Le Louvre Lens placé au cœur de la dynamique … · Le Louvre Lens placé au cœur de la...
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JANVIER 2013 MAIRES DE FRANCE 33 territoires Le Louvre Lens placé au cœur de la dynamique touristique territoriale L e Louvre Lens a été inauguré le 4 décembre, jour de la Sainte Barbe, la patronne des mineurs. Huit jours plus tard, l’implantation régionale du plus connu des musées parisiens a ouvert ses portes au public qui pourra découvrir les trois galeries de 7 000 m 2 d’expositions. Établisse- ment public de coopération cultu- relle (EPCC), le Louvre Lens ne dis- pose pas de collections permanentes mais s’inscrit dans la politique de prêts et de programmation du Louvre. Trois années de chantier et 150 millions d’euros (versés pour 71 % par les collectivités) ont été nécessaires à la construction de ce Louvre bis, doté de 15 millions d’eu- ros de budget annuel de fonction- nement. Des investissements importants que justifie le potentiel touristique. « L’aura du Louvre Lens et ses 500 000 visiteurs annuels annoncés sont l’occasion de promou- voir le tourisme à grande échelle », fait valoir Dominique Dupilet, le président du conseil général du Pas- de-Calais. L’antenne régionale du Louvre est l’opportunité de faire du bassin minier la troisième porte d’entrée du tourisme régional, après la Côte d’Opale et surtout Lille. D’au- tant que le classement du bassin minier au patrimoine de l’Unesco, en juillet dernier, légitime le territoire environnant aux yeux des visiteurs. Face à l’enjeu, les collectivités ont décidé de renforcer leur coopé- ration en créant dès 2011 la Mis- sion départementale Louvre Lens tourisme, une mission d’ingénierie touristique inscrite dans le contrat de plan État-région (2007-2013) et chargée d’élaborer un concept de destination touristique dans un rayon de 30 minutes autour du musée. L’agence Nicaya s’est vue confier un travail d’étude sur l’his- toire et les valeurs locales pour éta- blir l’ADN du territoire. Le studio de tendance Edelkoort a ensuite été chargé d’élaborer la stratégie iden- titaire du territoire et sa déclinaison autour du slogan « Autour du Louvre Lens, We are family », censé traduire l’envie de se retrouver pour partager les mêmes affinités. Fréquente dans les arts créatifs et le monde de l’industrie, cette démarche est inédite dans ce domaine. La déclinaison du concept sur les supports de communication se fera au printemps 2013, à l’ou- verture de la saison touristique. D’ici là, la communication du Louvre 2 suffira. L’ADN du territoire Dans tout le territoire concerné, la coopération des acteurs se renforce. Depuis un an, le comité régional du tourisme (CRT) anime un groupe de réflexion avec les acteurs touris- tiques (Lens, Béthune, Arras, Douai et même Lille) pour les aider à pro- mouvoir cette nouvelle destination touristique, sans querelle et sans concurrence. « Un plan d’action où chacun s’intègre », insiste Chris- tian Berger, le directeur du CRT. Dans un territoire aussi interpéné- tré, il y a longtemps que l’on sait que les touristes ne font aucun cas des limites administratives. Il y a dix ans, le CRT a donc mis sur pied une base de données recensant les infor- mations à l’échelle régionale. Depuis un an, cette collabora- tion s’est étendue avec le recrute- ment d’une équipe d’agents dédiés spécialement formés et mis à dis- position des offices du tourisme. Toutes ces initiatives visent à inciter les visiteurs du musée à rester davantage sur le territoire. À court terme, il s’agit de passer de la visite d’une demi-journée à la visite d’une journée. Et, à moyen terme, de trans- former le visiteur d’une journée en touriste avec nuitée(s). « L’incuba- tion de cette destination touristique prendra dix ans », prédit Norbert Crozier, chef de la Mission Louvre- Lens tourisme. L’envolée de Bilbao avec l’arrivée du musée Guggen- heim ne s’est pas faite en un jour. Autour de la Mission Louvre-Lens tourisme, sept groupes de travail (notamment les offices du tourisme et les collectivités locales) continuent d’œuvrer sur différents thèmes. À commencer par l’obtention d’une liaison directe en TGV depuis Paris. Et l’augmentation du nombre d’hôtels (seulement 800 chambres sur les communautés d’agglomération de Lens-Lievins et Hénin-Carvin). D’au- tant que se profile à partir de 2014 la commémoration du centenaire du déclenchement de la Grande Guerre, un rendez-vous qui attirera nombre d’Anglo-saxons. La locomotive Louvre Lens n’a pas fini de tirer le bassin minier. Thierry BUTZBACH Pour le Nord-Pas-de-Calais, l’arrivée du Louvre Lens est l’occasion de devenir une vraie destination touristique. L’ingénierie mise en œuvre et la coopération des acteurs du territoire sont à la mesure de l’enjeu. Le classement du bassin minier au patrimoine de l’Unesco légitime le territoire environnant TERRITOIRES_S_M_S_AMF-08_09 TERRITOIRES 26/12/12 12:47 Page33
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JANVIER 2013 MAIRES DE FRANCE � 33
territoires
Le Louvre Lens placé au cœur de la dynamique touristique territoriale
Le Louvre Lens a été inauguréle 4 décembre, jour de la SainteBarbe, la patronne desmineurs. Huit jours plus tard,
l’implantation régionale du plusconnu des musées parisiens a ouvertses portes au public qui pourradécouvrir les trois galeries de7 000 m2 d’expositions. Établisse-ment public de coopération cultu-relle (EPCC), le Louvre Lens ne dis-pose pas de collections permanentesmais s’inscrit dans la politique deprêts et de programmation duLouvre. Trois années de chantier et150 millions d’euros (versés pour71 % par les collectivités) ont éténécessaires à la construction de ceLouvre bis, doté de 15 millions d’eu-ros de budget annuel de fonction-nement. Des investissementsimportants que justifie le potentieltouristique. « L’aura du Louvre Lenset ses 500 000 visiteurs annuelsannoncés sont l’occasion de promou-voir le tourisme à grande échelle », fait valoir Dominique Dupilet, le président du conseil général du Pas-de-Calais. L’antenne régionale duLouvre est l’opportunité de faire dubassin minier la troisième ported’entrée du tourisme régional, aprèsla Côte d’Opale et surtout Lille. D’au-tant que le classement du bassinminier au patrimoine de l’Unesco, enjuillet dernier, légitime le territoireenvironnant aux yeux des visiteurs.
Face à l’enjeu, les collectivitésont décidé de renforcer leur coopé-ration en créant dès 2011 la Mis-sion départementale Louvre Lens
tourisme, une mission d’ingénierietouristique inscrite dans le contratde plan État-région (2007-2013) etchargée d’élaborer un concept dedestination touristique dans unrayon de 30 minutes autour dumusée. L’agence Nicaya s’est vueconfier un travail d’étude sur l’his-toire et les valeurs locales pour éta-blir l’ADN du territoire. Le studio detendance Edelkoort a ensuite étéchargé d’élaborer la stratégie iden-titaire du territoire et sa déclinaisonautour du slogan « Autour duLouvre Lens, We are family », censétraduire l’envie de se retrouver pour partager les mêmes affinités.Fréquente dans les arts créatifs et le monde de l’industrie, cettedémarche est inédite dans cedomaine. La déclinaison du concept
sur les supports de communicationse fera au printemps 2013, à l’ou-verture de la saison touristique.D’ici là, la communication duLouvre 2 suffira.
L’ADN du territoire
Dans tout le territoire concerné, lacoopération des acteurs se renforce.Depuis un an, le comité régional dutourisme (CRT) anime un groupe deréflexion avec les acteurs touris-tiques (Lens, Béthune, Arras, Douaiet même Lille) pour les aider à pro-mouvoir cette nouvelle destinationtouristique, sans querelle et sansconcurrence. « Un plan d’action oùchacun s’intègre », insiste Chris-tian Berger, le directeur du CRT.Dans un territoire aussi interpéné-tré, il y a longtemps que l’on sait queles touristes ne font aucun cas deslimites administratives. Il y a dix
ans, le CRT a donc mis sur pied unebase de données recensant les infor-mations à l’échelle régionale.
Depuis un an, cette collabora-tion s’est étendue avec le recrute-ment d’une équipe d’agents dédiésspécialement formés et mis à dis-position des offices du tourisme.Toutes ces initiatives visent à inciterles visiteurs du musée à resterdavantage sur le territoire. À courtterme, il s’agit de passer de la visited’une demi-journée à la visite d’unejournée. Et, à moyen terme, de trans-former le visiteur d’une journée entouriste avec nuitée(s). « L’incuba-tion de cette destination touristiqueprendra dix ans », prédit NorbertCrozier, chef de la Mission Louvre-Lens tourisme. L’envolée de Bilbaoavec l’arrivée du musée Guggen-heim ne s’est pas faite en un jour.
Autour de la Mission Louvre-Lenstourisme, sept groupes de travail(notamment les offices du tourismeet les collectivités locales) continuentd’œuvrer sur différents thèmes. Àcommencer par l’obtention d’uneliaison directe en TGV depuis Paris. Etl’augmentation du nombre d’hôtels(seulement 800 chambres sur lescommunautés d’agglomération deLens-Lievins et Hénin-Carvin). D’au-tant que se profile à partir de 2014 lacommémoration du centenaire dudéclenchement de la Grande Guerre,un rendez-vous qui attirera nombred’Anglo-saxons. La locomotiveLouvre Lens n’a pas fini de tirer le bassin minier.
Thierry BUTZBACH
Pour le Nord-Pas-de-Calais, l’arrivée du Louvre Lens est l’occasion de devenir une vraie destination touristique. L’ingénierie mise en œuvre et la coopérationdes acteurs du territoire sont à la mesure de l’enjeu.
Le classement du bassin minier aupatrimoine de l’Unesco légitime le territoire environnant
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