Nicolas Bouvier «Le regard du voyageur»sébastien Roy

Le Livre Français au BrésilO livro Francës no BrasilGilliane JoLy

Tour du BrésilGiro do Brasil

Recette «Le Foie Gras»Receita «Le Foie Gras»Flavia QuaResma

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o

6

8

16

18

20

24

28

32

34

37

40

44

816

20

2428

44

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o

Délégation générale De l’alliance françaiSe De PariS au BréSil Délégué général : Pierre LABBE - Déléguée générale adjointe chargée de la pédagogie : Frédérique GAUDIN - chargée de mission culturelle à de la Délégation générale : Corinne LOISEL - traducteur : Procópio Alves COSTA DE ABREU, professeur à l’Alliance française de Rio de Janeiro

le magazine eSt ProDuit et éDité ParFRANCE PUBLIShING - 16 Rue brunel - 75017 Paris, France - Président : Mickael MIMOUNI - [email protected] - Directeur de la communication : Samuel KOSKAS - chargé de publicité le magazine : Patrick MULLER - Stagiaire le magazine : Numa Sales DE PAIvAgraphic design & mise en page : Jérôme BERThO - www.darsanha.com

Page 6: Le magazine Brasil

� - Page / página

EditorialL’alliance française à l’honneur ? Et pourquoi pas ?

Mais d’abord le Brésil à l’honneur.Un pays qui porte la France au plus profond de lui-même.N’est-ce pas Dom Joao VI qui, en 1816, fait appel à ce que l’on appelle désormais la « Mission artistique française » pour fournir les canons architecturaux et esthétiques sur lesquels le Brésil, comme pays, s’est construit ? L’alliance française est le témoin et l’illustration de ce côté français du Brésilien et brésilien du Français. Et pas seule-ment la balle au pied. On peut parler, entre les deux pays, de relations consubstantielles comme il en existe bien peu dans le monde.L’alliance française est présente au Brésil depuis 1885. Elle n’a jamais cessé depuis d’être, pour reprendre une expression heu-reuse du poète René Depestre, un « métier à métisser » sur lequel Brésil et France se rapprochent, se mêlent et se transforment. C’est là le sens de cette revue qui paraît aujourd’hui. Présenter des produits, des oeuvres de ce métier à métisser.Et d’abord l’Alliance française elle-même, son histoire au Brésil, et plus particulièrement, dans ce numéro, l’alliance française la plus ancienne, celle de Rio de Janeiro.Outre la présentation d’une alliance française, seront également présentés une région, des événements culturels, la vie des al-liances en général. Seront aussi brossés les portraits d’une per-sonnalité francophile qui a marqué la vie des alliances et qui est une figure brésilienne, des artistes et intellectuels français ou brésiliens en tournée dans les alliances, d’un grand chef de cuisine qui a su faire une synthèse de la cuisine française et de la cuisine brésilienne. Pour ouvrir cette série de portraits, le président de l’alliance fran-çaise de Brasilia, Ernesto Silva. Pionnier de la création de la capi-tale, très proche du président Kubitcheck, Ernesto Silva a fondé l’alliance française, abritée dans un bâtiment dessiné par l’archi-tecte Niemeyer, et préside toujours à sa destinée. La nouvelle tête, le nouveau visage du Brésil ont au moins un trait français grâce à lui. Le métier à métisser a fait son œuvre.Tout comme il l’a faite avec Tahar Ben Jelloun, invité par l’Allian-ces française et l’Ambassade de France à l’occasion de la semai-ne de la Francophonie.Là, l’œuvre est encore plus complexe: elle entremêle d’abord des fils français avec des fils francophones avant d’y ajouter des fils brésiliens : Cet écrivain marocain qui écrit en français (Il a reçu le Prix Goncourt) est venu à la rencontre des cultures brésiliennes avec lesquelles il a entamé un dialogue nourri où l’exclusion et l’intégration, qui sont parmi ses thèmes de réflexion, ont trouvé matière à s’enrichir dans une synthèse fructueuse. Le métier à métisser à fait son œuvre.

La semaine de la francophonie aura été également l’occasion de redécouvrir Villegagnon- et l’on est là aux premiers moments de la rencontre avec l’Autre, à partir de laquelle se tisseront les liens à venir- et de se rappeler les voyages de Blaise Cendrars au Brésil et des influences que cela aura sur son oeuvre.

Editorial Synthèse encore dans la cuisine de Flavia Quaresma, un chef de gran-de qualité, ancienne élève du Cor-don bleu, partenaire de l’Alliance française de Paris, et qui régale à Rio de Janeiro. Voyez sa recette de foie gras, vous constaterez que ce pro-duit français par excellence devient brésilien ou plus exactement que son foie gras, grâce à l’inspiration dont elle fait preuve, est un mélan-ge heureux de nos deux cultures.

Arrêt sur image. Le métier à métisser a fait son œuvre. Nous parcourrons également le Brésil, d’une part pour avoir un aperçu de ce que font les alliances, d’autre part pour découvrir une région.

Cette fois-ci, la France équinoxiale. Allez à Sao Luis do Maran-hao le 1er mars 2007 : inauguration d’un nouveau siège de l’al-liance, dans ce qui fut la maison du gouverneur Moreiras. Un siège généreusement donné par le gouvernement de l’Etat du Maranhao et restauré grâce à Petrobras et à la participation de l’ambassade de France. Le métier à métisser a fait son œuvre, comme dans la région même du Maranhao. On l’a compris, cette revue n’a pas d’autre objet, à travers les manifestations et les portraits de régions ou d’hommes, que de mettre en valeur les produits de ces métiers à métisser que sont les alliances françaises, et chaque numéro en apportera exem-ples et témoignages.Alors oui, l’alliance française à l’honneur. L’honneur de servir le Brésil, d’être brésilienne et une porte ouverte sur la France et la francophonie. Mais cette revue n’existerait pas sans la générosité de ses an-nonceurs.La France, au Brésil, ce sont 550 entreprises françaises qui comp-tent, qui participent à la vie économique du pays et qui s’impli-quent dans son développement.Que celles qui ont bien voulu nous apporter leur appui soient ici remerciées pour avoir, une nouvelle fois, donné la preuve qu’une entreprise, ce n’est pas que de l’économie, c’est aussi un engagement social et culturel.

Pierre LabbeDirecteur général de l’Alliance française de Rio de Janeiro

Délégué général de l’Alliance française de Paris au Brésil

Page 7: Le magazine Brasil

EditorialA Aliança Francesa em destaque ?E por que não?

Mas, primeiro, o Brasil em destaque.Um país que traz a França bem no fundo de si mesmo.Não é Dom João VI quem, em 1816, pede ao que doravante se chama a “Missão Artística Francesa” que forneça os câno-nes arquiteturais e estéticos sobre os quais o Brasil, como país, se construiu?A Aliança Francesa é o testemunho e a ilustração desse lado francês do brasileiro e brasileiro do francês. E não é só com a bola no pé. É possível falar, entre os dois países, de relações consubstanciais como existem bem poucas no mundo.A Aliança Francesa está presente no Brasil desde 1885. De lá para cá, nunca cessou de ser, para retomar uma expres-são feliz do poeta René Depestre, um “tear de gente”* no qual Brasil e França se aproximam, se misturam e se trans-formam.

É este o sentido desta revista que hoje é publicada. Apre-sentar produtos, obras desse tear de gente.E, antes de mais nada, a própria Aliança Francesa, sua histó-ria no Brasil, e, mais particularmente, neste número, a Alian-ça Francesa mais antiga, a do Rio de Janeiro.Além da apresentação de uma Aliança Francesa, serão igual-mente apresentados uma região, acontecimentos culturais, a vida das Alianças em geral. Também serão esboçados os retratos de uma personalidade francófila que marcou a vida das Alianças e que é uma figura brasileira, dos artistas e in-telectuais franceses e brasileiros em turnê pelas Alianças, de um grande chefe de cozinha que soube fazer uma síntese da cozinha francesa e da cozinha brasileira.

Para abrir esta série de retratos, o presidente da Aliança Francesa de Brasília, Ernesto Silva. Pioneiro na criação da capital, muito próximo do presidente Kubitscheck, Ernesto Silva fundou a Aliança Francesa, abrigada num prédio pro-jetado pelo arquiteto Oscar Niemeyer, e continua a presidir seu destino. A nova cabeça, o novo rosto do Brasil têm pelo menos um traço francês graças a ele. O tear de gente fun-cionou a contento.Tal como fez com Tahar Ben Jelloun, convidado pela Aliança Francesa e a Embaixada da França por ocasião da Semana da Francofonia.

Aí, a obra é ainda mais complexa: ela primeiramente mistura fios franceses com fios francófonos antes de nela acrescen-tar fios brasileiros: esse escritor marroquino que escreve em francês (ele recebeu o Prêmio Goncourt) veio ao encontro das culturas brasileiras com as quais iniciou um diálogo denso em que a exclusão e a integração, que estão entre seus temas de reflexão, encontraram matéria para se enri-quecer numa síntese frutuosa. O tear de gente funcionou a contento.A Semana da Francofonia terá sido igualmente a oportu-nidade de redescobrir Villegagnon – e estamos aqui nos primeiros momentos do encontro com o Outro, a partir do

qual serão tecidos os laços futuros – e de lembrar as viagens de Blaise Cendrars ao Brasil e as influências que isso terá em sua obra.

Síntese ainda na cozinha de Flávia Quaresma, uma chefe de grande qualidade, ex-aluna do Cordon bleu, parceira da Aliança Francesa de Paris, e que nos regala no Rio de Janei-ro. Ao verem sua receita de foie gras, os senhores constata-rão que esse produto francês por excelência está se tornan-do brasileiro ou, mais exatamente, que seu foie gras, graças à inspiração que ela mostra, é uma mistura feliz de nossas duas culturas. Parada na imagem. O tear de gente funcio-nou a contento.

Percorreremos igualmente o Brasil, por um lado para ter uma visão do que fazem as Alianças Francesas, por outro para descobrir uma região.Desta vez, a França Equinocial. Iremos a São Luís do Mara-nhão em 1º de março de 2007: inauguração de uma nova sede da Aliança, onde foi a casa do governador Moreiras. Uma sede generosamente doada pelo governo do Estado do Maranhão e restaurada graças à Petrobrás e à participa-ção da Embaixada da França. O tear de gente funcionou a contento, como na própria região do Maranhão.Como vimos, esta revista não tem outro objetivo, através das manifestações e dos retratos de regiões e homens, se-não valorizar os produtos desses teares de gente que são as Alianças Francesas, e cada número trará exemplos e teste-munhos disso.

Sim, então, a Aliança Francesa em destaque. Honrada por servir o Brasil, por ser brasileira e uma porta aberta para a França e a francofonia.Mas esta revista não existiria sem a generosidade de seus anunciantes.

A França, no Brasil, são 550 importantes empresas francesas, que participam da vida econômica do país e que estão im-plicadas em seu desenvolvimento.Que aquelas que aceitaram nos dar seu apoio sejam aqui agradecidas por terem, uma vez mais, dado prova de que uma empresa não é só economia, também é compromisso social e cultural.

Pierre LABBeDelegado geral da Aliança Francesa de Paris no Brasil.

Diretor-geral da Aliança Francesa do Rio de Janeiro.

* em francês, un métier à métisser.

Editorial

Page / página - �

Page 8: Le magazine Brasil

� - Page / página

alliance Française de rio de JaneiroUne idée

ui pouvait prévoir, lorsqu’une poignée d’hommes se réunit à Paris en 1883 pour évoquer la diffusion de la langue et de la culture françaises à l’étranger, qu’à pei-

ne plus d’un siècle plus tard l’Alliance française, née de cette réunion, compterait 420 000 étudiants sur les cinq conti-nents et qu’au Brésil , en 2007, elle représenterait le premier réseau du monde avec 32 000 élèves ?La France du dernier quart du 20ème siècle est toute à ses convictions civilisatrices. Diffuser le français c’est diffuser les Lumières et c’est déjà donner accès aux droits de l’homme. Comme l’écrit Pierre Foncin, le premier Secrétaire général de l’Alliance, en 1884 : « Seront fondées partout dans le monde des écoles, sans distinction de nationalité, d’âge, de sexe, de condition, de fortune, de couleur ou de race, où sera ensei-gnée la langue dans laquelle furent écrits, pour la première fois, les Droits de l’Homme. »A ces idées, le Brésil est lui-même très sensible. Il est d’abord, malgré les vicissitudes historiques, sensible à la France.

Déjà en 1816, Don João VI qui voulait donner à son peuple une ouverture intellectuelle et artistique avait fait venir de France ce que l’on appelle toujours la « Mission artistique française » qui, selon les mots de l’ambassadeur Marcos de Azambuja, président de la fondation Casa França Brasil,

«nous montra le monde et nous révéla ensuite à nous-mê-mes». Constituée de peintres, sculpteurs, graveurs et ar-chitectes français dont Joachin Lebreton, Nicolas-Antoine Taunay, Charles Pradier, Jean-Baptiste Debret, Grandjean de Montigny pour n’en citer que quelques-uns, cette Mission artistique allait influencer profondément l’art de l’époque et donner naissance à la future Ecole des Beaux-Arts.Nombreux sont encore à Rio les monuments, les places, les tableaux, les ouvrages qui rappellent les travaux et l’influen-ce durable de cette Mission.Cette influence se perpétue tout au long du siècle, voire ga-gne en puissance et lorsque l’Alliance française est fondée dans la capitale carioca en 1885, les idées de liberté, d’éga-lité et de fraternité, les idées de progrès et d’émancipation sont largement répandues dans les milieux et les cercles in-tellectuels.

La Rua do Ouvidor parle français ; les cafés résonnent des discussions passionnées sur les derniers livres arrivés de France par bateau et Sarah Bernhardt fait un triomphe Don Pedro II lui-même est un fervent admirateur de la Fran-ce, de ses idées, de ses progrès scientifiques. En 1886, il re-met ainsi l’ordre de la Cruz Vermelha à Pasteur et il contribue financièrement à la création de l’Institut Pasteur à Paris.

Q

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o

uem poderia prever, quando um punhado de ho-mens se reuniu em Paris em 1883 para evocar a difu-são da língua e da cultura francesa no exterior, que

pouco mais de um século depois a Aliança Francesa, nas-cida dessa reunião, contaria com 420.000 estudantes nos cinco continentes e que, no Brasil, em 2007, ela represen-taria a primeira rede do mundo com 32.000 alunos?A França do último quartel do século XX está inteiramen-te absorvida por suas convicções civilizadoras. Difundir o francês é difundir as Luzes e já é dar acesso aos direitos hu-manos. Como escreve Pierre Foncin, primeiro Secretário-geral da Aliança, em 1884: “Serão por toda parte fundadas no mundo escolas, sem distinção de nacionalidade, idade, sexo, condição, fortuna, cor ou raça, onde será ensinada a língua na qual foram escritos, pela primeira vez, os Direitos Humanos.”A essas idéias o próprio Brasil é muito sensível. É, antes de mais nada, apesar das vicissitudes históricas, sensível à França.Já em 1816, Dom João VI, que queria dar a seu povo uma

a aliança Francesa do rio de JaneiroUma idéia

abertura intelectual e artística, mandara vir da França o que sempre foi chamado a “Missão Artística Francesa” que, segundo as palavras do embaixador Marcos de Azambuja, presidente da fundação Casa França-Brasil, “nos mostrou o mundo e nos revelou em seguida a nós mesmos”. Consti-tuída de pintores, escultores, gravuristas e arquitetos fran-ceses dentre os quais Joachin Lebreton, Nicolas-Antoine Taunay, Charles Pradier, Jean-Baptiste Debret, Grandjean de Montigny para só citar alguns, essa Missão Artística ia influenciar profundamente a arte da época e dar nasci-mento à futura Escola de Belas Artes.Ainda são numerosos no Rio os monumentos, praças, qua-dros, obras que lembram os trabalhos e a influência durá-vel dessa Missão. Essa influência se perpetua ao longo do século, até mesmo ganha força e, quando a Aliança Fran-cesa é fundada na capital carioca em 1885, as idéias de li-berdade, igualdade e fraternidade, as idéias de progresso e emancipação são amplamente difundidas nos meios in-telectuais.

Q

Page 9: Le magazine Brasil

Page / página - �

AF de Rio de Janeiro

Page 10: Le magazine Brasil

�0 - Page / página

AF de Rio de Janeiro

t lorsque, au nom des idées qui, certes, n’appartien-nent pas en propre à la France mais que la France a largement diffusées, il doit abdiquer, c’est à Paris qu’il

s’exile et c’est à Paris qu’il meurt.On le voit donc, la création de l’Alliance française de Rio de Janeiro, deux ans à peine après la création de l’Alliance française à Paris, n’a rien que de tout- à- fait naturel. Restait à lui donner un visage et l’on n’est pas surpris que ce soit un peintre, Auguste Petit, auteur, entre autres, du portrait d’Oswaldo Cruz, qui en devienne le premier pré-sident.La culture, mariée à la langue, pour répandre partout les vérités humanistes.

********

*Cette philosophie, en dépit des difficultés des temps, s’est toujours maintenue. Et si les cours gratuits des années 1900 ( gratuits !) sont devenus payants - temps obligent - jamais l’Alliance française n’a perdu de vue son idéal pre-mier. Jamais, en particulier, elle n’a cessé de s’intéresser aux plus démunis pour leur donner accès - autant que faire se peut - à la culture. Aujourd’hui, en 2007, ce sont 120 jeunes des milieux défavorisés qui bénéficient d’une bourse pour étudier le français. Mais au total, cela représente beaucoup plus : l’Alliance consacre en effet 20% de son budget à des bourses afin de permettre au plus grand nombre, comme ce fut le cas de leurs aînés, l’entrée de plain pied dans la langue et la culture françaises.

l’alliance française au cœur de rio de Janeiro et au cœur du Brésil

E L’Alliance française au cœur de Rio de Janeiro et au cœur du Brésil

L’Alliance française est chère au cœur des Brésiliens, des Cariocas d’abord parce qu’elle représente pour eux le meilleur de la France, de ses idées et de sa culture. Et encore aujourd’hui, on ne peut qu’être surpris, dans un monde globalisé où le profit, l’utilitaire et le futile sont les autres noms du Veau d’or, de voir que près de la moitié du public de l’Alliance, y compris dans la tranche des 18-30 ans, vient apprendre le français non pas pour l’utiliser dans sa carrière professionnelle présente ou à venir, mais pour le plaisir, pour ce que représente la France dans son ima-ginaire, pour Victor Hugo et le Général de Gaulle, pour la gastronomie et les parfums, pour Paris et la femme.Clichés dira-t-on. Mais comme l’écrivait déjà Cocteau, pre-nez un cliché, frottez le, décapez le et vous verrez bientôt apparaître en dessous une vérité de fond.Pour la vie intellectuelle et scientifique également. Dejà en 1908, tous les jeudi étaient données des conférences dont certaines eurent un grand retentissement. Comme lors du centenaire de la mort d’Assis Chateaubriand.Cette affection pour la France explique le succès de l’al-liance française de Rio de Janeiro.Un succès qui se traduit d’abord en chiffres : 162 élèves en 1908, plus de 5500 aujourd’hui, après avoir dépassé les 12 000 dans les années 80.

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o

Rua do Ouvidor fala francês; os cafés ressoam discus-sões apaixonadas sobre os últimos livros chegados da França por barco e Sarah Bernhardt triunfa.

O próprio Dom Pedro II é um fervoroso admirador da Fran-ça, de suas idéias, de seus progressos científicos. Assim, em 1886, ele entrega a Ordem da Cruz Vermelha a Pasteur e contribui financeiramente para a criação do Instituto Pas-teur em Paris.E quando, em nome das idéias que, decerto, não perten-cem propriamente à França mas que a França amplamente difundiu, é forçado a abdicar, é em Paris que se exila e é em Paris que morre.Como vemos, pois, a criação da Aliança Francesa do Rio de Janeiro, dois anos apenas após a criação da Aliança France-sa em Paris, nada tem senão de muito natural.Restava dar-lhe um rosto, e não ficamos surpresos que seja um pintor, Auguste Petit, autor, entre outros, do retrato de Oswaldo Cruz, que dela se torne o primeiro presidente.A cultura, casada à língua, para difundir por toda parte as verdades humanistas.

***

Essa filosofia, a despeito das dificuldades dos tempos, sempre se manteve. E se os cursos gratuitos dos anos 1900 (gratuitos!) tornaram-se pagos – os tempos obrigam –, ja-

mais a Aliança Francesa perdeu de vista seu ideal primeiro. Jamais, em particular, cessou de se interessar pelos mais desprovidos para lhes dar acesso – tanto quanto possí-vel – à cultura. Hoje, em 2007, são 120 jovens de meios desfavorecidos que usufruem de uma bolsa para estudar francês. Mas, no total, isso representa muito mais: com efeito, a Aliança dedica 20% de seu orçamento a bolsas a fim de permitir ao maior número, como foi o caso dos mais velhos, a entrada sem dificuldade na língua e na cultura francesas.

A Aliança Francesa no coração do Rio de Ja-neiro e no coração do Brasil

A Aliança Francesa está no coração dos brasileiros, dos ca-riocas antes de mais nada, porque representa para eles o melhor da França, de suas idéias e de sua cultura. E ainda hoje, só podemos ficar surpresos, num mundo globaliza-do onde o lucro, o utilitário e o fútil são os outros nomes do Bezerro de ouro, de ver que quase a metade do públi-co da Aliança, inclusive a faixa etária dos 18 aos 30 anos, vem aprender o francês não para utilizá-lo em sua carreira profissional presente ou futura, mas pelo prazer, pelo que representa a França no imaginário deles, por Victor Hugo e o General de Gaulle, pela gastronomia e os perfumes, por Paris e a mulher.

a

Page 11: Le magazine Brasil

Page / página - ��Sarah Bernhardt

Page 12: Le magazine Brasil

�� - Page / página

Page 13: Le magazine Brasil

Page / página - ��

****

Cette affection explique aussi pourquoi l’Alliance est à peine une école étrangère et bien plus une Carioca qui a gardé un accent charmant. Il faut au demeurant rappeler que les statuts de l’Alliance sont brésiliens et que son co-mité est essentiellement composé de Brésiliens qui vivent ainsi leur amitié et estime pour la France.C’est en fait une vieille famille carioca qui a vécu étroite-ment toutes les aventures de Rio et du Brésil. Et ce, dès le début, à sa façon.On dit même que les premières réunions de l’alliance, en 1885, se sont tenues dans la maison de la Marquise de Santos.

Se non è vero…Quoi d’étonnant alors que l’alliance , dès son origine, ait été liée à la petite et à la grande histoire du pays.Elle est là, discrète mais attentive, lorsque la République est proclamée. Elle est là, réjouie, lorsque l’Académie des Belles Lettres est fondée en 1897 et elle entretient avec elle des rapports étroits : très régulièrement, des académi-ciens font partie de son comité, comme Tarcísio Padilha en 2005, Arnaldo Niskier récemment, le regretté Marcos Almir Madeira naguère. Et plusieurs fois l’Alliance a eu l’honneur d’avoir un immortel comme président. Ce fut Miguel Osório de Almeida de 1943 à 1948, Rodrigo Otavio Filho de 1953 à 1964, Américo Jacobina Lacombe de 1968 à 1980.Elle est là, souffrante, mais soutenue par les Cariocas, pen-dant les deux conflits mondiaux qui virent la France dans la tourmente.

Et Auguste Petit, encore président en 1918, remerciait les Cariocas en ces termes :« Même avec l’angoisse qui nous étreignait le coeur en 1918, après trois années de luttes dont on ne pouvait pré-voir l’issue, l’alliance n’a pas arrêté ses activités et forts de votre appui, nous avons ouvert nous cours. Inutile de dire qu’ils ont été suivis par un nombre considérable d’élèves des deux sexes qui attachent à la connaissance de la lan-gue française une importance capitale, surtout depuis le début de la guerre. Nos élèves, en effet, eurent l’intuition, qu’après la Victoire qui sans nul doute sourirait à nos ar-mées, la langue française aurait dans les domaines com-mercial et industriel de l’après guerre, un rôle prépondé-rant. Voilà qui explique leur nombre croissant aux cours de l’Alliance ainsi que leur assiduité exemplaire. »Elle est là encore, compatissante et active, pendant les années particulières que le Brésil a connues de 1964 au début des années 80. Et Gilberto Braga, le très populaire auteur de télénovelas se rappelle avec émotion les discus-sions qu’il avait dans l’alliance française de Copacabana. En souvenir de ces moments intenses il a même fait re-constituer le bar de l’alliance où se tenaient ces rencontres et il en a fait le sujet d’une scène dans un de ses feuilletons. Le professeur Karydakis rappelle quant à lui que pendant cette période, « les cours de français étaient très fréquen-tés dans les filiales de Copacabana et d’Ipanema, principa-lement les cours de littérature et de civilisation françaises, parce que l’on traitait dans ces cours d’auteurs qui avaient été censurés. »

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o

Clichês, dirão. Mas como já escrevia Cocteau, tomem um clichê, esfreguem-no, retirem a casca e logo verão apare-cer por baixo uma verdade de fundo.Para a vida intelectual e científica igualmente. Já em 1908, todas as quintas-feiras eram dadas conferências, sendo que algumas tiveram grande repercussão.Essa afeição pela França explica o sucesso da Aliança Fran-cesa do Rio de Janeiro.Um sucesso que primeiro se traduz em números: 162 alu-nos em 1908, mais de 5.500 hoje, após ter ultrapassado os 12.000 nos anos 80.Essa afeição também explica por que a Aliança é bem pouco uma escola estrangeira e bem mais uma carioca que guardou um sotaque encantador. De resto, é preciso lembrar que os estatutos da Aliança são brasileiros e que seu comitê é essencialmente composto de brasileiros que vivem assim sua amizade e estima pela França.É, na verdade, uma velha família carioca que viveu estreita-mente todas as aventuras do Rio e do Brasil.E isto, desde o início, à sua maneira.Contam até que as primeiras reuniões da Aliança, em 1885, foram realizadas na casa da Marquesa de Santos.Se non è vero…O que de mais espantoso, então, que a Aliança, desde a sua origem, tenha estado ligada à pequena e à grande história do país.Ela está presente, discreta mas atenta, quando a Repúbli-ca é proclamada. Está presente, feliz, quando a Academia

Brasileira de Letras é fundada em 1897 e mantém com ela relações estreitas: muito regularmente, acadêmicos fazem parte de seu comitê, como Tarcísio Padilha em 2005, Arnal-do Niskier recentemente, o saudoso Marcos Almir Madeira há pouco. E, várias vezes, a Aliança teve a honra de ter um imortal como presidente. Foi Miguel Osório de Almeida de 1943 a 1948, Rodrigo Otávio Filho de 1953 a 1964, Américo Jacobina Lacombe de 1968 a 1980.Ela está presente, doente, mas apoiada pelos cariocas, durante os dois conflitos mundiais que viram a França na tormenta.E Auguste Petit, ainda presidente em 1918, agradecia aos cariocas nestes termos:“Mesmo com a angústia que nos apertava o coração em 1918, após quatro anos de lutas cujo desfecho não se podia prever, a Aliança não interrompeu suas atividades; fortalecidos pelo apoio de vocês, abrimos nossos cursos. Inútil dizer que foram freqüentados por um número consi-derável de alunos dos dois sexos que dão ao conhecimen-to da língua francesa uma importância capital, sobretudo desde o início da guerra. Com efeito, nossos alunos tive-ram a intuição de que, após a Vitória que sem dúvida algu-ma sorriria aos nossos exércitos, a língua francesa teria nos âmbitos comercial e industrial do pós-guerra um papel preponderante. Eis o que explica o número crescente de estudantes nos cursos da Aliança assim como sua assidui-dade exemplar.”

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o

AF de Rio de Janeiro

Page 14: Le magazine Brasil

�� - Page / página

Elle et là, plus que jamais, dans les années 80, où elle arrive à compter plus de 12 000 étudiants et 14 filiales .

****

Ces dernières décades, le monde a changé considérable-ment et l’alliance a subi à la fois les contrecoups négatifs de ces changements mais aussi leurs effets positifs.Certes, l’anglais est aujourd’hui le « must » mais beaucoup s’emploient à protéger la diversité des langues et des cultures. Dans cette lutte pour la diversité, le rôle de la langue fran-çaise est important . Elle se présente comme la langue du non-alignement pour reprendre une expression de Phi-lippe de Saint Robert, une langue de la différence et du recours. C’est ce qui explique probablement que, pour la première fois, les effectifs globaux de l’Alliance française dans le monde dépassent les 420 000 étudiants et que pa-rallèlement, ses effectifs à Rio de Janeiro et au Brésil re-montent régulièrement depuis plusieurs années.Cette remontée tient aussi à sa professionnalisation car il faut que l’alliance, tout en conservant ses objectifs huma-nistes, soit gérée comme une entreprise. C’est même là la condition pour qu’elle puisse servir ces objectifs.Rappelons-nous les propos d’un ancien ministre de la culture: « économie et culture, même combat ».C’est en améliorant ses conditions économiques qu’elle pourra se mettre le mieux au service de ses étudiants.

Rigueur dans la gestion; adaptation au marché; attention spéciale portée aux clients ; démarchage de nouveaux publics; publicité; travail sur l’image; modernisation, voilà quelques uns des mots-clefs qui sont ceux de l’alliance de Rio de Janeiro en 2007.Dans cette alliance de la tradition et de la modernité, elle reproduit les deux visages de la France et du Brésil et, avec la sérénité de ceux qui possédent un illustre passé, elle re-garde avec défi et confiance, l’avenir.

Pierre LabbeDirecteur général de l’Alliance française de Rio de JaneiroDélégué général de l’Alliance française de Paris au Brésil

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o

Ela está presente ainda, sensível e ativa, durante os anos particulares que o Brasil conheceu de 1964 ao início dos anos 80. E Gilberto Braga, o popular autor de telenovelas lembra com emoção as discussões que tinha na Aliança Francesa de Copacabana. Em lembrança desses momen-tos intensos, ele até mandou reconstituir o bar da Aliança onde eram realizados esses encontros e dele fez tema em uma cena de suas novelas. O professor Karydakis, por sua vez, lembra que, durante esse período, “os cursos de fran-cês eram muito freqüentados nas filiais de Copacabana e Ipanema, principalmente os cursos de literatura e civiliza-ção francesas, porque nesses cursos eram estudados auto-res que haviam sido censurados.”Ela está presente, mais do que nunca, nos anos 80, em que chega a contar com mais de 12.000 estudantes e 14 filiais.

***

Nestas últimas décadas, o mundo mudou consideravel-mente e a Aliança sofreu a um só tempo os contragolpes negativos dessas mudanças mas também seus efeitos po-sitivos.Certo, o inglês é hoje o “must” mas muitos procuram prote-ger a diversidade das línguas e das culturas.Nessa luta pela diversidade, o papel da língua francesa é importante. Ela se apresenta como a língua do não-alinha-mento, para retomar uma expressão de Philippe de Saint-

Robert, uma língua da diferença e do recurso. É o que tal-vez explique que, pela primeira vez, os efetivos globais da Aliança Francesa no mundo ultrapassem os 420.000 estu-dantes e que, paralelamente, seus efetivos no Rio de Janei-ro e no Brasil venham crescendo regularmente há vários anos.Esse crescimento também se deve à sua profissionalização pois é preciso que a Aliança, sem deixar de preservar seus objetivos humanistas, seja gerida como uma empresa. É até esta a condição para que possa servir a esses objeti-vos.Lembremos as palavras de um antigo ministro da Cultura: “economia e cultura, mesma luta”.É melhorando suas condições econômicas que ela poderá se colocar melhor a serviço de seus estudantes.Rigor na gestão; adaptação ao mercado; atenção especial dada aos clientes; busca de novos públicos; publicidade; trabalho sobre a imagem; modernização, eis algumas das palavras-chave que são as da Aliança Francesa do Rio de Janeiro em 2007.Nesta aliança da tradição e da modernidade, ela reproduz os dois rostos da França e do Brasil e, com a serenidade daqueles que possuem um ilustre passado, olha o futuro com desafio e confiança.

Pierre Labbe Diretor geral da Aliança Francesa do Rio de JaneiroDelegado-geral da Aliança Francesa de Paris no Brasil

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o

AF de Rio de Janeiro

www.urbanliving.net

1500 apartements meublés et non meublés court et long terme-service affaire

1500 apartamentos mobiliados ou não, curto e longo prazo, serviço negócio

Urban Living281 Fifth Avenue, Third Floor - New York, NY 1006

TEL. 212 689 6606

Urban Living International418 Eigth Street, Brooklyn, NY 11215

TEL.718 788 [email protected]

Page 15: Le magazine Brasil

www.urbanliving.net

1500 apartements meublés et non meublés court et long terme-service affaire

1500 apartamentos mobiliados ou não, curto e longo prazo, serviço negócio

Urban Living281 Fifth Avenue, Third Floor - New York, NY 1006

TEL. 212 689 6606

Urban Living International418 Eigth Street, Brooklyn, NY 11215

TEL.718 788 [email protected]

Page 16: Le magazine Brasil

Qu’est-ce qui vous fait écrire ?L’écrivain ressent parfois quelque déception vis-à-vis de la littérature. Un livre ne change pas forcément la condition des gens. On a parfois l’impression d’écrire pour rien, de s’agiter alors que le monde continue de tourner, mû par des choses qui nous échappent plutôt que par la littérature et la poésie. Maintenant je suis revenu sur ces paroles et j’essaie de faire que la littérature, l’écriture soit vraiment la vie et elle est devenue ma vie. Je ne peux pas m’abstraire de l’écriture. Je vis « dedans ».C’est Jean Genet qui disait que derrière chaque oeuvre ou chaque créateur il doit y avoir un drame, et il citait Van Gogh et Rembrandt. On n’écrit pas pour passer le temps. On écrit souvent parce qu’on a rencontré quelques obstacles dans sa vie et l’écriture peut devenir comme une défense pour témoigner sur ce que l’on a vécu.

Parlez-nous de votre dernier roman « Partir »(ed. Gallimard, 2006).C’est une fiction inspirée par des événements malheureu-sement réels puisqu’il s’agit de ceux qui, au Maroc, à partir de Tanger, tentent la traversée du détroit du Gibraltar pour chercher du travail en Europe. Il s’agit bien sûr d’émigrés non désirés, clandestins, souvent la proie de mafias ou arrê-tés par la police. A partir de cette réalité qui a souvent fait la « une » des journaux, par les drames qu’elle occasionne, j’ai décidé d’écrire ce roman. C’est plus qu’un roman sur l’émi-gration clandestine, c’est un roman sur les détournements du destin, sur ceux qui essaient d’être plus malins que lui et veulent s’arranger un destin sur mesure. C’est le cas de mon personnage principal, Azel, un jeune qui a fait des études supérieures, qui a la volonté de travailler, au chômage au Maroc. Il cherche par tous les moyens à quitter le pays. Ce n’est pas un passeur mafieux qui va le décider à partir, mais un homme espagnol, homosexuel, qui tombe amoureux de lui et lui propose de l’emmener en Espagne. Azel a compris que dans cet arrangement, il y a un prix à payer, c’est-à-dire vendre son corps, et ce faisant, il va aussi perdre son âme.

interviewTahar Ben Jelloun“Les mots voyagent, les hommes émigrent”

a l’occasion de la semaine de la francophonie, en mars 2007, l’ambassade de fran-ce et le réseau des alliances françaises au Brésil ont accueilli l’écrivain tahar Ben Jelloun, pour une série de conférences à São Paulo, florianópolis et rio de Janeiro.tahar Ben Jelloun a placé ses conférences sous le signe du voyage.Voyages, sans visa ni permis de séjour, des mots d’une langue à l’autre. et les mots arabes sont nombreux dans la langue française.Voyages à l’intérieur de lui-même entre la culture et la langue arabes et la culture et la langue françaises, dans l’harmonie et l’enrichissement réciproque. Voyages déchirants, ceux là, des émigrés qui, pour raison économique, s’arrachent à leur pays et doivent payer un prix élevé au risque parfois de perdre leur âme.après ses conférences, tahar Ben Jelloun a accepté de répondre aux questions de corinne loisel, chargée de mission culturelle à la Délégation générale de l’ alliance française de Paris au Brésil.

tahar, vous êtes au Brésil depuis une dizaine de jours. avez-vous rencontré le Brésil ? Quelles sont vos impressions ?Il est très difficile de rencontrer un pays en si peu de jours. J’étais déjà venu il y a 19 ans à l’invitation de mon ami Jorge Amado. Je retrouve ce pays extraordinaire, magique, mer-veilleux, avec cependant quelque chose que je comprends pas : la violence, à travers ce qu’on lit dans la presse, par ce que les gens vous racontent. Pourquoi ce pays si beau est-il le théâtre d’une telle violence ? A São Paulo, je me suis demandé si cette ville ne préfigurait pas l’avenir de beau-coup d’autres pays où les inégalités vont se développer ? c’est-à-dire un monde où les gens aisés se replient sur eux-mêmes, vivent dans des « ghettos » hyper protégés, sécu-risés. Je pense que cette situation ne devrait pas durer, je l’espère. Pour cesser, c’est moins une question de répression que d’organisation et de révolution sociale dans ce pays. Je ne vois pas encore comment le Brésil pourra sortir de cette situation. Malgré cela, le Brésil jouit d’une bonne réputation dans le monde, les gens en parle avec beaucoup de sympa-thie.

en relation avec l’article paru dans le monde, signé par 44 écrivains, que pouvez-vous nous dire sur cette « littérature-monde en français » que vous revendiquez ?Il fallait, depuis longtemps, faire ce manifeste et marquer une distinction nette entre la Francophonie en tant qu’insti-tution politique, créée il y a une cinquantaine d’années pour que la France garde un lien avec ses anciennes colonies, et la littérature écrite par des écrivains nés hors de France, qui utilisent la langue française en l’enrichissant et en par-ticipant à l’épanouissement de la culture française dans le monde. Ces écrivains en ont assez d’être perçus comme des « écrivains métèques », la Francophonie semblait être no-tre destin, alors que nous sommes des écrivains à l’identité parfois double. Chacun a son imaginaire propre, mais nous sommes avant tout des écrivains français, d’expression fran-çaise, nous disons le monde, chacun à sa façon, avec sa pro-pre sensibilité. Il n’y a aucune raison à être confondu avec un projet politique pour lequel nous n’avons pas de sympathie particulière. Nous n’avons rien à voir avec la Francophonie politique, nous sommes des écrivains libres et c’est cette li-berté que nous célébrons.

« J’arrêterai un jour d’écrire pour vivre. Derrière l’oeuvre de Van Gogh et Rembrandt, il y a un drame. »

�� - Page / página

Page 17: Le magazine Brasil

Page / página - ��

Tahar Ben Jelloun “As palavras viajam, os homens emigram”

o que o faz escrever?O escritor às vezes sente uma certa decepção em relação à literatura. Um livro não muda forçosamente a condição das pessoas. Às vezes, temos a impressão de escrever para nada, de nos agitarmos embora o mundo continue a girar, movido por coisas que escapam a nós mais que pela literatura e a poesia. Voltei agora a essas palavras e faço força para que a literatura, a escrita seja de fato a vida, e ela se tornou a mi-nha vida. Não posso me abstrair da escrita. Vivo “dentro”.Jean Genet dizia que por trás de cada obra ou de cada cria-dor deve haver um drama, e ele citava Van Gogh e Rembran-dt. Ninguém escreve para passar o tempo. Em geral escre-vemos porque encontramos certos obstáculos na vida, e a escrita pode se tornar uma espécie de defesa para mostrar o que vivemos.

fale-nos de seu último romance, “Partir”(ed. Gallimard, 2006).É uma ficção inspirada por acontecimentos infelizmente re-ais já que se trata daqueles que, no Marrocos, a partir de Tânger, tentam a travessia do estreito de Gibraltar em busca de trabalho na Europa. É claro que se trata de emigrados não desejados, clandestinos, com freqüência vítimas de má-fias ou presos pela polícia. A partir dessa realidade que com freqüência está nas primeiras páginas dos jornais, pelos dra-mas que ocasiona, decidi escrever esse romance. É mais que um romance sobre a emigração clandestina, é um romance sobre os desvios do destino, sobre aqueles que tentam ser mais espertos que ele e querem conseguir para si um desti-no sob medida. É o caso de meu personagem principal, Azel, um jovem que fez estudos superiores, que tem vontade de trabalhar, que está desempregado no Marrocos. Ele busca por todos os meios deixar o país. Mas não é um atravessador mafioso quem vai convencê-lo a partir, e sim um espanhol, homossexual, que se apaixona por ele e se propõe a levá-lo para a Espanha. Azel entendeu que, nesse arranjo, há um preço a ser pago, isto é, vender o corpo e, assim fazendo, ele também vai perder a alma.

Você está no Brasil há uns dez dias.acaso encontrou o Brasil? Quais são as sua impressões?É muito difícil encontrar um país em tão poucos dias. Já es-tive aqui há 19 anos, a convite de meu amigo Jorge Amado. Reencontro este país extraordinário, mágico, maravilhoso, com algo, no entanto, que não entendo: a violência, atra-vés do que lemos na imprensa, porque nos falam dela. Por que este país tão bonito é teatro de tal violência? Em São Paulo, perguntei-me se essa cidade não prefigurava o futu-ro de muitos outros países onde as desigualdades vão se desenvolver? isto é, um mundo onde as pessoas ricas vol-tam-se para si mesmas, vivem em “guetos” hiperprotegidos, em segurança. Acho que essa situação não deveria durar, espero. Para cessar, é menos uma questão de repressão que de organização e de revolução social neste país. Ainda não vejo como o Brasil poderá sair dessa situação. Apesar disso, o Brasil goza de boa reputação no mundo, as pessoas falam dele com muita simpatia.

Quanto ao artigo publicado no jornal Le Monde, assinado por 44 escritores, o que pode nos dizer sobre essa “litera-tura-mundo em francês” que você reivindica?Há muito tempo, era preciso fazer esse manifesto e esta-belecer uma distinção clara entre a francofonia enquanto instituição política, criada há uns cinqüenta anos para que a França mantivesse um vínculo com suas antigas colônias, e a literatura escrita por escritores nascidos fora da França, que usam a língua francesa enriquecendo-a e participando da expansão da cultura francesa no mundo. Esses escritores estão cansados de serem vistos como “escritores metecos”. A francofonia parecia ser nosso destino, embora sejamos escritores de identidade às vezes dupla. Cada qual tem seu imaginário próprio, mas somos antes de tudo escritores franceses, de expressão francesa, dizemos o mundo, cada um à sua maneira, com sua própria sensibilidade. Não há razão alguma para sermos confundidos com um projeto po-lítico pelo qual não temos simpatia particular. Nada temos a ver com a francofonia política, somos escritores livres e é essa liberdade que celebramos.

Por ocasião da Semana da Francofonia, em março de 2007, a Embaixada da França e a rede das Alianças Francesas no Brasil receberam o escritor Tahar Ben Jelloun para uma série de conferências em São Paulo, Florianópolis e no Rio de Janeiro.Tahar Ben Jelloun colocou suas conferências sob o signo da viagem.Viagens, sem visto nem direito de permanência, palavras de uma língua à outra. E as palavras árabes são numerosas na língua francesa.Viagens no interior de si mesmo entre a cultura e a língua árabes e a cultura e a língua francesas, na harmonia e no enrique-cimento recíprocos.Viagens dilacerantes, estas, dos emigrados que, por razão econômica, se afastam de seus países e devem pagar um preço caro, às vezes arriscando perder a alma.Após suas conferências, Tahar Ben Jelloun aceitou responder às perguntas de Corinne Loisel, encarregada da missão cultural na Delegação Geral da Aliança Francesa de Paris no Brasil.

“Um dia vou parar de escrever para viver. Por trás da obra de Van Gogh e Rembrandt, há um drama.”

Interview Tahar Ben Jelloun

Page 18: Le magazine Brasil

�� - Page / página

BlaiSE CEndrarSBlaiSE CEndrarS Et lE BréSilJérôme Michaud-Larivière est scénariste de cinéma et auteur de romans. Lorsqu’il prend connaissance des voyages de Blaise Cendrars au Brésil, entre 1924 et 1928, il se lance sur les traces du poète, ce qui donnera naissance à un important ouvrage, Aujourd’hui, Cendrars part au Brésil (Fayard, 2003), traduit et publié en 2006 au Brésil (Companhia das Letras). Il rencontre Carlos Augusto Calil, professeur à l’Université de São Paulo (Département de cinéma, radio et télévision), réalisateur de nombreux documentaires dont « Acaba de chegar ao Brasil o bello poeta francês Blaise Cendrars » qui re-prend le titre d’un journal de São Paulo en 1924. Carlos Augusto Calil fait partie du Comité de l’association international Blaise Cendrars. Il est aujourd’hui Secrétaire municipal de la Culture de la Ville de São Paulo.

invité par l’alliance française, l’ambassade de france et en partenariat avec le consulat général de Suisse, Jérôme michaud-larivière est revenu sur ces voyages qui ont marqué l’histoire des échanges culturels entre la france et le Brésil, à l’occasion des conférences qu’il a donnés dans les alliances françaises de Brasília, Belo Horizonte, rio de Janeiro, et São Paulo.

orsque Blaise Cendrars est invité au Brésil par le grou-pe des Modernistes, dont Mario de Andrade, Oswald de Andrade et Tarsila de Amaral, ces derniers perçoi-

vent l’innovation et la force de son écriture. Cendrars et les Modernistes brésiliens sont en accord sur un renouveau nécessaire de la poésie qui ne doit pas faire style, qui doit « châtrer le Verbe ».

C’est en 1923 que Cendrars rencontre à Paris le poète Oswald de Andrade et sa femme peintre, Tarsila de Amaral, qui lui font découvrir la culture brésilienne. Par leur inter-médiaire, Blaise Cendrars rencontrera Paulo Prado, fortuné bibliophile (grâce au commerce du café) passionné d’art, de littérature et de poésie. Celui-ci invite Blaise Cendrars au Brésil. Fin janvier 1924, Cendrars embarque au Havre. Il a 37 ans. C’est un écrivain poète quelque peu marginalisé qui embarque à bord du Formose. Les chapelles littérai-

res françaises (le dadaïsme puis le surréalisme) d’avant et d’après-guerre l’ennuient. Il a d’ailleurs renoncé à l’écriture et s’est plutôt tourné vers le cinéma, notamment en colla-borant à plusieurs films d’Abel Gance. Il vient de vivre un échec avec la réalisation de La Vénus Noire, en Italie. En embarquant pour le Brésil, Blaise Cendrars emmène tout de même avec lui quatre manuscrits, inachevés, promis à des éditeurs, dont ceux de L’Or et Moravagine. L’homme, parti dans un état de renoncement par rapport à la poésie sera métamorphosé par ce voyage.

Sur les conseils de Paulo Prado, Cendrars a lu les récits des premiers écrivains voyageurs au Brésil, dont André Thévet, Jean de Léry ou encore Yves d’Evreux. Sa vision de ce pays restera définitivement marquée du sceau de ces récits. Il ne retranscrira jamais un Brésil réel, dans ses oeuvres futu-res, mais un pays mythique.

La misère dans laquelle a vécu le poète, ces dernières an-nées, contraste avec le luxe dans lequel il évoluera, grâce à ses amis brésiliens « nantis ». Il est logé par son ami Paulo Prado au Copacabana Palace, à Rio de Janeiro, accueilli dans de grandes fazendas du Minas Gerais. Ses ressources personnelles restent cependant quasi nulles et les tenta-tives de ses amis brésiliens pour l’aider à gagner un peu d’argent, notamment en donnant quelques conférences, n’amélioreront pas sa situation.

Blaise Cendrars a « absorbé » le Brésil avec tous ses aspects contrastés, que ce soit le mouvement moderniste, la cultu-re populaire, avec ses racines africaines, ou encore le baro-que brésilien. La puissance industrielle du Brésil le frappe immédiatement, notamment l’activité humaine de la ville de São Paulo. Cendrars, qui a déjà publié une Anthologie nègre, est tout de suite sensible aux sources primitives du Brésil.

Lors d’un séjour dans le Minas Gerais il découvre aussi l’oeuvre d’Aleijadinho, le génial sculpteur infirme. Choqués par l’état d’abandon des églises baroques, Mário de Andra-de, Oswald de Andrade, Tarsila de Amaral, Olívia Guedes de Penteado et Blaise Cendrars décident de créer une as-sociation de protection du baroque brésilien. Cendrars est chargé d’en rédiger les statuts, précurseurs pour l’époque dans le domaine de la conservation du patrimoine.

Deux autres voyages, en 1925 et 1928, succèderont à celui de 1924, interrompu par la Révolution de juillet, dont l’épi-centre était à São Paulo.

Le Brésil sera présent dans de nombreuses oeuvres de Blai-se Cendrars, toujours de manière insidieuse. Avec l’énergie accumulée au Brésil, le poète trouve la force d’achever son premier roman. Au retour de son premier voyage, en 1925, il achève L’Or, auquel il pensait depuis dix ans, qui sera un succès littéraire. Et si le livre raconte la découverte de l’or en Californie, le lecteur avisé y retrouve un décor résolu-ment brésilien. Puis ce sera Moravagine (1926) dont le personnage n’aurait pas trouvé sa place sans le voyage au Brésil et notamment la rencontre de Cendrars avec Febrônio, un assassin célè-bre à cette époque. Même les oeuvres tardives, que ce soit l’Homme foudroyé (1945), Bourlinguer (1948), Trop c’est Trop (1957), entre autres, portent encore des traces de ces voya-ges.

Comme Jérôme Michaud-Larivière, nous pouvons penser que les personnages romanesques « plus grands que natu-re » de Blaise Cendrars ne trouvaient pas d’espace suffisant dans les frontières françaises pour prendre corps. Le Brésil lui a offert ses mythes, ses rêves, ses fantasmes et aura été le terreau fertile pour donner naissance à de nombreux chefs-d’oeuvre futurs.

Corinne LOISeL

l Q

«Avec l’énergie accumulée au Brésil, le poète trouve la force d’achever son premier roman.»

Page 19: Le magazine Brasil

BlaiSE CEndrarSBlaise Cendrars et le Brésil

uando Blaise Cendrars é convidado a visitar o Brasil pelo grupo dos modernistas, dentre os quais Mário

de Andrade, Oswald de Andrade e Tarsila do Amaral, es-tes últimos perceberam a inovação e a força de sua escri-ta. Cendrars e os modernistas brasileiros estão de acordo quanto a uma renovação necessária da poesia que não deve fazer estilo, que deve “castrar o Verbo”.

Em 1923, Cendrars encontra em Paris o poeta Oswald de Andrade e sua mulher pintora, Tarsila do Amaral, que lhe fazem descobrir a cultura brasileira. Por intermédio deles, Blaise Cendrars vai encontrar Paulo Prado, afortunado bi-bliófilo (graças ao comércio do café) apaixonado por arte, literatura e poesia. Este convida Blaise Cendrars a visitar o Brasil. No fim de janeiro de 1924, Cendrars embarca no Ha-vre. Tem então 37 anos. É um escritor e poeta algo margi-nalizado que embarca a bordo do Formose. Os movimen-tos literários franceses (o dadaísmo, depois o surrealismo) de antes e após a Primeira Guerra o entediam. Aliás, ele renunciou à escrita e voltou-se para o cinema, notada-mente ao colaborar em vários filmes de Abel Gance. Acaba de viver um fracasso com a realização de A Vênus Negra, na Itália. Ao embarcar para o Brasil, Blaise Cendrars mesmo assim traz consigo quatro manuscritos, inacabados, pro-metidos a editores, dentre os quais os de O Ouro e Mora-vagine. O homem, que partira num estado de renúncia em relação à poesia, ficará metamorfoseado por essa viagem.

Aconselhado por Paulo Prado, Cendrars leu os relatos dos primeiros escritores que vieram ao Brasil, dentre eles An-dré Thévet, Jean de Léry ou ainda Yves d’Evreux. Sua visão desse país ficará definitivamente marcada por esses rela-tos. Em suas obras futuras, nunca retranscreverá um Brasil real, mas um país mítico.

A miséria em que viveu o poeta, nesses últimos anos, con-trasta com o luxo no qual vai evoluir, graças aos amigos brasileiros “ricos”. É hospedado pelo amigo Paulo Prado no Copacabana Palace, no Rio de Janeiro, acolhido nas gran-des fazendas de Minas Gerais. No entanto, seus recursos pessoais permanecem quase nulos e as tentativas dos amigos brasileiros de ajudá-lo a ganhar um pouco de di-nheiro, notadamente dando conferências, não melhoram sua situação.

Jérôme michaud-larivière é roteirista de cinema e autor de romances. ao tomar conhecimento das viagens de Blaise cendrars ao Brasil, entre 1924 e 1928, lança-se no rastro do poeta, o que vai dar origem a uma importante obra, Hoje Cendrars parte para o Brasil (fayard, 2003), traduzida e publicada em 2006 no Brasil pela editora com-panhia das letras. ele encontra carlos augusto calil, professor da universidade de São Paulo (Departamento de cinema, rádio e televisão), realizador de numerosos documentários dentre os quais “Acaba de chegar ao Brasil o bello poeta francês Blaise Cendrars” que retoma o título de um jornal de São Paulo em 1924. carlos augusto calil faz parte do comitê da associação internacional Blaise cendrars. é hoje Secretário municipal de cultura da cida-de de São Paulo.

convidado pela aliança francesa, a embaixada da frança e em parceria com o consulado geral da Suíça, Jérôme michaud-larivière se debruçou sobre essas viagens que marcaram a história dos intercâmbios culturais entre a frança e o Brasil, por ocasião das conferências que fez nas alianças francesas de Brasília, Belo Horizonte, rio de

BlaiSE CEndrarS E o BraSil

Blaise Cendrars “absorveu” o Brasil com todos os seus as-pectos contrastados, seja o movimento modernista, a cul-tura popular, com suas raízes africanas, ou ainda o barroco brasileiro. A capacidade industrial do Brasil de imediato o impressiona, notadamente a atividade humana da cidade de São Paulo. Cendrars, que já publicou uma Antologia Ne-gra, logo fica sensível às fontes primitivas do Brasil.

Durante uma estada em Minas Gerais, também descobre a obra do Aleijadinho, o genial escultor enfermo. Choca-dos pelo estado de abandono das igrejas barrocas, Mário de Andrade, Oswald de Andrade, Tarsila do Amaral, Olívia Guedes de Penteado e Blaise Cendrars decidem criar uma associação de proteção do barroco brasileiro. Cendrars é encarregado de redigir os estatutos dessa associação, pre-cursores para a época no âmbito da conservação do patri-mônio.

Duas outras viagens, em 1925 e 1928, vão se seguir àquela de 1924, interrompida pela Revolução de Julho, cujo epi-centro estava em São Paulo.

O Brasil estará presente em numerosas obras de Blaise Cendrars, sempre de maneira insidiosa. Com a energia acumulada no Brasil, o poeta encontra forças para acabar seu primeiro romance. No retorno de sua primeira viagem, em 1925, ele termina O Ouro, no qual pensava há dez anos, que será um sucesso literário. E se o livro conta a descober-ta do ouro na Califórnia, o leitor prevenido ali encontra um cenário decididamente brasileiro.

Depois será Moravagine (1926), cujo personagem não te-ria encontrado seu lugar sem a viagem ao Brasil e notada-mente o encontro de Cendrars com Febrônio, um célebre assassino nessa época. Mesmo as obras tardias, seja O ho-mem fulminado (1945), Bourlinguer (1948), Demais é demais (1957), entre outras, ainda trazem marcas dessas viagens.

Como Jérôme Michaud-Larivière, podemos pensar que os personagens romanescos “maiores que o natural” de Blaise Cendrars não encontravam espaço suficiente nas frontei-ras francesas para tomar corpo. O Brasil lhe ofereceu seus mitos, seus sonhos, suas fantasias e terá sido o solo fértil para dar origem a numerosas obras-primas futuras.

Corinne LOISeL

Q

Page / página - ��

Page 20: Le magazine Brasil

�0 - Page / página

a n t á r t i C ala FranCE antarCtiQUEUne incroyable utopie tropicale française

Serge Elmalan, journaliste, écrivain et pro-moteur culturel a publié en 2003 Nicolas de Villegagnon ou l’utopie tropicale (Ed. Fa-vre), un roman historique relatant la stu-péfiante aventure française au Brésil en 1555. Jean-Christophe Ruffin (Rouge Bré-sil, prix Goncourt 2001) a préfacé le livre et écrit : « Il faut embarquer tout gaillar-dement sur ces vaisseaux sans retour, prêt à rencontrer Rabelais et Marie Stuart, Cal-vin et Mem de Sà. L’expérience est unique, nécessaire et ... délicieuse. »

en mars 2007, Serge elmalan a présenté des conférences à Brasília, fortaleza, re-cife et rio de Janeiro. l’occasion de re-venir sur cette histoire merveilleuse, qui contient tous les ingrédients de l’épo-pée...

vec l’appui du Roi de France, Henri II, financé par l’ami-ral de Coligny, Nicolas de Villegagnon, vice-amiral de

Bretagne, chevalier de l’Ordre de Malte, s’étant distingué à la guerre contre les Turcs et les Anglais et connu pour avoir libéré Marie Stuart de ces derniers, accoste en octobre 1555 dans la baie de Rio. Accompagné d’environ 600 hommes, son objectif est d’y fonder une colonie française, la « France An-tarctique ». Nicolas de Villegagnon rêve surtout de créer une société nou-velle, loin de la France et l’Europe « identifiées à la chrétienté, qui se fissurent sous l’impact des guerres, de la Réforme, de l’éclatement chrétien et des besoins de restitution des valeurs du monde antique avec la Renaissance ». *Sur une petite île de la baie de Rio, il entreprend la construc-tion d’un fort, achevé en 1556, et d’Henriville, en hommage au Roi de France, première cité construite sur la rive qui fait face au fort. L’entreprise semble aisée au départ : le Portugal, qui a officiellement découvert le Brésil en 1500 n’a les moyens ni financiers, ni humains de coloniser l’ensemble du territoire. Les Portugais sont pour l’instant regroupés dans la baie de Salvador, où ils fonderont la première capitale. Une confédé-ration de tribus indiennes soutient par ailleurs les Français contre les Portugais. Les indiens Tupinambas installés dans la

a

Page 21: Le magazine Brasil

a n t á r t i C aà la littérature de voyages et au mythe du « bon sauvage » qui influencera durablement l’imaginaire et les penseurs français, de Montaigne jusqu’aux philosophes des Lumières.

Depuis ces premiers échanges, les deux cultures, française et brésilienne, n’ont cessé de se regarder en miroir. Fernando-Henrique Cardoso, sociologue et ex-président du Brésil a souligné l’importance de cette rencontre : « A partir du récit suggestif de Jean de Léry, (...) la France a apporté une contri-bution intense à la formation de l’image que la société brési-lienne s’est faite d’elle-même au long de son histoire. ». Car

au-delà de la tentative de colonisation, c’est surtout une ten-tative de compréhension de l’Autre que nous voyons naître, le Brésil devenant laboratoire d’idées influençant la pensée française et vice-versa. L’échec de la colonisation française est peut-être à l’origine d’une longue histoire d’échanges entre les deux pays, qui se poursuivra au long des siècles, par la Mission artistique française en 1816, ou encore pour ne citer que quelques exemples, l’invitation de Blaise Cendrars par les Modernistes en 1924 et, à partir de 1934, à l’occasion de la création de l’Université de São Paulo à laquelle participeront, Claude Lévi-Strauss, Roger Bastide, Pierre Monbeig et Fer-nand Braudel dans le domaine des sciences humaines.

* p.195 – Nicolas de Villegagnon ou l’utopie tropicale

En commentaire des gravures de Théodore de Bry :En 1555, l’Europe sort à peine du Moyen-Age pour entrer dans la Re-naissance. Avec l’apparition de l’imprimerie, les artistes européens vont découvrir les récits des voyageurs, et notamment l’Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil de Jean de Léry (1578).Théodore de Bry, graveur, disciple de Dürer, consacra la grande ma-jorité de son oeuvre à faire revivre dans un style néo-classique les coutumes anthropophages et festives des Indiens Tupinambas de la France Antarctique. Sans avoir jamais posé le pied au Brésil...

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o

La France Antarctique

Baie de Rio connaissent bien par ailleurs les Français car ceux-ci pratiquent le commerce du bois depuis longtemps dans cette région.Mais il n’est pas simple de diriger cette poignée d’hommes. Sous l’influence de quelques-uns, beaucoup désertent le fort, fuyant les travaux forcés et la rigueur morale que Villegagnon tente de leur imposer, préférant la vie libre à Henriville ou dans les villages indiens.En 1557, Villegagnon fait appel à l’Amiral de Coligny pour lui demander des renforts humains. Il ignore que ce dernier est devenu le chef armé de la Réforme (Calvin étant le chef spiri-

tuel). Avec l’arrivée des protestants sur l’île, l’Histoire du vieux monde va rattraper la jeune colonie. Des querelles religieu-ses se font jour finissant par éclater au sujet du mystère de l’Eucharistie et de la question de la Présence réelle et corpo-relle du corps et du sang du Christ dans le pain et le vin de la Cène. Ces conflits achèveront de ruiner l’entreprise laborieu-se de Nicolas de Villegagnon, en lui faisant revivre vingt-cinq ans après, la vivacité des débats qui l’avaient opposé à Calvin dans sa jeunesse ! Il quitte l’île en janvier 1558 avec l’espoir que le Roi de France écoutera son ultime requête pour sauver l’oeuvre entreprise. Mais Henri II meurt en juillet 1559. Et pen-dant ce temps, près de deux mille soldats portugais, dirigés par Mem de Sà, attaquent et détruisent le fort, imposant la domination du Portugal sur cette partie du Brésil.

Si la tentative de colonisation française fut un désastre, elle eut des conséquences importantes sur les futures relations entre la France et le Brésil. En 1557, parmi les renforts pro-testants, arrive un jeune cordonnier calviniste, Jean de Léry. Il rapporte de son séjour au Brésil et notamment chez les Tu-pinambas, un témoignage exceptionnel sur la vie indigène, qu’il publiera quinze ans plus tard, en 1578 : Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil. Dans cet ouvrage que Claude Lévi-Strauss considérera comme le « bréviaire de l’ethnologue moderne », il décrit sans jugement les pratiques des Indiens. Ce récit, suivi de ceux de Claude d’Abeville et Yves d’Evreux une génération plus tard (autre tentative de colonisation, au nord du Brésil, la « France équinoxiale ») donneront naissance

«la France a apporté une contribution intense à la formation de l’image que la société brésilienne s’est faite d’elle-même au long de son histoire.»

Page / página - ��

Page 22: Le magazine Brasil

�� - Page / página

a n t á r t i C aa França antártiCaUma incrível utopia tropical francesa

Serge elmalan, jornalista, escritor e promotor cultural, publicou em 2003 nicolas de Villegagnon ou a utopia tropical (ed. favre)*, romance histórico que narra a extraor-dinária aventura francesa no Brasil em 1555. Jean-christophe ruffin (Rouge Brésil, prêmio goncourt, 2001) prefaciou o livro e escreve: “embarquem com alegria nessas naus sem volta e estejam prontos para encontrar rabelais e maria Stuart, calvino e mem de Sá, numa experiência única, necessária e… deliciosa.”em março de 2007, Serge elmalan fez conferências em Brasília, fortaleza, recife e no rio de Janeiro. oportunidade para voltar a essa história maravilhosa que contém todos os ingredientes de uma epopéia…

om o apoio do rei da França, Henrique II, finan-ciado pelo almirante De Coligny, Nicolas de Vil-legagnon, vice-almirante da Bretanha, cavaleiro da Ordem de Malta, que se distinguiu na guerra

contra os turcos e os ingleses e ficou conhecido por ter li-bertado Maria Stuart destes últimos, acostou, em outubro de 1555, na baía do Rio de Janeiro. Acompanhado de apro-ximadamente 600 homens, seu objetivo era ali fundar uma colônia francesa, a “França Antártica”.Nicolas de Villegagnon sobretudo sonhava criar uma so-ciedade nova, longe da França e da Europa “identificadas à cristandade, que se fraturavam sob o impacto das guerras, da Reforma, da ruptura cristã e das necessidades de resti-tuição dos valores do mundo antigo com o Renascimen-to”*.Numa pequena ilha da baía do Rio de Janeiro, ele em-preende a construção de um forte, terminado em 1556, e de Henriville, em homenagem ao rei da França, primeira cidade construída na margem em frente ao forte. O em-preendimento de início parece fácil: Portugal, que oficial-mente descobriu o Brasil em 1500, não tem meios nem financeiros, nem humanos de colonizar todo o território. Os portugueses por enquanto estão agrupados na baía de Salvador, onde fundarão a primeira capital. Além disso, uma confederação de tribos indígenas apóia os franceses na luta contra os portugueses. Os índios tupinambás, ins-talados na baía do Rio de Janeiro, de mais a mais conhe-cem bem os franceses pois estes praticam o comércio da madeira há muito tempo nessa região.Mas não é simples comandar esse punhado de homens. Sob a influência de alguns, muitos desertam o forte, fugin-do dos trabalhos forçados e do rigor moral que Villegag-non tenta lhes impor, e preferem a vida livre em Henriville ou nas aldeias indígenas.

Em 1557, Villegagnon apela para o almirante De Coligny para lhe pedir reforços. Ignora que este último se tornou o chefe armado da Reforma (Calvino é o chefe espiritual). Com a chegada dos protestantes na ilha, a história do ve-lho mundo vai alcançar a jovem colônia. Querelas religio-sas surgem e acabam explodindo a respeito do mistério da Eucaristia e da questão da Presença real e corporal do corpo e do sangue de Cristo no pão e no vinho da Santa Ceia. Esses conflitos vão acabar arruinando o empreendi-mento laborioso de Nicolas de Villegagnon, fazendo com que ele reviva, vinte e cinco anos depois, a vivacidade dos debates que o haviam oposto a Calvino na juventude! Ele deixa a ilha em janeiro de 1558 na esperança de que o rei da França escute seu derradeiro pedido para salvar a obra empreendida. Mas Henrique II morre em julho de 1559. E, nesse meio tempo, cerca de dois mil soldados portugue-ses, comandados por Mem de Sá, atacam e destroem o forte, impondo a dominação de Portugal nessa parte do Brasil.

Embora tenha sido um desastre, a tentativa de colonização francesa teve conseqüências importantes sobre as futuras relações entre a França e o Brasil. Em 1557, junto aos re-forços protestantes, chega um jovem sapateiro calvinista, Jean de Léry. Ele trará de sua estada no Brasil, e notada-mente entre os tupinambás, um testemunho excepcional sobre a vida dos índios, que publicará quinze anos mais tarde, em 1558: Viagem à terra do Brasil. Nessa obra que Claude Lévi-Strauss vai considerar o “breviário do antro-pólogo moderno”, ele descreve sem julgamento as prá-ticas dos índios. Esse relato, seguido daqueles de Claude d’Abeville e de Yves d’Evreux uma geração mais tarde (ou-tra tentativa de colonização, no norte do Brasil, a “França

C

Page 23: Le magazine Brasil

Page / página - ��

a n t á r t i C aequinocial”) darão nascimento à literatura de viagens e ao mito do “bom selvagem” que vai de modo durável influen-ciar o imaginário e os pensadores franceses, de Montaigne aos filósofos iluministas.

Desde essas primeiras trocas, as duas culturas, francesa e brasileira, não cessaram de se espelhar. Fernando Henri-que Cardoso, sociólogo e ex-presidente do Brasil, ressal-tou a importância desse encontro: “A partir do sugestivo relato de Jean de Léry, (…) a França deu uma contribuição intensa à formação da imagem que a sociedade brasileira fez de si mesma ao longo de sua história.” Pois, para além da tentativa de colonização, é sobretudo uma tentativa de compreensão do outro que vemos nascer, uma vez que o Brasil se torna um laboratório de idéias a influenciar o pensamento francês e vice-versa. O fracasso da coloniza-ção francesa talvez esteja na origem de uma longa história de trocas entre os dois países, que prosseguirá ao longo dos séculos, pela Missão artística francesa em 1816, ou ain-da, para citar apenas alguns exemplos, o convite de Blaise Cendrars pelos Modernistas em 1924 e, a partir de 1934, na criação da Universidade de São Paulo, da qual participarão

Claude Lévi-Strauss, Roger Bastide, Pierre Monbeig e Fer-nand Braudel no âmbito das ciências humanas.

Em comentário às gravuras de Théodore de Bry:Em 1555, a Europa mal acaba de sair da Idade Média para entrar no Renascimento. Com o aparecimento da impren-sa, os artistas europeus vão descobrir os relatos dos viajan-tes, e notadamente a Viagem à terra do Brasil de Jean de Léry (1578).Théodore de Bry, gravurista, discípulo de Dürer, dedicou a maior parte de sua obra a fazer reviver em estilo neoclás-sico os costumes antropófagos e festivos dos índios tupi-nambás da França Antártica. Sem jamais ter posto os pés no Brasil…

* Publicado no Brasil pela Editora Record em 2003.* Nicolas de Villegagnon ou l’utopie tropicale, p. 195.

La France Antarctique

Page 24: Le magazine Brasil

�� - Page / página

ErnESto Silva

Passionné par la vie, M. Ernesto Silva, ou comme il préfère être appelé, Docteur Ernesto, par amour de la

profession qu’il a exercée durant toute sa vie profession-nelle, entre tant d’autres, nous parle un peu de son par-cours : militaire, vétérinaire, enseignant, administrateur et pionnier de la nouvelle capitale du Brésil - Brasilia, sans parler de son rôle dans la diffusion et la divulgation de l’enseignement de la langue française à Brasília.

REGINA DO PRADO - Et la France, Docteur Ernesto Silva, à quel moment est-elle entrée dans votre vie, vous qui êtes à la Présidence de l’Alliance Française de Brasília depuis trente-cinq ans ?

DR ERNESTO SILVA - Ça fait déjà si longtemps?

Avant de répondre à notre question, le Docteur Ernesto Silva fait une rétrospective de son parcours jusqu’au mo-ment où il a été élu à la Présidence de l’Alliance Française de Brasília en 1972. Il parle du début de sa carrière comme militaire, «militaire par obligation», comme il a l’habitude de dire. Il a toujours voulu être médecin, mais son père n’avait pas de ressources pour payer ses études ; alors, à 19 ans, il passe un concours pour entrer à l’Armée, devenant vétérinaire en 1932. Il exerce aussi la fonction de rédacteur des discours du Général avec lequel il travaillait, emploi qui lui permettait d’étudier à la faculté de médecine de Rio de Janeiro. Il conclut ses études en 1946.

C’est cette année-là qu’il effectue son premier voyage en Europe, restant six mois à Londres, se frottant à la réalité de l’après-guerre : « J’ai été témoin de l’effort de la recons-truction et des restrictions alimentaires ; le peuple anglais était réduit à la consommation de poisson et de pommes de terre. Tous les autres aliments étaient rationnés. J’ai

beaucoup appris de cette expérience. On apprend beau-coup du contact avec d’autres peuples et d’autres us et coutumes. C’est à ce moment-là que j’ai visité Paris pour la première fois. »

REGINA DO PRADO - Quelle est votre spécialité comme médecin ?

DOCTEUR ERNESTO – La Pédiatrie. Je pense que le contact avec les animaux m’a préparé au travail avec les nourris-sons : «aucun des deux ne sait parler».

Le déroulement des événements politiques au Brésil à la suite du suicide du Président Getulio Vargas en 1954, amène le Docteur Ernesto Silva à venir à Brasilia. Il est alors invité par le Vice-Président de l’époque, Café Fillho qui assume la Présidence de la République avant l’élection de Juscelino Kubitschek en 1956. C’est avec fierté que le Doc-teur Ernesto Silva nous montre deux photos prises au côté de l’illustre Président JK. En septembre 1956, le Docteur Ernesto assume la fonction de Directeur de la NOVACAP, la société brésilienne respon-sable de la construction de la Nouvelle Capitale. Il exerce cette fonction jusqu’en mars 1961. Cette même année il assume la direction de la Division Médicale de l’Hôpital de Base, appelé à l’époque « Hôpital Distrital ».

PIONNIER À L’ÉDUCATION ET À LA SANTÉ

Le Docteur Ernesto, orienté par Anisio Teixeira, « éducateur et précurseur de l’Ecole Publique de la Capitale de la Répu-blique », a énormément fait dans le secteur de l’Education à Brasilia.L’amour de son métier, du savoir, de la discipline (qualité acquise durant sa vie militaire), l’ont toujours conduit vers l’éducation et la santé : «l’une ne peut pas exister sans l’autre», affirme-t-il. Il fut ainsi le responsable de la plani-fication et mise en oeuvre du Système Unique de Santé (SUS) de Brasília en 1960.

REGINA DO PRADO : Outre le fait d´être pionnier de Brasi-lia et d’être médecin, puisque vous avez continué à exer-cer l’activité à travers les cabinets de consultations, tout d’abord à la Maison de Santé Santa Lúcia (de 1964 à 1972), puis dans des cabinets de consultations particuliers (de 1972 à 1983), vous avez assumé la présidence de l’Alliance Française de Brasilia en 1972. Pourquoi ?

DOCTEUR ERNESTO SILVA : Mon contact avec la langue française a commencé à l’époque de mes études de mé-decine. Les livres, principalement ceux d’anatomie, étaient tous en Français. La période de six mois passés en France en 1966, période durant laquelle j’étudiais à l’Alliance Française de Paris et où j’étais stagiaire dans des hôpitaux parisiens, a transformé ma façon d’être et m’a imprégné de nouvelles habitudes et coutumes issues de la culture fran-

EntrEvUE avEC lE PréSidEntdE l’allianCE FrançaiSE dE BraSilia,

doCtEUr ErnESto Silva

P

Page 25: Le magazine Brasil

ErnESto Silvaçaise. Elles sont vivaces en moi encore aujourd’hui, comme par exemple de respecter un engagement et d’être ponc-tuel à mes rendez-vous.

Le Président de l’Alliance Française de Brasília a visité 57 pays, entre invitations et participations à des congrès in-ternationaux. Il s’est rendu en France à plus de dix reprises. Le gouvernement français lui a rendu hommage en lui re-mettant les Palmes Académiques et en le faisant Comman-deur de l’Ordre National du Mérite. Il a reçu la médaille d’or de la ville de Paris des mains de Jacques Chirac, alors Maire de la Ville Lumière. REGINA DO PRADO - Docteur Ernesto, nous aimerions sa-voir comment vous analysez l’intérêt et l’attirance de la population de Brasília pour la langue française vous qui êtes depuis trente-cinq ans à la Présidence de l’Alliance Française.

DOCTEUR ERNESTO – Depuis que je suis Président, je ne peux constater qu’un intérêt croissant. Ces deux dernières années la demande a été telle que nous avons dû ouvrir de nouvelles salles de classes et une filiale dans le « Setor Sudoeste » de Brasília.

REGINA DO PRADO – Quel est le conseil ou message que vous aimeriez faire passer aux lecteurs de cette revue ?

DOCTEUR ERNESTO - Persévérance et force dans la pour-suite de vos objectifs. Le destin favorise ceux qui ont un itinéraire précis. Comme dit Sénèque : « il n’y a pas de vent favorable pour un bateau sans but.» Pour moi l’éducation est la plus importante de toutes les priorités.

Nous gardons de cette entrevue l’image d’un homme vaillant, cultivé, courageux et qui par amour de la vie, affir-me, du sommet de son expérience et de sa sagesse : «Je ne voudrais pas mourir. La mort est traître mais quand cela se produira, j’aimerais être incinéré et voir mes cendres épar-pillées sur le sol de cette ville que j’aime tellement.»

Regina du Prado, enseignante de Français à l’Alliance Fran-çaise de Brasília, a assumé durant vingt-deux ans la fonc-tion d’attachée de presse de l’Ambassade de France à Bra-silia - Brésil.

TRADUCTION :Mariana Del-Penho Catta Preta - Pascale de Schuyter HualpaMaria Antonietta Barbosa Ribeiro

Dr. Ernesto SILvA

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o

«Je ne voudrais pas mourir. La mort est traître mais quand cela se pro-duira, j’aimerais être incinéré et voir mes cendres éparpillées sur le sol de cette ville que j’aime tellement.»

Page / página - ��

Page 26: Le magazine Brasil

�� - Page / página

ErnESto SilvaREGINA DO PRADO – E a França, Dr. Ernesto Silva, em que momento ela entrou em sua vida, o senhor que está na presidência da Aliança Francesa de Brasília há trinta e cin-co anos?

DR. ERNESTO SILVA – Já faz tanto tempo?

Antes de responder à nossa questão, o Dr. Ernesto Silva faz uma retrospectiva de seu percurso até o momento em que foi eleito para a presidência da Aliança Francesa de Bra-sília em 1972. Fala do início de sua carreira como militar, “militar por obrigação”, como costuma dizer. Sempre quis ser médico, mas o pai não tinha recursos para pagar seus estudos; então, aos 19 anos, prestou concurso para entrar no Exército, tornando-se veterinário em 1932. Também exercia uma função de redator dos discursos do general com o qual trabalhava, emprego que lhe permitia estudar na faculdade de medicina do Rio de Janeiro. Concluiu seus estudos em 1946.Foi nesse ano que efetuou sua primeira viagem à Europa, permanecendo seis meses em Londres, vendo de perto a realidade do pós-guerra: “Fui testemunha do esforço de reconstrução e das restrições alimentares; o povo inglês estava reduzido ao consumo de peixe e batatas. Todos os outros alimentos estavam racionados. Aprendi muito com essa experiência. Aprendemos muito no contato com ou-tros povos e outros usos e costumes. Foi nesse momento que visitei Paris pela primeira vez.”

REGINA DO PRADO – Qual é a sua especialidade como mé-dico?

DR. ERNESTO – A pediatria. Acho que o contato com os ani-mais me preparou para o trabalho com os bebês: “nenhum dos dois sabe falar”.

O desenrolar dos acontecimentos políticos no Brasil após o suicídio do presidente Getúlio Vargas em 1954 leva o Dr. Ernesto Silva a vir a Brasília. É então convidado pelo vice-presidente da época, Café Filho, que assume a presidência da República antes da eleição de Juscelino Kubitschek em 1956. É com orgulho que o Dr. Ernesto Silva nos mostra

duas fotos tiradas ao lado do ilustre presidente JK.Em setembro de 1956, o Dr. Ernesto assume a função de Diretor da NOVACAP, a empresa brasileira responsável pela construção da nova capital. Exerce essa função até março de 1961. Nesse mesmo ano, assume a direção da Divisão Médica do Hospital de Base, na época chamado “Hospital Distrital”.

PIONEIRO NA EDUCAÇÃO À SAÚDE

O Dr. Ernesto, orientado por Anísio Teixeira, “educador e precursor da Escola Pública da Capital da República”, fez muito pelo setor educacional em Brasília.O amor por seu ofício, pelo saber, pela disciplina (quali-dade adquirida na vida militar), sempre o levaram para a educação e a saúde: “uma não pode existir sem a outra”, afirma ele. Assim, foi o responsável pela planificação e a implantação do Sistema Único de Saúde (SUS) de Brasília em 1960.

REGINA DO PRADO – Além do fato de ser pioneiro de Bra-sília e médico, já que o senhor continuou a exercer a ati-vidade em consultórios, primeiramente na Casa de Saúde Santa Lúcia (de 1964 a 1972), depois em consultórios par-ticulares (de 1972 a 1983), o senhor assumiu a presidência da Aliança Francesa de Brasília em 1972. Por quê?

DR. ERNESTO SILVA – Meu contato com a língua francesa começou na época de meus estudos de medicina. Os livros, principalmente os de anatomia, eram todos em francês. O período de seis meses passados na França em 1966, perío-do durante o qual eu estudava na Aliança Francesa de Paris e em que era estagiário em hospitais parisienses, transfor-mou minha maneira de ser e me impregnou de novos há-bitos e costumes oriundos da cultura francesa. Eles estão muito vivos em mim ainda hoje: por exemplo, respeitar um compromisso e ser pontual em meus encontros.

O presidente da Aliança Francesa de Brasília visitou 57 países, entre convites e participações em congressos in-ternacionais. Foi à França pelo menos dez vezes. O gover-no francês prestou-lhe homenagem entregando-lhe as

EntrEviSta Com o PrESidEntE da aliança FranCESa dE BraSília,

dr. ErnESto Silva

Apaixonado pela vida, o Sr. Ernesto Silva, ou, como prefere ser chamado, o Dr. Ernesto, por amor à profissão que exerceu durante sua vida profissional, entre tantas outras, nos fala um pouco de seu percurso: militar, veterinário, professor, administrador e pioneiro da nova capital do Brasil – Brasília –, sem falar de seu papel na difusão e na divulgação do ensino da língua francesa em Brasília.

Page 27: Le magazine Brasil

Page / página - ��

ErnESto SilvaPalmas Acadêmicas e fazendo-o Comendador da Ordem Nacional do Mérito. Ele recebeu a medalha de ouro da ci-dade de Paris das mãos de Jacques Chirac, então prefeito da Cidade Luz.

REGINA DO PRADO – Dr. Ernesto, gostaríamos de saber como o senhor analisa o interesse e a atração da popula-ção de Brasília pela língua francesa, o senhor que está há trinta e cinco anos na presidência da Aliança Francesa.

DR. ERNESTO – Desde que sou presidente, só posso cons-tatar um interesse crescente. Nestes dois últimos anos, a demanda foi tal que tivemos que abrir novas salas de aula e uma filial no “Setor sudoeste” de Brasília.

REGINA DO PRADO – Qual é o conselho ou mensagem que o senhor gostaria de passar aos leitores desta revista?

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o

Dr. Ernesto SILvA

DR. ERNESTO – Perseverança e força na busca dos objeti-vos. O destino favorece aqueles que têm um itinerário pre-ciso. Como diz Sêneca: “Não há vento favorável para um barco sem rumo.” Para mim, a educação é a mais importan-te de todas as prioridades.

Guardamos desta entrevista a imagem de um homem va-lente, culto, corajoso e que, por amor à vida, afirma, do alto de sua experiência e de sua sabedoria: “Eu não gostaria de morrer. A morte é traidora, mas quando isso acontecer, gostaria de ser incinerado e ver minhas cinzas espalhadas pelo solo desta cidade de que gosto tanto.”

Regina do Prado, professora de francês na Aliança France-sa de Brasília, assumiu durante vinte e dois anos a função de adido de imprensa da embaixada da França em Brasília – Brasil.

Page 28: Le magazine Brasil

�� - Page / página

maranhãoa France et le Maranhão partagent des liens histori-ques, São Luis étant l’unique capitale brésilienne à

avoir été fondée par des Français. Même si, auparavant, Portugais et Espagnols avaient déjà accosté sur ces terres, ce furent les Français, dans l’idée de fonder la France Équi-noxiale, qui prirent l’initiative de réaliser la cérémonie de fondation de la ville, de célébrer la première messe et de baptiser le nouveau peuple en hommage au roi Louis XIII. L’histoire du Maranhão a ainsi été marquée par la présence de navigateurs français, tels que Danièle de la Touche, Sei-gneur de La Ravardière, qui dirigea, au début du XVIIème siècle, une expédition partie des ports de Cancale et de Saint-Malo et qui fonda, le 12 septembre 1612, la ville de São Luis, sur cette île alors appelée « Upaon Açu », la gran-de île, par les Indiens. Il est vrai que l’occupation française n’a duré que peu de temps, puisqu’à peine trois ans plus tard, en 1615, ils se firent expulser par les Portugais. Ce fut pourtant suffisant pour inscrire leurs noms dans la saga des découvertes et occupations de cette région du Brésil.Le fait est que le toponyme de “São Luís” fut maintenu comme dénomination officielle de la ville, qui tire orgueil de cette origine. Le siège du pouvoir municipal a gardé le nom de “Palácio La Ravardière”. Une des grandes avenues qui accède au centre de la capitale fut baptisée « Avenida dos Franceses » et on rencontre une « Rua 14 de Julho » dans le quartier historique de la Praia Grande. Des traces d’Art Nouveau et d’Art Déco furent ajoutées au début du XXème siècle aux édifices du quartier historique, mar-quant les relations ultérieures que la ville entretint avec la France.

L’influence de la langue française est également présente dans le vocabulaire local, pourvu de termes comme « aba-jour », « sifon », « chofer », « chateau », « maison »... On re-marque également des expressions comme « cofo », objet d’usage très courant, sac de paille de babaçu tressée que les indiens ont adapté du mot « couffin », ou encore le nom donné à la Plage de Caura, qui tire son origine d’un fort baptisé au XVIIème siècle « des Cahors »...

En 1997, le gouvernement de l’État a approuvé un pro-jet de loi à l’Assemblée législative concédant le titre de ci-toyens d’honneurs maranhenses aux citoyens de Cancale et Saint-Malo, afin d’accroître les échanges entre la France et le Maranhão. Depuis, les échanges entre les deux villes se sont poursui-vis, notamment à travers la visite d’une délégation de re-présentants de la région Bretagne à São Luis et celle d’une délégation d’officiels maranhenses conduite par le Gou-verneur de l’État en Bretagne (2005) . L’Office du Tourisme de la ville de Saint-Malo et l’Alliance française de São Luis développent les relations entre les deux régions à travers des échanges universitaires, des conférences et des sémi-

naires dont un prévu à l’occasion de l’année de la France au Brésil.

* Le Maranhão et São Luís, île de l’Amour, amour de ses beautés naturelles et culturelles São Luís est située dans l’Etat du Maranhão, zone de tran-sition entre l’Amazonie et le Nordeste. On trouve dans cet Etat un circuit culturel riche avec des paysages éblouis-sants. Les dunes et les piscines d’eau douce et colorée, en raison de la végétation et du sol, constituent les attrac-tions incontournables des Lençóis Maranhenses. Afin de se promener dans le temps : destination Alcântara. Cette ville raconte l’histoire de l’époque où la ville était un important pôle commercial du Nordeste. São Luís, capitale de l’Etat, possède, quant à elle, le plus grand ensemble urbanistique et architectural de style co-lonial portugais des XVIIIème et XIXème siècles et c’est pour cette raison qu’elle a reçu en 1997 le titre de Patri-moine culturel de l’humanité par l’UNESCO. C’est ici que se déroule l’une des fêtes populaires les plus riches de tout

São lUíS do maranhãoUn morceau de France en plein coeur du Nordeste brésilien un lien historique fort et un regard vers l’avenir prometteur

* São Luís, unique capitale brésilienne fondée par les Français

l

Page 29: Le magazine Brasil

maranhãole Brésil, le Bumba Meu Boi, en juin. Mais durant toute l’an-née, elle est connue pour être la ville du reggae. La forte in-fluence africaine ne se limite pas seulement à la musique, on la retrouve aussi dans la cuisine. D’autre part, la culture française est une attraction dans cette ville. Beaucoup de commerces tenus par des franco-phones existent tels que le Restaurant Le Bistrot, la bou-langerie Valéry, le bar-restaurant Le Papagaio Amarelo, qui se situe dans le centre historique Praia Grande. On peut aussi se rendre au Site Piranhenga, dirigé par le Père Jean de Fátima, qui aide les mineurs en difficulté et préserve des reliques des siècles passés comme la «Casa Grande», entre-tenue par Cepromar France, une O.N.G, qui développe un projet d’aide sociale.

L’importance de la présence française à São Luís dans le centre historique contribue à redynamiser cet espace. L’im-plantation récente, depuis le 1er mars 2007 de la Maison France Maranhão dans la Rue du Giz, Praia grande, pres-que en face de la boulangerie française, redonne à São Luís l’opportunité de stimuler et de consolider ces relations historiques et culturelles franco-maranhenses et regarder ensemble vers l’avenir.

* La Maison France Maranhão : un oeil ouvert sur la francophonie et la diversité culturelle à São Luís

Cette Maison est un centre culturel qui regroupe diverses espaces. Tout d’abord elle abrite l’Alliance française de São Luís avec plus de 200 élèves, l’agence consulaire, un café Internet, une caféteria, une bibliothèque ainsi qu’un im-portant espace culturel ouvert au public afin de présenter des films francophones, des expositions, des conférences, des spectacles et des concerts. Récemment, un accord a été signé avec le Secrétariat d’Etat au Tourisme du Maran-hão afin d’installer un Bureau du Tourisme, réservé princi-palement aux touristes francophones. De plus, des fouilles archéologiques ont été faites en juin 2006, plus de 7000 pièces ont été trouvées telles que des vases portugais, français, hollandais, de la vaisselle, des brosses à dents etc... Une partie de ces objets sont exposés dans la récep-tion des touristes. Cet ambitieux projet immobilier s’est concrétisé grâce à plusieurs partenaires. Tout d’abord le Gouvernement de l’Etat du Maranhão a cédé l’usufruit d’une maison colo-niale située en plein coeur du Centre Historique et culturel de la ville, pour 10 ans, ce contrat étant renouvelable. Le projet de rénovation du bâtiment a été réalisé ensuite en partenariat avec l’École d’Architecture de l’État, lequel a été approuvé par l’organisme de protection du patrimoine (IPHAN). Puis, le Ministère de la Culture brésilien a autorisé l’Alliance française à recourir au mécénat d’entreprises bré-siliennes (Loi Rouanet). Petrobrás est l’entreprise brésilien-ne qui a pris en charge l’entière restauration du bâtiment. Le partenarait avec l’entreprise maranhense Vale do Rio Doce a permis de compléter les installations de la Maison et le Ministère des Affaires Etrangères, à travers l’Ambas-sade de France au Brésil, a financé le mobilier et tous les équipements technologiques. Cette nouvelle implantation de l’Alliance française dans le

centre historique marque une nouvelle étape. De multiples partenariats se mettent en place afin de créer un réseau d’institutions formées en langue française notamment le Secrétariat d’Etat au Tourisme et à la Culture, afin de répon-dre au flux toujours croissant de touristes francophones et afin de viabiliser des projets culturels franco-brésiliens. L’année de la France au Brésil en 2008-2009 représentera pour l’Alliance française le défi d’une coopération franco-maranhense réussie. Le rayonnement de la langue française et de la culture francophone à São Luís a sa place et se dessine un futur synonyme de jeunesse et de diversité.

São Luís est située dans l’Etat du Maranhão, zone de transition entre l’Amazonie et le Nordeste.

São Luís do Maranhão

Page / página - ��

Page 30: Le magazine Brasil

�0 - Page / página

maranhãoUm pedaço da França em pleno coração do Nordeste brasileiro :

Um laço histórico forte e um olhar para o futuro promissor

*São Luís, única capital brasileira fundada por franceses.

A França e o Maranhão partilham laços históricos, uma vez que São Luís é a única capital brasileira a ter sido fundada por franceses. Ainda que, antes, portugueses e espanhóis já tivessem acostado nestas terras, foram os franceses, na idéia de fundar a França Equinocial, que tomaram a ini-ciativa de realizar a cerimônia de fundação da cidade, de celebrar a primeira missa e de batizar o novo povo em ho-menagem ao rei Luís XIII.A história do Maranhão foi assim marcada pela presença de navegantes franceses, tais como Daniel de la Touche, Senhor de La Ravardière, que comandou, no início do sécu-lo XVII, uma expedição que partiu dos portos de Cancale e de Saint-Malo e que fundou, em 12 de setembro de 1612, a cidade de São Luís, nessa ilha então chamada “Upaon Açu”, a grande ilha, pelos índios. É verdade que a ocupação fran-cesa durou pouco, já que apenas três anos mais tarde, em 1615, eles foram expulsos pelos portugueses. No entanto, foi o bastante para que inscrevessem seus nomes na saga das descobertas e ocupações dessa região do Brasil.O fato é que o topônimo de “São Luís” foi mantido como denominação oficial da cidade, que tem orgulho dessa origem. A sede do poder municipal guardou o nome de “Palácio La Ravardière”. Uma das grandes avenidas que dá acesso ao centro da capital foi batizada “Avenida dos fran-ceses” e encontramos uma “Rua 14 de julho” no bairro his-tórico da Praia Grande. Rastros de Art Nouveau e Art Déco foram acrescentados no início do século XX aos edifícios do bairro histórico, marcando as relações ulteriores que a cidade manteve com a França.

A influência da língua francesa está igualmente presen-te no vocabulário local, provido de termos como “abajur, “sifon”, “chofer”, “château”, “maison”… Notam-se igualmen-te expressões como “cofo”, objeto de uso muito corrente, saco de palha de babaçu trançada que os índios adapta-ram da palavra “couffin”, ou ainda o nome dado à Praia de Caura, que tira sua origem de um forte batizado no século XVIII “dos Cahors”…

Em 1997, o governador do Estado aprovou um projeto de lei na Assembléia Legislativa concedendo o título de ci-dadãos de honra maranhenses aos cidadãos de Cancale e Saint-Malo, a fim de incentivar o intercâmbio entre a Fran-ça e o Maranhão.Desde então, o intercâmbio entre as duas cidades pros-seguiu, notadamente através da visita de uma delegação de representantes da região da Bretanha a São Luís e a de uma delegação de oficiais maranhenses conduzida pelo governador do Estado na Bretanha (2005). O Ofício de Tu-rismo da cidade de Saint-Malo e a Aliança Francesa de São Luís desenvolvem as relações entre as duas regiões através dos intercâmbios universitários, conferências e seminários dentre eles um previsto por ocasião do ano da França no Brasil.

* O Maranhão e São Luís, ilha do Amor, amor de suasbelezas naturais e culturais.

São Luís está situada no Estado do Maranhão, zona de transição entre a Amazônia e o Nordeste. Encontramos nesse Estado um circuito cultural rico com paisagens fas-cinantes. As dunas e as piscinas de água doce e colorida, em razão da vegetação e do solo, constituem as atrações incontornáveis dos Lençóis Maranhenses. A fim de passear no tempo : destino Alcântara. Essa cidade conta a história da época em que a cidade era um importante pólo comer-cial do Nordeste.São Luís, capital do Estado, possui, por sua vez, o maior conjunto urbanístico e arquitetural de estilo colonial por-tuguês dos séculos XVIII e XIX e foi por essa razão que recebeu em 1997 o título de Patrimônio Cultural da Hu-manidade pela UNESCO. É aqui que ocorre uma das festas populares mais ricas de todo o Brasil, o Bumba-meu-boi, em junho. Mas durante o ano inteiro, é conhecida por ser a cidade do reggae. A forte influência africana não se limita apenas à música, também é encontrada na cozinha.

São lUíS do maranhão

a

Page 31: Le magazine Brasil

maranhãolém disso, a cultura francesa é uma atração nessa cidade. São numerosos os comércios mantidos por

francófonos tais como o Restaurante Le Bistrot, a padaria Valéry, o bar-restaurante Le Papagaio Amarelo, que se si-tua no centro histórico Praia Grande. Também pode se ir ao Sítio Piranhenga, dirigido pelo Padre Jean de Fátima, que ajuda os menores em dificuldade e preserva relíquias dos séculos passados como a “Casa Grande”, mantida pela Cepromar France, uma ONG que desenvolve um projeto de ajuda social.A importância da presença francesa no centro histórico de São Luís contribui para dinamizar esse espaço. A implan-tação recente, a partir de 1º de março de 2007, da Casa França Maranhão na Rua do Giz, Praia Grande, quase em frente à padaria francesa, dá novamente a São Luís a opor-tunidade de incentivar e consolidar essas relações históri-cas e culturais franco-maranhenses e de olhar juntos para o futuro.

* A Casa França Maranhão – Aliança Francesa: um olho aberto para a francofonia e a diversidade cultural em São Luís.

Essa Casa, inaugurada em 1º de março de 2007, é um cen-tro cultural que agrupa diversos espaços. Antes de mais nada, abriga a Aliança Francesa de São Luís, a agência consular, um cyber café, uma cafeteria, uma biblioteca bem como um importante espaço cultural aberto ao pú-blico para a apresentação de filmes franceses, exposições, conferências, espetáculos e concertos. Recentemente, um acordo foi assinado com o Secretariado de Estado para o Turismo do Maranhão a fim de instalar um Ofício de Turis-mo, reservado principalmente aos turistas franceses. Além disso, escavações arqueológicas foram feitas em junho de 2006, mais de 7.000 peças foram encontradas tais como vasos portugueses, franceses, holandeses, louça, escovas de dentes etc. Parte desses objetos está exposta na recep-ção aos turistas.

São lUíS do maranhão

Esse ambicioso projeto imobiliário se concretizou graças a vários parceiros. Primeiramente, o governo do Esta-do do Maranhão cedeu o usufruto de uma casa colonial situada em pleno coração do Centro Histórico e Cultural da cidade, por 10 anos, esse contrato sendo renovável. O projeto de renovação do prédio foi em seguida realizado em parceria com a Escola de Arquitetura do Estado, o qual foi aprovado pelo organismo de proteção do patrimônio (IPHAM). Em seguida, o Ministério da Cultura brasileiro autorizou a Aliança Francesa a recorrer ao mecenato de empresas brasileiras (Lei Rouanet). A Petrobrás é a empre-sa brasileira que assumiu a inteira restauração do prédio. A parceria com a empresa maranhense Vale do Rio Doce permitiu completar as instalações da Casa e o Ministério das Relações Exteriores, através da Embaixada da França no Brasil, financiou o mobiliário e todos os equipamentos tecnológicos.

Essa nova implantação da Aliança Francesa no centro his-tórico marca uma nova etapa. São feitas múltiplas parcerias a fim de criar uma rede de instituições formadas em língua francesa, notadamente o Secretariado de Estado para o Turismo e a Cultura, a fim de atender ao fluxo crescente de turistas francófonos e de viabilizar projetos culturais franco-brasileiros. O ano da França no Brasil em 2008-2009 representará para a Aliança francesa o desafio de uma co-operação franco-maranhense bem sucedida.A difusão da língua francesa e da cultura francófona em São Luís tem seu lugar e um futuro sinônimo de juventude e diversidade se desenha.

Sidonie LacomeDiretora da Aliança Francesa de São Luís.

São Luís do Maranhão

a

Page / página - ��

Page 32: Le magazine Brasil

�� - Page / página

Flavia QuaresmaFlavia Quaresman a beau ne pas être chauvin, on ne peut pas ne pas être sensible à l’amour que cette jolie femme porte à la

cuisine française.Un amour qui se confond d’abord avec celui qu’elle éprouve pour sa grand-mère maternelle. C’est elle, en effet, qui, de retour au Brésil après plusieurs années passées en France, lui fait partager sa passion. Une grand-mère originale au de-meurant. Mais vous n’imaginez pas une véritable passionnée de cuisine, brésilienne de surcroît et grand-mère qui plus est, banale ! Cette grand-mère , qui adore la cuisine française, dé-teste cuisiner. C’est donc la petite Flavia qui, du haut de ses 7 ans, commence à préparer les plats que celle-ci mange avec délice. On ne dira jamais assez ces rapports uniques entre grands-parents et petits-enfants, au Brésil en particulier.Voilà donc Flavia cuisinière…en herbe si l’on ose dire. Et pour son anniversaire, ce n’est pas une poupée ou autre babiole qu’elle demande, c’est un repas dans un des grands restau-rants cariocas dont les chefs sont français. Devenue adulte, que voulez-vous donc qu’elle fasse ? Guérir de cette maladie qu’est la cuisine, une maladie roturière qui plus est parce qu’au Brésil, à cette époque, il n’y a pas encore de véritable engouement pour la « grande »cuisine ? Pas de « glamour » dans les métiers de bouche. Elle est fille de mé-decin, elle va donc faire des études de médecine. 6 mois. En guise d’ellébore, pour se purger l’esprit. Puis du journalisme. Puis du théâtre…Mais rien n’y fait. Le virus n’est pas de ceux auxquels la médecine peut s’attaquer. Son père l’envoie alors en France pour qu’elle apprenne au moins une langue. Peut-être aussi pour l’éloigner de ses fan-tômes. Il l’en rapproche. A peine a-t-elle posé le pied à Paris- elle a vingt ans - qu’elle comprend que ce qu’elle cherchait est là. Que la cuisine est une tradition, un élément fondamental de la vie des Français, comme ce l’était pour sa grand-mère. Que c’est une passion, un art, une manière d’être, bref, que c’est sa vie. Elle rentre au bout de quelques mois à Rio de Janeiro et dit alors à son père qu’elle veut retourner en France pour deve-nir chef.Mais où prendre l’argent ? elle travaillera donc deux années dans la clinique que celui-ci possède, pour pouvoir se payer ses études à Paris. Ce sera le « Cordon bleu » où elle restera deux ans tout en travaillant le soir dans un bistrot précisément.Elle a 24 ans, sa vie commence.

Flavia Quaresma, La passion d’un Chef

Viennent ensuite des stages chez Guy Savoy , La Pérouse, des cours encore à l’Ecole Le Nôtre. Une expérience de 3 mois au Mexique et enfin le retour au Brésil. Chez ses parents, elle commence à faire des buffets pour les mariages. Le succès venant, elle envahit peu à peu la maison familiale jusqu’à être obligée de trouver une maison indé-pendante. Ce sera celle de la rue Visconde de Caravelas où elle continue son activité avant d’ouvrir son restaurant en 1999. Bistrot, forcément : le bistrot Flavia Quaresma ( parce qu’elle faisait partie du groupe « Carême » au Cordon bleu).Et le succès qu’elle a connu avec les buffets l’accompagne dans son restaurant.Un succès dont la télévision a voulu faire profiter les Brési-liens : pendant 4 ans, Flavia et leChef Alex Atala, qui vient d’être classé dans les 50 meilleurs restaurants du monde, donnent faim aux téléspectateurs en présentant recettes (Alex) et les régions du Brésil et leurs produits que Flavia va filmer sur place. D’autres pays aussi, comme le Pérou ou le Chili.

L’aventure vient de s’arrêter. Le temps, on le suppose, qu’une autre commence. La revoici donc dans son restaurant, à parler de la cuisine fran-çaise, du choc que cela a été pour elle, de ce qui l’émeut en elle, la création traditionnelle, les sauces- la « cuisine bistrot » comme elle dit- le respect des produits, l’intelligence du pa-lais et le goût du cœur.C’est cette cuisine qu’elle fait, en ajoutant, selon son expres-sion, « de la samba brésilienne dans les ingrédients ».Un exemple seulement : son foie gras à la mousseline de Cara (cousin du manioc) et aux cajous (voir recette en encart).Que voulez-vous ajouter ? L’adresse de son prochain restau-rant, peut-être…et aussi que la cuisine française aime qu’on l’aime et qu’elle n’hésite pas alors à se métisser pour répondre à la passion de l’autre.

o C

Page 33: Le magazine Brasil

Flavia Quaresmaresci escutando as deliciosas histórias da minha avó sobre sua longa temporada francesa. Além das

memórias e ótimas fotos, ela trouxe muitos livros de receitas e várias revistas gastronômicas. Entre uma conversa e outra ouvíamos Jacques Brel, Edith Piaf e Charles Aznavour. Nas férias colocávamos as receitas em prática. Na cozinha do nosso sítio em Miguel Pereira fazíamos soufflés, pommes dauphines, profiteroles, béarnaises, holandaises e muitos pratos tradicionais da cozinha francesa.

Para acompanhar o ritmo francês da minha avó e encantada com a cultura daquele país, fui estudar na Aliança Francesa, naquela da Rua Duvivier em Copacabana. Os momentos com a minha avó e as aulas de francês foram montando o meu quebra cabeça de ligação entre o Brasil e a França.

No início dos anos 80 chegaram no Rio duas peças funda-mentais para este meu jogo. Dois jovens Chefs franceses assumiram a cozinha dos dois melhores restaurantes do Rio naquela época. Eram eles Claude Troisgros e Laurent Suau-deau. Com eles e com outros franceses que aterrissaram por aqui no mesmo momento a história da gastronomia brasi-leira começou a mudar.

É bem verdade que a nossa gastronomia foi sempre influen-ciada por várias etnias. Dos índios que aqui estavam, dos portugueses que nos colonizaram e dos africanos que aqui chegaram. Depois vieram os imigrantes que deixaram suas raízes pelos quatro cantos do Brasil.

Com a auto-estima sempre em baixa no nosso país nos acostumamos a valorizar mais as cozinhas de fora do que as nossas próprias raízes. Quando queríamos fazer um belo jantar fazíamos um menu com a maior parte das receitas estrangeiras. Usávamos muito pouco nossos produtos. Gas-távamos mais dinheiro comprando frutas exóticas pra gente ao invés de utilizarmos nossos cajus, cupuaçus e maracujás.

Precisamos sofrer uma invasão gastronômica francesa para olharmos pro nosso próprio umbigo e nos certificarmos de que nossos produtos autênticos têm qualidade e muito va-lor. Constatamos de que é bom ser diferente e que pode-mos conquistar outros horizontes justamente com o nosso diferencial.

A chegada dos franceses não apenas nos fez enxergar o valor do produto nacional como também nos mostrou a importância da profissão do cozinheiro, que até então era descriminada por aqui. Eles colocaram a gastronomia no

mesmo patamar de outras artes e trouxeram requinte e gla-mour para os restaurantes brasileiros.

Certamente se isto não tivesse acontecido eu não estaria aqui escrevendo sobre a minha trajetória gastronômica. Não teríamos espalhadas pelo Brasil tantas faculdades de gastronomia levando muitos jovens das mais diferentes classes sociais a ingressar nesta profissão.

Eles me fizeram despertar para um mundo onde podemos expressar através da arte culinária o simples desejo de dar prazer para as pessoas, a valorizar os ingredientes e conse-qüentemente seus produtores e a dar importância ao ato de se alimentar.

Dando continuidade ao preenchimento do meu jogo gas-tronômico lá fui em em 1991 para a França estudar cozinha na escola Le Cordon Bleu.

A paixão de uma Chefe

C

Flavia Quaresma

Page / página - ��

Page 34: Le magazine Brasil

�� - Page / página

A Pinacoteca apresenta uma série de cerca de 90 imagens (em preto-e-branco) de Nicolas Bouvier (1929-1998), escri-tor-viajante suíço de língua francesa. As imagens foram re-alizadas entre 1953 e 1955, durante a viagem que o condu-ziu de Genebra ao Ceilão ao volante de um pequeno Fiat Topolino e cuja narração foi feita em L’Usage du monde – 1963. A exposição integra a celebração do Mês Interna-cional da Francofonia.

A obra se inscreve na tradição de literatura de viagem, gênero em que autores como Bouvier e Ella Maillart são considerados referenciais. Em L’Usage du monde sua nar-rativa perpassa a descoberta do alheio, a consolidação de uma estreita amizade com o pintor Thierry Vernet e o nas-cimento da vocação para escritor. Os dois amigos percor-reram a Iugoslávia, Turquia, Irã, Curdistão, Paquistão, Índia, Afeganistão e Ceilão. A expografia da mostra é um convite para reviver essa viagem. A exposição propõe-se também a introduzir o público brasileiro à obra escrita de Bouvier, incluindo reproduções de manuscritos e trechos de livros, além da exibição contínua de um documentário sobre sua produção e da ambientação sonora, com gravações reali-zadas pelo próprio Bouvier de músicas típicas dos locais que visitou.

A mostra é resultado de uma parceria com o Consulado Geral da França em São Paulo, Consulado Geral da Suíça em São Paulo, Musée de L’Elysée de Lausanne e Fundação Pro-Helvetia.

Curadoria de Sébastien Roy e Diógenes Moura.

niColaS BoUviErlE rEgard dU voyagEUr

la Pinacothèque présente

l na Pinacothèque présente une série d’environ 90 ima-ges en noir et blanc prises par Nicolas Bouvier (1929-

1998), écrivain-voyageur suisse de langue française. Les images ont été réalisées entre 1953 et 1955, pendant un voyage de Genève à Ceylan au volant d’une petite Fiat To-polino raconté dans son livre “L’Usage du Monde” – 1963. L’exposition intègre la célébration du Mois International de la Francophonie.

L’oeuvre s’inscrit dans la tradition de la littérature de voya-ge, genre où des auteurs comme Bouvier et Ella Maillart sont des références. Dans “L’Usage du monde” il raconte la découverte de l’ailleurs, la consolidation d’une solide ami-tié avec le peintre Thierry Vernet et la naissance de sa voca-tion d’écrivain. Les deux amis ont parcouru la Yougoslavie, la Turquie, l’Iran, le Kurdistan, le Paquistan, l’Inde, l’Afgha-nistan et Ceylan. La scénographie de l’exposition invite à revivre ce parcours. L’exposition propose également au pu-blic brésilien une introduction à l’oeuvre écrite de Bouvier, par des reproductions de manuscrits et d’extraits de livres et la projection d’un documentaire sur sa production lit-téraire. La bande sonore de l’exposition reproduit des en-registrements de musique locale effectuées para Nicolas Bouvier lui-même.

L’exposition est le résultat d’un partenariat entre le Consu-lat Général de France à São Paulo, le Consulat Genéral de Suisse à São Paulo, le Musée de l’Elysée à Lausanne, la Fondation Pro-Helvetia et l’Alliance Française de São Paulo.

Commissaires : Sébastien Roy et Diógenes Moura.

Page 35: Le magazine Brasil

ascido em 1929, em uma família da burguesia de Genebra, Nicolas Bouvier aproveita as férias de sua

adolescência para iniciar-se em viagens. Em 1953, com seu melhor amigo, o pintor Thierry Vernet, ele parte sem idéia de volta, rumo ao Leste, por uma longa jornada de carro – um pequeno Fiat Topolino.

Em meados dos anos 50, as estradas do Oriente ainda eram pouco freqüentadas. Ella Maillart, conterrânea de Bouvier, era das poucas pessoas que as conhecia. Questionada por ele sobre o melhor caminho a seguir, a ilustre viajante res-pondeu: “Onde homens vivem, o viajante também pode viver”. Para o viajante, mais importante que a beleza de uma paisagem, ou a riqueza de uma arquitetura, são os homens.

Foi uma lenta deriva que durou quase três anos. Thierry Vernet parou em Cabul; Nicolas Bouvier continuou sozi-nho, sempre em direção ao Leste, até seu ponto extremo, o Japão, onde voltaria nos anos 60 e 70. Refletindo sobre o eixo Leste-Oeste das suas peregrinações, Nicolas Bouvier diria: “Eu penso, como Heródoto, que a Ásia é a mãe da Eu-ropa, e que o Novo Mundo é filho desta. (...) É natural visi-tar primeiro os anciãos antes de conhecer os jovens”.

Hoje, as suas fotografias do Leste europeu, do Irã, do Afe-ganistão, da Índia e do Japão, convidam a uma viagem na geografia e no passado de um Oriente perdido. Às ima-gens, juntam-se as músicas que o próprio Nicolas Bouvier gravou, e que compõem a trilha sonora da estrada e desta exposição.

Viajando, Nicolas Bouvier sentiu logo a necessidade de escrever. Ao longo da sua vida, numa escrita sensível e exigente alimentada por seus diários, ele sempre voltou a esse percurso para contá-lo por pedaços. Quatro títulos se tornaram, hoje, clássicos da literatura de viagem: L’Usage du monde (1963), Chronique Japonaise (1975), Poisson-Scorpion (1982), e a coletânea de poemas Le Dehors et le Dedans (1982).

Na vida nômade, Nicolas Bouvier nunca pretendeu achar a si mesmo. Os outros o interessavam muito mais. O que ele queria mesmo era perder-se, procurando esse estado de extremo cansaço que a viagem, às vezes, proporciona, e onde, sem defesa, o viajante se deixa invadir pelo mundo.

Em 1998, esse insubstituível contador atravessou a “última fronteira”. Mas sua obra continua ajudando-nos a fazer me-lhor uso do mundo.

Exposição realizada pela Aliança Francesa de São Paulo, o ConsuladoGeral da França em São Paulo, o Consulado Geral da Suiça em São Paulo, a Pinacoteca do Estado de São Paulo e o Musée de l’Elysée de Lausanne.

Datas : 23 de março a 13 de maio de 2007, de terça a domingo, das 10h às 18h local : Pinacoteca do estado - endereço : Praça da luz, 2 – São Paulo - SP

RUMO AO LESTE : Sébastien Roy

Nicolas BOUvIER

n

Page / página - ��

Page 36: Le magazine Brasil

�� - Page / página

E

Page 37: Le magazine Brasil

lE livrE FrançaiS aU BrESiln Amérique Latine, le Brésil est le 2e importateur de livres en français, derrière le Mexique mais loin devant

le Chili, l’Argentine et les autres Etats de la région. En 2005, le marché brésilien représentait 1,868 million d’euros. Après 5 ans de baisse, on note actuellement une légère reprise. La diminution des exportations de livres français vers le Brésil pourrait se traduire par une réelle perte d’influence de la France dans les débats d’idées si elle n’était pas com-pensée par le nombre important de traductions. En effet, le Brésil occupe actuellement la 6e position dans le clas-sement mondial des pays acquéreurs de droits français et en Amérique Latine, il est sans équivoque en première position. Selon les repères statistiques du Syndicat Natio-nal de l’Edition, 243 titres français ont été cédés en 2005, principalement des ouvrages de sciences humaines (106), de littérature (45) et des livres de jeunesse (30).

E

Quelques titres d’auteurs français parus ces derniers mois sur le marché brésilien :

• O atentado, de Yasmina Khadra, Editora SA, 2006• As andorinhas de Cabul, de Yasmina Khadra, Editora SA, mars 2007• heitor e os segredos do amor, de François Lelord, Edi-tora SA, mai 2006• Aprender a viver, de Luc Ferry, Editora OBJETIvA, 2007• Nos passos de hannah Arendt, de Laure ADLER, Editora RECORD, 2007• Diario de um Príncipe no Rio de Janeiro, de François Ferdinand Philippe Louis Marie D’Orléans, Editora RE-CORD (Collection Baú de histórias), 2007• A mais bela historia da felicidade, de André Comte-Sponville, Editora RECORD, 2007• Awô, O mistério dos orixás, de Gisèle Omindarewá Cos-sard, Editora PALLAS, 2007• Persépolis 4, Marjane SATRAPI, Companhia das Letras, mars 2007• Os fantasmas de Goya, Jean-Claude Carrère, Compan-hia das Letras, février 2007• A Pequena Fadette, George SAND, editora Barcarolla, 2007• É possível viver o que eles pensam?, de Sébastien Char-les, Editora Barcarolla, 2007 - - Minha historia das mulhe-res, Michelle PERROT, Editora Contexto, fevrier 2007• O homem sentado no corredor e A doença da morte, de Marguerite Duras, Cosac & Naify, 2007• Os estóicos I, Zenão, Cleantes e Crisipo, de Frédérique Ildefonse, Editora Estação Liberdade, Coleção Figuras do Saber, 2007

Gilliane JoLybureau du Livre de l´ambassade de France au brésil

Rares sont les éditeurs brésiliens dont le catalogue n’ac-cueille pas au moins un auteur français et surtout en ter-mes de cessions de droits, la zone lusophone se porte plu-tôt bien : il s’agit du 4e marché linguistique, juste derrière l’espagnol, l’italien et le chinois, mais devant l’anglais et l’allemand. En ce qui concerne la distribution, outre les deux grandes librairies francophones de Rio de Janeiro (Leonardo da Vinci) et de Sao Paulo (Livraria Francesa), la plupart des librairies brésiliennes fréquentées par le public lettré (A Travessa et Argumento à Rio, Cultura à Sao Paulo et Re-cife...) proposent des livres en français, généralement dans les domaines littéraires ou artistiques, ainsi qu’en sciences humaines et sociales. La FNAC dispose déjà de six implan-tations dans le pays et prévoit d’ouvrir huit magasins sup-plémentaires avant 2010.

Page / página - ��

Page 38: Le magazine Brasil

o livro FranCÊS no BraSila América Latina, o Brasil é o 2º importador de livros em francês, atrás do México mas bem na frente do

Chile, da Argentina e de outros países da região. Em 2005, o mercado brasileiro representava 1,868 milhão de euros. Após 5 anos de baixa, nota-se atualmente uma ligeira re-cuperação.

A diminuição das exportações de livros franceses para o Brasil poderia traduzir-se por uma real perda de influên-cia da França nos debates de idéias se não fosse compen-sada pelo número importante de traduções. Com efeito, o Brasil ocupa atualmente a 6ª posição na classificação mundial dos países compradores de direitos franceses e, na América Latina, está sem equívoco na primeira posição. Segundo as informações estatísticas do Sindicato Nacional da Edição, 243 títulos franceses foram cedidos em 2005, principalmente obras de ciências humanas (106), literatura (45) e livros para jovens (30).

alguns títulos de autores franceses publicados nestes últimos meses no mercado brasileiro :

• o atentado, de Yasmina Khadra, Editora SA, 2006• as andorinhas de Cabul, de Yasmina Khadra, Editora SA, março de 2007• Heitor e os segredos do amor, de François Lelord, Editora SA, maio de 2006• aprender a Viver, de Luc Ferry, Editora OBJETIvA, 2007• Nos passos de Hannah arendt, de Laure Adler, Editora RE-CORD, 2007• diário de um príncipe no Rio de Janeiro, de François Fer-dinand Philippe Louis Marie D’Orléans, Editora RECORD (Coleção Baú de histórias), 2007• a mais bela história da felicidade, de André Comte-Spon-ville, Editora RECORD, 2007• awô, o mistério dos orixás, de Gisèle Omindarewá Cos-sard, Editora PALLAS, 2007.• Persépolis 4, marjane saTRaPi, Companhia das Letras, março de 2007.• os fantasmas de Goya, Jean-Claude Carrière, Companhia das Letras, fevereiro de 2007.• a Pequena Fadette, George SAND, Editora Barcarolla, 2007.• É possível viver o que eles pensam?, de Sébastien Charles, Editora Barcarolla, 2007 – minha história das mulheres, Mi-chelle Perrot, Editora Contexto, fevereiro de 2007. • o homem sentado no corredor e a doença da morte, de Marguerite Duras, Cosac & Naify, 2007.• os estóicos i, Zenão, Cleantes e Crisipo, de Frédérique Il-defonse, Editora Estação Liberdade, Coleção Figuras do Saber, 2007

Gilliane JoLybureau du Livre da embaixada da França no brasil.

n Raros são os editores brasileiros cujo catálogo não acolha pelo menos um autor francês e, sobretudo em termos de cessões de direitos, a zona lusófona vai bem trata-se do 4ª mercado lingüístico, logo atrás do espanhol, o italiano e o chinês, mas na frente do inglês e do alemão.

No que se refere à distribuição, além das duas grandes li-vrarias francófonas do Rio de Janeiro (Leonardo da Vinci) e de São Paulo (Livraria Francesa), a maioria das livrarias brasileiras freqüentadas pelo público letrado (A Travessa e Argumento no Rio, Cultura em São Paulo e Recife) pro-põem livros em francês, geralmente nos campos literários e artísticos, assim como em ciências humanas e sociais. A FNAC já dispõe de seis implantações no país e prevê abrir outras oito lojas antes de 2010.

�� - Page / página

Page 39: Le magazine Brasil
Page 40: Le magazine Brasil

BelémEn mars, l’Alliance française a présenté le cycle de films « Humour à la française » de la cinémathèque du Ministère des Affaires étrangères, également programmé par les Al-liances de São Luis et Fortaleza.

BrasíliaL’exposition « Impressões Brasilienses », gravures de Mi-chelle Cunha, Pulika et Marcílio Tabosa a été présentée en février-mars à la galerie Arte em Papel de l’Alliance française de Brasília.

CampinasEn avril, l’Alliance française présente l’exposition « Ins-tantanés du Québec » du photographe brésilien Andrelou Vallarelli.

CuritibaDans le cadre de son café philosophique, l’Alliance fran-çaise reçoit Mathieu Bertrand Struck, le �� avril, sur le thème de l’Encyclopédie de Diderot.

FlorianópolisEn avril-mai, l’Alliance française présente une exposition de Georges Rousse au Centre Culturel CIC. Depuis le dé-but des années �0, Georges Rousse, tour à tour peintre, sculpteur, architecte, transforme puis photographie des lieux abandonnés.

goiâniaFin mai, l’Alliance française présentera un concert de la violoniste française Fanny Clamagirand, accompagnée de la pianiste brésilienne Guida Borghoff, au Théâtre Goiânia. Les Alliances de Brasília, Porto Alegre et São José dos Campos accueilleront également Fanny Cla-magirand, dans le cadre d’une tournée nationale réalisée avec le soutien de Culturesfrance.

manausLe �� mars, l’Alliance française a organisé deux confé-rences à l’Université Uninorte : avec M. Guillaume Devin, Professeur à Sciences Politiques (Paris), sur les �0 ans du Traité de Rome et Mme Sylvie Rollet, Professeur de cinéma à l’Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris III), sur l’histoire et l’évolution du cinéma français.

toUr dU BréSilBrèves

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o

Salvador

�0 - Page / página

Page 41: Le magazine Brasil

recifeDu �� au �� avril, l’Alliance française en partenariat avec la Fondation Joaquim Nabuco, a présenté les documen-taires de la collection du Ministère des Affaires étrangères français, « Globalisation, Globalisations », projections ac-compagnées de débats sur le thème.

rio de JaneiroEn avril, l’Alliance française présente, dans sa salle de spectacle à Botafogo, « Van Gogh, le suicidé da la société », d’après l’oeuvre d’Antonin Artaud, mis en scène par le Groupe Quadrante. L’exposition « Singularité », sélection d’oeuvres du peintre Dallier, sera présentée jusqu’en mai à la filiale d’Ipanema.

SalvadorDu 0� au �0 avril, l’Alliance française présente l’exposi-tion “Santos Dumont à Paris”, un regard et un hommage à l’inventivité et l’esprit aventurier du père de l’aviation, qui a résidé dans la capitale française entre ���� et ��0�.L’exposition est en circulation dans le réseau des Allian-ces françaises et a été présentée à Recife (janvier), João Pessoa (février) et Aracaju (mars), en partenariat avec le Memorial do Rio Grande do Sul de Porto Alegre.

São José dos CamposL’exposition de photographies « Cenário da Existência », paysages du Brésil et du Chili, de Mário Lúcio Sapucahy, est présentée en avril à l’Alliance française de São José dos Campos.

São luisEn mars, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle Casa França Maranhão, l’Alliance française a présenté l’exposition «L’oeil voyageur» du photographe français Frédéric de la Mure, avec l’appui de l’Ambassade de France au Brésil.

São PauloFin mars, le groupe touareg et peul du Niger, Etran Fi-natawa, a présenté � concerts organisés par l’Alliance française, en partenariat avec le Service Economique et Social du Commerce (SESC), la Caisse Economique Fé-dérale et l’association Cachoiera.Début avril, les Alliances françaises de Florianópolis et Joinville, en partenariat avec le SESC de l’Etat de Santa Catarina, ont présenté � concerts de Etran Finatawa.

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o

Tour du Brésil

Recife

Page / página - ��

Page 42: Le magazine Brasil

BelémEm março, a Aliança Francesa apresentou o ciclo de filmes “Humor à francesa” da cinemateca do Ministério das Rela-ções Exteriores, igualmente programado pelas Alianças de São Luís e Fortaleza.

BrasíliaA exposição “Impressões Brasilienses”, gravuras de Michel-le Cunha, Pulika e Marcílio Tabosa foi apresentada em feve-reiro-março na galeria Arte em Papel da Aliança Francesa de Brasília.

CampinasEm abril, a Aliança Francesa apresenta a exposição “Instan-tâneos do Quebec”, do fotógrafo brasileiro Andrelou Valla-relli.

CuritibaEm seu café filosófico, a Aliança Francesa recebe Mathieu Bertrand Struck, em 13 de abril, sobre o tema “A Enciclopé-dia de Diderot”.

giro do BraSilnotas

FlorianópolisEm abril-maio, a Aliança Francesa apresenta uma exposi-ção de Georges Rousse no Centro Cultural CIC. Desde o início dos anos 80, Georges Rousse, sucessivamente pin-tor, escultor, arquiteto, transforma depois fotografa luga-res abandonados.

goiâniaFim de maio, a Aliança Francesa apresentará um concerto da violinista francesa Fanny Clamagirand, acompanhada da pianista brasileira Guida Borghoff, no Teatro Goiânia. As Alianças de Brasília, Porto Alegre e São José dos Campos vão igualmente receber Fanny Clamagirand, durante uma turnê nacional realizada com o apoio de Culturesfrance.

manaus Em 27 de março, a Aliança Francesa organizou duas con-ferências na Universidade Uninorte: com o Sr. Guillaume Devin, professor de ciências políticas (Paris), sobre os 50 anos do Tratado de Roma e a Sra. Sylvie Rollet, professora de cinema da Universidade da Sorbonne Nouvelle (Paris III), sobre a história e a evolução do cinema francês.

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o

Belem

�� - Page / página

Page 43: Le magazine Brasil

recifeDe 16 a 19 de abril, a Aliança Francesa, em parceria com a Fundação Joaquim Nabuco, apresentou os documentários da coleção do Ministério das Relações Exteriores da Fran-ça, “Globalisation, Globalisations”, projeções acompanha-das de debates sobre o tema.

rio de JaneiroEm abril, a Aliança Francesa apresenta, na sala de espetá-culos de Botafogo, “Van Gogh, o suicidado da sociedade”, segundo a obra de Antonin Artaud, encenada pelo Grupo Quadrante. A exposição “Singularidade”, seleção de obras do pintor Dallier, será apresentada até maio na filial de Ipa-nema.

SalvadorDe 9 a 30 de abril, a Aliança Francesa apresenta a exposição “Santos Dumont em Paris”, um olhar e uma homenagem à inventividade e ao espírito aventureiro do Pai da Aviação, que residiu na capital francesa entre 1898 e 1909.A exposição está circulando pela rede das Alianças Fran-cesas e foi apresentada em Recife (janeiro), João Pessoa (fevereiro) e Aracaju (março) , em parceria com o Memorial do Rio Grande do Sul, de Porto Alegre.

São José dos CamposA exposição de fotografias “Cenário da Existência”, pai-sagens do Brasil e do Chile, de Mário Lúcio Sapucahy, é apresentada em abril na Aliança Francesa de São José dos Campos.

São luísEm março, por ocasião da inauguração da nova Casa Fran-ça Maranhão, a Aliança Francesa apresentou a exposição “O olho viajante”, do fotógrafo francês Frédéric de la Mure, com o apoio da Embaixada da França no Brasil.

São PauloFim de março, o grupo Touareg et Peul do Níger, Etran Fi-natawa, apresentou 3 concertos organizados pela Aliança Francesa, em parceria com o Serviço Econômico e Social do Comércio (SESC), a Caixa Econômica Federal e a Asso-ciação Cachoeira.

Início de abril, as Alianças Francesas de Florianópolis e Joinville, em parceria com o SESC do Estado de Santa Cata-rina, apresentaram 2 concertos de Etran Finatawa.

o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o o

Rio de Janeiro

Tour du Brésil

Page / página - ��

Page 44: Le magazine Brasil

�� - Page / página

MODO DE FAZERPreparar a redução de caju - Numa panela, colocar todos os ingredientes, levar à fervura e logo reduzir o fogo para que esta mistura fique reduzindo lentamente até obter a consistência de um xarope. Resfriar e reservar.Preparar os cajus caramelizados - Fazer uma calda com o açúcar e a água. Assim que tomar consistência, adicionar as fatias de cajus e deixar cozinhar até que estejam macios. Resfriar e reservar em sua própria calda para não escurecer. Na hora de servir, aquecer o mel em uma frigideira anti-aderente e assim que estiver bem dourado, colocar as lâminas de caju. Caramelizar dos dois lados. Servir quente.

Preparar a mousseline de cará – Levar num processador o purê de cará e o creme de leite. Processar até obter uma mous-seline bem lisa e branca. Temperar com sal e pimenta. Reservar aquecida.Preparar o foie gras – Aquecer muito bem uma frigideira anti-aderente, temperar o foie gras com sal e pimenta, selar até dourar do lado mais bonito, virar e retirar da frigideira. Manter aquecido até a hora de servir.Montagem do prato – No centro do prato dispor a mousseline de cará. Colocar o foie gras por cima e salpicar a flor de sal por cima. Finalizar colocando o caju caramelizado sobre o foie gras, espetar um galho de tomilho e espalhar a redução de caju ao redor.

FoiE graS PoÊlé SoBrE moUSSElinE dE Cará, CaJUCaramEliZado E rEdUção dE CaJU Com PimEnta dE ChEiro

INGREDIENTES

• Redução de caju80ml de vinagre de vinho tinto100ml de vinagre de framboesa160g de açucar mascavo100g de açúcar refinado1 L suco concentrado de caju1 unidade pimenta de cheiro amarela

• Caju caramelizado1 unidade caju in natura em fatias de aproximaamente 1 cm - 100 ml de água filtrada60g açúcar refinado - 2 colheres de sopa de mel de flor de laranjeira

• Purê de cará180g de purê de cará passado na peneira60g de creme de leite fresco sal a gostopimenta do reino branca moída na hora a gosto

• Foie Gras04 unidades de escalopes de foie gras de 60 g cadasal a gostopimenta do reino branca moída a gosto

• Finalização4 galho tomilho para decorarFlor de sal a gosto

rECEttES CUlinairE

Page 45: Le magazine Brasil

Page / página - ��

Recette culinaire

FoiE graS PoÊlé à lamoUSSElinE dE Cará, aU JUS dE CaJoU CaraméliSé rédUit aU PimEnt ParFUmé

INGRÉDIENTS (Mesure pour 4 personnes)

• Jus de cajou réduit80ml de vinaigre de vin rouge100ml de vinaigre de framboise160g de sucre roux 100g de sucre raffiné (blanc)1L de jus concentré de cajou 1 gousse de piment jaune (parfumé)

• Cajou caramélisé 1 cajou naturel coupé en lamelles de 1 cm environ 100 ml d’eau potable60g sucre raffiné2 cuillerées à soupe de miel à la fleur d’oranger

• Purée de cará 180g de purée de “cará” passée à la passoire60g de crème fraîche sel au goût poivre blanc moulu fraîchement et au goût

• Foie Gras04 escalopes de foie gras – environ 60 g chacunesel au goût poivre blanc moulu au goût

• Finalisation4 branches de thym pour décorer Fleur de sel au goût

PRÉPARATIONPréparer la réduction du cajou: Mettre tous les ingrédients dans une casserole, amener à ébullition. Ensuite, ramener à feu doux afin d’obtenir un sirop. Laisser refroidir et le mettre de côté.Préparer la caramélisation du cajou – Faire un sirop de caramélisation avec le sucre et l’eau. Une fois obtenu ce caramel, rajouter les tranches de cajou et les faire cuire jusqu’à ce que l’on obtienne la tendresse voulue. Refroidir et les mettre de côté. (les fruits dans le sirop de caramel sinon ils noircissent).Au moment de servir, chauffer le miel dans une poêle anti-adhésive. Une fois le miel réchauffé, rajouter les lamelles de cajou et caraméliser des deux côtés. Servir chaud.Préparer la mousseline de cará – Préparer une purée de cará lisse et bien blanche avec de la crème fraîche. Assaisonner avec du sel et du poivre à votre goût, la tenir au chaud.

Préparer le foie gras – Bien chauffer une poêle anti-adhésive. Assaisonner les morceaux de foie gras avec du poivre et du sel à votre goût, les dorer, les enlever de la poêle et garder au chaud jusqu’au moment de servir.

Présentation du plat – Au centre du plat, disposer la mousseline de cará. Mettre le fois gras par-dessus, saupoudrer de fleur de sel. Rajouter le cajou caramélisé sur les tranches de foie gras, verser autour la réduction du cajou caramélisé et décorer avec les branches de thym

Page 46: Le magazine Brasil

�� - Page / página

TOUTE L’EQUIPE DU MAGAZINE ALLIANCE FRANCAISE BRESILREMERCIE NOS ANNONCEURS QUI NOUS ONT APPORTE

LEUR CONFIANCE

TODA A EQUIPE DA REVISTA AGRADECE AOS SEUSANUNCIANTES, QUE NOS HONRARAM

COM SUA CONFIANÇA

RENAULT

TV5 MONDE

FRANÇATUR

URBAN LIVING

LIVRARIA FRANCESA

CARREFOUR

LOGFRET

CHRISTIAN LACROIX

UNIPRESSE

Page 47: Le magazine Brasil

Page / página - ��

Page 48: Le magazine Brasil

�� - Page / página